INTRODUCTION
Les analyses biomédicales sont cette branche de la
médecine qui explore méthodiquement l'être humain à
la recherche d'arguments justifiant la présence ou non d'une pathologie
pouvant être due à un dysfonctionnement organique et/ou
cellulaire. L'importance d'une telle étude confère au biologiste
médical une place d'honneur dans la chaîne sanitaire. En effet, le
biologiste médical s'occupe d'effectuer et d'analyser tous les
prélèvements exécutés sur des patients comme une
prise de sang, un prélèvement de tissu, une biopsie ou encore une
analyse d'urine et de selles. Il doit ensuite les examiner pour rechercher des
traces de virus, de bactéries ou encore de cellules cancéreuses
qui peuvent expliquer les symptômes du patient. Ces actes médicaux
ont été prescrits par le médecin pour l'aider à
rendre son diagnostic et à donner le bon traitement aux patients ou pour
assurer un contrôle pour un malade en rémission ou pour une femme
enceinte par exemple. Il établit un compte-rendu final grâce
à un protocole d'analyse précis. Au Bénin et partout dans
le monde les techniciens de laboratoires sont considérés comme
les yeux du médecin. Il est donc important qu'ils acquièrent de
la rigueur, une bonne habileté manuelle, de la minutie, de l'attention,
mais aussi de solides connaissances en biologie médicales, en
informatique et en électronique afin de pouvoir s'adapter aux
appareillages d'optique, de micro-informatique ou de robotique qui deviennent
de plus en plus fréquents. Ces professionnels des laboratoires doivent
toujours être précis au vu des enjeux qui découlent de ses
résultats. D'où l'importance de se faire rigoureusement former
par des professionnels en la matière.
C'est d'ailleurs, ce qui justifie le choix de notre formation
à l'Institut Supérieur FOPASE, qui s'assure d'apporter de la
qualité à travers ses éminents universitaires et
praticiens mais aussi d'inculquer des valeurs morales quitte à parfaire
tout aspirant au métier de biologiste médical. Pour ainsi
compléter cette formation, une mise en situation professionnelle
à travers les stages s'avère indispensable car elle permet de
s'immerger et d'acquérir les aptitudes de la bonne pratique en
laboratoire d'analyses biomédicales. Le document est structuré en
deux chapitres : le premier chapitre aborde le compte-rendu du stage et le
deuxième chapitre, le compte-rendu de la recherche-action.
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CHAPITRE I : COMPTE RENDU DU STAGE
PREVALENCE DES VAGINITES ET VAGINOSES CHEZ LES FEMMES ADMISES
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PREVALENCE DES VAGINITES ET VAGINOSES CHEZ LES FEMMES ADMISES
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1-1- CADRE DE FORMATION ET DU STAGE
Deux cadres ont servi à notre formation : le cadre
institutionnel et le cadre technique 1-1-1- Cadre institutionnel de la
formation
L'Institut Supérieur de Formation Professionnelle et
d'Appui à la Sécurité (IS-FOPASE) est un
établissement d'enseignement supérieur créé en 2003
(projet FOPASE) par Mr Cossi Roland DOGBLE et devenu IS-FOPASE
(127/MESFP/CAB/DC/SGM/DPP.DESU du 16 Oct. 2006) en 2006. Il est
agréé par les Etats béninois et ivoirien par plusieurs
Arrêtés ministériels et relève du statut des
universités privées. Il est situé à Cotonou, au lot
1076 entre les rues 142B et 143B au bord de l'avenue de l'Ouémé,
non loin du carrefour 16 ampoules, au quartier
Gbèdjromèdé. Il est constitué de plusieurs
départements dont celui des Analyses Biochimiques et Biomédicales
dans lequel nous avions fait notre formation pour la licence professionnelle.
Les différentes adresses (boite postale, électronique,
téléphonique et site internet) sont les suivantes :
· BOÎTE POSTALE: 07 BP 0316;
· E-mail :
Contact@is-fopase.com ;
· Site web:
www.fopase.org ;
· Téléphone : +229 21324724 et +229 21324725,
GSM : 95969210 et 97334160
1-1-2- Présentation du lieu de stage
Le Centre Hospitalier Universitaire de la Mère et de
l'Enfant Lagune (CHU- MEL) est situé au bord du lac Nokoué dans
la zone commerciale non loin du lycée technique Coulibaly. C'est un
centre qui offre de nombreuses prestations sanitaires mais qui s'occupe de
façon spéciale de la santé mère et de l'enfant.
Pour satisfaire ses patients, l'hôpital dispose des services comme : les
urgences pédiatriques, la gynécologie, la néonatologie, la
salle d'accouchement, la salle de dilatation, la réanimation, les soins
intensifs, le laboratoire d'analyses biomédicales, la pharmacie, la
vaccination, la radiologie, la kinésithérapie,
l'oto-rhino-laryngologie (orl), la cardiologie, le pansement.
1-1-2-1- Description et fonctionnement du laboratoire
Le laboratoire est situé à gauche du portail de
l'entrée du personnel, qui fait face au bâtiment appelé
« BATIMAT ». Ce laboratoire fonctionne 24h/24, avec une équipe
de
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permanence (08h à 17h) et une équipe de garde
(17h à 08h). Il est dirigé par un médecin biologiste et
regroupe deux catégories socioprofessionnelles : les aides-soignants et
les techniciens ingénieurs des travaux. Ce laboratoire dispose
également des salles suivantes : l'accueil à l'entrée ; le
secrétariat ; le comptoir ; le secteur de la sérologie ; le
secteur de la biochimie ; le secteur de l'hématologie et de la
parasitologie ; le secteur de la bactériologie ; la salle de garde des
femmes ; la salle de garde des hommes ; le bureau du médecin chef ; le
bureau de la surveillante ; une laverie ; le magasin.
1-1-2-2- Equipements du laboratoire du CHU-MEL
Dans le cadre de fournir des résultats satisfaisants,
le laboratoire du CHU-MEL est équipé de plusieurs appareils et
matériels comme :
1-1-2-2-1- Appareils
Les appareils dont dispose le laboratoires du CHU-MEL sont :
deux automates d'hématologie : un SYSMEX (Kx -21N), un SYSMEX XT4000I,
03 spectrophotomètres de biochimie, deux automates de biochimie le
Mindray BS 120 et le mini Mindray BS 120 , une centrifugeuse à
hématocrite ,trois centrifugeuses à tubes, deux microscopes
électroniques, cinq réfrigérateurs pour la conservation
des réactifs, des échantillons, deux ionographes, un appareil
d'hémostase (CYAN COAG), un autoclave, une étuve, un bain marin,
un mini Vidax, poupinelle, un reader ELISA, une chaine ELISA, un CIFLOW COUNTER
.
1-1-2-2-2- Matériels et outils de travail
Plusieurs outils de travail sont disponibles au laboratoire,
à savoir : les tubes secs et à anticoagulants (EDTA, citrate de
sodium, fluorure de sodium, héparine), pipettes : 10, 20, 100, 200,
1000...etc., les lames et lamelles, les cellules de Malassez, les plaques
d'opaline, les casettes pour HIV, AgHbs, HCV, les bandelettes urinaires, les
tubes à hémolyse, les réactifs (différents selon
chaque type d'examens).
1-1-2-3- Organisation administrative du personnel
spécialisé et de soutien
Le laboratoire du CHU-MEL est dirigé par le Docteur
Simon AZOMBAKIN, chef du service en collaboration avec Dame Diana ANTHONY,
surveillante générale du laboratoire, d'un ensemble de trente-un
(31) techniciens, de six (06) aides-soignants et d'une secrétaire.
Les
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analyses se déroulent en trois phases à savoir
la phase analytique, la phase pré analytique et la phase post
analytique.
1-2- COMPTE RENDU DU STAGE D'OBSERVATION ET D'IMMERSION
Au cours de notre stage nous avons pris contact à
titre d'information avec la plupart des activités qui se mènent
au CHU-MEL comme :
Les prélèvements se font du lundi au Vendredi
de 8h00 à 15h00. On distingue plusieurs types de
prélèvements à savoir : prélèvements
sanguins, veineux, capillaires et les prélèvements
microbiologiques (prélèvement d'urine, prélèvement
vaginal, prélèvement du liquide céphalorachidien etc.).
Tableau I : Tableau récapitulatif des
activités réalisées au laboratoire.
SECTEURS EXAMENS
HEMATOLOGIE-PARASITOLOGIE Goutte
Épaisse-Densité Parasitaire (GE-DP),
Numération
Formule Sanguine (NFS), Taux
d'hémoglobine (Tx Hb) ; Taux d'hématocrite
(Hte).
HEMOSTASE TP, TCK, TS.
BIOCHIMIE Glycémie, Urée
(Azotémie), Acide urique
(Uricémie), Triglycérides,
Créatininémie, Magnésemie, Calcémie, Ionogramme
(Sodium, Potassium, Chlore), Cholestérol Total, Cholestérol HDL,
Bilirubine Totale et Directe, Bandelette Urinaire, Transaminases (GOT-GPT),
Gamma GT, Phosphorémie, Protéines totales, Electrophorèse
de l'hémoglobine (ØHb) etc.
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BACTERIOLOGIE ECBU+ATB, PV+ATB, ECB-Liquide
Céphalo- Rachidien, ECB du Pus, Spermocytogramme +
culture.
SEROLOGIE Sérologie HIV, AgHbs, HVC,
SDW, CRP,
ASLO, TPHA, VDRL, Groupage sanguin-Facteur rhésus
(GsRh), Toxoplasmose-Rubéole, Procalcitonine (PCT), AMH, CD4, charge
virale.
1-3- COMPTE RENDU DU STAGE DE PROFESSIONNALISATION
Du 19 Avril au 09 juin 2023, nous avons eu à effectuer
un stage de fin de formation de trois (03) mois qui s'est déroulé
au laboratoire d'analyses biomédicales du CHU-MEL. Le laboratoire du
CHU-MEL est un laboratoire multidisciplinaire composé de cinq secteurs :
prélèvement, hématologie- parasitologie, sérologie,
bactériologie et la biochimie. Afin de se conformer aux objectifs de
stage fournis par le département Génie Biologie Humaine et aux
exigences du laboratoire du CHU-MEL, nous avons défini un planning de
stage. Ainsi, les travaux effectués dans tous les secteurs se sont
déroulés dans les quatre premières semaines.
Les dernières semaines ont été
consacrées à la recherche dans notre secteur
d'intérêt : la bactériologie.
1-3-1- Le prélèvement
Le secteur prélèvement est situé au
rée de chaussée vers l'entrée principal. Il est
composé du service accueil des patients qui a pour rôle :
écoute, conseils et orientation. Le recueil des renseignements (noms
prénoms, heure d'arrivée et de départ du patient,
numéro de téléphone), la vérification des examens
demandés, la conformité du nom du patient et celui sur le bon
d'examen et l'identification des tubes appropriés pour les
différents examens. Pour les prélèvements des selles et
des urines, les tubes sont remis la veille au patient suivi des instructions
possibles.
1-3-1-1- Matériel de prélèvement
Il faut pour un bon prélèvement : gants, aiguille,
portoir, tampon, tubes, marqueur.
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1-3-1-2- Technique de prélèvement (par la voie
veineuse)
Pour faire le prélèvement, il faut :
-Se laver les mains ;
-Lire le bon d'analyse du patient pour savoir quel tube prendre
;
-Identifier les tubes en y inscrivant nom, prénom du
patient et la date du prélèvement ;
-Préparer psychologiquement le patient ;
-Porter les gants ;
-Préparer le matériel (aiguilles, tampon, tubes,
garrot) ;
-Placer le garrot au-dessus du lieu de ponction ;
-Repérer la veine ;
-Dire au patient de faire le poing
-Nettoyer la zone de ponction avec du coton imbibé
d'alcool (tampon) ;
-Fixer la veine en tendant la peau avec le pouce ;
- Introduire l'aiguille déjà adaptée au
corps vacutainer ou au tube simple, sous un angle
compris entre 30 et 60° avec le biseau vers le haut ;
- Après obtention du volume de sang voulu, détacher
le garrot et dire au patient d'ouvrir
son poing ;
-Déposer un tampon de coton propre puis retirer
délicatement l'aiguille de la veine ;
-Homogénéiser le contenu du tube s'il contient
d'anticoagulant ;
-Jeter l'aiguille, enlever les gants et les jeter dans les
poubelles adéquates ;
-Demander au patient d'appuyer la zone piquée
jusqu'à l'arrêt du saignement et lui
demander de jeter le coton dans la poubelle
réservée ;
-Faire un lavage simple des mains.
1-3-2- Section de la sérologie : Dosage de la
Protéine C Réactive (CRP)
La protéine C Réactive (CRP) : elle permet
d'infirmer ou de confirmer une éventuelle inflammation ou une infection.
Elle est réalisée sur le sérum.
1-3-2-1- Test qualitatif
Le test qualitatif consiste Pipeter 50ul du sérum + 50ul
du réactif sur le premier cercle de la plaque et mélanger ensuite
chalouper pendant deux minutes, s'il y a absence
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d'agglutination, le test est négatif et on note dans
le cahier de paillasse. S'il y a présence d'agglutination, on
procède au titrage.
1-3-2-2- Test quantitatif
Le test quantitatif consiste à disposer 50ul d'eau
physiologique sur chaque cercle ; ajouter 50ul du sérum à l'eau
physiologique sur chaque cercle puis mélanger, la dilution est de 1/2 ;
prélever 50ul de ce mélange puis transférer dans le second
cercle, bien mélanger la dilution est au 1/4 ; prélever 50ul du
second puis transférer au troisième, on a la dilution au 1/8 au
troisième, on procède ainsi jusqu'au dernier cercle ; on ajoute
50ul du réactif sur chacune des dilutions ainsi faites.
Ainsi, on obtient le titre positif en multipliant l'inverse de
la dernière dilution positive par 6 mg/l. Après la manipulation,
on inscrit les résultats dans le cahier de paillasse, on range les
réactifs dans le réfrigérateur et on nettoie la
paillasse.
1-3-3- Section d'Hématologie-Parasitologie
1-3-3-1- Parasitologie
Au nombre des analyses faites dans cette section nous mettons
plus l'accent sur la technique de réalisation de la goutte
épaisse - densité parasitaire (GE-DP) et la numération des
globules blancs. Nous avons eu à faire 1 semaine dans ce secteur. Elle
(GE-DP) est utilisée dans le diagnostic du paludisme. Le but est de
rechercher la présence ou non d'éventuelles plasmodies dans le
sang du sujet. Le prélèvement peut être capillaire ou sur
tube EDTA. La technique de réalisation du frottis sanguin et de la
goutte-épaisse se présente comme suit : > Ne recueillir que
deux microgouttes de sang (capillaire ou veineux) à
l'extrémité de la lame ;
> Etaler le sang prélevé avec un coin de la
lame rodée ou d'une lamelle ;
> Tenir la lame d'une main entre le pouce et l'index, puis
poser le bord de la lame rodée ou la lamelle juste en avant de la
deuxième goutte de sang ;
> Faire glisser la lame rodée ou la lamelle
jusqu'à ce qu'elle touche la goutte de sang ;
> Laisser le sang se répartir tout au long de la
lame rodée ou de la lamelle sans pour autant atteindre les
extrémités ;
> Glisser la lame rodée ou la lamelle jusqu'au bout
de la lame d'étalement d'un mouvement doux et régulier ;
> Le sang de malades atteints d'anémie doit être
étalé plus rapidement ;
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> Vérifier si l'étalement est bien fait (Il
ne doit pas présenter de lignes transversales ou horizontales, il doit
avoir une extrémité arrondie et régulière ou
striée, il ne doit pas être trop long ni trop épais, il
doit être étalé uniformément) ;
> Laisser sécher à l'air à l'abri des
mouches ;
> Inscrire sur la lame le nom ou le numéro du
malade ; écrire au crayon gras sur la partie épaisse de
l'étalement qui n'est pas utilisée pour l'examen.
|
Frottis sanguin
Goutte épaisse
|
|
Figure 1 : Frottis sanguin et la Goutte Epaisse
Technique
· Technique de coloration
> Fixer les frottis au Méthanol à 70%
> Laisser sécher la goutte
> L'immerger dans la solution de GEIMSA
préparée au 1/10
> Attendre 10min
> Sortir la lame et l'immerger dans un récipient d'eau
de robinet pour rincer les lames
> Aligner les lames sur le râtelier et laisser
sécher les lames
> Faire la lecture au microscope à l'objectif X40
d'abord puis ensuite au × 100.
· Interprétation des
résultats
Après lecture de la lame au microscope, on peut avoir
comme résultat l'absence de trophozoïtes comme la présence.
Dans ce cas, il faut déterminer la densité parasitaire
notée
DP = Nombre de parasites x 6000 / Nombre de globules
blanc comptés
NB : Comptés 200 leuco au moins. Le
résultat trouvé s'exprime en Parasites/uL
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1-3-3-2- Hématologie : Dosage du taux
d'hémoglobine
· Principe
Le sang est dilué dans le réactif de Drabkin,
qui hémolyse les hématies et libère l'hémoglobine.
Sous l'action du ferricyanure de potassium et du cyanure de potassium,
l'hémoglobine est transformée en méthémoglobine
puis en cyan méthémoglobine, complexe stable dont la
densité optique lue à 540 nm est proportionnelle à la
concentration de l'hémoglobine dans l'échantillon de sang.
· Technique
Prélever 5ml de Drabkin dans un tube à
hémolyse bien propre ; à l'aide d'une micropipette,
prélever soigneusement 20ul de sang total sur EDTA préalablement
homogénéisé ensuite bien essuyer l'extérieur de la
pipette ; introduire le sang dans le réactif (au fond du tube) ;
homogénéiser et laisser reposer pendant 10 min et en fin faire la
lecture au spectrophotomètre à la longueur d'onde 540nm.
· Valeurs normales
Homme : 14 à 18 g/dl ; Femme : 12 à 16 g/dl ;
Enfant : 12 à 14 g/dl ; Nouveau- né : 14 à
27 g/dl.
1-3-4- Section de la biochimie : Dosage de la
glycémie
· Principe
Méthode de Trinder : Le glucose est
oxydé par le glucose oxydase (GOD) en acide gluconique et H202 qui
réagit en présence de peroxydase (POD) avec le
chloro-4-phénol et le 4-Aminoantipyrine (PAP) pour former une
quinonéimine rouge. L'absorbance du complexe coloré,
proportionnel à la concentration en glucose dans le spécimen est
mesurée à 546 nm.
· Technique
La technique consiste à disposer trois tubes dans un
portoir en les étiquetant dans cet ordre : Blanc réactif,
Étalon, Échantillon ; pipeter 1000ìl du réactif de
la glycémie dans chacun des trois tubes ; ajouter respectivement
10ìl d'eau distillée, de l'étalon de la glycémie et
du sérum
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de l'échantillon du patient dans chaque tube ; attendre
10 minutes de temps d'incubation puis faire la lecture sur le
spectrophotomètre à 546 nm.
Valeurs normales : 0,7-1,1 g/l.
· Interprétation
Glycémie < 0,7g/l Hypoglycémie Glycémie
>1,1g/l Hyperglycémie 1-3-5- Section de la
bactériologie
Nous avons eu à faire une semaine dans ce secteur. C'est
le secteur qui s'occupe de l'isolement de l'identification et de
l'antibiothérapie contenu dans les liquides biologiques.
Au labo du CHU-MEL se réalisent ECBU+ATB, ECB du LCR,
prélèvement cervico vaginal, Spermocytogramme et spermoculture,
ECB+ATB du pus.
1-3-5-1- ECBU
Principe : L'Examen
Cytobactériologique des Urines est une analyse de diagnostic d'une
infection urinaire, de toute autre maladie des voies urinaires ou de
contrôle après traitement. Pour ce faire, il faut recueillir les
1ères urines au milieu du jet dans un pot stérile après
avoir fait la toilette.
Réalisation : Cet examen est
subdivisé en 3 étapes à savoir l'examen macroscopique,
microscopique et la culture.
? Examen macroscopique : permet d'observer les aspects
de l'urine soit
- La couleur : jaune Claire, citrin, pile,
foncé - La turbidité : trouble, peu trouble.
? Examen microscopique :
· Etat frais
-Monter entre lame et lamelle une goutte d'urine totale;
-Laisser pendant 1 minute;
- Observation à l'objectif x40 la présence ou non
des cellules épithéliales; -Leucocytes des cristaux (d'oxalate de
calcium.), etc.
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· Etat coloré au Gram (Annexe 1) ?
La Culture
? Mode opératoire :
- Réunir le matériel :
- Identifier les milieux de culture à savoir, MH, Cled,
Chapman GSF, EMB ;
- Homogénéiser l'urine ;
- Flamber la pipette passette à la flamme du bec bunsen
;
- Prélever et déposer une goutte d'urine sur les
milieux à ensemencer à tour de rôle en
faisant des stries serrées, moins serrées et
lâchées ; Incuber à l'étude pendant 24h ;
- Faire la lecture 24h après en notant la pousse ou non
de colonies de bactéries
ensemencés sur les différents milieux
NB : S'il y a des colonies qui ont poussé, faire
l'identification avec la galerie de LEMINOR et passer à l'antibiogramme
(ATB).
1-3-5-2- ATB
- Préparer la suspension bactérienne en
prélevant 5ml d'eau physiologique à laquelle on
ajoute une moitié de la colonie de bactéries (Marc
Faland 0, 5).
- Homogénéiser le mélange puis laisser
reposer pendant 15min.
- Prendre le milieu MH, l'identifier puis à l'aide d'un
écouvillon faire l'ensemencement
avec la suspension bactérienne préalablement
préparée.
- Laisser pendant 15min et ensuite poser les disques
d'antibiotiques.
- Attendre 15min et incuber le milieu à l'étuve
pendant 24h à température ambiante.
- Faire la lecture en mesurant les zones d'inhibition. -Faire la
validation biologique et
rendre le résultat.
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CHAPITRE II : COMPTE RENDU DE LA RECHERCHE
ACTION
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2-1- PROBLEMATIQUE
Les vaginites et vaginoses sont des affections courantes qui
touchent de nombreuses femmes à différents moments de leur vie.
La prévalence de ces infections génitales est un sujet
d'intérêt majeur dans le domaine de la santé reproductive.
L'examen cytobactériologique des prélèvements de
sécrétions cervico-vaginales est une procédure
diagnostique utilisée pour évaluer la présence
éventuelle de cellules anormales et de micro-organismes
pathogènes telles que les bactéries, les levures, etc. Comprendre
la prévalence de ces affections et les facteurs qui y sont
associés est essentiel pour développer des stratégies de
prévention et de gestion efficaces. Cependant, pour mieux cerner ce
problème de santé publique chez les femmes, il est important de
se pencher sur l'étiologie de ces affections et d'identifier les
facteurs de risques qui y sont associés. Quelles sont les principales
causes identifiées de ces affections ?
C'est cette problématique qui sera abordée lors
de notre stage à travers le thème intitulé «
Prévalence des vaginites et vaginoses chez les femmes admises au
Centre Hospitalier Universitaire de la Mère et l'Enfant-Lagune (CHU-MEL)
». L'objectif général de ce travail est de
déterminer la prévalence des vaginites et vaginoses des femmes
admises au CHU-MEL entre janvier 2021 et mars 2023 afin de contribuer au
diagnostic du profil cytobactériologique des prélèvements
des secrétions cervico vaginales pour raisons de recherches
d'étiologie d'infections génitales entre 2021 et 2023.
De façon spécifique, il s'est agi de :
y' Rechercher à partir des examens cytologique et
bactériologique l'étiologie des vaginites et des vaginoses ;
y' Évaluer la flore vaginale des femmes par le score de
Nugent.
y' Etablir la relation entre la flore vaginale, les germes
isolés, l'état physiologique des femmes et les motifs de
consultation.
Le présent document a été
rédigé en deux parties. La première partie aborde le
déroulement de notre stage au laboratoire du Centre Hospitalier
Universitaire de la Mère et de l'Enfant-Lagune (CHU-MEL) et la
deuxième partie quant à elle présente les résultats
de la problématique identifiée.
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PREVALENCE DES VAGINITES ET VAGINOSES CHEZ LES FEMMES ADMISES
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2-2- SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
2-2-1- Généralités
2-2-1-1- Définition de quelques concepts 2-2-1-1-1-
Vaginite
Un processus inflammatoire localisé au niveau de la
cavité vaginale, peut être consécutif à la
présence d'un ou de plusieurs agents infectieux associés :
bactéries, parasites, virus. Ce processus peut être
localisé à la muqueuse vaginale seule, on parle alors de vaginite
simple ou au contraire s'étendre aux muqueuses voisines et il s'agira
dans ce cas de vulvo-vaginite voire d'inflammation cervico-vaginale [1].
2-2-1-1-2- Vaginose
La vaginose bactérienne est une dysbiose se traduisant
par un déséquilibre de la flore vaginale à la faveur d'un
surcroît de micro-organismes pathogènes : G. vaginalis,
Mobiluncus, Prevotella, Porphyromonas, Fusobacterium, Atopobium, cocci
à Gram positif anaérobies et une déplétion de la
flore lactobacillaire protectrice [2]. Ces bactéries pathogènes
peuvent être retrouvées en faibles quantités dans la flore
vaginale à l'état normal, en tant que commensales et en l'absence
d'infection.
2-2-1-2- Anatomie et physiologie de l'appareil génital
féminin
L'appareil génital féminin est constitué
de deux types d'organes : les organes génitaux internes, situés
à l'intérieur de la cavité pelvienne et les organes
génitaux externes. Les organes génitaux internes sont
représentés par les ovaires et les voies génitales qui
comprennent l'utérus, les trompes de Fallope et le vagin [3]. Les
organes génitaux externes sont représentés par la vulve
(Figure 2).
Le tractus génital est ainsi constitué par une
succession de cavités qui communiquent avec l'extérieur via la
fente vulvaire. Cette structure permet l'évacuation des menstruations et
le passage du foetus à l'accouchement. Elle permet également les
rapports sexuels mais aussi l'entrée de microorganismes potentiellement
pathogènes.
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Figure 2 : Les organes de reproduction dans
le pelvis
La paroi du vagin est composée de trois couches :
l'adventice, la musculeuse et la muqueuse. La muqueuse est lubrifiée par
les glandes vestibulaires ou glandes de Bartholin. Sous l'influence des
oestrogènes, les cellules épithéliales libèrent de
grandes quantités de glycogène, qui est ensuite transformé
en acide lactique par les bactéries résidentes du vagin au cours
d'un métabolisme anaérobie [3]. Ce mécanisme est largement
responsable de l'acidité présente au sein du vagin. En effet, le
pH vaginal est normalement acide, entre 3,8 et 4,5 [4]. Cette acidité
empêche ainsi les agents pathogènes de se développer dans
la cavité vaginale et protège donc le vagin contre les
infections.
Le pH vaginal varie considérablement au cours de la
vie d'une femme : de 7 chez les jeunes filles, à 3,8-4,4 chez les femmes
en âge de procréer, à 6,5-7 chez les femmes
ménopausées sans traitement hormonal substitutif, et à
4,5-5 chez les femmes ménopausées sous hormonothérapie. Un
pH de 3,8 à 4,4 est considéré comme équivalent
à un vagin sain [5]. En effet, l'eubiose vaginale est
caractérisée par un microbiote bénéfique à
base de lactobacilles qui acidifient le vagin en produisant de l'acide
lactique. En revanche, la dysbiose vaginale (par exemple, la vaginose
bactérienne), caractérisée par une prolifération de
plusieurs anaérobies, présente une forte baisse de l'acide
lactique d'où une augmentation du pH [6]. Les variations du pH vaginal
peuvent entraîner un déséquilibre de la flore microbienne
et donc l'apparition d'infections vaginales telles que la vaginose
bactérienne et les vaginites à Trichomonas vaginalis
où le pH est généralement supérieur ou
égal à 4,5. Inversement lors de mycoses à Candida
albicans, le pH devient inférieur à 3,8 donc très
acide [7].
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2-2-2- Les pathologies des voies vaginales
basses
2-2-1-1- La vaginose bactérienne
2-2-2-1-1- Epidémiologie
La vaginose bactérienne n'est pas
considérée comme une IST mais les rapports sexuels, par l'action
mécanique et le contact du sperme (qui a un pH très alcalin,
autour de 8) avec la muqueuse vaginale, sont considérés comme des
facteurs très aggravants. Le déséquilibre de la flore
vaginale aboutit à une disparition quasi complète des
lactobacilles au profit d'une flore anaérobie [8]. La
prolifération de cette flore anaérobie est polymorphe même
si Gardnerella vaginalis est très fréquemment
retrouvée. La vaginose peut être asymptomatique et
n'entraîner aucune gêne. S'ils existent, les principaux
symptômes sont des leucorrhées grisâtres malodorantes.
2-2-2-1-2- Physiopathologie
Une des conséquences de ce déséquilibre
micro-écologique est la diminution des lactobacilles producteurs de
H2O2. Eschenbach et al. ont trouvé des lactobacilles
producteurs de H2O2 (exemple : L. crispatus) chez 96 % des femmes
saines et chez seulement 6 % des femmes présentant une vaginose
bactérienne. Lactobacillus iners, à l'inverse des autres
lactobacilles est toujours présent au cours des vaginoses
bactériennes. Plusieurs hypothèses ont été
émises à ce sujet : il peut être le marqueur d'un
changement de la flore, voire même, il peut être
corrélé à l'apparition des bactéries
associées à la vaginose. Ou encore, la persistance et la survie
de L. iners seraient dus à sa capacité d'adaptation face
au nouvel environnement (pH augmenté) par rapport aux autres
lactobacilles [9].
Tableau II : Prévalence des
principales bactéries présentes dans la flore normale et au cours
de la vaginose bactérienne
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La flore lactobacillaire dans la vaginose bactérienne
est donc remplacée quantitativement et qualitativement par une flore
majoritairement anaérobie dont G. vaginalis, présente
dans environ 90% des cas (Tableau II), serait la bactérie la plus
virulente. En effet, à elle seule, elle est à la fois capable
d'adhérer aux cellules de l'épithélium vaginal, de former
un biofilm et de posséder une forte activité cytotoxique. Au
cours de la grossesse, G. vaginalis est susceptible d'entraîner
des complications obstétricales graves telles que : accouchement
prématuré, rupture prématurée des membranes,
chorioamniotite. Le second agent pathogène associé à la
vaginose bactérienne est Atopobium vaginae, bactérie
aéro-anaérobie facultative. G. vaginalis et A.
vaginae sont fréquemment résistantes au traitement classique
de la vaginose, notamment le métronidazole, et peuvent donc être
incriminées en cas d'échec et de récidive [10].
Au cours de la vaginose, d'autres micro-organismes
pathogènes sont présents notamment les bactéries
anaérobies à Gram négatif dont les bacilles appartenant
aux genres Bacteroides, Fusobacterium, Prevotella et Porphyromonas
ainsi que des cocci à Gram négatif du genre Veillonella.
Les bactéries du genre Mobiluncus font également
partie des bactéries anaérobies mais elles sont inconstamment
présentes et retrouvées en moyenne dans 50 % des cas [10]. Leur
mise en évidence ne peut donc être un moyen spécifique de
diagnostic de la vaginose.
2-2-2-2- Les vaginites
2-2-2-2-1- Epidémiologie/ Physiopathologie
Les vaginites peuvent être primaires ou secondaires.
Dans la vaginite primaire, l'agent pathogène est, dans la
majorité des cas, d'origine exogène. Son implantation et son
développement dans la cavité vaginale nécessitent des
conditions très particulières, qui peuvent varier selon l'agent
en cause et provoquent en règle générale une
réaction inflammatoire [11]. Elle se traduit par un écoulement
purulent (leucorrhée) où l'on mettra en évidence le «
pathogène » responsable. Il s'agit le plus souvent de
Trichomonas vaginalis ou de Candida albicans qui sont en
cause mais bien d'autres micro-organismes, même de commensaux habituels
peuvent, dans certains circonstances (cofacteurs), entraîner le
même type de pathologie [5].
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La vaginite secondaire est plutôt la conséquence
d'une infection urétrale ou cervicale due le plus souvent à un
pathogène sexuellement transmissible (Neisseria gonorrhoeae,
Chlamydia trachomatis, mycoplasmes uro-génitaux).
De même, les viroses génitales (Herpès
virus, Papillomavirus, Parvovirus...) peuvent se compliquer souvent de
vaginites parfois très intenses.
2-2-2-2-2- Les vaginites bactériennes
Les vaginites bactériennes qui sont dues à des
bactéries généralement d'origine exogène, mais
parfois liées à la flore locale, se manifestent cliniquement par
des brûlures vulvo-vaginales accompagnées de leucorrhées
jaune verdâtre plus ou moins purulentes. L'état inflammatoire
local confirme l'infection [4].
Streptocoque B, Staphylocoques, Escherichia coli,
Proteus mirabilis ou autres Entérobactéries,
représentent la majorité des germes incriminés. En effet,
dans certaines circonstances, des bactéries commensales du tube digestif
peuvent exceptionnellement adhérer aux cellules vaginales et provoquer
des vaginites. Il s'agit rarement de vulvo-vaginites mais elles sont
caractérisées par la présence d'un écoulement
contenant de nombreux polynucléaires (photo 1).
Elles sont rares pendant la grossesse et peuvent entrainer
des infections urinaires récidivantes, des avortements, la
mortalité, la conjonctivite (Listeria monocytegenes), des
méningo-encéphalites et des septicémies [4].
Photo 1 : Vaginite à bactéries
Gram négatif. [4] 2-2-2-2-3- Les vaginites parasitaires
Trichomonas vaginalis est un protozoaire
flagellé, mobile, extracellulaire, anaérobie. Un parasite
strictement humain. Le développement de Trichomonas vaginalis
est encouragé par le déséquilibre en
oestrogènes qui favorise l'atrophie épithéliale vaginale,
le développement d'un milieu alcalin et la disparition de la flore de
Döderlein. Il est fréquemment associé aux vaginoses
bactériennes [12]. L'infection à Trichomonas vaginalis,
qui est une IST, se caractérise également par des
leucorrhées
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abondantes, verdâtres. Un prélèvement
vaginal met en évidence à l'examen direct le parasite, en
déposant une goutte de sécrétion entre lame et lamelle
[13].
2-2-2-2-4- Les vaginites mycosiques
La candidose vaginale est une mycose superficielle due au
genre Candida. Cette espèce est une levure. L'agent
pathogène de la vulvo-vaginite candidosique dans 90% des cas est
Candida albicans, saprophyte exclusif des muqueuses digestives et
espèce commensale de la flore vaginale qui devient pathogène au
cours d'une prolifération importante favorisée par
l'acidification du milieu vaginal. Elle est très fréquente en
gynécologie infectieuse, elle occupe le second rang après la
vaginose bactérienne : 75% des femmes présenteront au moins un
épisode de candidose vaginale dans leur vie, 45% des femmes auront un
épisode dans les douze derniers mois et près de 10% des patientes
souffrent de candidoses récidivantes avec minimum quatre épisodes
dans les douze derniers mois. La récurrence d'un épisode
symptomatique peut survenir 20 jours à trois mois après la fin du
traitement chez 50 % des femmes [12].
2-2-3- Diagnostic des pathologies des voies vaginales
basses
2-2-3-1- Diagnostic clinique
Environ 50 % des femmes porteuses de bactériose
vaginale n'ont aucune manifestation clinique qui puisse attirer l'attention.
Parmi les formes symptomatiques, ce qui attire en priorité l'attention
est une leucorrhée abondante, laissant des traces dans les
sous-vêtements (photo 2) [6].
Photo 2 : Leucorrhées abondantes de la
vaginose bactérienne. [14]
La couleur peut varier de blanchâtre, à blanc
grisâtre. Les sécrétions s'écoulent franchement par
l'orifice vaginal vers le scrotum. Elles sont homogènes, aqueuses ou
mucoaqueuses, contrairement aux sécrétions normales qui sont
floculeuses et compactes. Le deuxième signe qui attire l'attention est
l'odeur fétide inhabituelle, qui amène la patiente à
consulter [14].
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La présence de T. vaginalis dans la
cavité vaginale s'accompagne souvent, particulièrement chez les
femmes symptomatiques, d'une forte réaction inflammatoire.
Les trois signes cliniques principaux présents au
cours d'une vulvo-vaginite candidosique sont : un prurit quasi constant,
à prédominance vespérale et nocturne, pouvant
entraîner des lésions de grattage associé à des
brûlures vaginales et vulvaires très fréquentes et
exacerbées par les mictions et les rapports sexuels, des
leucorrhées vaginales blanchâtres, permanentes ou
prémenstruelles, plus ou moins abondantes, grumeleuses, épaisses,
adhérentes à la muqueuse vaginale et inodores et enfin une
inflammation de la vulve plus ou moins marquée avec parfois
présence d'un oedème important [12].
2-2-3-2- Diagnostic biologique
2-2-3-2-1- Vaginose bactérienne
Les tests biologiques permettent d'établir le
diagnostic étiologique précis d'une infection génitale et
d'adapter le traitement. Le diagnostic repose sur l'examen
cytobactériologique des sécrétions cervico-vaginal, par
écouvillonnage ou par brossage.
Les critères diagnostics cliniques publiés par
Amsel recommandent l'établissement d'un diagnostic de VB lorsque trois
des quatre facteurs suivants sont présents : écoulement vaginal
adhérent et homogène ; pH vaginal supérieur à 4,5 ;
détection de cellules indicatrices et/ou odeur d'amine à la suite
de l'ajout d'hydroxyde de potassium. La sensibilité de ce dernier serait
de 94 % selon Brand. Le diagnostic de la VB peut aussi se faire grâce
à la coloration de Gram des sécrétions vaginales [15].
Le système le plus couramment utilisé est connu
sous le nom de score de Nugent. L'obtention d'un score de 7 ou plus permet
l'établissement d'un diagnostic de VB. Un score se situant entre 4 et 6
est considéré comme intermédiaire, tandis qu'un score se
situant entre 0 et 3 est considéré comme normal.
Une goutte de sécrétion étalée
sur lame séchée, fixée et colorée par la
méthode de Gram, montre une affinité tinctoriale mal
définie, tantôt Gram positif, tantôt Gram négatif ;
les deux aspects coexistent la plupart du temps. Il est intéressant de
noter le pourcentage des cellules littéralement criblées de
bactéries, appelées « Clue-Cells » que nous
désignons par cellules indicatrices (photo 3) bien que la notion de
quantité n'ait pas une traduction particulière [4].
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Photo 3 : " Clue-cell " identique
à Bacilles Gram négatif. [4]
2-2-3-2-2- Vaginite à T. vaginalis
L'un des tests diagnostiques suivants sur les
sécrétions vaginales peut être effectué :
· Test d'amplification des acides nucléiques
· pH vaginal et microscopie à montage humide
· Test immuno-chromatographique sur bandelette
Les tests d'amplification des acides nucléiques sont
plus sensibles que l'examen microscopique ou la culture pour le diagnostic de
la trichomonase chez la femme. Des bandelettes immunochromatographiques sont
également disponibles pour les tests au lit du patient chez la femme. La
cytologie cervicale (Pap test) n'est pas utilisée pour tester la
trichomonase, mais l'infection est parfois détectée fortuitement
[3].
L'examen microscopique permet d'évaluer
simultanément la trichomonase et la vaginose bactérienne, car
elles provoquent des symptômes similaires et/ou peuvent coexister. La
première lame est examinée au microscope en montage humide en
solution physiologique dès que possible afin de détecter les
trichomonas, qui peuvent devenir immobiles et deviennent plus difficiles
à reconnaître quelques minutes après la préparation
de la lame. (Les trichomonas sont des microorganismes piriformes et
flagellés, souvent mobiles et mesurent environ 7 à 10
micromètres, la taille moyenne des globules blancs, mais atteignent
parfois la taille de 25 micromètres.) En cas de trichomonase, de
nombreux polynucléaires neutrophiles sont également
présents. La trichomonase est également couramment
diagnostiquée en observant le microorganisme lors d'un (Pap) test de
Papanicolaou [13].
Comme pour le diagnostic de toutes les infections sexuellement
transmissibles, le patient qui présente une trichomonase doit subir des
tests complémentaires destinés à éliminer d'autres
infections sexuellement transmissibles fréquentes, telles que la
blennorragie et l'infection à chlamydia.
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2-2-3-2-3- Vaginite à C. albicans
L'examen direct permet une orientation rapide du diagnostic
(Illustration 2).
L'examen microscopique révèle des cellules
rondes ou ovoïdes, de 2 à 5 micromètres de diamètre,
de bourgeonnement polaire correspondant aux levures et la présence de
pseudo mycélium (espèces non-albicans) ou de
mycélium (espèce albicans). La présence de
filaments oriente vers les espèces capables d'en produire (C.
albicans) et élimine ainsi C. glabrata, incapable de
filamenter. Les levures sont également visibles sur des frottis
colorés au Gram (les levures sont à Gram positif) [15].
Illustration 2 : Levures et mycélium
observés par examen direct d'un prélèvement vaginal.
[15]
Ensemencement sur milieu de Sabouraud (Illustration 3), une
culture en 24 à 48 heures et une identification rapide de C.
albicans avec filamentation et coloration sur milieu de culture
chromogène va permettre la détection spécifique de C.
albicans. Les levures du genre Candida croissent sur de nombreux
milieux. L'inhibition de la pousse des bactéries est nécessaire
pour individualiser les levures. Les cultures sont donc réalisées
sur milieu de Sabouraud additionné de chloramphénicol ou de
gentamicine. Les colonies de levures sont blanc crème. Les champignons
de type Candida poussent à 37 °C en 48 heures environ
[15].
Illustration 3 : Culture de C. albicans sur
milieu de Sabouraud. [15]
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2-2-3-3- Diagnostic différentiel
En raison du nombre important de pathologies vaginales
présentant des leucorrhées, des symptômes de prurit ou
d'inflammation, il est important d'éliminer les autres pathologies
éventuelles et ce, afin de mettre en route le bon traitement (Tableau
III).
La trichomonase est causée par un protozoaire
flagellé parasite anaérobie qui adhère aux cellules
épithéliales de l'appareil uro-génital : T.
vaginalis. C'est une infection sexuellement transmissible.
Tableau III : Diagnostic différentiel des
principales vaginites. [13]
|
Vaginite à C. albicans
|
Vaginose bactérienne
|
Vaginite à T. vaginalis
|
Leucorrhées
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
Couleur
|
Blanchâtres
|
Grisâtres
|
Verdâtres
|
Aspect
|
Lait caillé
|
Homogène, fluide
|
Mousseux
|
Adhérence
|
Oui
|
Non
|
Non
|
Odeur
|
Inodore
|
++
|
+++
|
Signes inflammatoires
|
+++
|
Non
|
++
|
pH
|
<3,8
|
>4,5
|
>4,5
|
Score de Nugent
|
1 à 4
|
7 à 10
|
6 à 8
|
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MATERIELS ET METHODES
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2-3- MATERIELS ET METHODES
2-3-1- Matériels
2-3-1-1- Matériels techniques et consommables
Le matériel technique est composé de :
incubateur, bunsen, réfrigérateur, hotte a flux laminaire, table
gynécologique, spéculum stérile, torche.
Comme consommables et réactifs, nous avons : eau
physiologique stérile de 9g de NaCl/L, mercryl ou savon liquide, cotons
stériles, papier pH, solution de potasse, milieu de culture (EMB,
Chapman TSA, Sabouraud, GC+polyvitex, gelose au sang frais (GSF+ANC)),
écouvillons stériles, lames et lamelles.
2-3-1-2- Matériels de collecte
Les données ont été collectées
essentiellement à partir des registres des années 2021, 2022 et
2023 des examens de sécrétions cervico-vaginales. Les variables
ont été exprimés en effectifs et pourcentages.
2-3-2- Méthodes
2-3-1-1- Type, lieu et période d'étude
Il s'agit d'une étude rétrospective analytique,
portant sur une période de vingt-sept (27) mois,
du 03 janvier 2021 au 22 mars 2023. Elle s'est
déroulée du 19 Avril au 09 juin 2023 au service
de Bactériologie du CHU-MEL.
2-3-1-2- Population d'étude
La population d'étude est constituée de 395
femmes.
2-3-1-3- Phase technique
2-3-2-3-1- Phase pré analytique
Cette section de la phase pré-analytique regroupe
toutes les conditions à mettre en oeuvre avant la manipulation des
différents examens de notre étude. Elle consiste à :
- Ajouter 2ml d'eau physiologique dans les étuis de
prélèvement ;
- Allonger la patiente sur le dos de préférence
sur la table gynécologique les genoux fléchis en écartant
les cuisses.
- Nettoyer la vulve avec un tampon stérile et
imbibé du mercryl.
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- Mettre en place le speculum verticalement et en position
fermée dans le vagin. Lorsqu'il est introduit aux 3/4, le retourner
délicatement afin de le mettre en position horizontale avant de
cramper.
- Disposer de deux écouvillons stériles, un pour
l'exocol et le second pour l'endocol.
- Replacer les écouvillons dans leur étui sans
toucher l'ouverture à la fin du prélèvement.
- Retirer le spéculum en commençant par le
décamper doucement, puis en le retirant tout en effectuant 1/4 de tour
pour le remettre en position verticale.
2-3-2-3-2- Phase analytique
? Première journée
Elle a été consacrée à l'examen
macroscopique, l'examen microscopique et la culture.
a- Examen macroscopique
L'examen macroscopique a permis d'apprécier l'aspect,
l'odeur, la couleur et le pH des leucorrhées.
b- Examen microscopique Il comprend l'état frais et
l'état coloré.
? Etat frais
Chacun des écouvillons a été
imprimé dans un tube à essai contenant 2ml d'eau physiologique
stérile. Une goutte de la suspension obtenue a été
déposée sur une lame, puis recouverte d'une lamelle.
L'observation a été réalisée au microscope à
l'objectif x40. L'examen à l'état frais a permis
d'apprécier les éléments figurés notamment les
leucocytes et de rechercher la présence de parasites
éventuels.
? Etat coloré au Gram
A partir de la suspension précédente, un frottis
a été réalisé et coloré par la
méthode de GRAM (Annexe 1). L'observation a été faite au
microscope à l'objectif à immersion. L'état coloré
a permis d'apprécier la flore vaginale par l'utilisation du Score de
Nugent (Annexe 2).
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c- Culture
Les milieux de culture ensemencés ont été
choisis en tenant compte des résultats obtenus à l'examen
microscopique après coloration de Gram. Ces milieux de culture (Annexe
3) ont été incubés à 37°C pendant 24
heures.
? Deuxième journée
Elle a été consacrée à la lecture des
milieux ensemencés, à l'examen de contrôle et à
l'identification.
a- Examen de contrôle
Après lecture des milieux de culture ensemencés,
un Gram de contrôle a été réalisé sur les
colonies.
b- Identification
L'identification des bactéries a été faite
en utilisant la galerie rapide.
La galerie est composée de :
· Gélose Kligler-Hajna ;
· Milieu Urée-Indole ;
· Gélose au citrate de Simmons ;
· Gélose Mannitol-Mobilité et
· Eau peptonnée exempte d'indole. La galerie est
incubée pendant 24h à 37°C.
? Troisième journée
Après lecture de la galerie, une série de tests
biochimiques notamment la recherche de la catalase, la recherche de la
staphylocoagulase libre, la recherche de l'oxydase et l'antibiogramme ont
été réalisés.
a- Recherche de la catalase
? Technique
- Déposer une goutte d'eau oxygénée sur une
lame à l'aide d'une pipette pasteur stérile.
- Prélever avec une anse de platine une colonie du germe
et l'émulsionner dans la goutte d'eau oxygénée.
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Le résultat positif se traduit par une effervescence.
b- Recherche de la staphylocoagulase libre
? Technique
- 0,25mL de plasma de lapin reconstitué dans un tube
à hémolyse.
- Ajouter 0,25mL d'une suspension bactérienne de 24h.
- Homogénéiser le mélange.
- Incuber le tube à l'étuve à 37°C.
La réaction positive se traduite par l'apparition d'un
coagulum.
c- Recherche de l'oxydase ? Technique
- Déposer deux gouttes du réactif d'oxydase sur
du papier buvard placé sur une lame stérile.
- Prélever une colonie et l'étaler sur le papier
buvard avec une pipette pasteur stérile.
L'apparition d'une coloration violacée signe la
présence d'une oxydase.
d- Réalisation de l'antibiogramme
Des disques de papier buvard imprégnés des
différents antibiotiques à tester ont été
déposés à la surface d'une plaque de gélose,
préalablement ensemencée avec le germe à étudier.
Ceci permet de rechercher le profil de résistance des souches
vis-à-vis des antibiotiques.
? Technique
La méthode de l'antibiogramme par écouvillonnage
est la technique utilisée pour notre étude. ? Préparation
de la suspension bactérienne
- Prélever 3 à 5 colonies de l'espèce
bactérienne en culture pure et l'ensemencer dans 5mL d'eau
physiologique.
- Incuber pendant quelques minutes à 37°C.
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? Ensemencement de la boîte
- Étaler en stries à l'aide d'un écouvillon
stérile la suspension bactérienne sur la surface de la
gélose Muller Hinton.
- Laisser sécher 5 minutes, puis poser les disques.
? Pose des disques et incubation
- Déposer les disques d'antibiogramme à plat
sans glissement en les appuyant légèrement sur la surface de la
gélose. Une distance minimale de 15 mm doit séparer un disque
périphérique du bord de la boîte et deux disques doivent
être éloignés au minimum de 30 mm de sorte que les zones
d'inhibition ne se chevauchent.
- Laisser les disques s'imprégner pendant 15
minutes.
- Incuber à 37°C à l'étuve pendant
24 heures.
- Mesurer les zones d'inhibition à l'aide d'une
règle graduée et les comparer à l'abaque.
Le diamètre de la zone d'inhibition nous permet de dire
s'il y a résistance ou sensibilité. ? Phase post
analytique (quatrième journée)
L'antibiogramme a été lu. Les résultats
ont été mis au propres et reportés dans le cahier de
paillasse. Les directives standards pour le nettoyage, le rangement du
matériel, de gestion des réactifs chimiques et des
échantillons ont été observées dans toutes les
procédures.
2-3-2-1- Traitement et analyses statistiques
Les données collectées (cliniques et
biologiques) à partir des registres de PV et des résultats de
paillasse. Les données ont été traitées grâce
aux logiciels Excel et STATA V11.0. Le seuil de significativité est
fixé à p ? 0,05.
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RESULTATS ET DISCUSSION
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PREVALENCE DES VAGINITES ET VAGINOSES CHEZ LES FEMMES ADMISES
AU CHU-MEL DE JANVIER 2021 A MARS 2023
2-4- RESULTATS
Figure 3 : Répartition des patientes
selon l'âge
La tranche d'âge la plus représentée est de
[15 ; 30[avec un pourcentage de 52,66.
Figure 4 : Répartition des patientes
selon leur état physiologique 50,38% des femmes reçues
étaient gestantes.
Figure 5 : Répartition selon le motif
de consultation
Seulement 8,86% des femmes reçues n'avaient pas de
motifs de consultation.
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Tableau IV : Répartition de la
population d'étude selon l'aspect, les leucocytes, les hématies
et les cellules épithéliales
|
|
Effectifs
|
Pourcentages
|
Aspect
|
|
|
|
|
Blanches
|
317
|
80.25
|
|
Jaunes
|
57
|
14.43
|
|
Verdâtres
|
9
|
2.28
|
|
Grises
|
3
|
0.76
|
|
Hématiques/ sanguinolentes
|
9
|
2.28
|
Leucocytes
|
|
|
|
|
Rares
|
207
|
52.41
|
|
Quelques
|
106
|
26.84
|
|
Nombreux
|
80
|
20.25
|
|
Très nombreux
|
2
|
0.51
|
Hématies
|
|
|
|
|
Absence
|
386
|
97.72
|
|
Nombreux
|
7
|
1.77
|
|
Très nombreux
|
2
|
0.51
|
Cellules épithéliales
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Rares
|
30
|
7.59
|
Quelques
|
148
|
37.47
|
Nombreuses
|
217
|
54.94
|
L'analyse de ce tableau révèle qu'environ 20%
des sujets ont une leucorrhée d'aspect pathologiques et 50% ont une
présence significative de leucocytes.
Figure 6 : Répartition de la
population d'étude selon les résultats de culture et des germes
isolés.
Il ressort de cette figure que deux germes ont
été isolés (C. albicans et T. vaginalis)
dans une proportion d'environ 29%.
Figure 7 : Répartition des femmes
atteintes de vaginite à C. albicans en fonction de leur
état physiologique.
La majorité des femmes atteintes d'une vaginite à
C. albicans sont enceintes (66%).
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Tableau V : Répartition des sujets en
fonction du score de Nugent
Score de Nugent Effectifs Pourcentages
Normal 176 44.55
Intermédiaire 63 15.95
Vaginose bactérienne 82 20.76
DBI 74 18.73
Total 395 100
Environ 56% des femmes reçues présentent un score
anormal. Tableau VI : Répartition selon la nature de la
flore
Nature de la flore Effectifs Pourcentages
Flore normale 176 44.55
Flore intermédiaire 63 15.95
Flore pauvre 74 18.73
Flore déséquilibrée 82
20.76
Total 395 100
Environ 56% des femmes reçues présentent une
perturbation évidente de la flore vaginale.
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Figure 8 : Répartition des femmes
atteintes de vaginose bactérienne en fonction de leur état
physiologique.
La majorité des femmes atteintes d'une vaginoses
bactérienne ne sont pas enceintes (53%).
Tableau VII : Répartition de la flore
vaginale en fonction des germes isolés, de l'état physiologique
des femmes et les motifs de consultation.
Variables
|
Nature de la flore
|
|
|
|
|
|
p-value
|
Normale
|
Intermédiaire
|
Pauvre
|
Déséquilibrée
|
|
N
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
|
Germes isolés
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Néant
|
120
|
67.80
|
39
|
60
|
63
|
88.73
|
59
|
71.95
|
<0.001
|
Levures
|
57
|
32.20
|
26
|
40
|
7
|
9.86
|
22
|
26.83
|
|
T. vaginalis
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
1.41
|
1
|
1.22
|
|
Etat physiologique
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Non enceinte
|
83
|
46.89
|
31
|
47.69
|
40
|
56.34
|
42
|
51.22
|
0.579
|
Enceinte
|
94
|
53.11
|
34
|
52.31
|
31
|
43.66
|
40
|
48.78
|
|
Motifs de consultation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sans motifs
|
19
|
10.73
|
7
|
10.77
|
6
|
8.45
|
3
|
3.66
|
<0.005
|
Leucorrhées
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
pathologiques
|
40
|
22.60
|
23
|
35.38
|
19
|
26.76
|
32
|
39.02
|
|
Douleurs pelviennes
|
49
|
27.68
|
14
|
21.54
|
17
|
23.94
|
18
|
21.95
|
|
Cas de viol
|
7
|
3.95
|
3
|
4.62
|
12
|
16.90
|
2
|
2.44
|
|
Prurits
|
16
|
9.04
|
3
|
4.62
|
2
|
2.82
|
7
|
8.54
|
|
Suspicion d'infection
|
9
|
5.08
|
3
|
4.62
|
5
|
7.04
|
5
|
6.10
|
|
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Suspicion
|
|
|
|
|
|
|
|
|
d'inflammation
|
2
|
1.13
|
2
|
3.06
|
1
|
1.41
|
5
|
6.10
|
Menaces
d'accouchement prématuré
|
11
|
6.21
|
1
|
1.54
|
3
|
4.23
|
1
|
1.22
|
Désir de maternité
|
6
|
3.39
|
5
|
7.69
|
0
|
0
|
3
|
3.66
|
Autres
|
18
|
10.17
|
4
|
6.15
|
6
|
8.45
|
6
|
7.32
|
On note à travers ce tableau une association
significative entre la nature de la flore, et les motifs de consultation (p =
0,005) ; et les germes isolés (p < 0,001).
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2-5- DISCUSSION
L'objectif général du présent travail est
de déterminer la prévalence des vaginites et vaginoses chez les
femmes admises à l'Hôpital de la Mère et de l'Enfant Lagune
(CHU-MEL) de janvier 2021 à mars 2023.
Pour ce faire, un total de 395 échantillons de
sécrétions cervico-vaginales des femmes a été
enregistré. Soit un ratio mensuel de 15 échantillons. La
répartition de l'état physiologique de la population montre une
proportion presque équitable entre les femmes gestantes (50,37%) et les
femmes non gestantes (49,63%). La tranche d'âge la plus
représentée est de [15 ; 30[. Ces observations peuvent d'une part
s'expliquer par le fait que le CHU-MEL est le centre de référence
de prise en charge de la mère et de l'enfant ; il reçoit toutes
les femmes en âge de procréer ou enceintes. D'autre part, c'est
durant cette période de la vie que la plupart des femmes s'engagent dans
des projets de parentalité. Ces résultats se rapprochent à
ceux trouvés dans le même centre par AVANON et al. (2012)
et SANNI, 2019.
L'étude de la flore vaginale montre une perturbation
évidente de la flore chez environ 56% des femmes reçues avec une
proportion de 20,74% de flore déséquilibrée. Il s'agit
d'une vaginose bactérienne. De même, le motif de consultation le
plus fréquemment associé à cette vaginose
bactérienne était les leucorrhées pathologiques (39,02%).
Ces résultats sont cohérents avec l'étude
réalisée au Maroc par SADIK en 2020. En effet, la
prévalence de la vaginose bactérienne est
généralement estimée entre 15 et 30%, mais certaines
études montrent des prévalences plus élevées (61%
dans une consultation d'IST) ou parfois très inférieures (de 4,9
% à 20% chez des femmes enceintes) [1]. La population la plus atteinte
de vaginose bactérienne est représentée par les femmes non
gestantes (environ 53%). Ce résultat s'explique par le fait que la
vaginose bactérienne est l'une des causes les plus fréquentes de
leucorrhée chez la femme en activité génitale. Depuis la
description du syndrome par Gardner et Dukes
en 1955, cette affection a suscité de nombreuses
études. Plusieurs travaux ont attiré l'attention sur le
rôle pathogène de Gardnerella vaginalis [1].
Cette étude a aussi révélé une
présence significative de leucocytes chez environ 48% des femmes. Les
leucocytes jouent un rôle clé dans la réponse immunitaire
de l'organisme, et leur augmentation dans le vagin peut être un signe
d'une réaction inflammatoire en réponse à une infection ou
à une irritation. En effet, la présence de polynucléaires
en nombre important doit faire suspecter une MST (maladie sexuellement
transmissible), où le plus souvent T.
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vaginalis ou C. albicans sont en cause. Une
flore où prédomine Mobiluncus curtisii peut
entraîner une réaction inflammatoire non négligeable
[4].
Les résultats de la culture ont
révélé qu'environ 71% des échantillons
étaient négatifs et 29% positifs dont C. albicans
était de loin le germe le plus isolé. Au sein de cette
cohorte, 66% des femmes étaient gestantes. Cela s'explique sans doute
par les changements hormonaux et les fluctuations du pH vaginal. En effet, les
changements hormonaux peuvent modifier l'équilibre naturel du pH et de
la flore vaginale. Cela peut favoriser la croissance excessive de certains
champignons tels que C. spp conduisant à des vaginites.
L'étude a montré que les femmes ayant pour
plaintes les leucorrhées pathologiques sont plus susceptibles de
présenter une flore déséquilibrée (39,02%). Cette
tendance est confirmée par l'analyse de la relation entre la nature de
la flore vaginale et les motifs de consultation (p=0,005). De même, on
note un lien significatif entre la nature de la flore et les germes
isolés (p-value <0.0001). Ces femmes ayant une flore
déséquilibrée présentaient des levures dans 26,83%
des cas. Ces résultats indiquent donc une co-infection d'une vaginose
bactérienne et d'une vaginite à C. albicans (13%). Une
étude publiée en 2007 trouvait une proportion similaire (10,7%)
de VB au cours de tableaux cliniques de vaginite. Souvent, dans ces formes
cliniques plus aiguës, la VB est associée à des germes
responsables connus de vaginite : C. albicans, T. vaginalis. La
symptomatologie la plus bruyante cache, alors, la présence de la VB qui
ne peut être décelée que par l'examen
cytobactériologique [4]. Cependant, l'étude n'a pas
révélé un lien entre la nature de la flore et
l'état physiologique des femmes.
Par ailleurs, la mesure du pH vaginal n'a pas
été effective au cours de cette étude. Associé au
test à la potasse, le pH vaginal est l'un des éléments
caractéristiques dans l'examen bactériologique des
sécrétions cervico-vaginales permettant le diagnostic de la
vaginose. Il est mesuré au papier pH et se situe entre 5 et 6. Si bien
qu'un pH<4,5 exclut toute bactériose vaginale.
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