INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES DE
L'ÉDUCATION
FILIÈRE DES SCIENCES DE L'ÉDUCATION ET DE
LA FORMATION
Année Universitaire 2021-2022
Mémoire
N°...................../
Technocompétences des enseignants : Cas des
enseignants du secondaire 2 de l'Inspection de l'Enseignement Secondaire
Général Grand Lomé-Ouest
Pour l'obtention du Master Recherche en
Domaine : Sciences de l'Éducation et de
la Formation
Mention : Sciences de l'Éducation
Spécialité:Politiques
et systèmes éducatifs dans les pays en développement
Présenté par
SOULE Abdoul-Bassitou,
Soutenu Publiquement, le 04 novembre2022
Composition du Jury de soutenance
Président du jury :TONYEME Bilakani,
Maître de Conférences
Examinateur :KOUAWO Candide Achille Ayayi,
Maître de Conférences
Directeur de mémoire :AKAKPO-NUMADO
Sena Yawo, Professeur Titulaire
Co-directeur de mémoire :
DOGBE-SEMANOU Dossou Anani Koffi, Maître-Assistant
Sommaire
Dédicace
i
Remerciements
iii
Liste des sigles et abréviations
iv
Introduction
1
PREMIER CHAPITRE : PROBLÉMATIQUE
4
DEUXIÈME CHAPITRE : REVUE DE
LITTÉRATURE, CADRES CONCEPTUEL, THÉORIQUE ET
OPÉRATOIRE
23
TROISIÈME CHAPITRE : CADRE
MÉTHODOLOGIQUE
53
QUATRIÈME CHAPITRE : RÉSULTATS
DE LA RECHERCHE
64
Conclusion
98
Références bibliographiques
100
Liste des annexes
110
Liste des tableaux
124
Liste des figures
125
Table des matières
127
Dédicace
Àmon défunt père Mourousalou,
Àtous les enseignants,
Merci d'avoir fait de moi ce que je suis aujourd'hui.
Remerciements
Au terme du présent mémoire, j'adressemes
sincères remerciements :
À Monsieur AKAKPO-NUMADO Sena Yawo, Professeur
Titulaire en Sciences de l'Éducation et de la Formation pour avoir
accepté de diriger ce mémoire, pour tous les enseignements, les
encouragements et surtout pour sa rigueur méthodologique.
À Monsieur DOGBE-SEMANOU Dossou Anani Koffi,
Maître-Assistant en Sciences de l'Éducation et de la Formation
pour avoir accepté de codiriger ce mémoire. Grâce à
son regard critique et constructif, sa disponibilité, ses remarques et
conseils avisés, il a rendu ce mémoire possible.
À Monsieur KOUAWO Candide Achille Ayayi,Maître de
Conférences en Sciences de l'Éducation et de la Formation pour sa
disponibilité etses orientations.
À Monsieur TONYEME Bilakani, Maître de
Conférences en Sciences de l'Éducation et de la Formation pour
les enseignements et pour avoir accepté de présider le jury de
soutenance.
À tous les enseignants de l'Institut National des
Sciences de l'Éducation pour tous les savoirs, savoir-faire et
savoir-être qu'ils m'ont fait acquérir tout au long de ce
parcours.
À tous les enseignants du secondaire 2 de l'Inspection
de l'Enseignement Secondaire Général Grand Lomé-Ouest
ayant accepté de participer à l'étude. Un remerciement
particulier à M. DJENDA Litaba et M. MELOWOVO Alfred, pour leur
précieuse aide lors de la collecte des données sur le terrain.
À tous les membres de ma famille, plus
particulièrement à mon Oncle Mashoudou, à mon grand
frère Hayatou-Lay, ainsi qu'à mes cousines Takiyatou, Mardiya et
Houzéyfa pour leur soutien quel qu'il fut.
À tous mes camarades de la promotion 2020-2022 ;
merci pour ces beaux moments remplis de convivialité passés
ensemble.
Liste des sigles et
abréviations
APC
|
:
|
Approche Par Compétences
|
AUF
|
:
|
Agence Universitaire de la Francophonie
|
BEPC
|
:
|
Brevet de fin d'Étude du Premier Cycle du secondaire
|
CAP
|
:
|
Certificat d'Aptitude Professionnel
|
ENS
|
:
|
École Normale Supérieure d'Atakpamé
|
ENT
|
:
|
Environnement Numérique de Travail
|
CFIT
|
:
|
China Funds In Trust
|
DUCM
|
:
|
Diplôme Universitaire de Communication
Multimédias
|
FSPI
|
:
|
Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants
|
IESG-GLO
|
:
|
Inspection de l'Enseignement Secondaire Général
Grand Lomé Ouest
|
IFADEM
|
:
|
Initiative francophone de Formation à distance des
maîtres
|
IIPE
|
:
|
Institut International de la Planification de
l'Éducation
|
INSE
|
:
|
Institut National des Sciences de l'Éducation
|
ISTE
|
:
|
International Society for Technology in Education
|
LEG
|
:
|
Lycée d'Enseignement Général
|
LETP
|
:
|
Lycée d'Enseignement Technique et Professionnel
|
LMD
|
:
|
LicenceMaster Doctorat
|
MEQ
|
:
|
Ministère de l'Éducation du Québec
|
MENTD
|
:
|
Ministère de l'Économie Numérique et de
la Transformation Digitale
|
MOOC
|
:
|
Massive Open Online Courses
|
PADTICE
|
:
|
Projet d'Appui au Développement des Technologies de
l'Information et de la Communication en Éducation
|
PND
|
:
|
Plan National de Développement
|
PSE
|
:
|
Plan Sectoriel de l'Éducation
|
RESAFAD
|
:
|
RESéau Africain de Formation À Distance
|
RIFEFF
|
:
|
Réseau International Francophone
d'Établissements de Formation de Formateurs
|
ROCARE
|
:
|
Réseau Ouest et Centre Africain pour la Recherche en
Éducation
|
TBI
|
:
|
Tableau Blanc Interactif
|
TIC
|
:
|
Technologies de l'Information et de la communication
|
TICE
|
:
|
Technologies de l'Information et de la communication pour
l'Éducation
|
TPACK
|
:
|
Technological Pedagogical Content Knowledge
|
UE
|
:
|
Unité d'Enseignement
|
UK
|
:
|
Université de Kara
|
UL
|
:
|
Université de Lomé
|
UNESCO
|
:
|
United Nations Educational, Scientific and Cultural
Organization / Organisation des Nations unies pour l'éducation, la
science et la culture
|
Introduction
La société actuelle est
caractérisée par une omniprésence des technologies de
l'information et de la communication (TIC) dont l'accessibilité et la
maîtrise semblent incontournable pour tous. Comme l'affirment Agoro et
Kouawo (2021) :
L'avènement des technologies de l'information et de la
communication et de l'internet a entrainé un bouleversement au niveau de
l'enseignement et de toute activité de construction de savoirs. C'est
dans ce sens que sont apparues les Technologies de l'Information et de la
Communication pour l'Éducation (TICE). Dès lors, l'école
s'est appropriée ces outils pour faciliter le processus
enseignement-apprentissage. Il devient donc primordial que les enseignants et
éducateurs soient formés à ces usages. L'utilisation des
TICE présente d'innombrables avantages. Elle permet de préparer
le cours, de le dispenser et d'évaluer les élèves (p.
16).
L'intégration pédagogique des TIC devient
dès lors une nécessité en vue de former des citoyens
compétents et compétitifs pour la société de savoir
dans laquelle nous vivons.En effet, les TIC constituent un atout sur lequel on
peut compter afin de préparer la jeune génération pour la
vie sociale. Les intégrer dans les pratiques
d'enseignement-apprentissage devient un enjeu et un défi
déterminantpour la réussite de la mission éducative des
écoles d'aujourd'hui (Raby, 2004).Pour Karsenti et Larose
(2001),« un des enjeux décisifs de cette intégration
est certes leur appropriation par le personnel enseignant » (p.
12).
Dans une société transformée par le
numérique, l'école doit prendre pleinement en compte les
changements profonds induits par le numérique, pour donner aux
élèves toutes les connaissances et toutes les compétences
nécessaires pour être citoyens et acteurs de la
société numérique. Il faut pour cela que les enseignants
soient eux-mêmes formés à toutes les dimensions du
numérique dans l'éducation, tant lors de leur formation initiale
que tout au long de leur carrière.
Avec les Technologies de l'Information et de la Communication
pour l'Éducation(TICE), le statut de l'enseignant change. Il n'est plus
l'unique source du savoir et le problème se pose du point de vue des
compétences à intégrer les TIC dans leurs pratiques
enseignantes.La maîtrise d'outils technologiques par les enseignants
reste un atout important pour la réalisation et la réussite de
l'intégration des TICE dans l'enseignement-apprentissage. Par
conséquent, les enseignants constituent sans nul doute les acteurs
clé dans l'utilisation de technologies numériques dans le
système éducatif. C'est pour cette raison que Cuban (1993) et
Ertmer (1999) les appellent les gate keepers, car ils sont ceux qui
sont appelés à en faire usage dans leurs pratiques
pédagogiques pour permettre aux élèves de s'en approprier
aussi.
Le rôle des TIC dans la formation des enseignants a
été réaffirmé dans la Déclaration d'Incheon
(UNESCO, 2016). Il s'avère indispensable,de nos jours, d'intégrer
pleinement le numériquedans la formation initiale des enseignants de
manière disciplinaire et transversale, afin d'amener les futurs
enseignants aÌ acquérir des compétences qui leur
permettront de comprendre les processus d'intégration des TIC dans les
pratiques de classe.
Faisant le lienentre les Objectifs du Développement
Durable (ODD4) et les TICE,les acteurs impliqués dans la gestion des
systèmes d'éducation réunis à la conférence
internationale sur les TIC et l'éducation post-2015 affirment :
Pour réaliser d'ici à 2030 l'objectif d'une éducation
inclusive et équitable de qualité et d'un apprentissage tout au
long de la vie, les TIC, notamment l'apprentissage mobile, doivent être
exploitées pour renforcer les systèmes éducatifs, la
diffusion des connaissances, l'accès à l'information, un
apprentissage efficace et de qualité, ainsi qu'une offre de services
plus efficiente (UNESCO, 2015).
Également, la crise sans précédent
liéeau COVID-19 a mis en évidencele rôle essentiel que
jouent lestechnologies de l'information et de la communication, en particulier
en éducation. En effet, au déclanchement de la crise en fin
d'année 2019, les écoles de par le monde ont été
fermées. Au Togo, la fermeture des écoles est intervenue en avril
2020, paralysant ainsi tout le secteuréducatif. Pour assurer la
continuité pédagogique, les médias et le numérique
ont été mis à contribution. Ainsi,avons-nous
assisté à l'enseignement à distance improvisé dans
l'urgence, surtout à l'endroit des élèves des classes
d'examens. La Télévision Togolaise (TVT) et les radios ont servi
de canal pour la diffusion des enseignements. Nous avons assisté
également à l'émergence de nombreuses plateformes
d'apprentissage en ligne.
Cette improvisation démontre un réel souci
d'utilisation et d'intégration des TIC dans le système
éducatif togolais. Par ailleurs, l'intégration réussie des
TIC dans l'enseignement et l'apprentissage passe par un réexamen du
rôle des enseignants et une réforme de leur préparation et
de leur perfectionnement professionnel(UNESCO, 2015).
La présente étude, qui, a pour but d'analyser
les compétences des enseignants du secondaire 2 à faire usage des
technologies de l'information et de la communication, s'inscrit dans un
contexte particulier du Togo oùune politique nationale en matière
d'intégration des TIC en éducation est en cours
d'élaboration. Cette recherche nous permettra entre autres de
dégager les réels besoins de formation des enseignants du
secondaire en particulier.
Ce mémoire, compte rendu de notre recherche, est
structuré en quatre chapitres. Le premier chapitre consacré
à la problématique renferme l'analyse de la situation,
l'énoncé du problème, les objectifs et la pertinence de la
recherche. Le second chapitre est dédié à la revue de la
littérature et aux cadres théorique, conceptuel et
opératoire. Le troisième chapitre aborde le cadre
méthodologique de la recherche et le quatrième les
résultats.
PREMIER CHAPITRE :
PROBLÉMATIQUE
Dans ce chapitre, il sera question pour nous d'analyser la
situation afin aboutir à l'énoncé du problème,
d'énoncer clairement les objectifs, et enfin de dégager les
pertinencesscientifique et sociale de la recherche.
1.1. Analyse de la situation
1.1.1. Le numérique transforme le
travail enseignant
Les technologies de l'information et de la communication (TIC)
ont le pouvoir de compléter, d'enrichir et de transformer positivement
l'éducation. Elles représentent un catalyseur d'innovation et
offrent des possibilités d'apprentissage ouvertes à tous, tout au
long de la vie, surtout dans des situations où les besoins
d'éducation sont les plus pressants. Dans les sociétés
contemporaines interconnectées et en mutation rapide, les technologies
présentent un grand potentiel pour améliorer l'enseignement et
l'apprentissage et élargir l'accès à une éducation
de qualité. Selon l'Union internationale des
télécommunications, environ 95 % de la population mondiale
vit dans des régions desservies par au moins un réseau cellulaire
mobile 2G basique. Cela signifie que presque toute personne ayant un appareil
connecté peut bénéficier de programmes pédagogiques
basés sur des solutions technologiques (UNESCO, 2021).
Le numérique impose une nouvelle relation au savoir.
Aujourd'hui, chacun a accès grâce aunumérique à une
information surabondante et ouverte. L'enseignant, plus particulièrement
dans le second degré, n'est donc plus le seul vecteur de cette
information (Écoles Supérieures du Professorat et de
l'ÉducationFrance, 2014).Pour Pelgrum et Law (2004, cités par
Akouété-Hounsinou etal., 2018), l'introduction des
ordinateurs à l'école suscite de grands espoirs : rendre
l'éducation plus efficace et plus motivante. Le développement
rapide des TIC nous oblige donc à former aussi bien les
enseignants/formateurs que les apprenants aux nouvelles compétences.
Pour ce faire, Pelgrum et Law (2004) remarquent que les responsables politiques
montrent un regain d'intérêt pour les TIC depuis l'arrivée
de l'Internet.
De nos jours, le recours à l'utilisation des
Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) dans les
différents domaines d'activités est devenu presque
systématique au regard de leur contribution reconnue pour
l'amélioration de leur rendement et/ou productivité
(Akouété-Hounsinou etal., 2018). Selon Gremion
etal. (2017), dans 20 ans, la moitié des métiers actuels
auront fort probablement disparu et 50 %des métiers que nos enfants
pratiqueront n'existent pas encore. La place grandissante des TIC dans la
société actuelle nous oblige à réviser les
programmes de formation de presque toutes les professions afin de prendre en
compte les nouvelles exigences de formation, les nouveaux outils, les nouvelles
stratégies de travail ainsi que les nouveaux rôles que nous serons
appelés à tenir dans la société du savoir
émergente (Perayaetal., 2002). La profession enseignante ne
saurait rester en marge des innovations technologiques, car l'initiation aux
TIC devient incontournable pour chaque métier. Elle a besoin de
s'adapter pour répondre aux évolutions de la
société dite de savoir.
L'introduction du numérique à l'école
transforme le rapport au savoir. Le savoir devient plus autonome, l'information
est immédiatement disponible. L'interconnexion entre apprenants est
accrue. L'internet grâce à l'essor du web 2.0 est un puissant
vivier de ressources, supports pour pouvoir enseigner. Sur les forums Internet,
les réseaux sociaux ou leswiki, les connaissances circulent rapidement
aujourd'hui, sans l'intermédiaire des
enseignants.
Mais si ceux-ci doivent admettre de ne plus être plus seuls
dépositaires du savoir, leur rôle de passeurs n'en est que
transformé. Dans la foison d'informations véhiculées sur
la toile, il faut savoir faire le tri. L'enseignant devient alors celui qui
guide l'étudiant sur le chemin du savoir, l'aidant à adopter une
lecture critique devant la masse de messages qu'il reçoit. En cela,
certains considèrent que le digital est un domaine clé de
l'évolution du métier d'enseignant, transformant tant sa posture
et ses activités que ses compétences (Alves et
Hélène, 2016). En définitive, le métier
d'enseignement change, évolue du fait du numérique.
Pour pouvoir s'adapter au changement que requiert leur
métier du fait de l'évolution sans cesse du numérique, les
enseignants doivent disposer des compétences à intégrer
efficacement les TIC dans leurs pratiques pédagogiques.D'après
Attenoukon etal. (2018),
L'intégration dans les curricula de la formation
initiale des enseignants, des modules de formation susceptibles de contribuer
à doter les enseignants des compétences
techno-pédagogiques devient inévitable dans une
société où les TIC se retrouvent en amont et en aval de la
vie socioéconomique et culturelle (p. 80).
Ils poursuivent en posant la question suivante :
Par rapport à l'émergence de plus en plus
marquante de l'économie numérique et son rôle catalyseur
pour le marché de l'emploi, l'adoption des TIC par les enseignants ne
devrait-elle pas être perçue comme une
nécessité ?(Attenoukon etal., 2018, p. 80).
À cette interrogation, nous osons répondre par
l'affirmatif. En effet, le recours ou non aux TIC à l'école ne
devrait plus être une question à se poser. C'est un besoin
nécessaire puisque les enseignants sont confrontés de nos jours
à des élèves dits branchés (Karsenti, 2002) dans
une société dite de savoir.« Les technologies
numériques bouleversent la façon dont les apprenants s'informent,
communiquent avec autrui, s'identifient, gèrent leurs tâches
scolaires au quotidien et en particulier leur rapport au travail »
(Kouawo et Agbotro, 2020, p. 110).
L'intégration des TIC pour l'amélioration de la
qualité des enseignements et des apprentissages suppose alors selon Raby
(2004),« une utilisation habituelle et régulière des
TIC en classe par les élèves et les enseignants, dans un contexte
d'apprentissage actif, réel et significatif, pour soutenir et
améliorer l'apprentissage et l'enseignement » (p.
23).L'utilisation des TIC dans l'enseignement-apprentissage affecte dès
lors les métiers d'élève et d'enseignant en transformant
profondément leurs rapports respectifs au savoir(El Mhouti, Nasseh et
Erradi, 2013). Par conséquent, comme l'affirme Béché
(2017), l'intégration des TIC à l'école
« modifie alors non seulement le rôle des apprenants et des
enseignants qui deviennent co-acteurs de l'apprentissage, mais aussi la nature
de la formation qui devient de plus en plus numérisée et
réseautée » (p. 3).
1.1.2. Les TIC au Togo
La prise en compte des technologies de l'information et de la
communication dans la politique nationale au Togo ne date pas d'aujourd'hui.
Comme le relève Dayo (2019),
Malgré le retard qu'a pris le Togo dans le
développement de l'accès aux services Internet, le Togo, en 1997,
était le tout premier pays d'Afrique noire francophone à
développer les TIC et occupait, avec ses 400 abonnés pour 10 000
habitants, le deuxième rang, après le Ghana, pays anglophones et
francophones confondus(p. 48).
Dans le souci de faire des TIC et du digital un
véritable levier pour le développement économique du Togo,
le gouvernement adopta une déclaration de politique sectorielle
2011-2015. Cette dernière visait à faciliter l'accès des
technologies de l'information et de la communication (TIC) aux citoyens et
à faire du Togo une vitrine dans la sous-région en matière
de TIC.Le digital est ainsi inscrit au coeur des stratégies de
développement du pays. Dans ce cadre, des réformes structurantes
ont été menées, d'importants projets
réalisés et des avancées considérables ont
été observées, positionnant ainsi le secteur dans une
dynamique de croissance sans précédent.
Arrivée à échéance fin 2015, le
bilan de cette politique sectorielle est plutôt positif, avec pour
résultats le doublement du taux de pénétration de la
téléphonie qui a atteint 77,5 % en 2016 (contre 36 % en
2010) et l'accroissement considérable du taux de
pénétration de l'Internet mobile qui est passé de 7 %
en 2014 à 21 % en 2016, consécutif à une baisse
notable du prix de l'Internet mobile qui a chuté d'environ 50 % en
2 ans (Ministère des postes et de l'économie numérique,
2018).
Cependant, hormis ces importantes avancées, le Togo
fait face à plusieurs défis. Raison pour laquelle, face aux
opportunités offertes par les TIC dans un monde où la croissance
économique ne peut se concevoir sans le numérique, le
ministère des postes et de l'économie numérique a
initié, avec le concours de la Banque Mondiale, un processus
participatif d'élaboration d'une nouvelle déclaration de
politique du secteur de l'économie numérique pour la
période 2018-2022. Tous les acteurs du secteur, ainsi que les
partenaires techniques et financiers du Togo, le secteur privé et les
autres secteurs d'activités de l'économie nationale qui
pourraient s'appuyer sur les TIC pour améliorer la productivité
ont été fortement impliqués dans le processus.
Il faut noter, par ailleurs que cette nouvelle politique
sectorielle s'inscrit dans la vision du Président de la
République togolaise déclinée dans le PND (2018-2022)
comme suit :« Le numérique s'affirme comme
véritable levier de la modernisation de l'économie et de la
société. À ce titre, il contribue à faire du Togo
un hub de services et un centre international d'innovation et de
compétence digitale »(République Togolaise, 2018, p.
15). La mise en oeuvre de cette vision s'appuiera sur la réalisation des
quatre (4) axes stratégiques ci-après, i) le développement
des infrastructures locales, nationales et internationales par la mise en
oeuvre de l'aménagement numérique du territoire et une plus forte
disponibilité de l'accès haut-débit pour la population,
ii) la diffusion des TIC dans l'économie et l'accroissement des usages
pour les couches les plus vulnérables avec la redéfinition du
service universel, l'intégration des TIC dans l'éducation et les
services de l'Etat, iii) le renforcement de la concurrence sur l'ensemble des
segments du marché, iv) la garantie de la souveraineté
numérique nationale, notamment la cybersécurité et la
protection des citoyens (Ministère des postes et de l'économie
numérique, 2018).
Le secteur des communications électroniques au Togo est
animé principalement par deux opérateurs en concurrence :
Togocom (issu de l'union de Togocel et de Togo Telecom) et Moov Africa Togo
(anciennement dénommé Atlantique Telecom ou Moov Togo), et trois
fournisseurs d'accès internet : Café Informatique
présent sur le marché depuis 1998, Teolis et le Groupe
VivendiAfrica Togo, titulaires d'une licence depuis juin 2017.
La stratégie adoptée afin de créer un
environnement favorable à l'expansion du numérique au Togo,
consistait notamment à moderniser le cadre règlementaire du
secteur, dynamiser le marché, aménager numériquement le
territoire en renforçant les infrastructures et démocratiser les
usages et outils numériques.
Les efforts du ministère des postes et de
l'économie numérique pour permettre à la population
togolaise de bénéficier de toutes les opportunités
offertes par les technologies numériques ont porté leurs fruits.
En effet, l'année 2017 est marquée par l'aboutissement de
nombreux projets d'envergure, entamés depuis plusieurs années.
Ainsi, la mobilisation des équipes de ce ministère et de ses
partenaires ont permis la concrétisation du site service-public.gouv.tg
issu de l' « écosystème digital », du
réseau « E-Gouv », du point d'échange
internet (IXP), de l'attribution de deux (2) nouvelles licences de fournisseurs
d'accès internet (FAI), de l'adoption de la loi d'orientation sur la
société de l'information (LOSITO) et de la loi sur les
transactions électroniques (LTE), de la suppression de la TVA sur les
terminaux de communications et enfin, de la suppression des frais de roaming
dans sept (7) pays de la sous-région.
Des projets structurants d'infrastructures ont
été réalisés ou en cours d'achèvement :
le projet E-Gouv qui connecte plus de 560 bâtiments administratifs de la
ville de Lomé avec 250 km de fibre optique, le projet WARCIP qui
renforce la connectivité du territoire par la construction de nouvelles
infrastructures permettant de réduire les coûts d'accès et
d'améliorer la qualité du réseau, le projet Wifi Campus
avec la mise en place d'un réseau Wifi très haut débit
gratuit dans toutes les universités publiques et Centres Hospitaliers
Universitaires (CHU) du Togo, etc.Le taux de pénétration de
l'internet (fixe et mobile) atteint 36,31 % en 2017, en hausse de +33,45
points comparé à 2011.
Cette forte croissance est essentiellement tirée par
l'internet mobile qui représente 98 % des abonnés, du fait
notamment du renforcement de la concurrence avec l'attribution d'une licence 3G
à l'opérateur privé MOOV Togo en 2016. Cette nouvelle
dynamique s'est aussi matérialisée par une baisse des prix
d'environ 50 % entre 2016 et 2017 ainsi qu'un accroissement des usages
avec un trafic global internet qui est passé de 3 Gbps en début
2016 à 8 Gbps en décembre 2017.
L'internet fixe, avec un taux de pénétration de
0,69 % en fin 2017 et des tarifs relativement élevés par
rapport à la sous-région, reste à développer.
Concernant le segment de la téléphonie mobile, la
télédensité est de 82,98 % en progression de +21
points comparé à 2014 (Ministère des Postes et de
l'économie numérique, 2017).Pour Apedjinou et Kouawo (2020),
« au Togo, l'accès à la connexion internet connait une
évolution. En janvier 2020, 1,71 million de Togolais étaient
connectés à internet. Soit une hausse de 7,8 % par rapport
à l'année précédente » (p. 27).
Aussi, avec un taux de couverture du territoire de 65 %
pour le mobile et 22 % seulement pour la 3G, la fracture numérique
demeure un défi à relever. Les statistiques
évoquées ci-dessus, appellent à la réorientation
des politiques digitales en vue de la libération de son plein potentiel
au Togo.En effet, pour accorder une plus grande importance à la
digitalisation, le ministère des postes et de l'économie
numérique fut transformé en ministère de l'économie
numérique et de transformation digitale. La transformation digitale du
Togo lui permettra de profiter davantage des dividendes du numérique,
notamment : une plus grande inclusion des entreprises dans
l'économie mondiale, des possibilités d'une création
massive d'emplois à haute valeur ajoutée, un développement
du capital humain, une facilitation de l'accès des citoyennes et
citoyens aux services publics, un renforcement des capacités des
pouvoirs publics.
L'analyse des performances du Togo dans le digital
révèle notamment que le plus grand défi est de
réduire les coûts de connexion, des TIC et d'améliorer la
qualité et la continuité du service interne (République
Togolaise, 2018).
En définitif, le Togo a connu au cours des
années précédentes une progression spectaculaire dans le
domaine de l'utilisation des TIC. Cette avancée technologique a
été soutenue et favorisée d'une part, par le dynamisme de
son ministère de l'économie numérique et de la
transformation digitale, d'autre part par une coopération dynamique avec
plusieurs partenaires au développement dont l'objectif est la
réduction de la fracture numérique en Afrique.
Qu'en est-il de la situation du numérique dans le
système éducatif togolais ?
1.1.3. Le contexte du numérique
éducatif au Togo
Face au rôle de plus en plus important que jouent les
nouvelles technologies de l'information et de la communication dans les
principaux secteurs de la vie active, le recours aux TIC apparaît pour
les politiques incontournables dans le processus de développement
économique et social.Nombreux sont les États qui ont
compris depuis longtemps l'importance des TICE et investissent dans ce secteur
en espérant plus d'efficience et d'efficacité de leurs
systèmes éducatifs.En effet, la plupart des pays dans le cadre de
leurs politiques publiques se sont dotés de programmes en matière
d'intégration des TIC en éducation.
L'État togolais pour sa part, semble avoir cerné
l'importance des TIC dans le développement du pays, notamment en leur
accordant une place prépondérante dans son Plan National de
Développement (PND) adopté en 2018 à l'horizon 2022.Le
PNDprend en compte non seulement le volet éducation, mais aussi un
aspect technologique en éducation. Il s'agit pour le politique de mener
une vaste transformation structurelle à travers une amélioration
des infrastructures existantes, de la connexion multimodale et des technologies
de l'information et de la communication (TIC).Face à l'impact de la
crise liée à la COVID-19, lePlan National de
Développement2018-2022 a été révisé donnant
lieu à une feuille de route gouvernementale à l'horizon 2025.
Conscientdu potentiel des TIC en éducation, leur prise
en compte dans le secteur éducatif remonte aupremier Plan Sectoriel de
l'Éducation (PSE) 2010-2020. En effet, comme stratégies pour
promouvoir l'accès aux technologies de l'information et de la
communication dans le système de formation en général, ce
premier plan sectoriel recommande qu'il faudra :
· introduire l'informatique dans les programmes scolaires
de l'enseignement secondaire ;
· créer des centres multimédias dans les
établissements d'enseignement secondaire ;
· procéder à l'exonération
douanière des outils informatiques destinés aux
établissementsscolaires dans la perspective d'une diminution des
coûts de ces outils ;
· renforcer l'équipement des services centraux et
décentralisés des ministères en charge
del'éducation en matériel informatique ;
· former les enseignants et les personnels des services
centraux et décentralisés desministères en charge de
l'éducation à l'utilisation des outils
informatiques(République Togolaise, 2010, p.75).
Pour ce qui de l'enseignement supérieur, il s'agira
de :
· soutenir de manière prioritaire la formation des
masses critiques de spécialistes dans tous les secteurs des
TIC ;
· généraliser la formation en informatique
dans toutes les filières de grade L des établissements
d'enseignement supérieur ;
· développer des infrastructures de communication
dans les campus universitaires ;
· mettre en place un réseau d'interconnexion des
établissements d'enseignement supérieur ;
· soutenir la production de contenus numériques
par des incitations diverses(p. 75).
En ce qui concerne leplan sectoriel de l'éducation en
vigueur, celui élaboré pour la période 2020-2030 (le
troisième), à terme, le Togo souhaite :
Une transformation structurelle du système
éducatif national pour fournir à la nation des ressources
humaines en quantité et de qualité nécessaires à la
transformation de l'économie. Elle devra passer par : (i)
l'augmentation de l'offre éducative tout en assurant sa qualité,
(ii) l'inversion de la tendance de prédominance de l'enseignement
général au profit de l'ETFP, (iii) le renforcement de la
fourniture de services sociaux aux élèves et étudiants,
(iv) le renforcement du financement des universités, des centres de
formation technique et professionnelle et de la recherche universitaire et
scientifique et (vi) le renforcement des infrastructures d'accueil
(République Togolaise, 2020, p. 37).
Pour l'atteinte des ODD 4, l'accès et la qualité
de l'éducation pour tous, le Togo a fait le choix de la digitalisation
de la formation. Depuis 2018, il existe un programme d'implémentation
d'environnement numérique du travail. Avec l'appui de l'UNESCO, le pays
cherche à harmoniser les pratiques pour une utilisation efficiente en
milieu scolaire et de formation.Avec la pandémie de la COVID-19,
l'enseignement à distance a conforté la vision du pays à
transformer le système éducatif par les TIC. En effet, pour
Awokou (2021), « la pandémie, au premier semestre 2020 est
venue accélérer au Togo la mise en place des dispositifs de FAD
afin d'assurer les services de l'État en matière
d'éducation » (p. 31).
Entre l'enseignement à distance et l'environnement
numérique de travail, les acteurs de l'éducation
réfléchissent désormais à une harmonisation de
toutes les initiatives. Cette harmonisation va déboucher sur un document
de politique nationale de promotion des technologies de l'information et de la
communication dans l'éducation nationale. Les réflexions ont
été lancées le 28 avril 2021 à Lomé à
cet effet. Il s'agità terme d'établir un plan d'action et sa mise
en oeuvre sera accompagner par l'UNESCO. Pour le Secrétaire technique
permanent du Plan Sectoriel de l'Éducation, le Professeur Sena Yawo
Akakpo-Numado : « Les jeunes utilisent mal Internet, les
réseaux parce qu'on ne les amène pas à découvrir
les avantages et les bonnes pratiques. La politique va tracer la voie pour
qu'on leur montre comment utiliser ces outils pour préparer leurs
examens et leur avenir » (propos recueillis par Souleyman du
Magazine CIOMAG, mai 2021).
Nous pouvons ainsi déduire que la politique
gouvernementale vise à faire acquérir à tous les citoyens,
des compétences en TIC, sans lesquelles aucune
compétitivité nationale et internationale n'est possible au
21ème siècle. Pour que ces compétences soient
acquises par les élèves, leurs enseignants doivent d'abord les
acquérir afin d'être aptes à pouvoir les leur transmettre
(Douanla, 2009). Par conséquent, selon Wallet (2006), les enjeux
contemporains se situent, pour les enseignants, dans l'obligation de valider
des certificats prouvant leurs compétences en informatique, mais plus
encore dans le recours au Web pour la préparation des cours, dans la
collaboration entre pairs (Kalogiannakis, 2004) et dans la communication avec
le reste de la communauté éducative (Liautard, Marquet et Wallet,
2006). C'est sans nulle doute comme l'affirme Wallet (2006) par ces biais que
les technologies pénétreront définitivement dans les
classes et modifieront le rôle des enseignants.
Toutefois, il existe déjà quelques projets
d'intégration des technologies de l'information et de la communication
dans le système éducatif togolais notamment au secondaire.
1.1.4. Projets d'intégration des
TIC dans le système éducatif togolais
Pour Awokou (2010),
De même que des initiatives de programmes d'enseignement
par la radio et d'enseignement télévisuel qu'ont connu certains
pays africains, dont le Togo, entre 1960-1980 ont suscité des espoirs
importants dans le milieu de l'éducation, l'apparition des Technologies
de l'Information et de la Communication (TIC) dans les années 1990, et
les potentialités qu'elles offrent en matière de formation en
ligne, a de nouveau suscité de grands espoirs, et a ouvert la voie
à plusieurs actions visant à introduire les TIC dans
l'enseignement et la formation en Afrique(p. 36).
Au niveau du secteur éducatif, plusieurs projets en
matière des TIC ont été implémentés dans les
écoles togolaises. En plus des dons de matériel informatique
faits par les partenaires à l'éducation, l'école
numérique avance à petits pas à travers plusieurs projets
(Kouawo, 2017, p. 652).
Ainsi, le programme Sankoré, initié sur la
période 2010-2015, a permis de doter les écoles du primaire et du
secondaire et les universités togolaises de 69 kits mobiles de Tableau
blanc interactif (TBI). Le Projet d'Appui au Développement des
Technologies de l'Information et de la Communication (PADTICE) quant à
lui, avait pour objectif le renforcement des capacités de mise en oeuvre
de la réforme Licence, Masteret Doctorat (LMD) dans les institutions
d'enseignement supérieur de l'Union Économique et
Monétaire Ouest Africain (UEMOA). Ce dernier a permis de mettre en place
3.500 mètres de fibres optiques, 10 salles d'accès
aménagées et équipées de 200 ordinateurs et une
salle serveur équipée de matériel de pointe (Kouawo, 2017,
p. 652).
En 2015, l'on assistait à un vaste projet
dénommé « École Numérique au
Togo ». Celui-ci a pour but de permettre aux togolaises et togolais
l'accès à un enseignement de qualité et au
développement professionnel des enseignements à travers
l'internet. Par conséquent, le projet consistant à mettre en
place des Environnement Numérique de Travail (ENT) a vu jour, sous
l'impulsion du ministère des postes, de l'économie
numérique et des innovations technologiques. L'objectif d'un tel projet
était de favoriser l'intégration des TIC dans le système
éducatif afin de permettre aux apprenants ainsi qu'à tous les
acteurs du système éducatif de tirer meilleur profit des
avancées technologiques et aussi d'adapter les formations aux exigences
du marché de l'emploi afin d'assurer aux apprenants un meilleur avenir
professionnel. Il a, dès lors, permis l'implantation d'un environnement
numérique de travail dans dix (10) lycées techniques togolais.Il
prévoit qu'à l'horizon de 2022, 50 % des lycées et
collèges publics soient équipés en réseaux et les
TIC soient pleinement intégrés dans la formation des
élèves et étudiants. Pour Kouawo et Agbotro (2020) :
Au-delà de la dotation d'équipements
informatiques, l'environnement numérique de travail est une plateforme
pédagogique conçue pour faciliter l'acquisition de la
connaissance et la collaboration au sein d'un même établissement
scolaire entre les différents acteurs par la mise en réseau de
tous les acteurs du système éducatif (enseignants, apprenants,
personnel administratif) (p. 112).
De surcroît, « pour faire émerger
l'usage des TIC chez les étudiants, les projets
« Galilée » (un étudiant, un ordinateur) et
« Wifi Campus » ont été
lancés » (Kouawo et Agbotro, 2020, p. 112).En effet, le projet
Wifi Campus a permis de doter en 2016, les deux universités publiques du
pays (université de Lomé et université de Kara) de
connexion à l'internet haut débit. Avec ce déploiement,
les étudiants et leurs enseignants vivent le numérique. Plus de
70000 étudiants jouissent d'un accès privilégié
à l'internet haut débit.
Aussi dans un contexte de pandémie à la
Covid-19, lesdeux universités publiques togolaises se sont
désormais familiarisées au concept d'apprentissage en ligne
(l'e-learning), grâce au projet des cours en ligne sur la plateforme
Moodle initié en 2020.
La dernière initiative numérique
« Université Sans les Murs » en faveur de
l'enseignement supérieur togolais fut lancé à Lomé
le 13 décembre 2021. Piloté par le
ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche avec le
soutien du ministère de l'économie numérique et de la
transformation digitale et du Fonds de Solidarité pour les Projets
Innovants (FSPI) par le Gouvernement Français, le projet sera mis en
oeuvre dans les universités publiques de Loméet de Kara avant
d'être étendu aux établissements privés.Grâce
au développement d'une plateforme d'apprentissage numérique et de
méthodes d'enseignement hybrides, elle vise à permettre à
un plus grand nombre d'étudiants d'étudier et ainsi, à
contribuer à réduire les inégalités territoriales
dans l'accès à l'enseignement supérieur de
qualité.
L'initiative comporte trois volets. Sur le plan technologique,
elle déploiera et mettra en oeuvre la solution de connectivité
RETICE/RENAC de KA-technologies offrant aux étudiants, auxenseignants et
au personnel des deux universités une plateforme numérique
pourl'enseignement à distance. Sur le plan pédagogique, elle
mobilisera des contenus éducatifs encoopération avec France
Éducation Internationale et l'Université Numérique. Enfin,
elleaccompagnera les étudiants et les enseignants dans la prise en main
de ces outils et lapromotion des méthodes d'enseignement
hybrides(Ministère de l'Économie Numérique et de la
Transformation Digitale, 2021).
1.1.5. TIC et
formation des enseignants au Togo
Au Togo, il existe à l'instar des projets
d'intégration des TIC, plusieurs projets de formation des enseignants
par les TIC. Ces projets visent pour la plupart à renforcer les
capacités de ces derniers par le canal des outils numériques.
En 1998, le Réseau Francophone pour la Formation
à Distance (RESAFAD) a mené un programme de formation des chefs
d'établissement fondé sur l'utilisation des technologies de
l'information et de la communication (TIC). Ce projet visait le renforcement
pédagogique et la formation à la gestion des chefs
d'établissement. À l'époque, compte tenu de la faiblesse
du débit d'Internet au Togo, la formation s'est muée en une
formation présentielle. À la fin du programme en 2000, les
ressources ont été reversées dans une formation au
Diplôme Universitaire de Communication Multimédias (DUCM) (Awokou,
2021, p. 29).
Le 19 Juillet2017, une vingtaine d'enseignants de
différentslycées scientifiques et lycées d'enseignements
techniques et professionnels du Togo ont pris part à l'examen de
certification niveau 1 du MOOC (cours en ligne)dénommé
Certification des compétences TICE en milieu scolaire (CERTICE Scol)au
Campus Numérique Francophone à l'Université de
Lomé. Cette formation est proposée par l'Agence Universitaire de
la Francophonie (AUF), en partenariat avec l'Université de
Cergy-Pontoise, l'UNESCO et le Réseau International Francophone
d'Établissements de Formation de Formateurs(RIFEFF). Le programme
CERTICE Scol vise à former puis à certifier les enseignants dans
les pays francophones en développement, aux usages des Technologies de
l'Information et de la Communication en Éducation.Au total vingt-cinq
enseignants venus de quatre régions du Togo ont participé au
premier niveau de la certification qui fournit aux enseignants des
connaissances sur les politiques TIC dans l'éducation (TICE), les
éléments de base en programme et évaluation, les outils
nécessaires en TIC et la culture numérique pour la formation
professionnelle des enseignants. Elle leur montre également comment
intégrer les technologies au sein de la pédagogie et administrer
une classe standard avec les TICE. La participation des enseignants à
cecours en ligne ouvert et massif a été rendue possible
grâce au projet Environnement Numérique de Travail
(Ministère de l'Économie Numérique et de la Transformation
Digitale, 2017).Il faut souligner qu'une nouvelle vague de formation CERTICE
Scol 2021 a débuté le 12 octobre 2021 a pris fin le 28
décembre 2021.
Également :
En 2017, le programme China Funds in Trust (CFIT) a eu pour
objectif de procéder au renforcement des capacités des
formateurs, enseignants et institutions de formation à travers l'usage
des TICE pour une amélioration significative de la qualité de
l'éducation. Il a permis la création dans treize (13)
institutions nationales de formation des enseignants dotés de FacLab et
de MediaLab (espaces équipés d'ordinateurs et autres
matériels informatiques) et pour développer des supports
d'enseignement-apprentissages pour les formateurs des enseignants et les
enseignants (modules de formation, espaces numériques et Wifi,
plateforme d'échange)(Awokou, 2021, p. 30).
Ce projet de renforcement de capacités professionnelles
des formateurs s'inscrit dans « les objectifs durables pour le
développement (ODD) notamment dans la cible 4.a de l'ODD4 qui se propose
d'ici à 2030, d'accroître considérablement le nombre
d'enseignants qualifiés » (Awokou, 2021, p. 30)
Le programme nommé Initiative francophone de Formation
À Distance des Maîtres (IFADEM), s'inscritégalement dans
cette logique. En effet, ce dernier aeu pour objectif d'améliorer les
compétences professionnelles des enseignants du primaire
déjà en exercice, en proposant des formations partiellement
à distance et adaptées à leurs besoins et à leur
environnement de travail et de vie. De ce par, ce projet a permis
d'équiper certaines écoles normales des instituteurs (ENI) en
ordinateurs et de doter 600instituteurs majoritairement les enseignants
volontaires, d'une série d'ouvrages dont cinq livrets, un dictionnaire
et des exerciseurs. Muni d'un appareil téléphonique, chaque
tuteur fut en contact avec les enseignants en formation(Awokou, 2021, p.
30).
En définitive, il faut retenir qu'il existe des projets
de formation des formateurs par les TIC. Ces formations ont certes permis sans
doute le renforcement des capacités professionnelles de certains
enseignants et directeurs d'écoles à travers les technologies de
l'information et de la communication.
1.2. Énoncé du problème
Conscient des changements qu'induisent, de nos jours, les
Technologies de l'Information et de la Communication (TIC), le Togo les inscrit
au coeur de sa stratégie gouvernementale, à travers notamment le
Plan National de Développement (PND), devenula feuille de route
2020-2025. Dans la même logique, le Togo cherche à effectuer des
changements structurels du système éducatif national grâce
au concours des TIC. Par ailleurs, vu les efforts consentis par les
autorités politiques et administratives en matière du
numérique, tout porte à croire que le Togo tend progressivement
vers l'intégration effective des TIC dans le système
éducatif en occurrence au secondaire, en témoigne
l'élaboration en cours d'une politique nationale d'intégration
des TIC. De surcroît, il existe déjà, comme nous l'avons
montré ci-haut plusieurs projets d'intégration du
numérique dans le système éducatif togolais, en
particulier au secondaire.
SelonAhaji etal. (2012), les usages des TICE dans les
pratiques enseignantes deviennent une nécessité. En effet,
l'exercice du métier de l'enseignant exige des connaissances et des
compétences spécifiques, comme l'esprit d'analyse et de
synthèse, la collaboration et la créativité afin de
concevoir de nouvelles approches pour résoudre de nouveaux
problèmes (Poellhuber et Boulanger, 2001). De plus l'intégration
réussie des TICE, nécessitent que les enseignants soient bien
outillés de méthodes nécessaires pour qu'ils fassent les
bonnes pratiques de ces technologies dans le processus
enseignement-apprentissage.
« L'usage efficace des
TICE nécessite absolument, entre autres, des compétences
techno-pédagogiques que les enseignants doivent mettre en oeuvre dans
leurs pratiques professionnelles quotidiennes » (Aboutajdyne et El
Ouidadi, 2014, para1). Parmi les problèmes qui peuvent entraver
l'intégration des TIC dans les écoles, l'UNESCO (2011) identifie
mis à part l'acquisition des équipements, la capacité des
enseignants à utiliser efficacement les TIC dans leur enseignement.
Cette capacité est intrinsèquement liée aux
compétences technologiques des enseignants. De plus, plusieurs
modèles d'intégration des TIC dans le processus
d'enseignement-apprentissage-évaluation mettent l'accent sur la
connaissance et la maitrise des TIC par les enseignants. Une intégration
effective des TIC dans les écoles est alors fonction de la
compétence technologique dont les enseignants disposent.
Dès lors, il y a nécessité de
connaître et d'analyser les compétences technologiques des
enseignants avant l'implémentation du numérique dans le
système éducatif. Or, force est de constater que dans le contexte
togolais, très peu d'études à notre connaissance se sont
intéressées aux technocompétences des enseignants. Notre
recherche vise par conséquent à combler ce vide.
Mettre en lumière le niveau de technocompétence
des enseignants du second cycle du secondaire à faire usage des TIC est
par conséquent la préoccupation majeure de cette recherche.
1.3. Pertinence du sujet de la recherche
La pertinence du sujet de la recherche est
appréciée à travers les pertinences scientifique et
sociale.
1.3.1. Pertinence
scientifique
La présente recherche s'inscrit dans la
problématique de l'intégration des TIC dans le système
éducatif togolais. En effet, pour une intégration efficace des
TIC dans l'enseignement-apprentissage-évaluation, il est important que
les enseignants notamment ceux du secondaire 2 disposent de solides
compétences en TIC capables de transformer leurs pratiques
pédagogiques. L'objectif de notre démarche est d'analyser le
niveau de compétence en TIC des enseignants.
Il existe, plusieurs recherchesau Togo, notamment en Sciences
de l'éducation ayant porté sur l'utilisation des technologies de
l'information et de la communication en éducation (TICE). Toutefois,
très peu de ces études ont porté sur le secondaire et
encore moins sur les enseignants. Déjà en 2007, Awokou dans une
étude portant sur les TICE a identifié les difficultés
pour les apprenants à utiliser l'ordinateur et l'internet pour leurs
activités d'apprentissages en classe. Tsigbé (2010) pour sa
part,a mené une étude sur la contribution des TIC au
développement et à la qualité de l'enseignement
supérieur à l'Université de Lomé (UL). Au terme de
cette étude soutenue par le Réseau Ouest et Centre Africain pour
la Recherche en Éducation (ROCARE), ce dernier proposa des
stratégies pour une utilisation efficace et efficiente des TIC dans la
sphère éducatif togolais.
Djagnikpo (2010), quant à elle, s'était
intéressé aux usages de l'internet chez les étudiants de
l'université de Lomé en étudiant le cas des
étudiants du département de sociologie de la FLESH.Kambire (2015)
à travers le cas du Campus Virtuel Africain a fait ressortir dans son
mémoire les difficultés liées à
l'intégration des TIC à l'UL. Dans sa thèse de doctorat,
Dayo (2019) a mis en évidence les usages que les étudiants en
licence et en master de l'Université catholique de l'Afrique de l'Ouest
(UCAO) font des TIC dans le cadre des apprentissages. Patasse (2021),
s'était lui intéressé au secondaire en analysant le niveau
d'intégration pédagogique des TIC dans deux lycées en
occurrence le lycée scientifique de Tokoin et le lycée technique
d'Adidogomé.
Notre étude pour sa part, vise à analyser le
niveau de technocompétence des enseignants du secondaire en occurrence
ceux du secondaire 2 à faire usage des TIC. La finalité d'une
telle démarche est de déterminer si les enseignants se sentent
assez technocompétents pour faire une utilisation pédagogique des
TIC. Aussi notre étude permettra d'identifier les besoins en formations
des enseignants du secondaire et de proposer, des modules de renforcement de
capacités (formation) en TIC à l'endroit des enseignants en
général, et ceux du secondaire en particulier.
La pertinence scientifique de notre étude réside
dans le fait qu'elle va permettre de disposer des données empiriques sur
les compétences réelles des enseignants du secondaire à
intégrer ou non les TIC ; compétences nécessaires
pour une intégration pédagogique effective des TIC et efficace
dans le système togolais.
Les résultats de notre recherche, nous le souhaitons,
permettront de mieux cibler les actions à entreprendre dans le cadre de
la formation continue des enseignants en poste.
1.3.2. Pertinence sociale
La revue de la littérature scientifique
montrel'existence de diverses études ayant porté sur
l'intégration pédagogique des TIC en éducation. Cependant,
très peu de ces recherches se sont en revanche penchées sur le
secondaire dans le contexte particulier du Togo plus particulièrement
sur les compétences technologiques des enseignants. Ce constat
confère un intérêt certain à notre recherche, car
les résultats obtenus pourraient éclairer et amener les
autorités togolaises en charge de l'éducation notamment à
orienter efficacement leur politique éducative en matière
d'intégration des TIC dans le système éducatif
togolais.
La présente recherche constituerait en outre une
réflexion sur comment et dans quelle mesure assurer la formation
continue en TIC des enseignants du secondaire en vue d'améliorer leurs
compétences professionnelles. Les résultats de notre étude
seront donc utiles pour guider les interventions sur le terrain en termes de
stratégies d'intervention pédagogique pour la formation continue
des enseignants du secondaire que pour les choix technologiques reliés
aux achats d'équipements et d'applications en adéquation avec
leurs besoins.
1.4. Objectifs de la recherche
Les objectifs de la présente étude sont
d'ordresde connaissance théorique et d'application pratique.
1.4.1. Objectifs de connaissance
théorique
Cette étude consacrée à l'enseignement
secondaire a pour objectif général d'analyser le niveau de
technocompétences des enseignants du secondaire 2 de l'Inspection de
l'Enseignement Secondaire Général Grand Lomé-Ouest.
De façon spécifique, cette étude a pour
objectifs :
· d'examiner les compétences en TIC des
enseignants du secondaire 2 ;
· d'examiner les voies par lesquelles les enseignants du
secondaire 2 ont acquis les compétences en TIC ;
· d'identifier les besoins de formations en technologies
de l'information et de la communication des enseignants du secondaire 2.
1.4.2. Objectifs d'application
pratique
En ce qui concerne l'application pratique, la présente
recherche permettra :
· d'apprécier la place qui est faiteaux
technologies de l'information et de la communication dans la formation aussi
bien académique, initiale et continue des enseignants ;
· de relever les pratiques de développement
professionnel que les enseignants ont avec et sur les TIC ;
· de guider les interventions sur le terrain en termes de
stratégies d'intervention pédagogique pour la formation continue
des enseignants.
DEUXIÈME CHAPITRE :
REVUE DE LITTÉRATURE, CADRES CONCEPTUEL,THÉORIQUE ET
OPÉRATOIRE
Le second chapitre aborde la recension des écrits ayant
abordés la même thématique, le cadre théorique,la
définition des concepts. Aussi les questions
et hypothèses de recherche, de même que les variables et leurs
indicateurs, seront abordées.
2.1. Revue de la
littérature
Cette section est consacrée à la recension des
écrits ayant abordés les mêmes thématiques que nous
traitons dans ce mémoire. Elle nous permettra entre autres, de
circonscrire les concepts qui interviennent dans notre recherche.
2.1.1. Technocompétences des enseignants
De manière générale, les conclusions de
nombreuses recherches s'accordent sur l'importance de l'acquisition des
compétences techniques de la part des enseignants dans la
réussite de l'intégration des TIC en éducation (Mastafi,
2015). En effet, plusieurs recherches ont montré que le manque de
compétences TIC des enseignants est un obstacle majeur qui entrave
l'usage des TIC dans leurs enseignements(Pelgrum et Anderson, 2001 ;
Balanskat etal., 2006 ; BECTA6, 2004 ; Mastafi, 2011).
D'après les résultats d'une recherche
menée par Mastafi, en 2011, auprès de trente-trois chefs
d'établissements scolaires primaires et secondaires de l'Académie
régionale Doukkal-Abda au Maroc, 75,7 % des directeurs ayants
participés à l'étude considèrent le manque de
compétences de base en informatique comme le principal obstacle
dissuadant les enseignants et les agents d'administration de faire usage des
TIC dans leurs pratiques professionnelles. Plus particulièrement,
81,9 % d'entre eux expriment leur insatisfaction, tant au niveau de la
quantité que de la qualité, vis-à-vis des formations
continues sur les TIC organisées par le ministère de tutelle
(Mastafi, 2014).
En 1996, Baron et Bruillard (cités par Béziat,
2012) ont mené une enquête auprès de futurs enseignants qui
s'étaient inscrits à l'institut universitaire de formations des
maîtres en France en 1992 et en 1993. Les résultats de cette
étude révèlent un assez faible niveau de
compétences informatiques chez les étudiants
enquêtés. Ces derniers ont formulé le voeu d'être
formés pour faire de l'informatique, un outil personnel de travail.
D'après une étude de Bennett et Lockyer
(1999),seul 20 % des enseignantsen activité se disent
compétents à intégrer des TIC dans leurs classes.
Enrevanche, pour ce qui est des enseignants-stagiaires, dans une étude
deDexter et Riedel (2003), ces derniers affirment qu'ils étaient
très à l'aise avec la technologie engénéral et
plutôt à l'aise avec son utilisation en éducation.
Également,le niveau de maitrise des outils
techniquesparles enseignants constitueun facteur important pour
l'intégration des TIC dans leurs pratiques professionnelles. Les
résultats d'une étude menée par Farsi (2019) auprès
des enseignants de français au secondairedans la région
éducative Sidi Kacem au Maroc, montrent que les logiciels tels le
courrier électronique et les navigateurs sont les outils les plus
fortement maîtrisés. Le premier est considéré comme
étant maîtrisé de façon Bonne à Excellente
par 80 % des enseignants et le second par 93 % d'entre eux. Les
habiletés associées au traitement de texte (67 %), aux
logiciels de présentation (60 %) et aux outils de communication
(57 %) sont celles qui sont en cours de maîtrise par ces derniers.
Quant aux habiletés à développer,elles sont liées
aux logiciels de création de pages Web (7 %) et au tableur
(27 %). Pour Farsi, la complexité de ces deux outils et surtout
celle des logiciels de créationde pages Web semble être le facteur
prédominant qui explique leur bas niveau de maîtrise. En ce qui
concerne l'utilisation des TIC par les enseignants à des fins
professionnelles, seuls quatre outils y sont utilisés. Il s'agit du
traitement de texte et les navigateurs internet par 97 % des
enquêtés, des logiciels de présentation par 43% et du
tableur par seulement 3 %.
L'analyse des données recueillies lors d'une
étude menée par Mastafi (2015) montre que les deux tiers des
enseignants participants jugent posséder les compétences de
niveau basique, leur permettant de se servir, d'une façon personnelle,
d'un ordinateur. Plus particulièrement, 58,8 % des enseignants de
l'échantillon de l'étude, affirment avoir les compétences
de base pour se servir du système d'exploitation Windows, 1,6 %
pour le système d'exploitation Linux et moins de 1 % pour le
système d'exploitation du Mac, contre 41,2 % qui ne maitrisent
aucun système d'exploitation.
Les logiciels du traitement de texte (Microsoft Word en
particulier) viennent en tête des logiciels utilisés par les
enseignants interrogés avec une proportion de 37,9 %, suivi de
32,8 % de ceux déclarant savoir utiliser des logiciels de
présentation (comme PowerPoint). Toutefois, des proportions encore plus
faibles des enseignants estiment avoir les compétences d'utiliser les
systèmes de gestion de base de données (13 %), les tableurs
comme Excel (8,7 %), les logiciels multimédias (14,2 %) et les
éditeurs Web (8,9 %). Aussi moins du quart (22,1 %) des
enseignants déclarent avoir les compétences nécessaires
à la manipulation des logiciels éducatifs (Mastafi, 2015).Une
faible proportion (17,3 %) parmi les enseignants interrogés estime
maitriser suffisamment les TIC en général, contre 45,5% qui
jugent leur maîtrise insuffisante. Néanmoins,37,3 % des
sujets jugent qu'ils ne possèdent aucune notion en matière
d'utilisation des TIC. Par ailleurs, 71, 4% déclarent n'avoir
jamaissuivi de formation en TIC.
Les résultats d'une étude sur la
technocompétence menée par Stockless etal.(2018)
auprès des enseignants du préscolaire, primaire et secondaire au
Québec montrent qu'aucun outil technologique ne dépasse le seuil
de « Bon » concernant le niveau de maîtrise. La suite
bureautique, les outils de communication et le TNI sont les technologies que
les enseignants du primaire et du secondaire déclarent maitriser le
mieux. Cependant, le niveau de maitrise obtenu reste près du niveau
novice. Les logiciels spécialisés, les outils reliés au
Web 1.0 et les environnements numériques d'apprentissage sont ceux que
les enseignants déclarent moins maitrisés. Les enseignants se
perçoivent comme étant très « Bons »
dans l'utilisation de certains outils. C'est le cas du logiciel de traitement
de texte, de la messagerie instantanée, du réseau social Facebook
et du courrier électronique. Les enseignants se considèrent
également comme étant « Bons » pour utiliser
le logiciel de présentation PowerPoint. Quant aux outils tels que le
chiffrier électronique, une plateforme de blogue et le tableau
numérique interactif, les enseignants se qualifient de
« Novices ». Au niveau de la perception de maitrise des
outils technologiques, les résultats sont similaires, tantchez les
enseignants du primaire que chez ceux du secondaire.
Dans le contexte togolais, Kouawo (2017) a mené une
étude ayant pour but de connaitre le niveau de techno-connaissance des
futurs enseignants du secondaire formés à l'Institut National des
Sciences de l'Éducation (INSE) de l'Université de Lomé
(UL). Au terme de la recherche, il conclut de la façon
suivante :
Les résultats que nous avons obtenus à l'issue
de notre recherche nous permettent d'affirmer que les étudiants en
Sciences de l'Éducation de l'Université de Lomé ont un
niveau de techno-connaissance élevé. En effet, les connaissances
qu'ils ont sur le matériel informatique, sur les logiciels et sur
Internet et les réseaux sociaux sont d'assez bonne qualité. Ils
ont aussi des connaissances sur les usages des nouveaux médias dans la
pédagogie et sur les obstacles à l'intégration
pédagogique des TIC au Togo(p. 659).
À la lumière de cette étude, nous pouvons
affirmer que les futurs enseignants du secondaire, en occurrence ceux
formés à l'INSE, ont une bonne connaissance des TIC ainsi que les
utilisations qu'on peut faire de ces outils.
C'est dans cette perspective que nous avons
considéré le besoin de connaitre et d'analyser l'état de
la situation chez les enseignants qui oeuvrent déjà dans les
écoles du secondaire 2 au Togo en nous intéressant au cas de
l'Inspection de l'Enseignement Secondaire Général Grand
Lomé-Ouest.
2.1.2. Formation en TIC et développement des
technocompétences
Plusieurs chercheurs dans le domaine des TICE s'accordent
à dire qu'il faut que l'enseignant soit formé pour pouvoir faire
une utilisation efficace des TIC en classe. Ainsi pour Cleary, Akkari et Corti
(2008), « il faut que ce dernier ait une idée de ce qui
existe, de ce qui est possible, de ce qui est approprié à
l'âge des élèves et aux contenus à
enseigner » (p. 31). La formation des enseignants en TIC constitue
dès lors un impératif à l'intégration
pédagogique des TIC.Plus un enseignant est formé à l'usage
pédagogique des TIC, plus il les utilise pour planifier des
activités d'enseignement et plus il amène les apprenants à
les utiliser pour les activités d'apprentissage (Barton et Haydn,
2006 ; Karsenti, Raby et Villeneuve, 2008).
Dans une enquête menée aux États-Unis sur
la formation continue,Zhao et Bryant (2006), soulignent l'importance de la
formation des enseignants dans l'intégration des TIC dans
l'enseignement. Toutefois, comme le précise Mastafi (2015), la formation
des enseignants doit leur permettre d'acquérir les compétences
nécessaires pour utiliser les TIC en contexte scolaire, de façon
professionnelle et durable. Pour Attenoukon etal.
(2018) : « Être pédagogiquement
formé aux TIC devrait signifier avoir les compétences de les
utiliser en classe pour améliorer des apprentissages, pour motiver les
apprenants et pour améliorer leurs résultats
scolaires » (p. 102).
Dans une étude menée auprès des
enseignants du canton du Jura (préscolaire, primaire et secondaire
confondus), Heer et Akkari (2006) ont trouvé que près de
25 %des enseignants ont suivi une formation à l'utilisation
pédagogique des TIC dans leur formation initiale et 76 % durant
leur formation continue.
La formation des enseignants en TIC a également une
incidence sur leur sentiment d'auto-efficacité en ce qui concerne
l'utilisation des TIC. En effet les résultats d'une étude
menée auprès des enseignants en Suisse montrent :
Une corrélation positive et significative(r=0.181,
p<0,001) entre le sentiment d'auto-efficacité et la formation. Ainsi,
plus les enseignants sont formés en TIC, plus ils se sentent
compétents dans le domaine. Par exemple, s'ils ont reçu un cours
sur l'intégration des TIC à l'enseignement et à
l'apprentissage, ils se sentiront plus compétents pour préparer
des leçons impliquant l'utilisation des TIC avec leurs
élèves(Boéchat-Heer, 2018, p. 399).
La formation en TIC est donc très importante pour le
développement des compétences techniques. Les résultats de
cette même étude montrent également que plus les
enseignants se sentent technocompétents, plus ils font usage
pédagogique en classe et collaborent le plus. Ainsi, comme le recommande
Boéchat-Heer (2018), « il est donc important en formation
initiale et continue des enseignants de proposer des cours de formation aux
compétences pédagogiques et didactiques en TIC » (p.
401).
L'autoformation est évoquée par de nombreuses
recherches comme jouant un rôle prépondérant dans
l'acquisition des compétences TIC par les enseignants. Gentil et Verdon
(2003), à travers une étude énumère cinq voies de
formation en ce qui concerne les compétences en TIC.Ces derniers ont
trouvé que 70 % des enseignants du secondaire s'autoforment,
41 % ont un contact à l'extérieur du milieu professionnel,
22 % reçoivent un accompagnement ou un appui en situation
professionnelle, 50 % des stages dans le cadre de la formation initiale
(professionnelle ou non) et 10 % des stages dans le cadre de la formation
continue.
Agaissa et Kouawo (2014) ayant menés une étude
auprès des enseignants du lycée privé CLAB au Niger ont
relevé que la moitié (10 sur 20 enquêtés) ont acquis
leur savoir en TIC par autoformation et 7 dans le cadre d'une formation
continue.
Boéchat-Heer (2018), à la suite des
résultats sur l'auto-efficacité et la formation,affirme
« les compétences liées à l'utilisation d'outils
sont souvent acquises par auto-formation dans le but d'une utilisation
personnelle » (p. 398).
Les résultats d'une recherche menée par
Akouété-Hounsinou (2012), au Bénin, pour le compte de sa
thèse, montrent que les besoins de formation en TIC exprimés par
les enseignants du secondaire se rapportent enmajorité à
l'apprentissage et à l'utilisation des TIC à des fins
pédagogiques, à la fois sur desaspects de contenus, mais
également pour leur apport dans l'amélioration des
apprentissageset dans la qualité de l'enseignement.
Akouété-Hounsinoua regroupé ces besoins en trois groupes
à savoir :
· apprendre à utiliser les
multimédias ;
· savoir utiliser les TIC pour la gestion
pédagogique de la classe ;
· savoir utiliser les TIC pour la recherche
d'informations et de documents afin d'améliorer les contenus de
formation des apprenants (p. 126).
2.2. Cadre conceptuel
Afin de cerner au mieux la thématique qui est la
nôtre dans ce travail de recherche, il est important de donner une
définition claire des concepts qui y interviennent.
2.2.1. Des TIC aux
TICE
L'acronyme TIC renvoie aux technologies de l'information et de
la communication qui désignent, généralement, un ensemble
de technologies. Cependant, il n'existe pas de définition consensuelle
de ce concept. Chacun des termes qui le composent est pluridisciplinaire et
évolue avec le temps. Néanmoins, nous retiendrons la
définition proposée par Basque. En effet, pour Basque (2005) les
TIC constituent un ensemble de technologies fondées sur l'informatique,
la microélectronique, les télécommunications (notamment
les réseaux), le multimédia et l'audiovisuel, qui, lorsqu'elles
sont combinées et interconnectées, permettent de rechercher, de
stocker, de traiter et de transmettre des informations, sous forme de
données de divers types (texte, son, images fixes, images vidéo,
etc.) et permettent l'interactivité entre des personnes, et entre des
personnes et des machines. Dans la même logique, pour Dieuzeide (1994),
« les technologies de l'information et de la communication (TIC)
désignent tous les instruments porteurs de messages immatériels
(images, sons, chaînes de caractères) »(p. 11). Dans
cette définition, Dieuzeide met l'accent sur le pouvoir porteur
d'information des TIC.
Pour un groupe de chercheurs dans le cadre de travaux sur
l'Afrique subsaharienne (cité par Fonkoua, 2008), les TIC
désignent un ensemble de technologies fondées sur l'Informatique,
la Microélectronique, les Télécommunications, le
Multimédia et sur l'Audiovisuel, dont la combinaison et
l'interconnexion :
· permettent la recherche, le stockage, le traitement, la
transmission d'informations sous forme de données de divers types
(texte, son, image, vidéo, etc.) et l'interactivité entre des
personnes, et entre des personnes et des machines;
· fournissent l'accès à l'information;
· facilitent et favorisent le partage et la diffusion de
l'information;
· accompagnent et soutiennent les stratégies
pédagogiques.
Mastafi (2016) quant à lui, considère les TIC
comme
Un ensemble de technologies regroupant principalement de
l'informatique (matériels et logiciels) permettant le traitement et le
stockage de l'information, de la microélectronique, de
télécommunication, les réseaux en particulier, permettant
l'échange, le partage et la transmission de l'information (p. 183).
C'est cette définition des TIC que nous retenons dans
le cadre de notre étude.
LesTICE,pour leur part, représentent lesTechnologies de
l'Information et de la Communication pour l'Enseignement.
Elles recouvrent les outils et produits numériques pouvant être
utilisés dans le cadre de l'éducation et de l'enseignement (TICE
= TIC + Enseignement). Selon Wikipédia (2022), les TICEregroupent un
ensemble d'outils conçus et utilisés pour produire, traiter,
entreposer, échanger, classer, retrouver et lire des documents
numériques à des fins d'enseignement et d'apprentissage. Elles
renvoient alors à l'ensemble de ces technologies pouvant être
utilisées pour l'enseignement-apprentissage ou au service de
celui-ci.
Les TICE désignent le fait d'intégrer les
technologies de l'information et de la communication dans le domaine scolaire.
En effet pour Dias (1999),« les technologies sont
intégrées lorsqu'elles sont utilisées de manière
continue pour soutenir et pousser plus loin les objectifs du programme et pour
engager les élèves dans des apprentissages
significatifs » (p. 11). Dans cette même logique, Mangenot
(2000) affirme également que l'intégration des TIC, c'est quand
l'outil informatique est mis avec efficacité au service des
apprentissages.
Utilisées avec efficacité dans l'enseignement,
les TIC sont ainsi appelées à apporter des solutions nouvelles
pour l'amélioration des processus d'acquisition du savoir. C'est ce que
soutiennent Depover, Karsenti et Komis (2007)pour qui :« Les TIC
donnent l'occasion de repenser et de délocaliser, dans l'espace et dans
le temps, les échanges entre les enseignants et les
élèves, et favorisent ainsi de nouvelles avenues pour les
activités d'apprentissage ou de formation » (p.179).
Pour Legendre (2005), les TICE constituent l'ensemble des
moyens et services informatiques pouvant être utilisés dans le
domaine de l'éducation. Dans la même optique, Douanla (2009), dans
un article, caractérise les outils technologiques permettant
d'améliorer la qualité de l'éducation. Ainsi pour elle,
Les TICE font référence aux équipements
technologiques de type numérique pouvant servir d'outils
pédagogiques. Exemples : Ordinateurs, serveurs, caméras
numériques, caméras vidéo numériques,
numériseurs, projecteurs, lecteurs de cédéroms, lecteurs
de DVD, graveurs, imprimantes, modems, logiciels, etc. (p. 30).
En définitif, les TICE font référence
à l'ensemble d'outils et de ressources numériques dont tout
acteur de l'éducation peut s'en servir pour une amélioration des
pratiques pédagogiques. C'est le sens que nous retenons pour le compte
de la présente recherche.
2.2.2. De la notion
de compétence
Le terme compétence est issu du monde professionnel et
a gagné le monde éducatif par le truchement de l'approche par les
compétences (Boutin, 2004) et la professionnalisation des enseignements.
Parmi les définitions de la notion de compétence, la plus simple
que l'on retenir est celle proposée par Rey (2015). Pour lui,
« une compétence est le fait de savoir accomplir efficacement
une tâche ». Celle-ci a le mérite d'être concise
et précise la finalité de la compétence : accomplir
efficacement une tâche. Cependant, elle perd en clarté car
l'accomplissement d'une tâche demande la mobilisation de plusieurs
ressources. En effet pour Tardif (2006), une compétence est
« un savoir agir complexe prenant appui sur la mobilisation et la
combinaison efficaces d'une variété de ressources internes et
externes à l'intérieur d'une famille de situations »
(p. 22).
Allant dans le même sens que Tardiff, Postiaux
etal. (2010) précisent mieux la définition de la
compétence dans le domaine scolaire en ces termes :
La compétence mobilise un ensemble de ressources
multiples permettant de résoudre une tâche dont la finalité
est significative et apparente pour l'apprenant, permet de
générer une réponse adéquate dans une situation
singulière, sera considérée comme telle si elle est
jugée efficace par autrui, inscrit la formation dans un modèle
constructiviste quand elle est la préoccupation centrale d'une
activité d'enseignement (p. 17).
La compétence constitue dès lors cette
capacité d'un individu à mobiliser des ressources, des savoirs,
des savoir-faire et des savoir-être pour accomplir une tâche qui
lui est confiée. C'est un ensemble d'aptitudes, connaissances et
capacités de compréhension nécessaires pour mener à
bien une tâche de niveau professionnel (UNESCO, 2018).
Pour Mbodj (2010), la notion de compétence a pris de
l'importance à partir des dimensions nouvelles prises par la
société dans laquelle nous sommes engagés : une
société globale évoluant à une vitesse très
rapide, intégrant des données variées et complexes,
nécessitant de ses citoyens de nouvelles capacités d'adaptation
et d'apprentissage. Du fait de l'évolution permanente de la
société et des connaissances, nous sommes livrés à
des environnements sans cesse renouvelés, ce qui nous oblige à
développer des compétences et des aptitudes qui devront nous
permettre de nous adapter, d'être autonome et d'apprendre tout le temps.
2.2.3. Technocompétence : Qu'est-ce que
c'est ?
Selon Dumais (2012), la compétence en technologie
numérique ou technocompétence s'exprime par la capacité de
l'individu à comprendre et à utiliser principalement un
ordinateur et d'autres outils numériques de manière
réfléchie dans l'objectif de répondre efficacement
à ses besoins. Pour cet auteur, cette notion de compétence
technologique fait référence à une série
d'habiletés infimes, identifiées en tant que compétences
informatiques. Ces habilités permettent la manipulation des outils
informatiques, le recours aux fonctions de base des logiciels disponibles, la
sauvegarde et la récupération de l'information. Ce sont
essentiellement des compétences technologiques liées à la
maîtrise de logiciels ou de technologies spécifiques.
C'est cette définition de technocompétences que
nous adoptons dans le cadre de cette étude que nous menons. Par ailleurs
les termes technocompétences, compétences en technologie
numérique, compétences en TIC ont la même signification
dans le cadre de cette étude.
2.2.4. Les
compétences TIC des enseignants
Plusieurs auteurs et chercheurs s'accordent sur les effets de
l'utilisation des TIC à travers les nombreuses possibilités
qu'elles offrent en termes de variation des modes d'enseignement et
d'apprentissage et à travers les impacts en termes d'amélioration
de compétences et d'aptitudes diverses (Mbodj, 2010). Pour Walha et
Peters (2011), les compétences TICE des enseignants comprennent
essentiellement des savoirs de base en informatique et des savoir-faire
incluant une pratique pédagogique centrée sur un scénario
utilisant les technologies.
En réalité, l'intégration des TIC en
contexte scolaire est porteuse d'un fort potentiel de transformation des
pratiques d'enseignement et d'apprentissage et laisse poindre une
définition nouvelle des rapports entre enseignants et
élèves. Aussi le développement fulgurant des TIC et leur
intégration dans les systèmes éducatifs ont quelque peu
servi de cadre ou d'occasion pour le développement pratique de
plusieurscompétences transversales et disciplinaires centrées sur
l'apprenant.
Parler des compétences TIC en situation
pédagogique n'a de fondement que si celles-ci font explicitement
référence à des pratiques pédagogiques effectives.
En d'autres termes, la compétence TIC est intégrée dans le
geste professionnel de l'enseignant (Mbodj, 2010).
Afin de définir les compétences TIC pour les
enseignants nécessaires à la réussite
del'intégration de ces technologies dans l'enseignement, plusieurs
référentiels de compétences TIC ont été
élaborés (Mastafi, 2015). Au nombre de ces
référentiels, on distingue, les standards, relatifs aux
compétences, aux connaissances, aux habiletés et aux attitudes
nécessaires pour les enseignants dans l'usage des TIC en
éducation, publiés en 2008 par l'International Society for
Technology in Education (ISTE).
Aussi le Ministère de l'Éducation du
Québec (MEQ) publie en 2001 un référentiel de 12
compétences professionnelles des enseignants regroupées en quatre
catégories interdépendantes comme l'illustre la figure 2
ci-après.
Figure1 :Les 12 compétences
professionnelles (MEQ, 2001, p. 59)
Comme l'indique la figure 1, la composante 8 de ce
référentiel, porte sur l'utilisation pédagogique des TIC
par les enseignants et s'énonce comme suit :
« Intégrer les technologies de l'information et des
communications aux fins de préparation et de pilotage d'activités
d'enseignement-apprentissage, de gestion de l'enseignement et de
développement professionnel »(MEQ, 2001, p. 60).
Pour Legault etal. (2002 ; Cité par Mian
Bi, 2010, p. 52), cette compétence vise des situations précises
pour lesquelles des comportements précis sont décrits :
l'utilisation des TIC par le futur enseignant dans sa profession. Elle comporte
six composantes telle qu'indiquée dans le tableau 1 ci-dessous.
Tableau1 :Composantes de la
compétence TIC (Ministère de l'Éducation du Québec,
2001)
|
N°
|
Composantes
|
1
|
Exercer un esprit critique et nuancé par rapport aux
avantages et aux limites véritables des TIC comme soutien à
l'enseignement et à l'apprentissage, ainsi qu'aux enjeux pour la
société
|
2
|
Évaluer le potentiel didactique des outils
informatiques et des réseaux en relation avec le développement
des compétences du programme de formation
|
3
|
Communiquer à l'aide d'outils multimédias
variés
|
4
|
Utiliser efficacement les TIC pour rechercher,
interpréter et communiquer de l'information et pour résoudre des
problèmes
|
5
|
Utiliser efficacement les TIC pour se constituer des
réseaux d'échange et de formation continue concernant son propre
domaine d'enseignement et sa pratique pédagogique
|
6
|
Aider les élèves à s'approprier les TIC,
à les utiliser pour faire des activités d'apprentissage, à
évaluer leur utilisation de la technologie et à juger de
manière critique les données recueillies sur les réseaux
|
Le ministère de l'Enseignement supérieur et de
la Recherche français a institué un référentiel de
compétences nécessaires à l'usage pédagogique des
technologies de l'information et de la communication, communes à tous
les enseignants et les formateurs, et a instauré un certificat
informatique et internet du niveau 2 (i2e) attestant l'acquisition de ces
compétences. Ce référentiel est organisé en deux
grandes catégories de compétences. La première concerne
les compétences générales relatives à l'exercice du
métier d'enseignement et comprend la « maîtrise de
l'environnement numérique professionnel », « le
développement des compétences pour la formation tout au long de
la vie » et « la responsabilité professionnelle dans
le cadre du système éducatif ».
La deuxième catégorie, quant à elle,
concerne l'ensemble des compétences permettant l'intégration
efficace des TIC dans l'enseignement et comprend les compétences
relatives à la capacité d'utilisation des outils permettant le
travail collaboratif et en réseau, les compétences relatives
à la « conception et la préparation de contenus
d'enseignement etde situations d'apprentissage », les
compétences relatives à la capacité de mettre en oeuvre
l'usage pédagogique des TIC dans des situations d'apprentissage et les
compétences relatives à la mise en oeuvre des TIC dans
l'évaluation des apprentissages (Ministère de l'Enseignement
supérieur et de la Recherche français, 2010 ; cité
par Mastafi, 2015).
Le i niveau 2 enseignant atteste de la maîtrise des
compétences professionnelles dans les usages pédagogiques,
éducatifs et citoyens des technologies de l'information de la
communication dans l'enseignement (TICE). L'acquisition du i2e poursuit
l'objectif d'offrir à chaque étudiant se destinant aux
métiers de l'enseignement scolaire, de l'enseignement supérieur
et de la formation, « la reconnaissance des compétences
nécessaires en vue de son insertion
professionnelle »(Ministère de l'Enseignement supérieur
et de la Recherche français, 2010).
Notons aussi le référentiel de
compétences TIC pour les enseignants, publié en 2008 par l'UNESCO
et dont la troisième version fut publiée en 2018. Ce
référentiel est le résultat de collaboration entre
l'UNESCO et ses partenaires, CISCO, Intel, ISTE et Microsoft. Ce dernier est
organisé selon trois approches différentes de l'enseignement et
consiste en trois étapes successives de formation des enseignants.
La première concerne les compétences de base en
matière de TIC, à savoir l'acquisition d'une culture
numérique, ainsi que les moyens suffisants permettant aux enseignants de
faire le meilleur choix et le meilleur usage de logiciels et de contenus
numériques appropriés pour des situations d'apprentissage en
salle de classe, en salle multimédia ou en salle d'informatique.
L'acquisition de ce premier domaine de compétences devra
également permettre aux enseignants d'utiliser les TIC dans leurs
tâches professionnelles, par exemple dans la recherche de ressources sur
Internet pour améliorer leurs cours.
La seconde approche est celle relativeà
l'approfondissement des connaissances des enseignants et comporte la
capacité de gestion de l'information et d'intégration des outils
logiciels propres à une discipline d'enseignement, dans une approche
pédagogique centrée sur l'élève, afin de permettre
aux apprenants d'acquérir les compétences nécessaires
à la résolution des problèmes plus complexes. Cette
approche vise également l'acquisition de compétences permettant
aux enseignants de travailler en réseau afin de pouvoir aider les
élèves dans la réalisation de leurs projets collaboratifs
menés en ligne.
La troisième approche concerne la création des
connaissances et vise l'acquisition par les enseignants des compétences
qui leur permettent de concevoir des ressources numériques
d'apprentissage, d'aider les élèves, en utilisant les TIC,
à acquérir les compétences nécessaires au travail
collaboratif, à la création de nouvelles compétences et
à exercer leur esprit critique. Les enseignants doivent donc être
capables de structurer et de concevoir des situations d'apprentissage dans
lesquelles les élèves peuvent appliquer ces compétences.
Par conséquent, la classe et par suite l'établissement,
deviennent une communauté d'apprentissage fondée sur
l'innovation, la formation et la création de nouvelles connaissances
(Mastafi, 2015).
En 2010, le ministère de l'Éducation nationale
marocain adopte un référentiel de formation, baptisé
« TICE et développement professionnel », au profit
des enseignants, reposant sur les trois groupes de compétences TIC
constituant le référentiel de l'UNESCO. Celui-ci vise
« à doter les enseignants de compétences
technopédagogiques facilitant à la fois l'acte d'enseignement et
l'apprentissage de l'élève » (p. 33).
En définitive, pour Mastafi (2015) :
Il est évident qu'il existe une multitude de
référentiels définissant les compétences en
matière de TIC pour les enseignants. Le point commun de la
majorité de ces référentiels est leur participation
à la mise en place des normes permettant de s'interroger continuellement
sur les besoins réels en matière de compétences requises
pour l'usage et l'intégration efficace de ces technologies en
éducation (p. 32).
2.2.5. Enseignement secondaire
Selon l'Institut International de la Planification de
l'éducation (IIPE) de l'UNESCO, l'enseignement secondaire fournit des
activités d'apprentissage et d'éducation qui se fondent sur
l'enseignement primaire et qui préparent à une première
entrée sur le marché du travail, à l'enseignement
post-secondaire non-supérieur et à l'enseignement
supérieur.
Au Togo, l'enseignement secondaire recouvre d'une part
l'enseignement général, d'autre part l'enseignement technique et
professionnel, subdivisé tous deux en deux cycles.
Le premier cycle du secondaire général comprend
un cycled'observation (classes de 6ème et 5ème) et un cycle
d'orientation (classes de 4ème et 3ème) et dure quatre ans. Ce
cycle est constitué de collèges d'enseignement
général (CEG) etrequiert le diplôme de brevet
d'études dupremier cycle (BEPC) pour passer au second cycle.
Le second cycle de l'enseignement secondaire
général dure trois ans (classes de seconde,première et
terminale). À la fin de la classe de première, les
élèves passent le BAC I (baccalauréat première
partie) dont la réussite conditionne l'accès à la classe
de terminale. La fin de ce cycle est sanctionnée par le diplôme de
BAC II (baccalauréat deuxième partie) de l'enseignement
général.Les lycées d'enseignement général
(LEG), aboutissant aux baccalauréats séries littéraires
(A4) et scientifiques (C et D) préparent les
élèves aux longues études universitaires.
Quant à l'enseignement technique et professionnel, il
est aussi constitué de deux cycles. Les établissements scolaires
du premier cycle du secondaire technique et professionnel sont soit des
collèges d'enseignement technique(CET), soit des collèges
d'enseignement agricole (CEA), soit des collèges
d'enseignementartistique et artisanal (CEAA), soit des centres régionaux
d'enseignement technique etde laformation professionnelle (CRETFP).Lecertificat
d'aptitude professionnel (CAP) est le diplôme qui sanctionne la fin de ce
cycle.
Le second cycle de l'enseignement secondaire technique
comporte deux cycles : un cycle court de deuxans sanctionnés par le
brevet d'études professionnelles (BEP) ou le brevet de technicien
(BT),et un cycle long de trois ans selon le même modèle que le
second cycle de l'enseignementsecondaire général. Le BAC I
technique marque la fin de la classe de première technique et le passage
en classe de terminale technique. Le diplôme de BAC II technique
sanctionne la fin du cycle long et donne accès à
l'université ou à un emploi. Les lycées d'enseignement
technique et professionnel (LETP) préparent les élèves
à des baccalauréats techniques leur permettant soit de
s'intégrer dans la vie active, soit de s'orienter vers une formation
professionnelle universitaire.
Notre étude qui s'est déroulée dans les
lycées de l'enseignement général de l'IESG Grand
Lomé-Ouest n'a pris en compte que les enseignants du second cycle du
secondaire général.
2.3. Cadre théorique
Il existerait selon Stockless etal., (2018), plus
d'une quinzaine de modèles théoriques liés à
l'utilisation et à l'intégration des technologies. Pour Fievez
(2017, cité par Stockless etal., 2018), certains modèles
se centrent particulièrement sur le processus d'intégration des
TIC, tandis que d'autres sont centrés sur les niveaux d'acquisition des
TIC par les enseignants. On retrouve également des modèles qui
combinent ces deux dernières possibilités. C'est l'exemple du
modèle de Raby (2004, 2005).
Le cadre théorique de notre recherche repose
essentiellement sur les modèles d'appropriation des TIC par les
enseignants.
Plusieurs chercheurs dans le domaine des TICE ont
proposé des modèles retraçant les étapes ou phases
que traversent habituellement les enseignants lors de l'incorporation des TIC
à leur enseignement. Nous présenterons ici quatre modèles
à savoir : le modèle de Moersch (1995, 2001), de Sandholtz,
Ringstaff et Owyer (1997), de Morais (2001) et celui de Raby (2004).
2.3.1. Le modèle de Moersch (1995, 2001)
Ayant développé un outil de mesure (Levels
Of Technology Implementation (LoTi))pour évaluer le niveau
d'implantation des TIC en classe, Moerschdéfinit sept niveaux par
lesquels passe un enseignant qui veut intégrer les TIC à ses
pratiques pédagogiques.
Le niveau zéro (0) représente la
non-utilisation, qui est une étape pendant laquelle l'enseignant
perçoit le manque d'accessibilité et de temps comme des freins
à l'utilisation des TIC.
Le niveau un correspondant à la sensibilisation (1)
constitue l'étape où l'enseignant peut être en contact
indirect avec les TIC présentes dans son environnement.
Le niveau suivant, celui de l'exploration (2) est la phase
pendant laquelle l'enseignant emploie les TIC comme complément à
son enseignement lors d'activités de renforcement, d'enrichissement,lors
d'exercices répétitifs, de jeux ou pour la recherche
d'information sur un contenu à l'étude ; engageant ainsi ses
élèves dans l'utilisation des TIC.
L'étape de l'infusion (3) constitue l'étape
où l'enseignant utilise les outils technologiques (exemple : base
de données, feuille de calcul, graphique, application multimédia,
Internet, etc.)de manière ponctuelle, lors d'activités
pédagogiques pour faciliter le traitement de l'information,
résoudre des problèmes et prendre des décisions.
L'étape de l'intégration (4) constitue un moment
crucial, difficile à franchir, car ici, l'enseignant utilise alors les
TIC, non pas de manière isolée, mais en impliquant ses
élèves dans un contexte d'apprentissage riche au sein duquel, ils
recourent aux TIC pour identifier et résoudre les problèmes
liés à un thème central ou à un concept (bases de
données, traitement de texte, feuille de calcul,
télécommunication, multimédia). Dans le modèle
révisé (Moersch, 2001), Ce niveau estdivisé en deux
sous-niveaux : l'intégration mécanique (4a) et
l'intégration routinière (4b) pour mettre en lumière le
fait que l'enseignant a besoin de recourir à une aide extérieure
avant d'atteindre une intégration routinière et
indépendante.
L'étape de l'expansion (5), quant à elle, est la
phase où l'utilisation des TIC permet à l'enseignant d'entrer en
contact avec l'extérieur.
Enfin, l'étape de raffinement (6) suppose le moment
où l'enseignant utilise les TIC pour permettre aux élèves
de rechercher l'information, de trouver des solutions et de développer
un résultat en lien avec les problèmes réels et surtout
avec leurs intérêts propres, besoins et aspirations.
Le modèle linéaire proposé par Moersch,
décrit le processus d'intégration pédagogique des TIC, et,
présuppose que parcours de tous les enseignants est similaire,
c'est-à-dire que tous les enseignants traversent tous les niveaux selon
l'ordre proposé. Le Tableau 2 ci-dessous illustre le processus
d'intégration des TIC selonMoersch.
Tableau2 :
Les niveaux d'implantation des TIC selon Moersch
|
Niveaux
|
Catégories
|
Descriptions
|
0
|
NON-UTILISATION
|
Perception d'un manque de temps ou d'un manque
d'accessibilité des TIC comme frein à leur usage
|
1
|
SENSIBILISATION
|
Présence des TIC dans l'environnement de l'enseignant,
mais sans lien direct avec lui (ex. dénombrement flottant, cours offerts
aux élèves le midi, etc.) ou utilisation des TIC pour la gestion
de classe (ex : gestion des notes informatisée-évaluation)
ou utilisation des TIC pour enrichir les présentations magistrales
|
2
|
EXPLORATION
|
Les TIC servent de complément à l'enseignement,
c'est-à-dire renforcement, enrichissement, exercices
répétitifs, jeux, recherche d'information. Implique des
structures de raisonnement, de niveau.
|
3
|
INFUSION
|
Utilisation ponctuelle d'outils technologiques pour traiter
l'information (ex : feuille de calcul ou graphique pour représenter
résultats d'une enquête). Implique des structures de raisonnement
de niveau supérieur.
|
4
|
INTÉGRATION
|
Utilisation d'outils technologiques pour identifier et
résoudre des problèmes réels liés à un
thème central ou à un concept dans un contexte d'apprentissage
riche (ex : Internet pour rechercher de l'information sur un
problème à résoudre, traitement de texte pour la
production de documents en lien avec le problème à
résoudre). Implique des structures de raisonnement de niveau
supérieur.
|
5
|
EXPANSION
|
Utilisation des TIC pour permettre aux élèves
d'entrer en contact avec le monde extérieur, dans un contexte de
résolution de problèmes réels liés à un
thème central ou à un concept (ex : contacter la NASA,
agence gouvernementale, etc....). Implique des structures de raisonnement de
niveau supérieur
|
6
|
RAFFINEMENT
|
Utilisation des TIC comme processus, produit et/ou outil pour
permettre aux élèves de rechercher de l'information, de trouver
des solutions et de développer un produit en lien avec des
problèmes réels et significatifs pour eux. Implique des
structures de raisonnement de niveau supérieur et un milieu
d'apprentissage actif.
|
Source : Raby, (2004, p. 25)
2.3.2. Le modèle de Sandholtz, Ringstaff et Owyer
(1997)
En 1997, Sandholtz, Ringstaff et Dwyer,ont
élaboré à partir de données empiriques recueillies
sur 10 ans entre 1985 et 1995 dans le cadre du projet Apple Classrooms of
Tomorrow (ACOT), un modèle d'intégration des TIC en cinq
stades.
Selon ces derniers, l'enseignant passe du stade de
l'« entrée » où il se familiarise avec les
TIC placées dans sa classe, au stade de
l'« adoption » où il utilise les TIC pour des
exercices répétitifs en vue d'appuyer l'enseignement. S'ensuit le
stade de l'« adaptation » pendant lequel l'enseignant se
sert des TIC fréquemment pour gérer la classe et pour tester de
nouvelles techniques pédagogiques. Vient après le stade de
l'« appropriation » durant lequel l'enseignant modifie ses
méthodes d'enseignement pour favoriser l'acquisition de nouvelles
compétences chez les élèves.
Enfin, au stade de l'« invention »,
l'enseignant adopte de nouvelles méthodes d'enseignement centrées
sur la construction des connaissances, la résolution des
problèmes, la pensée critique, qui mettent en évidence
toutes les potentialités des TIC. Le Tableau 3illustre le processus
d'intégration des TIC selon Sandholtz, Ringstaff et Dwyer.
Tableau3 :
Stades de l'évolution pédagogique selon Sandholtz,
Ringstaff et Owyer
|
Stades
|
Description
|
ENTRÉE
|
Mise en place du matériel technologique et
maîtrise, par l'enseignant et les élèves, des rudiments
techniques de son utilisation.
|
ADOPTION
|
Utilisation du matériel lors d'exercices
répétitifs pour appuyer l'enseignement. Élaboration de
stratégies pour résoudre les problèmes
technopédagogiques rencontrés avec les TIC.
|
ADAPTATION
|
Usage fréquent et pertinent de la technologie.
Utilisation des technologies pour la gestion de classe. Intégration des
ressources technologiques aux méthodes traditionnelles d'enseignement.
Questionnement sur les effets de l'enseignement avec les TIC.
|
APPROPRIATION
|
Maîtrise des ressources technologiques par l'enseignant.
Transformation de l'attitude personnelle de l'enseignant à
l'égard de la technologie.
|
INVENTION
|
Apparition de nouvelles méthodes d'enseignement
favorisant l'acquisition d'un nouvel ensemble de compétences.
|
Source : Raby, (2004, p. 30)
2.3.3. Le modèle de Morais (2001)
Le modèle de Morais définit deux phases à
l'intégration pédagogique des TIC. La première phase
intitulée : l'« initiation »est
subdivisée en deux étapes, à savoir la
« pertinence » : période pendant laquelle
l'enseignant se demande si les TIC peuvent améliorer ses pratiques
pédagogiques. Une fois convaincu de l'influence positive que les TIC
peuvent avoir sur ses pratiques pédagogiques, il fait face à des
sentiments d'anxiété, de « peur »,
d'incertitude et d'insécurité liés au changement qui
constitue la seconde étape.
La deuxième phase nommée :
l'« utilisation » est quant à ellesubdivisée
en trois étapes à savoir l'« utilisation
personnelle » où l'enseignant utilise les TIC pour ses besoins
personnels, excluant ses élèves ; l'« utilisation
professionnelle » pendant laquelle il y a recours pour remplir
ses fonctions de nature administratives. Ce n'est qu'à l'étape de
l'« utilisation pédagogique » qu'il les fait
intervenir pour améliorer l'enseignement et l'apprentissage de ses
élèves qui se retrouvent de ce fait impliqués. Pour
Morais, l'enseignant doit suivre systématiquement et progressivement les
cinq étapes pour accéder à une utilisation
pédagogique des TIC.
Ce modèle est linéaire et ne définit pas
clairement les étapes que traverse un enseignant lorsqu'il s'achemine
progressivement vers une utilisation exemplaire des TIC.
2.3.4. Le modèle de Raby (2004)
S'appuyant sur des modèles de Moersch (1995,2001), de
Morais (2001) et de Sandholtz, Ringstaffet Dwyer (1997), le modèle de
Raby (2004) présente un processus dynamique menant de la non utilisation
à l'utilisation exemplaire des TIC. Ilest subdivisé en quatre
stades : la
« sensibilisation »,l'« utilisation
personnelle », l'« utilisation professionnelle »
et l'« utilisation pédagogique ».
Àla
« sensibilisation », l'enseignant est en
contact indirect avec les TIC qui sont présentes dans son environnement
personnel et/ou professionnel. Il côtoie dans son entourage des personnes
qui s'en servent et les apprécient. Il est sans doute judicieux de
préciser que le stade de « sensibilisation » sera
suivi soit par l'« utilisation personnelle », soit par
l'« utilisation professionnelle », ou encore par
l'« utilisation pédagogique » en fonction des
motivations qui poussent l'enseignant à suivre son processus
d'intégration des TIC. Ce qui signifie que ces stades ne se
succèdent pas forcément l'un à l'autre. Ils peuvent se
chevaucher et même se dérouler simultanément, la base pour
tous étant la « sensibilisation ».
Lors de l'« utilisation
personnelle », l'enseignant passe par trois
étapes :la motivation initiée par la curiosité ou le
besoin qui pousse l'enseignant à vouloir utiliser les TIC; la
familiarisation, phase pendant laquelle il apprend à maîtriser les
rudiments techniques c'est-à-dire une connaissance de base de certains
logiciels (s'il est d'abord passé par une autre phase telle
l'« utilisation professionnelle », il traversera plus
rapidement cette phase de familiarisation ou même
l'évitera) ; l' exploration-appropriation où l'enseignant
recherche des informations sur des sujets d'intérêt personnel, se
sert des TIC pour communiquer, pour produire des documents en lien avec ses
besoins personnels.
Lors du stade de l'« utilisation
professionnelle », l'enseignant traverse
l'étape de motivation, puis celle de familiarisation plus ou moins
longue et intense selon sa motivation et son expérience
antérieure avec les TIC. Il est à relever qu'une motivation
personnelle (curiosité ou besoin) permet plus facilement de traverser la
familiarisation qu'un sentiment de contrainte (exemple, le chef
d'établissement lui impose de s'en servir pour une
présentation : il sera confronté à une
anxiété, une peur, une insécurité face à ce
nouveau défi) ; et passe directement à l'étape
suivante, celle de l'exploration-appropriation où il utilise les outils
technologiques pour rechercher des informations d'ordre professionnel( à
l'aide d' Internet), communiquer et échanger des ressources
pédagogiques avec ses collègues, communiquer avec des parents via
l'e-mail, produire des documents ayant trait à sa profession.
Lors du dernier stade : l'« utilisation
pédagogique », l'enseignant utilise les TIC
à des fins éducatives (lors d'activités incluant les
élèves à l'enseignement apprentissage). Il amène
même ses élèves à les utiliser en classe. Ce stade
regroupe cinq étapes qui ne sont ni mutuellement exclusives ni
obligatoires. Il s'agit donc de la « motivation », la
« familiarisation », l'« infusion »,
l'« exploration », l'« appropriation ».
Ainsi, un enseignant qui se retrouve à la quatrième étape
du stade d'utilisation pédagogique
(« appropriation ») peut avoir recours à des
activités des étapes inférieures. Il n'est donc pas
obligé de traverser toutes ces étapes. Ce stade commence par la
curiosité, le besoin pédagogique ressenti par l'enseignant. Ici
aussi, il passera très vite l'étape de familiarisation, selon sa
source de motivation et son expérience. Toutefois, un enseignant qui
éprouve le besoin d'utiliser les TIC pour ses enseignements, sans au
préalable passer par l'utilisation personnelle ou professionnelle,
traverse une familiarisation longue et pénible. Puisqu' il apprend
lentement à maîtriser les rudiments techniques, ajouté
à cela ses peurs, ses interrogations sur la pertinence des TIC,
renforcé par le manque de temps et les difficultés
d'accessibilité. À l'exploration, l'enseignant utilise les TIC
pour enrichir son enseignement et donc il les utilise pour renforcer un concept
enseigné en classe (exercice sur une notion de grammaire, visionnement
d'un document multimédia, écoute d'un livre informatisé
etc.) À l'étape de l'infusion, l'enseignant implique ses
élèves dans une utilisation ponctuelle et isolée des TIC
pour développer des compétences disciplinaires et de poursuivre
le développement des compétences transversales liées aux
TIC. À la dernière étape l'appropriation, l'enseignant et
ses élèves utilisent fréquemment les TIC dans un cadre
d'apprentissage actif et significatif. Exemple : approche par projets
(modérer les communications par courrier électronique des
élèves pour en tirer un élément d'information
nécessaire à la réalisation du projet), approche
coopérative (produire un journal informatisé pour un concours en
se servant d'un logiciel de traitement de texte, de dessin), résolution
de problèmes.
2.3.5. Cadre théorique de référence
Pour le compte de ce mémoire nous retenons le
modèle de Raby (2004) comme modèle théorique de
référence. Le modèle du processus d'intégration des
TIC deRaby (2004) constitue un cadre dynamique qui met en lumière des
stades d'utilisation des TIC pouvant se chevaucher (utilisation personnelle,
professionnelle et pédagogique) dans le cheminement des enseignants. De
plus, la définition des étapes que traversent les enseignants
à l'intérieur de chacun des stades permet de décrire assez
précisément leurs pratiques (Lefebvre et Fournier, 2014). Pour
Kouawo etal. (2013), le modèle de Raby est intéressant
pour comprendre le passage d'une utilisation personnelle à une
utilisation pédagogique.
Raby (2004) à travers les données d'une
étude de cas de sept enseignant(e)s canadien(ne)s, dénombre ainsi
trois types d'utilisation des TIC par un enseignant : l'utilisation
personnelle, l'utilisation professionnelle et l'utilisation
pédagogique.À chaque stade de ce modèle, elle a
dégagé les utilisations que les enseignants peuvent faire des
TIC.
Nous avons pour le compte de la présente étude
dégagé les technocompétences associées à ces
différentes utilisations et ensuite interrogé les enseignants sur
leur sentiment de compétence par rapport à ces dernières.
L'objectif de notre démarche est d'interroger les enseignants à
travers une échelle de Likert sur leurs compétences à
faire usage des TIC suivant les trois types d'utilisation identifiés par
Raby.
Ce modèle estalors approprié dans le cadre de
notre étude dans la mesure où il présente un tableau
détaillé des usages des technologies que l'enseignant du
secondaire peut faire des TIC, ainsi que les compétences
associées.
La figure 2 ci-dessous illustre
parfaitement ce modèle.
Figure2 :Schéma illustrant le
modèle de Raby (2004, p. 36)
2.4. Les questions
de recherche
Pour atteindre les objectifs fixés, laprésente
étude est guidée par une question générale et trois
questions spécifiques.
2.4.1. Question
générale
La question générale de notre étude est
formulée comme suit :
Quel est le niveau de technocompétences des enseignants
secondaire 2 de l'Inspection de l'Enseignement Secondaire Général
Grand Lomé-ouest ?
2.4.2. Questions
spécifiques
De façon spécifique, notre étude pose les
questions suivantes :
· Quelles sont les compétences en TIC des
enseignants du secondaire 2 ?
· Comment les enseignants du secondaire 2 ont acquis les
compétences en TIC ?
· Quels sont les besoins de formation en TICdes
enseignants du secondaire 2 ?
2.5. Hypothèses de recherche
Dans le but de mener à bien notre étude, nous
formulons une hypothèse générale et troishypothèses
spécifiques.
2.5.1.
Hypothèse générale
Nous formulons l'hypothèse générale
suivante :
Les enseignants du secondaire 2 ont unbon niveau de
technocompétence concernant l'utilisation personnelle et professionnelle
des TIC comparativement à l'utilisation pédagogique des
TIC ; se sont autoformés et ont des besoins spécifiques de
formation à l'utilisation pédagogique des TIC.
2.5.2.
Hypothèses spécifiques
Nos hypothèses spécifiques sont formulées
comme suit :
· Les enseignants du
secondaire 2 se sentent assez compétents pour faire une utilisation
personnelle et professionnelle des TIC, mais un peu moins compétents
pour en faire une utilisation pédagogique.
· Les enseignants du secondaire 2 ont acquis leur
compétence en TIC lors de formations par les pairs, par autoformation et
rarement au cours de leur formation initiale et continue (académique et
formation en tant qu'enseignant).
· Les enseignants du secondaire 2 ont surtout des besoins
spécifiques de formation à l'utilisation pédagogique des
TIC.
2.6. Cadre opératoire
Le cadre opératoire concerne
l'opérationnalisation des variables intervenant dans notre
étude.
2.6.1. Les variables
Pour le compte de la présente recherche, nous avons
retenu deux types de variables : les variables indépendantes et les
variables dépendantes.
Les 2 variables indépendantes, variables explicatives
dans le cadre de notre recherche sont :l'accessibilité des
enseignantsdu secondaire 2 aux outils technologiqueset lesformations en TIC
reçues par ces derniers.
Les 3 variables dépendantes, variables
expliquées sont : les technocompétences associées
à l'utilisation personnelle, les technocompétences
associées à l'utilisation professionnelle et les
technocompétences associées à l'utilisation
pédagogiquedes TIC par les enseignants du secondaire 2.
2.6.2. Les
indicateurs des variables
Les indicateurs sont présentés par
variable :
2.6.2.1. Les indicateurs des variables
indépendantes
· Les indicateurs de l'accessibilité aux TIC
sont : La possession de l'ordinateur (bureau et/ou portable), d'une
tablette ou d'un smartphone, d'un photocopieur et d'une imprimante ;
l'accès à internet, fréquence de connexion à
internet, moyen de connexion à internet.
· Les indicateurs de la formation en TIC sont : Les
cours sur les TIC au cours des formations initiale et continue ;
initiation aux TIC par les pairs ; autoformation.
Tableau4 :
Récapitulatif des variables indépendantes et de leurs
indicateurs
|
Variables indépendantes
|
Indicateurs
|
Accessibilité aux TIC
|
· Possession de l'ordinateur
(bureau et/ou portable),
· Possession d'une tablette ou d'un smartphone,
· Possession d'un photocopieur et d'une imprimante,
· Accès à internet,
· Fréquence de connexion à internet,
· Moyen de connexion à internet.
|
Formation en TIC
|
· Cours ou UE sur les TIC au cours de la formation
académique,
· Cours ou UE sur les TIC au cours de la formation
initiale en tant qu'enseignant,
· Modules sur les TIC au cours des formations
continues,
· Initiation aux TIC par les pairs,
· Autoformation en TIC
|
2.6.2.2. Les indicateurs des variables dépendantes
Les indicateurs des technocompétences associées
à l'utilisation personnelledes TICsont :
Laconnaissance des outils de base (Word, Excel, Powerpoint,
internet) ; rechercher des informations sur des sujets
d'intérêt personnel ; se servir des TIC pour communiquer avec
ses parents ou amis ; produire des documents en lien avec ses besoins
personnels ; montagevidéo avec les TIC.
Les indicateurs des technocompétences associées
à l'utilisationprofessionnelle des TIC sont : Utiliserles TIC pour
communiquer et échanger des ressources pédagogiques avec ses
collègues ; rechercher des informations sur des sujets
d'intérêt professionnel (ayant trait à la discipline
enseignée) ; communiquer avec les collègues et des parents
d'élèves via l'e-mail ou les réseaux sociaux ;
produire des documents ayant trait à sa profession.
Les indicateurs des technocompétences associées
à l'utilisationpédagogique des TIC sont : Pouvoir utiliser
les TIC dans ses pratiques pédagogiques ; disposer d'une vue
d'ensemble des possibilités qu'offrent les TIC sur les plans
pédagogique et didactique, pouvoir aider les élèves
à développer leur capacité à utiliser les TIC pour
soutenir leur apprentissage, pouvoir aider les élèves à
faire des recherches sur internet ; Pouvoir résoudre des
problèmes techniques liés à l'utilisation des TIC en
classe.
Tableau5 :Récapitulatif des
variables dépendantes et de leurs indicateurs
|
Variables dépendantes
|
Indicateurs
|
Technocompétences associées à
l'utilisation personnelle
|
· Connaissance des outils de base (Word, Excel,
Powerpoint, internet),
· Rechercher des informations sur des sujets
d'intérêt personnel,
· Se servir des TIC pour communiquer avec ses parents ou
amis,
· Produire des documents en lien avec ses besoins
personnels,
· Montagevidéo avec les TIC.
|
Technocompétences associées à
l'utilisation professionnelle
|
· Utiliserles TIC pour communiquer et échanger des
ressources pédagogiques avec ses collègues,
· Rechercher des informations sur des sujets
d'intérêt professionnel (ayant trait à la discipline
enseignée),
· Communiquer avec les collègues et des parents
d'élèves via l'e-mail et/ou les réseaux sociaux,
· Produire des documents ayant trait à sa
profession,
· Faire un rapport d'un conseil d'école avec
Word
|
Technocompétences associées à
l'utilisation pédagogique
|
· Pouvoir utiliser les TIC dans ses pratiques
pédagogiques,
· Pouvoir aider les élèves à faire
des recherches sur internet,
· Pouvoir aider les élèves à
développer leur capacité à utiliser les TIC pour soutenir
leur apprentissage,
· Pouvoir résoudre des problèmes techniques
liés à l'utilisation des TIC en classe,
· Disposer d'une vue d'ensemble des possibilités
qu'offrent les TIC sur les plans pédagogique et didactique.
|
TROISIÈME CHAPITRE :
CADRE MÉTHODOLOGIQUE
Ce chapitre présente le type et la nature de
l'étude, le cadre et la population de l'étude ainsi que la
méthode d'échantillonnage. Aussi, les méthodes et
techniques de collectes de données, de même que les
méthodes de leur traitement seront indiquées. Le plan suivant
lequel les données de la recherche seront analysées sera
évoqué, de même que les difficultés
rencontrées.
3.1.
Type et nature de l'étude
Menée sur la base d'un échantillon
réduit, la présente recherche estde natureexploratoire et
descriptive. Elle vise à analyser le niveau de technocompétence
des enseignants du secondaire 2.
3.2. Cadre de l'étude et population cible
La présente étude s'est déroulée
au Togo, précisément dans la direction régionale de
l'éducation Grand Lomé (DRE GL). En effet, le Togo est un petit
pays de l'Afrique de l'Ouest, situé entre trois pays : Au Nord par
le Burkina Faso, à l'Est par le Bénin et à l'Ouest par le
Ghana et disposant d'une côte sur le golfe de guinée au Sud. Sa
population est estimée en 2020 à environ 8,6millions d'habitants
pour une densité de 152hab./km2. Il couvre une superficie de
56 785km2, s'étirant sur environ 700km du nord au sud
avec une largeur n'excédant pas 150km. Le Togo compte cinq
régions administratives, contrairement aux régions
éducatives qui sont désormais au nombre de sept depuis mars 2021.
L'étude s'est déroulée dans la
région éducative Grand-Lomé, plus spécifiquement
dans leslycées d'enseignement général du second cycle du
secondaire de l'inspection de l'enseignement secondaire général
du Grand Lomé Ouest (IESG GLO). Cette inspection couvre les cantons ou
quartiers de Sanguéra, d'Agoè (côté Ouest), d'Aflao,
de Tokoin (côté Ouest), de Nyékonakpoè, et de
Kodjoviakopé conformément à l'arrêté
N°065 /MEPSA/CAB/SG portant découpage des inspections de
l'enseignement secondaire général du 30 juillet 2012.
La population, cible de notre étude,est
constituée uniquement des enseignants du lycée de cette
inspection.
Tableau6 :Répartition des
enseignants en fonction de l'ordre d'enseignement
|
Ordre d'enseignement
|
Effectif des enseignants du secondaire 2
|
Hommes
|
Femmes
|
Total
|
Public
|
368
|
114
|
482
|
Privé
|
1155
|
69
|
1224
|
Total
|
1523
|
183
|
1706
|
Source : Données de l'IESG Grand Lomé Ouest,
mai 2022
Pour le compte de l'année scolaire 2021-2022, l'IESG
Grand Lomé-Ouest compte au total 1706 enseignants du secondaire 2 dont
1523 hommes et 189 femmes d'après les données recueillies
auprès de l'inspection.L'étude a pris en compte aussi bien les
enseignants du public que du privé.
3.3. Échantillon de
l'étude
La technique d'échantillonnage utilisée dans le
cadre de notre recherche est non probabiliste. Dans l'impossibilité
d'interroger l'ensemble des enseignants de l'IESG GLO (1706) vu leur nombre et
les moyens limités dont nous disposons,nous avons choisis enquêter
au départ 10% de la population mère ce qui représentait un
échantillon de 171 enseignants à enquêter. Malheureusement,
compte tenu de l'accès difficile aux enseignants notamment par le biais
des établissements scolaires,pendant la période de la collecte
des données, nous n'avons pu enquêter que 140 enseignants. C'est
en effet 140 enseignants qui ont accepté renseigner le questionnaire au
moins.
À travers un échantillonnageà
participation volontaire, nous avons soumis un questionnaire et un test de
techno-connaissance aux enseignants aussi bien du public que du
privé.Les lycées ont été choisis en tenant compte
de la disponibilité des enseignants.
En adoptant une telle démarche
d'échantillonnage, nous ne visons pas la représentativité
statistique et la généralisation de notre échantillon
à l'ensemble de la population mère. Notre étude
étant de nature exploratoire, notre objectif est d'analyser les
compétences des enseignants du secondaire dans l'utilisation des
TICE.
3.3.1. Caractéristiques des enquêtés
interrogés par questionnaire
Seront présentées ici les
caractéristiques sociodémographiques des enseignants
enquêtés. Il s'agit du genre, de la tranche d'âge, la
matière enseignée, le nombre d'année d'expérience,
ainsi que l'ordre d'enseignement.
3.3.1.1. Le genre des
enquêtés
Notre étude a concerné aussi bien les
enseignants que les enseignantes. L'étude a concerné au total 140
enseignants dont 119 hommes et 21 femmes. La majorité des enseignants
enquêtés (85 %) sont du genre masculin, contrairement au
genre féminin qui ne représente que 25 % de
l'échantillon.
3.3.1.2. L'âge des
enquêtés
L'âge des enquêtés a été
regroupé en quatre catégories : Les moins de 30 ans, ceux
qui ont entre 30 et 35 ans, ceux de 36 à 41 ans et ceux qui ont plus de
41 ans.
Tableau7 :Répartition des
enseignants enquêtés selon l'âge
|
Age des enquêtés
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Moins de 30 ans
|
43
|
30,7
|
30 à 35 ans
|
53
|
37,9
|
36 à 41 ans
|
25
|
17,9
|
Plus de 41 ans
|
19
|
13,6
|
Total
|
140
|
100
|
Source : Enquête de terrain, juin 2022
Comme l'indique le tableau 7, les enseignants de 30 à
35 ans sont les plus représentés dans notre échantillon
avec un pourcentage de 37,9 ; soit 53 sur 140. Ensuite viennent ceux qui
ont moins de 30 ans qui représente 30,7 % et ceux qui ont un
âge compris entre 36 et 41 ans représentent 17,9 % de
l'échantillon. Enfin, les enseignants de plus de 41 ans sont les moins
représentés dans l'étude avec 13,6 %.
3.3.1.3. La matière
enseignée par les enseignants enquêtés
Les données sur la matière enseignée par
les enquêtés sont consignées dans le tableau 8.
Tableau8 :Répartition des
enquêtés selon la matière enseignée
|
Matière enseignée
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Anglais
|
25
|
17,9
|
Français
|
17
|
12,1
|
Allemand
|
16
|
11,4
|
Philosophie
|
9
|
6,4
|
Histoire et Géographie
|
16
|
11,4
|
Mathématiques
|
18
|
12,9
|
Sciences Physiques
|
14
|
10
|
Science de la Vie et de la Terre
|
25
|
17,9
|
Total
|
140
|
100
|
Source : Enquête de terrain, juin 2022
Avec chacun 17,9 % les enseignants d'anglais et des
sciences de la vie et de la terre sont les plus représentés. Par
contre, les enseignants de philosophie sont les moins représentés
dans l'échantillon avec seulement 6,4 % comme l'indique le
tableau8.
3.3.1.4.
L'expérience professionnelle des enquêtés
La figure 3 ci-dessous montre l'expérience
professionnelle des participants à l'étude.
Figure3 : Répartition des
enquêtés selon le nombre d'année d'expérience
D'après la figure 3, le pourcentage des enseignants
enquêtés diminue à mesure que le nombre d'année
d'expérience en enseignement augmente. En effet, un peu plus de la
moitié, soit 50,7 % des enseignants enquêtés
enseignent au secondaire 2 depuis moins de 5 années. 35,7 % ont une
expérience en enseignement compris entre 5 et 15 années. Les
enseignants avec une expérience de plus de 15 années au
lycée ne sont que 19 sur les 140 enseignants de l'échantillon,
soit 13,6 %.
3.3.1.5. Le statut
professionnel des enquêtés
Le tableau 9 montre le statut professionnel des
enquêtés.
Tableau9 :Répartition des
enquêtés selon leur statut professionnel
|
Le statut professionnel
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Fonctionnaire
|
41
|
29,3
|
Contractuel / vacataire
|
74
|
52,8
|
Volontaire
|
18
|
12,9
|
Stagiaire
|
7
|
5
|
Total
|
140
|
100
|
Source : Enquête de terrain, juin 2022
Les enseignants contractuels et vacataires sont les plus
représentés dans l'échantillon avec 52,8 % soit un
effectif de 74 sur 140. Les fonctionnaires ne représentent que
29,3 %, contre 12,9 % de volontaire et seulement 5 %
d'enseignants stagiaires (tableau 9).
3.3.1.6. L'ordre
d'enseignement des enquêtés
Les enseignants ayant participé à notre
étude sont du public, du privé laïc et du privé
confessionnel. La figure 4 ci-après, rend compte de leur effectif et
pourcentage.
Figure4 : Répartition des
enquêtés selon l'ordre d'enseignement
Comme nous pouvons l'apercevoir sur la figure 4, plus de
moitié des enquêtés (52,14 %) sont du privé
laïc ; contre 36,43 % venant du public et seulement 11,43 %
du privé confessionnel.
3.3.2. Caractéristiques des enquêtés
interrogés par entretien
Parmi les 140 enseignants interrogés par questionnaire,
8 choisis par convenance, ont fait l'objet d'un entretien semi-directif
complémentaire. Ils sont 6 hommes et 2 femmes. 2 enseignent l'allemand,
2 autres le français et les 4 autres enseignent la philosophie,
l'histoire et géographie, les sciences physiques et les sciences de la
vie et de la terre. 5 parmi eux sont des enseignants contractuels, 2 des
fonctionnaires et 1 volontaire.
3.4. Techniques et outils de
collectes des données
Pour le compte de cette étude, nous avonsutilisé
les techniques de collectes de données telles queles entretiens ou
entrevues semi-directifset l'enquête par questionnaire. Ainsi, nous
avonsélaboré un questionnaire et un test de techno-connaissance,
de mêmequ'un guide d'entretien pour les entretiens
complémentaires. Ces trois outils constituent par conséquentnos
outils de collectes des données.
L'enquête par questionnaire a permis, d'une part
d'interroger un grand nombre de personnes et, d'autre part, le recueil de
données quantifiables sur les perceptions des enseignants de leurs
compétences à faire une utilisation aussi bien personnelle,
professionnelle que pédagogique des TIC. Le guide d'entretien pour sa
part a permis de recueillir des données complémentaires
essentiellement qualitatives.
Les lignes suivantes sont consacrées à la
présentation des outils de collectes.
3.4.1. Description du questionnaire
Le questionnaire de notre enquête est composé de
questions fermées, très peu de questions ouvertes, des questions
à choix multiples et des questions avec échelle de Likert
à cinq niveaux. Il est structuré en six grandes parties :
La première partie intitulée
« Identification » concerne les données
sociodémographiques des enquêtés. Il s'agit du genre,
l'âge, la discipline enseignée, le statut, l'ordre d'enseignement,
le nombre d'année d'expérience ainsi que les classes
enseignées.La deuxième partie concerne les données
relatives à la formation de l'enquêté. Les formations
académique, initiale et continue sont scrutées dans cette
section.La troisième partie concerne l'accessibilité des
enseignants aux outils numériques, de même que leur niveau de
maitrise.La quatrième partie relative aux compétences
associées à l'utilisation personnelle des TIC.La cinquième
concerne les compétences associées à l'utilisation
professionnelle des TIC.Enfin, la sixième traite des compétences
associées à l'utilisation pédagogique des TIC.
Le questionnaire comporte, par ailleurs, 56 questions sur
lesquels les enquêtés sont invités à se prononcer.
Il comporte des items abordant toutes les questions spécifiques de notre
étude.
3.4.2. Description du test de techno-connaissance
Le test de techno-connaissance soumis aux enseignants
enquêtés est composé de 18 questions reparties selon 3 des
5 domaines du référentiel PIX. Il s'agit des domaines
Informations et données, Communication et collaboration et du domaine
Création de contenus.
Il est proposé à la suite de chacune des 18
questions des modalités de réponses dont une seule correspond
à la bonne réponse. Il s'agit en réalité d'un
questionnaire à choix unique. Toutefois, nous avons inclus parmi les
réponses possibles la modalité « Je ne sais
pas » ou « aucune idée »,
à l'enquêté d'être libre face aux questions dont il
n'a aucune notion ou il doute.
3.4.3. Description du guide d'entretien
Le guide d'entretien est organisé en deux sections qui
ont pris en compte l'ensemble des thématiques abordées par notre
étude. Il s'agit de la connaissance des TIC et formation des
enseignants, de l'utilisation et des technocompétences. Ce faisant, cela
nous a permis de recueillir des données qualitatives
complémentaires.
Il faut noter que l'entretien semi-directif a concerné
8 enseignants ayant déjà remplis le questionnaire et le test de
techno-connaissance.
3.4.4. Déroulement de la collecte des
données
La pré-enquête s'est déroulée du 2
au 7 juin et a concerné 10 enseignants. En effet, 10 enseignants
volontaires se sont auto-administrés le questionnaire et le test de
connaissance que nous avons élaboré pour la collecte des
données. À l'issu de ce test, nous avons recueilli les avis des
enquêtés sur la formulation des questions. Ce faisant, cela nous a
permis de revoir les outils de collectes (questionnaire et test de
techno-connaissance) afin de les consolider. La collecte des données
s'est quant à elle déroulée du 11 juin au 4 juillet 2022.
Pour ce faire nous avons envoyé les questionnaires et
le test dans les établissements scolaires. Les deux ont
été autoadministré. En effet, nous avons remis le
questionnaire et le test aux enseignants ayant acceptés participer
à l'étude et ces derniers se sont chargés de les remplir
eux-mêmes.
Au final,140 questionnaires bien remplis ont été
récupérés. En ce qui concerne les tests de
techno-connaissance, nous n'avons récupéré que 125
dûment remplis. Ce nombre inférieur par rapport aux questionnaires
s'explique par le fait que 15 enseignants ont refusé de passer ce test
bien qu'ayant accepté remplir le questionnaire.
Les entretiens complémentaires ont eu lieu du
1er au 10 Août 2022.
3.5. Techniques de traitement et
d'analyse des données
L'approche méthodologiquemixte à dominance
quantitative est celle que nous avons adopté dans le traitement et
l'analyse des données.Pour Karsenti et Savoie-Zajc (2004), l'approche
mixte est « une approche pragmatique à la recherche dans
laquelle des données qualitatives sont jumelées à des
données quantitatives afin d'enrichir la méthodologie et,
éventuellement, les résultats de la recherche » (p.
276). En effet, les données issues du questionnaire et du test de
techno-connaissance ont été dépouillées puis
traiter avec la version 25du logiciel SPSS (Statistical Package for Social
Sciences). Ce dernier combiné au logiciel Excel nous a permis de
présenter les données collectées sous formes de tableaux
et de graphiques. Aussi, des statistiques descriptives des différentes
variables ont été effectuées.
Les données qualitatives issues des entretiens
semi-directifs ont été transcris en verbatims et traitées
à l'aide du logiciel QDA Miner.
3.6. Le plan d'analyse des données
Les données collectées ont été
analysées en fonction des questions spécifiques suivant le plan
qui se présente comme suit :
Dans un premier temps, nous avons analysé les
technocompétences des enquêtés à faire une
utilisation aussi personnelle et professionnelle que pédagogique des
TIC.Ensuite nous avons analyséles formations reçues. Enfin nous
avons analysé les besoins de formations exprimés par les
enseignants enquêtés.
Les données qualitatives sous forme de verbatims ont
été avancées pour appuyer l'analyse quantitative des
données.
3.7. Difficultés rencontrées
La principale difficulté à laquelle nous avons
été face est due à la collecte des données sur le
terrain. En effet, notre enquête s'est déroulée en fin
d'année scolaire 2021-2022 où notre population cible, les
enseignants du lycée sont préoccupés à
préparer les examens scolaires au secondaire notamment le
baccalauréat première partie (BAC 1) qui s'était
déroulédu 16 au 20 mai 2022 et le baccalauréat
deuxième partie (BAC II), du 20 au 25 juin 2022. Par conséquent,
il nous a été difficile d'avoir accès à eux
à travers les établissements scolaires.
Ces difficultés ont été surmontées
grâce aux stratégies que nous avons mises en place. En effet, pour
avoir accès aux enseignants nous sommes passés par des amis
enseignants. Aussi, nous nous sommes déplacés vers les centres de
correction du Baccalauréat.De surcroit, il a fallu de notre part
plusieurs allers et retours dans les établissements privés pour
pouvoir récupérer un certain nombre de questionnaires.
Malgré ces difficultés la collecte des
données a été fructueuse et cela nous a permis d'analyser
les compétences des enseignants du secondaire à faire une
utilisation pédagogique des TIC dans le contexte togolais.
QUATRIÈME CHAPITRE : RÉSULTATS DE LA
RECHERCHE
La présentation des
résultats de l'étude se fera autour de trois points à
savoir : la présentation et analyse des données,
l'interprétation des résultats et la discussion.
Les résultats seront analysés en fonction des
questions et objectifs spécifiques.
4.1. Présentation et
analyse des données
Cette section est consacrée à la
présentation et analyse des données collectées sous forme
de tableaux ou de figures avec analyse statistique et qualitative à
l'appui.
Suivant le plan d'analyse mentionné ci-haut, nous
présenterons et analyserons d'abord les technocompétences des
enquêtés à faire une utilisation aussi personnelle et
professionnelle que pédagogique des TIC. S'ensuivral'analysedes
formations reçues en vue de dégager les voies par lesquelles les
enseignants enquêtés ont acquis leurs technocompétences. Et
enfin nous analyserons les besoins de formations exprimés par les
enseignants enquêtés.
Les données qualitatives sous forme de verbatims ont
été avancées pour appuyer l'analyse quantitative des
données.
4.1.1. Technocompétences des enseignants
En lien avec la première question spécifique,
cette sous-section est consacrée à l'analyse des
technocompétences des enseignants enquêtés. Pour ce faire,
nous allons dans un premier temps, présenter et analyser les
données sur la possession et l'utilisation des outils numériques.
Ensuite nous analyserons les résultats du test de techno-connaissance et
enfin l'auto-évaluation des capacités des enquêtés
à faire usage des TIC.
4.1.1.1. Possession des
outils numériques
Le tableau 10 présente la répartition des
enquêtés en fonction des outils numériques qu'ils
possèdent.
Tableau10 :
Répartition des enquêtés selon la possession
d'outils numériques
|
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Les outils numériques
|
Possession d'un ordinateur de bureau
|
21
|
15
|
Possession d'un PC portable
|
96
|
68,6
|
Possession d'un smartphone
|
126
|
90
|
Possession d'une tablette
|
22
|
15,7
|
Possession d'une calculatrice
|
24
|
17,1
|
Possession d'une imprimante
|
8
|
5,7
|
Possession d'un photocopieur
|
7
|
5
|
Source : Enquête de terrain, juin 2022
Des données du tableau 10, il ressort que la
majorité des enquêtés soit 90 % possède un
smartphone et 68,6 % un PC et 15 % un ordinateur bureau. Seul
5 % soit 7 enseignants sur 140 possède une photocopieuse.
La totalité des 140 enquêtés
possède un mail. En ce qui concerne la possession et d'un compte sur les
réseaux sociaux la situation se présente comme le montre le
tableau 11.
Tableau11 :
Possession d'un compte sur les réseaux sociaux
|
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Réseaux sociaux
|
Possession d'un compte Facebook
|
114
|
81,4
|
Possession d'un compte WhatsApp
|
132
|
94,3
|
Possession d'un compte Telegram
|
60
|
42,9
|
Possession d'un compte Tweeter
|
15
|
10,7
|
Possession d'un compte SnapChat
|
9
|
6,4
|
Possession d'aucun compte
|
1
|
0,7
|
Source : Enquête de terrain, juin 2022
D'après les données dutableau 11,un seul
enseignantne possède aucun compte sur les réseaux sociaux.Par
contre, l'écrasante majorité 94,3 % possède un compte
WhatsApp, suivi de 81,4 % possédant un compte Facebook.
4.1.1.2. Utilisation des
TIC
Concernant l'utilisation des technologies de l'information et
de la communication (TIC), nous avons cherché à savoir si les
participants à l'étude, les utilisent régulièrement
ou pas et s'ils se connectent à internet. La situation est
résumée dans le tableau12.
Tableau12:
Utilisation régulière des TIC et connexion à
internet
|
|
Connexion à internet
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Utilisation régulière
|
Oui
|
135
|
1
|
136
|
Non
|
4
|
0
|
4
|
Total
|
139
|
1
|
140
|
Source : Enquête de terrain, juin 2022
De l'analyse du tableau 12, nous retenons que la presque
totalité des enseignants enquêtés affirment tout autant
utilisés régulièrement les TIC que se connecter à
internet. Les proportions sont de 97,4 % (136 sur 140) pour l'utilisation
régulière et de 99,3 % (139 sur 140) pour la connexion
à internet.
Le tableau 13,ci-dessous,présente les moyens par
lesquels les enquêtés se connectent à internet.
Tableau13 :Moyen de connexion
à internet
|
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Connexion par wifi maison
|
76
|
54,3
|
Connexion par wifi public
|
45
|
32,1
|
Connexion par Togocom ou Moov Africa
|
120
|
85,7
|
Connexion au cybercafé
|
23
|
16,4
|
Source : Enquête de terrain, juin 2022
Selon le tableau 13, la majorité des enseignants
(85,7 %) se connectent via les données mobiles Togocom ou Moov
Africa. Seul 16,4 % des enquêtés se connecte dans les
cybercafés. Par contre plus de la moitié (54,3 %) utilise
les wifi privés et 32,1 % les wifi public pour se connecter
à internet.
4.1.1.3.
Présentation des résultats au test de techno-connaissance
Dans le but d'avoir un aperçu du niveau de
techno-connaissance qu'ont les enseignants, nous les avons soumis à un
test de connaissance en TIC. Ce test est constitué de 18 questions
réparties en fonction de 3 domaines évalués par le
référentiel PIX. En effet, PIX est un référentiel
qui permet d'évaluer les connaissances et compétences
numériques généraleset transversales qui couvrent
l'ensemble des usages actuels des outils numériques et qui sont,
communes à l'ensemble des domaines et des secteurs d'activité
humaine.Il est organisé en 5 domaines à savoir les domaines
information et données, communication et collaboration, création
de contenus, protection et sécurité et enfin le domaine
environnement numérique.
Notre test de techno-connaissance ne prend en compte que les 3
premiers domaines. 7 questions (Q001 à Q007) concernent le domaine
information et données. 9 autres questions (Q008 à Q016) ont
trait au domaine communication et collaboration et les questions Q017 et Q018
le domaine création de contenus.
4.1.1.3.1. Analyse des réponses aux questions
liées au domaine information et données
De manière générale, les
enquêtés sont très nombreux à avoir trouvé
les réponses aux questions associées au domaine informations et
données. La situation est présentée sur la figure 5
ci-après :
Figure5 :Réponses aux
questions associées au domaine informations et données
De cette figure 5, nous retenons que la majorité (au
moins 74 % des enquêtés) ont trouvé la bonne
réponse aux questions liées au premier domaine, sauf à la
question 7 où seul 27,2 % ont trouvé la bonne
réponse.
4.1.1.3.2. Analyse
des réponses aux questions liées au domaine communication et
collaboration
Les enquêtés sont également très
nombreux à avoir trouvé les réponses aux questions
associées au domaine communication et collaboration. La figure 6
ci-après présente les résultats concernant ce domaine.
Figure6 :Réponses aux
questions associées au domaine communication et collaboration
Comme l'indique la figure 6 ci-dessus, la majorité des
enseignants enquêtés a trouvé les bonnes réponses
à l'ensemble des questions relevant du domaine communication et
collaboration.
4.1.1.3.3. Analyse
des réponses aux questions liées au domaine création de
contenu
Le test de techno-connaissance ne contient que deux questions
relevant de ce domaine. Les résultats sont consignés dans le
tableau 14.
Tableau14 :Réponses aux
questions associées au domaine création de contenu
|
Questions
|
Vrai
|
Faux
|
Ne sais pas
|
Q017
|
64,8 %
|
4,8 %
|
30,4 %
|
Q018
|
24 %
|
28,8 %
|
47,2 %
|
Source : Enquête de terrain, juin 2022
A la question Q18 consistant à sélectionner une
extension correspondant à un fichier de présentation, 24 %
seulement ont trouvé la réponse. 47,2 % disent ne pas savoir
la réponse et 28,8 % ont donné une réponse
erronée (tableau 14).
De manière générale, les participants
à l'étude ont plutôt trouvé les bonnes
réponses aux questions posées, surtout pour les questions
relevant desdeux premiers domaines du référentiel PIX :
information et données ; communication et collaboration.
4.1.1.4.
Auto-évaluation des technocompétences des
enquêtés
Il est question dans cette sous-section de présenter et
analyser dans un premier temps les données concernant la façon
dont les enquêtés auto-évaluent leur niveau de
technocompétence générale par rapport à
l'utilisation de certains logiciels. Dans un second temps, les données
sur l'auto-évaluation des technocompétences des
enquêtés à faire une utilisation personnelle,
professionnelle et pédagogique des TIC seront présentées
et analysées.
4.1.1.4.1. Niveau
de technocompétence générale des enquêtés
Le niveau des technocompétences a été
apprécié à travers une échelle allant de faible,
moyen, bon, très bon à excellent. La figure 7 ci-dessous
résume l'appréciation des enquêtés en ce qui
concerne leur niveau de technocompétence générale.
Figure7 :Auto-évaluation du
niveau de technocompétence générale
Plus de la moitié des enseignants enquêtés
soit 57,86 %affirme avoir un niveau moyen de technocompétence
(figure 7) et 20 %un faible niveau de technocompétence. Seuls 2
parmi eux (1,4 %) pense au contraire avoir un excellent niveau.
Sur une question concernant le niveau de
technocompétence, en termes d'utilisation des logiciels Word, Excel,
PowerPoint et internet ; un enseignant d'allemand affirme :
« Je ne suis pas expert en ce qui concerne ces logiciels, mais je
peux affirmer que j'ai des connaissances de base qui me permettent de les
utiliser » (Enseignant3).
Par contre, faisant parti des enquêtés qui pense
avoir un faible niveau de technocompétence, cette autre enseignante des
Sciences de la Vie et de la Terre déclare : « Je
trouve que mes compétences sont médiocres pour ne pas dire
nulles, surtout concernant l'utilisation des logiciels Word, Excel et
PowerPoint » (Enseignant7).
4.1.1.4.2. Niveau
de technocompétence de certains outils
Il s'agit ici de déterminer l'appréciation des
participants à l'étude par rapport à leur niveau de
technocompétence dans l'utilisation des outils du pack Office, du mail
et de l'internet. Le niveau de technocompétence est
apprécié sur la base d'une échelle à 5
modalités : Novice, moyen, bon, très bon et expert.
Figure8 :Auto-évaluation du
niveau de technocompétence par rapport au logiciel de traitement de
texte
Comme l'indique la figure 8, plus de la moitié des
enquêtés (55 %) pense avoir un niveau moyen de
technocompétence en ce qui concerne le logiciel de traitement de texte.
21,4 % se déclarent « Bons », 15 % se
déclarent être des novices.
Figure9: Auto-évaluation du niveau
de technocompétence par rapport au logiciel de présentation
Nous retenons des données de la figure 9 ci-dessus que
40,7 % des enseignants interrogés pense avoir un niveau novice de
technocompétence par rapport au logiciel de présentation. Tout
autant que ce nombre (39,3 %) pense avoir un niveau moyen. Par
conséquent, 80 %ont un niveau ne dépassant pas le niveau
moyen concernant le logiciel de présentation.
Figure10: Auto-évaluation du
niveau de technocompétence par rapport au logiciel de calcul
(tableur)
Un peu moins de la moitié (45,71 %) des
enquêtés pense être des novices en ce qui concerne leur
niveau de technocompétence du logiciel tableur et 38,57 % un niveau
moyen (figure 10). La majorité donc des enseignants soit 84,28 %
ont un niveau de technocompétence de ce logiciel ne dépassant pas
le niveau moyen.
Figure11: Auto-évaluation du
niveau de technocompétence par rapport au courrier
électronique
Selon la figure 11, plus de la moitié des
enquêtés soit 54,29 % pense avoir un niveau moyen de
technocompétence en ce qui concerne le courrier électronique.
15 % se déclarent novices.
Figure12 :Auto-évaluation du
niveau de technocompétence par rapport au logiciel de navigation
internet
Comme nous l'avons montré au tableau 12, la presque
totalité des enseignants (99,3 %) disent se connecter
régulièrement à internet. S'agissant du niveau
technocompétencepar rapport au logiciel de navigation, ils sont
42,1 % à affirmer avoir un niveau moyen. Les novices quant à
eux ne représentent que 20 % de l'échantillon comme
l'indique la figure 12 ci-dessus.
4.1.1.4.3.
Technocompétences associées à l'utilisation personnelle
des TIC
Les compétences associées à l'utilisation
personnelle des TIC ont été appréciées sur la base
de 6 compétences avec une échelle de Likert à 5
modalités allant de tout à fait en désaccord à tout
à tout à fait d'accord. Les 6 compétences prennent en
compte les outils bureautiques, les réseaux sociaux et l'internet
à des fins d'utilisation personnelle.
·
Auto-évaluation de la capacité à utiliser un logiciel de
traitement de texte
Les enquêtés ont été invités
à s'auto-évaluer par rapport à leur capacité
à utiliser un logiciel de traitement de texte pour des activités
d'ordre personnelles. Les résultats sont rassemblés sur la figure
13 suivante :
Figure13 :Capacité à
utiliser un logiciel de traitement de texte à des fins personnelles
Comme l'indique la figure 13, la majorité des
enquêtés (32,10 +57,10 = 89,20 %) sont au moins d'accord sur
le fait qu'ils peuvent utiliser le logiciel de traitement de texte pour des
activités d'ordre personnelles.
·
Auto-évaluation de la capacité à utiliser un logiciel de
présentation
Les enquêtés ont été invités
à s'auto-évaluer par rapport à leur capacité
à utiliser un logiciel de présentation à des fins
personnelles. La figure 14 suivante présente les
résultats :
Figure14 :Capacité à
utiliser un logiciel de présentation à des fins personnelles
Selon la figure 14, plus de la moitié soit 50,7 %
des enseignants enquêtés sont d'accord sur le fait qu'ils peuvent
se servir d'un logiciel de présentation pour faire une
présentationpour des activités d'intérêt
personnel.
·
Auto-évaluation de la capacité à utiliser un logiciel de
calcul
La figure 15 ci-dessous, présente
l'auto-évaluation des participants à l'étude en ce qui
concerne leurs capacités à utiliser un logiciel de calcul
à des fins personnelles.
Figure15 :Capacité à
utiliser un tableur à des fins personnelles
L'analyse de l'auto-évaluationde la capacité des
enquêtés à se servir d'un logiciel tableur montre des
réponses variées. En effet, de la figure 15, il ressort que
43,6 % des enquêtés sont au moins d'accord sur le fait qu'ils
peuvent utiliser un tableur à des fins personnelles contrairement
à 41,5 %qui sont en désaccord. 15 %,quant à
eux,ne sont ni d'accord ni en désaccord sur la question.
·
Auto-évaluation de la capacité à utiliser internet pour
faire des recherches
La figure 16 présente comment les enquêtés
auto-évaluent les capacités à utiliser internet.
Figure16 :Capacité à
utiliser internet à des fins personnelles
D'après la figure 16, la majorité (96,5 %)
des enseignants interrogés sont d'accord sur le fait qu'ils peuvent
utiliser internet pour faire des recherches sur des questions
d'intérêt personnel.
En somme, la majorité des enseignants interrogés
pensent posséder les technocompétences associées à
l'utilisation des TIC à des fins personnelles. En effet, ils sont
beaucoup plus nombreux à penser être capable d'utiliser le
logiciel Word etl'internet contrairement aux logiciels tableur (43,6 %) et
de présentation(50,7 %) où ils sont un peu moins nombreux
à penser cela.
4.1.1.4.4.
Technocompétences associées à l'utilisation
professionnelle des TIC
Les compétences associées à l'utilisation
professionnelle des TIC ont été appréciées sur la
base de 7 compétences. Ces dernières prennent en compte
l'utilisation des outils bureautique, des réseaux sociaux, du mail et de
l'internet à des fins professionnelles.
·
Auto-évaluation de la capacité à utiliser un mail de
façon professionnelle
La figure 17 présente l'auto-évaluation des
capacités à utiliser de façon professionnellelecourrier
électronique (mail).
Figure17 :Capacité à
utiliser le mailà des fins professionnelles
Nous retenons de la figure 17 que les participants à
l'étude sont majoritairement(88,6 %) d'accord sur le fait qu'ils
peuvent utiliser le mail pour communiquer avec leurs collègues et les
parents d'élèves.
·
Auto-évaluation de la capacité à utiliser les
réseaux sociaux à des fins professionnelles
La figure 18 présente comment les enquêtés
auto-évaluent les capacités à utiliser les réseaux
sociaux.
Figure18: Capacité à
utiliser les réseaux sociauxà des fins professionnelles
Seuls 1,4 % (2 enquêtés sur 140) sont en
désaccord sur le fait qu'ils peuvent se servir des réseaux
sociaux tels que WhatApp, facebook pour échanger avec ses
collègues et les parents d'élèves (figure 18).
·
Auto-évaluation de la capacité à utiliser internet
à des fins professionnelles
La figure 19 présente comment les enquêtés
auto-évaluent les capacités à utiliser internet de
manière professionnelle.
Figure19: Capacité à
utiliser internet à des fins professionnelles
Des données de la figure19, il ressort que la
majorité soit 92,8 % des enquêtés sont au moins
d'accordqu'ils sont en mesure d'utiliser l'internet dans le cadre leurs
activités professionnelles.
·
Auto-évaluation de la capacité à utiliser les TIC pour la
planification des enseignements
La figure 20 présente comment les enquêtés
auto-évaluent les capacités à utiliser les TIC dans la
planification de leurs enseignements.
Figure20: Capacité à
utiliser les TIC pour planifier ses enseignements
Les données de la figure 20 indique que 85 % des
enquêtés, la majorité donc sont d'accord sur le fait qu'ils
peuvent être en mesure de se servir des TIC pour planifier et
préparer leurs enseignements.
De façon globale, nous retenons que les enseignants la
majorité des enseignants interrogés pensent posséder les
technocompétences associées à l'utilisation
professionnelles des TIC. À l'ensemble des technocompétences
associées à ce type d'utilisation mentionnées ci-haut, la
majorité (au moins 85 %) pense être en mesure
d'exécuter les activités correspondantes.
4.1.1.4.5.
Technocompétences associées à l'utilisation
pédagogique des TIC
Les compétences associées à l'utilisation
pédagogique des TIC ont quant à elles été
analysées sur la base de 9 compétences découlant de la
compétence TIC du référentiel de compétence
professionnelle des enseignants (MEQ, 2001). Elles prennent en compte entre
autres, l'utilisation des TIC dans le processus d'enseignement-apprentissage,
les potentialités qu'offrent les TIC pour le développement
professionnel des enseignants ainsi que la résolution des
problèmes techniques.
·
Auto-évaluation de la capacité à manifester un esprit
critique et nuancé par rapport aux TIC
La figure 21 présente l'auto-évaluation de la
capacité des enquêtés à manifester un esprit
critique et nuancé par rapport aux TIC.
Figure21: Capacité à
manifester un esprit critique face aux TIC
De la figure 21 nous retenons que 66 % des enseignants
interrogés sont au moins d'accord sur le fait qu'ils sont capables de
manifester un esprit critique et nuancé par rapport aux avantages et aux
limites des TIC comme soutient à l'enseignement et apprentissage. Par
contre 18 % sont en désaccord et 16 % sont ni en
désaccord ni d'accord sur la même question.
·
Auto-évaluation de la capacité à utiliser les TIC pour son
développement professionnel
La figure 22 présente l'auto-évaluation des
capacités à utiliser les TIC pour favoriser son
développement professionnel.
Figure22: Capacité à
utiliser les TIC pour son développement professionnel
65 % des enseignants sont d'accord sur le fait qu'ils
sont capables de se servir des technologies de l'information et de la
communication pour favoriser leur développement professionnel. Par
contre 21 % sont ni en désaccord ni d'accord et 14 % en
désaccord (figure 22).
·
Auto-évaluation de la capacité à aider les
élèves à faire des recherches sur internet
La figure 23 présente l'auto-évaluation de la
capacité des enquêtés à pouvoir aider les
élèves à faire des recherches sur internet.
Figure23: Capacité à aider
les élèves à utiliser internet pour faire des
recherches
Les participants à l'étude sont majoritairement
(80 %) d'accord sur le fait qu'ils sont en mesure d'aider leurs apprenants lorsqu'ils font des
recherches sur internet.
· Auto-évaluation de la capacité
à intégrer pédagogiquement les TIC
Figure24: Capacité à faire
de l'intégration pédagogique des TIC
Il ressort de la figure 24 que 74 % (la majorité)
des enseignants affirment être au moins d'accord sur le fait qu'ils sont
en mesure d'intégrer les technologies de l'information et de la
communication dans leurs pratiques pédagogiques.
·
Auto-évaluation de la capacité à résoudre les
problèmes techniques
La figure 25 présente l'auto-évaluation de la
capacité des enseignants à résoudre les problèmes
techniques qui peuvent survenir lorsqu'ils utilisent les TIC.
Figure25: Capacité à
résoudreles problèmes techniques
L'analyse de l'auto-évaluation de la capacité
des enseignants à résoudreles problèmes techniques montre
des réponses variées. D'après la figure 25, un peu moins
de la moitié, soit 49 % des enquêtés sont au moins
d'accord sur le fait qu'ils peuvent être en mesure de résoudre les
problèmes techniques qui surviendront en classe lorsqu'ils utiliseront
les TIC à des fins pédagogiques. Contrairement à cela,
35 % sont en désaccord et 16 % ni en désaccord ni
d'accord.
Somme toute, il apparaît de l'analyse des
technocompétences associées à l'utilisation
pédagogique des TIC que les enseignants interrogés pensent
être en mesure d'utiliser de façon pédagogique les TIC.
Toutefois, comparativement aux technocompétences liées à
l'utilisation personnelle et professionnelle, les enseignants sont moins
nombreux à penser être capable d'utiliser les TIC à des
fins d'enseignement-apprentissage.
4.1.2. Formations et acquisitions des compétences en
TIC
En lien avec la deuxième question spécifique,
nousanalyserons ici, les formations académique, initiale et continue
reçues par les enseignants ayant fait l'objet de notre enquête.
Nous analyserons également d'autres formations en TIC suivies par ces
derniers.
4.1.2.1.Le dernier diplôme académique des
enquêtés
Le tableau 15 présente la répartition des
participants en fonction du dernier diplôme obtenu.
Tableau15:
Répartition des enquêtés selon le dernier
diplôme académique obtenu
|
Dernier diplôme académique
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
BAC II
|
8
|
5,7
|
DEA
|
10
|
7,1
|
LICENCE
|
82
|
58,6
|
MAITRISE
|
30
|
21,4
|
MASTER
|
8
|
5,7
|
DOCTORAT
|
2
|
1,4
|
Total
|
140
|
100
|
Source : Enquête de
terrain, juin 2022
Selon le tableau 15, plus de la moitié des
enquêtés soit 58,6 % ont une licence comme dernier
diplôme académique. 21,4 % ont quant à eux une
maitrise. 5,7 % ont un niveau master. Seul 2 personnes ont un doctorat.De l'analyse de ce tableau, il ressort que la
majorité des enquêtés soit 71,48 % ont un niveau
d'étude inférieur ou égal à la licence.
La figure 26 ci-après, présente la
répartition des enquêtés selon qu'ils ont suivi des
courssur les TIC au cours de leur formation académique.
Figure26: Les TIC dans la formation
académique
96 enseignants sur les
140enquêtés affirment n'avoir suivi aucun cours ou unité
d'enseignement sur TIC au cours de leur formation académique ; ce
qui représente un pourcentage de 69 % comme l'indique la figure
26.
4.1.2.2.Formation initiale pour le métier
d'enseignement
Nous avons cherché à savoir si les enseignants
enquêtés ont suiviune formation initiale pour
l'enseignement ; et si oui quelle était la durée de cette
formation ? a-t-elle pris en compte les TIC ou pas. La figure 27
présente la répartition des enquêtés selon qu'ils
ont suivi ou pas une formation initialepour enseignement.
Figure27 :Répartition des
enquêtés selon qu'ils ont suivi ou pas une formation initiale
D'après la figure 27 ci-dessus, 66 %des enseignants enquêtés n'ont
pas suivide formation initiale pourl'enseignement.
La répartition des enquêtés suivant
l'ordre d'enseignement et selon qu'ils aient suivi une formation initialepour
l'enseignement ou pas se présente comme le montre le tableau 16.
Tableau16:
Répartition des enquêtés selon l'ordre
d'enseignement en fonction de la formation initiale au métier
d'enseignant
|
|
Formation initiale
|
Total
|
Oui
|
Non
|
Ordre d'enseignement
|
Public
|
27
|
24
|
51
|
Privé Laïc
|
16
|
57
|
73
|
Privé Confessionnel
|
4
|
12
|
16
|
Total
|
47
|
93
|
140
|
Source : Enquête de terrain, juin 2022
De l'analyse du tableau 16,nous retenons que sur les 93
enseignants n'ayant suivi aucune formation initiale en enseignement 69 soit
74,19 % sont du privé. De plus, sur les 51 enseignants du public 24
n'ont reçu aucune formation initiale contre 69 sur 89 enseignants du
privé.
Tableau17:
Répartition des enquêtés selon la durée de
la formation initiale pour l'enseignement
|
Durée
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Moins de 6 mois
|
22
|
46,80
|
6 mois à 1 an
|
8
|
17,03
|
Plus de 1 an
|
17
|
36,17
|
Total
|
47
|
100
|
Source : Enquête de terrain, juin 2022
Un peu moins de la moitié soit 46,8 % des 47
enseignants ayant suivi une formation initiale, n'ont suivi qu'une formation de
courte durée de moins de 6 mois. Par contre 36,17 % ont suivi comme
indiqué dans le tableau17 ci-dessus, une formation initiale de plus d'un
an.
La figure 28 suivante présente la répartition
des enquêtés selon le diplôme professionnel obtenu à
l'issu de la formation initiale.
Figure28: Répartition des
enquêtés selon le diplôme professionnel obtenu à
l'issu de la formation initiale
Selon la figure 28 ; 44,68 % affirment n'avoir
obtenu aucun diplôme à l'issue de la formation initiale suivie.
Par conséquent 55,32 % des 47 enseignants ayant suivi une formation
initiale ont au moins un diplôme professionnel d'enseignement. Parmi ces
derniers 27,66 % ont été formés à l'INSE dont
12,76 % en licence en formation des enseignants du secondaire et
14,9 %une licence PL(Professeurs de Lycée).
La figure 29 résume la répartition des
enquêtés selon la présence ou non des TIC dans la formation
initiale.
Figure29:
Répartition des enquêtés selon la présence
ou non des TIC dans la formation initiale
De la figure 29 nous retenons que la majorité des
enquêtés (70 %)n'ont pas été formés
à l'utilisation des TIC au cours de la formation initiale qu'ils ont
suivi.
4.1.2.3.Formations continues suivies par les
enquêtés
La figure 30 présente la répartition des
enseignants selon qu'ils ont suivi une formation continue.
Figure30:
Répartition des enquêtés selon qu'ils ont suivi
une formation continue ou pas
De la figure 30 ci-dessus, nous retenons que, 60 % des
enquêtés soit 84 sur 140 déclarent avoir suivi au moins une
formation continue dans le cadre de leur profession enseignante.
La répartition des enquêtés suivant le
nombre de formation continue et selon la durée de ces formations se
présente comme le montre le tableau 18.
Tableau18 :Répartition des
enquêtés selon le nombre de formation continue suivi en fonction
de la durée de ces formations
|
|
Durée des formations continues
|
Total
|
Moins de 2 semaines
|
2 semaines à 1 mois
|
1 à 2 mois
|
Plus de 2 mois
|
Nombre de fois
|
1 fois
|
6
|
0
|
0
|
0
|
6
|
2 à 5 fois
|
38
|
18
|
5
|
1
|
62
|
Plus de 5 fois
|
0
|
3
|
8
|
5
|
16
|
Total
|
44
|
21
|
13
|
6
|
84
|
Source : Enquête de terrain, juin 2022
Nous constatons d'après l'analyse du tableau 18 que
73,81 %(62 sur 84 enquêtés) ont suivi au moins 2 à 5
fois des formations continues. Seuls 7,14 % (6 sur 84) n'ont suivi qu'une
seule formation continue. En ce qui concerne la durée de ces formations,
un peu plus de moitié soit 52,38 % (44 sur 84) affirment avoir
suivi des formations de moins de 2 semaines contre seulement 7,14 % des
formations de plus de 2 mois.
Tableau19 :Prise en compte des TIC
lors des formations continues
|
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
Oui
|
17
|
20,24
|
Non
|
67
|
79,76
|
Total
|
84
|
100
|
Source : Enquête de
terrain, juin 2022
La majorité des enseignants (79,76 %) ayant
suivides formations continues, affirment que ces dernières n'ont pas
pris en compte les technologies de l'information et de la communication
(tableau 19).
4.1.2.4.Formations suivies en TIC
La répartition des enquêtés en fonction
des types de formations en technologies de l'information et de la communication
qu'ils ont suivi ou pas se présente comme suit :
Tableau20 :Répartition des
enquêtés selon les formations suivies en TIC
|
|
Effectif
|
Pourcentage (%)
|
Formation suivie en TIC
|
Autoformation en TIC
|
91
|
65,5
|
Formation à distance en TIC
|
17
|
12,2
|
Formation en TIC par les pairs expérimentés
|
44
|
31,7
|
Formation dans un centre de formation
|
2
|
1,4
|
Aucune autre formation en TIC
|
30
|
21,6
|
Source : Enquête de terrain, juin 2022
En considérant le tableau 20, la majorité des
enquêtés (65,5 %) affirme s'être autoformer aux TIC.
31,7 % des enquêtés disent s'être formé en TIC
à travers d'autres enseignants plus expérimentés et
12,2 % à travers une formation à distance. Par contre
21,6 % n'ont reçu aucune autre formation en TIC.
4.1.3. Besoins de formation en
TIC exprimés par les enquêtés
En lien avec la troisième question spécifique,
cette section aborde les besoins de formations exprimés par les
enseignants.
Concernant l'importance de la formation en technologie de
l'information et de la communication (TIC) des enseignants de nos jours, un
enseignant d'allemand affirme :
Les TIC sont incontournables aujourd'hui en
éducation. On peut s'en servir pour enseigner car elles sont beaucoup
sollicitées en apprentissage. On s'en sert pour faire des recherches,
aussi bien l'enseignant ou le formateur et l'apprenant. Il existe des
ressources éducatives libres sur la toile. Elles facilitent
l'enseignement et constitue une source de motivation. D'où il est
primordial de former les enseignants à la maîtrise des outils
numériques(Enseignant3).
Nous avons demandé aux enquêtés de se
prononcer sur le fait qu'ils ont besoin d'une formation en TIC ou pas. La
figure 31ci-dessus résume leur situation.
Figure31 :Répartition des
enquêtés selon les besoins exprimés de formation en TIC
Selon la figure 31, la majorité des
enquêtés soit 89 % (124 enquêtés sur les 140)
pensent avoir besoin d'une formation en TIC. Seuls 11 %en pensent le
contraire.
Aussi, sur cette question de formation en TIC, un enseignant
de philosophie pense qu'« il est important de former les
enseignants en TIC car l'utilisation des TIC en éducation leur facilite
les recherches, l'actualisation des cours à transmettre, permet les
cours à distance et de s'informer sur l'actualité
éducative » (Enseignant1). Cette autre enseignante de
français renchérit : « la formation
permettrait à l'enseignant de connaitre les TIC, comment les
utilisées et comment se les appropriées pour faire son
cours » (Enseignant2).
La figure 32 ci-dessous présente, quant à elle,
les thématiques des formations en TIC évoquées par les
participants à l'étude.
Figure32 :Répartition selon
les thématiques des formations en TIC évoquées
Parmi les 124 qui pensent avoir besoin de formation en TIC,
76,2 % veulent que cette formation porte sur la maîtrise des outils
spécifiques à l'enseignement de leur discipline (figure 32).
Aussi 61,11 % veulent des formations portant sur la maîtrise des
outils basiques tels que Word, Excel, PowerPoint et internet. Seul 5
enquêtés sur les 124 expriment des besoins beaucoup plus
spécifiques en technologie notamment en programmation.
À la question de savoir s'il pense disposer des
compétences requises pour utiliser efficacement les TIC dans ses
pratiques pédagogiques, cet enseignant répond
« oui, mais il faut des renforcements des capacités sur
des questions spécifiques » (Enseignant3). À un
autre enseignant de rajouter « j'aimerais plus approfondir mes
connaissances sur les logiciels didactiques pour revoir ma façon
d'évaluer mes apprenants » (Enseignant5).
4.2. Interprétation des résultats
Il est question dans cette section, d'interpréter les
résultats de notre étude afin de déterminer si les
données recueillies sur le terrain permettent de confirmer ou d'infirmer
nos hypothèses.
L'hypothèse générale de départ
postule que les enseignants du secondaire 2 ont un bon niveau de
technocompétence concernant l'utilisation personnelle et professionnelle
des TIC comparativement à l'utilisation pédagogique des
TIC ; se sont autoformés et ont des besoins spécifiques de
formation à l'utilisation pédagogique des TIC.De cette
hypothèse générale, découlent trois
hypothèses spécifiques. Il s'agit alors pour nous de montrer
à la lumière de la présentation et analyse des
données si ces hypothèses sont confirmées ou non.
4.2.1. Interprétation des résultats portant sur
le niveau de technocompétence des enseignants
La première hypothèse spécifique stipule
que les enseignants du secondaire 2 se sentent assez compétents pour
faire une utilisation personnelle et professionnelle des TIC, mais un peu moins
compétents pour en faire une utilisation pédagogique. Cette
hypothèse est confirmée. En effet, à la lumière des
résultats du test de techno-connaissance, nous pouvons dire que les
enseignants ont une bonne connaissance des TIC surtout en ce qui concerne leurs
utilisations pour s'informer et gérer les données, et pour la
communication et la collaboration. De même, la majorité qualifie
leurs technocompétences de moyennes. 20 %des enseignants affirment
avoir de faibles technocompétences.De façon globale, leur niveau
de technocompétence ne dépasse pas le niveau moyen pour ce qui
est l'utilisation des logiciels de traitement de texte, de présentation,
du mail et de l'internet. Ils sont très nombreux à avoir
qualifié leur niveau de technocompétence de novice pour les
logiciels de présentation et de calcul (tableur).
Aussi la majoritédes 140 enseignants pense être
compétents pour faire une utilisation personnelle et professionnelle des
TIC.En effet pour les deux types d'utilisation, leur autoévaluation des
compétences associées est bonne. Par contre pour ce qui est de
l'utilisation pédagogique, l'autoévaluation de leurs
technocompétences est moindre comparativement aux deux autres types
d'utilisation.Contrairement aux technocompétences liées à
l'utilisation personnelle et professionnelle, les enseignants sont moins
nombreux à penser être capable d'utiliser les TIC à des
fins d'enseignement-apprentissage. Ceci nous fait dire qu'ils se sentent assez
compétents pour faire une utilisation personnelle et professionnelle des
TIC, mais un peu moins compétents pour en faire une utilisation
pédagogique ; ce qui confirme notre première
hypothèse spécifique.
4.2.2. Interprétation des résultats portant sur
les voies par lesquelles les enseignants ont acquis leurs compétences en
TIC
La deuxième hypothèse spécifique
s'énonce de la façon suivante : les enseignants du
secondaire 2 ont acquis leur compétence en TIC lors de formations par
les pairs, par autoformation et rarement au cours de leur formation initiale et
continue (académique et formation en tant qu'enseignant). Cette
hypothèse spécifique de notre étude est également
confirmée. En effet, la majorité (65 %) des
enquêtés ont acquis leur technocompétence par autoformation
et aussi par le biais de leurs collègues expérimentés
(tableau 20). La formation à distance est également
évoquée comme source d'acquisition de compétences TIC. Ces
formations les ont permis d'acquérir quelques compétences
techniques sans doute basique.
Aussi, la majorité des enquêtés soit
71,48 % ont un niveau d'étude inférieur ou égal
à la licence et affirment n'avoir suivi aucun cours ou unité
d'enseignement sur les TIC au cours de leur formation académique
(68,8 %). Parmi le peud'enseignants (47) ayant suivi une formation
initiale pour l'enseignement, 46,8 %n'ont suivi qu'une formation de courte
durée de moins de 6 mois, sans doute des formations pédagogiques
de rattrapages ayant pour but d'outiller les enseignants nouvellement
recrutés.Très peu d'enseignants (figure 29) ont suivi des cours
sur les TIC au cours de la formation initiale.
Concernant la formation continue, la majorité
(60 %) en ont suivi au moins unedans le cadre de leur profession
enseignante. Très peu de ces formations (selon 20,24 % des
enquêtés) ont pris en compte les technologies de l'information et
de la communication (tableau 20).
En somme, en l'absence d'une formation formelle à
l'utilisation du numérique, l'autoformation et la formation par les
pairs reste les moyens utilisés pour acquérir les
compétences techniques. Par conséquent, notre deuxième
hypothèse de recherche est confirmée.
4.2.3. Interprétation des résultats portant les
besoins de formation exprimés par les enseignants
La troisième hypothèse spécifique est
formulée comme suit : les enseignants du secondaire 2 ont surtout
des besoins spécifiques de formation à l'utilisation
pédagogique des TIC. Cette hypothèse est elle aussi
confirmée. En effet, la majorité des enseignants
interrogés pensent avoir besoin d'une formation en TIC(figure
31).Beaucoup d'entre eux(76,2 %) veulent que cette formation porte sur la
maîtrise des outils spécifiques à l'enseignement de leur
discipline (figure 32).Ils veulent également que cette formation porte
sur la maîtrise des outils basiques tels que Word, Excel, PowerPoint et
internet. Les propos recueillis lors des entretiens semi-directifs vont
également dans ce sens, ce qui permet de confirmer la troisième
hypothèse spécifique de notre recherche.
En résumé, les résultats auxquels nous
sommes parvenus nous font dire que les enseignants interrogés ont un
assez bon niveau pour ce qui est de l'utilisation personnelle et
professionnelle des TIC, mais un niveau passable pour l'utilisation
pédagogique des TIC. Ils ont acquis leurs compétences en TIC
surtout en s'autoformant et par le biais de leurs collègues plus
aguerris en la matière etont besoin de formation spécifique
à l'utilisation pédagogique TIC.
4.3. Discussion des résultats
La présente recherche a permis d'analyser le sentiment
de compétence dans l'utilisation desTIC chez 140 enseignants. En
général, les résultats indiquent que les
enquêtés sereconnaissent un certain niveau de compétence
dans les trois stades d'utilisation des TIC identifiés par Raby
(2004) ; à savoir personnel, professionnel et pédagogique.
Ce niveau de compétence est beaucoup élevé en ce qui
concerne l'utilisation personnelle et professionnelle.Par contre, il est moyen
pour ce qui est de l'utilisation pédagogique des TIC.
Concernant la techno-connaissance des enseignants, nos
résultats s'inscrits dans la continuité de ceux obtenus par
Kouawo (2017) dans son étude portant sur la techno-connaissance des
futurs-enseignants formés à l'Institut National des Sciences de
l'Éducation (INSE) de l'Université de Lomé.En effet, les
résultats auxquels Kouawo a abouti
permettent d'affirmer que les étudiants en Sciences de
l'Éducation de l'Université de Lomé ont un niveau de
techno-connaissance élevé. En effet, les connaissances qu'ils ont
sur le matériel informatique, sur les logiciels et sur Internet et les
réseaux sociaux sont d'assez bonne qualité. Ils ont aussi des
connaissances sur les usages des nouveaux médias dans la
pédagogie et sur les obstacles à l'intégration
pédagogique des TIC au Togo (p. 659).
Dans la même logique, nos résultats montrent que
les enseignants en poste ont un bon niveau de connaissance en TIC surtout en ce
qui concerne leurs utilisations pour s'informer, gérer les
données, communiquer et collaborer.
De manière générale, la majorité
des participants à l'étude se sente en mesure d'utiliser les
logiciels tels que Word, le courrier électronique et les navigateurs web
à des fins personnelle, professionnelle que pédagogique. Ces
résultats corroborent ceux de l'étude menée par Farsi
(2019) et qui montrent que les logiciels tels le courrier électronique
et les navigateurs sont les outils les plus fortement maîtrisés
par les enseignants de français au secondaire. Le courrier est
considéré comme étant maîtrisé de
façon « Bonne » à
« Excellente » par 80 % des enseignants et
lesnavigateurs par 93 % d'entre eux.
Les résultats de notre recherchemontrent
également que le niveau de technocompétence des enseignants ne
dépasse pas le niveau moyen pour ce qui est de l'utilisation des
logiciels de traitement de texte, du mail et de l'internet. Ils sont
très nombreux à avoir qualifié leur niveau de
technocompétence de novice pour les logiciels de présentation et
de calcul (tableur). Ces résultats rejoignentceuxissus des travaux de
Stockless etal.(2018) et de Mastafi (2015).Stockless et ses
collaborateurs, à travers une étude menée auprès
des enseignants du préscolaire, primaire et secondaire au Québec
montrent qu'aucun outil technologique ne dépassele seuil de
« Bon » concernant le niveau de maîtrise.Toutefois,
les enseignantsse déclarentbeaucoup plus moyens et novicesdans notre
étude que dans l'étude de Stockless etal. En effet, dans
leur étude, les enseignants se perçoivent comme étant
« Bons » dans l'utilisation du logiciel de traitement de
texte, de la messagerie instantanée, et du courrier électronique.
Ils se considèrent également comme étant
« Bons » pour utiliser le logiciel de présentation
PowerPoint.
Pour ce qui est des travaux deMastafi (2015), les
résultats montrentqu'une faible proportion (17,3 %) parmi les
enseignants interrogés estime maitriser suffisamment les TIC en
général, contre 45,5 % qui jugent leur maîtrise
insuffisante. Moins du quart (22,1 %) des enseignants affirment avoir les
compétences nécessaires à la manipulation des logiciels
éducatifs. En outre, les deux tiers des enseignants participants jugent
posséder les compétences de niveau basique, leur permettant de se
servir, d'une façon personnelle, d'un ordinateur.
Comme dans l'étude de Baron et Bruillard (1996)
où les futurs enseignants ont formulé le voeu d'être
formés pour faire de l'informatique, un outil personnel de travail, les
enseignants interrogés dans le cadre de notre étude ont aussi
manifesté le désir de se faire former à l'utilisation des
TIC. Cette formation doit surtout porter sur l'utilisation d'outils
spécifiques à l'enseignement de leur discipline en vue de
faciliter le processus d'enseignement-apprentissage. Ces résultats
corroborent ceux d'Akouété-Hounsinou (2012), dans le contexte
béninois. En effet, les besoins de formation en TIC exprimés par
les enseignants du secondaire dans le cadre de son étude, se rapportent
enmajorité à l'apprentissage et à l'utilisation des TIC
à des fins pédagogiques, à la fois sur desaspects de
contenus, mais également pour leur apport dans l'amélioration des
apprentissageset dans la qualité de l'enseignement. Ces résultats
ont même conduit Akouété-Hounsinoua regroupé ces
besoins en trois groupes à savoir : « apprendre à
utiliser les multimédias ; savoir utiliser les TIC pour la gestion
pédagogique de la classe ; savoir utiliser les TIC pour la
recherche d'informations et de documents afin d'améliorer les contenus
de formation des apprenants » (p. 126).Les enseignants, vecteurs
principaux du changement qu'induisent les TIC à l'école,
ontbesoin d'être formés en vue d'une utilisation efficiente des
TICE.
Conclusion
La présente recherches'est intéressée
àanalyser, dans le contexte de l'enseignement secondaire au Togo, le
niveau de technocompétence des enseignants dans l'utilisation des TIC.
Malgré lecontexte défavorable à l'utilisation
pédagogique des TIC, cette étude se justifiait par
lanécessité de questionner les enseignants sur leurs
compétences à faire usage des TIC pour un futur de
l'intégration des TIC en éducation, quand on sait qu'une
politique est en cours d'élaboration en ce sens. En effet, avec la
pandémie de la COVID-19, l'enseignement à distance a
conforté la vision du pays à transformer le système
éducatif par les TIC en réfléchissant désormais
à une harmonisation de toutes les initiatives. Cette harmonisation va
déboucher sur un document de politique nationale de promotion des
technologies de l'information et de la communication dans le
systèmeéducatif togolais.
À travers un questionnaire, un test de connaissance en
TIC et un guide d'entretien semi-directif, nous avons collecté les
données auprès d'un échantillon réduit des
enseignants du secondaire 2 de l'Inspection de l'Enseignement Secondaire
Général Grand Lomé-Ouest (140 pour le questionnaire, 125
pour le test de connaissance et 8 pour l'entretien). Les résultats de
notre étude montrent que les enseignants ont un bon niveau de
technocompétence dans l'utilisation personnelle et professionnelle,
comparativement à l'utilisation pédagogique des TIC. Aussi ces
derniers ont acquis leurs compétences en TIC par autoformation et par
l'intermédiaire d'autres collègues expérimentés
dans l'utilisation des TIC. Cette recherche a également permis de
constater que les enseignants ont un besoin urgent de formation à
l'utilisation pédagogique des TIC. Ayant surtout exprimés des
besoins de formation à l'utilisation des outils spécifiques
à l'enseignement de leurs disciplines, ilsdoivent être pris en
charge à travers des formations visant à les doter de
compétences leur permettant de s'arrimer sans difficultés aux
TIC.
De nos jours les technologies de l'information et de la
communication du fait des changements et innovations sociales qu'elles
induisent sont certes une nécessité voire un impératif
pour rendre performant tout système d'éducation. Pour une
intégration réussie des TIC dans le système
éducatif, les futurs enseignants et les enseignants en poste doivent
être formés à leur utilisation.
Au Togo, les élèves professeursformés
à l'Institut National des Sciences de l'Éducation(INSE) et
à l'École Normale Supérieure(ENS) d'Atakpamé sont
initiés à l'utilisation pédagogique des TIC dans leurs
pratiques à travers des unités d'enseignement portant sur les TIC
et leurs utilisations en classe. Les résultats de notre étude
viennent montrer l'importance de former également les enseignants
déjà sur le terrain au secondaire. La question de la formation
des enseignants en TIC reste primordiale surtout que lesoutils technologiques
n'ont le potentiel d'améliorer les résultats d'apprentissage que
si les enseignants sont formés avec les compétences
nécessaires pour les appliquer. Comme l'affirment Karsenti, Peraya et
Viens (2002), « la formation des enseignants à
l'intégration pédagogique des TIC représente un enjeu de
société de premier plan » (p. 459). D'où
l'importance de la mise en place d'un programme de formation continue
axée sur l'utilisation des TIC s'appuyant sur les besoins réels
des enseignants du secondaire.
L'intégration des TIC dans le système
éducatif est un défi pour la plupart des africains, et ce,
d'autant plus que la recherche dans le domaine des TICE demeure peu
exploitée en Afrique et particulièrement au Togo. La
présente recherche est une contributionen ce sens. Toutefois, elle n'a
pas pris en compte un grand nombre d'enseignants. Néanmoins,
l'étude a permis d'avoir unaperçu sur comment les enseignants
auto-évaluent leurs technocompétences. Aussi l'étude s'est
déroulée dans la région éducative Grand
Lomé ; une région où le taux de
pénétration du numérique est beaucoup plus
élevé que les autres régions. L'on pourrait, alors,
à la lumière des résultats obtenus, s'intéresser
à la situation dans une autre région éducative, tout en
prenant soin de prendre en compte un effectif un peu plus élevé
d'enseignants.
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Liste des annexes
Annexe 1: Questionnaire
pour enseignants
1
Annexe 2: Test de
connaissance en TIC
118
Annexe 3: Guide d'entretien
à l'endroit des enseignants
120
Annexe 4: Lettre
d'autorisation de recherche de la DRE
122
Annexe 5: Statistiques
2021-2022 recueillies auprès de l'IESG Grand Lomé-Ouest
123
Annexe 1:
Questionnaire pour enseignants
Questionnaire:
Nous sommes étudiant à l'Institut National des
Sciences de l'Éducation (INSE) de l'UL. Dans le cadre de
l'élaboration de notre mémoire de master en Sciences de
l'éducation et de la formation, nous menons une recherche empirique sur
les compétences liées à l'utilisation des TIC par les
enseignants du secondaire 2. C'est à cet effet que nous vous soumettons
ce questionnaire. Nous vous prions de bien vouloir remplir ce dernier et de
nous le retourner. Nous vous garantissons la confidentialité de votre
identité et des informations que vous allez nous fournir.
Pour remplir, veuillez mettre une croix dans la case
qui correspond à votre choix. Là où il n'y a pas de case,
écrivez vos réponses.
TIC= Technologies de l'information et de la
communication
N° unique du
questionnaire : \___\___\___\
I. Identification
École :..............................................
N°
|
Questions
|
Réponses / Modalités
|
Q 001
|
Sexe :
|
1. Masculin.................
2. Féminin...................
|
Q 002
|
Quel âge avez-vous ?
|
1. Moins de 30 ans .........................
2. 30 à 35 ans ..................................
3. 36 à 41 ans ..................................
4. Plus de 41 ans .............................
|
Q 003
|
Quelle (s) discipline (s) enseignez-vous ?
|
...........................................................................................................
|
Q 004
|
Depuis combien de temps enseignez-vous au lycée ?
|
1. Moins de 5 ans ................
2. De 5 à 15 ans ....................
3. Plus de 15 ans ...................
|
Q 005
|
Quel est votre statut actuel ?
|
1. Fonctionnaire ......................................
2. Contractuel/Auxiliaire .......................
3. Vacataire .............................................
4. Volontaire ...........................................
5. Stagiaire ..............................................
|
Q 006
|
Dans quel ordre enseignez-vous ?
|
1. Public .......................................
2. Privé Laïc .................................
3. Privé confessionnel ...............
|
Q 007
|
Quelle (s) classe (s) tenez-vous ?
|
1. Secondes .............................................
2. Premières ...........................................
3. Terminales .........................................
|
II. Formation
N°
|
Questions
|
Réponses / Modalités
|
Q 008
|
Quel est votre dernier diplôme ?
Académique
|
.....................................................................
|
Q 009
|
Au cours de votre formation académique avez-vous suivi
des cours portant sur les TIC ?
|
1. Oui ........................................
2. Non .......................................
|
Q 010
|
Avez-vous suivi une formation professionnelle initiale en
enseignement ?
|
1. Oui ..................................................
2. Non .................................................
Si non allez à Q 015
|
Q 011
|
Quelle était la durée de cette
formation ?
|
1. Moins de 6 mois ................
2. 6 mois à 1 an ......................
3. Plus de 1 an ........................
|
Q 012
|
Avez-vous été initiés à
l'utilisation des TIC au cours de cette formation ?
|
1. Oui ................................................
2. Non ..............................................
|
Q 013
|
Par quelle structure de formation des enseignants avez-vous
été formé ?
|
.........................................................................
|
Q 014
|
Quel diplôme professionnel avez-vous obtenu ?
|
............................................................................
|
Q 015
|
Avez-vous bénéficier de séminaires de
recyclages ou formations continues dans le cadre de votre profession
enseignante ?
|
1. Oui .................................................
2. Non ................................................
Si non allez à Q019
|
Q 016
|
Si oui, combien de fois ?
|
|
Q 017
|
Quelle était la durée cumulée de ces
formations ou recyclages ?
|
1. Moins de 2 semaines ................
2. 2 semaines à 1 mois ..................
3. 1 à 2 mois ....................................
4. Plus de 2 mois ............................
|
Q 018
|
Ces recyclages ont-elles pris en compte les TIC ?
|
1. Oui .......................................
2. Non ......................................
|
Q 019
|
Avez-vous suivi une autre formation en TIC ?
(Vous pouvez cocher plus d'une case au
besoin)
|
1. Par vous-même (Autoformation) .........................
2. Au cours d'une formation à distance ..................
3. Grâce à des collègues
expérimentés ...................
4. Autre : Précisez
......................................................
|
Q 020
|
Pensez-vous avoir besoin d'une formation en TIC ?
|
1. Oui .........................................................
2. Non ........................................................
|
Q 021
|
Si oui, sur quoi doit se porter selon vous cette
formation ?
|
1. Maitrise des outils basiques (Word, Excel, Powerpoint,
internet) .
2. Maitrise des outils spécifiques à l'enseignement
ma discipline ..
3. Autre ? Précisez
............................................................
|
III. Accès et niveau de maîtrise des
TIC
N°
|
Questions
|
Réponses / Modalités
|
Q 022
|
Quel type d'outil numérique
possédez-vous ?
(Vous pouvez cocher plus d'une case au
besoin)
|
1. Ordinateur bureau
................................................................
2. Ordinateur portable (PC)
.....................................................
3. Smartphone (Android, IPhone)
...........................................
4. Tablette
..................................................................................
5. Calculatrice numérique
........................................................
6. Imprimante
...........................................................................
7. Photocopieur
.........................................................................
|
Q 023
|
Utilisez-vous régulièrement ces outils ?
|
1. Oui .............................................
2. Non ............................................
|
Q 024
|
Vous connectez vous à internet ?
|
1. Oui .....................................................
2. Non ....................................................
Sinon aller à Q 027
|
Q 025
|
Si oui, à quelle fréquence ?
|
1. 1 fois par mois (rarement)
........................................
2. Au moins 1 fois par semaine
.....................................
3. Plus de 3 fois par semaine
.........................................
|
Q 026
|
Par quel moyen vous vous connectez à internet ?
(Vous pouvez cocher plus d'une case au
besoin)
|
1. Wifi maison
...........................................................................
2. Wifi public
..............................................................................
3. Connection Togocom ou Moov Africa
................................
4. Cybercafé
...............................................................................
5. Autre ? Précisez
.....................................................................
|
Q 027
|
Possédez-vous une adresse mail ?
|
1. Oui .............................................
2. Non ............................................
|
Q 028
|
Sur quels réseaux sociaux disposez-vous un
compte ?
(Vous pouvez cocher plus d'une case au
besoin)
|
1. Facebook .....................................................
2. WhatsApp ....................................................
3. Telegram
.......................................................
4. Tweeter
.........................................................
5. SnapChat
.......................................................
6. Aucun
............................................................
|
Q 029
|
Comment qualifieriez-vous l'état actuel de vos
compétences en matière d'utilisation des TIC ?
|
1. Faibles .............................................
2. Moyennes ......................................
3. Bonnes ............................................
4. Très bonnes ....................................
5. Excellentes .....................................
|
Q 030
|
Comment considérez-vous votre niveau de maîtrise
d'un logiciel de traitement de texte (Microsoft Word, etc.) ?
|
1. Novice ..............................
2. Moyen ..............................
3. Bon ...................................
4. Très bon ...........................
5. Expert ...............................
|
Q 031
|
Comment considérez-vous votre niveau de maîtrise
d'un logiciel de présentation (Microsoft PowerPoint, etc.) ?
|
1. Novice ..........................................
2. Moyen ..........................................
3. Bon ...............................................
4. Très bon ......................................
5. Expert ..........................................
|
Q 032
|
Comment considérez-vous votre niveau de maîtrise
d'un logiciel tableur (Microsoft Excel, etc.) ?
|
1. Novice ..............................
2. Moyen ..............................
3. Bon ...................................
4. Très bon ...........................
5. Expert ..............................
|
Q 033
|
Comment jugez-vous votre niveau de maîtrise du courrier
électronique (mail)
|
1. Novice .............................................
2. Moyen .............................................
3. Bon ...................................................
4. Très bon ...........................................
5. Expert ...............................................
|
Q 034
|
Comment jugez-vous votre niveau de maîtrise d'un logiciel
de navigation sur internet (Firefox, Explorer, etc...)
|
1. Novice ..............................
2. Moyen ..............................
3. Bon ....................................
4. Très bon ...........................
5. Expert ...............................
|
IV. Technocompétences associées à
l'utilisation personnelle
Veuillez mettre une croix dans la case
correspondant le mieux à votre attente
N°
|
Que pensez-vous des énoncés suivants
?
|
Tout à fait en désaccord
|
En désaccord
|
Ni en désaccord ni d'accord
|
D'accord
|
Tout à fait d'accord
|
Q 035
|
Je suis capable de produire un texte (une lettre par exemple)
à l'aide d'un logiciel de traitement texte (Word)
|
|
|
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|
Q 036
|
Je suis capable de préparer une présentation
à l'aide d'un logiciel de présentation (Powerpoint)
|
|
|
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|
Q 037
|
Je suis capable d'utiliser un logiciel tableur (Excel) pour
faire des calculs avec l'ordinateur (la gestion du budget familial par
exemple)
|
|
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|
Q 038
|
Je suis capable d'utiliser le mail pour communiquer avec ma
famille et mes amis
|
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Q 039
|
Je suis capable d'utiliser les réseaux sociaux
(WhatsApp, Telegram, etc...) pour communiquer avec ma famille et mes amis
|
|
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|
|
|
Q 040
|
Je suis capable d'utiliser internet pour faire des
recherches
|
|
|
|
|
|
V. Technocompétences associées à
l'utilisation professionnelle
Veuillez mettre une croix dans la case
correspondant le mieux à votre attente
N°
|
Que pensez-vous des énoncés suivants
?
|
Tout à fait en désaccord
|
En désaccord
|
Ni en désaccord ni d'accord
|
D'accord
|
Tout à fait d'accord
|
Q 041
|
Je suis capable d'échanger par mail avec mes
collègues et les parents d'élèves
|
|
|
|
|
|
Q 042
|
Je suis capable d'échanger avec mes collègues et
les parents d'élèves à travers les réseaux sociaux
(WhatsApp, Telegram, etc...)
|
|
|
|
|
|
Q 043
|
Je suis capable d'utiliser un logiciel de traitement texte
(Word) pour gérer ma classe (ex. : absence élèves, suivis
des devoirs, etc...)
|
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|
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|
|
Q 044
|
Je capable d'utiliser un logiciel tableur (Excel) dans
l'évaluation de mes élèves (ex. : calcul des notes, etc
...)
|
|
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|
|
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Q 045
|
Je capable d'utiliser internet pour consulter des sites proposant
des activités pédagogiques liées à ma discipline
|
|
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|
|
Q 046
|
Je capable d'utiliser internet pour trouver des informations sur
un thème spécifique à la discipline que j'enseigne
|
|
|
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|
|
Q 047
|
Je suis capable d'utiliser les TIC dans la planification et la
préparation de mes enseignements
|
|
|
|
|
|
VI. Technocompétences associées à
l'utilisation pédagogique
Veuillez mettre une croix dans la case
correspondant le mieux à votre attente
N°
|
Que pensez-vous des énoncés suivants
?
|
Tout à fait en désaccord
|
En désaccord
|
Ni en désaccord ni d'accord
|
D'accord
|
Tout à fait d'accord
|
Q 048
|
Je suis en mesure de manifester un esprit critique et
nuancé par rapport aux avantages et aux limites véritables des
TIC comme soutien à l'enseignement et à l'apprentissage.
|
|
|
|
|
|
Q 049
|
Je dispose d'une vue d'ensemble des possibilités que
les TIC offrent sur les plans pédagogique et didactique
|
|
|
|
|
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Q 050
|
Je suis en mesure d'utiliser efficacement les
possibilités des TIC pour continuer mon développement
professionnel.
|
|
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|
Q 051
|
Je suis en mesure d'aider mes élèves
efficacement à développer leur capacité à utiliser
les TIC pour soutenir leur apprentissage.
|
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|
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|
|
Q 052
|
Je suis en mesure d'aider les élèves lorsqu'ils
font des recherches sur Internet.
|
|
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|
Q 053
|
Je suis capable d'expérimenter, avec mes
élèves, des projets mettant à profit les TIC.
|
|
|
|
|
|
Q 054
|
Je suis capable d'intégrer les TIC à mes
stratégies pédagogiques.
|
|
|
|
|
|
Q 055
|
Quand des problèmes techniques surviennent, je suis en
mesure d'amener les élèves à s'entraider pour les
surmonter.
|
|
|
|
|
|
Q 056
|
Je suis en mesure de résoudre des problèmes
techniques qui surviennent en classe lorsque j'utilise les TIC à des
fins pédagogiques.
|
|
|
|
|
|
Contact : 92254884
MERCI POUR VOTRE PRECIEUSE
COLLABORATION !!!
Annexe 2: Test de
connaissance en TIC
/__/__/__/
Ceci est un test ayant pour but d'évaluer vos
connaissances en TIC.
Consigne : Veuillez, s'il vous
plaît, mettre une croix dans la case correspondant le mieux à
votreréponse sans avoir recours à internet.
N°
|
Questions
|
Réponses / Modalités
|
Q 001
|
Lorsque je supprime un fichier sur mon ordinateur, dans quel
dossier se retrouve-t-il ?
|
1. Mes documents ..........................................
2. Corbeille
.......................................................
3. Disque D
.......................................................
4. Je ne sais pas
................................................
|
Q 002
|
Olivier souhaite sauvegarder un fichier sur sa clé USB,
tout en gardant l'original sur son ordinateur. Quelle est la bonne action
à faire ?
|
1. Déplacer vers Clé USB (V:)
...................................
2. Copier sur Clé USB (V:)
.........................................
3. Créer le lien dans Clé USB (V:)
.............................
4. Je ne sais pas
..........................................................
|
Q 003
|
Quel est l'acronyme de 3 lettres signifiant
"adresse permettant de localiser une ressource sur internet" ?
|
1. hhh ......................................................
2. ttt ........................................................
3. www ...................................................
4. Je ne sais pas .....................................
|
Q 004
|
Parmi ces logiciels lequel n'est pas un moteur de
recherche ?
|
1. Word
..............................................................................
2. Google Chrome
.............................................................
3. Microsoft Edge
..............................................................
4. Je ne sais pas
..................................................................
|
Q 005
|
Par quelle expression désigne-t-on de fausses
informations propagées dans les médias ?
|
1. Deep news
.....................................................
2. Fake news
.......................................................
3. Face news
.......................................................
4. Je ne sais pas
...................................................
|
Q 006
|
Choisissez l'un des logiciels permettant d'automatiser des
calculs dans un tableau (tableur).
|
1. LibreOffice Calc
..........................................................
2. Microsoft Word
..........................................................
3. Microsoft Excel
...........................................................
4. Aucune Idée
................................................................
|
Q 007
|
Chaque jour, des millions de données sont produites
à partir de différentes sources : e-mails, capteurs, objets
connectés, etc. Ces données sont collectées,
stockées et traitées par des algorithmes. Comment appelle-t-on
cet ensemble de données ?
|
1. Data center ..............................................
2. Big data ....................................................
3. Data science ............................................
4. Aucune idée
............................................
|
Q 008
|
Quel est le symbole distinctif qu'on trouve dans toute adresse de
courrier électronique (mail) ?
|
1. @ .....................................................
2. & ......................................................
3. # .......................................................
4. Aucune idée ...................................
|
Q 009
|
Sandrine envoie un texto (SMS) à Fatou, mais le
téléphone portable de celle-ci est éteint.
Quand elle l'allumera, Fatou recevra-t-elle le message ?
|
1. Non, Sandrine devra lui renvoyer son message
................
2. Oui, même si elle l'allume le lendemain
............................
3. Oui, à condition qu'elle l'allume dans la même
journée..
4. Aucune idée
............................................................................
|
Q 010
|
Parmi ces boites, laquelle n'est pas un fournisseur d'adresse
mail ?
|
1. Gmail
............................................................................
2. Yahoo
............................................................................
3. Facebook
......................................................................
4. Aucune idée
.................................................................
|
Q 011
|
Yawo dépose ses cours sur un espace de stockage en
ligne.
À quoi cela peut-il lui servir ?
|
1. À les sécuriser en les protégeant des
virus....................................
2. À les consulter de n'importe quel appareil
connecté à Internet.
3. À les modifier en consommant moins
d'électricité ......................
4. Aucune idée
.....................................................................................
|
Q 012
|
Parmi les propositions suivantes, laquelle correspond à
un réseau social ?
|
1. Facebook ..
.................................................................
2. Gmail
...........................................................................
3. Wikipédia
....................................................................
4. Aucune idée
...............................................................
|
Q 013
|
Manu envoie un courrier électronique (mail) à
deux destinataires : Komi et Angèle. Komi lit le message puis le
supprime de sa boîte de réception. Où Angèle
peut-elle trouver le message ?
|
1. Dans ses messages envoyés ........................
2. Dans sa boîte de réception
..........................
3. Dans la corbeille de sa messagerie .............
4. Je ne sais pas
..................................................
|
Q 014
|
Mazalo a mis son CV en ligne. Qu'est-ce que cela signifie ?
|
1. Elle a utilisé un ordinateur pour écrire son CV
..................
2. Elle a espacé les paragraphes de son CV
..........................
3. Elle a mis son CV sur internet
...........................................
4. Aucune idée
...........................................................................
|
Q 015
|
Chantale a pris une photo de Donné. Elle lui dit qu'elle
va la partager avec lui sur internet. Chantale va donc utiliser un service en
ligne pour
|
1. Découper la photo en plusieurs morceaux
...................
2. Imprimer la photo pour elle et Donné
..........................
3. Permettre à Donné de voir et
télécharger la photo ....
4. Aucune
idée.......................................................................
|
Q 016
|
Lorsqu'on crée un compte sur un réseau social, par
exemple, à quoi sert le pseudo ?
|
1. À éviter les virus
...................................................
2. À cacher son identité
...........................................
3. À se souvenir de son mot de passe
......................
4. Aucune idée
..............................................................
|
Q 017
|
Sélectionnez une extension d'un fichier qui s'ouvre
avec un traitement de texte.
|
1. .pptx
..............................................................
2. .odt.
...............................................................
3. .docx
..............................................................
4. .xlsx
................................................................
5. Aucune idée
..................................................
|
Q 018
|
Sélectionnez une extension correspondant à un
fichier de présentation (diaporama).
|
1. .pptx
...................................................................................
2. .mp3.
....................................................................................
3. .docx
.....................................................................................
4. .xlsx
.......................................................................................
5. Aucune idée
.........................................................................
|
Annexe 3: Guide
d'entretien à l'endroit des enseignants
GUIDE D'ENTRETIEN
Dans le cadre de notre formation en master en Sciences de
l'éducation et de la formation à l'INSE de l'UL, je mène
une recherche sur les compétences à l'utilisation des TIC par les
enseignants du secondaire 2. A cet effet, je sollicite auprès de vous un
entretien approfondi d'une durée de 15 à 20 mn.
Je vous garantis la confidentialité de vos
réponses. Ces dernières ne seront utilisées que pour les
besoins de cette recherche.
I. IDENTIFICATION
Sexe :
Statut :
Matière enseignée :
II. CONNAISSANCE TIC ET FORMATION
1. Que savez-vous des technologies de l'information et de
communication (TIC) ?
Donnez-en des exemples :
2. Que pensez-vous de l'usage des TIC en
éducation ?
3. Pensez-vous que les enseignants doivent-être former
sur les TIC ?
Pourquoi ?
III. UTILISATION ET TECHNOCOMPETENCES
Avez-vous un ordinateur ?
Est-il connecté à l'Internet ?
1. Quels sont les logiciels que vous utilisez le plus
souvent ?
2. Utilisez-vous les TIC (ordinateur et internet) pour vos
activités personnelles ?
Comment ?
3. Utilisez-vous les TIC (ordinateur et internet) pour vos
activités professionnelles ?
Comment ?
4. Utilisez-vous les TIC pour vos activités
pédagogiques (enseignement et évaluation) ? Préparer
les cours par exemple ?
Comment ?
5. Que pensez-vous de vos compétences en TIC en termes
d'utilisation des logiciels comme Word, PowerPoint et Excel et internet ?
6. Croyez-vous avoir les compétences requises pour
utiliser efficacement les TIC dans vos pratiques pédagogiques??
7. Décrivez vos besoins personnels actuels en
matière de formation à l'usage des TIC??
Annexe 4: Lettre
d'autorisation de recherche de la DRE
Annexe 5:
Statistiques 2021-2022 recueillies auprès de l'IESG Grand
Lomé-Ouest
Liste
des tableaux
Tableau 1 :
Composantes de la compétence TIC (Ministère de
l'Éducation du Québec, 2001)
1
Tableau 2 : Les
niveaux d'implantation des TIC selon Moersch
41
Tableau 3 : Stades de
l'évolution pédagogique selon Sandholtz, Ringstaff et Owyer
43
Tableau 4 :
Récapitulatif des variables indépendantes et de
leurs indicateurs
50
Tableau 5 :
Récapitulatif des variables dépendantes et de
leurs indicateurs
52
Tableau 6 :
Répartition des enseignants en fonction de l'ordre
d'enseignement
55
Tableau 7 :
Répartition des enseignants enquêtés selon
l'âge
56
Tableau 8 :
Répartition des enquêtés selon la
matière enseignée
57
Tableau 9 :
Répartition des enquêtés selon leur statut
professionnel
58
Tableau 10 :
Répartition des enquêtés selon la
possession d'outils numériques
66
Tableau 11 : Possession
d'un compte sur les réseaux sociaux
66
Tableau 12 : Utilisation
régulière des TIC et connexion à internet
67
Tableau 13 : Moyen de
connexion à internet
67
Tableau 14 :
Réponses aux questions associées au domaine
création de contenu
70
Tableau 15 :
Répartition des enquêtés selon le dernier
diplôme académique obtenu
84
Tableau 16 :
Répartition des enquêtés selon l'ordre
d'enseignement en fonction de la formation initiale au métier
d'enseignant
86
Tableau 17 :
Répartition des enquêtés selon la
durée de la formation initiale pour l'enseignement
86
Tableau 18 :
Répartition des enquêtés selon le nombre de
formation continue suivi en fonction de la durée de ces formations
89
Tableau 19 : Prise en
compte des TIC lors des formations continues
89
Tableau 20 :
Répartition des enquêtés selon les
formations suivies en TIC
90
Liste des figures
Figure 1 : Les 12
compétences professionnelles (MEQ, 2001, p. 59)
1
Figure 2 :
Schéma illustrant le modèle de Raby (2004, p.
36)
47
Figure 3 :
Répartition des enquêtés selon le nombre
d'année d'expérience
58
Figure 4 :
Répartition des enquêtés selon l'ordre
d'enseignement
59
Figure 5 :
Réponses aux questions associées au domaine
informations et données
69
Figure 6 :
Réponses aux questions associées au domaine
communication et collaboration
69
Figure 7 :
Auto-évaluation du niveau de technocompétence
générale
71
Figure 8 :
Auto-évaluation du niveau de technocompétence par
rapport au logiciel de traitement de texte
72
Figure 9 :
Auto-évaluation du niveau de technocompétence par
rapport au logiciel de présentation
72
Figure 10 :
Auto-évaluation du niveau de technocompétence par
rapport au logiciel de calcul (tableur)
73
Figure 11 :
Auto-évaluation du niveau de technocompétence par
rapport au courrier électronique
73
Figure 12 :
Auto-évaluation du niveau de technocompétence par
rapport au logiciel de navigation internet
74
Figure 13 :
Capacité à utiliser un logiciel de traitement de
texte à des fins personnelles
75
Figure 14 :
Capacité à utiliser un logiciel de
présentation à des fins personnelles
75
Figure 15 :
Capacité à utiliser un tableur à des fins
personnelles
76
Figure 16 :
Capacité à utiliser internet à des fins
personnelles
77
Figure 17 :
Capacité à utiliser le mail à des fins
professionnelles
78
Figure 18 : Capacité
à utiliser les réseaux sociaux à des fins
professionnelles
78
Figure 19 : Capacité
à utiliser internet à des fins professionnelles
79
Figure 20 : Capacité
à utiliser les TIC pour planifier ses enseignements
80
Figure 21 : Capacité
à manifester un esprit critique face aux TIC
81
Figure 22 : Capacité
à utiliser les TIC pour son développement professionnel
81
Figure 23 : Capacité
à aider les élèves à utiliser internet pour faire
des recherches
82
Figure 24 : Capacité
à faire de l'intégration pédagogique des TIC
82
Figure 25 : Capacité
à résoudre les problèmes techniques
83
Figure 26 : Les TIC dans la
formation académique
85
Figure 27 :
Répartition des enquêtés selon qu'ils ont
suivi ou pas une formation initiale
85
Figure 28 :
Répartition des enquêtés selon le
diplôme professionnel obtenu à l'issu de la formation initiale
87
Figure 29 :
Répartition des enquêtés selon la
présence ou non des TIC dans la formation initiale
88
Figure 30 :
Répartition des enquêtés selon qu'ils ont
suivi une formation continue ou pas
88
Figure 31 :
Répartition des enquêtés selon les besoins
exprimés de formation en TIC
91
Figure 32 :
Répartition selon les thématiques des formations
en TIC évoquées
92
Table des matières
Sommaire
i
Dédicace
ii
Remerciements
iii
Liste des sigles et abréviations
iv
Introduction
1
PREMIER CHAPITRE : PROBLÉMATIQUE
4
1.1. Analyse de la situation
5
1.1.1. Le numérique transforme le
travail enseignant
5
1.1.2. Les TIC au Togo
7
1.1.3. Le contexte du numérique
éducatif au Togo
11
1.1.4. Projets d'intégration des TIC
dans le système éducatif togolais
14
1.1.5. TIC et formation des enseignants au
Togo
16
1.2. Énoncé du
problème
18
1.3. Pertinence du sujet de la recherche
19
1.3.1. Pertinence scientifique
19
1.3.2. Pertinence sociale
21
1.4. Objectifs de la recherche
21
1.4.1. Objectifs de connaissance
théorique
21
1.4.2. Objectifs d'application pratique
22
DEUXIÈME CHAPITRE : REVUE DE
LITTÉRATURE, CADRES CONCEPTUEL, THÉORIQUE ET
OPÉRATOIRE
23
2.1. Revue de la littérature
24
2.1.1. Technocompétences des
enseignants
24
2.1.2. Formation en TIC et
développement des technocompétences
27
2.2. Cadre conceptuel
29
2.2.1. Des TIC aux TICE
29
2.2.2. De la notion de compétence
31
2.2.3. Technocompétence :
Qu'est-ce que c'est ?
32
2.2.4. Les compétences TIC des
enseignants
33
2.2.5. Enseignement secondaire
37
2.3. Cadre théorique
39
2.3.1. Le modèle de Moersch (1995, 2001)
39
2.3.2. Le modèle de Sandholtz, Ringstaff et
Owyer (1997)
42
2.3.3. Le modèle de Morais (2001)
43
2.3.4. Le modèle de Raby (2004)
44
2.3.5. Cadre théorique de
référence
46
2.4. Les questions de recherche
48
2.4.1. Question générale
48
2.4.2. Questions spécifiques
48
2.5. Hypothèses de recherche
48
2.5.1. Hypothèse
générale
48
2.5.2. Hypothèses
spécifiques
48
2.6. Cadre opératoire
49
2.6.1. Les variables
49
2.6.2. Les indicateurs des variables
49
2.6.2.1. Les indicateurs des variables
indépendantes
49
2.6.2.2. Les indicateurs des variables
dépendantes
50
TROISIÈME CHAPITRE : CADRE
MÉTHODOLOGIQUE
53
3.1. Type et nature de l'étude
54
3.2. Cadre de l'étude et population
cible
54
3.3. Échantillon de
l'étude
55
3.3.1. Caractéristiques des
enquêtés interrogés par questionnaire
56
3.3.1.1. Le genre des enquêtés
56
3.3.1.2. L'âge des enquêtés
56
3.3.1.3. La matière enseignée par les
enseignants enquêtés
57
3.3.1.4. L'expérience professionnelle des
enquêtés
57
3.3.1.5. Le statut professionnel des
enquêtés
58
3.3.1.6. L'ordre d'enseignement des
enquêtés
59
3.3.2. Caractéristiques des
enquêtés interrogés par entretien
59
3.4. Techniques et outils de collectes des
données
60
3.4.1. Description du questionnaire
60
3.4.2. Description du test de
techno-connaissance
61
3.4.3. Description du guide d'entretien
61
3.4.4. Déroulement de la collecte des
données
61
3.5. Techniques de traitement et d'analyse
des données
62
3.6. Le plan d'analyse des
données
62
3.7. Difficultés
rencontrées
63
QUATRIÈME CHAPITRE : RÉSULTATS
DE LA RECHERCHE
64
4.1. Présentation et analyse des
données
65
4.1.1. Technocompétences des
enseignants
65
4.1.1.1. Possession des outils
numériques
65
4.1.1.2. Utilisation des TIC
67
4.1.1.3. Présentation des
résultats au test de techno-connaissance
68
4.1.1.4. Auto-évaluation des
technocompétences des enquêtés
70
4.1.2. Formations et acquisitions des
compétences en TIC
84
4.1.2.1. Le dernier diplôme académique
des enquêtés
84
4.1.2.2. Formation initiale pour le métier
d'enseignement
85
4.1.2.3. Formations continues suivies par les
enquêtés
88
4.1.2.4. Formations suivies en TIC
90
4.1.3. Besoins de formation en TIC
exprimés par les enquêtés
90
4.2. Interprétation des
résultats
93
4.2.1. Interprétation des résultats
portant sur le niveau de technocompétence des enseignants
93
4.2.2. Interprétation des résultats
portant sur les voies par lesquelles les enseignants ont acquis leurs
compétences en TIC
94
4.2.3. Interprétation des résultats
portant les besoins de formation exprimés par les enseignants
95
4.3. Discussion des résultats
95
Conclusion
98
Références bibliographiques
100
Liste des annexes
110
Liste des tableaux
124
Liste des figures
125
Table des matières
127
|