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« identification et cartographie des enjeux dans la zone inondable située le long de la rivière de cavaillon entre le déversoir de dory en amont et la station hydrologique de grand place en aval»


par Louis Raymond ASIE
Université d'Etat d'Haïti - Diplôme d'Ingénieur-Agronome 2018
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITÉ D'ÉTAT D'HAÏTI

UEH

FACULTÉ D'AGRONOMIE ET DE MÉDECINE VÉTÉRINAIRE

FAMV

DÉPARTEMENT DU GÉNIE RURAL

DGNR

« Identification et cartographie des enjeux dans la zone inondable située le long de la rivière de Cavaillon entre le déversoir de Dory en amont et la station hydrologique de Grand Place en aval »

Mémoire de fin d'études
Présenté par :
Louis Raymond Emmanuel ASIE,
Pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur-Agronome

Option : Génie rural
Damien, octobre 2018

ii

Le mémoire intitulé :

« Identification et cartographie des enjeux dans la zone inondable située le long de la rivière de Cavaillon entre le déversoir de Dory en amont et la station hydrologique de Grand Place en aval »

a été approuvé par le jury composé de :

iii

« Identification et cartographie des enjeux dans la zone inondable située le long de la rivière de Cavaillon entre le déversoir de Dory en amont et la station hydrologique de Grand Place en aval »

iv

DÉDICACES

Ce mémoire est dédié à :

V' Mon Dieu fidèle ;

V' Ma famille spécialement ma mère Yolane SAINT JEAN, mes soeurs Anne-Ruth ASIE et Rose-Esther ASIE, mes frères Paul J. E. ASIE et Marc N. K. ASIE, mes cousines et cousins (Berlande PIERRE LOUIS, Mona SAINT JEAN, Fanatis SAINT SAUVEUR...) ;

V' Mes amis Sarah-Adlaie SAINTONGE et Linda FATAL, Vital Daniel J. R. DORVILIER, Emmanuel AUGUSTIN, Ericson Y. L. AUBIN ;

V' Mes collègues de la promotion Joseph Waldeck DEMETRIUS ;

V' Tous les Ingénieurs-Agronomes et les cadres dans les domaines suivants : agriculture, gestion des risques, la cartographie, les projets de développement...

V

REMERCIEMENTS

Tous mes sincères remerciements sont adressés à :

V' Dieu, le Seigneur des seigneurs pour son amour et sa grâce infinie envers moi ;

V' Mes encadreurs à l'UCL Yves ZECH, Sandra SOARES-FRAZAO et Olivier

Carlier D'ODEIGNE ;

V' Mes encadreurs à l'UEH Nyankona GONOMY et Adermus JOSEPH ;

V' Mon collaborateur de terrain Gérardson MATHIEU ;

V' Tout le Staff du pôle Génie civil de l'UCL en particulier Karl Henry VICTOR ;

V' Notre ami et chauffeur de la FAMV Edenz FORTUNE ;

V' Des aides : Samson, Raoul, Abner, Josué, Delva, Patricia...

vi

RÉSUMÉ

La zone étudiée est bornée par la portion de la rivière de Cavaillon partant du déversoir de Dory jusqu'à la station hydrologique de Grand Place. La grande partie de ce tronçon de 23 km se trouve dans la deuxième section communale de Martineau, commune de Cavaillon dans le département du Sud d'Haïti.

Face à la récurrence des inondations et à l'exposition de la population riveraine causant des pertes considérables dans la commune de Cavaillon, une étude sur l'identification et la cartographie des enjeux réalisée peut aider à réaliser une mitigation efficace du risque d'inondation.

Les objectifs de l'étude consistent à délimiter la zone inondable autour de la rivière de Cavaillon, à identifier et à cartographier les principaux enjeux ; à analyser et à cartographier les niveaux de vulnérabilité.

À l'intérieur de la zone inondable délimitée, les enjeux sont définis et identifiés. Les principaux sont : les personnes, les bâtiments, les cultures. Les informations recueillies constituent une base de données. Puis, groupées dans un maillage irrégulier du territoire, elles permettent de faire une comparaison qui épouse au mieux la réalité de la zone. Globalement, les renseignements retenus concernent la population résidente, la population scolaire, la population de travailleurs, la nature des matériaux de construction des bâtiments, l'état des bâtiments, les cultures maraîchères, la riziculture, les autres cultures vivrières.

Grâce à la base de données, toute une série de cartes représentant la répartition des enjeux sont produites : cartes relatives à l'habitat, cartes relatives aux types de population, cartes relatives aux cultures. En plus, l'approche multicritère basée sur le modèle de Saaty permet de réaliser l'analyse de vulnérabilité des enjeux présents.

Ainsi, cette analyse aide à comprendre que le centre urbain a plusieurs blocs très vulnérables parce que ceux-ci renferment des densités importantes de la population. Et d'autres blocs moins vulnérables du fait que les enjeux présents renferment une certaine résilience par exemple les cultures et les espaces boisés.

À partir des constats et des résultats de l'analyse, la zone autour de la rivière de Cavaillon présente des enjeux majeurs. Enfin, des propositions relatives à la gestion de risques d'inondation sont faites.

3.1 Localisation du bassin versant et de la rivière Cavaillon 15

vii

TABLE DES MATIERES

DÉDICACES iv

REMERCIEMENTS v

RÉSUMÉ vi

TABLE DES MATIERES vii

LISTE DES TABLEAUX x

LISTE DES CARTES xi

LISTE DES FIGURES ET DES PHOTOGRAPHIES xii

LISTE DES SIGLES, SYMBOLES ET ABRÉVIATIONS xiii

LISTE DES ANNEXES xv

1 INTRODUCTION 1

1.1 Problématique 1

1.2 Objectifs 3

1.2.1 Objectif général 3

1.2.2 Objectifs spécifiques 3

1.3 Limites de l'étude et considérations 3

1.4 Hypothèse de travail 3

2 REVUE DE LITTÉRATURE 4

2.1 Méthodes d'approche pour l'étude des risques 4

2.1.1 Différentes approches de la gestion des risques 4

2.1.2 Organismes de gestion du risque en Haïti 5

2.2 Risque d'inondation 6

2.2.1 Aléa 7

2.2.2 Définition des diverses formes d'inondations 7

2.2.3 Enjeux et vulnérabilité 8

2.2.4 Méthodes d'analyse multicritère (AMC) 9

2.3 Représentation des phénomènes spatiaux 11

2.3.1 Maillage 11

2.3.2 Représentation cartographique 13

3 PRÉSENTATION DE LA ZONE 15

Viii

3.2 Cadre agro-climatique 17

3.2.1 Climat 17

3.2.2 Pédologie 17

3.2.3 Ressource en eau 17

3.2.4 La végétation 18

3.3 Cadre socio-économique 18

3.3.1 Population de la commune de Cavaillon 19

3.3.2 Structures éducatives et sanitaires 19

3.3.3 Cultures et loisirs 20

3.3.4 Organismes présents dans la zone 20

4 METHODOLOGIE 21

4.1 Matériels 21

4.2 Méthodes 21

4.2.1 Recherche documentaire 21

4.2.2 Réalisation des enquêtes et des travaux de terrain 22

4.2.2.1 Délimitation de la zone inondable autour de la rivière de Cavaillon 22

4.2.2.2 Définition et identification des enjeux 22

4.2.3 Traitement et analyse des données, interprétation des résultats 23

4.2.3.1 Organisation des données 23

4.2.3.2 Analyse de la cartographie des niveaux de vulnérabilité par la méthode

de l'Analyse Multicritère Hiérarchique de Saaty 23

4.2.3.2.1 Hiérarchisation des critères 24

4.2.3.2.2 Comparaison par paire des critères 24

4.2.3.2.3 Pondération 25

4.2.3.2.4 Différenciation au niveau des mailles 26

4.2.3.2.5 Détermination de la cohérence des jugements 26

4.2.3.3 Cartographie des enjeux et de leurs vulnérabilités 27

4.2.3.3.1 Réalisation des cartes thématiques 27

4.2.3.3.2 Formation des classes et interprétation des résultats 27

4.2.4 Propositions et recommandations 28

5 RÉSULTAT ET DISCUSSION 29

5.1 Délimitation de la zone inondable autour de la rivière de Cavaillon 29

5.1.1 Cyclone Matthew 29

5.1.2 Limites de la zone inondée 29

5.2 Identification et cartographie des enjeux 31

5.2.1 Utilisation des données 31

5.2.2 Population 32

5.2.3 Bâtiments 35

5.2.4 Cultures 40

5.2.5 Réflexion sur les enjeux 41

5.3 Cartographie des vulnérabilités par l'application de l'analyse multicritère 42

5.3.1 Calcul de pondération des critères 42

ix

5.3.1.1 Hiérarchisation des critères 42

5.3.1.2 Comparaison des critères 43

5.3.1.2.1 Comparaison entre les enjeux 43

5.3.1.2.2 Comparaison entre les propriétés des enjeux humains 44

5.3.1.2.3 Comparaison entre les propriétés des enjeux des bâtiments 44

5.3.1.2.4 Comparaison entre les propriétés des enjeux des cultures 45

5.3.1.2.5 Comparaison entre les mailles 46

5.3.2 Résumé des poids des critères et des sous-critères 48

5.3.2.1 Écriture des fonctions de vulnérabilité 49

5.3.2.2 Comparaison des sous-critères du deuxième niveau 49

5.3.3 Présentation des cartes de vulnérabilité 50

5.3.3.1 Représentation de la vulnérabilité de l'enjeu humain 50

5.3.3.2 Représentation de la vulnérabilité de l'enjeu des bâtiments 51

5.3.3.3 Représentation de la vulnérabilité de l'enjeu-cultures 53

5.3.3.4 Représentation de la vulnérabilité de l'enjeu global 54

5.3.4 Réflexions sur la vulnérabilité liée à aléa inondation 56

6 PROPOSITIONS ET CONCLUSION 58

6.1 Propositions à caractère général 58

6.2 Propositions spécifiques à la zone d'étude 58

6.3 Conclusion 59

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 61

X

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 2.1: Comparaison des méthodes suivant leurs avantages et leurs limites 10

Tableau 3.1 : Répartition de la population de la commune de Cavaillon 19

Tableau 4.1: Présentation des matériels 21

Tableau 4.2: Echelle de comparaison binaire de Saaty (1980) 24

Tableau 4.3: Matrice résumant les étapes pour la pondération 25

Tableau 4.4: Cohérence aléatoire(CA) en fonction du nombre de critère 27

Tableau 5.2 : Matrice de calcul entre les enjeux 44

Tableau 5.3 : Matrice de calcul entre les propriétés des enjeux humains 44

Tableau 5.4 : Matrice de calcul entre l'état et les matériaux des bâtiments 45

Tableau 5.5: Matrice de calcul entre les deux types de matériaux (bloc et tuf) 45

Tableau 5.6 : Matrice de calcul entre les états des bâtiments 45

Tableau 5.7 : Matrice de calcul pour les enjeux culturaux 45

Tableau 5.8: Calcul de matrice pour la population résidente 46

Tableau 5.9: Calcul de matrice pour la population scolaire 46

Tableau 5.10: Calcul de matrice pour la population de travailleur 46

Tableau 5.11: Calcul de matrice pour les bâtiments en tuf 47

Tableau 5.12: Calcul de matrice pour les bâtiments en bloc 47

Tableau 5.13: Calcul de matrice pour les bâtiments en bon état 47

Tableau 5.14: Calcul de matrice pour les bâtiments en moyen état 47

Tableau 5.15: Calcul de matrice pour les bâtiments en mauvais état 48

Tableau 5.16 : Formules de vulnérabilité 49

xi

LISTE DES CARTES

Carte 3.1: Localisation du bassin versant de la rivière Cavaillon 15

Carte 3.3 : Localisation la rivière de Cavaillon 16

Carte 5.1 : Limite de la zone inondée 30

Carte 5.2 : Représentation de la densité de population résidente 33

Carte 5.3 : Représentation de la densité de population scolaire 33

Carte 5.4 : Représentation de la densité de population de travailleur 34

Carte 5.5 : Représentation de la densité des personnes « de moins de 8 ans et de plus de

65 ans » 35

Carte 5.6 : Bâtiments administratifs importants en cas de catastrophe 36

Carte 5.7: Bâtiments administratifs : fonctionnement optionnel en cas de catastrophe 37

Carte 5.8 : Répartition des bâtiments suivant la nature des matériaux de construction 38

Carte 5.9 : Répartition des bâtiments suivant leur état 39

Carte 5.10 : Répartition des types de cultures 41

Carte 5.11 : Représentation de la vulnérabilité liée à l'humain 51

Carte 5.12 : Représentation de la vulnérabilité liée aux bâtiments 52

Carte 5.13 : Représentation de la vulnérabilité liée aux cultures 54

Carte 5.14 : Représentation de la vulnérabilité globale 55

Xii

LISTE DES FIGURES ET DES PHOTOGRAPHIES

LISTE DES FIGURES

Figure 2.1: Organisation du Conseil Nationale de Gestion des Risques et Désastres 6

Figure 5.1 : Schéma de la structure de données spécifiques aux bâtiments 31

Figure 5.2 : Schéma de la structure de données dans les mailles 32

Figure 5.3: Structure explicative du système de critères à comparer 43

Figure 5.4: Représentation du système de critères et de leurs pondérations 48

Figure 5.5: Contribution des sous-critères dans l'évaluation de la vulnérabilité globale 49

LISTE DES PHOTOGRAPHIES

Photo 3-1 : Déversoir de Dory en amont 16

Photo 3-2 : Condition à l'aval à Grand Place 16

Photo 5-1 : Bâtiment en tuf 38

Photo 5-2 : Bâtiment en bloc 38

Photo 5-3 : Bâtiments en bon état 39

Photo 5-4 : Bâtiments en état moyen 39

Photo 5-5 : Bâtiments en mauvais état 39

xiii

LISTE DES SIGLES, SYMBOLES ET ABRÉVIATIONS

AEUCAH : Association des Etudiants et Universitaires de Cavaillon d'Haïti ;

AMCH : Analyse Multicritère Hiérarchique ;

BV : Bassin Versant ;

C. : Cultures

CA : Cohérence aléatoire

CAPUC : Caisse Populaire pour l'Union des Cavaillonnais ;

CEI/ISO : Commission Electrotechnique Internationale /Organisation

Internationale de Standardisation

CFTPC : Centre de Formation Technique et Professionnelle de Cavaillon ;

CNBH : Code National du Bâtiment Haïtien

CNGRD : Conseil National de Gestion des Risques et des Désastres ;

CNIGS : Centre National d'Information Géospatiale ;

CNM : Centre National de Météorologie ;

COU : Centre d'Opération d'Urgence ;

DGI : Direction Générale des Impôts ;

DINEPA : Distributeur National d'Eau Potable et Assainissement ;

DPC : Direction de la Protection Civile ;

EDH : Electricité D'Haïti ;

FADPRISUD : Fédération Agricole pour le Développement de la Production de Riz Du SUD

FAO : Food and Agricultural Organization

Fém : Féminin

Ha : Hectare

GPS : Global Positioning System

MARNDR : Ministère de l'Agriculture des Ressources Naturelles et du Développement Rural ;

Masc : Masculin

MICT : Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales ;

MNT : Modèle Numérique de Terrain ;

n : Nombre de critères ;

xiv

OCHA : Organisation des Nations Unis pour la Coopération ;

OFADA : Organisation des Femmes en Action pour le Développement et

L'Assainissement ;

PIB : Produit Intérieur Brut ;

PMDN : Programme de Mutilation des Désastres Naturels ;

PNH : Police Nationale d'Haïti ;

Pop : Population ;

QGIS : Quantum Geographical Information System ;

RC : Ratio de cohérence

SIG : Système d'Information Géographique ;

UTM : Universal Transverse Mercator ;

Vuln : Vulnérabilité

WGS : World Geodesic System

Wi : Vecteur propre de la matrice de comparaison

T : Poids de chaque critère

xv

LISTE DES ANNEXES

Annexe 1 : Photographies de laisses de crues et de la restitution des cartes de

vulnérabilité A

Annexe 2 : Photographies complémentaires B

Annexe 3: Tableau B1 : Comparaison entre les méthodes d'analyse multicritère C

Annexe 4 : Tableau B2 : Utilisation des six variables visuelles C

Annexe 5 : Tableau B3 : Echelle des catastrophes C

Annexe 6 : Tableau C1 : Méthode de pondération utilisable en AMC (adapté de Cherqui,

2005) D

Annexe 7 : Carte des sous-bassins versants de la rivière de Cavaillon E

Annexe 8 : Répartition de la pluviométrie au cours du mois d'Octobre 2016 E

Annexe 9 : Données collectées F

Annexe 10: Fiche d'enquête et de concertation G

1

1 INTRODUCTION

La gestion de l'environnement liée à la gestion des risques naturels est une problématique d'actualité un peu partout dans le monde. Des campagnes intéressantes ont été organisées pour sensibiliser les populations sur l'importance et le comportement à adopter dans le cadre de la préservation des ressources et de la gestion des risques naturels. La compréhension du risque passe par une meilleure connaissance des enjeux et de l'aléa qui sont liés au type de risque. Partout les êtres humains sont confrontés à des risques imposés par la nature. Or, les aléas naturels ont trois origines :

y' Origine géophysique : séismes et volcans ;

y' Origine hydrométéorologique : cyclones, inondations, avalanches, sécheresse ;

y' Origine géomorphologique : mouvement de terrain, etc.

Selon POTTIER (2011), Les inondations font partie des risques naturels les plus fréquents et les plus coûteux en termes de souffrance. Elle conduit à des pertes considérables telles que les pertes en vie humaine, des infrastructures et d'autres pertes économiques. La récurrence des inondations de ces dernières années a mis en exergue la vulnérabilité des populations vivantes dans les zones inondables en Haïti.

La république d'Haïti, du fait de sa position géographique, est exposée aux ondes tropicales, aux cyclones et aux tempêtes qui provoquent des crues et des inondations un peu partout dans le pays chaque année. En outre, la quasi-absence d'études spécifiques sur les risques au niveau local complique la gestion de ces risques malgré l'existence d'un Programme de Mitigation des Désastres Naturels (PMDN) dans le pays. En ce sens, une étude sur l'identification et la cartographie des enjeux dans chaque zone peut mieux orienter les stratégies à mettre en place pour une gestion efficace des risques au niveau local et national.

1.1 Problématique

A l'échelle mondiale, plus de 500 millions de personnes sont affectées par les inondations dont 400 millions en Asie et plus de 25 000 en périssent chaque année. Rien qu'en Europe entre 1998 et 2006, les inondations causèrent quelques 700 morts, le déplacement de 500 000 personnes et au moins 25 milliards d'euros de pertes économiques couvertes par les assurances. Les projections font état de quelques 2,5

2

milliards de personnes qui seraient vulnérables à des inondations catastrophiques en 2050 du fait de la perspective de croissance démographique dans les zones inondables, des changements climatiques, de la hausse du niveau des mers et de la déforestation. (POTTIER, 2011).

En Haïti, les conséquences des inondations sont lourdes : des personnes disparues, des morts, des ouvrages obstrués, des cultures dévastées... De plus, le désastre écologique lié à la déforestation qui touche l'ensemble du territoire national accentue les risques d'inondations au cours de la saison cyclonique qui s'étend de juin à novembre en Haïti. D'après le site de « Haïti-référence (2016) », il est à remarquer que de 14 novembre 1963 à 5 novembre 2016, il y a eu environ trente-trois (33) catastrophes naturelles se rapportant à des inondations en Haïti. Considérant l'année 2016, il y a eu plusieurs dommages causés par des inondations un peu partout à travers le pays. D'abord au début de février, la ville du Cap-Haïtien se trouva totalement inondée et des coulées de boues mêlées de détritus ont envahi des zones résidentielles. Ce qui a entrainé six morts et l'abandon des maisons par des centaines de familles. Cependant à Limonade, le 28 février au moins 9.600 maisons étaient inondées par le passage d'un front froid. L'événement le plus marquant est le cyclone Matthew (3-4 octobre) qui a entraîné d'importantes inondations dans plusieurs villes du Sud, de la Grande Anse et des Nippes. Le bilan donné par la protection civile est lourd avec des centaines de morts. Suite aux dégâts, selon le rapport du Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) plusieurs centaines de milliers haïtiens se trouvaient dans le besoin (OCHA, 2016). En plus, Le pont de Petit-Goâve a été effondré. À la fin du mois d'octobre et au début du mois de novembre, certaines villes et communes de L'Ouest, de l'Artibonite et du Nord-Ouest, du Nord ont eu également leur lot de malheurs par le passage du cyclone Nicole.

Aujourd'hui en Haïti, les études sur la problématique des risques liés aux inondations ne sont pas abondantes et les enjeux qui sont liés à ce type de risque ne sont pas maitrisés dans les zones sujettes aux inondations récurrentes. Face à la persistance des intempéries et tenant compte de l'intensification de l'utilisation des plaines inondables principalement celle de la zone autour de la rivière de Cavaillon, la connaissance des enjeux liés aux risques d'inondations s'avère nécessaire dans le cadre de la mitigation et

3

de la gestion des risques dans la zone. C'est dans ce contexte que se situe cette présente étude intitulée : « Identification et cartographie des enjeux dans la zone inondable située le long de la rivière de Cavaillon entre le déversoir de Dory en amont et la station hydrologique de Grand Place en aval ».

1.2 Objectifs

Les objectifs sont différenciés en objectif général et en objectifs spécifiques :

1.2.1 Objectif général

Contribuer à une meilleure compréhension du risque d'inondation de la zone en vue d'une gestion et d'une mitigation efficace de ce risque au profit des populations sinistrées.

1.2.2 Objectifs spécifiques

Les principaux objectifs spécifiques poursuivis se présentent comme suit :

y' Délimiter la zone inondable par débordement des eaux de la rivière de Cavaillon ;

y' Identifier et cartographier les principaux enjeux de la zone d'études ;

y' Analyser et cartographier la vulnérabilité de la zone d'études.

1.3 Limites de l'étude et considérations

Les enquêtes sont effectuées à l'intérieur de la zone délimitée et sont réalisées par un seul groupe de spécialistes (Ingénieur-agronomes). Aussi, La réalisation de l'étude se fait à l'aide d'un GPS Garmin de précision #177; 3m. En outre, la zone délimitée est la zone qui a été inondée par le débordement de la rivière de Cavaillon sans prendre en compte celle inondée par l'écoulement torrentiel en provenance des ravines et du ruissellement des eaux de pluie.

1.4 Hypothèse de travail

y' La zone inondable délimitée reflète la réalité vécue par les riverains y' Les enjeux liés aux aléas d'inondation sont considérables.

4

2 REVUE DE LITTÉRATURE

Dans ce chapitre, sont présentés l'ensemble des concepts permettant de maitriser le sujet de recherche, les diverses approches déjà développées en matière de gestion de risques d'inondation et la représentation cartographique.

2.1 Méthodes d'approche pour l'étude des risques

Le choix d'une méthode d'analyse, plus ou moins complexe, dépend avant tout de l'échelle d'intérêt, des objectifs de l'étude, de la qualité et de la quantité des données nécessaires. Toutes les méthodes nécessitent l'identification des éléments exposés et la définition de leur valeur.

Trois méthodes peuvent ainsi être retenues d'après MALET (2006) :

1. Une approche experte, qualitative qui est fondée sur l'identification (carte, photographie aérienne) de zones homogènes sensibles et des principaux enjeux ;

2. Une approche analytique semi-empirique et semi-quantitative qui est fondée uniquement sur une évaluation relative de la valeur des éléments exposés. Dans ce cas, la valeur relative, unique ou variable, est soit individuelle et affectée à un type d'élément spécifique, soit globale et affectée à un ensemble d'éléments pour une aire homogène ;

3. Une approche analytique quantitative qui est fondée sur un calcul détaillé de la valeur (monétaire ou non monétaire) et de la vulnérabilité des éléments exposés. La vulnérabilité est alors évaluée soit par des coefficients traduisant le degré possible de dommage. Cette analyse très détaillée des conséquences est difficilement applicable, car les bases de données sur les dégâts sont rares ou peu détaillées, en particulier en ce qui concerne le type d'événement générateur de l'aléa.

2.1.1 Différentes approches de la gestion des risques

La norme française ISO/CEI précise les différentes étapes qui constituent la démarche d'analyse et de gestion des risques. Les étapes de cette norme peuvent être résumées ainsi d'après BRILHAC en 2011 :

ü Analyse des risques : définition des objectifs, identification des sources et des risques, estimation des risques ;

5

y' Evaluation des risques : choix des critères de risque pour estimer l'importance de

chacun ;

y' Traitement et maîtrise des risques : sélection des mesures/actions visant à limiter

l'occurrence et la gravité, mise en oeuvre, suivi et contrôle.

Pour la gestion des risques sur le milieu sociotechnique cette approche peut être

adoptée :

y' Identification et quantification des risques ;

y' Réduction de la probabilité ou de la gravité des conséquences ;

y' Financement des conséquences résiduelles

Dans le domaine des risques naturels, bien que des mesures de protection puissent être

mises en oeuvre, la réduction du niveau de risque est atteinte principalement par des

mesures de prévention.

L'ensemble des dispositions qui visent à réduire les impacts :

y' Inventaire des aléas et des enjeux ;

y' Information des populations ;

y' Connaissance des processus des aléas ;

y' Réglementation de l'occupation du sol avec la cartographie préventive ;

y' Réalisation des plans de secours et de gestion de crises.

2.1.2 Organismes de gestion du risque en Haïti

Dans le but de renforcer les actions du gouvernement dans les interventions en cas d'urgence, est créée l'Organisation Pré-désastre et de Secours (OPDES) en 1983. Cette structure avait pour objectif d'organiser les opérations de réponse et de mettre sur pied des comités locaux. Outre cela, avec le décret du 31 mai 1986, la responsabilité de la protection civile revient au Ministère de l'Intérieur et des Collectivités Territoriales (MICT). Ce Ministère va créer en 1997 la Direction de la Protection Civile (DPC) qui est l'organe principale de coordination des activités de réponse aux urgences (préparation, alerte-alarme, réponse, secours, évaluation des dégâts, réhabilitation).

De nos jours, la gestion du risque implique une approche multisectorielle et interministérielle (aménagement du territoire, infrastructures, environnement, la sécurité

6

publique, la santé, l'agriculture, la recherche). Ainsi est établi un Conseil National de Gestion des Risques et des Désastres (CNGRD). (MICT-DPC, 2001)

Généralement, les urgences dans le pays sont gérées au niveau local par les comités municipaux et locaux en intégrant le secteur productif privé et la participation de la population. L'implication des niveaux supérieurs dépend de la gravité du désastre. Au moment d'un événement imminent, chaque comité devient un Centre d'Opération d'Urgence (COU) qui est l'instance d'action pour la gestion des désastres. (CASTRO, 2001). L'organigramme du CNGRD lors de l'élaboration du plan de réponse aux urgences est présenté dans la figure 2.1.

Figure 2.1: Organisation du Conseil Nationale de Gestion des Risques et Désastres

2.2 Risque d'inondation

Le risque est la confrontation d'un aléa (phénomène naturel dangereux) et d'une zone géographique où existent des enjeux (humains, économiques ou environnementaux). Il est une mesure exprimant en termes de gravité et de probabilité. Il se différencie du concept de catastrophe qui est la concrétisation du risque entrainant des dommages considérables (Annexe 5). Plusieurs définitions lui sont attribuées : Il est la probabilité de perte qui affecte des objets (les enjeux) soumis à un événement dommageable

7

(l'aléa). (VEYRET et REGHEZZA, 2006). Ensuite, Il est considéré par CHOCAT (1997) comme le résultat de la rencontre entre un élément perturbateur de nature aléatoire et un élément vulnérable Ce qui est la définition du risque majeur. D'où L'équation suivante traduit le risque : Risque= Aléa * Enjeu vulnérable.

Pour le risque d'inondation, d'une part, l'aléa est constitué des pluies torrentielles qui ont pour conséquences des inondations et des rivières en crues. D'autre part, les enjeux sont les structures, les populations et l'environnement qui peuvent touchés par l'aléa.

2.2.1 Aléa

L'aléa, l'événement ou le processus qui peut être d'origine naturelle ou anthropique. L'aléa est défini par une intensité, une occurrence spatiale et une occurrence temporelle. (MALET, 2006)

y' L'intensité permet d'apprécier la force et l'importance du phénomène en présence. Dans le cas d'une inondation, c'est la hauteur d'eau, la fréquence, le temps de submersion, la vitesse de ruissellement. En ce sens, il permet de voir la gravité du danger. L'intensité d'un aléa peut être évaluée.

y' L'événement va se produire dans un endroit dont la limitation parfaite ne peut être faite. Par ailleurs, la probabilité d'occurrence spatiale est conditionnée par des facteurs de prédisposition ou de susceptibilité. L'extension spatiale de l'aléa est plus difficile à estimer.

y' Pour l'aspect temporel, l'évènement se déclenchera suite à des facteurs naturels ou anthropiques. Cette probabilité peut être estimée qualitativement (négligeable, faible, forte) ou quantitativement (période de retour des décennies ou même centenaire). En outre, La durée du phénomène doit être également prise en compte par exemple pour les précipitations pluvieuses.

2.2.2 Définition des diverses formes d'inondations

De tous les aléas naturels, l'inondation qui est le plus courant des catastrophes naturelles présente le plus de facettes. Elle peut se définir comme une submersion temporaire, rapide ou lente et naturelle ou artificielle, de zones habituellement hors d'eau.

En fonction de l'origine, il existe quatre (4) principaux types d'inondations :

8

y' Par débordement direct : Une inondation peut avoir lieu quand une rivière déborde. En ce sens, le cours d'eau sort de son lit mineur pour occuper son lit majeur alors il envahit des vallées entières.

y' Par submersion marine : Le niveau de la mer s'élève considérablement et inonde les zones côtières. Ce phénomène est lié à des conditions météorologiques extrêmes (vents violents, houles, tempêtes et phénomènes marégraphiques) et aux tsunamis.

y' Par accumulation d'eau ruisselée : Ces inondations peuvent se produire en zone urbanisée, en dehors du lit des cours d'eau proprement dit, quand font obstacle à l'écoulement normal des pluies intenses, l'imperméabilisation des sols, le déboisement des bassins versants, la morphologie du terrain, le type de sol et la conception de l'urbanisation et des réseaux d'assainissement.

y' Par débordement indirect : Les eaux remontent à travers les nappes alluviales dans les réseaux d'assainissement ou dans des points de faible altitude... par effet siphon.

Mais une inondation peut se traduire par d'autres phénomènes plus ou moins courants : lors d'un cyclone ; lors de la destruction d'un ouvrage (barrages, digues) ; lors des crues soudaines. Et, les conséquences seront notées sur les éléments exposés ou les enjeux.

2.2.3 Enjeux et vulnérabilité

Les enjeux sont liés aux fonctions attribuables aux zones inondables par l'homme : à la fois des lieux de support du développement des activités économiques et des lieux de ressources pour l'évolution des hydro systèmes et de la biodiversité.

Car, des pertes en vie humaine, des dommages aux biens mobiliers et immobiliers, aux infrastructures peuvent être enregistrés lors d'une inondation. Pour un lieu donné, les enjeux peuvent être : les humains, les bâtiments (résidence, hôpital, centre commercial, école...), les réseaux (de communication, d'assainissement, de télécommunication, d'électricité, d'eau potable...), les cultures, l'environnement (lieu de divertissement, parcs, zoo...)...D'ailleurs, les dommages indirects (perte d'activité, chômage technique, etc.) sont souvent autant importants que les dommages directs mais les premiers sont difficiles à évaluer.(PABLO, 2007)

9

Pourtant, la vulnérabilité dépend de la nature des éléments exposés, de leurs résistances, et de leurs comportements, etc. Elle est la caractéristique d'un site à un moment donné. Elle est modulable et évolutive en fonction de l'activité humaine. En d'autres termes, la vulnérabilité est la fragilité d'un système dans son ensemble et sa capacité à surmonter la crise provoquée par l'aléa. Elle peut être définie comme la probabilité d'endommagement des biens, des services, des personnes, suivant le degré d'exposition et de précarité pouvant affecter la vie humaine (morts, blessés, déplacés, trauma psychosocial) la situation socio-économique, l'impact sur l'environnement.

Aussi, la vulnérabilité est caractérisée par la résistance du milieu qui est sa capacité à résister face à un événement non souhaité et sa résilience qui définit sa capacité à récupérer un fonctionnement normal à la suite des conséquences d'un événement non souhaité du système.

D'une manière générale, l'évaluation de la vulnérabilité d'une zone est difficile à analyser et à évaluer, pour cela il est proposé plusieurs méthodes donc l'une permettant d'intégrer les divers facteurs dans le processus de décision est l'analyse multicritère.

2.2.4 Méthodes d'analyse multicritère (AMC)

Les méthodes d'Analyse Multicritère ont pour but la résolution des problèmes d'aide à la décision, de tri et de rangement. En effet, elles concourent à éclairer la décision et normalement à recommander, ou simplement favoriser un comportement de nature à accroitre la cohérence entre l'évolution du processus, les objectifs et le système de valeurs au service du décideur. Distinctivement, elles s'opposent d'une part à la recherche d'un optimum unique et objectif. D'autre part, elles recherchent une solution acceptable malgré l'existence d'une pluralité de rationalités et la présence de diverses logiques d'acteurs.

L'aide à la décision multicritère s'intéresse au choix parmi un nombre fini d'actions possibles (projet, investissement, décision, solution, plan, variante, candidat...) pour atteindre un objectif. Ainsi, elle se fonde sur la description, la compréhension et la gestion de la réalité donc des critères.

10

Un critère est une fonction définie sur l'ensemble des actions représentant les éléments qui influencent le point de vue adopté. En d'autres termes, c'est ce qui sert de fondement à un jugement. Ainsi, il correspond aux seuils de perception du décideur.

Le poids mesure l'importance d'un critère par rapport aux autres du point de vue du décideur ou des acteurs.

Les méthodes AMC sont nombreuses, toutefois elles se classent en deux groupes : l'agrégation complète des résultats (critère unique de synthèse) et l'agrégation partielle des résultats (approche du surclassement). (MARESCHAL, 2008)

La première basée sur l'éthique utilitariste et sur le principe de la majorité est représentée le plus souvent par la somme pondérée. Cependant, la seconde fondée sur l'éthique kantienne et sur le principe de la dominance est plus proche du problème de décision.

Tableau 2.1: Comparaison des méthodes suivant leurs avantages et leurs limites

 

Lacunes

Avantages

 

V' Considération des

critères parfaitement

V' Modèle simple

V' Solution optimale

 

comparables

efficace

Critère unique de

V' Facteur de

 

synthèse

normalisation de

l'échelle des critères

 
 

V' Ignorance des éléments de convergence et de divergence des acteurs

 
 

V' Possibilité d'écarter de

V' Méthode très analytique

 

la meilleure solution

V' Rapprochement de

Surclassement de

V' Considération des

l'objectivité

synthèse

échelles et de tous les points de vue (détection des conflits)

 

Les étapes du processus d'analyse multicritère :

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1. Définir le problème en fonction des avis des acteurs ;

2. Dresser la liste des solutions possibles ;

3. Identifier et structurer les enjeux sous la forme de critères ;

4. Evaluer les critères (détermination des échelles de mesure, structuration des préférences) ; (Annexe 6)

5. Formaliser les systèmes de valeurs en présence ;

6. Evaluer les performances ;

7. Agréger les préférences globales

Suite à l'analyse de la vulnérabilité, il revient de faire la représentation des enjeux et de leurs vulnérabilités. En effet, la cartographie se révèle un outil efficace permettant une bonne communication susceptible d'attirer l'attention des décideurs.

2.3 Représentation des phénomènes spatiaux

Avant de faire une représentation cartographique, il faut répondre à ces questions

d'après QUODVERTE (1997) :

y' A qui va servir la carte ?

y' A quoi va servir la carte ?

y' Que veut-on montrer ?

y' Que veut-on découvrir ?

y' Quelles sont les contraintes liées à la reproduction de la carte ?

y' A quelle échelle et sur quel fond de carte peut-on représenter les phénomènes ?

La cartographie des risques permet d'analyser et d'interroger les risques dans leurs

caractéristiques spatiales. Elle intervient à plusieurs échelles et peut représenter soit la

répartition spatiale des aléas, soit celle des enjeux (ce qui est susceptible d'être

endommagé), soit celle des vulnérabilités, soit une combinaison des trois facteurs. La

représentation des phénomènes se fera suivant un maillage ou un découpage du

territoire.

2.3.1 Maillage

Le maillage est un principe de partition opératoire et socialisé de l'espace qui va de la parcelle à l'État à travers toute l'échelle géographique » (BRUNET et al. 1992,). D'un

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point de vue géométrique, le maillage désigne donc une répartition stricte sans chevauchements d'une zone géographique divisée en unités contiguës dont la forme et la taille peuvent être irrégulières. C'est une partition de l'espace dont les éléments sont des polygones s'emboîtant les uns dans les autres à la façon de pièces de puzzle.

Le maillage est aussi une grille de lecture permettant de saisir une réalité. C'est un canevas pour la compréhension et l'analyse basées sur la simplification et la généralisation de l'information. Il est un outil de construction du savoir qui, par l'agrégation d'une information géographique complexe et diffuse, permet de décomposer et d'analyser les disparités territoriales en fonction d'un choix conceptuel (ZANIN, 2008).

Les différents maillages territoriaux, qu'ils soient statistiques ou politiques, réguliers ou irréguliers, jouent le rôle de filtres. Un changement de taille, de forme ou de positionnement des mailles, va agir sur les résultats. Ce fait est une richesse puisque multiplier les filtres d'analyse est alors un moyen d'appréhender la portée des phénomènes (GRASLAND et VINCENT, 2006). Cet effet influence directement la conception, la réalisation et la lecture des cartes qui permettent la mise en valeur de ces caractéristiques.

Le maillage est aussi un élément de pouvoir. Car au-delà d'un simple but statistique, ils représentent, le plus souvent, des espaces démocratiques de gouvernance et de pouvoir qui ont une cohérence sociale. Donc, le cartographe devra choisir entre ces deux contraintes : la réalité sociale du maillage et la maximisation de l'homogénéité du filtre territorial (ZANIN et LAMBERT, 2012).

Afin d'essayer de compenser les choix politiques et de favoriser des choix plus scientifiques, analytiques, une première approche consiste à créer des maillages homogènes. Dans une autre approche il revient à se servir des méthodes de transformations cartographiques qui intègrent la gestion des mailles hétérogènes dès la conception des traitements de données. Par exemple, l'anamorphose est une de ces méthodes puisqu'elle permet mathématiquement de transformer le maillage à partir de données statistiques de stock. Il y a encore, le lissage (ou calcul de potentiels) par exemple le calcul des densités permettant une comparaison de chaque maille. Une

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troisième méthode, le carroyage optant pour un maillage par une grille régulière le plus souvent de carrés ou d'hexagones.

2.3.2 Représentation cartographique

La cartographie permet de représenter ou de modéliser une information géographique. Or, une information géographique est relative à un objet ou un phénomène du monde terrestre. Aussi, cet objet est décrit par une géométrie qui précise sa localisation et sa forme, une sémantique qui indique sa nature et ses attributs. Cela nécessite une démarche méthodologique complexe d'abstraction, puis de conception et de structuration des données. Ces données doivent ensuite être saisies puis traitées, afin d'en tirer une information pertinente et utile.

De nos jours, d'après CREPEAU (1994) la facilité de ces traitements est permise par l'utilisation des Systèmes d'Information Géographique (SIG). Il s'agit de systèmes informatiques qui permettent, à partir de diverses sources, de rassembler, d'organiser, de gérer, d'analyser et de combiner, d'élaborer et de présenter des informations localisées géographiquement (géo référencées). Enfin, l'application SIG permet d'afficher et de produire des cartes numériques sur l'ordinateur, donc une meilleure représentation des informations spatiales.

En effet, il existe deux modes de représentation des données spatiales : le mode vectoriel et le mode raster. Le mode vectoriel est une représentation géométrique (ou implantation) des objets sous forme de points, de lignes et de surfaces (polygones) et définis dans un système de coordonnées géographiques. Cependant, Le mode raster représente les objets sous forme de cellules (pixels) géo référencées et localisées par leur numéro de ligne et de colonne dans une grille.

Pour la représentation cartographique, Jean Bertin (1967) a défini six variables visuelles de la sémiologie graphique : la taille, la valeur, la couleur, l'orientation, la forme et le grain.

Le mode de représentation cartographique est défini essentiellement par la fonction ou l'objectif de la carte. La carte par sa fonction peut avoir plusieurs fonctions : soit qu'elle est opérationnelle, décisionnelle, communicationnelle. Aussi, celle-ci est porteuse d'un message suivant les données existantes pour un public cible. L'équation suivante résume

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: problématique + public + types de données = choix du mode de représentation = message. Cette équation détermine la conception cartographique.

Selon QUODVERTE (1997), La logique de la construction cartographique est influencée par :

y' Les données (type, nature, exhaustivité, échelle) ;

y' Le fond de carte (niveau de généralisation et/ou projection, échelle, maillage) ; y' Les liens existants entre les données, fond de carte, sémiologie graphique, modes d'édition et le public.

La nature des données est au coeur de la représentation cartographique. En outre, elle ne sera que qualitative ou quantitative. Or, le but d'une carte est de visualiser la localisation des données, leurs configurations spatiales aussi leurs disparités. Ainsi, définissent les trois types de relation entre les données :

y' Des relations quantitatives ou proportionnelles incluant des quantités en valeur absolue ou brutes provenant d'un dénombrement et celles provenant des calculs comme des taux (rapports entre deux paramètres, pourcentages, densité).

y' Des relations d'ordre ou de classement utilisent les informations ordonnées suivant des échelles de valeur précise (excellent, bon, passable, mauvais).

y' Des relations de différence ou d'association sans l'existence de hiérarchie avec des données qualitatives par exemple une carte présentant les dix départements d'Haïti. (Annexe 4) (BEGOUIN et PUMAIN, 1994)

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3 PRÉSENTATION DE LA ZONE

La description de la zone est importante pour apprécier les potentiels et les faiblesses. Ainsi, sont présentés la situation du bassin versant et de la rivière Cavaillon, le cadre agro-climatique du bassin versant et le cadre socio-économique de la zone d'étude.

3.1 Localisation du bassin versant et de la rivière Cavaillon

Le bassin versant de la rivière de Cavaillon draine une superficie de 400 km2 et constitue d'une bonne partie des communes du département du Sud d'Haïti. Aussi, d'après la carte 3.1, il est limitrophe aux communes de L'Asile et de Saint Louis du Sud à l'Est ; de Camp-Perrin et des Cayes à l'Ouest ; de la mer des Caraïbes au Sud ; de Pestel, de Baradères et de Petit-trou de Nippes au Nord.

Carte 3.1: Localisation du bassin versant de la rivière Cavaillon

La rivière de Cavaillon traverse (3) communes visibles sur la carte 3.2 : Camp-Perrin, Maniche, Cavaillon. Elle traverse la ville de Cavaillon où il existe une agglomération

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assez importante. La zone considérée s'étend sur une superficie de plus de 10 km2 et la portion de la rivière considérée est estimée à 23 km allant du déversoir de Dory (voir la photo 3-1) jusqu'à la station hydrologique de Grand Place (voir la photo 3-2).

Carte 3.2 : Localisation la rivière de Cavaillon

Photo 3-1 : Déversoir de Dory en amont Photo 3-2 : Condition à l'aval à Grand Place

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3.2 Cadre agro-climatique

Sur le plan physico-climatique, les conditions de la zone d'études se réfèrent à la description du bassin versant de la rivière de Cavaillon.

3.2.1 Climat

Le climat de la zone est caractérisé par une pluie annuelle de plus de 1800 mm. En outre, la grande période sèche allant de décembre à février est suivie d'une période pluvieuse de mars à mai avec une diminution en juillet. La majeure partie des pluies se concentre durant les mois de septembre et d'octobre. En outre, en ce qui concerne la température : le mois le plus chaud est août et la température moyenne de l'année oscille autour de 23oC (Climwat_FAO, 2003). L'influence du vent est peu marquée sauf en cas de phénomène extrême.

3.2.2 Pédologie

Les sols de la région sont majoritairement des sols alluviaux de texture sablo-argileuse. Par contre, la roche-mère a deux provenances : une partie est du basalte océanique et l'autre partie est du calcaire (CaCO3) qui donne des sols à caractère marneux dans certains points (Carte Géologique d'Haïti). Aussi, il existe des sols très pierreux et peu profond à Grand Place. Outre de ces caractéristiques citées plus haut, il existe des zones marécageuses favorables à la culture de riz dans la zone.

3.2.3 Ressource en eau

Jusqu'à présent il n'existe pas un inventaire définissant le potentiel en eaux souterraines de la commune de Cavaillon. Cependant, toute la zone semble abriter des nappes phréatiques rechargées probablement par les eaux pluvieuses ou celles qui sortent des canaux d'irrigation.

Pour les eaux de surface, il y existe des eaux intermittentes et la rivière de Cavaillon à régime permanent qui est une rivière de moyenne montagne qui est utilisée pour l'irrigation des zones avoisinantes. Cette dernière apportant un débit moyen de 8 m3/s et l'eau est utilisée pour les besoins domestiques (lessive, nettoyage, etc.). (MATHIEU, 2016)

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Par ailleurs, la situation de la population en ce qui attrait à l'eau potable est critique. Pour certains quartiers, l'eau de source qui est disponible s'assèche en période d'étiage. Et la plupart des ouvrages de captage se trouve dans la zone inondable et la majorité des puits ne sont pas recouverts et ont une profondeur moins de 40 pieds et une margelle de très faible hauteur. Aujourd'hui, l'eau des pompes à bras est très utilisée comme eau de boisson dont certains appartiennent à des particuliers. En effet, il existe une vingtaine de pompes à bras du déversoir de Dory à Grand Place, un kiosque d'eau traitée par osmose inverse, une entreprise préparant les sachets d'eau et aussi la vente de gallons d'eau Culligan dans la ville. Déjà, le service de DINEPA n'est pas tout à fait fonctionnel dans la zone. Pour renchérir, la plupart des maisons de la localité de Grandier ont un puits mais ils sont restés impropres pour la boisson.

3.2.4 La végétation

La couverture arborée de la région est faible en raison de l'exploitation des arbres pour résoudre la question d'énergie (fabrication de charbon) et pour créer plus d'espace pour mettre des cultures saisonnières. Mais certaines espèces subsistent dans les montagnes peu accessibles, dans les thalwegs ou dans les gorges et aux alentours des habitats (AZAR et LAFRANCE, 2010). Les arbres pérennes rencontrés sont : le manguier, l'arbre à pain (Artocarpus), le cocotier..., aussi des espèces herbacées. Par ailleurs, les cultures vivrières sont représentées par plus de 70 % du haricot complétées par le maïs, le sorgho, le manioc, la patate, la canne à sucre, la banane, le riz et des cultures maraichères telles : la tomate, l'aubergine, le piment. Une bonne partie des terres est irriguée par le système d'irrigation de Dory-Cavaillon mais ce dernier fonctionne sans grand soin car le système de gestion est inexistant.

3.3 Cadre socio-économique

La principale activité économique est l'agriculture. À côté de cela, il y a un important marché régional dans la zone et des petits marchés de regroupement : marché de Dory et celui de Gros Marin (Marché Pakwa). Aussi, sont mentionnés la répartition de la population, les structures éducatives et sanitaires, les activités culturelles et les organismes de la zone. Aussi, la zone est connectée avec les Cayes par la Route

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nationale #2 qui est asphaltée. Et les autres voies intercommunales et entre les localités sont en terre battue.

3.3.1 Population de la commune de Cavaillon

Tableau 3.1 : Répartition de la population de la commune de Cavaillon

Section

Communale

Milieu

Masculin

Féminin

18 ans et

plus

Total

(Masc+Fém)

1re Section

Boileau

Rural

8 376

7 505

9 862

15 881

2è Section

Martineau

Urbain

1 049

1 021

1 370

2 070

2e Section

Martineau

Rural

5 721

5 127

6 737

10 848

3e Section

Gros Marin

Rural

3 323

2 978

3 931

6 301

4e Section

Mare Henri

Rural

4 138

3 708

4 872

7 846

5e Section

Laroque

Rural

1 855

1 661

2 183

3 516

Total

 

24 462

22 000

28 937

46 462

RGPH par IHSI, 2012

La population de la commune de Cavaillon est répartie à travers 5 sections communales et la part de la population urbaine est de 4,46 % et la fraction de la population qui représenterait la population active est autour de 60%.

3.3.2 Structures éducatives et sanitaires

La population de Cavaillon accorde une grande importance à l'éducation de leurs enfants. Elle possède plusieurs écoles primaires et secondaires. Et, aussi il y a deux centres de formation professionnelle dans la zone délimitée (ex : Centre de Formation Technique et Professionnelle de Cavaillon (CFTPC)). Cependant, certains parents préfèrent envoyer leurs enfants aux Cayes ou à Port-au-Prince pour recevoir une formation plus adéquate et pour l'étude universitaire. En outre, il y existe trois orphelinats qui accueillent les enfants délaissés.

En ce qui attrait à la santé de la population, il faut considérer l'hôpital de Bonne Fin, le dispensaire « Notre Dame du Bon Secours de Cavaillon » et le centre de santé « Nova

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Hope for Haïti » dans lequel se trouve un centre materno-infantil. Aussi, il y a de petites pharmacies éparpillées au milieu de la ville.

3.3.3 Cultures et loisirs

Il y a un centre socio-culturel pour les jeunes appartenant à la communauté Catholique, une place publique et trois espaces pour jouer au football sur lesquels des championnats interscolaires et interquartiers sont réalisés. Aussi, il faut mentionner le « festival de la rivière » organisé par l'Association des Etudiants et Universitaires de Cavaillon d'Haïti (AEUCAH) dans la fin du mois d'Août ou en début de septembre.

3.3.4 Organismes présents dans la zone

Parmi les organismes présents dans la zone, il est préférable de les classer en trois (3) catégories :

y' Les groupes religieux constitués par les différentes dénominations et les vodouisants ;

y' Les groupes culturels dans lesquels il y a les hougans, les regroupements socio-artistiques des jeunes ;

y' Et les groupes orientés vers le développement : dans cette catégorie, les groupements d'agriculteurs FADPRISUD ; OFADA qui gèrent un moulin de décorticage du riz, les organisations internationales et nationales, les institutions de financement et de transfert d'argent (CAPUC, Uni transfert) et une ferme agricole de production de poulet et d'oeuf (Ferme des Antilles) sont considérés.

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4 METHODOLOGIE

Dans ce chapitre, il est décrit les matériels utilisés et la méthode de travail appliquée en vue d'atteindre les objectifs spécifiques fixés.

4.1 Matériels

Les matériels sont utilisés pour arriver à collecter les données, aussi pour aider à les traiter et pour rédiger le document.

Tableau 4.1: Présentation des matériels

Matériels

Rôles

Caméra

Effectuer des prises de vue

Cartes Topographiques et MNT

Connaitre le relief du terrain

Documents et cartes

Avoir des informations

Google Earth

Visualiser et digitaliser des éléments de la carte

GPS Garmin #177; 3m

Prendre des positions

Matériels de bureau

Rédiger les fiches de collecte et le

mémoire

QGIS

Traiter les données, réaliser des cartes

4.2 Méthodes

Les méthodes appliquées pour atteindre les objectifs fixés sont : la recherche documentaire, la réalisation des enquêtes, le traitement et l'analyse des données, l'interprétation des résultats, les propositions.

4.2.1 Recherche documentaire

Avant la réalisation de l'enquête et des travaux de terrain, il a été réalisé la consultation des documents existants sur la description de la zone ainsi que ceux élaborant sur les sujets de vulnérabilité. Ainsi, les documents visités tels les rapports, les revues bibliographiques, les cartes ont permis d'avoir des informations sur le climat, la morphologie du terrain, la population, les bâtiments, la végétation de la zone d'études. Ce qui a été une première source d'informations avant d'entreprendre les enquêtes de terrain.

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4.2.2 Réalisation des enquêtes et des travaux de terrain

D'abord, une enquête exploratoire a été révélée nécessaire pour avoir une vision panoramique de la zone. Cette exploration suivie d'un diagnostic a permis d'avoir une meilleure connaissance du territoire, de ses enjeux, de ses spécificités socio-économiques. Les renseignements trouvés servent de directive pour l'élaboration de la grille d'entretien en vue de la réalisation de l'enquête formelle (Annexe 10). En effet, l'enquête a permis de délimiter la zone inondable. En plus, elle a été la plus exhaustive que possible en se renseignant auprès des riverains sur tous les bâtiments, sur toutes les institutions et sur toutes les parcelles agricoles.

4.2.2.1 Délimitation de la zone inondable autour de la rivière de Cavaillon

À part des recherches bibliographiques, l'utilisation des instruments numériques tels que Google Earth et le MNT (1m x 1m) ont permis d'avoir une visualisation en 3D de la zone. Pour réaliser la délimitation de la zone inondable, le cyclone Matthew (4-5 octobre 2016) est utilisé comme événement référentiel du fait que les quantités de pluies enregistrées sont abondantes (voir Annexe 8). En effet, la délimitation a été effective en tenant compte les matériaux charriés et les laisses de crues comme repère et les témoignages de la population. En plus, les limites ont été marquées par un point GPS.

4.2.2.2 Définition et identification des enjeux

Pour arriver à définir et à identifier les enjeux de la zone délimitée, les acteurs oeuvrant dans différents domaines (politiques, éducatifs, religieux, agricoles) sont auditionnés et principalement ceux ayant un poste administratif et donc susceptibles d'avoir une parfaite connaissance de la réalité du terrain.

En plus, en se servant du guide d'entretien semi-dirigé, les enquêtés ont parvenu à identifier les composantes du milieu ayant de forts intérêts pour eux. Aussi, ils ont arrivé à donner leur propre perception sur la vulnérabilité de chacun de ces principaux enjeux et de leurs propriétés.

Par la suite, il a été réalisé un relevé au GPS de tous les enjeux présents et la collecte d'informations qui caractérisent la vulnérabilité de chaque enjeu par rapport à l'aléa inondation.

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4.2.3 Traitement et analyse des données, interprétation des résultats

Les données collectées ont été traitées et analysées afin d'atteindre les objectifs spécifiques visés. Ensuite, des résultats ont été présentés et interprétés à travers la cartographie.

4.2.3.1 Organisation des données

Les données collectées concernent les principaux enjeux identifiés dans la zone inondable délimitée autour de la rivière de Cavaillon.

Les données recueillies ont été utilisées pour constituer une base de données exploitable sur QGIS et prête pour effectuer des opérations et produire des cartes thématiques.

Par ailleurs, pour l'analyse du territoire de manière simplifiée, l'utilisation d'un maillage de taille irrégulière a été faite en suivant la configuration du terrain et les découpages de rue et de sentier donnés par Google Earth. Sachant que le maillage irrégulier ou non structuré permet d'adapter à la forme complexe de la zone. Aussi, il permet un meilleur regroupement des enjeux suivant leur nature. Or, un bon maillage permet d'obtenir des résultats proches de la réalité. Ainsi, pour pouvoir comparer les mailles de manière convenable, il est nécessaire de considérer les densités par ha.

4.2.3.2 Analyse de la cartographie des niveaux de vulnérabilité par la méthode de l'Analyse Multicritère Hiérarchique de Saaty

La cartographie des vulnérabilités appartient à l'ordre du possible. Aussi, elle est très peu évidente il est distingué deux raisons principales : Premièrement, considérant la difficulté d'identifier et de hiérarchiser les vulnérabilités surtout pour des causes stratégiques ou culturelles. De ce fait, l'analyse de vulnérabilité manque encore de langages et d'outils opérationnels. En outre, il faut associer cette défaillance aux malaises qu'éprouvent les décideurs à formaliser les valeurs et priorités donc à comparer les différents enjeux. Deuxièmement, les espaces vulnérables transforment constamment en raison des aménagements du territoire, des changements d'affectation et de l'évolution des technologies et de la population. De ce fait, les évolutions de la vulnérabilité vont influencer les risques.

Malgré les inconvénients dans la pratique de la cartographie de vulnérabilité, plusieurs méthodes telles que : les analyses multicritères, les réunions de concertation, les choix

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négociés, les Focus Group... ou des méthodes basées sur une évaluation indirecte, peuvent être utilisées pour hiérarchiser et quantifier des vulnérabilités. (CORNÉLIS B. et BILLEN R., 2001)

L'Analyse Multicritère Hiérarchique (AMCH) développée par Saaty (1980) permet de faire des comparaisons entre des facteurs de nature différente sur base de jugement. Aussi, cette analyse multicritère comprend certaines étapes : d'abord il faut faire une structure hiérarchique consistant en la décomposition du critère en sous critères. Puis, il faut réaliser un classement des critères selon leur niveau hiérarchique et structurer les priorités. En effet, la priorité est définie en fonction du niveau de fragilité et de l'importance de chaque enjeu donc de chaque critère par rapport à l'aléa inondation. Enfin, il y a lieu de vérifier la cohérence des jugements pour voir si le classement se fait de manière logique.

4.2.3.2.1 Hiérarchisation des critères

L'une des étapes les plus importantes de l'analyse multicritère de Saaty est de classer tous les critères suivant leur nature. Ce qui permet de déboucher sur la hiérarchisation des critères en différents niveaux et qui va faciliter les comparaisons.

4.2.3.2.2 Comparaison par paire des critères

Dans cette phase, les matrices de comparaison binaire sont écrites pour chaque niveau. La matrice des décisions avec comme objectif de trouver l'élément le plus vulnérable à protéger en priorité en utilisant l'échelle de comparaison binaire de Saaty (dans le tableau 4.2).

Tableau 4.2: Echelle de comparaison binaire de Saaty (1980)

Expression d'un critère par rapport à
un autre

Intensité de l'importance

Même importance

 

1

 
 

Un peu plus important

 

3

 
 

Beaucoup plus important

 

5

 
 

Très important

 

7

 
 

Extrêmement plus important

 

9

 
 

Valeurs intermédiaires entre deux
appréciations voisines

2,

4,

6,

8

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4.2.3.2.3 Pondération

Pour la détermination des poids des critères, il faut suivre les étapes suivantes. Le poids de chaque critère est obtenu ainsi:

1. Ecrire la matrice de comparaison binaire pour avoir les wij ;

2. Additionner tous les éléments d'une même colonne pour avoir les ?Cj ;

3. Normaliser la matrice : chaque entrée de la matrice est divisée par le total de sa colonne. La normalisation de la matrice permet alors des comparaisons significatives entres les éléments ;

4. Calculer la moyenne des lignes : tous les éléments d'une même ligne de la matrice normalisée sont additionnés et ensuite divisé par le nombre d'entrées qu'elle comporte. (RAMOS et al. 2014)

Tableau 4.3: Matrice résumant les étapes pour la pondération

Critères Cj Ci

C1

C2

C3

...

Cn

Wi

C1

1/?C1

w12/?C2

w13/?C3

...

w1n/?Cn

?C1/n

C2

w21/?C1

1/?C2

w21/?C3

...

w21/?Cn

?C1/n

C3

w31/?C1

w32/?C2

1/?C3

...

w31/?Cn

 

...

...

...

...

...

...

...

Cn

wn1/?C1

wn1/?C2

wn1/?C3

...

1/?Cn

?Cn/n

V' Un wij représente le jugement quantitatif de la paire de caractéristiques Ci, Cj, il est défini par les règles suivantes :

a. wij=1/wji, wji?0

b. Si Ci est de même importance que Cj ou pour tout i=j, wij=1

V' n : le nombre de critères

V' ?C1=1+w21+ w31+...+ wn1

V' Tenant compte des caractéristiques précitées, le vecteur propre Wi de la matrice

est déterminé par la formule :

n

Wi = ? wij 1 ???
j=1

26

En outre, celui-ci doit être normalisé pour que la somme de ses éléments soit égale à l'unité. Pour cela, il suffit de calculer la proportion de chaque élément par rapport à l'addition : Ti= [W1/?Wi ; W2/?Wi ; W3/?Wi ;... ; Wn/?Wi]

Ainsi, Ti est le vecteur propre normalisé utilisé pour quantifier et évaluer l'importance de chaque critère.

4.2.3.2.4 Différenciation au niveau des mailles

Les données dans les mailles sont des densités pour chaque propriété des enjeux. Aussi, il est nécessaire de faire une discrétisation par classe pour réduire le temps de calcul. Il faut ordonner les classes qui deviennent les critères et choisir un nombre pour représenter la classe. Donc, le milieu de l'intervalle de chaque classe est choisi. Dans la comparaison binaire entre les éléments quantitatifs, pour trouver la matrice de comparaison ou pour trouver les wij, il suffit d'appliquer cette formule (RAMOS et al. 2014) :

???? - ??h

wih = 8 + 1

?? ????x - ?? ??????

Ch est le plus petit élément de la colonne j considérée pendant que i incrémente.

Après avoir trouvé les wij, au-dessous (ou au-dessus) de la diagonale principale, l'autre partie se calcule à partir de la première règle wij=1/wji, avec wji ?0. Enfin, il est obtenu une pondération pour chaque classe de données.

4.2.3.2.5 Détermination de la cohérence des jugements

Ratio de cohérence =

indice de cohérence

cohérence aléatoire

Cohérence moyenne =

nombre de critères

? ????g????

Indice de cohérence =

cohérence moyenne - nombre de critères

nombre de critères - 1

Ensuite, il revient de vérifier la cohérence des jugements. D'abord, il faut déterminer la cohérence moyenne (valeur propre) ; en multipliant chaque colonne de la matrice de comparaison non normalisée par le poids du critère associé en divisant la somme des lignes obtenue par le poids du critère de la ligne :

27

Tableau 4.4: Cohérence aléatoire(CA) en fonction du nombre de critère

N

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

CA

0

0

0,58

0,90

1,12

1,24

1,32

1,41

1,45

1,49

1,51

(SAATY, 1980)

Quand le ratio de cohérence est inférieur à 10 % la matrice de comparaison choisie est sensée. La valeur de RC doit être inférieure à 0,1 pour conclure que les jugements de comparaison par paires sont transitifs et cohérents. Par conséquent, pour RC > 0,1, les coefficients de la matrice sont incohérents et on ne peut pas s'y référer pour la poursuite de l'analyse (SAATY (1991) cité par RAMOS et al, 2014).

4.2.3.3 Cartographie des enjeux et de leurs vulnérabilités

Suite au traitement et à l'analyse des données, il revient à produire une série de cartes thématiques montrant la répartition spatiale des enjeux et indiquant les secteurs à protéger en priorité.

4.2.3.3.1 Réalisation des cartes thématiques

Les cartes thématiques décrivent la répartition des habitats suivant la nature des matériaux de construction des murs ; suivant leur état. Aussi, elles illustrent la répartition des types de population, des types de bâtiment, des types de cultures, de l'âge de la population résidente. A ces cartes précitées, s'additionnent les cartes de vulnérabilité : carte de vulnérabilité liée aux humains, carte de vulnérabilité liée aux bâtiments, carte de vulnérabilité liée aux cultures, carte de vulnérabilité globale. Toutefois, à l'issue de la réalisation de ces différents types de carte, une restitution de celles-ci a été faite devant les acteurs-clés dans le but de leur valider et de vérifier leur authenticité.

4.2.3.3.2 Formation des classes et interprétation des résultats

Puisque le nombre de blocs est assez grand pour une meilleure lisibilité de la carte, il faut faire une discrétisation en formant des classes permettant au mieux la représentation de la réalité du terrain et conformant à la tendance de la distribution statistique des données (BELLAIRE, 2012). Le nombre de classes utilisé généralement pour une

28

meilleure lecture en cartographie se trouve entre 4 et 7 exceptionnellement 8. En règle générale, le nombre de classes dépend du nombre d'observations et de l'échelle de la carte. Et pour la formation des classes, il est utilisé la méthode de discrétisation « rupture naturelle de Jenks » permettant de minimiser la variance intra-classe et de maximiser la variance interclasse seulement en ayant soin d'isoler les valeurs où le phénomène est inexistant (POIDEVIN, 1999).

Concernant la représentation cartographique, il est utilisé comme fond de carte l'orthophoto 2014. Le code de couleur priorisé est l'utilisation de couleurs vives pour les cartes relatives aux bâtiments. Ces cartes sont réalisées à l'échelle 1/5000 pour une meilleure appréciation des variations en priorisant le centre urbain de Cavaillon.

Dans la réalisation des cartes relatives aux mailles exprimant un certain ordre, un dégradé de couleur « oranger » est utilisé avec une échelle de 1/10 000.

4.2.4 Propositions et recommandations

À l'issue de l'analyse des données, un ensemble d'indices pertinents par rapport aux risques ont été relevés. Ces indices ont permis d'aboutir à un ensemble de propositions et de recommandations utiles pouvant atténuer les conséquences éventuelles des inondations survenues dans la zone.

29

5 RÉSULTAT ET DISCUSSION

Ce chapitre présente la délimitation de la zone inondable, puis l'identification des propriétés des enjeux ainsi que leur répartition spatiale et la représentation cartographique de la vulnérabilité de la zone.

5.1 Délimitation de la zone inondable autour de la rivière de Cavaillon

Le réseau hydrographique du bassin versant est très dense. Pour le tronçon entre le déversoir de Dory en amont et la station hydrologique de Grand Place en aval, il y a plusieurs affluents avec un débit important : rivière de Gros Marin, rivière Pradine, rivière Boulmier (voir annexe 7). Lors des averses, le débit moyen journalier de la rivière Cavaillon peut dépasser les 1000 m3/s d'après JOSEPH (2006). Ainsi, en considérant des débits aussi importants avec l'existence des brèches au niveau des berges, il est compris qu'une bonne partie des terres autour de la rivière soit inondée.

5.1.1 Cyclone Matthew

L'intensification des facteurs climatiques pendant la période du 30 septembre au 7 octobre 2016 sur la mer des Caraïbes fait de Matthew le cyclone le plus fort et le plus long de la saison cyclonique à côté de Alex, Earl, Fiona, Gaston, Hermine, Nicole et Otto. Le cyclone tropical Matthew a régressé en catégorie 4 selon l'échelle Saffir-Simpson lors de son passage en Haïti le 4-5 octobre 2016. En effet, il conduit à des précipitations violentes de 250 mm à 300 mm accompagnées du vent d'une vitesse de 257 km/h (CIAT, 2017). (Voir Annexe 8)

5.1.2 Limites de la zone inondée

Vu l'envergure du cyclone et les témoignages des gens qui présentent Matthew comme le plus grand événement majeur de cette époque depuis l'ouragan Hazel en 1954. La zone inondable est la région de débordement de la rivière de Cavaillon durant le passage du cyclone Matthew. La délimitation de cette zone est évolutive pour une plus grande crue de la rivière. Car les phénomènes extrêmes ne cessent d'augmenter en fréquence, ce qui est expliqué par le dynamisme du changement climatique.

30

En considérant, les éléments charriés, des laisses de crues et les marques laissées sur les maisons, avec les déclarations des riverains, des points GPS ont été marqués (voir carte 5.1). Toutefois, la différenciation de l'action des eaux des ravines et de ruissellement du débordement des eaux de la rivière est réalisée. Aussi, les berges sont suivies en vue de découvrir les éventuelles brèches

Carte 5.1 : Limite de la zone inondée

La zone recouvre l'agglomération de la ville de Cavaillon qui comporte des infrastructures stratégiques. Dans cette carte, les points bleus représentent les indices trouvés sur le terrain pourtant la ligne rouge c'est le tracé réalisé sur la base du témoignage de la population. Ainsi, il est remarqué : si la délimitation était limitée aux indices de terrain une bonne partie de la surface inondée serait manquée. Ainsi, il était important de comparer les constats aux dires des riverains ayant vécu l'événement.

Généralement, les délimitations des zones inondables sont réalisées à partir de la connaissance du relief du terrain donné par des courbes de niveau. Il est à remarquer

31

qu'il existe une concordance acceptable entre la délimitation qui résulte des enquêtes de terrain et le Modèle Numérique de Terrain (1m x 1m /CNIGS) en les superposant.

5.2 Identification et cartographie des enjeux

Les principaux enjeux définis sont les humains, les bâtiments et les cultures.

Pour les enjeux humains, les informations retenues sont l'âge des résidents (<8, >65) et les types de population suivants : la population résidente, la population scolaire, la population de travailleur.

Concernant les bâtiments, les renseignements suivants sont enregistrés : l'identifiant, la fonction, l'état, les matériaux.

Enfin, les cultures sont classées en trois (3) groupes : les cultures maraîchères, la riziculture, les autres cultures vivrières.

5.2.1 Utilisation des données

Pour réaliser les opérations et les différents types de cartes, les données sont organisées dans deux (2) grandes bases de données de QGIS avec les structures suivantes schématisées dans les figures 5.1 et 5.2. Pour chaque bâtiment, les propriétés qualitatives et quantitatives sont distinctement considérées, pourtant pour chaque bloc de territoire les données plutôt quantitatives sont regroupées suivant les propriétés. (Voir résumé des données : Annexe 9)

Figure 5.1 : Schéma de la structure de données spécifiques aux bâtiments

32

Figure 5.2 : Schéma de la structure de données dans les mailles

5.2.2 Population

Population résidente : C'est le nombre de personnes qui demeurent de manière permanente dans les bâtiments généralement de type logement. La population résidente est localisée à partir des habitations résidentes. (Voir la carte 5.2)

Population scolaire : C'est le nombre d'élèves ou d'écoliers fréquentant les écoles qui se trouvent dans la zone inondable. La population scolaire est localisée à partir des bâtiments d'écoles. (Voir la carte 5.3)

Population de travailleurs : C'est le nombre de personnes salariées dans une institution (mairie, commissariat, caisse, école) situant dans la zone inondable ou oeuvrant dans une activité ayant un certain niveau d'organisation comme les ateliers, les boulangeries. Mais dans cette catégorie, il n'est pas considéré les personnes qui travaillent dans les boutiques et dans les champs. La population de travailleurs est repérée à partir des bâtiments de service ou des bâtiments non-résidents. (Voir la carte 5.4)

Carte 5.2 : Représentation de la densité de population résidente

33

Carte 5.3 : Représentation de la densité de population scolaire

34

Carte 5.4 : Représentation de la densité de population de travailleur

La carte 5.2 présente les différentes densités de la population résidente dont les plus fortes se trouvent dans le centre-ville et autour des voies routières. Pourtant, la carte 5.3 permet de découvrir les mailles où se trouvent les bâtiments scolaires en donnant les densités d'élèves. Cependant, la carte 5.4 indique les mailles où se trouvent les bâtiments de travail en donnant les différentes densités de travailleurs.

Age des résidents : En ce sens, il est considéré les personnes de moins de huit (8) ans et ceux de plus de soixante-cinq (65) ans. (Voir la carte 5.5). L'inspiration vient de Hervé LE BRAS (2003) qui conçoit l'âge de « 7 ans » comme un âge charnière entre l'enfance et l'adolescence : à partir de cet âge l'enfant commence à s'éveiller émotionnellement et son corps commence à murir. Cependant, l'âge 65 ans est un âge charnière entre l'adulte et vieillard : à partir de cet âge le corps commence à s'affaiblit. Aussi c'est la limite d'âge de retraite dans plusieurs pays après avoir exercé une activité professionnelle.

L'âge est important à prendre en compte dans une étude sur la vulnérabilité car il permet de percevoir quelle proportion de la population mérite une assistance lors d'une évacuation. Aussi, il permet de percevoir la faiblesse physique du corps et laisse voir une certaine lueur sur la réactivité des gens.

35

Carte 5.5 : Représentation de la densité des personnes « de moins de 8 ans et de plus de 65 ans »

Cette carte montre que la population âgée de moins de huit (8) ans et de plus de soixante-cinq (65) ans est éparpillée dans la zone inondable avec plusieurs blocs de territoire au niveau du centre urbain qui ont des densités assez élevées.

L'âge des résidents n'est pas utilisé comme critère puisqu'il y a une bonne corrélation spatiale entre la carte de la densité des personnes vulnérables à cause de leur âge et la carte de la densité de la population résidente.

5.2.3 Bâtiments

Concernant les bâtiments, les renseignements suivants sont enregistrés :

a) Identifiant

L'identifiant ID est constitué d'un numéro qui est un nombre du système décimal

représentant une clé primaire pour représenter le bâtiment.

36

b) Fonction des bâtiments

La fonction précise quel type de bâtiment est concerné en indiquant si c'est une résidence privée, une école, un orphelinat, un bâtiment de service public, une église, un centre de santé...En effet, dans la fonction des bâtiments, il faut voir l'importance et leur rôle dans la collectivité lors de la venue d'une inondation. Aussi, il est distingué parmi ces bâtiments : ceux dont leur fonctionnement est sollicité en cas de catastrophe et ceux dont leur fonctionnement est optionnel durant le passage de l'inondation (voir les cartes 5.6 et 5.7). Concernant les bâtiments dont leur fonctionnement est exigé en cas de crise, les employés sont mobilisés pour apporter leur aide tant dans la circulation des informations, dans la mobilisation des moyens pour porter assistance aux sinistrés dans le but de limiter les dégâts.

Carte 5.6 : Bâtiments administratifs importants en cas de catastrophe

Les bâtiments administratifs importants en cas de catastrophe (centre de santé, pharmacie, orphelinat, mairie, commissariat, boulangerie, morgue) se situent dans la zone inondable dont certains très proche de la rivière. Dans ce cas, la gestion des risques est peu assurée.

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Carte 5.7: Bâtiments administratifs : fonctionnement optionnel en cas de catastrophe

Les bâtiments administratifs dont leur fonctionnement est optionnel en cas de catastrophe se sont majoritairement trouvés dans la zone inondable. Ainsi, la carte permet de voir des bâtiments qui donnent des services importants à la communauté : les écoles, les entreprises financiers, le centre culturel, le DGI, l'EDH, les églises, les hôtels. Dans cette situation, les intérêts et les investissements de la population sont menacés.

c) Matériau des bâtiments

Les ouvrages sont faits de plusieurs matériaux (sable, gravier, eau, roche, fer, ciment, tuile, bois) mais ils sont représentés en fonction de deux types : tuf et bloc. (Voir la carte 5.8)

Bâtiments en tuf calcaire : Dans ces bâtiments, le tuf (chaux hydraulique fait de manière artisanale) représente le liant entre les matériaux qui sont généralement des roches de types calcaires. En effet, ces ouvrages sont en maçonnerie avec des poteaux en madrier de bois (acajou, campêche...) qui est enfoncé dans le sol. A cause du manque de résistance des matériaux, la toiture est généralement légère soit faite de paille de vétiver ou de nos jours faite de tôles en acier. (Voir photo 5-1)

38

Bâtiments en bloc : Dans la construction de ces bâtiments, il y a l'utilisation du ciment généralement de type Portland qui lie les blocs préfabriqués ayant tous une forme homogène se rapprochant du parallélépipède. (Voir photo 5-2)

Photo 5-1 : Bâtiment en tuf Photo 5-2 : Bâtiment en bloc

Carte 5.8 : Répartition des bâtiments suivant la nature des matériaux de construction

Au centre urbain, la majorité des bâtiments sont faits en bloc de ciment. Aussi, il est remarqué, aujourd'hui, que les riverains commencent à prendre conscience du risque en remplaçant les anciens bâtiments en tuf par des bâtiments beaucoup plus durs en bloc.

d) Etat des bâtiments

L'état des bâtiments est jugé sur leur parure extérieure (mur, toiture) et l'entretien (crépi, enduit, peinturé). Il est nécessaire de noter que les analyses sur leur résistance n'ont pas

39

été faites, ni sur la proportion des combinaisons des matériaux de construction. En effet, le classement se fait en trois groupes : bon, moyen, mauvais. (Voir la carte 5.9) Bâtiments en bon état : Les murs ne sont pas abîmés, souvent crépis de mortier, enduis lissés, et les toits (tôles) ne sont pas troués et parfois peinturés ; (Voir photo 5-3) Bâtiments en état intermédiaire : Les murs sont relativement abîmés avec des fissures légères, crépis de mortier, et les toitures sont relativement rouillés, peuvent-être peinturés ; (Voir photo 5-4)

Bâtiments en mauvais état : Les murs sont très altérés avec des fissures plus ouvertes, et les toitures sont trouées. (Voir photo 5-5)

Photo 5-3 : Bâtiments en bon Photo 5-4 : Bâtiments en état Photo 5-5 : Bâtiments en

état moyen mauvais état

Carte 5.9 : Répartition des bâtiments suivant leur état

Au centre urbain, la majorité des bâtiments sont faits en bloc de ciment, c'est ce qui explique les maisons de couleur verte en bon état sont beaucoup plus abondantes. D'un

40

autre côté, la plupart des bâtiments en mauvais état sont des bâtiments en tuf, car le tuf se détériore beaucoup plus facilement.

5.2.4 Cultures

La zone est agricole : elle est dominée par les cultures vivrières produites pour l'autoconsommation. Ces cultures sont généralement en association ; soit l'association : haricot-maïs ou soit l'association : haricot-sorgho-patate ou soit l'association : tomate-aubergine-épinard. Mais dans les blocs marécageux, la riziculture est favorisée.

Par ailleurs, la sursaturation voire la saturation du sol en eau a des effets négatifs sur les plantes. Car la phase gazeuse du sol est disparue, les organismes végétaux ne peuvent plus tirer leur dioxygène moléculaire (gazeux ou dissous) SOLTNER (2017). En outre, ces milieux humides sont propices au développement des champignons entrainant la pourriture des racines. Pour ajouter, l'excès d'eau séjournant dans le sol ralentit fortement le développement racinaire.

Ainsi, en tenant compte de la fragilité des cultures, il est distingué trois groupes : les cultures maraîchères, la riziculture, les autres cultures vivrières. Les blocs sont considérés homogènes : soit c'est la riziculture ou soit ce sont des cultures maraîchères ou soit ce sont les cultures vivrières ou bien ce sont des zones habitables ou des zones incultivées (Voir la carte 5.10)

Cultures maraichères: Elles sont des cultures vivrières très sensibles à la submersion et aux maladies fongiques. Ces végétaux succombent assez souvent quand ils sont en compétition avec les adventices. Elles sont représentées par la tomate, l'aubergine, l'épinard, le chou. Aussi, elles sont cultivées dans la zone irriguée proche des canaux parce qu'elles supportent mal la sécheresse.

Riziculture: elle est une culture vivrière moins sensible à la submersion et généralement donne plus de rendement dans les zones inondées.

Autres cultures vivrières: Ce groupe englobe toutes les autres cultures à savoir : le maïs, le haricot, le sorgho et les bananes...

41

Carte 5.10 : Répartition des types de cultures

Les zones non-cultivées sont les endroits habitables et relativement boisés qui sont très proches de la rivière. Pourtant les rizières pratiquées dans les endroits très humides sont plutôt éloignées de la population. Cependant, les endroits où il est pratiqué le maraîchage représentent la plus petite superficie Alors que les autres cultures vivrières sont plus abondantes dans l'espace inondable.

5.2.5 Réflexion sur les enjeux

En général, les enjeux présents dans une communauté peuvent être catégorisés en enjeu humain, enjeu matériel et enjeu environnemental (RENARD et SOTO, 2015). Et, dans chaque catégorie, en fonction de la zone de travail, plusieurs facteurs peuvent être étudiés. ANGUIS (2005), en examinant l'influence de la fonction résidentielle sur la vulnérabilité, nous conduit vers plusieurs pistes de réflexion. Pour l'enjeu humain, la connaissance sur la natation, l'état de santé physique et mentale, les personnes à mobilité réduite, l'accès à l'information sont importants à considérer. Concernant l'enjeu matériel, les infrastructures routières, de télécommunication, d'eau potable, de loisir peuvent être prises en compte, et en plus des différentes fonctions des bâtiments et de

42

leurs états, une différence entre les bâtiments suivant le nombre d'étage est aussi une information d'intérêts. Et, l'enjeu environnemental peut contenir les espaces boisés, les zoos, les zones de captage d'eau.

Mais, à chaque milieu ses composants, toutefois les accents sont mis sur les principaux enjeux dans la zone à savoir : les humains, les bâtiments et les cultures. En effet, les facteurs considérés sont les plus importants pour exprimer l'état de vulnérabilité de la zone d'études.

5.3 Cartographie des vulnérabilités par l'application de l'analyse multicritère L'évaluation de la vulnérabilité de la zone d'études repose sur le jugement fait à partir de la connaissance du terrain acquise au moment de l'enquête de terrain et les avis des acteurs locaux expérimentés. Ainsi, Les critères de même type et de même niveau sont comparés deux à deux avec l'échelle de comparaison binaire de Saaty. À partir des calculs, est estimé le degré de vulnérabilité des enjeux face à la submersion par l'eau. Enfin, les cartes peuvent être présentées pour pouvoir visualiser les différents niveaux de vulnérabilité ainsi que leur répartition spatiale.

5.3.1 Calcul de pondération des critères

Les critères sont de différentes catégories : certains sont qualitatifs et d'autres quantitatifs. Cependant, par la pondération, il est possible de les comparer en commençant par l'étape de la décomposition hiérarchique.

5.3.1.1 Hiérarchisation des critères

La hiérarchisation entre les différentes alternatives est une étape importante pour comprendre comment chaque critère apporte sa contribution dans l'atteinte de l'objectif principal ou cible.

43

Figure 5.3: Structure explicative du système de critères à comparer

D'abord, le schéma illustre le jeu d'influence des critères et des sous-critères sur le degré de vulnérabilité des alternatifs. Après la connaissance de la vulnérabilité, il est aisé de connaitre les portions de territoire les plus fragiles à protéger en toute priorité.

5.3.1.2 Comparaison des critères

En effet, les critères sont comparés entre eux suivant leurs niveaux hiérarchiques décrits dans la figure 5.3 précédente. La comparaison se fait deux à deux entre les enjeux ainsi que deux à deux entre les propriétés de chaque enjeu.

5.3.1.2.1 Comparaison entre les enjeux

La protection des personnes est l'élément le plus important à considérer lors de la réalisation des aléas et surtout des inondations. En plus, la présence des personnes explique la plupart des enjeux présents dans une zone.

Ainsi, par cette comparaison, il est défini que la vie humaine est très importante par rapport aux cultures et entre modérément et fortement plus importante par rapport aux

44

bâtiments. De même, les bâtiments sont modérément plus importants que les cultures car les bâtiments abritent des vies humaines.

Tableau 5.1 : Matrice de calcul entre les enjeux

 

Cultures

Bâtiments

Humains

Wi

Ti

Cultures

1,00

0,33

0,14

0,36

0,09

Bâtiments

3,00

1,00

0,25

0,91

0,21

Humains

7,00

4,00

1,00

3,04

0,70

Total

 
 
 

4,31

1,00

X=0.032 ; IC=0.016 ; RC=0,028

5.3.1.2.2 Comparaison entre les propriétés des enjeux humains

La population résidente est très importante comparant à la population scolaire et fortement plus importante que la population de travailleur. Car, lors d'annonce d'averses importantes, il y a de fortes possibilités que les travailleurs et les élèves sont restés chez eux. En effet, au regard des horaires de travail et de fonctionnement des écoles, la population résidente s'expose face à cet aléa le plus longtemps que les autres types de population. La population scolaire est modérément plus importante que la population de travailleur vu la fragilité des enfants en général.

Tableau 5.2 : Matrice de calcul entre les propriétés des enjeux humains

 

Travailleur

Scolaire

Résidente

Wi

Ti

Travailleur

1,00

0,33

0,14

0,36

0,08

Scolaire

3,00

1,00

0,20

0,84

0,19

Résidente

7,00

5,00

1,00

3,27

0,73

Total

 
 
 

4,48

1,00

X=0.065 ; IC=0.032 ; RC=0,056

5.3.1.2.3 Comparaison entre les propriétés des enjeux des bâtiments

Les matériaux de construction sont d'abord plus importants à prendre en considération par rapport à l'état des maisons. Puisque suivant les matériaux de construction, les dégâts peuvent être plus marqués. Le tuf est friable et se détériore facilement avec action de l'eau de pluie qui est légèrement acide. Ce qui s'explique par la solubilité du CaCO3 lors de la submersion. (CORTIAL, 2008)

45

Tableau 5.3 : Matrice de calcul entre l'état et les matériaux des bâtiments

 

Etat

Matériau

Wi

Ti

Etat

1,00

0,20

0,45

0,17

Matériau

5,00

1,00

2,24

0,83

Total

 
 

2,68

1,00

Tableau 5.4: Matrice de calcul entre les deux types de matériaux (bloc et tuf)

 

Bloc

Tuf

Wi

Ti

Bloc

1,00

0,50

0,71

0,33

Tuf

2,00

1,00

1,41

0,67

Total

 
 

2,12

1,00

Tableau 5.5 : Matrice de calcul entre les états des bâtiments

 

Bon

Moyen

Mauvais

Wi

Ti

Bon

1,00

0,25

0,11

0,30

0,06

Moyen

4,00

1,00

0,25

1,00

0,22

Mauvais

9,00

4,00

1,00

3,30

0,72

Total

 
 
 

4,60

1,00

X=0.037 ; IC=0.018 ; RC=0,032

5.3.1.2.4 Comparaison entre les propriétés des enjeux des cultures

Les pertes pour les cultures maraîchères seront plus importantes lors des inondations puisque ces plantes ont des tissus végétatifs plus sensibles et plus fragiles par rapport à la submersion. Toutefois le riz est une culture inondée qui donne généralement de meilleur rendement dans les zones inondées. Les autres cultures vivrières sont relativement sensibles par rapport à la durée de la submersion.

Tableau 5.6 : Matrice de calcul pour les enjeux culturaux

 

Non-cultivée

Riz

Vivrière

Maraîchère

Wi

Ti

Non-cultivée

1,00

0,33

0,14

0,13

0,28

0,04

Riz

3,00

1,00

0,17

0,14

0,52

0,08

Vivrière

7,00

6,00

1,00

0,33

1,93

0,31

Maraîchère

8,00

7,00

3,00

1,00

3,60

0,57

Total

 
 
 
 

6,33

1,00

X=4.232 ; IC=0.077 ; RC=0,086

46

5.3.1.2.5 Comparaison entre les mailles

Les mailles sont comparées en fonction des densités de la population résidente, de la population scolaire, de la population de travailleur, de bâtiment en tuf, de bâtiment en bloc, de bâtiments en bon état, de bâtiments en moyen état, de bâtiments en mauvais état. Pour les cultures, les différences entre les mailles ne sont portées que sur la nature des cultures. Dans une maille, il n'est rencontré qu'un type de culture parmi ceux définis.

Tableau 5.7: Calcul de matrice pour la population résidente

Classe-
densité

Milieu-
classe

0

6

25,5

59

107

Wi

Ti

[0-0]

0

1,00

0,69

0,34

0,18

0,11

0,34

0,042

[0-12]

6

1,45

1,00

0,41

0,20

0,12

0,43

0,052

[12-39]

25,5

2,91

2,46

1,00

0,29

0,14

0,78

0,095

[39-79]

59

5,41

4,96

3,50

1,00

0,22

1,83

0,224

[79-135]

107

9,00

8,55

7,09

4,59

1,00

4,78

0,586

Total

 
 
 
 
 
 

8,16

1,000

X=5.194 ; IC=0.049 ; RC=0,043

Tableau 5.8: Calcul de matrice pour la population scolaire

Classe-
densité

Milieu_ classe

0

17

143,5

346,5

614,5

Wi

Ti

[0-0]

0

1,00

0,82

0,35

0,18

0,11

0,36

0,043

[0-34]

17

1,22

1,00

0,38

0,19

0,11

0,40

0,048

[34-253]

143,5

2,87

2,65

1,00

0,27

0,14

0,78

0,095

[253-440]

346,5

5,51

5,29

3,64

1,00

0,22

1,88

0,229

[440-789]

614,5

9,00

8,78

7,13

4,49

1,00

4,79

0,584

Total

 
 
 
 
 
 

8,21

1,000

X=5.195 ; IC=0.049 ; RC=0,044

Tableau 5.9: Calcul de matrice pour la population de travailleur

Classe-
densité

Milieu-
classe

0

16,5

45,5

75,5

118

Wi

Ti

[0-0]

0

1,00

0,47

0,24

0,16

0,11

0,29

0,037

[0-33]

16,5

2,12

1,00

0,34

0,20

0,13

0,45

0,056

[33-58]

45,5

4,08

2,97

1,00

0,33

0,17

0,92

0,116

[58-93]

75,5

6,12

5,00

3,03

1,00

0,26

1,89

0,238

[93-143]

118

9,00

7,88

5,92

3,88

1,00

4,39

0,553

Total

 
 
 
 
 
 

7,94

1,000

X=5.226 ; IC=0.056 ; RC=0,050

47

Tableau 5.10: Calcul de matrice pour les bâtiments en tuf

Classe-
densité

Milieu_ classe

0

2,9

8,15

14,3

24,15

Wi

Ti

[0-0]

0

1,00

0,51

0,27

0,17

0,11

0,31

0,038

[0-5,79]

2,9

1,96

1,00

0,37

0,21

0,12

0,45

0,056

[5,79-10,5]

8,15

3,70

2,74

1,00

0,33

0,16

0,88

0,110

[10,5-18,1]

14,3

5,74

4,78

3,04

1,00

0,23

1,81

0,227

[18,1-30,2]

24,15

9,00

8,04

6,30

4,26

1,00

4,55

0,569

Total

 
 
 
 
 
 

8,00

1,000

X=5.264 ; IC=0.066 ; RC=0,054

Tableau 5.11: Calcul de matrice pour les bâtiments en bloc

Classe-
densité

Milieu- classe

0

3,17

9,17

14,85

21

Wi

Ti

[0-0]

0

1,00

0,45

0,22

0,15

0,11

0,28

0,035

[0-6,34]

3,17

2,21

1,00

0,30

0,18

0,13

0,44

0,055

[6,34-12]

9,17

4,49

3,29

1,00

0,32

0,18

0,97

0,122

[12-17,7]

14,85

6,66

5,45

3,16

1,00

0,30

2,03

0,257

[17,7-24,3]

21

9,00

7,79

5,51

3,34

1,00

4,19

0,530

Total

 
 
 
 
 
 

7,90

1,000

X=5.345 ; IC=0.086 ; RC=0,077

Tableau 5.12: Calcul de matrice pour les bâtiments en bon état

Classe-
densité

Milieu-
classe

0

1,47

4,5

8,08

16,15

Wi

Ti

[0-0]

0,00

1,00

0,58

0,31

0,20

0,11

0,33

0,041

[0-2,94]

1,47

1,73

1,00

0,40

0,23

0,12

0,46

0,056

[2,94-6,06]

4,50

3,23

2,50

1,00

0,36

0,15

0,84

0,105

[6,06-10,1]

8,08

5,00

4,27

2,77

1,00

0,20

1,64

0,203

[10,1-22,2]

16,15

9,00

8,27

6,77

5,00

1,00

4,79

0,594

Total

 
 
 
 
 
 

8,06

1,000

X=5.194 ; IC=0.049 ; RC=0,043

Tableau 5.13: Calcul de matrice pour les bâtiments en moyen état

Classe-
densité

Milieu_ Classe

0

1,82

5,66

10,8

18,95

Wi

Ti

[0-0]

0

1,00

0,57

0,30

0,18

0,11

0,32

0,040

[0-3,63]

1,82

1,77

1,00

0,38

0,21

0,12

0,44

0,055

[3,63-7,69]

5,66

3,39

2,62

1,00

0,32

0,15

0,84

0,105

[7,69-13,9]

10,8

5,56

4,79

3,17

1,00

0,23

1,80

0,224

[13,9-24]

18,95

9,00

8,23

6,61

4,44

1,00

4,65

0,577

Total

 
 
 
 
 
 

8,06

1,000

X=5.208 ; IC=0.052 ; RC=0,046

48

Tableau 5.14: Calcul de matrice pour les bâtiments en mauvais état

Classe-
densité

Milieu_ classe

0

1,39

4,42

8,78

15,05

Wi

Ti

[0-0]

0

1,00

0,58

0,30

0,18

0,11

0,32

0,040

[0-2,77]

1,39

1,74

1,00

0,38

0,20

0,12

0,44

0,054

[2,77-6,06]

4,42

3,35

2,61

1,00

0,30

0,15

0,83

0,103

[6,06-11,5]

8,78

5,67

4,93

3,32

1,00

0,23

1,85

0,229

[11,5-18,6]

15,05

9,00

8,26

6,65

4,33

1,00

4,64

0,574

Total

 
 
 
 
 
 

8,07

1,000

X=5.242 ; IC=0.060 ; RC=0,054

5.3.2 Résumé des poids des critères et des sous-critères

Le résumé permet de représenter l'arbre des critères et des sous-critères avec leurs pondérations. Cette représentation facilite la visualisation des comparaisons et l'écriture des fonctions de vulnérabilité (figure 5.4).

Figure 5.4: Représentation du système de critères et de leurs pondérations

Figure 5.5: Contribution des sous-critères dans l'évaluation de la vulnérabilité globale

49

5.3.2.1 Écriture des fonctions de vulnérabilité

À partir des poids des critères et des sous-critères, les fonctions de vulnérabilité peuvent être établies. Par exemple, en consultant le schéma ci-dessus (figure 5.4) pour calculer la vulnérabilité globale, il faut appliquer cette formule :

Vuln_globale=0.70*vuln_humain+ 0.21*vuln_bâtiment+ 0.09*vuln_cultures

Tableau 5.15 : Formules de vulnérabilité

Vulnérabilité humains

des

0.73*pop_résidente + 0.19*pop_scolaire +

0.08*pop travailleur

État_bâtiment Matériau_bâtiment

Vulnérabilité bâtiments

des

0.73*mauvais état + 0.22*état modéré + 0.05*bon état 0.65*tuf + 0.35*bloc

0.83*matériau_bâtiment + 0.17*état_bâtiment

Vulnérabilité cultures

des

0.57*C. maraîchère + 0.31*C. vivrière + 0.08*riziculture + 0.04*zone incultivée

vulnérabilité globale

0.70*vuln_humain + 0.21*vuln_bâtiment +

0.09*vuln_cultures

51,1%

3,6% 5,1% 2,8% 0,7% 0,4%

17,4%

Pourcentage de poids

13,3%

5,6%

Sous-critères

5.3.2.2 Comparaison des sous-critères du deuxième niveau

50

La comparaison des sous-critères entre eux permet de déboucher sur le sous-critère le plus prépondérant. Ainsi, le plus important sous-critère pour l'évaluation de la vulnérabilité en considérant le deuxième niveau est la population résidente. Cette dernière représente 73 % du poids du critère lié à l'humain or ce dernier vaut 70 % du poids du critère global. Donc, le sous-critère « population résidente » contribue à plus de 50 %. De ce fait, les blocs de territoire où la population résidente est la mieux représentée seront les plus vulnérables pourtant les blocs incultivés dépourvus de bâtiments représentant 0.4 % du critère seront en effet de vulnérabilité très faible.

5.3.3 Présentation des cartes de vulnérabilité

L'application de l'analyse multicritère hiérarchique conduit à l'estimation des niveaux des différents types de vulnérabilités. Cette estimation sert pour produire les différentes cartes de vulnérabilité liées aux trois (3) types d'enjeu considérés : la carte de vulnérabilité liée à l'enjeu humain, la carte de vulnérabilité liée à l'enjeu des habitations, la carte de vulnérabilité liée à l'enjeu cultural et la carte vulnérabilité globale.

5.3.3.1 Représentation de la vulnérabilité de l'enjeu humain

A première vue, la vulnérabilité d'un territoire est directement liée à la présence de grand groupe de personnes qui s'y trouvent. Comme décrivent RENARD et SOTO (2015), la fonction de densité de la population prime puisque l'homme pour assurer sa survie va intensifier ses activités dans les zones inondables.

La présentation des différents niveaux de vulnérabilité liée à l'enjeu humain de la zone se fait dans la carte 5.11.

51

Carte 5.11 : Représentation de la vulnérabilité liée à l'humain

Les niveaux de vulnérabilité liée à l'humain varient de vulnérabilité faible à très forte. Les portions de territoire de forte vulnérabilité sont situées surtout dans la zone la plus urbanisée et celles de vulnérabilité modérée à forte près du réseau routier. Les mailles de vulnérabilité faible sont celles où il n'y a pratiquement pas d'habitations. La vulnérabilité faible est préférable à la vulnérabilité nulle, car en général tout est vulnérable dépendamment de l'intensité et de la durée de l'aléa. Déjà, les humains disposent de toute la zone inondable et investissent du temps dans l'exploitation des autres espaces. Les portions de territoire les plus vulnérables seraient celles où la densité de population résidente est la plus forte. Or, la population résidente représente à elle seule plus de la moitié de la vulnérabilité globale.

5.3.3.2 Représentation de la vulnérabilité de l'enjeu des bâtiments

Les bâtiments, selon BEAUFILS (2016), sont des éléments importants à préserver dans les cas de danger, donc de risque. La fonction d'habitation implique bon nombre d'investissement du capital humain. Car, en plus de leur refuge, les humains investissent

52

autour de leurs habitations dans diverses activités (socio-économiques, récréatives...) et des infrastructures (routes, place publique, différents réseaux : de télécommunication, d'adduction d'eau potable...). Sans oublier qu'à l'intérieur des maisons, il est très probable de trouver toute une série de choses précieuses, coûteuses ou même des produits de travaux de plusieurs années telles que les papiers d'acte notarié, l'argent, les meubles, les marchandises...

La présentation des différents niveaux de vulnérabilité liée à l'enjeu des bâtiments de la zone se fait dans la carte 5.12.

Carte 5.12 : Représentation de la vulnérabilité liée aux bâtiments

Les portions de territoire de forte vulnérabilité sont situées dans la zone la plus urbanisée et autour du réseau routier principalement proche de la route nationale # 2. Aussi, il est à remarquer que certains de ces territoires sont non loin de la rivière. Les mailles sont comparés par rapport au nombre de bâtiments en bloc ou en tuf et dépendamment de leur état. Toutefois, les constats selon leur état montrent un premier niveau de dégradation de la structure qui pourrait jouer sur son degré de vulnérabilité. Déjà les mailles rouges c'est-à-dire de vulnérabilité forte à très forte sont celles qui ont beaucoup de bâtiments et

53

parmi ceux-ci sont trouvés plusieurs faits en tuf pourtant les mailles de vulnérabilité faible sont quasiment dépourvues de bâtiments.

Or, il est constaté que l'eau de pluie qui inonde la zone d'études ferait plus d'impact sur les matériaux en tuf. Ainsi le bâtiment en tuf représente 54 % du critère des bâtiments et 11% du critère global. De ce fait, un bon nombre de bâtiments du milieu rural haïtien plus précisément de la zone d'études restent encore assez fragiles face à l'inondation.

5.3.3.3 Représentation de la vulnérabilité de l'enjeu-cultures

Le secteur agricole est au coeur de l'économie des pays en voie de développement. Il représente une large part du produit intérieur brut (PIB) de 30 à 60 % dans les deux tiers d'entre eux environ. Il emploie une proportion significative de la population active et produit la majeure partie des denrées alimentaires de base et est la seule source de subsistance et de revenus pour plus de la moitié de la population de ces pays (FAO, 2001).

De ce fait, l'agriculture joue un rôle fondamental dans l'économie haïtienne, contribuant au PIB à hauteur de 25%, employant environ 50% de la population (66% en milieu rural), soit un million de familles paysannes qui pratiquent une agriculture essentiellement de subsistance sur des superficies moyennes de moins d'1 ha (MARNDR, 2013).

En effet, les destructions des cultures causent la perte de beaucoup d'investissements, la famine des familles et d'autres conséquences sociales néfastes pour les populations sinistrées. Dépendamment du stade phénologique et de la hauteur d'eau de la submersion, certaines cultures tolèrent relativement un sol saturé, car cette anomalie peut avoir une incidence assez pesante sur sa croissance et son développement. Donc, en fonction du type de cultures, il y aura un niveau de perte attendu.

La présentation des différents niveaux de vulnérabilité liée à l'enjeu des cultures de la zone se fait dans la carte 5.13.

54

Carte 5.13 : Représentation de la vulnérabilité liée aux cultures

Les portions de territoire de très forte vulnérabilité sont les moins abondantes. Contrairement aux précédentes, les mailles de forte vulnérabilité sont éparpillées un peu partout dans l'espace. Les mailles de faible vulnérabilité culturale sont principalement les zones occupées par les bâtiments et les zones boisées.

La carte de vulnérabilité des cultures par rapport à la submersion est plus facilement interprétable car chaque niveau de vulnérabilité détermine une culture : la zone incultivée est de vulnérabilité faible, la riziculture est plutôt de niveau modéré, les autres cultures vivrières de la zone sont de vulnérabilité forte et les cultures maraîchères plutôt sensibles sont de vulnérabilité très forte.

5.3.3.4 Représentation de la vulnérabilité de l'enjeu global

En dépit de l'aspect subjective de l'analyse multicritère hiérarchique, cette dernière permet d'affiner la définition d'un problème par la décomposition, d'établir des priorités, de prendre en compte l'interdépendance des éléments, d'évaluer la cohérence logique des avis utilisés.

55

La comparaison des critères et des sous-critères, réalisée par le jugement des acteurs et des professionnelles oeuvrant au sein de la communauté, sert à évaluer la vulnérabilité de la zone.

Carte 5.14 : Représentation de la vulnérabilité globale

Les portions de territoire de forte vulnérabilité sont situées dans la zone la plus urbanisée et autour du réseau routier principalement proche de la route nationale # 2. Donc, ce sont principalement dans les mailles ayant une forte densité de bâtiment et d'humain. Pourtant les territoires occupés par les cultures sont de vulnérabilité faible à modérée.

La représentation de la vulnérabilité de la zone se fait par l'analyse du critère unique qui est la vulnérabilité globale trouvée par combinaison linéaire entre les critères. La vulnérabilité globale provient de l'agrégation des critères et des sous-critères. Les résultats de cartographie de la vulnérabilité globale étaient prévisibles à partir de ceux de la vulnérabilité liée à l'humain car ce dernier en représente 70 %. Or, la densité de la population est le facteur généralement le plus intéressant dans l'analyse de vulnérabilité des enjeux (RENARD et SOTO, 2015).

56

En effet, le centre urbain de Cavaillon est un endroit rouge, car la plupart des blocs de territoire sont à protéger. Ceci est expliqué par le fait que la densité de la population est plus élevée dans ces mailles du fait de la contiguïté des maisons.

5.3.4 Réflexions sur la vulnérabilité liée à aléa inondation

Une bonne évaluation de la vulnérabilité nécessite une base de données assez importante sur la zone d'études et une méthode d'analyse adaptée. (MALET, 2006)

Notre approche ici s'appuie plutôt sur la fragilité des enjeux qui sont des composantes de la zone étudiée. A noter que l'étude se réalise dans une zone déjà inondée et que la réalisation de l'aléa est très probable. Dans d'autres cas, la zone étudiée peut présenter une géomorphologie très diversifiée, alors la différenciation des zones facilement inondables des zones difficilement inondables se révèle nécessaire.

Outre cela, les causes de l'inondation peuvent être très différentes, ce qui détermine les méthodes de prévention et les actions à entreprendre comme réponses lorsque l'aléa est en train de se réaliser. Ainsi, il est important de réaliser des études assez poussées en évaluant les principaux risques avant d'appliquer un plan d'urbanisation. Par exemple, pour la ville du Cap les études de vulnérabilité par rapport au risque d'inondation sont aussi évaluées par rapport à la submersion marine (GUILLANDE, 2015).

Autre part, il faut considérer la grille d'analyse pour comparer les niveaux de vulnérabilité de la zone. GUILLANDE (2015) a défini trois zones en fonction de leur position par rapport à la source de l'inondation (maritime, fluviale, ravinable), pourtant le Ministère de l'environnement (ME) (2012) a utilisé plutôt des sous-bassins versants. Cependant, considérant que la zone inondable autour de la rivière de Cavaillon n'est pas aussi vaste que les zones étudiées par les références citées précédemment, il est préférable de prendre un maillage beaucoup plus fin permettant de faire une comparaison valable.

Par ailleurs, les analyses réalisées sur les enjeux présents dans la zone inondable tels que les humains, les bâtiments, les cultures, déduisent que la zone est assez vulnérable. Et cette vulnérabilité est d'abord physique du fait que la plupart des bâtiments sont proches de la rivière et même ceux qui pourraient servir d'abri provisoire. Ensuite, elle est sociale en considérant la situation de la plupart des bâtiments de services publics dans la

57

zone inondable. Aussi, elle est économique parce qu'il y a une grande possibilité de perdre les investissements faites dans les cultures.

Alors par cette étude, les différents niveaux de vulnérabilité de chaque bloc de territoire sont évalués, et les autorités doivent décider en répondant à cette question : quel endroit à protéger en priorité lors d'une inondation survenant sur la zone ? Car la vulnérabilité est une propriété intrinsèque d'une communauté ou d'un enjeu particulier et elle est définie comme le facteur interne du risque. (VEYRET Y. et REGHEZZA M., 2006). Puisque les aléas naturels ne sont pas sous le contrôle de l'humain, aussi les enjeux sont déjà présents dans la zone inondable, donc l'important c'est d'agir sur la vulnérabilité. De ce fait, la cartographie des vulnérabilités des enjeux reste un véritable outil d'aide à la décision dans un programme de mitigation efficace vis-à-vis du risque inondation.

58

6 PROPOSITIONS ET CONCLUSION

Après avoir présenté les résultats, il importe de faire des propositions qui pourraient atténuer l'état de fragilité de la zone.

6.1 Propositions à caractère général

De manière générale, d'après SMUCKER (2006), les causes de la vulnérabilité d'Haïti semblent être : la pauvreté aigue, la croissance rapide de la population et l'urbanisation anarchique. Les deux premières traduisent la pression sur les ressources et la dernière, une mauvaise utilisation de l'espace.

1. Des propositions visant à intervenir au niveau du bassin versant de Cavaillon consistent à :

a) Reconvertir les systèmes agricoles pratiqués sur les collines et montagnes vers des cultures pérennes arborées au regard de la vocation des sols ;

b) Générer un grand nombre d'emplois permanents et des alternatives soutenables à la production agricole, ainsi il est possible d'arriver à la réduction de la pratique des cultures sarclées sur les fortes pentes ;

c) Développer des approches participatives impliquant les représentants locaux, les organisations de base en leur accompagnant suivant un plan d'aménagement rural.

d) Réduire l'utilisation du bois comme source d'énergie. Or, le charbon de bois et le bois de chauffage fournissent actuellement 75% de la consommation d'énergie en Haïti. Vu l'importance des conséquences de l'utilisation en grand nombre de cette ressource, il est nécessaire de faire la promotion des réchauds améliorés et l'utilisation du biocarburant (propane).

Les éléments précités qui pourront conduire à la préservation de l'écosystème. Aussi, ils auront un impact intéressant sur la réduction de la quantité de sédiments qui viennent remplir le lit de la rivière.

6.2 Propositions spécifiques à la zone d'étude

La zone inondable présente des enjeux majeurs qu'il faut protéger. Pour arriver à réduire l'impact des inondations, des propositions suivantes ont été faites :

59

2. Prioriser, dans un plan d'aménagement, les paysages les plus vulnérables selon leur topographie, leur importance écologique, leur productivité, les infrastructures, les lieux de résidence de la population.

3. Construire des bâtiments conforme aux normes du code de construction des bâtiments 2012 avec l'utilisation des matériaux mieux résistants.

4. Mettre en place un réseau de drainage suffisant et efficace pouvant collecter les eaux des ravines ainsi que les eaux de débordement de la rivière. En outre, il faut aussi envisager l'entretien de ces ouvrages.

5. Etudier les possibilités de construction des ouvrages de protection des berges (digues par exemple) autour de la rivière plus précisément dans les endroits proches des agglomérations en ciblant une zone de tampon pour l'évacuation des eaux de crue.

6. Veiller à l'application des lois sur l'environnement interdisant de construire autour des rivières ou des ravines. [art 1.4.10.1 du ; [MTPTC/CNBH] (p.41, 2012)]

7. Eduquer les gens concernant les comportements à adopter face aux risques d'inondation afin de développer en eux la culture de risque.

8. Etablir des abris provisoires relativement commodes et des bâtiments de service dans des endroits accessibles et préservés qui assurent la protection de la population. Aussi, l'utilisation des cartes de risques aiderait à une meilleure intervention les agents de la protection civile dans le cadre de l'évacuation de la population durant les inondations.

9. Mettre en place un programme d'assurance agricole visant à supporter les exploitants agricoles durant la période post-désastre.

10. Développer un système d'alerte pouvant atteindre toute la population dans le plus bref délai.

6.3 Conclusion

Ce mémoire avait pour ambition d'identifier et de cartographier les enjeux dans la zone inondable autour de la rivière de Cavaillon en vue d'une gestion et d'une mitigation efficace du risque d'inondation au profit des populations sinistrées.

La zone inondable est délimitée par en tenant compte des avis des riverains et reflète la réalité qu'ils ont vécu. En outre, cette zone a subi plusieurs désastres au cours de ces

60

dernières années et elle abrite la partie urbaine et les gens de plusieurs habitations ainsi que des cultures. Donc, les enjeux présents dans la zone sont considérables.

Les enjeux présents dans la zone sont vulnérables par leur exposition ou soit parce que la submersion par l'eau peut accélérer leur détérioration ou porter atteinte au bien être d'une bonne partie de la population. En commençant par les types de matériaux de construction qui sont solubles dans les eaux donc, ce qui facilite la détérioration des résidences lors des crues de la rivière. Pour renchérir, le fait que les voies entre les localités en terres battues sont quasi impraticables sous l'effet des pluies même de courte durée accentue le niveau de vulnérabilité. Sans oublier, le désastre écologique qui s'établit continuellement par le déboisement des mornes pour mettre des cultures annuelles ou pour fabriquer du charbon. En effet, la vulnérabilité d'Haïti est sociale, économique, environnementale.

De part ces considérations, la gestion des risques est importante à prendre en compte dans les politiques gouvernementales et doit s'inscrire dans la logique de protection de l'environnement. L'intérêt porté au risque s'explique par l'augmentation des enjeux humains, matériels, et environnementaux dans les zones inondables. Il traduit aussi la reconnaissance que cette vulnérabilité est vouée à l'aggravation dans un futur proche en liaison avec une pression démographique croissante dans les zones exposées et un changement climatique susceptible de modifier la répartition, la fréquence et l'intensité des événements pluvieux. En ce sens, le défi c'est d'essayer de concilier la croissance démographique, la préservation des milieux naturels et la gestion des risques.

Toutefois, cette étude tend vers la description des principaux enjeux liés à une communauté et l'utilisation de l'analyse multicritère pour l'évaluation de la vulnérabilité. Différents facteurs ne sont pas étudiés de manière détaillée : l'influence de l'accès à l'information, la connaissance des gens sur la natation, l'état de leur santé. Aussi, il faut noter les difficultés liées à l'indisponibilité et à la recherche des données. En ce sens, cette étude ne se réclame pas assez exhaustive, mais rentre dans un cadre de sensibilisation de la personne humaine vis-à-vis de la gestion des risques. Ainsi, en l'amenant à se conscientiser de la situation de précarité, elle pourrait agir dans le souci de réduire sa vulnérabilité.

61

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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ANNEXE

A

Annexe 1 : Photographies de laisses de crues et de la restitution des cartes de vulnérabilité

Affouillement causé par la rivière tout près de la
route nationale #2
Photo prise dans la localité de Grandier 2 en
novembre 2016

Marque laissée par l'eau de la rivière dans une
maison
Photo prise dans la ville de Cavaillon en décembre
2016

Restitution et discussion autour des cartes

B

Annexe 2 : Photographies complémentaires

Centre de santé : Nova Hope for Haïti Mairie de cavaillon

Photo prise, 24 novembre 2016 Photo prise, 24 novembre 2016

Association de haricot et de maïs Conversation avec un notable âgé de 114 ans

Photo prise, 18 novembre 2016 Photo prise, 25 novembre 2016

C

Annexe 3: Tableau B1 : Comparaison entre les méthodes d'analyse multicritère

 

Approche
unicritère

Somme pondérée

Surclassement

Bien-fondé

Mathématique

Economique

Économique

Compensation
entre critère

-

Totale

Partielle

Echelles

-

Liées aux poids
des critères

Prise en compte

Détection des
conflits

-

Non

Oui

Bernard Mareschal, 2008

Annexe 4 : Tableau B2 : Utilisation des six variables visuelles

 

Différences

Classement
Ordonné

Proportions en
valeur absolue

Proportions en
taux

Taille

Interdit

Déconseillé

Idéal

Interdit

Valeur

Interdit

Idéal

Interdit

Idéal

Couleur

Idéal

Interdit

Interdit

Interdit

Orientation

Bon

Interdit

Interdit

Interdit

Forme

Bon

Interdit

Interdit

Interdit

Grain

Bon

Bon

Interdit

Déconseillé

Poidevin, 1999

Annexe 5 : Tableau B3 : Echelle des catastrophes

Ordre

Classe

Dommages humains

Dommages matériels
(en Millions d'Euros)

0

Incident

Aucun blessé

Moins de 0.3

1

Accident

1 ou plusieurs blessés

Entre 0.3 et 3

2

Accident grave

1 à 9 morts

Entre 3 et 30

3

Accident très grave

10 à 99 morts

Entre 30 et 300

4

Catastrophe

100 à 999 morts

Entre 300 et 3000

5

Catastrophe majeure

1000 morts ou plus

3000 ou plus

Prim.net du Ministère de l'écologie et du développement durable, 1999

D

Annexe 6 : Tableau C1 : Méthode de pondération utilisable en AMC (adapté de

Cherqui, 2005)

Avantages

Inconvénients

Comparaison par paire

Comparaison deux à deux des critères

Simple d'utilisation, la cohérence de

l'ensemble des comparaisons est vérifiée, et

permet d'appréhender la complexité du
monde réel

Le temps de comparaison augmente plus rapidement que le nombre de critères

Technique du jeu de cartes

Distribution d'un « jeu de cartes » sur lesquels sont inscrits les noms de critères ainsi que des cartes blanches. Le décideur classe les classes. Il a la possibilité de mettre les carte ex aequo et de glisser les cartes blanches entre les critères

Simplicité d'utilisation

Difficulté d'appréhender la complexité globale de la réalité. La pondération

obtenue ne reflètera pas

systématiquement les différences
d'importance entre les critères

Méthode d'attribution de scores

Répartition d'une somme de points sur l'ensemble des critères

L'attribution d'un poids plus important à un critère réduit l'importance relative d'un autre élément

Mêmes inconvénients que la technique du jeu de cartes

Arbre des pondérations

Quand il est possible de décomposer les critères sous forme d'une arborescence, alors à partir de la pondération de chaque embranchement, la valeur de pondération de chaque critère correspond au produit des coefficients des sous-branches et des branches dont il est issu

Le nombre d'élément à comparer est limité

Réalisation de l'arbre ardue

Analyse de jugement

Evaluation de l'importance d'alternatives distinctes réelles ou fictives sur des
échelles diverses

Les pondérations sont fonction des

comportements révélés des acteurs et non pas de leurs préférences officielles, et la méthode

permet la prise en compte indirecte de
paramètres

Pour obtenir une signification

statistique, un nombre suffisant

d'alternatives doit être étudié. La
méthode conduit à surestimer parfois la

capacité cognitive des décideurs
lorsque le nombre d'alternatives est important

Cité par F. Renard and D. Soto, 2015

E

Annexe 7 : Carte des sous-bassins versants de la rivière de Cavaillon

Annexe 8 : Répartition de la pluviométrie au cours du mois d'Octobre 2016

Cité par CIAT, 2017

F

Annexe 9 : Données collectées

Humains

Bâtiments

Cultures

Types de population

Fonction des bâtiments

Superficie couverte de riz

Population de travailleur : 658

Population scolaire : 3462
Population résident : 5187

Bâtiments résidents :

1079

Bâtiments non-résidents : 109

:

50,72 ha

Age des résidents

Etat des bâtiments

Superficie couverte de

Bâtiments en mauvais état : 392

Bâtiments en état
intermédiaire : 467

Bâtiments en bon

état : 329

cultures maraichères :

17,4 ha

Moins de 8 ans: 783 Plus de 65 ans : 282

Type de matériau de

Superficie couverte

construction

d'autres cultures vivrières

Bâtiments en bloc : 601 Bâtiments en tuf : 587

:

545,65 ha

Nom et prénom

âge

G

Annexe 10: Fiche d'enquête et de concertation

Diagnostic de la zone inondable autour de la rivière de Cavaillon du déversoir de Dory jusqu'à la station hydrologique de grand Place en aval (Par Louis R.E. Asie)

Nom de l'enquêté Date de l'enquête

Section communale Localité

A. Présentation de l'exploitation

Sexe

Niveau d'étude

Principale activité

1. Êtes-vous originaire de la zone ?

2. Quelle est la durée de résidence ?

3. Combien y a-t-il de personnes dans la maison ?

4. Combien y a-t-il de personnes sur votre charge ?

5. Quelles sont vos activités en dehors de vos activités principales ?

Comportement face aux risques

6. Avez-vous un appareil de radio ?

7. Quelles sont les stations de radio peut-on capter dans cette zone ?

La zone est-elle inondée fréquemment ? a) oui b) non

8. Si oui, précisez dans quelles occasions ?

9. Quelle est la première et la dernière fois est -elle inondée ?

10. D'après vous quelle est la raison pour laquelle la rivière arrive dans cette zone ?

11. Pourquoi décidez-vous de rester dans la zone inondable ?

12. Quelle perte fera le plus d'impact sur pour vous ? et Pourquoi ? a) une personne b) vos jardins c) votre maison

H

B. Environnement humain et description du milieu socioéconomique

Description de la maison de l'exploitation

 

Nature

Etat actuel

Toiture

 
 

Mur

 
 

Dimension

 
 

13. Quelles sont les activités des habitants de la zone ?

Quelles sont les ONG présentes dans la zone ? Dans quels domaines interviennent-elles ? Qu'en pensez-vous de leur travail ?

14. Y a-t-il les organisations ou associations (regroupement) oeuvrant dans la zone ?

a) Oui b) non

15. Si oui, citez-les : ..

16. Quelles sont leurs activités ?

17. Avez-vous accès au crédit ? a) Oui b) Non

18. Si oui, à quel taux ?

19. Combien y a-t-il de marché dans les environs de la zone ?

20. Quand fonctionne chacun ?

21. Quelle est votre religion ?

22. Combien y a-t-il d'église dans la localité ?

23. Combien y a-t-il de centres professionnels ?

24. Combien y a-t-il de centre culturel ? .

25. Combien y a-t-il de centres de santé ?

C. Description du milieu biophysique
Climat

Mois sec

Mois pluvieux

Vents dominants

 
 
 

Mois chaud

Mois frais

Unité agro écologique

 
 
 

I

Production et saisons agricoles

Cultures

Saison 1

Saison 2

Saison 3

 

Début

Fin

Début

Fin

Début

Fin

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

Végétations

Espèces végétaux

Utilisations

26. Quels types d'aménagement pratiqué sur la parcelle et pourquoi ?

27. Quelle est d'après vous la cause principale de dégradation du bassin versant ?

a) Déboisement b) Mauvaises pratiques culturales

c) Climats défavorables d) Plantes culturales

28. Quelle est la couleur de la rivière lors de fortes pluies ?

29. Quelles sont vos propositions pour combattre la dégradation du bassin versant ?

I

Enquêteur:

Collecte de données porte à porte

 
 
 

Date:

Commune: Section communale:

Localité

 

Information générale

Propriétés de la maison

Commentaires

Chef de
famille

Contact

GPS Waypoint

Population résidente

Bâtiment scolaire

Vulnérabilité de la maison et type de bâtiment

Observations et remarques

Nom/ Prénom

Téléphone

Code de la maison (#pt GPS)

Latitude

Longitude

Nombre de personnes

enfant : 0- 7ans

adulte : = 65-ans

élèves (dans le cas
d' une école)

Personnels-travailleurs

Matériaux de
construction

Etat des murs de la
maison

Fonction de la maison

Autres informations importantes

(horaire de fonct,

personnels clés, ...)

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 





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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld