2.3 Représentation des phénomènes
spatiaux
Avant de faire une représentation cartographique, il faut
répondre à ces questions
d'après QUODVERTE (1997) :
y' A qui va servir la carte ?
y' A quoi va servir la carte ?
y' Que veut-on montrer ?
y' Que veut-on découvrir ?
y' Quelles sont les contraintes liées à la
reproduction de la carte ?
y' A quelle échelle et sur quel fond de carte peut-on
représenter les phénomènes ?
La cartographie des risques permet d'analyser et d'interroger les
risques dans leurs
caractéristiques spatiales. Elle intervient à
plusieurs échelles et peut représenter soit la
répartition spatiale des aléas, soit celle des
enjeux (ce qui est susceptible d'être
endommagé), soit celle des vulnérabilités,
soit une combinaison des trois facteurs. La
représentation des phénomènes se fera
suivant un maillage ou un découpage du
territoire.
2.3.1 Maillage
Le maillage est un principe de partition opératoire et
socialisé de l'espace qui va de la parcelle à l'État
à travers toute l'échelle géographique » (BRUNET et
al. 1992,). D'un
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point de vue géométrique, le maillage
désigne donc une répartition stricte sans chevauchements d'une
zone géographique divisée en unités contiguës dont la
forme et la taille peuvent être irrégulières. C'est une
partition de l'espace dont les éléments sont des polygones
s'emboîtant les uns dans les autres à la façon de
pièces de puzzle.
Le maillage est aussi une grille de lecture permettant de
saisir une réalité. C'est un canevas pour la compréhension
et l'analyse basées sur la simplification et la
généralisation de l'information. Il est un outil de construction
du savoir qui, par l'agrégation d'une information géographique
complexe et diffuse, permet de décomposer et d'analyser les
disparités territoriales en fonction d'un choix conceptuel (ZANIN,
2008).
Les différents maillages territoriaux, qu'ils soient
statistiques ou politiques, réguliers ou irréguliers, jouent le
rôle de filtres. Un changement de taille, de forme ou de positionnement
des mailles, va agir sur les résultats. Ce fait est une richesse puisque
multiplier les filtres d'analyse est alors un moyen d'appréhender la
portée des phénomènes (GRASLAND et VINCENT, 2006). Cet
effet influence directement la conception, la réalisation et la lecture
des cartes qui permettent la mise en valeur de ces caractéristiques.
Le maillage est aussi un élément de pouvoir. Car
au-delà d'un simple but statistique, ils représentent, le plus
souvent, des espaces démocratiques de gouvernance et de pouvoir qui ont
une cohérence sociale. Donc, le cartographe devra choisir entre ces deux
contraintes : la réalité sociale du maillage et la maximisation
de l'homogénéité du filtre territorial (ZANIN et LAMBERT,
2012).
Afin d'essayer de compenser les choix politiques et de
favoriser des choix plus scientifiques, analytiques, une première
approche consiste à créer des maillages homogènes. Dans
une autre approche il revient à se servir des méthodes de
transformations cartographiques qui intègrent la gestion des mailles
hétérogènes dès la conception des traitements de
données. Par exemple, l'anamorphose est une de ces méthodes
puisqu'elle permet mathématiquement de transformer le maillage à
partir de données statistiques de stock. Il y a encore, le lissage (ou
calcul de potentiels) par exemple le calcul des densités permettant une
comparaison de chaque maille. Une
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troisième méthode, le carroyage optant pour un
maillage par une grille régulière le plus souvent de
carrés ou d'hexagones.
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