CHAPITRE II NOTION SUR LES SYSTÈMES DE
GESTION DE CONTENUS (CMS)
L'idée qui préside dans ce concept est la
dissociation entre contenu et mise en forme : d'un côté, les
contenus (textes, images, multimédia) sont stockés sans mise en
forme, par exemple dans une base de données ; de l'autre la mise en
forme et la mise en ligne peuvent être adaptées à
volonté par le concepteur en fonction de l'utilisateur.
II.1. Définitions
? De l'anglais « Content Management System (CMS) »
est l'équivalent du français « Système de gestion de
contenus ». Un Système de gestion de contenus est un type
particulier de logiciel utilisé pour concevoir et mettre en ligne des
pages web.
? Un CMS (Content Management System) est un
ensemble de logiciel qui permet de construire et gérer un site dont les
pages sont construites dynamiquement, et de telle manière que la mise en
ligne de contenus sur le site ne requiert aucune compétence technique
particulière. En résumé, un CMS fournit toute une
chaîne de publication (en jargon : workflow) qui limite
l'investissement technique requis pour la création d'un site et son
suivi.7
Ces sont des outils récents qui permettent de
répondre aux besoins de la publication en ligne. Auparavant, le travail
sur un site web était marqué par l'usage obligatoire d'un
logiciel de construction de pages web; leur modification, leur envoi par
serveur FTP devaient être manuel. Le webmaster possédait seul la
compétence de réalisation du site et était un point de
passage obligé pour tout travail sur le site. Tout comme les blogs, et
les wikis, les CMS permettent de faciliter la publication en ligne. Ce type
d'outil permet la création, la validation et la publication de contenu,
sans avoir à écrire de code HTML ni utiliser d'outil de
développement spécifique. Leur principale caractéristique
est de séparer le contenu qui est stocké dans une base de
données, du contenant, autrement dit de la forme même du document.
C'est le contenu des champs de la base qui est créé ou
modifié par le rédacteur, et non pas la page elle-même. Les
sites deviennent dynamiques. Les CMS permettent d'obtenir une classification
thématique automatique de l'information, ainsi qu'une navigation assez
sophistiquée.
15
7
www.top-hebergement.net
16
Un comité de rédaction peut se créer pour
administrer le site directement, comme existe la possibilité de
préparer des articles qui seront ensuite publiés
ultérieurement.
II.2. Evolution
Les premiers sites web ont été
édités par des équipes de passionnés utilisant
majoritairement des éditeurs HTML (Dreamweaver, FrontPage, voire le bon
vieux Notepad, etc.) pour créer des sites dits « statiques
».
A cette époque héroïque ou le webmestre
était l'homme à tout faire du site, les fonctions de
création, ainsi que de maintenance, ont été souvent
confondues. Si la première catégorie de tâches est souvent
gratifiante et a permis à de nombreux individus de s'affirmer, la
seconde est vite apparue comme une tâche fastidieuse, sans réelle
valeur ajoutée, mais très chronophage et plaçant le
webmestre dans la délicate position de goulot d'étranglement de
la production du site ».
La gestion de pages « statiques » pose rapidement
de nombreux problèmes techniques dès que le site devient un plus
important :
· Tenue à jour des liens amont et avals des pages
délicates ;
· Obligation de ressaisir les contenus publiés
à plusieurs endroits par de fastidieuses opérations de
copier-coller, avec des risques d'erreur ;
· Outils de gestion de la qualité de l'information
(workflows, certificats de validité) peu efficaces voire inexistants
;
· Difficultés pour réorganiser le site, ou
pour faire évoluer son architecture ;
· Difficultés pour faire évoluer la forme du
site dans ses aspects graphiques ;
· Outils de base (éditeurs HTML) trop difficiles
à utiliser par des utilisateurs moyens ou novices, rendant illusoire la
délégation de la production des pages aux détenteurs
d'information.
Pour répondre à ces difficultés, deux
évolutions successives ont été développées
:
1. La première (chronologiquement) a consisté
à organiser les sites à travers des bases de données
reliées aux pages par des scripts (morceaux de programmes)
programmés en perl, en PHP, en ASP, etc. cette approche, toutefois,
manque souvent de souplesse et requiert de gros travaux de codage dès
que d'importantes modifications sont décidées.
2. La seconde, suite logique de la précédente,
a donné naissance à des logiciels permettant à des
utilisateurs novices de produire le contenu des pages à travers un
navigateur internet, le codage de ces contenus vers le site internet
étant entièrement automatisé. Ces logiciels, dont Vignette
fut le précurseur, ont donné naissance au concept de "content
management" (CM) pour le web.
Voyons à quel objet précis ces outils
répondent et quelles en sont les caractéristiques.
II.3. Principales fonctionnalités des CMS
II.3.1. Fonctionnalités liées à la
gestion de contenu
Ces fonctionnalités sont décrites de
manière très complète dans le livre blanc de la
société Smile8 et dans le mémoire de
Raphaël Produit9.
- Séparation fonds/forme : l'un des
principes clefs des CMS est d'établir une distinction entre le contenu,
géré par une base de données, et la forme
déterminée par des gabarits de présentation. De multiples
facteurs justifient cette séparation : ? Ces éléments
relèvent, en effet, de deux métiers différents : la mise
en page est élaborée par le webdesigner et le fond est fourni par
un utilisateur, appelé « auteur » l'un et l'autre doivent
pouvoir évoluer de manière indépendante ; on doit pouvoir
modifier le contenu sans se soucier de la forme et inversement.
? Cette séparation garantit
l'homogénéité du site malgré la diversité de
ses contenus.
? Enfin, le fait de séparer le contenu de la forme
permet de publier et d'exploiter ce dernier à travers différents
médias.
- La structure des articles ou la définition de
types d'articles : c'est la manière dont l'article est
décomposé. Lorsque l'article est découpé en champs
élémentaires comme le titre, le sous-titre, l'auteur, le corps du
texte, sa structuration est dite fonctionnelle. En opposition, la structuration
sémantique décompose l'article en « sous
éléments types », et est donc dépendante du sujet
traité. Une troisième approche consiste à concevoir la
structuration des articles sur la base de l'héritage8, qui permet
d'affiner progressivement les concepts. On prend un article
générique à partir duquel on va créer des
sous-types qui reprendront ses champs, en les complétant par des champs
qui leur seront spécifiques. La structuration permet de guider la saisie
des articles avec des formulaires adaptés, et d'assurer une
cohérence. En distinguant chaque composant de l'article, elle facilite
également la mise en forme lors de la restitution.
-L'organisation des contenus : elle va
déterminer la structure du site Le mode d'organisation le plus classique
est la structure hiérarchique arborescente, sorte de table des
matières. En raison de son manque de souplesse, on lui
préfère parfois d'autres solutions comme la publication
d'articles sous différentes rubriques, ou
8 BERTRAND Patrice, BADR Chentouf.
White paper : Content management, les solutions opensource version
1.6b. Paris : Smile, 2004. 51p.
17
9 PRODUIT Raphaël. Content
Management System (CMS) : étude des système de gestion dynamique
de contenu pour site web et développement d'une solution basée
sur la technologie J2EE. 2003
18
l'utilisation de mots-clefs et d'un moteur de recherche. En
associant des articles à différents thèmes, on obtient une
structure par ensembles.
- La Gestion des contributeurs : les CMS
permettent aux contributeurs premiers d'interagir directement en leur proposant
une interface pour la saisie et la modification des leurs articles. Il est donc
nécessaire de diviser le contenu et d'accorder aux auteurs des droits
limités à certaines actions telles que consulter, mettre à
jour, valider, publier... et à certaines parties du site.
- Workflow et chaîne de validation : Il
est nécessaire dans certains cas, notamment quand la contribution est
décentralisée et déléguée à
différents intervenants, de décomposer les étapes de la
réalisation d'un article, de sa création à sa publication.
La séparation des droits permet de mettre en place un workflow de
validation qui sert à garder un contrôle sur les publications. :
un contributeur écrit, un deuxième apporte des corrections, un
troisième valide le résultat... Avec les CMS le principe de
séparation des tâches devient transparent, le workflow est
automatisé et chacun est informé de la tâche qu'il doit
réaliser.
- Cycle de vie des articles : avec les CMS,
on peut programmer la mise en ligne automatique d'un contenu à une date
donnée, définir sa durée de vie et donc sa date limite de
visibilité au-delà de laquelle il sera transféré
dans une autre rubrique, par exemple celle des archives, ou devra être
mis à jour.
- Gestion des versions : elle permet de
conserver le même article dans ses différentes versions : le
brouillon, la version publiée, la version archivée.... Ce
contrôle des versions facilite le travail collaboratif puisque les
intervenants peuvent travailler à plusieurs sur le même article,
sans que les modifications des uns suppriment le travail des autres.
|