SOMMAIRE
PAGES
DEDICACES...........................................................................II
REMERCIEMENTS................................................................III
SIGLES ET
ABREVIATIONS.....................................................IV
LISTE DES
FIGURES................................................................V
LISTE DES
TABLEAUX..........................................................VII
LISTE DES
ANNEXES.............................................................IX
I.
INTRODUCTION.....................................................................1
II. CHAPITRE 1 : GENERALITES
I-Définition du
paludisme............................................................4
II-
Epidémiologie.....................................................................4
III- Symptômes du
paludisme......................................................7
IV- Prévention du
paludisme.......................................................8
III. CHAPITRE 2 :
NOTRE TRAVAIL
a) I-MATERIEL ET
METHODES.....................................................11
b)
II-RESULTATS........................................................................20
c)
III-DISCUSSION....................................................................43
IV.
CONCLUSION.........................................................................60
RECOMMANDATIONS............................................................61
REFERENCES........................................................................62
RESUME................................................................................66ANNEXES
DEDICACES
Je dédie ce travail de mémoire
à :
Dieu le
Père Tout-Puissant
Mon père, feu LINGUE N'Dri
Ma mère N'Guessan Amenan
Christine
Mes frères Vincent et Firmin
Ma tendre épouse Henriette Dossou
épouse LINGUE
Mes admirables enfants :
LINGUE Riemann Aimé
LINGUE Christian
LINGUE Jean Marie Vianney
LINGUE Christ Benjamin
Que ce travail soit l'expression de ma gratitude à
votre égard pour toutes vos prières et votre soutien moral. Que
le Tout-puissant vous bénisse en abondance.
Le temps de Dieu n'est pas toujours le temps des hommes. Dieu
notre Père que ta volonté se fasse toujours dans ma vie.
REMERCIEMENTS
Le présent mémoire a été produit
grâce à l'apport à quelque niveau que ce soit d'un certain
nombre de personnes à qui j'adresse ma gratitude.
Mes remerciements sont adressés en premier lieu au
Professeur Latte Jean-Michel Directeur du centre de formation continue de
l'Université Alassane Ouattara de Bouaké et au Dr
Tchéoulou ainsi qu'à toute leur équipe pour avoir ouvert
cette branche de la santé communautaire et permis que cette formation
puisse aller jusqu'à son terme.
Mes remerciements vont également à l'endroit de
tous nos enseignants qui, malgré leur agenda chargé, ont
trouvé le temps à nous consacrer pour nous dispenser leur savoir
et leur savoir-faire.
J'adresse un remerciement tout particulier au Professeur Kra
Ouffoué, mon Encadreur de mémoire qui, malgré ses lourdes
charges a bien voulu accepter d'encadrer ce travail de mémoire.
Professeur que Dieu vous donne la force de continuer à encadrer vos
étudiants.
Mes remerciements vont également à l'endroit de
la direction de l'Institut Pierre Richet en particulier au Directeur Dr Kaba
Dramane pour sa compréhension, à mon chef de service Dr Assi
Serge-Brice pour ses encouragements, au Dr N'Cho Bertin pour ses conseils,
à Koné Migabonron pour son soutien et à tous mes
collègues du service de parasitologie de l'Institut Pierre Richet de
Bouaké.
Un remerciement très particulier à M. Ouaga Jean
Marie pour la spontanéité avec laquelle il m'a apporté son
aide et à mon ami et collègue Krabran Jean Paul pour sa
disponibilité toujours sans faille et son aide précieuse.
A toutes ces personnes morales et physiques nommément
citées et toutes celles qui ont pu être omises, que le
Tout-Puissant lui-même vous accorde sa bénédiction. Grand
merci à chacun et à tous.
SIGLES ET ABREVIATIONS
CPN : Consultations Prénatales
DIPE : Direction de l'Information de la
Planification et de l'Evaluation.
MILDA : Moustiquaire
imprégnée d'insecticides à longue durée d'action
OMS : Organisation Mondiale de la
Santé
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
PIB : Produit intérieur brut
PID : Pulvérisation
intradomiciliaire
PNDS : Plan National de
Développement Sanitaire
RGPH : Recensement Général
de la Population et de l'Habitat
SODECI : Société de
Distribution d'Eau de Côte d'Ivoire
SP : Sulfadoxine- Pyriméthane
TPI : Traitement Intermittent
Préventif
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Carte de la ville de
Bouaké.................................................11
Figure 2 : diagramme climatique de la
ville de Bouaké.............................12
Figure 3 : répartition des chefs
de ménage de Bouaké selon le
sexe...............20
Figure 4 : répartition des chefs
de ménage de Bouaké selon
les tranches
d'âge...........................................................21
Figure 5 : répartition des chefs
de ménage de Bouaké selon le niveau
d'instruction...................................................................22
Figure 6 : répartition des chefs
de ménage de Bouaké selon les
groupes
ethniques...........................................................23
Figure7 :répartition des chefs de
ménage de Bouaké
selon la
religion................................................................24
Figure 8 : répartition des chefs
de ménage de Bouaké selon
l'activité............25
Figure 9: répartition des chefs de
ménage de Bouaké selon
la source d'approvisionnement en
eau.....................................26
Figure 10 : répartition des chefs
de ménage de Bouaké selonla possession des
biens
électroménagers....................................................29
Figure 11 : répartition des chefs
de ménage de Bouaké selon
le lieu d'obtention de la
moustiquaire...................................41
Figure 12 : Uttilisation d'un puits
protégé par un membre de ce
ménage........46
Figure 13 : Pose de grillage à la
porte d'une chambre..............................49
Figure 14 : Pose de grillage à la
fenêtre d'une chambre............................49
Figure 15 : Utilisation de la
moustiquaire imprégnée par une
famille............51
Figure 16 : Utilisation de la
moustiquaire imprégnée d'insecticides
par une
famille.............................................................55
LISTE DES TABLEAUX
Tableau I : répartition des chefs
de ménage de Bouaké selon
le type de toilettes
utilisées...............................................27
Tableau II : répartition des
chefs de ménage de Bouaké selon
le mode de gestion des
ordures..........................................28
Tableau III : répartition des
biens électroménagers selon
leur utilisation dans le
ménage........................................30
Tableau IV : répartition des
chefs de ménage de Bouaké selon
la possession de moustiquaires dans le
ménage......................31
Tableau V: répartition des chefs de
ménage de Bouaké selon
l'observation effective des moustiquaires
dans le ménage...........32
Tableau VI : répartition des
chefs de ménage de Bouaké selon
la pose effective de la moustiquaire
au-dessus du lit................33
Tableau VII : répartition des chefs de
ménage de Bouaké selon
l'utilisation de la moustiquaire la
nuit précédant notre passage...34
Tableau VIII : répartition des
ménages de Bouaké selon
le nombre de personnes dans le
ménage............................35
Tableau IX: répartition des chefs de
ménage de Bouaké selon
le nombre de moustiquaires reçues
par ménage.......................36
Tableau X: répartition des chefs de
ménage de Bouaké selon
la présence de grillages aux portes
et fenêtres des habitations.......37
Tableau XI: répartition des chefs de
ménage de Bouaké selon
l'utilisation d'autres moyens de
prévention...........................38
Tableau XII : répartition des
chefs de ménage de Bouaké selon
le devenir des
moustiquaires..........................................39
Tableau XIII : répartition des
chefs de ménage de Bouaké selon
l'état des
moustiquaires................................................40
Tableau XIV: répartition des chefs de
ménage de Bouaké selon
la méthode de prévention
utilisée....................................42
LISTE DES ANNEXES
V. Annexe 1 : Fiche de consentement
éclairé
Annexe 2 : Courrier au Directeur
Régional de la santé du Gbêkê
Annexe 3 : Lettre de recommandation du
Programme National de Lutte contre
le Paludisme (PNLP)
Annexe 4 : Fiche d'enquête
INTRODUCTION
Le paludisme est une maladie parasitaire due à un
protozoaire du genre Plasmodium dont cinq espèces parasitent
l'homme ; Il s'agit de : 1)Plasmodium falciparum qui est
l'espèce la plus répandue en Afrique subsaharienne et responsable
de nombreux décès, 2) Plasmodium vivax qui est présent en
Asie, en Amérique latine et dans certaines régions de l'Afrique.
Il est responsable de la fièvre tierce bénigne 3) Plasmodium
ovalé qui est présent en Afrique de l'ouest 4) Plasmodium
malariae et 5) Plasmodium knowlesi qui sont moins fréquents
[1].
Contexte de l'étude
Le paludisme est la parasitose la plus disséminé
dans le monde [2] et aussi la plus meurtrière. Selon
l'OMS, 3,2 milliards de personnes dans le monde sont exposées au risque
de paludisme [3]. En 2015, 212 millions de cas de paludisme
ont été déclarés dans le monde dont 90% en Afrique
subsaharienne. Il y a eu 429000 décès dont les 92% provenaient de
l'Afrique subsaharienne [3]. Le poids économique du
paludisme est évalué à plus de 12 milliards dollars
américains en perte de PIB et les dépenses directes imputables
à cette maladie peuvent représenter jusqu'à 40% des
dépenses de santé publique [4]. Cependant, le
paludisme est une maladie dont on peut guérir selon l'OMS. C'est
pourquoi, une lutte inlassable est menée contre ce fléau et les
résultats commencent à se faire sentir. Entre 2010 et 2015,
l'incidence du paludisme a baissé de 21% au niveau mondial tandis que le
taux de mortalité a reculé de 29% toutes tranches d'âge
confondues et de 35% chez les enfants de moins de 5 ans [5].
L'OMS estime à 6,8 millions de décès dus au paludisme
évités dans le monde depuis 2001.
En Côte d'Ivoire, le paludisme sévit de
façon endémique avec un pic en saison de pluie. Il demeure
toujours un véritable problème de santé publique. En
dépit d'énormes progrès accomplis dans la lutte contre
cette parasitose, en témoigne la réduction de 20 à 40% de
la mortalité liée au paludisme entre 2010 et 2015 ainsi qu'une
baisse de l'incidence supérieure à 40% dans la même
période, le paludisme est toujours la première cause de
morbidité avec 43% des motifs de consultation dans les formations
sanitaires, 30 à 40% des états morbides en milieu
pédiatrique [7] et également la première
cause de mortalité. Son incidence est de 155%o dans la population
générale et de 292%o chez les enfants de moins de cinq ans. A
Bouaké, selon la (DIPE), en 2015, la prévalence du paludisme
était estimée à 70,01% contre 65,15% en 2012
[6]. Pour maîtriser le paludisme et inverser la
tendance, le gouvernement ivoirien a inscrit ce fléau au tableau des
maladies prioritaires du Plan National de Développement Sanitaire (PNDS)
et a créé le Programme National de Lutte contre le Paludisme
(PNLP) en 1996. La direction de coordination du PNLP, créée par
l'arrêté N°133 MSP/CAB/ du 09 mai 1996 dont les
activités sont : l'organisation et la coordination du paludisme en
Côte d'Ivoire, la prise en charge du paludisme, la prévention du
paludisme, la communication et le partenariat enfin le suivi,
l'évaluation et la recherche opérationnelle a identifié
deux axes stratégiques prioritaires que sont la prise en charge des cas
et la prévention [8].
Justification
Le paludisme, de par ses effets pervers, impose à
l'humanité de lui mener une lutte sans merci. Cette lutte ne peut
aboutir que si les cas de paludisme sont précocement
diagnostiqués et efficacement pris en charge mais aussi et surtout si
les moyens de prévention sont utilisés par tous et à bon
escient. C'est pourquoi, dans le cadre de la lutte intégrée
contre le paludisme et sous la houlette du Fonds mondial, plusieurs moyens de
lutte ont été déployés à grande
échelle sur l'ensemble du territoire ivoirien. Grâce aux moyens de
lutte déployés sur l'ensemble du territoire, d'importantes
réductions du nombre de cas de paludisme et des décès ont
été partout observées. Toutefois, l'efficacité des
moyens de lutte contre le paludisme en post-distribution n'est pas
régulièrement ou systématiquement étudiée.
En conséquence, il est difficile d'attribuer ces bons résultats
à un moyen de lutte quelconque ou à une association de moyens de
lutte. C'est pour mesurer l'efficacité post-déploiement de ces
moyens de lutte afin de servir de comparateur de référence pour
l'évaluation de nouveaux moyens de lutte ou combinaisons de moyens de
lutte que le projet PALEVALUT, support de notre étude a
été exécuté à Bouaké par l'Institut
Pierre Richet /Institut National de Santé Publique d'Adjamé dans
le cadre de l'initiative 5% qui est la contribution indirecte de la France au
Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. A
travers ce travail de mémoire nous n'avons pas la prétention
d'atteindre les objectifs du projet PALEVALUT, il est question pour nous de
connaître les préférences des ménages de
Bouaké en matière d'utilisation de moyens de prévention
contre les moustiques et de suggérer des méthodes nouvelles de
prévention dans la lutte contre le paludisme. C'est pourquoi notre
étude se fixe pour objectif, d'évaluer les pratiques de
prévention du paludisme deschefs de ménages de Bouaké.
Pour atteindre cet objectif général, deux objectifs
spécifiques ont été définis :
1. Décrire les caractéristiques
sociodémographiques des chefs de ménage de Bouaké.
2. Décrire les moyens de prévention du paludisme
utilisés par les chefs de ménage de Bouaké.
Notre travail s'articule autour de deux grands chapitres. Les
généralités sur le paludisme sont exposées dans le
premier chapitre. Le second chapitre est consacré à notre travail
proprement dit. Dans ce chapitre-là, nous présenterons le
matériel et les méthodes utilisés dans cette étude,
les résultats obtenus et la discussion qui en découle. Une
conclusion faisant la synthèse de nos observations et des
recommandations à faire à la fin de cette étude
achèvent ce travail.
CHAPITRE PREMIER: GENERALITES
VI. Définition du paludisme
Le paludisme est une érythrocytopathie due
à un hématozoaire du genre Plasmodium. Il est transmis par la
piqûre d'un moustique, l'anophèle, dont seule la femelle est
responsable de cette maladie. Les principales espèces responsables du
paludisme en Afrique subsaharienne sont:
Ø Anopheles Gambiae
Ø Anopheles arabiensis
Ø Anopheles funestus
Ø Anopheles moucheti
Ø Anopheles nili
Ces moustiques, appelés les vecteurs de la transmission
du paludisme, doivent leur existence et leur développement aux
conditions environnementales favorables que l'homme lui-même contribue
à créer. Pendant longtemps, la lutte contre le paludisme s'est
focalisée sur le traitement puis sur la lutte antivectorielle en
relayant au second plan les déterminants sociaux et environnementaux qui
pourtant créent et entretiennent cette maladie. Il est évitant
que désormais, toute stratégie de lutte contre le paludisme doit
prendre en compte les facteurs environnementaux car la prévalence du
paludisme est la combinaison de facteurs liés à la vie du
moustique et des facteurs extérieurs au moustique [9],
[10]. La santé des populations est fortement
influencée par les déterminants sociaux et environnementaux
[11].
VII.
Epidémiologie
A. Populations exposées au paludisme
En 2015, près de la moitié de la population
mondiale était exposée au risque de contracter le paludisme
[3]. Cette parasitose affecte toutes les couches de la
population mais certains groupes de la population courent un risque beaucoup
plus élevé que d'autres de contracter le paludisme et d'en
être gravement atteints. Il s'agit notamment des nourrissons, des enfants
de moins de 5 ans, des femmes enceintes, des personnes porteuses du VIH ou
atteintes du sida, des migrants non immunisés, des populations
itinérantes et des voyageurs [12].
Vus l'étendue de sa répartition
géographique et le grand nombre de sa population cible il est
aisé de mesurer le poids de la charge de morbidité liée au
paludisme dans le monde.
B. Charge de morbidité du paludisme
L'OMS estime qu'en 2015, il y avait eu 212 millions de cas de
paludisme dans le monde ayant occasionné 429 000
décès [3]. Entre 2010 et 2015, l'incidence du
paludisme avait reculé chez les populations exposées de 21% au
niveau mondial tandis que le taux de mortalité avait baissé de
29%. On estime que 6,8 millions de décès dus au paludisme ont
été évités dans le monde depuis 2001.La
Région OMS de l'Afrique supporte une part disproportionnée de la
charge mondiale du paludisme. En 2015, 90% des cas de paludisme et 92% des
décès dus à cette maladie étaient survenus dans
cette région [3]. 76% des cas de paludisme et 75% des
décès dus à cette maladie survenaient dans 13 pays -
principalement en Afrique subsaharienne. Entre 2010 et 2015, le taux de
mortalité chez les enfants de moins de 5 ans avait baissé de 29%
au niveau mondial. Toutefois, le paludisme demeure toujours un facteur majeur
de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans et un enfant en meurt
toutes les deux minutes. Il est donc important de comprendre le
mécanisme de la transmission du paludisme pour mieux lutter contre cette
maladie.
C. Transmission du paludisme
Dans la plupart des cas, le paludisme est transmis par les
piqûres des anophèles femelles. Il existe d'autres formes
de transmissions telles que la transmission materno-foetale
[13] à travers le cordon ombilical, la transmission par
transfusion sanguine, la transmission par contamination accidentelle notamment
dans les salles de soins et dans les laboratoires. Il est à noter que
ces derniers types de transmissions sont très négligeables par
rapport à la transmission par les piqûres de moustiques.
d) Espèces vectrices de la transmission du
paludisme
Il existe plus de 400 espèces différentes de
moustiques anophèles, dont une trentaine sont des vecteurs
très importants du paludisme. Toutes les espèces importantes
vectrices du paludisme piquent entre le crépuscule et l'aube.
e) Facteurs liés à la transmission du
paludisme
1) Facteurs liés au parasite, au vecteur,
à l'hôte humain
et à l'environnement
Les Anophèles pondent leurs oeufs dans l'eau.
Ces oeufs éclosent en larves puis deviennent des moustiques adultes. Les
moustiques femelles recherchent un repas sanguin pour nourrir leurs oeufs.
Chaque espèce a ses préférences; certaines par exemple
préfèrent l'eau douce de faible profondeur comme celle des
flaques et celle présente dans les empreintes laissées par les
sabots d'animaux, que l'on trouve en abondance pendant la saison des pluies
dans les pays tropicaux. La transmission est plus intense aux endroits
où les espèces de moustiques ont une durée de vie
relativement longue (ce qui permet au parasite d'achever son cycle de
développement à l'intérieur du moustique) et piquent
plutôt les êtres humains que les animaux [12]. La
longue durée de vie et la forte préférence pour l'homme
des espèces africaines de vecteurs expliquent que près de 90% des
cas de paludisme surviennent en Afrique.
2) Facteurs liés aux conditions climatiques
La transmission dépend aussi des conditions climatiques
qui peuvent influer sur l'abondance et la survie des moustiques, telles que le
régime des précipitations, la température et
l'humidité. À beaucoup d'endroits, la transmission est
saisonnière avec un pic pendant ou juste après la saison des
pluies. Des épidémies de paludisme peuvent survenir lorsque le
climat et d'autres conditions favorisent soudainement la transmission dans des
régions où les populations sont peu ou ne sont pas
immunisées. Elles peuvent aussi survenir lorsque des personnes
faiblement immunisées se déplacent vers des régions de
transmission intense, par exemple pour trouver du travail ou en tant que
réfugiés. L'immunité humaine est un autre facteur
important, en particulier chez les adultes dans les zones de transmission
modérée à intense. Une immunité se développe
après des années d'exposition et, bien qu'elle ne confère
jamais une protection totale, elle réduit le risque que l'infection
palustre cause des troubles sévères. C'est la raison pour
laquelle la plupart des décès par paludisme en Afrique
surviennent chez de jeunes enfants, tandis que, dans les zones de faible
transmission et où la population est peu immunisée, tous les
groupes d'âge sont exposés.
VIII. Symptômes du paludisme
Les symptômes du paludisme apparaissent dans les 9
à 30 jours qui suivent la contamination par piqûre de moustique.
Ce temps est fonction de l'espèce plasmodiale. L'accès palustre
simple se manifeste par une fièvre, des maux de tête, des
vomissements, des douleurs musculaires et de la fatigue. Elle ne débute
pas toujours de façon bruyante. L'accès de primo-invasion
correspond aux symptômes qui se manifestent chez les personnes
infectées pour la première fois, comme les jeunes enfants et les
voyageurs ayant jusqu'alors vécu en zone indemne de paludisme.
Lorsqu'elle est bien traitée, la primo-invasion guérit en
quelques jours. L'évolution varie selon l'espèce parasitaire en
cause. Chez les sujets atteints d'un paludisme à Plasmodium vivax et
à Plasmodium ovale, des rechutes peuvent survenir plusieurs semaines ou
plusieurs mois après la première infection, même si le
sujet n'est plus dans la zone impaludée. Dans le cas d'une contamination
par Plasmodium falciparum, sans traitement dans les 24h, le paludisme
évolue vers des atteintes plus sévères, souvent mortelles.
On parle alors d'accès palustre grave ou pernicieux qui traduit une
atteinte cérébrale (neuropaludisme). Ce type de paludisme se
manifeste par une fièvre très élevée (41 à
42°C), des troubles neurologiques graves avec des troubles de la
conscience (convulsions, coma, signes de méningite) ainsi que des signes
généraux comme, anémie importante, hypoglycémie,
troubles de la coagulation et hémorragies, atteinte du foie et des
reins. En l'absence de prise en charge, l'évolution se fait vers un
paludisme viscéral évolutif avec fièvre, ictère
qui est la coloration jaune de la peau, et splénomégalie qui est
l'augmentation de la taille de la rate. Il est à noter que chez certains
patients, l'accès pernicieux peut survenir d'emblée sans qu'il
n'y ait eu de phase de primo-invasion. Pour les femmes enceintes, les risques
d'avortement spontané et de faible poids à la naissance du
bébé sont importants.
S'il est vrai que la prise en charge précoce du
paludisme par un traitement adéquat et efficace à base des CTA
est la clé du succès dans la lutte contre le paludisme, il est
tout aussi vrai que cette lutte doit d'abord et avant tout passer par la
prévention car ne dit-on pas que « mieux vaut prévenir
que guérir ? »
IX. Prévention du paludisme
La prévention est une étape fondamentale dans la
lutte contre le paludisme. Elle permet de sauver des vies. La
prévention du paludisme repose sur deux principes de base : la
protection contre les piqûres de moustiques et la prise de traitement
préventif. Ainsi, sur la base de ces principes, l'OMS a
élaboré des recommandations de politiques pour prévenir le
paludisme qui ont donné de bons résultats. Il s'agit
de :
· La chimioprophylaxie qui est la prise de
médicaments antipaludiques à titre préventif. Plusieurs
médicaments peuvent être pris. On a notamment la chloroquine, la
méfloquine, la doxycycline...
En ce qui concerne les femmes enceintes, l'OMS recommande la
prise d'un traitement préventif intermittent (TPI) à base de
sulfadoxine-pyriméthamine (SP) au cours des consultations
prénatales (CPN). Trois prises au moins sont recommandées par
l'OMS avant l'accouchement [14]. Les femmes
séropositives qui sont sous cotrimoxazole ne doivent pas prendre de (SP)
[14].
· La lutte anti vectorielle qui consiste à se
protéger contre les piqûres de moustiques. Elle repose sur deux
méthodes :
Ø L'utilisation de moustiquaires
imprégnées d'insecticides sous lesquelles il est
recommandé de se coucher toutes les nuits surtout les sujets
à risque de contracter le paludisme [12];
Ø Les pulvérisations d'insecticides à
effets rémanents (PID) à l'intérieur des domiciles. Leur
efficacité dure de 3 à 12 mois selon le type de produit
utilisé. La lutte anti vectorielle permet de réduire ou
d'interrompre la transmission du paludisme quand la couverture est suffisamment
large [3].
Nota Bene : la PID n'est pas
très utilisée en Côte d'Ivoire. Et pourtant, selon l'OMS,
la PID est la méthode la plus utilisée dans la lutte contre les
moustiques [12].
Ø En plus de ces moyens de lutte, l'assainissement du
cadre de vie des ménages est un moyen efficace pour agir sur la
transmission du paludisme.
Une étude épidémiologique menée en
novembre 1998 par une équipe de l'Institut National de la Santé
sur le projet « Eau et Santé » à
Bouaké, a montré que le mode de vie des populations est le
principal facteur dans les différences entre les prévalences
observées au niveau de ces maladies parasitaires
[15].
Si le traitement par les CTA est une recommandation de l'OMS
pour lutter efficacement contre le paludisme, cependant l'utilisation de ces
antipaludiques doit se faire conformément aux prescriptions de l'OMS
afin de ne pas saborder les efforts durement consentis depuis de très
longues années du fait de l'émergence et de la propagation de
souches résistantes aux antipaludiques.
CHAPITRE II :
NOTRE TRAVAIL
MATERIEL ETMETHODES
I- MATERIEL ET METHODES
f) A. MATERIEL
a) Cadre d'étude
Figure1 : Carte de la ville de
Bouaké
(Source :
http://www.viamichelin.fr/web/cartes_plan-Bouaké)
Notre étude s'est déroulée à
Bouaké, ville du centre de la Côte d'Ivoire, chef-lieu de la
région de Gbêkê. La ville de Bouaké, avec plus de
536719 habitants (résultats du RGPH 2014) [16] est la
deuxième grande ville de Côte d'Ivoire après Abidjan la
capitale économique. Logée entre 7°41'00'' de latitude Nord
et 5°01'59'' de longitude Ouest, Bouaké se situe dans la zone de
transition entre la forêt et la savane. Son climat est de type tropical
humide avec deux saisons. La saison sèche s'étend de novembre
à mars caractérisée par la présence de l'harmattan
(vent sec et chaud) et la saison des pluies qui va d'avril à octobre
avec deux maxima en maiet en septembre [17].
Figure 2 : Diagramme climatique
de Bouaké
(Source :
http ://fr.climate-data.org/location/514)
Sa population hétéroclite, est composée
des autochtones Baoulé et d'autres groupes ethniques provenant de toutes
les régions de la Côte d'Ivoire. On note également une
forte présence d'étrangers issus de l'émigration. De par
sa position centrale dans le pays, la ville de Bouaké est un important
carrefour d'échanges commerciaux. C'est une zone de fortes
activités agricoles. L'igname, le riz, la banane, le manioc, le sorgho,
le mil et l'ananas constituent l'essentiel des cultures vivrières tandis
que le café, le cacao, le coton, le tabac et de plus en plus l'anacarde
sont les cultures d'exportation pratiquées dans le département.
Le réseau hydrographique de Bouaké est composé du N'zi et
du Bandama rouge qui forment le bassin du fleuve Bandama. On note l'existence
de quelques rivières et des barrages hydroagricoles
[18].
b) Lieu d'étude
Notre étude s'est déroulée sur neuf sites
des quartiers de Bouaké répartis entre les trois districts
sanitaires de la ville. Il s'agit de :
· Air France, Angouatanoukro, Kennedy pour le district
sanitaire de Bouaké Sud.
· N'Gattakro, Djezoukouamékro, Dar Es Salam pour
le district sanitaire de Bouaké Nord-Ouest
· Belle-ville, Attienkro, Sokoura pour le district
sanitaire de Bouaké Nord-Est
Il faut noter que le quartier de Dar Es Salam est à
cheval sur les districts sanitaires de Bouaké Nord-Est et de
Bouaké Nord-Ouest.
g) Population d'étude
Notre population d'étude est constituée par les
ménages. L'unité statistique primaire est le chef de
ménage. Les chefs de ménage enquêtés ont
été sélectionnés suivant les critères
suivants :
h) Critères d'inclusion
· Avoir sa résidence habituelle dans la zone
d'étude (>50% du temps) depuis 6 mois
· Etre recruté en population pendant la
période de référence.
· Donner son consentement libre et
éclairé.
· Etre âgé d'au moins 18 ans.
i) Critères de non inclusion
· Les chefs de ménage absents ou incapable de
répondre à notre questionnaire
· Retrait de l'acceptation de participation.
j) B. METHODES
a)Type d'étude
C'est une étude transversale prospective à
visée descriptive. Elle s'est déroulée du 1er
août au 31aôut 2016 sur les neufs sites de l'étude.
b) Paramètres à l'étude
Les variables à l'étude sont relatives
aux :
1) Caractéristiques
sociodémographiques et
économiques des chefs de ménage.
Il s'agissait notamment de leur répartition
selon :
Ø le sexe
Ø le niveau d'étude des chefs de
ménage
Ø l'ethnie
Ø la religion
Ø l'activité du chef de ménage
Ø l'aménagement du cadre de vie des
ménages
Ø la possession de matériels
électro-ménagers dans le ménage
2)Moyens de
prévention du paludisme utilisés par les
chefs de ménage de Bouaké.
Il s'agissait de :
Ø la pose de moustiquaires aux portes et fenêtres
des maisons d'habitation
Ø l'utilisation d'insecticides ou de fumigation
Ø la possession des MILDAs
Ø l'utilisation des MILDAs dans le ménage
Ø l'utilisation de l'association de moyens de
prévention du paludisme
Ø devenir des moustiquaires usagées
c) Recueil des données
Les données de cette étude ont été
recueillies sur support électronique et transcrites sur supports
physiques. Un pré-test de trois jours a été
organisé dans un autre quartier ne faisant pas partie des neufs sites
d'étude retenus. Le but était de déceler les
difficultés liées à l'administration du questionnaire et
d'y apporter d'éventuels ajustements avant le test. Le questionnaire a
été administré par quatre équipes de deux
enquêteurs chacune après avoir obtenu au préalable de
chaque chef de ménage ou de son représentant son consentement
éclairé. Le questionnaire a été administré
en français, en baoulé et en malinké, les langues les plus
parlées dans la ville.
d) Echantillonnage
Pour le choix des sites d'étude, on a
procédé à un tirage aléatoire simple à
partir de la liste de tous les quartiers de la ville de Bouaké. Dans une
urne, les noms de tous les quartiers ont été mis puis un tirage
sans remise a été effectué.
Pour l'échantillonnage des ménages à
enquêter, on a travaillé avec les représentants de la
jeunesse des quartiers concernés et qui sont bien connus des habitants
de leurs quartiers respectifs. Par eux, une représentation graphique du
site a été faite. On a déterminé les points de
départ des enquêteurs par la méthode dite de la
« fléchette » qui consiste à lâcher au
hasard un crayon sur ce croquis. Les points de chute du crayon sur le croquis
ont constitué les points de départ. Puis, par la méthode
dite « de la bouteille » qui consiste à faire
tourner sur elle-même une bouteille (objet asymétrique), le
premier ménage rencontré dans la direction indiquée par la
bouteille a été le premier ménage à être
investigué. Après avoir trouvé le premier ménage,
l'enquêteur s'est rendu dans le ménage qui se trouvait deux portes
plus loin en sortant du ménage précédent à droite.
Arrivés en bordure du site, les investigateurs pivotaient de 180°
pour poursuivre l'investigation de la population en évitant les
ménages déjà investigués.
e) Taille de l'échantillon
Pour calculer l'effectif nécessaire à
l'étude transversale, nous avons appliqué la formule de
Schwartz : n= t2×p
(1-p)/i2
avec :
n= taille d'échantillon requise
t= intervalle de confiance à 95%
p= prévalence estimative à Bouaké. On a
assumé un taux de prévalence de 50% d'individus ayant
connaissance des pratiques de prévention attendues et
i= la précision de 5%. L'effectif de ménages
nécessaires pour notre enquête est de 385 soit 43 ménages
par site d'étude. Toutefois, l'effectif peut être constitué
d'approximativement Nm=50 ménages par site au moins soit 450
ménages arrondis à 453 ménages que nous avons
enquêtés.
f) Analyse des données
Les données ont été saisies sur le
logiciel CSPro version 6.3 et analysées par le logiciel SPSS Statistics
version 20.Les variables qualitatives ont été
présentées sous forme de proportions et les variables
quantitatives ont été présentées sous forme de
moyennes.
g) Quelques définitions opérationnelles
§ Ménage : le
ménage se définit comme toutes les personnes qui vivent dans la
même maison, qui partagent le même repas et qui reconnaissent
l'autorité d'un chef connu sous le nom de chef de ménage.
Dans la famille polygame, chaque femme et ses enfants
constitue un ménage et le mari est associé au ménage ayant
le plus petit nombre de membres
§ Résidence
habituelle : c'est le lieu de résidence pour
plus de 50 % des nuits au cours des 6 mois précédant
l'interrogatoire. C'est le critère d'inclusion dans l'étude.
§ Période de
référence : c'est lapériode de temps
pendant laquelle les enquêtés sont recrutés. Elle est
fixée en durée et pendant une période de l'année
où il y a le plus de cas pour permettre le recrutement du nombre de
personnes nécessaire.
§ Accessibilité : c'est
le fait de pouvoir effectivement accéder aux MILDAs,
c'est-à-dire l'absence d'obstacle pour en bénéficier
dès lors qu'elles sont disponibles.
§ Accès: c'est le
fait de pouvoir ou d'avoir pu effectivement disposer des MILDAs. La notion
d'accès implique la disponibilité et l'accessibilité.
§ Obtention: c'est le fait
d'avoir obtenu des MILDAs. L'obtention peut avoir eu lieu dans le passé
sans se traduire par une possession au moment présent.
§ Possession : c'est le fait
de posséder et d'être en mesure d'utiliser actuellement les
MILDAs au moment de l'enquête. La possession est indiquée par
la présence des MILDAs dans le ménage.
§ Usage : c'est une
activité permettant de tirer un bénéfice des MILDAs quelle
que soit la finalité de cette activité.
§ Utilisation : c'est l'usage
spécifique des MILDAS, le seul qui soit conforme à la
finalité officiellement recommandée, c'est-à-dire, le fait
de dormir sous la MILDA.
§ Exposition: c'est le fait
d'être en position de bénéficier des effets attendus de
l'utilisation des MILDAs. La notion d'exposition implique, l'accès,
l'obtention, la possession et l'utilisation.
§ Taux de couverture des MILDAs
§ Taux d'installation des MILDAs
h) Considérations éthiques
L'étude a été menée après
l'obtention de l'accord du Comité National d'Ethique pour la Recherche
du ministère de la santé (N° 057/MSHP/CNER-kp du 25/07/2016)
en Côte d'Ivoire. Elle a été réalisée
conformément à la Déclaration d'Helsinki.
Les personnes avant inclusion ont
bénéficié d'une information éclairée et
précise sur les objectifs de l'étude, les modalités
pratiques (questionnaire), la gestion de la confidentialité des
données et leur droit au refus de participer à l'étude. A
tout moment, il leur a été loisible de retirer leur consentement
et interrompre l'interview. Le formulaire de consentement
éclairé est présenté en annexe.
Toutes les précautions ont été mises en
oeuvre de manière à préserver la confidentialité
des données recueillies auprès des patients de l'enquête.
Les personnels qui ont recueilli les données propres à
l'enquête sont tenus par le secret professionnel et ont été
formés en ce sens. Ces précautions concernent également le
domaine de l'archivage des formulaires de l'enquête (local fermé
à clé), le domaine de la saisie des données informatiques
(sécurisation de l'accès au fichier nominatif par mot de passe et
protection par pare-feu de l'accès aux fichiers anonymisés).
i) Limites de l'étude
La petite taille de notre échantillon qui est de 453
ménages eu égard à l'étendue de la ville de
Bouaké et au grand nombre de ménages qu'on peut y trouver, peut
faire que nos résultats peuvent être sous-estimés.
Après donc la présentation du cadre
d'étude et la méthodologie utilisée pour mener cette
enquête, il est légitime de se demander quels sont les
résultats obtenus au cours de cette enquête.
RESULTATS
II. RESULTATS
Figure 3 :
répartition des 453 chefs de ménage de Bouaké selon le
sexe
|
|
|
|
|
Le sexe ratio H/F est de 1,56.
Figure 4 :
répartition des 453 chefs de ménage de Bouaké selon les
tranches d'âge
Les chefs de ménage qui sont situés dans la
tranche d'âge de 40 à 49 ans sont les plus nombreux (26,00%)
suivis par ceux qui se situent dans la tranche d'âge de 50-59 ans
(24,30%).
Figure 5 : répartition des
453 chefs de ménage de Bouaké selon le niveau
d'instruction.
Parmi les chefs de ménage enquêtés les
analphabètes étaient les plus nombreux (30,70%). Ceux qui
n'avaient que le niveau primaire représentaient 22,10% et 19,20% des
chefs de ménage n'avaient que le niveau du premier cycle des
lycées et collèges.
Mandé= Mandé du Nord et Mandé du Sud
Figure 6 : répartition des
453 chefs de ménage de Bouaké selon les groupes
Ethniques.
Le groupe Akan avec plus de 44,20% était le groupe
ethnique dominant suivi par le groupe Mandé (mandé du Nord et
Mandé du Sud) avec 29,80% puis les Etrangers avec 15,70%.
Figure 7 : répartition des
453 chefs de ménage de Bouaké selon la religion
Les chefs de ménage enquêtés
étaient constitués de 47% de musulmans, 46% de chrétiens
et de 7% d'autres religions.
Figure 8 : répartition des
453 chefs de ménage de Bouaké selon l'activité
Les chefs de ménage de Bouaké étaient en
majorité des commerçants (27,60%), des salariés des
différentes entreprises de la place (24,70%) et des artisans
(21,90%).
Figure 9 : répartition des
453 chefs de ménage de Bouaké selon la source
d'approvisionnement en eau.
Les ménages enquêtés utilisaient comme
source d'approvisionnement en eau, essentiellement le robinet à
l'intérieur comme à l'extérieur des maisons (52,30%) et
les puits creusés dans les habitations ou à proximité des
ménages enquêtés (32,50%).
Autre : eau de source, eau de pluie, eau de
surface, etc...
|
|
|
|
|
|
Type de toilettes utilisées
|
Effectif
|
|
Pourcentage
|
|
|
|
|
|
|
Toilettes avec chasse d'eau
|
120
|
|
26,50
|
Latrines creusées individuelles
|
108
|
|
23,80
|
Latrines creusées communes
|
208
|
|
45,90
|
Dans la nature
|
|
17
|
|
3,80
|
Total
|
|
|
453
|
|
100,00
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Tableau
I répartition des 453 chefs de ménage de
Bouaké selon le type de toilettes
Comme type de toilettes, 45,90% des ménages
enquêtés utilisaient les latrines communes, 26,50% utilisaient
les toilettes avec chasse d'eau et 23,80 % des ménages utilisaient les
latrines individuelles. Par contre, 3,80% des ménages allaient dans la
nature pour se soulager.
Tableau II : répartition
des 453 chefs de ménages de Bouaké selon le mode de
gestion des ordures ménagères.
|
|
|
|
|
|
Gestion des ordures
ménagères
|
Effectif
|
|
Pourcentage
|
|
|
|
|
|
|
Dépotoir de la commune
|
158
|
|
34,90
|
Jetées/Déposées sur la route
|
210
|
|
46,40
|
Ramassage public
|
|
40
|
|
8,80
|
Autre
|
|
|
45
|
|
9,90
|
Total
|
|
|
453
|
|
100,00
|
|
|
|
|
|
|
Autre : fosse à compost, enterrées dans la
parcelle des ménages, brûlées sur place, etc...
Les ordures ménagères étaient
jetées au bord de la route ou dans la brousse par les ménages
enquêtés (46,40%) tandis que 34,90% des ménages mettaient
les ordures dans le dépotoir de la commune.
Figure 10 :
répartition des 453 chefs de ménage de Bouaké selon la
possession des biens électroménagers.
La quasi-totalité des chefs de ménage
enquêtés possédaient l'électricité (90,10%).
En ce qui concerne les postes radio et les postes de télévision,
on avait respectivement 71,50% et 84,10% de possession.
Tableau III: répartition
des biens électroménagers selon leur utilisation
dans le ménage.
|
|
|
|
|
|
Possession de biens
électroménagers
|
Effectif
|
|
Pourcentage
|
Electricité
|
|
|
8
|
|
1,77
|
Radio
|
|
|
5
|
|
1,10
|
Télé
|
|
|
21
|
|
4,64
|
Electricité+ Radio
|
|
46
|
|
10,15
|
Electricité+Télé
|
|
87
|
|
19,21
|
Radio+Télé
|
|
|
6
|
|
1,32
|
Electricité+Radio+Télé
|
|
267
|
|
58,94
|
Aucun bien
|
|
|
13
|
|
2,87
|
Total
|
|
|
453
|
|
100,00
|
|
|
|
|
|
|
Les chefs de ménage
enquêtés qui possédaient à la fois
l'électricité, le poste radio et le poste
téléviseur représentaient 58,94% des
enquêtés. Ceux qui possédaient l'électricité
et le poste téléviseur représentaient 19,21% contre 10,15%
de ceux qui avaient l'électricité et le poste radio.
Tableau IV : répartition
des 453 chefs de ménage de Bouaké selon la
possession de moustiquaires dans le
ménage.
|
|
|
|
|
|
Possession de moustiquaires
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
|
|
|
|
|
|
Oui
|
|
|
384
|
84,80
|
|
Non
|
|
|
69
|
15,20
|
|
Total
|
|
|
453
|
100,00
|
|
|
|
|
|
|
|
Les interviewés qui prétendaient posséder
des moustiquaires pour dormir représentaient 84,80% contre 15,20% qui
prétendaient ne pas en posséder.
Tableau V : répartition
des 453 chefs de ménage selon l'observation
effective des moustiquaires dans le
ménage.
|
|
|
|
|
Observation effective de la moustiquaire
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
|
|
|
|
Observée
|
|
|
325
|
84,64
|
|
|
|
|
|
Non observée
|
|
59
|
15,36
|
|
|
|
|
|
Total
|
|
|
384
|
100,00
|
|
|
|
|
|
Sur les 384 moustiquaires que prétendaient
posséder les enquêtés, seules 325 moustiquaires avaient
été effectivement observées soit 86,64% contre 59 autres
qui n'avaient pas été observées soit 15, 36%.
Tableau VI : répartition
des 453 chefs de ménage de Bouaké selon la pose
effective de la moustiquaire au-dessus
du lit.
|
|
|
|
|
Pose effective de la moustiquaire
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
|
|
|
|
Oui
|
|
|
342
|
89,06
|
|
|
|
|
|
Non
|
|
|
42
|
10,94
|
|
|
|
|
|
Total
|
|
|
384
|
100,00
|
|
|
|
|
|
Les ménages qui avaient effectivement posé la
moustiquaire au-dessus du lit représentaient 89,06% des ménages
enquêtés.
Tableau VII:répartition
des 453 chefs de ménage de Bouaké selon
l'utilisation de la moustiquaire la nuit
précédant notre passage.
|
|
|
|
|
Utilisation de la moustiquaire
la nuit dernière
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
|
|
|
|
Oui
|
|
|
341
|
88,80
|
|
|
|
|
|
Non
|
|
|
43
|
11,20
|
|
|
|
|
|
Total
|
|
|
384
|
100,00
|
|
|
|
|
|
Les ménages qui avaient utilisé les
moustiquaires la nuit précédant notre passage
représentaient 88,80%.
Tableau VIII : répartition
des 453 chefs de ménage de Bouaké selon le
nombre de personnes dans chaque
ménage.
|
|
|
|
Nombre de personnes
|
Effectif
|
Pourcentage
|
dans le ménage
|
|
|
|
|
|
|
1 -2 personnes
|
|
22
|
4,90
|
3 - 4 personnes
|
|
84
|
18,50
|
5 - 6 personnes
|
|
113
|
24,90
|
7 - 8 personnes
|
|
85
|
18,80
|
9 personnes et plus
|
|
149
|
32,90
|
Total
|
|
453
|
100,00
|
|
|
|
|
Les ménages enquêtés qui avaient 9 membres
ou plus étaient les plus nombreux (32,90%). La taille moyenne des
ménages était de 7,79 ménages.
Tableau IX: répartition
des 453 chefs de ménage de Bouaké selon le
nombre de moustiquaires reçues
par ménage.
|
|
|
|
Nombre de moustiquaires
|
Effectif
|
Pourcentage
|
par ménage
|
|
|
|
1 - 2 Moustiquaires
|
|
151
|
39,32
|
3 - 4 Moustiquaires
|
|
144
|
37,50
|
5 - 6 Moustiquaires
|
|
48
|
12,50
|
7 - 8 Moustiquaires
|
|
24
|
6,25
|
9etplus Moustiquaires
|
|
17
|
4,43
|
Total
|
|
384
|
100,00
|
|
|
|
|
Les ménages interviewés qui avaient reçu
entre 1 et 2 moustiquaires représentaient 39,32% des ménages
enquêtés, ceux qui avaient reçu entre 3 et 4 moustiquaires
représentaient 37,50% et ceux qui avaient reçu entre 5et 6
moustiquaires représentaient 12,50% des ménages. La moyenne de
moustiquaires reçues par ménage était de 3,00.
Tableau X: répartition des
453 chefs de ménage de Bouaké selon la
présence de grillages aux portes et
fenêtres des habitations
|
|
|
|
Présence de grillages aux
|
Effectif
|
Pourcentage
|
portes et fenêtres
|
|
|
|
|
|
|
Oui
|
|
210
|
46,35
|
|
|
|
|
Non
|
|
243
|
53,65
|
|
|
|
|
Total
|
|
453
|
100,00
|
|
|
|
|
Les chefs de ménage qui n'avaient pas posé de
grilles aux portes et fenêtres de leur maison étaient les plus
nombreux 53,65% des chefs de ménages enquêtés.
Tableau XI : répartition
des 453 chefs de ménage de Bouaké selon
l'utilisation d'autres moyens de
prévention.
|
|
|
|
|
|
|
|
Utilisation d'insecticide ou fumigation
|
Effectif
|
Pourcentage
|
à l'intérieur des maisons
|
|
|
|
|
|
|
Oui
|
|
132
|
29,10
|
|
|
|
|
Non
|
|
321
|
70,90
|
|
|
|
|
Total
|
|
453
|
100,00
|
|
|
|
|
Près de 71% des chefs de ménage de Bouaké
n'utilisaient pas d'insecticide ou de fumigation à l'intérieur
de leur maison.
Tableau XII : répartition
des 453 chefs de ménage de Bouaké selon le
devenir des moustiquaires.
|
|
|
|
Devenir des moustiquaires usagées
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
|
|
|
|
|
|
Détruites ou brûlées
|
199
|
43,90
|
|
|
|
|
Jetées
|
|
100
|
22,10
|
|
|
|
|
Données
|
|
154
|
34,00
|
|
|
|
|
Total
|
|
453
|
100,00
|
|
|
|
|
Les moustiquaires usagées étaient soit
détruites ou brûlées (43,90%), soit données
(34,00%), soit jetées (22,10%).
Tableau XIII : répartition
des 453 chefs de ménage de Bouaké selon l'état
des moustiquaires.
|
|
|
|
Présence de trous dans La
moustiquaire
|
Effectif
|
Pourcentage
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Présence
|
|
69
|
17,96
|
|
|
|
|
Absence
|
|
315
|
82,04
|
|
|
|
|
Total
|
|
384
|
100,00
|
|
|
|
|
Les moustiquaires utilisées dans les ménages
étaient intactes pour 82% d'entre elles et abîmées pour
18% d'entre elles.
Figure 11 : répartition
des 453 chefs de ménage de Bouaké selon le lieu
d'obtention de la moustiquaire.
Sur les 384 moustiquaires déclarées dans les
ménages, 343 provenaient de la campagne de distribution de 2014 soit
89%, 28 moustiquaires provenaient des centres de santé soit 7% et le
reste provenaient des dons des ONG.
Tableau XIV : répartition
des 453 chefs de ménage de Bouaké selon la méthode
de prévention
utilisée.
|
|
|
|
|
|
Méthodes de prévention
|
|
Effectif
|
Pourcentage
|
utilisée par les ménages
|
|
(N)
|
%
|
Aucune méthode de prévention
|
|
25
|
5,50
|
Utilisation de moustiquaires imprégnées
uniquement
|
134
|
29,60
|
Utilisation de bombes aérosols ou fumigation uniquement
|
11
|
2,40
|
Utilisation de grillages aux portes et fenêtres
uniquement
|
72
|
15,90
|
Association Moustiquaires + insecticides ou fumigation
|
73
|
16,10
|
Association Moustiquaires + Grillages
|
90
|
19,90
|
Association Insecticides + Grillages
|
4
|
0,90
|
Association Moustiquaires + Insecticides + Grillages
|
44
|
9,70
|
Total
|
|
|
|
453
|
100,00
|
|
|
|
|
|
|
La moustiquaire imprégnée était
utilisée exclusivement par 29,60% des ménages, tandis que 19,90%
et 16,10% des ménages l'associaient respectivement à la pose de
grillages aux portes et fenêtres et à la pulvérisation
d'aérosols ou fumigation à l'intérieur des maisons. La
combinaison des trois méthodes de protection contre le paludisme
était utilisée par 9,70% des ménages.
A la lumière de ces résultats, que peut-on en
tirer? C'est à travers la discussion qui va suivre que nous serons
situés.
DISCUSSION
III. DISCUSSION
Dans le cadre de la lutte contre le paludisme par
l'utilisation de moyens de prévention, nous avons mené une
étude transversale prospective du 01 au 30 Août 2016 dans la ville
de Bouaké à partir d'un questionnaire auto-administré.
Cette enquête nous a permis de décrire d'une part
les caractéristiques sociodémographiques et économiques
des chefs de ménage et d'autre part leurs pratiques de prévention
contre le paludisme.
Notre étude pourrait être affectée par un
biais d'information car nous ne pouvons pas vérifier la
véracité de ce que les enquêtés ont donné
comme informations. Cependant, cela n'enlève rien à la
qualité de notre travail.
A. Les données sociodémographiques et
économiques des
chefs de ménage de Bouaké.
a) Le sexe
La répartition des chefs de ménage de
Bouaké selon le sexe (tableau 1) montre qu'il y avait 276 chefs de
ménage de sexe masculin soit 60,90% et 177 chefs de ménage de
sexe féminin ce qui représente 39,10%. On remarque qu'environ 4
chefs de ménages sur 10 étaient de sexe féminin. Nos
résultats montrent que le nombre de femmes chefs de ménage est
important. Ce nombre élevé de femmes chefs de ménage
pourrait s'expliquer par le fait qu'en milieu urbain, les femmes ont de plus en
plus une grande autonomie financière qui leur permette de prendre en
charge une famille. Ce constat est également fait par SILUE N.D.
[19] dans son étude à Abobo-baoulé. Le
sexe ratio H/F de notre étude était de 1,56. Ce résultat
diffère des données nationales en matière de population.
En effet, selon le RGPH 2014, le ratio H/F était de 1,06. Cette
différence pourrait s'expliquer par le fait que certains chefs de
ménage, partis de Bouaké après la crise militaro-politique
de 2010-2011seraient revenus à Bouaké sans leurs familles pour
des raisons de sécurité.
b) L'âge
L'âge moyen de nos enquêtés étaient
de 52,21#177;14,03ans. Les chefs de ménage qui
étaient dans la tranche d'âge de 40 à 49 ans
étaient les plus nombreux (26%). Ces
résultats montrent que les enquêtés étaient
âgés. Ilsdiffèrent de ceux de N'Dour et coll.
[20] au Sénégal (46 ans),
deSilué [19] à Abobo-baoulé en
Côte d'Ivoire (40 ans) et de Drabo et coll.
[21] au Burkina (36 ans). L'âge moyen
de nos enquêtés n'est pas en adéquation avec les
réalités socioculturelles des sociétés africaines
qui sont généralement jeunes. Ces résultats pourraient
s'expliquer par le fait que l'enquête s'est déroulée au
cours de la journée. Les chefs de ménage jeunes et actifs
étaient absents pour des raisons de travail. Ce sont, pour la plus part,
les vieillards et les retraités qui étaient leurs
représentants dans les ménages.
c) Niveau d'instruction
Les chefs de ménage enquêtés,
étaient majoritairement analphabètes (30,70%)et
près de 53% d'entre eux avaient un niveau d'instruction
ne dépassant pas le niveau primaire. Ailleurs en Afrique, des
études similaires ont trouvé des taux d'analphabétisme
plus élevés. N'Dour au Sénégal et Drabo au Burkina
Faso ont respectivement rapporté un taux d'analphabétisme de
51,00 % et 60,60% tandis que F.H. Yandaï
et coll. [22] au Tchad rapportaient un taux
d'analphabétisme de 62,40% pour les pères et de
71,30% pour les mères. Nos résultats pourraient
s'expliquer par le fait que de grands efforts ont été accomplis
depuis notre indépendance en matière de scolarisation par nos
dirigeants pour faire baisser le taux d'analphabétisme.
d) Groupe ethnique
Le groupe Akan (44%) était le groupe
ethnique dominant auquel appartenaient les chefs de ménage de
Bouaké suivi par le groupe Mandé (Mandé du Nord et
Mandé du Sud) (29,80%) et les Etrangers
(15,70%).
Ces résultats montrent le caractère cosmopolite
de la ville de Bouaké qui favorise le brassage des peuples et des
cultures.
e) La religion
Les chefs de ménage enquêtés
étaient essentiellement des Musulmans (47%) et des
Chrétiens (46%). On assiste à une percée
de la religion musulmane dans la ville de Bouaké qui était
traditionnellement chrétienne ou animiste.
f) L'activité professionnelle
Comme activité pratiquée, les chefs de
ménage étaient des commerçants pour la plus part
(27,60%) mais aussi des salariés des secteurs du public
et du privé (24,70%) et des artisans
(21,90%).
g) Approvisionnement en eau
L'eau de robinet était la principale source
d'approvisionnement en eau. Elle était utilisée par 52,30
% des ménages enquêtés. La priorité faite
à l'eau potable provenant du réseau de distribution a
été retrouvé dans d'autres études. En effet,une
étude menée au Cameroun sur les connaissances, attitudes et
pratiques sur le paludisme [23] a montré que l'eau de
robinet était la principale source d'approvisionnement en eau de
boisson. Elle était utilisée par 35,00% des
ménages de cette étude. Mais, en dehors de l'eau de robinet,
32,50% des ménages enquêtés utilisaient
l'eau provenant des puits creusés dans les cours ou à
proximité des habitations des ménages enquêtés. Le
taux élevé d'utilisation de l'eau de puits pourrait être
révélateur des difficultés d'approvisionnement
régulier en eau potable des ménages de Bouaké par la
SODECI. De la même étude menée au Cameroun, on note que
12% de l'eau de boisson provenaient des puits dont
9% des puits protégés et 3% des
puits non protégés.
Figure 12: utilisation d'un puits
protégé par un membre d'un ménage
(Source :Lingué Norbert, 2016)
Si les puits semblent constituer une alternative aux
problèmes de l'utilisation de l'eau potable par certains ménages
de notre étude, force est de constater qu'une bonne protection de ces
puits garantirait la bonne qualité de cette eau. On éviterait
ainsi les contaminations de ces puits par les eaux de ruissellement qui
drainent avec elles toutes sortes de déchets responsables de nombreuses
maladies.
h) Aménagement du cadre de vie
La gestion de l'environnement et l'amélioration du
cadre de vie constituaient de véritables problèmes chez nos
enquêtés quand on sait que la plupart des problèmes de
santé proviennent de l'environnement insalubre. En effet, les
ménages enquêtés préféraient déposer
leurs ordures sur la route (46,40%) avec pour
conséquences l'obstruction des voies de circulation des véhicules
et des hommes et aussi la pullulation des mouches vectrices de certaines
maladies comme la fièvre typhoïde. D'autre part, c'est dans la
nature que 3,80% d'entre eux avaient choisi d'établir
leur lieu d'aisance avec le risque de propager les maladies du péril
fécal comme par exemple le choléra. De plus, le fait de prendre
de l'eau au puits avec des récipients laissant échapper de l'eau
peut créer des flaques d'eau qui vont favoriser la prolifération
de moustiques vecteurs du paludisme et de la fièvre jaune [24].
Ainsi donc, l'eau qui estsource de viepourrait être source de
maladie voire de mort si rien n'est fait au niveau de la communauté. Une
véritable sensibilisation au niveau communautaire s'impose en vue d'un
changement de comportement afin d'améliorer le cadre de vie des
communautaires.
i) Possession de biens électroménagers
En ce qui concerne la possession des biens
électroménagers, on voit que la quasi-totalité des
ménages possédaient l'électricité
(90,10%), la télévision
(84,10%)et radio (71,50%). Le taux de
possession ou d'accès à la télévision de nos
enquêtés est beaucoup plus élevé que celui
trouvé par N'Dour au Sénégal qui était de
20%.Cela pourrait s'expliquer par le fait que notre
enquête a eu lieu en milieu urbain alors que celle du
Sénégal a eu lieu en milieu rural où
l'électricité n'est pas toujours assurée. Par contre, le
taux de possession des transistors est plus important au Sénégal
(91,90%) que dans notre étude
(71,50%). Cela pourrait s'expliquer par le fait que, d'une
part le transistor peut s'utiliser aussi bien avec des piles qu'avec une source
d'électricité et d'autre part, la radio est le principal moyen
d'informations en milieu rural.
j) B. Moyens de prévention du paludisme
utilisés par les chefs
deménage de Bouaké.
Pour la protection de leur famille contre les moustiques les
chefs de ménage de Bouaké avaient recours à des moyens de
prévention très variés.
Notons que les moyens de prévention mis en
évidence dans cette étude étaient :
· la pose de grillages aux portes et fenêtres des
maisons,
· l'utilisation des bombes aérosols ou des
fumigations,
· l'utilisation des moustiquaires
imprégnées d'insecticides et
· l'association de moyens de prévention du
paludisme.
Ainsi donc, notre étude a permis de faire le constat
suivant :
a) Pose de grillages aux portes et fenêtres des
maisons
Notre étude a montré que 210
(46,35%) ménages avaient posé des grillages aux portes
et fenêtres de leurs maisons mais seulement 72 ménages soit
15, 90% les utilisaient de manière exclusive et 90
ménages soit 19,90% les associaient aux moustiquaires
imprégnéespour une plus grande protection
Figure 13 : Pose de grillage
à la fenêtre d'une chambre
( source Lingué Norbert, 2016)
Figure 14 : Pose de grillage
à la ported'une chambre
(source : Lingué Norbert ,2016)
b) Utilisation d'insecticide ou fumigation à
l'intérieur des maisons.
Notre étude a montré que 132 ménages
soit 29,14% utilisaient des bombes aérosols à
l'intérieur de leurs maisons. Ce résultat diffère de celui
trouvé par Drabo et coll. au Burkina Faso
(11,70%)[21] mais égalementde celui trouvé
parSilué N D [19] (61,80%) à
Abobo-baoulé en Côte d'Ivoire. Le faible taux d'utilisation des
bombes d'insecticides de notre étude pourrait s'expliquer par le fait
que ce type de moyen de prévention contre le paludisme est
onéreux pour les ménages et son effet n'est pas rémanent.
Par contre, le taux élevé d'utilisation des bombes d'insecticides
trouvé par Silué pourrait s'expliquer par le fait que les mesures
de gratuité des moustiquaires imprégnées prises par l'Etat
n'étaient pas encore effectives à cette époque. Les
ménages préféraient utiliser les serpentins ou les bombes
aérosols qui étaient beaucoup moins chers que les moustiquaires.
Toutefois, nos résultats se rapprochent de ceux trouvés par
KOUDOU Benjamin [25] qui rapporte dans son étude que
les serpentins étaient utilisés par 28,00% des
ménages. Serpentins (28,00%) et bombes d'insecticides
(15,20%) étaient les moyens de prévention les
plus répandus dans son étude. Cependant, seuls 11ménages
soit 2,40% de nos enquêtés utilisaient de
manière exclusive les pulvérisations d'insecticides ou la
fumigation comme moyen de prévention du paludisme. Par ailleurs, lorsque
ce moyen de prévention était utilisé par les
ménages, ces derniers préféraient l'associer à la
moustiquaire imprégnée (16,10%) pour une plus
grande efficacité. L'OMS recommande l'utilisation des bombes
aérosols en association avec les spirales ou les MILDA
[12].
Figure 15: utilisation de
serpentin à l'intérieur d'une maison
(Source : Lingué Norbert, 2016)
c) Possession de moustiquaires imprégnées
Sur 453 ménages enquêtés, 384
ménages possédaient des moustiquaires soit un taux de couverture
en moustiquaires de 84,76%. Nos résultats
diffèrent de ceux de JMC Doannio et coll. [24] en 2004
quirapportait à Bouaké chez les chefs de ménage, un taux
de couverture beaucoup plus bas de 27%. Cela témoigne
des efforts accomplis en une décennie au plan national par les
gouvernants pour promouvoir la moustiquaire imprégnée
d'insecticides et surtout la distribuer gratuitement aux populations. En effet,
les populations d'alors, bien que connaissant les avantages de la moustiquaire
imprégnée d'insecticides(82%) ne l'utilisaient
pas à cause de son coût .Cependant, le taux rapporté dans
notre étude est en deçà du taux national qui est de
95% selon le Ministère de la santé et de
l'hygiène publique. Toutefois, l'observation directe
des moustiquaires sur le terrain c'est-à-dire dans les ménages a
permis de retrouver seulement 325 moustiquaires sur les 384 moustiquaires
déclarées par les ménages. On a donc 59 moustiquaires qui
n'ont pas pu être observées. Cela pourrait s'expliquer par
l'absence des chefs de ménage ou de leur représentant le jour du
passage des enquêteurs qui n'avaient donc pas la possibilité de
vérifier l'effectivité des moustiquaires dans ces chambres.
d) Utilisation de moustiquaires imprégnées
Si posséder une moustiquaire est une étape
importante vers la prévention, l'étape suivante est
l'installation et l'utilisation de cette moustiquaire. Or, bien que
possédant des moustiquaires dans le ménage, ce sont seulement
342 ménages qui avaient pu les installer. Le taux d'installation des
moustiquaires est donc de 89,06%. Ce taux, bien qu'important
pourrait être amélioré si certaines barrières
démographiques étaient levées. En effet, nos
enquêtés présentent les caractéristiques de familles
nombreuses. On a 32,90% des ménages qui comptent 9
personnes et plus par ménagece quipourrait poser le problème
d'accessibilité aux moustiquaires imprégnées pour tous les
membres du ménage. Ainsi, du fait du trop grand nombre de personnes dans
le ménage, le nombre de moustiquaires reçues par les
ménages pourrait ne pas suffire à protéger tous les
membres. De plus, l'exiguïté des logements dans lesquels ces
ménages vivent pourrait être une barrière à
l'installation de moustiquaires et donc aussi à leur utilisation par
tous les membres du ménage.
La nuit précédant notre passage, 341 chefs de
ménage ont affirmé avoir dormi sous une moustiquaire ce qui
représente 88,80% de ceux qui possédaient des
moustiquaires. Nos résultats sont au-delà de ceux trouvés
par Silué dans sa thèse au village d'Abobo-baoulé.
Même étant en zone périurbaine, les populations
d'Abobo-baoulé gardent encore leurs coutumes rurales. Or
généralement, la moustiquaire imprégnée est moins
utilisée en milieu rural qu'en milieu urbain. Ce fort taux
d'utilisation des moustiquaires imprégnées par nos
ménages enquêtés pourrait s'expliquer par le fait que les
populations se sont appropriées les messages de sensibilisation à
l'utilisation des moustiquaires imprégnées abondamment
diffusés dans les média et par les professionnels de la
santé mais également par la période où
l'enquête s'est déroulée. En effet, le mois d'août,
c'est encore la saison des pluies et la nuisance des moustiques est forte en
cette période. D'où l'intérêt de dormir sous les
moustiquaires imprégnées. Cependant, 11% des
ménages soit 43 ménages qui possédaient des moustiquaires,
ne les utilisaient pas. Les raisons qui pourraient justifier la non-utilisation
des moustiquaires imprégnées sont d'une part l'état de ces
moustiquaires imprégnées. Environ 18% d'entre
elles étaient abîmées. Or, l'OMS recommande de
vérifier régulièrement l'intégrité des
moustiquaires [12] et d'autre part, des raisons
démographiques. En effet, 32,90% des ménages
comptaient 9 membres et plus. La taille moyenne des ménages de notre
étude était de 7,79 personnes avec des
extrêmes allant de 1 à 52 personnes alors que dans le même
temps, la moyenne de moustiquaires reçues par ménage était
de 3,00. Ce résultat est au-delà des
données démographiques nationales qui montrent que la taille
moyenne des ménages de Côte d'Ivoire est de 5,40 personnes
par ménage[16]. Les autres raisons n'ayant pas
été évoquées par nos enquêtés, c'est
dans la littérature que nous pourrions chercher à comprendre. Des
études antérieures sur les raisons de la non-utilisation des
moustiquaires imprégnées par les ménages évoquent
des raisons biologiques (sensation d'étouffement, chaleur, perturbation
du sommeil) [26] et sociologiques (écart entre la
logique biomédicale qui veut imposer la moustiquaire
imprégnée comme le moyen de prévention du paludisme et les
croyances populaires véhiculées par les
populations)[27]. Selon les travaux de DOANNIO, la
non-utilisation de la MILDA par les populations s'explique par le fait que ces
populations lui attribuent un rôle de protection contre les nuisances des
moustiques et non comme un moyen de lutte contre ces moustiques
[24]. Le même constat est fait par Tia
E.[28] et Binka FN [29]. Et pourtant, Les
moustiquaires imprégnées confèrent une protection
individuelle aux utilisateurs ou protègent les communautés
surtout par un « effet de masse »qui réduit les populations de
moustiques ainsi que leur espérance de vie [30].
Parmi les 453 ménages de notre échantillon, 134
ménages soit 29,60% utilisaient la moustiquaire
imprégnée d'insecticides de manière exclusive tandis que
90 ménages soit 19,90% l'associaient à la pose
de grillages aux portes et fenêtres des maisons et 73 ménages soit
16,10% l'associaient à la pulvérisation de
bombes aérosols et de fumigation. Mieux encore, 44 ménages soit
9,70% utilisaient en association ces trois moyens de
prévention. Ce qui est supposé leur garantir une triple
protection.
Figure 16: Utilisation de la
moustiquaire imprégnée d'insecticide par une famille
(Source : Lingué Norbert, 2016)
e) Recherche de nouvelles techniques de prévention ou
association de moyens de prévention contre le paludisme.
Bien que la moustiquaire imprégnée
d'insecticides ait donné à la lutte contre le paludisme ses
meilleurs résultats en diminuant de manière significative les
charges de morbidité et de mortalité liées au paludisme,
elle a aussi ses limites. En effet, l'efficacité de la moustiquaire
imprégnée est indéniable lorsque l'on dort en dessous la
nuit. En revanche, on ne perçoit plus son utilité lorsqu'on est
au salon à regarder la télévision ou dans la cuisine
à préparer ou encore dehors ou à la véranda
à se reposer avant d'aller se coucher la nuit. En d'autres termes,
lorsqu'on n'est plus sous la moustiquaire imprégnée
d'insecticides on se fait piquer par les moustiques à chaque instant en
ses lieux avec le risque de tomber malade du paludisme. D'autre part, dans la
lutte contre les moustiques des études ont montré que la seule
distribution des MILDA et la pulvérisation de PID pour éliminer
les moustiques restent insuffisantes pour réduire la morbidité et
la mortalité car ces méthodes ne protègent qu'un faible
pourcentage de la population cible [31].
C'est pour pallier cette insuffisance de la moustiquaire
imprégnée que de nouvelles méthodes de prévention
du paludisme ont été utilisées par les ménages. Il
s'agit entre autre, de l'association de deux ou de plusieurs moyens de
prévention déjà existants. Le but est de mettre en
synergie les avantages de chaque moyen de prévention afin d'augmenter
l'efficacité de la protection des individus contre le paludisme. En
effet, par la pose de grilles aux portes et fenêtres des maisons on
empêche les moustiques exophiles c'est-à-dire qui vivent hors des
maisons d'entrer dans les habitations pour piquer. La pose de grilles aux
portes et fenêtres des maisons va permettre ainsi de limiter la
présence de moustiques à l'intérieur des maisons aux seuls
moustiques endophiles c'est-à-dire ceux qui vivent à
l'intérieur des habitations. Puis, par la pulvérisation des
bombes aérosols ou l'utilisation des fumigations à
l'intérieur des maisons on va tuer les moustiques déjà
présents à l'intérieur des maisons ou tout au moins
réduire leur capacité de nuisance. Enfin, les moustiquaires
imprégnées d'insecticides du fait de leur rôle de
barrière physique vont réduire le contact entre l'homme et le
vecteur et grâce également au produit de l'imprégnation
dont elles sont enduites, vont tuer les moustiques.
En résumé, nos résultats nous permettent
de faire le constat suivant :
1) Le moyen de prévention le plus
utilisé :
La moustiquaire imprégnée d'insecticides est et
reste le moyen de prévention le plus utilisé par les chefs de
ménage de Bouaké contrairement aux résultats de
Silué N.D qui a trouvé que le moyen de
prévention le plus utilisé est l'utilisation des bombes
insecticides avec (61,80%). Nos résultats montrent que
les messages de sensibilisation à l'utilisation des moustiquaires
imprégnées d'insecticides pour se protéger du paludisme
sont bien perçus et bien appliqués par les ménages de
Bouaké.
2)L'association de moyens de prévention la
plusutilisée.
La moustiquaire imprégnée d'insecticides
était associée à d'autres méthodes de
prévention à la recherche d'une plus grande efficacité de
la prévention contre le paludisme. L'association la plus utilisée
par les ménages de Bouaké était
l'associationMoustiquaire imprégnée d'insecticide-
Grilles aux portes et fenêtres des maisons avec 19,90
% des ménages qui l'avaient utilisée suivie de
l'associationMoustiquaire imprégnée d'insecticide -
Pulvérisation d'insecticides et de fumigation à
l'intérieur des maisons avec 16,10% des
ménages qui l'avaient utilisée.
L'association des trois moyens de prévention que
sont : Moustiquaire imprégnée d'insecticides
-Grillages aux portes et fenêtres des maisons - Pulvérisation
d'aérosols ou de fumigation même si elle n'a
été utilisée que par seulement 9,70% des
ménages, elle reste une méthode de prévention qui promet
d'être efficace car en association, ces moyens de prévention vont
agir en synergie pour réduire de façon significative la
prévalence du paludisme dans la population en générale
mais surtout chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes qui
constituent les populations à risque. D'autres études pourraient
plus tard évaluer l'impact de cette association sur la prévalence
du paludisme.
Nous pensons que la lutte contre le paludisme ne devrait
négliger aucune approche mais au contraire les gouvernants du monde
notamment ceux des pays Africains et l'OMS devrait encourager la recherche de
nouveaux moyens de prévention qu'on pourrait utiliser en association
avec celles déjà existantes. En effet, aucun moyen de
prévention ne permet à lui seul de protéger totalement de
la survenue du paludisme [32].
3) Ménages sans aucune protection
Malgré les campagnes de distribution gratuite de
moustiquaires imprégnées d'insecticides, malgré la
sensibilisation faite autour de l'utilisation de ces moustiquaires
imprégnées d'insecticides et malgré les
dégâts dus au paludisme, notre étude a retrouvé 55
ménages soit 5,50% des ménages de Bouaké
qui n'utilisaient aucune méthode de protection contre le paludisme. Au
Sénégal, ce taux était de 17,10%[20],
à Abobo-baoulé, Silué [19] a
trouvé 20,30% et Doannio et coll. [24]
ont atteint 89% à Kabolo.
Le faible taux de personnes n'utilisant aucun moyen de
prévention dans notre étude pourrait s'expliquer par le fait que
les messages de sensibilisation ont été bien reçus par les
populations. Cependant une distribution active de MILDA [33]
pourrait permettre d'augmenter le taux de possession et d'utilisation des
MILDA.
f) Devenir des moustiquaires usagées
Les moustiquaires usagées étaient
détruites ou brûlées (43,90%)et celles qui
ne l'étaient pas, étaient jetées dans les rues ou dans la
nature (22,10%). En brûlant ces moustiquaires, les
fumées dégagées et les émanations d'odeurs
nauséabondes qui en résultent, pourraient entraîner des
infections respiratoires pour les riverainset en particulier chez les
nourrissons et les enfants.D'autre part,les produits d'imprégnation de
ces moustiquaires en se répandant sur le sol à cause des eaux de
ruissellement, peuvent contaminer les cultures vivrières et
maraîchères. En s'infiltrant également dans le sous-sol
ils sont susceptibles de contaminer les nappes phréatiques.
CONCLUSION
Cette étude menée dans les quartiers de
Bouaké auprès de 453 ménages montre que les chefs de
ménage utilisaient en majorité les moyens de prévention
contre le paludisme pour protéger leur famille contre la nuisance des
moustiques. Le battage médiatique visant à imposer l'utilisation
de la moustiquaire imprégnée d'insecticide comme le moyen de
prévention par excellence est bien perçu à Bouaké.
La preuve est que la moustiquaire imprégnée d'insecticide est le
moyen de prévention le plus utilisé par les ménages de
Bouaké. Cependant, face aux limites de ce moyen de protection (la
moustiquaire ne protège que lorsqu'on dort en dessous alors que les
moustiques sont présents en tout lieu de l'habitation du coucher au
lever du soleil), les ménages se tournent vers d'autres méthodes
de protection notamment l'association de deux ou de plusieurs moyens de
prévention dans le but de mettre en synergie les
spécificités de chaque moyen de lutte pour une plus grande
protection, l'objectif recherché étant de vaincre le paludisme.
Nous pensons donc que ces associations de moyens de prévention
méritent d'être valorisées par les gouvernants et l'OMS
auprès des utilisateurs que nous sommes. Toutefois, ces efforts ne
serviraient à rien si l'environnement insalubre dans lequel les
enquêtés vivent, et au-delà d'eux les populations en
général, ne change pas.
RECOMMANDATIONS
Au terme de notre étude, et au regard des
résultats obtenus, nous pouvons formuler les recommandations
suivantes :
A. Au Ministère de la Santé et de
l'Hygiène Publique
- Subventionner les prix de vente des bombes aérosols
et les serpentins afin que le coût ne soit pas une barrière
à leur utilisation
- Continuer les campagnes de distribution gratuite de
moustiquaires imprégnées d'insecticides pour permettre à
tous les ménages d'en posséder et de les utiliser
B. Au Programme de lutte contre le paludisme
- Promouvoir la recherche sur l'efficacité de nouveaux
moyens de lutte contre les moustiques
- Continuer la sensibilisation sur l'utilisation de la
moustiquaire imprégnée d'insecticide
C. Aux communautés
- Assainir le cadre de vie des communautés pour limiter
les maladies dues à l'insalubrité.
- Faire l'effort d'utiliser les moustiquaires
imprégnées d'insecticide malgré les perceptions que l'on a
d'elles
- Choisir des associations de moyens de prévention qui
garantissent une plus grande efficacité.
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d'Ivoire, Afrique de l'ouest). Bull soc Pathol Exot 2004 ; 97(4) :
295-301
25. Koudou BG , Ouattara FA, Edi AVC ,
Nsanzabana C, Tia E, Tchicaya ES et coll. Transmission du paludisme
en zone de haute couverture en moustiquaires imprégnées
d'insecticide de longue durée, au centre de la Côte d'Ivoire. Med
Trop 2010 ; 70 : 479-484.
26. Faye SL. Comprendre la non-utilisation
des moustiquaires imprégnées à longue durée
d'action (MILDA) au Niger. Med. Sante Trop. 2012 ; 22: 203-209
27. Doudou DT, Doannio JMC, Konan LY, Djouaka R,
Toé LP, Akogbéto M.La moustiquaire
imprégnée d'insecticide comme moyen de lutte contre le
paludisme : les raisons d'une adoption limitéeen Côte
d'Ivoire. Natures Sciences Sociétés 2006/4 ; Vol. 14 :
431-433
28. Tia E, Gazin P, Molez J-F, Koné A,
Lochouarn L. Aménagement hydro-agricole et nuisance
culicidienne. L'exemple de Banzon (Burkina Faso). Cahiers Santé
1992 ; 2 : 114-118
29. FN Binka, P Adongo. Acceptability and
use of insecticide impregnated bednets in northern Ghana. Trop Med Internat.
Health 1997; 2: 499-507
30. Ymba M. Contribution of Geographic
Information Systems (GIS) in the Analysis of Parasitic Diseases: The Example of
the Malaria in the City of Bouaké in Côte d'Ivoire. Canadian
Social Science 2017; 13 (12): 10-18
31. OMS. Global strategicframework for
integrated vector management. 2014
32. Charline D. Paludisme. Disponible sur
https://www.sante-sur-le-net.com/
consulté le 25/05/2018.
33. Tia E, Kouadio L, Assi SB, Boby AM, N'Cho TB, Koffi
V. Etude de l'impact d'une distribution active de moustiquaires
imprégnées d'insecticides à longue durée
d'action(MILDA) sur le taux d'utilisation et la transmission du paludisme en
milieu rural au sud de la Côte d'Ivoire. Disponible sur :
www.ijias.issr-journal.org/
, consulté le 26/05/2018
X. Résumé
Titre : Pratiques de prévention
du paludisme des chefs de ménage de Bouaké.
XI. Introduction
Objectif : Evaluer les pratiques de
prévention du paludisme chez les chefs de ménage de
Bouaké.
Matériel et méthodes
Nous avons réalisé une étude transversale
prospective à visée descriptive du 1er au 30
Août 2016 chez 453 chefs de ménage dans 9 quartiers de la ville
de Bouaké dans le cadre du projet PALEVALUT. Les données ont
été saisies sur le logiciel CSPro version 6.3 et analysées
par le logiciel SPSS Statistics version 20.
Résultats
Les chefs de ménage enquêtés avaient un
âge moyen de 52,21#177; 14,03 ans [30 ans-99 ans]. Ils étaient
majoritairement de sexe masculin (60,90%) et analphabètes dans 30,70%
des cas. Ils étaient commerçants et artisans dans respectivement
27,60% et 21,90% des cas. Les ménages enquêtés jetaient
leurs ordures sur la route ou en brousse dans 46,40% des cas et utilisaient la
nature comme lieu d'aisance dans 3,80% des cas. Parmi les 384 (84,80%)
ménages qui possédaient des moustiquaires
imprégnées d'insecticides, 341 (88,80%) les utilisaient
effectivement. Parmi les 453 chefs de ménage, 210 (46,35%) avaient
posé des grillages aux portes et fenêtres de leurs maisons tandis
que 132 (29,14%) utilisaient des bombes aérosols ou des fumigations. La
combinaison moustiquaire imprégnée d'insecticides - grillages aux
portes et fenêtres des maisons était l'association de moyens de
prévention la plus utilisée par les ménages de
Bouaké dans 19,90% suivie de l'association moustiquaire
imprégnée d'insecticides - Pulvérisation de bombes
aérosols et fumigation à l'intérieur des maisons dans
16,10% des cas. La combinaison des trois moyens de prévention du
paludisme était utilisée dans seulement 9,70% des cas.
XII. Conclusion
La moustiquaire imprégnée d'insecticide est le
moyen de prévention le plus utilisé par les ménages mais
la sensibilisation doit être poursuivie pour que tous les ménages
l'utilisent de façon systématique.
Mots-clés : Chef de
ménage ; moustiquaire imprégnée d'insecticide ;
paludisme ; prévention ; Pratiques ;
pulvérisation ; association de moyens de prévention
ANNEXES
Annexe 1 : Fiche de consentement
éclairé
OBTENTION DU CONSENTEMENT ECLAIRE
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Bonjour. Je m'appelle ____________________________________ et je
travaille pour l'Institut Pierre Richet/Institut National de Santé
Publique à Bouaké. Nous effectuons une enquête sur la
santé à Bouaké. Les informations que nous collectons
aideront le pays à planifier des services de santé. Votre
ménage a été sélectionné pour
l'enquête. Je voudrais vous poser quelques questions sur vous, votre
ménage et les habitants de votre ménage. L'enquête prend
habituellement 30 minutes pour le questionnaire ménage et 20 minutes par
individu. Toutes les informations que vous nous communiquerez resteront
strictement confidentielles. Aucune information permettant de vous identifier
ne sera divulguée à qui que ce soit en dehors de cette
enquête. Vous participez à cette enquête de votre plein
gré et vous pourrez choisir de ne pas répondre à une
question en particulier ou même à toutes les questions. Si vous
décider de ne pas participer, il n'y aura aucun changement dans les
services que vous pouvez recevoir des programmes de santé. S'il
arrivait que je pose une question à laquelle vous ne voulez pas
répondre, dites-le moi et je passerai à la question suivante.
Vous pouvez également interrompre l'interview à n'importe quel
moment. Toutefois, nous espérons que vous déciderez de participer
à l'enquête car les résultats aideront les pouvoirs publics
à améliorer les services à la population. A ce stade,
avez-vous des questions à me poser au sujet de cet entretien
? PRESENTER LA NOTE D'INFORMATION ECRITE ET LA FEUILLE DE RECUEIL DE
CONSENTEMENT ECLAIRE. Puis-je vous demander de lire ce document et, si vous
êtes d'accord avec cette déclaration, de le signer ou d'y apposer
votre empreinte, avant de commencer l'interview?
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LE REPONDANT ACCEPTE D'ETRE INTERROGE
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.
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1
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MENAGE COMPO
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LE REPONDANT N'ACCEPTE PAS D'ETRE INTERROGE
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.
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2
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FIN
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XIII. Annexe 2 : Courrier adressé au Directeur
Régional de la Santé du Gbêkê
XIV. Annexe
3 : Lettre de recommandation du PNLP CI
XV. Annexe 4 : Fiche
d'enquête
PRATIQUES DE PREVENTION DU PALUDISME DES CHEFS DE
MENAGE DE BOUAKE
Date de l'enquête :....../....../......
D. Section 1 : Coordonnées
géographiques
N°
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Variables
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Modalités
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Code
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Nom de l'enquêteur
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/........../
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/........../
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Numéro du ménage
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/........../
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Nom du quartier
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/........../
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/........../
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Date de visite
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....../....../.......
|
/........../
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E. Section 2 : Caractéristiques
sociodémographiques et économiques
N°
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Variables
|
Modalité
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Code
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01
|
Numéro d'ordre du chef de ménage
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/......./
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/........../
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02
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Nom et prénoms du chef de ménage
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/........../
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03
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Âge du chef de ménage
|
/........../
|
/........../
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04
|
Sexe du chef de ménage
|
1= Masculin
2= Féminin
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/........../
/........../
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05
|
Savez-vous lire en français ?
|
1= Oui
2= Non
|
/........../
/........../
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06
|
Quel est le niveau d'étude maximum
Atteint par le chef de ménage
|
1= Supérieur
2= Collège (2e cycle)
3= Primaire (CP1-CM2)
4= Collège (1er cycle)
5= Aucun
|
/........../
/........../
/........../
/........../
/........../
|
07
|
Quel est le nombre de membres du ménage
|
/........../
|
/........../
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08
|
Quelle activité exerce
le chef du ménage
|
/........../
|
/........../
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09
|
A quel groupe ethnique appartient
le chef de ménage ?
|
1=Gour
2=Akan
3=Krou
4=Mandé
5=Etranger
|
/........../
/........../
/........../
/........../
/........../
|
10
|
De quelle religion êtes-vous ?
|
1=Chrétienne
2=Musulmane
3=Autre
|
/........../
/........../
/........../
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11
|
D'où provient l'eau que boivent les
Membres du ménage ?
|
1=Robinet intérieur ou extérieur
2= Fontaine publique
3= Pompe
4= Puits creusé
5= Vendeur d'eau
6= Eau de source
7= Autre eau de surface
8=Autre
|
/........../
/........../
/........../
/........../
/........../
/........../
/........../
/........../
/........../
|
12
|
Quel type de toilettes utilisent les membres
de votre ménage ?
|
1= Chasse d'eau
2= Latrines individuelles
3= Latrines communes
4= La nature
8=Autre
|
/........../
/........../
/........../
/........../
/........../
|
13
|
Comment débarrassez-vous
Habituellement de vos ordures ?
|
1= Dépotoir de la commune
2= Jetées sur la route/brousse
3= Brûlées
4= Enterrées
5= Fosse à compost
6= Ramassage public
7= Pas de mode d'évacuation
8=Autre
|
/........../
/........../
/........../
/........../
/........../
/........../
/........../
/........../
|
14
|
Dans ce ménage avez-vous
de l'électricité ?
|
1=Oui
2=Non
|
/........../
/........../
|
15
|
Dans ce ménage avez-vous
Un poste radio ?
|
1=Oui
2=Non
|
/........../
/........../
|
16
|
Dans ce ménage, avez-vous un poste
téléviseur ?
|
1=Oui
2=Non
|
/........../
/........../
|
F. Section 3 : Exposition aux moyens de
prévention du paludisme
N°
|
Variables
|
Modalités
|
Code
|
17
|
Est-ce que votre ménage a des
Moustiquaires qui peuvent être utilisées pour
dormir ?
|
1=Oui
2=Non
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/..../
/......./
|
18
|
Combien de moustiquaires possèdent votre
ménage ?
|
/........../
|
/......./
|
19
|
Demandez à l'enquêté de vous montrer la ou
les moustiquaires
|
1=Observée
2=Non Observée
|
/......./
/......./
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20
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Cette moustiquaire est-elle actuellement suspendue ?
|
1=Oui
2=Non
8=Non applicable
9=Ne sait pas
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/..../
/..../
/......./
/......./
|
21
|
Est-ce que la nuit dernière quelqu'un a dormi sous la
Moustiquaire ?
|
1=Oui
2=Non
8=Non applicable
9=Pas sûr
|
/......./
/......./
/......./
/......./
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22
|
Où avez-vous obtenu cette moustiquaire ?
|
9=Ne sait pas
11=Campagne de distribution
12=Centre de santé
13=Relais communautaire
14=ONG
21=Au marché
22=Pharmacie
31=Reçue
81=Autre
88=Non applicable
|
/......./
/......./
/......./
/......./
/......./
/......./
/......./
/......./
/......./
/......./
/......./
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23
|
Cette moustiquaire présente-t-elle des trous ?
|
1=Oui
2=Non
8=Non applicable
9=Ne sait pas
|
/......./
/......./
/......./
/......./
|
24
|
Que faites- vous avec les moustiquaires que
Vous n'utilisez plus pour dormir ?
|
1= Détruite ou brûlée
2= Jetée
3=Donnée
|
/......./
/......./
/......./
|
25
|
Dans la pièce à dormir, les portes et
fenêtres sont-elles
Grillagées (moustiquaires) ?
|
1=Oui
2=Non
|
/......./
/......./
|
26
|
Avez-vous utilisé d'autres insecticides, fumigations
ou
Autre moyen de tuer/faire fuir les moustiques à
l'intérieur
de la maison ces 2 dernières semaines ?
|
1=Oui
2=Non
9=Ne sait pas
|
/......./
/......./
/......./
|
|