UNIVERSITE DE KISANGANI
B.P 2012
KISANGANI
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, ADMINISTRATIVES ET
POLITIQUES
Département des Sciences Politiques et
Administratives
ETAT D'URGENCE SANITAIRE ET SITUATION DES DROITS
HUMAINS DANS LA PROVINCE DE LA TSHOPO
Par
Kevin BAHITO MAYANI
Travail de Fin de Cycle
Présenté en vue de l'obtention de Diplôme de
Gradué en Sciences Politiques et Administratives
Directeur : Jean-Pierre LIFOLI
BALEA
Professeur
Encadreur : Esther KISEMBO UVE
Chef de Travaux
ANNEE ACADEMIQUE 2020-2021
INTRODUCTION
1.1. Contexte du
travail
Les Droits de l'Homme, dit Danièle Lochack, ne sont pas
« une catégorie intemporelle1(*) ». Ce qui revient à dire qu'ils doivent
être envisagés comme s'inscrivant dans une catégorie
historique, donc ils ont une histoire qui occupe une place importante dans
l'histoire culturelle des sociétés occidentales.
Le concept des Droits Humains connait ses grandes
manifestations dans une lente maturation de la pensée politique et
philosophique dans l'Europe du XVIIe et du XVIIIe
siècles. Dès lors, c'est l'un des concepts qui ne cesse de
bouleverser, en grande partie, toute la pensée occidentale,
malgré certains paradoxes et mésententes qu'il provoque. On
dirait que c'est un concept qui sème la terreur dans l'esprit même
les plus intelligents. Un fait est certain, c'est que les Droits de l'Homme ne
sont pas créés par l'effet de la main capricieuse du hasard, dans
la mesure où ils sont une réponse à une
nécessité de prendre en considération l'humanité
dont chaque être humain, sans discrimination aucune, est porteur.
D'emblée, aborder la problématique de
l'application des droits de l'homme revient non seulement à mettre
l'emphase sur une série de dates, mais surtout on doit considérer
qu'ils ont été le résultat d'une philosophie
orientée vers la prise en compte, aussi difficile que cela puisse
être, la situation des gens dans la cité.
Dans les pays développés et
sous-développés l'application des principes des droits des
humains pose toujours problème. Raison pour laquelle nous cherchons
à vérifier la situation des droits humains pendant l'état
d'urgence dans la province de la Tshopo.
1.2. Etat de la
question
L'état de la question est une importante étape
et même une exigence dans l'élaboration de toute étude
scientifique.
A ce propos, Wenu Becker
écrit : « le chercheur recense de façon
sélective et rationnelle les études antérieures se
rapportant directement et même indirectement au phénomène
qui consacre l'étude qu'il entreprend. Ceci lui permettra de mettre en
exergue les options ou approches de ces études antérieures
à la sienne en vue de déterminer par rapport à celle-ci,
les limites ainsi que les orientations spécifiques qu'il
s'assigne2(*) »
A des termes plus simplifiés,
« l'étudiant doit donner la liste des travaux fait dans son
domaine de recherche. Il doit dire en quelques mots, en quoi son travail
scientifique sera diffèrent de ceux de ses
prédécesseurs3(*) ».
La thématique de l'état d'urgence et des droits
humains ont déjà fait l'objet de plusieurs publications. En
raison de notre étude, nous avons sélectionnés ceux des
auteurs qui suivent :
Dans son analyse, Willy KITOBO SAMSONI4(*) a analysé l'impact de la
pandémie du COVID-19 sur le secteur minier de la République
Démocratique du Congo. Plusieurs questions ont été
soulevées en rapport avec l'impact de la pandémie du COVID-19 sur
le secteur minier en République Démocratique du Congo.
Après analyse, il a abouti à la conclusion selon laquelle le
prolongement de l'état d'urgence sanitaire, avec l'extension des mesures
de confinement, a eu des effets néfastes sur la production, davantage
même que la pandémie du COVID-19.
Dans un rapport sur le Covid-19 rédigé par
Jewell Joseph et Ed O'donovan5(*),ils constatent dans leur rapport que les gouvernements
à travers le monde introduisent et appliquent des restrictions radicales
à la liberté de circulation et de réunion. De telles
restrictions draconiennes sont nécessaires pour faire face à un
virus extrêmement contagieux et pour certains mortels et pour lequel il
n'existe pas encore de vaccin, cependant le fait que certains gouvernements
utilisent cette crise pour cibler spécifiquement les défenseurs
des droits humains est à la fois inquiétant et
révélateur. Le monde entier ayant le regard tourné sur
l'évolution de la pandémie, certains régimes autoritaires
en profitent pour malmener leurs citoyens et opposants. Les journalistes,
blogueurs et les personnes qui parlent ou mieux dénoncent les mesures
prises pour lutter contre la Covid-19 sont ciblé dans plusieurs pays du
tiers monde nous fait savoir les co-auteurs de ce rapport.
Mokelo Longomba6(*), a voulu savoir l'impact du sommet tenu à New
York du 06 au 08 septembre 2000 par rapport aux principes clés des
droits humains. Cet auteur a aussi signalé les principales violations
des principes de droits humains en ces termes : les violences sexuelles
que subissent les femmes et des jeunes filles par les hommes en uniforme comme
conséquences des conflits armés, les massacres
perpétrés à l'égard de la population congolaise en
général et sur la population de l'Est en particulier et aussi
l'utilisation des enfants dans l'armé. Après ses analyses,
l'auteur a conclu que le grand violateur des principes des droits humains en
République Démocratique du Congo est l'Etat Congolais
lui-même d'abord et les troupes de la force armée de la
République Démocratique du Congo et les rebelles.
La réflexion de Roger Ekongo Ndemba7(*) a retenu notre attention dans la
mesure où il a cherché à justifier les droits de l'homme
et le nationalisme par les revendications géopolitiques soulevées
par les autochtones à Kisangani. En fait, pour cet auteur l'intervention
de l'Etat est déterminante pour soutenir les revendications des
autochtones comme solutions appropriées qui garantissent et justifient
les droits humains et le nationalisme à Kisangani. L'auteur conclut son
étude en affirmant qu'a priori il n'y a pas d'incompatibilité
entre droits de l'homme, nationalisme et revendications géopolitiques
exprimées à Kisangani lorsqu'ils sont considérés
comme des droits à la participation et à la représentation
des fils et filles de l'ancienne Province Orientale à la gestion de leur
entité.
David Lochak8(*) nous précise que la troisième
génération des Droits de l'Homme, qualifié aussi droit de
solidarité, est issue d'une prise de conscience concernant un certain
nombre de problèmes dont la résolution requiert la mobilisation
de la solidarité de tout le monde. De ce fait, cette
génération traduit une nouvelle façon de voir la vie en
communauté dont la réalisation réclame la conjugaison des
efforts de tous les participants de la vie en société :
individus, Etats, autres entités publiques ou privées. Cette
génération englobe un ensemble de droits qui sont : droit
à un environnement décent, droit à l'eau potable, droit
à la paix, droit au développement, etc.
Pour sa part, l'ouvrage de Didier Rouget
intitulé « le guide de la protection internationales des
droits de l'homme 9(*)», publié aux éditions la
pensée sauvage, collection agir ensemble pour les droits de l'homme,
Dijon, 2000, nous a été d'une aide considérable.
Pour ce juriste français, l'étude des droits de
l'homme doit être comprise non seulement dans la distinction faites entre
droits et libertés organisés d'un côté, par la
déclaration universelle des droits de l'homme de 1948, le pacte
international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et le
pacte international relatif aux droits civils et politiques, trois instruments
constituant la charte internationale des droits de l'homme et de l'autre
côté, par les accords régionaux, les conventions et
traités relatifs aux droits de l'homme. Il pense que même les
mécanismes de promotion et protection des droits de l'homme doivent
trouver leur base juridique dans ces différents instruments juridiques
mais ne dit pas comment les Etats peuvent-ils parvenir à l'insertion, ou
mieux à l'intégration de ces mécanismes dans leurs
législations internes et quel doit être leur politique de mise en
oeuvre.
La publication de Ngondakoy Nkoy-ea-Loongya intitulée
« Droit congolais des droits de l'homme10(*) », faite aux
éditions Academia Bruylant,
collection « Bibliothèque de droit africain »,
à Louvain la Neuve, Bruxelles,2004, examine et commente presque tous les
instruments internationaux, régionaux et ceux nationaux relatifs aux
droits de l'homme. Il a le mérite de forger un Droit congolais des
droits de l'homme autonome et scientifique.
La lecture de son ouvrage dégage qu'il s'est
abondamment exprimé sur les différents mécanismes des
droits de l'homme existant tant au plan universel, régional qu'au plan
national. L'ouvrage ayant été deux ans avant la suppression de
l'observatoire national des droits de l'homme(ONDH), l'auteur n'émet
aucun souhait ni de renforcer l'organisme qui existait déjà, ni
de créer des mécanismes institutionnels spécialisés
pour la promotion et la protection des droits de l'homme au Congo après
la dissolution de cet observatoire.
En exploitant ces quelques travaux, nous pouvons signaler que
nos prédécesseurs ont élargi notre connaissance sur les
questions des droits humains et de l'état d'urgence bien que ces
derniers ne puissent pas comparer ces deux principes. En touchant ces aspects,
nous partageons le même point commun avec eux.
Le point de la démarcation entre ces derniers et nous
s'explique au niveau où nous nous focalisons plus sur l'application de
l'état d'urgence sanitaire face aux impératifs des droits humains
dans la Province de la Tshopo. Nos devanciers n'ont pas abordé cet
angle. C'est ainsi que la présente recherche dégage son
originalité par rapport aux autres chercheurs que leurs travaux ont
été exploités.
1.3.
Problématique
Dans le cadre de la définition de l'étude qu'il
mène, le chercheur prend soin de circonscrire le contexte de son
étude en déterminant, de façon précise, la
portée de celle-ci. Il devra dire concrètement de quoi va-t-il
s'agir et ce qu'il va devoir faire au juste. Pour ce faire, il va
dégager des préoccupations ainsi que la suite qu'il entend donner
à ces préoccupations : c'est la problématique.
« On ne doit pas cependant croire qu'une problématique se
ramène uniquement à une série d'interrogations que l'on se
pose. Elle est surtout l'expression de la préoccupation du
chercheur ». Elle « est un ensemble construit, autour
d'une question principale, des hypothèses de recherche et des lignes
d'analyse qui permettront de traiter le sujet choisi. Elle est pour un travail
scientifique, aussi importante que le cerveau ou le système nerveux pour
un être humain ou que le poste de pilotage pour un avion de
ligne 11(*)».
Elle est également « une interrogation de nature conceptuelle.
Elle précise l'ensemble des types de variables et d'indicateurs de
performance que le chercheur prendra en compte dans sa recherche12(*) ».
En effet, tout Etat qui a signé et ratifié la
Déclaration universelle des droits humains de 1948 ou tout autre
traité international en matière de droits humains, se doit de
respecter leurs impératifs fondamentaux. Pour ce faire, il est
absolument nécessaire de créer des conditions essentielles afin
de pouvoir garantir le respect et la jouissance des droits pour le
bien-être des citoyens. En d'autres termes, l'application de ces droits
est fonction d'une série des conditions.
Ces conditions sont reprises pour le cas de la RD Congo, dans
sa Constitution de la troisième République, à son article
1613(*) qui pose la
sacralité de la personnalité humaine, son inviolabilité et
la protection de son intégrité corporelle par ces mots :
« La personne humaine est sacrée. L'Etat a l'obligation de
la respecter et de la protéger. Toute personne a droit à la vie,
à l'intégrité physique ainsi qu'au libre
développement de sa personnalité dans le respect de la loi, de
l'ordre public, du droit d'autrui et des bonnes moeurs. Nul ne peut être
tenu en esclavage ni dans une condition analogue. Nul ne peut être soumis
à un traitement cruel, inhumain ou dégradant. Nul ne peut
être astreint à un travail forcé ou
obligatoire ».
L'Etat d'urgence est une mesure prise par un gouvernement en
cas de péril imminent dans un pays. Certaines libertés
fondamentales peuvent être restreintes à cet effet comme celle de
circuler ou la liberté de la presse. L'article 4 du pacte international
relatif aux droits civils et politiques de l'ONU de 1966 régule au
niveau du droit international l'Etat d'urgence14(*). Le comité des droits de l'homme de l'ONU peut
examiner les éléments constitutifs du danger public
invoqué et éventuellement solliciter l'élaboration de
rapports spéciaux.
Cependant, s'il n'est pas le seul régime d'exception,
il est sans doute celui qui remet le moins gravement en cause la
légalité ordinaire. La proclamation de l'Etat d'urgence ne permet
pas de déroger à certains droits fondamentaux et interdictions
absolues tel que le droit à la vie, les droits de la défense et
le droit de recours15(*).
En République
Démocratique du Congo, l'état d'urgence peut être
proclamé lorsque des circonstances graves menacent d'une manière
immédiate l'indépendance ou l'intégrité du
territoire national ou qu'elles provoquent l'interruption du fonctionnement
régulier des institutions, le Président de la République
proclame l'état d'urgence ou l'état de siège, après
concertation avec le premier ministre et les présidents des deux
chambres. Mais l'Etat de droit est celui dans lequel
les mandataires politiques, en démocratie : les élus sont
tenus par le droit qui a été édicté sans
dérogation aucune.
Vu la progression de la pandémie à coronavirus
en République Démocratiquedu Congo, le Chef de l'Etat a
décrété l'état d'urgence sanitaire le 17 mars 2020.
Il a mis en place certaines mesures pour lutter contre ce virus qui a surpris
l'humanité tout entière notamment : le respect de gestes
barrières (lavage régulier des mains, interdiction de se serrer
la main et le port obligatoire des masques dans les lieux publics), la
fermeture des écoles et institutions universitaires ainsi que
l'interdiction des cultes religieux. L'exécution de cet état
d'urgence a été facilité par les éléments de
la Police Nationale Congolaise et des Forces Armées de la
République Démocratique du Congo.
Néanmoins, nous sommes parti d'un constat selon lequel
la protection de droits humains pendant cet état d'urgence, s'est
déroulé plutôt dans une ambiance teintée
particulièrement de mauvais traitement. Pour preuve, signalons que
certains agents de l'ordre ont été arrêtés à
cause de mauvais traitement des droits de l'homme.
Face à ce tableau visiblement très sombre, notre
questionnement apparaît à travers des questions formulées
comme suit :
· Pourquoi l'état d'urgence sanitaire ne tient pas
compte des impératifs des droits humains en Province de la
Tshopo?
· Quels sont les problèmes rencontrés
pendant l'état d'urgence sanitaire en Province de la Tshopo ?
1.4. Hypothèses du
travail
Pour Tremblay et Perrier16(*), il est dit que « l'organisation d'une
recherche autour d'hypothèses de travail constitue un excellent moyen de
la mener avec ordre et rigueur sans sacrifier pour autant l'esprit de
découverte et de curiosité. Par définition,
l'hypothèse de recherche est une supposition qui est faite en
réponse à une question de recherche ».
Par rapport aux questions posées, nous avons
formulé les réponses provisoires suivantes :
· Les causes qui ont fait quel'état d'urgence
sanitaire ne tient pas compte des impératifs des droits humains en
Province de la Tshopo seraient l'ignorance des agents de l'ordre, les mauvaises
conditions de vie des policiers et des militaires, la recherche des
intérêts mesquins par les agents de l'ordre, la mauvaise
interprétation de cet état d'urgence sanitaire, la
complicité de certaines autorités dans certaines mafias et
l'ignorance des droits par les Boyomais, l'absence des garde-fous par le
législateur ;
· Les problèmes rencontrés pendant
l'état d'urgence sanitaire en Province de la Tshopo seraient le pillage
des biens de certains opérateurs économiques, les blessures et
les tortures des personnes, l'arrestation arbitraires des certaines personnes,
les bagarres entre les agents de l'ordre et les jeunes, l'arrestation des
mineurs, l'attaque de certains opérateurs avant les heures de l'heure
prévue ;.
1.5. Objectifs du
travail
En menant cette étude, nous poursuivons trois
objectifs, notamment :
· Expliquer les causes qui font que l'état
d'urgence sanitaire ne tient pas compte des impératifs des droits
humains en Province de la Tshopo ;
· Découvrir les problèmes rencontrés
pendant l'état d'urgence sanitaire en Province de la Tshopo ;
1.6. Intérêts
du sujet
Ce travail, poursuit un double
intérêt : pratique et scientifique.
Dans une optique scientifique, la
présente étude génère des données utiles
pour des recherches, travaux et publications futurs divers dans le domaine des
droits de l'homme. Elle fournit également à la pathologie sociale
de la violence mais aussi en droit administratif. En droit administratif,
l'étude exploite et enrichit les notions de service public et celles
relatives aux notions de droits sont exploitées et enrichies dans le
cadre de l'administration du développement ; alors que cette
étude fournit aussi des informations nécessaires aux notions de
droit dans la mesure où elle consiste en la description des foyers des
violences des droits humains à Kisangani.
Du point de vue pratique, cette étude est une sonnette
d'alarme à l'égard des organisations nationales et
internationales des droits de l'homme dans le but de découvrir les
points focaux de violence des droits humains afin de constituer des
lobbyings.
1.7.
Méthodologie
1.7.1.
Méthode
Selon Claude VERRIER, une méthode est un ensemble de
moyens mis rationnellement en oeuvre pour l'obtention d'un résultat
déterminé. Dans le domaine de la recherche scientifique, elle
désigne l'ensemble des procédés rationnels au moyen
desquels on tire de faits particuliers et des lois c'est-à-dire des
relations universelles entre les phénomènes.
La vérification de nos hypothèses nous conduit
à utiliser la méthode fonctionnelle de Robert King
MERTON17(*). Dans ce
courant l'analyse fonctionnelle ou fonctionnalisme a abouti à un
schéma. Elle repose sur l'idée que tous les
éléments sont interdépendants comme dans un organisme
vivant et que chacun exerce une fonction qui concourt à partir des
fonctions au lieu de commencer par l'étude des structures. Ainsi cette
analyse fonctionnelle peut être schématisée comme
suit :
1. Considérer la fonction comme une
conséquence observée d'un fait social qui contribue à
l'adaptation ou à l'ajustement d'un système donné.
En République Démocratique du Congo, l'Etat
d'urgence est une mesure prise par le gouvernement à cause de la
pandémie qui menacé le pays en péril imminent. Ainsi, la
Province de la Tshopo à travers son gouvernement est prise comme un
élément qui baigne dans un système global comprenant
plusieurs services (les Organisations de Défense des Droits Humains, les
pouvoirs publics, la population, etc.), qui sont en interaction et en
interdépendance. Dans cette perspective, ce Gouvernement n'est pas clos
mais ouverte.
2. Opérer une distinction entre fonction manifeste,
voulues et reconnues par les participants au système et fonctions
latentes, on pourrait dire fonctions cachées qui ne sont ni voulues, ni
perçues par les acteurs, ...
· Les fonctions manifestes dans cette
étude se matérialise par l'engagement du pays dans la mise en
oeuvre et l'application de l'état d'urgence dans le strict respect des
droits humains. Par contre, les fonctions latentes sont entre autres, le
non-respect des droits humains manifestés par le pillage des biens de
certains opérateurs économiques, les blessures et les tortures
des personnes, l'arrestation arbitraires des certaines personnes, les bagarres
entre les agents de l'ordre et les jeunes, l'arrestation des mineurs, l'attaque
de certains opérateurs avant les heures de l'heure prévue.
3. Discerner la dysfonction qui, à l'inverse de la
fonction, réduit les possibilités d'adaptation ou d'ajustement du
système (effets ferveurs) :
· D'emblée, l'on peut être tenté
d'admettre que la dysfonction peut être considérée comme
les antivaleurs des agents de l'ordre qui ont affiché un comportement
désagréable pendant la période de l'état d'urgence
par le traitement inhumain et la violation des textes juridiques sur la
dignité humaine.
4. Etablir une alternative fonctionnelle impliquant des
équivalents fonctionnels et des substituts fonctionnels
c'est-à-dire des alternatives aux déficiences fonctionnelles d'un
système ou d'un sous-système social qui devient inapte à
remplir certaines fonctions.
· Nous avons, enfin, considéré quela Police
Nationale Congolaise et les Forces Armées de la République
Démocratique du Congo doiventoeuvrer pour faire exécuter les
mesures prises par le Chef de l'Etat. Au cas où ces derniers n'arrivent
pas à bien faire leur travail, on doit créer une autre brigade
mixte composé des activistes des droits de l'homme et les agents de
l'ordre à Kisangani.
1.7.2.
Techniques
Pour collecter les données et les interpréter,
nous avons fait recours à un certain nombre des
techniques.
A. Technique de collecte des données
La collecte des données a été
facilitée par la technique documentaire, l'observation directe et
l'entretien directif.
- La technique documentaire, celle-ci nous a
permis de consulter une gamme des documents qui ont été
accessibles ayant trait à notre sujet. C'est ainsi que nous avons
parcouru aux ouvrages, travaux de fin de cycle, mémoires, documents
officiels.
- L'observation indirecte désengagée,
cette technique nous a permis d'observer le mauvais traitement des
personnes par les agents de l'ordre pendant l'état d'urgence en Province
de la Tshopo. Les agents de l'ordre étaient auteurs des désordres
dans la Ville de Kisangani, chef-lieu de la Province de la Tshopo.
- L'entretien directif, a permis de nous
entretenir avec les activistes de droits de l'homme opérant en Province
de la Tshopo, les agents de l'ordre ainsi que certains habitants de la Province
victimes des actes d'atrocités pendant l'état d'urgence sanitaire
afin de nous permettre de recueillir les données fiables liées
avec notre sujet.
Techniques de traitement des
données
Le traitement de ces données a été
facilité par l'analyse de contenu et l'analyse statistiques.
- L'analyse de contenu :elle consiste
à dénombrer et établir des fréquences (et des
comparaisons entre les fréquences) d'apparition des
éléments retenus comme unités d'information ou de
signification. En effet, une fois rassemblées, les informations ont fait
l'objet de dépouillement. A ce niveau, le travail a consisté
à ranger les informations d'après leur nature. Les
différentes données trouvées ont donné lieu
à l'opération statistique.
- L'analyse statistique : cette
technique nous a permis de calculer les réponses de nos
enquêtés sous forme de fréquence et de pourcentage.
1.8. Délimitation
spatio-temporelle du travail
La présente étude est délimitée
dans le temps et dans l'espace. Dans le temps, elle couvre une période
allant de 2020 à 2021. L'année 2020 a été choisie
du fait qu'il s'agit de la période pendant laquelle le Chef de l'Etat a
decreté l'état d'urgence sanitaire sur toute l'étendue de
la République. Tandis que l'année 2021 est celle qui marque la
fin de nos observations par la clôture de l'année
académique.
Dans l'espace, notre choix a porté sur la Province de
la Tshopo. Ce choix s'explique du fait qu'il d'une Province où nous
vivons et avons constaté personnellement dans son chef-lieu certains
traitements inhumains par les agents de l'ordre.
1.9. Subdivision du
travail
Outre l'introduction et la conclusion, le présent
travail s'articule autour de trois chapitres. Le premier porte sur les
considérations générales où nous définissons
les concepts de base et présentons le milieu d'étude. Le
deuxième sur les causes de traitement inhumains pendant l'état
d'urgence sanitaire en Province de la Tshopo. Le troisième sur les
problèmes et conséquences de non-respect des droits humains en
Province de la Tshopo pendant l'état d'urgence sanitaire.
CHAPITRE PREMIER :
ARMATURE THEORIQUE
Ce chapitre a pour objet de définir les concepts
opératoires de cette étude et de présenter notre milieu
d'étude.
I.1. Champ conceptuel
La nécessité de définir les concepts
opératoires est non seulement utile pour le chercheur mais aussi pour
permettre aux lecteurs de saisir le sens des mots utilisés. Etant
donné qu'en sciences sociales un concept est porteur de plusieurs
significations selon le contexte dans lequel il est utilisé, nous sommes
impérativement tenus de le définir clairement avant son usage
dans un travail.
C'est du moins ce qu'affirme, en d'autres termes, Robert King
Merton18(*) lorsqu'il note
qu' « une recherche consciente de ses besoins ne peut passer
outre la nécessite de clarifier les concepts, car une exigence
essentielle de la recherche est que les concepts soient définis avec
clarté suffisante pour permettre de progresser ».
Dans le même sens, Gordon Mace et François
Petry19(*),
précisent que le concept est un mot ou une expression que le chercheur
a empruntée au vocabulaire courant ou construit de toute pièce
pour désigner ou circonscrire des phénomènes de la
réalité observable qu'il désire étudier
scientifiquement. C'est une représentation mentale d'une
réalité observable ; cette représentation n'est
jamais parfaitement conforme aux phénomènes réels.
Dans cette étude, nous définissons deux
concepts : droits humains et état d'urgence sanitaire.
I.1.1. Droits humains
Il faut savoir que les quatre droits fondamentaux de l'homme
sont, d'après la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen
de 1789, la liberté, la propriété, la sûreté
et la résistance à l'oppression. Le premier de ces droits est par
nature même suspendu pendant la durée d'une peine
carcérale. Mais le deuxième et le troisième
(propriété et sûreté, c'est-à-dire la
protection contre un emprisonnement arbitraire) sont quant à eux
garantis, une fois effectués les paiements de dommage et
intérêts aux victimes en ce qui concerne la
propriété.
Les Droits de l'homme ou les droits humains sont les concepts
polysémiques. Ce qui explique la multiplicité des
définitions sur ces concepts par les auteurs.
La terminologie « droits de l'Homme20(*) », est issue de la
philosophie des Lumières et a trouvé son expression dans la
Déclaration française des droits de l'Homme et du citoyen de
1789, puis la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948, ou
encore dans la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l'Homme
et des Libertés Fondamentales de 1950. Quel que soit le caractère
partiel de l'application aux femmes de la Déclaration de 1789, on ne
saurait considérer que celle-ci s'applique seulement à la
majorité de l'humanité.
L'expression « droits de l'Homme » a un
caractère générique concernant l'ensemble des femmes et
des hommes, elle est indissolublement liée à l'affirmation de
l'égalité en droit de tous les êtres humains.
L'expression « droits de l'Homme » a acquis un sens
philosophique, historique et politique précis : elle recouvre
l'affirmation des droits individuels dans un rapport à l'État,
à la société, au système socio-économique.
Elle n'exclut pas la diversité des cultures. La Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme marque clairement l'universalité et
l'unicité des droits civils, politiques, sociaux culturels et
économiques.
Avant de passer nous clarifions les deux conceptions suivantes
pour éviter la confusion dans l'usage. Il s'agit de l'expression
« droit de la personne » et de l'expression
« droits humains ». L'expression « droits de la
personne » intègre les dimensions économiques et sociales
des droits. Elle ne rend pas compte de la dimension citoyenne garante
essentielle des droits de l'Homme même si elle englobe bien des hommes et
des femmes.
Dans cette lumière, Pierre de Quirini21(*) définit les droits de
l'homme en ce que chaque homme doit être considéré comme
une personne humaine et non comme un animal ou une chose.
L'expression droits de l'homme22(*) est une notion selon laquelle tous les êtres
humains possèdent des droits universels, inaliénables quel que
soit le droit en vigueur des Etats ou groupes d'Etats où il se trouve
quelles que soient les coutumes au niveau local, liées à
l'(ethnie , à la nationalité ou à la religion.
Dans le cadre de cette étude, nous utilisons
l'expression droits humains ou droits de l'homme comme une catégorie des
droits, comme le droit pénal, le droit civil, le droit rural, le droit
de détenu, le droit de traiter un humain en tant qu'une fin.
Lorsqu'on aborde la question des droits de l'homme, on
rencontre les trois grandes générations qui vont être
développées ci-dessous pour nous donner une lumière de son
évolution brève depuis 1789 jusqu'à son application
aujourd'hui.
Les trois générations des droits de l'homme
23(*) :
· La première génération des
Droits de l'Homme
La première génération des Droits de
l'Homme se retrouve inscrite dans la déclaration française de
1789 ou celle du Bill of Right américain. Cette première
catégorie se retrouve confinée dans les droits civils et
politiques : le principe d'égalité, la liberté
individuelle (l'absence des mesures arbitraires de la part de l'Etat, la
liberté d'aller et venir, les garanties dans la répression
pénale), la protection du domicile, de la correspondance, de la vie
privée, la liberté de l'information, la liberté d'opinion,
la liberté d'association, la liberté de réunion, etc. Pour
assurer le respect des libertés, on met le plus en évidence une
abstention de l'Etat.
· La deuxième génération des
Droits de l'Homme
La deuxième génération des Droits de
l'Homme concerne les droits économiques, sociaux, et culturels qui, eux,
contrairement à la première génération,
réclament l'intervention de l'Etat de manière à assurer
leur garantie. Ils comprennent la liberté syndicale, le droit au
travail, le droit à la sécurité sociale, le droit à
la formation professionnelle, le droit à un niveau de vie suffisant, le
droit à la santé, le droit à l'éducation.
· La troisième génération
des Droits de l'Homme
La troisième génération des Droits de
l'Homme, on l'appelle aussi droit de solidarité, est issue d'une prise
de conscience concernant un certain nombre de problèmes dont la
résolution requiert la mobilisation de la solidarité de tout le
monde. De ce fait, cette génération traduit une nouvelle
façon de voir la vie en communauté dont la réalisation
réclame la conjugaison des efforts de tous les participants de la vie en
société : individus, Etats, autres entités publiques ou
privées. Cette génération englobe un ensemble de droits
qui sont : droit à un environnement décent, droit à l'eau
potable, droit à la paix, droit au développement, etc. Autrement
dit, la troisième génération des Droits de l'Homme permet
d'assurer ce que l'on appelle aujourd'hui la qualité de vie.
Ces trois générations des droits de l'homme se
retrouvent dans une relation de complémentarité, dès
l'instant que les droits civils et politiques ont une influence sur les droits
sociaux et culturels. Et la concrétisation des droits de la
troisième génération est fonction en grande partie des
deux premières générations.
Avant de passer sur d'autres précisions du travail, il
sied nécessaire de s'appesantir sans trop approfondir les sources de la
notion des droits de l'homme pour mieux s'imprégner son origine. En
effet, les droits de l'homme tirent leur origine même dans la bible, dans
la philosophie et dans la littérature. Certes, ce concept est ancien.
I.1.2. Etat d'urgence
L'Etat d'urgence est une mesure prise par un gouvernement en
cas de péril imminent dans un pays. Certaines libertés
fondamentales peuvent être restreintes à cet effet comme celle de
circuler ou la liberté de la presse. L'article 4 du pacte international
relatif aux droits civils et politiques de l'ONU de 1966 régule au
niveau du droit international l'Etat d'urgence24(*). Le comité des droits de l'homme de l'ONU peut
examiner les éléments constitutifs du danger public
invoqué et éventuellement solliciter l'élaboration de
rapports spéciaux.
En République Démocratique du Congo,
l'état d'urgence peut être proclamé lorsque des
circonstances graves menacent d'une manière immédiate
l'indépendance ou l'intégrité du territoire national ou
qu'elles provoquent l'interruption du fonctionnement régulier des
institutions, le Président de la République proclame
l'état d'urgence ou l'état de siège, après
concertation avec le premier ministre et les présidents des deux
chambres. Mais l'Etat de droit est celui dans lequel les mandataires
politiques, en démocratie : les élus sont tenus par le droit
qui a été édicté sans dérogation aucune.
La clarification des concepts clés de l'étude
étant finie, il nous est nécessaire de présenter notre
milieu d'étude. Dans cette logique, la Province de la Tshopo
était sélectionnée pour nous fournir les données
relatives. Sa présentation est non seulement nécessaire mais
également important.
I.2. Présentation du
milieu d'étude
La présentation de la Province de la Tshopo nous permet
de nus focaliser sur son aspect historique, sa situation géographique,
ses aspects politico-administratifs, et sa situation socioéconomique
I.2.1. Aperçu
historique
Le gouvernorat de la Province orientale était
créé vers les années 1888, période à
laquelle la Province orientale était dépendante du Gouverneur
Général base à Léopold Ville, actuellement la ville
de Kinshasa. Le pouvoir était confié au Roi Léopold II
pour gérer le bassin du fleuve Congo comme Gouverneur de la Province, il
avait deux vice-gouverneur de Province l'un était siège à
ELISABETH VILLE, actuel LUBUMBASHI et l'autre restait à STANLEY VILLE
(actuel KISANGANI)25(*).
Selon les dispositions de l'ordonnance d'Administration
Générale N°86/A/MO, du 29 Septembre 1886, fixant les
nombres, les dénominations des Chefs-lieux et les limites des Districts
de la Province de Stanley ville (Actuellement Kisangani). Stipulait
d'après son article premier, la Province Orientale était
divisée en trois District qui sont :
· District de Stanley Ville : Chef-lieu
Kisangani ;
· District de Uéle : Chef-lieu Buta ;
· District de Kibali - Ituri : Chef Fumu (Irumu).
La Province Orientale a été créé
par l'arrêté royal du 28 Mars 1912, exécuté par le
décret du 28 Avril 1914 portant organisation de la colonie du Congo
Belge.
La grandeur que présentent la Province Orientale, le
Roi de Belge a jugé mieux par le biais du Gouverneur de la Province
basé à Kinshasa que la Province soit dirigée par un
gouverneur avec son vice ayant des attributions très précises au
niveau de la Province
Après la remise et reprise du gouvernement BAMANISA le
18/11/2015, le pouvoir a été remis aux 4 commissaires issues de
la province orientale démembrée avec Jean ILONGO TOKOLE, comme
Commissaire Spécial de la province de la Tshopo. A cette date que
marque la fin de l'appellation province orientale et début de
l'appellation Province de la Tshopo.
La Province de la Tshopo existe comme district depuis le 1e
Août 1888, créée par le Décret du roi Souverain
Belge ; elle est érigée en Province à travers la
Constitution de la République Démocratique du Congo du 18
février 2006.
Actuellement, c'est le Gouverneur Louis-Marie WALLE LUFUNGULA
et Maurice ABIBU SAKAPELA qui sont à la tête. Bien que le dernier
assure l'intérim.
I.2.2. Situation
géographique
La Province de la Tshopo est située au Nord-est de la
République Démocratique du Congo et s'étend du 1er
parallèle Sud au 5ème parallèle Nord et du
23ème au 31ème méridien à
l'Est Greenwich.Elle est limitée :
- Au Nord par la province du Haut-Uélé ;
- A l'Est par la province du Nord-Kivu et par celle du
Maniema ;
- Au Sud par la province de la Tshuapa ;
- A l'Ouest par la province de la Mongala26(*).
La province de la Tshsopo est située dans le bassin
forestier central de basse et moyenne altitude de la République
Démocratique du Congo. Elle s'étend sur une superficie de 201.693
km².
Située à cheval sur l'Equateur entre les
latitudes 2°0' N et 2°0' S et les longitudes 21° 4' E, la
Province de la Tshopo compte 7 Territoires, la ville de Kisangani et le Secteur
des Lubuya-Bera.
Le Territoire de Bafwasende est le plus vaste non seulement de
la Province, mais aussi de la République Démocratique du Congo
avec 45.033 km² (soit 22,6% de la superficie totale de la Province).
Tandis que le Territoire d'Isangi est le moins vaste avec 15.211 km² (soit
7.6% de la superficie de la province). La ville de Kisangani est le Chef-lieu
de la Province et renferme une superficie de 2.126km²27(*).
Située à cheval sur l'Equateur, dans les zones
agro-écologiques de la cuvette centrale congolaise, la Province de la
Tshopo reçoit des précipitations annuelles élevées
(1.800 à 2.000 mm), pas de saison sèche marquée et deux
saisons de pluies. Les températures moyennes mensuelles varient
très faiblement (maximum de 30°C et minimum de 21°C). Il pleut
toute l'année, mais la déforestation progressive diminue la
fréquence des pluies.
La Province de la Tshopo est située dans la grande
forêt équatoriale, ombrophile, dense et humide. Les forêts
primaires (15% de la superficie) son « trouées » par
des forêts secondaires et des jachères arbustives à cause
de l'exploitation agricole, surtout en périphérie de Kisangani,
le long des grands axes partant de Kisangani, du fleuve et des rivières,
et sur une grande partie du Territoire d'Isangi (sauf le long de la Lomami) et
au Nord du Territoire d'Opala.
Le bassin du fleuve Congo traverse la Tshopo en diagonale de
l'Est à l'Ouest pour atteindre la Province de l'Equateur. Les grandes
rivières sont : Tshopo, Lobaie, Lokombe, Maiko, Lindi, Aruwini,
Lomami. Une bonne partie de ces rivières est navigable. Les biefs
navigables de ces cours d'eau servent de voies d'évacuations des
produits agricoles vers les centres de consommation.
Le sol est naturellement sablo-argileux entre 20 à 40%
à travers la province. Les principaux groupes de sols rencontrés
dans la province de la Tshopo appartiennent au groupe des sols tropicaux
ferralitiques riches en fer et en alumine. Les grands groupes dominants des
sols dans la Tshopo sont des sols ferrugineux à cause d'une forte
concentration en oxyde de fer qui leur donne la couleur rouge, la roche
mère est de type granitique. Les plaines alluvionnaires avec
sols-limono-argileux sont rencontrés dans tous les Territoires qui
constituent la Province28(*).
I.2.3. Aspects
politico-administratifs
La Province de la Tshopo est administrativement
subdivisée en quatre villes (Kisangani, Yangambi, Isangi et Basoko) et
sept Territoires : Banalia, Basoko, Isangi, Opala, Bafwasende, Ubundu et
Yahuma. A part les Territoires, elles sont composées de 39 secteurs, 19
chefferies, 27 communes et 264 groupements.
I.2.4. Situation
socioéconomique
Selon les statistiques récentes, la population de la
Province de la Tshopo se chiffre à 6.288.659 habitants répartie
de la manière suivante :
Tableau 1 : répartition des territoires/
populations
Entités
|
Population
|
Bafwasende
|
388.726
|
Banalia
|
392.176
|
Basoko
|
497.124
|
Isangi
|
1.164.840
|
Kisangani
|
2.828.202
|
Opala
|
395.850
|
Ubundu
|
366.971
|
Yahuma
|
254.170
|
Total
|
6.288.659
|
Source : Programme du gouvernement provincial de la
Province de la Tshopo
La Provinces de la Tshopo a été le
théâtre de différentes formes de pillage de ses richesses
naturelles, notamment le bois, le diamant, l'or et autres minerais. Les
infrastructures sociales n'ont pas été épargnées au
cours de toutes ces années d'instabilités
sociopolitique :
Ø Les infrastructures socioéconomiques
de base ont été sérieusement endommagées surtout
dans la ville de Kisangani ;
Ø Les infrastructures de transport, à
savoir les réseaux routier, fluvial, ont connu une dégradation
très avancée avec comme conséquence le
rétrécissement des marchés, la vétusté des
outils de production, l'effritement du pouvoir d'achat de la
population ;
Ø Les grands axes routiers, piliers du
développement de la Province de la Tshopo, pratiquement sont
impraticables depuis plusieurs années. Il s'agit des axes
Kisangani-Bunia, Kisangani-Opala, Kisangani-Yangambi-Basoko, Kisangani-Lubutu,
Kisangani-Buta.
Ø Les activités de production industrielle,
agricole et de l'élevage ainsi que celles du commerce sont au
rabais29(*).
La Province a une vocation essentiellement agricole
justifiée par la culture permanente de l'arachide, de la banane, du
mais, du manioc, du niébé, du paddy (riz), de l'igname, de la
patate douce, etc. Tandis que le palmier a huile, l'hévéa, le
café robusta, le cacao, la canne à sucre constituent les
principales cultures pérennes pratiques à la Tshopo. Les cultures
maraichères et fruitières y sont également
pratiquées, mais à moindre échelle. La population agricole
de la Tshopo représente plus de 70% de la population totale.
Dans le système traditionnel, les paysans cultivent des
champs de petites dimensions, utilisent des outils de travail non
appropriés et pratiquent la méthode itinérante sur
brûlis ayant des conséquences néfastes sur l'environnement.
Ceci explique le fait que leur productivité et leur production sont
toujours faibles en n'arrivent pas à couvrir les besoins alimentaires
des populations, ce qui explique l'important des denrées alimentaires
pour suppléer à l'insuffisance manifeste Programme du
Gouvernement provincial de la Tshopo, 2017, p.15-1730(*).
Les cultures pérennes qui faisaient jadis la
renommée de la Province de la Tshopo connaissent actuellement des
difficultés énormes. Le manque de financements, les attaques des
maladies (trachéomycose du caféier), les mesures de
zaïrianisation de 1973, les pillages de 1992 et 1993 sont les principales
causes de la léthargie dans laquelle est plongée cette
catégorie de cultures.
Les plantations sont alors abandonnées et, dans
certains cas, les usines de transformation sont fermées depuis des
décennies. Les unités agro-industrielles qui tiennent encore
jusqu'aujourd'hui fonctionnent à moins de 10% de leur rendement.
Quant à la pêche, elle est encore
pratiquée de façon artisanale le long du fleuve Congo et de ses
affluents ainsi que dans plusieurs autres cours d'eau de la Province de la
Tshopo.
Le domaine de l'élevage indique que la Tshopo pratique
à une échelle réduire l'élevage des bovins à
Kisangani et dans le territoire d'Isangi, tandis que l'élevage des
porcins, des ovins, des caprins et des volailles est prolifique et est
répandu à travers toute la Province.
L'exploitation minière est basée sur
l'extraction de l'or et du diamant, principalement. Mais d'autres
matières minérales existent comme l'argent, l'aluminium, le
cuivre, le cobalt, le fer, le mercure, le manganèse, le soufre,
etc....
Cependant, la Province de la Tshopo renferme des
potentialités industrielles importantes dont les réserves
pourront permettre la création des industries minières,
métallurgiques, chimiques et les carrières pour les
matériaux de construction et la cimenterie.
L'exploitation forestière s'appuie sur diverses
essences de grande qualité exploitables et commercialisables tels que
Elata (afromosia), Kaya (acajou d'Afrique), Miletialaurenti (Wenge), Iroko,
Sapeli, Kosipo, Sipo, Bosei (foncé et clair), Fagaramacrofila,
Stacetiaspitata, Gilbertiodendrondewevrei (Limbalu), Termiliasuperba (Limba),
Alstonia bonei, Musanga, Cercopides (parasolier), Ricinodedronsp, Tola.
Le secteur de l'industrie demeure le parent pauvre de la
Province de la Tshopo. Cette entité reste suffisamment
sous-industrialisée. L'on note à Kisangani la présence
d'une brasserie, de quelques chambres froides, de quelques usines de
transformations du bois, d'une usine textile, de quelques
sociétés de sciage des bois, des menuiseries, des rizeries, etc.
Tandis que dans les territoires sont remarqués des
décortiqueuses, des moulins pour maïs et manioc, des mini scieries
et menuiseries, des rizeries, des usines d'exploitation des bois, quelques
huileries.
Le sous-sol renferme de riches matières
précieuses diversifiées. Il s'agit précisément
de : argent, bauxite, calcaire, cassitérite, coltan, cuivre,
diamant, fer, grès, mercure, nobium, or, pétrole, platine, plomb,
schiste bitumeux, topaze, uranium, wolframite.....
Située dans la cuvette centrale, la Province de la
Tshopo est caractérisée par un relief de plaine qui
s'étend du Sud-ouest à l'Est avec une altitude moyenne comprise
entre 200 et 500m.Des précipitions abondantes sont enregistrées
dans l'ensemble de la Province de la Tshopo où elles atteignent une
hauteur maximale de 2000 mm/ an (cas de Yahuma). La moyenne
générale des températures annuelles de la Province de la
Tshopo se situe autour 23,9°C avec un maximum de 30°C et un minimum
de plus ou moins 21°C.
La Province de la Tshopo regorge des essences
forestières diversifiées d'une potentialité importante et
des différentes espèces d'animaux protégés tels
que : le buffle, le chimpanzé, l'éléphant, le
léopard, l'okapi, la tortue, le zèbre, le crocodile et
l'hypopotame vivant dans les cours d'eau et rivière
ci-après : Aruwimi, Lindi, Lonaie, Lobilo, Loleka, Lomami, Lombo,
Lopori, Lowa, Maîko, Rwiki et Tshopo.
La Province est traversée par le majestueux fleuve
Congo sur une longueur d'environ 510 km à partir du secteur des
Walengola/Lowa dans le Territoire d'Ubundu en amont jusqu'au Village
Yaolema/Bolombo dans le Secteur des Mobango/Itimbiri, Territoire de Basoko en
aval.
A part ces cours d'eau, il existe dans le Groupement Mboso en
Chefferie de Yalikoka-Mboso, dans le territoire d'Isangi, un petit lac
dénommé Lac Yandja. Ce lac n'avait jamais été
identifié depuis la création de la nature31(*).
CHAPITRE DEUXIEME :
CAUSES DE TRAITEMENTS INHUMAINS PENDANT L'ETAT D'URGENCE SANITAIRE EN PROVINCE
DE LA TSHOPO
Dans ce chapitre, il est question d'expliquer les causes de
mauvais traitement des habitants de la Province de la Tshopo pendant
l'état d'urgence sanitaire. Les explications des enquêtés
sont étalées sur les lignes qui suivent.
II.1. Ignorance des agents de
l'ordre
Les réactions de nos enquêtés par rapport
à l'ignorance des agents de l'ordre en Province de la Tshopo sont
reprises sur les lignes qui suivent.
Tableau 2. Réponses des enquêtés sur
l'ignorance des agents de l'ordre
Réponses des enquêtés sur
l'ignorance des agents
|
f
|
%
|
Oui
|
37
|
74
|
Non
|
12
|
24
|
Sans réponse
|
1
|
2
|
Total
|
50
|
100
|
À la lecture du tableau n°2 on constate que sur 50
sujets que nous avons interrogés, 37 sujets, soit 74 % ont
confirmé que les agents de l'ordre ignorent les droits humains des
personnes dans la Ville de Kisangani, chef-lieu de la Province de la Tshopo
tandis que 12 sujets, soit 24 % ont nié que les agents de l'ordre
n'ignorent pas les droits humains, ils le savent mais c'est la famine qui les
poussent à commettre des infractions ; tandis que 1 sujets, soit 2
% n'ont dit mot par rapport à ce sujet.
Le constat général de ce tableau montre que la
majorité de nos enquêtés ont confirmé que les agents
de l'ordre qui commettent les infractions en Province de la Tshopo sont des
ignorants.
Il nous revient de souligner que les agents de l'ordre en
Province de la Tshopo font des patrouilles avec leurs responsables. Ils
commettent des infractions sciemment. Les agents de l'ordre savent bien que
tous les êtres humains possèdent des droits universels,
inaliénables quel que soit le droit en vigueur des Etats ou groupes
d'Etats où il se trouve quelles que soient les coutumes au niveau
local, liées à l'(ethnie , à la nationalité ou
à la religion. Violer ces droits, c'est une ignorance.
II.2. Mauvaises conditions des
policiers et des militaires
Plusieurs causes sont à la base de de traitements
inhumains pendant l'état d'urgence sanitaire en province de la Tshopo.
Parmi ces causes, nos enquêtés ont cité les mauvaises
conditions des policiers. C'est ainsi que nous vérifions les
réactions de nos enquêtés au tableau suivant.
Tableau 3. Réponses des enquêtés sur les
mauvaises conditions des policiers et des militaires comme cause de traitement
inhumain pendant l'état d'urgence à Tshopo
Réactions des enquêtés sur les
mauvaises conditions des policiers et des militaires comme cause de traitement
inhumain pendant l'état d'urgence à Tshopo
|
f
|
%
|
Oui
|
34
|
68
|
Non
|
16
|
32
|
Total
|
50
|
100
|
À la lecture du tableau n°3 , nous avons compris
que 34 sujets, soit 68 % ont confirmé que mauvaises conditions des
policiers et des militaires comme cause de traitement inhumain pendant
l'état d'urgence à Tshopo contre 16 sujets, soit 32 % ont
nié cette réponse.
En effet, les enquêtés qui ont confirmé
les mauvaises conditions des policiers et des militaires comme cause de
traitement inhumain pendant l'état d'urgence à Tshopo ont
indiqué que les policiers et les militaires en Province de la Tshopo
traversent les mauvaises conditions de vie sociale.
Lorsqu'ils sont appelés pour les patrouilles, c'est une
occasion pour eux de violer et de commettre les actes de tracasseries. Ils
ont ajouté que c'est la mendicité qui les pousse à poser
des tels actes. Un mendiant est une personne qui, par faute de capacité
de revenu, de solidarité familiale ou autre, ne peut que compter sur les
dons des autres pour subsister. Ainsi, la mendicité devient une forme la
plus sensible et la plus grossière de l'indulgence solliciteuse32(*).
Par ailleurs, il ressort de notre enquête que certains
policiers pratiquent effectivement la mendicité pour survivre. Il
convient également de faire remarquer que d'autres policiers
interrogés ont reconnu ce comportement dans le chef de leurs
collègues. En effet, la mendicité des policiers dans les rues,
dans les milieux de garde statique et pendant toute autre opération de
police administrative ou judiciaire est récurrente : un policier de
circulation routière peut stopper un usager (un chauffeur ou un motard)
juste pour quémander par exemple.
Les policiers commis au sous-commissariat dans les
différents quartiers et communes des Communes de la Ville de Kisangani
sont finalement familiarisés avec les ménages environnants qui
leur servaient à manger et à boire. Nous pensons que cette
attitude est incompatible avec la déontologie du métier de
policier. Il s'agit plutôt des actes révélateurs de
l'inefficacité de service, ce qui leur pousse à poser les actes
de vandalismes.
D'aucuns estiment que la mendicité au sein des agents
de l'ordre en Province de la Tshopo, est devenue un moyen de survie, un style
de vie. Aussi, il convient enfin de faire remarquer que les policiers recourent
à la mendicité lorsque les circonstances de temps et de lieu ne
permettent pas d'appliquer la « force » en vue notamment
d'extorquer les biens des paisibles citoyens.
De son côté, Jean OTEMIKONGO MANDEFU
YAHISULE33(*) insiste sur
la nécessité, non seulement de limiter le pouvoir de la police,
mais aussi de contrôler rigoureusement ce pouvoir dans le but de
concilier les exigences de l'ordre public et l'exercice effectif de
libertés publiques par les citoyens.
C'est grâce à ce contrôle que les actes de
traitements inhumains pendant l'état d'urgence sanitaire en province de
la Tshopo devraient être réduits.
II.3.Recherche des
intérêts mesquins par les agents de l'ordre
Il nous revient de vérifier si la recherche des
intérêts mesquins par les agents de l'ordre leur expose à
poser les actes de traitement inhumains. Les réponses de nos
enquêtés sont reprises au tableau ci-dessous.
Tableau 4. Réponses des enquêtés sur la
recherche des intérêts mesquins par les agents de l'ordre
Recherche des intérêts mesquins par
les agents de l'ordre
|
f
|
%
|
Oui
|
29
|
58
|
Non
|
17
|
34
|
Sans réponse
|
4
|
8
|
Total
|
50
|
100
|
En lisant les réactions de nos enquêtés
dans le tableau n°4, il se dégage que 29 sujets, soit 58 % ont
confirmé que les agents de l'ordre en Province de la Tshopo recherchent
en premier lieu les intérêts mesquins contre 17 sujets, soit 34 %
qui ont nié cette thèse en disant que les agents de l'ordre
marchent avec les autorités policières. Il est difficile qu'ils
arrivent à commettre des tels actes devant les autorités.
Dans la même optique, nous avons 4 sujets, soit 8 %
d'entre eux qui n'ont pas dit mot par rapport à cette question.
C'est à cet effet que LHUILER34(*) parle plutôt des
métiers que du métier de policier. Ainsi, l'auteur (LHUILER)
tente d'énumérer en vrac les tâches d'un policier de la
manière suivante : régler la circulation, assurer la
sécurité des piétons et des écoliers à leurs
sorties, faire respecter les règles de circulation et de stationnement;
repérer les véhicules volés ou en stationnement
gênant ; patrouiller, surveiller, assurer les gardes statiques de
différents bâtiments publics ou privés ; assurer le
service de police-secours ; effectuer les transferts des détenus,
assurer l'accueil du public au commissariat, assister et conseiller les
ménages en matière de différends familiaux et de
voisinage ; appréhender les auteurs d'infractions comme l' ivresse
sur la voie publique (vol à l'arraché, vol à
l'étalage, outrage à la pudeur, vente de stupéfiant...),
répondre aux appels (chiens errants, bagarres, tapages nocturnes et
diurnes, objets dangereux, ou suspects, malades mentaux, suicides,
violences...) ; accompagner les personnes âgées, recueillir
les informations auprès de la population, répondre aux demandes
de renseignement, aider et orienter les usagers dans leur démarche
administrative ; vérifier l'application des réglementations
spécifiques (aux débits de boisson, cinémas, foires,
marchands ambulants, gares,...) ; conduire les cadavres à l'institut
médico-légal, les blessés et les malades à
l'hôpital ; participer à la recherche et à la
protection des mineurs en danger moral ; lire les notes de services, les
rapports journaliers et les différents registres ; rendre compte
à son supérieur ; être présent à
l'appel ; réaliser les enquêtes diverses ; garder les
détenus hospitalisés, assurer la sécurité de
transports de fonds.
II.4. Mauvaise
interprétation de l'heure de l'état d'urgence sanitaire
Le Chef de l'Etat a déclaré l'état
d'urgence sanitaire entre 21 heures à 5 heures du matin.
Néanmoins, nous sommes parti d'un constat selon lequel, ces heures ont
été mal interprétées par les agents de l'ordre
à Kisangani. C'est ainsi que nous avons posé la question
suivante : estimez-vous qu'il y a eu la mauvaise interprétation des
heures de l'état d'urgence sanitaire en Province de la Tshopo ? Les
réponses de nos enquêtés sont identifiées au tableau
ci-dessous.
Tableau 5. Réponses des enquêtés sur la
mauvaise interprétation des mesures de l'état d'urgence
sanitaire par les agents de l'ordre
Mauvaise interprétation des mesures de
l'état d'urgence sanitaire par les agents de l'ordre
|
f
|
%
|
Oui
|
24
|
48
|
Non
|
26
|
52
|
Total
|
50
|
100
|
À la lecture du tableau n°5, sur les 50 sujets
quenous avons enquêtés, 26 sujets, soit 52 % de nos
enquêtes, ont confirmé que les agents de l'ordre avaient mal
interprété les mesures de l'état d'urgence sanitaire par
les agents de l'ordre en Province de la Tshopo.
Dans le même sens, signalons que 24 sujets, soit 48 %
ont souligné que les agents de l'ordre ont bien interprété
les heures prévues pour l'état d'urgence en Province de la
Tshopo.
En République Démocratique du Congo, le Chef de
l'Etat, Félix Tshisekedi Tshilombo a fixé les mesures
barrières à observer obligatoirement sur toute l'étendue
du territoire national afin de lutter contre la propagation, de la Covid-19
après la levée de l'état d'urgence sanitaire. Parmi les
mesures prises, notre particulière attention a porté sur celles
qui suivent :
· le port correct des masques dans les espaces publics,
notamment les lieux detravail, les écoles, les lieux de culte, les lieux
de déroulement des activités sportives,les universités,
les hôpitaux, les transports, les restaurants, les bars,
lesétablissements d'hébergement, les édifices
publics ;
· les dispositifs de contrôle et de
prévention mis en place à chaque entréeimpliquant la prise
des températures, le lavage des mains et/ou l'application des
gelshydro-alcooliques ;
· le respect de la distanciation physique en tout lieu,
en ce compris dans les transports en commun ;
· des mesures restrictives sur l'organisation des
funérailles ;
· le contrôle et le suivi de l'état de
santé du personnel dans tous les secteurs de la vie
professionnelle ;
· la décontamination et la désinfection
régulières des lieux recevant le public35(*).
Le non-respect des mesures édictées dans le
présent décret sera sanctionneconformément aux
dispositions légales et règlementations en vigueur. La Police
nationale congolaise, les services de sécurité ainsi que les
services ouvrant aux frontières, en l'occurrence la Direction
générale de migration, sont tenus deveiller au respect strict des
dispositions du présent décret. Les membres du Gouvernement et
les gouverneurs de provinces sont charges, chacun en ce qui le concerne, de
l'exécution du présent décret. Ils prennent a cet effet,
lecas échéant, les mesures spécifiques dans leurs secteurs
et entités respectifs36(*).
II.5. Ignorance des droits par
les Boyomais
Nous avons cherché à comprendre si l'une des
causes de traitement inhumain des Tshopolais ne serait pas due aussi à
l'ignorance des textes et des normes par les Tshopolais même. C'est ainsi
que les réponses de nos enquêtés sont classées au
tableau ci-dessous.
Tableau 6. Réponses des enquêtés sur
l'ignorance des droits par les Boyomais
Ignorance des droits par les Boyomais
|
F
|
%
|
Oui
|
39
|
78
|
Non
|
11
|
22
|
Total
|
50
|
100
|
La lecture tableau n°6 montre que sur 50 sujets que nous
avons sélectionnés, 39 sujets, soit 78 % ont confirmé
l'ignorance des droits humains par les Boyomais eux-mêmes en Province de
la Tshopo. Tandis que 11 sujets, soit 22 % ont signalé que les habitants
de la Province de la Tshopo connaissent leurs droits car nul n'est sensé
ignoré la loi.
Ajouton que les moyens humains sont constitués de
l'ensemble des personnes qui proviennent de l'environnement et appelées
à oeuvrer au sein d'un service public ou privé. Pour le cas
d'espèce, le terme consacré, est celui du personnel de police
dont il faut examiner les aspects numérique et qualitatif.
CHAPITRE TROISIEME :
PROBLEMES RENCONTRÉS A LA TSHOPO PENDANT L'ETAT D'URGENCE SANITAIRE
Comme on peut le constater, il est question dans ce chapitre,
d'identifier les vrais problèmes rencontrés dans la Province de
la Tshopo pendant l'état d'urgence sanitaire.
Parmi les problèmes enregistrés dans la Commune
pendant l'état d'urgence sanitaire en Province de la Tshopo, nous avons
les blessures, les tortures des personnes,, les arrestation arbitraires des
certaines personnes, les bagarres entre les agents de l'ordre et les jeunes,
les arrestation des mineurs et les menaces de certains opérateurs avant
les heures de l'heure prévue.
III.1.1. Pillage des biens de
certains opérateurs économiques
Dans le cadre de cette étude, nous avons cherché
à vérifier si est seulement si les pillages des biens de
certains opérateurs économiques. Pour ce faire, nous avons
posé la question suivante : pensez-vous que pendant l'état
d'urgence sanitaire, il y a eu les pillages des biens des particuliers en
Province de la Tshopo, les réactions de nos enquêtés sont
reprises sont reprises au tableau ci-dessous.
Tableau 7. Réponses des enquêtés sur
le pillage des biens de certains opérateurs économiques
Pillage des biens de certains opérateurs
économiques
|
f
|
%
|
Oui
|
41
|
92
|
Non
|
6
|
12
|
Sans réponse
|
3
|
6
|
Total
|
50
|
100
|
Il se dégage du tableau n°7 que 41 sujets, soit 92
% ont reconnu le pillage des biens de certains opérateurs
économiques dans la Ville de Kisangani, chef-lieu de la Province de la
Tshopo. Par contre, 6 sujets, soit 12 % n'ont pas reconnu le pillage des biens
de certains opérateurs économiques par les agents de l'ordre dans
la Province de la Tshopo pendant l'état d'urgence. Mais aussi, 3 sujets,
soit 6 % n'ont pas donné leurs points de vue par rapport à cette
question.
En Province de la Tshopo, en général et plus
particulièrement dans la Ville de Kisangani, nous avons signalé
le pillage de certains opérateurs économiques. Parmi les
victimes, nous citons Soleil Mosindo, Tube Amani.
Les policiers ont détruit les portes des
hôtels/restaurants de ces derniers, d'ailleurs, avant qu'ils arrivent
l'heure de couvre-feu décrété par le Chef de l'Etat. Ils
ont pillés presque tous ceux qu'ils trouvaient dans ces lieux.
D'où, l'état d'urgence sanitaire en Province de la Tshopo.
Signalons que dans la Province de la Tshopo, les policiers ont
pillés les biens des personnes alors qu'ils sont
considérés comme agents de l'ordre. D'où, les agents de
l'ordre sont confondus aux agents de désordres.
Pendant les opérations policières à la
période de l'état d'urgence, les agents de l'ordre ont
été également accusés de pillage des biens des
particuliers. Il y a d'ailleurs la réquisition du Maire de la ville de
Kisangani en vue de procéder à l'arrestation du président
de l'Association AMUD, dite KATAMOTO, les policiers
réquisitionnés ont procédé au pillage des biens du
ménage dudit président de l'Association et de ceux qui se
trouvaient dans le périmètre rapproché. Un autre pillage
était signalé dans la commune de Kisangani dans le quartier
Maleke quand la police avait manqué d'appréhender un homme
accusé de viol pendant les patrouilles de 2021.
III.1.2. Blessures ou tortures
des personnes
En Province de la Tshopo, nous avons cherché à
vérifier si les cas de tortures et blessures ont été
enregistrées lors des patrouilles pendant l'état d'urgence. Les
réponses fournies par les enquêtés sont justifiés
sur les lignes qui suivent.
Tableau 8. Réponses des enquêtés sur
les blessures
Des blessures ou tortures des personnes
|
f
|
%
|
Observations des blessures
|
19
|
38
|
Aucune blessure pendant les patrouilles
|
31
|
62
|
Total
|
50
|
100
|
La lecture du tableau n°8 relève que sur 50 sujets
que nous avons interrogés, 31 sujets, soit 62 % n'ont observé
aucune blessure pendant les patrouilles organisées par les agents de
l'ordre sur les artères de la Ville de Kisangani, chef-lieu de la
Province de la Tshopo. Par contre, 19 sujets, soit 38 % représentent
ceux qui ont tant soit peu observées blessures pendant les patrouilles
organisées par les agents de l'ordre sur les artères à
Kisangani.
Nos enquêtés ont signalé que les policiers
poursuivent des missions spéciales d'assurer l'ordre des personnes et de
leurs biens et non le contraire.
En effet, il est certain que les conceptions sur les missions
premières, devant être assignées à la police,
varient d'un pays à l'autre. Il est aussi généralement
admis que le travail de la police se réalise autour de trois fonctions
principales : protéger des personnes et leurs biens, maintien de l'ordre
public en veillant à la sécurité et à la
tranquillité publiques et contribution à la fonction de service
sociale.La police, en effectuant consciencieusement ses missions classiques de
maintien et d'établissement de l'ordre public et de service de
protection de la population, doit être fière de sa tâche,
car son travail constitue la mesure de l'image de marque du gouvernement et du
pays tout entier ou de toute la nation congolaise.
En nous référant de la
Loi
n°13/034 du 24 décembre 2013 portant programmation de la mise en
oeuvre de la réforme de la Police Nationale Congolaise pour la
période de 2014 à 201737(*), il faut savoir que les missions de la Police
Nationale Congolaise reformée se regroupent en trois volets dont :
- Les missions ordinaires qui s'exécutent
quotidiennement à l'initiative des différents responsables de la
Police Nationale Congolaise;
- Les missions extraordinaires, s'exécutent sur
réquisitions légales écrites ou demandes de concours des
différentes autorités n'ayant pas directement la Police Nationale
Congolaise sous leurs ordres, mais investies du droit de la faire agir dans
l'intérêt national;
- Les missions spéciales qui s'exécutent
à titre de suppléance, d'appui ou de concours des services
spéciaux.
En lisant l'article 6 du Décret-loi n° 002/2002
du26 janvier 2002 portant institution, organisation et fonctionnement de la
PNC, il ressort que les missions ordinaires sont celles qui s'opèrent
journellement ou à des époques déterminées, sans
qu'il ne soit besoin d'aucune réquisition de la part des
autorités.38(*)
Ainsi, la patrouille, la tournée et la garde statique constituent par
excellence les actions qu'accomplit la PNC dans le cadre des missions
ordinaires39(*).
Les éléments de la Police Nationale sont
appelés à se tenir à portée en vue notamment de
surveiller les grands rassemblements, de signaler à l'autorité
administrative tout rassemblement non autorisé40(*). Par ailleurs, les missions
ordinaires sont soit préventives, soit répressives.
III.1.3. Arrestation arbitraires
des certaines personnes
Il nous revient de comprendre si les habitants de la Province
ont été victimes des arrestations arbitraires de certaines
personnes en Province de la Tshopo. Ceci étant, les réponses des
enquêtés sont identifiées au tableau qui suit.
Tableau 9. Réponses des enquêtés sur les
arrestations arbitraires des certaines personnes
Arrestation arbitraires des certaines personnes
pendant les patrouilles à Kisangani
|
f
|
%
|
Arrestation arbitraires des certaines personnes
|
28
|
56
|
Pas d'arrestation arbitraires des certaines personnes
|
17
|
34
|
Aucune réponse
|
5
|
10
|
Total
|
50
|
100
|
La lecture du tableau n°9 nous relève que sur 50
personnes que nous avons enquêtes, 28 sujets, soit 56 % ont
signalé l'arrestation arbitraires des certaines personnes ; contre
17 sujets, soit 34 % qui ont indiqué qu'il n'y eu aucune arrestation
arbitraire des personnes tandis que 5 sujets, soit 10 % ont refusé de
donner leurs points de vue par rapport à cette question.
Dans la Ville de Kisangani, chef-lieu de la Province de la
Tshopo, signalons que l'on a assisté aux arrestations arbitraires des
certaines personnes parmi lesquelles, il y a lieu de citer les cas des taximen,
des conducteurs des motos, les buveurs dans les bistrots ou ganda des boissons.
Certains enquêtés ont ajouté que quelques
cas des arrestations ont été faits avant les heures de couvre-feu
décrété par le Chef de l'Etat.
III.1.4. Bagarres entre les
agents de l'ordre et les jeunes
Dans ce point, nous cherchons vérifier si les cas de
bagarres entre les agents de l'ordre et les jeunes ont été
enregistrés pendant les patrouilles de l'état d'urgence à
Kisangani. Leurs points de vue sont classés au tableau qui suit.
Tableau 10. Réponses des enquêtés sur les
bagarres entre les agents de l'ordre et les jeunes
Bagarres entre les agents de l'ordre et les
jeunes
|
f
|
%
|
Enregistrement de quelques bagarres entre les jeunes et les
agents de l'ordre
|
27
|
54
|
Pas de bagarre entre les jeunes et les agents de l'ordre
|
18
|
36
|
Sans réponse
|
5
|
10
|
Total
|
50
|
100
|
Nos enquêtés ont enregistré cas de
bagarres entre les agents de l'ordre et les jeunes ont été
enregistrés pendant les patrouilles de l'état d'urgence à
Kisangani, il sied de signaler que 27 sujets, soit 54 % ont signalé
l'enregistrement de quelques bagarres entre les jeunes avec les agents de
l'ordre ; contre 18 sujets, soit 36 % ont déclaré qu'ils
n'ont pas vu les bagarres entre les jeunesavec les agents de l'ordre tandis que
5 sujets, soit 10 % n'ont pas donné leurs points de par rapport à
cette question.
Les enquêtés qui ont signalé
l'enregistrement des bagarres entre les jeunes et les agents de l'ordre dans la
Ville de Kisangani a déclaré que dans la Commune Mangobo aux
blocs Balese et au Quartier Segame, les agents de l'ordre et la Police
Nationale Congolaise se sont bagarrés pendant la nuit car ces derniers
ont arrêtés de manière arbitraire les jeunes.
En effet, ajoutons aussi un cas de bagarre, dans la Commune
Makiso où le Chef de l'unité spéciale Police était
à la recherche des policiers en état
d'irrégularité, avait appréhendé un tolekiste pour
"mauvais stationnement" aux alentours du marché central de Kisangani
pendant la nuit. Les jeunes motards et tolekistes constant cet acte comme une
arrestation arbitraire, ont réagi défavorablement avec les jets
de pierres. C'est le début d'un bagarre pendant la nuit.
Dans la Ville de Kisangani, certains policiers ont fait
recourt de manière endémique à des méthodes
brutales lors de leurs patrouilles, ce qui sape et menace la liberté des
citoyens d'exercer leurs droits humains avant, pendant et après la
campagne et la période électorale.
CONCLUSION
Nous sommes au terme de notre travail qui a porté sur
l'état d'urgence sanitaire et situation des droits humains dans la
Province de la Tshopo. Nous sommes parti d'un constat selon lequel la
protection de droits humains pendant cet état d'urgence, s'est
déroulé plutôt dans une ambiance teintée
particulièrement de mauvais traitement. Pour preuve, signalons que
certains agents de l'ordre ont été arrêtés à
cause de mauvais traitement des droits de l'homme.
Outre l'introduction et la conclusion, le présent
travail s'est articulé autour de trois chapitres. Le premier a
porté sur les considérations générales où
nous définissons les concepts de base et présentons le milieu
d'étude. Le deuxième a décrit les causes de traitements
inhumains pendant l'état d'urgence sanitaire en Province de la Tshopo.
Le troisième a expliqué les problèmes et
conséquences de non-respect des droits humains en Province de la Tshopo
pendant l'état d'urgence sanitaire.
La vérification de nos hypothèses nous conduit
à utiliser la méthode fonctionnelle de Robert King MERTON. Dans
ce courant l'analyse fonctionnelle ou fonctionnalisme a abouti à un
schéma. Elle repose sur l'idée que tous les
éléments sont interdépendants comme dans un organisme
vivant et que chacun exerce une fonction qui concourt à partir des
fonctions au lieu de commencer par l'étude des structures. Pour
collecter les données et les interpréter, nous avons fait recours
à un certain nombre des techniques. La collecte des
données a été facilitée par la technique
documentaire, l'observation directe et l'entretien directif.Le traitement de
ces données a été facilité par l'analyse de contenu
et l'analyse statistiques.
Après la vérification méthodologique,
nous avons abouti aux résultats suivants :
· Par rapport aux causes qui ont fait que l'état
d'urgence sanitaire ne tient pas compte des impératifs des droits
humains en Province de la Tshopo, 37 sujets, soit 74 % ont confirmé
que les agents de l'ordre ignorent les droits humains des personnes dans la
Ville de Kisangani, chef-lieu de la Province de la Tshopo, 34 sujets, soit 68 %
ont confirmé que mauvaises conditions des policiers et des militaires
comme cause de traitement inhumain pendant l'état d'urgence à
Tshopo, 29 sujets, soit 58 % ont confirmé que les agents de l'ordre en
Province de la Tshopo recherchent en premier lieu les intérêts
mesquins, 26 sujets, soit 52 % de nos enquêtes, ont confirmé que
les agents de l'ordre avaient mal interprété les mesures de
l'état d'urgence sanitaire par les agents de l'ordre en Province de la
Tshopo et 39 sujets, soit 78 % ont confirmé l'ignorance des droits
humains par les Boyomais eux-mêmes en Province de la Tshopo.
· S'agissant les problèmes rencontrés
pendant l'état d'urgence sanitaire en Province de la Tshopo;41 sujets,
soit 92 % ont reconnu le pillage des biens de certains opérateurs
économiques dans la Ville de Kisangani, chef-lieu de la Province de la
Tshopo, 31 sujets, soit 62 % n'ont observé aucune blessure pendant les
patrouilles organisées par les agents de l'ordre sur les artères
de la Ville de Kisangani, chef-lieu de la Province de la Tshopo, 28 sujets,
soit 56 % ont signalé l'arrestation arbitraires des certaines
personnes et 27 sujets, soit 54 % ont signalé l'enregistrement de
quelques bagarres entre les jeunes avec les agents de l'ordre
· Concernant les conséquences de non-respect des
droits humains en Province de la Tshopo pendant l'état d'urgence
sanitaire, 41 sujets, soit 92 % ont confirmé que certaines
autorités policières ont été arrêtées
dans la Ville de Kisangani et 31 sujets, soit 62 % ont déclaré
que les textes juridiques prônant l'état d'urgence ont
été violés
Avec ces résultats, nous osons croire que nos
hypothèses sont confirmées et nos objectifs atteints.
BIBLIOGRAPHIE
A. Ouvrages
Andriantsimba Zovina, J., Dictionnaire des Droits de
l'Homme, Puf, Paris, 2008
Beaud, M., L'art de la thèse. Comment
préparer et rédiger un mémoire de master, une
thèse de doctorat ou tout autre travail universitaire à
l'ère du Net, Paris, La Découverte, 1985, nouvelle éd.
2006
Charon J-M. et Furet C.,Un secret si bien
violé : la loi, le juge et le journaliste, Paris, Seuil,
2000.
Kitobo Samsoni, W., Analysé l'impact de la
pandémie du COVID-19 sur le secteur minier de la République
Démocratique du Congo, Kinshasa, 2020.
Lochak, C., Les droits de l'homme, La
découverte, Paris, 2002
Lochak, D., Les droits de l'homme, La
découverte, Paris, 2002
Mace G. et Petry F., Guide d'élaboration d'un projet de
recherche en sciences sociales, 3e éd. De Boeck, Bruxelles,
2004
MONUC/CIVPOL, Kit pédagogique pour la formation des
policiers en 2005.
Mpala Mbabula, L, Pour vous chercheur. Directives pour
rédiger un travail scientifique suivi de recherche scientifique sur
internet, Lubumbashi, éd. Mpala, 3ème édition
augmentée, 2006
Ngondakoy, N., Droit congolais des droits de
l'homme, Bruxelles, Academia Bruylant, 2004
Pierre de Quirini, Expliquez-moi la démocratie,
Ed. Epiphane, Kinshasa, 1993.
Rouget,D., Le guide de la protection internationale des
droits de l'homme, Dijon, la pensée sauvage,2000
Wenu, B., Recherche scientifique, Théorie et
pratique, Lubumbashi, P.U.L., 2004
B. Article de revue
Kabila, J., Discours présidentiel
d'investiture in Congo-Afrique, n° 411 ; janvier 2007.
C. Documents inédits
Becker Wenu, Les organisations internationales africaines et
la problématique de la sécurité en Afrique. Praxis de la
modélisation d'une approche sécuritaire africaine, thèse
en Relations internationales,UNILU, 2003-2004, p.10
Ekongo Ndemba, R., Droits de l'homme et nationalisme face
aux revendications géopolitiques à Kisangani de 1990 à
2010, Thèse inédite de Doctorat en SPA, FSSAP, UNIKIS,
2010-2011.
Kaleba Ibonga L., Incidence socio sanitaire de l'habitat
urbain sur les conditions de vie des populations de Kisangani :
expérience des Blocs Kitenge et Nzinnia dans la Commune Makiso,
Mémoire DES en Sociologie, FSSAP, UNIKIS, 2015
Mokelo Longomba, Problématique des droits de
l'homme en République Démocratique du Congo, Mémoire
de licence en droit privé et judiciaire, Fd, Unikis, Kisangani,
2013-2014
OTEMIKONGO MANDEFU YAHISULE, Méthodologie de la
science politique, cours ronéotypé, dispensé en L1
SP, FSSAP, UNIKIS, 2010-2011.
OTEMIKONGO MANDEFU, Droit administrative, cours
ronéotypé, G2 SPA et RI, FSSAP/UNIKIS, 2008-2009
D. Textes juridiques
Pacte international relative aux droits civils et politique de
l'ONU de 1966
Constitution de la République Démocratique du
Congo, in Journal Officiel, numéro spécial, 18
février 2006
Décret-Loi n° 002/2002 du 26 janvier 2002 portant
institution, organisation et fonctionnement de la PNC.
Loi
n°13/034 du 24 décembre 2013 portant programmation de la mise en
oeuvre de la réforme de la police nationale congolaise pour la
période de 2014 à 2017.
Décret n°20/023 du 1er octobre 2020 portant
mesures barrières de lutte contre la pandémie de Covid-19 en
République démocratique du Congo
E. Documents numériques
Droits de l'homme, disponible sur
https://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_de_l'homme
Jewell Joseph et Ed O'donovan, Défendre les droits en
temps de pandémie : l'impact du Covid-19 sur la
sécurité et le travail des défenseurs des droits humains,
a retrouvé sur http//www. Vie-publique.Fr
Qu'est-ce que les droits de l'homme ? Disponible sur
www.toupie.org/laToupie-dictonnaire
Tremblay, R.-R. et Perrier, Y., Savoir plus : outils et
méthodes de travail intellectuel, 2ème éd.
Les Éditions de la Chenelièreinc., 2006,
http://www.cheneliere.info/cfiles/complementaire/complementaire-ch/fichiers/coll,uni/hypothese
-objectif-recherche.pdf
Wikipedia, Mendiant, disponible sur
fr.wikipedia.org/Wiki/mendiant
F. Archives
Archives de la Province de la Tshopo, exploité le 10
juillet 2021.
Programme du Gouvernement provincial de la Tshopo, 2020
TABLE DES MATIERES
DEDICACE
INTRODUCTION
1
0.1. Contexte du travail
1
0.2. Etat de la question
1
0.3. Problématique
4
0.4. Hypothèses du travail
7
0.5. Objectifs du travail
7
0.6. Intérêts du sujet
8
0.7. Méthodologie
8
0.7.1. Méthode
8
0.7.2. Techniques
9
0.8. Délimitation spatio-temporelle du
travail
10
0.9. Subdivision du travail
11
CHAPITRE PREMIER : ARMATURE THEORIQUE
12
I.1. Champ conceptuel
12
I.1.1. Droits humains
12
I.1.2. Etat d'urgence
15
I.2. Présentation du milieu
d'étude
15
I.2.1. Aperçu historique
16
I.2.2. Situation géographique
17
I.2.3. Aspects politico-administratifs
18
I.2.4. Situation socioéconomique
18
CHAPITRE DEUXIEME : CAUSES DE TRAITEMENTS
INHUMAINS PENDANT L'ETAT D'URGENCE SANITAIRE EN PROVINCE DE LA TSHOPO
22
II.1. Ignorance des agents de l'ordre
22
II.2. Mauvaises conditions des policiers et des
militaires
23
II.3.Recherche des intérêts mesquins
par les agents de l'ordre
24
II.4. Mauvaise interprétation de l'heure de
l'état d'urgence sanitaire
26
II.5. Ignorance des droits par les Boyomais
27
CHAPITRE TROISIEME : PROBLEMES ET CONSEQUENCES
DE NON-RESPECT DES DROITS HUMAINS A LA TSHOPO PENDANT L'ETAT D'URGENCE
SANITAIRE
29
III.1. Problèmes rencontrés en
Province de la Tshopo
29
III.1.1. Pillage des biens de certains
opérateurs économiques
29
III.1.2. Blessures ou tortures des personnes
30
III.1.3. Arrestation arbitraires des certaines
personnes
32
III.1.4. Bagarres entre les agents de l'ordre et les
jeunes
33
III.2. Conséquences de non-respect des droits
humains en Province de a Tshopo pendant l'état d'urgence sanitaire
34
III.2.1. Arrestation de certaines autorités
policières à Kisangani
34
III.2.2. Violation des textes juridiques
prônant l'état d'urgence
35
CONCLUSION
37
BIBLIOGRAPHIE
40
TABLE DES MATIERES
43
ANNEXE
* 1Lochak, D., Les droits
de l'homme, La découverte, Paris, 2002, p. 3.
* 2Becker Wenu, Les
organisations internationales africaines et la problématique de la
sécurité en Afrique. Praxis de la modélisation d'une
approche sécuritaire africaine, thèse en Relations
internationales,UNILU, 2003-2004, p.10
* 3 Mpala Mbabula, L, Pour vous
chercheur. Directives pour rédiger un travail scientifique suivi de
recherche scientifique sur internet, Lubumbashi, éd. Mpala,
3ème édition augmentée, 2006, p. 53
* 4 Kitobo Samsoni, W.,
Analysé l'impact de la pandémie du COVID-19 sur le secteur
minier de la République Démocratique du Congo, Kinshasa,
2020.
* 5 Jewell Joseph et Ed
O'donovan, Défendre les droits en temps de pandémie :
l'impact du Covid-19 sur la sécurité et le travail des
défenseurs des droits humains, a retrouvé sur http//www.
Vie-publique.Fr
* 6Mokelo Longomba,
Problématique des droits de l'homme en République
Démocratique du Congo, Mémoire de licence en droit
privé et judiciaire, Fd, Unikis, Kisangani, 2013-2014, inédit.
* 7Ekongo Ndemba, R.,
Droits de l'homme et nationalisme face aux revendications
géopolitiques à Kisangani de 1990 à 2010,
Thèse inédite de Doctorat en SPA, FSSAP, UNIKIS,
2010-2011.
* 8Lochak, C., Les droits
de l'homme, La découverte, Paris, 2002, p. 3
* 9 Rouget,D., Le guide de
la protection internationale des droits de l'homme, Dijon, la
pensée sauvage,2000.
* 10 Ngondakoy, N., Droit
congolais des droits de l'homme, Bruxelles, Academia Bruylant, 2004.
* 11 Wenu, B., Recherche
scientifique, Théorie et pratique, Lubumbashi, P.U.L., 2004,
p. 31
* 12 Beaud, M., L'art de la
thèse. Comment préparer et rédiger un mémoire de
master, une thèse de doctorat ou tout autre travail universitaire
à l'ère du Net, Paris, La Découverte, 1985, nouvelle
éd. 2006, p55
* 13 Constitution de la
République Démocratique du Congo, in Journal Officiel,
numéro spécial, 18 février 2006, article 16.
* 14Article 4 du pacte
international relative aux droits civils et politique de l'ONU de 1966
* 15Article 61 de la
constitution de la RDC du 18 février 2006, in journal
officiel, 47e année, numéro
spécial
* 16Tremblay, R.-R. et
Perrier, Y., Savoir plus : outils et méthodes de travail
intellectuel, 2ème éd. Les Éditions de la
Chenelièreinc., 2006,
http://www.cheneliere.info/cfiles/complementaire/complementaire-ch/fichiers/coll,uni/hypothese
-objectif-recherche.pdf, consulté le 15 juillet 2021.
* 17 ALMOND G. et MERTON
R.-K., cités par OTEMIKONGO MANDEFU YAHISULE, Méthodologie de
la science politique, cours ronéotypé, dispensé en L1
SP, FSSAP, UNIKIS, 2010-2011.
* 18Merton, R.K. cité
par Kaleba Ibonga L., Incidence socio sanitaire de l'habitat urbain sur les
conditions de vie des populations de Kisangani : expérience des
Blocs Kitenge et Nzinnia dans la Commune Makiso, Mémoire DES en
Sociologie, FSSAP, UNIKIS, 2015, (inédit).
* 19 Mace G. et Petry F.,
Guide d'élaboration d'un projet de recherche en sciences sociales,
3e éd. De Boeck, Bruxelles, 2004, p.27.
* 20Andriantsimba Zovina,
J., Dictionnaire des Droits de l'Homme, Puf, Paris, 2008, p. 274.
* 21 Pierre de Quirini,
Expliquez-moi la démocratie, Ed. Epiphane, Kinshasa, 1993,
p.19
* 22 Qu'est-ce que les
droits de l'homme ? Disponible sur
www.toupie.org/laToupie-dictonnaire,
consulté le 27 juin 2021.
* 23 Droits de l'homme,
disponible sur
https://fr.wikipedia.org/wiki/Droits_de_l'homme
consulté le 27 juin 2021.
* 24Article 4 du pacte
international relative aux droits civils et politique de l'ONU de 1966
* 25 Archives de la Province de
la Tshopo, exploité le 10 juillet 2021.
* 26 Programme du Gouvernement
provincial de la Tshopo, 2020, p.5.
* 27 Programme du Gouvernement
provincial de la Tshopo, 2020, p.5.
* 28 Tiré sur la
Province de la Tshpo dans ma poche, 2020, p.10.
* 29 Programme du Gouvernement
provincial de la Tshopo, 2020, p.15-17.
* 30Idem, p.18-21.
* 31 Programme du Gouvernement
provincial de la Tshopo, 2020, p.8-14.
* 32Wikipedia,
Mendiant, disponible sur fr.wikipedia.org/Wiki/mendiant
consulté le 22 septembre 2021.
* 33OTEMIKONGO MANDEFU,
Droit administrative, cours ronéotypé, G2 SPA et RI,
FSSAP/UNIKIS, 2008-2009
* 34LHUILER D.,
Op.cit. pp.30-31
* 35Décret
n°20/023 du 1er octobre 2020 portant mesures barrières de lutte
contre la pandémie de Covid-19 en République démocratique
du Congo
* 36 Articles 7 à 9 du
Décret n°20/023 du 1er octobre 2020 portant mesures
barrières de lutte contre la pandémie de Covid-19 en
République démocratique du Congo
* 37
Loi
n°13/034 du 24 décembre 2013 portant programmation de la mise en
oeuvre de la réforme de la police nationale congolaise pour la
période de 2014 à 2017.
* 38Article 6 du
Décret-loi n° 002/2002 du26 janvier 2002 portant institution,
organisation et fonctionnement de la PNC.
* 39 MONUC/CIVPOL, Kit
pédagogique pour la formation des policiers en 2005.
* 40Article 19 du
Décret-Loi n° 002/2002 du 26 janvier 2002 portant institution,
organisation et fonctionnement de la PNC.
|