_ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUT SUPÉRIEUR DES TECHNIQUES MÉDICALES DE
KIKWIT
ISTM-KIKWIT
B.P. : 126
KIKWIT
OPTION : SCIENCES INFIRMIÈRES
Valeur prédictive de la note obtenue par
l'étudiant au secondaire sur son rendement en premier
graduat
MUSITU UKONDALEMBA Jean Macaire
Mémoire
présenté et défendu en vue de l'obtention de diplôme
de Licencié en Techniques Médicales
Option : Enseignement et Administration en
Soins Infirmiers (EASI)
Directeur: ProfesseurOrdinaire
KATUNDA LY WEMBA Oscar
Encadreurs : CT MUNGEYE NSUSU
Théophane
CT FETI KISIATI Julien
ANNÉE ACADÉMIQUE 2012-2013
ÉPIGRAPHIE
« Personne au monde ne pourrait survivre les pires
conditions de sa vie que ne peut le faire sa raison de vivre »
Anonyme
Ailleurs on travaillerait pour réduire le taux
des médiocres, mais en RDC, le Congolais travaille pour réduire
le taux des excellents.
YAWIDI.
DEDICACE
A ma chère dame et épouse Déborah NDOMBE
TUNDA, pour tes sacrifices.
A vous mes filles et fils Bonace MUSITU KUYU, Marjolaine
MUSITU MALEWU, Jean-Jade MUSITU GIVUDI, Jaél MUSITU KISEMBA et Milka
MUSITU ODILATATA et à vous mes nièces Naomi KABEMBA et Sifa
MUMBALA, que ce mémoire de licence soit un modèle pour vous.
Je rends un hommage très particulier à mes
regrettés parents Marcel MASINI BAKOTANSOKI et Albertine MALEWU
MAKITA que la mort a précipité sans avoir profité à
leur labeur.
A mes beaux-parents Cyprien NDOMBE GIVUDI et Séraphine
MABANA GAVUNGA pour votre assistance morale que matérielle et
financière.
L'Auteur
REMERCIEMENTS
Nous voilà à la fin du cycle de Licence en
Enseignement et Administration des services infirmiers à l'ISTM -
Kikwit, un parcours pénible qui a nécessité un apport
extérieur tant sur le plan intellectuel, psychosocial que
matériel.
Ainsi nous tenons à remercier tous ceux qui nous ont
porté secours.
Nous rendons, avant tout, grâce à Jéhovah
notre Dieu aimant qui a pourvu à tous nos besoins pendant tout ce temps
de pénitence.
Ensuite nous remercions les autorités, les corps
scientifique et administratif de l'ISTM Kikwit pour leur assistance
ponctuelle.
Que le professeur ordinaire OscarKATUNDALY WEMBE trouve ici
l'expression de notre gratitude pour avoir accepté, malgré ses
multiples occupations, de diriger ce mémoire.
Nous sommes également reconnaissant aux chefs de
travaux Théophane MUNGEYE NSUSU et Julien FETI pour leurs
précieux conseils et suggestions à l'élaboration de cet
opuscule.
Nous tenons à remercier nos cousins, nos frères
et soeurs : ATUMESA NGONGONZADI et sa femme Marie MAZIKU, tous les MABENGI
et Faustin MWARI pour leur assistance.
Que les familles NKIENE, PASU, KINGENDZI, DEBATALA, NZIKU,
KITUKU, MUKOY, MUNANGA, Hervé MBUDIKILA et en particulier mesdames Passy
KHELEMBO et Zizy LENGELO puissent trouver aussi l'expression de notre profonde
reconnaissance.
Méritent également notre profonde gratitude nos
collègues de service du Centre Médical d Application de l'ISTM
Kikwit pour leur assistance.
Nous ne pouvons pas tourner cette page sans faire mention de
nos condisciples et compagnons de lutte WAMPIE LUTENE, Liévin NGULU,
Marie-Thérèse MUKWELA, Tronel FUMU et Thérèse
SALABONI pour leur attachement indéfectible.
Que tous trouvent l'expression de notre profonde gratitude.
Jean-Macaire MUSITU UKONDELEMBA
SOMMAIRE
L'étude porte sur la valeur prédictive de la
note obtenue par l'étudiant au secondaire sur son rendement en premier
graduat.
En effet, depuis toujours, l'homme a voulu connaître son
avenir, soit pour faciliter ses décisions, soit par simple
curiosité. La prédiction d'événement précis
demeure très attirante, et la science s'y applique de mieux en mieux. Si
bien même qu'on vient à trop se fier aux prédictions et non
suffisamment au jugement. (Guillaume, 2008).
La prédiction dont il est question ici est celle
relative au rendement académique des étudiants admis sur titre
(exempts des concours d'admission) en premier graduat sciences
infirmières à l'ISTM Kikwit, des années 2010 - 2011, 2011
- 2012 et 2012 - 2013 à partir de leur note de 60% et plus obtenue
à la fin des études secondaires en comparaison avec le rendement
de leurs collègues admis sur concours du fait de leur note de moins de
60% obtenue également au secondaire. (Instruction Académique
n° 015/ MINESURS / CABMIN /BCL / GGP /2013, pg 5,7.).
L'étude cherche à vérifier si la note (le
pourcentage) obtenue par l'étudiant au secondaire prédit la
réussite en premier graduat à l'ISTM Kikwit, sciences
infirmières en vue de proposer une ligne de conduite unique à
suivre dans l'admission des étudiants en premier graduat.
A cet effet, elle émet trois hypothèses
ci-après :
- La section suivie aux humanités aurait un impact
négatif sur le rendement académique de l'étudiant inscrit
en premier graduat à l'ISTM Kikwit, section sciences infirmières,
années académiques 2010 - 2011, 2011 - 2012 et 2012 - 2013.
- La chance de réussite à la fin de la
première année de graduat est identique tant pour les
étudiants qui ont fini leurs humanités avec 60% ou plus et qui
ont bénéficié de l'admission sur titre que pour ceux qui
ont obtenu moins de 60% et qui sont soumis au concours d'admission.
- La note obtenue au secondaire revêtirait une valeur
prédictive nulle sur le rendement académique en premier
graduat.
Pour répondre à ces préoccupations,
l'étude a recouru au devis corrélationnel descriptif de type cas
- témoins, à la méthode d'enquête et à la
technique d'analyse documentaire sur base de la grille d'enregistrement. Le
plan d'échantillonnage exhaustif (échantillon - population) pour
les cas (étudiants admis sur titre) et celui d'échantillonnage
probabiliste simple pour les témoins (étudiants admis sur
concours) ont été adoptés pour sélectionner les
sujets à l'étude. Les calculs de statistiques descriptives et
inférentielles ont été utilisés. Le test de Khi -
carré (X2) de Pearson a été utilisé pour
étudier les relations entre variables dépendante et
indépendantes. Les résultats ont été jugés
significatifs au seuil de 5% (P < 0,05).
Au terme d'analyse des relations entre différentes
variables, les résultats ont montré que :
- La section de provenance influe sur le rendement à la
fin de l'année académique (P = 0,000). Donc notre première
hypothèse a été rejetée.
- La chance de réussite en premier graduat est
identique pour les deux catégories d'étudiants
susmentionnés au vu de nos résultats. (OR = 0,6 et P = 0,176). La
deuxième hypothèse a été confirmée.
- La note obtenue par l'étudiant au secondaire a
révélé une valeur prédictive nulle sur le rendement
académique (P = 0,176.) La troisième hypothèse a
été également confirmée au vu des résultats
de notre étude.
Donc, la condition de l'admission sur titre en premier graduat
sciences infirmières, n'avait pas sa raison d'être à l'ISTM
Kikwit pour les années académiques 2010 - 2011, 2011 - 2012 et
2012 - 2013.
D'où, il a fallu procéder par l admission sur
concours pour tous les candidats.
Enfin, l'étude comporte cinq chapitres, hormis le
présent sommaire et la conclusion. Le premier chapitre énonce le
problème de la recherche ; le deuxième chapitre est
consacré à la revue de la littérature relative à
notre sujet, le chapitre troisième porte sur la méthodologie et
le milieu de l'étude, le quatrième présente les
résultats et le cinquième fait l'objet de la discussion de ces
résultats.
TABLE DES MATIERES
Pages
EPIGRAPHIE
....................................................................................................................................................
Erreur ! Signet non
défini.
DEDICACE
....................................................................................................................................................
ii
REMERCIEMENTS
.....................................................................................................................................
iii
SOMMAIRE
...................................................................................................................................................
iv
LISTE DES TABLEAUX
...................................................................................................................................viii
SIGLES ET ABREVIATIONS
......................................................................................................................i
ii
CHAPITRE
PREMIERPROBLEMATIQUE...........................................................................................................
1
1.1. Enoncé du problème
2
1.2. But et objectif de l'étude
13
1.3. Justification de l'étude
14
REVUE DE LA LITTERATURE
......................................................................................................................
16
2.1. Elucidation des concepts de base
17
2.1.1. La valeur prédictive
17
2.1.2. La note scolaire
20
2.1.3. L'étudiant
25
2.1.4. Le rendement
26
2.2. Revue des études
antérieures
30
2.3. Cadre théorique
34
2.3.1. L'issue d'une première
année d'université
34
2.3.2. Le modèle de
prédiction de Romainville
37
2.4. Hypothèses
38
CHAPITRE TROISIEME
METHOLODOGIE
........................................................................................................
Erreur ! Signet non
défini.
3.1. Devis de recherche
40
3.2. Description du milieu
41
3.2.1. Situation géographique
41
3.2.2. Aperçu historique
41
3.3. Population et échantillonnage
42
3.3.1. Population cible
42
3.3.2. Echantillonnage
43
3.4. Méthode, technique et instrument de
collecte des données
45
3.4.1. Méthode
45
3.4.2. Technique
45
3.4.3. Instrument de collecte de
données
46
3.5. Déroulement de l'enquête
47
3.5.1. La pré-enquête
47
3.5.2. L'enquête proprement dite
48
3.6. Considération d'ordre
éthique
48
3.7. Plan d'analyse de données
49
3.8. Contrôle de biais
49
CHAPITRE QUATRIEME
PRESENTATION DES RESULTATS DE
L'ETUDE................................................. .....
Erreur ! Signet non
défini.
4.1. Analyse uni variée
51
4.2. Analyse bi variée
54
CHAPITRE CINQUIEME
DISCUSSION DES RESULTATS
..................................................................................
Erreur ! Signet non
défini.
5.1. Relation entre variables
sociodémographiques et rendement académique.
61
5.1.1. Relation entre sexe et rendement
académique
61
5.1.2. Relation entre âge et
rendement académique
63
5.1.3. Relation entre l'état civil
et rendement académique annuel
64
5.1.4. Relation entre occupation
exercée avant l'admission en premier graduat et rendement
académique
64
5.2. Relation entre profil scolaire de
l'étudiant et son rendement académique annuel
65
5.2.1. Relation entre humanités
faites et rendement académique
65
5.2.2. Relation entre ancienneté du
diplôme d'Etat et le rendement académique
67
5.2.3. Relation entre pourcentage obtenu au
secondaire et le rendement académique de l'étudiant
67
5.3. Vérification des
hypothèses
70
5.4. Forces et faiblesses de l'étude
71
5.4.1. Forces
71
5.4.2. Faiblesses
71
CONCLUSION
......................................................................................................................................................
72
BIBLIOGRAPHIE
..................................................................................................................................................
77
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 0 : répartition de la population cible en
fonction des types d'admission et de l'année
académique...........................43
Tableau 1 : répartition des enquêtés
selon les variables
sociodémographiques....................................................51
Tableau 2 : répartition des enquêtés
selon le profil scolaire.............52
Tableau 3 : répartition des enquêtés en
fonction des données académiques
................................................................53
Tableau 4 : répartition des enquêtés en
fonction des caractéristiques d'entrée à l'ISTM Kikwit et
de leur rendement académique
....................................................................................54
Tableau 5 : répartition des enquêtés en
rapport avec leur profil scolaire leur rendement
académique...........................................56
SIGLES ET ABREVIATIONS
ddl : Degré de liberté
EASI : Enseignement et Administration des Services Infirmiers
ESURS : Enseignement supérieur, universitaire et Recherche
Scientifique
IEM : Institut d'Enseignement Médical
ISTM : Institut Supérieur des Techniques
Médicales
ITM : Institut Technique Médical
OR : Odds Ratio
RDC : République Démocratique du Congo
S.I. : Sciences infirmières
CHAPITRE PREMIER :
PROBLEMATIQUE
1.1. Enoncé du
problème
Depuis toujours, l'homme a voulu connaître son avenir
pour faciliter des décisions ou par simple curiosité. La
prédiction d'événement précis demeure très
attirante, et la science s'y applique de mieux en mieux. Si bien même
qu'on en vient à trop se fier aux prédictions et non suffisamment
au jugement(Guillaume, 2008).
Depuis les premiers modèles mathématiques de
Galilée, la science a évolué et s'est complexifiée
avec des théories comme celle de la gravitation de Newton ou de la
relativité d'Einstein. Tous ont tenté d'expliquer un monde
très complexe sous forme d'équations mathématiques
relativement simples. A la base, un modèle scientifique, tel que
spécifié par Larousse, forme « une
représentation abstraite des relations entre les paramètres
caractéristiques d'un phénomène ou d'un
processus ».
Une fois le phénomène expliqué
mathématiquement, on peut le prévoir et la manipuler à
travers des innovations technologiques. (Bunge, 1972).
La prédiction dont il est question ici est celle
relative au rendement scolaire.
En effet, le rendement scolaire est un phénomène
qui constitue un problème majeur pour la société et pour
la portion de plus en plus grande des étudiants.
C'est une question d'actualité tant dans les pays
industrialisés que ceux du tiers-monde. Il mérite, à cet
effet égard, une attention particulière (Ali, 2000).
Le rendement scolaire peut être, soit positif, soit
négatif.
Le rendement scolaire positif signifie la réussite
scolaire, et le négatif se rapporte à l'échec scolaire.
À ce propos, Crahay (1996) mentionne qu'au cours des
années 50, le terme de réussite ou d'échec scolaire
était utilisé pour désigner la situation scolaire des
enfants issus de bonne famille, qui normalement, étaient destinés
à poursuivre de longues études. Comme le souligne l'auteur, il a
fallu attendre les années 60 pour voir apparaître dans la
communauté scientifique de nombreux articles consacrés aux
thèmes de réussite et d'échec scolaires.
Il apparaît de façon très prononcée
dans la littérature, qu'il existe une certaine difficulté
à saisir le sens exact du concept : « Réussite
scolaire ».
Baby (2002, Pg 1) souligne très bien cette
difficulté lorsqu'il déclare que : « Dans
l'état actuel des choses, « Réussir »
à faire le point sur la réussite scolaire, pourrait bien
résider d'abord dans la capacité de celui qui se lance dans cette
aventure de surmonter les ambiguïtés de la question ».
L'auteur montre précisément, qu'il existe pas
mal d'ambiguïtés qui entourent la notion de réussite
scolaire.
Ces difficultés, comme le mentionne Baby (2002) et bien
d'autres auteurs avant lui, à l'instar de Bouchard et St Aman (1996),
proviennent de la notion de la réussite même.
Ces derniers soulignent que la notion de réussite se
divise en trois concepts : la réussite scolaire, la réussite
éducative et la réussite sociale.
La réussite scolaire renvoie :
« à l'atteinte des objectifs de scolarisation, liés
à la maîtrise de savoirs déterminés.
C'est-à-dire, au cheminement parcouru par l'élève ou
l'étudiant à l'intérieur du réseau
scolaire » (Bouchard et St Aman, 1996, Pg 4).
La réussite éducative, quant à elle,
renvoie : « à l'atteinte d'objectifs liés au
processus d'acquisition, d'attitudes, de comportement et de valeur »
(Bouchard et St Aman, 1996, Pg 4). Elle est donc la résultante du
processus de socialisation.
Et la réussite sociale suppose une correspondance entre
la formation à l'école et la place occupée dans la
société.
Bouchard et St Aman, (1996, Pg 4) résument la notion de
réussite sociale comme suit : « (...), réussit
celui ou celle qui acquiert certains savoirs définis, ainsi que
certaines valeurs et attitudes qui vont lui permettre de s'insérer
socialement et de participer pleinement aux transformations
sociales ».
Par ailleurs, Baby (2002) souligne les nuances qui font donc
de la réussite scolaire une notion ambigüe.
L'auteur mentionne que la définition de la
réussite scolaire varie suivant l'objectif des acteurs impliqués
dans le système scolaire.
En effet, pour lui, certains acteurs (comme les enseignants
par exemple) se situent à l'intérieur du cheminement scolaire,
d'autres (le ministère de l'Education) à son terme.
Pour ceux qui se situent à l'intérieur du
cheminement scolaire, réussir signifie obtenir la note de passage de
première année de graduat en deuxième et plus pour chaque
matière. (Baby, 2002, Pg 1). L'auteur parle alors de
« réussite en cours de route » ou de
« réussite scolaire proprement dite ». Tandis que
ceux qui se situent à son terme, réussir signifie, obtenir un
diplôme qui caractérise la fin d'un cycle d'étude. L'auteur
parle alors de « réussite en fin de compte ».
Pour Baby (2002), lorsqu'on parle de réussite scolaire
il convient de préciser de quelle réussite que l'on parle.
Par ailleurs, la réussite scolaire doit être
abordée en relation avec plusieurs autres variables, parmi lesquelles
nous pouvons citer : l'origine sociale, les facteurs familiaux internes et
les facteurs sociodémographiques
Le rapport entre l'origine sociale et la réussite ou
l'échec scolaire est abordé sur différents angles par les
auteurs.
Certains priorisent les facteurs socioéconomiques,
d'autres, les facteurs culturels.
Coleman et cie (1996), insiste dans son rapport (Equality of
educational opportinuty research) sur le fait que la fréquentation d'une
« bonne » ou d'une « mauvaise »
école importe peu dans la performance de l'élève. C'est au
contraire le milieu familial qui peut-être préjudiciable à
la performance de ce dernier.
Les études qui s'inscrivent dans cette perspective
concluent que les facteurs sociaux exercent plus d'influence sur la
réussite scolaire des élèves que les facteurs scolaires
(Anderson et al et Flynn cités par Durant et Chouinard 2006).
La considération des facteurs économiques prend
beaucoup de sens dans la mesure, où ils expliquent le poids de rapports
économiques dans le fonctionnement du système social et
particulièrement dans la performance de
l'élève/étudiant dans le système scolaire.
Le rapport - risque - bénéfice mentionné
par Boudon (1971), traduit l'importance fondamentale accordée à
une éducation rentable. Ces considérations soulignent aussi la
force de l'imposition de contraintes économiques sur la performance de
l'élève.
De la conception actionnaliste, on est passé à
la conception culturaliste. Cette conception offrait la possibilité de
faire le rapport entre les aspects culturels propres à l'environnement
familial et la réussite scolaire de l'apprenant. Cette conception
souligne l'implication des différents éléments culturels
(langage, système de valeurs, pratiques culturelles) dans la
réussite scolaire de l'élève. Ils soulignent l'importance
du capital culturel dans la performance de l'élève (Bourdieu et
Passeron, 1970).
L'approche actionnaliste insiste sur l'influence des facteurs
économiques sur la réussite scolaire de l'apprenant et l'approche
culturaliste, quant à elle, met l'accent sur l'effet de la culture.
Bisseret (1974) souligne que le degré de pouvoir
économique engendre un système d'attitude de l'apprenant
vis-à-vis de l'école. Ces auteurs avancent que la position de
l'élève dans le système économique confère
à ce dernier la possession ou non de « l'avoir » et
du « savoir ».
La possession autorise des projets lointains et des plans
précis de l'exécution, tandis que la non possession, autorise des
projets à court terme, dont la réalisation semble
aléatoire. Cette conception soutient que les apprenants issus du milieu
socio-économique faible réussissent moins bien à
l'école que ceux issus d'un milieu économiquement aisé.
Dupont et Ossandon (1994), eux ont abordé ce sujet sous
l'aspect de l'insertion universitaire.
Leur analyse détaillée de l'insertion des jeunes
étudiants a fait l'objet d'une étude approfondie au sein de
certaines universités en vue de mieux percevoir l'itinéraire du
« décrocheur universitaire ».
Selon les auteurs, l'étudiant admis en première
année de graduat fini par trois résultats : la
réussite que nous venons de voir, l'abandon et l'échec.
En matière d'analyse de l'abandon scolaire, Ali (2000)
montre que dans les pays en développement, de nombreux enfants quittent
l'école primaire sans avoir acquis les notions de lecture et de calcul.
D'après le rapport mondial sur l'éducation de
1998, sur 100 élèves inscrits en première année de
l'enseignement primaire, seulement 64% terminent la 5ème
année de ce cycle en Asie du Sud, 60% en Amérique latine et
Caraïbes, 85% en Asie de l'Est et Océanie, 93% aux Etats arabes et
70% en Afrique subsaharienne (UNESCO, 1998, Pg 59) et on estime à moins
de 10, ceux qui atteignent la dernière année du secondaire
(Diambomba et Ouellet, 1992, Pg 59).
Dans les pays à faible revenu, moins des 2/3 des
enfants inscrits à l'école fondamentale achèvent leur
scolarité. (Ali, 2000).
Il y a également des enfants qui abandonnent
l'école à cause de redoublement, conséquence de
l'échec scolaire.
Depuis le début de l'enseignement formel,
l'échec scolaire a toujours existé.
Pour Plaisance (1989, Pg 230), la notion d'échec
implique plusieurs aspects de la réalité : la
décision institutionnelle, le niveau de performance des
élèves, la perception de la réussite.
En fait, tout terme qu'on pourrait utiliser pour signifier
tant l'échec que la réussite scolaire, a trait à
l'éducation.
Les problèmes de l'éducation préoccupent
les spécialistes et les politiciens du monde.
Il y a à travers le monde, tant dans les pays
développés que dans les pays en voie de développement des
préoccupations à l'égard de la qualité de
l'éducation (Ali, 2000).
En 1987, l'Organisation de Coopération et de
Développement Economique (OCDE, 1989) lançait par
l'intermédiaire du Centre pour la Recherche et l'Innovation dans
l'Enseignement (CERI), un projet international qui avait pour objectif de
récolter les données statistiques sur divers aspects de
systèmes éducatifs et créer une série d'indicateurs
internationaux de l'enseignement destinés à aider les
responsables dans l'élaboration des politiques éducatives
à améliorer la qualité de leur système
d'enseignement.
Ainsi, l'Etat reste le pouvoir organisateur de toute action
éducative. C'est lui qui définit la politique de l'enseignement
tant primaire, secondaire que supérieur et universitaire (Ndandula,
2012).
Dans la civilisation où la réussite scolaire
conditionne la réussite matérielle et sociale (Kabengele, 2007,
Pg 9), chaque famille ou presque oriente ses enfants aux études
d'enseignement supérieur et universitaire après leur
secondaire.
Comme l'ont prédit Dupont et Ossandon (1994), avec la
révolution culturelle, on voit pratiquement tous les étudiants
avoir accès à l'enseignement supérieur ou à
l'université.
Devant cet accroissement rapide des effectifs
d'étudiants à l'enseignement supérieur et universitaire
contre une progression très lente de la capacité d'accueil, il a
fallu fixer les conditions d'admission à cet espace de
l'éducation d'enseignement supérieur et universitaire.
Ainsi furent élaboré les critères de
recrutement ou les conditions d'admission des candidats aux études
d'enseignement supérieur et universitaire.
Par exemple, pour être admis en première
année de graduat (UNDERGRADUATE STUDIES) aux Etats Unis
d'Amérique, il faut :
* Posséder les ressources financières
suffisantes ;
* Avoir un titre scolaire donnant accès aux
études supérieures ou universitaires ;
* Ecrire et parler couramment l'anglais.
(
www.els.edu/fr/university
Admissions)
En France, pour être admis aux écoles normales
d'instituteurs, le candidat doit :
* Etre porteur d'un titre scolaire de fin de secondaire
donnant accès aux études supérieures ou
universitaires ;
* Passer trois types d'épreuves :
- Epreuve d'admissibilité qui comporte quatre
épreuves :
· Epreuve des lettres et langue
française ;
· Epreuve de mathématique ;
· Epreuve à caractère scientifique
(biologie ou physique) et technologique ;
· Epreuve d'histoire ou de géographie de la
France.
- Epreuve d'admission permettant d'apprécier les
capacités de réflexion, de jugement et d'expression du
candidat.
- Epreuve écrites facultatives consistant en la
traduction d'un texte sans dictionnaire.
Seuls les points obtenus au-dessus de la moyenne sont pris en
compte pour l'admission des candidats à l'issu des épreuves. (X,
1987 ;
www.etudiant.gouv.fr/.../etudiants.etrangers-venir-etudier-france.htm).
Pour avoir accès aux études d'enseignement
supérieur et universitaire de l'Italie, il faut répondre
à ces conditions générales :
- Avoir un diplôme final d'école secondaire
donnant accès aux études supérieures et/ou
universitaire
- Réussir à l'examen d'entrée (test di
amissione) à l'université ou une institution AFAM (Alta
Formazione Artistica, Musicale e coreutica) ou une épreuve d'aptitude
universitaire (
www.etdudier-en-italie).
Les universités suisses (université de St Gall
et les Ecoles Polytechniques fédérales de Zurich et de Lausanne)
quant à elles, exigent de leurs candidats, un diplôme de
maturité fédérale reconnue. Mais, pour ceux qui sont sans
maturité reconnue et les candidats porteurs d'un diplôme
étranger, ils sont soumis aux examens d'admission au terme desquels ceux
qui obtiennent les bons résultats sont sélectionnés. La
raison de ces examens est la limitation à 25% du nombre
d'étudiants suisses sans maturité reconnue et des
étrangers. (
www.crus.ch/information-programmes/étudier-en-suisse.html?L=,
consulté le 30.10/2013).
Pour l'université Panafricaine de la Paix (UPP), tout
candidat détenant un diplôme d'Etat ou son équivalent ou
encore tout autre document justifiant sa capacité intellectuelle est
admis de suivre les cours, à condition d'avoir obtenu au moins 56% ou C
aux études secondaires.
Les candidats ne remplissant pas cette condition peuvent
être admis sous le régime de « l'admission sur base de
l'âge, de la maturité » pourvu que le candidat ait
:
- au moins 25 ans ;
- terminé avec satisfaction un des niveaux de
l'école secondaire ;
- Montré sa capacité de produire un travail du
niveau universitaire, confirmé par la réussite aux cours
complémentaires post-secondaires, la poursuite de séminaires de
formation, les cours professionnels, les cours par correspondance et la
démonstration d'une expérience appropriée attestant ses
capacités (www.ppu-upp.org/index.php/students/3...).
L'accès à l'université Marien Ngouabi se
fait :
- Soit sur présentation du baccalauréat ou
équivalent et examen du dossier scolaire pour les facultés,
à l'exception de la faculté des sciences de
santé ;
- Soit sur présentation du baccalauréat ou
équivalent et admission à un concours, pour les instituts,
écoles de la faculté des sciences de la santé.(
www.univ-mngb.net 30/10/2013)
Depuis l'année académique 2009-2010, l'admission
aux études d'enseignement supérieur et universitaire en
République Démocratique du Congo a été
conditionnée, désormais, par l'obtention d'un
diplômé d'Etat ou son équivalent avec 60% ou plus
(admission sur titre), mais pour les candidats ayant terminé leurs
humanités avec moins de 60%, doivent être soumis à un
concours qui évaluera de leurs capacités intellectuelles s'ils
sont aptes ou pas pour entreprendre les études supérieures ou
universitaires (admission sur concours).
A l'issu du concours, les candidats qui auront réussi
seront sélectionnés.
Et si la capacité d'accueil le permet, on peut admettre
le reste des candidats. (Instructions académique n°015/2013, Pg
5,7).
Par contre, L'université Protestante du Congo (UPC)
procède par l'admission sur concours suivi d'une interview à tout
candidat détenteur d'un diplôme d'Etat ou de son équivalent
sans tenir compte du pourcentage obtenu aux examens d'Etat. (
www.upc.rdc/admission/admission).
L'ISTM Kikwit a, quant à lui, adopté pour
l'application intégrale de ces instructions ministérielles, en
répartissant les étudiants en deux groupes, les admis sur titre
et les admis sur concours.
Comme l'a laissé entendre Mpinda (1999, Pg 51, 52), la
diversité des milieux scolaires congolais, l'inégalité
évidente des informations répandues dans les écoles
urbaines et dans les écoles rurales, l'inadaptation de la plupart des
tests élaborés en Occident et appliqués en milieux ruraux,
l'insuccès de quelques essais (cas du test spatial dans l'épreuve
d'orientation de 1967) devraient être des motifs pour admettre tous les
candidats parfois potentiellement capables mais ont obtenu moins de 60% aux
examens de fin d'études secondaires.
L'admission aux études supérieures ou
universitaires en RD Congo devrait être soumise à une seule
condition pour tout candidat, peu importe son pourcentage à la fin des
études secondaires : soit sur titre parce que tous ces candidats
portent un titre scolaire qui leur donne accès à l'enseignement
supérieur et universitaire, soit sur concours, car les facteurs
intrinsèques et extrinsèques qui ont favorisé les uns
à obtenir 60% et qui ont défavorisé les autres à
avoir moins de 60% aux examens de fin du secondaire ne sont pas toujours les
mêmes qui entourent le candidat en première année de
graduat en général et des techniques médicales en
particulier.
La condition d'admission selon laquelle, les candidats ayant
terminé le secondaire avec 60% ou plus, sont admis sur titre et ceux qui
ont eu moins de ce pourcentage soient soumis au concours, repose sur de
l'injustice sociale. Elle est génératrice des malaises sociaux
parce que, comme l'a fait savoir Kabengele (2007), devant les exigences
scolaires qui entourent la passation des examens de fin d'études
secondaires, seuls les jeunes issus de la classe sociale favorisée,
classe minoritaire disposant des moyens financiers et matériels
correspondant à celles exigées par l'école obtiennent
souvent des meilleurs résultats. En outre, cette condition favorise les
candidats qui ont obtenu 60% et plus aux examens d'état et qui sont
exempts de présenter le concours.
A la lecture de cette condition d'admission, nous comprenons
comme si, selon le ministre de l'Enseignement Supérieur et
Universitaire, les finalistes du secondaire ayant obtenu 60% ou plus ont plus
de capacité d'aborder les études supérieures ou
universitaires que le reste.
Or, sur terrain, plus précisément à
l'ISTM Kikwit, nous avons constaté que dans les deux groupes(les admis
sur titre et les admis sur concours), il y a des candidats qui réalisent
de bon rendement, c'est-à-dire la réussite.
Pour vérifier l'exactitude de cette condition
d'admission aux études supérieures et universitaires en RDC, nous
allons adapter deux modèles de prédiction :
- Le premier modèle est celui élaboré par
Dieng (2000, Pg 74), qui explique « l'issue d'une première
année d'université ». Selon ce modèle, trois
issues s'offrent aux étudiants de premier graduat au terme de
l'année : la réussite à l'une des sessions d'examen,
l'échec aux deux sessions d'examen et l'abandon. Ce modèle nous
sert à déterminer les taux d'issues des étudiants
appartenant aux deux groupes dont l'un, des étudiants admis sur titre et
l'autre, de ceux admis sur concours à l'ISTM Kikwit ; dans le
contexte de notre mémoire nous retenons deux issues : la
réussite et l'échec.
- Le deuxième modèle a été
élaboré par Romainville (1997) qui permet à expliquer la
corrélation entre les caractéristiques d'entrée et la
réussite académique. Ce modèle nous permet à
vérifier si les notes obtenues par l'étudiant à la fin du
secondaire prédisent son rendement en première année de
graduat.
De ce fait, notre étude se propose de donner des
réponses aux questions suivantes :
- Quelle valeur prédictive la note obtenue par
l'étudiant à la fin du secondaire a sur son rendement en
première année de graduat à l'ISTM Kikwit ?
- Quelle est la chance de réussite de l'étudiant
admis sur titre par rapport à celui qui est admis sur concours ?
- Quel est l'impact de la section suivie au secondaire par
l'étudiant sur son rendement en premier graduat sciences
infirmières ?
1.2. But et objectif de
l'étude
Notre étude vise à vérifier la valeur
prédictive de la note obtenue par l'étudiant à la fin du
secondaire sur son rendement en première année de graduat afin de
proposer une ligne de conduite à suivre dans l'admission des candidats
à l'enseignement supérieur et universitaire en
général et à l'ISTM Kikwit en particulier.
Pour y parvenir, nous nous sommes assignés comme
objectifs :
- Identifier les candidats admis sur titre en première
année de graduat à l'ISTM Kikwit, les années
académiques 2010 - 2011, 2011 - 2012 et 2012-2013 ;
- Décrire les caractéristiques d'entrée
à l'ISTM Kikwit (statut sociodémographique du candidat, section
faite aux humanités, pourcentage obtenu aux examens d'Etat/jury
central ;
- Choisir au hasard la même proportion
d'étudiants inscrits en première année de graduat sur
concours des mêmes années académique ;
- Relever les résultats annuels de chaque
échantillonné de ces deux groupes ;
- Tester statistiquement les liens entre la note obtenue au
secondaire et le rendement de chaque échantillonné en
première année de graduat ;
- Comparer les résultats de ces deux groupes
d'étudiants.
1.3. Justification de
l'étude
Dit-on que le monde évolue, aveclui évoluent
également tous les systèmes qui les sous-tendent. Le soubassement
de cette évolution réside dans l'évaluation sans laquelle,
l'homme sera condamné à se contenter de découvertes qui ne
mènent à rien et à lutter contre les mêmes erreurs
du passé. (Kayeye, 1990).
En fait, l'évaluation se conçoit comme une
instance critique de tout aspect dans le système éducatif. Elle
est à la base du progrès et du développement. (Mateso,
2008).
Ainsi, en évaluant la valeur prédictive de la
note obtenue par l'étudiant à la fin du secondaire sur son
rendement en première année de graduat, nous voulons briser
l'injustice sociale alimentée par le ministère de tutelle en
fixant cette condition d'admission discriminatoire aux études
supérieures et universitaires. (Kabengele, 2007).
Comme l'a fait observer l'UNESCO (2000), les
sociétés africaines en général et la RDC en
particulier, traversent actuellement une période d'incertitude sur le
plan économique, des bouleversements politiques et sociaux et d'autres
remous.
Face à ces maux, tout citoyen veut trouver une place de
choix, c'est-à-dire, être une élite au sein de ces
communautés mouvantes, avec toutes ses potentialités
intellectuelles.
Il revient à la classe dirigeante de favoriser
l'équilibre entre citoyen par l'abolition des critères
discriminatoires à l'admission aux études supérieures et
universitaires, à l'instar de « l'admission sur
titre » pour les uns et sur « concours » pour
d'autres.
Chacun de nous connaît de brillants sujets qui
galvaudent leur intelligence et obtiennent des notes médiocres aux
épreuves de fin d'études secondaires ou échouent
lamentablement et aussi des enfants moins doués qui finissent par gravir
tous les échelons de la hiérarchie scolaire : Facteurs de
personnalité, causes d'ordre physiologique, d'ordre économique et
culturel, influencent profondément les résultats scolaires.
(Bastin, 1966).
CHAPITRE DEUXIEME :
RECENSIONS DES ECRITS
Ce chapitre aborde quatre points
essentiels : l'élucidation des concepts de base de notre étude,
la revue des études antérieures, le cadre théorique et les
hypothèses.
2.1. Elucidation des concepts de
base
2.1.1. La valeur
prédictive
Selon Wikipédia, la valeur prédictive d'une note
scolaire est la probabilité qu'une condition soit présente en
fonction du résultat de cette note. Cette dernière doit
être dichotomique, c'est-à-dire qu'elle ne peut donner que deux
résultats différents : le résultat positif et le
résultat négatif.
(fr.wikipedia.org/wiki/valeur-prédictive).
Dans cette étude, la valeur prédictive se
rapporte une appréciation chiffrée du rendement (positif ou
négatif) de l'étudiant en première année de graduat
à partir de la note obtenue à la fin des études
secondaires.
Quant au terme prédiction, le Petit Larousse
illustré (2010) définit la prédiction étant le fait
« d'annoncer ce qui doit se produire soit par intuition, soit par
divination, soit par des règles certaines, soit par conjecture ou par
raisonnement ».
La prédiction peut être comprise soit comme une
action (l'action de prédire) ou soit comme le résultat de cette
dernière. Prédire, c'est donner un avis sur le résultat
d'une action, d'un processus en cours ou envisagé.
La prédiction se fonde sur l'utilisation des facteurs
prédictifs définis comme une caractéristique du sujet en
corrélation significative avec sa réussite ou son échec
à l'apprentissage d'objectifs spécifiques compte tenu d'une
stratégie dans un milieu pédagogique. (Legendre, 1993, Pg
603).
Parmi les synonymes du concept
« prédiction », on peut trouver : anticipation,
calcul, conjecture, divination, prévision, prescience, pressentiment,
prévoyance, prophétie, pronostic.
Dans le cadre d'une approche scientifique de la
prédiction, on se limitera, bien entendu, aux approches fondées
sur des règles ou des raisonnements, et à quelques
synonymes : calcul, prévision, pronostic.
Cette définition montre clairement que la
prédiction s'intéresse au futur. En d'autres termes, la
prédiction consiste à estimer ce qui va se passer après
un instant, à partir de connaissances et d'observations
antérieures à cet instant. (Sarewitz et Pielke, 1999)
Pour prévoir la croissance d'un arbre, il faut
incorporer des variables de climat, d'ensoleillement, de sol, d'espèce
et de compétition.
Pour étudier l'effet d'une seule de ces variables sur
la croissance, il est difficile de faire abstraction de toutes les autres qui
interagissent. (Guillaume, 2008).
De même, pour étudier la valeur prédictive
de la note scolaire sur un rendement académique de première
année, il faut considérer tous les facteurs qui entrent en
interaction.
Pour affiner le choix de ces facteurs, De Landsheere (1979,
Pg. 123) parle des facteurs de réussite qu'il considère comme
« une des conditions qui causent un
événement ».
Dans ce travail, sont considérés comme facteurs
prédictifs, trois caractéristiques d'entrée à
l'ISTM Kikwit :statut sociodémographiques du candidat, la section
faite aux humanités et le pourcentage obtenu aux examens
d'État/jury central.
En accord avec Romainville (1997), nous dirons qu'un facteur
prédictif devrait, en plus d'être corrélé à
la variable à prédire, présenter aussi une certaine
logique avec la prédiction. L'absence de précision sur le
degré de corrélation minimale rend peu opérationnelle
cette définition qui, en plus, semble accorder un poids trop important
à la corrélation. L'existence d'une corrélation, fut-elle
forte, entre deux phénomènes n'a d'autre signification que de
dire que les deux phénomènes varient dans le même sens
(corrélation positive) ou en sens contraire (corrélation
négative). Elle ne saurait dire le(s) type(s) de liens qui existent
entre les deux phénomènes, encore moins dire qu'elle part de la
variance de l'une est expliquée par une variation de l'autre.
Il parait ici toute la complexité de la
prédiction et toutes les limites qu'il y a autour d'elle.
La diversité des facteurs probables impose de
procéder à un choix entre eux, choix qui va varier d'un chercheur
à un autre. Aussi, leurs pondérations, leurs pertinences, leurs
validités,... restent des sujets des désaccords entre
chercheurs.
C'est ce qui fait dire à Debry, Leclercq et Boxus
(1998, PP 56 et 60) que « une parfaite prédictive n'existe
pas » ; d'où la question qu'ils se posent « La
prédiction de réussite, une illusion » ? Et
à Albertini (1985 Pg 206), à travers une boutade de dire que
« les prédictions sont difficiles, surtout quand ça
concerne le futur ». Dans le même ordre d'idées, Van Der
Maren (1996, Pg 92-93) trouve que la prédiction, dans le domaine de
l'éducation est purement aléatoire.
Il avance qu'il lui « semble que la
prédiction ne soit possible que lorsqu'on s'adresse à des
systèmes simples, c'est-à-dire construits dans un environnement
vide ou quasi vide, c'est-à-dire dans lesquels on peut contrôler
les éléments en interaction avec le système. Or le sujet
humain, à la fois objet et agent de l'éducation, est un
système ouvert, complexe, plongé dans un environnement riche
à saturation. En effet, l'humain - quels que soient son âge et son
statut - est un sujet intentionnel dont les objectifs sont souvent
contradictoires et officiellement communicables sans les déformer et les
réduire ; il fonctionne selon des procédures et des
stratégies fluctuantes, non programmables par cheminement
linéaire ;ses décisions sont souvent le résultat de
négociation et ses comportements paraissent irrationnels et
imprévisibles parce que ses raisons sont complexes et reliées
à un environnement trop riche en simulations diverses pour qu'on puisse
sélectionner à priori les impacts réellement actifs dans
une situation donnée. Les sujets impliqués dans
l'éducation et leur environnement sont donc complexes et non
contrôlables et la pratique nous montre que le souhait d'y prédire
est excessif et décevant.
La prédiction est donc hasardeuse dans le domaine
de l'éducation. Ainsi, serait-on tenté de proscrire la
prédiction, et par la suite la note scolaire, dans les
systèmes éducatifs. Il semble que le problème n'est pas
d'interdire la prédiction et la note scolaire mais il se situe
au niveau de l'utilisation qui en est faite et à l'ignorance des
problèmes qui sont inhérents (Duru-Bellat, 1989).
2.1.2. La note scolaire
Dans notre système scolaire, tout travail est
sanctionné des notes des appréciations, un bulletin, un
pourcentage, une place.
Le Dictionnaire Universel (1995) définit la note
scolaire comme étant une appréciation concernant le travail d'un
élève généralement exprimée par un chiffre
ou une lettre.
Personne ne peut dénier à la note un certain
nombre de fonctions positives. Elle renseigne l'élève sur la
qualité de son travail. Par là même, elle lui permet de se
situer par rapport à ses camarades et d'apprécier
également l'effort qu'il devrait fournir pour modifier sa position
relative. Les notes scolaires renseignent les parents sur les capacités
et les résultats de leur enfant. La connaissance des capacités
scolaires d'un élève est utile également pour son
orientation professionnelle.
Cependant, les notes scolaires présentent
également des inconvénients et des insuffisances : la
subjectivité de l'appréciation d'un enseignant est
inévitable et conduit à des injustices flagrantes.
La multiplicité des aspects du comportement de
l'élève que l'enseignant fait intervenir dans son
évaluation est effarante : cette ambiguïté rend toute
interprétation incertaine et met en cause toutes les décisions
que l'on peut prendre sur cette base (Cardinet, 1986).
a) Aspect prédictif de la note scolaire
Chacun sait combien les notations scolaires peuvent être
fluctuantes, non seulement entre examinateurs différents mais chez le
même examinateur à des moments différents. En dépit
du fait que la large majorité des professeurs ont le souci de
l'équité, on enregistre des variations telles qu'on a pu dire que
le hasard seul décide de l'admission ou du rejet de 15 à 20% des
candidats. (Bastin, 1966, Pg 15).
Dans une épreuve de baccalauréat
français, Laugier et Weinberg cités par Bastin, (1966) ont
recherché sur 100 copies tirées au hasard (total : 20
points), les écarts entre cinq correcteurs, pris deux à deux.
En composition française, l'écart le plus
fréquent de 6 à 7 points et l'écart maximum de treize
points. En mathématique où la matière semble prêter
à plus d'uniformisation, ils sont encore de deux, quatre et douze.
A la lecture de tels résultats, confirmés par
d'autres enquêtes, en France et ailleurs, nous comprenons que Pieron
cité par Bastin (1966) ait pu dire que « pour prédire
la note d'un candidat, il vaut mieux connaître son examinateur que
lui-même ».
On sait que les pratiques pédagogiques des enseignants
en matières des notations scolaires ne sont pas sans incidence sur
l'acquisition du savoir ; Isambert - Jamati (1990), l'a notamment
prouvé quand elle compare les résultats d'élèves
préparant le baccalauréat et soumis à quatre types de
pédagogie : pédagogie libertaire, moderniste, classique et
critique.
On peut même, comme en Suède, utiliser les tests
de connaissance pour améliorer la notation des enseignants. On indique
à chaque maître, sur la base des résultats aux tests de ses
élèves, distribution des notes qu'il doit donner. On lui donne
ainsi le point de référence qui lui manque par rapport à
la population générale des élèves.
Par contre, Cardinet (1986) pense qu'il reste à
l'enseignant à opérer le classement relatif des
élèves à l'intérieur de la classe. Ses contacts
journaliers avec ses élèves lui donnent une base d'observation
plus large pour effectuer ces comparaisons que celle que pourrait faire un
observateur extérieur examinant les mêmes élèves.
En dépit des bonnes intentions des enseignants, la note
transmet essentiellement une information sur le classement relatif des
élèves ; elle désigne les bons et les mauvais. Elle
s'inscrit dans le contexte de compétition, non seulement sportive mais
vitale, puisque la sélection à l'entrée des études
longues décide de la façon quasi définitive de la
carrière de l'enfant. Son appartenance aux classes dirigeantes ou
dirigées en découle, avec tous les privilèges ou toutes
les frustrations qui les accompagnent.
Toutefois, un pronostic n'est jamais absolu et on peut
seulement dire que les élèves situés dans le haut de la
distribution des résultats ont plus de chance de la réussite que
ceux qui se situent à l'autre extrême.
Selon Cardinet (1986), la note obtenue à l'examen de
baccalauréat n'implique pas d'aptitudes intellectuelles
spéciales : on peut avoir mis des années à atteindre
ce niveau d'apprentissage. Le fait de l'avoir obtenue ne nous informe pas sur
le temps qui sera nécessaire pour terminer l'apprentissage suivant qui
est fonctions des capacités de l'élève si l'on veut
prédire la réussite aux études universitaires.
Binet et Simon cités par Bastin (1966) disent qu'un
test passé à douze ans, permet d'établir, avec prudence,
un pronostic d'évolution valable pour deux ou trois ans, selon le rythme
évolutif de l'enfant, mais il ne permet, en aucun cas, d'établir
un pronostic valable pour toutes les études secondaires, à
fortiori pour les études supérieures ou universitaires comme
d'aucuns le voudraient.
Il est apparu, selon Bastin (1966) qu'il est nécessaire
de procéder à un nouveau testage en fin de 4ème
humanités (nouvelle bifurcation dans les écoles belges) pour une
évaluation des chances de réussite dans le deuxième cycle
de l'enseignement secondaire, et en fin de première pour un pronostic
dans les études supérieures.
De tout ce qui est dit, nous comprenons que, pour
revêtir la valeur prédictive, la note scolaire dépend du
type d'évaluation.
b) L'évaluation
Le Robert (2005) définit l'évaluation comme le
fait de porter un jugement sur la valeur, le prix de quelque chose ou de
quelqu'un.
L'évaluation a comme synonymes : mesure,
estimation, calcul, appréciation, etc.
C'est une « mesure de degré de
conformité à une norme, d'une part, du degré d'atteinte
des objectifs », d'autre part. (Houssage, 1994, Pg 235).
En nous référant aux différents
rôles d'évaluation, nous distinguons trois types
d'évaluation de connaissances : prédictive, formative et
sommative. (Cardinet, (1986).
L'évaluation prédictive cherche
à déterminer les capacités ou les potentialités de
l'apprenant. Elle poursuit généralement un but de pronostic,
c'est-à-dire prévoir le succès à venir ;
orienter l'élève dans le choix des apprentissages futurs.
(Exemple : le concours d'admission, examens d'orientation, examens
sélectifs).
Dans cette fonction d'orientation, l'évaluation porte
davantage sur les caractéristiques globales de l'élève
(aptitudes intellectuelles, traits de personnalité, direction
d'intérêt, etc.) que ce n'est pas le cas pour la fonction de
régulation.
La formation d'orientation est plus délicate à
remplir car elle informe l'élève sur le coût en formation
que représenteraient pour lui les diverses voies professionnelles qui
lui sont offertes.
L'évaluation formative, selon Katako (2013),
intervient au cours de l'apprentissage pour établir la connaissance d'un
objectif précis d'un enseignement donné, c'est-à-dire, le
maître, après avoir enseigné, doit évaluer pour
s'assurer que ce qui a été appris est maîtrisé.
Sa fonction est celle de régulation du processus
d'apprentissage, celle de suggérer la démarche éducative
susceptibles d'aider l'élève, d'ajuster l'enseignement en
fonction des lacunes rencontrées.
L'évaluation formative cherche à connaître
les paramètres qui ont, soit favorisé, soit
défavorisé le progrès dans les domaines cognitifs, en vue
d'atteindre les objectifs fixés.
Entrent dans ce rang, les exercices d'application orale ou
écrite, les interrogations, etc.
Enfin, vient l'évaluation sommative qui
cherche à établir, à la suite d'une période
d'enseignement, les capacités globales des élèves.
Elle met en évidence le degré de connaissance ou
de compréhension. Elle a pour finalité la certification d'un
titre scolaire.
L'évaluation sommative contrôle les
matières passées. Tels sont les examens d'Etat, le test national
de fin d'études primaires (TENAFEP), le jury central pour les
écoles infirmières (ITM/IEM).
Selon Cardinet (1986, Pg 156), « l'évaluation
sommative / examen bilan actuel est fait pour obliger les élèves
à apprendre. Elle n'est pas construite pour sélectionner les plus
capables à apprendre. Et d'ajouter, en aucun cas une évaluation
peut remplir deux fonctions à la fois, moins encore trois.
Il nous semble important de présenter, en passant le
système d'évaluation en vigueur à la Section Sciences
Infirmières de l'ISTM-Kikwit.
Deux sessions d'examens sont prévues (juillet et
septembre). En cas d'échec lors de la session de juillet,
l'étudiant peut subir la session de septembre avec formalité
administrative : l'enrôlement à la session.
La session de juillet se déroule en 2 phases. La
première phase est constituée par les épreuves
écrites portant sur les cours magistraux. La deuxième phase est
composée de travaux pratiques (pratique professionnelle) avec quelques
questions orales.
Cette session est clôturée par une
délibération suite à laquelle seront
déclarés admissibles tous les étudiants qui auront obtenu
une moyenne au moins égale à 10/20 à chaque branche
examinée, et viennent (soit ceux qui ont obtenu 50 - 54,9% avec un
échec léger : 8 - 9/20 ; ceux qui obtiennent 55 - 59,9
avec deux échecs légers ; de 60 - 69,9%, 3 échecs
légers et ceux de 70% et plus quels que soient le nombre
d'échecs).
Les étudiants qui n'auraient pas satisfait à
l'un de ces critères de délibération sont
déclarés ajournés. Alors ces derniers et les absents
à la première session, s'ils n'abandonnent pas, reprennent les
examens de la deuxième session pour les branches (cours magistraux et/ou
pratique professionnelle) dans lesquelles ils ont obtenu moins de 10/20.
Cette session aussi se termine par la
délibération avec les mêmes critères. Les
ajournés de cette session sont tenus, au redoublement selon qu'il s'agit
d'une première année académique ou au changement de la
filière si c'est la deuxième année académique dans
la même promotion.
2.1.3. L'étudiant
Le Robert (2005) définit l'étudiant comme
étant une personne qui fait des études supérieures et suit
les cours d'une université ou d'une grande école.
Dans le contexte de ce mémoire, il s'agit de
l'étudiant de première année de graduat à l'ISTM
Kikwit.
2.1.4. Le rendement
C'est le produit proportionnel que donne quelque chose.
(Dictionnaire universel, 1995). Ici, nous parlons du rendement scolaire qui est
le résultat annuel des étudiants inscrits en première
année de graduat à l'ISTM Kikwit.
Le rendement scolaire désigne l'évaluation des
connaissances acquises dans le cadre scolaire ou universitaire.
(lesdefinitions.fr/rendementsscolaires).
Un étudiant ayant un bon rendement scolaire est celui
qui a des notes positives aux examens (ou contrôle) qu'il fait tout au
long de l'année scolaire.
Autrement dit, le rendement scolaire sert à mesurer les
capacités de l'élève, tout en révélant ce
qu'il a appris au cours du processus formatif. La capacité de
l'élève à répondre aux attentes éducatives
est également mise en cause. En ce sens que le rendement scolaire est
associé à l'aptitude.
D'autre part, le rendement scolaire est un
phénomène complexe où entrent en jeu plusieurs autres
facteurs qui débordent le plan des capacités intellectuelles. Les
facteurs de personnalité, les causes d'ordre physiologique, d'ordre
social, économique et culturel, l'influencent profondément.
(Bastin, 1966).
A ces facteurs, s'ajoute la difficulté propre à
certaines matières, la grande quantité d'examens pouvant tomber
sur la même date ou encore certains programmes éducatifs assez
étendus et complexes, il y a beaucoup de motifs qui amènent
l'élève à obtenir un rendement scolaire faible.
De son côté, Melanson (2003) conseille, pour
avoir un bon rendement scolaire, il faut une bonne nutrition et une
éducation physique ainsi que les mesures d'hygiène
générale.
En économie de l'éducation, le terme rendement
est utilisé pour mettre en rapport une production et ses
éléments constitutifs (Mialaret, cité par Makuth,
1998).
Le rendement d'un système éducatif se situe
à deux niveaux, l'un interne et l'autre externe. L'appréciation
des résultats de deux démarches n'est pas nécessairement
identique, les indicateurs pour les mesurer n'étant pas toujours de
même nature. En général, le rendement interne mesure le
rapport entre les résultats et les moyens entre les produits scolaires
obtenus et les ressources engagées, entre les outputs et les inputs.
Le rendement externe mesure jusqu'à quel niveau le
système d'éducation réalise ses objectifs
économiques, politiques et socioculturels.
Le rendement interne s'apprécie en termes qualitatifs
et quantitatifs. Le premier aspect mesure les rapports entre les connaissances,
les attitudes et les aptitudes acquises d'une part, et les objectifs
pédagogiques, d'autre part, le deuxième qui assimile le
système à une entreprise, mesure la quantité des produits
finis, diplômés, finissants (outputs) par rapport aux ressources
engagées, c'est-à-dire le nombre d'élèves inscrits,
le nombre d'années passées dans le système, en rapport
avec le coût (les inputs). (Mukoko, 2009).
Comme dit précédemment, le rendement scolaire
positif est qualifié de réussite ou du succès scolaire et
le contraire, d'échec ou l'insuccès.
a) La réussite
scolaire
Dans le dictionnaire de l'évaluation et de recherche en
éducation, De Landsheere (1992, Pg 91) présente la
réussite scolaire comme : « une situation où un
objectif éducatif a été atteint ».
La réussite scolaire, parait dans la littérature
comme un concept très difficile à cerner.
La définition de ce concept varie suivant les objectifs
visés par les acteurs impliqués dans l'action éducative.
Pour certains, elle se définit à partir des notes obtenues par
l'élève. Pour d'autres, elle se définit par la
clôture d'un cycle par l'élève (obtention du
diplôme).
Pour des auteurs comme Bouchard et St Aman (1996), elle doit
viser l'intégration sociale de l'apprenant. Elle est donc
constituée de plusieurs éléments. Comme l'acquisition de
savoirs, d'attitudes et de comportements qui permettront à l'individu
d'intégrer la sphère sociale.
Dans le cadre de ce travail, nous définissons la
réussite scolaire comme : « l'obtention de la note
de passage et plus pour chaque matière», c'est-à-dire
obtenir une note moyenne ou plus pour chaque matière.
b) L'échec
scolaire
De Landsheere (1992, Pg 91) donne de l'échec scolaire
la définition suivante : « situation où un
objectif éducatif n'a pas été atteint ».
Le Robert (2005) dit que l'échec est le fait de ne pas
réussir, l'insuccès, la faillite d'un projet d'études,
dans notre cas.
Dans ce concept :« échec
scolaire », on voit l'image de l'élève
dépassé par le niveau de l'enseignement, incapable de faire face
à ses tâches, isolé, souvent humilié par son
insuccès, rabroué par ses proches et censé de refaire sa
classe.
Comme l'a signalé Mukoko (2009, Pg 23), les causes
suivantes sont à la base de l'échec : manque ou le retard de
paiement des frais scolaires, l'enseignement mal compris par
l'élève, la mauvaise compagnie des élèves, le
transport difficile, la frustration, etc.
Dans notre système éducatif, est
considéré comme ayant échoué tout
élève qui a obtenu une note inférieure à la moyenne
pour la globalité des matières ; ou n'ayant pas satisfait
à un critère de réussite.
L'échec peut entraîner soit le redoublement, soit
l'abandon scolaire, c'est-à-dire l'élève ayant eu ce
résultat est tenu à refaire sa classe ou d'arrêter les
études sans avoir un titre scolaire du niveau concerné.
c) L'abandon scolaire
L'abandon scolaire est le fait qu'un
élève/étudiant interrompt ses études avant de
terminer la dernière année du cycle (Ali, 2000).
De Landsheere (1982, Pg 97) parle de l'abandon scolaire pour
désigner l'arrêt des études dès que cesse
l'obligation scolaire, où même avant qu'on parle
d'élève défectionnaire, c'est-à-dire qui abandonne
volontairement des études entreprises au-delà de l'obligation
scolaire.
L'abandon scolaire est un concept qui désigne
l'état d'un groupe d'étudiant qui sort d'un système avant
d'avoir achevé avec succès le cycle d'étude
commencé.
La prévention du décrochage scolaire est
récemment devenue une question d'ordre politique en Ontario, disent
Beauchemin et Lemire (1994). Et d'ajouter 33% des élèves de la
province abandonnent leurs études avant d'avoir terminé leur
12ème année. Le gouvernement s'est donc engagé
à réduire ce taux et ce, au cours de cinq prochaines
années. Divers projets ont été mis sur pieds dans le but
d'y parvenir : conférences, ateliers de sensibilisation, projets de
recherches, programmes de maintien et de réintégration. D'autres
initiatives verront vraisemblablement le jour.
2.1.5.Premier graduat
C'est la première classe du premier
cycle dans l'enseignement supérieur et universitaire en
République Démocratique du Congo.
Le premier graduat est donc la classe de recrutement de ce
niveau d'enseignement.
En ce qui concerne l'admission dans l'enseignement
Supérieur et Universitaire en RDC, MPINDA (1999, p. 50), a écrit
qu'à l'époque coloniale, l'admission aux études
d'enseignement supérieur et universitaire était soumise à
une seule condition, la présentation d'un titre de fin d'études
secondaires. C'est ainsi qu'on parlera d'admission sur titre.
Dès 1965, poursuit l'auteur « le
ministère de l'Education Nationale a instauré le concours
d'admission, du fait de la capacité d'accueil limitée de
l'établissement d'enseignement supérieur et universitaire alors
que les effectifs de finalistes du secondaire sollicitant les inscriptions du
niveau supérieur ne faisait que s'accroître » ;
ainsi on parle de l'admission surconcours.
« Vers les années 1980, quand la
crise bâta son plein, le système de l'enseignement se
désorganisa et le concours d'admission fut supprimé (MATESO,
2008, p. 28).
En juillet 2009, le ministre de l'ESU, par
l'arrêté ministériel n°68/MINESU/CABMIN/2009 du 28
juillet 2009 réinstaura deux conditions d'admission, à
savoir :
- pour les candidats qui ont obtenu leur diplôme
d'État avec 60% ou plus, l'admission est sur titre ;
- mais pour ceux qui ont eu moins de 60%, l'admission est sur
concours.
2.2. Revue des études
antérieures
Nous ne prétendons pas être le premier à
pouvoir mener une étude sur la prédiction scolaire. Bon nombre
d'études ont été faites avec un vif intérêt
tant sur l'échiquier international que national. Celles
sélectionnées pour cette étude ont chacune relevé
et démontré significativement selon les milieux de recherche, les
variables expliquant la valeur prédictive de certaines épreuves
et résultats scolaires.
Beauchemin et Lemire (1994) ont mené une recherche
longitudinale de 1983 à 1987, portant sur la valeur prédictive
d'un instrument sur l'abandon scolaire.
Cette étude avait pour objet d'évaluer la valeur
prédictive des énoncés et des dimensions du
questionnaire, « l'école, ça
m'intéresse ? ». Conçu par le ministre de
l'éducation du Québec en 1983. C'est une étude
effectuée auprès des élèves de quatre écoles
secondaires de la langue française du moyen nord de cette province.
L'analyse des résultats témoigne en faveur de
l'utilité de l'instrument. Cependant, il convient de noter seulement 54%
des énoncés du questionnaire utilisé dans sa forme
originale sont associés de façon significative au
décrochage scolaire. L'article analysait la valeur prédictive de
divers énoncés de la question.
Les données recueillies indiquent que l'instrument
utilisé dans sa forme originale a une valeur prédictive globale
de 74%, avec un taux de réussite très élevé pour le
cas de poursuite des études (88%), mais avec un taux très faible
pour le cas d'abandon scolaire (26%). En plus de proposer un seuil critique de
dépistage adapté aux élèves franco ontariens, les
auteurs présentent différentes utilisations possibles de
l'instrument et cela, en fonction des résultats enregistrés dans
l'application des diverses analyses statistiques.
Ces nouvelles utilisations permettent d'accroître
l'efficacité du questionnaire en prédisant mieux (jusqu'à
80%) les cas d'élèves qui abandonnent leurs études (75%)
et de ceux qui les poursuivent (81%).
Claeys cité par Mpinda (1999 ,pg 56) calcula la
corrélation entre les résultats obtenus par les étudiants
aux épreuves d'orientation et ceux obtenus aux examens partiels. Il
obtint le coefficient r = .78. Il conclut qu'il y avait une productivité
et une validité évidente de l'épreuve de maturité
en 1966.
Claeys atteste l'existence d'une corrélation entre les
résultats des épreuves d'orientation et ceux des examens partiels
académiques.
En 1967, Delvaux et Brunel cités par Aumba (2007, pg 7)
ont mené une étude ayant pour
objet :« l'orientation à l'entrée des
universités, service d'orientation ». Ils se sont mis
à calculer la corrélation existant entre les épreuves
d'orientation et les examens de fin d'année. Ces deux auteurs arrivent
à la conclusion selon laquelle l'épreuve d'orientation vaut la
peine pour sa mise en application, car elle a une valeur prédictive sur
la réussite à l'université. Donc ils affirment la
corrélation entre les épreuves d'orientation et les examens de
fin d'année.
Minon (1989) cité par Dupont et Assandon (1994), dans
une étude particulièrement fouillée, a calculé les
taux annuels et pluriannuels de réussite dans 22 filières
d'études proposées par les universités francophones de
Belgique.
Cette étude dénonce le pessimisme excessif
souvent entretenu autour de la réussite à l'université.
Elle indique une relative stabilité des taux annuels
globaux de réussite entre 1978 à 1983 ; à partir de
1985, on observe une remontée plaçant les taux atteints en 1987
plus haut que chacune des neuf années précédentes.
Le résultat de cette étude montre que les taux
de réussite les plus élevés pour la même
année concernent notamment les orientations histoire (.79), psychologie
et sciences de l'éducation (.75), sciences appliquées (.73) et
les diverses sciences sociales (.72).
Une étude de l'université de Mons Hainaut
(Belgique, 1993) a été effectuée sur des cohortes
d'étudiants non traditionnels inscrits dans la faculté des
sciences psychopédagogiques entre 1960 et 1990 ; 555
étudiants ayant abandonnés leurs études durant ces dix
années ont été contactés.
L'analyse des réponses réalisée par
l'analyse factorielle des correspondances, a permis de préciser un
ensemble d'indicateurs prédictifs d'un décrochage.
Que cela concerne les étudiants traditionnels ou non,
les études se focalisent sur les aspects économiques liés
à l'abandon divergent : il semble même que quand ils sont
évoqués de manière prioritaire, c'est pour marquer la
raison fondamentale de la démission académique.
Au regard de l'ensemble des indicateurs examinés et
des paradigmes envisagés, il nous parait qu'il existerait un
dénominateur que l'on retrouve dans les approches
systématiques : la difficulté d'évoluer et de
s'auto-organiser (Dupont et Ossandon, 1994).
D'autres études ont été menées en
RD Congo portant sur la prédiction.
Yamba-Yamba (1995), a effectué une étude
intitulée « recherche de la relation linéaire entre
les résultats d'examens scolaires 1ère,
2ème et 3ème et les résultats du
jury de classe terminale (cas des ITM Mont Amba, COMIZA et
OMIZA) » dont l'objectif fut de chercher à connaître,
par le calcul, la corrélation entre les résultats scolaires et
ceux du jury final des ITM.
Après analyse des résultats, l'étude
montre que :
- Il n'existe pas de corrélation ou des rapports entre
les résultats scolaires et les résultats du jury final dans les
ITM ;
- Pour l'ensemble des questions posées, plus de 30% ne
répondent pas aux critères de leur composition.
Dans le cadre d'un travail de fin de cycle de graduat à
l'ISTM Kinshasa, Aumba (2000) a réalisé une étude
intitulée : «Etude de la relation entre le
résultat au concours d'admission et rendement scolaire en
première année A2 à l'institut Technique
Médicale Croix-Rouge/Kinshasa, de 1997 - 1998, 1998-1999,
1999-2000 ». L'objectif de son étude fut d'établir
le rapport qui existe entre les résultats du test d'admission et le
rendement scolaire en première année A2.
Au terme des résultats l'étude a constaté
que pour :
- L'année scolaire 1997-1998, le t calculé
égale 5,90 ; supérieur au t tabulé de 2,052 au seuil
de signification de 5% avec un degré de liberté de 27.
L'hypothèse selon laquelle il n'existe aucune différence entre
les résultats du concours d'admission et ceux de l'examen de fin
d'année, est rejetée.
- L'année scolaire 1998-1999, le t calculé
égale 0,83 ; t tabulé 2,056 au seuil de signification de 5%
avec un degré de liberté de 26. Il n'existe pas une
différence entre les résultats au concours d'admission et ceux de
l'examen de fin d'année.
- L'année scolaire 1999-2000, le t calculé
égale 10,31 ; t tabulé 2,014 - 2,008 au seuil de
signification de 5% avec un degré de liberté de 48.
L'hypothèse alternative selon laquelle il y a différence
significative entre les résultats du concours d'admission et ceux de
l'examen de fin d'année est acceptée.
Kakule (2001) a étudié « la
relation entre les résultats des examens de passage et ceux des
épreuves de fin d'études en santé communautaire dans les
ITM de la ville de Kinshasa ». Son étude a eu pour objet,
l'analyse de la relation qui existe entre les résultats obtenus lors des
examens de passage et ceux de fin d'études en santé
communautaire, spécialement pour les élèves des ITM de la
ville de Kinshasa. A la fin de son étude, il a abouti aux
résultats suivants :
- ITM Kintambo : 0,11
- ITM Mont Amba : 0,196
- ITM CEAC : 0,325
Le constat est que, t0 est inférieur au t
tabulé qui est de 1,7709 ; il existe une relation entre les
résultats des examens de passage et ceux des épreuves de fin
d'études.
Une étude intitulée « Evaluation
des résultats du concours d'admission organisé à l'ISTM de
Nyankunde, édition 2005 -2006 » a été
menée par MATESO (2008) dont l'objectif était de rechercher
l'existence de lien entre les résultats de concours d'admission et ceux
de l'examen. Ce procédé a été appuyé par
l'usage du plan pré expérimental qui a rendu cette recherche plus
féconde.
Après l'analyse des données, il a obtenu les
résultats suivants :
- Les résultats des candidats au concours d'admission
est un indicateur peu pertinent pour prédire les résultats des
étudiants à la fin de première année de
graduat ;
- La section de provenance des candidats a un impact moindre
sur les résultats des étudiants à la fin de la
première année de graduat ;
- Le concours d'admission, élaboré et
administré aux étudiants de l'ISTM de Nyankunde, n'obéit
pas pleinement aux critères de fidélité, de
difficulté et de discrimination des items.
Par rapport à toutes ces études, la nôtre
traite de la valeur prédictive de la note obtenue par l'étudiant
au secondaire sur son rendement en premier graduat à l'ISTM Kikwit.
2.3. Cadre théorique
L'étude se réfère à deux
modèles : le 1er modèle est celui utilisé
par Dieng (2000, Pg 74) qui met en évidence les trois grandes issues
auxquelles aboutissent les étudiants en première année de
graduat et, le deuxième est celui élaboré par Romainville
(1997, Pg 84) pour clarifier le type de prédiction mise en oeuvre entre
les caractéristiques d'entrée à l'université et la
réussite en première année de graduat.
2.3.1. L'issue d'une
première année d'université
Dans ce modèle des trois grandes issues
d'universités Dieng (2000, Pg 74) montre que, dans le contexte
enseignement - apprentissage, trois grandes issues s'offrent à
l'apprenant de première année de graduat : soit la
réussite à l'une des deux sessions d'examen, soit l'échec
aux deux sessions d'examen, soit encore l'abandon des études.
On parlera de réussite si l'étudiant obtient
10/20 dans chaque branche de son programme, ou s'il a un échec
léger (8-9/20) au cas où il a 50-54,9%, ou encore 2 échecs
légers au cas où il obtient 55-59,9% ; 3 échecs
légers s'il a 60-64,9% et 4 échecs avec 65-69,9%. Dans toutes ces
conditions, l'étudiant aura la mention satisfaction. S'il obtient 70% et
plus, on mentionnera, distinction ou grande distinction (80% et plus).
A défaut de ces critères, l'étudiant est
déclaré ajourné, c'est-à-dire l'étudiant a
échoué aux deux sessions. Dans ces conditions, il redouble sa
classe.
La troisième issue est l'abandon scolaire,
c'est-à-dire l'étudiant n'achève pas l'année pour
diverses raisons : problèmes financiers, maladies, l'inadaptation
du milieu, faible niveau intellectuel, etc. pour ce groupe, on fait la mention
abandon/assimilé aux ajournées.
Étudiants admis sur titre en G1 SI
Étudiants admis sur concours en G1 SI
Effectif des étudiants inscrits en G1 SI
Absents à la 1ère session
Présents à la 1ère session
Abandon avant à la 1ère session
Réussite
à la 1ère session
Ajournés
à la 1ère session
Présents
à la 2ème session
Abandon
Ajournés
à la 2ème session
Réussite à la 2ème session
Effectif total des ajournés
Effectif total des réussites
Admis sur titre
Admis sur concours
Admis sur titre
Admis sur concours
Figure 1 : Différents parcours pour
l'étudiant de G1
2.3.2. Le modèle de
prédiction de Romainville
Ce modèle explique les types de prédiction qui
existent entre la valeur de la note obtenue à la fin d'études
secondaires et le rendement en première année de graduat.
Il prend en compte la valeur du pourcentage obtenu aux examens
d'Etat ou au jury central, pour ceux des ITM, les humanités faites et
les caractéristiques sociodémographiques du candidat.
A partir de ces éléments, le modèle
tentera de clarifier les types de prédiction (positive ou
négative) que ces derniers peuvent annoncer sur le rendement annuel de
l'étudiant inscrit en premier graduat, section sciences
infirmières.
Dans le cadre de ce travail, le rendement est exprimé
en termes de réussite (satisfaction ou distinction) et d'échec
(ajournement). Les étudiants ayant abandonné leurs études
ne seront pas sélectionnés.
Caractéristiques d'entrée
Statuts socio-
démographiques
Humanités
faites ISTM
% obtenu aux Rendement Réussite
examens d'état académique
en G1 SI Echec
Figure 2 :Type de prédictions
2.4. Hypothèses
- La section faite aux humanités aurait un impact nul
sur le rendement de l'étudiant à la fin de l'année
académique.
- La chance de réussite à la fin de
l'année académique en premier graduat serait la même tant
pour les étudiants qui ont terminé leurs humanités avec
60% ou plus et qui sont admis sur titre que pour ceux qui ont obtenu moins de
60% et qui sont admis sur concours ;
- Tenant compte de la réalité du moment de notre
système éducatif, la note obtenue aux examens de fin
d'études secondaires revêtirait une valeur prédictive nulle
sur le rendement académique de l'étudiant.
CHAPITRE TROISIEME :
METHODOLOGIE
Ce chapitre décrit l'approche méthodologique de
l'étude. Il présente non seulement le devis de recherche et le
milieu de l'étude, mais aussi certains aspects de la population et de
l'échantillon de l'étude. Seront également
présentés, les techniques de collecte des données, le plan
de traitement des informations collectées et les aspects liés
à l'éthique de recherche.
3.1. Devis de recherche
La démarche privilégiée est quantitative.
Elle s'inscrit dans le schéma d'une recherche corrélationnelle
prédictive. Cette dernière consiste à expliquer le type de
lien qui existe entre la note obtenue à la fin des humanités et
le rendement annuel en premier graduat, section Sciences infirmières
à l'ISTM Kikwit.
Notre étude fait recours à la méthode
d'enquête. Etant rétrospective, elle utilise la technique
d'analyse documentaire basée sur la grille d'enregistrement qui est
utilisée comme instrument de collecte des données.
Entrant dans la logique des études cas -
témoins, nous empruntons deux techniques de l'échantillonnage. Le
nombre de cas disponibles pour l'étude étant limité, nous
prenons toute la population (échantillon exhaustif) que nous apparions,
un cas pour deux témoins. Pour les témoins, nous utilisons
l'échantillonnage probabiliste simple.
Les calculs de statistiques descriptives et
inférentielles sont utilisés pour le traitement de
données.
Dans cette étude, est considéré comme
cas, tout candidat qui a obtenu son titre de fin des humanités avec 60%
ou plus, dit étudiant admis sur titre en première année de
graduat, et le témoin, le candidat qui a fini ses études
secondaires avec moins de 60%, étudiant admis sur concours.
3.2. Description du
milieu
La recherche s'effectue à l'ISTM Kikwit, plus
précisément, aux services académiques où on trouve
toutes les archives, notamment, les registres d'inscription, les dossiers des
étudiants et les palmarès de fin d'année
académique.
3.2.1. Situation
géographique
L'ISTM Kikwit, distant de six kilomètres à
l'Ouest du centre-ville de Kikwit, est administrativement implanté dans
le territoire de Bulungu, district du Kwilu, province de Bandundu.
Il est limité :
- Au Nord, par la Route Nationale n° 1 et la concession
du Diocèse de Kikwit ;
- Au Sud, par concession de Kiamfu et le ruisseau
Sopo ;
- A l'Est, par la rivière Kwilu, la ville de Kikwit et
le ruisseau Nzinda ;
- A l'Ouest, par le village Ndunga.
3.2.2. Aperçu
historique
L'Institut Supérieur des Techniques Médicales de
Kikwit, ISTM-Kikwit en sigle, est une institution publique de l'Etat
congolais.
Il a été créé dans le but de
combler le besoin en personnel paramédical qualifié qui se
faisait sentir dans la province de Bandundu.
A ses débuts en 1992, l'ISTM Kikwit avait
fonctionné comme extension de l'ISTM Kinshasa, par l'arrêté
ministériel n° ESURS/CABMIN/0059/92 du 10 Mars 1992.
Et quelques temps plus tard, en vertu de l'arrêté
n° ESURS/CABMIN/0262/94 du 12 janvier 1994, il a accédé
à son autonomie. (Rapport circonstancié 4/2007).
En 2012, l'ISTM Kikwit s'est vu accordé le cycle de
licence avec quatre orientations : la Gestion des institutions de
santé, la Biologie Médicale, la Santé communautaire et
l'EASI (Enseignement et Administration des Services Infirmiers) qui est notre
domaine.
En 2013, le Ministère l'ESURS, a ajouté
quatre autres orientations du niveau de graduat à l'ISTM Kikwit :
l'EASI, la Santé Communautaire, la Nutrition et la Pédiatrie.
L'ISTM fait fonctionner actuellement huit orientations au graduat et quatre en
licence.
Concernant le lieu de fonctionnement, l'ISTM Kikwit est
resté longtemps locataire avant de s'installer dans son propre site en
2003. Il a loué tour à tour les locaux des institutions
ci-après : ITM Lukolela, Ecole biblique de la CFMC Kimpwanza,
lycée Yedisa, salle paroissiale Saint François, ISP Kikwit et les
bâtiments des Affaires Sociales à côté du
marché Central de Kikwit.
3.3. Population et
échantillonnage
La population de cette étude est composée des
dossiers des étudiants inscrits en premier graduat, section sciences
infirmières, années académiques 2010-2011, 2011-2012 et
2012-2013, de l'ISTM Kikwit.
3.3.1. Population cible
Comme signalée ci-dessus, la population est
constitué des étudiants inscrits en premier graduat pendant les
années académiques susmentionnées, plus
précisément leurs dossiers en rapport avec les registres
d'inscription et les palmarès de fin d'année.
Cette population est répartie en deux groupes dont le
premier est constitué des étudiants admis sur titre
(diplômés avec 60% ou plus) et le deuxième groupe, par les
étudiants admis sur concours (diplômés d'Etat avec moins de
60%). Elle provient de trois années académiques.
Tableau : Répartition de la population cible en
fonction de type d'admission et de l'année académique
Année AA
|
2010-2011
|
2011-2012
|
2012-2013
|
Total
|
Admission sur
Titre
Concours
|
n=376
fi
|
%
|
n=345
fi
|
%
|
n=304
fi
|
%
|
n=1025
fi
|
%
|
41
335
|
10,9
89,1
|
37
308
|
10,7
89,3
|
57
247
|
10
81
|
135
890
|
13,2
86,8
|
Globalement, notre population d'étude est
composée de 86,8% de étudiants admis sur concours en premier
graduat contre 13,2% des admis sur titre.
Il sied également à signaler que, sur ces 1025
inscrits en premier graduat au cours de ces années
académiques, il y a eu 864 étudiants qui sont
arrivés jusqu'à présenter la première session
d'examens, soit 84,3% dont 12,7% d'admis sur titre. Donc il y a eu 161 abandons
que nous écartons de l'étude, soit 15,7% dont 0,5% sont des
étudiants admis sur titre.
3.3.2. Echantillonnage
Pour constituer l'échantillon de notre étude,
nous avons fait recours à deux techniques : la première
consistant à sélectionner les cas. Ici nous avons pris
l'échantillon exhaustif du fait de nombre limité de cas. Pour les
témoins, nous avons usé de l'échantillonnage
aléatoire simple en appariant un cas pour deux témoins. Pour
cette dernière technique, nous avons coupé des bouts de papiers
dont chacun portait le nom d'un candidat admis sur concours. Après avoir
remué dans une boîte, nous tirions au sort pour donner la chance
égale à tout candidat d'être sélectionné.
a) L'échantillon
Amuli et Ngoma (2011) définissent l'échantillon
comme étant « la fraction d'une population sur laquelle porte
l'étude ».
Selon le dictionnaire universel (1995),
« l'échantillon est l'ensemble d'individus choisi comme
représentatif d'une population ».
Quant à nous, l'échantillon est un sous groupe
d'individus que l'on choisit représentant les caractéristiques de
la population d'où il est tiré.
b) Critères de sélection
Pour être sélectionné comme sujet de
l'étude, il faut :
- Etre inscrit régulièrement en premier graduat
sciences infirmières pendant une de ces trois années
académiques : 2010-2011, 2011-2012 et 2012-2013 ;
- Avoir achevé l'année académique
concernée avec mention : Distinction, Satisfaction, Ajourné
ou encore Non Admis à la Filière (NAF).
- Etre un candidat nouvellement inscrit en premier graduat de
l'année académique concernée ;
- Avoir toutes les informations recherchées par cette
étude.
c) Taille de l'échantillon
Comme le disent Amuli et Ngoma (2011), la taille de
l'échantillon doit être suffisante pour atteindre un niveau de
puissance acceptable en vue de réduire le risque de commettre des
erreurs dans le rejet ou le non rejet des hypothèses nulles au cours de
leur vérification.
Ainsi, pour rendre la taille de notre échantillon
suffisante, nous avons procédé à l'échantillonnage
exhaustif de cas (c'est-à-dire des étudiants admis sur titre)
avec lequel nous apparions deux témoins (étudiant admis sur
concours).
Nous avons augmenté ainsi le nombre de témoins
pour compenser le nombre de cas qui était limité.
Tellement que les 3 années académiques nous
avons recensé 130 sujets répondant aux critères de
sélection parmi les étudiants admis sur titre (cas), avec
l'appariement de deux témoins pour un cas, nous avons 260 sujets, ce qui
nous a donné une taille de 390 sujets, soit 38% de la population cible
éligible.
d) Mode de tirage
Pour cette étude, l'appariement des sujets a
été fait relativement au sexe, à l'âge, à
l'état civil, à la section suivie aux humanités, à
l'occupation après obtention du diplôme d'Etat et à la note
obtenue aux examens de fin des humanités, sans laisser en oublie
l'ancienneté du diplôme.
3.4. Méthode,
technique et instrument de collecte des données
3.4.1. Méthode
La méthode, selon Géneviève et Bernard
(2002 : 473), est l'ensemble de démarches raisonnées suivies
pour découvrir une vérité, ou parvenir à un
but ».
Pour collecter les données de notre étude, nous
avons emprunté la méthode d'enquête. Cette dernière
consistait à aller aux services académiques de l'ISTM Kikwit,
recueillir les informations dans les dossiers des étudiants, les
registres d'inscription et les palmarès.
3.4.2. Technique
Pour collecter les données de notre étude, la
technique utilisée est l'analyse documentaire. Cette dernière
consiste, selon Omanyondo (2012, pg 27), à l'assemblage et à la
lecture des documents pouvant fournir les informations nécessaires
à la réalisation d'un projet de recherche ».
Bekofe (2008 pg 11), parle de l'analyse documentaire comme
« d'une étude des documents pour puiser des informations
utiles pour une recherche ».
Dans le contexte qui est le nôtre, l'analyse
documentaire consiste à rassembler les documents relatifs à la
note de fin d'études secondaires et du rendement annuel de
l'étudiant inscrit en première année de graduat des
années académiques 2010-2011, 2011-2012, 2012-2013, à les
analyser et les synthétiser.
En fait, cette technique nous a aidé à relever
les informations suivantes : la note obtenue par l'étudiant
à la fin de ses études secondaires, le rendement annuel en
premier graduat sciences infirmières, son statut
sociodémographique et les humanités faites.
3.4.3. Instrument de
collecte de données
Formarier et Contansais (1988) déclarent que le choix
de l'outil est laissé à l'initiative du chercheur, celui-ci doit
sélectionner, non pas en fonction de la maîtrise qu'il peut avoir,
mais au regard de l'hypothèse de recherche...
L'étude a utilisé la grille d'enregistrement
comme instrument de collecte des données.
Cet instrument a pris sa source dans l'esprit du cadre de
référence de l'étude, il comporte un ensemble de variables
qu'il faut noter : la note obtenue aux examens sanctionnant la fin des
humanités, les statuts sociodémographiques et le rendement
à la fin de l'année académique.
A) Fidélité de l'instrument
La fidélité est, selon Amuli et Ngoma (2011), la
constance avec laquelle un instrument de mesure fournit des résultats
semblables dans des situations semblables.
En d'autres termes, c'est la précision avec laquelle un
instrument des mesures fournit toujours les mêmes résultats pour
le même échantillon mais à plusieurs fois.
Toutefois, la fidélité d'un instrument n'est
jamais globale, il y a un pourcentage d'erreurs dues notamment aux
difficultés d'application de l'outil et des erreurs provenant de
l'enquêteur (inattention, fatigue...).
Dans le cadre de notre étude, pour justifier la
fidélité de l'instrument utilisé, nous avons tenu compte
des éléments suivants :
a) les résultats du pré test ;
b) Limiter le nombre d'enregistrement des dossiers par
jour ;
c) Appliquer le même instrument pour toutes les
copies/dossiers.
B) La validité
Amyote (1996), montre qu'un outil est valide s'il mesure
exactement ce qu'il est supposé mesurer.
Amuli et Ngoma (2011) affirment que la validité de
l'instrument n'est jamais globale, mais se morcelle en fonction de sous sens
des interrelation contenues dans l'objectif à atteindre. Ce type de
validité (validité du contenu) est la démonstration que
les items d'un test représentent bien le thème abordé dans
le test.
Ces mêmes auteurs (2011) expliquent que pour
évaluer la validité de contenu d'un instrument, on fait appel
à des experts. Ceux-ci évaluent alors le choix des
énoncés (éléments) à enregistrer et
déterminent si l'instrument mesure ce qu'il est censé mesurer.
La validité d'un instrument réside dans le fait
d'avoir récolté les données réelles dont on a
besoin pour la recherche, c'est-à-dire, la note obtenue par
l'étudiant à la fin de ses études secondaires, les
caractéristiques sociodémographiques et le résultat des
travaux annuels et session d'examens de fin d'année.
Ainsi, l'instrument de cette étude a été
soumis à l'examen des experts en science de l'éducation qui sont
le directeur et les conseillers du présent travail. Leurs avis et
considérations nous ont conduits à l'adopter et à
élaborer l'instrument final qui a servi d'abord à la
pré-enquête, puis à l'enquête proprement
dite.
3.5. Déroulement de
l'enquête
3.5.1. La
pré-enquête
La pré-enquête a consisté à
pré tester notre instrument de mesure, à détecter
certaines ambiguïté et certains problèmes éventuels
sur son contenu. L'instrument a été appliqué d'abord sur
un échantillon de vingt dossiers. Après correction et avis des
experts, nous l'avions adopté.
3.5.2. L'enquête
proprement dite
La recherche a été effectuée à
l'ISTM-Kikwit, plus précisément aux services académiques
sur les dossiers de deux groupes d'étudiants inscrits en première
année de graduat, les exercices 2010-2011, 2011-2012 et 2012-2013.+
Le premier groupe est constitué par les
étudiants qui avaient terminé leurs études secondaires
avec la note de 60% ou plus, admis sur titre en premier graduat, groupe
exempté à la passation du concours, selon l'instruction du
ministre de tutelle (instruction académique n° 015/2013 pg
5) ; et le 2ème groupe, composé de ceux qui
avaient obtenu moins de 60%, candidats au concours d'admission.
L'enquête s'est effectuée à la
période allant du 16 décembre 2013 au 15 janvier 2014, soit 20
jours ouvrables.
En arrivant à l'ISTM Kikwit, nous nous sommes
présentés au chef des services académiques en brandissant
l'attestation de recherche nous délivrée par le Secrétaire
Général Académique de la même institution.
Après l'exposition du motif de notre enquête, le
responsable desdits services nous a mis à la disposition de
chargé des inscriptions. Celui-ci nous a donné les registres
d'inscription, les dossiers des étudiants ainsi que les palmarès
des années académiques 2010-2011 2011-2012 et 2012-2013.
3.6. Considération
d'ordre éthique
Amuli et Ngoma (2011), informent que le chercheur doit
respecter le droit des humains sur lesquels porte sa recherche. Les
règles qu'il doit respecter lui semblent facilement justifiées et
légitimes s'il considère la dignité de ces personnes comme
aussi importante que la science.
Pour des raisons d'éthique et de déontologie,
nous avons, lors de la récolte de nos données, attribué
à chaque dossier un code pour garantir l'anonymat des
enquêtés.
3.7. Plan d'analyse de
données
Les données ont été saisies sur Excel et
traitées avec le logiciel SPSS 10. Les analyses descriptives ont
été effectuées notamment par les fréquences
estimées en pourcentage. L'estimation de la valeur du test de Khi
carré (X2) de Pearson, de Odds Ratio a été
faite pour déterminer les relations entre les variables
dépendantes et indépendantes. Les résultats ont
été jugés significatifs au seuil de 5% (P <
0,05).
3.8. Contrôle de
biais
Il existe de nombreuses possibilités d'erreurs dans les
enquêtes, ce qui est nécessaire est de savoir comment les
reconnaître et les éviter pour arriver à des
résultats fiables. (Okenge, 2010)
a) Les erreurs de l'échantillonnage ont
été évitées par :
- Le choix du devis explicatif prédictif
(corrélationnel) de type cas-témoins ;
- L'appariement un par deux d'après les variables sexe,
âge, statut civil, section faite aux humanités...
- L'application de critères de sélection pour
rendre homogène chaque groupe ;
- L'utilisation d'un grand échantillon.
b) Les erreurs de mesure ont été réduites
par :
- L'élaboration d'un outil précis de collecte
des données ;
- La fixation de marge d'erreurs à + 2% fois
l'erreur-type.
c) Les biais dus aux techniques ont été
contrôlés par :
- La limitation du nombre de dossiers à consulter par
jour ;
- La manipulation de l'outil par le chercheur
lui-même.
CHAPITRE QUATRIEME :
PRESENTATION DES RESULTATS
Dans ce chapitre, nous présentons les résultats
de notre étude en deux parties statistiquement parlant. Nous
procédons à deux types d'analyse, uni variée pour
décrire les caractéristiques de notre échantillon, et la
bi variée qui nous sert à explorer les relations entre les
variables.
4.1. Analyse
univariée
Seront présentées dans cette partie, les
caractéristiques d'entrée des étudiants en premier graduat
et celles relatives au parcours académique de l'étudiant.
Tableau 1 : Répartition des enquêtés
selon les caractéristiques d'entrée en premier graduat :
variables sociodémographiques.
Variables
|
N = 390
fi
|
%
|
Sexe
Masculin
Féminin
|
170
220
|
43,6
56,4
|
Age
18 - 23 ans
24 - 29 ans
30 - 35 ans
36 - 41 ans
42 - 47 ans
> 48 ans
|
224
115
30
13
7
1
|
57,4
29,5
7,7
3,3
1,8
0,3
|
Etat civil
Célibataire
Marié
|
334
56
|
85,6
14,4
|
Occupation après diplôme d'Etat
Oui
Non
|
106
284
|
27,2
72,8
|
En observant ce tableau, nous constatons que notre
échantillon est dominé :
- Du point de vue sexe, par les femmes qui représentent
56,7% contre 43,3% d'hommes
- Du point de vue âge, par la tranche d'âge allant
de 18 - 23 ans dont le taux est de 57,4%, suivie de celle qui va de 24 - 29 ans
avec 29,5% et enfin des jeunes adultes de 30 - 35 avec 7,7%
- Sur l'état civil, l'échantillon est
dominé par les célibataires qui représentent 85,6% contre
14,4% de mariés
- Sur le plan occupation, les désoeuvrés avant
l'admission à l'ISTM Kikwit représentent 72,8%, contre 27,2% de
ceux qui avaient un emploi.
Tableau 2 : Répartition des enquêtés
selon le profil scolaire.
Variables
|
N = 390
fi
|
%
|
Humanités faites
Technique médicale
Nutrition
Vétérinaire
Agricole
Sociale
Commerciale
Scientifique
Pédagogique
Coupe et couture
Littéraire
|
44
9
3
7
21
14
166
110
4
12
|
11,3
2,3
0,8
1,8
5,4
3,6
42,5
28,2
1,0
3,0
|
Pourcentage obtenu
> 60%
<60%
|
130
260
|
33,3
66,7
|
Ancienneté diplôme
1 - 6 ans
7 - 12 ans
13 - 18 ans
19 - 24 ans
25 - 30 ans
|
283
80
14
11
2
|
72,6
20,5
3,6
2,8
0,5
|
Il ressort de ce tableau que sur les 100% des
enquêtés :
- 42,5% ont fait les humanités scientifiques, 28,2%
sont de la formation pédagogique ; 11 3% viennent des
humanités techniques médicales et 5,4% ont suivi la technique
sociale.
- 66,7% ont obtenu moins de 60% aux examens de fin
d'études secondaires et 33,3% ont fini leurs humanités avec 60%
et plus ;
- 72,6% sont des nouveaux diplômés, suivis de
ceux dont leur diplôme datent de 7 ans et plus qui représentent
20,5%, enfin viennent des anciens diplômés dont l'âge de
leur diplôme varie entre 13 - 18 ans et qui représentent 3,6%.
Tableau 3 : Répartition des enquêtés
en fonction des données académiques.
Variables
|
N = 390
fi
|
%
|
Année académique
2010 - 2011
2011 - 2012
2012 - 2013
|
114
108
168
|
29,2
27,7
43,1
|
Rendement académique
Réussite 1ère session
Réussite 2ème session
Echec
|
105
199
86
|
26,9
51
22,1
|
En parcourant ce tableau nous notons ce qui suit :
- Du point de vue année académique,
l'année 2012 - 2013 présente 43,1% de sujets
enquêtés, suivi de l'exercice 2010 - 2011 avec une
représentativité de 29,2% et l'année 2011 - 2012
clôture cette section avec 27,7%.
- Du point de vue rendement académique annuel, 51%
d'étudiants sont passés en deuxième session, 26,0% ont
réussit à la première session et 22,1% sont
ajournés.
4.2. Analyse bi
variée
Tableau 4 : Répartition des enquêtés
en fonction des caractéristiques d'entrée à l'ISTM Kikwit
et de leur rendement académique annuel.
Tableau 4 : Répartition des enquêtés en
fonction des caractéristiques d'entrée à l'ISTM Kikwit et
de leur rendement académique annuel.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Année Acad
|
2010 - 2011
|
2011 - 2012
|
2012 - 2013
|
Total général
|
|
|
|
|
Rendement
|
Réussite
|
Echec
|
S/TOTAL
|
|
Réussite
|
Echec
|
S/TOTAL
|
|
Réussite
|
Echec
|
S/TOTAL
|
|
Réussite
|
Echec
|
N
|
|
|
|
|
Session
|
S1
|
S2
|
S1 +S2
|
|
R + E
|
S1
|
S2
|
S1 +S2
|
|
R + E
|
S1
|
S2
|
S1 +S2
|
|
R + E
|
S1
|
S2
|
S1 +S2
|
|
R + E
|
OR [Ic 95%]
|
X2
|
ddl
|
P
|
Variables
|
fi
|
fi
|
fi
|
%
|
fi
|
%
|
fi
|
%
|
fi
|
fi
|
fi
|
%
|
fi
|
%
|
fi
|
%
|
fi
|
fi
|
fi
|
%
|
fi
|
%
|
fi
|
%
|
fi
|
fi
|
fi
|
%
|
fi
|
%
|
fi
|
%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Sexe
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
7,661
|
5
|
0,176
|
Masculin
|
27
|
18
|
45
|
77,6
|
13
|
22,4
|
58
|
100
|
8
|
31
|
39
|
84,8
|
7
|
15,2
|
46
|
##
|
17
|
37
|
54
|
81,8
|
12
|
18,2
|
66
|
100
|
52
|
86
|
138
|
81,2
|
32
|
18,8
|
170
|
100
|
0,7 [0,4 - 1,4]
|
|
|
|
Féminin
|
18
|
31
|
49
|
87,5
|
7
|
12,5
|
56
|
100
|
15
|
31
|
46
|
74,2
|
16
|
25,8
|
62
|
##
|
20
|
51
|
71
|
69,6
|
31
|
30,4
|
102
|
100
|
53
|
113
|
166
|
75,5
|
54
|
24,5
|
220
|
100
|
|
|
|
|
Age
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
18 - 23 ans
|
24
|
31
|
55
|
82,1
|
12
|
17,9
|
67
|
100
|
13
|
41
|
54
|
74
|
19
|
26
|
73
|
##
|
18
|
46
|
64
|
76,2
|
20
|
23,8
|
84
|
100
|
55
|
118
|
173
|
77,2
|
51
|
22,8
|
224
|
100
|
|
76,171
|
25
|
0,000
|
24 - 29 ans
|
12
|
13
|
25
|
80,6
|
6
|
19,4
|
31
|
100
|
1
|
19
|
20
|
87
|
3
|
13
|
23
|
##
|
12
|
33
|
45
|
73,8
|
16
|
26,2
|
61
|
100
|
25
|
65
|
90
|
78,3
|
25
|
21,7
|
115
|
100
|
|
|
|
|
30 - 35 ans
|
6
|
5
|
11
|
84,6
|
2
|
15,4
|
13
|
100
|
3
|
1
|
4
|
80
|
1
|
20
|
5
|
##
|
4
|
5
|
9
|
75
|
3
|
25
|
12
|
100
|
13
|
11
|
24
|
80
|
6
|
20
|
30
|
100
|
|
|
|
|
36 - 41 ans
|
2
|
0
|
2
|
100
|
0
|
0
|
2
|
100
|
2
|
0
|
2
|
100
|
0
|
0
|
2
|
##
|
3
|
4
|
7
|
77,8
|
2
|
22,2
|
9
|
100
|
7
|
4
|
11
|
84,6
|
2
|
15,4
|
13
|
100
|
|
|
|
|
42 - 47 ans
|
1
|
0
|
1
|
100
|
0
|
0
|
1
|
100
|
4
|
1
|
5
|
100
|
0
|
0
|
5
|
##
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
100
|
1
|
100
|
5
|
1
|
6
|
85,7
|
1
|
14,3
|
7
|
100
|
|
|
|
|
> 48 ans
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
100
|
1
|
100
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
100
|
1
|
100
|
|
|
|
|
Etat civil
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Célibataire
|
31
|
43
|
74
|
79,6
|
19
|
20,4
|
93
|
100
|
15
|
54
|
69
|
75,8
|
22
|
24,2
|
91
|
##
|
32
|
75
|
107
|
71,3
|
43
|
28,7
|
150
|
100
|
78
|
172
|
250
|
74,9
|
84
|
25,1
|
334
|
100
|
0,7 [0,4 - 1,4]
|
13,485
|
5
|
0,019
|
Marié
|
14
|
6
|
20
|
95,2
|
1
|
4,8
|
21
|
100
|
8
|
8
|
16
|
94,1
|
1
|
5,8
|
17
|
##
|
5
|
13
|
18
|
100
|
0
|
0
|
18
|
100
|
27
|
27
|
54
|
96,4
|
2
|
3,6
|
56
|
100
|
|
|
|
|
Occupation
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Oui
|
16
|
12
|
28
|
90,3
|
3
|
9,7
|
31
|
100
|
13
|
12
|
25
|
96,2
|
1
|
3,8
|
26
|
##
|
13
|
32
|
45
|
91,8
|
4
|
8,2
|
49
|
100
|
42
|
56
|
98
|
92,5
|
8
|
7,5
|
106
|
100
|
1,3 [0,7 - 2,5]
|
18,940
|
10
|
0,041
|
Non
|
29
|
37
|
66
|
79,5
|
17
|
20,5
|
83
|
100
|
10
|
50
|
60
|
73,2
|
22
|
26,8
|
82
|
##
|
24
|
56
|
80
|
67,2
|
39
|
32,8
|
119
|
100
|
63
|
143
|
206
|
72,5
|
78
|
27,5
|
284
|
100
|
|
|
|
|
Moyenne
|
45
|
49
|
94
|
82,5
|
20
|
17,5
|
114
|
100
|
23
|
62
|
85
|
78,7
|
23
|
21,3
|
108
|
##
|
37
|
88
|
125
|
74,4
|
43
|
25,6
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168
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100
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105
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199
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304
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77,9
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86
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S1 = première session
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S2 = deuxième session
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R = Réussite
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E = Echéc
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Ic = Intervalle de confiance
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N = Effectif total
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Au regard de résultats contenus dans le tableau 4, nous
constatons ce qui suit :
- Du point de vue sexe, le sexe masculin présente un
taux de réussite global de 81,2% contre 75,7% chez les femmes. Le
rapport de contingence est de 0,7 et le test de Khi - deux a la valeur
calculée de X2 = 7,602, ddl = 5 et P = 0,176,
supérieure au seuil de signification ;
- Du point de vue âge, les candidats de la tranche
d'âge comprise entre 42 et 47 ans ont produit un bon rendement avec un
taux final pour les trois années de 85,7%. La valeur du test de Khi deux
est de X2 = 76,171 ; ddl = 25 et P < 0,000.
- Par rapport à l'état civil, le score reste
marqué par la victoire de mariés, 96,4% de réussite pour
les trois années académiques. Les Odds Ratio donnent comme
résultat 0,7 et le Khi carré X2 = 13,485, ddl = 5, le
P est de 0,019.
- Par rapport à l'occupation exercée
après l'obtention du diplôme d'Etat, nous relevons le constat
selon lequel, les étudiants qui avaient une occupation ont fait de bons
résultats, 92,5% comme taux de réussite pour toutes les trois
années académiques contre 72,5% du côté de sans
occupation. Le test de Khi deux donne ces résultats : X2
= 18,940 ; au ddl de 10 et le P est de 0,041.
Enfin, pour les trois années, le résultat se
présente comme ceci : 2010 - 2011 a connu un taux de
réussite de 82,5%, l'année 2011 - 2012, un taux de 78,7%, la
dernière année de notre étude, nous voyons 74,4% et
globalement pour ces années, le taux de réussite est de 77,9%.
Il résulte des analyses contenues dans le tableau 5
que :
- Du point de vue humanités faites, sur les 100% des
candidats provenus des ITM inscrits en premier graduat, section Sciences
infirmières, 91,7% ont réussi à la fin de l'année
académique 2010 - 2011 ; 84,6% ont réussi à la fin de
l'exercice académique suivant et, enfin, 84,2% ont réussi
à la fin de l'année 2012 - 2013. les résultats globaux de
ces trois années académiques indiquent 86,4% de réussite
de ressortissants de ces humanités techniques.
Pour les candidats en provenance de l'option nutritionnelle,
nous constatons que 100% ont réussi l'année académique
2011 - 2012 et 71,4 % , l'année 2012 _ 2013.
En général, sur les 9 étudiants
nutritionnistes faisant partie de notre échantillon, il y a eu 7
réussites, soit toujours 77,8%.
En ce qui est de candidats issus des sections
pédagogiques et scientifiques, les taux de réussite se
présentent respectivement de la manière suivante : à
la fin de l'année académique 2010 - 2011 : 90,2% de
réussite pour ceux de la section scientifique et 76,2% pour les
pédagogues ; l'année 2011 - 2012, ceux issus de la
pédagogie ont réussis à 82,1% et 80% pour ceux de la
section scientifique ; au terme de l'exercice 2012 - 2013, 77,5% des
candidats provenant de la pédagogie ont réussi et 75% de ceux
issus de la section scientifique.
Pour toutes les trois années académiques, 80,1%
de ceux de la section scientifique ont réussi contre 78,2% des
étudiants en provenance de la pédagogie.
Le test de Khi deux recherchant le lien entre les
humanités faites et le rendement académique des étudiants
admis en premier graduat donne les résultats suivants :
X2 = 199,335 au ddl = 45, le P = 0,000, les résultats sont
très significatifs.
- Sur l'ancienneté de diplôme d'Etat, la
synthèse de résultat des trois années académiques
indique, sur les 100% des candidats ayant terminé leurs
humanités il y a 25 - 30ans passés, 100% ont réussi ;
sur les 100% de ceux qui ont leur diplôme d'Etat il y a 13 à 18ans
passé, 92,9% ont réussi ; le taux de réussite de
81,8% est observé chez les candidats qui ont fini leur secondaire il y
a 19- 24 ans passés. ces derniers sont suivis des étudiants qui
ont obtenu leurs diplômes des humanités il y a 7 à 12ans
passés avant leur admission en premier graduat avec un taux de
réussite de 78,8% et les nouveaux diplômes d'Etat pressentent un
taux de réussite de 76,7%.
Le Khi carré testant la relation entre
l'ancienneté de diplôme d'Etat et le rendement académique
rapporte ces résultats : X2 = 47,648 ; ddl = 20 et
P = 0,000 ;
Concernant le pourcentage obtenu aux examens d'Etat/Jury
central pour les finalistes des ITM, élément conditionnant le
type d'admission auquel l'étudiant est soumis pour entreprendre les
études d'Enseignement Supérieur et Universitaire en RDC, nous
constatons ce qui suit :
Pour l'année académique 2010 - 2011, sur les
100% des étudiants qui avaient fini leurs humanités avec 60% et
plus et qui avaient bénéficié de l'admission sur titre en
premier graduat, 73,7% avaient réussi et 26,3% avaient
échoué.
De leur côté, les étudiants qui avaient
fini leurs études secondaires avec moins de 60% et qui avaient
été soumis au concours d'admission, 86,8% avaient réussi
et 13,2% avaient échoué.
Pour l'année académique 2011 - 2012, sur les
100% des admis sur titre, 55,6% avaient passé de classe et 44,4% avaient
repris l'année. Du coté des admis sur concours, 90,3% avaient
réussi et 9,7% avaient redoublé.
Pour l'année 2012 - 2013, sur les 100% des
étudiants admis sur titre, 73,2% ont réussi à la fin de
l'année académique et 26,8% ont échoué et, de
l'autre côté, c'est-à-dire des admis sur concours, 75% ont
réussi et 25% ont échoué. Relativement, c'est le
même taux de réussite.
Globalement, le taux de réussite est de 68,5% chez les
admis sur titre et de 82,7% chez les admis sur concours.
Les tests appliqués pour déterminer l'existence
ou non des relations entre la note (le pourcentage) obtenue aux examens de fin
des humanités et le rendement académique donnent les
résultats suivants : Odds Ratio (OR) = 0,6 ; X2 =
7,661 ; ddl = 5 et P = 0,176.
CHAPITRE QUATRIEME : DISCUSSIONS DES
RESULTATS
Ce chapitre est consacré à
l'interprétation et à l discussion des résultats. Il
s'agit de confronter les résultats de notre enquête à ceux
trouvés par d'autres chercheurs en vue d'en donner une signification. En
effet, nous interprétons ces résultats en deux temps, en premier
lieu, une interprétation, portant sur la relation entre les variables
sociodémographiques et le rendement académique, et la seconde
explore l'influence du profil scolaire de l'étudiant sur son rendement
académique.
5.1. Relation entre
variables sociodémographiques et rendement académique.
5.1.1. Relation entre sexe
et rendement académique
Les résultats de notre enquête ont montré
que 81,2% de garçons ont réussi à la fin de l'année
académique contre 75,5% des filles. Et cependant, le rapport de
contingence (OR = 0,7) indique que ces dernières ont aussi moins de
risque à l'échec que les garçons. Le test de khi deux
(X2 = 7,661 et P = 0,176) montre que la variable sexe n'influe pas
sur le rendement académique.
Le rapport entre la réussite scolaire et le sexe de
l'apprenant a été abordé dans la majorité des
études qui tendent à rechercher les éléments
explicatifs de la réussite ou de l'échec scolaire (Bastide,
1992) ; Veillette et al., 1993, cités par Dieng, 2000).
Bastide (1992), dans une étude réalisée
en France auprès des enfants immigrés, a
révélé que la réussite scolaire des filles est,
dans l'ensemble, un peu supérieur à celles des
garçons : 40% contre 26%. Veillette et al., (1993), dans une
enquête réalisée au Québec, démontrent que
les filles sont proportionnellement plus nombreuses que les garçons
à décrocher un diplôme d'études secondaires.
L'étude réalisée par Ndinga (2008) sur
« l'effet cognitif du redoublement scolaire », montre que
sur les 100% des filles qui redoublent la classe, 84,8% passent de classe
l'année suivante contre 82% observés chez les garçons.
Les raisons qui expliquent la meilleure réussite
scolaire des filles résideraient, selon Emedi ( citée par Dieng,
2000), dans le fait que celles-ci sont plus motivées et ont un plus
grand désir d'apprendre. Elles travaillent contrairement aux
garçons qui consacrent plus de temps aux activités parascolaires
(exemple : sport).
Par contre, des études menées aux Etats-Unis
(Benbow et Stanley, Meece et al. Cités par Diambomba, 1992)
auprès des élèves de 13 ans dans le but de vérifier
les écarts de rendement entre les garçons et les filles en
mathématique, indiquent que les garçons sont plus susceptibles
d'obtenir de meilleures notes.
Dans l'enquête réalisée par le MEF et
l'IHSI (cités par Durant et Chouinard, 2006), le nombre de
garçons qui réussissent à l'école est
supérieur à celui des filles.
Les travaux de Caron et Chau (cité par Ali, 2000) ont
appuyé la réalité décrite dans cette enquête.
Cette disparité est liée, selon cette même étude aux
rôles sociaux attribués aux filles dans les pays en
développement. L'enquête du MEF et de l'IHSI (2005) souligne ce
fait. En effet, l'affectation des filles aux tâches domestiques ou leur
mobilisation comme aides familiales de leurs mères, à mesure
qu'elles grandissent réduit le temps qu'elles peuvent consacrer aux
études.
Nous pouvons ajouter à tout ceci que cette
disparité pourrait être liée à la mentalité
traditionnelle des parents qui tendent à prioriser la formation des
garçons que celle des filles.
Comme le souligne Diallo (cité par Ndinga, 2008,) dans
une étude sur la problématique de l'abandon scolaire au
Mali : « En Occident, si l'éducation des filles
s'avère un moyen privilégié de mobilité sociales,
en Afrique par contre, particulièrement au Mali, elle repose sur les
valeurs culturelles, traditionnelles et les stéréotypes de sexe.
Il est de règle que les mères apprennent à leurs filles
à devenir des épouses modèles. La scolarisation des
filles, phénomène nouveau, est perçue par certains comme
trahison de la culture traditionnelle ».
Le point de vue de Diallo souligne assez clairement les
contraintes socioculturelles qui pourraient donner des pistes d'explication
à la disparité des sexes devant la réussite scolaire.
Les résultats de notre enquête ont, en effet,
contredit ceux de Bastide (1972), de Veuillette et al. (1993) et de Ndinga
(2008) qui ont trouvé que les filles réussissent mieux à
l'école que les garçons.
Par contre, nos résultats confirment ceux
trouvés par Benbow et Stanley (1980), Meece et al. (1982), MEF et IHSI
(2005) et Diallo (2001) qui prouvent que les garçons remportent de bons
résultats scolaires que les filles.
Quant à l'influence du sexe sur le rendement
scolaire/académique, nos résultats vont de pair avec ceux de
Ndinga (2008), prouvant par le test de Khi deux (X2 = 7,661 ;
ddl = 5 ; P = 0,176) qu'il n'y a pas de trafic d'influence.
5.1.2. Relation entre
âge et rendement académique
Les résultats en rapport avec la variable âge
indiquent que, globalement, 85,7% des sujets âgés de 42 - 47 ans
ont réussi à la fin de l'année académique contre
77,2% de sujets âgés de 18 - 23 ans. Le test de Khi deux qui
explore cette relation prouve son existence (X2 = 76,171).
Beguin (1991, p. 24) a trouvé une différence de
réussite, d'environ 28% entre deux groupes d'étudiants, issus de
la même catégorie sociale, mais dont les uns sont
âgés de 18 ans et les autres de 19 ans. La différence
était en faveur des plus jeunes.
Quant à nos résultats, la différence de
8,5% plaide en faveur du plus âgé. Cela est normal, par le fait
que la maturité et l'expérience viennent avec l'âge. Cette
raison explique également la relation qui existe entre l'âge de
l'apprenant et son rendement scolaire/académique.
5.1.3. Relation entre
l'état civil et rendement académique annuel
A la lecture des résultats sur l'état civil,
nous avons trouvé que 96,4% des mariés ont réussi à
la fin de l'année académique et qu'il y a corrélation
entre l'état civil et le rendement académique.
L'étude menée par Mukoko (2009) a montré
que les élèves responsables (élèves-parents)
réussissent bien à la fin de l'année et que le Khi
carré a établi une relation entre le fait d'être parent et
la réussite scolaire.
Les résultats de notre étude ont confirmé
ceux de Mukoko (2009).
Selon Mukoko (2009, pg 81), les charges sociales
conscientisent les élèves-parents. Cela a comme
conséquence l'organisation personnelle d'études, la motivation,
l'emploi de bonnes méthodes d'études et des techniques de lecture
adaptées.
5.1.4. Relation entre
occupation exercée avant l'admission en premier graduat et rendement
académique
Les résultats obtenus sur la variable occupation sont
les suivants : sur les 100% des enquêtés qui
exerçaient une occupation avant leur admission en premier graduat,
sciences infirmières à l'ISTM Kikwit, 92,5% ont réussi
à la fin de l'année. Le test de Odds Ratio donne 1,3 et celui de
Khi carré P = 0,041. le premier indique que les étudiants qui
occupaient un emploi avant leur admission au cycle de graduat ont plus de
chance de produire un bon rendement à la fin de l'année, et le
résultat du test de Khi deux prouvent l'existence de la relation entre
le rendement académique et l'occupation exercée par le
candidat.
Les résultats de Mukoko (2009) avaient
déjà prouvé, avant les nôtres que les
élèves qui avaient un emploi, réussissaient bien que les
désoeuvrés. Et que le rapport entre l'occupation d'un emploi et
le rendement scolaire est bien établi.
Gbonde (1997) cité par Mukoko (2009) a mené une
étude sur « la contribution à l'étude de
quelques facteurs de déperdition scolaire à Karawa dans le Nord
Ubangi », au terme de laquelle, il est arrivé à ces
résultats : le manque de soutien financier est bel et bien le
facteur majeur de la perte scolaire. Peut-on dire, facteur de
l'échec.
L'étude menée par Luwawu (2001), sur
« le niveau de déperdition scolaire dans les écoles du
réseau protestant du district de Lukunga » souligne que le
manque des moyens financiers oblige les parents à scolariser certains
enfants et à laisser d'autres.
Nos résultats ont confirmé tous ces
résultats trouvés antérieurement.
Ce qui est vrai est que, l'exercice d'un emploi rassure
l'étudiant qu'il ne sera pas chassé des cours pour des raisons de
frais académiques ; il est à mesure d'aménager ses
conditions d'étude et même de corrompre l'enseignant. Le fait
d'avoir exercé un emploi rend l'étudiant souple dans sa
réflexion lors des évaluations tant théoriques que
pratiques ; de plus, ça renforce les relations interpersonnelles
(enseigné - enseignant).
5.2. Relation entre profil
scolaire de l'étudiant et son rendement académique annuel
5.2.1. Relation entre
humanités faites et rendement académique
En rapport avec les humanités faites, les candidats
provenus des humanités techniques médicales (ITM) ont produit de
bons résultats en premier graduat, précisément le taux de
réussite a atteint 86,4% ; les ressortissants de la section
scientifique qui ont produit un rendement positif étaient
évalués à 80, 1% ; ceux de la pédagogie ont
réussi à 78,2% à l fin de l'année et 77,8% de ceux
qui ont suivi la technique nutritionnelle.
Les formations générées par ces options
constituent des préacquis pour les études supérieures des
sciences de santé, selon Dieng (2000).
Le test de Khi deux (X2 = 199,535 ; ddl = 45
et P = 000) appliqué prouve l'influence des humanités faites sur
le rendement académique.
Plusieurs études ont été
effectuées sur le rapport entre les humanités faites et le
rendement académique du fait que dans les programmes de certaines
humanités, on trouve des disciplines telles que la physique, la biologie
et la chimie qui sont considérées comme des préacquis
spécifiques pour les sciences de santé.
LindBlom Ylânne et al, (1996), dans leur étude
sur les « prédicteurs de la réussite d'un premier
cycle d'études médicales », ont indiqué que
le meilleur prédicteur de la réussite du premier cycle
d'études médicales consiste, non pas en des tests de
préacquis spécifiques sur les matières (physique, chimie
et biologie), mais en une épreuve de compréhension à la
lecture et d'élaboration d'une synthèse d'un texte
d'intérêt général.
Boxus (1993), a prouvé une corrélation faible
(0,47 ; R2 = 0,22 soit 22% de variance commune) entre
les préréquis vus dans l'enseignement secondaire et la
réussite en première année d'ingénieur agronome.
Chadran (1987, cité par Dieng, 2000), par les
résultats de ses recherches, a trouvé aussi une
corrélation faible (0,040 ; R2 = 0,16 ; soit 16% de
variance commune) entre la capacité des étudiants en raisonnement
formel et réussite en facultés de sciences.
Toutes ces trois études ont montré qu'il
n'existe que de faibles coefficients de corrélation dans les cas
d'utilisation des disciplines de base (dites aussi disciplines dominantes)
comme facteurs prédictifs.
De Ketele (1983) note qu'il faudrait leur adjoindre d'autres
facteurs et propose un modèle évolutif qui permet de mieux
expliquer la réussite ou l'échec scolaire.
Dans son étude sur l'évaluation des concours
d'admission organisé à l'ISTM Nyankunde, Mateso (2008), a
montré, au vu de la valeur du test de Khi deux calculé
(X2 = 12,592 ; ddl = 6 et P = 0,67) qu'il n'existait pas de
relation entre section faite aux humanités et le rendement
académique de l'étudiant inscrit en premier graduat, sciences
infirmières à l'ISTM Nyankunde.
Nos résultats ont confirmé ceux de Lindblom
Yläme et al (1996), ceux de Boxus (1993) et ceux de Chadran (1987).
Ils corroborent avec la pensée de Mushi, citée
par Durand et Chouinard (2006 pg 66) qui dit :«l'évaluation
des apprentissages prend toute son utilité lorsqu'elle fournit un
portrait représentatif de ce qu'un élève a
appris » aux classes inférieures. Cependant ils ont contredit
les résultats de Mateso (2008) qui indiquent la non influence de la
section de provenance sur le rendement académique de
l'étudiant.
5.2.2. Relation entre
ancienneté du diplôme d'Etat et le rendement académique
A la lecture des résultats sur l'ancienneté de
diplôme d'Etat, nous sommes convaincu que les sujets
enquêtés qui ont obtenu leur diplôme d'Etat il y a 25
à 30 ans passés, ont fait un résultat positif maximal.
Le test de Khi deux (X2 = 47,648 ; ddl = 20 et
P = 0,000) établit l'influence de l'âge du diplôme sur le
rendement académique.
Tout ce temps passé entre l'obtention du diplôme
des humanités et l'admission en premier graduat a profité au
possesseur pour acquérir de l'expérience et de la maturité
tant sur le plan de raisonnement que de la profession.
5.2.3. Relation entre
pourcentage obtenu au secondaire et le rendement académique de
l'étudiant
L'analyse des résultats entre le pourcentage (note)
obtenu à la fin des humanités et le rendement académique
nous renseigne ce qui suit :
Sur les 100% des étudiants ayant fini leurs
humanités avec 60% et plus et qui ont bénéficié de
l'admission sur titre, 68,5% ont produit un bon rendement, c'est-à-dire
la réussite.
Tandis que, sur les 100% de ceux qui ont obtenu leur
diplôme du secondaire avec moins de 60%, 82,7% ont passé de
classe.
Le test des Odds Ratio (0,6) appliqué pour calculer la
chance de réussite de ceux qui ont bénéficié
l'admission sur titre par rapport aux étudiants qui ont
été admis sur concours montre que ceux-là n'ont pas
beaucoup de chance de réussite aussi que celles des admis sur concours.
Même le test de Khi deux (X2 = 7,661 ; ddl = 5 et P =
0,176) n'établit pas non plus un impact du pourcentage de fin des
études secondaires sur le rendement académique annuel.
Plusieurs études ont été menées
sur ce sujet à travers le monde, les résultats ont
été contradictoires.
Bastin (1966) avait mené une étude analogue sur
trois élèves très brillant aux classes inférieures
et aux tests d'efficience, mais arrivés en 5ème, les
notes ont baissé : deux ont repris la 5ème et le
3ème a trébuché l'année suivante. Il
conclut par ces mots : le test permet d'établir, avec prudence, un
pronostic d'évolution valable pour deux ou trois ans, et non pas pour
toutes les études secondaires, à fortiori des études
supérieures ou universitaires.
Une recherche menée aux facultés universitaires
de Namur (Romainville, 1997), montre que même sur la base des
résultats des examens de Janvier, il est impossible de prédire le
résultat final des étudiants proche de la moyenne.
Les études américaines (citées par Dupont
et Ossandon, 1994) indiquent que la relation entre les échecs
académiques et la performance dans l'enseignement secondaire n'est pas
aussi importante.
Claeys (cité par Mpinda, 1999) a calculé la
corrélation entre les résultats obtenus par l'étudiant aux
épreuves d'orientation et ceux obtenus aux examens partiels. Il a
trouvé le coefficient r = .78 et a établi une corrélation
positive entre ces deux résultats.
L'étude menée par Yamba - Yamba (1995) sur la
relation linéaire entre les résultats des examens de classes
montantes et ceux du jury central, n'a pas mis en évidence la
corrélation entre ces deux variables.
Les résultats de la recherche effectuée par
Aumba (2000) sur la relation entre les résultats du concours d'admission
organisé à l'ITM de la Croix-Rouge Kinshasa et le rendement
scolaire en première A2 n'ont affirmée l'existence de
cette corrélation que pour l'année scolaire 1998 - 1999, mais pas
pour les années 1997 - 1998 et 1999 - 2000.
Kakule (2001), par son étude, a établi une
corrélation positive entre les résultats des examens de passage
et ceux des épreuves de fin d'étude car le to
était inférieur au t tabulaire (1,7709).
Par contre, l'étude menée par Mateso (2008) sur
la relation entre les résultats du concours d'admission et le rendement
en premier graduat à l'ISTM Nyankunde, a infirmé l'inexistence de
cette relation.
Par rapport à toutes ces études, les
résultats de notre enquête corroborent avec les résultats
trouvés par Bastin (1966), Romainville (1997), les études
américaines (citées par Dupont et Ossandon, 1994), Yamba - Yamba
(1995), Aumba (2000) pour les années 1997 - 1998 et 1999 à 2000
et Mateso (2008) qui ont montré l'inexistence de corrélation
entre note obtenue antérieurement et le rendement à la fin de
l'année scolaire ou académique postérieure.
Pour notre cas, il y a inégalité de
réussite entre les étudiants exempts du concours d'admission et
ceux qui le présentent. Les résultats trouvés dans notre
étude montrent que les étudiants admis sur concours
réussissent mieux aussi que les candidats admis sur titre.
A ce sujet, Bastin et Roosen (1991) mentionnent que
l'inégalité de chance de réussite dans une classe est
liée, non à la note obtenue dans la classe
précédente mais plutôt à la possession ou non dans
le milieu familial d'un code linguistique (langue parlée en famille) qui
est le même que celui priorisé par l'école.
De leur côté, Rosenthal et Jacobson (1977) ont
prouvé dans leur ouvrage en faisant croire à des enseignants que
leurs élèves qu'ils considèrent comme étant peu
doués disposent en réalité de potentialité qui
tardent à se manifester et qu'eux deux ont pu les déceler
à travers les test.
Bastin (1966) fait observer qu'il y a des
élèves moins doués qui, à force de travail et de
foi, finissent par gravir tous les échelons de la hiérarchie
scolaire.
Et d'ailleurs, le journal des tropiques du 11 juillet 2012 a
fait savoir au lendemain de la publication des résultats des examens
d'Etat que malgré un taux élevé de la réussite, ce
dernier n'avait aucune corrélation avec le bagage intellectuel de
l'élève finaliste.
Cette observation nous amène à dire qu'un
élève peut finir avec 60% ou plus, ce pourcentage, en
réalité, n'est pas le reflet de son bagage intellectuel.
5.3. Vérification
des hypothèses
- L'hypothèse relative au non impact de la section
faite aux humanités a été rejetée, car les
résultats ont prouvé à suffisance que le rendement
académique de l'étudiant inscrit en premier graduat sciences
infirmières est influencée par les humanités faites (voir
tableau 5).
- L'hypothèse indiquant que « la chance de
réussite entre les étudiants qui avaient fini les
humanités avec 60% et plus et qui avaient bénéficié
l'admission sur titre et ceux qui avaient obtenu leurs diplômes avec
moins de 60% et qui avaient été soumis au concours d'admission
serait la même », a été affirmée (voir
tableau 5).
- L'hypothèse en rapport avec la « valeur
prédictive négative de la note (pourcentage) obtenue au
secondaire sur le rendement académique » a été
également affirmée au vu des résultats contenus sur le
tableau 5.
5.4. Forces et faiblesses
de l'étude
5.4.1. Forces
En dehors de certaines limites, cette étude a permis de
prouver que les conditions d'admission sur titre pour les candidats qui ont
obtenu leurs diplômes des humanités avec 60% ou plus et sur
concours pour ceux qui finissent leur secondaire avec moins de 60% n'ont pas
leur raison d'être à l'ISTM Kikwit.
5.4.2. Faiblesses
- Cette étude ne nous a pas permis de mettre en
évidence les facteurs prédictifs de réussite à
l'ISTM Kikwit ;
- Les résultats de cette recherche ne sont valables
qu'aux premiers graduats sciences infirmières de l'ISTM Kikwit des
années académiques 2010 - 2011, 2011 - 2012 et 2012 - 2013.
CONCLUSION
L'étude porte sur la « valeur
prédictive de la note obtenue par l'étudiant au secondaire sur
son rendement en premier graduat ».
L'irritation est fondée sur l'inégalité
des conditions d'admission en premier graduat entre le candidat ayant fini ses
humanités avec 60% ou plus et qui bénéficie de
l'admission sur titre (exempt de présenter le concours d'admission) et
celui qui a obtenu moins de 60% aux examens d'Etat et qui est soumis au
concours d'admission avant d'être inscrit (admission sur concours)
à l'ISTM Kikwit.
L'objectif général de cette étude est de
vérifier si le pourcentage (la note) obtenu aux examens de fin
d'études secondaires prédit la réussite en premier
graduat et de proposer une ligne de conduite à suivre dans l'admission
des candidats aux études d'Enseignement Supérieur et
Universitaire en RDC en général et à l'ISTM Kikwit en
particulier.
Cette étude se fonde sur trois hypothèses selon
lesquelles :
- La section suivie aux humanités aurait un impact nul
sur le rendement académique de l'étudiant inscrit en premier
graduat sciences infirmières à l'ISTM Kikwit ;
- La chance de réussite entre l'étudiant qui a
fini ses humanités avec 60% ou plus et celui qui a obtenu moins de 60%
serait la même à la fin de l'année de premier
graduat ;
- La note obtenue par l'étudiant au secondaire
revêtirait une valeur prédictive négative sur son rendement
en premier graduat sciences infirmières.
Pour répondre aux préoccupations ci-dessus,
l'étude a recouru à la méthode d'enquête
basée sur la technique d'analyse documentaire. La grille
d'enregistrement a été utilisée comme instrument de
collecte des données.
La sélection de sujets de l'échantillon a
été faite grâce à deux techniques
d'échantillonnage : l'échantillon-population pour les cas
qui étaient peu nombreux et l'échantillonnage aléatoire
simple pour les témoins étant nombreux. Ces techniques nous ont
offert la possibilité d'apparier un cas pour deux témoins en vue
d'augmenter la taille de l'échantillon compte tenue de nombre
limité des cas par rapport à la population cible.
L'enquête a été menée aux services
académiques de l'ISTM Kikwit. Les dossiers d'étudiants inscrits
en premier graduat sciences infirmières, années
académiques 2010 - 2011, 2011 - 2012 et 2012 - 2013, ont
constitué notre population cible.
Les résultats de l'étude révèlent
que sur les 100% de notre échantillon, il y a 56,4% des sujets
féminin ; 57,4% des sujets âgés de 18 - 23 ans ;
72,8% des sujets sans occupation avant leur admission en premier graduat ;
42,6% ont suivi la section scientifique aux humanités.
Dans les caractéristiques toujours de
l'échantillon, nous notons 66,7% des étudiants qui ont fini
leurs humanités avec moins de 60% ont réussi ; 72,6% des
nouveaux diplômés ; 43,1% des sujets sont inscrits à
l'année académique 2012 - 2013 et enfin 77,9% de réussite
toutes les trois années.
Selon les résultats de l'étude, 82,2% du sexe
masculin ont réussi à la fin de l'année contre 75,5% de
sujets féminins.
Nous avons également enregistré 96,4% de
mariés qui ont réussi contre 74,9% de célibataire.
Par rapport aux humanités faites, 86,4% de
réussite sont observés chez les ressortissants des ITM ;
80,1% des humanités scientifiques et 78,2% de la pédagogie.
En rapport avec l'ancienneté du diplôme, il y a
100% de réussite chez ceux qui ont obtenu leurs diplômes il y a
plus de 25 ans passés.
En ce qui concerne le rendement des admis sur titre et des
admis sur concours, ce dernier groupe a fait une réussite
évaluée à 82,7% contre 68,5% des admis sur titre.
Sur les analyses de relation, il y a existence de la
corrélation entre l'âge du sujet et son rendement
académique (P = 0,000). L'état civil aussi a de l'impact sur la
réussite académique ; la même chose est
observée sur l'occupation, respectivement les P = 0,019 et 0,041.
Cette étude, par ses résultats prouve aussi la
corrélation entre les humanités faites et le rendement
académique (P = 0,000).
L'ancienneté du diplôme aussi a de l'impact sur
le rendement académique (P = 0,000).
Par contre, le pourcentage de 60% et plus ou de moins de 60%
n'influence pas le rendement académique. Le rapport de contingence
prouve que ceux qui ont terminé leurs humanités avec 60% et plus
n'ont pas plus de chance à réussir que le groupe
défavorisé.
Ainsi, les résultats de cette étude ont
rejeté l'hypothèse concernant le non impact de la section de
provenance sur le rendement académique. Cependant, ils ont
confirmé les deux autres hypothèses, c'est-à-dire la note
obtenue au secondaire n'a pas de valeur prédictive sur le rendement
académique. Et aussi que les 60% ou plus obtenus à la fin des
études secondaires ne prédisent pas la réussite en
premier graduat, sciences infirmières à l'ISTM Kikwit.
D'où, il est préférable d'admettre tout
candidat sur concours, peu importe le pourcentage obtenu à la fin des
humanités.
Implication de l'étude
Les résultats attendus présentent un
intérêt grandiose tant sur le plan scientifique que social.
Au plan scientifique, ils constituent un enrichissement du
corpus de connaissances dans le domaine de l'enseignement en sciences de
santé.
Au plan social, les résultats de la présente
recherche seront une contribution pour une meilleure gestion des instituts
Supérieurs des Techniques Médicales de la RDC en
général et celle de l'ISTM Kikwit en particulier, plus
précisément pour ce qui concerne les conditions d'admission en
premier graduat sciences infirmières.
A cette fin, il faudrait que ces résultats puissent
être utilisés par les différentes instances et
autorités académiques à travers l'établissement de
cadre d'analyse et de tableaux de bord pour suivre et anticiper les
évolutions.
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