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UNIVERSITE MARIEN NGOUABI
Facultédes Sciences Economiques
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Année : 2021 - 2022
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N° d'ordre : 51
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MÉMOIRE
Pour l'obtention du diplôme de Master.
Mention
Parcours
Spécialité/Option
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: Sciences Economiques
: Recherche
: Economie de L'Environnement
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Présenté et soutenu publiquement Par
Daniel BITEMO
Titulaire d'une licence en Macroéconomie
appliquée
2002
Thème
Effets du Changement Climatique sur la Dynamique des
prix des produits agricoles en République du Congo.
SOUS LA SUPERVISION :
Professeur Willy Rufin MANTSIE,
Maître de Conférences CAMES, Université Marien NGOUABI
DIRECTEUR DE MEMOIRE:
Dr Franck Mondesir TSASSA MBOUAYILA,
Maître-Assistant CAMES, Université Marien NGOUABI
Jury :
Président
|
: Béthuel MAKOSSO, Maître de
Conférences (CAMES), Université Marien
NGOUABI
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Rapporteur
|
:Edouard SUKAMI, Maître-Assistant
(CAMES), Université Marien
NGOUABI
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Membre
|
: Franck Mondesir TSASSA MBOUAYILA,
Maître-Assistant (CAMES),
Université Marien NGOUABI
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DÉDICACE
Ce mémoire, je le dédie à :
Ø Mes parents, Jean MIFOUNDOU
et Martine KOUBINGUILA, pour m'avoir donné la
vie. Pas facile de trouver les mots qu'il faut pour exprimer mon affection
envers vous. Je vous témoigne ma gratitude car, vous n'avez
ménagé aucun effort pour assurer mon inscription et mon
éducation orthodoxe m'encourageant à l'effort sans
récriminer mes peines.
Ø Ma femme Raphaèline NDOMBI,
ton affection indéfectible et ton soutien m'ont permis de finaliser ce
document. Malgré les périodes difficiles, de doute tu m'as
aidé à traverser jusqu'à l'aboutissement de ce travail.
Trouves dans ce document, l'expression de ma profonde considération.
Ø Tous mes enfants, que ce travail soit un exemple dans
la suite de vos études.
Ø Mes fréres et soeurs , amis et connaissances
qui, de prés ou de loin m'ont apporté du soutien sous quelques
forme que ce soit. Trouvez ici l'expression de ma gratitude.
REMERCIEMENTS
Je tiens tout d'abod à remercier profondement mon
Directeur de mémoire, le Docteur Franck Mondesir MBOUAYILA
TSASSA, Maitre assistant CAMES à la faculté des sciences
économiques (FSE) de l'université Marien Ngouabi (UMNG), qui en
depit de ses multiples préocupations, a bien accepté de diriger
ce mémoire, en me faisant bénéficier de ses conseils dans
la perfection de ce travail. En effet, ses orientations et ses encouragements
ont été mes armes dans l'exécution de ma tâche.
J'avoue avoir tant appris à ses côtés. C'est à ce
titre que je lui dis, une fois de plus Merci.
J'adresse également un grand remerciement aux
professeurs Rufin Willy MANTSIE pour la supervision de ce
travail, et Mathias Marie Adrien NDINGA, Doyen de la FSE-UMNG.
J'adresse aussi mes vives reconnaissances et remerciements à l'ensemble
de tout le corps professoral de la FSE-UMNG qui ont fortement contribué
à mon cursus universitaire à travers leurs conseils et
orientations.
Je tiens également à remercier Monsieur
Anny France BANSIMBA pour ses critiques et observations
combien enrichissantes.
Je tiens à remercier fort sincèrement tous les
membres de ma famille, mes amis et connaissances de la FSE-UMNG, de laboratoire
de recherche "LEFI" pour leur apport tout au long de mes études et
à tous ceux qui de près ou de loin ont contribué à
la réalisation de ce document.
SOMMAIRE
I- INTRODUCTION
2
II- ANALYSE DES FAITS STYLISES
7
III-REVUE DE LA LITTÉRATURE
11
IV- METHODOLOGIE DE L'ETUDE
22
V- SOURCE ET DESCRIPTION DES DONNEES
25
VI- ANALYSE ET DISCUSSION DES RÉSULTATS
28
VII- CONCLUSION ET IMPLICATIONS DE POLITIQUE
ECOMIQUE
35
BIBLIOGRAPHIE
36
ANNEXE
42
TABLE DES
MATIERES......................................................................................43
SIGLES ET ACRONYMES
ANAC
|
: Agence Nationale de l'Aviation Civile
|
CH4
|
: Gaz méthane
|
CO2
|
: Dioxyde de carbone
|
CCNUCC
|
: Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements
Climatiques
|
COMIFAC
|
: Commission des Forêts d'Afrique Centrale
|
DSA
|
: Direction des Statistiques Agricoles
|
DMN
|
: Direction de la Météorologie Nationale
|
FAO
|
: Fonds des Nations Unies pour l'Agriculture et l'Alimentation
|
FSE
|
: Faculté des sciences économiques
|
GIEC
|
: Groupe d'Expert Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat
|
IDH
|
: Indice de Développement Humain
|
INS
|
: Institut National de la Statistique
|
MCO
|
: moindres carrées ordinaires
|
OMM
|
: Organisation météorologique mondiale.
|
ONU
|
: Organisation des Nations Unies.
|
PCC
|
: Periode de croissance de culture
|
PIB
|
: Produit Intérieur Brut
|
PNUD
|
: Programme des Nations Unies pour le Développement
|
UMNG
|
: Université Marien NGOUABI
|
UNFPA
|
: Fonds des Nations Unies pour la Population
|
RC
|
: République du Congo
|
VA
|
: Valeur Ajoutée
|
VAR
|
: vector auto Régression
|
VECM
|
: Modèle vectoriel à correction d'erreur
|
WDI
|
: Indicateur du développement dans le monde
|
ADF
|
:Dickey-Fuller Augmented
|
PP
|
:Phillips-Perron
|
KPSS
|
:Kwiatkowski-Phillips-Schmidt-Shin
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LISTE
DES TABLEAUX
Tableau1: Récapitulatif des variables du
modèle..................................................
|
25
|
Tableau 2: Statistique
descriptive...................................................................
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26
|
Tableau 3: Test de stationnarité de
toutes les variables..........................................
|
28
|
Tableau 4: Retard
optimal.....................................................................................
|
29
|
Tableau 5: Test de
cointégration.....................................................................
|
30
|
Tableau 6: Modèleà
long-terme.....................................................................
|
31
|
Tableau 7: Modèle à
court-terme....................................................................
|
31
|
Tableau 8:
vitessed'ajustement.....................................................................
|
31
|
Tableau 9:
R-carré.....................................................................................
|
32
|
Tableau 10: Test d'autocorrélation des
résidus....................................................
|
a
|
Tableau11 : Estimation du
modèle..................................................................
|
b
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LISTE
DES GRAPHIQUES
Graphique 1: Evolution des précipitations
et la VA(en % du PIB) ..........................
|
7
|
Graphique 2: Evolution de la température
et la VA(en % du PIB) ..........................
|
8
|
Graphique 3: Evolution de l'indice de prix et la
VA(en % du PIB)..........................
|
9
|
RESUME
L'objectif de ce mémoire est d'analyser l'impact de la
variabilité climatique sur la dynamique des prix des produits agricoles
en République du Congo sur la période de 1986 à 2020. Pour
ce faire, nous optons pour l'approche d'analyse ricardienne et pour le
modèle VECM.
Il ressort de ces résultats, qu'à long terme,
les variables climatiques sont un obstacle pour l'amélioration des prix
des produits agricoles en République du Congo.
En effet, les résultats relèvent l'existence
d'une relation non linéaire entre le changement climatique et les prix
des produits agricoles.
Mots-clés : variabilité
climatique, production agricole, variation des prix, Approche ricardienne.
ABSTRACT
The objective of this thesis is to analyze the impact of
climate variability on the dynamics of agricultural product prices in the
Republic of Congo over the period from 1986 to 2020. To do this, we opt for the
analytical approach Ricardian and for the VECM model.
These results show that in the long term, climatic variables
are an obstacle to improving the prices of agricultural products in the
Republic of Congo.
Indeed, the results show the existence of a non- linear
relation ship between climate change and the prices of agricultural products
via agriculture.
Keywords: climate variability, agricultural production, price
variation, Ricardian approach.
INTRODUCTION
Les changements climatiques désignent de
lentes variations des caractéristiques climatiques, en un endroit
donné au cours de temps. Ces changements observés de nos jours
constituent des défis auxquels l'humanité a et aura à
faire face (GIEC, 2001 et Wood, 2008). C'est dans ce contexte que, pour
corroborer les conclusions des différents groupes de travail du GIEC,
Villeneuve et Richard (2005), cités par Bryant et al.(2008),
ont écrit : « Il ne s'agit plus de savoir si le climat se modifie,
mais à quelle vitesse il se modifie et comment l'Homme va s'y
adapter». Ce point de vue a été au centre des analyses qui
ont conduit à la réalisation de ce travail.
1- Contexte et
justification
Le Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat (GIEC, 2007) martèle la détection d'une tendance au
réchauffement planétaire et son attribution aux activités
anthropiques caractérisées principalement par une utilisation
exceptionnelle des combustibles fossiles, une déforestation sans
précèdent et un changement dans l'utilisation des sols. Ce
phénomène de réchauffement lié au problème
des couches d'ozone dus à l'énorme production mondiale de gaz
à effet de serre (CO2, CH4) de la terre influe sur les différents
facteurs climatiques (température, vent, etc.) et sur les
différents termes du bilan hydrique, Précipitation,
Ruissèlement, Infiltration. On peut citer, à titre d'exemple les
variations de la teneur en aérosols, la pollution de l'air due à
la circulation automobile, les industries, les feux de chauffe, les
déchets (Delecolle et al, 1999).
Ce phénomène climatique extrême qui,
menace l'homme, ses moyens de subsistances et son milieu de vie constitue une
préoccupation de toute la communauté internationale. Il n'est pas
possible de stopper ou d'inverser en un laps de temps les changements
climatiques leurs conséquences étant planétaires et
perverses. Les sociétés peuvent réagir en s'adaptant
à leurs effets et en réduisant les émissions de gaz
à effet de serre. Les mesures envisageables dépendent des
décisions prises à l'échelle internationale voir
nationale. Dans ce contexte, il a été élaboré lors
de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC)
tenue en 1992 à Rio, la réponse de la communauté
internationale à cette menace d'envergure mondiale. En effet, les
études montrent que les changements climatiques auront d'impact sur tous
les secteurs de la vie économique. Cependant, ces impacts
diffèrent selon les zones géographiques et selon les pays tant
par leurs effets que par leur ampleur. C'est cet état de fait que la FAO
souligne en ces termes : « les impacts potentiels des
changements climatiques pourraient bien sûr être catastrophiques
dans certains cas mais bénéfiques dans d'autres. L'agriculture
est considérée comme le secteur le plus vulnérable
à cause de sa dépendance naturelle au climat car ce sont dans une
grande mesure les conditions météorologiques :
température, lumière et eau qui déterminent la
capacité des populations à cultiver suffisamment d'aliment pour
eux-mêmes et leurs animaux (FAO, 2007).
De ce point de vue l'influence des changements climatiques sur
l'agriculture des pays en développement sera non négligeable car
elle est en grande partie une agriculture pluviale dans ces pays. Certaines
études montrent également que l'impact du changement climatique
sur le rendement agricole diffère selon la culture
considérée.
Ainsi donc, ces dernières années, les prix de la
plupart des produits agricoles ont connu une hausse spectaculaire. L'un des
facteurs explicatifs de cette flambée des prix est le changement
climatique (Moss et Coll, 2010). En effet, l'instabilité
pluviométrique et les températures extrêmes affectent
négativement les récoltes agricoles et entraînent une
baisse de l'offre alimentaire sur les marchés, qui contribue à la
hausse des prix agricoles. La flambée des prix des produits agricoles
ainsi que le changement climatique soulèvent de sérieuses
préoccupations, en ce qui concerne l'inflation et le bien-être des
populations dans le monde et surtout dans les pays en développement
dépendant de l'agriculture. Le réchauffement climatique global
croissant sur la planète terre est une menace grave pour
l'humanité et constitue un défi auquel l'humanité a et
aura à faire face.
Les pays en voie de développement sont plus
vulnérables au variation des prix agricoles que les pays
développés à cause de la prédominance de
l'agriculture à faible capital et des activités
économiques affectées par le climat et de leurs climats de base
relativement chauds (Balbus et al. 1989).
Globalement, au cours de ces dernières années,
le début et la fin des saisons pluvieuses sont devenus de moins en moins
prévisibles pour les paysans, ce qui rend aléatoire la
planification agricole et, par conséquent l'augmentation des prix des
produits agricoles. Il en est de même pour la période de la
croissance des cultures (PCC) qui caractérise la période
favorable au développement et à la productivité des
cultures (Diop et al. 1996).
En Afrique, les populations rurales sont
particulièrement concernées par la flambée des prix des
produits agricoles, causée par les changements climatiques, dans la
mesure où les performances de leurs systèmes de production sont
étroitement tributaires du climat (Boko, 1988). Comme la plupart des
pauvres du monde sont ruraux et dépendent de l'agriculture pour leur
subsistance, le lien entre pauvreté rurale (insécurité
alimentaire) et agriculture est donc nécessairement étroit. En
Afrique subsaharienne, plus de 65% de la population sont rurales, dont 56%
dépendent de l'agriculture pour vivre. En outre, l'agriculture dans la
région est essentiellement de subsistance et la production est
concentrée dans les cultures vivrières de faible valeur
représentant plus de 70% de la production agricole de la région
(Ogundipe et al. 2017).
Les estimations indiquent qu'environ le tiers des Africains
vivent dans des milieux propices à la sècheresse. Pour le PNUD
(1991), la sècheresse correspond à un déficit de 50% des
précipitations du niveau de sévérité. Elle peut se
développer lentement et durer plusieurs années.
D'où l'enjeu d'une maîtrise de la
problématique climatique et sa prise en compte dans l'analyse des
questions agricoles (Cline, 2017).
Dans le cas du Congo, la question du climat semble n'avoir pas
encore été intégrée dans l'analyse de l'offre
agricole. Or, l'agriculture congolaise est considérée comme une
agriculture paysanne, peu productive et tributaire du climat. Pour la COMIFAC
(2013), l'incidence de la variabilité du climat sur la croissance du
produit intérieur brut agricole est plus prononcée pendant les
années sèches que les années où les
pluviométries sont supérieures à la moyenne. On
considère que les bonnes conditions climatiques jouent un rôle
important dans l'accroissement de la production agricole. Ainsi, l'augmentation
de la productivité agricole est l'une des conditions préalables
pour l'amélioration des prix des produits agricoles et ainsi que le
progrès économique. L'augmentation de la productivité
agricole affecte les revenus de la famille et la nutrition; ce qui favorise la
productivité du travail, entraînant une amélioration de la
santé et du bien-être de la population. Des mauvaises conditions
climatiques occasionnées par les changements climatiques entrainent une
baisse de la production ainsi qu'une augmentation des prix des produits
agricoles.
2-
Intérêt du sujet
La pertinence de ce travail portant sur l'effet du changement
climatique sur la dynamique des prix des produits agricoles est d'un
intérêt de premier choix et d'actualité. L'appel se propose
de rassembler des réflexions conceptuelles, théoriques et
empiriques pouvant faire avancer les débats sur les liens dynamiques
entre les fluctuations des paramètres climatiques et les
impératifs de stabilité des prix des produits agricoles en
République du Congo.
3- Problématique
Le réchauffement global croissant de la planète
Terre est une menace grave pour l'humanité (GIEC, 2007). Parmi les
problèmes les plus préoccupants de notre époque, la
variabilité et les changements climatiques, la croissance
démographique rapide et les mutations environnementales (empreinte
écologique, déforestation, dégradation des sols, etc.)
occupent les positions les plus en vue. Les questions de
vulnérabilité et d'adaptation de l'agriculture vivrière se
posent avec une extrême acuité. C'est dans ce contexte que la FAO
(1996), lors du sommet mondial sur la production agricole et la
sécurité alimentaire, s'est fixé les ambitieux objectifs
de lutter contre les effets de la variabilité climatique et de
réduire la faim de moitié dans le monde. Aujourd'hui, la
situation reste préoccupante et les risques d'exacerbation demeurent
fortement remarquables face à la récurrence des extrêmes
climatiques (sécheresses et inondations) et leurs conséquences
dévastatrices, particulièrement en Afrique tropicale.
La problématique de l'incidence des changements
climatiques sur la variabilité des prix des produits agricoles a fait
déjà l'objet de nombreux travaux scientifiques à
l'échelle mondiale, sur plusieurs régions et pays (FAO, 1997).
Une étude sur les scénarios climatiques et les rendements
agricoles futurs a montré qu'à l'horizon 2025, les changements
climatiques vont entraîner une baisse considérable de l'offre de
productivité agricole, ainsi qu'augmentation des prix des produits
agricoles en Afrique subsaharienne (Zhao, 2005), notamment le manioc (-26 %),
l'arachide (-15 %) et le maïs (-11 %), alors que les populations de la
plupart de ces pays africains doubleront (UNFPA, 2011). Cette situation serait
due à une variabilité des indices agro climatiques qui
influencent directement les rendements agricoles, notamment l'indice
d'humidité dont la baisse signifie une diminution de l'apport climatique
en eau en raison de la péjoration de l'évapotranspiration
potentielle et de la baisse des cumuls pluviométriques (Berger, 1992).
Ces crises climatiques persistantes, conjuguées
à d'autres facteurs (perte de productivité des sols, conflits
armés récurrents et déplacements des populations)
constituent les causes primaires de la hausse des prix des produits agricoles
enregistrées ces dernières décennies. Cette situation
préoccupante remet en cause les politiques agricoles en matière
de productivité et oblige à revoir les stratégies
d'adaptation.
Dans ce contexte, il apparait utile d'analyser les effets du
changement climatique sur les prix des produits agricoles. Cette
préoccupation trouve sa justification par le fait qu'au-delà des
différents diagnostics relatifs à la situation du secteur
agricole au Congo, la question du climat semble n'avoir pas encore
été intégrée dans l'analyse de l'offre agricole.
Or, l'agriculture congolaise est considérée comme une agriculture
paysanne, peu productive et tributaire du climat. Pour la COMIFAC (2013),
l'incidence de la variabilité du climat sur la croissance du produit
intérieur brut agricole est plus prononcée pendant les
années sèches que les années où les
pluviométries sont supérieures à la moyenne.
Ainsi a-t-on observé que le niveau de
pluviométrie est passé de 742 mm en 1986 à 732 mm en 2020
et celui de la température de 24,60 C° en 1985 à 26,10
C° en 2020. Dans la même période, la valeur ajoutée du
secteur agricole (en % du PIB) a régressé de 11,32 % en 1986
à 2,50 % en 2020 et l'indice de prix des produits agricoles
augmenté de 97,83 en 1986 à 138,4 en 2020.
A cet effet, il est important de voir, par rapport aux
résultats de cette étude, les effets du changement climatique sur
la dynamique des prix des produits agricoles au Congo. D'où il est
nécessaire de rechercher à répondre à
l'interrogation suivante: Quel est donc l'effet du changement climatique sur la
dynamique des prix des produits agricoles au Congo?
4- Objectif
Au regard de notre problématique, l'objectif de ce
travail vise à analyser les effets du changement climatique sur la
variabilité des prix des produits agricoles en République du
Congo.
5- Hypothèse
Le changement climatique influence négativement sur les
prix des produits en République du Congo.
6- Délitation
du Plan d'étude
Ce travail est délimité dans le temps et dans
l'espace. La portée temporelle de ce mémoire est de 35
observations sur le Congo, partant sur la période de 1986 à 2020.
Le choix de cette étude est d'une grande importance pour analyser
l'effet du changement climatique sur la dynamique des prix des produits
agricoles au Congo.
7- Organisation du
Travail
Ce travail est organisé de la manière suivante:
le premier point est consacré à l'introduction (I), le
deuxième à la présentation des faits stylisés (II),
le troisième expose la revue de la littérature (III), le
quatrième présente la méthodologie économique
adoptée (IV), le cinquième présente les sources et les
traitements des données (V), le sixième concerne la
présentation des résultats (VI). Enfin, la présentation de
la conclusion avec les recommandations est faite dans le septième point
(VII).
II-
ANALYSE DES FAITS STYLISES
Le secteur agricole au Congo occupe une place primordiale, non
seulement du point de vue de la population active qu'il emploie, mais aussi par
la part de sa VA dans le PIB. Son amélioration entrainera une diminution
des prix des produits agricoles. Cependant, ce secteur est sujet aux
aléas climatiques que nous cherchons à saisir par le biais d'une
analyse descriptive, et cela après avoir souligné l'importance du
secteur agricole pour ce pays.
Le secteur agricole demeure un élément central
dans le développement économique de la république du
Congo. Cette analyse semble plausible au vu des trois graphiques ci-dessous
qui reflètent une corrélation assez forte entre d'une part la
pluviométrie et la valeur ajoutée agricole en pourcentage du PIB,
la température et la valeur ajoutée agricole en pourcentage du
PIB et d'autre part, entre la valeur ajoutée agricole en pourcentage du
PIB et l'indice des prix des produits agricoles.
La contribution du secteur agricole au PIB en
République du Congo est passée de 11,32 % à 10,45 %, 4,54
%, 3,71 % puis 2,5% respectivement, en 1986, 1995, 2005, 2016 et 2020. En
revanche, les plus faibles températures ont été
observées en 1986, 1992 et 1996 (soit 24,6 C°), pour connaitre un
pic historique en 2016 (soit 27,70 C°), et depuis 2017 elles n'ont plus
été en dessous des 25 C°. S'agissant des pluies, le record
en termes de hausse a été observé en 2006 avec 941,52 mm
d'eau recueillis, et depuis cette date, on observe une tendance à la
baisse du niveau de la pluviométrie qui s'est établie à
732 mm en 2020.
Graphique 1:
Évolution des précipitations et de la valeur ajoutée
agricole (en % du PIB) au Congo de 1986 à 2020
![](Effets-du-changement-climatique-sur-la-dynamique-des-prix-des-produits-agricoles-en-Republique-du-C2.png)
Source : auteur à partir des données de
l'ANAC et de la Banque Mondiale
Le graphique 1 montre une tendance à la baisse de la
valeur ajoutée agricole et de la pluie sur la période 1986-2020.
La confrontation des observations de l'évolution de la pluie et de la
valeur ajoutée agricole fait ressortir la remarque suivante : de 1986
à 2020, on observe une irrégularité de la pluie, avant
d'amorcer une baisse à partir de 2010, pendant que la valeur
ajoutée agricole ne cesse de décroître, après un pic
entre 1986 et 1987. Une situation tend à confirmer une relation de
causalité entre l'évolution de la pluie et celle de la valeur
ajoutée agricole, confirmant ainsi la dépendance de cette
dernière à la pluviométrie.
La baisse du niveau global de production est liée aux
effets des variabilités climatiques et particulièrement
pluviométriques avec comme conséquences, les inondations ou les
déficits pluviométriques et les perturbations du calendrier
agricole.
Graphique 2 :
Évolution de la température et de la valeur ajoutée
agricole (en % du PIB) au Congo de 1986 à 2020
![](Effets-du-changement-climatique-sur-la-dynamique-des-prix-des-produits-agricoles-en-Republique-du-C3.png)
Source : auteur à partir
des données de l'ANAC et de la Banque Mondiale
Le graphique 2 montre une tendance à la hausse des
températures et une baisse de la valeur ajoutée agricole. La
confrontation observée sur l'évolution des températures et
sur la valeur ajoutée agricole tend à confirmer une relation de
causalité entre ces deux variables. Ainsi, les plus faibles
températures ont été observées en 1986, 1992 et
1996 (soit 24,6), pour connaitre un pic historique en 2016 (soit 27,70
C°), et depuis 2017 elles n'ont plus été en dessous des 25
C°. Tandis que la valeur ajoutée agricole, après un pic en
1988, a fortement baissé jusqu'à atteindre le niveau de 2,5 % en
2020.
Graphique 3:
Évolution de l'indice de prix et la valeur ajoutée agricole (en %
du PIB) au Congo de 1986 à 2020.
![](Effets-du-changement-climatique-sur-la-dynamique-des-prix-des-produits-agricoles-en-Republique-du-C4.png)
Source : auteur à partir des données de
l'Institut National de la Statistique (Congo) et la Banque Mondiale
Le graphique 3 retrace les évolutions de l'indice des
prix des produits agricoles et de la valeur ajoutée agricole sur la
période 1986-2020. Ces deux variables évoluent en sens
opposé. En effet, Dans les années 1990, la baisse de la
production agricole s'est accompagnée d'une baisse des prix
alimentaires.
On constate également, sur la période 2000-2020,
une flambée des prix des produits agricoles, causée par la baisse
de la production agricole. Ces mouvements opposés de la valeur
ajoutée agricole et des prix alimentaires sont observés sur toute
la période (voir graphique 3). Le graphique3 montre la flambée
des prix alimentaires sur la période 2014-2020, laquelle a
coïncidé avec une baisse de la production agricole. Ces
évolutions révèlent que le faible niveau de production
agricole soit un facteur explicatif de la hausse des prix produits agricoles ,
au cours de ces dernières années.
La baisse du niveau global de production est liée aux
effets des variabilités climatiques et particulièrement
pluviométriques avec comme conséquences, les inondations ou les
déficits pluviométriques et les perturbations du calendrier
agricole. Il existe une corrélation moyenne entre la pluie et les prix
des produits agricoles. Ce qui suppose que la variation de la pluie joue un
rôle très déterminant dans la variation du prix des
produits agricoles. Une mauvaise pluviométrie engendre une hausse des
prix, car la production globale et le rendement sont faibles. Cette même
situation est observée en cas d'excédent pluviométrique
occasionnant des inondations catastrophiques. Acacha et Vissin (2015) sont
arrivés à la conclusion selon laquelle le changement climatique
joue pour beaucoup dans la variation des prix des produit agricoles. En se
basant sur le maïs, ils ont conclu que les perturbations
pluviométriques (excédent et baisse de pluie) agissent
négativement sur les cultures et entraine la hausse des prix. C'est ce
même constat qui est fait en République du Congo.
I- REVUE DE LA
LITTÉRATURE ET CADRE CONCEPTUEL
1. CADRE CONCEPTUEL
a) changement climatique
Les changements climatiques sont une modification des
précipitations et une augmentation prononcée des
températures au cours du temps. Cette dernière définition
ne prend en compte que deux paramètres du climat : les
précipitations et la température.
b) Variabilité climatique
L'expression « variabilité climatique » a
été définie par plusieurs auteurs dont Boko (1988),
cité par Beltrando (1995) et Brou (2005). Elle fait pressentir la
mobilité ou la variation du schéma climatique moyen et d'autres
statistiques (écarts standards, normales, phénomènes
extrêmes, etc.) du climat à toutes les échelles temporelles
et spatiales au-delà des phénomènes climatiques
individuels.
c) Types d'agriculture
Dupriez (2007), cité par Issa (2012), a clarifié
synthétiquement la terminologie des types d'agriculture suivants :
o l'agriculture de subsistance est celle qui vise à
satisfaire exclusivement les besoins familiaux ;
o l'agriculture de rente ou commerciale est celle qui fournit
les produits commerciaux sur les marchés ;
o l'agriculture d'exportation est une agriculture de rente
dont les produits sont vendus principalement à l'étranger ;
o l'agriculture traditionnelle est celle qui se fonde sur les
coutumes ancestrales et les pratiques endogènes ;
o l'agriculture moderne est celle qui, dégagée
des traditions agricoles, utilise toute une gamme de facteurs de production
issus de la recherche scientifique, de l'industrie et du commerce ;
o l'agriculture pluviale est l'ensemble des pratiques
agricoles nécessitant des précipitations. Ses performances
dépendent, en grande partie, de la régularité et de la
bonne répartition des précipitations dans le temps et dans
l'espace.
o l'agriculture de décrue est particulièrement
pratiquée dans les bassins versants, des vallées alluvionnaires,
les bas-fonds, le long des berges.
d) Impact
L'impact est défini comme, « toute modification
quantitative, qualitative et fonctionnelle, positive ou négative, subie
par tout ou partie d'un système (cible) à la suite d'un choc ou
stress externe (d'origine anthropique, artificielle ou naturelle), et dont la
magnitude dépend de la valeur et de la vulnérabilité du
système cible » (GIEC, 2001).
e) Prix
Barrere (2002), les prix peuvent être définis
comme des modes d'ajustement de grandeurs économiques telles que l'offre
et la demande, la production et la consommation.
2. REVUE DE LA LITTÉRATURE
L'évaluation de l'effet du changement climatique sur la
dynamique des prix des produits agricoles a fait l'objet de plusieurs
études dans la littérature économique. Les travaux
effectués dans ce sens nous permettent de présenter, dans un
premier temps, une revue théorique et dans un second temps, la revue
empirique.
1- Revues
théoriques
Dans le cadre théorique, l'emphase sera mise sur
l'effet du changement climatique sur la production agricole, qui est l'un des
éléments majeurs qui contribue, entre autre, à la
définition du concept des prix des produits agricoles. Le spectre des
théories sur la corrélation entre changements climatiques et
production agricole d'une part et la dynamique des prix des produits agricoles
d'autre part a ressurgi récemment après une décennie de
léthargie. Les effets des changements climatiques apparaissent comme une
menace réelle pour le développement économique et social.
En effet, le phénomène de changement climatique semble être
un fait avéré et validé par de nombreux scientifiques
(Mendelson et al, 1994; Mendelsohn et Dinar, 2003; Parry et
al, 1999). Sa modification peut induire une variabilité de sa
production, et dans la même logique une variabilité des prix au
niveau du marché.
Plusieurs approches ont été mobilisées
afin d'analyser l'effet de la variation des paramètres climatiques sur
la variabilité des prix desproduits agricoles via l'agriculture. Elles
diffèrent l'une de l'autre par leur point de vue qui se focalise, d'un
côté, vers l'agronomie et de l'autre, vers l'économie. A
cet effet, on distingue généralement l'approche par fonction de
production (Adams et al. 1995), l'approche ricardienne (Mendelsohn et
al. 1994) etl'approche qualifiée de « structurelle ou
agro-économique » (Darwin et al. 1994).
a- L'approche par fonction de production ou
agronomique
L'approche par fonction de production ou agronomique est
Fondée sur l'existence d'une fonction de production pour toute culture
qui met directement en relation le rendement de la culture à son
environnement biophysique.
Les études menées par Warrick (1984) sont parmi
les premières à utiliser cette approche pour analyser l'effet du
climat sur la production agricole. Warrick pense que l'effet du changement
climatique sur l'agriculture repose sur des modèles de croissance des
cultures. En effet, ces modèles analysent les effets du changement
climatique sur les rendements des cultures, car ils incorporent des
données quotidiennes sur la température, les
précipitations, le rayonnement solaire et (souvent) le dioxyde de
carbone atmosphérique, ainsi que des données sur les sols, ce qui
entraine la variation des prix des principaux produits agricoles. Une
pensée confirmée plus tard par Robertson et al. (1987).
Seulement, ces derniers ont constaté que de nombreuses diminutions du
rendement seraient en grande partie compensées par des effets positifs
sur la croissance du dioxyde de carbone atmosphérique.
Ainsi, Adams et al. (1995) pensent que les
modifications des rendements des cultures, de la demande en eau des cultures et
de l'eau d'irrigation résultant du changement climatique
entraînent des modifications du bien-être économique. En
effet, les effets d'amélioration du rendement du dioxyde de carbonesont
un déterminant important des conséquences économiques
potentielles. L'inclusion des changements dans la production alimentaire
mondiale et les changements d'exportation associés ont
généralement un effet positif sur l'agriculture américaine
et, par conséquent, l'amélioration des prix des produits
agricoles.
Dans cette même perspective, Carter et
al. (1991) affirment que l'effet du changement climatique sur
l'agriculture repose sur les changements potentiels dans les zones climatiques
favorables à des cultures particulières (approche de
région comparable). Il s'agit d'observer si les régions qui sont
préalablement propices à des cultures ne le seront plus
après un changement climatique ou si certaines qui n'étaient pas
favorables le seront plus tard.
Toujours dans la même veine, Rosenzweig et Parry (1994)
pensent, à leur tour, qu'il faut prendre en compte des adaptations pour
évaluer l'impact potentiel des changements climatiques sur la production
céréalière mondiale et la répartition de ces
impacts entre pays développés et en développement à
l'horizon 2060. En effet, quatre types de scénario sont possibles. Le
premier consiste à avoir les changements de température et de
précipitations uniquement, c'est-à dire un scénario
initial sans changement climatique qui suppose une croissance de la population,
une croissance économique, des progrès techniques et une
libéralisation du commerce international. Le second comprend un
changement climatique (changement de la température et la pluie) en plus
d'une croissance accrue des cultures, en raison des concentrations
élevées de CO2. Le troisième inclut un premier niveau
d'adaptation qui comprend la modification des dates de semis d'au plus un mois,
l'utilisation des variétés de plantes facilement disponibles plus
adaptées au climat espéré et l'irrigation. Le dernier
inclut un second niveau d'adaptation qui implique plus de changements dans les
systèmes agricoles, qui peuvent même requérir des
ressources au-delà de celles du fermier, de l'investissement dans les
infrastructures agricoles régionales ou nationales et les changements de
politiques.
Par conséquent, Darwin et al.
(1995) affirment que la méthode de prise en compte de l'adaptation par
Rosenzweig et Parry (1994) n'est pas appropriée car elle utilise la
variation des rendements pour capter l'éventuelle adaptation des
fermiers. Or, il existe une large gamme de réactions d'adaptation
potentielles avec les modèles de croissance des cultures par exemple. Il
s'agit d'intégrer les ressources en terres et en eau, ce qui leur permet
de simuler la façon dont le changement climatique affecte la
disponibilité de terres agricoles appropriées, et, en
conséquence, de permettre aux facteurs économiques de
déterminer la nature et l'étendue des réponses
adaptées aux changements climatiques par les agriculteurs. Le
problème relevé par Darwin et al. (1995) sur ces
études est qu'elles ne tiennent pas compte de l'adaptation au niveau des
agriculteurs. Ainsi, d'autres études, au niveau régional ou d'un
pays et au niveau mondial vont essayer d'en tenir compte, en se basant
principalement sur les modèles de croissance des cultures qui vont
devenir importants dans la modélisation économique.
A l'opposé de Darwin et al. (1995), Mendelsohn
et al. (1994) vont faire une nouvelle proposition de
l'évaluation de l'impact des changements climatiques sur l'agriculture
qui tient aussi compte de l'adaptation mais en rompant totalement avec
l'évaluation des rendements agricoles. Ces derniers, tout en
reconnaissant l'originalité des modèles « fonction de
production » leur reproche fondamentalement de ne pas prendre en compte de
façon claire l'adaptation des fermiers et suggèrent donc leur
nouvelle approche.
b- L'approche Ricardienne
L'approche ricardienne trouve son fondement dans la
théorie de la rente, élaborée par David Ricardo
(1772-1823) en se basant sur les principes de la raréfaction des biens
et des rendements décroissants : d'où l'appellation «
approche ricardienne ».
Plusieurs auteurs ont également utilisé cette
approche afin de déterminer les effets du climat sur la
variabilité des prix via la production agricole.
Mendelsohn et al. (1994) affirment que le climat est
un déterminant important de la valeur des exploitations agricoles.
L'utilisation de la valeur agricole totale fournit une description plus
satisfaisante de la sensibilité au climat. En effet, l'agriculture
tempérée a plus de valeur que l'agriculture tropicale et polaire,
ce qui est cohérent avec les observations connues.
S'inscrivant dans la même optique,
Mendelsohn et Dinar (2003), à leur tour, pensent que la rente
foncière reflète la productivité nette des terres
agricoles. En effet, la valeur des terres agricoles conduit à la valeur
actualisée des productivités nettes futures. L'effet du climat
sur la valeur des terres et le rendement agricole ainsi que les mesures
d'adaptation des agriculteurs, face au climat, reflètent à la
valeur actualisée des revenus futurs issus de l'exploitation la plus
productive de la terre. En d'autres termes, ils arrivent à la conclusion
telle que des modifications climatiques sur la rente foncière,laquelle
est théoriquement un élément d'appréciation de la
valeur ajoutée dégagée par l'activité agricole.
Aussi, Da Silva (2009) présente
l'avantage d'intégrer implicitement les mesures d'adaptations aux
conditions climatiques locales. Car, un producteur dit rationnel doit
être proactif dans la gestion de sa terre, minimisant ses pertes en
s'adaptant face aux impacts négatifs et maximisant ses profits en
capitalisant sur les effets positifs des changements climatiques sur ses
activités.
De même, Schlenker et al.
(2006) affirment que le réchauffement climatique provoque des pertes de
profit.En effet, La baisse de la production agricole liée à la
variabilité climatique entraîne une diminution de la
disponibilité alimentaire. Étant donné que la demande
alimentaire est très inélastique, une diminution de l'offre
commercialisée peut entraîner une augmentation importante des prix
des produits agricoles, réduisant ainsi l'accessibilité des
aliments. La proposition de Schlenker et al. (2006) se base aussi sur
le rôle de l'irrigation et pensent que l'une des hypothèses de
l'approche hédonique de Mendelsohn et al. (1994) selon laquelle
les précipitations mesurent l'approvisionnement en eau des cultures
n'est pas adaptée aux zones irriguées. Ainsi donc, pour des
raisons tant hydrologiques qu'économiques, les effets économiques
du changement climatique sur l'agriculture doivent être
évalués différemment dans les zones arides et
irriguées.
Ainsi, Ouédraogo (2012) pense que la pratique de
l'irrigation et l'accès à la vulgarisation peuvent servir
d'options viables pour l'adaptation au changement climatique en agriculture. En
effet, les performances des économies, pour la plupart, sont
étroitement liées à celles du secteur agricole, qui sont
tributaires du climat caractérisé par un important déficit
pluviométrique, une rigueur de la nature et un environnement naturel
fragile à risque. C'est ainsi qu'il est évident que la pratique
de l'irrigation soit une option viable pour les adaptations dans l'agriculture.
Le modèle ricardien permet également d'effectuer
des comparaisons entre les effets potentiels sur les pays
développées et en développement.
Mendelsohn et al. (2001) affirment que les pays en
développement sont beaucoup plus sensibles aux effets de la variation
des paramètres climatiquesque les pays développés. En
effet, le secteur agricole des pays en développement sont susceptibles
de souffrir des effets négatifs du réchauffement
planétaire que les pays développés. Ce qui explique que
le niveau de développement a un effet significatif sur la
sensibilité au changement climatique. Ce qui fait que l'effet
négatif de réchauffement climatique sur l'augmentation des prix
des produits alimentaires soit plus important dans les pays en
développement que dans les pays développés dans la mesure
où les effets négatifs de réchauffement climatique sont
plus élevés dans les pays en conflit et dans les pays
vulnérables aux chocs de prix alimentaires.
c- La troisième approche qualifiée de
« structurelle ou agro-économique » concilie les deux
précédentes. Elle mesure les effets directs de la
variabilité climatique sur diverses cultures et sur leurs besoins en
intrants à travers des simulations agro-économiques. Dans cette
approche, les pratiques telles que le choix des cultures, l'irrigation et le
calendrier agricole sont incluses dans les modèles structurels. Deux
modèles économiques sous-tendent cette approche à savoir:
Le modèle d'équilibre
général calculable qui simule l'impact économique
global, soutenue par:Yates et Strzepek, 1996 et 1998 ; Darwin et al.
1994 ; Rosenzweig and Parry, 1994 ; Parry et al. 1999.
Le modèle d'équilibre partiel
proposé parChang (2002) ainsi que Kumar et Parikh (2001). La
principale limite de cette approche est que dans l'ensemble des études
les conclusions faites sur de vastes zones et sur les systèmes de
production divers sont fondés sur les résultats des
expérimentations. De plus, les modèles structurels sont
généralement associés aux coûts extrêmement
élevés. Ce qui rend difficile leur implémentation dans les
pays pauvres et en développement.
En somme, le débat sur le changement climatique et la
dynamique des prix des denrées alimentaires reste très
controversé, mais il existe certaines zones d'accord. La section
suivante contribue à enrichir le débat en l'évaluant
empiriquement à partir d'une analyse économétrique.
2- Revues
empiriques
Nombreux sont les travaux empiriques qui ont abordé la
relation entre les changements climatiques et la variabilité des prix
des produits alimentaires. Cependant, ceux qui nous semblent les plus
pertinents, pour la conduite de ce travail, seront tour à tour
développés dans cette section.
Tout d'abord, Bisimwa et al. (2020)
étudient le Changement Climatique et Production Agricole au Sud-Kivu, en
République Démocratique du Congo dans la période de
2010-2015. En utilisant la méthode de la régression
linéaire multiple, ils démontrent que le changement climatique a
des impacts négatifs et significatifs sur la production agricole ainsi
que l'augmentation des prix des produits agricoles au Sud-Kivu. En effet, la
température, les précipitations et la lumière influencent
les rendements des cultures par leurs effets sur la croissance du plant et sur
le processus physiologique liés à la formation du grain. Il
existe un lien très étroit entre la température et les
précipitations, car l'augmentation de la température accroit
l'évaporation.
S'inscrivant dans la même optique, Da
Silva (2009) réalise une étude sur l'impact économique des
changements climatiques sur l'agriculture canadienne dans la période de
1971-2000. A partir du modèle à effets fixes
élaboré par Deschênes et Greenstone (2007), en adaptant une
formulation économétrique en données de panel, il parvient
à estimer l'impact des changements climatiques sur l'agriculture
canadienne. Les variables étudiées sont: Les
précipitations, la température et la production agricole. Les
résultats de l'estimation du modèle présentent un impact
fortement négatif pour l'agriculture canadienne entre 51,2% et 29,5%.
Pour sa part, Mimose (2015) se propose d'analyser l'impact du
changement climatique sur la sécurité alimentaire dans 43 pays
d'Afrique subsaharienne de la période de 1960-2012. En utilisant les
données issues des bases BADC, FAO stat et WDI pour l'estimation d'un
modèle VAR sur données de panels, l'échantillon est
reparti suivant 3 zones agro-climatiques, plus explicitement la zone
équatoriale, la zone sahélienne et la zone semi-aride. Les
variables utilisées sont : les précipitations, la
température, PIB par habitant ($ US) et la Production Alimentaire
Moyenne (tonnes). Les résultats montrent que les fortes variations du
volume des précipitations affectent négativement la production
agricole ainsi que les prix des produits agricoles et la sécurité
alimentaire des pays de la zone équatoriale, à fortes
précipitations mais aussi ceux de la zone sahélienne à
températures élevées.
Aussi, Gouataine (2017) étudie
l'influence des variabilités pluviométriques sur la variation des
prix des produits agricoles dans le mayo-kebbi, dans la période de 1997
à 2010. La méthodologie a essentiellement consisté d'une
part à analyser le comportement de la pluie par les anomalies
centrées-réduites interannuelles, les rendements et les prix, et
d'autre part, la corrélation entre la pluie et les prix de certaines
denrées. Il ressort de ces analyses que la pluie varie effectivement
dans le temps et que cette situation contribue pour beaucoup dans la variation
des prix. Les prix des produits agricoles ont augmenté de 1997 à
2010 de 20% et 16% essentiellement pour le maïs et le riz.
Ainsi queZouabi (2012) analyse, dans le cas de la Tunisie,
l'impact de la précipitation et de la température sur la
croissance économique via l'agriculture. Partant d'une
modélisation VAR appliquée à une fonction de production de
type Cobb-Douglas, cet auteur est parvenu aux résultats qui attestent
que, dans le court terme, les variables précipitation et
température sont statistiquement non significatives, contrairement
à long terme où ces variables sont statistiquement
significatives. Plus précisément, l'auteur montre qu'en Tunisie
et à long terme, la précipitation a un effet positif sur le PIB
via l'agriculture, ce qui signifie que la hausse de la précipitation est
de nature à favoriser la croissance économique. Au contraire, la
température a un effet direct négatif, car toute hausse de la
température est de nature à freiner la croissance agricole et la
croissance économique en Tunisie.
Adams et al. (1998) analysant les effets
économiques du changement climatique sur l'agriculture
américaine, à l'aide des modèles climatiques GISS et UKMO,
montrent qu'une augmentation des températures de 5°C,
jumelée à une invariation des précipitations et à
un niveau de CO2 égale à 530 ppm, entraine une hausse des prix
des produits agricoles de 15% aux USA. En revanche, pour un même niveau
de CO2, Ces auteurs trouvent qu'un accroissement des températures de
2,5°C, couplé à une élévation des
précipitations de 7% jumelée induit une contraction des prix de
19%.
Chang (2002) met en évidence l'impact
potentiel du changement climatique sur l'agriculture du Taiwan. Il analyse
l'effet du climat sur l'agriculture, en s'appuyant sur le modèle
climatique GISS, il montre que, dans le cas d'une étude portant sur 60
produits du règne végétal à Taiwan, les variations
des températures et des précipitations impactent
significativement les rendements agricoles.
Aussi, Sultan et al.
(2013) évaluent des impacts du changement climatique sur les
rendements de sorgho et de mil dans les savanes soudaniennes et
sahéliennes d'Afrique de l'Ouest.
Les auteurs réalisent un ensemble de simulations du
modèle SARRA-H pour plusieurs variétés de mil et de sorgho
sur un jeu de 35 stations météorologiques couvrant 9 pays en
Afrique de l'Ouest sur la période 1971-1990. Des résultats
auxquels ils sont parvenus montrent que les précipitations et les
températures ont un effet significatif sur les prix des produits
alimentaires ainsi qu'au rendement des cultures.
Bedoum et al. (2013), dans leur article,
étudient l'existence de variabilité climatique et ruptures dans
les séries des précipitations en république du Tchad, dans
la période de 1994-2008. En utilisant plusieurs méthodes (indices
centrés réduits SPI, test de Pettit, méthode
bayésienne de Lee et Heghinian), ils démontrent qu'il y a une
baisse très significative des précipitations annuelles comprises
entre 2 et 37%. Ce qui est relativement très élevé par
rapport aux études du même type menées en Afrique de
l'Ouest et en Afrique Centrale (environ 7%).
Badolo (2013) analyse les causes de la flambée des prix
agricoles, au cours de ces dernières années, et tente
d'évaluer l'influence en termes d'élasticités des facteurs
à l'origine de cette hausse à partir d'un modèle
économétrique sur séries temporelles dans les pays en
développement. Et en utilisant les données trimestrielles
couvrant la période 2006-2008, il montre que la variabilité
climatique réduit les disponibilités alimentaires pour la
consommation humaine et augmente la proportion des sous-alimentés dans
les pays en développement. L'effet négatif de la
variabilité climatique sur la sécurité alimentaire est
plus élevé dans les pays en conflit et les pays
vulnérables aux chocs de prix alimentaires. Il est aussi plus
élevé dans les pays africains.
Tingem
et al. (2003) étudient les effets du changement climatique sur la
production agricole au Cameroun, ils évaluent les effets potentiels du
changement climatique des gaz à effet de serre, ainsi que de l'effet
direct de fertilisation du CO2 sur les rendements des cultures au
Cameroun. A l'aide de modèle climatique GISS, Hadley Centre's
HadCM3, au modèle de culture CropSyst pour simuler les rendements
actuels et futurs (2020, 2080) des cultures (noix de bambara, arachide,
maïs, sorgho et soja) dans 8 régions agricoles du Cameroun, ils
trouvent qu'en 2080, les rendements du maïs et du sorgho, du fait du
changement climatique, diminueront de 14,6% et 39,9% respectivement dans 8
régions du Cameroun. En revanche, ils montrent que cet effet n'est pas
uniforme, dans la mesure où l'arachide, bambara et le soja augmenteront
respectivement de 17,9%, 12,9% et 54,6%.
Mendelsohn et al. (1994) réalisent une
étude sur L'impact du réchauffement climatique sur l'agriculture
aux États-Unis, les données comprennent les précipitations
et les températures moyennes pour les mois de janvier, avril, juillet et
octobre de 1951 à 1980, ainsi que les variations interannuelles.
En appliquant la technique ricardienne et un modèle de
régression quadratique, ontinterpolé les données
climatiques du comté à partir des données observées
de la station, ils constatent que des températures plus
élevées au cours de l'année (sauf dans la saison
d'automne) ont un effet négatif sur les valeurs moyennes des terres. Le
fait que le terrain soit ou non une zone humide.
Acacha et Vissin (2015) analysent l'effet du changement
climatique sur les fluctuations des prix des cultures vivrières dont le
maïs dans la ville de Cotonou au Bénin. La méthodologie
adoptée s'appuie sur les données climatologiques extraites de la
base des fichiers de la Direction de la Météorologie Nationale
(DMN) sur la période 1971-2010. Les outils d'analyse utilisés
sont, d'une part le coefficient de corrélation pour analyser la
dynamique climatique et son influence sur l'inflation des prix et d'autre part,
le calcul des moyennes arithmétiques et des indices ont permis de
calculer les variabilités. Il ressort des résultats obtenus une
très forte variabilité des hauteurs de pluie marquée par
une séquence sèche de 1971-1990 et une séquence humide de
1990-2010.
D'une part, cette dynamique climatique influence le rendement
et le prix des produits agricoles et, d'autre part, son influence sur la
variation des prix des denrées vivrières est significative
à 5 %.
Maddison (2007) étudient lessociétés
humaines et le changement climatique à la fin du troisième
millénaire. Ils construisent le modèle ricardien en utilisant des
données provenant de 11 pays africains, ils ont constaté que
d'ici 2050, avec l'effet du changement climatique qui agit à travers les
précipitations et la température, certains pays africains vont
connaître des pertes considérables dans la production agricole
ainsi que l'augmentation des prix des produits agricoles.
Cette évaluation empirique s'est enrichie par les
travaux de Ouédraogo (2012)qui évalue l'impact des changements
climatiques sur les revenus agricoles des agriculteurs au Burkina Faso, dans la
période de la campagne agricole 2002-2003, en utilisant l'approche
ricardienne, les paramètres des modèles ont été
estimés par la méthode des moindres carrées ordinaires
(MCO). Les résultats de l'étude ont montré que la relation
entre le revenu et le climat est non linéaire. L'impact marginal de la
température sur le revenu agricole est de -19,9 dollars US par hectare
tandis que celui de la précipitation est de +2,7 dollars US par hectare.
L'analyse des élasticités montre que l'agriculture est
très sensible à la précipitation au Burkina.
L'augmentation des précipitations de 1% entraine une hausse des revenus
agricoles de 14,7%. Cependant, une augmentation des températures de 1%
entraine une baisse des revenus agricoles de 3,6%.
Ainsi queKurukulasuriya et Mendelsonh (2008)
fondent une étude portant sur 11 pays africains où 9064
agriculteurs étaient choisis aléatoirement, suivant les
régions, et s'appuyant sur l'approche ricardienne des rendements de
culture, sont parvenus aux résultats ci-après : il y a une
influence négative de la température sur le revenu net des terres
tributaires des précipitations, tandis que cette influence est positive
pour le revenu net issu des terres irriguées.
Dans la même veine,Mariara et Karanja (2006) analysent
l'impact du changement climatique sur le revenu net agricole au Kenya, par
superficie des 816 ménages en s'appuyant également sur l'approche
ricardienne de rendements des cultures. Les résultats de leurs analyses
attestent que le changement climatique, capté à travers la
variabilité de la température et des précipitations, a des
effets négatifs sur la production et les revenus agricoles.
Ainsi,Dandonougbo (2014) analyse les effets de la variation
des températures et précipitations sur la production
céréalière au Togo sur la période de 2012 et 2013,
en suivant une méthodologie économétrique s'appuyant sur
l'approche ricardienne. Les résultats montrent l'existence d'une
relation non linéaire entre le rendement de la culture du maïs et
du riz et les variables climatiques. En outre, le changement climatique aura
des effets significatifs sur la production agricole et ses effets amplifieront
la vulnérabilité de la population rurale vers la fin du
siècle.
Konte et Soumaoro (2021) analysent l'impact du changement
climatique sur la production du maïs au Mali. Ils ont choisi l'approche
ricardienne pour évaluer l'impact du changement climatique sur
l'agriculture malienne. En utilisant les données de panel sur une
période de 20 ans (1990-2019) et sur cinq régions administratives
du Mali. Les paramètres des modèles ont été
estimés par la méthode des moindres carrées ordinaires
(MCO). Les résultats montrent que la température et les
précipitations ont des effets directs, indirects et totaux sur le
rendement du maïs. En outre, les résultats de l'étude
suggèrent que les événements climatiques extrêmes
pourraient également avoir un impact sur la productivité agricole
causant ainsi une variabilité des prix des produits agricoles au Mali.
Enseignements tirés de la revue dela
littérature
A l'issue de ces débats portant sur les effets du
changement climatique sur la dynamique des prix des produits agricoles, nous
constatons de nombreuses controverses théoriques et empiriques. A cet
effet, sur le plan théorique, plusieurs travaux ont été
développés, mais, dans le cadre de ce travail, nous nous appuyons
sur l'approche ricardienne comme soubassement théorique. Deux raisons
motivent ce choix. La première raison est que cette approche
présente l'avantage d'intégrer implicitement les mesures
d'adaptation aux conditions climatiques locales. La seconde raison est que
celle-ci repose sur l'hypothèse d'efficience des marchés puisque
la valeur des terres agricoles reflète la valeur actualisée des
revenus futurs issus de l'exploitation la plus productive de la terre. Ainsi,
elle permet d'évaluer l'ampleur du changement climatique sur
l'agriculture par la prise en compte des adaptations des agriculteurs
individuellement avec le changement climatique.
D'un point de vue empirique, bon nombre d'études ont
été menées, avec des méthodes très
variées pour vérifier l'impact du changement climatique sur la
variabilité des prix des produits agricoles, et les résultats
sont d'une très grande portée et varient selon les études.
Ainsi, dans le cadre de notre travail, nous allons nous appuyer sur l'approche
empirique deDandonougbo (2014) et estimons que cette approche soutient
l'objectif de ce travail.
IV-
METHODOLOGIE DE L'ETUDE
Dans le cadre du présent travail, ce point aborde le
cadre théorique et la spécification empirique du modèle.
1- Modèle
théorique
Pour évaluerl'effet du changement climatique sur la
dynamique des prix via l'agriculture, on distingue fondamentalement deux
grandes approches qui se différencient par leurs méthodologies
respectives dont l'une s'oriente vers l'agronomie et l'autre vers
l'économie. L'objectif visé dans ce travail est d'analyser
l'effet du changement climatique sur la dynamique des prix des denrées
alimentaires. A cet effet, nous allons nous appuyer sur l'approche ricardienne
qui utilise la valeur de la terre comme variable dépendante (Mendelsohn
et al. 1994), développé par Mendelsohn et Dinar (2003)
dont se sont inspirés Dinar et al. (1998), Ouédraogo
(2012) ainsi que Dandonougbo (2014), pour évaluer, respectivement,
l'impact du changement climatique sur: a) l'agriculture indienne ; b) les
revenus des agriculteurs burkinabè; c) la production
céréalière au Togo. L'approche Ricardienne est
basée sur la rente foncière qui est considérée
comme le revenu ou produit net de la meilleure utilisation de la terre. La
rente foncière représente la production nette de la terre. Le
revenu net agricole (V) représente la valeur actuelle de la
productivité future de la terre. Le principe est traduit par
l'équation suivante (Mendelsohn et Dinar, 2003) :
![](Effets-du-changement-climatique-sur-la-dynamique-des-prix-des-produits-agricoles-en-Republique-du-C5.png)
, avec cultures (1)
Où : PLE = revenu net par hectare,
Pi est le prix de marché de la culture i,
???? est la quantité produite de la culture i,
?? est le vecteur des variables climatiques,
?? est L'ensemble des facteurs édaphiques,
?? est l'ensemble des prix des facteurs ?? est le vecteur des
prix des inputs,
X = vecteur des facteurs de production (autres que la terre),
R = vecteur des prix des facteurs de production,
t = temps et = taux d'actualisation.
Les agriculteurs sont supposés maximiser leurs revenus
nets en utilisant les facteurs de production (X) en fonction des
caractéristiques de leur exploitation et en faisant face aux conditions
climatiques (F), aux conditions des sols (Z), aux caractéristiques
socio-économiques (G), et aux prix des facteurs (R). Le modèle
ricardien examine comment l'ensemble des variables endogènes F, Z, et G,
affectent la valeur de la ferme. Le modèle est basé sur les
réponses observées des cultures et des fermiers aux conditions
climatiques. Il utilise les observations actuelles des performances des
exploitations agricoles selon les différentes zones climatiques
(Mendelsohn et al. 1994 ; Mendelsohn et Dinar, 1998). Il mesure
comment la rentabilité agricole varie avec le climat local en
contrôlant les autres facteurs. Le modèle ricardien standard est
un modèle quadratique sur le climat:
?? = ??0 +??1??
+??2??2 + ??3??+ ??4?? +
??, avec ?? le terme d'erreur (2)
?? et ??² capturent les termes linéaires et
quadratiques pour les températures et les précipitations.
L'introduction des termes quadratiques pour les variables climatiques permet
d'analyser la non linéarité de la relation entre le rendement
agricole et le climat.
De l'équation (2), nous pouvons dériver l'impact
marginal des variables climatiques sur le rendement agricole comme suit:
[?????????? / ] = [??1,
+2*??2,*????] (3)
Le changement du bien-être U, résultant du
changement du climat de ??0 à ??1 peut être
mesuré comme suit : ??? =
(??1)-??(??0)(4)
En considérant le modèle standard
développé par Mendelsohn et Dinar (2003), le modèle
ricardien que nous allons appliquer, dans notre cas, se présente comme
suit :
?? = ??0 +??1??
+??2??2 + ??3?? + ?? (5)
Les variables sur les sols ne sont pas
présentées dans cette équation du fait de la non
disponibilité des données.
Où ?? est le terme d'erreur, ?? et ??2
capturent les termes linéaires et quadratiques pour les
températures et les précipitations.
G est une variable muette qui détermine le sol dominant
dans une zone climatique,?? le terme de l'erreur, ??0 est la
constante et ??i,i= 1...3, les différents coefficients
à estimer.
2- Modèle
empirique
En se référant aux équations
développées parMendelsohn et Dinar en 2003 et en
tenant compte de spécificité du climat dans le pays, nous
adoptons la spécification empirique suivante :
?? = ??0 + ??1???????????? +
??2precip2+ ??3temp
+??4temp2 + ?????????????=1+ ??
(6)
???? désigne les variables
économiques.
Par l'équation (6) découle un modèle
empirique qui nous permet d'atteindre notre objectif :
Iprix = ??0 + ??1Precip +
??2precip2+ ??3???????? +
??4temp2 + ??5VAAg + u(7)
Avec ?? le terme d'erreur, ??0 est la constante et
??i,i= 1...5, les différents coefficients à
estimer.
Présentation des variables
Au regard de la revue de la littérature et de la
disponibilité des données, les variables que nous avons choisies
dans le cadre de ce travail sont :
Ø Precip: Elle
représente les précipitations et constitue la première
variable explicative (exogène). Elle a été utilisée
parMendelson et Dinar (2003) et est exprimée en
millimètre;
Ø Precip2 : La
pluviométrie au carré permet de capter les effets à long
terme du changement climatique.
Ø ????????: Elle
désigne la variable température, elle est exprimée en
degré Celsius et constitue la deuxième variable exogène
(Cline, 2016) ;
Ø temp2: La
variable température au carré, permet de capter les effets
marginaux du changement climatique et les prix des produits agricoles;
Ø VAAg: Elle désigne
la valeur ajoutée du secteur agricole calculée à partir de
la production totale du secteur agricole divisée par le nombre de
travailleurs du secteur agricole. Elle a été utilisée par
Ouédraogo (2012) ;
Ø Iprix: Représente
l'indice de prix des produits agricoles et constitue l'unique variable à
expliquer (endogéne).
Les variables explicatives retenues dans le modèle sont
d'abord des variables climatiques (précipitations, températures).
Elles ont été choisies puisque l'objectif de l'étude est
justement de voir l'effet qu'ont les variables climatiques sur la dynamique des
prix des produits agricoles. En outre, la variable de contrôle a
été introduite dans le modèle à l'image de la
valeur ajoutée agricole. Celle-ci, en relation directe avec les
précipitations et les températures, est supposée avoir un
effet sur la variabilité des prix des produits agricoles au Congo.
V-
SOURCE ET DESCRIPTION DES DONNEES
1- Source des
données
Les données exploitées dans le cadre de ce
travail proviennent essentiellement de trois sources. Les séries
climatiques ont été extraites du fichier de l'ANAC (Agence
Nationale de l'Aviation Civile), de l'Institut National de la Statistique
(Congo) et de la Banque Mondiale sur la période de 1986 à 2020,
soit 35 observations. Le choix de cette période est essentiellement
dicté par la disponibilité de données.
2- Description des données
Le Tableau 1, présente un récapitulatif de
l'ensemble des variables introduites dans le modèle et signes
attendus.
Tableau 1 : Récapitulatif des
variables du modèle et signes attendus
Variables
|
Intitulé
|
Nature de la variable
|
Source de données
|
signes
|
Indice de prix des produits Agricoles
|
Iprix
|
Quantitative
|
l'Institut National de la Statistique (Congo)
|
+/-
|
Valeur Ajoutée Agricole
|
VAAg
|
Quantitative
|
La Banque Mondiale
|
-
|
Les précipitations
|
Precip
|
Quantitative
|
Direction de la Météorologie Nationale (DMN) de
l'ANAC (Agence Nationale de l'Aviation Civile).
|
-
|
La température
|
Temp
|
Quantitative
|
Source : Résultats de recherches documentaires
(2022)
Le tableau ci-dessousdonne les résultats des
statistiques descriptives des variables de l'étude, pour une
période de 1986 à 2020. Ces résultats retracent ce qu'ont
été la moyenne, le maximum et le minimum de chacune des
variables, compte tenu de la période d'observation. Ils renseignent
également sur la situation de la distribution (normalité) de
chaque variable. S'agissant des moyennes des différentes variables,
elles ont été de 111,3971 FCFA, 6,994545%, 781,5453 mm et
25,52970 C°, respectivement pour l'indice de prix, la valeur
ajoutée agricole, les précipitations et la température.
Dans ce même ordre, les maximas représentaient 138,4 FCFA, 13%,
941,5249 mm, 26,70 C°, respectivement pour l'indice de prix, la valeur
ajoutée, les précipitations et la température.
Tableau 2 : Statistiques descriptives
|
Iprix
|
Vaag
|
Precip
|
Temp
|
Moyenne
|
111,3971
|
6,994545
|
781,5453
|
25,52970
|
Maximum
|
138,4000
|
13,00000
|
941,5200
|
26,70000
|
Minimum
|
85,80000
|
2,464525
|
553,5000
|
24,60000
|
Ecart-type
|
13,61189
|
3,448466
|
83,53725
|
0,508447
|
Jarque-Bera
|
0,724724
|
4,200233
|
0,607599
|
0,109725
|
Probabilité
|
0,696031
|
0,122442
|
0,738009
|
0,946615
|
Observations
|
35
|
35
|
35
|
35
|
Source : Auteur à partir des résultats
extraits d'Eviews
3- Procédure d'estimation et validation du
modèle
Pour déterminer les paramètres de notre
modèle, nous utilisons le modèle VAR (vector autoRegression).
L'utilisation d'un modèle VAR est méthodiquement
justifiée, car les modèles VAR autorisent les simulations qui
permettent de saisir les modifications des variables objectives, suite à
un choc sur les variables instruments.
Ø Tests de stationnarité et de
cointégration
Avant tout traitement en économétrie, il
convient de s'assurer de la stationnarité des variables retenues, car la
stationnarité représente une condition nécessaire pour
éviter les relations artificielles. Les tests de racine unitaire
permettent de mettre en évidence le caractère stationnaire ou non
d'une chronique par la détermination d'une tendance déterministe
ou stochastique (ou aléatoire). Un processus est dit stationnaire si tous ces moments sont invariants pour tout
changement de l'origine du temps. Il existe deux types de processus non
stationnaires. Les processusTS (trend stationnary process) qui constituent une
non stationnarité de type déterministe et le processus DS
(difference stationnary process) pour lesquels la stationnarité est de
type stochastique ou aléatoire. Les processus sont respectivement
stationnarisés par écart à la tendance et par un filtre
à la différence première permettant de déterminer
l'ordre d'intégration de la variable. Pour établir entre les deux
types de processus et d'appliquer la méthode de stationnarité
adéquate, nous utilisons les tests de Dickey-Fuller Augmented (ADF) et
de Phillips-Perron (PP). Ces tests permettent de déterminer l'ordre de
différenciation d'une série macroéconomique suivant son
évolution au cours du temps. Ces tests sont menés sous
hypothèses suivantes :
- absence d'une constante (modèle 1) ;
- présence d'une constante (modèle 2) ;
- présence d'une constante et d'une tendance
(modèle 3).
Nous débuterons par déterminer le nombre de
retards optimal pour chacun des trois modèles suivants :
- Modèle (1) sans constante : ;
- Modèle (2) avec constante : ;
- Modèle (3) avec constante et trend : .
Il s'agit de l'hypothèse nulle de non
stationnarité . Si cette dernière est acceptée, le processus admet une
racine unitaire. Sinon, le processus est stationnaire. Nous allons
déterminer respectivement la présence d'une constante, d'une
tendance et d'une racine unitaire. Pour chaque variable, nous commençons
par le test d'ADF en niveau, nous déterminons le nombre de retards, nous
étudions la significativité de la tendance et si la variable est
non stationnaire, nous passons au test d'ADF en première
différence.
VI-
ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS
1- L'estimation du
modèle
a. La stationnarité des variables retenues dans
le modèle
D'après l'allure des courbes de la valeur
ajoutée agricole, l'indice des prix, de la température et des
précipitations, nous remarquons qu'ils ont une tendance
générale, soit à la baisse ou à la hausse, soit que
leurs évaluations au cours du temps présentent une tendance
ascendante et unique, ce qui met leur stationnarité en niveaux, ceux-ci
nous conduisent à tester la stationnarité pour s'assurer ou non
de l'existence d'une racine unité, et ceux-ci en utilisant le test de
Dickey-fuller augmenté et de Philips-Perron.
Tableau 3 : Résultats des tests de
stationnarité
VARIABLES
|
TYPE DE TEST
|
Avec constante sans trend
|
Avec constante et trend
|
Sans constante sans trend
|
VALEUR CRITICALE à
5%
|
Statistique de test
|
Décisions
|
Précip
|
ADF
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
-3,552973
|
-6,993443
|
I(1)
|
PP
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
-3,552973
|
-14,88426
|
I(1)
|
KPSS
|
Oui
|
Non
|
|
0,463000
|
0,198357
|
I(1)
|
Temp
|
ADF
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
-3,562882
|
-6,467815
|
I(1)
|
PP
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
-3,552973
|
-13,04803
|
I(1)
|
KPSS
|
Oui
|
Non
|
|
0,463000
|
0,197857
|
I(1)
|
VAAg
|
ADF
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
-3,552973
|
-4,921820
|
I(1)
|
PP
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
-3,552973
|
-6,995098
|
I(1)
|
|
KPSS
|
Oui
|
Non
|
|
0,463000
|
0,115838
|
I(1)
|
Iprix
|
ADF
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
-3,562882
|
-7,068836
|
I(1)
|
PP
|
Oui
|
Oui
|
Oui
|
-3,552973
|
-18,84101
|
I(1)
|
KPSS
|
Oui
|
Non
|
|
0,463000
|
0,198357
|
I(1)
|
Source : Auteur à partir des résultats
extraits d'Eviews
Le tableau 3 présente les résultats issus des
différents tests de stationnarités effectuées (Les tests
de stationnarité d'ADF et de Phillips-Perron et de
Kwiatkowski-Phillips-Schmidt-Shin).
On constate que, pour toutes les variables (Précip,
Temp, VAAg, Iprix), les statistiques ADF, PP et KPSS sont inférieures
aux statistiques critiques des différents seuils, qu'après une
différentiation première, elles sont donc intégrées
d'ordre un (I(1)). Alors, on peut conclure qu'il se peut qu'il existe une
relation de cointégration. Pour vérifier la cointégration
entre ces variables, il faut passer par deux étapes. D'abord, il faut
déterminer le nombre de retard optimal qui convient à notre
modèle. Ensuite, nous allons utiliser le test de Johnson pour
détecter le nombre des relations de cointégration entre les
variables.
a- Le choix du nombre de retard:
Pour choisir la taille d'un modèle VAR(p) pour un
ordre p allant de 0 à un ordre h fixé de façon arbitraire,
on se servira usuellement d'un critère d'information. Pour notre
modèle, on calcule les fonctions AIC(p). Le choix du nombre de retard a
un rôle très important dans l'estimation d'un modèle VAR.
On choisit le nombre de retard qui minimise l'un de ces deux critères
d'information.
Tableau 4 : le choix du nombre de retard
Lag
|
Logl
|
LR
|
FPE
|
AIC
|
SC
|
HQ
|
0
|
-356,4785
|
NA
|
321415,5
|
24,03190
|
24,21873*
|
24,09167
|
1
|
-345,1479
|
18,88427
|
444294,4
|
24,34320
|
25,27733
|
24,64203
|
2
|
-323,0360
|
30,95674
|
315016,4
|
23,93573
|
25,61717
|
24,47364
|
3
|
-289,9072
|
37,54599*
|
119083,8*
|
22,79381
|
25,22255
|
23,57079
|
4
|
-269,8220
|
17,40709
|
130277,4
|
22,52147*
|
25,69752
|
23,53751*
|
Source : Auteur à partir des résultats
extraits d'Eviews
* indicates lag order selected by the criterion
|
LR: sequential modified LR test statistic (each test at
5% level)
|
FPE: Final prediction error
|
|
AIC: Akaike information criterion
|
|
SC: Schwarz information criterion
|
|
HQ: Hannan-Quinn information criterion
|
Les résultats du tableau ci-dessus nous montrent que le
nombre de retard est égal à quatre, puisque le critère
d'Akaike (AIC) sélectionne que le nombre de retard est égal
à quatre.
b- Le test de cointégration
Cette méthode est intéressante car elle permet
de donner le nombre de relations de cointégration qui existent entre nos
variables à long terme. La séquence du test de Johanson (il
s'agit du test de la trace et test de la valeur propre) consiste à
trouver le nombre de relations de cointégration (r). Pour cela, on
utilise la méthode de maximum de vraisemblance dont les résultats
figurent dans le tableau 5.
Tableau 5: Le test de cointégration
|
Statistique de la trace
|
Statistique de la valeur propre maximale
|
Valeur critique au seuil de 5%
|
Prob.**
|
None *
|
76,70837
|
0,729350
|
47,85613
|
0,0000
|
At most 1 *
|
36,19359
|
0,541586
|
29,79707
|
0,0080
|
At most 2
|
12,01413
|
0,319900
|
15,49471
|
0,1563
|
At most 3
|
0,063145
|
0,002035
|
3,841466
|
0,8016
|
Source Auteur extrait à partir d'Eviews9
Comme le montrent les résultats du tableau 5, le test
de Cointégration de Johannsen révèle qu'il y a deux
relations de Cointégration. A cet effet, nous utilisons le modèle
vectoriel à correction d'erreurs (VECM) pour estimer nos variables
(Engle R.E. et Granger C.W.J. 1987).
1- Résultats de
l'estimation
La méthode de Cointégration en système
VECM « Modèle vectoriel à correction
d'erreur » permet l'estimation des modèles à
correction d'erreur avec plusieurs vecteurs de Cointégration. Ceci
diffère de la méthode à deux étapes d'Engel et
Granger qui estime seulement une relation de Cointégration à la
fois. Le VECM présente un avantage dans la capacité de capturer
une structure et les interactions dynamiques riches. Il permet de corriger la
Cointégration des variables à l'infini afin de faire une
régression. En effet, l'utilisation de cette méthode est
justifiée dans la mesure où il existe plusieurs relations de
Cointégrations. Ce modèle est le mieux adapté parce qu'il
permet une meilleure interprétation économétrique des
variables.
Les résultats issus de l'estimation du modèle se
répartissent comme suit: Les résultats relatifs à
l'estimation du modèle à long terme, les résultats de la
vitesse d'ajustement vers la cible à long terme (la force de rappelle)
et enfin, les résultats de l'estimation du modèle à court
terme.
Les résultats de l'estimation du VECM sont
présentés dans les tableaux ci-dessous:
Le tableau 6, présente les estimations du
modèle à long terme des différentes variables de
l'étude.
Tableau 6: Modèle à long
terme
Iprix
|
Precip
|
Precip2
|
Temp
|
Temp2
|
Vaag
|
Constante
|
1,000000
|
-2,679668
|
0,002048
|
-2727,179
|
0,278175
|
-2.780704
|
128.6034
|
|
(0,004103)
|
(0,00052)
|
(1033,13)
|
(0,10789)
|
(0,004705)
|
|
|
[ -3,21263]
|
[3,92154]
|
[ -2,63972]
|
[2,57842]
|
[-0.60257]
|
|
Source : Auteur extrait à partir
d'Eviews9
Le tableau 7, présente les estimations du
modèle à court terme des différentes variables de
l'étude.
Tableau 7 : Modèle à court
Terme
Iprix
|
Precip
|
Precip2
|
Temp
|
Temp2
|
Vaag
|
Constante
|
-0,780030
|
-0,617115
|
0,000430
|
-930,9256
|
2,340749
|
14,97171
|
15,08330
|
|
[-1,17933]
|
[ 1,17756]
|
[-1,47262]
|
[ 0,24588]
|
[ 2,01072]
|
[ 1,31303]
|
Source : Auteur extrait à partir
d'Eviews9
Le tableau 8 nous présente, après estimation du
modèle les résultats de la vitesse d'ajustement des
différentes variables.
Tableau 8 : Vitesse d'ajustement
Iprix
|
Precip
|
Precip2
|
Temp
|
Temp2
|
Vaag
|
-0,130587
|
-2,152342
|
3918,950
|
-0,000387
|
0,026921
|
-0,001147
|
(0,21319)
|
(0,00258)
|
(1513,30)
|
(0,00378)
|
(0,19343)
|
(0,00546)
|
[ -1,42122]
|
[ -2,10898]
|
[ 2,58968]
|
[ -0,10243]
|
[ 0,13917]
|
[ -0,21033]
|
Source : Auteur extrait à partir
d'Eviews9
Le tableau 9 nous présente le R-carré du
modèle.
Tableau 9. R-carré
R-squared
|
0,654411
|
0,654273
|
0,668273
|
0,868402
|
0,692011
|
0,766803
|
Adj. R-squared
|
0,390136
|
0,389893
|
0,414599
|
0,767768
|
0,456490
|
0,588476
|
Sum sq. resids
|
9000,648
|
206253,4
|
4,53E+11
|
2,829526
|
7409,303
|
5,898515
|
S.E. equation
|
23,00978
|
110,1479
|
163328,5
|
0,407974
|
20,87681
|
0,589043
|
F-statistic
|
2,476256
|
2,474749
|
2,634379
|
8,629331
|
2,938213
|
4,299981
|
Log likelihood
|
-131,8886
|
-180,4316
|
-406,7842
|
-6,881985
|
-128,8729
|
-18,26815
|
Akaike AIC
|
9,412167
|
12.54398
|
27,14737
|
1,347225
|
9,217607
|
2,081816
|
Schwarz SC
|
10,05977
|
13,19158
|
27,79497
|
1,994832
|
9,865214
|
2,729423
|
Mean dependent
|
0,220968
|
-0,684096
|
-1145,891
|
0,007502
|
1,315857
|
0,022414
|
S.D. dependent
|
29,46429
|
141,0176
|
213469,2
|
0,846587
|
28,31786
|
0,918225
|
|
Determinant resid covariance (dof adj.)
|
9,11E+10
|
|
|
|
|
Déterminant resid covariance
|
2,48E+09
|
|
|
|
|
Log likelihood
|
-599,2039
|
|
|
|
|
Akaike information criterion
|
44,46477
|
|
|
|
|
Schwarz criterion
|
48,62796
|
|
|
|
|
Number of coefficients
|
90
|
|
|
|
|
Source : Auteur extrait à partir
d'Eviews9
Après estimation du modèle, la lecture du
tableau 8 présente une force de rappel de -0,130587et une valeur absolue
de la statistique de Student de 1,42122. Cela nous permet de confirmer
l'existence d'une relation d'ajustement vers la cible à long terme.
De plus, le tableau 9 montre que le coefficient de
détermination R2 s'élève à hauteur de
65,44%. Cela montre que les variables explicatives retenues dans le cadre de ce
travail, expliquent bien le prix des produits agricoles. Ce résultat
nous autorise à valider le modèle vectoriel à correction
d'erreur.
Enfin, la lecture du tableau 10 (voir annexe) montre
que les résultats du test d'auto corrélation des
résidus par le corrélogramme des résidus, et les
statistiques de Box-Pierce confirment l'absence d'auto corrélation des
résidus. Car tous les termes de fonctions d'auto corrélation
(simple et partielle) sont tous situés à l'intervalle de
confiance matérialisé par les traits verticaux et ne sont pas
significativement différent de zéro.
Aussi, la probabilité du test pour h=16 (0,173)est
supérieure à 5%. Par conséquent, le résidu est un
bruit blanc. Ce qui justifie et confirme la validation de l'application du
modèle vectoriel à correction d'erreur (VECM). Ainsi, nous
pouvons donc procédé à l'analyse et interprétation
des résultats.
2- Discussion des
résultats
Au regard des résultats (cf. tableau d'estimation en
annexe), une principale leçon peut être tirée: les
précipitations sont un obstacle pour l'amélioration des prix des
produits agricoles à travers l'agriculture au Congo. Cet enseignement
tient du fait que le coefficient associé aux precipitations est
négatif et significatif au seuil de 5%. On peut dire qu'il existe une
relation indirecte des precipitations sur le prix des produits agricoles
à travers l'agriculture. Ainsi, une augmentation de 1% des
precipitations entraine, toutes choses égales par ailleurs, une
diminution de la production agricole de 2, 679668 points et par
conséquent une augmentation des prix des produits agricoles, ce qu'est
conforme à la théorie et à nos attentes.
Les résultats à long terme (Tableau 6) montrent
que les signes des coefficients des termes linéaires et quadratiques des
variables climatiques sont opposés. La relation entre le prix des
produits agricoles et la température ou les précipitations est
donc non linéaire. Cette relation non linéaire est
vérifiée dans la plupart des études et
particulièrement au Burkina Faso (Ouedraogo, 2012) et au Togo
(Dandonougbo, 2014).
En effet, ces résultats trouvent leur justification
dans le cadre du Congo, du fait que le pays a un climat tropical et humide.
Dans les climats tropicaux humides, il pleut abondamment le long de
l'année. Ce qui occasionne une humidité élevée qui
est un frein pour la productivité agricole à cause du lessivage
des nutriments, de la prolifération des champignons, l'augmentation des
insectes ravageurs, des bactéries et adventices (Etat des forêts
du bassin du Congo, 2013). Aussi, selon les études de la COMIFAC (2013)
qui stipule que les pluviométries modérées sont favorables
à une bonne croissance des cultures et par conséquent, la
stabilité des prix des produits agricoles, et corrobore les conclusions
de ACTED-Congo (2006), selon lesquelles l'agriculture en République du
Congo est particulièrement affectée par le changement climatique,
faisant face à une saisonnalité instable et plus difficilement
maîtrisable, ce qui contribue aux problèmes de variabilité
des prix des produits agricoles, suite à la faible productivité
agricole à laquelle le pays fait face.
Ce qui nous permet de conclure que l'effet indirect des
précipitationsa un effet négatif sur le prix des produits
agricoles, mais toutes les variables ne sont pas statistiquement
significatives, alors, à court terme, la température n'a aucun
effet sur le prix via l'agriculture au Congo.
VII-
CONCLUSION ET IMPLICATIONS DE POLITIQUE ECOMIQUE
L'objectif de ce travail est d'analyser l'effet du changement
climatique sur la dynamique des prix des produits agricoles au Congo. Pour
atteindre celui-ci, l'usage d'une approche méthodologique au moyen de
l'estimation du modèle VECM a été adoptée, pour une
période de 1986 à 2020. Les résultats obtenus, montrent
qu'à long terme, les variables climatiques sont un obstacle pour
l'amélioration des prix des produits agricoles en République du
Congo.
En effet, les résultats relèvent l'existence
d'une relation non linéaire entre le changement climatique et les prix
des produits agricoles. Dans le contexte congolais, ces
résultats montrent que l'agriculture au Congo, comme dans d'autres pays
d'Afrique subsaharienne, est très sensible au changement climatique
à long terme, car, le phénomène du changement climatique
est plus capté à long terme qu'à court terme.
Au regard de ce qui précède, quelques
implications de politique économique ci-après peuvent être
formulées :
- La mise en placedes politiques de résilience face au
changement climatique (l'irrigation, introduction des semences
améliorées, diversification des cultures, d'une banque ou d'un
fonds d'appui à l'agriculture, création des banques de semences,
etc.) ;
- La poursuite des initiatives de lutte contre le
réchauffement climatique ou de réduction des émissions des
gaz à effet de serre et de la réorganisation des radios rurales
capables d'apporter des informations pertinentes sur les changements
climatiques afin de sensibiliser les paysans à mieux planifier leurs
activités de production.
- Il est important, pour les décideurs, de mettre en
place des dispositifs face au changement climatique afin de pallier la hausse
des prix des produits agricoles et aider les producteurs agricoles à
mieux supporter cette situation.
- La pratique de l'irrigation et l'accès à la
vulgarisation ont un effet positif sur le revenu agricole et peuvent servir
d'options viables pour l'adaptation au changement climatique en agriculture au
Congo.
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ANNEXE
Tableau 10: Test d'autocorrélation des
résidus
Source Auteur extrait à partir d'Eviews9
![](Effets-du-changement-climatique-sur-la-dynamique-des-prix-des-produits-agricoles-en-Republique-du-C22.png)
Tableau 11 : Estimations du modèle
TABLE DES MATIERES
DÉDICACE
I
REMERCIEMENTS
II
SOMMAIRE
III
SIGLES ET ACRONYMES
III
LISTE DES TABLEAUX
V
LISTE DES GRAPHIQUES
VI
RESUME
VII
I- INTRODUCTION
1
1- Contexte et justification
1
2- Intérêt du sujet
3
v Cadre conceptuel
3
3- Problématique
5
4- Objectif
6
5- Hypothèse
6
6- Délitation du Plan
d'étude
6
7- Organisation du Travail
6
II- ANALYSE DES FAITS STYLISES
7
III-REVUE DE LA LITTÉRATURE
11
1- Revues théoriques
11
IV- METHODOLOGIE DE L'ETUDE
22
1- Modèle théorique
22
2- Modèle empirique
23
V- SOURCE ET DESCRIPTION DES DONNEES
25
1- Source des données
25
2- Description des données
25
VI- ANALYSE ET DISCUSSION DES RESULTATS
28
1- L'estimation du modèle
28
1- Résultats de l'estimation
30
2- Discussion des résultats
33
ANNEXE
a
TABLE DES
MATIERES.................................................................................................43
![](Effets-du-changement-climatique-sur-la-dynamique-des-prix-des-produits-agricoles-en-Republique-du-C23.png)
RESUME
L'objectif de ce memoire est d'analyser l'impact de la
variabilité climatique sur la dynamique des prix des produits agricoles
en République du Congo sur la période de 1986 à 2020.Pour
ce faire, nous optons pour l'approche d'analyse ricardienne et d'un
modèle VECM.
Il ressort de ces résultats, qu'à long terme,
les variables climatiques sont un obstacle pour l'amélioration des prix
des produits agricoles en République du Congo. En effet, les
résultats relèvent l'existence d'une relation non linéaire
entre le changement climatique et les prix des produits agricoles via
l'agriculture.
Mots-clés : variabilité
climatique, production agricole, variation des prix, Approche ricardienne.
ricardienne.
ABSTRACT
The objective of this thesis is to analyze the impact of
climate variability on the dynamics of agricultural product prices in the
Republic of Congo over the period from 1986 to 2020. To do this, we opt for the
analytical approach Ricardian and the VECM model.
These results show that in the long term, climatic variables
are an obstacle to improving the prices of agricultural products in the
Republic of Congo.
Indeed, the results show the existence of a non- linear
relationship between climate change and the prices of agricultural products via
agriculture.
Keywords: climate variability, agricultural
production, price variation, Ricardian approach.
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