IV-1- Revue documentaire :
Le guide méthodologique du GRDR
Migration-Citoyenneté-Développement intitulé
« L'intercommunalité, une réponse aux enjeux du
développement local dans le bassin du fleuve Sénégal
», 98 pages, nous a permis de comprendre au mieux les liens entre
intercommunalité et mise en oeuvre d'un projet de développement
territoriale. En effet, il est question dans ce guide de l'étude de
l'évolution de l'intercommunalité dans le bassin du fleuve
Sénégal. Fruit d'une longue analyse, passant en revue le
cheminement de l'intercommunalité, ce guide nous a permis de comprendre
le contexte d'évolution des structures intercommunales dans cette
entité géographique, mais aussi ses enjeux. La recherche du
désengorgement de l'État des multiples fonctions qui lui
était conférée a concouru à la création de
nouvelles entités territoriales sans viabilité ni
efficacité économique dans les pays du bassin du fleuve
Sénégal (Mali, Mauritanie,
Sénégal). Ainsi, profitant d'un cadre
réglementaire et institutionnel favorable à une
réunification de ces nouvelles entités grâce à
l'évolution des lois de décentralisations qui tentent de statuer
les modes de coopérations entre collectivités, on assiste
à une évolution progressive des structures intercommunales.
Émergeant selon un objectif précis
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lié soit à la gestion d'un service, soit
à l'élaboration d'un projet de territoire, «
l'expérience du GRDR auprès des collectivités du BFS
montre que la pérennité et l'efficience de la collaboration
intercommunale tient à l'effectivité d'une vision et d'un projet
partagés et d'une stratégie de développement collective
». Face à un contexte d'évolution des structures
intercommunales dans ces trois pays, portées pour l'essentiel à
la mise en oeuvre d'un projet, il convient d'identifier les techniques à
déployer pour asseoir des structures efficaces et capables d'attirer
l'attention au niveau internationale, mais aussi promouvoir la participation
citoyenne à toutes les étapes du processus d'élaboration
des structures pour engranger le développement territorial.
Le mémoire d'Emma TYROU : Les politiques
publiques en Afrique de l'Ouest : le cas des agropoles, 111 pages a
sans doute été l'élément le plus marquant de notre
recherche documentaire. L'étude menée par cette dernière
est axée sur la recherche des actions mise en place par les politiques
publiques pour soutenir le développement des agropoles autour
d'études de cas dans trois pays de l'Afrique de l'Ouest (Burkina,
Côte d'Ivoire et Sénégal). Par une analyse des initiatives
de développement par les agropoles les États misent sur
l'établissement d'un cadre propice capable d'attirer les agrobusiness
à travers un partenariat public-privé et qui impacteront
considérablement la production agricole à travers leurs
investissements. Les besoins en investissement identifiés au lendemain
de la crise alimentaire et nutritionnelle de 2008 passe dans ces trois pays par
la mise à contribution du secteur privé dans le secteur agricole.
L'action publique est ainsi essentiellement tournée vers les
agrobusiness sans mesures exactes prises pour l'agriculture familiale
trouvée sur place. Ces actions sont pour l'essentiel axées sur
des exonérations fiscales et des services de soutien aux intrants. Cette
forte concentration des politiques publiques sur l'agrobusiness est cependant
mise en rapport par l'auteure avec le contexte économique mondiale
tendant vers une libéralisation qui prend plus en compte la
productivité et l'industrialisation du secteur agricole. Les
agrobusiness assureront de fait la compétitivité et
l'accès au marché. Bien vrai que les politiques publiques ciblent
quelques pistes pour les agricultures familiales (incitation de création
d'emploi, exonérations des matières premières, des
transferts monétaires, une contractualisation entre agrobusiness et
agricultures familiales pas totalement éclaircie) elles restent
insuffisantes et floues et doivent être repensées pour
accéder à l'inclusion des populations. De fait, la formalisation
des relations entre ces deux intervenants dans le secteur agricole doit passer
par la concrétisation des relations contractuelles éclaircies
dont les effets pourront avoir une portée nationale en plus de
l'augmentation des revenus des populations.
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L'article de Florence BRONDEAU : Agrobusiness et
développement agricole. Quels enjeux pour quelles perspectives ? Le cas
de la zone office du Niger. Mali, 19 pages a été pour
nous un référentiel important dans la compréhension des
enjeux liés à l'installation des agrobusiness dans les anciennes
zones destinés aux agriculteurs familiaux. L'auteure, à travers
ce document, montre la mutation des initiatives de développement
agricole initié au Mali d'un soutien aux agricultures familiales avec la
révolution verte à une exacerbation de la promotion des
agrobusiness identifiés comme nouveaux acteurs d'impulsion du secteur
agricole. Le manque d'efficience des agricultures familiales qui ont
été soutenus en vain pousse la tournure des actions publiques
vers l'agrobusiness, occupant de vastes espaces qui était pour
l'essentiel des territoires pastoraux et introduisant en sus de nouvelles
pratiques agricoles. Ceci soulève des questionnements quant à
l'exacerbation du phénomène d'accaparement des terres sous
prétexte par les agrobusiness de recours à l'atteinte de la
souveraineté alimentaire tout en visant un marché
extérieur, mais aussi des conflits futurs entre populations autochtones
et nouveaux arrivants émanant du déplacement et
réinstallation des populations dans ces zones. Cependant, l'une des
questions cruciales soulevées demeure celle du futur du pastoralisme et
la prise en compte des populations dans le projet. En outre, la mesure des
enjeux liés notamment aux activités du projet, avec l'utilisation
des ressources hydriques de la zone, mais aussi de la dépendance
technologique dans un contexte de montée en puissance des OGM,
fait planer des craintes de l'introduction de semences
génétiquement modifiées.
Le document de Carlos OYA et Cheikh Oumar BA : Les
politiques agricoles 2000-2012 entre volontarisme et incohérence,
30 pages a joué un rôle considérable à la
compréhension des nouvelles stratégies du gouvernement vers une
politique agricole tournée vers l'industrialisation du secteur. Ils
montrent à travers une analyse des politiques agricoles menées au
cours des magistères qui se sont succédé au
Sénégal depuis son accession à l'indépendance en
1960. Le fort attachement de la nouvelle alternance sous le régime du
président Wade à renforcer le secteur agricole par la mise en
oeuvre de plusieurs politiques agricoles telles que la GOANA
ou encore la REVA. Néanmoins, malgré
les quelques avancées notées, on note que ces politiques
agricoles manquent d'efficacité au regard des objectifs
déclinés. Cela serait dû à la priorisation des
actions vers d'autres secteurs. Cependant, l'étude des options du
gouvernement avant le régime de la première alternance au
Sénégal a été ainsi mené par les auteurs
pour contextualiser l'émergence des nouvelles politiques du
gouvernement. Les politiques agricoles du régime postcolonial prouvaient
la forte volonté du pouvoir étatique de se détacher de
l'économie de traite, ne profitant alors qu'aux traitants, laissant en
rade les
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producteurs. L'identification des actions menée au
cours des régimes socialistes basées sur l'instauration de
stratégies de développement passe par la prise de mesures sur la
production agricole avec la modernisation des pratiques agricoles à
l'entame de programme d'ajustement structurel et une libéralisation des
filières agricoles. L'avènement du régime du
président Wade marqua la fin des programmes d'ajustement structurels et
le début du libéralisme économique avec des efforts
d'institutionnalisation, de la concertation avec les OP et une
orientation du secteur centré quasi exclusivement sur l'augmentation de
la production nationale.
Le document principal du Ministère de l'Agriculture et
de l'Équipement Rural « Programme
d'Accélération de la Cadence de l'Agriculture
Sénégalaise : PRACAS », 112 pages, nous a permis de
comprendre l'importance du secteur agricole dans la mise en oeuvre de
stratégies de développement. Ce document traduit la vision du
gouvernement de Macky Sall de faire de l'agriculture sénégalaise
un levier de développement sur l'intervalle 2014-2017. Le PRACAS est
basé sur le référentiel de la politique du gouvernement du
président Sall, c'est-à-dire le PSE, et utilise des
filières agricoles jugées prioritaires pour promouvoir
l'augmentation de la production. Cette augmentation de la production passe par
une modernisation du secteur à travers une mécanisation et une
utilisation de semences certifiées pour augmenter les rendements. Par
ailleurs, la mise à contribution de l'État s'accompagne, pour
l'impulsion de chaque filière, la participation de partenaires
techniques et financiers ainsi que celui du secteur privé. Ainsi, en
mettant en oeuvre une stratégie pour y accéder et en
définition d'un cadre parfait pour l'accompagner, le PRACAS participera
à l'émergence du secteur agricole tout en prenant en compte les
enjeux potentiels et trouvant des mesures d'atténuation.
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