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Diversification des exportations et croissance economique: cas du Senegal


par Mamadou Lamine BOUSSO
Université Cheikh Anta Diop de Dakar - Master 2 en politique commerciale 2022
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR (UCAD)

Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG)

Laboratoire de Politiques Commerciales (LAPOCOM)

Master Professionnel II en Politiques et Négociations Commerciales Internationales (PNCI)

*************************

Mémoire de fin d'étudespour l'obtention du diplôme de Masteren Politiques et NégociationsCommerciales Internationales

Thème :

DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS ET CROISSANCE ÉCONOMIQUE : CAS DU SÉNÉGAL

Présenté et soutenu par

Mamadou Lamine BOUSSO

Encadrant

11èmpromotion

Renforcement des capacités

Année 2022-2023

Monsieur Idrissa Yaya DIANDY

Maître de Conférences Agrégé en Sciences Economiques

DEDICACE

Louanges au Maître de l'Univers, ALLAH, l'Unique sans associé que nous adorons et en qui nous plaçons tout notre espoir ! Gloire et Pureté à notre Créateur qui déverse abondamment ses bienfaits sur nous sans le moindre effort de notre part. Le Roi des rois qui accorde ses faveurs et sa miséricorde à ses humbles esclaves que nous sommes !

Que la paix et le salut soient sur son Messager, notre bien-aimé prophète Mouhammadque la paix et la bénédiction d'ALLAH soit sur lui !

A tous camarades de promo particulièrement àMadame PeindaGUISSE NDIAYE et à Monsieur Oumar BAKHOUM.

A tous mes collègues de la Direction du Commerce Extérieur, Madame NIANEMessin Marie Justine SADIO,Madame DIAGNE Fama DIAKHATE,Abdou Khoudos DIAGNE, Mame Cheikh Ibrahima NDAW, Khadidiatou TRAORE, Moussa TINE, Abdoulaye DIOP, et à Doyen El hadji Youssoupha COBAR.

A Khadija, Adama, Moustapha, Alpha, Samba, Fatou Ly GUEYE, Modou GUEYE, Mouhamadou Moustaphaet SeydaMariame.

A ma reine, ma précieuse mère Adja Fatoumata DEME ! Je ne saurai te montrer ma gratitude DEME Ndiobbo, je ne saurai te remercier assez, et comme il se doit. Tu nous as consacré ta vie et fait de notre bonheur ton unique souci. Puisse le Très Haut nous accorder à chaque souffle de notre vie l'opportunité de te rendre fière et de te combler !

A notre cher Papa qu'ALLAH SWT lui accorde son Paradis le plus élevé !

REMERCIEMENTS

Ce mémoire a été rendu possible grâce au soutien et au suivi de mon encadreur, MonsieurIdrissa Yaya DIANDY, Maître de Conférences Agrégé en Sciences Economiques; nous lui exprimons notre profonde gratitude pour les conseils, discussions, critiques et autres remarques toujours pertinentes, votre disponibilité et votre appui m'ont été d'une importance capitale.

A Madame DIAW AWATRAORE,Professeure Agrégée en Sciences Economiquespour ses orientations.

Nos remerciements àMonsieur Cheikh BAMBAMANGA, doctorant dans leLaboratoire de Financespour le Développement (LFIDEV)pour sa disponibilité, ses orientations et précieuses contributions.

Nos remerciements à Monsieur El Hadji Ibrahima Paul PAYE, Commissaire aux Enquêtes Economiques, Chef de la Division de l'Accès aux marchés et de la Règlementation des Echanges, Direction du Commerce Extérieur, pour sa disponibilité et son accompagnement.

Nous remercionsà Monsieur Malick SANE, Professeur Titulaire des Universités, Responsable du MASTER II Politiques et Négociations Commerciales Internationales (PNCI).

Nos remerciements à Monsieur Ansou Souba BADJI,Directeur du Commerce Extérieur pour les flexibilités accordées sur nos horaires de travail pour pouvoir suivre cette formation.

Nos remerciements à Madame KhadyBA, Cheffe de la Division de l'Analyse et des Etudes de Marchés, Direction du Commerce Extérieur.

Nous remercions également Monsieur El hadji OmarNDIAYE, Directeur des Ressources Humaines de la SONACOS pour ces sages conseils et motivations.

A Monsieur AdamaCISSE,Ingénieur Statisticien, Economiste au Ministère du Développement Industriel et des Petites et Moyennes Industries, pour ses contributions et précieux conseils.

A Madame NDIAYEAnta NDAO, Contrôleur du Contrôle Economique, pour ses observations et précieux conseils.

A Madame SARRNdeye Seynabou NDIAYE, Economiste, Cheffe du Bureau Etude de marché de la Direction du Commerce Extérieur, pour ses conseils et orientations.

A Monsieur FARA MAKHA DIOP, Chef du Bureau de l'Expansion du Commerce Electroniquede la Direction du Commerce Extérieur, pour ses conseils et encouragements.

Nous remercions les différents enseignants du Master 2 PNCI de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FASEG) de l'Université Cheikh Anta DIOP de Dakar pour la qualité des cours qu'ils nous ont dispensés.

A tous ceux qui m'ont permis d'obtenir les informations et les données dans le cadre de ce travail.

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ACDI Agence Canadienne de Développement International

ANSD Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie

ARDL Auto Régressive Distributed Lag

CCI Centre du Commerce International

CNUCED Conférence des Nations unies sur le commerce et ledéveloppement

CTCI Classification Type pour le Commerce International

FAO Organisation des Nations Unies pour l'alimentationl'agriculture

FBCF  Formation Brut du Capital Fixe

FCFA Franc de la Communauté Financière Africaine

FOPROMEXFonds de Promotion des Exportations

GMM Méthode des Moments Généralisés

HH Indice de Diversification des Exportations d'Herfindahl-Hirschman

HOSHeckscher, Ohlin et Samuelson

MCO  Moindres Carrés Ordinaires

MEUR Million euros

OLS Ordinary Last Squares

OUV  Ouverture Commerciale

PIB  Produit intérieur Brut

PME Petites et Moyennes Entreprises

POP Population Totale

PPMX  Part des Produits Manufacturés dans les Exportations

PRN  Part des Ressources Naturelles

PSEPlan Sénégal Emergent

SDSPStratégie de Développement du Secteur Privé

SES  Situation Sociale et Economique

SN-EXPORT 2035Stratégie Nationale de Développement des Exportations

SN-ZLECAfStratégie Nationale de la Zone de Libre-Echange Continentale

Africaine

STRADEX Stratégie de Développement et de Promotion des Exportations

UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

USA Etats Unis d'Amérique

VAR Modèle Vectoriel Autorégressif

WDI World Development Indicators

WGI World Governance Indicators

ZES Zones Economiques Spéciales

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES

Tableau 1 : Orientation géographique des échanges du Sénégal, 1990-2021......................9

Tableau 2 : Exportations par groupes de produits (solde moyen sur la période 1990-2021)...11

Tableau 3 : Signes attendus...............................................................................34

Tableau 4 : Statistique descriptive des variables.......................................................35

Tableau 5 : Matrice de corrélation.......................................................................36

Tableau 6 : Résultats stationnarité des variables.....................................................37

Tableau 7 : Résultats du test de cointégration........................................................38

Tableau 8 : Résultat des estimations du modèle......................................................38

Figure 1 : Croissance du PIB réel du Sénégal.......................................... ...............6

Figure 2 : Evolution de la structure de l'économie sénégalaise (% du PIB) ......................7

Figure 3 : Evolution des échanges extérieurs sur la période 1990-2021(milliers de dollars)....8

Figure 4 : Clients du Sénégal en % des exportations..................................................9

Figure 5: Evolution de l'indice de diversification des exportations sénégalaises1990-2021.12

Chapitre 1 RESUME

Les exportations jouent un rôle crucial dans la stimulation de la croissance économique et la réduction de la pauvreté. De ce fait, elles font l'objet de plusieurs études sur l'impact de leur fluctuationsur la croissance économique. Ainsi, l'objectif de ce travail de recherche est donc d'examiner la relation entre la diversification des exportations et la croissance économique au Sénégal de 1990 à 2021. Pour y parvenir,l'outil économétrique des séries temporelles basé sur le modèle de croissance linéaire développé par Mankiw et al (1992)a été utilisé.Les estimations sont effectuées à partir de la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO) construite par Legendre (1805) et Gauss (1809)afin d'examiner les déterminants de la croissance économique au Sénégal.Les résultats montrent que la diversification des exportations est un déterminant important de la croissance. En effet, l'indice de diversification des exportations (HH) a un effet positif et significatif sur la croissance. Par contre, l'Ouverture Commerciale (OUV) n'a aucuneffet sur la croissance économique. Partant de ce résultat, la principale implication de politique économique demeure la mise en place de mécanismes d'incitation à la diversification des produits exportés.

Mots-clés : Diversification, exportations, croissance économique, MCO

ABSTRACT

Exports are one of the drivers of economic growth and poverty reduction. As such, they are the subject of several studies on the impact of their fluctuations on economic growth. Therefore, the objective of this research is to examine the relationship between export diversification and economic growth in Senegal from 1990 to 2021. To achieve this, the econometric tool of time series based on the linear growth model developed by Mankiw et al (1992) was used. Estimates are made using the ordinary least squares (OLS) method constructed by Legendre (1805) and Gauss (1809) to examine the determinants of economic growth in Senegal. The results show that export diversification is an important determinant of growth. Indeed, the Export Diversification Index (HH) has a positive and significant effect on growth. However, Trade Openness (OUV) has no effect on economic growth. Based on this result, the main implication for economic policy remains the establishment of mechanisms to incentivize the diversification of exported products.

Keywords: Diversification, exports, economic growth, OLS

SOMMAIRE

DEDICACES.......................................................................................I

REMERCIEMENTS.............................................................................II

LISTE DE SIGLES ET ABREVIATIONS...................................................IV

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES.....................................................VI

RESUME...........................................................................................VII

ABSTRACT.....................................................................................VIII

SOMMAIRE.....................................................................................IX

INTRODUCTION GENERALE..............................................................1

CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L'ECONOMIE SENEGALAISE ET DYNAMIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR.........................................5

SECTION 1 : CARACTERISTIQUES DE L'ECONOMIE SENEGALAISE...5

SECTION 2 : DYNAMIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR..................7

SECTION 3 : POLITIQUES DE DIVERSIFICATIONS DES EXPORTATIONS SENEGALAISES.........................................................................13

CHAPITRE 2 : CONCEPTUALISATION ET REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE..................................................................................19

SECTION 1 : CONCEPTUALISATION.............................................19

SECTION 2 : DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS A LA LUMIERE DE LA LITTERATURE THEORIQUE........................................................22

SECTION 3 : REVUE DES TRAVAUX EMPIRIQUES SUR LA DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS ET LA CROISSANCE............24

CHAPITRE 3 : ANALYSE DE L'EFFET DE LA DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE .........................28

SECTION 1 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE.........................28

SECTION 2 : ESTIMATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS....35

SECTION 3 : IMPLICATIONTIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUES...44

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS.............................................47

REFERENCES....................................................................................49

ANNEXES.........................................................................................55

TABLE DES MATIERES.....................................................................56

Chapitre 2 INTRODUCTION GENERALE

Avec l'accélération du commerce mondial durant la seconde moitié du XXe siècle, une structure des échanges très différente a pu être observée de celle prévue par les théories commerciales classiques fondées sur une concurrence parfaite, des avantages comparatifs et des rendements d'échelle constants (Krugman, 1980). Selon la théorie de la division du travail et de la spécialisation au service de la croissance économique et du développement formulée en 1776par Adam Smith et le modèle du commerce international de Heckscher, Ohlin et Samuelson (HOS), les pays devraient se spécialiser dans la production des biens pour lesquels ils disposentd'un avantage comparatif.

Or, la littérature récente montre plutôt que les pays ont tendance à diversifier leur production et leurs exportations à mesure qu'ils se développent.1(*) Dans la plupart des études menées, il est fait référence au « phénomène de concentration », qui consiste essentiellement en une concentration des produits de base et des marchés et qui est considéré comme le principal facteur de l'instabilité des recettes d'exportation. Ainsi, les pays dans lesquels la concentration des produits est importante subiraient les effets négatifs de la volatilité des prix du marché par le biais des fluctuations des recettes en devises. En ce sens, il est généralement avancé qu'un élargissement de la base d'exportation par le biais d'une diversification du portefeuille commercial national peut aider à préserver la stabilité des recettes d'exportation, stimulant ainsi la croissance économique à long terme.2(*) En outre, certains estiment que pour que les pays pauvres puissent s'enrichir, il est important qu'ils modifient la composition de leurs exportations. Les débats sur la thèse de Prebisch-Singer (1959) et la nécessité de l'industrialisation ont donné la priorité à la diversification des économies pour les rendre moins tributaires des produits de base en raison de la détérioration des termes de l'échange, de la faiblesse de la valeur ajoutée et de la lenteur de la croissance de la productivité.

De même, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) (2004) maintient que, faute de diversification des exportations dans les pays en développement, la baisse et les fluctuations des recettes d'exportation ont eu une incidence négative sur les revenus, les investissements et l'emploi. Grâce à la diversification, les risques liés aux investissements sont répartis sur un portefeuille plus large de secteurs économiques, ce qui se traduit par une augmentation des revenus (Acemoglu et Zilibotti, 1997). Selon Romer (1990), la diversification peut être considérée comme un facteur qui contribue à améliorer l'efficacité des autres facteurs de production. De plus, la diversification aide les pays à se protéger contre les détériorations des termes de l'échange en stabilisant les recettes d'exportation. La croissance économique et les changements structurels dépendent des types de produits qui sont échangés (Hausmann et Klinger, 2006 ; Hwang, 2006).Ainsi, grâce à la diversification de ses exportations, une économie peut progresser vers la production et l'exportation de produits plus élaborés, ce qui peut contribuer fortement à son développement économique. Par ailleurs, la diversification des exportations permet d'atteindre au niveau national certains objectifs macroéconomiques, à savoir une croissance économique durable, une balance des paiements satisfaisante, des créations d'emplois et une redistribution des revenus.

En ce qui concerne l'Afrique, il existe une forte dépendance aux exportations de produits de base, ce qui crée des systèmes économiques peu propices à la création de richesse (CNUCED VII). Bien que cette situation trouve ses origines dans le passé colonial, elle s'est aggravée au cours de la période suivant l'indépendance (Dadzie, 1988). C'est pour renverser cette tendance que le Gouvernement du Sénégal avait pour ambition de transformer la structure de son économie en vue de soutenir une dynamique de croissance forte et durable avec comme levier d'action, la multiplication des volumes d'exportation par 2,5 à l'horizon 2023.Ainsi, le commerce occupe une place centrale dans l'axe 1 du Plan Sénégal Emergent (PSE) intitulé "transformation structurelle de l'économie et croissance". En effet, le secteur du commerce joue un rôle essentiel dans l'économie sénégalaise, que ce soit en termes de contribution au produit intérieur brut (PIB), de chiffre d'affaires, de création d'emplois ou de capacité à stimuler les autres secteurs de l'économie.

En 2020, le secteur du commerce a contribué à hauteur de 57,5% du PIB (Rapport ANSD SES, 2021). Des progrès ont également été réalisés avec la diversification des produits d'exportation. Selon toujours le même rapport, au cours des quinze dernières années (depuis 2006), le Sénégal a ajouté vingt-sept nouveaux produits à sa liste d'exportation. Ces produits ont contribué à hauteur de 63 dollars au revenu par habitant.

Plusieurs études ont mis en évidence le lien entre la diversification des exportations et la croissance économique. Dans une étude datant de 2008, Hesse constate que l'effet de la diversification des exportations sur la croissance peut être non linéaire. Les pays en développement bénéficient généralement de la diversification de leurs exportations, tandis que les pays plus avancés obtiennent de meilleurs résultats en se spécialisant dans leurs exportations.Dans une étude portant sur la Côte-d'Ivoire sur la période 1995-2018, Kouakou et N'zue (2020) ont confirmé l'hypothèse selon laquelle la diversification des exportations a un effet positif sur la croissance économique à court terme. Cependant, à long terme, le pays a intérêt à se spécialiser dans certains produits clés pour maximiser les bénéfices commerciaux. Ces études soulignent l'importance de trouver un équilibre entre la diversification des exportations et la spécialisation, en fonction du stade de développement économique d'un pays. Par conséquent, l'intérêt de notre sujet réside dans le fait qu'il peut servir de base pour une évaluation de l'utilisation du levier des exportations comme source de croissance dans le cadre du PSE.

Dans le cadre de cette étude, la question principale qui se pose est de savoir si la diversification des exportations pourrait favoriser la croissance économique du Sénégal. Pour y répondre, il faudra étudier les questions spécifiques suivantes afférentes à la diversification des exportations du Sénégal et sa croissance économique.

v Comment la structure des exportations sénégalaises a-t-elle évoluée durant ces 30 dernières années ?

v Les exportations du Sénégal sont-elles suffisamment diversifiées pour permettre à son économie de tirer profit du commerce extérieur ?

Pour ce mémoire, l'objectif principal est d'analyser la relation entre la diversification des exportations du Sénégal et sa croissance économique.Afin de mieux cerner notre objectif principal, nous nous fixons les objectifs spécifiques suivants :

· Apprécier l'évolution de la structure des exportations sénégalaises entre 1990 et 2021 ;

· Évaluer les effets de la diversification des exportations sur sa croissance économique.

Les hypothèses se rattachant à nos objectifs se formulent de la façon suivante :

H1. Les exportations du Sénégal ne sont pas suffisamment diversifiées sur la période.

H2. Il existe un effet positif de la diversification des exportations sur la croissance économique.

Dans cette perspective, le plan utilisé pour traiter notre thème est la suivant :

- Dans le premier chapitre, il sera abordé le contexte qui sous-tend l'économie sénégalaise et l'examende la dynamique de son commerce extérieur. Une analyse préliminaire du comportement global de l'économie, à travers des quantités agrégées, a été réalisée pour offrir une vue d'ensemble et comparative de la situation économique pendant la période d'étude. Cela nous a permis d'évaluer la tendance de nos flux d'échanges internationaux et, par conséquent, de mieux comprendre les défis à relever en matière de diversification des exportations.

- Ensuite, dans un deuxième chapitre, il sera procédé à une revue de la littérature théorique et empirique concernant la relation de causalité entre diversification des exportations et croissance économique.

- Enfin, un modèle vectoriel à correction d'erreur permettant de tester la causalité entre ces deux variables est exposé dans un troisième et dernier chapitre.

Chapitre 3 CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L'ECONOMIE SENEGALAISE ET DYNAMIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR

Ce premier chapitre se concentre sur la présentation de l'économie sénégalaise et la dynamique du commerce extérieur. Il s'agit d'explorer les aspects clés qui façonnent le paysage économique du Sénégal, en mettant l'accent sur son rôle dans le commerce international.

SECTION 1 : CARACTERISTIQUES DE L'ECONOMIE SENEGALAISE

L'évolution de l'activité économique sénégalaise affiche une trajectoire erratique sur la période 1990-2021 (figure1). Cette dynamique est symptomatique d'une économie qui peine à maintenir des taux de croissance élevés sur une longue durée. Toutefois, à partir de 2014, les résultats s'améliorent sensiblement avec une forte progression du PIB réel. En effet, l'économie affiche des performances exceptionnelles entre 2015 et 2017 avec des taux de croissance supérieurs à 6% et des perspectives qui tablent sur un maintien de cette tendance.

Dès lors se pose la question de la consolidation à long terme de ces résultats. Cette nouvelle dynamique impulsée par la mise en oeuvre du Plan Sénégal Émergent (PSE) justifie en partie la finalité de cette étude consistant à proposer des solutions sous forme de politiques publiques destinées à assurer une résilience de l'économie sénégalaise par la diversification des exportations. Pour ce faire, l'analyse des données historiques de la croissance sur la période 1990-2021 sera utile pour une identification et une compréhension des obstacles traditionnels affectant le maintien de bonnes performances sur une longue durée. En effet, la connaissance de ces contraintes va guider dans le choix des instruments à mettre en oeuvre pour les lever.

Figure 1 :Croissance du PIB réel du Sénégal

Source :Auteur, données World Development Indicators (Banque Mondiale)

Les informations tirées du comportement de l'économie sénégalaise sur la période 1990-2021 permettent de dresser le diagnostic suivant :

ü Une structure de l'économie peu diversifiée ;

ü Un taux d'investissement encore faible ;

ü Une croissance économique liée à celle de la valeur ajoutée du sous-secteur agricole ;

ü Une forte dépendance vis-à-vis de l'extérieur pour les approvisionnements en produits alimentaires et énergétiques ;

ü Un cadre macroéconomique stable, mais vulnérable aux chocs exogènes.

Il est reconnu que le processus de changement structurel est crucial afin de rattraper les retards de développement (Kuznets, 1966, Rodrik, 2013, McMillan et Rodrik, 2011). L'élément déclencheur de cette évolution est le différentiel de productivité entre secteurs qui favorise le déplacement de la main d'oeuvre attiré par les gains de rémunération. L'industrialisation joue traditionnellement un rôle clé dans ce mouvement. En effet, cette évolution devrait se manifester par un redéploiement de l'activité économique des secteurs à faible productivité aux secteurs à forte productivité. En d'autres termes, une migration devrait progressivement s'opérer du secteur traditionnel vers le secteur moderne caractérisé par des rendements d'échelle, des gains de technologie et de productivité ainsi qu'une croissance plus rapide. Or, la configuration de l'économie sénégalaise montre un processus de transformation structurelle plutôt lent marqué par une prédominance des activités de services qui occupent plus de 50% contre environ 17% et 20% respectivement pour l'agriculture et l'industrie. La part de l'industrie qui devrait contribuer à illustrer la dynamique de transformation, évolue très peu sur la période d'observation.

Figure 2 : Evolution de la structure de l'économie sénégalaise (% du PIB)

Source :Auteur, données World Development Indicators (Banque Mondiale)

Sur cette figure, le constat est que la distribution de la main d'oeuvre confirme également cette lenteur du processus de transformation structurelle. La structure de l'emploi montre en effet une répartition en faveur de l'industrie 26,94% et des services 56,28% tandis que la part de l'agriculture stagne autour de 16,78% sur la période d'observation. La main d'oeuvre du secteur des services relativement au total des effectifs enregistre toutefois un repli important en fin de période.

SECTION 2 : DYNAMIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR

2.1Situation globale des échanges extérieurs

L'évolution du commerce extérieur du Sénégal a connu une tendance à la hausse des exportations et des importations au cours des 30 dernières années (graphique 3). Les importations ont connu une hausse très importante. De 1,4 milliard de dollars en1990, ces dernières ont atteint 8,1 milliards de dollars en 2019 avec des pics de 6,5 milliards de dollars en 2008 et 6,6 milliards de dollars en 2013. Cette tendance haussière des importations a toutefois été atténuée par des baisses enregistrées en 2009 et 2016. Pendant la période sous revue, les exportations ont également progressé, mais à un niveau plus faible et à rythme plus lent. Ainsi, de 0,9 milliard de dollars en 2000, elles sont estimées à 2,2 milliards dollars en 2010 pour ressortir à 4,2 milliards dollars en 2019. En somme,sur ce graphique,il est noté que les importations croient plus vite que les exportations.

Figure 3 : Evolution des échanges extérieurs sur la période 1990-2021(en milliers de dollars)

Source : Auteur à partir des données de la banque mondiale

Globalement, la valeur moyenne des exportations du Sénégal est estimée à 2 037 milliards pendant la période 1990-2021 alors que celle des importations est établie à 4 273 milliards, soit un déficit de la balance commerciale de 2 236 milliards.

Sur la période 1990-2021, le déficit de la balance commerciale semble structurel. Il est d'une part, marqué par des situations de détérioration se traduisant par un niveau qui passe de -0,46 milliard en 1990 à -2,62 milliards en 2010 pour ressortir à près de -4,5 milliards en 2021, avec des pics en 2008 (-4,36 milliards) et 2018 (-4,45 milliards). Ces dégradations résultent de l'effet conjugué de l'envolée des cours internationaux des produits alimentaires et énergétiques ainsi que de l'accroissement des importations de biens et services consécutif aux investissements dans les domaines miniers, des télécommunications et des infrastructures économiques et sociales. Ces évolutions indiquent d'autre part, l'atténuation du déficit de la balance commerciale pendant la période 2012-2016, en relation avec la consolidation des exportations de produits miniers et la baisse des cours des matières premières, notamment les replis de ceux du pétrole observé sur la période 2013-2016.

2.2 Orientation géographique des échanges du Sénégal

L'orientation géographique des exportations du Sénégal ne s'est pas beaucoup modifiée au cours des trois dernières décennies (Tableau n°1). L'Afrique est restée le premier client du Sénégal avec plus de 39.9% des exportations.

Tableau 1 : Orientation géographique des échanges du Sénégal, 1990-2021 en FCFA

RUBRIQUES

IMPORTATIONS

EXPORTATIONS

BALANCE COMM

ZONES

VALEUR

PART EN %

VALEUR

PART EN %

SOLDE

TOTAL

128 215 000 000

100

61 123 000 000

100

- 67 092 000 000

Amérique

9 628 946 500

8

2 444 920 000

4

- 7 184 026 500

Europe

59 658 439 500

45

17 603 424 000

28

- 42 055 015 500

Asie

34 797 551 000

27

12 224 600 000

19

- 22 572 951 000

Afrique

22 770 984 000

18

24 388 077 000

41

1 617 093 000

Océanie

641 075 000

1

1 528 075 000

3

887 000 000

Divers

718 004 000

1

2 933 904 000

5

2 215 900 000

Source :Calculs Auteur, données ANSD

La composition géographique des importations du Sénégal indique que l'Europe est le premier fournisseur du Sénégal pendant la période 1990-2021. En effet, près de 60 milliards des 128 milliards que représentent les importations totales de marchandises du Sénégal (soit 45%) proviennent de l'Europe. En moyenne 1,159 milliard par an (soit 27%) des importations de marchandises du Sénégal proviennent de l'Asie au moment où 18% d'elles viennent du continent africain. La France demeure le principal fournisseur du Sénégal avec en moyenne plus de 17%. Ensuite, parmi les autres plus importants fournisseurs figurent la Chine et le Nigéria.

Figure 4 : Clients du Sénégal en % des exportations

Source : Auteur, données ANSD

La destination géographique des exportations de marchandises du Sénégal indique que les exportations sont estimées en moyenne à 2 037 milliards par an pendant la période 1990-2021. Le tableau montre 01 que plus de 40% des exportations du Sénégal sont destinées au marché africain avec 24 milliards dont le premier destinataire est le Mali pour une valeur moyenne de 4 444 milliards soit 18%. La Côte d'Ivoire qui se trouve être le plus grand marché de l'Afrique de l'Ouest francophone n'absorbe que 3% des exportations du Sénégal. En outre, ce tableau ci-dessus montreque le deuxième partenaire d'exportation des produits du Sénégal est l'Europe. La plupart de ces exportations sur le marché européen est destinée à la France. L'Italie, l'Espagne et la Suisse occupent aussi une bonne place parmi les pays européens acheteurs de produits du Sénégal. L'Asie est le troisième marché des produits sénégalais. Ce continent absorbe environ 19% des exportations du Sénégal dont le premier client est l'Inde avec 90 milliards alors que la Chine n'acquiert que 1,9% des exportations du Sénégal. Par ailleurs, ce tableau indique que la destination géographique de plus de 5% des exportations du Sénégal sur le marché mondial n'est pas clairement établie.

2.3 Structure des échanges extérieurs par groupes de produits

Les combustibles minéraux, lubrifiants et produits connexes ont occupé le premier rang des importations du Sénégal, suivis des machines et matériels de transport, des produits alimentaires et animaux vivants, des articles manufacturés, des produits chimiques qui ont couvert près de 90% du total des importations (tableau 2). Le tableau suivant décrit la structure des échanges extérieurs par groupes de produits du Sénégal sur la période 1990-2021.

Tableau 2: Exportations par groupes de produits (solde moyen sur la période 1990-2021) en FCFA

PRODUITS

EXPORTATIONS

PART

RUBRIQUES

VALEUR

EN %

Alimentation - Boissons - Tabacs

- 370 495

21

Energie et lubrifiants

- 775 045

20

Matières premières animales et végétales

74 048

3

Matières premières minérales

93 287

5

Autres demi - produits

- 496 776

9

Produits finis destines à l'agriculture

- 16 495

15

Produits finis destines à l'industrie

- 747 882

8

Produits finis destines à la consommation

- 471 423

2

Or industriel

373 833

7

Autres

78 768

10

TOTAL

- 2 336 947

100

Source : Auteur, données ANSD

Le tableau 2 présentant les exportations par groupes de produits offre une perspective détaillée de la répartition des exportations sur une période de 31 ans, de 1990 à 2021, en FCFA. Cette analyse permet de saisir les dynamiques économiques et commerciales qui ont influencé l'évolution des exportations au fil du temps.

Premièrement, il est évident que certaines catégories de produits jouent un rôle prépondérant dans le panorama des exportations. Notamment, les secteurs de l'énergie et des lubrifiants, ainsi que celui de l'alimentation, des boissons et des tabacs, se distinguent par leur contribution significative, représentant respectivement 20% et 21% du total des exportations. Cette constatation souligne l'importance stratégique de ces secteurs dans l'économie nationale.

En outre, la présence de diverses catégories de produits dans le tableau témoigne d'une certaine diversification des exportations. Outre les produits finis destinés à l'agriculture et à l'industrie, on observe également des exportations de matières premières minérales et animales, ainsi que d'or industriel. Cette diversification peut être perçue comme un atout pour la résilience économique, réduisant la dépendance excessive à l'égard d'un seul secteur.

Parmi les observations notables, l'importance de l'or industriel dans le paysage des exportations ne peut être négligée, représentant une part substantielle du total des exportations avec 7%. Cette constatation met en lumière le rôle crucial que joue ce secteur dans l'économie nationale et souligne la nécessité de surveiller de près son évolution.

De plus, l'utilisation de données sur une période aussi étendue permet d'identifier les tendances à long terme dans les exportations de chaque catégorie de produits. Cette analyse historique offre une perspective précieuse pour comprendre les évolutions structurelles de l'économie et peut servir de base pour des projections futures.

Figure 5 : Evolution de l'indice de diversification des exportations sénégalaises sur la période 1990-2021

Source :Auteur, données de la CNUCED

Pendant toute la période considérée par notre étude, l'indice de diversification des exportations du Sénégal a toujours oscillé entre 0,7 et 0,8 (figure 4) révélant une plus grande tendance à la diversification entre 2000 et 2015. Il peut être noté, également, une diversification plus importante du panier des exportations en 2019 après une baisse entre 1999 et 2018.

Le panier des exportations sénégalaises a connu une certaine diversification de 2003 à 2017 avec une évolution erratique dans le temps (NACE ANSD, 2020). C'est pourquoi le Sénégal a récemment pris des mesures destinées à favoriser le développement de l'horticulture nationale par la promotion de partenariats public-privé, à travers le projet des agropoles notamment le lancement des ZES Diamniadio, Sandiara et Diass et la relance de l'industrie pharmaceutique entre autres, qui devraient renforcer la compétitivité internationale.

SECTION 3 : POLITIQUES DE DIVERSIFICATIONDES EXPORTATIONS SENEGALAISES

Le Sénégal est une économie ouverte et intégrée dans le commerce mondial. Le secteur du commerce contribue de manière significative à la création de richesses. La part du commerce extérieur dans le PIB du Sénégal avoisine les 63% (Banque Mondiale, 2020). Les importations représentent toujours près de la moitié du PIB avec un déficit commercial moyen de 1 836 milliards de FCFA par an. L'exportation de biens et services, qui représentent plus de 17 % de notre PIB, est essentielle à notre émergence. Les exportations ont connu, au cours de ces trente dernières années, une tendance haussière passant de 494 milliards de FCFA en 1990 à 3 381 milliards de FCFA en 2021 (ANSD).Au lendemain de la dévaluation du franc CFA et de la libéralisation de son économie, le Sénégal ne s'est pas doté d'une stratégie propre au développement des exportations. Ce qui fait que les programmes nationaux de développement successifs ont servi de cadre de définition de la politique en faveur des exportations jusqu'au début des années 2000.

Depuis 2001, plusieurs stratégies de développement des exportations visant à promouvoir ses exportations vers le marché international, le développement industriel et la création d'emplois ont vu le jour. Parmi ces stratégies,il peut être relevé :

3.1 La Stratégie de Développement et de Promotion des Exportations (STRADEX)

La STRADEX a eu pour objectif principal d'accroître les capacités d'offre à l'exportation et de contribuer ainsi à la réduction de la pauvreté qui sévit notamment dans le milieu rural. Depuis la dévaluation du franc CFA, les indicateurs macro-économiques du Sénégal sont globalement positifs avec une croissance économique supérieure à 5% en 1995. C'est dans ce contexte qu'un cadre institutionnel et opérationnel de développement et de promotion des exportations (STRADEX) par les PME a été mis en place. La STRADEX vise une meilleure valorisation de nos potentialités en vue de répondre à la demande internationale. Cette stratégie, initiée par le Gouvernement avec l'appui technique du Centre du Commerce International (CCI) et financier du Canada, à travers l'Agence Canadienne de Développement International (ACDI), présente la stratégie de développement des principales grappes d'exportation au Sénégal.

Après l'identification du potentiel d'offre à l'exportation et suite à l'étude de la demande internationale, cinq grappes de produits et services ont été ciblées pour constituer les éléments de base de la stratégie de développement et de diversification des exportations sénégalaises. Les grappes sectorielles, ci-après, ont été retenues. Il s'agit :

ü Des produits de la mer ;

ü Des produits culturels et de l'artisanat d'art ;

ü Des produits horticoles, oléagineux et de cueillette ;

ü Des produits alimentaires et non alimentaires destinés aux communautés africaines résidant à l'étranger ;

ü Des télé-services.

Ce programme a pour objectif de favoriser un accroissement des ventes à l'export et un meilleur positionnement des produits et services cibles sur les marchés européen, nord-américain et africain.

En outre, plusieurs réformes et stratégies ont été adoptées. Celles relevant de la promotion des exportations sont notamment :

3.2 La Stratégie Nationale de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (SN-ZLECAf)

L'objectif global est de contribuer significativement à la croissance des exportations en rapport avec les objectifs du PSE. De manière spécifique, il s'agit de/d':

ü développer l'offre exportable ;

ü diversifier le marché des exportations de biens et de services ;

ü améliorer la compétitivité des entreprises ; et

ü renforcer les capacités institutionnelles.

La vision de cette stratégie est de faire du marché africain le principal levier d'intégration aux échanges pour l'émergence. En somme, la SN-ZLECAfvise à dynamiser la croissance des exportations, alignant ses objectifs avec le Plan Sénégal Émergent (PSE). À travers ses objectifs, elle aspire à créer un environnement propice à l'épanouissement économique et à la promotion durable du commerce au sein de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine.

3.3 La Stratégie Nationale de Développement des Exportations (SN-EXPORT2035)

Avec l'ambition des autorités, la vision peut être formulée comme suit :faire les exportations, un levier essentiel du Plan Sénégal émergent (PSE) pour favoriser la transformation structurelle de l'économie en vue d'une croissance forte, durable et inclusive, à l'horizon 2035. Les éléments d'orientations stratégiques de cette stratégie se résument ainsi :

ü valoriser la part des produits manufacturés dans les exportations, spécifier les produits concernés ;

ü renforcer l'accès aux marchés en accélérant l'élimination des barrières tarifaires et non tarifaires qui bloquent les exportations sénégalaises ;

ü parfaire les plateformes commerciales et services connexes d'appui aux exportations en améliorant la diffusion de l'information commerciale et la compréhension des accords commerciaux ;

ü mettre en place un Fonds (FOPROMEX) dédié à la promotion des exportations ;

ü améliorer la cohérence et l'efficience de la gouvernance institutionnelle des exportations ;

ü accroître la part des PME dans les exportations en spécifiant les produits concernés ; 

ü inverser la structure des exportations par l'augmentation de la part des produits manufacturés.

La SN-EXPORT 2035 incarne l'engagement des autorités sénégalaises à faire des exportations un pilier crucial du PSE, propulsant ainsi la transformation structurelle de l'économie vers une croissance robuste, durable et inclusive d'ici à 2035. Les orientations stratégiques clairement définies, allant de la valorisation des produits manufacturés à l'amélioration des plateformes commerciales, de l'accès aux marchés à la promotion des PME, témoignent d'une vision ambitieuse et intégrée pour stimuler le potentiel exportateur du pays. La mise en oeuvre de ces axes stratégiques devrait contribuer de manière significative à positionner le Sénégal sur la voie d'undéveloppementéconomique durable.

3.4 La Stratégie de Développement du Secteur Privé (SDSP 2021-2025)

En comparaison avec les initiatives antérieures, l'élaboration de la SDSP 2021-2025 prend appui sur celle de la période 2013-2017. Elle a la particularité de viser la mise en place d'un cadre complet spécifiquement dédié au développement du secteur privé, et qui repose sur une vision globale et partagée. Ce cadre doit également s'appuyer sur un dispositif institutionnel rationalisé et destiné à canaliser toutes les actions futures s'inscrivant dans la poursuite de cet objet. L'élaboration de cette stratégie intervient à un moment où diverses actions témoignent de la volonté commune du Gouvernement et du Patronat de consolider leur partenariat, pour mieux faire face aux défis et enjeux qui les interpellent.

Cette stratégie s'articule autour de trois axes :

ü Le renforcement des bases à long terme du développement ;

ü L'amélioration de l'efficacité de l'intervention de l'État ;

ü Le renforcement des capacités du secteur privé.

La SDSP se distingue par son approche novatrice axée sur la création d'un cadre dédié au développement du secteur privé, reposant sur une vision partagée. En mettant l'accent sur le renforcement des bases durables du développement, l'amélioration de l'efficacité de l'intervention étatique et le renforcement des capacités du secteur privé, cette stratégie repose sur la collaboration entre le Gouvernement et le Patronat pour relever les défis à venir. Elle représente ainsi un jalon crucial dans la consolidation du partenariat public-privé pour catalyser la croissance économique et faire face aux enjeux contemporains.

3.5 L'Etude Import-Substitution

Cette stratégie d'industrialisation se veut une solution pour faire régresser la demande de biens importés. Dans l'optique d'opérationnalisation de la politique des Zones Economiques Spéciales (ZES), le Sénégal a validé au début du premier trimestre de l'année 2020, les conclusions et recommandations de l'étude sur l'import-substitution au Sénégal. L'objectif principal de cette étude est de présenter le schéma d'opérationnalisation qui conduira au mieux la stratégie d'industrialisation de l'import-substitution considérée comme une solution pour faire régresser la demande de biens importés pour prévenir les chocs externes.

3.6 La Nouvelle Politique et Stratégie de Développement Industriel (NPSDI)

Cette stratégie vise un secteur industriel diversifié et compétitif, pourvoyeur d'emplois et apportant une pleine contribution au développement inclusif et durable du pays, pour un Sénégal émergent à l'horizon 2035.

Les objectifs de cette stratégie se déclinent ainsi :

ü Développer la compétitivité de l'industrie sénégalaise et ses capacités productives dans la transformation des matières premières agricoles, sylvo-pastorales et halieutiques ;

ü Développer des unités de transformation des ressources minérales et des hydrocarbures ;

ü Augmenter la couverture locale de la demande nationale de produits pharmaceutiques afin de diminuer la dépendance aux importations ;

ü Favoriser l'émergence de pôles industriels dans des secteurs à haute intensité technologique, porteurs d'innovation, de croissance et d'emplois ;

ü Renforcer le positionnement du Sénégal dans l'économie numérique notamment l'industrie 4.0 ;

ü Créer un pôle manufacturier à haute valeur ajoutée autour des industries d'assemblage et de fabrication ; et

ü Aassurer le développement de produits et services créatifs de qualité et compétitif.

La NPSDI du Sénégal se fixe des objectifs ambitieux pour atteindre l'émergence à l'horizon 2035. Elle s'articule autour du développement d'un secteur industriel diversifié et compétitif, visant à créer des emplois et à contribuer de manière significative au développement inclusif et durable du pays. Les principales orientations stratégiques comprennent le renforcement de la compétitivité de l'industrie locale, la diversification des capacités productives, la promotion de pôles industriels innovants, la consolidation de la position du pays dans l'économie numérique, et la création d'un pôle manufacturier à haute valeur ajoutée. De plus, la stratégie vise à réduire la dépendance aux importations, notamment en augmentant la couverture locale de la demande nationale de produits pharmaceutiques. L'ensemble de ces objectifs vise à positionner le Sénégal comme un acteur majeur dans le contexte de l'industrie mondiale, en favorisant la création d'emplois, l'innovation et une croissance économique durable.

Conclusion partielle

Le premier chapitre de notre sujet a abordé la présentation de l'économie sénégalaise et la dynamique du commerce extérieur. Dans la première section, il a été mis en lumière l'évolution de l'activité économique du Sénégal sur la période 1990-2021, soulignant les performances exceptionnelles entre 2015 et 2017. Cependant, des défis ont été, également,identifiés tels qu'une économie peu diversifiée, un faible taux d'investissement, une dépendance vis-à-vis de l'extérieur et une lenteur du processus de transformation structurelle.

La deuxième section s'est concentrée sur la dynamique du commerce extérieur, notant une tendance à la hausse des exportations et importations au cours des 30 dernières années. Le Sénégal fait face à un déficit structurel de sa balance commerciale, avec des importations croissantes plus rapidement que les exportations. L'orientation géographique des échanges montre l'Afrique comme le principal client du Sénégal, suivi de l'Europe et de l'Asie.

La troisième section a exploré les politiques de diversification des exportations sénégalaises. Il a été fait état de la Stratégie de Développement et de Promotion des Exportations (STRADEX), le Plan Sénégal Emergent (PSE), la Stratégie Nationale de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (SN-ZLECAf), la Stratégie Nationale de Développement des Exportations (SN-EXPORT 2035), la Stratégie de Développement du Secteur Privé, l'Étude Import-Substitution et la Nouvelle Politique et Stratégie de Développement Industriel. Ces stratégies visent à accroître les exportations, diversifier les marchés, améliorer la compétitivité et renforcer la transformation structurelle de l'économie.

Ce chapitre suggère une orientation vers une croissance plus forte, durable et inclusive, en mettant l'accent sur la diversification des exportations et la transformation structurelle de l'économie sénégalaise.

Chapitre 4 CHAPITRE 2 : CONCEPTUALISATION ET REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONSET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Ce chapitre est articulé autour de trois sections. La première section présente, tour à tour, l'approche conceptuelle des termes diversification et croissance économique où un accent particulier est mis sur les enjeux de la diversification et les déterminants de la diversification, dans une deuxième section, la revue de la littérature théorique est abordée en premier lieu et les études empiriques suivent dans la troisième section et traite succinctement des méthodologies empruntées par les chercheurs antérieurs ainsi que les résultats auxquels ils ont aboutis. Les analyses théoriques identifient, notamment le levier des marges intensive et extensive. S'agissant des théories empiriques, les résultats peuvent être de trois ordres : positive, négative ou non linéaire.

SECTION 1 : CONCEPTUALISATION

Il y a deux concepts sur lesquels l'on mérite de s'appesantir. Il s'agitde la diversification et la croissance économique.

1.1 Diversification

Le débat sur la diversification date de bien longtemps. Il a commencé aux USA et en Amérique Latine entre les deux guerres lorsque l'on a assisté à la chute spectaculaire des cours des matières premières. Avec le temps, la diversification a commencé à être prise en compte dans les politiques industrielles et commerciales des pays industrialisés et maintenant dans celles des pays en développement. En général, la diversification économique est définiecomme une stratégie de développement qui consiste à prendre position sur de nouveaux marchés pour diminuer le risque de volatilité des capitaux. Quand on se focalise sur la diversification des exportations, plusieurs définitions ont été proposées par différents auteurs dans la littérature. Ainsi, Alwang et Seigel (1994) et De Pineres et Ferrantino (1997) définissent la diversification des exportations comme le développement du portefeuille des exportations d'un pays des produits primaires aux produits industriels. Love (1983) et Hirsch et Lev (1971) la définissent comme le fait de ne pas spécialiser le portefeuille des exportations à un nombre limité de biens à l'exportation. Il peut donc être déduit que plus le nombre de biens à l'exportation est important, plus diverses seront les exportations d'un pays.

1.1.1 Les enjeux de la diversification

Pour mieux apprécier les coûts et les avantages de la diversification, il convient d'en préciser les principales caractéristiques. En se basant sur les études de Berezin (2002), on note que : la diversification des exportations peut être horizontale et/ou verticale. La diversification horizontale vise l'émergence d'un nouveau produit à l'exportation, tandis que la diversification verticale consiste à élargir la gamme des produits à l'exportation fabriqués dans un même secteur, afin d'aboutir à la constitution d'une filière complète, partant du produit de base jusqu'aux produits ou services incorporant une plus forte valeur ajoutée. La diversification des exportations répond à la loi des rendements décroissants : la diversification peut s'avérer contreproductive s'il faut réallouer les ressources affectées aux produits performants au profit de nouveaux produits.

1.1.2 Les déterminants de la diversification

La diversification joue un rôle important dans le développement et la croissance d'une économie. En effet, elle peut contribuer, selon certains auteurs, à accroître la productivité des facteurs, à renforcer l'investissement et à stabiliser les recettes d'exportations. Le rapport sur la diversification en Afrique de la Commission Économique pour l'Afrique des Nations Unies (2006) répertorie cinq catégories de variables agissant sur le processus de diversification. Il s'agit notamment :

- des facteurs physiques : l'investissement, la croissance et le capital humain ;

les politiques publiques : les politiques budgétaires, commerciales et industrielles (de par leur impact sur le renforcement du tissu industriel) ;

les variables macroéconomiques : les taux de changes et d'inflation ainsi que les soldes extérieurs ;

- des variables institutionnelles : la gouvernance, l'environnement de l'investissement et la situation sécuritaire (conflits, ...) ;

- de l'accès aux marchés : le degré d'ouverture aux échanges de biens, de services et de capitaux (élimination des barrières tarifaires et non tarifaires), l'accès aux financements bancaires ou de marché.

1.1.3 Croissance économique

La croissance économique est une notion quantitative qui traduit l'augmentation de la production nationale de biens et services sur une longue période. Elle se différencie du développement économique, objectif ultime de toute nation qui est de nature plutôt qualitative. Selon Chenery 1980, le développement économique peut être défini comme « l'ensemble des transformations intimement liées qui se produisent dans la structure d'une économie et qui sont nécessaires à la poursuite de la croissance. Ces changements concernent la composition de la demande, de la production et des emplois, aussi bien que la structure de commerce extérieur et des mouvements de capitaux avec l'étranger ». Il ressort de cette définition qu'il ne peut pas avoir de développement économique sans croissance préalable ; c'est d'ailleurs l'une des raisons pour laquelle la littérature économique s'est énormément intéressée aux moyens de créer et d'entretenir la croissance économique. Plusieurs types de croissance économique sont spécifiés dans la littérature ; les développements qui suivent ne sont pas exhaustifs.

La croissance extensive par exemple, se définit comme un accroissement de la production résultant d'une augmentation de la quantité de facteurs utilisés. Elle ne traduit pas une utilisation plus efficace des facteurs de production à la différence de la croissance intensive qui est observée lorsque la production augmente pour un volume constant de facteurs utilisés.

La croissance appauvrissante est un autre type de croissance économique mise en évidence par J. Bhagwati (1958). Selon cet auteur, les pays exportateurs de produits de base du fait de la dégradation continue de leurs termes de l'échange sont contraints à produire et exporter davantage pour des capacités d'importation sans cesse réduites. La croissance économique entraîne dans ce cas un appauvrissement du pays puisque l'accroissement de la production n'entraîne pas de hausse de la consommation.

La littérature économique relève aussi que la croissance économique peut être endogène, c'est-à-dire auto-entretenue ; équilibrée, par un investissement dans tous les secteurs de sorte à éviter les goulets d'étranglement ; ou déséquilibrée, par une politique d'investissement concentrée en certains pôles susceptibles d'avoir des effets d'entraînement sur les autres secteurs.

SECTION 2 : DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS A LA LUMIERE DE LA LITTERATURE THEORIQUE

La relation entre la diversification des exportations et la croissance économique a fait l'objet de plusieurs débats dans la littérature. Dans une perspective historique, il est apparu que les analyses traditionnelles en l'occurrence, les théoriciens classiques des avantages absolus d'Adam Smith (1776), des avantages comparatifs de Ricardo (1817) et de la loi des facteurs des théories néoclassiques d'Heckshen (1919) d'Ohlin (1933) et de Samuelson (1949), sont fondées sur la spécialisation internationale pour booster la croissance (approche interbranche dans les échanges internationaux).

En ce qui concerne les échanges intrabranches, les analyses ont porté sur la différenciation des produits, mise en évidence par Helpman et Krugman en 1985, ce qui remet en cause les théories traditionnelles sur les avantages comparatifs et factoriels et conduit à une nouvelle division internationale du travail sur les processus productifs. Mais l'offre reste rationnée sur les stratégies de spécialisation et de différenciation pour dynamiser une croissance. La prise en compte du rôle de la diversification des exportations dans la croissance fait l'objet des analyses contemporaines.

En effet, selon les théories traditionnelles, les différentes nations sont amenées à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels ils disposent d'un avantage comparatif. Or, les nouvelles théories considèrent que les avantages comparatifs sont plus une conséquence qu'une cause des échanges internationaux.

En se spécialisant, chaque pays multiplie ses avantages ; ce n'est pas parce qu'un pays est plus compétitif dans un produit qu'il l'exporte, mais c'est surtout en l'exportant qu'il devient plus compétitif (Montoussé, 2013). De plus, si les théories de l'échange international privilégiaient les avantages de la spécialisation internationale, les théories mercantilistes, reprises par les keynésiens mettent l'accent sur le rôle des exportations en tant qu'instrument de la politique économique dans la croissance.

Selon les modèles structurels de développement économique, les pays devraient passer des exportations primaires aux exportations de produits manufacturés pour parvenir à une croissance durable (Chenery 1979 ; syrgrin, 1989). Pour les pays dépendant des produits de base, la diversification verticale des exportations permettrait de réduire la détérioration des termes de l'échange selon la thèse de Prebish-singer (1959), ce qui est bénéfique pour la croissance.

Plus récemment, les théories de la croissance endogène, dues aux économistes tels que Romer (1986, 1990), Lucas (1988), Barro (1990), Barro et Sala-i-Martin (1995, 2003) et Grossman et Helpman (1991), ont mis l'accent sur l'importance de la diversification. La croissance endogène selon eux, est assimilée à un phénomène auto-entretenu par l'accumulation de quatre facteurs principaux : le capital physique, la technologie, le capital humain et le capital public. En vue d'une croissance endogène à long terme, ces trois modèles (Romer, Lucas et Barro) de la croissance endogène d'une manière générale et celui de Romer (1986,1990) en particulier, introduisent la diversification comme l'un des déterminants de la croissance économique.

Selon ces théories, plus le panier d'exportations d'un pays est diversifié, plus le taux d'accumulation du capital humain est élevé, ce qui entraîne une productivité plus élevée et donc une croissance économique accrue (Mayer, 1996). Dans le même contexte, la théorie du cycle de vie du produit stipule qu'une forte diversification des exportations peut être d'une part, obtenue grâce à l'innovation et rester au-dessus des autres pays et d'autre part, liée directement à une augmentation de la croissance.

En somme, les théories classiques et néoclassiques du commerce international s'appuyaient sur l'idée selon laquelle, les différences de dotations en facteurs poussent les pays à se spécialiser et à exporter des biens et services dont ils possèdent un avantage comparatif. Mais la mise en oeuvre de ces théories en Afrique n'a pas favorisé le développement. Certains pays développés (Botswana, Australie, Canada...) ont plus mis l'accent sur la diversification pour s'industrialiser et se développer. C'est pour autant dire quec'est la diversification qui est au coeur du développement et non la spécialisation, car une spécialisation trop poussée stimule la dépendance. La vérification empirique du lien entre diversification des exportations et croissance économique a fait l'objet des travaux et résultats divers.

SECTION 3 : REVUE DES TRAVAUX EMPIRIQUES SUR LA DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS ET LA CROISSANCE

Plusieurs travaux empiriques ont, d'une façon spécifique, pris en compte la relation entre la diversification des exportations et la croissance économique.En effet, l'analyse des travaux économétriques menés par Gutiérrez de Piñeres et Ferrantino (2000) dans le cas des pays de l'Amérique latine (le Chili, l'Uruguay, la Colombie...) en s'appuyant sur les données de panel, montre qu'il existe bien une interaction positive entre la diversification des exportations et la croissance économique. Ces résultats sont similaires à ceux obtenus par De Ferranti et al. (2002) et Al-Marhubi (2000) dans des pays en développement ; Hammouda et al. (2009) en Afrique du Nord entre 1980-2002 ; Mejia (2011) ; Mudenda et al. (2014) dans le cas de l'Afrique du Sud. A travers les modèles structurels de développement, Chenery, (1980), estime que les pays devraient passer des exportations primaires aux exportations de produits manufacturés pour aboutir à une croissance durable.

Dans le même ordre d'idées, Feenstra et Kee (2004) dans leurs analyses sur le lien entre la productivité d'un pays et la variété sectorielle de ses exportations, datant des années 1984-1997 sur un échantillon de 34 pays, concluent qu'une hausse de 10% de la diversité des exportations dans toutes les branches entrainerait une augmentation de 1,3% de la productivité d'un pays. En outre, la diversification des exportations vers les produits manufacturés conduit à un taux de croissance plus élevé, plus de productivité et un bien-être accru (Haussman et al, 2007 ; Palma, 2005). En se focalisant sur la méthode des moments généralisés, dans certains pays en développement au cours de la période 2000-2009, Khodayi, hamed et al (2014), arguent que la réduction de la spécialisation des exportations, autrement dit l'augmentation de la diversification des exportations a un effet significativement positif sur le taux de croissance économique d'un pays.

C'est dans ce contexte que Hesse (2009), stipule que la spécialisation principalement autour des produits de base expose les pays à des chocs externes défavorables, entraînant une détérioration des termes de l'échange avec pour conséquence un ralentissement de la croissance. Naudé et Rossouw (2011) concluent à une relation en U entre la spécialisation des exportations et la croissance du revenu par habitant en Chine et en Afrique, en utilisant des séries chronologiques.

En élaborant un modèle économétrique des déterminants de la croissance économique dans les économies de rente, riches en ressources naturelles, à partir des données d'un échantillon composé de 85 pays pour la période de 1965-1998, Gylfason (2005) tente de comprendre les relations d'une part, entre la diversification économique et la croissance et d'autre part, entre les autres déterminants de la croissance et la diversification. Il conclut que tout ce qui est bon pour la croissance encourage la diversification économique.

Dans cette même perspective Sanassee et al. (2014), ont montré dans un modèle à correction d'erreur appliqué à Maurice qu'une augmentation de 1% de la diversification des exportations se traduirait par une augmentation de 0,09% du PIB réel à court terme et de 0,11% du PIB réel à long terme. L'ajustement ne prendrait pas du temps selon les auteurs, parce que la croissance économique contribue aussi à accroître la diversification. A partir d'une approche économétrique par les moindres carrés ordinaires (MCO), sur une période de 1981-2016, Owan et al. (2020), soutiennent ainsi l'existence d'une relation positive et significative entre le produit intérieur brut non pétrolier comme mesure de la diversification économique et la croissance économique tandis que les exportations non pétrolières comme proxy de la diversification des exportations avaient un effet positif, mais non significatif sur la croissance économique du Nigéria.

Dans leur analyse fondée sur l'hypothèse d'existence d'une relation entre la diversification des exportations et la croissance économique par le biais des externalités de l'apprentissage par l'exportation et de l'apprentissage par la pratique, Herzer et al. (2006) estiment une fonction de production type Cobb-Douglas augmentée sur la base de données de séries chronologiques du Chili sur la période 1962-2001. Leurs résultats montrent que les diversifications horizontale et verticale des exportations favorisent la croissance économique. Cette constatation corrobore les résultats de Olaleye et al. (2013) qui concluent qu'une augmentation de la production du secteur agricole entraînera une amélioration significative du bien-être de la population au Nigeria. Des résultats similaires ont été trouvés par plusieurs auteurs comme Agosin (2007) et Ferreira (2009) ; Bakari, (2016), Lotti et Karim, (2017) dans la plupart des pays de leur échantillon.

Imbs et Wacziarg (2003) dans leurs analyses portant sur différents pays, sur la relation entre la concentration sectorielle nationale et la structure du revenu par habitant, ont montré que la diversification avait une relation en U inversé avec le niveau de développement. Ainsi, selon eux, la croissance se manifeste par une augmentation de la diversification sectorielle, mais à un certain seuil de revenu par habitant, la distribution sectorielle de l'activité économique a tendance à se reconcentrer. Mais leur étude a surtout mis l'accent sur l'importance d'une gestion saine des facteurs macroéconomiques dans les efforts de diversification des économies.

Selon Levin et Raut (1997), lorsque les exportations totales d'un pays comprennent une plus forte proportion d'exportations de produits manufacturés, cela a un effet positif sur la croissance économique.

En utilisant les données désagrégées sur les exportations, Klinger et Lederman (2004) montrent qu'alors que la diversification augmentait dans les pays peu développés, elle diminuait lorsque les pays dépassaient un certain revenu intermédiaire. Les nouveaux produits exportés selon ces auteurs, avaient une forme d'une courbe en U inversée par rapport aux revenus, ce qui présage que les économies deviennent moins concentrées et plus diversifiées à mesure que les revenus augmentent. Ce n'est qu'à des niveaux de revenus relativement élevés qu'une augmentation de la croissance s'accompagne d'une plus forte spécialisation et donc d'une plus faible diversification. Ces résultats vont dans le même sens avec ceux obtenus par Cadot, Carrère et Strauss-Kahn (2011).

Par ailleurs, Bakari et Mabrouki (2016), analysent la relation entre la croissance économique, l'exportation et l'importation au Maroc en s'appuyant sur les techniques de modélisation VAR et de causalité au sens de Granger. Leurs résultats montrent l'existence d'un effet de causalité qui va de la croissance économique vers l'exportation alors qu'il n'existe aucun effet qui va de l'exportation vers la croissance. Ce résultat est similaire avec ceux obtenus par Sachin et al. (2015) dans le cas de l'Inde.

Cependant Chang et al. (2000), Sharma et Panagiotidis (2005) trouvent des résultats qui ne semblent pas valider l'hypothèse de la croissance tirée par les exportations. Nicet-Chenaf et Rougier (2008) soulignent qu'une trop grande diversification des exportations peut nuire à la croissance d'un pays. L'auteur a utilisé la méthode des moments généralisés (GMM) et s'est concentré sur la Tunisie, l'Égypte, la Jordanie, le Maroc, l'Algérie et l'Israël.

Aditya et Roy (2009) sont parvenus également à des conclusions similaires sur l'effet de la diversification des exportations sur la croissance en utilisant la même démarche dans un échantillon de 68 pays. De plus, Gutiérrez de Piñeres et Ferrantino (2000) en utilisant les données des séries temporelles obtiennent un effet négatif entre la diversification des exportations et la croissance en Chili et en Colombie.

Conclusion partielle

En conclusion de ce chapitre, l'analyse approfondie a porté sur la conceptualisation et la revue de la littérature sur la diversification des exportations et la croissance économique. La première section a détaillé les concepts clés de diversification et de croissance, mettant en évidence les enjeux et identifiant les déterminants de ce processus crucial. La revue de la littérature théorique dans la section suivante a souligné l'évolution des théories du commerce international, passant de la spécialisation à la reconnaissance croissante de la diversification comme moteur essentiel de la croissance, en particulier selon les théories de la croissance endogène.

La dernière section a exploré les travaux empiriques, révélant une diversité de résultats sur la relation entre la diversification des exportations et la croissance économique. Certains auteurs ont appuyé une corrélation positive, mettant en lumière les avantages potentiels de la diversification, tandis que d'autres ont signalé des effets négatifs ou des seuils critiques.

En résumé, cette exploration approfondie a jeté les bases nécessaires pour comprendre les aspects théoriques et empiriques de la diversification des exportations et de son impact sur la croissance économique. La prochaine étape consistera à appliquer ces connaissances à notre contexte spécifique, en analysant de plus près les données pour évaluer comment ces concepts s'appliquent à notre sujet de recherche.

Chapitre 5 CHAPITRE 3 : ANALYSE DE L'EFFET DE LA DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Dans cette partie,il s'agit principalement de mesurer l'effet de la diversification des exportations sur la croissance économique. La méthodologie que nous adoptons joue un rôle fondamental dans l'attente de notre objectif de recherche, car elle détermine la manière dont nous collectons, analysons et interprétons les données nécessaires pour répondre à notre question de recherche. En d'autres termes, c'est à travers la méthodologie que nous nous efforçons d'atteindre une compréhension approfondie et rigoureuse du sujet étudié. Le modèle de croissance linéaire développé par Mankiw et al (1992) sera adopté.Nous utiliserons comme modèle d'estimation, la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO).

SECTION 1 :METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Cette section met en évidence successivement la présentation du modèle théorique, la source des données, la liste des variables retenues, leurs descriptions et signes attendus et la spécification du modèle empirique.

1.1 Présentation du modèle théorique

Nous nous basons dans notre étude, sur le modèle de croissance de Mankiw et al. (1992), Knight et al. (1993), Ghra et Hadjmichael (1996) et Demetriades et Law (2006).

Notre point de départ est la fonction de production de type CobbDouglass suivante :

(1)

Avec :

- Y, le Produit Intérieur Brut réel par tête ;

- K, le stock de capital physique ;

- H, le stock de capital humain ;

- L, le travail brut ;

- A, facteur reflétant le niveau de technologie et d'efficacité dans une économie donnée ;

- t, la période.

On suppose que , c'est-à-dire que la recette est supposée décroissante pour tout le capital (capital physique et capital humain). Le travail brut (L) et le niveau de technologie (A) sont donnés par les fonctions suivantes :

(2)

(3)

Avec :

- n, le taux de croissance exogène du travail ;

- g, le taux de croissance exogène du progrès technologique ;

- I, un vecteur des variables institutionnelles qui peuvent affecter le niveau de technologie et d'efficience dans une économie donnée ;

- , un vecteur des coefficients reliant ces variables institutionnelles.

Dans ce modèle, la variable A dépend des améliorations technologiques exogènes, du degré d'ouverture commerciale et du niveau des autres variables. Il est évident que la variable A, dans notre étude, diffère de celle employée par Mankiw et al (1992). A l'état d'équilibre, le rendement par ouvrier augmente à un taux constant g (la composante exogène du taux de croissance de la variable reflétant le niveau de technologie et d'efficience d'une économie). Ces résultats peuvent être obtenus directement à partir de la définition du rendement par ouvrier efficace (productivité moyenne du travail) :

À partir des équations précédentes, on obtient en log linéarisant l'équation (4) suivante :

(4)

Avec :

- Y, le Produit Intérieur Brut par ouvrier (PIB/tête) ;

- I, un vecteur regroupant les variables institutionnelles ;

- K, le stock du capital en investissement ou accumulation du capital physique ;

- n, taux de croissance du travail (force de travail) ;

- g, taux de croissance de la technologie ou du progrès technologique ;

- ä, taux de dépréciation du capital.

1.2 Source des données

Toutes les données sont tirées de la base WDI (World Development Indicators) de la Banque mondiale à l'exception de celles de l'indice de diversification des exportations et de la stabilité politique. Elles proviennent respectivement du centre de données du CNUCED et de WGI (World Governance Indicators). Les données utilisées dans notre étude sont des données annuelles et couvrent la période 1990 à 2021.

1.3 Liste des variables retenues

Le choix de nos variables est inspiré par la littérature économique. Plusieurs travaux empiriques ont expliqué les variables susceptibles de permettre de mesurer la relation entre la diversification des exportations et la croissance économique. A la lumière des travaux précédents dans la littérature économique, nous avons retenu les variables ci-après pour cette étude :

Il s'agit du Produit Intérieur Brut par habitant (PIBh), l'Indice de Diversification des Exportations (HH), l'Ouverture Commerciale en pourcentage du PIB, la Formation Brut du Capital Fixe en pourcentage du PIB (FBCF), la part du Crédit Privé accordée au secteur privé dans le PIB, la Part des Produits Manufacturés dans les Exportations (PPMX), la Part des Ressources Naturelles dans le PIB (PRN), la Population Totale (POP) et la Stabilité Politique (STAT). Ces variables sont mises en évidence par de nombreuses études empiriques (Hesse 2008, Kouakou et N'zue 2020).

1.4 Description des variables et signes attendus

Dans le cadre de cette étude, nous explorerons plusieurs variables clés qui jouent un rôle central dans l'analyse et la compréhension du sujet en question. Ces variables, soigneusement sélectionnées, permettent d'approfondir notre compréhension et d'établir des liens significatifs au sein de notre analyse.

D'après la revue de la littérature nos variables sont les suivantes :

Ø Le Produit Intérieur Brut par habitant (PIBh) qui mesure l'augmentation de la production par habitant (de biens et de services) d'un pays pendant une longue période (généralement l'année). La croissance du PIB par habitant indique l'amélioration moyenne du niveau de vie de la population d'un pays. Nous l'utilisons dans le modèle comme une variable dépendante.

Ø L'indice de diversification des exportations utilisé ici est celui de Herfindahl-Hirschman (HH). Celui-ci est compris entre 0 et 1. En outre, de faibles valeurs de l'HH (valeurs proches de zéro) indiquent une répartition plus uniforme des exportations parmi une série de produits ou un ensemble diversifié de produits d'exportation, tandis que des valeurs élevées (proche de l'unité) révèlent un degré élevé de concentration des produits exportés ou d'un portefeuille d'exportations moins diversifié. Misztal (2011) a analysé la relation entre la diversité des exportations et la croissance économique dans l'Union européenne (UE) spécifiquement pour la période 1995-2009. Les résultats du modèle vectoriel autorégressif (VAR) et de la décomposition de la variance ont montré que le degré de diversité des exportations est l'un des déterminants les plus importants du revenu par habitant et que 30% de la variation du revenu par habitant s'explique par la densité des exportations. L'étude a également révélé une relation non linéaire entre le degré d'intensité des exportations et le revenu par habitant. En d'autres termes, la diversité des exportations augmente dans les pays à revenu par habitant relativement faible, tandis que l'intensité des exportations augmente dans les pays à revenu par habitant relativement élevé.

Ø L'ouverture Commerciale (Ouv), mesurée par la somme des importations et des exportations sur le PIB. En d'autres termes, elle mesure le degré de participation d'un pays aux échanges internationaux et au commerce international et prend en compte : les tarifs douaniers, les obstacles non tarifaires, les accords commerciaux, la facilitation des échanges et l'ouverture aux investissements étrangers.

Elle peut avoir deux effets sur la croissance : d'une part, la dotation initiale de l'économie peut conduire à une mauvaise spécialisation et donc un impact négatif sur la croissance chez Krugman, (1987) et Young, (1991) ; d'autre part, l'ouverture peut permettre l'accroissement du rythme d'accumulation du capital via le progrès technique et le transfert de technologie (Romer, 1990).

Ø La Formation Brute de Capital Fixe (FBCF), est l'agrégat qui mesure, en comptabilité nationale, l'investissement (acquisition de biens de production) en capital fixe des différents agents économiques résidents. L'investissement massif par les entreprises dans le capital physique tels que les machines, les équipements, les outils, ...etc est considéré comme l'un des moteurs de la croissance et de la production selon Ahn et Hemmings (2000), De Long et Summers (1992). Cet investissement en capital physique, aussi bien en quantité et qualité, accroît la productivité du travail par le renforcement de l'intensité capitalistique.

Ø Le Crédit Privé (CP) dans une économie mesure l'ensemble des prêts accordés par les institutions financières privées, telles que les banques commerciales et les institutions de crédit, aux agents économiques privés, tels que les ménages et les entreprises.

Cependant, il faut noter que les recherches théoriques et empiriques portant sur la relation entre le développement financier et la croissance économique ont une importance pour les économistes. L'analyse du sens de causalité entre la finance et la croissance économique remonte aux travaux de Bagehot (1973). Depuis, les économistes sont en désaccord sur le rôle du secteur financier dans la croissance économique. D'aucuns soutiennent que le développement financier est un facteur essentiel au développement économique, tandis que d'autres révèlent que c'est la croissance économique qui détermine le niveau de développement financier d'un pays.

Ø La Part des Produits Manufacturés dans les Exportations (PPMX) peut avoir une influence significative sur la croissance économique d'un pays. Toutefois, il convient de noter que la relation entre ces deux facteurs est complexe et dépend de nombreux autres paramètres économiques et contextuels. En effet, les petites économies ouvertes peuvent néanmoins croître plus rapidement que leurs partenaires commerciaux sans encourir le risque d'une crise de la balance des paiements si elles réussissent à augmenter la variété de leurs produits. Ce lien entre croissance, commerce et variété des produits a été mis en évidence dans la littérature récente (Krugman, 1989 ; Oliveira Martins, 1992 ; Funke et Ruhwedel, 2001). Cependant, l'augmentation du nombre de variétés exigera un processus important de restructuration économique du fait que la production demeure encore relativement concentrée sur des produits homogènes et que la densité d'entreprises est encore sensiblement plus faible.

Ø La relation entre la Part des Ressources Naturelles (PRN) dans le PIB et la croissance économique est un sujet complexe et peut varier d'un pays à l'autre en fonction de nombreux facteurs. Un des grands débats en économie du développement concerne le rôle des ressources naturelles sur la croissance des pays richement dotés Sachs et Warner (1995) ; Sala-i Martin et Subramanian (2003) ; Isham et al. (2005) ; Mehlum et al. (2006) ; Boschini et al. [2007]). En effet, aucun consensus ne semble émerger sur l'effet réel de l'abondance en ressources naturelles sur la croissance économique Alexeev et Conrad (2009) ; Frankel (2010). Néanmoins, une vaste littérature essaie de trouver les différents canaux qui peuvent expliquer l'effet (positif ou négatif) de la ressource sur la croissance (corruption, insuffisance de dépenses publiques, absence d'investissements, détournement des forces productives vers les secteurs aux rendements d'échelles les plus faibles...). Parmi les différents facteurs proposés, les institutions et le système constitutionnel des pays sont un élément clé de la gestion des ressources naturelles et conditionnent l'effet négatif que celles-ci peuvent avoir sur lacroissance (Mehlum et al. (2006) ; Andersen et Aslaksen (2008).

Ø La Population (POP) peut avoir un impact significatif sur la croissance économique. L'interaction entre la taille de la population, la démographie et le développement économique peut être complexe et varier selon les circonstances et les politiques en place. Les travaux de l'un des précurseurs sur la question notamment Bloom ont ouvert une brèche importante dans la recherche de l'impact de la structure de population sur la croissance économique. Bloom, et al. 1997 ses premiers travaux en la matière « demographic transitions and economic miracles in emerging Asia » concluent que la performance économique réalisée en Asie de l'Est s'expliquait par la transition démographique caractérisée par une croissance de la population en âge de travailler supérieure à celle de la population passive durant la période 1965-1990.

Ø La Stabilité (STAB) d'un pays a un impact significatif sur la croissance économique. Une économie stable offre un environnement propice à la croissance et à l'investissement, tandis qu'un pays instable peut faire face à des obstacles qui freinent le développement économique. Depuis le début du vingtième siècle, les nouvelles stratégies de développement ayant pour objectif principal la lutte contre la pauvreté et les inégalités ont accordé une place capitale à la qualité des institutions (El Jabri, 2022 ; Clarke, 2013). Elle constitue désormais le pilier d'un développement durable, particulièrement pour les pays en voie de développement. Dans cette perspective, le maintien de la stabilité politique constitue l'une des préoccupations majeures dans la mesure où de nombreuses initiatives visant la suppression de l'instabilité politique ont été entreprises par les organisations internationales.

Tableau 3 : Signes attendus

Codes variables

Coefficients

Résultats attendus

Sources

PIBh

-

-

World Development Indicators

HH

 

Positif

CNUCED

OUV

 

Positif

World Development Indicators

FBCF

 

Positif

World Development Indicators

CP

 

Positif

World Development Indicators

PPMX

 

Positif

World Development Indicators

PRN

 

Négatif

World Development Indicators

POP

 

Positif

World Development Indicators

STAB

 

Positif

World Development Indicators

Source :Construction de l'auteur à partir des travaux empiriques

1.5Spécification empirique du modèle

En s'inspirant de l'équation (4), notre modèle empirique qui décrit la relation entre le taux de croissance et l'indice de diversification des exportations peut s'écrire de la façon suivante :

Pour t [1990 - 2021] (5)

La variable endogène est le Produit intérieur Brute par Habitant (PIBH)

§ Les variables exogènes sont :

ü HH : Indice de Diversification des Exportations

ü OUV : Ouverture Commerciale

ü FBCF : Formation Brut du Capital Fixe

ü CP : Crédit Privé

ü PPMX : Part des Produits manufacturés dans les Exportations

ü PRN : Part des Ressources Naturelles dans les exportations

ü POP : Population Totale

ü STAB : Stabilité Politique

ü : terme d'erreur

SECTION 2 : ESTIMATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Dans cette section, nous procédons aux estimations des variables de notre modèle et ensuite analysons les résultats obtenus.

Tableau 4 : Statistique descriptive des variables

Variable

Obs

Mean

Std. Dev.

Min

Max

PIBh

33

673593.2

85152.971

560203.4

857019.4

HH

33

.765

.034

.7

.817

OUV

33

54.607

8.374

38.774

80.648

FBCF

33

21.003

5.362

14.597

34.371

CP

33

20.065

6.951

11.237

32.297

PPMX

33

32.879

11.854

4.381

56.833

PRN

33

2.927

.944

1.717

5.934

POP

33

11716540

2926588.7

7536001

17316449

STAB

33

-.314

.244

-.988

.047

 

Source : Auteur, sur stata

Le tableau 4 montre l'hétérogénéité de nos variables. On constate pour l'indice de diversification des exportations (HH), il existe un écart important autour de la moyenne. S'agissant du PIBh, le Sénégal a enregistré en 1994 un montant de 560 203 milliards de dollars par rapport aux années précédentesoù il était autour de 590 000 milliards de dollars. Cette mauvaise performance peut être expliquée par la dévaluation qui a conduit à un ralentissement des activités économiques.

Tableau 5 : Matrice de corrélation

Variables

(1)

(2)

(3)

(4)

(5)

(6)

(7)

(8)

(9)

(1) PIBh

1.000

 
 
 
 
 
 
 
 

(2) HH

-0.240

1.000

 
 
 
 
 
 
 

(3) OUV

0.818

-0.311

1.000

 
 
 
 
 
 

(4) FBCF

0.955

-0.162

0.869

1.000

 
 
 
 
 

(5) CP

0.827

-0.052

0.618

0.767

1.000

 
 
 
 

(6) PPMX

-0.105

-0.398

0.071

-0.046

-0.423

1.000

 
 
 

(7) PRN

0.555

-0.143

0.735

0.613

0.547

0.097

1.000

 
 

(8) POP

0.965

-0.330

0.850

0.936

0.841

-0.009

0.661

1.000

 

(9) STAB

0.614

-0.377

0.490

0.477

0.643

-0.339

0.163

0.601

1.000

Source : Auteur, sur stata

Le tableau 5 ci-dessus montre une corrélation négative entre le PIBh et HH. Cela prouve la faible diversification des produits exportés par le Sénégal. Toutefois, le tableau renseigne qu'avec la FBCF, on a une corrélation positive pour l'ensemble des variables. Ce qui atteste l'importance de l'investissement dans le développement de l'industrie et la croissance économique. Également, la STAB est corrélée positivement avec le PIBh ce qui prouve le poids de la stabilité politique sur les performances économiques d'un pays.

2.1 Tests de stationnarité et de cointégration des variables du modèle

2.1.1 Test de stationnarité ou tests de racine unitaire

Pour tester la stationnarité des variables nous avons deux tests celui de Dickey-Fuller Augmenté et de Phillips-Perron. Le choix du test de stationnarité dépend souvent de la nature spécifique des données et de l'objectif de l'analyse.Pour tester la stationnarité des variables de notre modèle nous allons utiliser le test de Dickey-Fuller Augmenté.

Les hypothèses à tester sont les suivantes :

H0 : La variable X est non stationnaire
H1 : La variable X est stationnaire

Tableau 6 : Résultats stationnarité des variables

VARIABLES

T. STAT

I (.)

P Value

PIBh

-2.570

1

0.0993

HH

-4.547

1

0.0002

OUV

-5.587

1

0.0000

FBCF

-3.385

1

0.0115

CP

-3.743

1

0.0036

PPMX

-2.944

0

0.0405

PRN

-4.227

1

0.0006

POP

-3.174

2

0.0215

Source : Auteur, sur stata

Globalement le tableau (6) montre que les variables du modèle sont stationnaires à des niveaux différents. En outre, ces résultats du test de racine unitaire de Dickey-Fuller Augmenté (ADF) et celui de Phillips-Perron (PP) nous ont montré que la variable PPMX est stationnaire à niveau tandis que les variables PIBh, HH, OUV, FBCF, CP et la PRN sont stationnairesen différence première. En fin la variable POP est stationnaire en différence second. Puisque toutes les variables ne sont pas intégrées de même ordre, elles ne pouvaient donc pas être cointégrées au sens de Granger selon la théorie économétrique, ce qui nous a guidés à choisir un modèle à correction d'erreur (MCE).

2.1.2 Test cointégration des variables du modèle

Les hypothèses à tester pour la cointégration des variables sont les suivantes :

H0 = Absence de cointégration

H1 = Présence de cointégration

Tableau 7 : Résultats du test de cointégration

Rang maximal

Parms

LL

Valeurs Propres

Trace

5%

0

42

439.68813

-

148.4859

94.15

1

53

475.77811

0.90255

76.3059

68.52

2

62

501.43275

0.63648

44.9364*

47.21

3

69

508.2754

0.47440

24.9967

29.68

4

74

513.92535

0.35690

11.3114

15.41

Source : Auteur, sur stata

Au moins nous avons deux relations de cointégration, on rejette l'hypothèse H0 on note une relation de cointégration entre les variables du modèle.Ainsi, nous utiliserons dans le cadre de ce travail de recherche le modèle à correction d'erreur.

2.2 Interprétations desrésultats et discussions

2.2.1 Résultats des estimations du modèle à correction d'erreur

Tableau 8 : Résultat des estimations du modèle

lPIBH

Coef.

St.Err.

t-value

p-value

[95% Conf

Interval]

Sig

HH

0.12

0.198

0.60

0.055

-0.29

0.529

*

lOUV

-0.09

0.09

-1.00

0.325

-0.276

0.095

 

lFBCF

0.199

0.078

2.54

0.018

0.038

0.361

**

lCP

-0.057

0.04

-1.42

0.167

-0.14

0.026

 

lPPMX

-0.05

0.019

-2.61

0.015

-0.089

-0.011

**

PRN

-0.008

0.009

-0.88

0.386

-0.027

0.011

 

lPOP

0.438

0.105

4.17

0000

0.221

0.655

***

STAT

0.024

0.037

0.63

0.532

-0.054

0.101

 

Constant

6.328

1.485

4.26

0000

3.263

9.394

***

 

Mean dependent var

13.413

SD dependent var

0.122

R-squared

0.968

Number of obs

33

F-test

89.728

Prob > F

0.000

Akaike crit. (AIC)

-141.177

Bayesian crit. (BIC)

-127.708

*** p<.01, ** p<.05, * p<.1

 

Source : Auteur, sur stata

Après estimation, nous constatons que le modèle est globalement significatif en effet au moins 4 variables ont un effet significatif sur le PIBh qui est la variable à expliquer. En effet, le tableau 8 montre que l'Indice de Diversification des exportations (HH), la Formation Brute du Capital Fixe (FBCF) et la démographie (POP) ont un effet positif et significatif sur la croissance économique. Par contre, la Part des Produits Manufacturés dans les Exportations (PPMX) a un effet négatif sur la croissance.

Il faut noter donc quela diversification des exportations est un déterminant important de la croissance économique du Sénégal, même si la variable d'ouverture s'avère être non significative.

Des conclusions similaires ont été trouvées par la plupart des études qui ont confirmé l'hypothèse qu'une expansion et une diversification des exportations conduisent à une augmentation de la production, cette relation positive n'est pas toujours soutenue dans la littérature. En effet, Michaely, M. (1977) a constaté que la relation positive significative entre diversification des exportations et croissance économique se réalise le plus souvent dans les pays développés que dans les pays les moins avancés. Il a donc soutenu qu'un niveau minimum de développement était nécessaire pour que les exportations aient un effet sur la croissance économique. De même, Chang et al(2000). Dans un contexte VAR ont examiné les relations entre les revenus, les exportations et les importations à Taïwan de 1971 à 1995. Ils ont constaté que la diversification des exportations avait un léger effet négatif sur les revenus et que, par conséquent, l'hypothèse de croissance tirée par les exportations ne s'appliquait pas à Taïwan. Sharma et Panagiotidis ont cherché à tester l'hypothèse de croissance tirée par les exportations dans le cas de l'Inde sur la période 1971-2001 en utilisant différentes approches et leurs conclusions ont eu tendance à renforcer les arguments infirmant la croissance tirée par la diversité des exportations.

Le constat sur la Formation Brute du Capitale Fixe (FBCF) est que si elle augmente de 10% le PIB augmente de 2% toutes choses égales par ailleurs.

Quant aux produits manufacturés, les résultats révèlent un effet négatif sur la croissance économique. Si la PPMX augmente de 10% le PIB baisse de 0,5%. Selon Bensafta, K.M. (2014), le signe négatif de ce coefficient suppose l'existence d'un effet seuil : en dessous de 40% de part des exportations des produits manufacturés dans les exportations totales, la relation est négative et ce résultat suggère que la transmission positive de l'exportation des produits manufacturés vers la croissance commence à partir du seuil de 40%. En dessous de ce seuil, l'impact peut être négatif. Bien que nous ne disposons pas de données permettant d'appuyer cette position, il semble plausible de croire que certains effets d'apprentissage puissent être néfastes.

En outre, dans le cas de la transformation destinée à l'exportation vers d'autres pays moins développés, par exemple, il est possible que des goûts inadéquats se développent et affectent les industries locales. Ces possibilités sont probablement reliées aux activités de marketing des entreprises transnationales. Willmore (1990), par exemple, souligne l'impact négatif de certains produits nouveaux et différenciés exportés par des firmes étrangères établies en Amérique centrale sur les autres pays membres du marché commun. Dans cette optique, Levin et Raut (1997), ont conclu qu'il pouvait y avoir une forte incidence positive sur la croissance économique lorsque les exportations totales d'un pays comprennent une plus forte proportion d'exportations de produits manufacturés.

Pour la variable Population, les mêmes constats ont été notés, si elle augmente de 10% le PIB augmente de 4.4% toutes choses égales par ailleurs. Cela montre que le dividende démographique a un effet favorable sur les performances économiques du Sénégal. Des résultats similaires ont été avancés par un groupe de chercheurs et à l'issue de leurs recherches, c'est ainsi qu'un concept révolutionnaire a pris l'essor en l'occurrence le « dividende démographique ». Dans ce même ordre d'idées, Bloom et al. (1997) ont tenté d'expliquer les performances économiques réalisées dans l'Asie sud-est et l'Asie du Sud durant la fin du 20esiècle et ont trouvé que la transition démographique, le passage de fort au faible taux de mortalité et fertilité était l'élément moteur de cette forte croissance que l'on a qualifié de miraculeuse. Après cette étude, il y a eu un regain d'intérêt sur les questions démographiques dans le monde et son lien avec l'économie. Dans la foulée, nous pouvons citer les travaux des auteurs considérés comme des pionniers en la matière ; Bloom, Canning et Fink (2008) ; Bloom, Canning, Fink, et Finlay (2009) ; Bloom, Canning, Fink (2009) ; Bloom, Canning, Fink, et Finlay (2007) ; Bloom, Canning, Fink et Finlay (2009).

Par contre, nos résultats montrent un effet non significatif dans le PIB des variables Ouverture Commerciale (OUV), Crédit Privé (CP), Part des Ressources Naturelles dans les Exportations (PRN) et le la Stabilité Politique (STAB). Ces résultats pourraient s'expliquer du fait que nos exportations ne sont pas suffisamment diversifiées afin de pouvoir influencer sur la croissance économique du fait de la faible industrialisation de l'économique sénégalaise.

Pour plusieurs auteurs (Aka, 2010 ; Esso, 2010, Kuipou et al., 2015), le secteur financier joue un rôle déterminant sur la croissance économique. Les travaux d'Esso (2009), sur les pays de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) exceptée la Guinée-Bissau, présente des résultats divergents quant à l'effet du secteur financier sur la croissance économique. L'auteur montre que le ratio des crédits octroyés au secteur privé du Bénin affecte négativement le Produit Intérieur Brute (PIB) par tête au seuil de 10%. Cet effet est également négatif au seuil de 5% au Togo. En revanche, le ratio du crédit alloué au secteur privé sur le PIB par tête du Mali a un effet positif au seuil de 10%. En dépit de ces pays, le secteur financier n'a aucun effet sur le PIB par tête du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire, du Niger et du Sénégal. Dans les pays en développement, le secteur financier n'affecte pas forcément la croissance économique pour plusieurs raisons : « la nature et l'orientation des crédits distribués, la concentration bancaire, le niveau élevé des taux d'intérêt, la faiblesse des dispositifs institutionnels, comptables, réglementaires et prudentiels » (Sène, 2018, p. 2).

S'agissant de la variable stabilité politique (STAB) les résultats font ressortir un effet non significatif sur la croissance économique sénégalaise. Le taux de croissance économique est en moyenne le plus élevé dans les pays stables, environ plus de deux fois plus élevé que les pays instables. En revanche, ce sont les pays instables qui connaissent les taux de croissance le plus et le moins élevé.Depuis le début du vingtième siècle, les nouvelles stratégies de développement ayant pour objectif principal la lutte contre la pauvreté et les inégalités ont accordé une place capitale à la qualité des institutions (El Jabri, 2022 ; Clarke, 2013).Elle constitue désormais le pilier d'un développement durable, particulièrement pour les pays en voie de développement. Dans cette perspective, le maintien de la stabilité politique constitue l'une des préoccupations majeures dans la mesure où de nombreuses initiatives visant la suppression de l'instabilité politique ont été entreprises par les organisations internationales. Au départ, le rapport de la Commission mondiale sur l'environnement et le développement des Nations Unies de 1987 (CMED, 1988), dit rapport Brundtland, définit le développement durable (DD) comme le « développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins ».

2.2.2 Tests de validation du modèle

2.2.2.1 Test de corrélation des résidus de Breusch-Godfrey

Tests d'hypothèses

H0 : les erreurs sont non-auto corrélées

H1 : les erreurs sont autos corrélées

lags(p)

chi2

Df

Prob > chi2

1

5.829

1

0.0158

Source :Auteur, test sur stata

Au seuil de 5% on rejette H0 ; les erreurs ne sont pas corrélées ; la probabilité est inférieure à 5%.

2.2.2.2 Test de normalité des erreurs

Hypothèses à tester

H0 : les erreurs ne suivent pas une loi normale

VARIABLES

OBSERVATION

PR(SKEWNESS)

PR(KURTOSIS)

ADJ_CHI2(2)

PROB>CHI2

RÉSIDUS

33

0.2145

0.1643

3.76

0.1525

H1 : les erreurs suivent une loi normale

Source :Auteur test sur stata

Au seuil de 5% on rejette H0 les erreurs suivent une loi normale la probabilité est supérieur à 5%.

2.2.2.3 Test de stabilité (Chow, Cusum)

Hypothèses à tester

H0 : le modèle est stable

H1 : le modèle n'est pas stable

Source :Auteur, sur stata

D'après les différents tests économétriques effectués, on peut avancer que notre modèle est bien spécifié, que la distribution des résidus est normale, qu'il y'a une absence d'auto corrélation ainsi qu'une absence d'hétéroscédasticité entre les résidus. Le modèle est donc structurellement et conjoncturellement stableau cours de la période d'étude la courbe ne touche pas le corridor. Les tests montrent que nos résultats sont robustesde ce fait, il peut être utilisé à des fins de

prévisions économétriques. Et on peut affirmer que la diversification des exportations améliore

la croissance économique au Sénégal.

SECTION 3 : IMPLICATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUES

Notre méthodologie repose sur une modélisation basée sur l'approche des moindres carrés ordinaires (OLS), développée par Legendre (1805) et Gauss (1809), pour estimer les coefficients d'une régression linéaire. Cette technique a été appliquée à notre étude portant sur le Sénégal sur la période de 1990 à 2021. Les résultats de nos estimations ont révélé que la diversification des exportations stimule la croissance économique. Plus précisément, la diversification des exportations s'est avérée positive mais non significative sur la croissance du Sénégal. Étant une mesure inverse de l'indice de concentration, un coefficient négatif indique une relation négative entre la concentration des exportations et le PIB par habitant, traduisant ainsi une relation négative entre la diversification et la variable dépendante, à savoir le PIB.

La question centrale de notre étude était d'explorer l'effet de la diversification des exportations sur la croissance économique au Sénégal. Pour ce faire, nous avons d'abord testé la causalité entre la diversification des exportations sénégalaises et sa croissance économique, puis examiné l'impact de cette diversification sur la croissance. Notre analyse, basée sur des éléments factuels, la théorie et une étude empirique sur la période de 1990 à 2021, vise à tirer des conclusions et à formuler des implications de politiques économiques, même si la littérature existante ne parvient pas à des conclusions unanimes.

Le cadre théorique suggère que la diversification des exportations favorise la croissance économique, contredisant certains auteurs affirmant que la concentration des exportations a des effets négatifs retardant la croissance. L'examen des faits au Sénégal révèle un faible niveau de développement et de diversification comparé au plan mondial, principalement en raison de l'exportation massive de produits primaires et du manque d'industrialisation.

Notre analyse des faits a mis en lumière les politiques de diversification entreprises par le Sénégal, mais malgré ces réformes, les exportations du pays ne sont pas encore suffisamment diversifiées.

À la lumière de ces résultats, les actions ci-après peuvent être envisagées pour une coordination renforcée des politiques commerciales, la promotion de la diversification des exportationset la stimulation de la croissance économique.

· Favoriser l'intégration des entreprises locales dans les chaînes de valeur mondiales.

· Investir dans la recherche et le développement pour créer des produits compétitifs sur le marché mondial.

· Fournir un soutien financier et technique aux industries émergentes pour leur accès aux marchés internationaux.

· Mettre en place des incitations fiscales pour moderniser les équipements et les infrastructures.

· Mettre en place des politiques industrielles et des incitations fiscales ciblées pour le secteur manufacturier.

· Investir dans le renforcement des institutions publiques pour assurer l'État de droit et la transparence.

· Promouvoir le dialogue politique et mettre en place des mécanismes de médiation pour prévenir les crises politiques et sociales.

En mettant en oeuvre ces recommandations, il est possible de créer un environnement propice à la croissance économique durable et inclusive, en exploitant efficacement les facteurs qui ont été identifiés comme ayant un impact positif sur le PIB.

Pour finir, il convient de souligner que ces actions vont au-delà du cadre de notre étude et prennent en compte tous les aspects de l'économie sénégalaise.

Conclusion partielle

Le chapitre 3 de cette étude se concentre sur l'analyse de l'effet de la diversification des exportations sur la croissance économique au Sénégal. La méthodologie adoptée, basée sur la méthode des moindres carrés ordinaires (MCO), est détaillée, mettant en lumière la présentation du modèle théorique, la source des données, la liste des variables retenues, leurs descriptions, signes attendus et la spécification du modèle empirique.

Le modèle théorique repose sur la fonction de production de type Cobb-Douglas, avec une variable dépendante représentant le Produit Intérieur Brut par habitant (PIBh). Les données utilisées proviennent de diverses sources, telles que la base WDI de la Banque mondiale, le centre de données du CNUCED et les Indicateurs Mondiaux de Gouvernance (WGI). Les variables retenues, inspirées par la littérature économique, incluent le PIB par habitant, l'Indice de Diversification des Exportations (HH), l'Ouverture Commerciale (Ouv), la Formation Brute du Capital Fixe (FBCF), le Crédit Privé (CP), la Part des Produits Manufacturés dans les Exportations (PPMX), la Part des Ressources Naturelles dans le PIB (PRN), la Population Totale (POP) et la Stabilité Politique (STAB).

La spécification empirique du modèle est présentée, mettant en avant la relation entre le taux de croissance et l'indice de diversification des exportations. Les résultats des estimations du modèle à correction d'erreur sont analysés, montrant que plusieurs variables, telles que l'Indice de Diversification des Exportations, la Formation Brute du Capital Fixe, la Population et la Stabilité Politique ont des effets significatifs et positifs sur la croissance économique.

Les tests de stationnarité, de cointégration, et de validation du modèle sont également présentés, démontrant la robustesse des résultats. Les implications de politiques économiques sont abordées, suggérant une coordination efficace des politiques commerciales, la promotion de la diversification des exportations et l'amélioration de la stabilité politique pour favoriser une croissance durable.

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS

Le commerce extérieur et les exportations permettent à une nation de poser les bases d'une économie robuste et résiliente aux aléas de l'environnement économique. Au Sénégal, les exportations restent de faible portée au plan mondial en dépit de tous les atouts dont regorge le pays. Cette insuffisance soutient la nécessité de donner un nouveau souffle à cette partie de l'économie. C'est dans ce contexte que s'inscrit le travail que nous venons de réaliser sur la diversification des exportations qui pour nous est une piste louable pour contourner la faiblesse des exportations au niveau mondial.

Par ailleurs, notre étude a détecté de façon prioritaire les déterminants qui favorisent la diversification pour enfin analyser quelle influence ont ces variables sur la croissance économique. Ainsi, notre étude révèle que l'Indice de Diversification des exportations (HH), la Formation Brute du Capital Fixe (FBCF), la Part des Produits Manufacturés dans les Exportations(PPMX) et la démographique (POP) ont un effet positif sur la croissance économique. Par contre, les variables Ouverture commerciale (OUV), Crédit Privé (CP), Part des Ressources Naturelles dans les exportations (PRN) et Stabilité politique (STAB) n'ont pas d'impact sur la croissance économique sénégalaise.

Bien que notre étude ait révélé une influence de certaines variables sur la croissance économique sénégalaise dans le long terme, nous restons optimistes sur l'efficacité des stratégies de diversification des exportations. Nous recommandonsles mesures suivantes qui permettrontd'améliorer la cohérence des actions de l'État en faveur de la diversification des exportations afin d'inverser la tendance d'une économie concentrée.

Ainsi, l'étude recommande dans un premier temps la réorganisation des secteurs traditionnels exportateurs et dans un second temps l'extension de la transformation à la gamme supérieure de produits exportés.

Nos résultats invitent à une recommandation spécifique. Le Sénégal devrait renforcer son processus de diversification en se concentrant sur le développement de chaînes des valeurs. Cela implique une réorganisation des secteurs traditionnelles d'exportation avant d'engager un processus de transformation de ces produits exportés vers une gamme plus importante, potentielle source de valeur ajoutée. Une politique de remontée des filières avec des mécanismes de limitation des chocs sectoriels serait donc idéale.

Etant donné que nos résultats ont montré que l'indice de diversification des exportations (HH) a contribué de manière positive mais non significative sur la croissance économique, des politiques de promotion des exportations devraient être élaborées et appuyées pour stimuler la croissance. En outre, il faudrait créer un environnement propice à l'attrait des investissements directs étrangers dirigés à l'exportation, mettre en place des infrastructures de transport et de communication efficaces, en oeuvrant pour l'emploi de main-d'oeuvre qualifiée, en développant des opportunités de coopération entre l'industrie et les universités en particulier, un environnement politique stable et en améliorant les connaissances techniques et juridiques des entreprises, seraient les moyens d'améliorer l'environnement des affaires. Aussi, l'étude a révélé que la croissance économique au Sénégal serait stimulée si la promotion des exportations était soutenue par des investissements accrus dans la formation de capital et des améliorations de la qualité de la vie puisque ces deux variables avaient un effet positif et significatif sur la croissance du PIB réel.

Cependant, nous pouvons affirmer et reconnaitre que nos hypothèses n'ayant pas été totalement validées, notre étude présente des lacunes qui sont exploitables pour améliorer nos résultats et apporter un plus à la recherche sur ce thème. Comme faiblesses, nous notons la non prise en compte de certaines variables telles que le taux de change, l'indice de production industrielle et la non-disponibilité de certaines données.

Le Sénégal a une économie d'apparence diversifiée ce qui n'est pas conforme à la réalité économique. Cette réalité montre clairement que les matières premières et ses dérivées constituent l'épine dorsale de nos exportations. Partant de ce constat apprécier l'effet de la diversification sur les exportations devient difficile sur le plan économétrique.

Par ailleurs, il faut noter que malgré les résultats de l'étude, la réalité économique et au regard de l'environnement économique international très instable, la diversification reste une piste favorable pour mettre l'économie sénégalaise à l'abri des risques et aux chocs exogènes. Cependant, la recherche pourra s'intéresser à l'effet des nouvelles technologies sur le commerce.

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ANNEXES

Annexe 1 : Base de données de l'étude (1990-2021)

ANNEES

PIBPH

HH

OUV

FBCF

CP

PPMX

PRN

POP

1990

593 750

0,82

45

15

20

4

2

7 536 001

1991

592 384

0,81

42

15

19

10

2

7 754 289

1992

583 630

0,81

41

15

20

15

2

7 974 514

1993

575 544

0,81

39

15

20

20

2

8 196 551

1994

560 203

0,81

55

17

13

26

3

8 416 997

1995

576 077

0,81

53

15

11

25

3

8 632 681

1996

573 708

0,80

46

16

12

48

3

8 843 423

1997

577 588

0,80

47

16

12

46

3

9 051 539

1998

597 789

0,79

48

19

11

53

3

9 261 526

1999

620 802

0,77

49

18

12

57

2

9 478 564

2000

629 932

0,73

49

19

15

27

2

9 704 287

2001

641 633

0,75

50

19

11

29

2

9 938 027

2002

626 754

0,77

53

20

12

51

2

10 180 950

2003

645 732

0,75

51

17

13

36

3

10 434 504

2004

659 030

0,75

54

17

14

39

2

10 698 691

2005

670 186

0,70

55

18

16

45

2

10 974 057

2006

668 190

0,72

54

21

16

43

2

11 263 387

2007

669 227

0,72

59

21

16

36

2

11 563 869

2008

675 944

0,75

63

23

19

39

3

11 872 929

2009

676 202

0,71

52

20

19

38

4

12 195 029

2010

680 435

0,76

52

19

21

38

3

12 530 121

2011

670 997

0,75

58

21

24

40

4

12 875 880

2012

679 083

0,72

62

21

24

39

5

13 231 833

2013

676 859

0,73

61

22

26

29

3

13 595 566

2014

699 701

0,75

58

23

27

29

3

13 970 308

2015

724 247

0,73

58

23

27

29

3

14 356 181

2016

749 645

0,76

54

24

28

32

4

14 751 356

2017

783 586

0,77

58

26

30

29

3

15 157 793

2018

809 952

0,78

62

28

30

28

3

15 574 909

2019

824 768

0,79

64

30

30

24

3

16 000 781

2020

813 698

0,77

60

30

29

26

3

16 436 120

2021

844 279

0,78

69

34

30

27

4

16 876 720

Source : WDI, WGI, CNUCED

TABLE DES MATIERES

DEDICACE.................................................................................. ..............I

REMERCIEMENTS.....................................................................................II

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS.......................................................IV

LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES...........................................................VI

Chapitre 6 RESUME..................................................................................................VII

ABSTRACT..............................................................................................VIII

SOMMAIRE.............................................................................................IX

Chapitre 7 INTRODUCTION GENERALE ......................................................................1

Chapitre 8 CHAPITRE 1 : PRESENTATION DE L'ECONOMIE SENEGALAISE ET DYNAMIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR ....................................................5

SECTION 1 : CARACTERISTIQUES DE L'ECONOMIE SENEGALAISE......5

SECTION 2 : DYNAMIQUE DU COMMERCE EXTERIEUR......................7

2.1 Situation globale des échanges extérieurs........................................7

2.2 Orientation géographique des échanges du Sénégal.............................9

2.3 Structure des échanges extérieurs par groupes de produits....................11

SECTION 3 : POLITIQUES DE DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS SENEGALAISES..........................................................................................13

3.1 La Stratégie de Développement et de Promotion des Exportations (STRADEX)..............................................................................13

3.2 La Stratégie Nationale de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (SN-ZLECAf) ..........................................................................14

3.3 La Stratégie Nationale de Développement des Exportations (SN-EXPORT 2035).....................................................................................15

3.4 La Stratégie de Développement du Secteur Privé (SDSP 2021-2025).....................................................................................16

3.5 L'Etude Import-Substitution.....................................................16

3.6 La Nouvelle Politique et Stratégie de Développement Industriel (NPSDI)..................................................................................17

Chapitre 9 CHAPITRE 2 : CONCEPTUALISATION ET REVUE DE LA LITTERATURE SUR LA DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE ...............................................................................................................19

SECTION 1 : CONCEPTUALISATION..................................................19

1.1 Diversification........................................................................19

1.1.1 Les enjeux de la diversification.................................................20

1.1.2 Les déterminants de la diversification.........................................20

1.1.3 Croissance économique..........................................................21

SECTION 2 : DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS A LA LUMIERE DE LA LITTERATURE THEORIQUE .......................................................22

SECTION 3 : REVUE DES TRAVAUX EMPIRIQUES SUR LA DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS ET LA CROISSANCE.............24

Chapitre 10 CHAPITRE 3 : ANALYSE DE L'EFFET DE LA DIVERSIFICATION DES EXPORTATIONS SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE................................28

SECTION 1 : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE ...........................28

1.1 Présentation du modèle théorique ................................................28

1.2 Source des données ................................................................30

1.3 Liste des variables retenues.......................................................30

1.4 Description des variables et signes attendus.....................................30

1.5 Spécification empirique du modèle...............................................34

SECTION 2 : ESTIMATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS.......35

2.1 Tests de stationnarité et de cointégration des variables du modèle...........36

2.1.1 Test de stationnarité ou tests de racine unitaire...............................36

2.1.2 Test cointégration des variables du modèle....................................37

2.2 Interprétations des résultats et discussions.......................................38

2.2.1 Résultats des estimations du modèle à correction d'erreur.................38

2.2.2 Tests de validation du modèle...................................................41

2.2.2.1 Test de corrélation des résidus de Breusch-Godfrey.......................41

2.2.2.2 Test de normalité des erreurs .................................................42

2.2.2.3 Test de stabilité (Chow, Cusum)..................................... ........42

SECTION 3 : IMPLICATIONS DE POLITIQUES ECONOMIQUES....................44

CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS....................................................48

REFERENCES.........................................................................................49

ANNEXES...............................................................................................55

TABLE DES MATIÈRES............................................................................56

* 1 Voir Imbs, J., et R. Wacziarg (2003) et Cadot, Carrère et Strauss-Kahn (2011a), entre autres.

* 2 Voir Meilak (2008) ; Loayza et al. (2007) ; Banque mondiale (1999) ; Ghosh et Ostry (1994) ; et Bleaney et Greenaway (2001), entre autres.






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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius