UNIVERSITÉ D'ÉTAT
D'HAÏTI
UEH
FACULTÉ D'AGRONOMIE ET DE MÉDECINE
VÉTÉRINAIRE
FAMV
DÉPARTEMENT DU GÉNIE RURAL
DGNR
« Identification et cartographie des enjeux dans
la zone inondable située le long de la rivière de Cavaillon entre
le déversoir de Dory en amont et la station hydrologique de Grand Place
en aval »
Mémoire de fin d'études
Présenté par : Louis Raymond Emmanuel
ASIE, Pour l'obtention du diplôme
d'Ingénieur-Agronome
Option : Génie rural Damien, octobre 2018
ii
Le mémoire intitulé :
« Identification et cartographie des enjeux dans
la zone inondable située le long de la rivière de Cavaillon entre
le déversoir de Dory en amont et la station hydrologique de Grand Place
en aval »
a été approuvé par le jury composé de
:
iii
« Identification et cartographie des enjeux dans
la zone inondable située le long de la rivière de Cavaillon entre
le déversoir de Dory en amont et la station hydrologique de Grand Place
en aval »
iv
DÉDICACES
Ce mémoire est dédié à :
V' Mon Dieu fidèle ;
V' Ma famille spécialement ma mère
Yolane SAINT JEAN, mes soeurs Anne-Ruth ASIE et Rose-Esther ASIE, mes
frères Paul J. E. ASIE et Marc N. K. ASIE, mes cousines et cousins
(Berlande PIERRE LOUIS, Mona SAINT JEAN, Fanatis SAINT SAUVEUR...) ;
V' Mes amis Sarah-Adlaie SAINTONGE et Linda FATAL,
Vital Daniel J. R. DORVILIER, Emmanuel AUGUSTIN, Ericson Y. L. AUBIN ;
V' Mes collègues de la promotion Joseph Waldeck
DEMETRIUS ;
V' Tous les Ingénieurs-Agronomes et les cadres
dans les domaines suivants : agriculture, gestion des risques, la cartographie,
les projets de développement...
V
REMERCIEMENTS
Tous mes sincères remerciements sont adressés
à :
V' Dieu, le Seigneur des seigneurs pour son amour et sa
grâce infinie envers moi ;
V' Mes encadreurs à l'UCL Yves ZECH, Sandra
SOARES-FRAZAO et Olivier
Carlier D'ODEIGNE ;
V' Mes encadreurs à l'UEH Nyankona GONOMY et
Adermus JOSEPH ;
V' Mon collaborateur de terrain Gérardson MATHIEU
;
V' Tout le Staff du pôle Génie civil de
l'UCL en particulier Karl Henry VICTOR ;
V' Notre ami et chauffeur de la FAMV Edenz FORTUNE ;
V' Des aides : Samson, Raoul, Abner, Josué,
Delva, Patricia...
vi
RÉSUMÉ
La zone étudiée est bornée par la portion
de la rivière de Cavaillon partant du déversoir de Dory
jusqu'à la station hydrologique de Grand Place. La grande partie de ce
tronçon de 23 km se trouve dans la deuxième section communale de
Martineau, commune de Cavaillon dans le département du Sud
d'Haïti.
Face à la récurrence des inondations et à
l'exposition de la population riveraine causant des pertes considérables
dans la commune de Cavaillon, une étude sur l'identification et la
cartographie des enjeux réalisée peut aider à
réaliser une mitigation efficace du risque d'inondation.
Les objectifs de l'étude consistent à
délimiter la zone inondable autour de la rivière de Cavaillon,
à identifier et à cartographier les principaux enjeux ; à
analyser et à cartographier les niveaux de
vulnérabilité.
À l'intérieur de la zone inondable
délimitée, les enjeux sont définis et identifiés.
Les principaux sont : les personnes, les bâtiments, les cultures. Les
informations recueillies constituent une base de données. Puis,
groupées dans un maillage irrégulier du territoire, elles
permettent de faire une comparaison qui épouse au mieux la
réalité de la zone. Globalement, les renseignements retenus
concernent la population résidente, la population scolaire, la
population de travailleurs, la nature des matériaux de construction des
bâtiments, l'état des bâtiments, les cultures
maraîchères, la riziculture, les autres cultures
vivrières.
Grâce à la base de données, toute une
série de cartes représentant la répartition des enjeux
sont produites : cartes relatives à l'habitat, cartes relatives aux
types de population, cartes relatives aux cultures. En plus, l'approche
multicritère basée sur le modèle de Saaty permet de
réaliser l'analyse de vulnérabilité des enjeux
présents.
Ainsi, cette analyse aide à comprendre que le centre
urbain a plusieurs blocs très vulnérables parce que ceux-ci
renferment des densités importantes de la population. Et d'autres blocs
moins vulnérables du fait que les enjeux présents renferment une
certaine résilience par exemple les cultures et les espaces
boisés.
À partir des constats et des résultats de
l'analyse, la zone autour de la rivière de Cavaillon présente des
enjeux majeurs. Enfin, des propositions relatives à la gestion de
risques d'inondation sont faites.
3.1 Localisation du bassin versant et de la rivière
Cavaillon 15
vii
TABLE DES MATIERES
DÉDICACES iv
REMERCIEMENTS v
RÉSUMÉ vi
TABLE DES MATIERES vii
LISTE DES TABLEAUX x
LISTE DES CARTES xi
LISTE DES FIGURES ET DES PHOTOGRAPHIES xii
LISTE DES SIGLES, SYMBOLES ET ABRÉVIATIONS
xiii
LISTE DES ANNEXES xv
1 INTRODUCTION 1
1.1 Problématique 1
1.2 Objectifs 3
1.2.1 Objectif général 3
1.2.2 Objectifs spécifiques 3
1.3 Limites de l'étude et considérations 3
1.4 Hypothèse de travail 3
2 REVUE DE LITTÉRATURE 4
2.1 Méthodes d'approche pour l'étude des risques
4
2.1.1 Différentes approches de la gestion des risques 4
2.1.2 Organismes de gestion du risque en Haïti 5
2.2 Risque d'inondation 6
2.2.1 Aléa 7
2.2.2 Définition des diverses formes d'inondations 7
2.2.3 Enjeux et vulnérabilité 8
2.2.4 Méthodes d'analyse multicritère (AMC) 9
2.3 Représentation des phénomènes spatiaux
11
2.3.1 Maillage 11
2.3.2 Représentation cartographique 13
3 PRÉSENTATION DE LA ZONE 15
Viii
3.2 Cadre agro-climatique 17
3.2.1 Climat 17
3.2.2 Pédologie 17
3.2.3 Ressource en eau 17
3.2.4 La végétation 18
3.3 Cadre socio-économique 18
3.3.1 Population de la commune de Cavaillon 19
3.3.2 Structures éducatives et sanitaires 19
3.3.3 Cultures et loisirs 20
3.3.4 Organismes présents dans la zone 20
4 METHODOLOGIE 21
4.1 Matériels 21
4.2 Méthodes 21
4.2.1 Recherche documentaire 21
4.2.2 Réalisation des enquêtes et des travaux de
terrain 22
4.2.2.1 Délimitation de la zone inondable autour de la
rivière de Cavaillon 22
4.2.2.2 Définition et identification des enjeux 22
4.2.3 Traitement et analyse des données,
interprétation des résultats 23
4.2.3.1 Organisation des données 23
4.2.3.2 Analyse de la cartographie des niveaux de
vulnérabilité par la méthode
de l'Analyse Multicritère Hiérarchique de Saaty
23
4.2.3.2.1 Hiérarchisation des critères 24
4.2.3.2.2 Comparaison par paire des critères 24
4.2.3.2.3 Pondération 25
4.2.3.2.4 Différenciation au niveau des mailles 26
4.2.3.2.5 Détermination de la cohérence des
jugements 26
4.2.3.3 Cartographie des enjeux et de leurs
vulnérabilités 27
4.2.3.3.1 Réalisation des cartes thématiques 27
4.2.3.3.2 Formation des classes et interprétation des
résultats 27
4.2.4 Propositions et recommandations 28
5 RÉSULTAT ET DISCUSSION 29
5.1 Délimitation de la zone inondable autour de la
rivière de Cavaillon 29
5.1.1 Cyclone Matthew 29
5.1.2 Limites de la zone inondée 29
5.2 Identification et cartographie des enjeux 31
5.2.1 Utilisation des données 31
5.2.2 Population 32
5.2.3 Bâtiments 35
5.2.4 Cultures 40
5.2.5 Réflexion sur les enjeux 41
5.3 Cartographie des vulnérabilités par
l'application de l'analyse multicritère 42
5.3.1 Calcul de pondération des critères 42
ix
5.3.1.1 Hiérarchisation des critères 42
5.3.1.2 Comparaison des critères 43
5.3.1.2.1 Comparaison entre les enjeux 43
5.3.1.2.2 Comparaison entre les propriétés des
enjeux humains 44
5.3.1.2.3 Comparaison entre les propriétés des
enjeux des bâtiments 44
5.3.1.2.4 Comparaison entre les propriétés des
enjeux des cultures 45
5.3.1.2.5 Comparaison entre les mailles 46
5.3.2 Résumé des poids des critères et des
sous-critères 48
5.3.2.1 Écriture des fonctions de
vulnérabilité 49
5.3.2.2 Comparaison des sous-critères du deuxième
niveau 49
5.3.3 Présentation des cartes de
vulnérabilité 50
5.3.3.1 Représentation de la vulnérabilité
de l'enjeu humain 50
5.3.3.2 Représentation de la vulnérabilité
de l'enjeu des bâtiments 51
5.3.3.3 Représentation de la vulnérabilité
de l'enjeu-cultures 53
5.3.3.4 Représentation de la vulnérabilité
de l'enjeu global 54
5.3.4 Réflexions sur la vulnérabilité
liée à aléa inondation 56
6 PROPOSITIONS ET CONCLUSION 58
6.1 Propositions à caractère général
58
6.2 Propositions spécifiques à la zone
d'étude 58
6.3 Conclusion 59
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 61
X
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 2.1: Comparaison des méthodes suivant leurs
avantages et leurs limites 10
Tableau 3.1 : Répartition de la population de la
commune de Cavaillon 19
Tableau 4.1: Présentation des matériels 21
Tableau 4.2: Echelle de comparaison binaire de Saaty (1980)
24
Tableau 4.3: Matrice résumant les étapes pour la
pondération 25
Tableau 4.4: Cohérence aléatoire(CA) en fonction
du nombre de critère 27
Tableau 5.2 : Matrice de calcul entre les enjeux 44
Tableau 5.3 : Matrice de calcul entre les
propriétés des enjeux humains 44
Tableau 5.4 : Matrice de calcul entre l'état et les
matériaux des bâtiments 45
Tableau 5.5: Matrice de calcul entre les deux types de
matériaux (bloc et tuf) 45
Tableau 5.6 : Matrice de calcul entre les états des
bâtiments 45
Tableau 5.7 : Matrice de calcul pour les enjeux culturaux
45
Tableau 5.8: Calcul de matrice pour la population
résidente 46
Tableau 5.9: Calcul de matrice pour la population scolaire
46
Tableau 5.10: Calcul de matrice pour la population de
travailleur 46
Tableau 5.11: Calcul de matrice pour les bâtiments en
tuf 47
Tableau 5.12: Calcul de matrice pour les bâtiments en
bloc 47
Tableau 5.13: Calcul de matrice pour les bâtiments en
bon état 47
Tableau 5.14: Calcul de matrice pour les bâtiments en
moyen état 47
Tableau 5.15: Calcul de matrice pour les bâtiments en
mauvais état 48
Tableau 5.16 : Formules de vulnérabilité 49
xi
LISTE DES CARTES
Carte 3.1: Localisation du bassin versant de la rivière
Cavaillon 15
Carte 3.3 : Localisation la rivière de Cavaillon 16
Carte 5.1 : Limite de la zone inondée 30
Carte 5.2 : Représentation de la densité de
population résidente 33
Carte 5.3 : Représentation de la densité de
population scolaire 33
Carte 5.4 : Représentation de la densité de
population de travailleur 34
Carte 5.5 : Représentation de la densité des
personnes « de moins de 8 ans et de plus de
65 ans » 35
Carte 5.6 : Bâtiments administratifs importants en cas
de catastrophe 36
Carte 5.7: Bâtiments administratifs : fonctionnement
optionnel en cas de catastrophe 37
Carte 5.8 : Répartition des bâtiments suivant la
nature des matériaux de construction 38
Carte 5.9 : Répartition des bâtiments suivant
leur état 39
Carte 5.10 : Répartition des types de cultures 41
Carte 5.11 : Représentation de la
vulnérabilité liée à l'humain 51
Carte 5.12 : Représentation de la
vulnérabilité liée aux bâtiments 52
Carte 5.13 : Représentation de la
vulnérabilité liée aux cultures 54
Carte 5.14 : Représentation de la
vulnérabilité globale 55
Xii
LISTE DES FIGURES ET DES PHOTOGRAPHIES
LISTE DES FIGURES
Figure 2.1: Organisation du Conseil Nationale de Gestion des
Risques et Désastres 6
Figure 5.1 : Schéma de la structure de données
spécifiques aux bâtiments 31
Figure 5.2 : Schéma de la structure de données
dans les mailles 32
Figure 5.3: Structure explicative du système de
critères à comparer 43
Figure 5.4: Représentation du système de
critères et de leurs pondérations 48
Figure 5.5: Contribution des sous-critères dans
l'évaluation de la vulnérabilité globale 49
LISTE DES PHOTOGRAPHIES
Photo 3-1 : Déversoir de Dory en amont 16
Photo 3-2 : Condition à l'aval à Grand Place
16
Photo 5-1 : Bâtiment en tuf 38
Photo 5-2 : Bâtiment en bloc 38
Photo 5-3 : Bâtiments en bon état 39
Photo 5-4 : Bâtiments en état moyen 39
Photo 5-5 : Bâtiments en mauvais état 39
xiii
LISTE DES SIGLES, SYMBOLES ET ABRÉVIATIONS
AEUCAH : Association des Etudiants et
Universitaires de Cavaillon d'Haïti ;
AMCH : Analyse Multicritère
Hiérarchique ;
BV : Bassin Versant ;
C. : Cultures
CA : Cohérence aléatoire
CAPUC : Caisse Populaire pour l'Union des
Cavaillonnais ;
CEI/ISO : Commission
Electrotechnique Internationale /Organisation
Internationale de Standardisation
CFTPC : Centre de Formation Technique et
Professionnelle de Cavaillon ;
CNBH : Code National du Bâtiment
Haïtien
CNGRD : Conseil National de Gestion des Risques
et des Désastres ;
CNIGS : Centre National d'Information
Géospatiale ;
CNM : Centre National de
Météorologie ;
COU : Centre d'Opération d'Urgence ;
DGI : Direction Générale des
Impôts ;
DINEPA : Distributeur National d'Eau Potable et
Assainissement ;
DPC : Direction de la Protection Civile ;
EDH : Electricité D'Haïti ;
FADPRISUD : Fédération Agricole
pour le Développement de la Production de Riz Du SUD
FAO : Food and Agricultural Organization
Fém : Féminin
Ha : Hectare
GPS : Global Positioning System
MARNDR : Ministère de l'Agriculture des
Ressources Naturelles et du Développement Rural ;
Masc : Masculin
MICT : Ministère de l'Intérieur et
des Collectivités Territoriales ;
MNT : Modèle Numérique de Terrain
;
n : Nombre de critères ;
xiv
OCHA : Organisation des Nations Unis pour la
Coopération ;
OFADA : Organisation des Femmes en Action
pour le Développement et
L'Assainissement ;
PIB : Produit Intérieur Brut ;
PMDN : Programme de Mutilation des
Désastres Naturels ;
PNH : Police Nationale d'Haïti ;
Pop : Population ;
QGIS : Quantum Geographical Information
System ;
RC : Ratio de cohérence
SIG : Système d'Information
Géographique ;
UTM : Universal Transverse Mercator ;
Vuln : Vulnérabilité
WGS : World Geodesic System
Wi : Vecteur propre de la matrice de
comparaison
T : Poids de chaque critère
xv
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Photographies de laisses de crues et de la
restitution des cartes de
vulnérabilité A
Annexe 2 : Photographies complémentaires B
Annexe 3: Tableau B1 : Comparaison entre les méthodes
d'analyse multicritère C
Annexe 4 : Tableau B2 : Utilisation des six variables
visuelles C
Annexe 5 : Tableau B3 : Echelle des catastrophes C
Annexe 6 : Tableau C1 : Méthode de pondération
utilisable en AMC (adapté de Cherqui,
2005) D
Annexe 7 : Carte des sous-bassins versants de la
rivière de Cavaillon E
Annexe 8 : Répartition de la pluviométrie au
cours du mois d'Octobre 2016 E
Annexe 9 : Données collectées F
Annexe 10: Fiche d'enquête et de concertation G
1
1 INTRODUCTION
La gestion de l'environnement liée à la gestion
des risques naturels est une problématique d'actualité un peu
partout dans le monde. Des campagnes intéressantes ont été
organisées pour sensibiliser les populations sur l'importance et le
comportement à adopter dans le cadre de la préservation des
ressources et de la gestion des risques naturels. La compréhension du
risque passe par une meilleure connaissance des enjeux et de l'aléa qui
sont liés au type de risque. Partout les êtres humains sont
confrontés à des risques imposés par la nature. Or, les
aléas naturels ont trois origines :
y' Origine géophysique : séismes et volcans ;
y' Origine hydrométéorologique : cyclones,
inondations, avalanches, sécheresse ;
y' Origine géomorphologique : mouvement de terrain,
etc.
Selon POTTIER (2011), Les inondations font partie des risques
naturels les plus fréquents et les plus coûteux en termes de
souffrance. Elle conduit à des pertes considérables telles que
les pertes en vie humaine, des infrastructures et d'autres pertes
économiques. La récurrence des inondations de ces
dernières années a mis en exergue la vulnérabilité
des populations vivantes dans les zones inondables en Haïti.
La république d'Haïti, du fait de sa position
géographique, est exposée aux ondes tropicales, aux cyclones et
aux tempêtes qui provoquent des crues et des inondations un peu partout
dans le pays chaque année. En outre, la quasi-absence d'études
spécifiques sur les risques au niveau local complique la gestion de ces
risques malgré l'existence d'un Programme de Mitigation des
Désastres Naturels (PMDN) dans le pays. En ce sens, une étude sur
l'identification et la cartographie des enjeux dans chaque zone peut mieux
orienter les stratégies à mettre en place pour une gestion
efficace des risques au niveau local et national.
1.1 Problématique
A l'échelle mondiale, plus de 500 millions de personnes
sont affectées par les inondations dont 400 millions en Asie et plus de
25 000 en périssent chaque année. Rien qu'en Europe entre 1998 et
2006, les inondations causèrent quelques 700 morts, le
déplacement de 500 000 personnes et au moins 25 milliards d'euros de
pertes économiques couvertes par les assurances. Les projections font
état de quelques 2,5
2
milliards de personnes qui seraient vulnérables
à des inondations catastrophiques en 2050 du fait de la perspective de
croissance démographique dans les zones inondables, des changements
climatiques, de la hausse du niveau des mers et de la déforestation.
(POTTIER, 2011).
En Haïti, les conséquences des inondations sont
lourdes : des personnes disparues, des morts, des ouvrages obstrués, des
cultures dévastées... De plus, le désastre
écologique lié à la déforestation qui touche
l'ensemble du territoire national accentue les risques d'inondations au cours
de la saison cyclonique qui s'étend de juin à novembre en
Haïti. D'après le site de « Haïti-référence
(2016) », il est à remarquer que de 14 novembre 1963 à 5
novembre 2016, il y a eu environ trente-trois (33) catastrophes naturelles se
rapportant à des inondations en Haïti. Considérant
l'année 2016, il y a eu plusieurs dommages causés par des
inondations un peu partout à travers le pays. D'abord au début de
février, la ville du Cap-Haïtien se trouva totalement
inondée et des coulées de boues mêlées de
détritus ont envahi des zones résidentielles. Ce qui a
entrainé six morts et l'abandon des maisons par des centaines de
familles. Cependant à Limonade, le 28 février au moins 9.600
maisons étaient inondées par le passage d'un front froid.
L'événement le plus marquant est le cyclone Matthew (3-4 octobre)
qui a entraîné d'importantes inondations dans plusieurs villes du
Sud, de la Grande Anse et des Nippes. Le bilan donné par la protection
civile est lourd avec des centaines de morts. Suite aux dégâts,
selon le rapport du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires
Humanitaires (OCHA) plusieurs centaines de milliers haïtiens se trouvaient
dans le besoin (OCHA, 2016). En plus, Le pont de Petit-Goâve a
été effondré. À la fin du mois d'octobre et au
début du mois de novembre, certaines villes et communes de L'Ouest, de
l'Artibonite et du Nord-Ouest, du Nord ont eu également leur lot de
malheurs par le passage du cyclone Nicole.
Aujourd'hui en Haïti, les études sur la
problématique des risques liés aux inondations ne sont pas
abondantes et les enjeux qui sont liés à ce type de risque ne
sont pas maitrisés dans les zones sujettes aux inondations
récurrentes. Face à la persistance des intempéries et
tenant compte de l'intensification de l'utilisation des plaines inondables
principalement celle de la zone autour de la rivière de Cavaillon, la
connaissance des enjeux liés aux risques d'inondations s'avère
nécessaire dans le cadre de la mitigation et
3
de la gestion des risques dans la zone. C'est dans ce contexte
que se situe cette présente étude intitulée :
« Identification et cartographie des enjeux dans la zone
inondable située le long de la rivière de Cavaillon entre le
déversoir de Dory en amont et la station hydrologique de Grand Place en
aval ».
1.2 Objectifs
Les objectifs sont différenciés en objectif
général et en objectifs spécifiques :
1.2.1 Objectif général
Contribuer à une meilleure compréhension du
risque d'inondation de la zone en vue d'une gestion et d'une mitigation
efficace de ce risque au profit des populations sinistrées.
1.2.2 Objectifs spécifiques
Les principaux objectifs spécifiques poursuivis se
présentent comme suit :
y' Délimiter la zone inondable par débordement des
eaux de la rivière de Cavaillon ;
y' Identifier et cartographier les principaux enjeux de la zone
d'études ;
y' Analyser et cartographier la vulnérabilité de la
zone d'études.
1.3 Limites de l'étude et
considérations
Les enquêtes sont effectuées à
l'intérieur de la zone délimitée et sont
réalisées par un seul groupe de spécialistes
(Ingénieur-agronomes). Aussi, La réalisation de l'étude se
fait à l'aide d'un GPS Garmin de précision #177; 3m. En outre, la
zone délimitée est la zone qui a été inondée
par le débordement de la rivière de Cavaillon sans prendre en
compte celle inondée par l'écoulement torrentiel en provenance
des ravines et du ruissellement des eaux de pluie.
1.4 Hypothèse de travail
y' La zone inondable délimitée reflète la
réalité vécue par les riverains y' Les enjeux liés
aux aléas d'inondation sont considérables.
4
2 REVUE DE LITTÉRATURE
Dans ce chapitre, sont présentés l'ensemble des
concepts permettant de maitriser le sujet de recherche, les diverses approches
déjà développées en matière de gestion de
risques d'inondation et la représentation cartographique.
2.1 Méthodes d'approche pour l'étude des
risques
Le choix d'une méthode d'analyse, plus ou moins
complexe, dépend avant tout de l'échelle d'intérêt,
des objectifs de l'étude, de la qualité et de la quantité
des données nécessaires. Toutes les méthodes
nécessitent l'identification des éléments exposés
et la définition de leur valeur.
Trois méthodes peuvent ainsi être retenues
d'après MALET (2006) :
1. Une approche experte, qualitative qui est fondée
sur l'identification (carte, photographie aérienne) de zones
homogènes sensibles et des principaux enjeux ;
2. Une approche analytique semi-empirique et
semi-quantitative qui est fondée uniquement sur une évaluation
relative de la valeur des éléments exposés. Dans ce cas,
la valeur relative, unique ou variable, est soit individuelle et
affectée à un type d'élément spécifique,
soit globale et affectée à un ensemble d'éléments
pour une aire homogène ;
3. Une approche analytique quantitative qui est fondée
sur un calcul détaillé de la valeur (monétaire ou non
monétaire) et de la vulnérabilité des
éléments exposés. La vulnérabilité est alors
évaluée soit par des coefficients traduisant le degré
possible de dommage. Cette analyse très détaillée des
conséquences est difficilement applicable, car les bases de
données sur les dégâts sont rares ou peu
détaillées, en particulier en ce qui concerne le type
d'événement générateur de l'aléa.
2.1.1 Différentes approches de la gestion des
risques
La norme française ISO/CEI précise les
différentes étapes qui constituent la démarche d'analyse
et de gestion des risques. Les étapes de cette norme peuvent être
résumées ainsi d'après BRILHAC en 2011 :
ü Analyse des risques : définition des objectifs,
identification des sources et des risques, estimation des risques ;
5
y' Evaluation des risques : choix des critères de risque
pour estimer l'importance de
chacun ;
y' Traitement et maîtrise des risques : sélection
des mesures/actions visant à limiter
l'occurrence et la gravité, mise en oeuvre, suivi et
contrôle.
Pour la gestion des risques sur le milieu sociotechnique cette
approche peut être
adoptée :
y' Identification et quantification des risques ;
y' Réduction de la probabilité ou de la
gravité des conséquences ;
y' Financement des conséquences résiduelles
Dans le domaine des risques naturels, bien que des mesures de
protection puissent être
mises en oeuvre, la réduction du niveau de risque est
atteinte principalement par des
mesures de prévention.
L'ensemble des dispositions qui visent à réduire
les impacts :
y' Inventaire des aléas et des enjeux ;
y' Information des populations ;
y' Connaissance des processus des aléas ;
y' Réglementation de l'occupation du sol avec la
cartographie préventive ;
y' Réalisation des plans de secours et de gestion de
crises.
2.1.2 Organismes de gestion du risque en Haïti
Dans le but de renforcer les actions du gouvernement dans les
interventions en cas d'urgence, est créée l'Organisation
Pré-désastre et de Secours (OPDES) en 1983. Cette structure avait
pour objectif d'organiser les opérations de réponse et de mettre
sur pied des comités locaux. Outre cela, avec le décret du 31 mai
1986, la responsabilité de la protection civile revient au
Ministère de l'Intérieur et des Collectivités
Territoriales (MICT). Ce Ministère va créer en 1997 la Direction
de la Protection Civile (DPC) qui est l'organe principale de coordination des
activités de réponse aux urgences (préparation,
alerte-alarme, réponse, secours, évaluation des
dégâts, réhabilitation).
De nos jours, la gestion du risque implique une approche
multisectorielle et interministérielle (aménagement du
territoire, infrastructures, environnement, la sécurité
6
publique, la santé, l'agriculture, la recherche). Ainsi
est établi un Conseil National de Gestion des Risques et des
Désastres (CNGRD). (MICT-DPC, 2001)
Généralement, les urgences dans le pays sont
gérées au niveau local par les comités municipaux et
locaux en intégrant le secteur productif privé et la
participation de la population. L'implication des niveaux supérieurs
dépend de la gravité du désastre. Au moment d'un
événement imminent, chaque comité devient un Centre
d'Opération d'Urgence (COU) qui est l'instance d'action pour la gestion
des désastres. (CASTRO, 2001). L'organigramme du CNGRD lors de
l'élaboration du plan de réponse aux urgences est
présenté dans la figure 2.1.
Figure 2.1: Organisation du Conseil Nationale de
Gestion des Risques et Désastres
2.2 Risque d'inondation
Le risque est la confrontation d'un aléa
(phénomène naturel dangereux) et d'une zone géographique
où existent des enjeux (humains, économiques ou
environnementaux). Il est une mesure exprimant en termes de gravité et
de probabilité. Il se différencie du concept de catastrophe qui
est la concrétisation du risque entrainant des dommages
considérables (Annexe 5). Plusieurs définitions lui sont
attribuées : Il est la probabilité de perte qui affecte des
objets (les enjeux) soumis à un événement dommageable
7
(l'aléa). (VEYRET et REGHEZZA, 2006). Ensuite, Il est
considéré par CHOCAT (1997) comme le résultat de la
rencontre entre un élément perturbateur de nature
aléatoire et un élément vulnérable Ce qui est la
définition du risque majeur. D'où L'équation suivante
traduit le risque : Risque= Aléa * Enjeu
vulnérable.
Pour le risque d'inondation, d'une part, l'aléa est
constitué des pluies torrentielles qui ont pour conséquences des
inondations et des rivières en crues. D'autre part, les enjeux sont les
structures, les populations et l'environnement qui peuvent touchés par
l'aléa.
2.2.1 Aléa
L'aléa, l'événement ou le processus qui
peut être d'origine naturelle ou anthropique. L'aléa est
défini par une intensité, une occurrence spatiale et une
occurrence temporelle. (MALET, 2006)
y' L'intensité permet d'apprécier la force et
l'importance du phénomène en présence. Dans le cas d'une
inondation, c'est la hauteur d'eau, la fréquence, le temps de
submersion, la vitesse de ruissellement. En ce sens, il permet de voir la
gravité du danger. L'intensité d'un aléa peut être
évaluée.
y' L'événement va se produire dans un endroit
dont la limitation parfaite ne peut être faite. Par ailleurs, la
probabilité d'occurrence spatiale est conditionnée par des
facteurs de prédisposition ou de susceptibilité. L'extension
spatiale de l'aléa est plus difficile à estimer.
y' Pour l'aspect temporel, l'évènement se
déclenchera suite à des facteurs naturels ou anthropiques. Cette
probabilité peut être estimée qualitativement
(négligeable, faible, forte) ou quantitativement (période de
retour des décennies ou même centenaire). En outre, La
durée du phénomène doit être également prise
en compte par exemple pour les précipitations pluvieuses.
2.2.2 Définition des diverses formes
d'inondations
De tous les aléas naturels, l'inondation qui est le
plus courant des catastrophes naturelles présente le plus de facettes.
Elle peut se définir comme une submersion temporaire, rapide ou lente et
naturelle ou artificielle, de zones habituellement hors d'eau.
En fonction de l'origine, il existe quatre (4) principaux types
d'inondations :
8
y' Par débordement direct : Une inondation peut avoir
lieu quand une rivière déborde. En ce sens, le cours d'eau sort
de son lit mineur pour occuper son lit majeur alors il envahit des
vallées entières.
y' Par submersion marine : Le niveau de la mer
s'élève considérablement et inonde les zones
côtières. Ce phénomène est lié à des
conditions météorologiques extrêmes (vents violents,
houles, tempêtes et phénomènes marégraphiques) et
aux tsunamis.
y' Par accumulation d'eau ruisselée : Ces inondations
peuvent se produire en zone urbanisée, en dehors du lit des cours d'eau
proprement dit, quand font obstacle à l'écoulement normal des
pluies intenses, l'imperméabilisation des sols, le déboisement
des bassins versants, la morphologie du terrain, le type de sol et la
conception de l'urbanisation et des réseaux d'assainissement.
y' Par débordement indirect : Les eaux remontent
à travers les nappes alluviales dans les réseaux d'assainissement
ou dans des points de faible altitude... par effet siphon.
Mais une inondation peut se traduire par d'autres
phénomènes plus ou moins courants : lors d'un cyclone ; lors de
la destruction d'un ouvrage (barrages, digues) ; lors des crues soudaines. Et,
les conséquences seront notées sur les éléments
exposés ou les enjeux.
2.2.3 Enjeux et vulnérabilité
Les enjeux sont liés aux fonctions attribuables aux
zones inondables par l'homme : à la fois des lieux de support du
développement des activités économiques et des lieux de
ressources pour l'évolution des hydro systèmes et de la
biodiversité.
Car, des pertes en vie humaine, des dommages aux biens
mobiliers et immobiliers, aux infrastructures peuvent être
enregistrés lors d'une inondation. Pour un lieu donné, les enjeux
peuvent être : les humains, les bâtiments (résidence,
hôpital, centre commercial, école...), les réseaux
(de communication, d'assainissement, de télécommunication,
d'électricité, d'eau potable...), les cultures,
l'environnement (lieu de divertissement, parcs, zoo...)...D'ailleurs,
les dommages indirects (perte d'activité, chômage technique, etc.)
sont souvent autant importants que les dommages directs mais les premiers sont
difficiles à évaluer.(PABLO, 2007)
9
Pourtant, la vulnérabilité dépend de la
nature des éléments exposés, de leurs résistances,
et de leurs comportements, etc. Elle est la caractéristique d'un site
à un moment donné. Elle est modulable et évolutive en
fonction de l'activité humaine. En d'autres termes, la
vulnérabilité est la fragilité d'un système dans
son ensemble et sa capacité à surmonter la crise provoquée
par l'aléa. Elle peut être définie comme la
probabilité d'endommagement des biens, des services, des personnes,
suivant le degré d'exposition et de précarité pouvant
affecter la vie humaine (morts, blessés, déplacés, trauma
psychosocial) la situation socio-économique, l'impact sur
l'environnement.
Aussi, la vulnérabilité est
caractérisée par la résistance du milieu qui est sa
capacité à résister face à un
événement non souhaité et sa résilience qui
définit sa capacité à récupérer un
fonctionnement normal à la suite des conséquences d'un
événement non souhaité du système.
D'une manière générale,
l'évaluation de la vulnérabilité d'une zone est difficile
à analyser et à évaluer, pour cela il est proposé
plusieurs méthodes donc l'une permettant d'intégrer les divers
facteurs dans le processus de décision est l'analyse
multicritère.
2.2.4 Méthodes d'analyse multicritère
(AMC)
Les méthodes d'Analyse Multicritère ont pour but
la résolution des problèmes d'aide à la décision,
de tri et de rangement. En effet, elles concourent à éclairer la
décision et normalement à recommander, ou simplement favoriser un
comportement de nature à accroitre la cohérence entre
l'évolution du processus, les objectifs et le système de valeurs
au service du décideur. Distinctivement, elles s'opposent d'une part
à la recherche d'un optimum unique et objectif. D'autre part, elles
recherchent une solution acceptable malgré l'existence d'une
pluralité de rationalités et la présence de diverses
logiques d'acteurs.
L'aide à la décision multicritère
s'intéresse au choix parmi un nombre fini d'actions possibles (projet,
investissement, décision, solution, plan, variante, candidat...) pour
atteindre un objectif. Ainsi, elle se fonde sur la description, la
compréhension et la gestion de la réalité donc des
critères.
10
Un critère est une fonction définie sur
l'ensemble des actions représentant les éléments qui
influencent le point de vue adopté. En d'autres termes, c'est ce qui
sert de fondement à un jugement. Ainsi, il correspond aux seuils de
perception du décideur.
Le poids mesure l'importance d'un critère par rapport
aux autres du point de vue du décideur ou des acteurs.
Les méthodes AMC sont nombreuses, toutefois elles se
classent en deux groupes : l'agrégation complète des
résultats (critère unique de synthèse) et
l'agrégation partielle des résultats (approche du surclassement).
(MARESCHAL, 2008)
La première basée sur l'éthique
utilitariste et sur le principe de la majorité est
représentée le plus souvent par la somme pondérée.
Cependant, la seconde fondée sur l'éthique kantienne et sur le
principe de la dominance est plus proche du problème de
décision.
Tableau 2.1: Comparaison des méthodes suivant
leurs avantages et leurs limites
|
Lacunes
|
Avantages
|
|
V' Considération des
critères parfaitement
|
V' Modèle simple
V' Solution optimale
|
|
comparables
|
efficace
|
Critère unique de
|
V' Facteur de
|
|
synthèse
|
normalisation de
l'échelle des critères
|
|
|
V' Ignorance des éléments de convergence et de
divergence des acteurs
|
|
|
V' Possibilité d'écarter de
|
V' Méthode très analytique
|
|
la meilleure solution
|
V' Rapprochement de
|
Surclassement de
|
V' Considération des
|
l'objectivité
|
synthèse
|
échelles et de tous les points de vue (détection
des conflits)
|
|
Les étapes du processus d'analyse multicritère :
11
1. Définir le problème en fonction des avis des
acteurs ;
2. Dresser la liste des solutions possibles ;
3. Identifier et structurer les enjeux sous la forme de
critères ;
4. Evaluer les critères (détermination des
échelles de mesure, structuration des préférences) ;
(Annexe 6)
5. Formaliser les systèmes de valeurs en présence
;
6. Evaluer les performances ;
7. Agréger les préférences globales
Suite à l'analyse de la vulnérabilité, il
revient de faire la représentation des enjeux et de leurs
vulnérabilités. En effet, la cartographie se révèle
un outil efficace permettant une bonne communication susceptible d'attirer
l'attention des décideurs.
2.3 Représentation des phénomènes
spatiaux
Avant de faire une représentation cartographique, il faut
répondre à ces questions
d'après QUODVERTE (1997) :
y' A qui va servir la carte ?
y' A quoi va servir la carte ?
y' Que veut-on montrer ?
y' Que veut-on découvrir ?
y' Quelles sont les contraintes liées à la
reproduction de la carte ?
y' A quelle échelle et sur quel fond de carte peut-on
représenter les phénomènes ?
La cartographie des risques permet d'analyser et d'interroger les
risques dans leurs
caractéristiques spatiales. Elle intervient à
plusieurs échelles et peut représenter soit la
répartition spatiale des aléas, soit celle des
enjeux (ce qui est susceptible d'être
endommagé), soit celle des vulnérabilités,
soit une combinaison des trois facteurs. La
représentation des phénomènes se fera
suivant un maillage ou un découpage du
territoire.
2.3.1 Maillage
Le maillage est un principe de partition opératoire et
socialisé de l'espace qui va de la parcelle à l'État
à travers toute l'échelle géographique » (BRUNET et
al. 1992,). D'un
12
point de vue géométrique, le maillage
désigne donc une répartition stricte sans chevauchements d'une
zone géographique divisée en unités contiguës dont la
forme et la taille peuvent être irrégulières. C'est une
partition de l'espace dont les éléments sont des polygones
s'emboîtant les uns dans les autres à la façon de
pièces de puzzle.
Le maillage est aussi une grille de lecture permettant de
saisir une réalité. C'est un canevas pour la compréhension
et l'analyse basées sur la simplification et la
généralisation de l'information. Il est un outil de construction
du savoir qui, par l'agrégation d'une information géographique
complexe et diffuse, permet de décomposer et d'analyser les
disparités territoriales en fonction d'un choix conceptuel (ZANIN,
2008).
Les différents maillages territoriaux, qu'ils soient
statistiques ou politiques, réguliers ou irréguliers, jouent le
rôle de filtres. Un changement de taille, de forme ou de positionnement
des mailles, va agir sur les résultats. Ce fait est une richesse puisque
multiplier les filtres d'analyse est alors un moyen d'appréhender la
portée des phénomènes (GRASLAND et VINCENT, 2006). Cet
effet influence directement la conception, la réalisation et la lecture
des cartes qui permettent la mise en valeur de ces caractéristiques.
Le maillage est aussi un élément de pouvoir. Car
au-delà d'un simple but statistique, ils représentent, le plus
souvent, des espaces démocratiques de gouvernance et de pouvoir qui ont
une cohérence sociale. Donc, le cartographe devra choisir entre ces deux
contraintes : la réalité sociale du maillage et la maximisation
de l'homogénéité du filtre territorial (ZANIN et LAMBERT,
2012).
Afin d'essayer de compenser les choix politiques et de
favoriser des choix plus scientifiques, analytiques, une première
approche consiste à créer des maillages homogènes. Dans
une autre approche il revient à se servir des méthodes de
transformations cartographiques qui intègrent la gestion des mailles
hétérogènes dès la conception des traitements de
données. Par exemple, l'anamorphose est une de ces méthodes
puisqu'elle permet mathématiquement de transformer le maillage à
partir de données statistiques de stock. Il y a encore, le lissage (ou
calcul de potentiels) par exemple le calcul des densités permettant une
comparaison de chaque maille. Une
13
troisième méthode, le carroyage optant pour un
maillage par une grille régulière le plus souvent de
carrés ou d'hexagones.
2.3.2 Représentation cartographique
La cartographie permet de représenter ou de
modéliser une information géographique. Or, une information
géographique est relative à un objet ou un
phénomène du monde terrestre. Aussi, cet objet est décrit
par une géométrie qui précise sa localisation et sa forme,
une sémantique qui indique sa nature et ses attributs. Cela
nécessite une démarche méthodologique complexe
d'abstraction, puis de conception et de structuration des données. Ces
données doivent ensuite être saisies puis traitées, afin
d'en tirer une information pertinente et utile.
De nos jours, d'après CREPEAU (1994) la facilité
de ces traitements est permise par l'utilisation des Systèmes
d'Information Géographique (SIG). Il s'agit de systèmes
informatiques qui permettent, à partir de diverses sources, de
rassembler, d'organiser, de gérer, d'analyser et de combiner,
d'élaborer et de présenter des informations localisées
géographiquement (géo référencées). Enfin,
l'application SIG permet d'afficher et de produire des cartes numériques
sur l'ordinateur, donc une meilleure représentation des informations
spatiales.
En effet, il existe deux modes de représentation des
données spatiales : le mode vectoriel et le mode raster. Le mode
vectoriel est une représentation géométrique (ou
implantation) des objets sous forme de points, de lignes et de surfaces
(polygones) et définis dans un système de coordonnées
géographiques. Cependant, Le mode raster représente les objets
sous forme de cellules (pixels) géo référencées et
localisées par leur numéro de ligne et de colonne dans une
grille.
Pour la représentation cartographique, Jean Bertin
(1967) a défini six variables visuelles de la sémiologie
graphique : la taille, la valeur, la couleur, l'orientation, la forme et le
grain.
Le mode de représentation cartographique est
défini essentiellement par la fonction ou l'objectif de la carte. La
carte par sa fonction peut avoir plusieurs fonctions : soit qu'elle est
opérationnelle, décisionnelle, communicationnelle. Aussi,
celle-ci est porteuse d'un message suivant les données existantes pour
un public cible. L'équation suivante résume
14
: problématique + public + types de
données = choix du mode de représentation = message.
Cette équation détermine la conception cartographique.
Selon QUODVERTE (1997), La logique de la construction
cartographique est influencée par :
y' Les données (type, nature, exhaustivité,
échelle) ;
y' Le fond de carte (niveau de généralisation et/ou
projection, échelle, maillage) ; y' Les liens existants entre les
données, fond de carte, sémiologie graphique, modes
d'édition et le public.
La nature des données est au coeur de la
représentation cartographique. En outre, elle ne sera que qualitative ou
quantitative. Or, le but d'une carte est de visualiser la localisation des
données, leurs configurations spatiales aussi leurs disparités.
Ainsi, définissent les trois types de relation entre les données
:
y' Des relations quantitatives ou proportionnelles incluant
des quantités en valeur absolue ou brutes provenant d'un
dénombrement et celles provenant des calculs comme des taux (rapports
entre deux paramètres, pourcentages, densité).
y' Des relations d'ordre ou de classement utilisent les
informations ordonnées suivant des échelles de valeur
précise (excellent, bon, passable, mauvais).
y' Des relations de différence ou d'association sans
l'existence de hiérarchie avec des données qualitatives par
exemple une carte présentant les dix départements d'Haïti.
(Annexe 4) (BEGOUIN et PUMAIN, 1994)
15
3 PRÉSENTATION DE LA ZONE
La description de la zone est importante pour apprécier
les potentiels et les faiblesses. Ainsi, sont présentés la
situation du bassin versant et de la rivière Cavaillon, le cadre
agro-climatique du bassin versant et le cadre socio-économique de la
zone d'étude.
3.1 Localisation du bassin versant et de la
rivière Cavaillon
Le bassin versant de la rivière de Cavaillon draine une
superficie de 400 km2 et constitue d'une bonne partie des communes
du département du Sud d'Haïti. Aussi, d'après la carte 3.1,
il est limitrophe aux communes de L'Asile et de Saint Louis du Sud à
l'Est ; de Camp-Perrin et des Cayes à l'Ouest ; de la mer des
Caraïbes au Sud ; de Pestel, de Baradères et de Petit-trou de
Nippes au Nord.
Carte 3.1: Localisation du bassin versant de la
rivière Cavaillon
La rivière de Cavaillon traverse (3) communes visibles
sur la carte 3.2 : Camp-Perrin, Maniche, Cavaillon. Elle traverse la ville de
Cavaillon où il existe une agglomération
16
assez importante. La zone considérée
s'étend sur une superficie de plus de 10 km2 et la portion de
la rivière considérée est estimée à 23 km
allant du déversoir de Dory (voir la photo 3-1) jusqu'à la
station hydrologique de Grand Place (voir la photo 3-2).
Carte 3.2 : Localisation la rivière de
Cavaillon
Photo 3-1 : Déversoir de Dory en amont Photo 3-2 :
Condition à l'aval à Grand Place
17
3.2 Cadre agro-climatique
Sur le plan physico-climatique, les conditions de la zone
d'études se réfèrent à la description du bassin
versant de la rivière de Cavaillon.
3.2.1 Climat
Le climat de la zone est caractérisé par une
pluie annuelle de plus de 1800 mm. En outre, la grande période
sèche allant de décembre à février est suivie d'une
période pluvieuse de mars à mai avec une diminution en juillet.
La majeure partie des pluies se concentre durant les mois de septembre et
d'octobre. En outre, en ce qui concerne la température : le mois le plus
chaud est août et la température moyenne de l'année oscille
autour de 23oC (Climwat_FAO, 2003). L'influence du vent est peu
marquée sauf en cas de phénomène extrême.
3.2.2 Pédologie
Les sols de la région sont majoritairement des sols
alluviaux de texture sablo-argileuse. Par contre, la roche-mère a deux
provenances : une partie est du basalte océanique et l'autre partie est
du calcaire (CaCO3) qui donne des sols à caractère marneux dans
certains points (Carte Géologique d'Haïti). Aussi, il existe des
sols très pierreux et peu profond à Grand Place. Outre de ces
caractéristiques citées plus haut, il existe des zones
marécageuses favorables à la culture de riz dans la zone.
3.2.3 Ressource en eau
Jusqu'à présent il n'existe pas un inventaire
définissant le potentiel en eaux souterraines de la commune de
Cavaillon. Cependant, toute la zone semble abriter des nappes
phréatiques rechargées probablement par les eaux pluvieuses ou
celles qui sortent des canaux d'irrigation.
Pour les eaux de surface, il y existe des eaux intermittentes
et la rivière de Cavaillon à régime permanent qui est une
rivière de moyenne montagne qui est utilisée pour l'irrigation
des zones avoisinantes. Cette dernière apportant un débit moyen
de 8 m3/s et l'eau est utilisée pour les besoins domestiques
(lessive, nettoyage, etc.). (MATHIEU, 2016)
18
Par ailleurs, la situation de la population en ce qui attrait
à l'eau potable est critique. Pour certains quartiers, l'eau de source
qui est disponible s'assèche en période d'étiage. Et la
plupart des ouvrages de captage se trouve dans la zone inondable et la
majorité des puits ne sont pas recouverts et ont une profondeur moins de
40 pieds et une margelle de très faible hauteur. Aujourd'hui, l'eau des
pompes à bras est très utilisée comme eau de boisson dont
certains appartiennent à des particuliers. En effet, il existe une
vingtaine de pompes à bras du déversoir de Dory à Grand
Place, un kiosque d'eau traitée par osmose inverse, une entreprise
préparant les sachets d'eau et aussi la vente de gallons d'eau Culligan
dans la ville. Déjà, le service de DINEPA n'est pas tout à
fait fonctionnel dans la zone. Pour renchérir, la plupart des maisons de
la localité de Grandier ont un puits mais ils sont restés
impropres pour la boisson.
3.2.4 La végétation
La couverture arborée de la région est faible en
raison de l'exploitation des arbres pour résoudre la question
d'énergie (fabrication de charbon) et pour créer plus d'espace
pour mettre des cultures saisonnières. Mais certaines espèces
subsistent dans les montagnes peu accessibles, dans les thalwegs ou dans les
gorges et aux alentours des habitats (AZAR et LAFRANCE, 2010). Les arbres
pérennes rencontrés sont : le manguier, l'arbre à pain
(Artocarpus), le cocotier..., aussi des espèces herbacées. Par
ailleurs, les cultures vivrières sont représentées par
plus de 70 % du haricot complétées par le maïs, le sorgho,
le manioc, la patate, la canne à sucre, la banane, le riz et des
cultures maraichères telles : la tomate, l'aubergine, le piment. Une
bonne partie des terres est irriguée par le système d'irrigation
de Dory-Cavaillon mais ce dernier fonctionne sans grand soin car le
système de gestion est inexistant.
3.3 Cadre socio-économique
La principale activité économique est
l'agriculture. À côté de cela, il y a un important
marché régional dans la zone et des petits marchés de
regroupement : marché de Dory et celui de Gros Marin (Marché
Pakwa). Aussi, sont mentionnés la répartition de la population,
les structures éducatives et sanitaires, les activités
culturelles et les organismes de la zone. Aussi, la zone est connectée
avec les Cayes par la Route
19
nationale #2 qui est asphaltée. Et les autres voies
intercommunales et entre les localités sont en terre battue.
3.3.1 Population de la commune de Cavaillon
Tableau 3.1 : Répartition de la population de la
commune de Cavaillon
Section
Communale
|
Milieu
|
Masculin
|
Féminin
|
18 ans et
plus
|
Total
(Masc+Fém)
|
1re Section
Boileau
|
Rural
|
8 376
|
7 505
|
9 862
|
15 881
|
2è Section
Martineau
|
Urbain
|
1 049
|
1 021
|
1 370
|
2 070
|
2e Section
Martineau
|
Rural
|
5 721
|
5 127
|
6 737
|
10 848
|
3e Section
Gros Marin
|
Rural
|
3 323
|
2 978
|
3 931
|
6 301
|
4e Section
Mare Henri
|
Rural
|
4 138
|
3 708
|
4 872
|
7 846
|
5e Section
Laroque
|
Rural
|
1 855
|
1 661
|
2 183
|
3 516
|
Total
|
|
24 462
|
22 000
|
28 937
|
46 462
|
RGPH par IHSI, 2012
La population de la commune de Cavaillon est répartie
à travers 5 sections communales et la part de la population urbaine est
de 4,46 % et la fraction de la population qui représenterait la
population active est autour de 60%.
3.3.2 Structures éducatives et sanitaires
La population de Cavaillon accorde une grande importance
à l'éducation de leurs enfants. Elle possède plusieurs
écoles primaires et secondaires. Et, aussi il y a deux centres de
formation professionnelle dans la zone délimitée (ex : Centre de
Formation Technique et Professionnelle de Cavaillon (CFTPC)). Cependant,
certains parents préfèrent envoyer leurs enfants aux Cayes ou
à Port-au-Prince pour recevoir une formation plus adéquate et
pour l'étude universitaire. En outre, il y existe trois orphelinats qui
accueillent les enfants délaissés.
En ce qui attrait à la santé de la population,
il faut considérer l'hôpital de Bonne Fin, le dispensaire «
Notre Dame du Bon Secours de Cavaillon » et le centre de santé
« Nova
20
Hope for Haïti » dans lequel se trouve un centre
materno-infantil. Aussi, il y a de petites pharmacies éparpillées
au milieu de la ville.
3.3.3 Cultures et loisirs
Il y a un centre socio-culturel pour les jeunes appartenant
à la communauté Catholique, une place publique et trois espaces
pour jouer au football sur lesquels des championnats interscolaires et
interquartiers sont réalisés. Aussi, il faut mentionner le «
festival de la rivière » organisé par l'Association des
Etudiants et Universitaires de Cavaillon d'Haïti (AEUCAH) dans la fin du
mois d'Août ou en début de septembre.
3.3.4 Organismes présents dans la zone
Parmi les organismes présents dans la zone, il est
préférable de les classer en trois (3) catégories :
y' Les groupes religieux constitués par les
différentes dénominations et les vodouisants ;
y' Les groupes culturels dans lesquels il y a les hougans, les
regroupements socio-artistiques des jeunes ;
y' Et les groupes orientés vers le développement
: dans cette catégorie, les groupements d'agriculteurs FADPRISUD ; OFADA
qui gèrent un moulin de décorticage du riz, les organisations
internationales et nationales, les institutions de financement et de transfert
d'argent (CAPUC, Uni transfert) et une ferme agricole de production de poulet
et d'oeuf (Ferme des Antilles) sont considérés.
21
4 METHODOLOGIE
Dans ce chapitre, il est décrit les matériels
utilisés et la méthode de travail appliquée en vue
d'atteindre les objectifs spécifiques fixés.
4.1 Matériels
Les matériels sont utilisés pour arriver à
collecter les données, aussi pour aider à les traiter et pour
rédiger le document.
Tableau 4.1: Présentation des
matériels
Matériels
|
Rôles
|
Caméra
|
Effectuer des prises de vue
|
Cartes Topographiques et MNT
|
Connaitre le relief du terrain
|
Documents et cartes
|
Avoir des informations
|
Google Earth
|
Visualiser et digitaliser des éléments de la
carte
|
GPS Garmin #177; 3m
|
Prendre des positions
|
Matériels de bureau
|
Rédiger les fiches de collecte et le
mémoire
|
QGIS
|
Traiter les données, réaliser des cartes
|
4.2 Méthodes
Les méthodes appliquées pour atteindre les
objectifs fixés sont : la recherche documentaire, la réalisation
des enquêtes, le traitement et l'analyse des données,
l'interprétation des résultats, les propositions.
4.2.1 Recherche documentaire
Avant la réalisation de l'enquête et des travaux
de terrain, il a été réalisé la consultation des
documents existants sur la description de la zone ainsi que ceux
élaborant sur les sujets de vulnérabilité. Ainsi, les
documents visités tels les rapports, les revues bibliographiques, les
cartes ont permis d'avoir des informations sur le climat, la morphologie du
terrain, la population, les bâtiments, la végétation de la
zone d'études. Ce qui a été une première source
d'informations avant d'entreprendre les enquêtes de terrain.
22
4.2.2 Réalisation des enquêtes et des travaux
de terrain
D'abord, une enquête exploratoire a été
révélée nécessaire pour avoir une vision
panoramique de la zone. Cette exploration suivie d'un diagnostic a permis
d'avoir une meilleure connaissance du territoire, de ses enjeux, de ses
spécificités socio-économiques. Les renseignements
trouvés servent de directive pour l'élaboration de la grille
d'entretien en vue de la réalisation de l'enquête formelle (Annexe
10). En effet, l'enquête a permis de délimiter la zone inondable.
En plus, elle a été la plus exhaustive que possible en se
renseignant auprès des riverains sur tous les bâtiments, sur
toutes les institutions et sur toutes les parcelles agricoles.
4.2.2.1 Délimitation de la zone inondable autour
de la rivière de Cavaillon
À part des recherches bibliographiques, l'utilisation
des instruments numériques tels que Google Earth et le MNT (1m x 1m) ont
permis d'avoir une visualisation en 3D de la zone. Pour réaliser la
délimitation de la zone inondable, le cyclone Matthew (4-5 octobre 2016)
est utilisé comme événement référentiel du
fait que les quantités de pluies enregistrées sont abondantes
(voir Annexe 8). En effet, la délimitation a été effective
en tenant compte les matériaux charriés et les laisses de crues
comme repère et les témoignages de la population. En plus, les
limites ont été marquées par un point GPS.
4.2.2.2 Définition et identification des
enjeux
Pour arriver à définir et à identifier
les enjeux de la zone délimitée, les acteurs oeuvrant dans
différents domaines (politiques, éducatifs, religieux, agricoles)
sont auditionnés et principalement ceux ayant un poste administratif et
donc susceptibles d'avoir une parfaite connaissance de la réalité
du terrain.
En plus, en se servant du guide d'entretien
semi-dirigé, les enquêtés ont parvenu à identifier
les composantes du milieu ayant de forts intérêts pour eux. Aussi,
ils ont arrivé à donner leur propre perception sur la
vulnérabilité de chacun de ces principaux enjeux et de leurs
propriétés.
Par la suite, il a été réalisé un
relevé au GPS de tous les enjeux présents et la collecte
d'informations qui caractérisent la vulnérabilité de
chaque enjeu par rapport à l'aléa inondation.
23
4.2.3 Traitement et analyse des données,
interprétation des résultats
Les données collectées ont été
traitées et analysées afin d'atteindre les objectifs
spécifiques visés. Ensuite, des résultats ont
été présentés et interprétés à
travers la cartographie.
4.2.3.1 Organisation des données
Les données collectées concernent les principaux
enjeux identifiés dans la zone inondable délimitée autour
de la rivière de Cavaillon.
Les données recueillies ont été
utilisées pour constituer une base de données exploitable sur
QGIS et prête pour effectuer des opérations et produire des cartes
thématiques.
Par ailleurs, pour l'analyse du territoire de manière
simplifiée, l'utilisation d'un maillage de taille
irrégulière a été faite en suivant la configuration
du terrain et les découpages de rue et de sentier donnés par
Google Earth. Sachant que le maillage irrégulier ou non structuré
permet d'adapter à la forme complexe de la zone. Aussi, il permet un
meilleur regroupement des enjeux suivant leur nature. Or, un bon maillage
permet d'obtenir des résultats proches de la réalité.
Ainsi, pour pouvoir comparer les mailles de manière convenable, il est
nécessaire de considérer les densités par ha.
4.2.3.2 Analyse de la cartographie des niveaux de
vulnérabilité par la méthode de l'Analyse
Multicritère Hiérarchique de Saaty
La cartographie des vulnérabilités appartient
à l'ordre du possible. Aussi, elle est très peu évidente
il est distingué deux raisons principales : Premièrement,
considérant la difficulté d'identifier et de hiérarchiser
les vulnérabilités surtout pour des causes stratégiques ou
culturelles. De ce fait, l'analyse de vulnérabilité manque encore
de langages et d'outils opérationnels. En outre, il faut associer cette
défaillance aux malaises qu'éprouvent les décideurs
à formaliser les valeurs et priorités donc à comparer les
différents enjeux. Deuxièmement, les espaces vulnérables
transforment constamment en raison des aménagements du territoire, des
changements d'affectation et de l'évolution des technologies et de la
population. De ce fait, les évolutions de la vulnérabilité
vont influencer les risques.
Malgré les inconvénients dans la pratique de la
cartographie de vulnérabilité, plusieurs méthodes telles
que : les analyses multicritères, les réunions de concertation,
les choix
24
négociés, les Focus Group... ou des
méthodes basées sur une évaluation indirecte, peuvent
être utilisées pour hiérarchiser et quantifier des
vulnérabilités. (CORNÉLIS B. et BILLEN R., 2001)
L'Analyse Multicritère Hiérarchique (AMCH)
développée par Saaty (1980) permet de faire des comparaisons
entre des facteurs de nature différente sur base de jugement. Aussi,
cette analyse multicritère comprend certaines étapes : d'abord il
faut faire une structure hiérarchique consistant en la
décomposition du critère en sous critères. Puis, il faut
réaliser un classement des critères selon leur niveau
hiérarchique et structurer les priorités. En effet, la
priorité est définie en fonction du niveau de fragilité et
de l'importance de chaque enjeu donc de chaque critère par rapport
à l'aléa inondation. Enfin, il y a lieu de vérifier la
cohérence des jugements pour voir si le classement se fait de
manière logique.
4.2.3.2.1 Hiérarchisation des
critères
L'une des étapes les plus importantes de l'analyse
multicritère de Saaty est de classer tous les critères suivant
leur nature. Ce qui permet de déboucher sur la hiérarchisation
des critères en différents niveaux et qui va faciliter les
comparaisons.
4.2.3.2.2 Comparaison par paire des
critères
Dans cette phase, les matrices de comparaison binaire sont
écrites pour chaque niveau. La matrice des décisions avec comme
objectif de trouver l'élément le plus vulnérable à
protéger en priorité en utilisant l'échelle de comparaison
binaire de Saaty (dans le tableau 4.2).
Tableau 4.2: Echelle de comparaison binaire de Saaty
(1980)
Expression d'un critère par rapport
à un autre
|
Intensité de l'importance
|
Même importance
|
|
1
|
|
|
Un peu plus important
|
|
3
|
|
|
Beaucoup plus important
|
|
5
|
|
|
Très important
|
|
7
|
|
|
Extrêmement plus important
|
|
9
|
|
|
Valeurs intermédiaires entre
deux appréciations voisines
|
2,
|
4,
|
6,
|
8
|
25
4.2.3.2.3 Pondération
Pour la détermination des poids des critères, il
faut suivre les étapes suivantes. Le poids de chaque critère est
obtenu ainsi:
1. Ecrire la matrice de comparaison binaire pour avoir les wij
;
2. Additionner tous les éléments d'une même
colonne pour avoir les ?Cj ;
3. Normaliser la matrice : chaque entrée de la matrice
est divisée par le total de sa colonne. La normalisation de la matrice
permet alors des comparaisons significatives entres les éléments
;
4. Calculer la moyenne des lignes : tous les
éléments d'une même ligne de la matrice normalisée
sont additionnés et ensuite divisé par le nombre d'entrées
qu'elle comporte. (RAMOS et al. 2014)
Tableau 4.3: Matrice résumant les étapes
pour la pondération
Critères Cj Ci
|
C1
|
C2
|
C3
|
...
|
Cn
|
Wi
|
C1
|
1/?C1
|
w12/?C2
|
w13/?C3
|
...
|
w1n/?Cn
|
?C1/n
|
C2
|
w21/?C1
|
1/?C2
|
w21/?C3
|
...
|
w21/?Cn
|
?C1/n
|
C3
|
w31/?C1
|
w32/?C2
|
1/?C3
|
...
|
w31/?Cn
|
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
...
|
Cn
|
wn1/?C1
|
wn1/?C2
|
wn1/?C3
|
...
|
1/?Cn
|
?Cn/n
|
V' Un wij représente le jugement quantitatif de la
paire de caractéristiques Ci, Cj, il est défini par les
règles suivantes :
a. wij=1/wji, wji?0
b. Si Ci est de même importance que Cj ou pour tout i=j,
wij=1
V' n : le nombre de critères
V' ?C1=1+w21+ w31+...+ wn1
V' Tenant compte des caractéristiques
précitées, le vecteur propre Wi de la matrice
est déterminé par la formule :
26
En outre, celui-ci doit être normalisé pour que
la somme de ses éléments soit égale à
l'unité. Pour cela, il suffit de calculer la proportion de chaque
élément par rapport à l'addition : Ti= [W1/?Wi ; W2/?Wi ;
W3/?Wi ;... ; Wn/?Wi]
Ainsi, Ti est le vecteur propre normalisé
utilisé pour quantifier et évaluer l'importance de chaque
critère.
4.2.3.2.4 Différenciation au niveau des
mailles
Les données dans les mailles sont des densités
pour chaque propriété des enjeux. Aussi, il est nécessaire
de faire une discrétisation par classe pour réduire le temps de
calcul. Il faut ordonner les classes qui deviennent les critères et
choisir un nombre pour représenter la classe. Donc, le milieu de
l'intervalle de chaque classe est choisi. Dans la comparaison binaire entre les
éléments quantitatifs, pour trouver la matrice de comparaison ou
pour trouver les wij, il suffit d'appliquer cette formule (RAMOS et al. 2014)
:
???? - ??h
wih = 8 + 1
?? ????x - ?? ??????
|
Ch est le plus petit élément de la colonne j
considérée pendant que i incrémente.
Après avoir trouvé les wij, au-dessous (ou
au-dessus) de la diagonale principale, l'autre partie se calcule à
partir de la première règle wij=1/wji, avec wji ?0. Enfin, il est
obtenu une pondération pour chaque classe de données.
4.2.3.2.5 Détermination de la cohérence des
jugements
Ratio de cohérence =
|
indice de cohérence
|
cohérence aléatoire
|
Cohérence moyenne =
nombre de critères
? ????g????
Indice de cohérence =
|
cohérence moyenne - nombre de critères
|
nombre de critères - 1
|
Ensuite, il revient de vérifier la cohérence des
jugements. D'abord, il faut déterminer la cohérence moyenne
(valeur propre) ; en multipliant chaque colonne de la matrice de comparaison
non normalisée par le poids du critère associé en divisant
la somme des lignes obtenue par le poids du critère de la ligne :
27
Tableau 4.4: Cohérence aléatoire(CA) en
fonction du nombre de critère
N
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5
|
6
|
7
|
8
|
9
|
10
|
11
|
CA
|
0
|
0
|
0,58
|
0,90
|
1,12
|
1,24
|
1,32
|
1,41
|
1,45
|
1,49
|
1,51
|
(SAATY, 1980)
Quand le ratio de cohérence est inférieur
à 10 % la matrice de comparaison choisie est sensée. La valeur de
RC doit être inférieure à 0,1 pour conclure que les
jugements de comparaison par paires sont transitifs et cohérents. Par
conséquent, pour RC > 0,1, les coefficients de la matrice sont
incohérents et on ne peut pas s'y référer pour la
poursuite de l'analyse (SAATY (1991) cité par RAMOS et al, 2014).
4.2.3.3 Cartographie des enjeux et de leurs
vulnérabilités
Suite au traitement et à l'analyse des données,
il revient à produire une série de cartes thématiques
montrant la répartition spatiale des enjeux et indiquant les secteurs
à protéger en priorité.
4.2.3.3.1 Réalisation des cartes
thématiques
Les cartes thématiques décrivent la
répartition des habitats suivant la nature des matériaux de
construction des murs ; suivant leur état. Aussi, elles illustrent la
répartition des types de population, des types de bâtiment, des
types de cultures, de l'âge de la population résidente. A ces
cartes précitées, s'additionnent les cartes de
vulnérabilité : carte de vulnérabilité liée
aux humains, carte de vulnérabilité liée aux
bâtiments, carte de vulnérabilité liée aux cultures,
carte de vulnérabilité globale. Toutefois, à l'issue de la
réalisation de ces différents types de carte, une restitution de
celles-ci a été faite devant les acteurs-clés dans le but
de leur valider et de vérifier leur authenticité.
4.2.3.3.2 Formation des classes et
interprétation des résultats
Puisque le nombre de blocs est assez grand pour une meilleure
lisibilité de la carte, il faut faire une discrétisation en
formant des classes permettant au mieux la représentation de la
réalité du terrain et conformant à la tendance de la
distribution statistique des données (BELLAIRE, 2012). Le nombre de
classes utilisé généralement pour une
28
meilleure lecture en cartographie se trouve entre 4 et 7
exceptionnellement 8. En règle générale, le nombre de
classes dépend du nombre d'observations et de l'échelle de la
carte. Et pour la formation des classes, il est utilisé la
méthode de discrétisation « rupture naturelle de Jenks
» permettant de minimiser la variance intra-classe et de maximiser la
variance interclasse seulement en ayant soin d'isoler les valeurs où le
phénomène est inexistant (POIDEVIN, 1999).
Concernant la représentation cartographique,
il est utilisé comme fond de carte l'orthophoto 2014. Le code de couleur
priorisé est l'utilisation de couleurs vives pour les cartes relatives
aux bâtiments. Ces cartes sont réalisées à
l'échelle 1/5000 pour une meilleure appréciation des variations
en priorisant le centre urbain de Cavaillon.
Dans la réalisation des cartes relatives aux mailles
exprimant un certain ordre, un dégradé de couleur « oranger
» est utilisé avec une échelle de 1/10 000.
4.2.4 Propositions et recommandations
À l'issue de l'analyse des données, un ensemble
d'indices pertinents par rapport aux risques ont été
relevés. Ces indices ont permis d'aboutir à un ensemble de
propositions et de recommandations utiles pouvant atténuer les
conséquences éventuelles des inondations survenues dans la
zone.
29
5 RÉSULTAT ET DISCUSSION
Ce chapitre présente la délimitation de la zone
inondable, puis l'identification des propriétés des enjeux ainsi
que leur répartition spatiale et la représentation cartographique
de la vulnérabilité de la zone.
5.1 Délimitation de la zone inondable autour de
la rivière de Cavaillon
Le réseau hydrographique du bassin versant est
très dense. Pour le tronçon entre le déversoir de Dory en
amont et la station hydrologique de Grand Place en aval, il y a plusieurs
affluents avec un débit important : rivière de Gros Marin,
rivière Pradine, rivière Boulmier (voir annexe 7). Lors des
averses, le débit moyen journalier de la rivière Cavaillon peut
dépasser les 1000 m3/s d'après JOSEPH (2006). Ainsi,
en considérant des débits aussi importants avec l'existence des
brèches au niveau des berges, il est compris qu'une bonne partie des
terres autour de la rivière soit inondée.
5.1.1 Cyclone Matthew
L'intensification des facteurs climatiques pendant la
période du 30 septembre au 7 octobre 2016 sur la mer des Caraïbes
fait de Matthew le cyclone le plus fort et le plus long de la saison cyclonique
à côté de Alex, Earl, Fiona, Gaston, Hermine, Nicole et
Otto. Le cyclone tropical Matthew a régressé en catégorie
4 selon l'échelle Saffir-Simpson lors de son passage en Haïti le
4-5 octobre 2016. En effet, il conduit à des précipitations
violentes de 250 mm à 300 mm accompagnées du vent d'une vitesse
de 257 km/h (CIAT, 2017). (Voir Annexe 8)
5.1.2 Limites de la zone inondée
Vu l'envergure du cyclone et les témoignages des gens
qui présentent Matthew comme le plus grand événement
majeur de cette époque depuis l'ouragan Hazel en 1954. La zone inondable
est la région de débordement de la rivière de Cavaillon
durant le passage du cyclone Matthew. La délimitation de cette zone est
évolutive pour une plus grande crue de la rivière. Car les
phénomènes extrêmes ne cessent d'augmenter en
fréquence, ce qui est expliqué par le dynamisme du changement
climatique.
30
En considérant, les éléments
charriés, des laisses de crues et les marques laissées sur les
maisons, avec les déclarations des riverains, des points GPS ont
été marqués (voir carte 5.1). Toutefois, la
différenciation de l'action des eaux des ravines et de ruissellement du
débordement des eaux de la rivière est réalisée.
Aussi, les berges sont suivies en vue de découvrir les
éventuelles brèches
Carte 5.1 : Limite de la zone
inondée
La zone recouvre l'agglomération de la ville de
Cavaillon qui comporte des infrastructures stratégiques. Dans cette
carte, les points bleus représentent les indices trouvés sur le
terrain pourtant la ligne rouge c'est le tracé réalisé sur
la base du témoignage de la population. Ainsi, il est remarqué :
si la délimitation était limitée aux indices de terrain
une bonne partie de la surface inondée serait manquée. Ainsi, il
était important de comparer les constats aux dires des riverains ayant
vécu l'événement.
Généralement, les délimitations des zones
inondables sont réalisées à partir de la connaissance du
relief du terrain donné par des courbes de niveau. Il est à
remarquer
31
qu'il existe une concordance acceptable entre la
délimitation qui résulte des enquêtes de terrain et le
Modèle Numérique de Terrain (1m x 1m /CNIGS) en les
superposant.
5.2 Identification et cartographie des enjeux
Les principaux enjeux définis sont les humains, les
bâtiments et les cultures.
Pour les enjeux humains, les informations retenues sont
l'âge des résidents (<8, >65) et les types de population
suivants : la population résidente, la population scolaire, la
population de travailleur.
Concernant les bâtiments, les renseignements suivants
sont enregistrés : l'identifiant, la fonction, l'état, les
matériaux.
Enfin, les cultures sont classées en trois (3) groupes
: les cultures maraîchères, la riziculture, les autres cultures
vivrières.
5.2.1 Utilisation des données
Pour réaliser les opérations et les
différents types de cartes, les données sont organisées
dans deux (2) grandes bases de données de QGIS avec les structures
suivantes schématisées dans les figures 5.1 et 5.2. Pour chaque
bâtiment, les propriétés qualitatives et quantitatives sont
distinctement considérées, pourtant pour chaque bloc de
territoire les données plutôt quantitatives sont regroupées
suivant les propriétés. (Voir résumé des
données : Annexe 9)
Figure 5.1 : Schéma de la structure de
données spécifiques aux bâtiments
32
Figure 5.2 : Schéma de la structure de
données dans les mailles
5.2.2 Population
Population résidente : C'est le
nombre de personnes qui demeurent de manière permanente dans les
bâtiments généralement de type logement. La population
résidente est localisée à partir des habitations
résidentes. (Voir la carte 5.2)
Population scolaire : C'est le nombre
d'élèves ou d'écoliers fréquentant les
écoles qui se trouvent dans la zone inondable. La population scolaire
est localisée à partir des bâtiments d'écoles. (Voir
la carte 5.3)
Population de travailleurs : C'est le
nombre de personnes salariées dans une institution (mairie,
commissariat, caisse, école) situant dans la zone inondable ou oeuvrant
dans une activité ayant un certain niveau d'organisation comme les
ateliers, les boulangeries. Mais dans cette catégorie, il n'est pas
considéré les personnes qui travaillent dans les boutiques et
dans les champs. La population de travailleurs est repérée
à partir des bâtiments de service ou des bâtiments
non-résidents. (Voir la carte 5.4)
Carte 5.2 : Représentation de la densité de
population résidente
33
Carte 5.3 : Représentation de la densité
de population scolaire
34
Carte 5.4 : Représentation de la densité
de population de travailleur
La carte 5.2 présente les différentes
densités de la population résidente dont les plus fortes se
trouvent dans le centre-ville et autour des voies routières. Pourtant,
la carte 5.3 permet de découvrir les mailles où se trouvent les
bâtiments scolaires en donnant les densités
d'élèves. Cependant, la carte 5.4 indique les mailles où
se trouvent les bâtiments de travail en donnant les différentes
densités de travailleurs.
Age des résidents : En ce sens,
il est considéré les personnes de moins de huit (8) ans et ceux
de plus de soixante-cinq (65) ans. (Voir la carte 5.5). L'inspiration vient de
Hervé LE BRAS (2003) qui conçoit l'âge de « 7 ans
» comme un âge charnière entre l'enfance et l'adolescence :
à partir de cet âge l'enfant commence à s'éveiller
émotionnellement et son corps commence à murir. Cependant,
l'âge 65 ans est un âge charnière entre l'adulte et
vieillard : à partir de cet âge le corps commence à
s'affaiblit. Aussi c'est la limite d'âge de retraite dans plusieurs pays
après avoir exercé une activité professionnelle.
L'âge est important à prendre en compte dans une
étude sur la vulnérabilité car il permet de percevoir
quelle proportion de la population mérite une assistance lors d'une
évacuation. Aussi, il permet de percevoir la faiblesse physique du corps
et laisse voir une certaine lueur sur la réactivité des gens.
35
Carte 5.5 : Représentation de la densité
des personnes « de moins de 8 ans et de plus de 65 ans »
Cette carte montre que la population âgée de
moins de huit (8) ans et de plus de soixante-cinq (65) ans est
éparpillée dans la zone inondable avec plusieurs blocs de
territoire au niveau du centre urbain qui ont des densités assez
élevées.
L'âge des résidents n'est pas utilisé
comme critère puisqu'il y a une bonne corrélation spatiale entre
la carte de la densité des personnes vulnérables à cause
de leur âge et la carte de la densité de la population
résidente.
5.2.3 Bâtiments
Concernant les bâtiments, les renseignements suivants sont
enregistrés :
a) Identifiant
L'identifiant ID est constitué d'un numéro qui est
un nombre du système décimal
représentant une clé primaire pour
représenter le bâtiment.
36
b) Fonction des bâtiments
La fonction précise quel type de bâtiment est
concerné en indiquant si c'est une résidence privée, une
école, un orphelinat, un bâtiment de service public, une
église, un centre de santé...En effet, dans la fonction des
bâtiments, il faut voir l'importance et leur rôle dans la
collectivité lors de la venue d'une inondation. Aussi, il est
distingué parmi ces bâtiments : ceux dont leur fonctionnement est
sollicité en cas de catastrophe et ceux dont leur fonctionnement est
optionnel durant le passage de l'inondation (voir les cartes 5.6 et 5.7).
Concernant les bâtiments dont leur fonctionnement est exigé en cas
de crise, les employés sont mobilisés pour apporter leur aide
tant dans la circulation des informations, dans la mobilisation des moyens pour
porter assistance aux sinistrés dans le but de limiter les
dégâts.
Carte 5.6 : Bâtiments administratifs importants
en cas de catastrophe
Les bâtiments administratifs importants en cas de
catastrophe (centre de santé, pharmacie, orphelinat, mairie,
commissariat, boulangerie, morgue) se situent dans la zone inondable dont
certains très proche de la rivière. Dans ce cas, la gestion des
risques est peu assurée.
37
Carte 5.7: Bâtiments administratifs :
fonctionnement optionnel en cas de catastrophe
Les bâtiments administratifs dont leur fonctionnement
est optionnel en cas de catastrophe se sont majoritairement trouvés dans
la zone inondable. Ainsi, la carte permet de voir des bâtiments qui
donnent des services importants à la communauté : les
écoles, les entreprises financiers, le centre culturel, le DGI, l'EDH,
les églises, les hôtels. Dans cette situation, les
intérêts et les investissements de la population sont
menacés.
c) Matériau des bâtiments
Les ouvrages sont faits de plusieurs matériaux (sable,
gravier, eau, roche, fer, ciment, tuile, bois) mais ils sont
représentés en fonction de deux types : tuf et bloc. (Voir la
carte 5.8)
Bâtiments en tuf calcaire : Dans
ces bâtiments, le tuf (chaux hydraulique fait de manière
artisanale) représente le liant entre les matériaux qui sont
généralement des roches de types calcaires. En effet, ces
ouvrages sont en maçonnerie avec des poteaux en madrier de bois (acajou,
campêche...) qui est enfoncé dans le sol. A cause du manque de
résistance des matériaux, la toiture est
généralement légère soit faite de paille de
vétiver ou de nos jours faite de tôles en acier. (Voir photo
5-1)
38
Bâtiments en bloc : Dans la
construction de ces bâtiments, il y a l'utilisation du ciment
généralement de type Portland qui lie les blocs
préfabriqués ayant tous une forme homogène se rapprochant
du parallélépipède. (Voir photo 5-2)
Photo 5-1 : Bâtiment en tuf Photo 5-2 :
Bâtiment en bloc
Carte 5.8 : Répartition des bâtiments
suivant la nature des matériaux de construction
Au centre urbain, la majorité des bâtiments sont
faits en bloc de ciment. Aussi, il est remarqué, aujourd'hui, que les
riverains commencent à prendre conscience du risque en remplaçant
les anciens bâtiments en tuf par des bâtiments beaucoup plus durs
en bloc.
d) Etat des bâtiments
L'état des bâtiments est jugé sur leur
parure extérieure (mur, toiture) et l'entretien (crépi, enduit,
peinturé). Il est nécessaire de noter que les analyses sur leur
résistance n'ont pas
39
été faites, ni sur la proportion des combinaisons
des matériaux de construction. En effet, le classement se fait en trois
groupes : bon, moyen, mauvais. (Voir la carte 5.9) Bâtiments
en bon état : Les murs ne sont pas abîmés,
souvent crépis de mortier, enduis lissés, et les toits
(tôles) ne sont pas troués et parfois peinturés ; (Voir
photo 5-3) Bâtiments en état intermédiaire :
Les murs sont relativement abîmés avec des fissures
légères, crépis de mortier, et les toitures sont
relativement rouillés, peuvent-être peinturés ; (Voir photo
5-4)
Bâtiments en mauvais état
: Les murs sont très altérés avec des
fissures plus ouvertes, et les toitures sont trouées. (Voir photo
5-5)
Photo 5-3 : Bâtiments en bon Photo 5-4 :
Bâtiments en état Photo 5-5 : Bâtiments en
état moyen mauvais état
Carte 5.9 : Répartition des bâtiments
suivant leur état
Au centre urbain, la majorité des bâtiments sont
faits en bloc de ciment, c'est ce qui explique les maisons de couleur verte en
bon état sont beaucoup plus abondantes. D'un
40
autre côté, la plupart des bâtiments en
mauvais état sont des bâtiments en tuf, car le tuf se
détériore beaucoup plus facilement.
5.2.4 Cultures
La zone est agricole : elle est dominée par les
cultures vivrières produites pour l'autoconsommation. Ces cultures sont
généralement en association ; soit l'association :
haricot-maïs ou soit l'association : haricot-sorgho-patate ou soit
l'association : tomate-aubergine-épinard. Mais dans les blocs
marécageux, la riziculture est favorisée.
Par ailleurs, la sursaturation voire la saturation du sol en
eau a des effets négatifs sur les plantes. Car la phase gazeuse du sol
est disparue, les organismes végétaux ne peuvent plus tirer leur
dioxygène moléculaire (gazeux ou dissous) SOLTNER (2017). En
outre, ces milieux humides sont propices au développement des
champignons entrainant la pourriture des racines. Pour ajouter, l'excès
d'eau séjournant dans le sol ralentit fortement le développement
racinaire.
Ainsi, en tenant compte de la fragilité des cultures,
il est distingué trois groupes : les cultures maraîchères,
la riziculture, les autres cultures vivrières. Les blocs sont
considérés homogènes : soit c'est la riziculture ou soit
ce sont des cultures maraîchères ou soit ce sont les cultures
vivrières ou bien ce sont des zones habitables ou des zones
incultivées (Voir la carte 5.10)
Cultures maraichères: Elles
sont des cultures vivrières très sensibles à la submersion
et aux maladies fongiques. Ces végétaux succombent assez souvent
quand ils sont en compétition avec les adventices. Elles sont
représentées par la tomate, l'aubergine, l'épinard, le
chou. Aussi, elles sont cultivées dans la zone irriguée proche
des canaux parce qu'elles supportent mal la sécheresse.
Riziculture: elle est une culture
vivrière moins sensible à la submersion et
généralement donne plus de rendement dans les zones
inondées.
Autres cultures vivrières: Ce
groupe englobe toutes les autres cultures à savoir : le maïs, le
haricot, le sorgho et les bananes...
41
Carte 5.10 : Répartition des types de
cultures
Les zones non-cultivées sont les endroits habitables et
relativement boisés qui sont très proches de la rivière.
Pourtant les rizières pratiquées dans les endroits très
humides sont plutôt éloignées de la population. Cependant,
les endroits où il est pratiqué le maraîchage
représentent la plus petite superficie Alors que les autres cultures
vivrières sont plus abondantes dans l'espace inondable.
5.2.5 Réflexion sur les enjeux
En général, les enjeux présents dans une
communauté peuvent être catégorisés en enjeu humain,
enjeu matériel et enjeu environnemental (RENARD et SOTO, 2015). Et, dans
chaque catégorie, en fonction de la zone de travail, plusieurs facteurs
peuvent être étudiés. ANGUIS (2005), en examinant
l'influence de la fonction résidentielle sur la
vulnérabilité, nous conduit vers plusieurs pistes de
réflexion. Pour l'enjeu humain, la connaissance sur la natation,
l'état de santé physique et mentale, les personnes à
mobilité réduite, l'accès à l'information sont
importants à considérer. Concernant l'enjeu matériel, les
infrastructures routières, de télécommunication, d'eau
potable, de loisir peuvent être prises en compte, et en plus des
différentes fonctions des bâtiments et de
42
leurs états, une différence entre les
bâtiments suivant le nombre d'étage est aussi une information
d'intérêts. Et, l'enjeu environnemental peut contenir les espaces
boisés, les zoos, les zones de captage d'eau.
Mais, à chaque milieu ses composants, toutefois les
accents sont mis sur les principaux enjeux dans la zone à savoir : les
humains, les bâtiments et les cultures. En effet, les facteurs
considérés sont les plus importants pour exprimer l'état
de vulnérabilité de la zone d'études.
5.3 Cartographie des vulnérabilités
par l'application de l'analyse multicritère
L'évaluation de la vulnérabilité de la zone
d'études repose sur le jugement fait à partir de la connaissance
du terrain acquise au moment de l'enquête de terrain et les avis des
acteurs locaux expérimentés. Ainsi, Les critères de
même type et de même niveau sont comparés deux à deux
avec l'échelle de comparaison binaire de Saaty. À partir des
calculs, est estimé le degré de vulnérabilité des
enjeux face à la submersion par l'eau. Enfin, les cartes peuvent
être présentées pour pouvoir visualiser les
différents niveaux de vulnérabilité ainsi que leur
répartition spatiale.
5.3.1 Calcul de pondération des critères
Les critères sont de différentes
catégories : certains sont qualitatifs et d'autres quantitatifs.
Cependant, par la pondération, il est possible de les comparer en
commençant par l'étape de la décomposition
hiérarchique.
5.3.1.1 Hiérarchisation des critères
La hiérarchisation entre les différentes
alternatives est une étape importante pour comprendre comment chaque
critère apporte sa contribution dans l'atteinte de l'objectif principal
ou cible.
43
Figure 5.3: Structure explicative du système de
critères à comparer
D'abord, le schéma illustre le jeu d'influence des
critères et des sous-critères sur le degré de
vulnérabilité des alternatifs. Après la connaissance de la
vulnérabilité, il est aisé de connaitre les portions de
territoire les plus fragiles à protéger en toute
priorité.
5.3.1.2 Comparaison des critères
En effet, les critères sont comparés entre eux
suivant leurs niveaux hiérarchiques décrits dans la figure 5.3
précédente. La comparaison se fait deux à deux entre les
enjeux ainsi que deux à deux entre les propriétés de
chaque enjeu.
5.3.1.2.1 Comparaison entre les enjeux
La protection des personnes est l'élément le
plus important à considérer lors de la réalisation des
aléas et surtout des inondations. En plus, la présence des
personnes explique la plupart des enjeux présents dans une zone.
Ainsi, par cette comparaison, il est défini que la vie
humaine est très importante par rapport aux cultures et entre
modérément et fortement plus importante par rapport aux
44
bâtiments. De même, les bâtiments sont
modérément plus importants que les cultures car les
bâtiments abritent des vies humaines.
Tableau 5.1 : Matrice de calcul entre les
enjeux
|
Cultures
|
Bâtiments
|
Humains
|
Wi
|
Ti
|
Cultures
|
1,00
|
0,33
|
0,14
|
0,36
|
0,09
|
Bâtiments
|
3,00
|
1,00
|
0,25
|
0,91
|
0,21
|
Humains
|
7,00
|
4,00
|
1,00
|
3,04
|
0,70
|
Total
|
|
|
|
4,31
|
1,00
|
X=0.032 ; IC=0.016 ; RC=0,028
5.3.1.2.2 Comparaison entre les
propriétés des enjeux humains
La population résidente est très importante
comparant à la population scolaire et fortement plus importante que la
population de travailleur. Car, lors d'annonce d'averses importantes, il y a de
fortes possibilités que les travailleurs et les élèves
sont restés chez eux. En effet, au regard des horaires de travail et de
fonctionnement des écoles, la population résidente s'expose face
à cet aléa le plus longtemps que les autres types de population.
La population scolaire est modérément plus importante que la
population de travailleur vu la fragilité des enfants en
général.
Tableau 5.2 : Matrice de calcul entre les
propriétés des enjeux humains
|
Travailleur
|
Scolaire
|
Résidente
|
Wi
|
Ti
|
Travailleur
|
1,00
|
0,33
|
0,14
|
0,36
|
0,08
|
Scolaire
|
3,00
|
1,00
|
0,20
|
0,84
|
0,19
|
Résidente
|
7,00
|
5,00
|
1,00
|
3,27
|
0,73
|
Total
|
|
|
|
4,48
|
1,00
|
X=0.065 ; IC=0.032 ; RC=0,056
5.3.1.2.3 Comparaison entre les
propriétés des enjeux des bâtiments
Les matériaux de construction sont d'abord plus
importants à prendre en considération par rapport à
l'état des maisons. Puisque suivant les matériaux de
construction, les dégâts peuvent être plus marqués.
Le tuf est friable et se détériore facilement avec action de
l'eau de pluie qui est légèrement acide. Ce qui s'explique par la
solubilité du CaCO3 lors de la submersion. (CORTIAL, 2008)
45
Tableau 5.3 : Matrice de calcul entre l'état et
les matériaux des bâtiments
|
Etat
|
Matériau
|
Wi
|
Ti
|
Etat
|
1,00
|
0,20
|
0,45
|
0,17
|
Matériau
|
5,00
|
1,00
|
2,24
|
0,83
|
Total
|
|
|
2,68
|
1,00
|
Tableau 5.4: Matrice de calcul entre les deux types de
matériaux (bloc et tuf)
|
Bloc
|
Tuf
|
Wi
|
Ti
|
Bloc
|
1,00
|
0,50
|
0,71
|
0,33
|
Tuf
|
2,00
|
1,00
|
1,41
|
0,67
|
Total
|
|
|
2,12
|
1,00
|
Tableau 5.5 : Matrice de calcul entre les états
des bâtiments
|
Bon
|
Moyen
|
Mauvais
|
Wi
|
Ti
|
Bon
|
1,00
|
0,25
|
0,11
|
0,30
|
0,06
|
Moyen
|
4,00
|
1,00
|
0,25
|
1,00
|
0,22
|
Mauvais
|
9,00
|
4,00
|
1,00
|
3,30
|
0,72
|
Total
|
|
|
|
4,60
|
1,00
|
X=0.037 ; IC=0.018 ; RC=0,032
5.3.1.2.4 Comparaison entre les propriétés
des enjeux des cultures
Les pertes pour les cultures maraîchères seront
plus importantes lors des inondations puisque ces plantes ont des tissus
végétatifs plus sensibles et plus fragiles par rapport à
la submersion. Toutefois le riz est une culture inondée qui donne
généralement de meilleur rendement dans les zones
inondées. Les autres cultures vivrières sont relativement
sensibles par rapport à la durée de la submersion.
Tableau 5.6 : Matrice de calcul pour les enjeux
culturaux
|
Non-cultivée
|
Riz
|
Vivrière
|
Maraîchère
|
Wi
|
Ti
|
Non-cultivée
|
1,00
|
0,33
|
0,14
|
0,13
|
0,28
|
0,04
|
Riz
|
3,00
|
1,00
|
0,17
|
0,14
|
0,52
|
0,08
|
Vivrière
|
7,00
|
6,00
|
1,00
|
0,33
|
1,93
|
0,31
|
Maraîchère
|
8,00
|
7,00
|
3,00
|
1,00
|
3,60
|
0,57
|
Total
|
|
|
|
|
6,33
|
1,00
|
X=4.232 ; IC=0.077 ; RC=0,086
46
5.3.1.2.5 Comparaison entre les mailles
Les mailles sont comparées en fonction des
densités de la population résidente, de la population scolaire,
de la population de travailleur, de bâtiment en tuf, de bâtiment en
bloc, de bâtiments en bon état, de bâtiments en moyen
état, de bâtiments en mauvais état. Pour les cultures, les
différences entre les mailles ne sont portées que sur la nature
des cultures. Dans une maille, il n'est rencontré qu'un type de culture
parmi ceux définis.
Tableau 5.7: Calcul de matrice pour la population
résidente
Classe- densité
|
Milieu- classe
|
0
|
6
|
25,5
|
59
|
107
|
Wi
|
Ti
|
[0-0]
|
0
|
1,00
|
0,69
|
0,34
|
0,18
|
0,11
|
0,34
|
0,042
|
[0-12]
|
6
|
1,45
|
1,00
|
0,41
|
0,20
|
0,12
|
0,43
|
0,052
|
[12-39]
|
25,5
|
2,91
|
2,46
|
1,00
|
0,29
|
0,14
|
0,78
|
0,095
|
[39-79]
|
59
|
5,41
|
4,96
|
3,50
|
1,00
|
0,22
|
1,83
|
0,224
|
[79-135]
|
107
|
9,00
|
8,55
|
7,09
|
4,59
|
1,00
|
4,78
|
0,586
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
8,16
|
1,000
|
X=5.194 ; IC=0.049 ; RC=0,043
Tableau 5.8: Calcul de matrice pour la population
scolaire
Classe- densité
|
Milieu_ classe
|
0
|
17
|
143,5
|
346,5
|
614,5
|
Wi
|
Ti
|
[0-0]
|
0
|
1,00
|
0,82
|
0,35
|
0,18
|
0,11
|
0,36
|
0,043
|
[0-34]
|
17
|
1,22
|
1,00
|
0,38
|
0,19
|
0,11
|
0,40
|
0,048
|
[34-253]
|
143,5
|
2,87
|
2,65
|
1,00
|
0,27
|
0,14
|
0,78
|
0,095
|
[253-440]
|
346,5
|
5,51
|
5,29
|
3,64
|
1,00
|
0,22
|
1,88
|
0,229
|
[440-789]
|
614,5
|
9,00
|
8,78
|
7,13
|
4,49
|
1,00
|
4,79
|
0,584
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
8,21
|
1,000
|
X=5.195 ; IC=0.049 ; RC=0,044
Tableau 5.9: Calcul de matrice pour la population de
travailleur
Classe- densité
|
Milieu- classe
|
0
|
16,5
|
45,5
|
75,5
|
118
|
Wi
|
Ti
|
[0-0]
|
0
|
1,00
|
0,47
|
0,24
|
0,16
|
0,11
|
0,29
|
0,037
|
[0-33]
|
16,5
|
2,12
|
1,00
|
0,34
|
0,20
|
0,13
|
0,45
|
0,056
|
[33-58]
|
45,5
|
4,08
|
2,97
|
1,00
|
0,33
|
0,17
|
0,92
|
0,116
|
[58-93]
|
75,5
|
6,12
|
5,00
|
3,03
|
1,00
|
0,26
|
1,89
|
0,238
|
[93-143]
|
118
|
9,00
|
7,88
|
5,92
|
3,88
|
1,00
|
4,39
|
0,553
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
7,94
|
1,000
|
X=5.226 ; IC=0.056 ; RC=0,050
47
Tableau 5.10: Calcul de matrice pour les
bâtiments en tuf
Classe- densité
|
Milieu_ classe
|
0
|
2,9
|
8,15
|
14,3
|
24,15
|
Wi
|
Ti
|
[0-0]
|
0
|
1,00
|
0,51
|
0,27
|
0,17
|
0,11
|
0,31
|
0,038
|
[0-5,79]
|
2,9
|
1,96
|
1,00
|
0,37
|
0,21
|
0,12
|
0,45
|
0,056
|
[5,79-10,5]
|
8,15
|
3,70
|
2,74
|
1,00
|
0,33
|
0,16
|
0,88
|
0,110
|
[10,5-18,1]
|
14,3
|
5,74
|
4,78
|
3,04
|
1,00
|
0,23
|
1,81
|
0,227
|
[18,1-30,2]
|
24,15
|
9,00
|
8,04
|
6,30
|
4,26
|
1,00
|
4,55
|
0,569
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
8,00
|
1,000
|
X=5.264 ; IC=0.066 ; RC=0,054
Tableau 5.11: Calcul de matrice pour les
bâtiments en bloc
Classe- densité
|
Milieu- classe
|
0
|
3,17
|
9,17
|
14,85
|
21
|
Wi
|
Ti
|
[0-0]
|
0
|
1,00
|
0,45
|
0,22
|
0,15
|
0,11
|
0,28
|
0,035
|
[0-6,34]
|
3,17
|
2,21
|
1,00
|
0,30
|
0,18
|
0,13
|
0,44
|
0,055
|
[6,34-12]
|
9,17
|
4,49
|
3,29
|
1,00
|
0,32
|
0,18
|
0,97
|
0,122
|
[12-17,7]
|
14,85
|
6,66
|
5,45
|
3,16
|
1,00
|
0,30
|
2,03
|
0,257
|
[17,7-24,3]
|
21
|
9,00
|
7,79
|
5,51
|
3,34
|
1,00
|
4,19
|
0,530
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
7,90
|
1,000
|
X=5.345 ; IC=0.086 ; RC=0,077
Tableau 5.12: Calcul de matrice pour les
bâtiments en bon état
Classe- densité
|
Milieu- classe
|
0
|
1,47
|
4,5
|
8,08
|
16,15
|
Wi
|
Ti
|
[0-0]
|
0,00
|
1,00
|
0,58
|
0,31
|
0,20
|
0,11
|
0,33
|
0,041
|
[0-2,94]
|
1,47
|
1,73
|
1,00
|
0,40
|
0,23
|
0,12
|
0,46
|
0,056
|
[2,94-6,06]
|
4,50
|
3,23
|
2,50
|
1,00
|
0,36
|
0,15
|
0,84
|
0,105
|
[6,06-10,1]
|
8,08
|
5,00
|
4,27
|
2,77
|
1,00
|
0,20
|
1,64
|
0,203
|
[10,1-22,2]
|
16,15
|
9,00
|
8,27
|
6,77
|
5,00
|
1,00
|
4,79
|
0,594
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
8,06
|
1,000
|
X=5.194 ; IC=0.049 ; RC=0,043
Tableau 5.13: Calcul de matrice pour les
bâtiments en moyen état
Classe- densité
|
Milieu_ Classe
|
0
|
1,82
|
5,66
|
10,8
|
18,95
|
Wi
|
Ti
|
[0-0]
|
0
|
1,00
|
0,57
|
0,30
|
0,18
|
0,11
|
0,32
|
0,040
|
[0-3,63]
|
1,82
|
1,77
|
1,00
|
0,38
|
0,21
|
0,12
|
0,44
|
0,055
|
[3,63-7,69]
|
5,66
|
3,39
|
2,62
|
1,00
|
0,32
|
0,15
|
0,84
|
0,105
|
[7,69-13,9]
|
10,8
|
5,56
|
4,79
|
3,17
|
1,00
|
0,23
|
1,80
|
0,224
|
[13,9-24]
|
18,95
|
9,00
|
8,23
|
6,61
|
4,44
|
1,00
|
4,65
|
0,577
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
8,06
|
1,000
|
X=5.208 ; IC=0.052 ; RC=0,046
48
Tableau 5.14: Calcul de matrice pour les
bâtiments en mauvais état
Classe- densité
|
Milieu_ classe
|
0
|
1,39
|
4,42
|
8,78
|
15,05
|
Wi
|
Ti
|
[0-0]
|
0
|
1,00
|
0,58
|
0,30
|
0,18
|
0,11
|
0,32
|
0,040
|
[0-2,77]
|
1,39
|
1,74
|
1,00
|
0,38
|
0,20
|
0,12
|
0,44
|
0,054
|
[2,77-6,06]
|
4,42
|
3,35
|
2,61
|
1,00
|
0,30
|
0,15
|
0,83
|
0,103
|
[6,06-11,5]
|
8,78
|
5,67
|
4,93
|
3,32
|
1,00
|
0,23
|
1,85
|
0,229
|
[11,5-18,6]
|
15,05
|
9,00
|
8,26
|
6,65
|
4,33
|
1,00
|
4,64
|
0,574
|
Total
|
|
|
|
|
|
|
8,07
|
1,000
|
X=5.242 ; IC=0.060 ; RC=0,054
5.3.2 Résumé des poids des critères et
des sous-critères
Le résumé permet de représenter l'arbre
des critères et des sous-critères avec leurs pondérations.
Cette représentation facilite la visualisation des comparaisons et
l'écriture des fonctions de vulnérabilité (figure 5.4).
Figure 5.4: Représentation du système de
critères et de leurs pondérations
Figure 5.5: Contribution des sous-critères dans
l'évaluation de la vulnérabilité globale
49
5.3.2.1 Écriture des fonctions de
vulnérabilité
À partir des poids des critères et des
sous-critères, les fonctions de vulnérabilité peuvent
être établies. Par exemple, en consultant le schéma
ci-dessus (figure 5.4) pour calculer la vulnérabilité globale, il
faut appliquer cette formule :
Vuln_globale=0.70*vuln_humain+ 0.21*vuln_bâtiment+
0.09*vuln_cultures
Tableau 5.15 : Formules de
vulnérabilité
Vulnérabilité humains
|
des
|
0.73*pop_résidente + 0.19*pop_scolaire +
0.08*pop travailleur
|
État_bâtiment Matériau_bâtiment
Vulnérabilité bâtiments
|
des
|
0.73*mauvais état + 0.22*état modéré
+ 0.05*bon état 0.65*tuf + 0.35*bloc
0.83*matériau_bâtiment +
0.17*état_bâtiment
|
Vulnérabilité cultures
|
des
|
0.57*C. maraîchère + 0.31*C. vivrière +
0.08*riziculture + 0.04*zone incultivée
|
vulnérabilité globale
|
0.70*vuln_humain + 0.21*vuln_bâtiment +
0.09*vuln_cultures
|
51,1%
3,6% 5,1% 2,8% 0,7% 0,4%
17,4%
Pourcentage de poids
13,3%
5,6%
Sous-critères
5.3.2.2 Comparaison des sous-critères du
deuxième niveau
50
La comparaison des sous-critères entre eux permet de
déboucher sur le sous-critère le plus prépondérant.
Ainsi, le plus important sous-critère pour l'évaluation de la
vulnérabilité en considérant le deuxième niveau est
la population résidente. Cette dernière représente 73 % du
poids du critère lié à l'humain or ce dernier vaut 70 % du
poids du critère global. Donc, le sous-critère « population
résidente » contribue à plus de 50 %. De ce fait, les blocs
de territoire où la population résidente est la mieux
représentée seront les plus vulnérables pourtant les blocs
incultivés dépourvus de bâtiments représentant 0.4 %
du critère seront en effet de vulnérabilité très
faible.
5.3.3 Présentation des cartes de
vulnérabilité
L'application de l'analyse multicritère
hiérarchique conduit à l'estimation des niveaux des
différents types de vulnérabilités. Cette estimation sert
pour produire les différentes cartes de vulnérabilité
liées aux trois (3) types d'enjeu considérés : la carte de
vulnérabilité liée à l'enjeu humain, la carte de
vulnérabilité liée à l'enjeu des habitations, la
carte de vulnérabilité liée à l'enjeu cultural et
la carte vulnérabilité globale.
5.3.3.1 Représentation de la
vulnérabilité de l'enjeu humain
A première vue, la vulnérabilité d'un
territoire est directement liée à la présence de grand
groupe de personnes qui s'y trouvent. Comme décrivent RENARD et SOTO
(2015), la fonction de densité de la population prime puisque l'homme
pour assurer sa survie va intensifier ses activités dans les zones
inondables.
La présentation des différents niveaux de
vulnérabilité liée à l'enjeu humain de la zone se
fait dans la carte 5.11.
51
Carte 5.11 : Représentation de la
vulnérabilité liée à l'humain
Les niveaux de vulnérabilité liée
à l'humain varient de vulnérabilité faible à
très forte. Les portions de territoire de forte
vulnérabilité sont situées surtout dans la zone la plus
urbanisée et celles de vulnérabilité modérée
à forte près du réseau routier. Les mailles de
vulnérabilité faible sont celles où il n'y a pratiquement
pas d'habitations. La vulnérabilité faible est
préférable à la vulnérabilité nulle, car en
général tout est vulnérable dépendamment de
l'intensité et de la durée de l'aléa. Déjà,
les humains disposent de toute la zone inondable et investissent du temps dans
l'exploitation des autres espaces. Les portions de territoire les plus
vulnérables seraient celles où la densité de population
résidente est la plus forte. Or, la population résidente
représente à elle seule plus de la moitié de la
vulnérabilité globale.
5.3.3.2 Représentation de la
vulnérabilité de l'enjeu des bâtiments
Les bâtiments, selon BEAUFILS (2016), sont des
éléments importants à préserver dans les cas de
danger, donc de risque. La fonction d'habitation implique bon nombre
d'investissement du capital humain. Car, en plus de leur refuge, les humains
investissent
52
autour de leurs habitations dans diverses activités
(socio-économiques, récréatives...) et des infrastructures
(routes, place publique, différents réseaux : de
télécommunication, d'adduction d'eau potable...). Sans oublier
qu'à l'intérieur des maisons, il est très probable de
trouver toute une série de choses précieuses, coûteuses ou
même des produits de travaux de plusieurs années telles que les
papiers d'acte notarié, l'argent, les meubles, les marchandises...
La présentation des différents niveaux de
vulnérabilité liée à l'enjeu des bâtiments de
la zone se fait dans la carte 5.12.
Carte 5.12 : Représentation de la
vulnérabilité liée aux bâtiments
Les portions de territoire de forte
vulnérabilité sont situées dans la zone la plus
urbanisée et autour du réseau routier principalement proche de la
route nationale # 2. Aussi, il est à remarquer que certains de ces
territoires sont non loin de la rivière. Les mailles sont
comparés par rapport au nombre de bâtiments en bloc ou en tuf et
dépendamment de leur état. Toutefois, les constats selon leur
état montrent un premier niveau de dégradation de la structure
qui pourrait jouer sur son degré de vulnérabilité.
Déjà les mailles rouges c'est-à-dire de
vulnérabilité forte à très forte sont celles qui
ont beaucoup de bâtiments et
53
parmi ceux-ci sont trouvés plusieurs faits en tuf
pourtant les mailles de vulnérabilité faible sont quasiment
dépourvues de bâtiments.
Or, il est constaté que l'eau de pluie qui inonde la
zone d'études ferait plus d'impact sur les matériaux en tuf.
Ainsi le bâtiment en tuf représente 54 % du critère des
bâtiments et 11% du critère global. De ce fait, un bon nombre de
bâtiments du milieu rural haïtien plus précisément de
la zone d'études restent encore assez fragiles face à
l'inondation.
5.3.3.3 Représentation de la
vulnérabilité de l'enjeu-cultures
Le secteur agricole est au coeur de l'économie des pays
en voie de développement. Il représente une large part du produit
intérieur brut (PIB) de 30 à 60 % dans les deux tiers d'entre eux
environ. Il emploie une proportion significative de la population active et
produit la majeure partie des denrées alimentaires de base et est la
seule source de subsistance et de revenus pour plus de la moitié de la
population de ces pays (FAO, 2001).
De ce fait, l'agriculture joue un rôle fondamental dans
l'économie haïtienne, contribuant au PIB à hauteur de 25%,
employant environ 50% de la population (66% en milieu rural), soit un million
de familles paysannes qui pratiquent une agriculture essentiellement de
subsistance sur des superficies moyennes de moins d'1 ha (MARNDR, 2013).
En effet, les destructions des cultures causent la perte de
beaucoup d'investissements, la famine des familles et d'autres
conséquences sociales néfastes pour les populations
sinistrées. Dépendamment du stade phénologique et de la
hauteur d'eau de la submersion, certaines cultures tolèrent relativement
un sol saturé, car cette anomalie peut avoir une incidence assez pesante
sur sa croissance et son développement. Donc, en fonction du type de
cultures, il y aura un niveau de perte attendu.
La présentation des différents niveaux de
vulnérabilité liée à l'enjeu des cultures de la
zone se fait dans la carte 5.13.
54
Carte 5.13 : Représentation de la
vulnérabilité liée aux cultures
Les portions de territoire de très forte
vulnérabilité sont les moins abondantes. Contrairement aux
précédentes, les mailles de forte vulnérabilité
sont éparpillées un peu partout dans l'espace. Les mailles de
faible vulnérabilité culturale sont principalement les zones
occupées par les bâtiments et les zones boisées.
La carte de vulnérabilité des cultures par
rapport à la submersion est plus facilement interprétable car
chaque niveau de vulnérabilité détermine une culture : la
zone incultivée est de vulnérabilité faible, la
riziculture est plutôt de niveau modéré, les autres
cultures vivrières de la zone sont de vulnérabilité forte
et les cultures maraîchères plutôt sensibles sont de
vulnérabilité très forte.
5.3.3.4 Représentation de la
vulnérabilité de l'enjeu global
En dépit de l'aspect subjective de l'analyse
multicritère hiérarchique, cette dernière permet d'affiner
la définition d'un problème par la décomposition,
d'établir des priorités, de prendre en compte
l'interdépendance des éléments, d'évaluer la
cohérence logique des avis utilisés.
55
La comparaison des critères et des
sous-critères, réalisée par le jugement des acteurs et des
professionnelles oeuvrant au sein de la communauté, sert à
évaluer la vulnérabilité de la zone.
Carte 5.14 : Représentation de la
vulnérabilité globale
Les portions de territoire de forte
vulnérabilité sont situées dans la zone la plus
urbanisée et autour du réseau routier principalement proche de la
route nationale # 2. Donc, ce sont principalement dans les mailles ayant une
forte densité de bâtiment et d'humain. Pourtant les territoires
occupés par les cultures sont de vulnérabilité faible
à modérée.
La représentation de la vulnérabilité de
la zone se fait par l'analyse du critère unique qui est la
vulnérabilité globale trouvée par combinaison
linéaire entre les critères. La vulnérabilité
globale provient de l'agrégation des critères et des
sous-critères. Les résultats de cartographie de la
vulnérabilité globale étaient prévisibles à
partir de ceux de la vulnérabilité liée à l'humain
car ce dernier en représente 70 %. Or, la densité de la
population est le facteur généralement le plus intéressant
dans l'analyse de vulnérabilité des enjeux (RENARD et SOTO,
2015).
56
En effet, le centre urbain de Cavaillon est un endroit rouge,
car la plupart des blocs de territoire sont à protéger. Ceci est
expliqué par le fait que la densité de la population est plus
élevée dans ces mailles du fait de la contiguïté des
maisons.
5.3.4 Réflexions sur la vulnérabilité
liée à aléa inondation
Une bonne évaluation de la vulnérabilité
nécessite une base de données assez importante sur la zone
d'études et une méthode d'analyse adaptée. (MALET,
2006)
Notre approche ici s'appuie plutôt sur la
fragilité des enjeux qui sont des composantes de la zone
étudiée. A noter que l'étude se réalise dans une
zone déjà inondée et que la réalisation de
l'aléa est très probable. Dans d'autres cas, la zone
étudiée peut présenter une géomorphologie
très diversifiée, alors la différenciation des zones
facilement inondables des zones difficilement inondables se
révèle nécessaire.
Outre cela, les causes de l'inondation peuvent être
très différentes, ce qui détermine les méthodes de
prévention et les actions à entreprendre comme réponses
lorsque l'aléa est en train de se réaliser. Ainsi, il est
important de réaliser des études assez poussées en
évaluant les principaux risques avant d'appliquer un plan
d'urbanisation. Par exemple, pour la ville du Cap les études de
vulnérabilité par rapport au risque d'inondation sont aussi
évaluées par rapport à la submersion marine (GUILLANDE,
2015).
Autre part, il faut considérer la grille d'analyse pour
comparer les niveaux de vulnérabilité de la zone. GUILLANDE
(2015) a défini trois zones en fonction de leur position par rapport
à la source de l'inondation (maritime, fluviale, ravinable), pourtant le
Ministère de l'environnement (ME) (2012) a utilisé plutôt
des sous-bassins versants. Cependant, considérant que la zone inondable
autour de la rivière de Cavaillon n'est pas aussi vaste que les zones
étudiées par les références citées
précédemment, il est préférable de prendre un
maillage beaucoup plus fin permettant de faire une comparaison valable.
Par ailleurs, les analyses réalisées sur les
enjeux présents dans la zone inondable tels que les humains, les
bâtiments, les cultures, déduisent que la zone est assez
vulnérable. Et cette vulnérabilité est d'abord physique du
fait que la plupart des bâtiments sont proches de la rivière et
même ceux qui pourraient servir d'abri provisoire. Ensuite, elle est
sociale en considérant la situation de la plupart des bâtiments de
services publics dans la
57
zone inondable. Aussi, elle est économique parce qu'il
y a une grande possibilité de perdre les investissements faites dans les
cultures.
Alors par cette étude, les différents niveaux de
vulnérabilité de chaque bloc de territoire sont
évalués, et les autorités doivent décider en
répondant à cette question : quel endroit à
protéger en priorité lors d'une inondation survenant sur la zone
? Car la vulnérabilité est une propriété
intrinsèque d'une communauté ou d'un enjeu particulier et elle
est définie comme le facteur interne du risque. (VEYRET Y. et REGHEZZA
M., 2006). Puisque les aléas naturels ne sont pas sous le contrôle
de l'humain, aussi les enjeux sont déjà présents dans la
zone inondable, donc l'important c'est d'agir sur la
vulnérabilité. De ce fait, la cartographie des
vulnérabilités des enjeux reste un véritable outil d'aide
à la décision dans un programme de mitigation efficace
vis-à-vis du risque inondation.
58
6 PROPOSITIONS ET CONCLUSION
Après avoir présenté les
résultats, il importe de faire des propositions qui pourraient
atténuer l'état de fragilité de la zone.
6.1 Propositions à caractère
général
De manière générale, d'après
SMUCKER (2006), les causes de la vulnérabilité d'Haïti
semblent être : la pauvreté aigue, la croissance rapide de la
population et l'urbanisation anarchique. Les deux premières traduisent
la pression sur les ressources et la dernière, une mauvaise utilisation
de l'espace.
1. Des propositions visant à intervenir au niveau du
bassin versant de Cavaillon consistent à :
a) Reconvertir les systèmes agricoles pratiqués
sur les collines et montagnes vers des cultures pérennes arborées
au regard de la vocation des sols ;
b) Générer un grand nombre d'emplois permanents
et des alternatives soutenables à la production agricole, ainsi il est
possible d'arriver à la réduction de la pratique des cultures
sarclées sur les fortes pentes ;
c) Développer des approches participatives impliquant
les représentants locaux, les organisations de base en leur accompagnant
suivant un plan d'aménagement rural.
d) Réduire l'utilisation du bois comme source
d'énergie. Or, le charbon de bois et le bois de chauffage fournissent
actuellement 75% de la consommation d'énergie en Haïti. Vu
l'importance des conséquences de l'utilisation en grand nombre de cette
ressource, il est nécessaire de faire la promotion des réchauds
améliorés et l'utilisation du biocarburant (propane).
Les éléments précités qui pourront
conduire à la préservation de l'écosystème. Aussi,
ils auront un impact intéressant sur la réduction de la
quantité de sédiments qui viennent remplir le lit de la
rivière.
6.2 Propositions spécifiques à la zone
d'étude
La zone inondable présente des enjeux majeurs qu'il
faut protéger. Pour arriver à réduire l'impact des
inondations, des propositions suivantes ont été faites :
59
2. Prioriser, dans un plan d'aménagement, les paysages
les plus vulnérables selon leur topographie, leur importance
écologique, leur productivité, les infrastructures, les lieux de
résidence de la population.
3. Construire des bâtiments conforme aux normes du code
de construction des bâtiments 2012 avec l'utilisation des
matériaux mieux résistants.
4. Mettre en place un réseau de drainage suffisant et
efficace pouvant collecter les eaux des ravines ainsi que les eaux de
débordement de la rivière. En outre, il faut aussi envisager
l'entretien de ces ouvrages.
5. Etudier les possibilités de construction des
ouvrages de protection des berges (digues par exemple) autour de la
rivière plus précisément dans les endroits proches des
agglomérations en ciblant une zone de tampon pour l'évacuation
des eaux de crue.
6. Veiller à l'application des lois sur
l'environnement interdisant de construire autour des rivières ou des
ravines. [art 1.4.10.1 du ; [MTPTC/CNBH] (p.41, 2012)]
7. Eduquer les gens concernant les comportements à
adopter face aux risques d'inondation afin de développer en eux la
culture de risque.
8. Etablir des abris provisoires relativement commodes et des
bâtiments de service dans des endroits accessibles et
préservés qui assurent la protection de la population. Aussi,
l'utilisation des cartes de risques aiderait à une meilleure
intervention les agents de la protection civile dans le cadre de
l'évacuation de la population durant les inondations.
9. Mettre en place un programme d'assurance agricole visant
à supporter les exploitants agricoles durant la période
post-désastre.
10. Développer un système d'alerte pouvant
atteindre toute la population dans le plus bref délai.
6.3 Conclusion
Ce mémoire avait pour ambition d'identifier et de
cartographier les enjeux dans la zone inondable autour de la rivière de
Cavaillon en vue d'une gestion et d'une mitigation efficace du risque
d'inondation au profit des populations sinistrées.
La zone inondable est délimitée par en tenant
compte des avis des riverains et reflète la réalité qu'ils
ont vécu. En outre, cette zone a subi plusieurs désastres au
cours de ces
60
dernières années et elle abrite la partie
urbaine et les gens de plusieurs habitations ainsi que des cultures. Donc, les
enjeux présents dans la zone sont considérables.
Les enjeux présents dans la zone sont
vulnérables par leur exposition ou soit parce que la submersion par
l'eau peut accélérer leur détérioration ou porter
atteinte au bien être d'une bonne partie de la population. En
commençant par les types de matériaux de construction qui sont
solubles dans les eaux donc, ce qui facilite la détérioration des
résidences lors des crues de la rivière. Pour renchérir,
le fait que les voies entre les localités en terres battues sont quasi
impraticables sous l'effet des pluies même de courte durée
accentue le niveau de vulnérabilité. Sans oublier, le
désastre écologique qui s'établit continuellement par le
déboisement des mornes pour mettre des cultures annuelles ou pour
fabriquer du charbon. En effet, la vulnérabilité d'Haïti est
sociale, économique, environnementale.
De part ces considérations, la gestion des risques est
importante à prendre en compte dans les politiques gouvernementales et
doit s'inscrire dans la logique de protection de l'environnement.
L'intérêt porté au risque s'explique par l'augmentation des
enjeux humains, matériels, et environnementaux dans les zones
inondables. Il traduit aussi la reconnaissance que cette
vulnérabilité est vouée à l'aggravation dans un
futur proche en liaison avec une pression démographique croissante dans
les zones exposées et un changement climatique susceptible de modifier
la répartition, la fréquence et l'intensité des
événements pluvieux. En ce sens, le défi c'est d'essayer
de concilier la croissance démographique, la préservation des
milieux naturels et la gestion des risques.
Toutefois, cette étude tend vers la description des
principaux enjeux liés à une communauté et l'utilisation
de l'analyse multicritère pour l'évaluation de la
vulnérabilité. Différents facteurs ne sont pas
étudiés de manière détaillée : l'influence
de l'accès à l'information, la connaissance des gens sur la
natation, l'état de leur santé. Aussi, il faut noter les
difficultés liées à l'indisponibilité et à
la recherche des données. En ce sens, cette étude ne se
réclame pas assez exhaustive, mais rentre dans un cadre de
sensibilisation de la personne humaine vis-à-vis de la gestion des
risques. Ainsi, en l'amenant à se conscientiser de la situation de
précarité, elle pourrait agir dans le souci de réduire sa
vulnérabilité.
61
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la multi représentation cartographique, Exemple de l'Atlas interactif
des régions européennes, Université Paris Diderot Paris 7,
septembre. 2012, 64 p.
49. ZANIN C., « Les maillages
territoriaux comme grille de lecture des inégalités », dans
Révolutions et ruptures, 8es Rencontres de la Dur@nce -
Réflexions et débats sur la recherche et la pratique enseignante,
Inspection pédagogique régionale d'histoire- géographie.
Marseille, 6 au 8 décembre 2008,. pp. 3-14.
ANNEXE
A
Annexe 1 : Photographies de laisses de crues et de la
restitution des cartes de vulnérabilité
Affouillement causé par la rivière tout
près de la route nationale #2 Photo prise dans la localité
de Grandier 2 en novembre 2016
Marque laissée par l'eau de la rivière dans
une maison Photo prise dans la ville de Cavaillon en
décembre 2016
Restitution et discussion autour des cartes
B
Annexe 2 : Photographies complémentaires
Centre de santé : Nova Hope for Haïti Mairie
de cavaillon
Photo prise, 24 novembre 2016 Photo prise, 24 novembre 2016
Association de haricot et de maïs Conversation avec
un notable âgé de 114 ans
Photo prise, 18 novembre 2016 Photo prise, 25 novembre 2016
C
Annexe 3: Tableau B1 : Comparaison entre les
méthodes d'analyse multicritère
|
Approche unicritère
|
Somme pondérée
|
Surclassement
|
Bien-fondé
|
Mathématique
|
Economique
|
Économique
|
Compensation entre critère
|
-
|
Totale
|
Partielle
|
Echelles
|
-
|
Liées aux poids des critères
|
Prise en compte
|
Détection des conflits
|
-
|
Non
|
Oui
|
Bernard Mareschal, 2008
Annexe 4 : Tableau B2 : Utilisation des six variables
visuelles
|
Différences
|
Classement Ordonné
|
Proportions en valeur absolue
|
Proportions en taux
|
Taille
|
Interdit
|
Déconseillé
|
Idéal
|
Interdit
|
Valeur
|
Interdit
|
Idéal
|
Interdit
|
Idéal
|
Couleur
|
Idéal
|
Interdit
|
Interdit
|
Interdit
|
Orientation
|
Bon
|
Interdit
|
Interdit
|
Interdit
|
Forme
|
Bon
|
Interdit
|
Interdit
|
Interdit
|
Grain
|
Bon
|
Bon
|
Interdit
|
Déconseillé
|
Poidevin, 1999
Annexe 5 : Tableau B3 : Echelle des catastrophes
Ordre
|
Classe
|
Dommages humains
|
Dommages matériels (en Millions
d'Euros)
|
0
|
Incident
|
Aucun blessé
|
Moins de 0.3
|
1
|
Accident
|
1 ou plusieurs blessés
|
Entre 0.3 et 3
|
2
|
Accident grave
|
1 à 9 morts
|
Entre 3 et 30
|
3
|
Accident très grave
|
10 à 99 morts
|
Entre 30 et 300
|
4
|
Catastrophe
|
100 à 999 morts
|
Entre 300 et 3000
|
5
|
Catastrophe majeure
|
1000 morts ou plus
|
3000 ou plus
|
Prim.net du
Ministère de l'écologie et du développement durable,
1999
D
Annexe 6 : Tableau C1 : Méthode de
pondération utilisable en AMC (adapté de
Cherqui, 2005)
Avantages
|
Inconvénients
|
Comparaison par paire
Comparaison deux à deux des
critères
|
Simple d'utilisation, la cohérence de
l'ensemble des comparaisons est vérifiée, et
permet d'appréhender la complexité du monde
réel
|
Le temps de comparaison augmente plus rapidement que le nombre de
critères
|
Technique du jeu de cartes
Distribution d'un « jeu de cartes » sur
lesquels sont inscrits les noms de critères ainsi que des cartes
blanches. Le décideur classe les classes. Il a la possibilité de
mettre les carte ex aequo et de glisser les cartes blanches entre les
critères
|
Simplicité d'utilisation
|
Difficulté d'appréhender la complexité
globale de la réalité. La pondération
obtenue ne reflètera pas
systématiquement les différences d'importance
entre les critères
|
Méthode d'attribution de scores
Répartition d'une somme de points sur l'ensemble
des critères
|
L'attribution d'un poids plus important à un
critère réduit l'importance relative d'un autre
élément
|
Mêmes inconvénients que la technique du jeu de
cartes
|
Arbre des pondérations
Quand il est possible de décomposer les
critères sous forme d'une arborescence, alors à partir de la
pondération de chaque embranchement, la valeur de pondération de
chaque critère correspond au produit des coefficients des sous-branches
et des branches dont il est issu
|
Le nombre d'élément à comparer est
limité
|
Réalisation de l'arbre ardue
|
Analyse de jugement
Evaluation de l'importance d'alternatives distinctes
réelles ou fictives sur des échelles diverses
|
Les pondérations sont fonction des
comportements révélés des acteurs et non
pas de leurs préférences officielles, et la méthode
permet la prise en compte indirecte de paramètres
|
Pour obtenir une signification
statistique, un nombre suffisant
d'alternatives doit être étudié.
La méthode conduit à surestimer parfois la
capacité cognitive des décideurs lorsque le
nombre d'alternatives est important
|
Cité par F. Renard and D. Soto, 2015
E
Annexe 7 : Carte des sous-bassins versants de la
rivière de Cavaillon
Annexe 8 : Répartition de la pluviométrie
au cours du mois d'Octobre 2016
Cité par CIAT, 2017
F
Annexe 9 : Données collectées
Humains
|
Bâtiments
|
Cultures
|
Types de population
|
Fonction des bâtiments
|
Superficie couverte de riz
|
Population de travailleur : 658
Population scolaire : 3462 Population
résident : 5187
|
Bâtiments résidents :
1079
Bâtiments non-résidents : 109
|
:
50,72 ha
|
Age des résidents
|
Etat des bâtiments
|
Superficie couverte de
|
Bâtiments en mauvais état : 392
Bâtiments en état intermédiaire :
467
Bâtiments en bon
état : 329
|
cultures maraichères :
|
17,4 ha
|
Moins de 8 ans: 783 Plus de 65 ans :
282
|
Type de matériau de
|
Superficie couverte
|
construction
|
d'autres cultures vivrières
|
Bâtiments en bloc : 601 Bâtiments en
tuf : 587
|
:
545,65 ha
|
Nom et prénom
|
âge
|
G
Annexe 10: Fiche d'enquête et de concertation
Diagnostic de la zone inondable autour de la
rivière de Cavaillon du déversoir de Dory jusqu'à la
station hydrologique de grand Place en aval (Par Louis R.E.
Asie)
Nom de l'enquêté Date de l'enquête
Section communale Localité
A. Présentation de l'exploitation
Sexe
Niveau d'étude
Principale activité
1. Êtes-vous originaire de la zone ?
2. Quelle est la durée de résidence ?
3. Combien y a-t-il de personnes dans la maison ?
4. Combien y a-t-il de personnes sur votre charge ?
5. Quelles sont vos activités en dehors de vos
activités principales ?
Comportement face aux risques
6. Avez-vous un appareil de radio ?
7. Quelles sont les stations de radio peut-on capter dans cette
zone ?
La zone est-elle inondée fréquemment ? a) oui b)
non
8. Si oui, précisez dans quelles occasions ?
9. Quelle est la première et la dernière fois est
-elle inondée ?
10. D'après vous quelle est la raison pour laquelle la
rivière arrive dans cette zone ?
11. Pourquoi décidez-vous de rester dans la zone
inondable ?
12. Quelle perte fera le plus d'impact sur pour vous ? et
Pourquoi ? a) une personne b) vos jardins c) votre maison
H
B. Environnement humain et description du milieu
socioéconomique
Description de la maison de l'exploitation
|
Nature
|
Etat actuel
|
Toiture
|
|
|
Mur
|
|
|
Dimension
|
|
|
13. Quelles sont les activités des habitants de la zone
?
Quelles sont les ONG présentes dans la zone ? Dans
quels domaines interviennent-elles ? Qu'en pensez-vous de leur travail ?
14. Y a-t-il les organisations ou associations (regroupement)
oeuvrant dans la zone ?
a) Oui b) non
15. Si oui, citez-les : ..
16. Quelles sont leurs activités ?
17. Avez-vous accès au crédit ? a) Oui b) Non
18. Si oui, à quel taux ?
19. Combien y a-t-il de marché dans les environs de la
zone ?
20. Quand fonctionne chacun ?
21. Quelle est votre religion ?
22. Combien y a-t-il d'église dans la localité ?
23. Combien y a-t-il de centres professionnels ?
24. Combien y a-t-il de centre culturel ? .
25. Combien y a-t-il de centres de santé ?
C. Description du milieu
biophysique Climat
Mois sec
|
Mois pluvieux
|
Vents dominants
|
|
|
|
Mois chaud
|
Mois frais
|
Unité agro écologique
|
|
|
|
I
Production et saisons agricoles
Cultures
|
Saison 1
|
Saison 2
|
Saison 3
|
|
Début
|
Fin
|
Début
|
Fin
|
Début
|
Fin
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Végétations
Espèces végétaux
|
Utilisations
|
26. Quels types d'aménagement pratiqué sur la
parcelle et pourquoi ?
27. Quelle est d'après vous la cause principale de
dégradation du bassin versant ?
a) Déboisement b) Mauvaises pratiques culturales
c) Climats défavorables d) Plantes culturales
28. Quelle est la couleur de la rivière lors de fortes
pluies ?
29. Quelles sont vos propositions pour combattre la
dégradation du bassin versant ?
I
Enquêteur:
|
Collecte de données porte à
porte
|
|
|
|
Date:
|
Commune: Section communale:
|
Localité
|
|
Information générale
|
Propriétés de la maison
|
Commentaires
|
Chef de famille
|
Contact
|
GPS Waypoint
|
Population résidente
|
Bâtiment scolaire
|
Vulnérabilité de la maison et type de
bâtiment
|
Observations et remarques
|
Nom/ Prénom
|
Téléphone
|
Code de la maison (#pt GPS)
|
Latitude
|
Longitude
|
Nombre de personnes
|
enfant : 0- 7ans
|
adulte : = 65-ans
|
élèves (dans le cas d' une
école)
|
Personnels-travailleurs
|
Matériaux de construction
|
Etat des murs de la maison
|
Fonction de la maison
|
Autres informations importantes
(horaire de fonct,
personnels clés, ...)
|
|
|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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