Chapitre 3 CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L'ECONOMIE SENEGALAISE
ET DYNAMIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR
Ce premier chapitre se concentre sur la présentation de
l'économie sénégalaise et la dynamique du commerce
extérieur. Il s'agit d'explorer les aspects clés qui
façonnent le paysage économique du Sénégal, en
mettant l'accent sur son rôle dans le commerce international.
SECTION 1 : CARACTERISTIQUES DE L'ECONOMIE
SENEGALAISE
L'évolution de l'activité économique
sénégalaise affiche une trajectoire erratique sur la
période 1990-2021 (figure1). Cette dynamique est
symptomatique d'une économie qui peine à maintenir des taux de
croissance élevés sur une longue durée. Toutefois,
à partir de 2014, les résultats s'améliorent sensiblement
avec une forte progression du PIB réel. En effet, l'économie
affiche des performances exceptionnelles entre 2015 et 2017 avec des taux de
croissance supérieurs à 6% et des perspectives qui tablent sur un
maintien de cette tendance.
Dès lors se pose la question de la consolidation
à long terme de ces résultats. Cette nouvelle dynamique
impulsée par la mise en oeuvre du Plan Sénégal
Émergent (PSE) justifie en partie la finalité de
cette étude consistant à proposer des solutions sous forme de
politiques publiques destinées à assurer une résilience de
l'économie sénégalaise par la diversification des
exportations. Pour ce faire, l'analyse des données historiques de la
croissance sur la période 1990-2021 sera utile pour une identification
et une compréhension des obstacles traditionnels affectant le maintien
de bonnes performances sur une longue durée. En effet, la connaissance
de ces contraintes va guider dans le choix des instruments à mettre en
oeuvre pour les lever.
Figure 1 :Croissance
du PIB réel du Sénégal
Source :Auteur, données World
Development Indicators (Banque Mondiale)
Les informations tirées du comportement de
l'économie sénégalaise sur la période 1990-2021
permettent de dresser le diagnostic suivant :
ü Une structure de l'économie peu
diversifiée ;
ü Un taux d'investissement encore faible ;
ü Une croissance économique liée à
celle de la valeur ajoutée du sous-secteur agricole ;
ü Une forte dépendance vis-à-vis de
l'extérieur pour les approvisionnements en produits alimentaires et
énergétiques ;
ü Un cadre macroéconomique stable, mais
vulnérable aux chocs exogènes.
Il est reconnu que le processus de changement structurel est
crucial afin de rattraper les retards de développement (Kuznets, 1966,
Rodrik, 2013, McMillan et Rodrik, 2011). L'élément
déclencheur de cette évolution est le différentiel de
productivité entre secteurs qui favorise le déplacement de la
main d'oeuvre attiré par les gains de rémunération.
L'industrialisation joue traditionnellement un rôle clé dans ce
mouvement. En effet, cette évolution devrait se manifester par un
redéploiement de l'activité économique des secteurs
à faible productivité aux secteurs à forte
productivité. En d'autres termes, une migration devrait progressivement
s'opérer du secteur traditionnel vers le secteur moderne
caractérisé par des rendements d'échelle, des gains de
technologie et de productivité ainsi qu'une croissance plus rapide. Or,
la configuration de l'économie sénégalaise montre un
processus de transformation structurelle plutôt lent marqué par
une prédominance des activités de services qui occupent plus de
50% contre environ 17% et 20% respectivement pour l'agriculture et l'industrie.
La part de l'industrie qui devrait contribuer à illustrer la dynamique
de transformation, évolue très peu sur la période
d'observation.
Figure 2 : Evolution de la
structure de l'économie sénégalaise (% du PIB)
![](Diversification-des-exportations-et-croissance-economique-cas-du-Senegal2.png)
Source :Auteur, données World
Development Indicators (Banque Mondiale)
Sur cette figure, le constat est que la distribution de la
main d'oeuvre confirme également cette lenteur du processus de
transformation structurelle. La structure de l'emploi montre en effet une
répartition en faveur de l'industrie 26,94% et des services 56,28%
tandis que la part de l'agriculture stagne autour de 16,78% sur la
période d'observation. La main d'oeuvre du secteur des services
relativement au total des effectifs enregistre toutefois un repli important en
fin de période.
SECTION 2 : DYNAMIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR
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