1. INTRODUCTION
Madagascar est la quatrième île la plus grande du
monde avec une superficie de 588 000 km2 qui est reconnue
mondialement comme un sanctuaire de la nature (Goodman et Benstead,
2003). Cette classification est fortement liée au degré
élevé d'endémisme et de diversité de faune et flore
car il abrite 100% des lémuriens (Myers et al., 2000
; Mittermeier et al., 2004 ),98 % des
reptiles (les plus abondants sont les caméléons )
(Goodman et al., 2003 ; Glaw et Vences,
2007), 99 % des amphibiens et 53 % des espèces d'oiseaux
(Goodman et Benstead, 2003). En plus, 80 % des espèces
de plantes sont endémiques (Goodman et Benstead, 2003)
et sur 1200 espèces de plantes vasculaire connues, plus de 90 %
sont endémiques de la Grande île (Schatz,
2000).
Du fait de cette importante richesse spécifique de la
concentration d'espèces endémiques (faune et flore), la forte
intensité des actions anthropiques multiples a entraîné la
perte massive en biodiversité et la réduction rapide de la
couverture forestière ou même sa disparition (Myers et
al., 2000).
Au niveau de Fokontany Irodo, la pauvreté des
communautés locales liée aux problèmes de la
surexploitation des ressources naturelles et de la dégradation des
habitats naturels est préoccupante, car elle affecte directement non
seulement la survie et le développement d'un grand nombre des
espèces faunistiques et floristiques, mais aussi le développement
local et national. Actuellement, les activités quotidiennes de la
communauté d'Irodo constituent une menace imminente pour la
diversité biologique et les habitats naturels locaux. En plus, les
habitants vivent dans la précarité totale avec moins de 2 dollars
US par jour. Le Fokontany d'Irodo ne dispose qu'une école primaire
publique. Limités par des moyens financiers, les ménages sont
contraints d'envoyer leurs enfants à poursuivre leurs études
ailleurs. Le niveau d'instruction de la population a tendance de stagner.
Aucune infrastructure sanitaire n'est observée dans la zone
d'étude. La communauté est habituée
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d'éparpiller n'importe quels déchets dans la
nature. Le risque d'épidémie est très
élevé.
Face aux diverses menaces anthropiques qui ont
été visualisées durant plusieurs années
antécédentes dans le pays, le gouvernement de Madagascar a pris
un engagement en 2003 qui a été annoncé par le
président de la République Marc Ravalomanana lors de la
conférence mondiale sur les parcs à Durban de tripler la
superficie des aires protégées existantes. Ce triplement
correspond à 10% du territoire national, en accord avec l'objectif du
troisième rapport national de la convention sur la biodiversité
(CBD, 2005)
Les connaissances acquises au cours de ces derniers temps ont
soulevé la nécessité d'intégrer le
développement avec la conservation de la biodiversité comme la
création d'une aire protégée (Durbin et
al., 2003). Le Sud-Est est connu comme une zone
d'endémisme non négligeable mais aussi menacée donc, il
n'échappe pas à cette urgence de préservation de la
biodiversité (Ramanamanjato et al., 2002,
Ganzhorn et al., 2007a).
Plusieurs auteurs ont effectué des études,
près du FKT Irodo, CR Ankarongana, Distict Diego II, Région DIANA
mais aucun auteur n'a pas encore fait l'inventaire biologique et enquête
socio-économique dans la zone d'étude. Comme Goodman et
Wilme, 2006, ont fait l'étude sur l'inventaire de la faune et
de la flore du Nord de Madagascar dans la Région Loky-Manambato,
Analamerana et Andavakoera. Bothel et al., 2020,
l'étude sur Diagnostic écologique de l'Ile Fireny
(à baptiser Ile Fille Reine et proposition d'aménagement vers la
création d'une nouvelle Aire Protégée.
Le choix d'Irodo comme village pilote de Tanàna
Voakobaby pour la deuxième promotion du programme master de l'Institut
Universitaire des Sciences de l'Environnement et de la Société
(IUSES) de l'Université d'Antsiranana permettra d'introduire des mesures
adaptées sur la gouvernance et la gestion plus rationalisée de
l'environnement local. D'où la naissance du présent thème
: « Evaluation Biologique Rapide de la biodiversité terrestre vers
une proposition d'aménagement pour la création d'une aire
protégée terrestre
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dans le Fokontany Irodo, Commune Rurale Ankarongana,
Région DIANA, Province Antsiranana, partie Nord de Madagascar.
Pour atteindre ce but, nous avons fixé les objectifs
spécifiques suivants : - Dénombrer les populations locales et
préciser leurs activités socio-économiques actuelles
- Inventorier les différentes espèces
faunistiques et floristiques occupant la zone d'intervention
- Déterminer les types d'habitats et préciser
les différentes menaces pesantes sur le milieu biotope et les
différents individus faunistiques/floristiques
- Proposer les mesures adaptées sur la gouvernance et
la gestion plus rationalisée de l'environnement local
Voici les questions de recherche :
- Quelle stratégie sera-t-elle adoptée pour
convenir la bonne gouvernance de l'environnement dans le Fokontany d'Irodo ?
- Comment peut-on améliorer les conditions de vie de la
population locale encrée dans ses habitudes inadaptées ?
Les hypothèses à vérifier avec les tests
statistiques convenables sont :
- La répartition de la richesse biologique par rapport
aux qualités d'habitats est hétérogène (test de
Khi-deux)
- La relation entre la densité et la fréquence
des différents individus de communauté biologique (faune et
flore) recensé (test de corrélation)
Pour répondre aux objectifs, ces questions et les
hypothèses sues-présentes nous montrent tout d'abord dans sa
première partie les contextes historiques et la situation actuelle de la
zone d'étude. Les cadres conceptuels et méthodologiques seront
explicités dans la deuxième partie. La troisième partie
apportera les résultats d'enquête socioéconomique et
culturelle et d'inventaire biologique effectués sur la zone
d'étude. Les suggestions sur la bonne gouvernance et la gestion
adaptée de l'environnement d'Irodo seront proposées dans la
quatrième partie.
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