1.5- La revue critique de
littérature
L'état de la question fait mention de la quintessence
des travaux antérieurs. Pour évaluer l'activité de
footballeur dans la ville de Cotonou, l'organisation et l'orientation d'un
travail scientifique exige, avant de s'y lancer, de lire d'autres travaux
précédemment réalisés et qui sont en rapport avec
ce domaine de recherche.
Pour M. Gérard (2006), la revue critique de la
littérature est la recension des écrits des auteurs par rapport
au sujet d'étude, leurs démarches, les conclusions auxquelles ces
auteurs ont abouti à de nouveau développement ou à de
nouvelles conclusions. De fait que l'objet de cette recherche ne soit pas
nouveau, il soit déjà traité par un bon nombre des
chercheurs d'une façon ou d'une autre s'intéressant aux logiques
liées à la pratique du football par de nombreux jeunes en
quêtes d'un meilleur avenir. D'une manière non exhaustive, nous
présenterons ces auteurs.
Comme nous l'avons noté, l'accès au football
professionnel fait partie des perceptions communes, très fortement
associées à un modèle d'ascension sociale de jeunes
membres des classes sociales populaires, voire des fractions sociales
déshéritées de celle-ci. Les données existantes
confirment, en partie, la relation privilégiée entre cette
corporation et cette partie de l'espace, relation qui en fait un espace social
rare ou l'excellence est d'abord une aire de classe sociale J. Bertrand,
(2012). Le football est donc pour cette couche sociale un point d'appui
à la satisfaction des besoins.
Le sport est aujourd'hui multiple dans ses formes que dans Les
Lectures sociologiques dont il fait l'objet. En effet, le sport c'est aussi
bien une finale de coupe du monde qu'une partie de football entre copains, une
compétition sans merci qu'un jeu débonnaire P. Duret, (2012)
Le sport intervient dans le processus de socialisation des
enfants. Les Politiques publiques lui accordent également une
efficacité (du moins invoquée) en matière
d'intégration. Le sport remplit en outre des fonctions symboliques de
renforcement du lien social à l'échelle locale ou nationale.
Enfin, il occupe une fonction consommatoire de biens et de services P. Duret,
(2012).
Il est devenu excessivement usuel d'associer la pratique du
football aux classes populaires. Pour que ce réflexe ne devienne pas une
sorte de sens commun sociologique, il n'est pas inutile de commencer par
rappeler que les classes populaires n'ont pas le monopole du football. Les
données statistiques montrent qu'il s'agit d'un sport qui est
pratiqué bien au-delà du bas de la hiérarchie sociale et
donc susceptible d'être approprié différemment selon les
groupes sociaux S.Beaud, F.Rasera, (2020).
Les voies d'accès au métier de footballeur sont
susceptibles de prendre des formes différentes selon les
modalités d'organisation du football propres à chaque pays. En
France, les centres de formation des clubs professionnels sont devenus la
principale voie d'accès au métier D. Demazière et L.
Csakvary, (2002), même s'il existe des footballeurs de métier aux
parcours atypiques qui n'ont pas emprunté ce chemin F. Rasera,
(2012).
Ainsi, la plupart des pays francophones d'Afrique occidentale
adoptèrent dans les premières années d'indépendance
(1960-1970), une politique sportive marquée par la course aux titres
internationaux. Différents auteurs ont montré l'insuffisance des
résultats obtenus en l'expliquant soit par des causes économiques
( R. Levine, 1972 ; A.Movikov et T.Maximenko,1972), soit par la
responsabilité de l'État qui, dans ces pays, s'arroge par une
législation contraignante le monopole de l'organisation du sport sans
mettre en place une politique cohérente de financement, d'encadrement et
de création d'infrastructures (S.Gouda, 1997), soit encore par
l'inadéquation du modèle de la performance sportive par rapport
aux contextes politiques, culturels, et socioéconomiques des pays
(S.Gouda et P.Chifflet, 1991 ; M.Gérard, 1996).
Le problème du football béninois se situe
à la base, c'est à dire au niveau des clubs qui trainent
toujours les pieds sur le plan de la structuration et des moyens. Des clubs
africains comme l'ASEC d'Abidjan, l'espérance de Tunis ou la, Raja
de Casablanca sont des prototypes de fondation qui incarnent en Afrique le
statut du club professionnel grâce à une bonne organisation et
un traitement satisfaisant des joueurs. Ces clubs ont des budgets qui
tournent entre un milliard six cent million et quatre milliards (Joumal
Populaire 2000).
Avec ces moyens, ils ont pu relever le défi du
professionnalisme dans tout le continent, ils constituent des exemples
à imiter par les clubs béninois.
Un club de l'élite n'est pas une équipe de
« quartier » qui réunit comme il veut des joueurs
pour ensuite compter sur un engouement populaire pour arriver à ses
fins.
Un club de football c'est la structuration, des
investissements et du suivi. Lamine Dieng entraineur de l'US GORE au
Sénégal, suggère : « les acteurs
économiques doivent s'impliquer dans la gestion des clubs ».
Il continue en disant que les investisseurs doivent prendre en charge les clubs
ce qui ferait en contrepartie leurs publicité.
Le football de compétition a pris une dimension qui ne
peut plus s'accommoder de l'idée d'amateurisme pur.
Le football faisant désormais l'objet d'une grande
spéculation, il y a lieu de trouver des formules qui consacrent la
juste rémunération des sacrifices et des efforts
des pratiquants dont la promotion doit être assumée au niveau
social.
Sans mesures incitatives, sans une intéressante
rémunération régulière des joueurs, il sera
quasi impossible de susciter en eux une motivation suffisante pour
qu'ils rivalisent avec les autres.
Cependant, l'amateurisme peut exister à
côté du professionnalisme dans un football structuré.
Tous les joueurs n'ont pas les mêmes objectifs car
certains jouent tout simplement pour le plaisir et par passion au football
alors que d'autres c'est pour en tirer profit.
Et pour la Fédération Béninoise de
Footbal1(FBF) le joueur amateur recherche dans la pratique du football,
l'amélioration et la conservation de sa condition physique et morale
en même temps une saine distraction sans esprit de lutte.
Souleymane CAMARA( ançien international
sénégalais) 'Gaucher' nous dit que «le professionnalisme est
de prime abord une culture qu'aucun texte de loi, aussi riche soit-il, ne peut
ancrer dans les moeurs, s'il n'est pas bâti sur du solide»)(Journal
Le Populaire N°I22 du 6 Avril2000).
On doit de ce fait, prendre l'exemple de la France comme un
point de repère et de départ...
Depuis de nombreuses années la formation des joueurs de
football est entrée dans les moeurs. Son utilité n'est plus
à démontrer puisqu'on ne peut accéder à un
métier, à une profession sans une véritable formation
spécifique. Le football français sur lequel on essaie de
prendre exemple sur le plan de la formation, est bien structuré car
leurs meilleurs clubs ont créé des structures
spécifiques, des centres pour assurer la bonne formation de leurs
joueurs (Crevoisîer1985).
Le football de haut niveau demande une formation très
spécifique et structurée comme l'affirme Pineau «se
former, c'est se donner une forme, une activité plus fondamentale,-
car se former c'est reconnaitre qu'aucune forme achevée n'existe
à priori» (CrevoisierI985).
Soumis à des obligations, à des pressions, le
joueur doit évoluer dans un climat de confiance qui facilite son
accomplissement. Les éléments du réseau complexe
de relations dans lequel il doit trouver son équilibre et progresser
doivent être parfaits pour lui permettre d'accomplir sa tâche
(Mombaert1991).
Donc le problème majeur du football est de former des
joueurs de qualité meilleure. Une formation méthodique
régulière et rigoureuse peut le permettre. De la qualité
et de la quantité de travail proposé aux joueurs
dépendra entre autre la réussite. Toumier et Rethacker
1999)
De plus selon la thèse Marxiste fondée sur le
développement des forces productives, le mode de la vie
matérielle conditionne la vie sociale, intellectuelle et politique. Le
changement de ce mode de production influe sur l'ensemble des
éléments précédents qui à leur tour influent
ensemble pour un changement social. En acquérant de nouvelles forces
productives, les hommes changent leurs forces de production, et modifient ainsi
leur manière de gagner leur vie et changent finalement leurs rapports
sociaux. K. Marx, (1844) invite à privilégier le seul travail
qui permet de conjuguer réalisation de soi et construction du lien
social.
Historique du football
T. Roland, (2002, p.17) rappelle qu'historiquement, d'autres
peuples ont connu le football avant, à l'instar de la Chine et de la
Grèce où le ballon fabriqué en toile cousue était
disputé aux pieds par deux villages. Le village qui arrivait à
porter le ballon dans le village adverse était vainqueur. Ainsi les
villageois venaient de mettre un outil de distraction à leur actif. Cet
outil de distraction a été approprié par les britanniques
qui l'ont anobli pour le rendre moderne à partir de la seconde
moitié du 19èmesiècle.
Naissance et conquête du monde
L'histoire rend compte de la naissance et de
l'évolution du football, un sport collectif apparu au milieu du
19éme siècle en Grande-Bretagne et devenu au
siècle suivant le plus populaire au monde. Les racines que ce sport
partage avec d'autres jeux de « football » remontent au
Moyen Age. Il est l'héritier de la soule médiévale,
pratiquée notamment dans le Nord-Ouest de la France, dans les iles
Britanniques, et du Calcio florentin, des jeux caractérisés par
leurs violences et leur manque de règles pointues. Au début du
19éme siècle, les écoles anglaises
intègrent progressivement le sport dans leur cursus et impulsent sa
formalisation. Les règles de Cambridge sont en Octobre 1848 une
première tentative d'unification des règles du football. Les
premiers clubs indépendants apparaissent à la fin des
années 1850 ; en 1863 ; onze d'entre eux fondent the football
association, charger d'organiser la pratique du football en Angleterre. Elle
publie peu après la première « loi du jeu »
(Anglais : Laws of the Game), inspiré largement de celle de
Cambridge.
Dès lors le football connait une progression continue
dans sa pratique. En 1885, le professionnalisme est autorisé en
Grande-Bretagne, tandis que les premiers clubs sont créés
à travers le monde, particulièrement en Europe et en
Amérique du Sud. La fédération Internationale de Football
Association (FIFA) est fondée en 1904 à paris par des
représentants de sept pays européens à savoir : les
Pays-Bas, la Belgique, la Suède, le Danemark, la Suisse, l'Espagne, et
la France.
Encouragée par le succès populaire
rencontré par les tournois de football aux jeux olympiques, la Fifa, en
1930, lance la première édition de la coupe du monde, qui devient
un des principaux évènements sportifs planétaire. Le
développement spectaculaire du football, sur les plans populaires,
médiatiques et financiers, ne se dément pas au
20éme siècle.
Pratiqué en 2006 par environ 265 millions de joueurs
à travers le monde, le football est considéré comme le
sport national dans près de 147 pays sur les 211 membres affiliés
à la FIFA (D.Goldblatt, 2004 p.101).
La Fédération Internationale de Football
Association(FIFA)
La fédération internationale de Football
Association est fondée à paris en 1904 malgré le refus
britannique de participer à une entreprise initiée par les
dirigeants français de l'union des Sociétés
Française de sports athlétiques l'(USFSA) coll.
(1982 :39).Le but premier de l'union est de réduit au silence les
autres fédérations sportives française pratiquant le
football, et elle impose dans les textes fondateurs de la FIFA qu'une seule
fédération par nation soit reconnue par l'organisme
international. Le piège se retourne contre l'USFSA en 1908. L'union
claque la porte de la FIFA, laissant à son principal concurrent, le
comité français interfédéral (ancêtre direct
de l'actuel fédération française de football), son
siège à la FIFA ; l'USFSA se retrouve isolée mais son
état d'esprit contre le professionnalisme demeure la règle
jusqu'à la fin des années 1920. Le racingman Frantz Reichel
prophétise ainsi en (1922) que le football professionnel anglais
périra s'il reste cantonné sur le sol britannique.
La Fifa compte 209 associations membres, l'ONU 197
états
En feuilletant les statuts de la Fédération
internationale de football, l'article 10.1 est pourtant clair : «?Peut
devenir membre de la FIFA toute association responsable de l'organisation et du
contrôle du football dans un pays. Par ''pays'', on entend dans ce
contexte un État indépendant reconnu par la communauté
internationale.?» Or Tahiti, île de la Polynésie
française, elle-même collectivité d'Outre-mer, ne
répond pas à cette définition d'un pays. Et ce n'est pas
la seule dans ce cas. Depuis l'affiliation de la fédération du
Sud-Soudan au 1er janvier 2012, la Fifa compte 209 associations membres. L'ONU,
elle, ne reconnait l'indépendance que de 197 états. À
côté de Manama Vahirua et ses potes, une vingtaine de
contrées dont la Nouvelle-Calédonie, Montserrat, Hong-Kong ou
encore le Pays de Galles et l'Ecosse sont ainsi membres de la Fifa sans
être des états indépendants. Pour comprendre ce
mystère, il faut se référer aux alinéas 5 et 6 du
même article. Lapremiere règle d'office la question de nos amis
d'Albion en affirmant que «?chacune des quatre associations
britanniques est reconnue comme membre individuel de la FIFA?». Le
second, lui, dissipe un peu le flou autour des autres fédérations
: «?Avec l'autorisation de l'association du pays dont elle
dépend, une association d'une région n'ayant pas encore obtenu
l'indépendance peut également demander l'admission à la
FIFA?». En clair, Tahiti, comme la Nouvelle-Calédonie, ont
dû demander une lettre de sortie à la FFF pour pouvoir balancer
leurs candidatures en Suisse. Voilà pourquoi aujourd'hui, la
Catalogne-par exemple - ne peut prétendre à son affiliation,
bloquée par l'Espagne. «?À partir du moment où
vous ne dérangez personne, vous pouvez rejoindre la Fifa, analyse
J. Kit, fondateur du NF-Board, qui regroupe les équipes non reconnues
par S. Blatter et ses sbires. Mais dès qu'il y a un enjeu politique
ou un enjeu économique, forcément, ça se
complique...?»
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