APPROVISIONNEMENT EN EAU ET RISQUES SANITAIRES DANS LA
VILLE DE KYE-OSSI (BASSIN VERSANT DE MEMI'I)
Mémoire présenté pour
l'évaluation partielle en vue de l'obtention du Diplôme de Master
en géographie
SPECIALITE : DYNAMIQUE DE L'ENVIRONNEMENT ET
RISQUES
OPTION : HYDROLOGIE ET GEOMORPHOLOGIE
PAR
NDONG JEAN DESIRE
LICENCIE EN GEOGRAPHIE PHYSIQUE
MATRICULE : 15A966
SOUS LA DIRECTION DE
Pr DZANA JEAN GUY
Juillet 2021
Maitre de Conférences
À
Madame OKOMO MBA Chantal Marie
Ma mère
REMERCIEMENTS
Tout chef-oeuvre est le résultat d'une participation
collective directe ou indirecte de plusieurs personnes qui concourent à
sa mise sur pied.
Mon directeur et encadreur le Pr DZANA
Jean-Guy est celui qui a permis en premier de réaliser cette
étude académique et personnelle. Je lui suis très
reconnaissant pour, la confiance, le suivi, les conseils, l'encadrement, tout
ceci concourant à la réalisation de ce travail.
Je suis très reconnaissant envers tout le corps
enseignant du département de Géographie de l'Université de
Yaoundé 1, de m'avoir inculqué le savoir géographique
depuis le début de mon parcours.
Je remercie sans limite ma mère Ntyam Mba Judith,
mesdames Okomo Alida Mélène, Okomo Rosine Flaure, Madame Mahat
Sylvie dont la présence et l'accompagnement ont fait de moi le chercheur
que je suis maintenant.
Je ne saurai remercier mes frères Ekoro Charlandin, Mba
Mba Eudes Romuald, Obam Gerard, Nguele Nguele Christian Angeet mesOncles Eneme
et Ona Mba pour le soutien, la confiance sans faille qu'ils m'ont
accordée.
Mon merci va à l'endroit de mes famillesMba Ona de
Mefou et Amougou de Mekomba, pour le soutien inégalé et les
encouragements sans ménage.
Mes remerciements vont aussi à l'égard de mes
amis d'Olamze, Yaoundé, de L'Ajedak, de partout et plus
spécialement à mes amis Mvele Cathérine, la famille
Mbazo'o Ze, Zué Ondo Vianney, Nzohim Bernabé Junior, Nfaloua
Prosper, Nyangono Laure, Edou Alo'o Barth, Tsague Tsopmejio Francine, Darine
Amene, Bielmos Fyfy, Essono Didier, Mboto Martine, Ngono Thérèse,
mes parrains Eko Singère et Nsa Lucie, mes amis du Yamo Tv, de la
génération dorée de m'avoir encouragé dans ce dur
travail.
Mes remerciements vont également à l'encontre
des populations et des autorités de la ville de Kyé-Ossi,mes
cartographes pour leur apport et coopération dans la faisabilité
de cette étude.
Je tiens à rendre un grand hommage à mes amours
Idriss Okomo, Rebecca Ntyam Ndong, Daryl Nnandong et à ma personne
spéciale Jeanne Urcilla Bikoro Ada qui sont ma source d'inspiration
etmon souhait de réussite.
Merci à tous et pour tout !
RÉSUMÉ
La troisième composante des soins de santé
primaire convenue lors de la Conférence d'Alma Ata au Kazakhstan en
1978, est l'approvisionnement suffisant en eau saine. Ainsi, cette eau doit
être dépourvue de toute composante physico-chimique et biologique
susceptible de la contaminer.Notre étude s'attelle donc, à
décrypterl'épineuse problématique de l'approvisionnement
en eau, à laquelle est confrontée les populations du bassin
versant de Memi'i. Cette recherche apporte une esquisse de réponse
à la question de cette étude : comment les habitants du
bassin versant de Memi'i (Kyé-Ossi) font pour s'approvisionner en eau et
quelles sont les possibilités de risques sanitaires en rapport avec la
consommation de cette eau ?Ce mémoirea pour principal objectif
principal montrer la corrélation existante entre l'eau collectée
et consommée de part et d'autre par la population du bassin versant de
Memi'i.Il s'attelle aussi à montrer les pathologies hydriques qui
sévissent dans cet espace.Afin de résoudre ce problème,
nous avons fait usage des données qualitatives et quantitatives
recueillies auprès analyses laboratoire, données cliniques,
enquêtes de terrain, cartes et bases de données documentaires.
L'interprétation des résultats de ce
mémoire nous permet de dire en amont que, plusieurs conditions ou
facteurs d'ordre biophysique et anthropique permettent et influencent la mise
sur pied permanente des ressourcesen eau dans ce bassin versant. Ces ressources
en eau qui sont de nature diverse (pluviales, surfaciques et souterraine)
résultent donc de ces facteurs biophysiques. Ces ressources en eau
deviennent utilisablesdus aux infrastructures anthropiques qui, sont
appelées sources d'approvisionnement en eau. Cependant l'absence d'un
réseau ou d'une source publique d'approvisionnement en eau dans le
bassin versant a poussé les ménages à s'approvisionner
dans des sources d'accès alternatives (source naturelle, puits
traditionnel, forage, borne-fontaine, rivière). Mais, ces sources
d'approvisionnement en eau ne sont pas assez nombreuses, et produisent des
volumes d'eau faibles par rapport à la densité de la population
et, sans compter leur disparité spatiale et d'autres facteurs comme la
distance.
Ces mêmes résultats ont démontré
ensuite que, l'eau collectée et consommée par les ménages
du bassin versant de Memi'i était de mauvaise qualité,
causée par la forte présence des éléments
physico-chimiques et des germes pathogènes dans cette eau
prélevéedans différentes sources d'approvisionnement en
eau dudit bassin versant. Cette contamination a pour cause le mauvais
assainissement (eaux usées, excréta, ordures), des
activités agropastorales et aussi des processus organiques.
En aval, cette contamination de l'eau, surtout parles germes
pathogènes crée des risques sanitaires, se manifestant par des
pathologies d'origine hydrique diverse (choléra, fièvre
typhoïde, diarrhées, amibiase et helminthiase) qui,
sévissent fortement chez les ménages au regard des données
cliniques et investigations de terrain. Ce risque étant
accéléré par une panoplie de facteurs.
En claire, ces résultats confirment l'idée selon
laquelle, le mauvais approvisionnement en eau de bonne qualité par les
ménages du bassin versant de Memi'i est à l'origine des
pathologies hydriques, conséquence de la forte exposition au risque
sanitaire.
Mots clés :Approvisionnement en
eau, bassin versant, qualité de l'eau, risque sanitaire, pathologie
hydrique, Memi'i.
ABSTRACT
The third component of primary health care agreed at the Alma
Ata Conference in Kazakhstan in 1978 is the adequate supply of safe water.
Thus, this water must be devoid of any physic-chemical and biological component
likely to contaminate it. Our study therefore focuses on deciphering the thorny
problem of water supply, which is faced by the populations of the Memi'i
watershed. This research provides an outline of the answer to the question of
this study: how do the inhabitants of Memi'i watershed (Kyé-Ossi) do to
obtain water and what are the possibilities of health risks related to the
consumption of this water? To the answer to this question, this brief has as
its main purpose or objective, to show the existing correlation between the
water collected and consumed on both sides by the population of the Memi'i
watershed and the water pathologies that who attack it. In order to solve this
problem, we made use of qualitative and quantitative data collected from
laboratory analyses, clinical field survey data, maps and documentary
databases.
The interpretation of the results of this brief allows us to
say upstream that several conditions or factors of a biophysical and
anthropogenic nature allow and influence the permanent establishment of water
resources in this watershed. Water resources that are diverse in nature (rain,
surface and underground) are therefore the result of these biophysical factors.
These water resources become useful due to anthropogenic infrastructure, which
takes the name of water supply sources. However, the lack of a public source of
water supply in the watershed has led households to obtain supplies from
alternative sources of access (natural spring, traditional well, drilling
hydrant, river). However, these sources of water supply are not numerous enough
and produce low volumes of water in relation to population density and not to
mention a spatial disparity and other factors such as distance.
These results then showed that the water collected and
consumed by households in the watershed was of poor quality caused by the high
presence of physic-chemical elements and pathogenic germs in this water taken
from different sources of access to water in the watershed. This contamination
comes from poor sanitation (sewage, excreta, and garbage), agro pastoral
activities and also organic processes.
Downstream, this contamination of water, especially by
pathogenic germs, causes health risks manifested by pathologies of various
water origin (cholera, typhoid fever, diarrhea, amoebiasis and helminthiasis)
which, there are strong levels among households in terms of clinical and
household data. This risk is accelerated by a variety of factors.
Clearly, these results confirm the idea that a poor supply of
good quality water by households in the Memi'i watershed is at the origin of
water pathologies, a consequence of the high exposure to health risk.
Key words:Water supply, watershed, water
quality, health risk, water pathology, Memi'i.
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS
II
RÉSUMÉ
III
ABSTRACT
IV
TABLE DES TABLEAUX
V
TABLE DES FIGURES
VI
TABLE DES PLANCHES
VIII
TABLE DES PHOTOS
IX
LISTE DES ACRONYMES ET SIGLES
X
INTRODUCTION GENERALE
1
32
PARTIE I : CONDITIONS BIOPHYSIQUES ET
HUMAINES A L'APPROVISIONNEMENT DE L'EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
32
CHAPITRE I : ETUDE DES DETERMINANTS
BIOPHYSIQUES A L'APPROVISIONNEMENT DE L'EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE
MEMI'I
33
CHAPITRE II : LES DETERMINANTS
ANTHROPIQUES A L'APPROVISIONNEMENT EN EAU ET LES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT EN
EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
52
76
DEUXIEME PARTIE : AUTOPSIE DE QUALITE
DE L'EAU ET EXPOSITION AUX RISQUES SANITAIRES DANS LE BASSIN VERSANT DE
MEMI'I
76
CHAPITRE III : ETAT SUR LA QUALITE DE
L'EAU CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
77
CHAPITRE IV : LES PATHOLOGIES
PRESENTES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I : LA RELATION ETROITE ENTRE
PATHOLOGIES HYDRIQUES ET EAU CONSOMMEE
103
CONCLUSION GENERALE
123
BIBLIOGRAPHIE
125
ANNEXES
XV
TABLE DES MATIÈRES
XXXII
TABLE DES TABLEAUX
Tableau 1: Synoptique de la
recherhce
2
Tableau 2: La
répartition des variations climatiques mensuelles de Kyé-Ossi
41
Tableau 3: Avantages et
Inconvénients des différentes sources d'accès à
l'eau
70
Tableau 4: Valeurs Guides
des substances physico-chimiques dans l'analyse de la potabilité de
l'eau de boisson
78
Tableau 5: Valeurs guides
des paramètres microbiologiques dans l'analyse de la potabilité
de l'eau de boisson
79
Tableau 6:
Récapitulatif de l'aspect physique des échantillons d'eau
analysée
81
Tableau 7:
Récapitulatif de la teneur des éléments chimiques
présents dans les échantillons d'eau analysée
88
Tableau 8 :
Récapitulatif de la teneur des germes pathogènes des
échantillons d'eau analysée
93
Tableau 9: Fréquence
de lavage des récipients de collecte et stockage de l'eau par les
ménages
98
Tableau 10:
Récapitulatif du nombre de cas de pathologies hydriques recensées
entre 2013-2020
112
Tableau 11:
Répartition cas de pathologies hydriques en fonction des
périodes climatiques et quartiers
115
TABLE DES FIGURES
Figure 1.1 : Carte de la
localisation du bassin versant Memi'i
2
Figure 1.2:
Conceptualisation de l'approvisionnement en eau
17
Figure 1.3: Arbre conceptuel
du risque sanitaire hydrique
19
Figure 1.4 :
Hiérarchisation des besoins
21
Figure 2.1: Carte
hypsométrique du bassin versant de Memi'i
35
Figure 2.2: Carte du
système de pentes du bassin versant de Memi'i
37
Figure 2.3: Diagramme
ombrothermique de Kyé-Ossi
39
Figure 2.4 :
Répartition des variations saisonnières des précipitations
de Kyé-Ossi
41
Figure 2.5: Evolution
pluviométrique annuelle de Kyé-Ossi
43
Figure 3.1: Evolution de la
population du bassin versant de Memi'i
53
Figure 3.2: Le niveau de
revenus mensuel chez les ménages du bassin versant de Memi'i
56
Figure 3.3: Niveau
d'instruction des ménages du bassin versant de Memi'i
57
Figure 3.4: Carte de la
localisation des sources d'approvisionnements dans le bassin versant de
Memi'i
61
Figure 4.1: Teneurs du Ph
dans les échantillons d'eau
82
Figure 4.2: Teneurs du
Chlorure dans les échantillons d'eau
83
Figure 4.3: Teneurs
d'Ammonium dans les échantillons d'eau
84
Figure 4.4: Teneurs de
Nitrates dans les échantillons d'eau
85
Figure 4.5: Teneurs de
Phosphates dans les échantillons d'eau
86
Figure 4.6: Teneurs de
Phosphates dans les échantillons d'eau
87
Figure 4.7: Taux de
concentration de STF dans les échantillons d'eau
89
Figure 4.8: Taux de
concentration de CF E coli dans les échantillons d'eau
90
Figure 4.9: Taux de
concentration de Salmonelles dans les échantillons d'eau
92
Figure 4.10:
Récipients utilisés par les ménages
97
Figure 4.11: La durée
de conservation de l'eau par les ménages
99
Figure 4.12: Schéma
de la contamination de l'eau potable
101
Figure 5.1 : Les pathologies
hydriques déclarées par les ménages du bassin versant de
Memi'i
106
Figure 5.2 : Cas de maladies
hydriques recensées entre 2013-2014
107
Figure 5.3: Cas de maladies
hydriques recensées entre 2015-2016
108
Figure 5.4: Cas de maladies
hydriques recensées entre 2017-2018
108
Figure 5.5: Cas de maladies
hydriques recensées entre 2019-2020
109
Figure 5.6 : Carte de la
prévalence des pathologies hydriques en fonction des quartiers
113
Figure 5.7: La prise en
charge des cas de maladies hydriques dans le bassin versant de Memi'i
118
Figure 5.8: Traitement de
l'eau consommée par les ménages
120
TABLE DES PLANCHES
Planche 1: La rivière
Memi'i, principal cours d'eau drainant le bassin versant.
2
Planche 2: Puits
traditionnels non aménagés dans le bassin versant de Memi'i
63
Planche 3: Puits
traditionnels aménagés
65
Planche 4: Forages à
Motricité Humaine (FMH)
66
Planche 5:
Dépôts sauvages d'ordures ménagères et
industrielles
95
Planche 6: Nombres de cas de
pathologies hydriques enregistrées dans les centres sanitaires entre
2013-2020
107
TABLE DES PHOTOS
Photo 1: Image satellite du
bassin versant de Memi'i
2
Photo 2: Localisation des
Centres sanitaires dans le bassin versant de Memi'i
28
Photo 3: vue Est à
partir du pont en
Janvier..............................................................47
Photo 4: vue Ouest à
partir du pont en Avril
47
Photo 5: Le lit de la
rivière Memi'i en Mai
50
Photo 6: Etang piscicole en
aval de la rivière Memi'i au quartier Chaine.
50
Photo 8: PTNA au quartier
Bagdad
(Ak)..................................................................63
Photo 9: PTNA au quartier
Assa'assi.....................................................................
63
Photo 10: Puits traditionnel
semi-aménagé au quartier Chaine
64
Photo 11 : PTA au quartier
Ancien
Congelcam.........................................................65
Photo 12: PTA au quartier de
la Chaine..................................................................
65
Photo 13: FMH du CMA de
Kyé-Ossi...................................................................66Photo
14:FMH au Quartier Lycée Bilingue
66
Photo 15: Forage à
pompe ou motricité électrique au Foyer Communautaire Bamoun
67
Photo 16: Borne Fontaine au
quartier Carrière
68
Photo 17: la rivière
Bibe'e (affluent du cours d'eau principal)
69
Photo 18: DSO au quartier
Cemac........................................................................95
Photo 19: DSO au Quartier
Marché Akombang
95
Photo 20 : Latrine
traditionnelle non aménagée près de la rivière
Memi'i (Chaine)
96
LISTE DES ACRONYMES ET SIGLES
AK
|
Akombang
|
BAD
|
Banque Africaine de Développement
|
BF
|
Borne-Fontaine
|
BUCREP
|
Bureau Central des Recensements et des Etudes de Population
|
CC
|
Clinique de la Carrière
|
CF
|
Coliformes Fécaux
|
CMA
|
Centre Médical d'Arrondissement
|
CSMK
|
Centre de Santé les Merveilles de Kyé-Ossi
|
CSG
|
Centre de Santé la Grâce
|
CT
|
Coliformes Totaux
|
DCK
|
Dispensaire Catholique de Kyé-Ossi
|
DSO
|
Dépôt Sauvage d'Ordures
|
E Coli
|
Escherichia Coli
|
FALSH
|
Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines
|
FCFA
|
Franc de la Communauté Financière Africaine
|
FMH
|
Forage à Motricité Humaine
|
FPME
|
Forage à Pompe ou Motricité Electrique
|
GPS
|
Global Positioning System
|
GSP
|
Grande Saison des Pluies
|
GSS
|
Grande Saison Sèche
|
GWP
|
Global Water Partnership
|
INS
|
Institut National de Statistiques
|
IRAD
|
Institut de la Recherche Agronomique et du
Développement
|
LM
|
Latrine Moderne
|
LTNA
|
Latrine Traditionnelle Non Aménagée
|
LTSA
|
Latrine Traditionnelle Semi Aménagée
|
MINDUH
|
Ministère du Développement Urbain et de
l'Habitat
|
MINEE
|
Ministère de de l'Eau et l'Energie
|
MINSANTE
|
Ministère de la Santé Publique
|
NTU
|
Nephelometric Turbidity Unit
|
OMD
|
Objectifs du Millénaire pour le Développement
|
OMS
|
Organisation Mondiale de la Santé
|
ONG
|
Organisation Non Gouvernementale
|
ONU
|
Organisation des Nations Unies
|
PCD
|
Plan Communal de Développement
|
PIGEDEA
|
Programme de Gestion Durable de l'Eau et l'Assainissement
|
PSEAU
|
Programme Solidarité Eau
|
PSP
|
Petite Saison des Pluies
|
PSS
|
Petite Saison Sèche
|
PTA
|
Puits Traditionnel Aménagé
|
PTNA
|
Puits Traditionnel Non Aménagé
|
PTSA
|
Puits Traditionnel Semi Aménagé
|
SNNA
|
Source Naturelle Non Aménagée
|
SNSA
|
Source Naturelle Semi Aménagée
|
STF
|
Streptocoques Fécaux
|
TDS
|
Total Dissolved Solid
|
TIAC
|
Toxi Infection Alimentaire Collective
|
UE
|
Union Européenne
|
UFC
|
Unité Formant une Colonie
|
UNICEF
|
United Nations of International Children's Emergency Fund
|
WASH-FIT
|
Water Sanitation for Health Facility Improvement Tool
|
WHO
|
World Health Organization
|
INTRODUCTION GENERALE
L'approvisionnement ou l'accès à l'eau est l'un
des plus grands défis des sociétés mondiales depuis leur
mise en place. L'eau est indispensable et vitale, voilà pourquoi son
accès par tous est un droit (ONU. 1946). C'est l'une des questions et
thématiques qui ont fait l'objet de plusieurs travaux, études et
recherches afin de trouver des solutions à ce problème, que ce
soit par les politiques ou technocrates et les universitaires.
L'approvisionnement en eau devient une très compliquélorsqu'il
s'associe aux risques sanitaires car là, la tâche devient plus
complexe et ardue. Mais le paradoxe dans le problème de l'accès
à l'eau est que, malgré une répartition naturelle
inégale du fait de la disparité spatiale terrestre, les
ressources en eau sont nombreuses malgré une fois de plus les
changements climatiques actuels qui, affectent fortement celles-ci. Comble est
de constater que, plus d'un quart soit 2 milliards de personnes dans le monde
n'ont pas une source d'approvisionnement en eau potable (OMS. 2013)
malgré l'abondance de la ressource en eau.
La problématique de l'approvisionnement en eau
sous-tend, l'ensemble des moyens et modes qui permettent d'avoir de l'eau
consommable. Malgré les efforts fournis par les institutions nationales
et internationales et aussi privées, le problème est encore
présent et aussi critique, car il impacte la santé des hommes. Le
Cameroun n'est pas une exception dans ce domaine malgré une hydrographie
bien garnie. C'est ainsi qu'au cours d'une observation dans le bassin versant
de Memi'i, il y'a des années de cela, nous avons constaté que, le
problème d'accès à l'eau avait une ampleur terrible dans
cette unité géographique surtout que certaines données
indiquaient que, ce problème d'eau était la cause des
épisodes de Choléra, de paludisme et récemment de la
fièvre typhoïde, qui avaient sévi quelques années
plutôt et continue (PIGEDEA. 2015). C'est de là que nous est venu,
l'idée de comprendre si les ménages de ce milieu avaient
accès à une source d'approvisionnement en eau
sécurisé en général, et surtout si cette eau
était la base de ces maladies qui les touché. Ainsi la question
qui, rythmera notre recherche est celle de savoir comment les populations du
bassin versant de Memi'i font pour s'approvisionner en eau et quelles sont les
possibilités de risques sanitaires en rapport avec la consommation de
cette eau ? Autrement dit le problème est celui de
l'approvisionnement en eau et des maladies hydriques découlant de cet
approvisionnement dans le bassin versant de Memi'i.
I. CONTEXTE GENERAL DE
L'ETUDE
L'eau est la ressource naturelle qui assure aux populations
des conditions de vie descente et, aussi permet la réalisation de leurs
activités à travers le monde. Comme le dit un adage :
« l'eau c'est la vie » ainsi dire l'eau est au centre de
toute vie humaine envisageable. L'ONU, l'a ainsi érigé comme
droit fondamental pour tout homme. En l'entendant on croirait à une
chose facile, mais alors, c'est l'un des problèmes les plus complexes et
omniprésents dans le monde surtout dans l'hémisphère sud
du globe. L'approvisionnement en eau est devenu critique dû à
l'inaction et la négligence de tous et, s'est
accéléré avec l'urbanisation galopante, les conditions
climatiques extrêmes et le boom démographique des
précédentes décennies, et de là est né son
impact sur la santé humaine.
Le Cameroun ne fait pas figure de bon élève dans
le domaine de l'accessibilité à l'eau et surtout à l'eau
potable, mais plutôt un très mauvais élève avec
seulement 74% en 2015 selon le Joint Monitoring programme associé
à la BAD (2015) très inégalement répartie avec 85%
en milieu urbain et 29% en milieu rural. Ceci dû à la mauvaise
gestion des ressources en eau abondantes estimées à près
de 70% par le MINEE (2008). L'absence d'infrastructures d'alimentation en eau
principalement en zone rurale rend celle-ci plus vulnérable face ce
problème. Le nombre de ménages couvert par une source
d'accès élémentaire à l'eau et d'une installation
sanitaire a connu une régression significative de 40% en 2000 à
39% en 2015 (UNICEF/OMS, 2017). En 2016, 25% des ménages n'avaient pas
accès à une source d'eau améliorée de boisson et
9,7% défèquent à l'air libre (INS. 2015) cité par
Esther Nya (2020).
Située dans la région du Sud Cameroun, en pleine
zone équatoriale avec un climat humide sec très particulier, le
bassin versant de Memi'i fait face, comme dans beaucoup de cas similaires au
problème d'approvisionnement en eau et des répercussions que,
cela entraine depuis qu'elle est devenue une entité administrative
à part entière (INS. 2015). L'absence d'un réseau public
d'approvisionnement en eau potable dans le bassin versant de Memi'i,
associée à la faiblesse des sources d'accès alternatives
à l'eau plonge cet espace géographique, dans une situation
d'accès difficile à la ressource la plus primordiale pour les
populations dans un milieu en pleine évolution démographique et
urbaine sans compter le boom économique.
L'absence considérable d'eau étant ainsi, un
facteur réduisant la pratique de l'hygiène, est aussi un facteur
de risque de maladie hydrique. Le fait d'avoir des volumes d'eau faibles la
bonne hygiène et Dos Santos (2006) le dira en ces termes :
« le fait d'avoir peu d'eau complique le respect des mesures
d'hygiène » cela démontre avec force que le manque
d'eau est synonyme de vulnérabilité et d'exposition au risque
sanitaire. La situation peut-être plus critique au regard du climat rude
que règne dans le bassin versant de Memi'i et aussi à la forte
croissance démographique observée dans ce milieu.
II. JUSTIFICATION DU
SUJET
La géographie aborde plusieurs thèmes qu'elle
partage avec d'autres sciences, car elle est une science pluridisciplinaire.
Connue comme étant une discipline dont les études sont
basées sur l'espace, ses thématiques sont pour ce faire en
affinité avec les hommes et leurs dynamiques. L'approvisionnement en eau
et ses impacts sur la santé des populations est l'une des
thématiques les plus prisées de la géographie actuelle au
regard de la rareté des ressources en eau. Ainsi l'acquisition de la
ressource en eau et ses répercussions sur la santé de l'homme est
la base de notre recherche.
La particularité de notre étude réside
dans le fait, qu'il n'y a pas un réseau public d'approvisionnement en
eau dans le bassin versant de Memi'i à la différence des autres
milieux déjà étudiés et aussi les conditions
biophysiques assez atypiques dans une région naturelle favorable aux
ressources en eau.
Notre étude s'inscrit ainsi dans le cadre de
l'élargissement de la palette des études de
l'accessibilité de l'eau dans la géographie surtout dans les
sous-domaines de l'hydrologie et de la gestion intégrée des
ressources en eau. C'est par souci de montrer que, le géographe a de la
place pour encadrer les projets d'accès à l'eau, que nous nous
sommes lancé dans cette recherche. Il s'agit pour nous d'apporter des
perspectives de solutions dans le cadre de l'approvisionnement en eau dans des
milieux dépourvus d'un système public d'accès à
l'eau et des risques sanitaires qui en découlent. Cette étude
revêt aussi le fait, qu'elle permettrait de faire une cartographie du
risque sanitaire hydrique dans cette unité géographique
principale but de la géographie de la santé qui est peu
étudiée dans notre pays alors que le risque sanitaire est
très présent sur le territoire national.
III. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
1. Délimitation
spatiale
Sur le plan spatial ou géographique, la zone
d'étude est située dans le département de la vallée
du Ntem, région du Sud-Cameroun. Le bassin versant de Memi'i est
situé entre 11°31 et 11°36' de longitude Est d'une part, puis
2°16 et 2°21'de latitude Nord d'autre part. Le bassin versant de
Memi'i a été érigé en arrondissement en 2006 par le
décret présidentiel N° 2006/272 du 05 septembre 2006,
chef-lieu de l'arrondissement qui porte son nom. Le bassin versant de Memi'i
est limité au Nord par l'arrondissement d'Ambam, chef-lieu du
département situé à 40 km, à l'Ouest par celui
d'Olamze et au Sud par la province équato-guinéenne de
Kyé-Ntem dont le chef-lieu Ebebiyin est à 3 km, et à l'Est
par l'arrondissement Gabonais de Meyo-Kyé. La présente
étude s'intéresse à la ville de Kyé-Ossi et ses
environs de moins d'un kilomètre autrement dit au bassin versant de
Memi'ilui-même.
PHOTO 1: IMAGE DU BASSIN
VERSANT DE MEMI'I
Source : Google Earth 2012
FIGURE 1.1 : CARTE DE LA
LOCALISATION DU BASSIN VERSANT MEMI'I
Source : SASPANET 2021
Il faudrait préciser que, l'arrêt de l'espace
urbain vers le Nord (Ando'o Si) signale la fin du bassin versant de Memi'i.
2. Délimitation temporelle
Au regard du temps, Le problème de l'accès
à l'eau et aux risques sanitaires n'est pas récent dans le bassin
versant de Memi'i (Essono, 2005). Toutefois, prendre une grande marge de
temps et d'espace rendrait ce travail lourd ou bâclerait certaines
analyses, fautes de données notoires.
De ce fait notre travail de recherche partira d'une
période allant de de l'année 2013 à mai 2020,
l'année 2015 étant le déclic, cette période
étant marquée comme la plus critique sur le plan sanitaire avec
de vifs épisodes de maladies hydriques et une pénurie d'eau dans
le bassin versant de Memi'i due aux extrêmes climatiques notés.
Avec cette marge de temps, nous sommes conscients que nous ferons une analyse
très claire malgré la faiblesse qualitative et quantitative des
données.
IV.
PROBLEMATIQUE
L'approvisionnement en eau surtout en eau potable est depuis
des lustres, l'un des plus vieux et difficiles menés par la population
mondiale dans toute sa diversité organisationnelle. Il est devenu au
21e siècle, une lutte quotidienne pour les milliards
d'habitants de globe terrestre et le plus souvent dans
l'hémisphère Sud pour ne pas dire pays en voie de
développement. Le continent Africain est le plus durement affecté
par ce problème d'accès aux ressources en eau malgré une
hydrographie assez dense. Les derniers rapports de l'OMS (2000) sont
très accablants, près de 400 millions d'africains n'ont pas
accès à l'eau potable soit les 3/4 des ménages. Cette
situation est due à la forte urbanisation galopante, à la
croissance démographique exponentielle (plus de 50% de la population
africaine sera urbaine en 2050 selon le rapport de l'OMS (2004), à la
mauvaise gestion des ressources en eau et plus récemment aux changements
climatiques qui impactent les ressources en eau. Tout ceci n'est pas sans
conséquences sur la vie des hommes et sur leur état de
santé.
La situation camerounaise est paradoxale, dans la mesure
où, le pays est pourvu en ressources en eau soit 68% alors que la
couverture en eau potable est très faible soit 39% selon la BAD (2010)
malgré l'évolution observée d'ici là. Il faut dire
que l'état des choses au Cameroun estla conséquence de la gestion
calamiteuse des concessionnaires et le manque d'infrastructures. Le
problème de l'approvisionnement en eau au Cameroun comme d'ailleurs dans
la majeure partie des pays en voie de développement est, celui de la
mauvaise planification et l'abandon d'une certaine zone de leur territoire
qu'est le milieu rural.
L'état de l'approvisionnement en eau est devenu
d'autant plus critique quand, il fût lié à la santé.
Selon les observations et études scientifiques, une mauvaise acquisition
de l'eau et la consommation une eau non potable est responsable des maladies
hydriques qui sévissent dans le monde. Le bassin versant de Memi'i n'est
pas un cas à part, dans la mesure où, il connait le même
problème malgré que, la relation n'a pas été
scientifiquement démontrée avant cette étude.
Dans le but de mieux comprendre la situation de l'accès
à l'eau et son lien avec les maladies sanitaires d'origine hydrique, le
travail scientifique que nous souhaitons mener une étude analytique sur
les modes et moyens d'approvisionnement en eau dans le bassin versant de
Memi'i. Les difficultés liées à l'accès à
l'eau dans cet espace, les risques sanitaires liés possibles en
connivence avec la consommation de l'eau sont aussi à comprendre. Le
bassin versant a connu une série d'épisodes de maladies hydriques
de choléra, fièvre typhoïde. Afin de comprendre cette
situation dangereuse que complexe, nous avons pour but d'apporter des
réponses vérifiées et des solutions claires et pratiques.
Ainsi on est en clin de se poser la question de savoir : Comment les
populations du bassin versant de Memi'i font-elles pour s'approvisionner en eau
et quelles peuvent-être les possibilités de risques sanitaires en
rapport avec l'accès et la consommation de cette eau ? Quel est
l'état de l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i en
termes de ressources en eau et de sources d'approvisionnement en
eau ? Quels sont les volumes d'eau collectée par les
ménages et de quelle qualité est cette eau consommée par
les populations du bassin versant de Memi'i et à quelle échelle
temporelle ? Cette eau consommée par les populations du bassin
versant de Memi'i n'est- elle pas la cause des pathologies d'origine hydrique
qui touchent celles-ci ?
V. QUESTIONS DE
RECHERCHE
1. Question
principale
Pour mieux cerner ce problème auquel nous souhaitons
apporter des solutions tant scientifiques que sociopolitiques, on est en clin
de se poser la question de savoir : Comment les populations du bassin
versant de Memi'i font-elles pour s'approvisionner en eau et quelles
peuvent-être les possibilités de risques sanitaires en rapport
avec l'accès et la consommation de cette eau ?
2. Questions
spécifiques
Partant de cette question centrale, d'autres questions
spécifiques se sont posées :
Ø Quel est l'état de l'approvisionnement en eau
dans le bassin versant de Memi'i en termes de ressources en eau et de sources
d'approvisionnement en eau ?
Ø Quels sont les volumes d'eau collectée par les
ménages et de quelle qualité est cette eau consommée par
les populations du bassin versant de Memi'i et à quelle échelle
temporelle ?
Ø Cette eau consommée par les populations du
bassin versant de Memi'i n'est-elle pas la cause des pathologies d'origine
hydrique qui touchent celles-ci ?
VI. OBJECTIFS DE
RECHERCHE
Pour vérifier les hypothèses mise en place et
aussi avoir des résultats à nos travaux, nous nous sommes
fixés des objectifs.
1. Objectif principal
Le principal objectif de notre recherche étant celui
d'évaluer, puis de décrire et démontrer que la situation
de l'approvisionnement en eau et les manifestations du risque sanitaire sont
liées à l'accès et l'utilisation de cette eau dans le
bassin versant de Memi'i.
2. Objectifs spécifiques
Dans la spécificité, notre recherche s'attellera
à :
Ø Présenter les ressources, les sources, voir
les moyens d'approvisionnement en eau
Ø Evaluer la quantité et la qualité de
l'eau consommée par la population
Ø Identifier les maladies liées à la
consommation de l'eau par usage des indicateurs
VII. LES
HYPOTHESES
Dans le cadre de cette étude plusieurs
hypothèses ont été énoncées afin de mieux
guider cette étude. Ces hypothèses sont :
1. Hypothèse principale
Au regard de la problématique que nous envisageons
traiter, nous partirons de l'hypothèse centrale ou principale qui
soutient que les ménages du bassin versant de Memi'i n'ont pas un
accès à l'eau de bonne qualité en volume important, cela
étant l'origine des nombreuses pathologies hydriques qui
sévissent au sein de ceux-ci.
2. Hypothèses
spécifiques
Partant de cette hypothèse principale, nous aurons
d'autres hypothèses de manière spécifique selon
lesquelles :
Ø Les ménages du bassin versant de Memi'i ont
plusieurs sources d'approvisionnement en eau : puits traditionnels,
forages, borne-fontaine, rivières et sources naturelles
Ø Le volume d'eau consommée par les populations
du bassin versant Memi'i est faible et de mauvaise qualité dû au
mauvais approvisionnement en eau et à une contamination naturelle et
anthropique
Ø La consommation de l'eau provenant de ces sources
d'approvisionnement en eau expose les ménages aux risques sanitaires
d'origine hydrique
VIII. INTERET DE
L'ETUDE
La plus importante raison de cette étude est pour nous
de comprendre comment les ménages très nombreux font pour avoir
accès à l'eau de bonne qualité, sachant que, le bassin
versant de Memi'i est marqué par une absence d'un réseau public
d'approvisionnement en eau, un climat équatorial très sec. Cela
est une hypothèse à élucider avec attention. Notre zone
d'étude est un espace urbain dans le milieu rural et c'est pour cette
spécificité que nous l'avions choisi. Afin de faire une
étude qui va un peu en contradiction avec les précédentes
recherches qui se sont focalisées sur le milieu urbain. Le bassin
versant rural et frontalier a été choisi car il, répond au
cadre de notre étude c'est-à-dire étudié un espace
rural qui, est en proie au problème d'approvisionnement en eau et aux
potentiels risques sanitaires causés. Ce bassin versant est une zone
adéquate dû fait de la situation sanitaire critique d'origine
hydrique qui a prévalu et qui prévaut.
L'intérêt de cette recherche se situe dans un
triple angle et aux voies multiples.
1. Intérêt personnel
L'intérêt personnel de cette étude permet
juste de satisfaire une passion personnelle. Si la recherche varie autant dans
ses fondements que les disciplines, il en est le cas pour la
préférence des domaines d'études. Mener cette recherche
procède alors de cette attente particulière de satisfaire ma
curiosité scientifique de chercheur et aussi apporter une touche
personnelle dans ce domaine si vaste mais aussi aider ma communauté
locale à avoir des réponses et solutions à ce
problème épineux.
2. Intérêt scientifique et
académique
L'intérêt scientifique et académique de
travail est celui de la production des connaissances actuelles sur la
problématique de l'eau et ses risques sanitaires très actuelle et
pratique. Pour nous il s'agit d'apporter de nouvelles idées certes sur
un sujet déjà traité de part et d'autres mais d'aller
plutôt dans une dynamique inverse, montrer que la gestion des ressources
en eau et sa planification va au-delà des espaces urbains et cette
étude ouvre la brèche pour ceux qui iront sur le même
chemin. Notre travail s'inscrit dans la logique de montrer que la question de
l'eau dans sa gestion et ses risques est tout d'abord géographique et
non hydraulique. Il s'agit pour d'apporter des informations concrètes
sur un espace social très important en dynamique. En tant que sujet
académique, il doit produire de la connaissance pour les études :
la géographie médicale et la gestion des ressources. Notre sujet
de recherche montre ainsi son actualité et sa scientificité.
3. Intérêt pratique ou
social
L'intérêt pratique de ce travail est ce qui nous
a le plus motivé, car toute production scientifique doit être
applicable dans l'espace surtout que la géographie se veut pratiquer.
Cette étude s'inscrit dans le cadre de l'apport des solutions aux
institutions gouvernementales et particulières afin de mieux planifier
les projets, programmes d'approvisionnement en eau et ainsi réduire les
risques sanitaires. Notre travail a été émis par le
Programme Intercommunal de Gestion durable de l'eau et de l'assainissement
regroupant les communes de Dschang, Nkong-Zen, Fongo-Tongo, Douala 5e et de
Kyé-Ossi qui est notre zone d'étude. C'est dans le but d'aider
cette initiative commune et citoyenne à mieux comprendre leur situation
et aider à la décision les décideurs. Il est donc question
pour nous de montrer que cette recherche apporte un plus à la commune de
Kyé-Ossi dans le cadre de la planification de l'approvisionnement en eau
c'est-à-dire apporter des solutions à une meilleure gestion de
l'eau dans la ville. Il s'agit aussi pour nous d'aider les ministères en
charge (MINEE et MINSANTE) à avoir l'aperçue réelle de la
situation critique de l'eau et de la santé dans un bassin
économique et frontalier ou l'eau est une ressource très
importante pour les habitants et leurs activités. Notre thème de
recherche met en évidence son côté pratique et applicable
partout.
IX. CONTEXTE SCIENTIFQUE DE
LA RECHERCHE
La problématique de l'approvisionnement en eau et des
conséquences qui en découlent dans le monde est née des
observations des répercussions du problème d'eau à travers
le monde. Selon le rapport de l'OMS (2015), près de 2,1 milliard de
personnes environ n'ont pas une source d'approvisionnement en eau et en eau
potable alors que près de 2,4 milliard de personnes n'ont pas droit
à une installation d'assainissement améliorée quel que
soit le cas indexé. Cette situation n'est pas sans risques dans la
mesure où, elle entraine la mort de plus de 2 millions d'enfants dans le
monde dues aux maladies hydriques et les populations les plus concernées
vivent dans les pays en voie de développement, le continent Africain
étant en tête de liste car majoritairement rurale.
Dans l'optique de résoudre ce problème tant
socioéconomique que scientifique, des études et recherches sur la
question ont vues le jour au niveau planétaire, continental et national.
Ø Au niveau planétaire
La thématique de l'approvisionnement en eau surtout en
eau potable, ses mécanismes d'accès et de distribution et les
conséquences sanitaires potentielles est l'un des sujets des
passionnants, débattus et traités dans le monde. En partant des
organisations internationales, nationales aux particuliers, plusieurs ouvrages,
articles et revues ont vu le jour traitant de la question. C'est ainsi qu'en
1994 à Sophia Antipolis, le Programme « Solidaire
Eau » en abrégé PSEAU organisa un colloque afin de
montrer pour la première fois le lien entre l'accès à
l'eau potable et les risques sanitaires dans les milieux précaires.
Ses études seront suivies par celles des chercheurs
Indiens de « Institue of Médical Science of Delhi »
(1996) qui elles montraient déjà que, les enfants de moins de -10
ans ont près de trois (03) épisodes de diarrhée annuel
relevant du problème d'accès et de disponibilité de l'eau.
Cela montrant la réelle ampleur qu'a l'absence de l'eau sur la
santé humaine
En 2015, l'Organisation des Nations Unies dans le cadre des
OMD 7 (WASH FIT), montrait que 15% (250 millions) de la population mondiale
courait le risque de contamination de maladie dû à l'eau alors que
842 000 mouraient par an soient 361 000 enfants de moins de 5 ans
cela montrant comment le problème de l'accès à l'eau est
lié à la santé des hommes.
Hamidou et al (2007) montrerons que, les rejets solides et
liquides ont un impact important sur le développement d'une la
contamination bactériologique de l'eau le long d'une rivière ou
d'une source d'eau libre cela en temps sec ou temps de crue. Tout cela variant
des sites d'implantation des points d'eau c'est-à-dire des profils
topographiques aux modes d'utilisation des sols.
Ø Au niveau africain
L'approvisionnement en eau et les risques sanitaires
découlant ont fait l'objet de plusieurs recherches et études
à travers le continent Africain.
Dos Santos (2006) montrera dans ces travaux montrera comment
les mécanismes l'accès à l'eau et ses impacts avec la vie
et la santé des habitants des Ouagadougou. Dans la même
lancée. Kader (2006) a montré les causes du manque d'eau et aussi
les pistes à suivre pour une indépendance en approvisionnement en
eau.
Il faut noter aussi le travail mené par Coulibaly et
al. (2004) montrant les problèmes d'accès à l'eau par la
population abidjanaise malgré les politiques de gestion des ressources
en eau.
Dos Santos (2005) a aussi relevé un ensemble de
constances et de variables qui jouent dans l'approvisionnement en eau montrant
que la distance entre le ménage et le point d'eau est très
capitale dans la quantité et surtout la qualité de l'eau. Car
dit-elle la distance du point d'eau par rapport aux ménages
détermine la quantité d'eau disponible à l'usage
domestique et hygiénique des populations car moins d'eau implique moins
d'hygiène.
Doussoun (2013) démontrera à travers son analyse
que la volonté d'atteindre les objectifs des OMD dans le sous domaine de
l'accès à l'eau à tous a poussé les
autorités burkinabés à mettre en place des infrastructures
inadéquates pour l'approvisionnement en eau dans la province du Houet
car plusieurs contraintes n'ont pas été prises en compte.
Ø Au niveau national
La problématique de l'approvisionnement en eau en
rapport avec les risques sanitaires au Cameroun a fait une palette assez large
en tant question sociopolitique que scientifique. Le Cameroun a beau avoir une
hydrographie bonne et pourvue, cela n'empêche que le pays est très
mal loti équipé en infrastructures d'eau et la distribution
étant faible selon le rapport de l'Institut National de la Statistique
(2015).
Dans le milieu urbain qui concentre la majeure partie des
recherches et études menées sur cette problématique, des
auteurs comme Djuissi Tekam et al. (2019) ont montré récemment
dans cette thématique que, dans la plus grande métropole
camerounaise Douala, l'accès à l'eau est un combat quotidien car
85% des ménages n'ont pas un système de traitement d'eau, 65,55%
buvaient l'eau du forage et 14,49% consommaient de l'eau non potable. Cela
montre pourquoi, le pic des maladies hydriques est élevé dans
cette ville. Dans une logique similaire, Sanou et al (2019) ont montré
les liens étroits entre les modes d'approvisionnement en eau et les
maladies hydriques que sont le Choléra et autres.
L'article rédigé par Mpakam et al. (2006) qui
montre les difficultés d'accès à l'eau que rencontrent les
populations dans les villes camerounaises précisément dans la
ville Bafoussam. Les rapports de l'INS (2015) sont aussi l'un des canaux
sûrs pour comprendre la situation, selon l'institut, le problème
d'accès à l'eau et les risques sanitaires s'accompagnent sont en
hausse dû aux facteurs naturels et humains.
Ngoufack (2019) dans son analyse de la situation de
l'approvisionnement en eau dans les bassins versant d'Aké et d'Odza
montrera que malgré, les efforts consentis dans ces deux espaces
géographiques, la situation en eau est critique et déplorable de
part, la qualité physico-chimique et bactériologique
consommée par les ménages et que cela était la cause des
nombreuses maladies sévissant dans ces deux parties de Yaoundé.
Bohbot (2008), à travers sa recherche sur
l'accès à l'eau potable dans les bidonvilles africains, montre
que le rôle de la nature comme principale cause du faible taux
d'accès à l'eau potable doit être relativisé. Le
problème se pose davantage en termes de disponibilité effective
des infrastructures de traitement et de distribution de l'eau potable.
Cité par Esther Nya (2020).
Tanawa et al. (1998) montrerons à leur tour, la
difficile tâche qu'est de mettre en place des projets de gestion des
ressources en eau dans les milieux urbains (Yaoundé) et
périurbains (Bafia) en montrant toutes conditions que rendent
l'accessibilité difficile dans ces milieux.
Mougoué (2012) soulignera lui le fait que, dans les
quartiers spontanés des grandes villes camerounaises, le taux
d'accès à l'eau est très faible et inférieur
à 22%, la plupart des ménages s'approvisionnant chez les voisins
et cela associé à un assainissement délicat cause le fort
développement des pathologies hydriques.
Dans le milieu rural et semi-urbain, les études sont
peu nombreuses mais il y'a certains auteurs comme Jioteng (2016) qui a
montré que la mauvaise qualité de l'eau était un
problème en milieu rural et que cela causait bon nombre de maladies
hydriques.
Dans ce même élan, Nkemfack et al. (2017) de
l'Université de Dschang sont assez claires dans leur analyse en
démontrant que le Cameroun a une situation hydrique très
satisfaisante mais le système de distribution est caduc en milieu urbain
et totalement absent en milieu rural soit un chiffre de 58% du milieu rural
camerounais sans couverture d'eau potable.
Esther Nya (2020) qui, a fait une autopsie de la situation de
l'approvisionnement en eau dans le département du Ndé, notera le
fait que, plusieurs conditions biophysiques et anthropiques contribuent
à la faible présence de l'eau dans cet espace. Continuant, elle
note aussi que le faible assainissement, la mauvaise qualité de l'eau
associé à des problèmes techniques d'approvisionnement
sont la cause des maladies d'origine hydrique dans cette unité
administrative.
Au regard de l'énorme travail de recherche
réalisé de part et au d'autre, par les chercheurs et les
politiques pour permettre à nous jeunes chercheurs d'apporter des
solutions cohérentes à cette problématique, nous pouvons
leur reprocher, d'avoir négligé le milieu rural surtout en
Afrique Sub-saharienne, où ce milieu densément peuplé,
fragile, peu loti en centres de santé et surtout en eau potable. La
critique que, nous pouvons adresser est celle dire que, la majeure partie des
recherches et programmes de financement ont été effectués
en milieu urbain laissant ainsi le milieu rural en abandon. Il faut noter que,
bon nombre de ces travaux abordent la question de l'approvisionnement en eau et
les risques sanitaires associés qu'en termes de différences entre
le milieu urbain et le milieu rural.
C'est en déphasage avec la majeure partie de ces
travaux, que, notre recherche tire sa spécificité, en
étudiant un milieu qui est oublié et qui a ses propres
réalités de celles d'autres horizons. La
spécificité de notre étude réside dans le fait
qu'il, n'y a pas un réseau public d'accès à l'eau à
la différence des autres milieux déjà
étudiés et aussi les conditions biophysiques assez atypiques dans
une région naturelle favorable aux ressources en eau.
L'étude que nous souhaitons donc faire a pour
but : la vérification d'une observation scientifique et aussi
lancer un appel d'alerte aux politiques pour changer leur approche de gestion
du problème d'eau. Ainsi l'analyse scientifique de l'approvisionnement
en eau et des risques sanitaires associés dans le bassin versant de
Memi'i qui, est notre problématique prouve toute son
originalité.
X. CADRE THEORIQUE ET
CONCEPTUEL
1. Cadre
conceptuel
« Le concept est un mot, ou une expression, [...] une
représentation abstraite d'une réalité observable...
» (Mace et al. 2000). Le cadre conceptuel permet dans un sujet de
« dégager les lignes de clivage, les axes de réflexion qui
concernent ce champ » (Beaud. 2006). La clarification des concepts ou le
cadre conceptuel nous permettra donc de mieux appréhender chaque
expression ou terme dans le sens général mais aussi, dans le sens
strict du domaine où nous l'utiliserons.
Ø L'approvisionnement en eau
Le site d'information DNJ media (2018), l'approvisionnement
est une technique ou méthode permettant d'acquérir un bien ou un
service dans un espace. En l'associant à celui de l'eau (eau potable),
il devient l'ensemble des moyens et mesures qui permettent d'amener l'eau aux
populations (Québec Services.2020). Mais l'approvisionnement en eau
n'est pas aussi simple, il sou tend la présence permanente de la
ressource en eau, les infrastructures d'accès, de distribution, la
distance entre point d'eau et le ménage ou logement desservi. Donc sa
définition varie en fonction des pays, des institutions.
L'approvisionnement en eau, peut aussi être défini comme un
indicateur qui représente la quantité et la qualité d'eau
que dispose une personne chaque jour obtenue à travers divers moyens
(OMS 2013). La quantité moyenne étant de 20 litres.
Dans le cadre de notre étude, l'approvisionnement en
eau se ralliera à tout ce qui permet au consommateur d'avoir de l'eau
chaque jour. Nous tiendrons compte des références ci-dessus.
Approvisionnement en eau (concept)
Dimensions
Source d'approvisionnement sécurisée
Source d'approvisionnement non sécurisée
Variables
Eau potable
Eau non potable
Indicateurs
La qualité organoleptique, chimique et
bactériologique
Le volume d'eau journalier
FIGURE 1.2: CONCEPTUALISATION
DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU
Ø L'eau (eau potable)
Selon le réputé site d'information en ligne
Wikipédia, l'eau est un constituant biologique sous forme
liquide important pour tous les organismes vivants. En l'associant à la
consommation humaine, elle change de nom quittant de l'eau à l'eau
potable et doit ainsi répondre à une panoplie de règles et
normes d'utilisation. Selon le même site, l'eau potable est une eau qui
présente des caractéristiques propres à la consommation
humaine avec des paramètres règlementés comme la
qualité organoleptique (la couleur, saveur, l'odeur, la
transparence) ; les paramètres physico-chimiques (concentration des
minéraux, température, ph, conductivité) ; l'absence
de substances toxiques et microbiologiques.
Pour notre travail, nous considérons que l'eau ou l'eau
potable est cette eau consommable sans danger pour la santé et
répondant aux normes relatives.
Ø Risque sanitaire
Selon le dictionnaire de géographie moderne
(2004), le concept de risque signifie la probabilité de voir se
manifester un danger dans son environnement et dans son alimentation et dont la
preuve n'est démontrée qu'à travers des tests. Rapporter
à la santé il devient risque sanitaire. Selon le Ministère
de la santé publique Camerounaise (2005) un risque sanitaire est la
probabilité que survienne un événement nuisible à
la santé d'un individu ou d'un groupe d'individus. L'OMS (2004) quant
à elle le défini comme la possibilité qu'un individu
contracte une maladie par voie directe ou indirecte.
Dans le cadre de notre recherche, le risque sanitaire est la
possibilité ou probabilité qu'une eau potable ou non soit
contaminée provoque une maladie chez un individu.
Ø Absence de traitement de l'eau
Longue distance
Insalubrité du point d'eau
Insalubrité des récipients de Stockage
Indicateurs
Mauvaise qualité de l'eau
Durée de conservation de l'eau
Présence de germes dans l'eau
Conséquences
Consommation d'une eau contaminée
Non-respect des mesures d'hygiène potable
Réduction du niveau d'hygiène
Risque Sanitaire (concept)
Dimensions
Variables
Volume d'eau élevé
Volume d'eau faible
Mauvais assainissement
Pathologies hydriques
La santé
En 1949, l'OMS a défini la santé comme un
état complet de bien-être physique, mental et social et pas
seulement une absence de maladie ou d'infirmité. Avec cette
définition, la notion de santé passe de l'absence de
maladie à un concept plus vaste, en revêtant du même
coup un caractère multidimensionnel, idéaliste voir utopique.
Elle implique que tous les besoins fondamentaux de la personne soient
satisfaits, qu'ils soient affectifs, sanitaires, nutritionnels, sociaux ou
culturels. BERGSON H. (1932) dira que : « la
santé est la capacité de s'investir, d'entreprendre ce que l'on a
envie de réaliser ». La santé est aussi la condition
nécessaire pour un individu ou un groupe d'individus.
Dans notre recherche, nous considérons la santé
comme l'absence de maladie parce que nous ne pouvions tenir en compte toutes
ces dimensions.
2. Cadre
théorique
Plusieurs théories vont à l'endroit de notre
étude sur l'approvisionnement en eau et des risques de maladies
hydriques mais nous utiliserons seulement une théorie pour des raisons
d'intérêt.
Ø La Théorie des Besoins
Elle a pour fondateur Abraham Maslow (1943), selon lui, les
besoins humains sont hiérarchisés afin d'aboutir à une vie
complètement satisfaisante. Elle repose sur une trilogie de besoins
(primaires, secondaires et tertiaires)
- Les besoins primaires ou vitaux :
selon la théorie, ces besoins sont la faim, la soif et le sommeil. Cette
théorie est pratique et sied avec notre étude, car nous voulons
voir si les populations de la zone ont accès à l'eau, car le
besoin est capital (soif).
- Les besoins secondaires ou sociaux :
ces besoins se rattachent à la sécurité (protection) et
aux questions sociales. La santé des populations est capitale et la
consommation d'une eau non potable expose celles-ci au danger des maladies
hydriques et cela réduit la protection de la population.
- Les besoins tertiaires : ce sont les
besoins personnels, la théorie s'applique à notre étude au
fait que la population a besoin d'eau potable pour leur bien-être
physique et moral.
Besoins primaires
Besoins secondaires
Besoins tertiaires
FIGURE 1.3 :
HIÉRARCHISATION DES BESOINS
Source : Abraham Maslow 1943
Cette pyramide illustre à la fois le besoin de la
population à s'approvisionner en eau pour la soif et la faim (besoin
primaire). Mais ceux-ci doivent prendre consommer une eau potable pour leur
sécurité (besoin secondaire) afin d'être en bonne
santé c'est-à-dire pour le bien-être (besoin tertiaire)
XI. METHODOLOGIE DE LA
RECHERCHE
Au-delà de l'organisation des bases matérielles
du sujet de recherche, il y a lieu de choisir et de préciser la
méthodologie. « C'est bien de définir une
méthode adaptée à la fois à la discipline, au
sujet, à la matière sur laquelle on travaille, à
l'approche adoptée » disait BEAUD (2006). Ainsi, la
méthodologie appliquée est constituée de plusieurs
éléments divisés en deux : les techniques de collecte des
données et les méthodes d'analyse. Pour ce fait, dans ce travail
sommaire nous présenterons seulement les méthodes de collecte de
données que sont la recherche documentaire manuelle et numérique,
l'observation directe du terrain, les enquêtes qualitatives et
quantitatives du terrain, le calcul du taux de couverture spatiale de point
d'eau par rapport à la densité de la population,
leprélèvement et l'analyse des échantillons d'eau
consommée par la population et le calcul desdistances entre point d'eau
et ménage.
1. Recherche
documentaire
C'est la recherche des données et
idées basée sur tout ce qui est écrit. Elle intervient au
début pour contextualiser le sujet, et à la fin de l'étude
de terrain pour soutenir les résultats finals. Elle nous permettra tout
au long de la rédaction du mémoire de voir comment structurer les
travaux. Nous avons utilisé les bibliothèques de la
Faculté des Arts, Lettres et Sciences Humaines (FALSH)et du
département de Géographie.
Les documents consultés ici ont servi à la
conformité des normes en termes de forme et du fond, le plus important
étant l'acquisition des données primaires. Le cercle
d'histoire géographie et archéologie, la bibliothèque
centrale de l'université de Yaoundé I, et celle du
département de sciences de l'environnement de la Faculté des
Sciencesont permis de voir savoir de quoi rythmer la question de
l'approvisionnement et surtout sur la qualité de l'eau. A l'Institut
National de la Statistique (INS), les données statistiques sur
l'accès à l'eau au Cameroun nous ont réellement servies
à avoir des données fraiches sur la question.
Nous avons pu grâce à cette recherche
documentaire, acquérir les données biophysiques et
socioéconomiques par le biais des sites internet
spécialisés à cet effet mais les données sanitaires
auprès des banques de données du MINSANTE, formations
sanitaires.
La recherche documentaire via le numérique ou Internet
a été et sera notre plus grande source de données pour
notre travail. Etant la plus grande base de données mondiale, cet outil
ou méthode nous a permis de savoir comment la question a
été abordé sur le continent Africain et dans le monde
entier, mais aussi d'avoir accès aux travaux des gouvernementaux,
privés et mêmes académiques de notre pays et cela est
visible dans notre bibliographie.
2. Travaux de
terrain
Les travaux de terrain ont consisté à collecter
les informations dans le bassin versant. Pour cela nous avons fait des
observations du terrain, ensuite procéder aux enquêtes qualitative
et quantitative par le biais des questionnaires et fiches entretiens au
près la population. Enfin nous avons prélevé les
échantillons d'eau consommée pour les analyser.
2.1 Observation directe du
terrain
Cette méthode d'investigation permet d'éviter
l'approximation des faits palpables, de les prendre dans leur
entièreté afin de mieux les expliquer. Elle nous a permis
d'observer les comportements des ménages dans la gestion de l'eau. Cette
observation s'est poursuive de manière plus approfondie lors des
enquêtes auprès des ménages. Notons que, grâce
à cette observation participative, nous avons pu voir la disposition du
bassin versant et des éléments biophysiques et anthropiques qui
le constitue.
2.2 Enquête
qualitative de terrain (guide d'entretien)
C'est une technique d'enquête sociale directive
interpersonnelle pour la collecte des données à partir d'un guide
d'entretien évolutif constitué des questions liées au
sujet. Dans certains cas, l'entretien prend la dimension d'une discussion avec
une ou plusieurs personnes autour de moi, répondant aux questions ou
participant au dialogue. Le problème de cette méthode est celui
de la saturation de l'information dû à la redondance (Mimche
Honoré, 2012). Cette méthode de collecte de données
malgré sa subjectivité, nous permettra d'avoir une réelle
idée de ce que les populations pensent du problème d'eau. En
faisant recours à des entretiens au moyen de guide d'entretien, nous
nous sommes entretenus avec les autorités administratives et
traditionnelles comme le Maire de Kyé-Ossi, les chefs de centres de
santé de la ville, les chefs de 3e degré et de
quartiers mais aussi quelques gérants de points d'eau, revendeurs d'eau
et opérateurs économiques faisant dans la restauration.
2.3 Enquête
quantitative de terrain (questionnaire)
C'est la technique d'enquête géographique de base
portant sur la collecte des données auprès d'une population
à travers un questionnaire standard. Les enquêtes sont
utilisées pour la production des données vivantes sur la
description du ménage, l'approvisionnement en eau, l'hygiène et
assainissement et la santé. C'est une enquête d'administration
directe par questionnaire adressé aux ménages. Le ménage
est défini comme une unité sociale de base au sein de laquelle un
ou plusieurs membres apparentés ou non vivent dans le même
logement sous l'autorité de l'un d'entre eux appelé chef de
ménage. Nous projetons questionner un maximum de 150 ménages au
regard de la densité de la population de la zone d'étude, en
fonction de nos moyens techniques et aussi au regard de la thématique
étudiée.
Il s'agit de la population à échantillonner. Les
ménages constituent la population cible retenue pour les enquêtes
dans cette étude.
2.4 La mesure de la
distance entre point d'eau et domicile
Il sera question ici de mesurer à l'aide
d'un décamètre, la distance réelle que parcoure un
ménage pour s'approvisionner dans un point d'eau donné.
2.5 La mesure du taux de
couverture spatiale des points d'eau par rapport à la densité de
la population
En faisant appel à cet indicateur, nous souhaiterons
dénombrer et évaluer le nombre de point d'eau rapport à la
population du bassin versant de Memi'i. Aussi, il conviendra de distinguer les
populations qui disposent d'un point d'eau privé de ceux qui utilisent
un point d'eau commun. Notons Tce est le taux de couverture spatiale
étant le rapport de Npe représentant le nombre total de point
d'eau et De étant la population totale (densité)
Taux de couverture spatiale : Tce= Npe/De
3. Outils de collecte des
données
Hormis les questionnaires d'enquête qualitative et
quantitative pour les entretiens avec les ménages et les particuliers,
nous avons fait usage d'autres outils de collecte de données.
3.1 Les logiciels
spécialisés de GPS
Les applicationsGPS 2kit consulting et MyGPS coordonnates, ont
été utilisé pour la prise des coordonnées
géographiques des points d'eau et des latrines dans les quartiers
enquêtés. Ces coordonnées GPS ont permis la mise sur pied
des cartes de répartition spatiale des points d'eau, des altitudes, des
profils topographiques, la prévalence des pathologies hydriques, la
morphologie urbaine et autres représentations cartographiques et
graphiques.
3.2 Logiciels
spécialisés de cartographie
Demaster 214, Argis 2, Google Earth ont permisd'avoir une
cartographie aérienne et spatiale du bassin versant étudié
et ont été d'une grande importance dans la matérialisation
des faits spatiaux observés. Ces logiciels applications
spécialisés ont aussi permis d'élaborer la carte de
répartition spatiale des points d'eau. La superposition des points d'eau
aux niveaux d'altitudes et des profils topographiques permettant de mieux
apprécier le phénomène de contamination des eaux. Ces
logiciels ont été d'un apport dans la conception du modèle
numérique de terrain du bassin versant de Memi'i. Avec ces logiciels les
différences entre hautes et basses altitudes ont été
ressorties, les profils de pentes ont été
caractérisés.
3.3 L'appareil
photo
Il a permis de prendre des images de haute définition,
des sources d'approvisionnement en eau, les jets d'ordures mais aussi de faire
des enregistrements audio et vidéo lors des entretiens avec les
ménages ou de mémoriser des faits observés.
3.4 Les cartes
thématiques
Ces cartes nous ont permis, de différencier les
quartiers lors de nos investigations de terrain. Elles ont aussi servi à
la localisation des faits physiques comme les cours d'eau, des faits humains
comme les bâtiments abritant les services publics tels que :
l'hôtel de ville, la sous-préfecture sans compter que, c'est
grâce à ses cartes que nous avons pu localiser les centres
sanitaires indispensables pour la faisabilité de l'enquête
clinique
4.
Prélèvement et Analyses des échantillons d'eau
consommée
Le prélèvement des eaux des ménages avait
pour objectif d'évaluer la qualité d'eau de consommation. Cette
qualité de l'eau est étudiée est basée sur, la
détermination des paramètres physico-chimiques et
bactériologiques de cette eau.
4.1 Le choix des sites de
prélèvement d'échantillons d'eau
consommée
Ce choix des sites de prélèvements était
basé sur des critères suivants :
Ø Le niveau fréquentation des sources
d'accès à l'eau ;
Ø Le degré visuel de la possibilité de
pollution de l'eau au niveau de la source d'accès
Ø Les usages de l'eau recueillie au niveau de ladite
source
Ø Les incidences sanitaires précédentes
que la source aurait entrainées sur les ménages
Ainsi, les sources d'approvisionnement en eau choisies ou
sites de prélèvement des échantillons sont :
- La source naturelle semi-aménagée
d'Obang-Ntane
- Le puits traditionnel semi-aménagé de la
Chaine frontalière
- Le forage à motricité humaine du Lycée
bilingue
- Le forage à pompe ou motricité
électrique du marché d'Akombang
- La borne-fontaine de la Carrière
- La rivièreMeme'e
4.2 Analyse
organoleptique
L'analyse organoleptique a permis
de ressortir la qualité physique de l'eau, autrement dit ressortir
l'aspect physique de cette eau à travers les paramètres tels
que : la turbidité, la couleur et l'odeur de cette eau
consommée dans le bassin versant de Memi'i.
4.3 Analyse
physico-chimique
Elle a englobé à la
fois la détection des éléments physiques
immatériels à savoir : le potentiel d'hydrogène (ph
de l'eau) et surtout la quantification des éléments chimiques
naturels ou artificiels comme le chlorure, l'ammonium, le phosphate, nitrate et
le fer.
TABLEAU 1: VALEURS GUIDES DES
SUBSTANCES PHYSICO-CHIMIQUES DANS L'ANALYSE DE LA POTABILITÉ DE L'EAU DE
BOISSON
Substances
|
Unités
|
Valeurs guides de l'OMS
|
Valeurs guides
De l'UE
|
Origine
|
Ph
|
Unité ph
|
6,5-8,5
|
6,5-9,5
|
/
|
Conductivité
|
uS/cm
|
1200
|
2500
|
/
|
TDS
|
g/l
|
1000
|
Non mentionné
|
Naturelle, eaux d'égouts, eaux usées
industrielles
|
Turbidimétrie
|
NTU
|
1
|
0,5
|
Naturelle
|
Phosphate
|
mg/l
|
5
|
Non mentionné
|
Naturelle, engrais, contamination fécale,
détergents
|
Arsenic
|
mg/l
|
0,01
|
0,01
|
Naturelle
|
Fer
|
mg/l
|
0,3
|
0,2
|
Naturelle ou lessivage des décharges
|
Chlore
|
mg/l
|
250
|
250
|
Naturelle, domestique ou domestique
|
Sulfate
|
mg/l
|
250
|
250
|
Naturelle, agricole, industrielle
|
Ammonium
|
mg/l
|
0,5
|
0,5
|
Décomposition organique, engrais, Naturelle
|
Sodium
|
mg/l
|
200
|
200
|
Naturelle
|
Magnésium
|
mg/l
|
50
|
Non mentionné
|
Naturelle
|
Manganèse
|
mg/l
|
0,5
|
0,05
|
Naturelle, Anthropique
|
Calcium
|
mg/l
|
100
|
Non mentionné
|
Naturelle, engrais, contamination fécale,
détergents
|
Nitrites
|
mg/l
|
3
|
0,50
|
la réduction organique des nitrates
|
Nitrates
|
mg/l
|
50
|
50
|
Engrais, purin, eaux usées
|
Source : OMS, 2017 et Directive 98/83/CE du Conseil
du novembre 1998 de l'UE
4.4 Analyse
bactériologique
L'analyse des paramètres
bactériologiques a permis de détecter les germes responsables de
la contamination de l'eau consommée par les ménages et qui
entrainent les maladies d'origine hydrique touchant les ménages. Cette
analyse faite porter sur 04 éléments microbiologiques :
Coliformes totaux (CT), Coliformes fécaux (E. coli),
Streptocoques fécaux (SF), Salmonelles.Grâce à ces analyses de laboratoires, les
germes pathogènes qui détériorent la qualité de
l'eau dans ont été déterminés.
TABLEAU 2: VALEURS GUIDES DES
PARAMÈTRES MICROBIOLOGIQUES DANS L'ANALYSE DE LA POTABILITÉ DE
L'EAU DE BOISSON
Paramètres
|
Unités
|
Valeurs guides de l'OMS
|
Valeurs guides de l'UE
|
Qualité de l'eau
|
Interprétations
|
Streptocoques fécaux
|
UFC/ml
|
0UFC/100ml
|
0UFC/250ml
|
Propre
|
Gastro-entérite,Typhoïde
|
Coliformes fécaux
|
UFC/ml
|
0UFC/100ml
|
0UFC/100ml
|
Propre
|
Typhoïde, vibrion,
|
Coliformes totaux
|
UFC/ml
|
0UFC/100ml
|
0UFC/100ml
|
Propre
|
Typhoïde, vibrion
|
Salmonelles
|
UFC/ml
|
0UFC/100ml
|
0UFC/100ml
|
Propre
|
Typhoïde,Salmonellose, choléra
|
Shigelles
|
UFC/ml
|
0UFC/100ml
|
0UFC/100ml
|
Propre
|
Dysenterie
|
Staphylocoques
|
UFC/ml
|
0UFC/100ml
|
0UFC/100ml
|
Propre
|
Gastro-entérite
|
Flore mésophile
|
UFC/ml
|
10UFC/100 ml à 22°C
|
20UFC/100 ml
|
Propre
|
TIAC, Helminthiase
|
Source : OMS, 2017 et Directive 98/83/CE du Conseil du
novembre 1998 de l'UE
5. Les données des
centres sanitaires
Les données cliniques nous
ont permis de savoir avec exactitude les manifestations du risque sanitaire
dans le bassin versant de Memi'i. Ces manifestations qui ne sont rien d'autres
que les pathologies hydriques ayant touchées les ménages nous ont
servi à établir statistiquement le nombre cas de malades de
l'année 2013 à celle de 2020. Nous avons mené nos
enquêtes cliniques sur les pathologies hydriques suivantes : le
choléra, la fièvre typhoïde, les diarrhées
bactériennes, l'amibiase et l'helminthiase. Les formations sanitaires
dans lesquelles nous enquêtés sont au nombre de 5 à
savoir : le Centre Médical d'arrondissement (quartier
Obang-Ntane) ; la Clinique la Carrière (Quartier
carrière) ; le Centre de Santé la Grâce (Quartier
Cemac), le Dispensaire Catholique (Quartier Chaine) ; le Centre de
Santé les Merveilles de Kyé-Ossi (Akombang). Ces centres
sanitaires sont tous certifiées. Nous noterons que c'est au Centre de
santé du district d'Ambam, que la demande d'enquête clinique a
été faite et autorisée.
PHOTO 2: LOCALISATION DES
CENTRES SANITAIRES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
Source : CMA Kyé-Ossi 2017
XII. TABLEAU SYNOPTIQUE DE
LA RECHERCHE
La recherche scientifique est un travail complexe car l'objet
d'étude est dynamique et pour cela il faut inclure des variables.
L'identification de ces variables est déterminante pour la
continuité des travaux car ces variables sont fonction des
hypothèses émises et objectifs inclus dans la mesure où
l'on doit satisfaire les attentes du travail fourni. Dans notre sujet on
s'attellera sur le niveau des ressources en eau dans ce milieu et la
répartition des sources d'accès, moyens d'approvisionnement en
eau et les volumes de consommation d'eau par personne. Ces variables qui vont
déterminer nos les indicateurs de mesure ou de vérification de
nos hypothèses sont :
Ø Le type de sources d'approvisionnement utilisé
par la population de la zone
Ø Le type de moyens matériels pour la collecte,
transport et stockage de l'eau et les conditions y afférentes
Ø La quantité et la qualité de l'eau et
aussi l'état de source d'approvisionnement et aussi le lieu de vie de la
population (habitat)
Ø Le niveau d'accès à l'eau dans la zone
(autopsie des ressources en eau)
Ø Les maladies d'origine hydrique présentes
La synoptique représente le résumé du
travail méthodologique d'une recherche. Elle montre de façon plus
simple et ordonnée dans un tableau la suite des idées allant des
questions aux méthodes employées. Elle est l'indicateur du
travail fait ou que fera par le chercheur en terme d'orientation (BEAUD
2006).
TABLEAU 3: SYNOPTIQUE DE LA
RECHERCHE
Questions
|
Objectifs
|
Hypothèses
|
Méthodes
|
Parties
|
Chapitres
|
Comment les populations du bassin versant de Memi'i font-elles
pour s'approvisionner en eau et quelles peut-être les possibilités
de risques sanitaires en rapport avec l'accès et la consommation de
cette eau ?
|
Evaluation et Description de la situation d'approvisionnement
del'eau et les potentiels risques sanitaires liés à l'eau
à Memi'i
|
les ménages du bassin versant de Memi'i n'ont pas un
accès à l'eau de qualité en gros volume et cela est la
source de nombreuses maladies qui les touchent
|
Toutes les méthodes
|
|
|
Quels sont les conditions biophysiques nécessaires
à la mise en place des ressources en eau dans le bassin versant de
Memi'i ?
|
Inventaire et évaluation des déterminants
naturels permettant la présence des ressources en eau
|
Plusieurs facteurs naturels tels que le climat, le
relief, la pédologie, la géologie permettent d'avoir des
ressources en eau ?
|
Recherche documentaire
Observation de terrain
|
Première partie : Conditions biophysiques et
humaines à l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de
Memi'i
|
Chapitre1 : études des déterminants
biophysiques a l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i
|
Quelle est la situation de l'approvisionnement en eau dans le
bassin versant de Memi'i en terme de couverture et volume d'eau recueillie
?
|
Présenter les sources d'accès en eau et les
moyens de collecte et stockage de l'eau
|
Les ménages de Memi'i s'approvisionnent dans les
sources, puits, forages, borne-fontaine et le volume d'eau consomméepar
les populations est faible
|
Collecte des coordonnées GPS des points d'eau,
Enquêtes de terrain,
Recherche documentaire, Mesure d(u taux couverture spatiale
|
Première partie : Conditions biophysiques et
humaines à l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de
Memi'i
|
Chapitre 2 :
|
Quelle est la qualité consommée par les
populations, et quelles sont les maladies liées à
l'approvisionnement et à la consommation de cette eau ?
|
-Evaluer la quantité et la qualité de l'eau
consommée par les ménages ;
Identifier les maladies liées à
l'approvisionnement et à la consommation de l'eau
|
-L'eau consommée est de mauvaise qualité
dû au mauvais
-L'eau consommée à expose les ménages au
risque sanitaire d'origine hydrique
|
-Questionnaire d'enquête
-Recherche documentaire
- Analyse d'échantillons d'eau consommée
- Données cliniques
|
|
|
PARTIE I
: CONDITIONS BIOPHYSIQUES ET HUMAINES A L'APPROVISIONNEMENT AL'EAU DANS LE
BASSIN VERSANT DE MEMI'I
Dans cette partie initiale de notre travail, il sera question
pour nous de présenter les conditions biophysiques c'est-à-dire
que les éléments naturels qui permettent la mise en place des
ressources en eau dans le bassin versant étudié. Il
découle aussi dans cette partie de ressortir les ressources en eau
présentes (Chapitre1). Dans cette même partie initiale, nous
présenterons aussi les conditions humaines autrement anthropiques qui
permettent de mettre en place des sources d'approvisionnement à l'eau,
c'est-à-dire les moyens entrepris par les populations du bassin versant
de Memi'i pour transformer les ressources en bien consommable. Cela passera par
un inventaire des points d'eau, une mesure des paramètres
influençant cet approvisionnement (Chapitre2).
CHAPITRE I : ETUDE DES DETERMINANTS BIOPHYSIQUES A
L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
INTRODUCTION
La présence des ressources en eau dans un espace
géographique dépend, de plusieurs conditions qui permettent leur
mise en place et leur accessibilité à l'homme. Pour bien
étudier l'espace géographique qu'est le bassin versant de Memi'i,
il est primordial, d'analyser les composantes biophysiques qui forment et
régissent ce milieu. C'est dans cette lancée que, nous
présenterons les déterminants naturels du bassin versant de
Memi'i. Ce chapitre a donc pour objectif, de présenter les
éléments géomorphologiques, climatiques,
hydrogéologiques, pédologiques et dephytogéographie, qui
concourentà la mise sur pied des ressources en eau et surtout
influencent l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i. Dans
ce même chapitre, nous feronsl'inventaire des ressources en eau
présentes et en usage dans cet espace géographique.
I. LES DETERMINANTS
BIOPHYSIQUES DU BASSIN VERSANTDE MEMI'I
Le bassin versant de Memi'i qui fait l'objet de notre
étude, est composé d'un bassin versant drainé par
larivière Memi'i (cours d'eau principal) avec un petit affluent (Bibe'e)
et d'un sous bassin drainé par la rivière Meme'e.
1.1 La
géomorphologie du bassin versant de Memi'i
Il forme la ville de Kyé-Ossi et s'étend
jusqu'à la périphérie est (Essabin). Il est formé
de deux rivières où cours d'eau qui se rejoignent en aval du
bassin versant. Le cours d'eau principal qui constitue et draine ce bassin
versant, est la rivière Memi'i qui, se jette en amont dans le fleuve
Kyé a une dizaine de kilomètres de l'espace même du bassin
versant. Elle prend source en Guinée Equatoriale d'une distance de
près de 3 km2. La rivière Bibe'e qui est juste à 200m du
cours d'eau principal constitue l'affluent principal et unique de la
rivière Memi'i drainant le bassin versant.
1.1.1 La topographie du
bassin versant de Memi'i
Le bassin versant de Memi'i repose sur un relief en
général assez accidenté malgré une forte domination
des terrains plats mais ceux-ci sont dualistes avec des terrains hauts
caractérisés par un hydro morphisme général comme
dans toute cette zone bordière du socle du Ntem. Le relief reste
cependant alternatif avec zones basses et celles hautes (PDC. 2013). On peut
subdiviser le relief du bassin versant de Memi'i en 3 formes à
savoir :
· Les terrains hauts dont la hauteur va jusqu'à
660 m dans la partie Ouest, le Centre-Est du bassin versant
généralement occupé pour des raisons agricoles et ces
terres hautes sont aussi l'amont de tous les cours présents dans le
bassin versant et le sous bassin.
· Les terrains plats qui recouvrent la partie Centre, Est
et Centre-Ouest bassin versant de Memi'i avec une altitude de 400 m. ce sont
les zones qui constitue l'émissaire ou exutoire du bassin versant.
· Les bas-fonds ou vallées qui sont très
présentes le long des lits des rivières au Centre du bassin
versant ; Nord-Est ; l'Est et dans la partie Sud-Ouest constituant le
lit et l'aval du bassin versant et du sous bassin de Meme'e. Ces zones de
passage des cours d'eau créent ruptures topographiques entres terrain et
celui plat surtout favorisé par la forte pluviométrie et il faut
aussi l'apport inéluctable des processus érosifs qui
modèlent ce relief en le rendant plus hydro morphique.
Le relief dans chacune de ses formes joue un rôle
prépondérant dans la mise en place des infrastructures rendant
possible l'approvisionnement en eau et surtout sa disponibilité
permanente. Ainsi, les hautes terres où les versants sont raides, il y'a
moins de possibilité d'atteindre la nappe phréatique causant par
une présence faible des puits traditionnels très
récurrents dans le bassin versant de Memi'i et cela joue influence le
nombre de points d'accès à l'eau par rapport à la
population.
Dans les zones de basse altitude et vallées, il y'a
prédominance des puits traditionnels car le terrain repose sur un sol
facilement perméable et surtout la proximité d'un point d'eau
avec le cours d'eau rend celui-ci difficilement tarissable et le coût
d'achat est réduit car il y'a moins de difficulté à mettre
sur pied un point d'accès par rapport au niveau des versants. Mais il
faut aussi nuancer en disant que les points d'eau des versants sont très
peu exposés au risque de contamination alors que ceux des vallées
le sont facilement car ce sont des terrains d'accumulation érosive.
Les données hypsométriques du bassin versant
oscillent entre 450 à 660m d'altitude avec une altitude moyenne de 556 m
ou élévation moyenne allant à 568 m dans les 50% de la
superficie qui constitue la surface de ce bassin versant.
FIGURE 2.1: CARTE
HYPSOMÉTRIQUE DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I
Source : BD TOPOSM DEMASTER 2014
1.1.2 Le système de
pentes
Le système de pentes est assez uniforme dans tout le
bassin versant c'est- à-dire qu'on y retrouve des pentes assez raides
vers assez fortes en amont qui permettent un ruissellement conséquent
dans cette partie. En général les pentes sont faibles dans le
bassin versant de Memi'i. En aval et amont surtout dans la partie Ouest du
bassin versant, les pentes sont faibles surtout au niveau des zones
environnantes des cours d'eau et dans la majeure partie du bassin versant avec
une valeur allant de 0-2,79% et, cela ayant pour conséquence un
ruissellement faible ponctué d'écoulements lents. Le profil
topographique est assez raide à travers le bassin versant avec une
valeur allant de jusqu'à 7,39% permettant des écoulements moyens.
Les pentes très fortes (16,97%) sont aussi présentes à
travers le bassin, malgré une faible proportion et c'est telles qui,
permettent des écoulements très puissants ou
énergétiques qui entrainent l'infiltration de l'eau à
travers tout le bassin. Il faut noter que les écoulements dans ce bassin
sont fonctions de la période climatique car il y'a une activité
érosive faible (collecte, transport et dépôt).
FIGURE 2.2: CARTE DU
SYSTÈME DE PENTES DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I
Source : BD TOPOSM DEMASTER 2014
Il faut souligner que le système de pente joue un
rôle primordial dans la présence des ressources en eau car les
versants ou pentes raides retiennent peu d'eau car les écoulements sont
rapides et forts ne pouvant servir que de passage à l'eau alors que les
zones à pentes faibles ou milieux plats (zone de vallée)
retiennent car ce sont des lieux de saturation a écoulements très
faibles et moins rapides.
Le sous bassin versant de Meme'e Il constitue
géographiquement les environs ouest du bassin versant de Memi'i avec un
cours d'eau principal et de quelques affluents. Ce système
constitué de terrains plats à son amont e de pentes très
fortes vers l'exutoire et en aval du bassin. Les écoulements sont
très forts malgré l'assèchement du cours d'eau principal.
La surface du bassin versant oscille entre des altitudes allant de 480 à
586 m soit un total 49%.
1.2. Un milieu physique sous
influence d'une forte variation pluviométrique
Les données pluviométriques du bassin versant de
Memi'i et de ses environs nous permettent de souligner la présence d'un
1(*)climat équatorial
guinéen avec un caractère pluvieux et très orageux.
L'étude pluviométrique permet de cerner les variations
climatiques dans une zone aucours d'une période standard de trois
décennies (30 ans). Ainsi les données
pluviométriquesrecueillies au niveau de la station de Bitam (Gabon) par
l'agence Météorologique Sainte Françoise en collaboration
avec l'agence de Voyage française « Planificateur
A-Contresens » nous ont permis d'avoir un clair aperçu de la
pluviométrie du bassin versant de Memi'i au cours de la période
allant de 1971-2020. Ainsi notre analyse pluviométrique se base au
niveau saisonnier et annuel.
L'étude des précipitations de Kyé-Ossi
nous a révélé un climat de type guinéen
équivalentau climat de savane (Aw) avec période humide
sèche (hiver sec) selon la 2(*)classification de Koppen-Geiger. Le diagramme ombrothermique
de Kyé-Ossi affiche des précipitations annuelles moyennes de
865,8 mm par an.
FIGURE 2.3: DIAGRAMME
OMBROTHERMIQUE DE KYÉ-OSSI
Source : Planificateur-Acontrens.net 2021
L'analyse de ce diagramme ombrothermique nous permet
d'affirmer que, le climat est humide sec (Aw), c'est-à-dire que non
seulement il alterne périodes pluvieuses (fortes pluies) et
périodes sèches (faibles pluies) mais les températures
restent constantes et élevées (25°C) dans la plupart des
mois malgré une température moyenne de 24,4 °C. Les pluies
sont assez moyennes (864,8 mm/an) par rapport à la moyenne
régionale (Vallée du Ntem) qui est 984 mm/an.
1.2.1. Répartition
saisonnière des pluies
Les variations pluviométriques de ce milieu sont
inégalement réparties en 4 saisons soient deux saisons de pluies
et deux saisons sèches qui s'alternent successivement au cours d'une
année civile. C'est-à-dire qu'une saison pluvieuse est suivie
d'une saison sèche et vice-versa. Cette répartition
saisonnière se présente comme suit :
· Une grande saison de pluies (GSP)
Cette saison caractérise est la caractéristique
du caractère pluvieux du climat équatorial guinéen qui
sévit dans la zone comme évoqué plus haut. Elle va de la
deuxième moitié du mois d'Aout à la deuxième
moitié du mois de Novembre (4 mois). Cette saison est ponctuée de
fortes averses et orages allant jusqu'à 1400,1 mm en Octobre qui est le
mois le plus pluvieux dans le bassin versant. Mais les pluies atteignent
souvent une valeur maximale de 3100 mm en septembre étant mois cumulant
le plus, les jours pluvieux soient 6 jours successifs de pluies.
· Une grande saison sèche
(GSS)
La grande saison sèche s'étend de la fin du mois
de Novembre jusqu'à celle de février (4 mois) pouvant arriver
à mi-mars avec le phénomène de changement climatique. Elle
se démarque par une forte chaleur dû à la montée des
températures et la réduction drastique des précipitations
a 280,3mm créant un assèchement des affluents comme la
rivière Bibe'e et des zones de bas-fonds d'Akombang et le
rétrécissement du cours d'eau principal Meme'e. Le mois de
Janvier est le plus sec avec des pluies de 191 mm comme valeur maximale et des
précipitations de 280,3mm.
· Une petite saison des pluies (PSP)
Elle se manifeste dans la période allant du mois de
Mars à la fin du mois de Mai. Cette saison a la particularité
dans la Vallée du Ntem et à Kyé-Ossi d'avoir une constance
pluviométrique mensuelle très élevée, autrement dit
il pleut quotidiennement. Les pluies sont très fortes en mars et avril
avec des pics journaliers de 1500,1mm (5 jours de pluies successives au mois de
mai). Ces crues assez remarquables provoquent parfois des inondations dans les
zones de vallées près des cours d'eau.
· Une petite saison sèche
(PSS)
La petite saison sèche sévit dans la
période comprise entre le mois de juin et celui d'aout. Elle se
caractérise comme la grande saison par des températures
élevées et faibles averses. Mais elle a la particularité
d'avoir des soirées et matinées de fortes rosées voir des
petites pluies 300 mm vers la fin du mois d'Aout. Elle se caractérise
aussi par des pics de chaleur en journée. Cette saison est le symbole de
l'appellation d'un climat de savane ou humide sec.
FIGURE 2.4 :
RÉPARTITION DES VARIATIONS SAISONNIÈRES DES PRÉCIPITATIONS
DE KYÉ-OSSI
Source : Planificateur-Acontrens.net 2021
On remarque que le volume des précipitations varie en
fonction des saisons. Les saisons pluvieuses (SP) sont très largement
au-dessus des saisons sèches (SS). La petite saison des pluies (PSP) a
la plus forte moyenne d'averses (1500,5 mm) du fait de régularité
journalière des averses et aussi d'une intensité très
élevée (Avril et Mai). La grande saison des pluies (GSP) avec ses
1400,1 mm de pluies est non seulement longue temporellement et avec des
épisodes de pluies très élevées (octobre). Les
saisons sèches sont assez ternes en termes de pluies.
La grande saison sèche (GSS) est assez sèche
mais quelques averses surviennent parfois au mois de novembre (600 mm) mais la
moyenne générale est 280,3 mm. La petite saison sèche
quant à elle, est plus courte mais des épisodes de pluies
surviennent parfois au moins de Juillet et à la fin du mois d'Août
qui annonce souvent les fortes pluies de septembre. Mais les variations
climatiques actuelles surtout vues en cette année 2021 ont montré
une nouvelle variation saisonnière avec des pluies de Mars à Juin
très fortes.
TABLEAU 4: LA
RÉPARTITION DES VARIATIONS CLIMATIQUES MENSUELLES DE
KYÉ-OSSI
Répartition climatique
|
Période pluvieuse
|
Période mixte
|
Période sèche
|
Répartition mensuelle
|
Avril,mai, septembre, octobre
|
Mars, juin, juillet, août
|
Janvier, février novembre, décembre,
|
Source : Planificateur-Acontrens.net 2021
Il en ressort de cette répartition ci-dessus que, le
climat du bassin versant de Memi'i varie et alterne entre les mois. La
période pluvieuse où, les averses sont très abondantes se
situe aux mois de mars, avril et mai (PSP), les mois de septembre et octobre
sont les plus pluvieux avec des précipitations dépassant les 1200
mm et elles sont très orageuses. La période mixte ici, est celle
qui combine des mois de Mars très pluvieux dans la deuxième
partie du mois (650 mm) et le mois de juin qui est connait de fortes pluies
(800 mm) au début. Les mois de juillet et août quand sont peu
pluvieux mais très froids (PSS). La période sèche assemble
les mois de décembre à février avec des petites pluies en
dessous des 600 mm excepté le mois de novembre qui a souvent des
journées assez pluvieuses atteignant les 700 mm.
1.2.2 Répartition de
l'évolution annuelle des pluies
L'examen des indices pluviométriques au cours de la
période allant de 1971 à mai 2020 dans le bassin versant de
Memi'i nous a révélé une alternance pluviométrique
entre séquences humides et de celles sèches. Cette analyse de
l'évolution des pluies au cours des ans se présente
comme suit :
· Une période de forte baisse des pluies entre
1971 et 1989 caractérisée par des épisodes de saisons
sèches de plus de 6 mois avec des averses dépassant difficilement
les 350,5mm et des températures records de 43°C en 1976.
· Une période de forte hausse des pluies entre
1990 et 2005 associée à des excédents de
précipitations en 1992 ; 1993 avec des pluies records de 500
à 1100mm (septembre 1993)
· La période d'alternance entre 2010 et 2020 avec
des séquences de fortes et baisses de pluies mais aussi de la courbe des
températures. Au cours des années 2010, 2015 et 2018, les
précipitations étaient très en dessous avec les 730 mm/an
causant ainsi les épisodes de crise de ressources en eau les plus
remarquables du bassin versant de Memi'i. Cependant le climat connait un regain
des pluies depuis 2019 avec des pics similaires que, ceux constaté au
début de l'année 2020 estimé à 1700 mm (mars
à mai). Il faut noter que la survenue des changements climatiques a
affecté de plein fouet l'évolution pluviométrique actuelle
avec des variations pluviométriques difficilement quantifiables du point
de vue des experts et le bassin versant de Memi'i présentement
étudié, ne fait pas exception.
FIGURE 2.5: EVOLUTION
PLUVIOMÉTRIQUE ANNUELLE DE KYÉ-OSSI
Source : Planificateur-Acontrens.net 2021
Comme souligné plus haut, le climat du bassin versant
de Memi'i est alternant et c'est ce que, confirme le graphique ci-avant. Il
présente une évolution marquée au début par une
période de faible pluviométrie avec des indices
pluviométriques (350,5 mm) ne dépassant pas la moitié 400
mm de la moyenne pluviométrique actuelle. Cette période allant de
1971, 1976 jusqu'à 1980 est aussi synonyme de fortes températures
voir avec des extrêmes de 43 °C.
La seconde période quant à elle,
présente des totaux annuels assez élevés avec des pics de
pluies atteignant les 500 à 2300 mm par an entre 1990 et 2005. Les
années 1992 et 1993 étant les plus pluvieuses. A partir de 2010
on note, une forte régression mais restant dans les moyennes du climat
de la zone. Néanmoins depuis 2019, on note une certaine stabilité
climatique plus humide.
Il convient de noter que l'étude de la
répartition et l'évolution des pluies est un déterminant
ou condition indispensable à la présence élevée ou
faible de l'eau dans un milieu physique car, des fortes averses impliquent une
forte densité de la ressource et une faible densité de celle-ci
est synonyme d'une pluviométrie faible ou sèche.
1.3. La température du
bassin versant de Memi'i
La température se définit comme étant le
degré de chaleur d'un lieu dans le cadre de notre travail. Elle est
facteur très capital dans la présence permanente de l'eau et
aussi dans la qualité de celle-ci dans un espace
géographiqueconcis. Les variations thermiques observées dans le
bassin versant de Memi'i sont favorables à la présence des
ressources en eau et sont typiques au climat équatorial
guinéen.
La courbe des températures du bassin versant de Memi'i
affiche une moyenne annuelle de 24,4°c indépendamment des niveaux
d'altitudes changeants. Ces températures malgré leur variation
sont comprises entre 20 et 26°c alternant rarement au cours de
l'année. Ainsi du mois Janvier à Mai y compris le mois de
Décembre, la température est à 25°c ; du mois
d'Aout à Novembre elle est équivoque à 24°c. Seuls
les mois de Juin et de Juillet ont une température égale à
23°c. le taux d'insolation dans la zone avoisine les 7 heures par et
l'amplitude des températures annuelle est de 2,1°c. Lepic de hausse
des températures est noté au cours du mois de Février avec
25,3°c et le record a été établi le 9 juin 1976 avec
42°cet le pic des basses températures est enregistréle mois
de juillet avec 23,2°c, l'extrême baisse ayant eu lieu le 5
février 1993.
La température tout comme la pluviométrie sont
deux déterminants à la disponibilité et la qualité
des ressources en eau en usage dans ce conditionnent les stocks d'eau
souterraine mais influencent la mise sur pied des projets hydrauliques (Nya.
2020). Les variations de températures influent sur la baisse de l'eau
car les températures élevées assèchent le sol
rétenteur de l'eau sans compter les eaux surfaciques qui sont
très exposées à la chaleur. Elle joue aussi un rôle
dans l'émergence des germes dans la mesure où il y'a plus un fort
développement dans les périodes sèches et sans oublier que
les populations réduisent leur niveau d'hygiène en période
de forte chaleur car faute d'eau.
1.4. Une
Végétation Extrêmement dégradée par
l'homme
La forêt marécageuse qui constituait autrefois le
bassin versant de Memi'i n'est plus trop d'actualité. Entre
poussée agricole et pression migratoire et urbaine (construction des
lotis), la forêt a presque disparu dans le bassin versant de Memi'i un
espace naturel anthropisé avec quelques lignes de d'arbres près
lits des rivières. La végétation actuelle est
formée de forêt secondaire (partie Ouest, Nord) et dans le Centre
avec une présence très élevée des raphias au niveau
des bordures et dans le lit des rivières (Centre et Est). On note
cependant quelques actions de reboisement des eucalyptus (zone du lycée
dans l'Ouest).
Le sous bassin de Meme'e reste néanmoins très
boisé et on peut encore apercevoir quelques essences forestières
comme : le parasolier ; Doussier ; roseau ;
Quinqueliba ; l'arbre tampon et espèces non ligneuses à
l'instar du Water-leaft ; champignon et l'Okok (PDC. 2013).
1.5. L'influence remarquable des
processus géologiques et hydrogéologiques
Le bassin versant de Memi'i est comme connu, situé sur
le plateau sud-camerounais qui est une formation composée de roches
cristallines (gneiss ; granites et micaschistes). C'est une zone ayant
subi un aplanissement très poussé responsable de ce relief peu
marqué (Santoir. 1992). Comme dans tout le plateau sud-camerounais
surtout dans la Vallée du Ntem, l'érosion qui est de nature
régressive a créé des marécages, qui occupent les
vallées de l'exutoire du bassin versant favorisée par la
présence de versants moins raides. Les roches cristallines sur
lesquelles repose le bassin versant de Memi'i rendent permanente les ressources
en eau surtout celles souterraines. Ces roches sont favorisent la circulation
de l'eau et cela constitue un paramètre indispensable dans la
localisation des 3(*)aquifères ou réservoirs d'eau.
L'étude combinée des paramètres
hydrologiques et géologiques par le biais de l'hydrogéologie a
permis d'entrevoir une présence des ressources en eau. Mais le socle du
Ntem qui associe des roches résistantes posent un problème
à l'installation des infrastructures d'accès à l'eau car
ces roches ne favorisent que les écoulements surfaciques. L'accès
aux ressources en eau souterraine est donc difficile dans le bassin versant car
les nappes aquifères ne sont très accessibles qu'à partir
des profondeurs de 30 à 50m voire plus. Il faut donc dire que la
géologie du bassin versant de Memi'i n'est pas très favorable
à la circulation de l'eau et cela ayant pour conséquence la
dépendance aux eaux des crues et exposant le bassin versant aux effets
de la sécheresse et même les bas-fonds très humides, l'eau
se raréfie parfois (Santoir. 1992).
1.6. Une pédologie
dominée par l'hydromorphisme et le métamorphisme tropical
Composés de terrains plats, le bassin versant de Memi'i
présente une palette de sols assez variés mais avec une forte
dominance des sols hydromorphisme. L'hydromorphisme est la qualité d'un
sol qui montre des marques physiques de saturation régulière en
eau, où la saturation des pores d'un sol en eau. Dans un sol
hydromorphe, l'eau remonte temporairement à la surface (G. LEVY. 1986).
En dehors des sols hydromorphes, nous avons aussi des sols provenant du
métamorphisme tropical qui est naturel à la zone.
1.6.1 Les sols hydromorphes ou
argilo-sableux
Ce sont des sols résultants d'une hydromorphie accrue
dans les zones dû aux inondations récurrentes et aussi à la
forte présence des marécages dans le bassin versant. La forte
présence de la larme d'eau maintien un niveau assez élevé
pour que le sol reste aquatique. Il faut d'abord noter que ce sont des sols
organiques et humiques à 4(*)Gley avec un ph acide de 4,5 à 5,5 dans les
horizons surfaciques. Ils ont une texture argileuse et sableuse qui facilitent
le passage de l'eau.
1.6.2 Les sols ferralitiques
jaunes
Ce sont des sols avec un horizon humifère réduit
de 03 à 10cm, une texture sableuse et aussi d'un horizon
hétérogène de quartz et de concrétions
ferrugineuses ainsi qu'un horizon de roches altérées très
épaisses. Ces sols ont un faible potentiel organique, minéral et
une sensibilité accrue à l'érosion des pentes
résultat d'un métamorphisme tropical très poussée.
1.6.3 Les sols ferralitiques de
raccordement
Ce sont des sols produits par un aplanissement de la surface
lors des transformations métamorphiques. Ils sont très
présents dans le Centre du bassin versant (Marché d'Akombang) et
sont issus d'un rajeunissement et appauvrissement car ayant subi un
décapage plus ou moins intense lors des mécanismes
érosifs. Ils très favorables à la création d'un
point d'eau car peu profond et perméable (Santoir. 1992).
La pédologie est l'élément jouant
directement dans l'accessibilité aux ressources en eau souterraine et
dans la qualité physique, chimique et même microbiologique de
l'eau. Tout d'abord parce que la perméabilité d'un sol
détermine la mise sur pied à tout endroit d'un point d'eau car un
sol moins perméable c'est-à-dire rocailleux aura et moins
rétenteur d'eau rend difficile l'installation de l'infrastructure
d'approvisionnement.
L'acidité du sol quant à elle, rend l'eau
dangereuse à la consommation. Une eau potable ne doit pas avoir un
potentiel d'hydrogène élevé, c'est-à-dire acide.
Notons aussi que, le sol est composé d'éléments chimiques
comme le fer, le nitrate dont la forte concentration entraine une contamination
de l'eau présente dans ce sol et sans oublier les microorganismes
biologiques qui sont aussi là causant tout type de pathologies hydriques
(Santoir et al. 1995).
1.7 Un réseau
hydrographique composé de rivières à débits
saisonniers.
Le cours d'eau étant l'élément fondateur
du bassin versant, il convient alors que ce premier réglemente cet
espace physique et aussi la présence des ressources en eau. Le bassin
versant de Memi'i est drainé par 3 rivières qui, constituent le
bassin et son sous bassin.
La rivière Memi'i qui est le cours d'eau principal
drainant le bassin versant. Son débit est facteur des saisons
pluviométriques. Le lit de la rivière est moyen avec des berges
moins larges et le transport est assez important. Mais il en
général assez élevé et dessine le tracé du
bassin versant qu'il constitue. Et se ramifie dans son aval avec son affluent
principal l'affluent Bibe'e avec une distance de 200 m entre les deux
rivières. La courbe des débits dépend des saisons, les
plus grands débits (crues) sont enregistrés lors des saisons
pluvieuses (octobre, avril, septembre) et les plus faibles débits
(étiages) lors périodes sèches des mois de janvier ;
février ; décembre ; juin ; juillet et Aout.
PLANCHE 1: LA RIVIÈRE
MEMI'I, PRINCIPAL COURS D'EAU DRAINANT LE BASSIN VERSANT.
PHOTO 3: VUE EST À
PARTIR DU PONT EN JANVIER PHOTO 4:VUE OUEST À PARTIR DU PONT EN
AVRI
Source : Investigations de terrain 2021
On note à travers quel niveau les ressources en eau
surtout, celles surfaciques dépendent énormément du climat
particulièrement des crues. Il suffit d'un mois sans
précipitations pour voir à quelle vitesse ces eaux surfaces se
réduisent.
La rivière Meme'e qui constitue le sous bassin versant
de Meme'e a des caractéristiques similaires à celles de la
rivière Memi'i, mais le volume du débit est au-dessus des deux
autres rivières. Elle a un lit a assez large mais qui se
rétrécie, dû à la progression de la
végétation sur le lit qui est fort dissymétrique
caractérisé par un tracé irrégulier.
L'hydrographie de la zone est caractéristique du climat
équatorial guinéen présent dans cette bande
géographique. Les rivières sont sous le coup d'influence de ce
climat qui, est alternatif entre temps de crues et temps sec, cela ayant pour
effet, une irrégularité des ressources dans l'approvisionnement
des eaux surfaciques, et plus loin de celles souterraines. Cette rotation
saisonnière climatique rythme en effet les volumes d'eau présents
au niveau des sources, rivières et autres sources d'accès
à l'eau.
II. INVENTAIRE DES
RESSOURCES EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
La présence des ressources en eau dans un espace
géographique dépend de plusieurs paramètres physiques que,
nous avons sus mentionnés plus haut. Ainsi, les recherches et
études qui ont été faites dans le territoire national et
spécifiquement dans le bassin versant de Kyé-Ossi et aussi nos
investigations de terrain nous ont permis de dégager une multitude de
ressources en eau.
2.1Les eaux des
précipitations
Elles proviennent des pluies atmosphériques et qui
après avoir touchées le sol avec ses substances solubles prennent
le nom eaux pluviales qui plus tard ruisselleront à la surface et
s'infiltreront dans le sol. Cette eau reflète la qualité de l'air
présente dans une atmosphère géographique précise
et sa composition chimique est variable dans le temps et l'espace. Les
éléments chimiques qui la composent en général sont
les ions sulfate ; sodium ; calcium ; l'ammonium et des traces
de nitrates dépendant des caractéristiques environnementales
(CIE. 2019)
Dans le bassin versant Memi'i, nombreux ménages
utilisent cette eau pluviale au regard des avantages qu'elle présente
surtout lors des saisons pluvieuses
· La pureté de l'eau de pluie n'est pas discutable
malgré le fait que les changements climatiques l'ont rendu
légèrement acide
· La facilité de captage qui s'illustre par le
fait que lors épisodes d'averses, les ménages la captent à
domicile sans coût humain ou matériel
Mais il convient de noter que les toitures qui permettent leur
captage par la population sont généralement infectées par
les agents chimiques très dangereux mais aussi les matières en
suspension sans compter les agents microbiologiques. La pollution
atmosphérique a aussi rendu cette eau moins pure qu'elle aurait
été il y'a des décennies, car les activités
automobile et agricole très fortes rendent celle-ci non potable.
2.2. Les eaux surfaciques
Encore appelées eaux superficielles, elles sont
constituées de l'ensemble de masses d'eau courantes ou stagnantes douces
ou saumâtres du sol qui sont en contact avec l'atmosphère. Il
s'agit de l'eau pluvieuse qui touche et ruisselle le sol sans forte
infiltration (cours d'eaux ; lacs ; sources) et elle est très
riche en oxygène et carbone. Dans le bassin versant de Memi'i nous
dénombrons rivières et sources.
2.2.1. Les rivières
Elles sont au nombre de 03 dans le bassin versant : la
rivière Memi'i ; l'affluent Bibe'e et la rivière Meme'e dans
le sous bassin versant de Meme'e et dépendant très fortement des
eaux pluviales. Elles ont toutes une direction Nord-Sud ou Est-Ouest
résultante d'une topographie verticale. Elles sont utilisées par
les ménages pour la lessive et pour la cuisson et dans le sous bassin de
Meme'e, l'eau de la rivière Meme'e est même utilisée pour
la boisson par quelques ménages surtout en période sèche.
PHOTO 5: LE LIT DE LA
RIVIÈRE MEMI'I ENMAI
Source : Investigation de terrain 2020
Elles sont les eaux les plus polluées de tout le bassin
versant, car les berges sont les lieux d'activités de lavage
automobile ; d'élevage et d'agriculture sans compter les
ordures ménagères qui y font domicile.
2.2.2. Les sources
surfaciques
Elles sont entre autres les sources ; ruisseaux,
étangs qui affluent les rivières. Dans toutle bassin versant,
nous avons relevé quelques étangs mais surtout ce qui nous
intéresse une source d'eau libre qui sert d'eau de boisson aux
ménages vers l'amont du bassin versant (quartier Obang-Ntane).
PHOTO 6: ETANG PISCICOLE EN
AVAL DE LA RIVIÈRE MEMI'I AU QUARTIER CHAINE.
Source : Investigation de terrain 2020
2.2.3 Les eaux souterraines
C'est l'ensemble des eaux se trouvant sous la surface du sol,
dans la zone de saturation en contact libre avec le sous-sol. Elles constituent
la ressource vitale la plus naturelle plus ou moins renouvelable et
représentent la grande réserve en eau dans le bassin versant.
Elles sont d'ailleurs les plus exploitées au vue de leur importance dans
l'alimentation, mais aussi du point de vue des infrastructures
d'approvisionnement en eau. Elles sont captées de diverses
manières mais cela de la profondeur pour arriver au niveau des 5(*)nappes phréatiques
dépendant très fortement de la formation géologique. Elles
sont localisables à partir 5m à plus 50m de profondeur du sol en
fonction de l'installation d'accès voulue et aussi de la
proximité de la nappe phréatique. L'avantage est qu'elles sont
peu polluées lors du captage mais facilement lors de la distribution.
CONCLUSION
L'objectif fixé dans ce premier chapitre était
présenter et analyser l'ensemble des facteurs physiques naturels ou
biophysiques qui conditionnement la présence des ressources en eau et
plus loin l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i. Il en
découle que les variations climatiques (pluviométrie et
température) influencent sur l'abondance sur la rareté des
ressources en eau car ce sont ces deux variables qui assurent le cycle de l'eau
en maintenant à son tour le réseau hydrographique du bassin
versant. Le relief semi accidenté aux pentes abruptes malgré un
fort aplanissement dans le bassin versant, assure néanmoins des
écoulements accompagné d'un ruissellement très puissant
des eaux maintenant le sol des vallées sous forte humidité et
celui des versants sous alternance humidité-chaleur. Les sols
hydromorphes permettent une mise sur pied facile des points d'eau. Les roches
cristallines qui sont assez résistantes reposant sur le socle rendent
difficile l'installation des moyens d'accès à l'eau. Notons que
les ressources en eau sont présentes sous forme pluviale ;
surfacique et souterraine laissant entrevoir une multitude de modes
d'approvisionnement en eau. Après cette analyse de déterminantes
biophysiques, le prochain chapitre s'attellera à l'analyse de celles
humaines conditionnant à leur tour spécifiquement
l'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i.
CHAPITRE II : LES DETERMINANTS ANTHROPIQUES A
L'APPROVISIONNEMENT EN EAU ET LES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LE
BASSIN VERSANT DE MEMI'I
INTRODUCTION
Notre tâche dans cette partie s'attellera non seulement,
à faire un inventaire des facteurs humains qui permettent
l'approvisionnement dans le bassin versant de Memi'i. Ce chapitre s'articulera
sur 03 niveaux, le premier présentera les paramètres
démographiques et socioéconomiques du bassin versant de Memi'i
qui déterminent les sources d'approvisionnement en eau et aussi leur
mise sur pied. Ensuite, le second niveau aura pour but, l'autopsie de
l'état de l'approvisionnement en eau qui se révèle comme
étant l'un des points cruciaux de notre travail. Il sera question
d'analyser les modes et les moyens d'accès à l'eau en fonction
des usages des populations. Et le dernier point de ce chapitre, sera d'analyser
le niveau d'accès à l'eau quittant de la densité des
points par rapport à la population, en passant par la distance parcourue
par les ménages pour s'acquérir de l'eau et en finissant par les
volumes d'eau recueillis par les ménages quotidiennement.
I. LES PARAMETRES
DEMOGRAPHIQUES ET SOCIOECONOMIQUES A L'ACCES EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE
MEMI'I
La compréhension et la connaissance des
déterminants ou paramètres d'origine anthropique permet de mieux
cerner la question de l'approvisionnement en eau. Car l'homme est celui qui
cherche à s'acquérir des ressources en afin d'en faire un bien
consommable. Ainsi, l'homme est celui qui oeuvre pour que tout ce qui
était dans la nature sauvage devienne un produit utile à sa
survie quotidienne (Adam Smith. 1977).
1.1 Les données
démographiques du bassin versant de Memi'i
Les caractéristiquesdémographiques du bassin
versant de Memi'i décrivent la population de cette zone dans sa
densité ; sa composition sociologique et ses
caractéristiques sociales.
1.1.1. Une
démographie galopante et migratoire
Selon les données municipales et administratives, la
population du bassin versant de Memi'i est estimée à près
24. 980 habitants répartie en grande partie dans le sous bassin de
Meme'e (Akombang) qui subdivisée en plusieurs blocs administratifs
à près de 75% soit 18.000 habitants qui concentre aussi plus de
la moitié de la superficie du bassin versant(Mairie Kyé-Ossi,
2020)
Il faut noter que, le bassin versant de Memi'i tient de sa
population de la forte pression migratoire convergente dans ce milieu, de par
sa position de frontière administrative entre le Cameroun et ses voisins
gabonais et équato-guinéens. La population a connu un boom
quittant de 3000 habitants en 1990, (2e RGPH) à 17.127 en
2005 (3e RGPH)(BUCREP. 2010). Elle s'est développée du
fait de l'arrivée en masse des populations internes et
étrangères dans la ville du fait boom économique de la
Guinée Equatoriale. Son changement de statut administratif en 2007 en
devenant arrondissement a aussi permis l'augmentation de sa population. Cette
forte population implique aussi une augmentation des capacités
d'accès aux ressources surtout celles en eau indispensable à la
vie des ménages.
FIGURE 3.1: EVOLUTION DE LA
POPULATION DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I
Source : PDC 2013, BUCREP 2010
Nous pouvons remarquer à travers ce graphique que,
qu'il y'a eu une évolution exponentielle de la population de
Kyé-Ossi. Ce boom démographique débute de vers les
années 1990 avec près 3100 personnes et prend de l'ampleur vers
l'an 2000 avec une population qui atteindra le chiffre record de 15600
habitants, conséquence de la croissance économique de la
Guinée Equatoriale et du Gabon, le bassin versant étant, le lieu
de transit vers ces pays. Mais l'avènement de son administratif
d'arrondissement en 2007, va augmenter l'installation de la population avec un
total de 17127 en 2005 à 18968 habitants en 2010. Elle ne cesse
d'augmenter avec une estimation de près de 24890 habitants.
1.1.2. La composition
socialede la population
La population est composée de plusieurs peuples venus
de partout. Elle est cosmopolite, fruit de cette dynamique migratoire interne
et externe sans cesse depuis les années 2000. Du point de vue du genre,
la population est fortement féminine avec 63,3% de l'effectif total soit
10.560 femmes contre 37,7% pour les hommes. La population jeune de moins de -16
ans représente les 27% et celle de moins de -5 ans les 17% dans le
centre-ville (PDC. 2013). Du point de vue tribale, elle se présente en 3
catégories.
Du point ethnique, la démographie du milieu se
présente en 3 catégories ethniques ou de peuplement à
savoir : la population autochtone constituée de l'ethnie Fang
(Ntumu) ; la population allochtone interne (Bamouns ;
Bamilékés et autres camerounais) et enfin la population
allochtone externe (migrants gabonais ;
équato-guinéens et autres africains).
1.1.2.1. La population allochtone
Celle-ci est composée uniquement de l'ethnie Fang-Beti
appelée les Ntumu qui présente dans toute la Vallée du
Ntem et dans les pays voisins installées depuis le 18e
siècle. Elle représente 52, 61% de la population de la
population totale du bassin versant (BUCREP. 2010) et 99% dans les zones
périphériques du milieu. Elle reste néanmoins minoritaire
dans le centre de la ville.
1.1.2.2. La population allochtone interne
Elle est le résultat de la forte migration interne des
populations des autres ethnies camerounaises vers le « El
Dorado » que, représente la ville aux yeux des populations au
niveau économique et surtout sa position très stratégique
pour le transit commercial. Elle vient dans sa quasi-totalité dans la
région de l'Ouest Cameroun composée principalement de la tribu
Bamoun qui est devenue majoritaire dans le centre-urbain de Kyé-Ossi
plus nombreux que l'ethnie Ntumu autochtone avec, 25,59% de la population
totale. Elle est suivie par les Bamilékés avec 17,38% et les
autres camerounais (3,5%) de la population totale (Bosco. 2010) cité par
Nopoudem(2019).
1.1.2.3. La population allochtone externe
Véritable carrefour de rencontre entre les peuples, le
bassin versant est un bassin où l'on rencontre divers peuples africains
venus de près comme de loin. La population allochtone
étrangère présente ici, vient pays voisins comme le Gabon
avec 0,12%, la Guinée Equatoriale avec 0,57% mais aussi des pays venus
principalement de l'Ouest de l'Afrique notamment les maliens et
Sénégalais avec 0,19% de la population.
1.2 Les
caractéristiques socioéconomiques
Ces caractéristiques socioéconomiques
rassemblent à la fois le niveau de vie des ménages du bassin
versant de Kyé-Ossi, mais aussi le niveau d'instruction de ceux-ci sans
compter les activités économiques auxquels ils s'adonnent au
quotidien qui seront des facteurs très importants dans la
détermination du risque sanitaire d'origine hydrique.
1.2.1 Les
caractéristiques sociales
Ces caractéristiques sociales de la population
sont : le niveau de revenu mensuel, qui conditionne ou caractérise
le niveau de vie et aussi le niveau d'instruction, lui influence la perception
ou l'importance de l'eau consommée.
1.2.1.1 Le niveau des revenus
C'est le niveau ou somme des gains monétaires que gagne
un ménage à la fin d'une période journalière ;
hebdomadaire ou mensuelle. Le niveau de revenus mensuels des ménages du
bassin versant est de 25000 FCFA. Ce revenu qui est assez élevé
et variable selon chaque ménage, est le fruit des activités
économiques foisonnantes dans cet espace, véritable pôle
économique de la sous-région.
La population est très active dans les activités
commerciales qui sont très nombreuses et variées sans compter les
échanges et cela a poussé bon nombres d'entreprises bancaires
à s'installer (INS. 2013). La population est formée de
ménages ayant un niveau de vie assez bon avec des revenus de 25000,
35000 et 40000 FCFA. Ceux ayant un niveau de revenus très
élevé (+5000 FCFA)y sont aussi, malgré une faible
proportion. Les ménages ayant des mauvaises conditions
financières sont en dessous de 25000FCFA mensuellement.
FIGURE 3.2: LE NIVEAU DE
REVENUS MENSUEL CHEZ LES MÉNAGES DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I
Source : Investigation de terrain 2021
Il en découle de la description de cette
représentation thématique que, les ménages ont fortement
un revenu égal à 25000 fcfa soit 44% mais qui varie qui est assez
suffisant dans un espace urbain en développement. En seconde position,
vient ceux ayant un revenu de 40000 fcfa, suivi des ménages ayant 30000
fcfa dont, nous pensons les plus nombreux si l'échantillonnage aurait
été plus grand au regard du fort taux d'activité
observé dans cet espace géographique.
Ils sont en général commerçants et
agriculteurs. Les ménages ayant plus de 50000 fcfa sont
constitués de fonctionnaires d'Etat et des grands commerçants
exerçant dans l'import/export des produits frontaliers installés
dans ce bassin économique depuis fort longtemps.
Il faut néanmoins noter que, le niveau de revenu d'un
ménage n'est pas fonction d'une bonne qualité de vie, force est
de constater que, nombreux ménages déclarant avoir des revenus
au-delà de la moyenne enregistrée ou ayant des activités
rémunératrices de forte valeur, s'approvisionnement dans des
sources d'eau communes et ayant des habitats assez insalubres.
1.2.1.2 Le niveau d'instruction
Il concerne le côté éducatif des
populations d'un milieu. Le bassin versant de Memi'i est la zone ayantl'un des
niveaux d'instruction les plus bas dans la région par rapport à
la densité de la population. Cette situation est dû au fait que,
les ménages tout comme leurs enfants s'adonnent à
préférence aux activités commerciales et aux services (les
motos taximen), malgré une importante présence des installations
scolaires. Il est sous l'influence des pratiques culturelles et le niveau
d'instruction général est de 49,3%, ceci étant la cause
d'une jeunesse moins attachée à l'école (PCD. 2013).
Spécifiquement, l'enseignement primaire est dominant chez les
ménages (parents et enfants) avec 38%, ensuite l'enseignement secondaire
avec 28% et 5,5%.
FIGURE 3.3: NIVEAU
D'INSTRUCTION DES MÉNAGES DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I
Source : PCD 2013 ; Investigations de terrain
2020
Il en ressort de ce graphique que, le niveau d'instruction
(scolaire) est très faible dans le bassin versant, soit un taux
général de 49,3%. Il faut dire que ce niveau d'instruction
concerne ceux qui sont déjà sont chargés de collecter,
stocker et manipuler. On constate donc, que l'enseignement primaire (45%) est
largement dominant du fait que, la quasi-totalité des personnes de +35
ans n'ont pas atteint le secondaire et aussi les ménages sont plus
attachés aux activités économiques. L'enseignement
secondaire (39%) concerne plus les jeunes de -25 ans et l'enseignement
secondaire (5,5%) concerne les fonctionnaires ou étudiants. Il y'a donc
un haut risque d'une mauvaise appréhension de l'importance de l'eau de
qualité.
Il faudrait clarifier le fait que, les ménages du
bassin versant de Memi'i aient un niveau d'instruction assez bas, est un
potentiel indicateur de la consommation de l'eau et aussi dans le respect des
mesures d'hygiène de base car, la connaissance de l'importance de l'eau
est moindre.
1.2.2. Les
caractéristiques économiques du bassin versant de Memi'i
Multiples activités économiques sont
exercées par les ménages du bassin versant de Memi'i cependant,
on retiendra le commerce très dominant ; les services ;
l'agriculture et l'élevage.
· Le commerce : les activités commerciales
sont les plus recensées dans ce milieu, et ce sont telles qui, font sa
renommée nationale et internationale (INS. 2015). Elles occupent
près de 80% des activités du bassin versant regroupées
dans la vente des produits agricoles ; l'habillement ; produits
manufacturés alimentaires ou électroniques ou
électroménagers venus du pays ou fortement de la Guinée
Equatoriale et Gabon voisins. Elles occupent 65% des actifs (Mairie de
Kyé-Ossi. 2021).
· Les services : ils concernent entre autres le
transport avec les motos-taximen qui occupent beaucoup les jeunes (60%). Le
transport interurbain est aussi important car il permet le transit des biens et
services entre Kyé-Ossi et les autres villes du pays et celles
étrangères. Il y'a aussi les activités bancaires et de
télécommunications qui sont grandissantes.
· Les activités primaires : l'agriculture et
l'élevage sont très répandus dans la
périphérie et dans le centre du bassin versant qui occupé
par les marécages.
Les activités économiques constituent un
paramètre non négligeable dans la compréhension de la
question de l'approvisionnement et surtout dans la contamination de l'eau. Ce
sont ces activités qui produisent à la fois les polluants
chimiques et aussi les agents pathogènes de l'eau et leur impact
s'étendentquelque soit la ressource en eau prise en compte. Car les
déchets produits s'infiltrent par le biais de crues (eau souterraine et
surfacique) ou par le vent (eau surfacique).
II. ETAT DE
L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
L'approvisionnement en eau se défini comme
étant, l'ensemble des moyens et mesures permettant d'amener l'eau aux
populations. Autrement, c'est tout ce qui permet aux ménages de
s'approvisionner en eau quotidiennement. La population sans cesse grandissante
du bassin versant de Memi'i a besoin des ressources pour son alimentation et
toute alimentation comme par la consommation de l'eau qui est indispensable
sans noter d'autres usages quotidiens de celle-ci. Afin d'atteindre l'un des
objectifs principaux de notre travail scientifique qui, est de décrypter
la situation de l'approvisionnement en eau dans ce bassin versant, en fonction
des ressources en eau, il faut d'abord dégager le niveau du besoin en
eau, et surtout en eau potable, ensuite les sources d'approvisionnement en eau
utilisées par les ménages.
2.1 L'état du
besoin en eau dans le bassin versant de Memi'i
Le besoin en eau surtout en eau potable dans cette
unité topographique est très important au regard de la demande
conséquente de la population.
Dans le bassin versant de Memi'i, le besoin est important car
la population assez dense et la forte demande en eau nécessite une
réponse. La demande en eau s'intensifie aussi, du fait qu'elle
dépasse le simple cadre de l'usage de la consommation directe mais
implique aussi, les usages domestiques comme la cuisson, la lessive et
aussi les pratiques d'hygiène très importantes pour la bonne
santé des populations. Il ne faudrait sans oublier les activités
économiques comme la restauration et l'hôtellerie très
dépendantes de l'eau et les cadres sociaux comme les écoles et
les centres sanitaires (Kombassere. 2007).
Notre étude touche plus particulièrement, la
consommation directe et indirecte des ménages. Selon les normes
internationales, la quantité d'eau potable que doit avoir une personne
par jour est d'au moins ou égale à 20 litres en milieu urbain
(OMS. 2004) et de 30 litres par jour selon les autorités nationales en
charge au Cameroun (GWP. 2009). Par là il est donc question de savoir si
ce quota est atteint. Au regard des investigations de terrain menées et
les données municipales, il en ressort que, seuls 17% des quartiers
présente un besoin faible en eau alors que, 83% du bassin versant
présente un besoin fort d'eau.
Dans le sous bassin versant de Meme'e, le besoin en eau est
moins important car, la périphérie moins peuplée du bassin
versant. Mais le besoin y est surtout en eau potable car, elle est primordiale
pour la santé des ménages. Le besoin en eau élevé
et évalué à 75% car les sources d'approvisionnement sont
presque absentes alors que le volume moyen en milieu rural est de 30 litres par
jour (GWP. 2009) cité par Nya.Il faut dire que cette situation est que
cette situation dépend des moyens d'approvisionnement en eau à
disposition pour les ménages.
2.2. L'absence d'un
réseau public d'approvisionnement en eau dans le bassin versant de
Memi'i
L'absence d'un réseau public d'approvisionnement est
l'une des raisons qui nous ontpoussées au choix de ce bassin versant,
avec une population aussi nombreuse imposant un impressionnant besoin en eau
potable. L'absence d'un réseau public d'adduction en eau soit
appartenant à l'Etat soit à un particulier dans ce milieu
entraine d'abord sans l'ombre d'un doute la réduction d'un fort
potentiel d'eau potable dans ce milieu ainsi que dans les environs proches. La
tentative d'une semi adduction dans les environs Ouest de Kyé-Ossi en
2015 s'est révélée inactive.
Cette absence d'un système public d'approvisionnement
en eau a donc poussé les acteurs sociaux (ménages ;
particuliers, l'Etat) du ce territoire, à la mise sur pied des solutions
alternatives afin de permettre un accès à l'eau dans tout le
bassin versant.
2.3. Les sources
d'approvisionnement en eau dans le bassin versantde Memi'i.
L'absence d'un approvisionnement public en eau dans tout le
bassin versant de Memi'i, a poussé les populations (ménages et
particuliers) à chercher des solutions pour avoir accès à
l'eau. Ainsi, les ménages s'approvisionnent dans des sources
d'accès alternatives. L'eau de ses sourcesest utilisée pour
divers usages comme la boisson ; la cuisson et autres besoins
domestiques
FIGURE 3.4:CARTE DE LA
LOCALISATION DES SOURCES D'APPROVISIONNEMENTS DANS LE BASSIN VERSANT DE
MEMI'I
Source : Investigations de terrain 2021
2.3.1. Les sources naturelles
non aménagées (SNNA)
Elles constituentl'une des sources d'approvisionnement en eau
de boisson dans le bassin versant de Memi'i. Elles sont localisées dans
les fonds de vallées généralement dans l'amont du bassin
versant de Meme'e(Nord du bassin versant). Au cours de nos investigations de
terrains, nous avons recensées 2 sources d'eau libre non
aménagées soit. Ce sont des sources d'eau naturelles qui sont
utilisées sans intervention humaine, c'est-à-dire qu'aucune
réhabilitation ou assainissement du lieu de puisage d'eau. La
quasi-totalité desménages soit 95% utilisant cette eau de source,
le font pour des besoins de cuisson ; lessive et pour les pratiques
d'hygiène mais 1,2% des ménages disent aussi utilisées
cette eau pour la boisson car jugée claire.
La consommation de l'eau des sources non
aménagées est dangereuse car elle n'est protégée
aucunement, laissant libre cours à tout type de polluants physiques
comme chimiques surtout lors des périodes de crues où l'eau
transporte en déversant partout les sédiments. Cette eau est
généralement trompeuse par sa clarté poussant ainsi les
populations à se dire qu'elle est potable.
2.3.2. Les Sources naturelles
semi-aménagées (SNSA)
Ce sont des sources naturelles qui sont en partie
aménagées autrement dit ayant subi une intervention humaine afin
de rendre plus appréciable le point d'approvisionnement. Au cours de
notre enquête de terrain, nous avons recensé 2 sources naturelles
semi-aménagées se trouvant vers le Nord- Ouest du bassin
(quartier Administratif)et dans le centre du bassin, très difficilement
accessibles car se trouvant dans un fond de vallée.
C'est une source caractérisée par, une structure
bétonnée de ciment qui cadre la source au niveau de la zone de
puisage afin de protéger l'eau de la saleté environnante et aussi
des eaux des pluies facteur de pollution. L'eau recueillie ici, est
généralement utilisée pour les besoins domestiques et
d'hygiène et quelques fois pour la boisson. Néanmoins leur
protection ne confère pas à cette eau une possible
potabilité car elle est aussi exposée aux polluants que la
première.
2.3.3. Les puits traditionnels
non aménagés (PTNA)
Il est la source d'approvisionnement eau le plus
répandu dans le bassin versant de Memi'i et le moins utilisée
dans le sous bassin. Ce sont des installations de puits creusés à
partir d'un trou du sol avec des parois protégées ou non à
une profondeur de 5 à 25 m permettant d'accéder à la nappe
souterraine et le diamètre étant légèrement compris
entre 1 et 4 m. Les puits traditionnels quel que soit le type utilisent en
général une corde et un seau pour le puisage de l'eau.
PLANCHE 2: PUITS TRADITIONNELS
NON AMÉNAGÉS DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
PHOTO 7: PTNA AU QUARTIER
BAGDAD (AK) PHOTO 8: PTNA AU QUARTIER ASSA'ASSI
Source : Investigations de terrain, 2021
Cette image présente deux puits traditionnels sans
protection de l'eau, l'environnement physique est insalubre par les
déchets humains (photo 7), l'eau usée par les ménages qui
pénètre après usage sans aucune canalisation. Certains de
ces puits sont parfois recouverts d'herbes montrant ainsi le manque d'entretien
du point d'eau (photo 8).
Nous avons recensé 35 puits traditionnels non
aménagés disséminés de part et d'autre. Leur
densité est considérable dans tout le bassin versant. Cette eau
est en effet, à usage domestique et pour les mesures d'hygiène,
aucun ménage enquêté n'a dit avoir bu cette eau.
2.3.4 Les puits traditionnels
semi-aménagés (PTSA)
C'est la source d'accès la plus répandue dans la
plus répanduedans le bassin versant de Memi'i, avec près de 41
points d'eau. Ceci est forcément dû au fait que les ménages
et particuliers souhaitent une protection autour du puits sans vouloir faire
trop de dépenses financières. Ils sont généralement
bétonnés ou cadrés par des planches en bois mais non
couverts laissant chemin libre aux polluants.
PHOTO 9: PUITS TRADITIONNEL
SEMI-AMÉNAGÉ AU QUARTIER CHAINE
Source : Investigations de terrain, 2021
On voit une à travers cette image, un puits
traditionnel qui a connu un aménagement conséquent afin de
protéger l'eau contre les déchets, les contacts mains-eau.
L'équipement est cependant non couvert malgré une protection aux
alentours de l'entrée du puits.
Cette absence de protection de la ressource en eau au niveau
du point d'accès est facteur d'aggravation du risque de pollution car,
le puits est non couvert, l'insalubrité du récipient de puisage
ne contribue qu'à la contamination de cette eau qui est n'est pas sans
reproche. Malgré cela, bon nombre de ménages utilisent cette eau
comme eau de boisson mais l'usage principal étant l'usage
domestique.
2.3.5 Les puits traditionnels
Aménagés (PTA)
Ce sont les puits traditionnels les moins
représentatifs dans le bassin versant de Memi'i. Nous avons
enregistré 18 puits traditionnels aménagés dans toute
l'unité spatiale. Ce sont des puits couverts aux alentours avec un bac
en béton au niveau de la base extérieure du puits et d'un
couvercle en bois ou béton avec un diamètre inférieur
quelques centimètres justes pour laisser le passage au seau de puisage
et à la corde retenue par la poulie. Tout ceci permet au puits
d'éviter toute saleté qui pourrait contaminer l'eau et ainsi
l'infrastructure assemble toute les mesures assurant la consommation saine de
cette eau. La javellisation est souvent utilisée pour la rendre potable
mais tout ceci ne confère pas la potabilité à cette eau
car elle est exposée aux eaux pluviales qui transportent les produits
des latrines qui contaminent les eaux souterraines.
PLANCHE 3: PUITS TRADITIONNELS
AMÉNAGÉS
PHOTO 10 : PTA AU QUARTIER
ANCIEN CONGELCAM PHOTO 11: PTA AU QUARTIER DE LA CHAINE
Source : Investigations de terrain, 2021
On note à travers cette planche de photos, deux
puits aménagés, la similitude étant que,
l'équipement est totalement couvert et protégé laissant la
seule ouverture au seau à la corde pour extirper l'eau. Ici, seule la
saleté du récipient de puisage et l'infiltration souterraine
peuvent polluer l'eau. Au niveau du second puits, il y'a plus de
modernité avec un tuyau de de sortie de l'eau
2.3.6 Les forages à
motricité humaine (FMH)
Communément appelés puits modernes, les forages
est un ouvrage qui puise son eau directement dans la veine d'eau ou de la nappe
phréatique via un trou foré dans le sol à des profondeurs
allant à près de 100 m, cette profondeur dépendant de la
structure du terrain au niveau de l'emplacement du point d'eau.
Ils sont de nature équipés d'une manivelle faite
d'acier et ciment et d'un muret. Dans tout le bassin versant, nous
avons recensé 6forages à motricité humaine avec
quelques-uns inactifs (photo. 12).
C'est l'une des sources d'approvisionnement les plus
utilisés par les ménages malgré que le fait que, les 3/6
de ces forages appartiennent à des particuliers ; aux écoles
et centres sanitaires cas des puits modernes de l'école primaire
d'application de Kyé-Ossi, du CMAK et du Lycée de
Kyé-Ossi. Il faut dire que, cette eau est en général
utilisée pour la boisson, les 79 ménages sur 150
enquêtés l'utilisent pour la boisson. La raison fondamentale de la
préférence de cette source d'eau est la sécurité
qu'elle procure selon la population et aussi les volumes assez
conséquents recueillis.
PLANCHE 4: FORAGES À
MOTRICITÉ HUMAINE (FMH)
Photo12: FMH du CMA de Kyé-Ossi
PHOTO 13:FMH AU QUARTIER
LYCÉE BILINGUE
Source : Investigations de terrain, 2021
Ces deux images montrent deux forages à
motricité humaine. L'eau ressort grâce au pompage
généré par la pression au niveau de la manivelle en
béton de fer. L'eau est entièrement protégée de
toute contamination superficielle. Ici ce sont les manipulations main-eau ou
l'insalubrité des récipients qui contaminent l'eau ou une
contamination souterraine.
A contrario cette eau n'est pas totalement potable en milieu
rural relève l'analyse faite au Burkina Faso par Guillemin (1984)
cité par Ngoufack (2019) mais aussi cette eau est payante dans ce milieu
limitant le volume voulu par les populations sans compter les périodes
sèches qui réduisent souvent leur volume de distribution.
2.3.7 Les forages à
motricité ou pompe électrique (FPME)
Relativement moins nombreux que toutes les autres sources
d'approvisionnement en eau potable dans le bassin versant. Ce sont des
équipements composés d'un bac en PVC d'une contenance de plus
2000 litres ou moins qui sert de réservoir d'eau et d'un appareillage
électrique qui permet le pompage de l'eau de la nappe phréatique
jusqu'au bac de stockage d'eau, qui lui est composé d'un tuyau qui
permet la distribution de l'eau pour les ménages en besoin. Nous avons
dénombré au total 14 forages à motricité
électrique. C'est l'un des modes d'approvisionnement le plus
utilisé dans la grande partie de Kyé-Ossi (Akombang) pour l'eau
de boisson. Car les ménages, considèrent cette eau comme
très potable et sécurisée sans compter, quec'est la source
d'approvisionnement en eau potable, la plus accessible en terme du nombre et
aussi du prix.
PHOTO 14: FORAGE À
POMPE OU MOTRICITÉ ÉLECTRIQUE AU FOYER COMMUNAUTAIRE
BAMOUN
Source : Investigations de terrain 2021
Près de 70% des ménages, font usage de cette eau
malgré la distance parcourue pour s'approvisionner à partir de
cette source qui se trouve très majoritairement dans la zone
d'Akombang.Cependantla nuance est que, la profondeur de la source
d'accès n'exclut pas totalement sa pollution chimique car les
éléments chimiques peuvent être au niveau de la
distribution.
2.3.8 Les bornes fontaines ou
semi-adductions d'eau (BF)
C'est une installation d'équipements fournissant de
l'eau sans connexion ou contact direct à l'eau ou à la source
directe de captage. C'est une sorte de système d'adduction d'eau
quittant du lieu de forage jusqu'à plusieurs points d'écoulements
ou sortie d'eau comportant des robinets qui sont peu distants (-10m sur un bac
ou poteau en béton. Elles ont une profondeur dépassant les plus
+50m en fonction de la proximité avec la nappe d'eau (Accords UGP.
2006). Nous avons recensé 04 bornes fontaines au cours de notre
investigation de terrain, mais deux étant non fonctionnelles.
Elles représentent une source d'approvisionnement en
eau très sécurisée, car l'eau est potable et surtout en
termes de volume journalier car selon le gérant, son installation n'est
pas vulnérable aux effets des variations climatiques et aussi aux
pollutions causées par les manipulations humaines. Qu'à cela ne
tienne, cette eau n'est pas totalement potable vu que la contamination
souterraine est présente.
PHOTO 15: BORNE FONTAINE AU
QUARTIER CARRIÈRE
Source : Investigations de terrain, 2021
Le bac en couloir noir sert de réservoir d'eau qui,
ensuite est écoulée à travers des robinetsà
unedistance très minime. Un système électrique
rattaché du forage jusqu'au robinet permetà l'eau de ressortir
jusqu'à ces robinets. La quantité d'eau collectée est
importante et elle est généralement potable et subi moins les
phénomènes de contamination. Néanmoins la contamination
survient au niveau de la distribution car, les canaux souterrains peuvent
contenir des éléments chimiques ou germes au fur du
temps.
2.3.9 Les Rivières et les
pluies
Elles représentent les sources d'approvisionnement
temporelles. Concernant les eaux de rivières qui sont
généralement très facile d'accès surtout pour les
ménages vivant à proximité des cours d'eaux. Les
ménages font usage de cette eau pour les besoins de lessive ; les
pratiques d'hygiène ; l'élevage ; la construction du
loti et en périphérie, elle sert la d'eau de cuisson et quelques
fois d'eau de boisson (rivière Meme'e). Elle constitue dans les environs
la source en eau a plus utilisée pour les besoins domestiques soit un
puisage quotidien de près de 80 litres/jour (78,4%). Par contre dans le
centre urbain, elle est très peu utilisée quelque soit la saison
climatique due à sa forte contamination visuelle.
PHOTO 16: LA RIVIÈRE
BIBE'E (AFFLUENT DU COURS D'EAU PRINCIPAL)
Source : Investigations de terrain 2021
On voit à travers cette image, l'assèchement
du cours d'eau qui, sert de breuvage au bétail élevé juste
à côté. Cette eau de rivière qui est bu par les
bêtes au niveau du lit, est une fois contaminée et les
ménages qui s'y approvisionnement en amont comme en aval sont sujet
à l'exposition au risque sanitaire hydrique.
Les eaux de pluies qui sont périodiques sont
généralement captées lors des événements de
précipitations et servent en tout, à l'usage domestique mais
nombreux ménages en font aussi, de l'eau de boisson.
2.3.10 Les revendeurs d'eau
Elle représente la source d'approvisionnement en eau la
plus anthropique de toutes. La bouteille d'eau (1,5 litres) qui coûte 500
fcfa est au-dessus des moyens de toutes les couches sociales et l'eau en sachet
(50 fcfa) est jugée peu fiable par certains ménages. Elle est de
nature potable car ayant subie les contrôles stricts et certifiés.
Elle est généralement utilisée pour la consommation
directe (boisson) et pour l'alimentation des nourrissons. Moins d'un 1% des
ménages l'utilisent à part ceux ayant un niveau de vie assez
élevé.
TABLEAU 5: AVANTAGES ET
INCONVÉNIENTS DES DIFFÉRENTES SOURCES D'ACCÈS À
L'EAU
Sources d'accès
|
Avantages
|
Inconvénients
|
Sources naturelles
|
Accès libre, eau pure, volume d'eau fort
|
Absence de protection de l'eau, forte dépendance aux
crues
|
Puits traditionnels
|
Équipement bien adapté aux besoins des
ménages, débit important, protection
|
Faible protection contre les eaux d'infiltration, forte
dépendance aux crues
|
Forages à motricité humaine
|
Protection de l'eau, volume d'eau fort, dépendance
faible aux crues
|
réalisation couteuse, pollution non visible et
dangereuse
|
Forages à pompe ou motricité
électrique
|
Volume d'eau fort, dépendance faible aux crues,
protection élevée de l'eau
|
Réalisation et entretien couteux, faible proportion
dans le bassin versant, forte exposition aux matières chimiques
|
Borne-fontaine
|
Volume d'eau très fort,protection accrue de l'eau,
faible de dépendance aux crues
|
Forte pression de l'eau pouvant entraîner la cassure des
tuyaux d'alimentation, forte exposition de l'eau aux éléments
chimiques toxiques présents dans la canalisation
|
Rivière
|
Accès très facile, volume d'eau continue, usage
confondu
|
Très polluée par les agents chimiques et germes,
pas de protection de l'eau
|
Source : Investigations de terrain 2021
III. UN NIVEAU
D'APPROVISIONNEMENT EN EAU CONTRASTE
La présence des ressources en eau, les modes et moyens
d'accessibilité à celle-ci dans le bassin versant de Memi'i et
dans les ne suffisent pas. Il faut que ces modes ou sources d'accès
soient disposés de façon plus équitable dans un espace
géographique, car la population est disposée de façon
irrégulière influencée par les dynamiques humaines qui
font à ce que certaines parties de ce bassin versant de et aussi de
celles du sous bassin soient peuplées que d'autres.
3.1 La densité des
points d'eau par rapport à la population
Afin d'évaluer le niveau d'accès à l'eau
potable, dans le bassin versant de Memi'i,il convient de noter que la
densité de point d'eau par rapport à la population varie en
fonction des quartiers et aussi du nombre de ménages utilisant le
même point d'eau.
3.1.1 Le taux de couverture
spatiale des points d'approvisionnement en eau
L'analyse des informations des autorités
administratives et de celles obtenues au cours de nos investigations, nous
avonsrelevéles densités de points d'eau toute la zone
d'étude ainsi qu'il suit :
· Densité moyenne : les sources
d'approvisionnement en eau sont plus récurrentes dans le
centre-sud ; sud-ouest avec les quartiers comme la Chaine ;
Marché d'Akombang ; Derrière Ancien Congelcam, le quartier
Cemac. Dans ces zones, les points d'eau sont très facilement
repérables et tous les modes ou sources d'approvisionnement.
· Densité faible : elle comprend la majeure
partie du bassin versant de Memi'i, mais aussi toute la
périphérie. On notera ainsi toute la partie Nord ; le
centre-Nord et L'Est du bassin versant avec zone d'Akombang qui occupe les 2/4
du bassin versant, le Quartier administratif, Obang-Ntane, Bagdad ainsi
que les zones périphériques Ouest et Est (Essabin).
Il en ressort de ce découpage en fonction de la
densité spatiale que, les points d'eau sont peu nombreux dans le centre
urbain que dans la périphérie. Le taux de couverture spatiale des
points d'eau dans le bassin versant est faible ou insuffisant avec un taux
de 39,63% et 25,8% dans le sous bassin, ceci étant dû à
l'absence d'un réseau public d'accès à l'eau.
3.1.2 Le nombre de
ménages utilisant un point d'eau commun
L'absence d'un réseau public d'approvisionnement a
conduit les populations vers des modes alternatifs afin de pouvoir s'alimenter
en eau surtout en eau. Dans leur quête de l'eau potable, les
ménages font usage des mêmes points d'eau pour leur alimentation
malgré que ces ménages ne soient pas toujours voisins. Ainsi nous
avons fait le constat après analyse des informations que : 78% des
ménages utilisent un point d'eau en commun (puits moderne ; forage
à motricité électrique ; borne fontaine) contre 27%
ont point d'eau privé qui est généralement un puits
traditionnel. Plus spécifiquement, un forage électrique est
utilisé par plus +50 personnes ; un puits traditionnel (moins -10
personnes) ; la source naturelle (moins -20) ; forage à
motricité humaine et borne fontaine (+ 50 personnes).
Cet indicateur du niveau d'accès à l'eau dans le
bassin versant de Memi'i et dans la périphérie, permet de mieux
élucider notre objectif et hypothèse selon lequel
l'approvisionnement est difficile c'est-à-dire pas accessible à
tous. En plus la prise en compte du taux de couverture spatiale et humaine
permet de ressortir d'autres indicateurs comme la distance parcourue par les
ménages pour s'approvisionner et aussi le volume ou quantité
d'eau recueillie par les ménages un jour.
3.2 La distance parcourue
par le ménage entre le domicile et le point d'accès à
l'eau
La distance parcourue par les ménages pour
s'approvisionner à un point d'eau donné est indicateur
très important dans la résolution de la problématique.
Elle joue un rôle très important dans la quantité ou volume
et la qualité d'eau recueillie par le ménage. Sans compter le
fait qu'elle joue aussi sur la psychologie du ménage (choix du point
d'eau en fonction du temps, du transport et aussi sur la qualité de
l'eau de ce point. Lorsque la distance parcourue est longue, il y'a une
facilité de pollution, d'une variation du volume d'eau recueillie par
jour sans compter que cette distance pousse parfois certains ménages
à être paresseux dans la quête de l'eau potable et cela
entrainant la consommation d'eau non potable plus proche.
Ainsi, nous pouvons que dans tout Memi'i, la distance
parcourue dépend du type de la source d'approvisionnement en eau que
souhaite utiliser le ménage. Nous avons donc relevé les distances
réelles suivantes:
· Pour les puits traditionnels : la distance
parcourue entre domicile et la source d'approvisionnement en eau par les
ménages est inférieure à 50 m (-50m) cela étant du
fait que ces puits traditionnels appartiennent aux ménages ou à
une concession de ménages donc généralement construit
près des habitats ou domiciles.
· Pour les sources naturelles : la distance
réelle est évaluée 478 m entre domicile et point d'eau.
Les ménages parcourent cette distance pour s'approvisionner en eau car
elle est dite potable et se trouve en brousse, par exemple celles de Memi'i
(quartier Obang-Ntane) se trouve dans un bas fond de vallée
entourée d'une végétation de bambous de Chine.
· Pour les forages à pompe et à
motricité humaine, les distances effectuées par les
ménages pour s'approvisionner à cette eau ont été
620m et 700m entre leur domicile et le point d'eau.
En sommant les distances parcourues par les ménages
entre leur domicile et les différentes sources d'approvisionnement, la
distance réelle moyenne parcourue est de 577 m parcourue soit 63%.
3.3 Le volume d'eau
recueillie
La quantité d'eau recueillie et utilisée par les
ménages du bassin versant de Memi'i est l'un des points centraux de
notre recherche. La détermination du volume d'eau recueillie par jour
révèle d'une importance capitale pour la santé des
ménages. Comme fixée par l'OMS (2004) et le MINEE (2007), le
volume quotidien d'eau potable à la disposition du ménage doit
être constant dans le temps et l'espace. Nos analyses nous ont conduit
conclure que le volume moyen d'eau recueillie est de 60 litres par jour.
C`est-à-dire des 100 ménages enquêtes et particuliers
auditionnés 68% ont au moins 60 litres d'eau par jour mais cela pouvant
varier en plus comme en moins selon les conditions biophysiques et humaines en
place. En périphérie, le volume est plus important avec
près de 80 litres dû au fait que l'eau a plusieurs usages.
Il convient pour nous de dire que malgré l'absence
totale du réseau d'adduction d'eau public dans tout le bassin versant,
le volume d'eau recueillie par les ménages, est assez moyen surtout que
cette eau n'est pas seulement destinée à la boisson. Il faut
aussi souligner que ces volumes d'eau recueillie sont variables en fonction des
saisons climatiques car le volume d'eau par jour peut aller en dessousde la
moyenne atteignant difficilement les 40 litres par jour pour l'eau de boisson
en période sèche. Toutes ces variations du volume d'eau
journalier posent un problème sur le respect des règles
d'hygiène de base sans compter le fait que cette eau n'est pas
certifiée potable. Tout ceci constitue à exposer les populations
aux risques sanitaires hydriques.
CONCLUSION
Arrivée au terme de ce chapitre et aussi de cette
première partie de notre travail scientifique, il en découle que,
les déterminants ou paramètres humains jouent un très
grand rôle dans la compréhension de la problématique de
l'approvisionnement en eau dans tout ce milieu. Les hommes ainsi que leur
dynamique sont ceux qui mettent les moyens et les sources d'accès pour
pouvoir s'acquérir de l'eau. Nous retiendrions que la population de la
zone est assez nombreuse qu'en l'absence d'un réseau public d'eau,
celle-ci s'approvisionnent via une pléthore modes (puits
traditionnels ; sources naturelles ; forages ; bornes fontaines
et rivières) en quantité moyenne, cela justifiant ainsi l'une de
nos hypothèse et objectif. Aussi, l'accessibilité à cette
n'est pas chose facile car, les ménages sont confrontés à
des distances assez conséquentes dû au fait que les points d'eau
considérés comme sécurisés sont loin des domiciles
des ménages et que le volume d'eau croit et décroit en fonction
de la saison climatique qu'il fait. Au regard donc de l'analyse des facteurs
biophysiques et anthropiques faite dans la première partie de notre
étude on est en clin de se demander si l'eau recueillie à travers
ses sources d'approvisionnement est de bonne qualité ? Sinon ne
serait-ce-t-elle pas source de risque pour la santé des populations du
bassin versant de Memi'i ? De ce fait, notre tâche dans la
deuxième et dernière partie de notre étude sera,
d'analyser la qualité de l'eau consommée et utilisée dans
ce milieu et d'évaluer scrupuleusement les causes de sa possible
contamination et des risques sanitaires qui en découlent.
DEUXIEME PARTIE : AUTOPSIE DE
LA QUALITE DE L'EAU ET EXPOSITION AUX RISQUES SANITAIRES DANS LE BASSIN VERSANT
DE MEMI'I
Dans cette partie seconde et dernière partie, il s'agira
pour nous de montrer la qualité de l'eau consommée dans le bassin
versant de Memi'i, cela par l'usage des analyses des échantillons de
laboratoire. En effet, les échantillons d'eau consommée qui ont
été prélévées dans les sources
d'approvisionnement des ménages nous diront plus sur la bonne ou
mauvaise qualité de cette eau. Après cela il sera question pour
nous, de montrer le lien entre cette eau consommée et les pathologies
hydriques qui touchent les populations, tout ceci par le biais des
données cliniques. Il sera aussi de proposer des solutions face à
ce problème d'approvisionnement.
CHAPITRE III : ETAT SUR LA QUALITE DE L'EAU CONSOMMEE
DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
INTRODUCTION
L'adage : « l'eau c'est la vie »
est la conception que, la population mais aussi les institutions ont de l'eau.
C'est dire de l'indispensabilité de l'eau pour la vie humaine.
Cependant, la mauvaise qualité de cette eau lorsqu'elle est
consommée ne garantit à la survie du corps humain mais son
exposition au risque de contamination hydrique. Pour mieux cerner le rôle
joué par la qualité de l'eau dans l'exposition des ménages
aux risques sanitaires associés. Les déterminants biophysiques et
humains nous ont permis de voir la situation de l'approvisionnement en eau et
des moyens et variables spatio-temporelles qui influencent le volume d'eau
recueillie par les ménages dont la qualité reste à
vérifier pour confirmer ou non l'hypothèse selon laquelle l'eau
consommée dans le bassin versant, est facteur conduisant l'exposition
aux risques sanitaires. Ainsi afin vérifier cette hypothèse et
atteindre l'objectif central de notre travail, ce chapitre est le lieu pour
nous de d'évaluer les qualités organoleptique (visuelle ou
physique) ; chimique et surtout microbiologique de l'eau consommée
par les ménages et déterminant avec précision les
potentielles causes de la contamination de cette eau.
I. ANALYSE ET
INTERPRETATION DE LA QUALITE DE L'EAU CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE
MEMI'I
L'eau est un élément constitué de
particules chimiques qui la constitue et qui lui sont propres. Mais la forte
concentration de ces particules chimiques qui proviennent non seulement du sol
et sous-sol, mais aussi dans son captage pose problème. La teneur
élevée d'éléments chimiques dans une eau luirend
impropre, et à ça il faut ajouter des caractéristiques
physiques ou visuelles et plus loin celles microbiologiques qui entrent dans la
prise en compte de sa potabilité. La qualité d'une eau est
déterminée par des normes scientifiques internationales
basées sur analyses en laboratoire. Afin donc de vérifier la
potabilité de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i,
les analyses de laboratoire sont basées sur les normes et
réglementations de l'OMS et de l'UE réadaptées par le
MINEE.
Nos prélèvements d'échantillons d'eau
consommée dans le bassin versant de Memi'i, ont été faites
sur 06 sites ou sources d'approvisionnement en eau à savoir : le
puits traditionnel aménagé de la Chaine ; la source
naturelle semi aménagée d'Obang-Ntane ; la borne fontaine de
la montée de la Carrière ; le forage à
motricité humaine du Lycée bilingue ; le forage à
pompe ou motricité électrique du marché d'Akombang et la
rivière Meme'e. Ces analyses organoleptiques ; chimiques et
microbiologiques ont été faites au Centre de Rechercheset
Analyses Microbiologiques de Minkan et au Laboratoire de l'IRAD.
1.1 La qualité
organoleptique de l'eau consommée dans le bassin versant de
Memi'i
La détermination de la qualité organoleptique de
l'eau est la première mesure de précaution préalable
à la consommation ou à sa caractérisation de sa
potabilité. Elle permet à tout consommateur de savoir de
façon basique si l'eau est ou non potable sur son aspect physique
même comme toutes les valeurs ne sont pas prises en compte. La
qualité organoleptique ou communément appelée
qualité physique de l'eau potable rassemble les critères tels
que : la couleur ; la saveur ; la transparence (matières
en suspension) ; l'odeur et surtout la turbidité de celle-ci
(Dictionnaire de l'Environnement. 2020). Ainsi selon les normes, une eau
potable de par sa qualité physique doit être incolore ;
inodore, sans saveur et légère.
1.1.1 La couleur de l'eau
consommée
Au cours de nos investigations de terrain, nous avons
remarqué que la clarté de l'eau consommée variée
d'une source d'approvisionnement à une autre. Ainsi, l'eau des forages
à motricité humaine et électrique toute comme l'eau des
bornes fontaine est non colorée, l'eau des sources est claire en raison
de l'aménagement temporaire aussi de son éloignement des
activités humaines, l'eau des puits traditionnels est moins claire
malgré les opérations de javellisation et l'eau de rivière
est totalement colorée. A travers cette analyse de la couleur de l'eau,
on peut déjà dire que l'eau du puits traditionnel ; de la
rivière et de la source naturelle semi-aménagée est
impropre à la consommation (boisson).
1.1.2 L'odeurde l'eau
consommée
L'analyse sebase sur le fait que, l'eau de boisson doit
être exempte de quelque odeur possible. Nous avons donc relevé que
l'eau des forages de tout type ; des bornes fontaines et de la source
naturelle semi-aménagée était indolore. Quant à
l'eau du puits traditionnel semi aménagé, elle est inodore. L'eau
de rivière ne dégage aucune odeur du fait, qu'elle est
naturellement produite malgré sa forte exposition aux agents
polluants.
1.1.3 La turbidité
de l'eau consommée
La turbidité est le plus important des
paramètres de l'analyse physique de l'eau. Sa prise en compte permet de
voir le degré de matières troubles ou en suspension dans l'eau
qui sont susceptibles de la polluée et cela permet aussi d'entrevoir si
la nappe souterraine n'est pas sale. Elle se mesure via le NTU dont l'OMS et le
MINEE recommande une valeur comprise entre 0,5 et 2. Ainsi les résultats
des analyses de laboratoire de l'eau consommée ont
révélé des valeurs assez irrégulières. L'eau
du forage du lycée montrait teneur de 0,30 NTU ; celle du forage du
Marché une valeur de 2,6 NTU ; l'eau de la borne fontaine avec 0,8
NTU ; l'eau de la source naturelle avec une teneur7,3 NTU, l'eau de
rivière avec une valeur de 32 NTU et l'eau du puits traditionnel avec
une concentration de 14,1 NTU. La turbidité ainsi
révélée renseigne sur la présence des
éléments pathogènes mais peut aussi être un facteur
qui cache la contamination de l'eau car ces matières troubles peuvent
parfois, se poser en poches de cachette de microbes (Yarou Halissou.
2018).
TABLEAU 6:
RÉCAPITULATIF DE L'ASPECT PHYSIQUE DES ÉCHANTILLONS D'EAU
ANALYSÉE
Identifiant
|
Couleur/Transparence
|
Odeur
|
Turbidimétrie
|
Puit traditionnel Chaine
|
Colorée /claire jaune
|
Inodore
|
4,6
|
Source d'Obang-Ntane
|
Incolore / claire
|
Inodore
|
2,60
|
Borne fontaine Carrière
|
Incolore/claire
|
Inodore
|
00
|
Forage du Lycée
|
Incolore/claire
|
Inodore
|
0,30
|
Forage marché Akombang
|
Incolore/claire
|
Inodore
|
0,15
|
Rivière Meme'e
|
Colorée/pas claire
|
Inodore
|
32
|
Source : Laboratoire IRAD 2021
L'analyse organoleptique ou physique démontre la
qualité visuelle de l'eau consommée dans le bassin versant de
Memi'i, mais elle ne peut pas être la seule analyse décidant de la
prise en compte de la potabilité d'une eau mais il convient aussi de
déterminer la qualité chimique de cette eau consommée.
1.2 La qualité
physico-chimique de l'eau consommée dans le bassin versant de
Memi'i
La qualité physico-chimique d'une eau renvoie sa
composition physique et chimique de celle-ci. Dans un angle plus élargi,
c'est l'ensemble des éléments physiques non
matérialisés à l'instar de la température ; le
ph de l'eau et aussi d'éléments chimiques tels que : les
nitrates ; bicarbonates ; l'ammonium ; pesticides ;
phosphates ; nitrites ; sulfates ; le fer et le chlorure
(Freddy S.S. 2010). Mais dans notre étude, l'accent a été
mis sur le Ph de l'eau ; le chlorure ; les nitrates ;
phosphates ; le fer et l'ammonium, ceci permettant de vérifier si
l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i respecte la teneur
cadre de ces éléments physico-chimiques fixée par les
normes internationales et nationales.
1.2.1 Le potentiel
d'hydrogène (ph) de l'eau
Il permet de mesurer le niveau d'alcanité de l'eau. Il
est l'un des paramètres physiques à retenir au regard des
changements climatiques actuels qui entrainent l'avènement des pluies
acides qui s'infiltrent dans le sol et sous-sol affectant la nappe
phréatique en association avec les activités agricoles
très polluantes par l'usage des intrants chimiques (les
pesticides ; fongicides et insecticides) qui rendent le sol lieu de
circulation de l'eau en zone acide. Ainsi, l'OMS recommande une teneur cadre de
6,5 à 8,5 alors que le MINEE va de 6,5 à 9 (MINEE. 2009). Les
prélèvements ayant été fait en saison des pluies
(Avril), les résultats des analyses d'eau prélevées
affichées les teneurs suivantes : l'eau de rivière avec un
ph de 5,5 ; celle du puits traditionnel semi aménagé une
teneur de 4,3 ; la source naturelle semi aménagée avec
6,1 ; l'eau de la borne fontaine avec 8,9 ; l'eau du forage à
motricité humaine et du forage à pompe ou motricité
électrique avecdes teneurs de 5,6 et 7,3.
FIGURE 4.1: TENEURS DU PH DANS
LES ÉCHANTILLONS D'EAU
Source : Laboratoire IRAD 2021
Nous constatons des teneurs assez moyennes en fonction des
normes de la quantité de potentiel d'hydrogène
tolérée dans une eau à consommation humaine.
Le ph mesure entre autre la teneur de l'eau en ions
hydrogène, c'est-à-dire l'acidité et son barème est
égale à 7 soit une eau neutre (Rodier. 2009) cité par
Esther Nya (2020). De ce fait, nous actons donc que, l'eau consommée
dans le bassin versant de Memi'i est acide dans la majeure partie des sources
d'approvisionnement en eau de ce milieu. Mais la nuance qui doit être
faite est de dire que, elle l'aurait pu le devenir au cours du transport des
échantillons au vue de la distance assez importante entre le laboratoire
et le site de prélèvement des échantillons et aussi les
variations de températures ne sont non plus négligeables dans le
changement de l'état de l'eau (Ngoufack. 2019).
1.2.2 Le
Chlorure
Les résultats des analyses de laboratoire nous ont
permis de savoir la teneur en ions chlorures de l'eau consommée dans
notre zone d'étude. Ces résultats affichaient en
général une teneur inferieure à la moyenne des normes de
l'eau qui est de 250mg par litre. L'eau du puits traditionnel (PTSA) ayant la
plus faible teneur en chlore avec 33,5 mg/l du fait de sa faible
profondeur ; la source naturelle (SNSA)avec 11,70 mg. L'eau du forage
à motricité humaine avait quant à elle une teneur d'une
valeur de 27,9 mg/l alors que le forage à pompe électrique
était à 38,6 mg/l et enfin l'eau de la borne fontaine
détenait la plus forte concentration de chlorure avec 42 mg/l.
FIGURE 4.2: TENEURS DU
CHLORURE DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU
Source : Laboratoire IRAD 2021
La faible teneur des ions chlorures dans l'eau
consommée dans le bassin versant de Memi'i est due à plusieurs
raisons, la première étant l'éloignement de la zone des
eaux marines. La seconde raison est le fait que les infrastructures les
profondes (bornes fontaines et forages) ne vont pas à des profondeurs
extrêmes dans le sol malgré la résistance des roches qui y
sont présentes y aussi la pédologie hydromorphe de la
région n'est non favorable au chlore. Sans toutefois relativiser, il
convient de noter qu'une forte présence du chlorure dans l'eau de
boisson cause des problèmes au niveau de l'appareil respiratoire en
acidifiant les poumons.
1.2.3
L'Ammonium
L'ammonium est fortement présent dans l'eau
consommée par la population du bassin versant de Memi'i au regard de
l'interprétation des analyses effectuées en laboratoire. Les
normes de l'UE recommandent une concentration inférieure ou égale
à 0,5mg/litre sous peine d'exposition à desrisques sanitaires
graves apparaissant au cours du temps. On relève, une forte
concentration dans l'eau de rivière de 20mg/l causé par les
rejets permanents des déchets de l'élevage près de la
rivière. Le taux d'ammonium dans l'eau du puits traditionnel
semi-aménagé (PTSA) est aussi élevé avec 10,70
mg/litre ; par contre l'eau de la Source naturelle
semi-aménagée une teneur moins forte de 14,2 mg/litre. Quant
à l'eau du forage à motricité (FMH) est
évaluée à 1,96% mg ; de 0,67 mg/l dans celle du
forage à motricité électrique (FPME) et totalement absente
dans l'eau de la borne fontaine.
FIGURE 4.3: TENEURS D'AMMONIUM
DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU
Source : Laboratoire IRAD 2021
Ces faibles teneurs et absence de l'ammonium dans l'eau des
dernières sources d'approvisionnement s'expliquent par leur
éloignement des zones de stockage d'ordures ; des rivières
et aussi des activités agricoles mais les activités de pollution
automobile peuvent entrainer leur future contamination en ammonium.
La présence de l'ammonium dans l'eau de boisson n'est
pas synonyme de pollution surtout que c'est son association au chlore (chlorure
d'ammonium) qui est dangereuse pour la santé. Il provoque la toux, la
rougeur des yeux et de l'épiderme sans oublier les nausées
en cas d'inhalation.
1.2.4 Les
Nitrates
Les nitrates sont éléments chimiques
résultant de la transformation organique en décomposition par les
microorganismes du sol, c'est de leur réduction enzymaire que
sontproduits les nitrites et sont par conséquent indissociables. Le
seuil de concentration de nitrates dans l'eau autorisée par l'OMS et le
MINEE est de 50mg/l et de 15mg/l pour les nourrissons. Au regard des
résultats de analyses laboratoires, l'eau des forages à
motricité humaine (FMH) est de 2,60mg/l ; l'eau des sources
naturelle semi-aménagée à 7,54mg/l ; l'eau du puits
traditionnel semi-aménagé à 17,23mg/l. l'eau de
rivière a plus forte teneur avec 30,66mg/l et on constate l'absence des
nitrates dans l'eau de la borne fontaine (BF) et dans celle du forage à
pompe électrique (FPME).
FIGURE 4.4:TENEURS DE NITRATES
DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU
SOURCE : LABORATOIRE IRAD 2021
La dangerosité du nitrate n'est effective que lorsque
celle-ci est sous forme de nitrite car ce dernier cause l'oxydation de
l'hémoglobine en méthémoglobine qui rend difficile
del'absorption de l'oxygène ; le cancer gastrique ;
l'hypertension artérielle et pour les femmes enceintes, il cause la
malformation du foetus. Le nitrate est généralement produit par
les eaux usées provenant des déchets agricoles et de
l'automobile.
1.2.5 Les
Phosphates
Composé chimique dérivé du
phosphore ; ils sont présents et très indispensables pour le
corps humain. Leur présence dans la surface de l'eau due aux eaux
usées et intrants agricoles phosphatés. Le degré de
phosphates retrouvé dans l'eau consommée par les ménages
du bassin versant de Memi'i. L'OMS tout comme le MINEE recommande une moyenne
de 5mg/l. les résultats des analyses de laboratoire nous montrent une
teneur de 7,87mg/l pour la source naturelle semi-aménagée (SNSA),
le puits traditionnel (PTSA) avec 44,83 mg/l. l'eau du forage (FMH) affiche une
concentration de 16,29 mg/l, celle du forage (FPME) avec 22,01 mg/l, celle de
la borne fontaine (BF) affiche un taux de concentration de 28,3mg/l et enfin
l'eau de rivière a un teneur en phosphates de 59 mg/l.
FIGURE 4.5: TENEURS DE
PHOSPHATES DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU
Source : Laboratoire IRAD 2021
L'omniprésence du phosphatedans les eaux, est due
à l'érosion permanente des sols dans la zone,
accélérée par la structure du sol qui laisse libre cours
à l'eau et aussi par le rejet dans la nature des ordures
ménagères ; les déchets cosmétiques partout
dans le bassin versant.
1.2.6 Le Fer
Le bassin versant de Memi'i étant composé de
sols ferralitiques et hydromorphes, cela implique donc une forte
présence du fer dans le milieu terrestre comme aquatique. Le fer est
naturellement présent de l'eau surtout celle souterraine qui donne un
couleur rougeâtre à l'eau des puits traditionnels donnant une
saveur désagréable à l'eau si teneur est
élevée. Pour réglementer sa présence dans une eau
de boisson, l'OMS recommande une moyenne supérieure ou égale
à 0,3 mg/l et le Ministère Camerounais en charge de l'eau ordonne
une teneur égale à 0,2 mg/l. les résultats de laboratoire
nous donne les teneurs suivantes : l'eau de la source (SNSA) avec
3,39mg/l ; l'eau du puits traditionnel (PTSA) avec 21,14 mg/l. l'eau de
rivière a une concentration de 2,9 mg/l ; celle de la borne
fontaine a une valeur de 0,1% mg/l ; l'eau du forage (FMH) contient une
teneur de 3,8 mg/l et celle du forage (FPME) évaluée à
0,19 mg/l.
FIGURE 4.6: TENEURS DE
PHOSPHATES DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU
Source : Laboratoire IRAD 2021
Il en ressort de cette analyse physico-chimique de la
qualité de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i que,
c'est eau une eau impropre à la consommation quelque soit,
l'élément physique ou chimique pris en compte. Nous constatons
aussi que l'eau de la borne fontaine ; des forages et source sont moins
polluées par contre celle des puits et rivière ne sont pas
recommandées. Cependant notre travail est plus centré sur les
maladies d'origine microbienne plus fréquentes dans le milieu tropical.
De ce fait, l'analyse microbiologique ou plus spécifiquement
bactériologique nous permettra de voir plus loin la qualité de
cette eau.
TABLEAU 7:
RÉCAPITULATIF DE LA TENEUR DES ÉLÉMENTS CHIMIQUES
PRÉSENTS DANS L'EAU
Sources d'approvisionnement/Eléments
chimiques
|
Ph
|
Chlorure
|
Ammonium
|
Nitrate
|
Fer
|
Phosphates
|
Puits traditionnel Chaine
|
6,6
|
33,5
|
10,7
|
17,2
|
21,1
|
44,8
|
Source d'Obang-Ntane
|
6,1
|
11,7
|
14,2
|
7,5
|
3,3
|
7,2
|
Borne fontaine Carrière
|
8,9
|
42
|
2,02
|
00
|
0,1
|
28,3
|
Forage du Lycée
|
7,6
|
27,9
|
1,96
|
2,60
|
3,8
|
16,29
|
Forage marché Akombang
|
7,3
|
38,6
|
0,67
|
00
|
0,19
|
22,01
|
Rivière Meme'e
|
5,5
|
0,2
|
20
|
30,6
|
2,9
|
59
|
Source : Laboratoire IRAD 2021
1.3 La qualité
bactériologique de l'eau consommée dans le bassin versant de
Memi'i
L'analyse bactériologique ne consiste pas à
négliger les aspects virologiques ; parasitaire et aussi celui des
protozoaires. Notre analyse bactériologique est donc centrée sur
l'examen de la présence des bactéries ; parasites et
protozoaires potentiellement présents dans l'eau consommée dans
le bassin versant. Rappelons que la contamination des eaux par les agents
pathogènes est le facteur provoquant le risque de maladies hydriques
(Gervais et Servais. 2002) et donc l'objet de la présente étude.
Cette contamination étant d'origine fécale du fait que la source
d'accès à l'eau est exposée aux déchets animaux et
humains qui rendent l'eau impropre (Herbert et Legare. 2000) cité par
Hamid Bou Saad et al.(2007).
L'analyse bactériologique des échantillons d'eau
consommée renseigne avec exactitude la potabilité de cette eau.
Mais il faut nuancer la donne, car les conditions tels que la durée du
transport des échantillons entre le bassin versant et le laboratoire
d'analyse, sans oublier les conditions de transport sont des paramètres
susceptibles de modifier l'état de l'échantillon d'eau. Notre
analyse a porté sur la présence dans l'eau des Streptocoques
fécaux ; les salmonelles ; les coliformes fécaux ou
thermo tolérants et les coliformes totaux.
1.3.1 Les Streptocoques
fécaux (foecal streptococci)
Les streptocoques fécaux sont des bactéries
entériques et 6(*)gram positives, en forme de coque et chaine
présents en très grand nombre dans l'intestin de l'homme en cas
de contamination. Ils ont un 7(*)pouvoir pathogène assez faible et leur
présence dans l'eau surtout celle surfacique, est un indicateur de la
contamination fécale fraiche ou récente.
La teneur de streptocoques fécaux dans l'eau de boisson
recommandée par l'OMS et le MINEE est 0 UFC/100ml. Les résultats
des analyses de laboratoire révèlent une concentration dans l'eau
de rivière de 450 UFC/100ml causée par la forte activité
d'élevage sur les berges du lit surtout au niveau de l'exutoire du
bassin versant. L'eau de la source (SNSA) détient une teneur de 70
UFC/100ml ; l'eau du puits (PTSA) avec 230 UFC/100ml ; l'eau du
forage (FMH) avait une valeur de 32 UFC/100ml et celle du forage (FPME)
détenait une teneur de 83 UFC/100 ml par contre l'eau de la borne
fontaine ne présentait aucune trace de streptocoques.
FIGURE4.7: TAUX DE
CONCENTRATION DE STF DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU
Source : Centre des Recherches et Analyses
Microbiologiques de Minkan 2021
A travers ces résultats de laboratoire, nous pouvons
affirmer que bon nombre de points d'approvisionnement en eau dans le bassin
versant, ont une eau impropre à la consommation et d'autres comme l'eau
de rivière ; puits traditionnel et source sont à proscrire
pour la boisson.
1.3.2 Les coliformes
fécaux (Escherichia coli ou E coli)
Encore appelés thermo-tolérants, les coliformes
fécaux comprennent les microorganismes d'origine fécale de la
famille des entérobactéries marqueurs de l'hygiène de
l'eau et des aliments. Ils résident dans l'intestin humain en cas de
maladie et leur présence dans l'eau est le signe des excréments
animaux (boeufs et chèvres) qui sont reconnus comme étant les
agents vecteurs de ces germes pathogènes. Leur valeur dans l'eau
consommable doit être de 0 UFC/100ml. Nous avons constaté sur les
résultats de laboratoire une concentration de 15 UFC/100ml dans l'eau du
forage (FMH) ; 21 UFC/100ml dans l'eau du forage (FPME) ; une teneur
de 12 UFC/100 ml dans l'eau de la bonne fontaine. Les fortes teneurs en E Coli
ont été détectées dans l'eau de rivière avec
250 UFC/100ml ; l'eau du puits (PTSA) avec une teneur de 101 UFC/100ml et
l'eau de la source avec une concentration de coliformes fécaux de 30
UFC/100ml.
FIGURE 4.8: TAUX DE
CONCENTRATION DE CF E COLI DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU
Source : Centre des Recherches et Analyses
Microbiologiques de Minkan 2021
La présence de l'Escherichia Coli dans l'eau en
consommation dans le bassin versant de Memi'i, même réduite ou
absente dans les points d'approvisionnement en eau de préférence
des ménages est l'objet d'un doute de leur qualité. Car ces
agents germes, se développent assez rapidement dans une eau entrainant
des pathologies d'origine hydrique comme les infections gastriques, sans
oublier le fait que, le E Coli héberge en lui des protozoaires et virus
dangereux provenant des animaux de bétail qui sont responsable de
l'amibiase et du choléra.
1.3.3 Les coliformes
totaux
Ce sont les premiers microorganismes pathogènes
détectables dans une eau impropre ou contaminée. Ils proviennent
de la contamination fécale et des processus organiques naturelles. En
général ce sont des bactéries dangereuses qui ne doivent
jamais apparaitre dans une eau de boisson voilà pourquoi, les
institutions nationales et internationales citées plus haut recommandent
une teneur de 0 UFC/100ml. Selon les résultats des analyses
bactériologiques faites, on a constaté une teneur de 30 UFC/100ml
dans l'eau du puits (PTSA) ; celle de la source avait 10 UFC/100ml ;
celle de la rivière avec 400 UFC/100ml et l'eau du forage (FMH) avait
une concentration de 17 UFC/100ml. L'absence de coliformes totaux s'est
révélée dans l'eau de la borne fontaine et présente
dans l'eau du forage (FPME) avec une teneur de 8 UFC/100 ml.
Figure 6.9 : Taux de concentration de CT
coli dans les échantillons d'eau
Source : Centre des Recherches et Analyses
Microbiologiques de Minkan 2021
L'élimination des coliformes totaux dans une eau
consommable nécessite un traitement de celle-ci. Ils polluent les eaux
surfaciques et souterraines par le biais des eaux des précipitations qui
s'infiltrent dans le sol en transportant avec elles, des eaux usées et
autres déchets porteurs de coliformes.
1.3.4 Les Salmonelles
(salmonella)
Ce sont des 8(*)protéobactéries qui ont une forte
contagiosité et responsables de plusieurs pathologies d'origine
hydrique. Leur particularité étant qu'elles, peuvent vivre
plusieurs semaines en milieu sec et des mois dans l'eau ceci démontre
d'un pouvoir pathogène très élevé. Ils proviennent
comme bon nombre des bactéries hydriques de la pollution fécale
généralement des excréments d'animaux de
bétail et de la volaille. L'OMS et le MINEE ne recommande aucune
trace dans l'eau de boisson soit 0 UFC/100 ml. Les résultats des
analyses affichent une forte concentration dans l'eau du puits (PTSA)
évaluée à 135 UFC/100ml ; l'eau de rivière
à 200 UFC/100ml ; l'eau de la source (SNSA) avec 65 UFC/100ml. On
note de très faibles concentrations dans l'eau du forage (FMH) avec 47
UFC/100ml ; celle du forage (FPME) détient 90 UFC/100ml et l'eau de
la borne fontaine contient une teneur de 31 UFC/100ml.
FIGURE4.9: TAUX DE
CONCENTRATION DE SALMONELLES DANS LES ÉCHANTILLONS D'EAU
Source : Centre des Recherches et Analyses
Microbiologiques de Minkan 2021
Au regard de ces résultats de laboratoire, seule l'eau
de la borne fontaine fait office d'exception. Mais la présence des
salmonelles dans les autres sources d'accès à l'eau quand on sait
que les salmonelles sont responsables de la fièvre typhoïde et
paratyphoïde etaussi la 9(*)TIAC.
Nous pouvons dire au sortir de cette analyse
bactériologique que la qualité microbiologique n'est pas
rassurante au regard, de la forte présence des germes pathogènes
dans cette eau consommée quel que soit la source d'approvisionnement
pris en compte mais en contradiction avec les normes de réglementation
internationale et nationale, de la qualité de l'eau à boire
néanmoins sachant que l'eau aurait pu être troubler, seule l'eau
de la borne fontaine et des forages parait assez potable. Mais alors, avant de
chercher les conséquences de la consommation d'une eau aussi
contaminée, il faudrait les racines naturelles et anthropiques de cette
contamination de l'eau.
TABLEAU 8 :
RÉCAPITULATIF DE LA TENEUR DES GERMES PATHOGÈNES DES
ÉCHANTILLONS D'EAU ANALYSÉE
Source d'accès/Germe
|
CT (UFC/100ml)
|
CF(UFC/100ml)
|
SF (UFC/100ml)
|
Salmonelles (UFC/100ml)
|
PTSA Chaine
|
30
|
101
|
230
|
135
|
SNSA Obang-Ntane
|
10
|
30
|
70
|
65
|
BF de la Carrière
|
00
|
12
|
00
|
31
|
FMH du Lycée
|
17
|
15
|
32
|
47
|
Forage marché Ak
|
08
|
21
|
83
|
90
|
Rivière Meme'e
|
400
|
250
|
450
|
200
|
Source : Centre des Recherches et Analyses
Microbiologiques de Minkan 2021
II. LES CAUSES DE LA
CONTAMINATION DE L'EAU CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
L'approvisionnement en eau de qualité reste un enjeu
majeur partout dans l'espace national surtout dans le milieu rural. L'eau de
qualité est difficilement accessible dans le bassin versant de Memi'i
cela pousse les populations à s'approvisionner partout. Les
précédentes analyses physico-chimiques et bactériologiques
ont laissées entendre que, l'eau consommée dans cet espace
géographique était contaminée. Cette contamination de
l'eau a une multitude de causes.
2.1 L'usage des produits
chimiques domestiques et agricoles
Les activités humaines quotidiennes domestiques
(lessive, ménage, nettoyage cosmétique) et agricoles (engrais,
l'arrosage) utilisent les produits chimiques très toxiques (CO2, azote,
phosphore), des résidus d'engrais (fongicide, cuivre, herbicide,
insecticide), qui une fois répandus dans l'environnement polluent les
eaux de la surface, percolent les nappes phréatiques et contaminent
l'eau ainsi. Connaissant donc, l'importante densité des activités
cosmétiques et agricoles dans ce milieu, cela est l'une des causes de la
contamination relevée dans les eaux analysées.
2.2 L'évaluation des
déchets ménagers solides et des eaux usées
Comme constater dans la plupart des villes et zones urbaines
camerounaises, l'évacuation des déchets ménagers et des
eaux usées est l'un des problèmes majeurs des organismes en
charge et des populations. Cet assainissement catastrophique entraine la
pollution, car elle augmente la teneur des éléments chimiques
toxiques dans les eaux souterraines et superficielles. Ces rejets d'ordures
ménagères et eaux usées dans l'environnement, sont ensuite
sous l'effet des agents d'érosion (pluies) transportés et
atteignent ainsi les cours d'eau puis percolent le sol, pour souiller les
nappes phréatiques qui, alimentent les sources d'approvisionnement
(Hamid B.S et al. 2007).
La proximité entre les points d'eau ou sources
d'approvisionnement et les dépotoirs d'ordures sauvages ou bacs cause
ainsi la contamination physico-chimique et bactériologique des eaux. Car
ces ordures généralement usées sous entretien ou recyclage
sont sous l'action des pluies et de leurs dégradations naturelles
produisent des véritables réservoirs de pathogène qui,
contaminent ces eaux de diverses manières (Ngoufack. 2019).
Il en est de même pour les eaux usées qui sont
déversées partout sans canalisation, cela impactant les eaux
souterraines. Au cours de notre étude de terrain, nous avons
constaté plus de 95% des ménages versent des eaux usées
dans l'environnement et 85,5% des ménages qui habitent près des
rivières les déversent dans le lit du cours d'eau.
PLANCHE 5: DÉPÔTS
SAUVAGES D'ORDURES MÉNAGÈRES ET INDUSTRIELLES
PHOTO 17: DSO AU QUARTIER
CEMAC PHOTO 18: DSO AU QUARTIER MARCHÉ AKOMBANG
Source : Investigations de terrain 2021
Cette évacuation non encadrée des ordures
ménagères dans l'environnement observée, est une cause
assez claire et directe dans une certaine mesure de l'origine de cette
contamination de l'eau dans ce milieu.Lorsque, ces ordures sont
transportées par les eaux pluviales, elles se retrouvent dans les cours
d'eau et aussi les germes produits par ces déchets entrent dans l'eau
pluviale qui, pénètre, s'infiltre et percole le sol et sous-sol
polluant les eaux souterraines.
2.3 L'évacuation des
excréta (latrines)
L'évacuation des excrétas humaines est un
défi majeur pour les villes comme pour les zones
périphériques. Ce défi de l'évacuation joue un
rôle plus symbolique dans la contamination des eaux surtout celles
souterraines après infiltration dans le sol.
Les études menées ont démontré
que, la pollution de l'eau par les latrines dépend de la rapidité
de l'écroulement de l'eau (Aboubacrina et al. 1991) cité par Nya
Esther. Au regard de la pédologie hydromorphique et du profil des pentes
assez raides qui favorise la circulation rapide des eaux, il y'a une forte de
vitesse qui rend facile l'arrivée des excrétas dans les eaux
souterraines, par le raccordement des eaux pluviales qui, atteignent la nappe
phréatique et la pollue. Au cours de nos investigations nous avons
constaté que, 67% des latrines du bassin versant de Memi'i sont
traditionnelles semi-aménagées ; 13% sont des latrines modernes
et 20% des latrines aménagées.
PHOTO 19 : LATRINE
TRADITIONNELLE NON AMENAGEE PRES DE LA RIVIERE MEMI'I (CHAINE)
Source : Investigations de terrain 2020
La proximité très minime entre la latrine et
la rivière révélée à travers cette image,
confirme sans faille que, l'évacuation des excréta de
façon est une cause de la contamination des eaux non seulement
surfaciques mais aussi souterraine. Les excréta sont
déversés dans le cours d'eau par la canalisation.
La distance entre points d'eau et latrines varie entre 8
à 25 m soit une moyenne de 10 m entre points d'eau (en
général puits traditionnel) et latrines dans les 76,3% des
ménages enquêtés. Certains ménages se partagent les
latrines ce qui augmente le fait d'avoir les latrines aménagées
et d'autre n'en ont pas. L'évacuation des excrétas est donc
source de contamination de l'eau car ces latrines sont situées à
proximité et en amont des sources d'approvisionnement facilitant leur
pollution (Hamid et al. 2007).
2.4 Les moyens de collecte
de l'eau
Ici le transport implique la distance entre le point
d'accès à d'eau par rapport au domicile du ménage. Cette
distance entre les deux éléments joue un rôle dans la
contamination de l'eau, et dans le volume d'eau que, peut collecter le
ménage quotidiennement. La distance élevée entre le
ménage et le point d'eau détermine la quantité disponible
à l'usage domestique et hygiénique des populations (S. Dos
Santos. 2005). Il en ressort de ce fait que, les ménages parcourent au
moins 600 m pour s'approvisionner à un forage, bonne fontaine, source et
moins de 100m pour les puits traditionnels. Cette distance parcourue joue, un
rôle dans la contamination de l'eau car elle implique un transport
risqué de l'eau et aussi un acheminement en très faible
quantité de du bassin. Alain Prost (1996) cité par Kombassere
(2007) pense à cet effet que, le volume d'eau diminue avec la distance
car, celle-ci augmente la non possibilité d'avoir des volumes d'eau
conséquent et sans oublier que, cela booste le taux d'exposition de
l'eau aux germes lors du transport. Cela pour dire que la distance
élevée garantit la contamination de l'eau.
Le moyen de collecte de l'eau est aussi l'un des facteurs de
la contamination de l'eau car l'insalubrité des récipients pollue
l'eau. Ainsi, parmi les 150 ménages enquêtés, 71,1% utilise
les bidons de 20 litres ; 18,4% utilise des sceaux plastiques à
couvercle ; 5,3% utilise des bouteilles ; 2,2% utilise les
récipients métalliques et 1,1% utilise d'autres
récipients.
FIGURE 4.10: RÉCIPIENTS
UTILISÉS PAR LES MÉNAGES
Source : Investigations de terrain 2021
Nous notons à travers ce graphique que, le moyen de
collecte de l'eau par les ménages et particuliers du bassin versant de
Memi'i est le bidon (71%), dont la contenance est généralement de
20 litres. Il est le plus en usage car, il a contenance très bonne,
facilement transportable et assure plus de sécurité en terme de
transport à distance et aussi en terme de conservation car, il
évite une facile contamination environnante. Mais il a une forte
pollution interne car le lavage interne est très peu chez les
ménages. Les récipients plastiques entre autres le seau (18,4%)
d'une contenance de 10 à 15 litres est aussi assez utilisé et
c'est l'un des moyens les plus propres malgré le fait que ces seaux sont
souvent non couverts. Les récipients métalliques (2,2%) et les
bouteilles plastiques (5,3%) sont en assez en usage surtout dans les zones
périphériques et sont les moyens les plus sécurisants car
le lavage est fréquent et toujours couvert
2.5 La conservation de
l'eau
Elle est la cause directe de la contamination de l'eau au
niveau des domiciles. De ce fait que, la mauvaise conservation et le
prolongement de la durée de conservation de l'eau pollue une eau potable
et amplifie la contamination d'une eau potable. Elle se base sur deux
faits : la propreté du récipient de stockage et la
durée de conservation de l'eau au niveau du domicile.
La propreté du récipient de stockage de l'eau
qui joue un rôle dans la contamination car l'insalubrité d'un
récipient entraine simultanément la non potabilité de
cette eau et la durée de conservation de cette eau. La séquence
de lavage des moyens de collecte et de stockage de l'eau, influe sur la
présence des agents pathogènes dans l'eau. Des 150 ménages
auditionnés, 33% utilisant des bidons pour l'eau de boisson avaient une
fréquence de lavage interne d'une fois le mois et de lavage externe de
deux fois les deux mois ; et ceux utilisant les récipients
métalliques et en plastiques (seaux) avaient une fréquence de
lavage de deux fois la semaine ou plus et généralement faisaient
recours à un rinçage quotidien à chaque collecte de l'eau.
Cette faible fréquence de lavage et de rinçage des
récipients de conservation cause une contamination de l'eau
consommée.
TABLEAU 9: FRÉQUENCE DE
LAVAGE DES RÉCIPIENTS DE COLLECTE ET STOCKAGE DE L'EAU PAR LES
MÉNAGES
Fréquence de lavage des
récipients
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
A chaque collecte
|
29
|
27,5
|
Une fois les 3 jours
|
13
|
8
|
Une fois la semaine
|
22
|
19
|
Deux fois le mois
|
8
|
5
|
Deux fois les 3 mois
|
41
|
40,5
|
Source : Investigations de terrain 2021
En analysant ce tableau statistique, on remarque que, les
ménages lavent difficilement leur récipient de collecte et
conservation de l'eau. Les lavages de deux fois tous les 3 mois (40,5%) et de
deux fois le mois (5%) sont la conséquence de l'usage
élevé des bidons dont, le lavage est très faible chez les
ménages. Le lavage est généralement externe laissant libre
cours au développement des germes à l'intérieur du bidon
rarement lavé. Le rinçage est plus récurrent chez les
ménages qui lavent leur récipient à chaque collecte
(27,5%) et pour ceux lavant après 3 jours (8%) et ce sont en
particuliers ceux utilisant les seaux ; bouteilles et récipients
métalliques.
La durée de conservation qui est le second
paramètre, quant à elle joue aussi, un rôle très
important dans la contamination de l'eau, dans la mesure où une
conservation longue de l'eau dans un récipient fragilise la
qualité de l'eau car elle laisse le temps aux bactéries
présentes de se développer et les éléments
physico-chimiques à mieux se dissoudre dans l'eau ce qui augmente le
degré de contamination de celle-ci.Parmi les 150 ménages
auditionnés, 42% conservaient l'eau pendant une semaine du fait de la
difficulté de s'approvisionner, 28,3% en moins d'un jour ; 19,4% en
trois jours et enfin 10,3% en plus de d'une semaine (deux maximum).
FIGURE 4.11: LA DURÉE
DE CONSERVATION DE L'EAU PAR LES MÉNAGES
Source : Investigations de terrain 2021
De l'analyse de ce graphique, on peut noter que la
conservation de l'eau recueillie par les ménages et particuliers varie
entre 1 jour et plus d'une semaine. Les ménages conservant de l'eau
pendant un jour, signifie qu'elle a été aussi pour autres usages
(lessive, cuisson). L'eau conservée pendant plus d'une semaine est
souvent celle utilisée pour la boisson (eau du forage, borne fontaine)
sachant que, la distance des points d'eau est assez longue et aussi se sont,
des ménages avec moins de personnes. Il y'a donc prolongement de la
conservation et cela donne du temps au développement des germes. Ceux
utilisant l'eau pendant 1 et 3 jours sont généralement des
ménages proches des sources d'approvisionnement et le stock est
facilement renouvelable.
2.6 Les activités
humaines
L'agriculture, l'élevage, le transport (automobile)
sont des facteurs non négligeables dans la contamination de l'eau. Les
déchets produits par ses activités anthropiques qui sont ensuite,
déversés dans la nature, polluent les eaux d'une façon
très critique, les analyses de laboratoirel'ont démontré
sans équivoque. La plupart des polluants chimiques (Azote, phosphore,
nitrate) proviennent de l'agriculture qui, fragilise et dégradent le
sol, principale barrière des eaux souterraines et surfaciques. La forte
présence des activités automobilistes dans le bassin versant de
Memi'i, augmente à son tour la pollution des eaux. Au regard des
données bactériologiques et physico-chimique, 95% des agents
polluants proviennent de l'agriculture et l'élevage.
Qualité de l'eau
Eau potable
Qualité de l'eau Eau potable
Environnement du point d'eau insalubre
Collecte de l'eau
Recipient de collecte insalubre
Contacts entre mains et eau lors du puisage
Transport de l'eau
Recipient non couvert
Distance longue entre point d'eau et domicile
Contact main-eau pour les récipients ouverts
Conservation de l'eau
Récipient impropre et ouvert
Faible fréquence de lavage du récipient de stockage
Conservation prolongée de l'eau
Qualité de l'eau
Eau contaminée non potable
FIGURE4.12: SCHÉMA DE
LA CONTAMINATION DE L'EAU POTABLE
Source : Barnel S. 1990
CONCLUSION
Considéré comme chapitre clé de notre
travail, il était question de dire que la qualité de l'eau
consommée détermine l'état de santé des
populations. La mauvaise qualité de cette ressource est source des
problèmes sanitaires auxquelles font face les populations. Les analyses
effectuées sur les échantillons d'eau des diverses sources
d'approvisionnement d'eau du bassin versant de Memi'i, nous avons relevé
la forte présence des germes et des éléments
physico-chimiques toxiques dans les eaux souterraines et superficielles. Cette
présence des microorganismes et éléments chimiques ne
provenant pas d'un simple hasard mais, des causes naturelles et surtout
anthropiques présentes dans le bassin versant de Memi'i. Les
activités d'élevage et agricoles sont les principales
productrices des germes ; sans oublier la contamination fécale
humaine et celle causée par les lexiviats d'ordures
ménagères et des eaux usées. Cette contamination de l'eau
consommée expose, les ménages à des risques sanitaires
hydriques. La mise en relief de la relation entre l'eau consommée par
les ménages et les pathologies d'origine hydrique présente dans
cet espace géographique, sera l'objectif principal de notre prochain et
dernier chapitre.
CHAPITRE IV : LES PATHOLOGIES PRESENTES DANS LE BASSIN
VERSANT DE MEMI'I : LA RELATION ETROITE ENTRE PATHOLOGIES HYDRIQUES ET EAU
CONSOMMEE
INTRODUCTION
Point de chute de notre analyse scientifique de cette
problématique, il s'agit de montrer sans contour, la manifestation des
risques sanitaires dont auraient souffert les ménages du bassin versant
de Memi'i et de ses environs. Les résultats de laboratoire de la
qualité organoleptique physico-chimique associée à celle
bactériologique ont permis de constater avec certitude que l'eau
consommée dans cette unité géographique était non
potable et que cela relevé de plusieurs causes naturelles et
anthropiques (Herbert et al. 2000). L'étude de la dynamique des risques
environnementaux montre que, chaque risque à des origines et des effets,
c'est-à-dire l'aboutissement ou la manifestation de ce risque. Cela nous
pousse dire que, l'usage de l'eau comme boisson ou autre besoin par les
ménages du dit milieu, a entrainé la manifestation de cette
exposition au risque qui, n'est rien d'autre que, les pathologies d'origine
hydrique. Cet ultime chapitre aura donc pour objectif, de montrer la
corrélation existante entre l'eau consommée par les
ménages et les maladies hydriques présentes dans le bassin
versant de Memi'i. En dégageant donc cette relation, nous esquisserons
aussi des perspectives de solutions qui, pourront être utiles dans les
actions visant à améliorer la situation de l'approvisionnement en
eau surtout potable dans ce milieu géographique afin de
réduireles risques sanitaires hydriques ou maladies « des
mains sales » (Freddy S.S. 2010)
I. IDENTIFICATION DES
PATHOLOGIES HYDRIQUES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
Les risques sanitaires liés aux divers usages de l'eau
se sont s'avérés au regard des analyses des échantillons
d'eau consommée, mais principalement à cause des résultats
des enquêtes menées auprès centres de santé du
bassin versant du bassin versant, et aussi celles faites auprès des
ménages et particuliers du milieu. Afin de d'arriver aux pathologies il
était nécessaire en prélude, de faire une classification
des microorganismes responsables de ces maladies hydriques. Ainsi à la
suite de la présentation des microorganismes pathogènes, les
résultats des enquêtes directives et entretiens avec les
ménages permettront de ressortir les différentes maladies qui
touchent les populations du bassin versant de Memi'i.
1.1 Les microorganismes
présents dans l'eau responsables des maladies hydriques
Ce sont des organismes vivants biologiques d'origine
fécale ; naturelle et anthropiques vivant dans l'eau, le sol et
dans le corps humain comme le révèlent les analyses
bactériologiques. Parmi les microorganismes pathogènes nous
avons : les bactéries ; les protozoaires ; les
helminthes et les agents vecteurs par inclusion.
1.1.1 Les
bactéries
Ce sont des microorganismes qui vivent de façon
grégaire, en suspension dans des zones à 10(*)gel muqueux. Les
bactéries sont généralement présentes dans les eaux
et dans les matières organiques. Ils sont de plusieurs types mais celles
intéressantes notre étude sont celles pathogènes causant
tout type d'infections bactériennes hydriques. Elles sont opportunistes
et accidentelles vivant dans les eaux contaminées et entre au contact de
l'homme par les germes tels que : les coliformes fécaux ; les
salmonelles ; vibrions et les bacilles coliformes.
1.1.2 Les
protozoaires
Ils sont connus comme les agents pathogènes causant la
majorité des maladies d'origine hydrique. Les protozoaires sont
majoritairement aquatiques et vivent dans les eaux polluées et
usées de là ils causent tout type d'infections. Ils sont
très agressifs, s'attaquant jusqu'au aux bactéries qui
épurent l'eau de façon biologique afin de permettre la
contamination de celle-ci. Ils sont responsables de la dysenterie amibienne ou
amibiase ; des gastro-11(*)entérite et de la Cryptosporidiose.
1.1.3 Les
helminthes
Communément appelés vers parasites ou vers
intestinaux, ce sont des microorganismes ayant une morphologie assimilée
à des organismes multicellulaires très visibles à l'oeil
nu. Ils rentrent au contact de l'homme à cause de la mauvaise ou absence
d'hygiène entrainant la saleté, la consommation d'eau et
d'aliments contaminés. Ils sont nombreux et de différents
types : les nématodes ; ascarides et trématodes. Ceux
qui font l'objet de notre étude, sont les ascarides dont l'hôte
féconde, vit et se développe dans les voies intestinales.
1.1.4 Les agents
vecteurs
Ce sont des agents pathogènes qui vivent dans l'eau
mais ne sont pas directement les causes de maladies. L'anophèle femelle
par exemple qui est responsable du paludisme, vit dans l'eau qui est pour elle
le fil conducteur de sa contamination.
La majeure partie des agents pathogènes s'infiltrent
dans le corps par la voie orale et fécale c'est-à-dire que ce
sont les excrétas qui contaminent directement l'eau ou indirectement par
un vecteur humain.
1.2 Les pathologies
hydriques déclarées par les ménages
Au cours de nos investigations de terrain, les ménages
et particuliers enquêtés dans le bassin versant de Memi'i
déclarées avoir souffert de diverses maladies en lien avec la
consommation de l'eau et d'autres usages (MOUGOUE. 2012). Ces pathologies
hydriques signalées par la population dont-elle aurait souffert dans le
passé et actuellement sont entre autres : le choléra ;
la fièvre typhoïde ; les diarrhées ; le
paludisme ; les parasitoses et la dysenterie amibienne. Sur les 100
ménages enquêtés et les 15 particuliers ; 65,10%
auraient souffert de la fièvre typhoïde ; 35,20% malades de
choléra ; 54,6% ont contractés la diarrhée
infectieuse et de 5,10% ont été souffrants de l'helminthiase ou
parasitose qui touchent plus les enfants et les adultes.
FIGURE 5.1 : LES PATHOLOGIES
HYDRIQUES DÉCLARÉES PAR LES MÉNAGES DU BASSIN VERSANT DE
MEMI'I
Source : Investigations de terrain 2021
La fièvre Typhoïde est la pathologie d'origine
hydrique touchant le plus les ménages du bassin versant de Memi'i avec
65,1%, tel est le premier constat ressortant de l'analyse de cette
représentation graphique. Elle est causée par la majeure partie
germes présents dans l'eau (salmonelles, coliformes). Cette
omniprésence est la conséquence d'une forte absence d'eau potable
dans les quartiers les plus peuplés du bassin versant. Les
diarrhées (54,6%) quant à elles, sont récurrentes chez les
ménages généralement du fait de la faible pratique de
l'hygiène.
Il en ressort aussi de l'analyse de ce graphique que, le
choléra qui sévissait autrefois, trouvant ses origines dans la
consommation d'eau polluée et surtout de l'exposition aux
excréments humains des personnes malades et d'aliments souillés a
fortement diminué (35,2%). Les parasitoses que sont l'amibiase (25,7%)
et l'helminthiase (5,1%) sont, le résultat d'une consommation d'eau
contaminée surtout celles des sources naturelles et puits traditionnels
et ces parasitoses touchent les nourrissons et les enfants de 5 à 12
ans.
Il faut dire que le choléra c'est qui a attiré
le plus notre attention et nous poussé à la proposition de cette
étude, du fait des ravages qu'il avait fait auprès des
ménages au cours de l'année de 2015 avec des cas
décès. Mais au cours des dernières années, la
fièvre typhoïde qui est devenue, la maladie la plus
récurrente dans tout le bassin versant de Memi'i.
1.3 Les pathologies
hydriques recensées auprès des formations sanitaires
Afin de dénombrer les cas de maladies dû aux
infections hydriques, nous avons eu recours aux centres de santé du
bassin versant de Memi'i. Ces données collectées dans 6
formations sanitaires réparties dans le bassin versant permettront
d'avoir un aperçu plus net de la situation des maladies hydriques. Les
formations sanitaires auxquelles nous ont eu recours sont : le Centre
Médical d'arrondissement de Kyé-Ossi (CMA) au quartier
Obang-Ntane ; la Clinique de Carrière (CC) au quartier
Carrière ; le Centre de Santé la Grâce (CSG) ; le
Dispensaire Catholique de Kyé-Ossi (DCK) et le Centre de Santé
les Merveilles de Kyé-Ossi (CSMK). Selon les données fournies,
les maladies d'origine hydrique les plus récurrentes sont : la
fièvre typhoïde ; le choléra ; les
diarrhées ; l'amibiase ; la dysenterie amibienne et les
helminthiases qui varient d'un centre sanitaire à un autre mais
certaines sont dominantes.
PLANCHE 6: NOMBRES DE CAS DE
PATHOLOGIES HYDRIQUES ENREGISTRÉES DANS LES CENTRES SANITAIRES ENTRE
2013-2020
FIGURE 5.2 : CAS DE MALADIES
HYDRIQUES RECENSÉES ENTRE 2013-2014
FIGURE 5.3: CAS DE MALADIES
HYDRIQUES RECENSÉES ENTRE 2015-2016
FIGURE 5.4: CAS DE MALADIES
HYDRIQUES RECENSÉES ENTRE 2017-2018
FIGURE 5.5: CAS DE MALADIES
HYDRIQUES RECENSÉES ENTRE 2019-2020
Source : Enquête sanitaire 2021
Cette planche ressort un nombre très
conséquent de personnes, ayant été touché par les
pathologies d'origine hydrique et cela reflète à quel niveau le
risque sanitaire hydrique est présent et se manifeste dans le bassin
versant de Memi'i.
1.3.1 Le
Choléra
Encore appelé la diarrhée aigüe liquide, le
choléra est une infection bactérienne provoquant de graves
diarrhées et une forte déshydratation causée par
l'ingestion d'eau ou d'aliments contaminés. Elle est causée par
la bactérie Vibrion Cholérique (vibrio cholerae) transmis par
l'usage en boisson ou autre usage de l'eau contaminée par les coliformes
fécaux en particulier Escherichia Coli principale cause, mais aussi les
salmonelles qui provoquent la toxi-infection alimentaire. Le choléra
s'est manifesté dans le bassin versant de Memi'i sous forme
d'épidémie lors des années 2013 et 2015 avec forte
prévalence du fait que, les selles des personnes infectées et
sachant que nombreux ménages utilisent des latrines communes
insalubres ; consomment des aliments et de l'eau contaminée. Cette
pathologie cholérique a causé 597 cas entre 2013 et 2020 selon
les données cliniques obtenues. Elle fait donc office de l'une des
pathologies ayant sévi avec force dans le milieu surtout avec son pic de
cas en 2015 soit près de 258 malades enregistrées et même
des décès (5).
1.3.2 La Fièvre
Typhoïde
Elle est devenue la pathologie hydrique ou non
sévissant le plus dans tout l'espace géographique national,
touchant les ménages de tout niveau de vie et le bassin versant de Mi ne
fait pas exception. La fièvre typhoïde ou typhoïde est
causée par la bactérie ou bacille d'Eberth dû à la
contamination fécale de l'eau consommée par les salmonelles
(salmonella typhi). Elle se développe par la consommation d'eau et
d'aliments ayant subi une pollution fécale d'origine humaine ou par
transmission directe (personne-personne). Elle se manifeste par des
symptômes tels que : une fièvre continue ; les
céphalées ; l'anorexie ; les douleurs abdominales et
diarrhées associées à une constipation. Notons que dans
ces cas graves surtout de paratyphoïde (A, B, C) elle conduit à la
mort.
Selon les données cliniques analysées de 2013
à 2020, la fièvre typhoïde a fait 1403 cas de maladies dans
le bassin versant. Il faut dire que la pathologie n'était pas aussi
forte avant l'année 2016 mais la forte pression migratoire vers le
bassin versant a entrainé une forte augmentation de la population mais
sans augmentation parallèle des points d'eau et des latrines.
1.3.3 Les Diarrhées
Infectieuses ou bactériennes
Les 12(*)diarrhées sont la conséquence de
plusieurs causes mais celles qui nous intéressent dans le cadre de cette
étude sont causées par les bactéries. Les diarrhées
infectieuses sont le résultat d'une contamination de l'eau par les
bactéries par le bais des germes pathogènes de tout bord à
savoir : les coliformes fécaux, les parasites ; les
salmonelles ou les shigelles. Ces bactéries envahissent la paroi
intestinale causant ainsi l'infection (Alain Weber. 2021). Les informations
cliniques rapportent une fréquence assez élevée et
permanente des diarrhées infectieuses sans compter le fait que bon
nombre de ménages et particuliers s'auto-traitent. Ainsi le nombre de
cas affichés est 591 et rappelons que ces cas sont indépendants
d'autres maladies car les diarrhées sont en général des
symptômes de toutes les pathologies hydriques.
Il faut dire que les diarrhées infectieuses sont
dû à une faible hygiène, consommation d'eau
contaminée, se manifestant par de simples diarrhées ou
aigües caractérisées par la fatigue ;
nausées ; léthargie avec selles molles et liquides. Leur
forte prévalence se justifie par le fait que, les diarrhées
n'épargnent aucune classe d'âge et touche près de ¾
des nourrissons et 2/3 des adultes du bassin versant de Memi'i (District de
Santé d'Ambam. 2020).
1.3.4 La Dysenterie
Amibienne (Amibiase)
Tout comme les diarrhées, la 13(*)dysenterie amibienne provient
de plusieurs origines, cependant celle qui concerne notre travail est celle
amibienne ou amibiase car il y'a aussi celle bacillaire. L'amibiase est une
infection du côlon (gros intestin) provoquant une diarrhée souvent
associée à du sang et du mucus accompagné de crampes
abdominales. Elle est la conséquence de l'exposition au parasite
protozoaire appelé Entamoeba Histolytica qui rentre au contact de
l'homme via l'ingestion d'eau contaminée par les fèques (Alain
Weber. 2021). Elle trouve aussi sa cause dans, un mauvais accès à
l'eau potable. La dysenterie amibienne se manifeste par des douleurs
abdominales internes ; la sensation de froid ; vertiges ;
fièvre et diarrhée aqueuse avec du sang. Le nombre de cas
enregistrés est de 584.
1.3.5
L'helminthiase
C'est une maladie parasitaire provoquée les helminthes
qui sont des vers parasites qui s'attaquent et se logent dans les intestins.
L'helminthiase se transmet par voie orale, au contact des insectes vecteurs,
l'eau étant la principale voie de transmission de cette pathologie. Elle
sévi sous différentes formes : la schistosomiase ;
l'ascaridiose ; l'ankylostomiase et la filariose. Mais les formes
les plus répandues dans le bassin versant de l'oxyurose et la filariose
avec près de 422 cas selon indices cliniques collectées.
TABLEAU 10:
RÉCAPITULATIF DU NOMBRE DE CAS DE PATHOLOGIES HYDRIQUES RECENSÉES
ENTRE 2013-2020
Pathologies/
Années
|
2013-2014
|
2015-2016
|
2017-2018
|
2019-2020
|
Total
|
Choléra
|
143
|
365
|
76
|
13
|
597
|
Typhoïde
|
195
|
219
|
511
|
478
|
1403
|
Diarrhées
|
168
|
198
|
102
|
123
|
591
|
Amibiase
|
128
|
179
|
163
|
114
|
584
|
Helminthiase
|
210
|
81
|
76
|
55
|
422
|
Total
|
844
|
1042
|
728
|
783
|
3597
|
Source: Enquête sanitaire 2021
A travers ce tableau, nous pouvons dire que risque sanitaire
est croissant dans le bassin versant de Memi'i, ceci s'explique surtout par le
fait que la population devient plus nombreuse au fur des années. Il faut
dire que, la fièvre typhoïde qui est la maladie qui touche le plus
les ménages était peu présente mais sa croissance est
devenue exponentielle dû fait, de la dégradation du milieu avec
plus de d'activités productrices de germes pathogènes comme le
commerce agricole mais surtout par le manque d'infrastructures d'accès
à l'eau. Le choléra qui est la pathologie qui a attiré
notre attention, a connu son pic en 2015. Il faut dire que pathologies sont
assez présentes dans le bassin versant.
FIGURE 5.6 : CARTE DE LA
PRÉVALENCE DES PATHOLOGIES HYDRIQUES EN FONCTION DES
QUARTIERS
Source : Enquête sanitaires, Investigations de
terrain 2021
L'identification des pathologies et de leurs manifestations
sur les ménages est très révélatrice de la
qualité de l'eau dans le bassin versant de Memi'i, mais aussi du faible
volume qualitatif de celle-ci. Les informations collectées auprès
des formations sanitaires corrélées à celles obtenues par
le biais des enquêtes ménagères et entretiens, montrent et
démontrent sans l'ombre d'un doute une forte prévalence des
maladies d'origine hydrique. En tête de ces maladies, la fièvre
typhoïde suivie de loin par le choléra ; les diarrhées
infectieuses ; la dysenterie amibienne et enfin l'helminthiase. On notera
que, le choléra et la fièvre typhoïde touchent plus les
personnes de plus de 25 ans alors que, les diarrhées ; l'amibiase
et l'helminthiase s'attaquent au plus jeunes et nourrissons.
II. LES RAISONS DE
L'AGGRAVATION DU RISQUE SANITAIRE HYDRIQUE DANS LE BASSIN VERSANT DE
MEMI'I
La forte prévalence des maladies hydriques dans le
bassin versant de Memi'i est sans doute, le résultat d'une forte
exposition au risque sanitaire, c'est-à-dire qu'il y'a une panoplie de
facteurs contribuant à l'augmentation du risque d'origine hydrique
qu'à sa diminution. Ces facteurs ou raisons qui contribuent à
l'aggravation ou croissance du risque sanitaire sont d'ordre environnemental
mais aussi d'ordre anthropique dans la majeure partie. Ceci découlant du
fait que, même une eau potable à la base devient contaminée
et impropre à cause des pratiques ou manipulations humaines. Il faut
cependant qu'il ne faudrait pas faire le parallèle entre une cause de la
contamination de l'eau avec celle aggravant la manifestation du risque
sanitaire (pathologies hydriques).
2.1 Les
précipitations : principal moteur de l'aggravation du risque
sanitaire hydrique
L'étude des risques sanitaires associés à
la contamination microbienne de l'eau collectée et consommée dans
un espace géographique a statiquement pour origine les épisodes
pluvieux. Il est sans doute de dire que, les pluies sont la cause de la
survenue des cas sporadiques des maladies de nature hydrique (SERVAIS et al.
1992). Dans la mesure où, lorsque, les périodes pluvieuses sont
prolongées et répétitives, cela augmente les
écoulements d'eau polluées par les déchets, les
excréments, les résidus chimiques agricoles et autres qui
s'infiltrent de façon rapide et forte dans le sous-sol contaminant
à la fois la nappe phréatique et les eaux surfaciques ABOUBACRINA
et al. 1991).Au regard des énormes crues dans le bassin versant du fait
de la variation climatique actuelle, les pluies empêchent non seulement
l'accès à des sources d'approvisionnement en eau potable dû
aux complications logistiques, polluent l'eau souterraine principal
réservoir d'eau potable du bassin versant et poussent les ménages
à consommer l'eau des pluies non potable. Tous ces liens
créés par les précipitations ne font qu'aggraver
l'exposition aux pathologies hydriques dans un milieu déjà en
grande difficulté d'accès à l'eau potable.
2.2 La variation
climatique
L'alternance saisonnière du climat dans le bassin
versant joue aussi un rôle non négligeable dans la croissance des
pathologies hydriques dans ce milieu. Le fait que le climat varie, rend
l'approvisionnement en eau de qualité difficile du fait de sa non
permanence. Les sources d'approvisionnement subissant le contre-courant de
cette alternance de périodes pluvieuses et celles sèches,
empêchent les ménages d'avoir de l'eau de bonne qualité en
gros volumes et cela contribue à la réduction d'une bonne
pratique d'hygiène premier déterminant de la contraction des
maladies hydriques comme le choléra ; la typhoïde et
l'helminthiase considérée par Freddy S.S (2010) comme
étant les « Maladies des Mains Sales »
c'est-à-dire des pathologies liées au manque d'hygiène de
base. Cette même variation climatique dans le bassin versant de Memi'i
est la cause du développement des germes responsables des maladies, pour
la raison selon laquelle, ces germes pathogènes qui souvent en
hibernation dans la majeure partie en saison sèche sont
réveillés par la saison pluvieuse qui permet leur survie et leur
mise en action de contamination (TAB. 11)
Tableau 11:
Répartition cas de pathologies hydriques en fonction des périodes
climatiques.
Quartiers
|
Maladies hydriques
|
Périodes ou saisons
|
Effectifs
|
Obang-Ntane
|
Diarrhées, typhoïde helminthiase
|
Période sèche
|
457
|
Chaine frontalière
|
Typhoïde, diarrhées, amibiase, choléra
|
Périodes pluvieuse et sèche
|
763
|
Quartier Cemac
|
Typhoïde, diarrhées
|
Période pluvieuse
|
195
|
Quartier du Lycée
|
Typhoïde, choléra, diarrhées
|
Périodes pluvieuse
|
98
|
Essabin
|
Choléra, typhoïde, helminthiase
|
Période sèche
|
63
|
Quartier Administratif
|
Diarrhées, typhoïde
|
Période sèche
|
109
|
Assa'assi
|
Choléra typhoïde ; amibiase
|
Période pluvieuse et sèche
|
203
|
Marché Akombang (AK)
|
Choléra ; typhoïde ; amibiase ;
diarrhées
|
Périodes pluvieuse et sèche
|
861
|
Ancien Congelcam (AK)
|
Typhoïde, amibiase et diarrhées
|
Période pluvieuse
|
72
|
Nouveau Congelcam (Ak)
|
Typhoïde ; diarrhées
|
Périodes pluvieuse et sèche
|
135
|
Quartier Bagdad (Ak)
|
Amibiase ; typhoïde ; choléra ;
diarrhées
|
Périodes pluvieuse et sèche
|
305
|
Antenne orange (AK)
|
Diarrhées, typhoïde
|
Période pluvieuse et sèche
|
285
|
Foyer Bamoun (AK)
|
Diarrhées ; choléra ; typhoïde
|
Période sèche
|
51
|
Source : Enquêtes sanitaires, Investigations de
terrain 2021
2.3 Le faible volume d'eau
potable dans le bassin versant de Memi'i
L'absence d'un réseau d'adduction publique d'eau
potable dans le bassin versant, est sans doute le noyau du problème
d'approvisionnement en eau dans cet espace géographique où les
dynamiques naturelles et anthropiques sont rapides. Le besoin en eau potable
étant élevé du fait d'une population sans cesse
grandissante, la présence d'un réseau public d'accès
à l'eau aurait pu augmenter le stock d'eau potable afin d'éviter
d'exposer les ménages aux risques sanitaires déjà assez
présents. Le fait qu'un ménage n'est pas une eau potable en gros
volume l'expose au risque sanitaire.
Car l'absence d'une eau potable en grande quantité ne
permet pas à un ménage d'assurer à la fois
l'hygiène ; l'eau de boisson et autres usages à tout le
domicile sachant que certains ménages ont plus de 4 membres en moyenne.
Cette forte densité de la population doit donc avoir en quantité
l'eau de bonne qualité pour ne pas s'approvisionner dans des sources
d'accès à risque qui les conduirait à l'exposition aux
pathologies hydriques.
Le faible volume en eau potable contraint les ménages
à réduire la qualité d'hygiène car l'eau n'est pas
assez abondante et aussi pousse à s'alimenter en eau dans des sources
polluées, tout cela contribue à la croissance du risque sanitaire
hydrique au sein des ménages et ainsi entrainer une recrudescence des
cas de maladies hydriques.
2.4 Le faible niveau
d'instruction des ménages
C'est l'une des raisons anthropiques qui aggravent le taux de
pathologies dans le bassin versant de Memi'i et comme dans tout l'espace
national et continental. Le faible niveau de scolarisation ou d'instruction
dans ce milieu auprès des ménages et particuliers, est un facteur
de causalité de l'aggravation du risque sanitaire hydrique dans ce
bassin versant. Le niveau d'instruction est un indicateur de la croissance des
maladies, car, la connaissance de l'importance des mesures d'hygiène et
de la consommation de l'eau potable ; des mesures d'assainissement par les
ménages jouent un rôle dans la présence ou non des
pathologies dans un habitat ou ménage.
Howard M.A cité par Kombassere. A (2007) pensait
à cet effet que, les femmes qui constituent le maillon central du
ménage doivent avoir un bon moyen d'instruction car, des femmes avec un
faible niveau d'éducation ne garantissent pas la protection du
ménage contre les maladies hydriques mais plutôt exposent le
ménage. Cela venant du fait qu'elles influencent sur le système
sanitaire familial. Nous comprenons par là qu'un niveau d'instruction
faible aggrave parallèlement le risque sanitaire dans un ménage
et dans tout le bassin versant.
2.5 Le niveau de vie des
ménages
Le niveau de vie des ménages a une place importante
dans leur état sanitaire, car un ménage avec un niveau de vie
faible ou mauvais est plus exposé au risque de maladie hydrique.
Cependant notons que, le niveau de revenu assez bon dans ce milieu n'est pas
synonyme d'une bonne qualité de vie. Et aussi par le fait que les
ménages préfèrent des sources d'accès de moindre
qualité plus nombreuses et moins couteuses. Tout ceci contribue dans une
certaine optique, à l'aggravation du risque sanitaire dans ce milieu.
Car un niveau de vie faible implique un approvisionnement et une consommation
d'eau moins sécurisée.
La diversité des voies de prise en charge lors des cas
de maladies hydrique vient conforter l'idée selon laquelle, le niveau de
vie des ménages est facteur d'aggravation du risque sanitaire hydrique.
Les ménages étant financièrement moyens
préfèrent se soigner eux-mêmes. L'automédication est
la prise en charge la plus répandue dans le bassin versant, 3/5 des
ménages se soignent eux-mêmes. Les maladies telles que les
diarrhées infectieuses, l'amibiase et l'helminthiase sont
s'auto-soignent.
Les pathologies plus difficiles à dépister comme
le choléra et la typhoïde sont soignés dans les centres de
santé, cependant, la fièvre typhoïde est plus
diagnostiquée dans les formations sanitaires mais majoritairement
soignée par les naturopathes ou auprès des vendeurs de la rue.
FIGURE 5.7: LA PRISE EN CHARGE
DES CAS DE MALADIES HYDRIQUES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
Source : Investigations de terrain 2021
Ce graphique, illustre les divers moyens de prises en charge
lors des situations de maladies. On constate un départage dans leur
prise en charge, les centres sanitaires sont sollicités en premier (46%)
mais ce chiffre est provisoire et être moindre car les ménages
sont très adeptes des soins personnels. L'automédication (29%)
est très pratiquée par les ménages qui s'approvisionnent
dans les médicaments de la rue (6%) et aussi dans les pharmacies afin de
se prendre en charge de façon personnelle. La fièvre
typhoïde est la pathologie qui pousse le plus les ménages chez les
naturopathes (18%) car, elle se soigne plus rapidement et avec
efficacité avec des traitements naturels.
2.6 L'assainissement
délicat dans le bassin versant de Memi'i
L'évacuation des eaux usées, excrétas et
des déchets ménagers sont l'un des problèmes les plus
récurrents chez les ménages du pays et de tous les pays des
tropiques. Le constat du mauvais assainissement dans les zones les plus
densément peuplées dans le bassin versant de i à laisser
entrevoir des conditions favorables au développement des germes
pathogènes causant les maladies. La forte présence des jets
d'ordures sauvages et de bassins d'eau usées entre et près des
domiciles précipite la croissance des pathogènes car ces
lexiviats d'ordures et bassin d'eau usées sont des habitats des agents
pathogènes et les variables telles que, les précipitations
accélèrent leur mobilité augmentant ainsi leur pouvoir de
contamination.
2.7 L'absence du traitement
de l'eau consommée
Une eau contaminée lorsqu'elle est traitée peut
se consommer sans risque prépondérant d'infection microbienne. Le
traitement de l'eau permet d'éliminer les microorganismes responsables
des maladies hydriques et mêmes les agents physico-chimiques. La
quasi-absence du traitement de l'eau consommée par les ménages et
particuliers ne traitent pas leur eau avant consommation à l'exception
de ceux alimentant les nourrissons. La méthode de la javellisation qui
traite permet le traitement rapide de l'eau est utilisée par 5,3% des
ménages soit 11 ménages sur 150. Cette javellisation de l'eau est
généralement utilisée dans les tentatives
d'épuration de l'eau. Seuls 2,2% utilisent l'ébullition pour
traiter l'eau, c'est le cas des ménages avec nourrissons ; les
établissements de restauration et quelques rares ménages ont un
filtre à eau (0,2%).
L'absence de traitement de l'eau amplifie le risque sanitaire
car, l'eau consommée étant déjà douteuse voir de
mauvaise qualité, l'absence du traitement de celle-ci vient consolider
cette situation déjà catastrophique.
Nous constatons une absence très claire du traitement
de l'eau par les ménages. Sachant que, l'eau consommée dans le
bassin versant de Memi'i est loin d'être potable, l'absence du traitement
de celle-ci par les ménages ne ferait, qu'augmenter l'exposition aux
maladies hydriques déjà assez présentes dans ce milieu.
FIGURE 5.8: TRAITEMENT DE
L'EAU CONSOMMÉE PAR LES MÉNAGES
Source : Investigations de terrain 2021
2.8 La perception
paradoxale de la manifestation du risque sanitaire hydrique par les
ménages
Comme le dit souvent une un dicton propre à notre
réalité africaine, je cite : « la saleté ne tue
pas l'homme noir », c'est dans cette pensée non rationnelle
des choses que, nombreux ménages vivent. Les ménages du bassin
versant comme ceux d'ailleurs dans le territoire national et continental ont
une vision très relativiste de l'importance, à s'approvisionner
dans une source d'approvisionnement sécurisée ; à
consommer et à faire usage de l'eau de bonne qualité à
tout moment. Ils pensent que, le risque est peu présent voir absent en
consommant de l'eau jugée dangereuse pour la santé par les
organismes gouvernementaux (MINSANTE) ; des ONG de sensibilisation et par
des élites locales actant dans le domaine sanitaire (la Clinique GERYL).
La situation est telle que, malgré la sensibilisation faite
auprès de ceux-ci, ils ne croient trop peu à la manifestation
à l'exposition au risque sanitaire malgré une forte
prévalence de la manifestation du risque sanitaire ces dernières
années.
Le fait est que, seuls 3/10 ménages pensent à la
probabilité de s'exposer à une maladie en consommant une eau
impropre à la santé. Au vue de cette conception du risque
sanitaire lié un l'approvisionnement en eau et aussi à son usage,
cela permet de dire à suffisance que, la perception qu'on les
ménages, les exposent exponentiellement aux pathologies d'origine
hydrique.
III. PERSPECTIVES
D'AMELIORATION DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE
MEMI'I
Les effets néfastes entrainés par le faible et
mauvais approvisionnement actuel en eau de qualité dans le bassin
versant de Memi'i et plus loin dans ces environs ne sont guère
négligeables. La présente étude s'est même
donnée pour intérêt, de produire des solutions
mélioratives pour l'accessibilité à l'eau potable en
volume conséquent. Non comme une baguette magique, ce travail se veut
comme outil pratique à la prise des décisions par les acteurs
publics et privés de cet espace. La manifestation du risque sanitaire
provenant de l'eau (pathologies) a des répercussions
socio-économiques sur la population et il y'a donc
nécessité à améliorer l'accès à l'eau
potable dans ce milieu.
3.1 La mise sur pied d'un
réseau public d'approvisionnement en eau potable dans le bassin versant
de Memi'i
La mise en place d'une adduction d'eau, dans tout le bassin
versant permettrait susceptible d'améliorer la situation actuelle en
termes d'accès à l'eau potable. Ce réseau public d'eau
potable permettrait non seulement d'augmenter la couverture spatiale du bassin
versant en terme de points d'approvisionnement en eau potable au regard du taux
de couverture actuelle très insuffisant en terme d'espace et de
ménages. Ce réseau serait aussi la solution pour augmenter le
volume d'eau de bonne qualité dans le bassin versant afin de limiter
l'exposition des ménages à s'approvisionner dans des sources
d'eau alternatives fortement polluées et zones de développement
des germes.
La présence d'un réseau public
d'approvisionnement en eau viendrait dans une certaine mesure sécuriser
l'approvisionnement en eau en évitant aux ménages d'effectuaient
des distances avoisinantes les 1 km pour s'en acquérir de l'eau. Il
limiterait entre autre les fréquentations communes des points d'eau qui
augmentent l'insalubrité de l'environnement physique des points d'eau.
Le réseau public d'approvisionnement en eau n'est pas la panacée
idéale car la contamination touche même une eau potable mais cela
améliorerait la situation d'accès à l'eau et
réduirait la forte exposition des ménages aux risques sanitaires
de nature hydrique dans le bassin versant et apparait pour nous la solution la
plus viable, fiable et durable pour les ménages de ce milieu
géographique.
3.2 La sensibilisation sur
la question de la d'approvisionnement en eau et des risques sanitaires
associés
Il important de signifier sans cesse aux ménages,
l'importance que revêt l'approvisionnement en eau pour leur santé.
Car la méconnaissance ou la négligence de s'approvisionner dans
des sources d'accès à l'eau potable ; la consommation d'une
eau impropre, le non-respect des mesures d'hygiène lors de la collecte
et de la conservation de celle-ci conduisent directement à l'exposition
aux risques sanitaires hydriques. Il est donc important d'organiser des
colloques et de sensibiliser via les pratiques de terrain les ménages et
aussi tous les acteurs sociopolitiques agissant dans le domaine de l'eau dans
le bassin versant de Kyé-Ossi afin d'améliorer non seulement la
situation de l'accès à l'eau potable en volume conséquent
mais aussi la situation sanitaire des ménages qui, est influencée
par cet accès à l'eau.Il y'a d'insister sur la
nécessité d'apprendre à la population à traiter
l'eau à l'échelle familiale
CONCLUSION
Parvenu au terme de cet ultime chapitre de notre étude,
donc le but était de mettre en exergue les liens de causalité
entre l'eau consommée par la population et le risque de maladies
hydriques. Il en découle que, l'eau consommée par les
ménages étant contaminée par les éléments
physico-chimiques et surtout par les germes pathogènes exposent
fortement ceux-ci aux maladies d'origine hydriques. Ces maladies hydriques que
sont le choléra, la fièvre typhoïde ; les
diarrhées bactériennes, la dysenterie amibienne et l'helminthiase
sévissent dans cette zone depuis des années et continuent
à se manifester chez les ménages de tout âge confondu. Le
choléra, la typhoïde et les diarrhées étant les plus
sévères selon les informations recueillies auprès des
ménages et des centres sanitaires de la zone. Il faudrait aussi dire que
le risque sanitaire dans le bassin versant ne décroit pas mais s'aggrave
plutôt du fait de plusieurs raisons environnementales mais aussi en
grande partie anthropiques et il y'a donc urgence d'amélioration de
cette situation d'accès à l'eau potable.
CONCLUSION GENERALE
L'eau est la ressource la plus indispensable naturelle pour
toute vie humaine envisageable sur l'espace terrestre. Le présent
mémoire traite ainsi de l'approvisionnement en eau et des risques
sanitaires dans la ville de Kyé-Ossi et ses environs (bassin versant de
Memi'i). Le travail dont il s'agissait ici, était en effet, de
présenter, d'analyser et de démontrer les concordances de
causalités entre l'approvisionnement en eau et les maladies hydriques
qui en découlent, telle était la problématique qui servait
de canevas à notre étude. Au crépuscule de cette
étude scientifique, nous pouvons confirmer que notre objectif
d'évaluation de l'état de l'approvisionnement en eau et de son
lien avec le risque sanitaire se manifestant dans le bassin versant de Memi'i
et l'hypothèse dégagée selon laquelle, les ménages
de ce bassin versant n'ont pas un accès à l'eau potable en volume
conséquent cela conduisant aux maladies hydriques directement ou
indirectement ont été atteint. Afin donc de vérifier et de
confirmer nos préalables, nous avons fait usage des techniques
géographiques afin d'obtenir des données sur le terrain,
auprès des ménages, particuliers et formations sanitaires pour
savoir ce qu'était réellement la situation de
l'accessibilité à l'eau dans ce milieu. Les analyses de
laboratoires des échantillons d'eau consommée
prélevées sur les sources d'approvisionnement en eau nous ont
permis de savoir avec exactitude la qualité physico-chimique et
bactériologique de l'eau consommée et cela à confirmer
notre hypothèse selon laquelle, elle était de mauvaise
qualité, néanmoins, nous dirons qu'elle aurait pu le devenir avec
les conditions de transport des échantillon d'eau très
difficiles.
Il faut noter en prélude que, nombreux facteurs
physiques et humains déterminent la présence des ressources en
eau dans le bassin versants. Passant du climat alternant périodes et
humides qui réduit la quantité en eau dans le bassin versant,
associés au relief, l'hydrographie, la végétation
jusqu'à la géologie de cette unité géographique,
tous ces facteurs naturels influencent la présence de l'eau sous ses
diverses formes (surfacique, pluviales et souterraine). Les facteurs humains
quant à eux influencent le choix des sources d'approvisionnement en eau
en termesde qualité et quantité. Il faut aussi noter que,
l'absence d'un réseau public d'approvisionnement en eau potable a
poussé les ménages à s'approvisionner au niveau des puits
traditionnels, forages, sources naturelles, rivières, bornes fontaines
dont la qualité est cependant très mauvaise.
La mauvaise qualité de l'eau trouve ses origines de
façon naturelle (fort taux d'éléments physico-chimiques)
et anthropique (contamination par les eaux usées, ordures domestiques et
agricoles et des excréments humains et animaux). Ces bassins
hébergent des germes pathogènes (streptocoques fécaux,
salmonelles, coliformes totaux et fécaux) qui causent des maladies
lorsqu'ils rentrent au contact de l'homme soit par voie fécale ou orale
voir par contact physique humain. Ces maladies hydriques étant le
choléra, la fièvre typhoïde, les diarrhées
bactériennes, l'amibiase et l'helminthiase frappent les ménages
à travers le temps et sont aggravaient par des causes humaines et
naturelles. Il est donc censé de dire enfin que, c'est
l'approvisionnement très délicat et critique en eau dans le
bassin versant étudié, qui est responsable des nombreuses
maladies hydriques qui sont les manifestations du risque sanitaire assez
élevé dans le bassin versant de Memi'i.
Toute étude scientifique étant imparfaite, ce
travail nécessite donc entre autre une forte amélioration. La
subjectivité dont nous avons fait usage dans nos analyses laisse
entrevoir une certaine marge d'erreur. Car le nombre de ménages
enquêtés et particuliers est peu représentatif de la forte
densité de la population dans ce bassin versant et aussi le nombre de
points d'eau (sources d'approvisionnement) non comptés montre les
limites de notre travail car on ne saurait pas si cette portion de
ménages laissés et points d'eau sont les plus polluées. La
seule considération de l'aspect bactériologique sans tenir compte
de l'aspect virologique dans les analyses microbiologiques montre une certaine
uniformité dans notre étude en comparaison de celles
déjà fait au niveau du territoire national et continental, cela
laisse à croire que les populations ne peuvent passouffrir des maladies
hydriques causées par la présence élevée
d'éléments chimiques dans l'eau consommée dans cet espace
géographique.
Dans l'optique d'une meilleure étude sur la question
dans le bassin versant, il faudrait faire usage des analyses virologiques de
l'eau pour déterminer la présence des virus dans cette eau
consommée et aussi des maladies hydriques d'origine chimique. L'usage
des nouvelles techniques cartographiques comme le SIG, la
télédétection permettraient de mieux savoir le taux de
couverture spatiale et humaine des sources d'approvisionnement mais aussi de
suivre le processus de contamination souterraine de l'eau par les eaux
usées, les déchets chimiques et ménagers pour savoir avec
exactitude le lien entre l'eau consommée et risque sanitaire
hydrique.
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ANNEXES
ANNEXE 1: COORDONNÉES GPS DES POINTS D'EAU,
LATRINES ET CENTRES DE SANTÉ DU BASSIN VERSANT DE MEMI'I
Identifiants
|
longitude
|
latitude
|
Altitude
|
Quartiers
|
FPME
|
11338604
|
2190397
|
577
|
Marché Akombang
|
PTNA
|
11338604
|
211391
|
572
|
|
PTNA
|
1120384
|
211419
|
576
|
|
PTNA
|
1120245
|
211424
|
572
|
|
PTSA
|
1120201
|
211432
|
563
|
Foyer communautaire Bamoun
|
FPME
|
1120201
|
211429
|
562
|
|
FMPE
|
1120176
|
211426
|
558
|
|
PTSA
|
1120169
|
211410
|
559
|
|
DSO
|
1120181
|
211198
|
555
|
Derrière nouveau Congelcam
|
PTSA
|
1120178
|
211392
|
557
|
|
PTNA
|
1120148
|
211369
|
557
|
|
PTA
|
1120203
|
211354
|
558
|
|
FPME
|
1120209
|
211442
|
563
|
|
PTA
|
1120248
|
211459
|
567
|
Quartier Bagdad
|
DSO
|
1120243
|
211464
|
564
|
|
PTSA
|
1120213
|
211501
|
554
|
|
LTSA
|
1120207
|
211543
|
560
|
|
PTA
|
1120197
|
211540
|
559
|
|
PTA
|
1120195
|
211548
|
559
|
|
PTSA
|
1120192
|
211548
|
565
|
|
PTNA
|
1120152
|
211554
|
560
|
|
SNNA
|
1120140
|
211558
|
554
|
|
SNSA
|
1120246
|
211593
|
565
|
|
PTNA
|
1120268
|
211640
|
571
|
Derrière lycée
|
FPME
|
1120313
|
211625
|
572
|
|
BF
|
1120374
|
211615
|
583
|
|
BF
|
1120418
|
211626
|
586
|
Quartier lycée bilingue
|
FMH
|
1120436
|
211655
|
583
|
|
FMH
|
1120634
|
211444
|
585
|
|
PTSA
|
1120486
|
211664
|
583
|
|
PTSA
|
1120482
|
211719
|
583
|
|
DSO
|
1120482
|
211716
|
582
|
|
DSO
|
1120484
|
211718
|
584
|
|
PTSA
|
1120540
|
211736
|
584
|
Quartier Cemac
|
PTNA
|
1120564
|
211729
|
581
|
|
PTNA
|
1120601
|
211750
|
577
|
|
DSO
|
1120625
|
211768
|
569
|
|
PTSA
|
1120675
|
211726
|
563
|
|
PTSA
|
1120673
|
211711
|
568
|
Derrière ancien Congelcam
|
PTSA
|
1120663
|
211717
|
568
|
|
PTA
|
1120671
|
211702
|
568
|
|
FPME
|
1120704
|
211734
|
570
|
|
PTA
|
1120703
|
211727
|
566
|
|
LM
|
1120713
|
211724
|
567
|
|
PTNA
|
1120262
|
210399
|
556
|
Chaine frontalière
|
LM
|
1120297
|
210386
|
559
|
|
PTSA
|
1120301
|
210414
|
560
|
|
PTNA
|
1120316
|
210395
|
554
|
|
LTSA
|
1120323
|
210397
|
552
|
|
PTSA
|
1120303
|
210457
|
565
|
|
LTSA
|
1120306
|
210462
|
562
|
|
PTA
|
1120292
|
210481
|
559
|
ASSA'ASSI
|
LTSA
|
1120288
|
210489
|
562
|
|
PTSA
|
1120293
|
210512
|
562
|
|
PTSA
|
1120301
|
210542
|
567
|
|
PTSA
|
1120309
|
210557
|
570
|
|
PTSA
|
1120316
|
210558
|
569
|
|
LTSA
|
1120314
|
210567
|
571
|
|
PTSA
|
1120309
|
210577
|
569
|
|
PTA
|
1120350
|
210557
|
569
|
|
LTSA
|
1120362
|
210559
|
572
|
Obang-Ntane
|
PTSA
|
1120345
|
210537
|
556
|
|
LTSA
|
1120336
|
210537
|
569
|
|
DSO
|
1120345
|
210539
|
570
|
|
PTNA
|
1120356
|
210532
|
568
|
|
FMH
|
1120398
|
210490
|
565
|
|
FPME
|
1120443
|
210521
|
569
|
|
FMH
|
1120455
|
210503
|
566
|
|
CMAK
|
1120455
|
210503
|
566
|
|
PTSA
|
1120479
|
210513
|
570
|
|
PTA
|
1120515
|
210541
|
575
|
Quartier administratif
|
SNSA
|
1120661
|
210551
|
585
|
|
LTA
|
1120515
|
210552
|
575
|
|
BO
|
1120509
|
210539
|
578
|
|
FMH
|
1120566
|
210525
|
577
|
|
LM
|
1120566
|
210525
|
578
|
|
LTNA
|
1120568
|
210523
|
578
|
|
FPME
|
1120599
|
210564
|
581
|
Essabin
|
LTA
|
1120662
|
210554
|
586
|
|
FPME
|
1120610
|
21550
|
581
|
|
FPME
|
1120718
|
210579
|
592
|
|
FPME
|
1120523
|
210444
|
519
|
Chaine frontalière
|
BF
|
1120213
|
210512
|
556
|
|
Memi'i (rivière)
|
1120188
|
210537
|
560
|
|
DCK
|
1120153
|
210505
|
556
|
|
FMH
|
1120213
|
210543
|
554
|
|
PTSA
|
1120210
|
210546
|
554
|
|
LTNA
|
1120215
|
210550
|
553
|
|
LTSA
|
1120214
|
210550
|
553
|
|
PTNA
|
1120239
|
210536
|
558
|
|
PTNA
|
1120230
|
210536
|
559
|
|
PTSA
|
1120250
|
210544
|
561
|
|
PTNA
|
1120252
|
210550
|
562
|
|
PTNA
|
1120255
|
210553
|
562
|
|
PTNA
|
1120263
|
210564
|
562
|
|
PTNA
|
1120266
|
210560
|
561
|
|
LTSA
|
1120270
|
210556
|
564
|
|
PTSA
|
1120275
|
210562
|
566
|
|
PTSA
|
1120238
|
210591
|
556
|
|
LTNA
|
1120273
|
210556
|
567
|
|
PTA
|
1120261
|
210575
|
561
|
|
ETANG
|
1120244
|
210592
|
558
|
|
LTSA
|
1120235
|
210567
|
555
|
|
PTNA
|
1120238
|
210561
|
558
|
|
LTNA
|
1120223
|
210536
|
556
|
|
Affluent (Bibe'e)
|
1120156
|
210649
|
560
|
Limite Akombang-Kyé-Ossi
|
BF/clinique carrière
|
1120170
|
210749
|
569
|
Carrière akombang
|
FMPE
|
1120195
|
210777
|
565
|
Quartier antenne orange
|
PTNA
|
1120163
|
210811
|
576
|
|
PTSA
|
1120190
|
210772
|
567
|
|
FPME
|
1120191
|
210777
|
568
|
|
PTA
|
1120176
|
210771
|
569
|
|
FPME
|
1120109
|
210131
|
558
|
|
PTSA
|
112099
|
210101
|
515
|
|
ANNEXE 2: RÉSULTATS DES ANALYSES ORGANOLEPTIQUES
DE L'EAU CONSOMMÉE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
Numéro
|
Identifiant
|
Couleur/Transparence
|
odeur
|
TDS
|
N°1
|
Puit traditionnel Chaine
|
Colorée /claire jaune
|
Inodore
|
4,6
|
N°2
|
Source d'Obang-Ntane
|
Incolore / claire
|
Inodore
|
2,60
|
N°3
|
Borne fontaine Carrière
|
Incolore/claire
|
Inodore
|
00
|
N°4
|
Forage du Lycée
|
Incolore/claire
|
Inodore
|
0,30
|
N°5
|
Forage marché Akombang
|
Incolore/claire
|
Inodore
|
0,15
|
N°5
|
Rivière Meme'e
|
Colorée/pas claire
|
Inodore
|
32
|
ANNEXE 3: RÉSULTATS DES ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES
DE L'EAU CONSOMMÉE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
Numéro
|
Identifiant
|
Ph
|
Chlorure
|
Ammonium
|
Nitrates
|
Fer
|
Phosphates
|
N°1
|
Puits traditionnel Chaine
|
6,6
|
33,5
|
10,7
|
17,2
|
21,1
|
44,8
|
N°2
|
Source d'Obang-Ntane
|
6,1
|
11,7
|
14,2
|
7,5
|
3,3
|
7,2
|
N°3
|
Borne fontaine Carrière
|
8,9
|
42
|
2,02
|
00
|
0,1
|
28,3
|
N°4
|
Forage du Lycée
|
7,6
|
27,9
|
1,96
|
2,60
|
3,8
|
16,29
|
N°5
|
Forage marché Akombang
|
7,3
|
38,6
|
0,67
|
00
|
0,19
|
22,01
|
N°6
|
Rivière Meme'e
|
5,5
|
0,2
|
20
|
30,6
|
2,9
|
59
|
ANNEXE 4: RÉSULTATS DES ANALYSES
BACTÉRIOLOGIQUES DE L'EAU CONSOMMÉE DANS LE BASSIN VERSANT DE
MEMI'I
Code
|
Dénomination
|
CT
UFC/10ml
|
E.coliUFC/100ml
|
SF UFC/10ml
|
Salmonella UFC/100ml
|
Interprétation
Des
Résultats
|
E10
|
Puits traditionnel Chaine
|
30
|
101
|
230
|
135
|
ENP
|
E11
|
Source d'Obang-Ntane
|
10
|
30
|
70
|
65
|
ENP
|
E12
|
Borne fontaine Carrière
|
00
|
12
|
00
|
31
|
EBQP
|
E13
|
Forage du Lycée
|
17
|
15
|
32
|
47
|
ENP
|
E14
|
Forage marché Akombang
|
08
|
21
|
83
|
90
|
ENP
|
E15
|
Rivière Meme'e
|
400
|
250
|
450
|
200
|
ENP
|
NB : Il convient de signifier que
malgré les bonnes conditions de stockages des échantillons,
l'état initial des échantillons a pu changer augmentant ou
réduisant les éléments présents.
Légende :
CT : Coliformes totauxE coli :
Escherichia coli SF : Streptocoques fécaux
EBQP : Eau de Bonne Qualité
BactériologiqueENP : Eau Non Potable
ANNEXE 5 : QUESTIONNAIRE D'ENQUÊTE DE
TERRAIN
FAIT PAR NDONG JEAN DESIRE, ETUDIANT EN MASTER 2
GEO UY1
Les informations collectées à l'aide de ce
questionnaire serviront à mener une étude à but
académique au sein des populations du bassin versant de Memi'i. Ces
données sont strictement confidentielles et ne concernent que la
présente recherche.
A. DESCRIPTION DE LA CONCESSION ET MENAGES
Enquêteur : __________________________
Date : /______//__________/ 2020/2021
Langue d'entretien :
______________________________
Q1.
|
Nombre de ménages occupant la
concession
|
|
Q2.
|
Localisation
|
Q3.
|
Noter le type de maison
|
|
|
Célibatorium
|
|
|
Maison
|
|
Q4.
|
Noter le type de construction
|
|
|
Dur, semi dur, pas dur
|
|
Q5.
|
Noter le type de concession
|
|
Concession familiale à un ménage
|
|
|
Concession familiale à plusieurs ménages
|
|
Q6.
|
Y a-t-il un puits dans la concession ?
|
Oui
|
Non
|
Q7.
|
Si oui, est ce que vous buvez l'eau du puits
?
|
Oui
|
Non
|
Q8.
|
Mesurer la distance (m) séparant le puits du lieu
d'aisance
|
|
Q9.
|
Y'a-t-il des animaux présents dans la
concession ?
|
Oui
|
Non
|
Q10.
|
Si oui, est-ce que ce sont [(1)
quelques animaux ; (2) élevage]
|
B. DESCRIPTION DU MENAGE
Q1.
|
Nom et prénoms de la personne
enquêtée :
|
Q2.
|
Date de naissance ou âge
|
|
Q3.
|
Ethnie
|
|
Q4.
|
Situation de résidence
|
|
Locataire
|
|
|
Propriétaire
|
|
Q5.
|
Niveau d'instruction
|
|
Non scolarisé
|
|
|
Primaire
|
|
|
Secondaire
|
|
|
Supérieur
|
|
Q6.
|
Taille du ménage
|
|
0-5 ans
|
6-14 ans
|
15-50 ans
|
> 50 ans
|
F
|
|
|
|
|
M
|
|
|
|
|
Total
|
|
|
|
|
Q7.
|
Revenu mensuel approximatif du ménage :
|
Q8.
|
Existence de latrines?
|
Oui
|
Non
|
Q9.
|
Si oui, les latrines se vident elles dans :
|
|
La rue
|
Oui
|
Non
|
|
Une fosse
|
Oui
|
Non
|
Q10.
|
Si dans une fosse, la vidange est-elle
:
|
|
Manuelle
|
Oui
|
Non
|
|
Mécanique
|
Oui
|
Non
|
Q11.
|
Si la vidange est manuelle, que faites-vous des
excréta ?
|
C. APPROVISIONNEMENT EN EAU DU MENAGE
Q1.
|
Où prenez-vous votre eau de
boisson(cocher la case correspondante) ?
|
|
|
Juin à septembre
|
Octobre à janvier
|
Février à mai
|
|
Rivière
|
|
|
|
|
Source naturelle
|
|
|
|
|
Puits traditionnel
|
|
|
|
|
Forages
|
|
|
|
|
Borne-fontaine
|
|
|
|
Q2.
|
Localisation du point d'eau le plus utilisé
actuellement (mois 2021)
|
|
X
|
Y
|
Q3.
|
Quel récipient utilisez-vous pour collecter
l'eau ?
|
|
Bidon jaune (20 l)
|
|
|
Seau plastique (15 l)
|
|
|
Seau métallique (20 l)
|
|
|
Autres (bouteilles etc.)
|
|
Q4.
|
Combien de fois prenez-vous de l'eau en moyenne par
jour ?
|
|
|
Une fois
|
|
|
Deux fois
|
|
|
Plus de trois fois
|
|
Q5.
|
Quel récipient utilisez-vous pour le stockage de
l'eau de boisson (plusieurs réponses
possibles)
|
|
Bidon
|
|
|
Seau
|
|
|
Autres (bouteilles etc.)
|
|
Q7.
|
Notez si les récipients de stockage sont
couverts
|
Oui
|
Non
|
Q9.
|
Y a-t-il une différence entre le récipient
de stockage de l'eau de boisson et les autres eaux ?
|
Oui
|
Non
|
Q10.
|
Quelle est la fréquence de lavage de votre
récipient de stockage d'eau de boisson ?
|
|
|
Avant chaque collecte
|
|
|
Une fois les 3 jours
|
|
|
Une fois la semaine
|
|
|
Deux fois le mois
|
|
|
Deux fois les 3 mois
|
|
Q11.
|
Quelle est la durée de stockage ?
|
|
|
Un jour
|
|
|
Trois jours
|
|
|
Une semaine
|
|
|
Plus d'une semaine
|
|
Q12.
|
Actuellement traitez-vous l'eau avant de la
boire ?
|
Oui
|
Non
|
Q14.
|
Quels sont vos problèmes d'approvisionnement en
eau ?
|
|
Distance au point d'eau
|
|
|
Prix élevé de l'eau
|
|
|
Baisses de pression
|
|
|
Mauvaise qualité de l'eau
|
|
|
Autres
|
|
Q15
|
Qualité visuelle de l'eau
|
|
Q16.
|
Estimation du nombre de litres pris chaque
jour
|
|
Q17.
|
Estimez la quantité d'eau consommée dans le
ménage par jour et par personne
|
|
D. HYGIENE ET ASSAINISSEMENT
Q1.
|
Quelle est la fréquence de nettoyage de votre
cour ?
|
|
Q2.
|
Quel est votre mode d'évacuation des eaux
usées ?
|
|
|
Habitat
|
|
|
Puisard ou puits
|
|
|
Rue
|
|
|
Autres
|
|
Q3.
|
Quel est votre mode d'évacuation des
ordures ?
|
|
|
Incinération
|
|
|
Rue (DSO)
|
|
|
Bac
|
|
|
Autres
|
|
Q4.
|
Selon vous pourquoi les gens évacuent-ils les
ordures et eaux usées dans la rue ?
|
|
|
|
Q5.
|
Pensez-vous que les eaux et les ordures laissées
au vent peuvent causer des maladies ?
|
Oui
|
Non
|
Q6.
|
Si oui, lesquelles ?
|
Q7.
|
Pensez-vous que les maladies hydriques peuvent être
liées à la saleté ?
|
Oui
|
Non
|
Q8.
|
Lavez-vous les mains au savon avant chaque
repas ?
|
Oui
|
Non
|
Q9.
|
Après la toilette anale des enfants, vous lavez
les mains au savon ?
|
Oui
|
Non
|
E. SANTE
(Ce questionnaire s'adresse à la
ménagère)
Q1.
|
Niveau d'instruction de la ménagère.
|
|
Non scolarisée
|
|
|
Primaire
|
|
|
Premier cycle
|
|
|
Second cycle
|
|
|
Supérieur
|
|
|
Autres
|
|
Q2.
|
Avez-vous enregistré un épisode morbide
dans votre ménage ces deux derniers temps ?
|
Oui
|
Non
|
Si oui, remplir le tableau suivant
:
|
Recours
|
Lieu d'obtention du médicament
|
Niveau d'instruction du malade
|
|
|
Centre
public
|
Centre
privé
|
Centre
conf.
|
Rien
|
Voisin
|
Rue
|
Public
|
Privé
|
NS
|
P
|
S1
|
S2
|
S3
|
Age
|
Sexe
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Conf : confessionnel ; Rien : n'a rien
fait face à la maladie ; NS : non scolarisé ;
P : primaire ; S1 : premier cycle ; S2 : second
cycle ; S3 : supérieur.
Q3.
|
Précisez le nom de la structure sanitaire qui a
été consultée à cet effet.
|
|
|
Q4.
|
Comment reconnaissez-vous une maladie hydrique :
choléra, typhoïde diarrhée, amibiase etc. ?
|
Q5.
|
S'il y a eu un cas de maladies hydriques ces deux
derniers temps (mois, année, semaine) et s'il a donné lieu
à un recours, après combien de jours le malade a-t-il
été conduit à la structure de soins ?
|
|
Q6.
|
Pendant l'épisode de maladie, lui avez-vous
donné à boire ?
|
|
Autant que d'habitude
|
|
|
Plus que d'habitude
|
|
|
Moins que d'habitude
|
|
Q7.
|
Lui avez-vous donné un liquide
préparé à partir de
|
|
Un traitement traditionnel
|
|
|
Medicaments
|
|
|
Solution de réhydratation orale (SRO), eau salée
|
|
Q8.
|
Quelles sont les causes des maladies
hydriques à votre avis ?
|
Q9.
|
Pensez-vous que les maladies hydriques sont imputables
à l'eau que vous utilisez ?
|
Oui
|
Non
|
Q10.
|
Si oui, cela est-il dû :
|
|
|
A des agents pathogènes qui sont dans l'eau
|
|
|
Aux génies de l'eau
|
|
|
A une insuffisance d'eau dans votre milieu
|
|
|
Au manque d'hygiène
|
|
|
Autres (saleté physique de l'eau)
|
|
Q11.
|
Quelles sont les conséquences des maladies
hydriques à votre avis ?
|
Q12.
|
Selon vous quels sont les moyens de prévention des
MH ?
|
Q13.
|
Avez-vous déjà été
sensibilisée aux maladies que peuvent causer l'usage d'une eau de
mauvaise qualité.
|
Oui
|
Non
|
Q14.
|
Si oui, de quelle structure de sensibilisation
s'agissait-il ?
|
Q15.
|
Quelles suggestions pourriez-vous faire pour
améliorer l'accès à l'eau ?
|
|
Baisse des prix
|
|
|
Augmentation du nombre de points d'eau
|
|
|
Un réseau public d'approvisionnement en eau
|
|
|
Autres
|
|
GUIDE D'ENTRETIEN
NOM PRENOMS ...
1. Comment percevez-vous l'environnement (habitat,
assainissement) de votre quartier ?
2. Que pensez-vous de l'approvisionnement en eau de votre
quartier ?
3. Quelles suggestions pouvez-vous faire pour améliorer la
qualité de l'approvisionnement en eau ? Les problèmes de
santé y trouvent leurs origines ?
4. Quelles suggestions pouvez-vous donc faire à cet
effet ?
5. Quelles sont les mesures d'hygiène que vous adoptez au
cours du processus d'approvisionnement en eau ?
6. Avez-vous déjà
été sensibilisé du lien entre aux maladies et l'usage
d'eau de mauvaise qualité ?
7. Selon vous quelles sont les maladies les plus
fréquentes
TABLE DES
MATIÈRES
REMERCIEMENTS
ii
RÉSUMÉ
iii
ABSTRACT
iv
TABLE DES TABLEAUX
v
TABLE DES FIGURES
vi
TABLE DES PLANCHES
viii
TABLE DES PHOTOS
ix
LISTE DES ACRONYMES ET SIGLES
x
INTRODUCTION GENERALE
1
I. CONTEXTE GENERAL DE L'ETUDE
2
II. JUSTIFICATION DU SUJET
3
III. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
4
1. Délimitation spatiale
4
IV. PROBLEMATIQUE
7
V. INTERET DE L'ETUDE
8
1. Intérêt personnel
8
2. Intérêt scientifique et
académique
9
3. Intérêt pratique ou
social
9
VI. QUESTIONS DE RECHERCHE
10
1. Question principale
10
2. Questions spécifiques
10
VII. OBJECTIFS DE RECHERCHE
10
1. Objectif principal
10
2. Objectifs spécifiques
10
VIII. LES HYPOTHESES
11
1. Hypothèse principale
11
2. Hypothèses spécifiques
11
IX. CONTEXTE SCIENTIFQUE DE LA RECHERCHE
11
X. CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
16
1. Cadre conceptuel
16
2. Cadre théorique
20
XI. METHODOLOGIE
22
1. Recherche documentaire
22
2. Travaux de terrain
23
2.1 Observation directe du terrain
23
2.2 Enquête qualitative de terrain
(guide d'entretien)
23
2.3 Enquête quantitative de terrain
(questionnaire)
24
2.4 Calcul de la distance entre point d'eau
et domicile
24
2.5 Calcul du Taux de couverture spatiale des
points d'eau par rapport à la densité de la population
25
3. Outils de collecte des données
25
3.1 Les logiciels spécialisés
de GPS
25
3.2 Logiciels spécialisés de
cartographie
25
3.3 L'appareil photo
26
3.4 Les cartes thématiques
26
4. Prélèvement et Analyses des
échantillons d'eau consommée
26
4.1 Le choix des sites de
prélèvement d'échantillons d'eau consommée
26
4.2 Analyse organoleptique
27
4.3 Analyse physico-chimique
27
4.4 Analyse bactériologique
27
5. Les données des centres
sanitaires
27
XII. SYNOPTIQUE DE LA RECHERCHE
28
PARTIE I : CONDITIONS BIOPHYSIQUES ET HUMAINES A
l'APPROVISIONNEMENT DE L' EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
32
CHAPITRE I : ETUDE DES DETERMINANTS
BIOPHYSIQUES A L'APPROVISIONNEMENT DE L' EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE
MEMI'I
33
INTRODUCTION
33
I. LES DETERMINANTS BIOPHYSIQUES DU BASSIN
VERSANT DE MEMI'I
33
1.1 La géomorphologie du bassin
versant de Memi'i
33
1.1.1 La topographie du bassin versant de
Memi'i
34
1.1.2 Le système de pentes
36
1.2. Un milieu physique sous influence d'une forte
variation pluviométrique
38
1.2.1. Répartition saisonnière des
pluies
39
1.2.2 Répartition de l'évolution
annuelle des pluies
42
1.3. La température du bassin versant de
Memi'i
43
1.4. Une Végétation Extrêmement
dégradée par l'homme
44
1.5. L'influence remarquable des processus
géologiques et hydrogéologiques
45
1.6. Une pédologie dominée par
l'hydromorphisme et le métamorphisme tropical
45
1.6.1 Les sols hydromorphes ou argilo-sableux
46
1.6.2 Les sols ferralitiques jaunes
46
1.6.3 Les sols ferralitiques de raccordement
46
1.7 Un réseau hydrographique composé
de rivières à débits saisonniers.
47
II. INVENTAIRE DES RESSOURCES EN EAU DANS LE
BASSIN VERSANT DE MEMI'I
48
2.1 Les eaux des précipitations
48
2.2. Les eaux surfaciques
49
2.2.1. Les rivières
49
2.2.2. Les sources surfaciques
50
2.2.3 Les eaux souterraines
51
CONCLUSION
51
CHAPITRE II : LES DETERMINANTS ANTHROPIQUES A
L'APPROVISIONNEMENT EN EAU ET LES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LE
BASSIN VERSANT DE MEMI'I
52
INTRODUCTION
52
I. LES PARAMETRES DEMOGRAPHIQUES ET
SOCIOECONOMIQUES A L'ACCES EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
52
1.1 Les données démographiques
du bassin versant de Memi'i
52
1.1.1. Une démographie galopante et
migratoire
53
1.1.2. La composition sociale de la
population
54
1.2 Les caractéristiques
socioéconomiques
55
1.2.1 Les caractéristiques
sociales
55
1.2.2. Les caractéristiques
économiques du bassin versant de Memi'i
57
II. ETAT DE L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS
LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
58
2.1 L'état du besoin en eau dans le
bassin versant de Memi'i
58
2.2. L'absence d'un réseau public
d'approvisionnement en eau dans le bassin versant de Memi'i
59
2.3. Les sources d'approvisionnement en eau dans le
bassin versant de Memi'i.
60
2.3.1. Les sources naturelles non
aménagées (SNNA)
62
2.3.2. Les Sources naturelles
semi-aménagées (SNSA)
62
2.3.3. Les puits traditionnels non
aménagés (PTNA)
62
2.3.4 Les puits traditionnels
semi-aménagés (PTSA)
63
2.3.5 Les puits traditionnels Aménagés
(PTA)
64
2.3.6 Les forages à motricité humaine
(FMH)
65
2.3.7 Les forages à motricité ou pompe
électrique (FPME)
66
2.3.8 Les bornes fontaines ou semi-adductions d'eau
(BF)
67
2.3.9 Les Rivières et les pluies
68
2.3.10 Les revendeurs d'eau
69
III. UN NIVEAU D'APPROVISIONNEMENT EN EAU
CONTRASTE
72
3.1 La densité des points d'eau par
rapport à la population
72
3.1.1 Le taux de couverture spatiale des
points d'approvisionnement en eau
72
3.1.2 Le nombre de ménages utilisant
un point d'eau commun
73
3.2 La distance parcourue par le
ménage entre le domicile et le point d'accès à l'eau
73
3.3 Le volume d'eau recueillie
74
CONCLUSION
75
DEUXIEME PARTIE : AUTOPSIE DE QUALITE DE L'EAU
ET EXPOSITION AUX RISQUES SANITAIRES DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
76
CHAPITRE III : ETAT SUR LA QUALITE DE L'EAU
CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
77
INTRODUCTION
77
I. ANALYSE ET INTERPRETATION DE LA QUALITE DE
L'EAU CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
77
1.1 La qualité organoleptique de l'eau
consommée dans le bassin versant de Memi'i
80
1.1.1 La couleur de l'eau
consommée
80
1.1.2 L'odeur de l'eau consommée
80
1.1.3 La turbidité de l'eau
consommée
80
1.2 La qualité physico-chimique de
l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i
81
1.2.1 Le potentiel d'hydrogène (ph) de
l'eau
82
1.2.2 Le Chlorure
83
1.2.3 L'Ammonium
84
1.2.4 Les Nitrates
85
1.2.5 Les Phosphates
86
1.2.6 Le Fer
87
1.3 La qualité bactériologique
de l'eau consommée dans le bassin versant de Memi'i
88
1.3.1 Les Streptocoques fécaux (foecal
streptococci)
89
1.3.2 Les coliformes fécaux
(Escherichia coli ou E coli)
90
1.3.3 Les coliformes totaux
91
1.3.4 Les Salmonelles (salmonella)
92
II. LES CAUSES DE LA CONTAMINATION DE L'EAU
CONSOMMEE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
94
2.1 L'usage des produits chimiques
domestiques et agricoles
94
2.2 L'évaluation des déchets
ménagers solides et des eaux usées
94
2.3 L'évacuation des excréta
(latrines)
95
2.4 Les moyens de collecte de l'eau
96
2.5 La conservation de l'eau
98
2.6 Les activités humaines
100
CONCLUSION
102
CHAPITRE IV : LES PATHOLOGIES PRESENTES DANS
LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I : LA RELATION ETROITE ENTRE PATHOLOGIES
HYDRIQUES ET EAU CONSOMMEE
103
INTRODUCTION
103
I. IDENTIFICATION DES PATHOLOGIES HYDRIQUES
DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
103
1.1 Les microorganismes présents dans
l'eau responsables des maladies hydriques
104
1.1.1 Les bactéries
104
1.1.2 Les protozoaires
104
1.1.3 Les helminthes
104
1.1.4 Les agents vecteurs
105
1.2 Les pathologies hydriques
déclarées par les ménages
105
1.3 Les pathologies hydriques
recensées auprès des formations sanitaires
107
1.3.1 Le Choléra
109
1.3.2 La Fièvre Typhoïde
110
1.3.3 Les Diarrhées Infectieuses ou
bactériennes
110
1.3.4 La Dysenterie Amibienne (Amibiase)
111
1.3.5 L'helminthiase
111
II. LES RAISONS DE L'AGGRAVATION DU RISQUE
SANITAIRE HYDRIQUE DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
114
2.1 Les précipitations :
principal moteur de l'aggravation du risque sanitaire hydrique
114
2.2 La variation climatique
115
2.3 Le faible volume d'eau potable dans le
bassin versant de Memi'i
116
2.4 Le faible niveau d'instruction des
ménages
117
2.5 Le niveau de vie des ménages
117
2.6 L'assainissement délicat dans le
bassin versant de Memi'i
119
2.7 L'absence du traitement de l'eau
consommée
119
2.8 La perception paradoxale de la
manifestation du risque sanitaire hydrique par les ménages
120
III. PERSPECTIVES D'AMELIORATION DE
L'APPROVISIONNEMENT EN EAU DANS LE BASSIN VERSANT DE MEMI'I
121
3.1 La mise sur pied d'un réseau
public d'approvisionnement en eau potable dans le bassin versant de Memi'i
121
3.2 La sensibilisation sur la question de la
d'approvisionnement en eau et des risques sanitaires associés
122
CONCLUSION
122
CONCLUSION GENERALE
123
BIBLIOGRAPHIE
125
WEBOGRAPHIE
129
ANNEXES
xv
* 1Climat équatorial
guinéen : climat caractérisé constamment par la
chaleur et l'humidité avec des températures situées entre
24° et 32°C et des pluies variant entre 1500 et 2500 mm/an
* 2Classification de
Koppen-Geiger : classification des climats fondée sur les
précipitations et les températures combinée à la
carte de la végétation mondiale mise sur pied en 1900 par le
botaniste Wladimir Peter Köppen.
* 3Aquifères :
terrain perméable et poreux permettant l'écoulement d'une nappe
souterraine et le captage de l'eau.
* 4Sol à Gley ou
Gley sol : est un sol des zones humides (sol hydrique) toujours
drainé et constamment saturé d'eau souterraine pendant
longtemps
* 5Nappe
phréatique : réserve d'eau se trouvant sous la surface de la
terre au-dessus d'une poche de terre imperméable
* 6Gram positives : ce
sont des bactéries qui sont selon la couleur qu'elles prennent
après avoir subi un processus chimique appelé coloration de
Gram
* 7Pouvoir
pathogène : c'est la capacité d'un microbe à
provoquer des troubles chez son hôte
*
8Protéobactéries : groupe de bactéries
qui englobe les salmonelles, vibrion, E coli et Helicobacter es
* 9TIAC : est une
apparition d'au moins deux cas de symptomatologie en général
gastro-intestinale, dont on peut rapporter la cause à une même
origine alimentaire
* 10Gel muqueux : zone
de développement des cellules microbiennes
* 11Entérite :
tout ce qui a trait aux intestins
* 12Diarrhées :
les diarrhées ont plusieurs origines : allergie alimentaire et
microbienne
* 13Dysenterie : elle
est causée par plusieurs germes : soit par les protozoaires
(amibiase), soit par des bactéries on parle dysenterie
bacillaire
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