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Rivalité sino-américaine et son impact sur le nucléaire iranien


par William Lulonga Welongo
Université de Lubumbashi - Licence en Relations Internationales 2021
  

Disponible en mode multipage

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    UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

    FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES

    Département des Relations Internationales

    LUBUMBASHI/RDC

    Sujet : Rivalité sino-américaine et son impact sur le nucléaire iranien

      Par LULONGA WELONGO William

    Travail de fin d'étude présenté et défendu en vue de l'obtention de grade de licencié en RelationsInternationales

    Promotion : L2 Relations Internationales

      NZEBA MPUNGA Hélène

    Mémoire de fin d'étude présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de licencié en sciences économiques et de gestion.

    Option : Gestion Financière

    Directeur : Jean Hélène KITSALI

    Professeur Associé

      NZEBA MPUNGA Hélène

    Mémoire de fin d'étude présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de licencié en sciences économiques et de gestion.

    Option : Gestion Financière

    Directeur : Jean Hélène KITSALI

    Professeur Associé

      NZEBA MPUNGA Hélène

    Mémoire de fin d'étude présenté et défendu en vue de l'obtention du grade de licencié en sciences économiques et de gestion.

    Option : Gestion Financière

    Directeur : Jean Hélène KITSALI

    Professeur Associé

    NOVEMBRE 2022

    UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

    FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, POLITIQUES ET ADMINISTRATIVES

    Département des Relations Internationales

    LUBUMBASHI/RDC

    Sujet : Rivalité sino-américaine et son impact sur le nucléaire iranien 

    Par LULONGA WELONGO William

    Travail de fin d'étude présenté et défendu en vue de l'obtention de grade de licencié en RelationsInternationales

    Promotion : L2 Relations Internationales

    Directeur : KAYEMBE NGUBO Emmanuel

    Professeur Associé

    ANNEE ACADEMIQUE 2021-2022

    EPIGRAPHE

    « Une arme entre les mains, d'un ennemi, n'a pas la même signification qu'une arme entre les mains d'un ami »

    Alexander Wendt

    Lulongaamisi@gmail.com

    DEDICACE

    Ce présent travail de mémoire est une oeuvre à l'honneur de mes très chers parents AMISI Felly et ENGELELA Elizabeth qui, par leur(s) amour maternel, prières, conseils, mots d'encouragement, éducation, [...] m'ont fait ce que je suis aujourd'hui. Que le très haut vous bénisse et vous accorde une longue vie.

    IN MEMORIUM

    La mort est certaine, mais l'heure est incertaine. C'est en sachant que nous sommes venus de la poussière et nous retournerons à la poussière, que mon coeur roule de larmes et de blessures intérieures surtout que vous n'êtes plus dans ce monde. À mesgrands-parentsN'SHIKELA Modeste, LULONGA Raymond et MANAZO Kashindi, que vous soyez immortalisés par ce travail. Vos empreintes restent à jamais gravées dans le souvenir de mes pensées ; c'est aujourd'hui que nous apprécions plus que jamais le caractère précieux de vos conseils. Que vos âmes reposent en paix.

    AVANT PROPOS

    Nous voici à la fin de notre deuxième cycle universitaire à faculté des Sciences Sociale, Politiques et Administratives dans le département des Relations Internationales, ça n'a pas été facile avec ce long parcours parsemé d'obstacles et desdéfis. Nousremercions infiniment le père céleste.

    Nous remercions généralement les autorités de l'université de Lubumbashi et tous les professeurs, chefs de travaux et assistants de la faculté des Sciences Sociale, Politiques et Administratives, particulièrement ceux du département des Relations Internationales qui nous ont accompagnés et nous aidés a surmonté tous les obstacles.

    Nous tenons à remercier très cordialement l'éminent professeur KAYEMBE NGUBO Emmanuel qui, en dépit de ses multiples occupations, il ne nous a pas abandonné dont son souhait était que nous puissions produire un bon travail comme celui-ci.

    À mes deux très chers oncles TUSINGE SANGO Toussaint et LUALA Justin, qui ont converti l'un de mes « Gold Dreams » en une réalité compte tenu de leur implication financière dès le début de ce parcourt jusqu'à nos jours. Je vous suis et je resterai toujours reconnaissant de ce que vous venez de réaliser en ce jour à mon égard. Je vous dis « Merci infiniment » et que le tout puissant puisse vous garder toujours en vie pour qu'un jour vous puissiez moissonner ce que vous venez de semer en moi.

    À ma grand-mère TABISHA N., l'unique grand-parent qui me reste que le très haut puisse vous accorder une longue vie, car vous êtes toute une bibliothèque que je ne veux pas perdre.

    À vous grand-oncle et grands-tantes LUKANDULA Paul, ECASA Faïbe et NGENGE Chantal, je suis et je resterai toujours reconnaissant de l'accueil chaleureux à mon arrivée et de vos actions louables, pour vous « je suis un fils » merci infiniment et que le tout puissant vous bénisse et vous accorde une longue vie.

    À vous mes oncles et nos tantes AMISI Willy et sa femme NOELLA Willy, OBED Modeste, MASOKA Esperance, BINGI Toussaint, ODETTE Felly, BAWILI Modeste, AZIZA Modeste, MULASI Modeste, ANJEVE Modeste, KIZA Modeste, LUANUSHA Darius, KILEMBWE Modeste, NYOTA Raymond, DINA Raymond, BATENDE Prosper, EKELA Asumani, KIZA Raymond, KIZA Jems, ESTHER Jems, MATENDO Tuteur, AMISI Lambert, CHANCELLE Amisi[...] je vous dis « merci » pour tous ceux que vous avez fait pour nous depuis notre enfance à nos jours.

    À vous mes frères, soeurs, cousins, cousines, beaux-frères et belles soeurs qui nous ont assistés d'une façon ou d'une autre : AMISI Philémon, SOPHIA Toussaint, AMANI Toussaint, KASHINDI Manazo, BENDERA Albert, LUKUMYA Cardo, Shabani, Divine, Solange Bita, ARUNA Sandra, Zamiri, AKIBA Rocky, AMISI Léon, AKILIMALI Mondele, KILIMA Nyota, Martha, Éric, Tabisha, Martini, Mangaza, Naomie, Ramadhani, ARUNA Bale, M'masa, Dina, Honorine, MAKALA Bita, Faïbe, Bijou, René, Deringe, Joël, Consolat, Olivier, James, Maggy, Ezra, Joyce, Julie, Luepa, Fulgence, Deborah,[...] je resterai toujours reconnaissant de vos actions.

    Aux neveux et niècesen général qui sont encore sur le banc de l'école, nous vous prions de suivre nos pas et de faire mieux plus que nous ; le même souhait nous l'en avons pour ESPERANCE Lulonga et que le très haut puisse vous garder toujours en bonne santé.

    Àmes très chers (es) amies et amis de lutte, connaissances et collègues à qui, j'ai eu à partager les bons tout comme les moments difficiles, directement ou indirectement durant ce parcourt, en ce jour je salue tous vos mots d'encouragement et vos mains qui étaient toujours ouvertes en cas d'une requête. Je salue l'omniprésence de toute la famille estudiantine M'mbondo de Lubumbashi, Joseph,Franck Kamona, Jeancie, David, Boaz, Anita, Lameck, Barthelemy, Samuel, Epembwe, Ebogos, Carrel, Verlin, Yanick, Marc, Prince, Kariotype,Abdul Mawela, Gabriel, Syntyche, Schela, Jessica, Ismaël Mboso,Plamedie, Marcelo et sa femme Chandelle ; je vous dis « Merci » et que puisse Dieu vous accompagne dans vos projets.

    Évidemment, la liste est longue de tous ceux, dont leurs bienfaits nous ont marqué dans la vie académique et quotidienne n'est pas exhaustive. Que ceux qui ne sont pas nommément cités dans ces lignes sachez que jevous porte toujours dans mon coeur ; car dit-on seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse.

    INTRODUCTION GÉNÉRALE

    I. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES DE TRAVAIL

    a. Problématique

    La Chine est de plus en plus en position de rivalité avec la super-puissance américaine. La Chine s'affirme, comme on le voit sur le plan diplomatique lorsque tous les regards se tournent vers Pékin. Sur le plan économique, on constate la tension depuis un moment déjà car les américains voient d'un mauvais oeil la réussite économique chinoise. Parallèlement, on constate que les choses se corsent depuis quelques années sur le plan territorial et les relations avec le Japon, la grande alliée des États-Unis à propos d'un îlot qui a la position stratégique dans la mer de Chine orientale1(*).

    Depuis l'arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2013, les revendications territoriales de Pékin ne cessent de s'accroître. La Chine met en place une véritable stratégie d'expansion territoriale en mer de Chine orientale et méridionale, où de nombreuses îles, sont en passe d'être militarisées. Ce nouveau dessein chinois bouleverse l'ordre stratégique régional soumis, dans une certaine mesure depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, au leadership américain. Deux zones sont particulièrement sensibles : la mer de Chine orientale et la mer de Chine méridionale2(*).

    Les Etats-Unis semblent plus que jamais faire de la guerre froide une « inspiration stratégique contre le Chine », adoptant une stratégie de containment afin d'encercler géopolitiquement la Chine en cherchant à renforcer ses alliances. À cela s'ajoute une stratégie de plus en plus agressive, économiquement et diplomatiquement comme le fit Ronald Reagan avec l'URSS. L'objectif est d'étouffer économiquement l'adversaire en soutenant ses opposants et en fragilisant son économie. Cependant, à la différence de l'URSS des années 1990, la Chine est en pleine expansion économique, commerciale et militaire ce qui en fait également une puissance diplomatique redoutable, que personne ne veut froisser par crainte de représailles,pour autant, une guerre militaire est plus qu'improbable3(*).

    Eu égard des toutes ces démonstrations soulevées ci-hautune question à laquelle notre étude va tourner, se pose en ces termes :

    Comment la rivalité Sino-Américaine a-t-elle un impact sur le nucléaire iranien ?

    b. Hypothèses de travail

    Avant de faire l'énoncé sur les hypothèses, nous définissons l'hypothèse avec Jean-Louis Loubet qui l'a définie comme étant « un énoncé provisoire, dans son principe, elle n'est qu'une étape transitoire du processus de la recherche qui sera ensuite dépassée ou elle ne trouvera pas de confirmation dans la réalité et elle sera abandonnée ou elle sera confirmée ; corroborée par la réalité et elle sera vérifiée en voyant s'enrichir son contenu et progresser sa validité scientifique4(*) ».

    Depuis la révolution de 1979, l'Iran apparaît de façon générale en Occident comme étant plongé dans l'obscurité. Les raisons en sont nombreuses et nous y retrouvons en premier lieu l'essence même de la révolution islamique de 1979, dirigée contre le régime dictatorial du Shah et son occidentalisation à marche forcée5(*). Avec la chute du régime impérial, les américains perdent leur principal allié du Golfe, élément clé dans leur politique de « containment ». Le régime des Mollahs se retrouve quant à lui isolé ; coupé aussi bien de l'Est que de l'Ouest pour des raisons idéologiques6(*).

    Pour sa part, La Chine a dû s'excuser auprès de la jeune République islamique pour le voyage officiel du premier ministre Hua Guo Feng en 1978 quelques mois avant la chute du chah. Malgré sa neutralité affichée dans la guerre Irak-Iran, la République populaire a ensuite vendu des armes à Téhéran, et plus tard des missiles. La Chine a été l'amie des temps difficiles.Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Suède), la Chine est ainsi devenue, discrètement, le second fournisseur de l'Iran après la Russie en armes conventionnelles entre 1981 à 2019. La coopération nucléaire civile, un moment actif a été interrompue sous la pression de Washington, mais n'a jamais totalement cessé7(*).

    Plusieurs sanctions ont été adoptés à l'encontre de Téhéran, par le Conseil de Sécurité des Nations Unies de manière unilatérale, et les Occidentaux, notamment Washington, exercent de fortes pressions sur les voisins de l'Iran pour que ces sanctions soient respectées8(*).L'animosité américaine à l'égard de l'Iran puise sa source dans de multiples facteurs aussi bien cognitifs que géopolitiques9(*).

    Pendant que l'Iran est sous sanctions du Conseil de Sécurité des Nations Unies concernant son programme nucléaire et dont la Chine étant membre permanent de cet organe de l'ONU, au contraire elle était le seul pays à réaliser des investissements importants en reprenant les programmes pétrolier et gaziers abandonnés par les compagnies occidentales.Alors que les sanctions américaines bloquaient les entreprises internationales, la Chine a exporté vers l'Iran des machines et des équipements lourds (transports, énergie, chimie) et obtenu des contrats pour la construction de barrages ou de voies ferrées, et payé ainsi en yuans ses importations de pétrole toujours plus grandes. Malgré une baisse récente due à l'embargo sur le pétrole imposé par les États-Unis, la Chine était et reste le principal fournisseur et client de l'Iran10(*).

    En analysant ses actes contradictoires entre les deux pays, nous pensons que les États-Unis avec sa politique du bâton et de carotte, est l'une de sa motivation pour sanctionner l'Iran. La Chine de son côté, n'a pas pris en compte les sanctions soulevées par son rival au Conseil de sécurité, même si elle est membre permanent de cet organe; parce que ces sanctions étaient un diastème et une occasion pour booster son économie. Elle a mis avant toute chose ses « intérêts » qui est l'objectif principal de la politique étrangère de chaque État du système international ; raison pour laquelle les sanctions prises à l'encontre de l'Iran étaientapparues comme un éléphant blanc de la part de Pékin.

    De tous ceux qui précèdent nous avons remarqué que la rivalité entre lesdeux camps sur ce sujet, est due à l'économie.Et celle-ci a comme impact sur le programme nucléaire de la manière où nous voyonsd'un côté les États-Unis bloquent et de l'autre côté la Chine encourage le programme nucléaire iranien.

    II. METHODOLOGIE

    a. Méthode 

    Aktouf définit la méthode comme « la procédure logique d'une science, c'est-à-dire l'ensemble des pratiques particulières qu'elle met en oeuvre pour que le cheminement de ses démonstrations et de ses théorisations soit clair, évident et irréfutable11(*) ».

    Dans le cadre de la présente étude, la méthode estdialectique, qui signifie littéralement « lire à travers12(*) ». Ici, il s'agit de repérer les contradictions qui ont amené la Chine et les Etats-Unis d'Amérique à la rivalité ; et savoir comment celle-ci a impacté le dossier du nucléaire Iranien.

    Grâce à sa montée en puissance économique, technologique, scientifique et par voie de conséquence militaire, la Chine retrouve sa puissance d'antan, celle qui faisait d'elle l'empire du Milieu, cet empire qui dominait toute sa région par des liens de souveraineté établis sur les bases d'une pesante influence culturelle. Voici donc que surgit chez les Chinois le syndrome de l'empire du Milieu et par voie de conséquence leur ambition de dominer le monde13(*).

    En face, voici des États-Unis manifestement inquiets de ce surgissement chinois, de voir leur suprématie désormais risquer d'être battue en brèche par ce nouvel arrivant dans le jeu de la domination du monde. De nombreux analystes américains, qui raisonnent sur la base de critères occidentaux, voient la Chine devenir l'ennemi militaire potentiel des États-Unis, et du monde occidental d'une manière générale14(*).

    b. Technique de recherche

    Pour sa part Omar Aktouf définit les techniques comme un moyen précis pour atteindre un résultat partiel, à un niveau et à un moment précis de la recherche. Cette atteinte de résultat est directe et relève du concret, du fait observé, de l'étape pratique et limitée

    La technique utilisée est documentaire étant donné que nous nous sommes appuyés dans le cadre de ce travail sur les livres, les articles et l'internet15(*).

    c. Cadre Théorique 

    Dans le cadre du présent travail, nous avonsopté la théorie néo réalisme qui a vu le jour en 1979par Kanneth Waltz. Le néo réalisme considère que l'anarchie du système international est le seul qui détermine le comportement des États. Ainsi, ce dernier estime que l'analyse des relations internationales doit privilégier les rapports entre les États au détriment du jeu politique interne (succession des gouvernements, division interne) qui n'a qu'une faible incidence sur la politique étrangère16(*).

    Le néo réalisme rejette l'idée centrale du réalisme selon laquelle l'anarchie de la société internationale s'explique par une nature humaine profondément égoïste. Il affirme qu'à lui l'anarchie du jeu international résulte de la structure de l'ordre international dépourvu de toute autorité souveraine au-dessus des États. Selon les penseurs de cette théorie estiment que la préoccupation fondamentale des États est plutôt la sécurité17(*).

    En faisant un rapprochement de la théorie choisie et notre étude, nous avons constaté que manque d'une autorité souveraine au-dessus des États fait que le dossier du nucléaire Iranien devient un dilemme où nous voyons d'un côté c'est la Chine qui le soutien, de l'autre côté se sont les États-Unis d'Amérique qui le bloquent. En plus, en voulant assumer sa sécurité l'Iran veut à tout prix se doter aussi l'arme nucléaire pour pouvoir répondre également aux dissuasions nucléaires des certains États qu'il considère comme ennemi de tout le temps ; à l'occurrence de l'Israël.

    III. CHOIX ET INTERET DU SUJET

    Un travail qui se veut être scientifique, est toujours suscité par l'existence d'une inquiétude réelle dans la société, laquelle l'inquiétude nécessite une étude approfondie pour être comprise et, éventuellement, être résolue ; ce qui veut dire que tout chercheur, quel qu'il soit, a toujours des mobiles qui le poussent au choix d'un sujet et des intérêts qui guident sa recherche.

    De ce fait, notre choix pour ce sujet a été motivé par le fait que ce dernier correspond le mieux à notre domaine d'étude et que, par ailleurs, les problèmes du nucléaire iranien et celui de la rivalité entre les deux camps font la un des débats politiques au niveau international. L'intérêt qui nous a conduit à cette étude de la rivalité Sino-Américaine est tricéphale, c'est-à-dire qu'il se situe à trois niveaux : personnel, sociétal et scientifique.

    a. Intérêt personnel :

    Nous avons été passionnés des différents points de vue entre les analystes qui discutaient sur la question du nucléaire iranien à l'occasion d'un débat télévisé. Par ailleurs, il y a aussi la montéeen puissance de la Chine tant économique que militaire qui rivalise aujourd'hui une superpuissance qui est les Etats-Unis d'Amérique presque dans tous les secteurs sur le plan international, a attiré notre attention d'y mener des recherches.

    b. Intérêt scientifique 

    Nous sommes animés par le souci d'apporter notre petite pierre à la construction de ce grand édifice qu'est la science en mettant à la disposition des chercheurs futurs des données à jour sur la rivalité entre les deux camps (Chine et Etats-Unis d'Amérique) et voir comment celle-ci a impacté la question du nucléaire Iranien.

    c. Intérêt sociétal 

    Ce travail regorge un intérêt social irréfutable dans la mesure où il constituera un outil de travail et un document référentiel sur le plan international de façon où notre étude porte sur une question d'actualité à la une.

    IV. DELIMITATION DU SUJET

    Pour mener à bon port notre étude, nous avons trouvé utile de circonscrire notre sujet dans le temps et dans l'espace.

    a. Délimitation Temporelle 

    Notre étude occupe la période allant de 1973, l'année où les négociations sur le nucléaire Iranien ont commencé et l'année 2022 ; celle-ci justifie la période où nous nous sommes mis à faire une étude sur la question du nucléaire Iranien qui, jusqu'à présent les processus n'ont toujours pas eu sa fin.

    b. Délimitation spatiale 

    Pour ce qui est de la délimitation spatiale, la recherche de notre travail est limitée en trois États qui sont : les Etats-Unis d'Amérique, la Chineet l'Iran. Ces derniers, nous les avons vus comme les acteurs principaux de cette situation.

    V. SUBDIVISION DU TRAVAIL

    Pour permettre à nos lecteurs d'avoir une idée d'ensemble sur le travail, la subdivision s'avère indispensable. Outre l'introduction et la conclusion notre travail est reparti en trois chapitres dont chacun est subdivise en sections et celles-ci en paragraphes.

    v Le premier portera sur les considérations générales,

    v Le deuxième va se focaliser sur la présentation de cadres d'étude,

    v Enfin, le troisième va s'atteler sur des rivalités sino-américaines sur le nucléaire.

    CHAPITRE I. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

    Section 1. DÉFINITION DES CONCEPTS DE BASE

    S'il est vrai que notre sujet regorge plusieurs mots, il est aussi vrai que tous les mots utilisés n'ont pas la même importance quant à leur influence sur la compréhension de nos lecteurs qu'à la place qu'ils occupent dans notre recherche. C'est à ce titre que dans le présent travail nous avons une catégorie de mots dits clés et dont essentiels pour la compréhension et nécessitant de ce fait une présentation particulière, d'où l'importance de cette section, où nous allons parler tour à tour des termes traités internationaux et l'arme nucléaire.

    §1. Traités internationaux :

    Pour mieux comprendre ce qu'on l'entend par le traité, il convient de le définir, de donner le mode de son élaboration, de donner ses dénominations et de démontrer comment ils se négocient.

    a. La définition et mode d'élaboration des traités.

    Définition : le traité est l'expression de volontés concordantes, émanant des sujets de droit international dotés de la capacité requise, en vue de produire des effets juridiques régis par le droit international18(*).

    Types de traités :on distinguedeux catégories de traités dont nous avons le traité bilatéral conclu entre deux parties, ainsi que le traité multilatéral, conclu entre plus de deux parties. Ces deux catégories de traités (bilatéral et multilatéral) se diffèrent essentiellement par leur mode de conclusion, leur entrée en vigueur et leur gestion19(*).

    Forme : Un traité bilatéral prend en principe soit la forme d'un seul instrument signé par les deux parties soit celle d'un échange de deux documents, notes diplomatiques ou lettres, constatant la concordance des volontés.

    Un traité multilatéral est constitué d'un unique document. Il peut exceptionnellement, lorsque le nombre de signataires n'est pas supérieur à trois ou quatre, être conclu par un échange de documents.

    L'élaboration de traité :Dans son élaboration, le traité passe par quatre étapes à savoir : l'élaboration, la ratification, l'enregistrement et la publication.

    ü L'étape de l'élaboration : celle-ci procède d'abord par les négociations diplomatiques. Ces négociations se font dans les conférences diplomatiques par les négociateurs appelés hautes parties contractantes, au lieu convenu d'avance et dont l'objet est déterminé d'avance. Ces négociateurs sont porteurs des lettres de créance qui leurs accordent les pleins pouvoirs20(*).

    ü L'étape de la ratification : est l'approbation donnée aux traités par les organes internes compétents. C'est l'engagement des organes de l'État, notamment le législatif et l'exécutif. Dans les régimes parlementaires, la ratification relève du parlement. Tandis que dans le régime présidentiel, c'est le président de la république qui ratifie les traités. L'organe judiciaire n'intervient dans la procédure de ratification en cas de l'inconstitutionnalité.

    ü L'étape de l'enregistrement : C'est une formalité qui est relativement récente. Elle est née avec la société des nations (SDN). L'article 18 de la charte de la SDN prévoyait que « tout État devait faire enregistrer immédiatement tout traité pour le rendre obligatoire21(*) ». Le but poursuivi par la SDN était de lutter contre la pratique de la diplomatie secrète. Le second but de l'enregistrement était de donner la garantie aux Organisations Internationales22(*).

    Le régime d'enregistrement a été aussi repris par l'Organisation des Nations-Unies (ONU). Pour les États membres de l'ONU, l'enregistrement est obligatoire, alors que pour les États non-membres, il est facultatif. L'enregistrement consiste dans l'inscription du traité dans un registre déposé au secrétariat de l'ONU ; Cette inscription est suivie de la publication dudit traité.

    ü L'étape de la publication : dépend des attitudes des États. Certains États subordonnent la publication à sa conformité à la constitution. D'autres par contre, proclame la supériorité du traité par rapport à la constitution. La publication du traité dépend des techniques internes de chaque État membre de l'ONU

    b. Dénomination :

    La terminologie employée pour désigner un traité est très variée et la pratique fluctuante. Les termes utilisés peuvent prêter la confusion. Bien que plus ou moins interchangeables, certains vocables ont une connotation particulière. L'intitulé d'un acte international n'est pas décisif pour déterminer sa nature23(*). Essentielle est pourtant la question de savoir si les parties souhaitent conférer à leur entente un caractère juridiquement contraignant. Si tel n'est pas le cas, il ne s'agit pas d'un traité. Le caractère juridique ou non d'un instrument international ressort du texte de l'acte et non de son intitulé. Néanmoins, un certain usage s'est imposé et le titre d'un traité n'est pas tout à fait arbitraire de sorte qu'il peut constituer un élément d'interprétation de l'intention des parties. Une hiérarchie des dénominations peut ainsi être établie, à titre indicatif, dans un ordre décroissant sous l'angle du degré de solennité des actes:

    Ø Traité :Terme utilisé comme vocable générique ou pour la dénomination des accords portant en général sur un objet important, le traité a été longtemps la dénomination usuelle des accords internationaux. Cette notion est aujourd'hui réservée à des actes relativement solennels.

    Ø Convention : En principe, la convention contient des règles de droit de caractère général, mais dans un domaine moins fondamental que le traité. Cette notion est devenue le terme standard pour désigner les instruments établis sous l'égide des organisations internationales.

    Ø Arrangement : règle en principe des questions de caractère secondaire ou provisoire. Il peut fixer les modalités de mise en oeuvre d'un traité cadre.

    Ø Échange de lettres et Échange de notes : est la forme la plus simple pour conclure un traité. Le terme dit exactement en quoi consiste le procédé utilisé pour concrétiser ce genre d'accord. Il règle en général des problèmes de moindre importance, isolément ou en annexe à un autre instrument24(*).

    L'accord peut entrer en vigueur, sauf disposition contraire ; dès la date de la seconde communication ou plus fréquemment à la date de réception de la lettre ou note de réponse. Il est habituellement conclu en une seule langue préalablement convenue. Des pleins pouvoirs ne sont en principe pas nécessaires, du moins pour un échange de notes25(*).

    c. Négociation des traités :

    Déclenchement de la procédure :L'initiative en vue de la conclusion d'un traité bilatéral ou de la participation à un traité multilatéral revient, en règle générale, soit à un ou plusieurs autres départements pour les traités qui relèvent de leur compétence. Dans les relations bilatérales, l'initiative peut évidemment aussi émaner d'un sujet du droit international désireux de se lier conventionnellement sur un sujet particulier. En matière multilatérale, elle peut provenir soit de l'organisation internationale sous l'égide de laquelle le traité doit être conclu soit, plus rarement, d'un État ou d'un groupe d'États.

    Consultation :La procédure de consultation peut être ouverte soit avant l'attribution du mandat de négociation soit après la signature sous réserve de ratification. L'unité organisationnelle concernée choisira celui de ces deux moments qui lui semble le plus opportun à assurer le but de la procédure de consultation tel que défini par la loi. Les traités politiquement incontestés et dont le contenu est comparable à celui de traités existants d'une part ainsi que les traités dont les incidences sur le droit national sont inexistantes ou mineures d'autre part peut en pratique ne pas être soumis à la consultation. Mais une modification législative, déjà approuvée par le Parlement, limitera la possibilité de renoncer à une procédure de consultation26(*).

    §2. L'arme nucléaire

    a. Définition :

    Une arme nucléaire est une arme non conventionnelle qui utilise l'énergie dégagée par la fission de noyaux atomiques lourds. L'énergie libérée par l'explosion s'exprime par son équivalent en trinitrotoluène. Une arme de destruction massive utilisant la réaction nucléaire (fission d'atomes) afin d'avoir un grand pouvoir de destruction27(*).

    L'arme nucléaire a été utilisée de façon opérationnelle uniquement par les États-Unis lors des bombardements des villes japonaises de Hiroshima et de Nagasaki durant la seconde Guerre mondiale, entraînant entre cent mille et deux cent vingt mille morts. Ses effets destructeurs sont principalement dus au souffle, comme pour les explosifs classiques, mais également aux brûlures et incendies provoquées par sa température élevée, et à l'effet des radiations. En raison de ces capacités de destruction sans commune mesure avec celles des armes conventionnelles, l'arme nucléaire devient dès la fin des années qui suivent son emploi contre le Japon, une arme de dissuasion visant à décourager toute attaque contre les intérêts vitaux d'une nation par crainte pour l'agresseur de subir en retour des destructions massives qui excéderaient de loin les avantages escomptés28(*).

    b. Histoire du développement de l'arme nucléaire :

    L'arme nucléaire est développée dans le contexte de la seconde guerre mondiale, puis dans celui de la course aux armements (Guerre froide) qui s'ensuit. C'est aux États-Unis que la bombe atomique est mise au point et assemblée durant le projet Manhattan29(*). À cette époque, l'extraction de l'uranium est obtenue à partir d'un minerai, la pechblende du Congo belge, entreposé à New York dès 1940 sur une initiative prise à Bruxelles en 193930(*). Dans les années suivantes, l'extraction de ce minerai se développe aux États-Unis. La première étape des recherches consiste en l'enrichissement de l'uranium naturel en uranium 235 fissile, c'est-à-dire que l'atome d'uranium peut se « casser » et produire une réaction de fission nucléaire. Durant cette étape de recherche, un second élément fissile est découvert, le plutonium. En 1943, au vu des résultats, il est décidé de passer au stade du développement. Le projet Manhattan voit alors le jour.

    Le 16 juillet 1945, sur la base aérienne d'Alamogordo, la première bombe atomique, Gadget, explose lors d'un test baptisé Trinity. Trois semaines après la réussite de cet essai, dans la matinée du 6 août 1945, le président Harry S. Truman, qui a succédé à Franklin Roosevelt, donne l'ordre de larguer une bombe atomique sur un objectif civil, dans la ville
    d'Hiroshima. Le 9 août, trois jours plus tard, Truman donne l'ordre de larguer une seconde
    bombe, Nagasaki est alors visée. La raison d'être de ce bombardement est âprement discutée :
    pour les uns, il s'agissait d'obtenir la reddition du Japon, mais pour les autres, l'objectif principal
    était de tester l'efficacité de la bombe et/ou de montrer à l'URSS la supériorité militaire des
    États-Unis.

    c. Vecteurs d'armes nucléaires :

    Les vecteurs sont les transporteurs d'armes nucléaires. Une tête nucléaire, associée à un vecteur chargé de l'amener sur la cible, constitue une arme nucléaire opérationnelle à utilisation stratégique ou tactique. Dans les années 1940 et jusqu'au milieu des années 1950, l'avion était le seul vecteur31(*).

    Les premiers sauts technologiques majeurs ont eu lieu en 1959 et 1960 avec l'admission en serviceopérationnel des premiers missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) et sous-marinslanceurs d'engins balistiques. Les premiers sous-marins à propulsion nucléaire lanceursde missiles balistiques deviennent opérationnels début 1960aux États-Unis etdébut 1961en Union soviétique32(*). Parmi les vecteurs, nous avons les vecteurs aériens, les vecteurs maritimes etles vecteurs terrestre.

    Quelques images de vecteurs nucléaires

    1. Vecteurs aériens

    2. Vecteur maritime3. Vecteur terrestre

    d. La dissuasion nucléaire :

    On peut définir la dissuasion nucléaire comme « une stratégie d'interdiction ayant pour but de détourner un agresseur d'agir militairement en le menaçant de représailles nucléaires calculées de telle sorte que leurs effets physiques probables constituent à ses yeux, un risque inacceptable eu égard aux finalités politiques motivant son initiative33(*) ».

    La dissuasion nucléaire devient une composante essentielle des stratégies de sécurité et de défense des principaux pays protagonistes de la guerre froide dans les années 195034(*). Eisenhower rend publique par la voix de John F. Dulles en janvier 1954 la doctrine des représailles massives en riposte à toute attaque ennemie. Jusqu'à la crise des missiles de Cuba en 1962, les deux Grands pratiquent à plusieurs reprises la « diplomatie nucléaire », c'est-à-dire la menace plus ou moins explicite d'emploi de ces armes si la partie adverse n'accède pas à leurs demandes35(*).

    Depuis le milieu des années 2010, la compétition entre les grandes puissances se fait à nouveau plus intense avec la réapparition de la Russie dans le concert mondial, la montée en puissance de la Chine non seulement sur le plan économique, mais aussi sur le plan militaire, et les ambitions régionales fortes de l'Inde ou de l'Iran. Il en résulte un regain d'importance de la dissuasion nucléaire et des arsenaux nucléaires, la Chine et la Russie investissant lourdement
    pour se doter de capacités nouvelles et les Occidentaux accélérant la modernisation de leurs
    capacités existantes. Illustrant cette évolution récente, le document « Examen de la Posture
    Nucléaire » publié par le gouvernement américain en février 2018 affirme que « les menaces
    mondiales ont nettement augmenté depuis 2010 » et que « les États-Unis se trouvent
    maintenant dans un environnement de menaces nucléaires plus diverses et technologiquement
    avancées que jamais auparavant ». Ce document réaffirme que « les capacités nucléaires des
    États-Unis ne peuvent pas empêcher tous les conflits, mais ellesapportent une contribution unique à la prévention des actes d'agression de nature nucléaire et non nucléaire » et présente un plan de modernisation substantiel des forces nucléaires américaines36(*).

    En 2018, IzumiNakamitsu, responsable du désarmement aux Nations unies, souligne que « le risque d'utilisation, intentionnelle ou par accident, des armes nucléaires augmente. L'environnement géopolitique se détériore. Les discours sur la nécessité et l'utilité des armes nucléaires se multiplient. Beaucoup considèrent que les programmes de modernisation lancés par les Étatsconduisent à une nouvelle course aux armements qualitative37(*) ».

    e. Armes nucléaires dans le monde actuel :

    Les stocks d'armes nucléaires dans le monde se sont accrus sur un rythme élevé durant toute la guerre froide. Ils n'ont cessé de diminuer depuis, mais aucune des cinq puissances disposant d'armes nucléaires au début des années 1990 n'a renoncé à leur possession. Plusieurs traités signés sous l'égide de l'ONU ou directement par les États concernés ont contribué à cette réduction du nombre d'armes nucléaires dans le monde, même si quatre États supplémentaires la possèdent depuis la fin de la guerre froide38(*).

    Huit États détiennent officiellement des armes nucléaires : les cinq puissances nucléaires de la guerre froide (les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et le Royaume-Uni) et quatre autres États qui ont acquis depuis cette capacité, l'Inde, le Pakistan et la Corée du Nord. Un neuvième État, Israël, dispose d'une force nucléaire non déclarée39(*).

    États détenteurs d'arme nucléaire, année de détention et nombre de têtes en détention par pays

    No.

    Pays détenteurs

    Nombre de têtes

    Année de détention

    01

    Russie

    6255

    1949

    02

    Etats-Unis d'Amérique

    5550

    1945

    03

    Chine

    350

    1967

    04

    France

    290

    1960

    05

    Grande Bretagne

    225

    1952

    06

    Inde

    156

    1974

    07

    Pakistan

    165

    1998

    08

    Israël

    90

    1950

    09

    Corée du Nord

    45

    2009

    SOURCE:  Status of World Nuclear Forces: Estimated Global Nuclear Warhead Inventories 2022

    Section 2. NOTIONS CONNEXES

    Dans cette section, il sera question de définir le mot « géopolitique » de démontrer ses origines, il sera aussi évident d'analyser le concept« la puissance », d'énumérer ses fondements et ses différentes catégories. Et en fin, sera questions d'analyser le concept politique étrangère.

    §1. La géopolitique

    a. Origine de la géopolitique :

    L'historique de la géopolitique parait très imprécis quant à son originalité. Car le concepteur du terme même « géopolitique » ne prétendait pas donner un sens large à l'étude même, tel que le prétendent aujourd'hui les continuateurs. Cet auteur c'est Leibniz vers les années 1679. Il a voulu en premier lieu, utiliser le concept COSMOPOLITIQUE, qui était en quelque sorte élaboré sous forme d'une encyclopédie. Il préféra à la suite, parler de la géopolitique, car, il associe à son étude, la géographiehumaine, l'histoire universelle comme sous branches. Il s'intéressa aussi aux rivalités des puissances et les rapports des forces internationaux40(*).

    b. Définition de la géopolitique :

    Outre la valeur accordée à Leibniz comme père fondateur de la géopolitique, quelques définitions peuvent être faites par différents précurseurs de la géopolitique. Nous allons ainsi donner quelques définitions de la géopolitique avec certains auteurs classiques.Dans son oeuvre « l'État comme forme de la vie », publiée dans les années 1916, Johan Rudolph Kjellen que, c'est « la science de l'État en tant qu'organisme géographique tel qu'il se manifeste dans l'espace41(*) ».

    Friedrich Ratzel quant à lui, définit la géopolitique comme étant la science qui établit que les caractéristiques et conditions géographiques et plus spécialement les grands espaces, jouent un rôle décisif dans la vie des États, et que, poursuit l'auteur en disant que l'individu et la société humaine dépendent du sol sur lequel ils vivent ayant son destin déterminé par la loi de la géographie42(*).

    Karl Haushofer, lui dit que la géopolitique est une science nationale de l'État, une doctrine sur le déterminisme spatial de tout le processus politique basé sur des larges fondations de la géographie et notamment de la géographie politique43(*).

    Yves Lacoste, spécialiste contemporain de la géopolitique, considère de manière opérationnelle et dans le cadre d'une vision plus large que le fondateur de la géopolitique même, que, elle est l'étude des différents types de rivalités de pouvoir sur les territoires. La puissance se mesurant en fonction de potentialité territoriale et de la capacité à se projeter à l'extérieur de ce territoire et des distances de plus en plus grandes44(*).

    Pascal Boniface précise que : « le terme de géopolitique dont on fait de nos jours des multiples usages désignant du fait tout ce qui concerne les rivalités de pouvoir ou influence sur les territoires et populations qui y vivent : rivalités entre des pouvoirs politiques de toutes sortes et pas seulement des États, mais aussi entre des mouvements politiques ou des groupes armés plus ou moins clandestins, les rivalités pour le contrôle ou la domination du territoire de grande ou petite taille45(*). Il combine la science politique et la géographie pour en fin parler de la notion commune de la géopolitique.

    §2. La puissance

    a. Définition :

    D'après son étymologie latine « potestas », la puissance désigne la capacité à agir.La notion de puissance occupe traditionnellement une place centrale dans l'analyse des relations internationales, tant sur le plan théorique que politique. Qu'elle soit glorifiée ou au contraire rejetée en tant que notion déterminante pour la structuration et la compréhension de l'agenda international et du comportement des acteurs internationaux, elle constitue indéniablement l'une des notions clés autour desquelles s'articulent les lectures politiques ou théoriques des évolutions du système international46(*).

    Néanmoins, ses définitions en sont diversifiées, variables dans le temps et selon les points de vue. En fonction des événements internationaux, des rapports de force et de la volonté de puissance des États, les critères permettant de définir la notion de puissance sont notamment soumis à des évolutions permanentes.

    Pour Raymond Aron, historien spécialiste des relations internationales, tenant de l'école réaliste, c'est la capacité d'imposer sa volonté aux autres sans se laisser imposer celle des autres en retour. Il la résume par le triptyque : « faire, produire, détruire47(*) ».

    Cette première définition de la notion de puissance décrit donc des rapports de domination entre acteurs (étatiques ou non), en vertu desquels A est plus puissant que B si A est capable de faire faire à B ce qu'il souhaite que B fasse et que B n'aurait pas fait autrement. Mais ces rapports de domination peuvent néanmoins se traduire par des modes d'actions différenciés. Ainsi, Arnold Wolfers, dont la définition de la puissance comme la capacité « d'imposer, et plus précisément d'imposer des pertes aux autres48(*) » sont relativement classique, on distingue néanmoins la Power Politics, qui consiste à imposer ses vues par la menace, voire la force, de l'influence politique, qui consiste à faire adopter son point de vue par les autres sans nécessairement avoir recours à la force.

    Une distinction qui préfigure la distinction entre Hard Power et Soft Power opérée par Joseph S. Nye au début de la décennie 199049(*). En 2009, popularisée par Hilary Clinton, le terme de « smart power » (la puissance intelligente), Dans le domaine des relations internationales, le concept de smart power a été créé et théorisé en 2004 par l'intellectuelle et diplomate américaine Suzanne Nossel, puis adopté par Hillary Clinton à partir de 2009 lorsqu'elle était Secrétaire d'État (équivalent de ministredes Affaires étrangères) sous la présidence de Barak Obama. Suzanne Nossel voit dans le smart power un retour à une vision plus classique des relations internationales, renouant avec celle des présidents démocrates de l'après-guerre et rompant avec l' unilatéralisme guerrier et "messianique" de George W. Bush50(*).

    Cette définition de la puissance comme un rapport de domination a largement structuré et dominé les débats théoriques jusqu'aux années 1960. La Seconde Guerre mondiale et l'instauration de l'ordre bipolaire ont incontestablement constitué des moments historiques favorables à cette prédominance : puissance des alliés capables d'imposer des changements de frontières et de régimes aux pays de l'axe, puissance soviétique capable d'imposer ses volontés en Europe centrale et orientale.

    Une puissance est « un État qui dans le monde se distingue non seulement par son poids territorial, démographique et économique mais aussi par les moyens dont il dispose pour s'assurer d'une influence durable sur toute la planète en termes économiques, culturels et diplomatiques51(*) ».

    À côté du droit, la puissance constitue l'autre facteur de régulation des relations internationales. La puissance de l'État peut s'évaluer par rapport au niveau de liberté d'action dont il dispose ; elle correspond aussi bien à sa capacité de contraindre qu'à sa capacité d'influencer les comportements des autres acteurs. La puissance d'un État détermine donc sa capacité à orienter le cours des relations internationales52(*).

    Il existe des grandes puissances (ou superpuissances) et des puissances régionales. La situation d'« hyperpuissance » (terme utilisé par l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine) peut apparaître lorsqu'une grande puissance n'a plus de concurrent53(*).

    b. Les fondements et les manifestations de la puissance 

    Les fondements sont d'une grande diversité : le territoire, la population, l'économie, l'influence culturelle, la capacité diplomatique, la capacité militaire...

    Les manifestations aussi : alliances commerciales, politiques, militaires, diaspora, réseau d'ambassades, modèle culturel...

    On peut identifier les attributs, les leviers de la puissance puis évaluer la façon dont les États peuvent en disposer :

    Le territoire :peut procurer les ressources de diverses natures, profondeur stratégique mais il est des États de très grande superficie qui n'en retirent guère de puissance et l'inverse est également vrai : comparons la République démocratique du Congo et Singapour par exemple.

    La démographie :peut être un atout ou un fardeau : atout lorsque les dynamiques politiques, socio-économiques engagées sont favorables à la création des biens matériels ou immatériels, à l'innovation, à l'intégration de tous ; fardeau dans les situations inverses.

    L'économie :confère indéniablement de la puissance en se traduisant par des capacités d'innovation et d'investissement ; de pénétration voire de domination des autres marchés ; du contrôle des marchés de capitaux, de devises, de matières premières, etc.

    La culture (ou soft power) : rôle de la langue, diffusion des biens culturels à l'échelle régionale ou mondiale, influence sur les modes de diffusion de l'information, les réseaux, rôle d'impulsion de pratiques sociales. La culture est un levier essentiel d'influence internationale, à l'image de la culture américaine reposant sur 1,132 milliards d'anglophones et une culture de masse marchande et mondialisée (grandes firmes multinationales, médias, Internet). Les États-Unis produisent des normes et valeurs qui s'imposent dans le monde entier : démocratie et libéralisme, capitalisme et économie de marché, individualisme et communautarisme, normes économiques, financières, juridiques, droit et institutions internationaux54(*).

    La culture est aussi un instrument de la diplomatie internationale. L'Arabie saoudite en donne un bon exemple qui, selon le spécialiste Pierre Conesa, relève du « soft power américain dans la structure, soviétique dans la méthode ». Le rôle de l'État saoudien est capital, avec le Ministère des Affaires religieuses, le contrôle du pèlerinage à La Mecque, le rayonnement de l'Université islamique de Médine, la vigueur de la finance islamique55(*).

    Enfin, les capacités diplomatique et militaire : achèvent de constituer la puissance en superpuissance.Le poids, le rang et le rôle d'une puissance découlent aussi du poids qu'exercent dans certains centres d'impulsion (métropoles, centres régionaux de production).

    Jusqu'aux premières décennies du XXIe siècle, seuls les États-Unis étaient en position de disposer réellement de la totalité des attributs de la puissance, c'est pourquoi Hubert Védrine a avancé le concept de l'hyperpuissance américaine. Mais le poids grandissant de la Chine dans tous les domaines laisse plutôt entrevoir le retour d'un affrontement bipolaire, même si le contexte n'a plus rien de comparable avec celui de la guerre froide56(*).

    §3. Politique étrangère

    a. Définition :

    Le conceptpolitique étrangère, est le mode d'action externe de l'État, c'est-à-dire sa manière d'être au monde. La politique étrangère règle les questions de paix et de guerre, car elle décide d'une entrée en guerre, ou d'un réchauffement de relations57(*). Frédéric Charillon la définit comme « l'instrument par lequel un État tente de façonner son environnement politique international58(*) ».

    Au regard de ceux qui précèdent, nous considérons la politique étrangère comme l'ensemble des stratégies, des voies et moyens ainsi que les réalités mis en place par l'Étatpour mener et gérer mieux ses relations extérieures. L'objectif poursuivi par la politique étrangère de tous les États est le maintien de l'affermissement de sa souveraineté. Dans ce sens la politique étrangère est née comme conséquence d'une société des États considérés comme les entités souveraines et indépendantes. La politique étrangère devient l'instrument par lequel l'État tente de façonner son environnement politique internationalafin de le rendre plus enclin à la protection et la promotion des intérêts tout en restant conforme aux normes du droit international59(*).

    Ainsi, la politique étrangère est cette fois-ci continuée pour maintenir et accroitre la puissance de sa nation et restreindre ou amoindrir celle des autres nations. Elle est l'exercice par lequel l'État tente de préserver dans ses relations extérieures les situations qui lui sont favorables et d'y modifier celles qui lui sont défavorables. La politique étrangère joue le rôle de coordonner les relations extérieures en marquant les priorités par rapport aux objectifs de l'État et les intérêts à défendre ainsi que les moyens disponibilisés60(*).

    Quand la politique devient étrangère ? Marcel Merle, pionnier de l'école française de la sociologie des relations internationales, distingue la politique étrangère des autres politiques publiques par son domaine particulier. Pour Merle, la politique étrangère est « lapartie de l'activité étatique qui est tournée vers le dehors, c'est-à - dire qui traite, par opposition à la politique intérieure, des problèmes qui se posent au-delà de la frontière61(*) ».

    b. Les moyens de la politique étrangère :

    Pour bien mener et pour que la politique étrangère puisse atteindre son objectif démontrer ci-haut, nécessite les moyens et parmi eux nous y trouvons : les ressources humaines, les ressources financières, les ressources technologiques et les ressources culturelles. Ces moyens déterminent la capacité d'agir de la diplomatie d'un État, hormis ces moyens il y a aussi les institutions qui sont composées des ambassades et des consulats, dont il y a : l'ambassadeur ou le consul général, le chargé d'affaire, le conseiller, l'attaché et le secrétaire62(*).

    Au niveau interne nous trouvons d'autres institutions qui participent aussi à la politique étrangère don il y a le président de la république, le cabinet du président, l'ambassadeur itinérant, le gouvernement par le biais des différents ministres à l'occurrence de celui des affaires étrangères et celui du commerce extérieur, les parlements qui participent aussi à la diplomatie avec d'autres parlements à travers le monde ; Il y a aussi le service militaire et le service secret qui participent aussi à la diplomatie sans être les institutions, tout cela c'est pour que la politique étrangère puisse atteindre son but63(*).

    c. Les mutations du monde et l'adaptabilité de la politique étrangère64(*)

    Vu l'évolution du monde, la politique étrangère est appelée à s'adapter à la globalisation. Compte tenu de certains problèmes qui sont venus issuede la mondialisationtels que :

    Ø La multiplication des nouveaux acteurs(les firmes transnationales, les organisations non gouvernementales) qui apportent en politique étrangère des nouvelles expertise (la technologiques, environnementales...) ;

    Ø La tenue simultanée des concerts de nations ;

    Ø La multiplication des paramètres à gérer. Pendant la guerre froide le débat était basé sur le problème de paix et de guerre avec le basculement du monde les débats se sont multipliés ; aujourd'hui il y a le problème environnemental, les pandémies ;

    Ø La concurrence des acteurs transnationaux qui peuvent faire des acquisitions pouvant faire trembler le gouvernement, par exemple la violation des droits de l'homme.

    De tous ceux qui précèdent, amènent la politique étrangère à un basculement et cette dernière est appelée à s'adapter.

    Section 3. NOTIONS DE L'EQUILIBRE EN RELATIONS INTERNATIONALES

    Dans cette section, nous allons bel et bien devoir cerner le concept « équilibre ».En fait, la notion de l'équilibre en Relations Internationales n'est pas à négliger, comme disait le général Dégaule : « les États sont des monstres froids, qui n'ont pas d'amis, mais qui n'ont que d'intérêts ». Donc la notion de l'équilibre vient un peu dans certaines situations atténuer l'animosité des États qui cherchent à tout prix maximiser leurs intérêts, tout en reniant ceux des autres.Nous allons devoir catégoriser différents types d'équilibres et cela va être résumé en paragraphe. D'où chacun des paragraphes sera consacré à l'étude d'une catégorie d'équilibre donnée.

    §1. L'équilibre des forces

    LabanaLasay'Abar note que, c'est le mécanisme de régulation des relations internationales. Et qu'il s'agit d'une sorte de guide de l'action qui entend empêcher l'hégémonie d'un État trop fort. L'équilibre peut être établi de plusieurs manières : la coalition pour résister à la montée en puissance d'un État, la constitution d'un concert des nations, le soutien aux États faibles contre un voisin trop fort65(*).

    L'équilibre de force comme le dit Philippe Biyoya, découle du caractère anarchique du système international. Il est ainsi institué comme une structure décentralisée destinée à assurer l'ordre. Historiquement, l'équilibre des forces apparait en 1948 avec le traité de Westphalie :l'ordre public européen reconnait la nouvelle réalité de Bavière interdisant à la France d'annexer l'Espagne de peur de bouleversement de l'équilibre des forces. Dans son acception politique, c'est soit une réalité ou une volonté d'équilibre dû à l'existence d'une politique d'équilibres des forces qui requerraient de la sagesse66(*).

    L'existence d'une notion dite de l'équilibre des forces fait appel à quelques éléments importants, à savoir : au moins deux États souverains, soit une multipolarité limitée du système international. L'on va aller donc jusqu'à quatre ou cinq États, pas plus. Elle fait aussi appel à une frontière du système d'équilibre. Il ne s'applique pas de façon générale et indiscriminée, il faut dresser une carte ou des cartes des jeux de l'équilibre des forces. Elle fait en fin appel à la croyance en la possibilité d'un calcul rationnel des forces.Il est très important de noter avec l'auteur que le bon fonctionnement de l'équilibre des forces exige des conditions que voici, toutes construites au tour de la qualité de la diplomatie :

    ü La vigilance : ou la variable informationnelle ;

    ü La flexibilité : qui suppose le changement d'alliance au nom de l'équilibre des forces, pas d'amitié, pas de haine, l'homogénéité idéologique : les puissances doivent partager les mêmes valeurs techniques et culturelles ;

    ü La modération : dans la guerre (modération dans la réalisation des objectifs nationaux). Il existe aussi, outre les éléments et conditions de l'équilibre des forces précités, les moyens de l'équilibre des forces ou les outils diplomatiques. Nous allons devoir les distinguer selon qu'il s'agit de :

    a. Entre grandes puissances :

    ü L'équilibre fondé sur la course aux armements, soit sur la sécurité par la force nationale ;

    ü L'équilibre multipolaire fondé sur la diplomatie, soit la compensation externe obtenue par le jeu souple d'alliance, de désalliance ou de réalliance ;

    ü La guerre ;

    ü L'intervention dans les affaires intérieures faisables quelques fois, mais au fond contraire avec le but de l'équilibre des forces, la sauvegarde de l'interdépendance.

    b. Entre grandes puissances et petites puissances :

    Ici les outils diplomatiques de l'équilibre des forces entre les grandes puissances et les petites puissances sont la neutralité ou le partage ou encore l'intégration : cas de la Belgique en 1930. Les grandes puissances imposent une neutralité armée, interdiction faite à la petite puissance de jouer le jeu diplomatique67(*).

    L'évolution du système international depuis les temps jusqu'à nos jours est caractérisée par ce facteur déterminant qui est l'équilibre des forces. En effet, la victoire des puissances de l'alliance lors de la deuxième guerre mondiale, a commencé par la coalition des forces de ces alliances. Ayant pour ennemi commun les forces de l'axe, la victoire était certaine dans le camp des alliées.L'équilibre des forces est un concept synonyme de l'équilibre des puissances. Cependant, ça dépend de l'utilisateur du concept. Certains auteurs préfèrent utiliser « l'équilibre des puissances ».Mwayila Tshiyembe dit que, c'est l'une des idées forces de l'approche réaliste. Il est considéré par une majorité des réalistes comme la configuration la plus souhaitable dans les Relations Internationales par opposition à l'hégémonie et à l'unipolarité, car l'équilibre des puissances seul est capable d'instaurer un minimum de stabilité et de paix. Il repose sur la conviction que seul le pouvoir limite le pouvoir, il renvoie à une situation telle qu'aucune puissance ne puisse être dans une position prépondérante, lui permettant de dicter sa loi aux autres. Son synonyme serait alors « l'hégémonie »68(*).

    Nous relevons en fin que, l'équilibre des forces a servi à la stabilité du monde durant la période de la guerre froide. Même si cette stabilité n'a pas été effective, mais du moins, certains États faibles ont su quand même résister à l'hégémonie d'un ou d'un autre camp. On a ainsi parlé de la guerre par procuration. Les États dits « Satellites » se trouvaient capables de résister devant une grande puissance grâce au soutien lui prêté par l'autre puissance à celle adverse. C'est le cas aujourd'hui de la guerre de l'Ukraine servant d'exemple, mais aussi celui de la guerre de Corée et celle de Vietnam sont la manifestation de cette résistance à l'hégémonie américaine ou soviétique.

    §2. L'équilibre stratégique

    Très souvent la notion de l'équilibre intervient toujours dans les études de Relations Internationales, s'agissant de l'équilibre des forces ou des puissances, de l'équilibre stratégique et de l'équilibre de terreur. Ces trois notions s'avoisinent toujours et souvent se nourrissent. S'agissant de ces deux dernières, elles sont très proches et parfois se complètent. Nous avons quant à nous, préféré les étudier séparément malgré qu'elles semblent être une même notion et difficile à séparer.

    Dans les écrits géopolitiques de Pascal Gauchon et Jean-Marc Houissoud, lorsqu'ils expliquent les cent mots de la géopolitique, ils n'en sont pas passés sans faire allusion à la notion de l'équilibre stratégique. Ils expliquent l'équilibre stratégique dans le sens de l'adversité, ils souilignent que c'est une situation dans laquelle aucun acteur ne dispose d'un avantage décisif certain sur ses adversaires69(*).

    Selon ces auteurs, un équilibre peut, dans un sens large (d'explication du concept équilibre), exister par de moyens équivalents dans deux camps opposés, mais être aussi en théorie induit par le territoire. Lorsqu'aucun des adversaires ne peut espérer vaincre sur le terrain de l'autre. En matière stratégique, le concept « équilibre » a connu son ère de gloire du temps de la guerre froide, sous le président américain Dwight D. Eisenhower. Il posait comme principe que les Etats-Unis devraient à tout prix maintenir une parité des moyens, notamment nucléaires, avec les soviétiques. C'est le concept central de la notion de dissuasion.Le maintien de cet équilibre est difficile dans la mesure où il n'est pas seulement quantitatif, mais aussi influencé par les évolutions techniques. Par ailleurs, il est difficile de déterminer les conditions d'un équilibre global car les moyens et les et les ressources de deux camps sont rarement équivalents, les conceptions stratégiques différentes et les conditions de l'affrontement variables. Il est compliqué aussi par l'ignorance des moyens exacts de l'adversaire. Cela a valu à la course aux armements, la qualification de « stratégie névrotique » dans la théorie des Relations Internationales. D'autres parlent « d'impuissance de la puissance», chacun devant assumer des dépenses militaires considérables sans perspective de servir des arsenaux. La supériorité militaire sans équivalent des Etats-Unis depuis la fin de la guerre froide a conduit à une remise en cause de la stratégie de l'équilibre. Ils cherchaient au contraire à accentuer le déséquilibre en leur faveur afin de prévenir l'émergence d'une puissance concurrente. Allusion faite à la Chine70(*).La notion de l'équilibre stratégique est tellement vaste, elle cherche son explication dans la détention des armes concurrentes, et la stratégie de démonstration pour se faire prévaloir. Ceci fera objet enfin, de notre dernier paragraphe.

    §3. Équilibre de terreur

    L'équilibre de terreur est principalement caractérisé par un élément très important, qui est la dissuasion. La dissuasion prône la paix par la peur. Dissuader signifie convaincre les autres à ne pas nous attaquer. La peur créée dans le chef de l'adversaire s'exprime par l'imagination d'existence de la zone de destruction mutuelle assurée (DMA). Chacun des camps ayant l'incertitude de la destruction totale de son adversaire, la dissuasion nait71(*).

    Généralement comme nous venons à peine de l'expliquer, la dissuasion est une stratégie liée à la possession de l'arme nucléaire. Elle peut s'entendre comme une reformulation du célèbre adage de Julius Caesar, qui disait que : « qui veut la paix prépare la guerre ». Il s'agissait avant tout de préserver la paixen montrant à l'adversaire qu'un conflit serait sinon perdu d'avance, du moins catastrophique. La détention d'un arsenal performant, la recherche permanente de la supériorité technologique, mais aussi la propagande, les négociations, voire les pressions et les menaces sont au coeur de la dissuasion.La dissuasion a fait ses preuves de la « diplomatie au bord du gouffre » avec la Chine à celle de l'Europe en passant par la crise des fusées à Cuba. Néanmoins, elle a monté ses limites face à la prolifération nucléaire (Israël, Inde, Pakistan, etc.) tandis que la rivalité permanente entre les deux supergrands, a, sans cesse accentuée le risque de recours au feu atomique. Dès lors, la condition de survie de la dissuasion a résidé en un désarmement négocié, il s'agit des différents accords de limitations des armements signés entre les deux blocs opposés de la guerre froide (SALT I et SALT II). C'est à ce prix que les grandes puissances ont conservé leur privilège militaire tout en réduisant les risques d'un affrontement. Dans un monde complexe où chaque puissance régionale réclame son droit à l'atome72(*).Toutefois, la dissuasion qui est un élément central de l'explication de l'équilibre de terreur, est à la fois nécessaire pour la paix mondiale et extraordinaire.

    Conclusion : après avoir analysé certains concepts cadrant avec notre étude : le traité, l'arme nucléaire, la puissance, la géopolitique, la politique étrangère, l'équilibre de des forces, l'équilibre de stratégique ainsi quel'équilibre de terreur. Il est pour nous très important de mener aussi des recherches sur les terrains (l'Iran, la Chine et les Etats-Unis) de recherche dudit étudequi vont constituer notre deuxième chapitre.

    CHAPITRE II. PRESENTATION DE CADRES D'ETUDE

    Dans ce deuxième chapitre, il sera question de présenter, l'Iran, la Chine et les États-Unis d'Amérique. Ces trois pays vont constituer notre étude dans ce chapitre.

    Section 1. L'IRAN

    §1. Situations historiques et socio-culturelles

    L'Iranconnu autrefois sous le nom de Perse jusqu'en 1935, avec une longue histoire militaire73(*). Vieil empiremultiethnique, seul État shiite au monde, mais s'étant engagé dans une révolution religieuse, l'Iran présente, à l'arrière-plan de son évolution récente, une physionomie singulière ; il regroupe des populations d'origines et de langues diversesavec une population de 85 028 760 habitants, dans le cadre d'un État très anciennement centralisé. La doctrine du shiisme, le courant musulman dominant depuis le XVIème siècle pose en termes singuliers le problème de la légitimité du pouvoir politique ; cette originalité dogmatique a pesé sur l'inflexion des événements révolutionnaires et sur l'instauration de la République islamique, mais elle fait l'objet de débats récurrents, y compris parmi les clercs, certains réclamant aujourd'hui avec une vigueur accrue la séparation du politique et du religieux74(*).

    En 1977, l'Iran doit faire face à une brusque dégradation de la situation économique. Le coût de la vie connaît une hausse considérable, suite à la mévente du pétrole. Les manifestations se multiplient dans les grandes villes. C'est le 16 janvier 1979 que le Shah d'Iran est contraint de quitter le pays avec sa famille pour l'Égypte. Son départ est accueilli avec enthousiasme par le peuple iranien. Dès le 1er février, l'ayatollah Khomeiny est accueilli triomphalement après un exil de 14 ans. L'instauration de la République islamique est proclamée le 1er avril75(*).

    De 1980 à 1988 : la guerre Iran-Irak, liée au contrôle de la région pétrolifère du Chatt al-Arab, affaiblira considérablement le régime.Véritable traumatisme national, le conflit cause la mort de 1,2 million de personnes. Après la mort de Khomeyni le 3 juin 1989, l'Assemblée des experts, un corps élu de religieux expérimentés, choisit le président sortant, l'ayatollah Ali Khamenei, comme Guide Suprême76(*).

    §2. Situations géographiques etéconomiques

    La République islamique d'Iran est un État du Moyen-Orient (Asie). Ce pays, connu autrefois en Occident sous le nom de Perse, qui est un plateau de forme trapézoïdale. La surface de ce plateau peut être évaluée, en chiffres ronds, à 2.600.000 km², dont la plus grande moitié, de 1.648.000 km² qui forme le territoire de l'Iran ; le reste est partagé entre l'Afghanistan et le Pakistan.

    État d' Asie Occidentale,l'Iran est limité au Nord par l' Arménie, l' Azerbaïdjan et le Turkménistan, au Sud par le golfe Persique et la mer d'ArabieSaoudite, à l'Est par l' Afghanistan et le Pakistan, à l'Ouest la Turquie et l' Iraq77(*).

    Au sud de la région azerbaïdjanaise et à l'ouest de Téhéran se trouvent le Kurdistan iranien et le territoire lors, lesquels regroupent huit provinces. La Province iranienne du Kurdistan, près de la frontière irakienne et immédiatement au sud de l'Azerbaïdjan iranien, couvre un relief très accidenté où vivent plus de 1 500 000 habitants majoritairement kurdes parlant le dialecte sorani. L'économie s'appuie sur l'agriculture, l'élevage, l'industrie alimentaire, chimique et métallique.À la rencontre géographique des principales aires ethnolinguistiques, sa population se compose de Perses, d'Azéris, de Kurdes et de Loris. Le Kermanchah se trouve également en montagne avec un climat plutôt tempéré, à la frontière avec l' Irak. Sa population d'environ 2 000 000 habitants 3, est à majorité kurde. La province est renommée pour ses tapis. L' Ilam, province montagneuse du Zagros dans la zone la plus chaude d'Iran également à la frontière irakienne, peuplée de Kurdes et de Loris, est la moins populeuse du pays78(*).

    La guerre Iran-Irak a entravé son développement mais la mise en valeur de son potentiel pétrolier et touristique s'est amorcée. Le Lorestan, également dans le Zagros avec des vallées bien arrosées, abrite une population de près de 1 800 000 habitants, majoritairement de langue et de culture lories. Le Khousistan, situé au sud-est sur les rives du golfe Persique, compte plus de 4 500 000 habitants dont une grande partie est arabophone. Son territoire renferme les plus importantes ressources pétrolières et gazières d'Iran et la province est ainsi la troisième plus importante selon le produit intérieur brut79(*).

    L'annonce en Mai 2018 du retrait formel des États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien et la réintroduction progressive des sanctions américaines suspendues dans le cadre de l'accord, ont eu de lourdes conséquences sur l'économie iranienne. Ces sanctions visent des secteurs clés de l'économie iranienne (énergie, transport, finances). Les principaux investisseurs étrangers se sont retirés du pays et le niveau des échanges commerciaux a chuté de manière spectaculaire. L'inflation a atteint des niveaux particulièrement élevés (+63% entre décembre 2017 et décembre 2018) et a eu des effets négatifs très forts sur le pouvoir d'achat des ménages80(*).

    a. Les ressources minérales :

    Le fer, le plomb et le cuivre sont abondants en Azerbaïdjan ; l'Albourzà des mines de fer et de houille, on trouve aussi ce dernier près de Tabriz. Nichâpour est célèbre par ses turquoises, Yazd par son marbre jaune et transparent, les îles du golfe Arabo-Persique, Ormuz (Hormoz) et Qeshm, par leur sel gemme et leur ocre. L'Iran possède également du gaz naturel et d'importantes réserves de pétrole. Ce dernier produit représente d'ailleurs 80% des exportations du pays, surtout en direction de la Chine et du Japon. L'Iran fait partie de l' Organisation des pays exportateurs de pétrole (O.P.E.P.)81(*).

    Selon le FMI, l'économie iranienne est entrée dans une phase de dépression en 2018 avec une diminution du PIB de 3,6 %, cette tendance devrait encore s'amplifier pour l'année 2019 alors qu'une réduction de 6,3% de l'activité économique est anticipée. Ce contexte difficile génère des mouvements de contestation envers le gouvernement Rohani, des manifestations ont ainsi éclaté dans tout le pays à l'été 2018. Il entraîne également un renforcement de l'emprise des Gardiens de la Révolution sur les sphères du pouvoir et l'économie du pays. En juillet 2019, l'Iran, a décidé, en représailles aux difficultés économiques dues au rétablissement des sanctions, de ne plus respecter certaines des obligations nucléaires de l'accord de Vienne. Le pays a enrichi de l'uranium au-dessus des taux autorisés et a relancé la production d'eau lourde dans la centrale d'Arak82(*).

    b. L'hydrographie de l'Iran :

    Les cours d'eau de l'Iran forment deux systèmes entièrement différents, celui de la périphérie, comprenant les fleuves qui se jettent dans l'Océan Indien et le golfe Arabo-Persique, ou dans la dépression de la mer Caspienne et de l'Aral (dépression touranienne) ; et celui du centre, contenant les rivières n'ayant pas d'écoulement au dehors et se jetant dans des lacs, tels que le Mûriân et le lac d'Ourmia, ou dans le désert.Le Sefid ou Qezel-Owzan forme une remarquable exception à cette distribution ; né dans les montagnes du Kurdistan, il se dirige vers le Nord, perce l'AIbourz au moyen de vallées profondément creusées et se jette dans la mer Caspienne, non loin de Rasht. Il rentre donc dans le système de la périphérie et il faut lui adjoindre le Lâr, sorti du Damavând, l'Atrek et le Gorgân, qui ont leurs sources dans les montagnes du Khoraçan, tous se jettent dans la mer Caspienne83(*).

    Le Silup, le ShûrKûl, le Mand sont de petits fleuves qui se jettent dans l'Océan Indien ou dans le Golfe Arabo-Persique. Le Kârûn, rivière de Shûshtar et d'Ahvâz, navigable jusqu'à 180 kilomètres au-dessus de son embouchure, unit ses eaux au Chatt-el-Arab, dans le delta que forme celui-ci avant de tomber dans le golfe Arabo-Persique; la Karkheh, rivière du Luristan, se perd dans des marais entre Ahvâz et le Tigre; enfin, la Sirvân et Petit Zab, tous deux nés en Iran, atteignent le Tigre et forment ses principaux affluents de gauche84(*).

    c. Le climat :

    Le climat de l'Iran est extraordinairement, on estime l'humidité contenue dans l'air à 11,2%, dans le désert central, ce qui en fait l'un des points les plus secs de la Terre. Il tombe peu d'eau, la hauteur annuelle de la pluie ne dépasse pas 254 mm sur le plateau central, la moitié à peine de ce chiffre dans la plus grande partie de l'intérieur et au Sud-Est. En revanche, le climat est très humide dans le Gilân et le Mazandéran, sur les bords de la mer Caspienne, ou les brises humides du Nord, arrêtées par l'Albourz, se résolvent en pluies chaudes. L'hiver est très froid, l'été très chaud, les nuits de la belle saison sont fraîches. Il pleut en novembre, mars et avril, il neige en décembre et en février. Dans le Nord-Ouest (Azerbaïdjan), l'hiver est très rude, tandis qu'il se manifeste à peine dans la dépression du Hâmoun85(*).

    d. La flore et la faune :

    La végétation est pauvre; le platane, le peuplier, le cyprès et le palmier nain sont à peu près les seuls arbres que l'on rencontre. Les bords de la mer Caspienne font naturellement exception, et sont couverts d'une riche végétation paludéenne, ou domine la vigne sauvage ; les flancs des montagnes sont couverts de belles forêts. Les fruits sont variés et abondants; on trouve la prune, la poire, le melon, l'orange, la pêche, la figue, la pistache, l'amande. L'Asa foetida se trouve dans le Khoraçan et le Baloutchistan, le tabac et l'indigo sont cultivés dans quelques localités, le riz et la canne à sucre sur les rives de la mer Caspienne, le cotonnier également, ainsi que dans certaines contrées du plateau central, telles que le Khoraçan et l'Azerbaïdjan. Le blé et l'orge sont cultivés partout86(*).

    Une espèce particulière d'ours (Ursussyriacus) et de renards habitent le plateau central, où l'on rencontre encore les loups, les ocelots, les onagres, les chèvres sauvages, les sangliers, les gazelles; les vautours persiques planent dans les airs, ainsi que sur les hautes montagnes les aigles des Alpes; les nombreux rossignols, dont les poètes ont chanté les amours platoniques avec la rose, peuplent les buissons. On connaît des scorpions noirs très dangereux, dans différents endroits, on est exposé aux piqûres des punaises venimeuses. Les fourrés marécageux des bords de la mer Caspienne recèlent des lynx, des loups, une espèce particulière d'axis. On ne rencontre plus les lions, jadis fréquent, dans les forêts du Zagros. Les gazelles et les onagres se trouvent surtout dans le Sîstân. Trois races de chevaux, l'arabe, le turcoman, le persan, sont soumises à l'élevage. Chirâz, Ispahan et les montagnes au Nord de Shûstar produisent des mulets. Le Khoraçan élève des chameaux réputés, soit à une bosse, soit à deux87(*).

    §3. Situations politiques et administratives

    L'Iran, qui est une république théocratique, dirigée par un clergé chiite, et administrativement divisée en 30 provinces. La capitale est Téhéran ; Autres grandes villes : Chiraz, Ispahan, Abâdân, Tabriz, Meched.La Constitution de la République Islamique, de nature théocratique, affirme la primauté du religieux sur le politique et repose sur la Charia (loi islamique). Le régime théocratique iranien repose sur plusieurs pôles institutionnels : le Guide religieux (droit de Véto), la Présidence de la République, le Parlement iranien (le Madjilis), le Conseil de discernement, l'Assemblée des experts et le Conseil des gardiens de la Constitution. Le Président de l'Iran a un rôle très important dans les institutions politiques de l'Iran.

    À l'origine, le poste était plutôt honorifique à l'époque où il avait été créé, selon la constitution de la République Islamique, suivant la chute du Shah en 1979. La présidence est devenue un poste de plus en plus important, surtout depuis 1989. Le président de la république est élu au suffrage universel direct pour un maximum de deux mandats de quatre ans88(*).

    La Constitution iranienne place l'ensemble des institutions (politiques, judiciaires, militaires et médiatiques) sous l'autorité du Guide suprême de la Révolution islamique et du Conseil des Gardiens. Cette fonction est assumée depuis le décès de l'ayatollah Khomeyni en juin 1989. Il est assisté du Conseil suprême de sécurité nationale, dont le responsable est le vice-amiral Ali Shamkhani et du Conseil de discernement des intérêts supérieurs du régime, présidé par l'ayatollah SadeghLarijani, qui exerce depuis décembre 2018 cette fonction de supervision des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire89(*).

    Le Président de la République, Hassan Rohani exerce certaines fonctions de chef d'État (signature des traités, accréditation des ambassadeurs, etc.) et assume celles de chef de gouvernement ; il est responsable devant le Guide et devant le Parlement. M. Rohani a été élu à la présidence de la République islamique, dès le premier tour du scrutin, le 14 juin 2013, avec 50,68% des suffrages exprimés (le taux de participation électorale est estimé à 72,7%), puis réélu le 19 mai 2017 au deuxième tour avec 57% des suffrages90(*).

    Les élections du Majles (assemblée consultative islamique) en février et avril 2016 ont conforté le Président Hassan Rohani et ont vu la victoire de la liste de coalitionréformateurs/conservateurs modérés à Téhéran. La réélection du Président réformateur audétriment de son rival conservateur est un signal positif envoyé à la communautéinternationale. Si la réussite de son mandat s'articulait notamment autour de courageuses réformes économiques, le retrait américain de l'accord sur le nucléaire le 8 mai 2018 et le rétablissement des sanctions américaines ont plongé l'Iran dans une situation socio-économique très difficile91(*).

    L'Iran est subdivisé en 31 provinces qui sont gouvernées par un gouverneur, depuis une ville centrale, généralement la plus grande ville de la province. Le gouverneur d'une province est nommé par le ministre de l'Intérieur92(*).

    La subdivision provinciale de la République Islamique de l'Iran

    1. Téhéran

    2. Qom

    3. Markazi

    4. Qazvin

    5. Gilan

    6. Ardabil

    7. Zanjan

    8. Azerbaïdjan oriental

    9. Azerbaïdjan occidental

    10. Kurdistan

    11. Hamadan

    12. Kermanshah

    13. Ilam

    14. Lorestan

    15. Khouzestan

    16. ChaharMahaal-o-Bakhtiari

    17. Kohkiluyeh-o-Boyer Ahmad

    18. Buchehr

    19. Fars

    20. Hormozgan

    21. Sistan-o-Balouchestan

    22. Kerman

    23. Yazd

    24. Esfahan

    25. Semnan

    26. Mazandaran

    27. Golestan

    28. Khorasan-e-shomali (du Nord)

    29. Khorasan-e-razavi

    30. Khorasan-e-jonubi (du Sud)

    31. Alborz

    Section 2. LA CHINE

    §1. Situations historiques et socio-culturelles

    Avec une population de 1,412 milliard d'habitants, la République Populaire de Chine, est classée la première puissance démographique93(*). Soixante-dix ans après la naissance dans la violence de la république populaire de Chine, le cours de l'histoire chinoise apparaît plus stable, mais non dépourvu d'interrogations multiples. Symbole de la plus grande révolution communiste survenue dans le Tiers Monde, et réceptacle de nombreux espoirs révolutionnaires, la Chine est aussi la victime de la plus tragique des utopies radicales à l'ère maoïste. Elle a retrouvé, après la mort de son fondateur en 1976, l'ordre public et la paix civile, sans lesquels aucune tentative de modernisation n'était viable. De 1979 à sa mort en 1997, Deng Xiaoping, le dernier des grands fondateurs de la révolution chinoise, est resté l'homme clé du régime. Malgré lecoup d'arrêt dû aux événements de 1989, la Chine populaire accélère son développement économique et son ouverture au monde extérieur, renoue avec l'héritage culturel et historique national, et engage une expérience de réforme en profondeur de la société communiste94(*).

    Ainsi, après des années de changements dans la contrainte l'instauration de la collectivisation, la révolution maoïste dans l'appareil politique et administratif, la destruction de la culture classique, les successeurs de Mao surmontent l'héritage politique et idéologique de celui-ci. Appuyés au moins sur le consentement implicite d'une population lasse d'expériences et soucieuse de bien-être, ils retrouvent aussi la recherche toute confucéenne du bon gouvernement par l'équilibre, et non plus dans la poursuite de l' utopie95(*).

    Les Chinois se disent souvent ?ers de quatre grandes inventions : la boussole, la poudre à canon, le papier et l'imprimerie. La Technologie sous la dynastie Song est particulièrement impressionnante : Shen Kuo reconnaît le premier la déclinaison magnétique terrestre du vrai Nord grâce à une boussole96(*).

    Les arts martiaux chinois, popularisés sous le nom de kung-fu ou boxes chinoises, également désignés par le terme mandarin wushu, sont constitués des centaines de styles différents de combat à main nue ou armée, qui ont été développés en Chine. Leur origine est attribuée à des nécessités d'auto-défense, des activités de chasse et à la formation militaire dans l'ancienne Chine. Ces arts martiaux intégrèrent à leur pratique différentes philosophies et concepts, élargissant ses objectifs de seule autodéfense vers des objectifs d'entretien physique et ?nalement comme méthode d'éducation personnelle.Ces arts martiaux sont influencés par une approche sportive et compétitive, menant à la création d'un sport de compétition moderne : le wushu 97(*).

    §2. Situations géographiques et économiques

    La République populaire de Chine est la quatrième nation au monde par sa super?cie (après la Russie, le Canada et les États-Unis). La super?cie totale du pays est de9 596 961 km² ; la Chine s'étend entre 18° et 54° de latitude nord, et entre 74° et 135° de longitude Est. Ce pays immense, en forme de croissant échancré, s'étire sur une longueur maximale de 5 500 km de l'est àl'ouest, et atteint une largeur de 5 200 km du nord au sud. Une telle extension longitudinale et latitudinale explique la grande diversité des milieux naturels. La majeure partie du pays possède un relief montagneux : 84% du territoire se trouvent à plus de 500 m d'altitude et près de 43% à plus de 2 000 m.

    La République populaire de Chine est entourée par 14 pays, elle est bordée, au Nord, par la Russie, la Mongolie, et la Corée du Nord ; à l'Est, par la mer Jaune et la mer de Chine orientale ; au Sud, par la mer de Chine méridionale, le Viêt Nam, le Laos, la Birmanie, l'Inde, le Bhoutan et le Népal ; à l'Ouest, par le Pakistan, l'Afghanistan, le Tadjikistan, le Kirghizistan et le Kazakhstan. La Chine possède 2 900 îles, dont Hainan (33 991 km²), la plus importante, située en mer de Chine méridionale. Au sud-est de la Chine, séparée du continent par le détroit de Taïwan, où se trouve Taïwan, revendiquée par la Chine comme sa 23ème province98(*).

    a. Le climat :

    En raison de la distance qui sépare le nord du sud chinois, l'angle d'incidence du soleil et la longueur des journées varient beaucoup sur le territoire. Une large gamme de climats s'étagent, en outre, suivant l'étendue latitudinale de la Chine ; en partant du Nord-Est, on trouve une zone tempérée froide, une zone tempérée, une zone tempérée chaude, puis une zone subtropicale, une zone équatoriale : 30% du territoire chinois connaissent un climat tempéré chaud et subtropical, 3% un climat équatorial99(*).

    b. Environnement, flore et faune :

    À son étendue et à la grande variété de ses conditions naturelles, la Chine doit la très grande richesse de sa flore et de sa faune. On estime à 30 000 le nombre d'espèces de plantes et à 2 500 celui des espèces d'arbres. Mais, depuis le début du régime communiste et de sa politique d'industrialisation du pays dès les années 1950, cet héritage naturel a été mis à mal et bon nombre de paysages chinois ont été recomposés.La plante chinoise la plus emblématique est, à l'évidence, le bambou, dont il existe 300 espèces différentes. Il est destiné aussi bien à l'alimentation qu'à la construction, et se développe essentiellement dans les régions tropicales humides de la Chine du Sud. Une de ses variétés, présente uniquement dans la province du Sichuan, permet de nourrir les pandas chinois.

    Le nombre d'espèces animales sont protégées en Chine, mais elles sont toujours victimes de chasses illégales et font l'objet de trafics, négociés le cas échéant avec les autorités policières locales. Le monde animal chinois est, en effet riche d'exotisme pour les occidentaux, jusqu'à une gastronomie restée très déroutante. Parmi les animaux rares et propres à la Chine il y a : le grand panda qui est le symbole national, est accompagné du dauphin du Yangzi ou de l'alligator chinois. Mais ces derniers sont des espèces désormais menacées par les conséquences du barrage des Trois Gorges et par l'aménagement du Yangzi. La circulation animale est en effet devenue impossible entre l'amont et l'aval de l'ouvrage hydraulique, l'amélioration de la navigabilité fluviale augmente le trafic des bateaux et les écosystèmes locaux subissent une perturbation globale100(*).

    c. La Chine occidentale : montagnes, hauts plateaux et bassins :

    L 'Himalaya sépare le monde chinois (au nord) du monde indien (au sud). La chaîne culmine à 8 849 mètres à l'Everest, situé à la frontière sino-népalaise. Derrière l'Himalaya, en allant vers le nord, on trouve le plateau tibétain, encadré par le Karakoram et les monts Kunlun. Ces derniers se séparent en plusieurs branches au fur et à mesure que l'on part vers l'Est depuis le Pamir. Les branches septentrionales, l'Altyn-Tagh et le Qilian Shan, forment le bord du plateau tibétain et contournent le bassin du Qaidam, une région sablonneuse et marécageuse contenant plusieurs lacs salés. La branche sud des monts Kunlun sépare les bassins collecteurs du ?euve Jaune et celui du Yangzi Jiang. Le nord-ouest de la Chine est occupé par deux bassins désertiques séparés par la chaîne du Tian Shan : au sud, le bassin du Tarim, le plus grand du pays, riche en charbon, pétrole et minerai et la Dzoungarie au nord. En?n, la frontière avec la Mongolie est marquée par la chaîne de l'Altaï et le désert de Gobi, qui s'étend au nord des monts Qinling. Le corridor du Gansu, à l'ouest du coude du Huang He, fut une voie de communication importante avec l'Asie centrale101(*).

    d. Hydrographie :

    Le territoire chinois se divise en deux zones. À l'Ouest, une zone endoréique englobe un tiers du territoire chinois avec une hydrographie qui ne parvient pas à la mer. Et à l'Est, une zone exoréique recouvre les deux tiers du territoire. On compte en Chine près de 50 000 cours d'eau avec un bassin supérieur à 100 km² et plus de 2 800 lacs supérieur à 1 km2.

    Dans la zone endoréique, on trouve trois bassins principaux. Le bassin du haut Tibet avec 1 000 000 km² représente 0,1 % des écoulements d'eau douce du territoire chinois. Le bassin du Xinjiang couvre 2 000 000 km² et assure 0,3 % des écoulements d'eau douce de la Chine. En?n, le domaine mongol occidental qui s'étend sur les 400 000 km² du désert de Gobi, ne présente pas d'écoulement permanent102(*).

    Le Yangzi Jiang (le ?euve Bleu) est le plus long ?euve de Chine, troisième ?euve du monde après le Nil et l'Amazone. Il est navigable sur une grande partie de sa longueur et porte le site du barrage des Trois-Gorges. Il prend sa source au Tibet puis traverse 6 300 km au coeur de la Chine, drainant un bassin hydrographique de 1,8 million de km² avant de se jeter dans la mer de Chineorientale. Le bassin du Sichuan béné?cie d'un climat doux et humide et d'une longue saison de croissance, ce qui le rend propice à de nombreuses cultures. Le ?euve Jaune prend sa source dans les hauts plateaux tibétains, puis traverse la plaine de la Chine du Nord, centre historique de l'expansion de la culture chinoise. Ses riches sols alluviaux sont cultivés depuis la Préhistoire103(*).

    e. Le décollage de l'économie chinoise :

    Depuis 1979, la croissance de l'économie chinoise a battu tous les records mondiaux. De 1979 à 2011, le Produit Intérieur Brut (PIB) avait progressé de près de 10% par an en moyenne et le revenu par habitant avait quadruplé. Le niveau de revenu par habitant en Chine était passé de 5% à plus de 20% de celui des pays riches, et il dépassait déjà celui de plusieurs pays émergents d'Asie. La marge d'incertitude sur le rythme de la croissance chinoise ne peut pas faire douter de la réalité du processus de rattrapage. La croissance économique a été soutenue par une forte augmentation des facteurs de production que sont le travail et le capital. De 1980 à 2010, la population en âge de travailler (15-59 ans) a augmenté de 360 millions de personnes, pour se chiffrer à plus de 914 millions de personnes. L'effort d'investissement a été considérable et le taux d'investissement a atteint un niveau exceptionnellement élevé (près de 50% du PIB en 2010), même au regard des taux observés en Asie. Les investissements ont été dirigés principalement vers l'industrie et les infrastructures (routes, immobilier). La productivité du travail s'est améliorée grâce à l'augmentation du capital disponible par travailleur, à l'élévation du niveau d'éducation et de qualification de la main-d'oeuvre, aux réformes dans l'agriculture comme dans l'industrie. Enfin, le changement dans la répartition de l'emploi au profit de l'industrie et des services a été la source d'importants gains de productivité du travail, car celle-ci y est beaucoup plus forte que dans l'agriculture104(*).

    f. Ouverture et modernisation :

    Les échanges extérieurs de la Chine ont progressé encore plus vite que ses productions, et le poids conjugué des exportations et des importations de biens et de services dans le PIB se situait autour de 60% en 2011. Commercialement, la Chine apparaît comme le plus ouvert des grands pays émergeants, devant l'Inde (où le commerce extérieur de biens et de services représente 55%), le Brésil (25%) et la Russie (49%). De 2005 à 2007, la demande extérieure a eu un rôle moteur dans l'accélération de la croissance chinoise. Les investissements directs étrangers (IDE) ont afflué à partir du début des années 1990 et, de 2000 à 2005, ils ont représenté en moyenne 50 milliards de dollars par an. Ils ont atteint 123 milliards de dollars en 2011, soit 7% du total des flux mondiaux d'IDE105(*).

    La politique d'ouverture a donc réussi à accélérer la modernisation de l'économie, l'importation de produits de haute technologie est devenue le principal canal d'acquisition de technologie étrangère par la Chine (l'achat de licences est secondaire). Cependant, ce sont les sociétés à capitaux étrangers qui réalisent les deux tiers des importations de haute technologie, et la diffusion de celle-ci à l'ensemble du tissu industriel est relativement lente. Les opérations d'assemblage ont assez peu de retombées technologiques. La capacité d'assimilation des entreprises locales est limitée par leur propre potentiel d' innovation. De puissantes entreprises chinoises se sont développées dans le secteur des télécommunications (Huawei, ZTE), où elles rivalisent avec leurs concurrents occidentaux ; mais ces exemples constituent plus l'exception que la règle106(*).

    La Chine connaît maintenant une dynamique d'innovation extrêmement vive ; en 1995, elle enregistrait moins de 85 000 brevets, contre plus de 2,3 millions en 2011, année où elle ravit la première place aux États-Unis de ce point de vue. La Chine est notamment pionnière pour un certain nombre de technologies financières « fintech », particulièrement en connexion avec les nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ; les applications de paiement par téléphone portable, telles que :« WeChat Pay ou Alipay », ont par exemple transformé la vie quotidienne et les transactions les plus courantes, au détriment de l'argent liquide107(*).

    §3. Situations politiques et administratives

    La Constitution de la république populaire de Chine de 1982 présente o?ciellement trois niveaux hiérarchiques pour l'administration du pays : provincial, districtal et cantonal. En pratique, un niveau préfectoral existe entre les niveaux provincial et district pour les régions autonomes et les provinces, héritant du système mise en place par le gouvernement nationaliste avant 1949. On distingue également le niveau communal sous le niveau cantonal, qui est dirigé en autonomie par la population sous forme de comités d'habitants en ville et de villageois en campagne. La diversité ethnique de la Chine a conduit à créer à chaque niveau des subdivisions autonomes où les minorités ethniques sont majoritaires, leur permettant un plus haut degré d'autonomie, s'inscrivant dans la politique d'autonomie des peuples minoritaires du Parti communiste chinois. En?n, le régime des ligues et bannières spéci?que au peuple mongol est resté en Mongolie-Intérieure108(*).

    La République populaire de Chine est composée de 22 provinces, 4 municipalités de rang provincial, 5 régions autonomes et 2 régions d'administration spéciale. Elle revendique également une 23ème province, l'île de Taïwan.L 'administration locale chinoise s'articule autour de trois grands échelons. Le premier, immédiatement en dessous du gouvernement central, comprend 22 provinces (Shaanxi, Gansu, Qinghai, Hebei, Shanxi, Liaoning, Jilin, Heilongjiang, Shandong, Jiangsu, Zhejiang, Anhui, Jiangxi, Fujian, Henan, Hubei, Hunan, Guangdong, Sichuan, Guizhou, Yunnan et Hainan), ainsi que Taïwan, revendiquée comme 23ème province, 5 régions autonomes (Mongolie-Intérieure, Guangxi, Tibet, Ningxia, Xinjiang), établies entre 1947 et 1965, et 4 municipalités directement subordonnées à l'autorité centrale : Pékin (Beijing), Shanghai, Tianjin et Chongging. Quant au territoire de Hong Kong, il est doté, depuis son retour à la Chine (1er juillet 1997), d'un statut de région administrative spéciale109(*). Le deuxième échelon comprend des préfectures (appelées parfois départements), des districts et des municipalités. Le troisième est celui des cantons et des bourgs.

    La division provinciale de la République populaire de la Chine

    Capitale : Pékin

    a. Politique en république populaire de Chine 

    Le pouvoir politique opérationnel en république populaire de Chine (RPC) est divisé entre trois organes : l'Assemblée nationale populaire, le système judiciaire et le conseil des affaires d'État. Cependant, chaque niveau de l'État est doublé d'un poste du Parti, ce dernier ayant la prééminence. La Constitution de la république populaire de Chine dé?nit cette dernière comme « un État socialiste de dictature démocratique populaire, dirigé par la classe ouvrière et basé sur l'alliance des ouvriers et des paysans ». Le préambule de la constitution spéci?e le rôle dirigeant du Parti communiste chinois (PCC) et continue de citer o?ciellement le marxisme-léninisme comme idéologie de référence de l'État110(*).

    La Chine est contrôlée par le Parti communiste chinois (PCC). Malgré l'immensité de son territoire et sa diversité sociale, le contrôle de Pékin est réel, car les habitudes historiques de la Chine impériale ont préservé la structure de centralisation du pouvoir, chaque ville, village, école, hôpital et tout organe administratif ayant son correspondant du Parti relayé au niveau local par les conseils de quartier. Par ailleurs, un contrôle est souvent maintenu sur la population grâce au contrôle de l'information, la propagande, la censure et la peur que provoquent sur la population les menaces des répressions111(*).

    Le Parti communiste chinois :Ce partifort, de plus de 83 millions de membres, continue de dominer le gouvernement. Théoriquement, le congrès du Parti est l'organe le plus important siège une fois par an. Élus par le Congrès, les trois cents membres du Comité central détiennent formellement les principaux organes de l'État chinois.Les organes du pouvoir d'État sont l'Assemblée nationale populaire, le Président et le Conseil des affaires de l'État.Les membres du Conseil des affaires de l'État incluent le Premier ministre, un nombre variable de vice-Premiers ministres (actuellement quatre), cinq conciliateurs d'État (théoriquement égaux aux vice-Premiers ministres), et vingt-neuf ministres et commissions du Conseil des affaires de l'État112(*).

    L 'Armée populaire de libération (APL) est contrôlée non pas par le Conseil des affaires de l'État mais par la Commission militaire centrale qui est présidée par le chef de l'État. À la différence de la plupart des armées nationales, le ministère de la Défense nationale (qui a très peu de pouvoir dans le Conseil des affaires de l'État) existe surtout pour coordonner les activités de liaison avec les autres militaires113(*)

    b. L'évolution de la politique étrangère chinoise :

    Avec Xi Jinping, la politique étrangère chinoise a subi un changement notable en raison non seulement des capacités politiques, militaires ou économiques accrues de la Chine, mais aussi en raison de l'accumulation du pouvoir aux mains du président chinois. Depuis 2012, Xi Jinping a commencé à centraliser le pouvoir en sa personne et lever les freins mis en place dans le système politique et juridique chinois pour éviter la répétition du culte de la personnalité qui caractérisait la période maoïste. Le leadership collectif traditionnel a cédé la place à une présence croissante de la figure de Xi Jinping renforcée après sa campagne contre la corruption qui a évincé plusieurs rivaux politiques et lui a permis de placer des fidèles partisans à des postes clés114(*).

    Au cours de ses premières années, Xi Jinping a commencé à élaborer sa stratégie politique en Chine et à l'étranger. L'un de ses premiers éléments était la « stratégie des quatre globaux »115(*). Celles-ci visent à :

    ü Construire une société modérément prospère ;

    ü Approfondissement de la réforme ;

    ü Gouverner intégralement la nation conformément à la loi ;

    ü Resserrement de la discipline du Parti.

    Afin de maintenir cette image, Xi Jinping a souligné que « nous devons promouvoir la diplomatie de voisinage, transformer les quartiers de la Chine en une communauté de destin commun, continuer à suivre les principes d'amitié, de sincérité, de bénéfice mutuel et d'inclusion dans la conduite de la diplomatie de voisinage, promouvoir l'amitié et le partenariat avec nos voisins, favoriser un environnement de voisinage amical, sûr et prospère, et stimuler la coopération gagnant-gagnant et la connectivité avec nos voisins ». La stratégie chinoise, cependant, ne vise pas uniquement ses voisins. Avec Xi Jinping, les bases de la relation entre les grandes puissances ont été posées différemment sur la base d'un « nouveau modèle de relations entre les grands pays » qui vise à « gérer correctement les relations avec les autres grands pays, en construisant une structure solide et stable parmi les grands pays »116(*).

    Section 3. ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE

    §1. Situations historiques et socio-culturelles

    Les Etats-Unis sont une troisième puissance démographique avec 337 550 940 habitants, après la Chine et l'Inde117(*). À partir des années 1970, la composition ethnique de la population américaine change radicalement, ce qui entraîne aussi une mutation de la culture. Le président Jimmy Carter tente de résoudre les problèmes sociaux dans les ghettos grâce aux communautés de quartier et par la culture. Cette politique permet l'ouverture d'institutions culturelles et de musées dans les secteurs défavorisés. Dans le reste du pays, l'accent est mis sur l'accès de la culture à toutes les régions et des actions vers les minorités ethniques118(*).

    Dans les années 1980, l'arrivée au pouvoir des conservateurs, la réactivation de la Guerre froide et le réveil de l' évangélisme accompagnent les culture wars ; ces polémiques et ces tensions se déclenchent à la suite d'expositions de photographies controversées et financées par le National Endowment for the Arts (NEA). Les associations conservatrices combattent des oeuvres telles que Piss Christ d' Andres Serrano, une photographie représentant un crucifix plongé dans l'urine de l'artiste. La pièce de Terrence McNallyCorpus Christi suscite la polémique car elle propose un Jésus ayant des relations homosexuelles avec ses disciples. Les cultureswars provoquent la censure d'oeuvres financées par le NEA. Une clause anti-obscénité est mise en place pour tout artiste souhaitant recevoir des aides fédérales119(*).

    Acteurs et politiques de la culture américaine : La culture américaine est décentralisée : le gouvernement fédéral intervient peu dans la culture, sauf par l'intermédiaire du National Endowment for the Arts (NEA). Il n'y a aucun ministère de la culture à WashingtonD.C., afin d'éviter toute centralisation et tout art officiel. Aussi, la politique culturelle américaine peut-elle apparaître comme extrêmement fragmentée entre des milliers d'acteurs. Les affaires culturelles sont généralement du ressort des agences locales, à l'échelon des États fédérés, des comtés, des municipalités120(*).

    §2. Situations géographiques et économiques

    Avec sa superficie de 9 629 091km² les États-Unis se placent au troisième rang mondial après la Russie et le Canada. Le territoire offre des potentialités et de nombreuses ressources qui expliquent en partie la puissance américaine. Depuis l'indépendance à la fin du XVIIIème siècle, le pays est une république fédérale composée de 50 États fédérés qui disposent de pouvoirs importants121(*).

    Les États-Unis sont un pays de l'Amérique du Nord, entourés par l' océan Atlantique à l'Est, le golfe du Mexique au Sud, l' océan Pacifique à l' Ouest et l' océan Arctique au Nord de l'Alaska. Les États-Unis possèdent 12 034 km de frontières terrestres, 8 893 km avec le Canada (dont 2 477 km avec l'Alaska), 3 141 km avec le Mexique et 28 km avec Cuba (base navale de la baie de Guantánamo). La longueur total des côtes américaines est de 19 924 km. Les frontières maritimes : détroit de Floride et détroit de Béring122(*).

    Les États-Unis se composent de trois ensembles séparés géographiquement : les 48 États d'un seul tenant constituent le Mainland, dont la forme évoque un pentagone. C'est l'ensemble le plus étendu. L'ensemble Missouri-Mississippi parcourt plus de 6 000 km dans le Mainland, l'équivalent du cours de l'Amazone en Amérique du Sud. L'Alaska forme le deuxième ensemble : cet État a rejoint l'union en 1959 et ajouté 1,7 million de km² supplémentaires au pays. Enfin, l' archipel d' Hawaï constitue le dernier ensemble américain, au milieu de l' océan Pacifique123(*).

    a. Climat :

    Le climat des États-Unis est inconstant et soumis à des changements brusques : on passe soudain d'une chaleur intense à un froid rigoureux et la sécheresse alterne fréquemment avec la pluie. Partout l'été est très chaud ; l'hiver est très froid et fait sentir sa rigueur jusqu'en Louisiane ; dans les États du Nord, la neige tombe abondamment, dans ceux que baigne l'Atlantique. Les États baignés par l'Océan Pacifique jouissent d'une température beaucoup moins rigoureuse. Sur ce versant, les pluies sont périodiques et tombent en hiver et au printemps124(*).

    b. Fauneet flore 

    Flore : Le littoral atlantique et ses montagnes ont été jadis une des principales régions forestières des Etats-Unis ; bien des parties en sont aujourd'hui dénudées. Les arbres les plus nombreux sont les conifères dont il existe plus de cinquante espèces, notamment le sapin blanc, le cèdre blanc, le Pinus strobus et le cèdre rouge. Dans les Carolines, les pins dominent et les cyprès, aux branches desquels pendent les longues fibres grises du parasite célèbre des forêts du Sud, la « mousse ou barbe espagnole ». Le palmier palmette se voit en Caroline du Sud, un latanier en Géorgie, l'acajou dans la Floride, les palétuviers dans les Kays.Les forêts couvrent plus de la moitié des superficies dans la région du Parc national de Yellowstone et plus du quart dans celle du Colorado. La frontière, tracée par le climat dans l'Ouest entre la zone des forêts, plus rapprochée du fleuve, et celle des herbes, plus rapprochée des montagnes, oscille selon les séries d'années de sécheresse ou d'années de pluies abondantes. Entre l'Arkansas et le Brazos se trouve une zone de bois de chênes clairsemés, appelée Cross Timbers, que le bétail et les charrettes pouvaient traverser en tous sens ; elle est aujourd'hui percée de routes et de voies ferrées125(*).

    Faune : La Virginie possède une Sarigue, la Floride la Grue blanche, le Milan des marais. Partout de nombreuses espèces de rongeurs, taupes, lièvres, campagnols, écureuils surtout.La faune du centre comprend un grand nombre d'animaux : le Loup, le Renard, le Putois, le Blaireau, le Castor, le Cerf, le Moufflon, l'Antilope. Le Bison, presque complètement exterminé au XIXe siècle, a pu bénéficier au siècle suivant de programmes de conservation, qui ont réussi, ces dernières décennies, à tirer l'espèce du danger de disparition. Dans quelques districts reculés des Appalaches, on trouve encore I `Ours noir. Dans les rocheuses, se trouve l'Ours Californien et, au Nord, le Grizzly, le plus féroce des carnivores américains. À l'Ouest et à l'Est du Mississippi, on rencontre le raccoon, l'Opossum126(*).

    La faune des steppes contient surtout des espèces qui fouissent dans la terre, où se cachent dans les rochers, Loup, CyanomisÉcureuil jappeur, barkingsquirrel, Marmotte, Rat. Le Crocodile, chassé jadis du Mississippi par les bateaux à vapeur, a émigré dans les bayous de Louisiane, on en trouve également en Floride. Les Moustiques et les Cousins sont aussi redoutables dans le Dakota et le Minnesota que les Maringouins dans la basse Louisiane127(*).

    c. Hydrographie128(*) :

    Au point de vue hydrographique, les Etats-Unis peuvent être divisés en trois versants principaux : le versant de l'Océan Pacifique, le versant du golfe du Mexique et le versant de l'Atlantique. On y ajoutera l'ensemble des lacs et des rivières endoréiques du Grand Bassin, et le versant des Grands lacs, subsidiaire du versant atlantique.

    Le versant du Pacifique :Mentionnons ici : le rio Colorado de l'ouest, fleuve qui prend sa source sous le nom de rivière Vertesur le revers occidental des Montagnes rocheuses, au pic Frémont, coule au sud-ouest, entre des rives presque toutes profondément coupées à pic, en longeant le pied du talus sud-est du grand bassin, traverse plusieurs gorges, plusieurs déserts et, grossi de divers affluents.

    Le groupe du Grand Bassin :ce groupe est sans communication avec l'Océan. Les rivières s'y perdent dans les sables en créant des efflorescences salines ou se jettent dans des lacs ; le plus important de ces lacs est le Grand lac salé, lac sans profondeur, marécageux sur ses bords, situé au milieu une plaine aussi unie que sa surface, et si salé qu'aucun poisson n'y saurait vivre.

    Le versant du Golfe du Mexique :On peut distinguer ici trois groupes de fleuves et rivières : le groupe oriental dont les cours d'eau descendent du flanc méridional des Appalaches, le groupe occidental, dont les cours d'eau descendent du plateau texan ou du flanc oriental des rocheuses ; et, entre les deux, le bassin du Mississippi.

    Le versant de l'Atlantique :Les fleuves qui se jettent dans l'océan Atlantique sont : le Penobscot; le Merrimac; le Connecticut, l'Hudson qui sort des Adirondacks, rencontre les montagnes vertes qui le forcent à se replier au sud et qu'il longe jusqu'à son embouchure, coulant, d'un cours lent, dans un lit large et profond; la Delaware, qui a un lit profond, favorable à la navigation, et qui se jette dans la grande baie de la Delaware; le Susquehanna (715 km) qui est formé de deux cours d'eau se réunissant sur le plateau supérieur des Appalaches et qui se jette au fond de la longue baie de la Chesapeake; le Potomac (640 km), qui si jette aussi dans la baie de la Chesapeake et qui, sur une notable partie de son cours, est accessible aux gros bâtiments; le James (800 km) qui se jette à l'entrée de la baie de la Chesapeake; le Roanoke qui aboutit à la lagune d'Albemarle; la rivière du cap Fear, le Santee, le Savannah qui se terminent au milieu de terres basses et marécageuses.

    Les Grands Lacs : Sur le versant des Grands Lacs (lacs Supérieur, Michigan, Huron, Érié, Ontario) et du Saint-Laurent, par lesquels ces lacs se déversent dans l'Atlantique, coulent de nombreuses rivières dont la plus abondante est l'Oswego, qui se jette dans le lac Ontario, et la Maumee qui tombe dans le lac Érié.

    d. Économie129(*) :

    Depuis le début du XXe siècle, les États-Unis disposent de la plus importante économie au monde, les secteurs les plus dynamiques sont l'informatique, l'aérospatiale, la santé, les biotechnologies et les industries de l'armement, même si l'avance s'est réduite depuis la ?n de la seconde guerre mondiale. Le principal atout du pays reste malgré tout le secteur tertiaire (banque, cinéma, tourisme...).

    Le taux de chômage est relativement faible, la bourse de New York (Wall Street) est l'une des premières du monde.Les États-Unis sont dans les trois premières places mondiales pour la production de sel, de charbon, de pétrole, de gaz naturel, d'or, de cuivre et de plomb. La Silicon Valley regroupe plusieurs universités et des centaines d'entreprises autour des nouvelles technologies, c'est une sorte de technopôle géant qui s'étend autour de San Francisco.

    §3. Situations politiques et administratives

    Les États-Unis sont un pays constitué de 50 États et couvrant une vaste portion de l'Amérique du Nord, avec l'Alaska au nord-ouest et Hawaï étendant la présence du pays dans l'océan Pacifique. Les principales villes de la côte atlantique sont New York, centre international financier et culturel, et Washington DC la capitale130(*).

    Dans son fonctionnement intérieur le pays est une république dirigée par un président secondé d'un vice-président, tous 2 élus pour un mandat de 4 ans renouvelable. Le pouvoir législatif est exercé par le Congrès, lui-même composé de la Chambre des représentantset du Sénat. Le Sénat est la chambre haute du congrès américain et la Chambre des Représentants est la chambre basse du congrès américain.

    Les États-Unis d'Amériqueforment une république fédérale, une fédération constituée de 50 États et d'un district fédéral, celui de Columbia. Ce pays d'Amérique du Nord s'étend de l'Atlantique au Pacifique et du Canada au golfe du Mexique, et comprend aussi l'Alaska et les îles d'Hawaï. Les plus grandes villes sont New York et Los Angeles, deux métropoles au rayonnement international131(*).

    a. Séparation des pouvoirs aux Etats-Unis d'Amérique132(*) :

    Elle est garantie par la Constitution et son application est très stricte. Le Congrès crée les lois, le président les exécute par décrets et la Cour suprême les interprète. Le président peut imposer son vetocontre une nouvelle loi, mais le Congrès peut passer outre si plus des deux-tiers de chaque chambre la soutient ; il nomme les juges de la Cour suprême et divers membres de son cabinet, mais le Sénat doit d'abord les approuver.

    Pouvoir exécutif :Le pouvoir exécutif fédéral est composé du président et de son gouvernement composé de secrétaires (équivalent de ministre, qui sont chacun chargés d'un département (un ministère). Il est aidé par divers conseillers et organismes notamment le (Central Intelligence Angency)« CIA »pour les affaires de renseignement. Le département d'État est chargé des affaires étrangères et le vice-président des États-Unis, élu au côté du président, est le président du Sénat des États-Unis.

    Pouvoir législatif :Ce pouvoir fédéral est bicaméral. Il est représenté par le Congrès des États-Unis, qui est composé :

    Ø De la Chambre des représentants des États-Unis, qui représente les citoyens américains, composée de 435 représentants.Les membres de la Chambre des Représentants ont un mandat de deux ans. Chacun des représentants représente un district de son propre État.

    Ø Du Sénat des États-Unis, qui représente les États fédérés, composé de 100 sénateurs, deux par État. Ces sénateurs sont élus pour un mandat de six ans. Les mandats sont alternés, de manière qu'on réélise un tiers des sénateurs tous les deux ans. En cas de désaccord sur un texte législatif entre les deux chambres, celles-ci mettent en place un Comité de conférence du Congrès.

    Pouvoir judiciaire :Ce pouvoir est divisé entre son organisation fédérale, à la tête de laquelle se trouve la Cour suprême, et les systèmes propres à chaque État.La Cour suprême des États-Unis supervise les 12 cours d'appel fédérales et des 94 Cours de district fédérales. Chaque État a son propre système judiciaire, y compris la même structure pyramidale133(*).

    b. Partis politiques134(*) :

    Il existe deux principaux partis politiques aux États-Unis : le parti démocrate et le parti républicain. Dans l'espace politique américain actuel, le Parti démocrate est libéral (progressiste) et le Parti républicain (conservateur).

    Ø Parti démocrate prend position sur : en politique extérieure, une approche multilatérale, fondée sur l'entente avec les alliés des États-Unis et les institutions internationales ; en politique économique, une approche plus interventionniste, mais celle-ci est généralement fondée sur la régulation du secteur privé, plutôt que la nationalisation, et se distingue ainsi du socialisme ; en politique sociale, une approche individualiste et libérale.

    Ø Parti républicain prend position sur : en politique extérieure, un penchant isolationniste, une défiance des organisations internationales ; en politique économique, une approche plus libérale, partisan de la baisse des impôts et d'un État plus réduit ; en politique sociale, une approche plutôt conservatrice.

    Dans sa politique étrangère, les États-Unis est le résultat d'un processus d'élaboration complexe, fait de débats contradictoires tranchés par des arbitrages. D'autre part, le système constitutionnel américain prévoit une distribution précise des pouvoirs, ce qui donne aux différents acteurs (présidence, Congrès, Cour suprême ou société civile) un pouvoir capable d'influencer de façon très différenciée sur l'élaboration de la politique étrangère des États-Unis.Certains fondamentaux de la politique extérieure des États-Unis sont cependant présents depuis leur création. La prise de décision est partagée entre le pouvoir exécutifla présidence et l'administration américaine et le pouvoir législatif, le Congrès. Les deux subissent l'in?uence de la société civile135(*).

    c. Les 50 États fédérés des États-Unis d'Amérique136(*) :

    1. Alabama

    2. Alaska

    3. Arizona

    4. Arkansas

    5. Californie

    6. Caroline du Nord

    7. Caroline du Sud

    8. Colorado

    9. Connecticut

    10. Dakota du Nord

    11. Dakota du Sud

    12. Delaware

    13. Floride

    14. Géorgie

    15. Hawaii

    16. Idaho

    17. Illinois

    18. Indiana

    19. Iowa

    20. Kansas

    21. Kentucky

    22. Louisiane

    23. Maine

    24. Maryland

    25. Massachusetts

    26. Michigan

    27. Minnesota

    28. Mississippi

    29. Missouri

    30. Montana

    31. Nebraska

    32. Nevada

    33. New Hampshire

    34. New Jersey

    35. New York

    36. Nouveau-Mexique

    37. Ohio

    38. Oklahoma

    39. Oregon

    40. Pennsylvanie

    41. Rhode Island

    42. Tennessee

    43. Texas

    44. Utah

    45. Vermont

    46. Virginie

    47. Virginie occid.

    48. Washington

    49. Wisconsin

    50. Wyoming

    Conclusion : après avoir présenté l'Iran, la Chine et les Etats-Unis d'Amérique ; dans leurs dimensions historiques et socio-culturelles, géographiques et économique, ainsi que politiques et administratives ; il nous sied de passer à notre troisième chapitre où nous allons mettre tous nos efforts en marche pour trouver les résultats concernant notre préoccupation soulevée dans la problématique.

    CHAPITRE III. DES RIVALITES SINO-AMERICAINES SUR LE NUCLEAIRE

    Dans ce dernier chapitre de notre travail, sera question d'analyserquelques faits qui sont à la base de la rivalité entre les deux camps, et voir comment cette rivalité impacte le dossier du nucléaire iranien ; il sera aussi question d'analyser les enjeuxce nucléaire dans le camp iranien.

    Section 1. DES RIVALITES SINO-AMERICAINES

    Dans cette section, nous allons analyser puis démontrer comment ces deux camps sont entrés en rivalité ; et quelles étaient les causes de celle-ci. Dont parmi les causes nous y trouvons : l'influence américaine dans le pacifique, le contexte stratégique, ainsi que le soft-powerchinois considéré comme une réponse au hard- power américain.

    §1. L'influence américaine dans le pacifique

    Les Etats-Unis entendent rester ou redevenir ce qu'ils sont, une puissance hégémonique et indispensable qui, si elle n'est plus gendarme du monde, a une capacité d'empêcher ce qui ne leur convient pas. La Chine, en dépit de discours officiels lénifiants, cherche sans doute à affirmer une hégémonie dans sa propre région pour étendre en suite progressivement sa sphère de domination et à terme contrôler l'ensemble du système mondial. Aujourd'hui, la situation est la suivante : les USA ont une domination stratégique écrasante dans la région. Ils encerclent la Chine par leurs bases et leurs alliances quadrillent toute l'Asie : traités de sécurité avec le Japon, Taiwan et la Corée du Sud ; accords avec la Thaïlande, Singapour et les Philippines en Asie du Sud-Est ; double alliance avec l'Inde et le Pakistan en Asie du Sud ; présence au Kirghizstan et en Ouzbékistan en Asie centrale137(*).

    En face, l'activisme chinois, qui repose sur leur importance économique régionale, est plus limité. Il vise à geler la péninsule coréenne et se déploie de façon concurrente au Pakistan, en Asie centrale ou jusqu'en Iran-Irak. C'est dans ce contexte que la présence américaine dans la région donne lieu à un désaccord. Les USA estiment que tout ce qui passe dans le pacifique est une affaire américaine, alors que les chinois soutiennent que toutes les questions locales doivent être réglées sur une base bilatérale avec les nations concernées et que, selon WenJiabao, des forces extérieures n'ont pas à interférer.Il n'en reste pas non plus que ce réengagement ne suscite pas toujours l'enthousiasme dans la région. La proposition du Vietnam et des Philippines lors de sommet de Bali, réunissant les ministres des affaires étrangères de l'Association of Southeast Asian Nation (ASEAN) en 2011 de créer un front antichinois a été accueillie avec tiédeur par les autres membres qui, conscients de leur dépendance économique vis-à-vis de Pékin, ne souhaitent pas se trouver pris en porte-à- faux entre les intérêts divergents des deux puissances rivales.Aujourd'hui, la Chine ne se pense pas comme une puissance comme les autres, mais comme une puissance en capacité de régénérer le monde par la promotion d'un système présenté comme concurrent des Etats-Unis.

    §2. Le contexte stratégique

    Ce paragraphe va plus éclairer les situations de relations dites ambiguës entre les deux puissances. C'est ici où il convient de dire que les deux États à hégémonies en gestation, peuvent ou pas se contredire du point de vue de contrôle du monde. Bien des questions se posent s'agissant de rapport entre les USA et la Chine, en ce qui concerne la résurgence de la nouvelle guerre froide. Nous allons ainsi en apporter des réponses avec certains spécialistes de Relations Internationales qui ont déjà consacré des études importantes à ce sujet. Mais pour aborder cette question, nous allons procéder à nous poser mille et une questions avec Henry Kissinger, qui est un grand analyste sur la question.

    Cet auteur se pose une chaine des questions pour cerner la quintessence de la situation même, en disant : « les Etats-Unis doivent-ils chercher par tous les moyens possibles à retarder l'émergence de la Chine au rang de grande puissance ? Ou doivent-ils s'efforcer d'instituer une structure asiatique ouverte à la coopération avec tous les États, une structure qui ne reposerait pas sur l'hypothèse de l'agressivité inhérente de tel ou tel autre pays, mais serait en même temps assez souple pour résister à toutes aspirations à l'hégémonie ? ».À la suite des idées de l'auteur, après ces questions, il souligne que la Chine est le seul pays de la planète qui a connu la plus longue histoire ininterrompue et elle a été contrôlée par le dernier gouvernement à se dire communiste. C'est l'État qui a le plus de chances de se poser en rival des Etats-Unis à un moment quelconque du siècle nouveau. L'auteur pense quant à ce, que cette situation puisse se présenter dans les vingt-cinq ans à venir138(*).

    a. Sur le plan armement :

    Il convient également de garder le sens de la mesure lorsqu'on envisage que la Chine puisse défier militairement et directement les Etats-Unis. La force stratégique chinoise, qui se limite aujourd'hui à350 missiles à combustible liquide équipés d'une part d'ogives uniques et d'autre part d'ogives multiples, de précision équiper un nombre plus important de missiles à combustible solide, qui les permettent, une défense américaine anti-missile permettant aisément de préserver l'équilibre de puissance139(*).

    b. La prolifération nucléaire :

    La prolifération, reprochée à la Chine par Washington, était un autre grand sujet de friction. Les Chinois avaient-ils promis verbalement de mettre fin à leur prolifération nucléaire et balistique en Iran et au Pakistan ? Pas tout à fait, semble-t-il. Les Américains n'avaient obtenu là que des résultats limités. Pékin envisageait quelques demi-engagements. En matière de prolifération balistique, en outre, la Chine restait sur des positions plus rigides : la fourniture au Pakistan des missiles chinois M-11 de moyenne portée restait en balance avec les ventes américaines d'avions F-16 et de missiles sol-air à Taiwan. Or l'esprit du "Taiwan Relations Act" (TRA) de 1979 écartait tout marchandage de ce genre140(*).

    Pour ce qui touche à la prolifération des ADM, les choses sont moins nettes. Du côté américain, on sait depuis le discours sur l'état de l'Union de janvier 2002 que l'administration Bush visait en priorité les trois "rogue States" de "l'axe du mal", l'Irak, l'Iran et la Corée du nord. Du côté chinois, la dénucléarisation (pacifique) de la Corée est aussi un intérêt majeur, mais le sort de l'Irak a évolué comme on sait sans qu'on y trouve trace d'arme à destruction massive (ADM) et Pékin est, au minimum, neutre sur la limitation des programmes nucléaires iraniens. Pour sa part, Washington ne peut pas employer la force contre la Corée du nord tant que les opérations lancées en Afghanistan et en Irak tournent à l'enlisement141(*).

    Le 3 janvier 2022, la Chine s'engageait avec la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis, à éviter la course aux armements atomiques, affirmant dans une déclaration conjointe « qu'une guerre nucléaire ne peut être gagnée et ne doit jamais être menée ». Sauf que, derrière ces bonnes intentions affichées, force est de constater que nous assistons à une inflation des armes nucléaires. En particulier du côté de la chine qui assume d'ailleurs sans complexe la nécessité de « moderniser » son arsenal et de « faire correspondre ses capacités nucléaires au niveau requis pour sa sécurité nationale » pour reprendre la formule du directeur du service de contrôle des armements du ministère chinois des affaires étrangères, Fu Cong. Ce dernier considère que ce sont les Etats-Unis et la Russie qui doivent produire des efforts de désarmement puisque ces deux pays possèdent 90% des têtes nucléaires. De l'autre côté du globe, à Washington, on pointe du doigt l'attitude de Pékin que l'on accuse de refuser de participer aux discussions sur la réduction des armes nucléaires et d'accroitre dangereusement son arsenal142(*).

    §3. Le soft-power chinois : une réponse au hard-power américain

    Alors que Washington cherche à contrecarrer la montée en puissance de Pékin en cherchant à l'entourer avec des bases militaires et en conquérant plus l'Asie, notamment l'United States Pacific Commanded qui dispose d'une série de bases qui encerclent, la République Populaire de la Chine (RPC) et qui sont à l'heure actuelle en capacité de contrôler l'essentiel des eaux du pacifique en dehors des eaux territoriales Chinoises ; l'Amérique d'Obama faisant l'annonce d'une initiative diplomatique connue sous le nom de « Pivot »en Asie orientale qui vise de façon implicite à contrecarrer les visées expansionnistes de la Chine, ils ont prévu de concentrer l'essentiel de leurs moyens aéronavals dans le pacifique occidental. La Chine, qui, elle, est en quête de la parité stratégique avec les USA, fournis les efforts de compasser ses faiblesses par des moyens pacifiques. Elle étale sa stratégie commerciale à la portée planétaire. Il en est de même avec Pascal Gauchon qui lui, remonte dans les temps pour situer cette puissance chinoise, en appuyant que depuis la fin de la guerre froide, la diplomatie chinoise évolue à nouveau : elle passe de la défense étroite des intérêts nationaux et de la quête de montée en puissance à la volonté de réaliser l'harmonie universelle, dont le développement pacifique chinois serait une des meilleures garanties. Elle semble renouer avec une sorte de soft-power. Le débat sur la puissance a, ainsi, récemment rebondi143(*).

    Déjà au début de l'année 2013, la Chine est devenue la première puissance commerciale du monde. Les exportations chinoises sont certes le fait de l'outsourcing, mais la Chine a su aussi se doter de grandes sociétés même si elle ne comptait encore en 2013 que deux entreprises multinationales parmi les trente premières mondiales avec notamment la China Petroleum et la Chemical (Sinopec) au quatrième rang mondial et petro china au 5e rang. Toutefois, lors des dix dernières années le nombre de sociétés multinationales (SMN) chinoises du global 500 a été multiplié par 5. Ces grandes sociétés chinoises, qui sont pour la plupart nées de joint-ventures avec des sociétés occidentales, sont présentes dans des secteurs très variées (pétrolier, bancaire, agroalimentaire...)144(*).

    La Chine ayant comme ambitions de conquérir le monde pour accéder à la puissance, commence par améliorer le terrain par sa région, même si certains différends ne sont pas à négliger avec ses voisins, force et de relever les défis de la puissance régionale d'abord. D'où, ses partenaires innégligeables sont asiatiques, mais comme dit Alain Nojon, la Chine a étendu ses échanges à la planète entière. Depuis quelques années déjà, elle a acquis des mines en Afrique, notamment en Zambie, en République Démocratique du Congo (RDC), et en Amérique latine notamment au Pérou, au Chili, au Cuba, au Brésil. Elle a de même accédé au pétrole là où on l'y autorisait, notamment au Venezuela, Équateur, Pérou, Soudan, Angola, Nigeria... Elle a aussi acheté des terres, notamment en Philippines, Laos, Zimbabwe, Russie, Cameroun..., ces entreprises d'intérêts sont souvent complétées par des prêts et la livraison d'équipements de génie civil : routes, barrages etc. Voire par l'implantation d'usines pour l'exploitation des matières premières et de plus en plus par une exportation croissante de biens de consommation. Peu présente encore aux USA en raison d'échec dans sa politique de rachat d'entreprises, elle semble désormais intéressée par l'Europe, notamment la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie, la France et les autres, où elle a investi en particulier dans le port du Pirée appelé à devenir sa plate-forme logistique vers la méditerranée et la mer noire145(*).

    Une grande puissance financière :Les réserves de change de la Chine ont dépassé les 3100milliards de dollars en 2012 et la Chine détiendrait, selon le FMI, 32% des réserves mondiales de change. Les surplus de la balance des paiements courants chinois alimentent, via la banque centrale chinoise, la state administration of foreign exchange (SAFE) qui gère les réserves de change dont le tiers est constitué de bons du trésor américain et le reste de participations diverses dans des sociétés pétrolières (Total, BP, Shell) ou des sociétés financières (Australia and Banking group...) ces réserves abordent aussi un fonds souverain, la China Invesment Corporation (CIC) dont les disponibilités étaient fin 2010 de l'ordre de 410 milliards de dollars et dont la logique première est financière.Ce fonds investi en Chine via Central Huijin qui est une holding des banques d'État et participe à diverses sociétés : ICBC, China Développement Bank qui peuvent aussi détenir via d'autres structures comme la société Chinalco des participations dans des sociétés étrangères (Rio Tinto ou Barclays Bank).

    La China Invesment Corporation détient par ailleurs de fortes participations dans le secteur financier américain (Morgan Stanley, Bankstone), le secteur énergétique, les matières premières et l'immobilier146(*).

    Section 2. LES ENJEUX DU NUCLEAIRE IRANIEN

    Dans cette section sera question d'énumérer les enjeux qui motivent la République Islamique de l'Iran, de se doter aussi l'arme nucléaire comme les neuf autres pays qui les détiennent, nous allons aussi démontre l'importance du programme nucléaire Iranien pour le régime en place.Parmi les enjeux nous y trouvons :la production de l'électricité d'une part ; ainsi quela stratégie de sécurité et de défense d'autre part qui est considéré comme l'enjeu majeur de cette initiative.

    §1. La stratégie de sécurité et défense

    La conclusion de l'accord du 14 Juillet 2015 marque une nouvelle étape dans l'histoire contemporaine de l'Iran. Après plus de deux ans de négociations, flux et reflux, menaces et tensions, Téhéran a finalement accepté de renoncer aux quelques privilèges pour parvenir à un accord qui vise à garantir les dimensions pacifiques de son programme nucléaire, et par conséquent, la fin d'un conflit qui déstabilise la région depuis des années. Il paraît difficile que Téhéran renonce à la stratégie de sécurité et de défense qui lui assure survie, légitimité, prestige, indépendance et leadership régional. Toujours est-il que les facteurs explicatifs de l'engagement iranien en faveur de la conclusion de l'accord se trouvent dans la nouvelle vision stratégique de l'Iran et dans la convergence des intérêts des principaux acteurs dans ce conflit147(*).

    Motivations et Contexte Géopolitique :Après le succès de la Révolution Islamique, le nouveau leader révolutionnaire Ayatollah Khomeini a procédé à l'annulation des contrats internationaux et à l'abandon du programme nucléaire. Le régime en place considérait cette science comme anti-islamique et occidentale. Ce n'est qu'à la suite de la guerre contre l'Irak que l'Iran a repris ce programme sur décision du gouvernement du président Rafsanjani. Le développement du programme nucléaire était à son début une question de survie du régime, de dissuasion face aux « ennemies », d'affirmation de l'identité nationale, avant de devenir un enjeu de politique intérieure, d'égalité de traitement avec l'Occident, et surtout une quête de leadership régional. Principalement, l'Iran post guerre Irano-irakienne s'est donné comme objectif stratégique de façonner les règles du jeu dans la région au service de son leadership régional, en profitant de sa position stratégique, influence religieuse, capacité de pénétration politique, ressources énergétiques, et ces missiles balistiques. Ces aspirations ne sont pas limitées aux élites politiques, mais s'étendent à la société entière, profondément nationaliste, qui se sent héritière de la splendeur des civilisations des siècles passés148(*).

    Le desideratum de leadership régional a été alimenté par de nombreux facteurs : d'abord, la position géographique stratégique de l'Iran dans la riche zone pétrolière du Golfe Persique, et le bassin de la mer Caspienne pourrait permettre à l'Iran avec sa « capacité de dissuasion nucléaire virtuelle » de renforcer encore sa position dans le secteur de l'énergie au niveau régional et international. En outre, l'intervention de la coalition internationale en 1990 pour l'expulsion des troupes d'occupation irakiennes du Koweït a provoqué le déséquilibre de pouvoir dans la région en faveur du Téhéran. En outre, la division entre les États arabes dans ce conflit a favorisé la montée en puissance de l'Iran dans la région. Dans le même sens, l'embargo international imposé à l'Irak au cours de la seconde moitié des années quatre-vingt-dix a conduit à une expansion économique de l'Iran. Plus tard, l'intervention américaine en Irak en 2003 a déséquilibré encore plus la balance à faveur de l'Iran. Téhéran a vu disparaitre deux de ses ennemis traditionnels: le régime de Saddam Hussein, et les talibans en Afghanistan, alliés de l'Arabie saoudite. En ajouter également que la guerre contre le terrorisme menée par les États-Unis a augmenté la valeur géostratégique de l'Iran au Moyen-Orient. D'autre part, le régime iranien est conscient qu'avant de chercher le leadership régional, il faut d'abord assurer la survie du système. Cela dépend principalement du jeu des pays, qualifiés de grandes menaces ; Israël et les Etats-Unis d'une part, et les voisins arabes de majorité sunnite, avec l'Arabie saoudite en tête, d'autre part. Téhéran est conscient que les États-Unis considèrent qu'un Iran doté de capacités nucléaires militaires pourrait impacter leur statut de régulateur stratégique dans la région. En ce sens, l'intervention américaine en Irak et en Afghanistan a joué un rôle important pour convaincre l'Iran de la nécessité de développer un programme nucléaire comme stratégie de dissuasion contre une possible attaque étrangère149(*).

    Un autre facteur important qu'il faut prendre en considération lors de l'analyse des motivations qui peuvent conduire l'Iran à développer son programme nucléaire ; c'est l'absence d'une intervention militaire étrangère contre les États qui ont développé des armes nucléaires. Nous nous référons ici à l'Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord. Cette réalité a accrédité l'idée qu'en cas de divulgation de l'existence d'un éventuel programme nucléaire militaire, l'Iran n'aurait pas à subir une intervention militaire extérieure. En même temps, cela pourrait convaincre l'Iran que la seule possession d'armes atomiques peut lui éviter de subir le même destin que celui de son voisin irakien150(*).

    En somme, la survie du système et celui du leadership régional est au coeur de la stratégie iranienne. Elle se traduit par la volonté de se doter d'une force de dissuasion nucléaire pour l'instant virtuelle- pour faire face à toute attaque ou menace qui viendraient de l'extérieur. En même temps, l'Iran cherche à assurer la liberté d'action en politique étrangère pour se positionner comme un leader régional.

    §2. L'importance du programme nucléaire pour le régime iranien

    L'arrivée du « réformiste » Hassan Rohani au pouvoir a ouvert une nouvelle période dans la politique étrangère de l'Iran. Ses promesses, durant la campagne électorale, ont laissé entendre la survenue d'une nouvelle étape. Le programme nucléaire était l'une des priorités qu'Hassan Rohani a promis de réaliser à travers la conclusion d'un accord avec la communauté internationale. Une fois arrivé au pouvoir, le nouveau président a tenu sa promesse. Cependant, cette décision n'émane pas de la conviction personnelle du nouveau président. Si on analyse le système politique et le processus de prise de décision en Iran on observera que la décision dans cette affaire ne relève pas uniquement du président du gouvernement, dès lors qu'elle implique un certain nombre d'acteurs. Du coup, une décision de cette envergure ne peut être encouragée par un simple changement de gouvernement151(*).

    Pour autant, les décisions sur ces questions relèvent directement du Guide suprême, et d'une manière indirecte de l'influence qu'exercent les Gardiens de la Révolution, et dans une moindre mesure les deux fractions politiques, conservateurs et réformistes, et en dernier lieu, les scientifiques. Cela signifie que les politiques établies par les gouvernements en place incarnent la volonté de ces puissants appareils. Pour le président du gouvernement, le défi réside dans le pouvoir de concilier les intérêts de ces appareils avec sa vision et la politique qu'il veut établir. Le problème actuel c'est que vue l'importance du programme nucléaire pour le régime des ayatollahs, il est difficile d'imaginer que le Guide suprême et les Gardiens de la Révolution acceptent facilement de renoncer à un projet qui devrait leur garantit la survie, l'indépendance, et surtout la légitimité152(*).

    L'idée de développer la technologie nucléaire est partagée par toutes les élites iraniennes avant même la révolution de 1979. Cela étant, on peut expliquer la nouvelle politique d'ouverture qui vient d'établir Rohani par la volonté du régime iranien de sortir de la récession économique qui frappe le pays, affectant négativement le régime des ayatollahs et l'image du Guide suprême. En fait, les critiques formulées par Hassan Rohani durant la campagne électorale au gouvernement d'Ahmadinejad étaient autour de deux points essentiels; la viabilité de l'« économie de la résistance» qui a conduit le pays a l'abîme, et l'incapacité de ce dernier à arriver à conclure un accord sur le programme nucléaire pour la levée de sanctions internationales153(*).

    Convient-il de signaler dans ce sens qu'au cours de l'exercice économique de 2012/2013, les exportations de gaz et de pétrole ont chuté d'environ 50% affectant directement l'ensemble des exportations globales. En 2014, l'extraction du pétrole est passée à un minimum de 2 millions et demi de barils par jour, et en 2015 celui-ci est tombé à 2 millions de barils par jour. Les sanctions internationales ont donc eu un impact négatif sur les taux d'inflation et de chômage, accélérant, par ricochet, la détérioration du niveau de vie de la population. Pour faire face à cette situation, il semble que le Guide suprême a accepté la nouvelle stratégie proposée par les « réformistes » qui optent par la conclusion de l'accord sur le programme nucléaire. Pour y parvenir, il a mis en avant Hassan Rohani, un des responsables les plus proches des décideurs du régime et ancien chef du comité de négociation sur le programme nucléaire. L'objectif principal est de sauver le pays de la crise économique tout en renforçant la légitimité du régime154(*).

    §3. Le dossier épineux du nucléaire

    En 1970, l'Iran a ratifié le Traité de Non-Prolifération (TNP) dont l'article 4 lui donne le droit « de développer la recherche, la production et l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques »155(*). Si la nécessité pour l'Iran d'avoir une industrie nucléaire civile n'est pas mise en cause, une partie de la communauté internationale soupçonne l'Iran d'avoir des objectifs militaires. Le programme d'enrichissement et de retraitement a été révélé par des opposants au régime en 2002. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a très vite demandé à l'Iran de suspendre ces activités. L'Iran s'est alors engagé dans l'accord de Paris à coopérer avec l'Agence Internationale de l'énergie atomique. Le nouveau président iranien Ahmadinejad en 2005 a remis cet accord en cause156(*).

    Dès 2006, le Conseil de sécurité de l'ONU a pris des sanctions économiques et commerciales contre l'Iran accusé de conduire clandestinement un programme de nucléarisation militaire et de ne pas respecter les règles de L'AIEA. L'Iran prétend se limiter au nucléaire civil pour la production d'énergie. Mais d'après un dernier rapport de l'AIEA diffusé en août 2012, il poursuit le développement de ses capacités d'enrichissement de l'uranium à l'encontre des résolutions de l'ONU et malgré les sanctions internationales qui se sont révélées inefficaces jusqu'à cette date. L'Iran s'étonne depuis le début que des sanctions n'aient jamais été prises contre des pays comme l'Inde ou le Pakistan qui ont la bombe atomique et n'ont pas signé le TNP ou comme Israël qui a un arsenal nucléaire et n'a pas signé le TNP157(*).

    Les conséquences régionales : Les déclarations hostiles du président iranien à l'égard d'Israël et la menace de frappes préventives d'Israël contre les installations iraniennes ont contribué à accentuer les tensions. Le premier ministre d'Israël, Benjamin Netanyahu ne se satisfait pas de l'attentisme des Américains et alerte régulièrement la communauté internationale sur le danger que représentera l'Iran en possession de la bombe nucléaire. Lors d'une Assemblée générale des Nations unies, il a fixé la ligne rouge à ne pas laisser dépasser par l'Iran158(*).

    Le Président Obama récuse pour l'instant l'idée d'une intervention militaire d'Israël contre l'Iran par le bombardement des sites nucléaires. Mais il reste hostile à un Iran nucléarisé militairement et prévient des menaces que cela représenterait envers Israël, les pays du Golfe et l'économie internationale. Le président américain étant en période pré-électorale, il va privilégier la diplomatie et renforcer les sanctions jusqu'aux élections en novembre 2012. Mais ce temps de la diplomatie est limité, a-t-il précisé dans son discours devant l'Assemblée de l'ONU le 25 septembre 2012159(*).

    L'Union Européenne adopte la même politique et s'associe au renforcement des sanctions internationales. Parallèlement, elle espère que les négociations vont avancer. Les Etats-Unis sont-ils prêts à s'engager dans un nouveau conflit après l'Irak et l'Afghanistan ? Les conséquences d'une attaque ne seront-elles pas plus graves que celles d'un Iran en possession de l'arme nucléaire ? Cette dernière situation est semble-t-il sur le point de se produire160(*).

    Pour certains analystes, la réelle ambition de l'Iran est de prouver au monde entier sa capacité à se doter d'un arsenal nucléaire, se faire reconnaître comme une puissance nucléaire et reprendre le leadership dans la région. Que l'Iran persiste dans sa volonté de se doter de la bombe atomique ne sera pas sans conséquence pour la stabilité régionale. Outre la menace d'une frappe israélienne pour détruire les installations, les pays du Golfe et l'Arabie Saoudite en tête, voudront se protéger, d'autres pays voudront aussi leur bombe et cela peut être la porte ouverte à une prolifération du nucléaire militaire161(*).

    Section 3. DE L'IMPACT DESRIVALITES SINO-AMERICAINSUR LE NUCLÉAIRE IRANIEN

    Cette section démontrera comment la rivalité de deux superpuissances a impacté le dossier du nucléaire Iranien.

    §1. L'Iran au coeur de la rivalité entre la Chine et les États-Unis

    Alors que tous les iraniens tentaient d'oublier la covid-19, les sanctions américaines et la crise économique pendant les longues vacances du Nouvel An 1400 (Norouz, 20 mars 2021), la signature le 27 mars 2021 d'un pacte de coopération stratégique et commerciale de 25 ans par le ministre des affaires étrangères chinois Wang Yi et son homologue iranien Mohamed JavadZarif a fait grand bruit. Cette information a envahi les médias iraniens et provoqué sur les réseaux sociaux comme chez les analystes iraniens et étrangers des interrogations alarmistes, des déclarations radicales et des protestations sans appel. Une fois la tempête passée, on constate que ce pacte assez banal dans sa forme et dans ses conséquences immédiates a peut-être formalisé les nouveaux rapports de force durables, mais complexes entre la Chine et les pays riverains du golfe Persique, et surtout mis les États-Unis devant leurs responsabilités. De fait, Joe Biden vient d'accepter le 3 avril de participer même de manière indirecte avec l'Iran à une réunion des six États signataires de l'Accord de 2015 sur le nucléaire iranien dont Donald Trump s'était retiré162(*).

    L'Iran arrive en effet bien tard, car des accords similaires avaient été signés par la Chine en 2013 avec l'Irak, en 2015 avec les Émirats arabes unis, en 2016 avec l'Arabie saoudite et auparavant, entre 2001 et 2006 avec l'Afghanistan le Pakistan, la Russie et les États d'Asie centrale. En fait, Téhéran rattrape aujourd'hui le retard pris face à ses voisins. Ce texte de 2021 est la formalisation de la déclaration commune publiée après la visite à Téhéran du président Xi Jinping en 2016, peu après le JCPOA qui ouvrait alors d'immenses espoirs économiques et la voie à une normalisation avec les États-Unis. La Chine ne voulait pas être écartée par ce retour des États-Unis et des entreprises européennes163(*).

    Dans l'euphorie du JCPOA, l'Iran, toujours réticent, n'avait pas formalisé ses projets avec la Chine, mais la crise provoquée par la politique hostile de Donald Trump a changé les rapports de force et incité Téhéran à prendre l'initiative et à relancer les négociations en juillet 2020. Cet accord de mars 2021 pourrait donc marquer à la fois un changement de la politique de Téhéran pour sortir de l'isolement diplomatique, et une inflexion de Pékin jusqu'ici attentiste et opportuniste vers une politique proactive mais toujours prudente pour profiter du retrait américain relatif du Proche-Orient et faire face aux ambitions de la Russie et de l'Europe.

    Une proximité ancienne et discrète : Les relations entre les deux pays sont longtemps restées prudentes après l'établissement des relations diplomatiques le 16 août 1971. La Chine a dû s'excuser auprès de la jeune République islamique pour le voyage officiel du premier ministre Hua Guo Feng en 1978 quelques mois avant la chute du chah. Malgré sa neutralité affichée dans la guerre Irak-Iran, la République populaire a ensuite vendu des armes à Téhéran, et plus tard des missiles. La Chine a été l'amie des temps difficiles : selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm, la Chine est ainsi devenue, discrètement, le second fournisseur après la Russie de l'Iran en armes conventionnelles entre 1981 à 2019. La coopération nucléaire civile, un moment actif a été interrompue sous la pression de Washington, mais n'a jamais totalement cessé164(*).

    La Chine a surtout été le seul pays à réaliser des investissements importants en reprenant les programmes pétrolier et gaziers abandonnés par les compagnies occidentales, notamment à Yadavaran (champ de pétrole situé dans le Khouzestan) et à South Pars, un gisement offshore de gaz naturel situé à cheval entre les eaux territoriales de l'Iran et du Qatar. Alors que les sanctions américaines bloquaient les entreprises internationales, la Chine a exporté vers l'Iran des machines et des équipements lourds (transports, énergie, chimie) et obtenu des contrats pour la construction de barrages ou de voies ferrées, et payé ainsi en yuans ses importations de pétrole toujours plus grandes. Les produits de consommation chinois, bon marché, ont envahi les bazars. Le résultat est sans appel : malgré une baisse récente due à l'embargo sur le pétrole imposé par les États-Unis, la Chine était et reste le principal fournisseur et client de l'Iran165(*).

    Cette présence chinoise, qui a profité du vide imposé par les sanctions américaines, a cependant toujours évité de se transformer en rivalité directe avec les entreprises européennes ou de heurter frontalement la politique d'embargo américain sur les exportations iraniennes de pétrole. L'accord de 2021 ne fait donc que donner quelques lignes directrices à une réalité politique, diplomatique et économique jusqu'ici plus pragmatique et opportuniste que stratégique, au moment où la nouvelle administration de Joe Biden ouvrait de nouvelles perspectives. En affichant avec ostentation un rapprochement avec la Chine, le gouvernement iranien envoyait également un message clair au président Biden : montrer que l'Iran pourrait, si nécessaire, résister encore longtemps aux sanctions. En ouvrant ses portes aux multiples dimensions du programme des « nouvelles routes de la soie » (Belt and Road Initiative, BRI), toute la région du golfe pourrait rapidement devenir une place forte pour la République populaire de Chine. Pour Téhéran, la « menace » chinoise a incontestablement été un argument nouveau et peut-être décisif pour tenter d'obtenir plus de la part de Washington, à la fois à court terme, mais surtout à long terme dans les relations bilatérales166(*).

    §2. La diplomatiediscrète de la Chine sur le nucléaire iranien

    Alors que les négociations sur le nucléaire iranien ont atteint une phase délicate, la Chine, partenaire discrète de Téhéran, tente de se positionner comme un acteur clef. Et pour cause : elle a tout intérêt à une levée des sanctions américaines en Iran, pays avec lequel elle a scellé un accord de coopération historique. Dans les médias chinois, le diplomate au noeud papillon a plusieurs fois souligné le rôle « unique et constructif » de la Chine dans ces pourparlers et son travail avec toutes les parties pour encourager la reprise du processus de négociation entre les Américains et les Iraniens et ce, au plus vite. Ainsi, mettant de côté les tensions avec Washington sur les rivalités commerciales, ou encore les désaccords sur Taïwan et la mer de Chine, Wang Qun a négocié pendant des heures avec l'envoyé spécial américain pour l'Iran, Robert Malley, à Vienne, oeuvrant à sauver l'accord sur le nucléaire de 2015167(*).

    La Chinenégociatrice de l'accord sur le nucléaire Iranien :Les négociations sur le nucléaire iranien  qui ont repris le 8 février 2015  à Vienne entre d'un côté, la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine et l'Allemagne avec la participation indirecte des États-Unis et, de l'autre, l'Iran, seraient  sur le point d'aboutir à un accord. Bien que Washington et Téhéran partagent la volonté de parvenir à un deal, plusieurs facteurs ont, du côté américain, entravé au cours des derniers mois les progrès sur ce dossier. L'évolution récente du contexte international semble toutefois aujourd'hui de nature à surmonter les derniers obstacles. Mais la signature d'un accord n'impliquerait pas nécessairement une baisse des tensions au Moyen-Orient168(*).

    Avec leur retrait de l'accord, les États-Unis ont versé dans un maximalisme qui leur a coûté leur avantage et entraîné un inévitable retour de bâton les empêchant aujourd'hui d'arracher des concessions majeures à l'Iran. Depuis avril 2021 et l'attaque  contre le site nucléaire de Natanz, imputée par Téhéran à Israël, l'Iran a  augmenté l'enrichissement de son uranium de 20 à 60 %, soit dans des quantités très supérieures à celles agrées par l'accord sur le nucléaire de 2015. Or,  comme l'a fait récemment remarquer Foreign Policy, « en 2015, quand les restrictions du JCPOA étaient en place, les États-Unis ont estimé qu'il faudrait 12 mois à l'Iran pour produire suffisamment de combustible nucléaire pour pouvoir fabriquer une bombe s'il décidait d'abandonner l'accord. Aujourd'hui, cette estimation s'est réduite à environ un mois. » Ce constat est largement relayé par les responsables politiques occidentaux, qui ont souligné le risque de voir l'Iran s'imposer comme un État du seuil.  De l'aveu même de Robert Malley, « un accord nucléaire aujourd'hui ne serait pas en mesure d'offrir les mêmes avantages en matière de non-prolifération nucléaire, car le breakout time de l'Iran les mois nécessaires pour acquérir suffisamment de matières fissiles nécessaires à la fabrication d'une bombe est nettement plus court ». Cette nouvelle réalité a donc brutalement accru la nécessité169(*).

    Pékin s'oppose notamment aux sanctions imposées par les Etats-Unis contre l'Iran. Alors que Washington estime que c'est la principale arme dont ils disposent contre Téhéran, « la Chine estime qu'elles ne font qu'aggraver la situation », expliqueau Monde Wang Jin, directeur de l'institut d'études du Moyen-Orient à l'université du Nord-Ouest de la Chine située à Xiang. D'ailleurs, cet expert reconnaît que, malgré l'embargo, la Chine achète du pétrole iranien : « On ne peut pas faire autrement et d'ailleurs nous ne sommes pas les seuls. La Turquie et l'Inde aussi en achètent », pointe-il. Malgré tout, il juge que « la Chine n'a pas la capacité de faire pression sur l'Iran170(*) ».

    Les Chinois ont tout intérêt à ce que l'accord soit signé au plus vite pour assurer la diversification de leur approvisionnement en pétrole, mais aussi parce que l'Iran est un partenaire géopolitique171(*). Les Chinois avaient déjà joué un rôle important lors des négociations ayant abouti à l'accord de 2015. C'est ce qu'a révélé l'ancien chef de la diplomatie iranienne de l'époque, Mohammad JavadZarif, dans un ouvrage publié juste avant de passer la main au  gouvernement de l'ultraconservateur EbrahimRaïssi, en août 2021. Dans ce long récit présentant les coulisses des deux années de négociations ayant abouti à l'accord de 2015, Mohammad JavadZarif écrit que chaque fois que celles-ci se trouvaient dans l'impasse, le ministre chinois des Affaires étrangères intervenait, présentait une initiative nouvelle et parvenait à relancer les pourparlers172(*).

    Mais depuis quelques mois, les relations entre Pékin et Téhéran ont franchi une nouvelle étape avec la signature d'un partenariat historique de 25 ans couvrant des domaines aussi variés que l'énergie, la sécurité, les infrastructures et les communications. Outre la livraison de pétrole à prix réduit,  cet accord stratégique, dont la mise en oeuvre a débuté le 15 janvier 2021, prévoit aussi l'assistance sécuritaire de la Chine à l'Iran, notamment par le biais de livraisons de matériel militaire. « La Chine a signé très peu de partenariats de ce type. Il s'agit là d'une véritable alliance diplomatique », précise Jean-François Di Meglio173(*).

    Pour Pékin,  qui continue d'importer du pétrole iranien malgré le risque de se voir infliger des amendes par le Trésor américain, une levée des sanctions de Washington sur les échanges commerciaux avec l'Iran constituerait une aubaine. Avant  le retrait américain de l'accord en 2018, la Chine importait près de 10 % de son pétrole depuis l'Iran et avait investi dans des infrastructures permettant d'acheter des volumes plus conséquents. Selon Jean-François Di Meglio, « les Chinois sont très intéressés par le brut iranien parce que leurs raffineries sont adaptées au traitement de ce pétrole lourd qui sert de fuel pour approvisionner leurs centrales électriques, leur chauffage ou pour faire rouler leurs camions »174(*).

    À Pékin aussi, depuis quelques semaines, la diplomatie chinoise fonctionne à plein régime. Entre le 10 et le 14 janvier2021, le ministre des Affaires étrangères Wang Yi  a reçu pas moins de cinq de ses homologues dans la région. Les chefs de la diplomatie de l'Arabie saoudite, du Koweït, d'Oman, du Bahreïn et de l'Iran, mais aussi le ministre turc des Affaires étrangères et le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), ont défilé tour à tour dans la capitale chinoise. Et ces visites ne sont pas sans lien avec la phase finale des négociations sur le nucléaire iranien puisqu'elles permettent de rassurer les pays du Golfe sur le dossier, tout en réaffirmant les alliances économiques. L'occasion également pour la Chine de montrer à Washington qu'elle joue désormais un rôle clef dans une région où les Américains sont en perte d'influence175(*).

    Ce n'est pas forcément le point de vue des Occidentaux même si nul ne pense que Pékin peut dicter sa loi à Téhéran. Les deux pays rejettent l'impérialismeaméricain qu'ils jugent facteur de déstabilisation au Proche-Orient comme dans le reste du monde. Depuis 2009, la Chine est le principal partenaire commercial de l'Iran et les relations entre les deux pays ne cessent de se renforcer. Malgré l'embargo, les deux pays ont conclu, en mars 2021, un accord commercial d'une durée de vingt-cinq ans portant sur pas moins de 400 milliards de dollars176(*)

    §3. L'impact du retrait américain sur la pérennité de l'accord iranien

    Conséquence immédiate de l'annonce du président américain, les sanctions américaines liées au nucléaire qui pesaient sur l'Iran avant la signature du JCPOA sont rétablies. Il s'agit notamment de restrictions portant sur l'achat de pétrole iranien, le commerce de métaux précieux et les transactions nancières avec le pays. Ces mesures restrictives, commerciales et nancières, visent à exercer une pression économique maximale sur le régime iranien dans le but d'en obtenir le plus de concessions possibles sur les questions ayant trait au nucléaire, au rôle régional de l'Iran, à son programme balistique ainsi qu'aux violations des droits de l'homme177(*).

    Si l'Iran s'est engagé à respecter les dispositions de l'accord malgré le retrait américain, le régime a toutefois annoncé qu'il renforcerait sa capacité d'enrichissement si les négociations avec les Européens, la Chine et la Russie ne produisaient pas les établissements escomptés. Les Iraniens ne souhaitent maintenir l'accord que s'ils en retirent les bénéfices économiques attendus du renoncement au programme nucléaire militaire. L'avenir de l'accord iranien semble alors fortement compromis en raison de la portée de la décision américaine.

    En effet, les sanctions américaines doivent être respectées non seulement par les entreprises américaines (US persons), mais également par les entreprises étrangères puisque la majorité des mesures rétablies sont des sanctions secondaires. Plusieurs groupes européens tels que Total et PSA ont d'ores et déjà annoncé se retirer du marché iranien sous peine de perdre l'accès au marché américain et de s'exposer à des poursuites judiciaires178(*).

    Même si les Européens souhaitent préserver l'accord, cela s'avère particulièrement difficile dans les faits en raison de ces sanctions secondaires. Suite à la réunion des chefs d'État ou de gouvernement des États membres de l'Union européenne (UE) qui s'est tenue à Soa, la Commission européenne a décidé d'agir sur quatre volets en désignant son engagement envers le Joint CompresiveProgram Of Action (JCPOA). Tout d'abord, elle a lancé le processus d'activation de la loi de blocage qui interdit aux entreprises européennes de se conformer aux établissements extraterritoriaux des sanctions américaines et leur ouvre le droit à une indemnisation en cas de poursuites. La Commission a également entrepris de lever les obstacles juridiques empêchant la Banque européenne d'investissement (BEI) de lancer des activités en Iran. Elle s'est aussi engagée à poursuivre et intensifier la coopération sectorielle avec l'Iran. Elle encourage les États membres à envisager de régler leurs transactions sur le pétrole iranien en euro via des transferts entre les banques centrales européennes et la banque centrale d'Iran179(*).

    La pérennité de l'accord iranien après le retrait américain dépend également de la réaction de la Chine et la Russie, autres signataires de l'accord et partenaires commerciaux privilégiés de l'Iran. Les entreprises chinoises et russes étant moins implantées sur le marché américain, elles ont moins à perdre que les entreprises européennes si elles maintiennent leurs relations économiques avec l'Iran. Elles peuvent ainsi tirer profit du retrait des entreprises américaines, et probablement européennes, pour renforcer davantage leur activité en Iran. De plus, les transactions entre lesentreprises iraniennes et chinoises ou russes pourraient être libellées dans les devises nationales, respectivement le yuan et le rouble, pour éviter tout risque de poursuites américaines et l'exclusion du système nancier mondial. Mécaniquement, les États-Unis contraignent l'Iran à se tourner vers la Chine et la Russie mais les bénéfices tirés du renforcement des relations commerciales avec ces deux pays risquent de ne pas être suffisants pour compenser les pertes liées au retrait des entreprises américaines et européennes du marché iranien180(*).

    Conclusion :ce dernier chapitre de notre travail était consacré à répondre à la question que nous nous sommes posés dans la problématique, et nous avons trouvé que la rivalité entre les deux camps est multi dimensionnelle, et elle a bel et bien un impact sur le nucléaire iranien qui est d'un côté les États-Unis tirent la corde pour bloquer ce programme, de l'autre côté la Chine encourage ce programme nucléaire.

    CONCLUSION GENERALE

    La prééminence des études de rivalité en Relations Internationales mettant aux prises les États qui ont un poids sur la gestion des affaires du monde, a marqué notre motivation pour aborder cette étude dont le sujet est intitulé : « la rivalité sino-américaine et son impact sur le nucléaire iranien ». Il s'agit d'une étude entamée dans le cadre de nos recherches scientifiques pour élaborer le présent travail. Certes, nous en sommes enfin arrivés aux résultats attendus.

    La question majeure autour de laquelle nous avons pu déployer nos efforts pour essayer de répondre, le long de nos recherches afin d'y arriver ainsi à l'élaboration du présent travail se présente comme suit : « Comment la rivalité Sino-Américaine a-t-elle un impact sur le nucléaire iranien ?».

    Les hypothèses que nous avons réservées à la question posée consiste à démontrer certaines mesures prises à l'encontre de l'Iran, par le Conseil de Sécurité des Nations Unies.Et Washington exercede fortes pressions sur les voisins de l'Iran pour que ces mesures soient respectées. Pendant que l'Iran est sanctionnépar le Conseil de Sécurité des Nations Unies concernant son programme nucléaire ;la Chine étant membre permanent de cet organe, au contraire était le seul pays à réaliser des investissements importants en reprenant les programmes pétrolier et gaziers abandonnés par les compagnies occidentales. Alors que les sanctions américaines bloquaient les entreprises internationales, la Chine a exporté vers l'Iran des machines et des équipements lourds (transports, énergie, chimie) et obtenu des contrats pour la construction de barrages ou de voies ferrées, et payé ainsi en yuans ses importations de pétrole toujours plus grandes. En regardant ces actes contradictoires entre les deux camps et parcourant à des différentes pensées, de diverses auteurs et analystes concernant ce sujet (le nucléaire iranien) ; nous avons vu que la rivalité entre les deux camps les a amené à des conclusions différentes sur le programme du nucléaire iranien où nous trouvons d'un côté les États-Unis qui travaillent jours et nuit pour bloquer ce programme, de l'autre côté c'est la Chine qui effectue sa diplomatie sécrète pour que l'Iran se dote aussi une arme nucléaire.

    Quant à la justification de notre hypothèse, nous avons vite recouru à la méthode dialectique, compte tenu de sa capacité d'étudier la contradiction entre les éléments qui évoluent dans un système.

    À cela, nous avons opté pour la technique documentaire, qui a consisté pour nous, en une meilleure et incontournable au cours de nos recherches. Cette technique est souvent plus fiable en Relations Internationales, car à cause de complexité, ainsi que conditionnalités que pose d'autres et à cause de valeurs lui accordée par bien des auteurs spécialistes de Relations Internationales. Pour ce, nous avons pu lire, les ouvrages, les articles, les dictionnaires et, l'internet.

    Vu l'importance de la théorie dans les études de Relations Internationales, notre sujet englobe notamment différents domaines de vies des États, voire les domaines sensibles qui octroient la puissance aux États ; cela nous a motivé à choisir le néo-réalisme comme la théorie explicative de notre étude.

    Le sujet de notre étude est plus vaste et ceci nous a valu la possibilité de subdiviser notre travail en trois chapitres, qui sont justement entourés de l'introduction, ainsi que de la présente conclusion.Le premier chapitre de notre étude a été consacré aux considérations générales.Ce chapitre a été subdivisé en trois sections, chaque section comprenant aussi trois paragraphes hormis la première section où nous nous sommes limités à deux paragraphes. Chaque paragraphe était spécifiquement détaillé sous baptême y afférent. Dans ce chapitre, il a été question de passer en l'explication du concept traité international, le choix d'étudier ce concept dans la première section été motivé de la manière où deux États coopèrent, avant toute chose ils élaborent certains actes qui vont règlementer leur coopération ; raison pour laquelle nous avons fait une étude sur le concept Traité international. Il a été aussi une obligation pour nous, de faire aussi une étude sur le concept nucléaire,partant de nos analyses, nous n'avons pas voulu étudier ce concept entant qu'énergie seulement mais, nos analyses étaient beaucoup plus orientées sur l'arme nucléaire étant un enjeu dans notre sujet.

    La deuxième section était basée sur l'étude de concepts connexes,dans cette dernière nous y avons développé trois concepts dont il y a la géopolitique que nous avons définie et démontrée ses origines. En dehors de ce concept, il y a aussi le concept puissance que nous l'avons aussi définieavec certains auteurs, montré ses fondements ainsi que différentes catégories. En fin dans cette section nous avons porté notre étude sur le concept politique étrangère. Comme les autres concepts, nous l'avons défini, nous avons aussi démontré les moyens mis en marche pour que cette dernière puisse atteindre son objectif.

    Dans la troisième section, notre réflexion a porté sur la notion de l'équilibre en Relations Internationales. En partant de cette réflexion, nous y avons distingué : l'équilibre des forces, l'équilibre stratégique, ainsi que l'équilibre de terreur.

    Le deuxième chapitre de notre travail quant à lui, est accès sur la présentation de cadres d'étude. Comme notre sujet touche trois États, il nous a été aussi nécessaire d'étudier chacun de ces États, qui composent les trois sections de ce chapitre. Dans chacune de ces sections, notre réflexion s'était orientée sur : les situations historiques et socio-culturelles, les situations géographiques et économiques ainsi que les situations politiques et administratives. Ces énonces constituent les paragraphes de chacune des sections dans ce chapitre.

    Parlant du troisième chapitre qui a porté sur des rivalités sino-américaines et les enjeux du nucléaire iranien, nous l'avons subdivisé en trois sections, dont la première a porté sur des rivalités sino-américaines, le tout premier paragraphe porte sur l'influence américaine dans le pacifique, le contexte stratégique, ainsi que le soft-powerchinois comme une réponse au hard-power américain. La deuxième section porte sur les enjeux du nucléaire Iranien ; parmi ses enjeux nous avons retenu la stratégie de sécurité et de défense comme l'enjeu majeur du nucléaire iranien, dont dans cette stratégie nous y trouvons survie, légitimité, prestige, indépendance et leadership régional. Lesecond paragraphe a porté sur l'importance du programme nucléaire pour le régime iranien, en fin le troisième paragraphe a parlé sur le dossier épineux du nucléaire.La toute dernière section de ce chapitre et de ce travail nous y avons démontré comment la rivalité entre les deux camps a impacté le dossier du nucléaire iranien. Cette a répondu à notre question que nous nous sommesposés dans la problématique ; dont son tout premier paragraphe nous avons considéré l'Iran comme un champ de bataille entre les États-Unis et la Chineoù se trouve l'enjeu même de cette bataille (le nucléaire), le second paragraphenous avons démontré comment la Chine est une négociatrice sécrète dans le programme du nucléaire iranien. En fin dans le troisième paragraphe étant le dernier de ce travail nous avons fait un regard sur l'impact du retarit des États-Unis dans un accord dur avec l'Iran considéré comme un pays voyou avec les États-Unis.

    Les résultatsque nous avons trouvés, sont résumésen ces termes: la rivalité entre les États Unis d'Amérique et la Chine s'observe sur le fait que l'ascension de la Chine au rang d'une puissance économique mondiale a contrebalancé le leadership américain, qui, en dépit de sa puissance à multiple facette, ne sait plus à lui seul contrôler les affaires du monde et pressé à sortir de son orbite. Il s'agit d'une lutte de puissance en affirmation pour une Chine à des performances économiques et d'une résistance.

    Au regard de ce qui est soulevé ci-haut nous avons trouvé que cette rivalité entre les deux camps a bel et bien un impact sur le programme nucléaire iranien ; de la manière où la Chine s'est opposée et s'oppose toujours des toutes les mesures prises par les États-Unis en vue de décourager ce programme ;pendant que tous les deux font membres ayant le droit de veto au niveau du conseil de sécurité.

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    48. Le texte du JCPOA ne prévoyant aucune clause permettant le retrait de l'une des parties, il serait plus correct de parler d'un rétablissement des sanctions que d'un retrait de l'accord. Voir à ce propos la réaction du professeur Marcelo Kohen : « Nucléaire iranien : « Donald Trump viole un accord international », in Le Temps, 9 mai 2018, p.5.

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    65. Raoul Delcorde, « Le métier de diplomate », Bruxelles, Académie Royale de Belgique, in collection L'Académie en poche, 2018, p.23.

    66. Rashid al-Din fut un administrateur compétent qui réforma le système fiscal, commercial, légal et postal de l'Iran, Richard FoltzL'Iran, creuset de religions : de la préhistoire à la République islamique, Presses de l'université Laval, 2008, p. 170.

    67. Rejetant les idéologies des deux superpuissances, l'ayatollah Khomeiny souhaitait développer une politique étrangère se démarquant du contexte général de la guerre froide au travers d'une approche symbolisée par le slogan « ni Est, ni Ouest », p. 71.

    68. Résolution 2231 (2015) sur le programme nucléaire de l'Iran, sur Organisation des nations unies, 20 juillet 2015, p.75.

    69. Ritimo, Iran énergie nucléaire sanction économique armement nucléaire, novembre 2012, p.134

    70. Robert Einhorn, A Transatlantic strategy on Iran's nuclear program, The Washington Quarterly, vol. XXVII, n° 4, 2004, p.21-32

    71. Shahram CH., Iran's `Risk-Taking' in Perspective, in IFRI, 2008, p.12.

    72. shannon n. kile et hans m. kristensen, in trends in world nuclear forces, 2017, p.8.

    73. Siniver Asaf et Christopher Featherstone, 2020, « Low-Conceptual Complexity and Trump's Foreign Policy », in Global A?airs, vol. 6, n 1: 71-85, p. 23.

    74. Smolar P, Nucléaire iranien : Benyamin Netanyahou dénonce « une erreur historique », Le monde, 14 juillet 2015, p. 65.

    75. Thierry Kellner, La Chine et l'Iran : une alliance en formation ? dans L'Iran en quête d'équilibre, sous la direction de Mohammad-Reza Djalili et Clément Therme, Confluences Méditerranée, no. 113, 2020, p.43.

    76. Sur les relations entre l'Iran et la Chine voire Thierry Kellner, « La Chine et l'Iran : une alliance en formation ? », in L'Iran en quête d'équilibre, p.151-165.

    77. Thierry Coville, spécialiste de l'Iran, contacté par France 24, Août 2015.

    78. Traité de Non-Prolifération du 1er juillet 1968 pdf, Art 4, p. 14.

    79. Un monde plus sûr : notre affaire à tous, Rapport au Secrétaire général des Nations Unies du Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement, New York, 2 déc. 2004, p.90.

    80. Université Laval, « Les provinces d'Iran », Québec, coll., Aménagement linguistique dans le monde, 2016, p. 78

    81. Voir le cas de Dubaï, véritable porte d'entrée économique de l'Iran, où les pressions américaines sont particulièrement fortes, dans K. Sadjadpour, The Battle of Dubai : The United Arab Emirates and the US-Iran Cold War, Carnegie Endowment for International Peace, juillet 2011, Carnegie Papers, p.39.

    82. XUETONG, Yan. From Keeping a Low Profile to Striving for Achievement, in The Chinese Journal of International Politics, Volume 7. 2014, p.46.

    83. YukiyaAmano, directeur de l'AIEA, l'Iran fait pourtant l'objet « du régime de vérication nucléaire le plus solide au monde », voir notamment sa déclaration du 9 mai 2018, p.10.

    84. Yves Legault, Monde Asie et Océanie iles attisent tensions entre Japon Chine, 2018, p.8.

    TABLES DES MATIERES

    EPIGRAPHE I

    DEDICACE II

    IN MEMORIUM III

    AVANT PROPOS IV

    INTRODUCTION GÉNÉRALE 1

    I. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES DE TRAVAIL 1

    a. Problématique 1

    b. Hypothèses de travail 2

    II. METHODOLOGIE 4

    a. Méthode 4

    b. Technique de recherche 4

    c. Cadre Théorique 5

    III. CHOIX ET INTERET DU SUJET 5

    a. Intérêt personnel : 6

    b. Intérêt scientifique 6

    c. Intérêt sociétal 6

    IV. DELIMITATION DU SUJET 6

    a. Délimitation Temporelle 6

    b. Délimitation spatiale 6

    V. SUBDIVISION DU TRAVAIL 7

    CHAPITRE I. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES 8

    Section 1. DÉFINITION DES CONCEPTS DE BASE 8

    §1. Traités internationaux : 8

    §2. L'arme nucléaire 11

    Section 2. NOTIONS CONNEXES 15

    §1. La géopolitique 15

    §2. La puissance 17

    §3. Politique étrangère 20

    Section 3. NOTIONS DE L'EQUILIBRE EN RELATIONS INTERNATIONALES 22

    §1. L'équilibre des forces 22

    §2. L'équilibre stratégique 24

    §3. Équilibre de terreur 25

    CHAPITRE II. PRESENTATION DE CADRES D'ETUDE 27

    Section 1. L'IRAN 27

    §1. Situations historiques et socio-culturelles 27

    §2. Situations géographiques et économiques 28

    §3. Situations politiques et administratives 31

    Section 2. LA CHINE 34

    §1. Situations historiques et socio-culturelles 34

    §2. Situations géographiques et économiques 35

    §3. Situations politiques et administratives 39

    Section 3. ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE 42

    §1. Situations historiques et socio-culturelles 42

    §2. Situations géographiques et économiques 43

    §3. Situations politiques et administratives 46

    CHAPITRE III. DES RIVALITES SINO-AMERICAINES SUR LE NUCLEAIRE 50

    Section 1. DES RIVALITES SINO-AMERICAINES 50

    §1. L'influence américaine dans le pacifique 50

    §2. Le contexte stratégique 51

    §3. Le soft-power chinois : une réponse au hard-power américain 53

    Section 2. LES ENJEUX DU NUCLEAIRE IRANIEN 55

    §1. La stratégie de sécurité et défense 55

    §2. L'importance du programme nucléaire pour le régime iranien 57

    §3. Le dossier épineux du nucléaire 58

    Section 3. DE L'IMPACT DES RIVALITES SINO-AMERICAIN SUR LE NUCLÉAIRE IRANIEN 60

    §1. L'Iran au coeur de la rivalité entre la Chine et les États-Unis 60

    §2. La diplomatie discrète de la Chine sur le nucléaire iranien 62

    La Chine négociatrice de l'accord sur le nucléaire Iranien : 63

    §3. L'impact du retrait américain sur la pérennité de l'accord iranien 65

    CONCLUSION GENERALE 68

    BIBLIOGRAPHIE 71

    OUVRAGES 71

    ARTICLES ET REVUES 73

    TABLES DES MATIERES 79

    * 1 Pascal Lorot , spécialiste en géoéconomie, Président de l' Institut Choiseul, co-auteur avec Yves Lacoste de  La géopolitique et le Géographe, Choiseul éditions 2010, p.23

    * 2Alexandre Massauxla, guerre froide entre les Etats-Unis et la chine une tendance prévisible, 2021, p.5

    * 3Yves Legault, Monde Asie et Océanie iles attisent tensions entre Japon Chine, 2018, p. 8.

    * 4Loubet. J-L ; Initiation aux méthodes de sciences sociales, Paris ; éd l'harmatan ; 2000 ; P.178.

    * 5La révolution islamique rendit caduque l'alliance établie par le Pacte de Bagdad (1955), devenu CENTO à partir de 1959 suite au retrait irakien du traité, p. 4.

    * 6Rejetant les idéologies des deux superpuissances, l'ayatollah Khomeiny souhaitait développer une politique étrangère se démarquant du contexte général de la guerre froide au travers d'une approche symbolisée par le slogan « ni Est, ni Ouest », p. 71.

    * 7Sur les relations entre l'Iran et la Chine voire Thierry Kellner, La Chine et l'Iran : une alliance en formation ? dans L'Iran en quête d'équilibre, sous la direction de Mohammad-Reza Djalili et Clément Therme, Confluences Méditerranée, no. 113, 2020/2 ; p.151-165.

    * 8Voir le cas de Dubaï, véritable porte d'entrée économique de l'Iran, où les pressions américaines sont particulièrement fortes, dans K. Sadjadpour, The Battle of Dubaï: The United Arab Emirates and the US-Iran Cold War, Carnegie Endowment for International Peace, juillet 2011, Carnegie Papers, p.39

    * 9Pollack K. M.,The Persian Puzzle: The Conflict Between Iran And America, Random House Trade, 2005, p. 19.

    * 10 A. Iqbal, « Tough US Warning on Iran Gas Pipeline », in Dawn.com.

    * 11 Aktouf Omar, Méthodologie des Sciences sociales et approche qualitative des organisations, Une introduction à la démarche classique et une critique, Montréal, Les Presses de l'Université du Québec, 1987, P. 27.

    * 12 B Malinowski, Une théorie scientifique de la culture, Ed Seuil, 1995, p. 43

    * 13 Daniel Schaeffer, « Les mers de Chine dans la relation Chine-États-Unis »,p. 37.

    * 14Idée déjà développée par l'auteur le 2 juin 2010 dans un article intitulé : Mer de Chine méridionale : une sanctuarisation chinoise, paru sur le forum du site internet de la Revue de Défense nationale, in www.defnat.com//PDF//SCHAEFFER-06-2010.pdf., p.86

    * 15 Omar Aktouf, « méthodologie des sciences sociales et approche qualitative des organisations. Une introduction à la démarche classique et critique », in les classiques des sciences sociales, http://classique.uqac.ca/1987, p.93

    * 16Ferreol G. et Deubel Ph., Méthodologie des sciences sociales, Paris, Armand Colin, 1993, p. 54.

    * 17De Bruyn P., Herman J. et al., Dynamique de la recherche en sciences sociales, Paris, PUF, 1974, p.35.

    * 18Cfr. art. 2 par. 1 let. de la Convention de Vienne du 23 mai 1969 sur le droit des traités (CV; RS 0.111). Cette convention contient les principales règles, souvent coutumières, sur la conclusion, l'application, l'interprétation et l'extinction des traités, p. 32.

    * 19 La Suisse a conclu quelque 4'500 traités bilatéraux et elle est partie contractante d'environ 1100 traités multilatéraux, p.44.

    * 20Joanna Harrington; Op.cit., p. 52.

    * 21La charte de la société des nations, article 18, p.26.

    * 22Ibidem.

    * 23Art. 2 par. 1 let. in fine CV.

    * 24Cfr. art. 13 CV.

    * 25Cfr. aussi ch. 65ss.

    * 26 FF 2014 7005, 7006 (art. 3a LCo): il faut que la renonciation soit justifiée par des motifs objectifs et en outre que soit le projet porte principalement sur l'organisation ou les procédures des autorités fédérales ou sur la répartition des compétences entre autorités fédérales, soit aucune information nouvelle ne soit à attendre du fait que les positions des milieux intéressés sont connues, notamment parce que l'objet dont traite le projet a déjà été mis en consultation précédemment.

    * 27Pascal Boniface, Le monde nucléaire : Arme nucléaire et relations internationales depuis 1945, Armand Colin, 2006, p. 264.

    * 28Ibidem.

    * 29François Heisbourg, Les Armes nucléaires ont-elles un avenir ? Paris, Odile Jacob, 2011, p.160.

    * 30Georges Ayache et Alain Demant, Armements et désarmement depuis 1945, Éditions Complexe, 1991, p. 288.

    * 31Bruno Tertrais, L'arme nucléaire après la guerre froide, Economica, 1994, p. 274.

    * 32Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain, « L'Illusion nucléaire » in la face cachée de la bombe atomique, 2018 lire en ligne ( http://docs.eclm.fr/pdf_livre/354NucleaireUnMensongeFrancais.pdf), p. 143.

    * 33 David, C-P, la guerre et la paix. Approches contemporaines de la sécurité et de la stratégie, 2ème Ed., Paris, presse de sciences po., 2006, p. 34.

    * 34M. Siracusa et D. G. Coleman, « Scaling the Nuclear Ladder : Deterrence from Truman to Clinton », Australian Journal of International Affairs, vol. 54, no 3, 2000, p. 277-297.

    * 35 John von Neumann donne en 1957 à cette vision de l'équilibre de la terreur le nom de destruction mutuelle assurée dont l'acronyme anglais MAD assura le succès, p.41.

    * 36 Amy F. Woolf, U.S. Strategic Nuclear Forces: Background, Developments, and Issues, Congressional Research Service, 6 mars 2018 (lire enligne ( https://fas.org/sgp/crs/nuke/RL33640.pdf), p. 52.

    * 37Paul Quilès, Jean-Marie Collin et Michel Drain, L'Illusion nucléaire, in la face cachée de la bombe atomique, 2018, http://docs.eclm.fr/pdf_livre/354NucleaireUnMensongeFrancais.pdf, p.184.

    * 38shannon n. kile et hans m. kristensen, in trends in world nuclear forces, 2017, p.8.

    * 39Hans M. Kristensen et Dr. Robert Standish Norris, « Status of World Nuclear Forces », in FAS Federation of American Scientists, mars 2018, p.76.

    * 40BonifacePascal, Géopolitique, Paris, éd. Eyrolles, 2e édition, 2014, p.13.

    * 41Boniface Pascal, opcit., p.43.

    * 42Boniface, P., op.cit., p. 13

    * 43Boniface, P., op.cit., p. 13

    * 44Lacoste, Y., cité par Boniface, P., op.cit., p.13

    * 45Boniface, P., op.cit., p. 14-15

    * 46 Hans J. Morgenthau, Politics among nations, New-York, A. Knopf, 1950, p. 53.

    * 47 Raymond Aron, Paix et guerre entre les nations, Paris, Calmann Lévy, 1962, p. 65.

    * 48 John Vasquez, «The power of Power politics: a critique», New Brunswick, in Rutgers University Press, 1983.

    * 49Joseph Nye, Bound to Lead: The Changing Nature of American Power, New-York, 1990, p. 76.

    * 50 Gérard Dorel, une puissance est un état diplomatique, 2021, p.72

    * 51 E.H. Carr, The Twenty year's crisis, 1919-1929, Londres, MacMillan, 1939, p. 81.

    * 52Idem.

    * 53John Vasquez, op.cit.p.43

    * 54 J.-B. Duroselle n'a-t-il pas publié en 1981,Tout empire périra? Dix ans plus tard, l'URSS implosait, p.65.

    * 55 Pierre Conesa, relève du soft power américain dans la structure, soviétique dans la méthode, 2020, p.34.

    * 56 Hubert Vedrine, L'Amerique n'est plus l'hyperpuissance d'il y a vingt ans, 2017, p.20.

    * 57Morin, Jean-Frédéric, 1977, La politique étrangère : théories, méthodes et références, Paris, A. Colin, dl 2013, p. 315.

    * 58Jérémie Cornut et Élie Baranets, Théories des relations internationales, 2019, p. 45.

    * 59 Jean-Marie Moeglin et Stéphane Péquignot, Diplomatie et relations internationales au Moyen Age (IXème-XVèmesiècle, PUF, 2017, p. 30.

    * 60 Raoul Delcorde, « Le métier de diplomate »,Bruxelles, Académie Royale de Belgique, in collection L'Académie en poche, 2018, p.23.

    * 61 Marcel M. et Miller C., 2005, «Failure after 1441: Bush and Chirac in the UN Security Council», inPolicy Analysis, vol. 1(3), p. 333-359.

    * 62 Aguilar E. E., Fordham B. O. et Lynch G. P., 1997, « The Foreign Policy Beliefs of Political Campaign Contributors », in International Studies Quarterly, p. 355-366.

    * 63Idem.

    * 64Mwayila Tshiyembe, Politique étrangère des grandes puissances, Paris, éd. Le Harmattan, 2010, p. 82.

    * 65LabanaLasay, A., les Relations Internationales, Kinshasa, éd. MédiasPaul, 2006, p. 67.

    * 66BiyoyaMakutu, Philippe, comprendre les Relations Internationales, Kinshasa, éd. Médias Paul, 2015, p. 132

    * 67BiyoyaMakutu, P., op.cit., p. 132-133

    * 68Mwayila Tshiyembe, Politique étrangère des grandes puissances, Paris, éd. L'Harmattan, 2010, p.88.

    * 69Gauchon, Pascal et alii, les 100 mots de la géopolitique, Paris, éd. Puf, 2009, p.24-25

    * 70Gauchon, P., et alii, op.cit., p.25

    * 71Beaufre A. Introduction à la stratégie, Paris, Armand Colin, 1963, p. 354

    * 72Gauchon, P., et alii, op.cit., p. 60

    * 73Farnaz Broushaki et al., Early Neolithic genomes from the eastern Fertile Crescent , Science, 29 Juillet 2016, Vol. 353, Issue 6298, p. 499-503.

    * 74D. T. Potts, The Archaeology of Elam: Formation and Transformation of an Ancient Iranian State, in Cambridge University Press, 2004, p. 41.

    * 75Ibidem.

    * 76Peter Jackson, Mongols, novembre 2002, EncyclopædiaIranica, p. 14.

    * 77« Rashid al-Din fut un administrateur compétent qui réforma le système fiscal, commercial, légal et postal de l'Iran » Richard FoltzL'Iran, creuset de religions : de la préhistoire à la République islamique, Presses de l'université Laval, 2008, p.170.

    * 78 Université Laval, « Les provinces d'Iran », Québec, coll., Aménagement linguistique dans le monde, 2016, p. 78

    * 79 Ibidem.

    * 80A. Dan, F. Grenet, & N. Sims-Williams, Homeric Scenes in Bactria and India: Two Silver Plates with Bactrian and Middle Persian Inscriptions, BAI 28 (2018), p. 195.

    * 81 Iran after the victory of 1979's Revolution, in Iran Chamber, p. 40.

    * 82Azarnouche S., « A Zoroastrian Cult Scene on Sasanian stucco reliefs at Bandiyân (Daregaz, Khorâsân-e Razavî) », in Sasanian Studies: Late Antique Iranian World / SasanidischeStudien: Spätantikeiranische Welt. Vol. 1, T. Daryaee et Sh. Farridnejad (ed.), Wiesbaden, Harrassowitz, 2022, p. 28.

    * 83Iran's strategic intentions and capabilities, éd. Patrick Clawson, National Defense University, Mac Nair Paper 29, p. 196.

    * 84 Jean-Paul Roux, Histoire de l'Iran et des Iraniens : Des origines à nos jours, Fayard, Paris, 2006, p. 21.

    * 85Ibidem.

    * 86Ibidem.

    * 87John H. Lorentz, Historical Dictionary of Iran, Scarecrow Press, Lanham Md, 2006 (2èmeEd.), p.552.

    * 88 Khomeini's «incorporation of the iranian Military», Mark Roberts, Mac Nair Paper no 48, in National Defense University, janvier 1996, p. 2.

    * 89Dominique Bari,  1978, l'Iran se soulevait contre la dictature du shah,sur L'Humanité, 2018, p. 8.

    * 90 HouchangNahavandi et Yves Bomati, Les grandes figures de l'Iran, Paris, Perrin, 2015, p. 392.

    * 91 Delphine Minoui, Je vous écris de Téhéran, Paris, Seuil, coll. « DOCUMENTS (H.C) », 2015, p. 317.

    * 92 Jean-Paul Roux, Histoire de l'Iran et des Iraniens : Des origines à nos jours, Fayard, Paris, 2006, p.56.

    * 93Estimation de la Banque Mondiale en 2022

    * 94Jacques Gernet, L'intelligence de la Chine - Le social et le mental, Gallimard, 1994, p. 15

    * 95Ibidem.

    * 96Claude Larre, Les Chinois - Esprit et comportement des Chinois comme ils se révèlent par leurs livres et dans leur vie des origines à la ?n de la dynastie Ming, Auzou, 1982, p. 123

    * 97Jacques Pimpaneau, Chine, culture et traditions, Arles, Philippe Picquier, 2004, p. 382.

    * 98J.-P. Larivière& J.-P. Marchand, Géographie de la Chine, Armand Colin, 1999, p. 213.

    * 99M. Ren et al., Géographie physique de la Chine, Éditions en langues étrangères, Pékin, 1989, p. 154.

    * 100Ibidem.

    * 101François Michel, Roches et paysages, re?ets de l'histoire de laTerre, Paris, Belin, Orléans, Éd, 2005, p. 74.

    * 102Y. Germond, La Chine, 2007, p. 28.

    * 103Ibidem.

    * 104Françoise Lemoine, Thomas Vendryes, « CHINE - Économie », in EncyclopædiaUniversalis, 2017, p.10

    * 105M. Aglietta & Guo Bai, La Voie chinoise. Capitalisme et empire, Odile Jacob, Paris, 2012, p.212

    * 106OCDE, Étude économique de la Chine, 2017, p. 32.

    * 107A. Maddison, L'Économie chinoise. Une perspective historique, OCDE, Paris, 2007, p.54.

    * 108Statistiques ( http://www.china.org.cn/english/eng-shuzi2003/gq/biao/1-1.htm)(china.org.cn.

    * 109Jean-Pierre Larivière, Jean-Pierre Marchand, Géographie de la Chine, Colin, Paris, 1999, p. 43.

    * 110Jean-Pierre Cabestan, « Le système politique chinois : un nouvel équilibre autoritaire », in Presses de Sciences po, Paris, 2014, p. 708

    * 111 Ibidem.

    * 112Béatrice Giblin, Sébastien Colin, Benoît Vermander (et al.),Regards géopolitiques sur la Chine, la Découverte, Paris, 2013, p. 204.

    * 113Xi Jinping, La gouvernance de la Chine, Éd. En langues étrangères, Chine, 2014, p. 552.

    * 114DoñateMavi. Se cree China la reina de un nuevotableromundial? IEEE. DIEEEO 131/2020, p.34.

    * 115 XuetongYan. From Keeping a Low Profile to Striving for Achievement, inThe Chinese Journal ofInternational Politics, Volume 7. 2014, p.46.

    * 116 Chen, Xiangyang. «A Diplomatic Manifesto to Secure the Chinese Dream» inChina-U.S. Focus. 2014, p.76.

    * 117Estimation de la Banque Mondiale en 2022

    * 118. F. Martel, De la culture en Amérique, 2006, p. 111.

    * 119Ibidem.

    * 120 Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, p. 307.

    * 121André Kaspi, Comprendre les Etats-Unis d'aujourd'hui, Librairie académique Perrin, 2009, p. 54.

    * 122Ibidem.

    * 123Ibidem.

    * 124Frédéric Salmon, Atlas historique des Etats-Unis, de 1783 à nos jours, Armand Colin, 2008, p. 75.

    * 125Ibidem.

    * 126Gérard Dorel, Atlas de l'empire américain, Autrement, 2006, p. 95.

    * 127Ibidem.

    * 128M. Le Bris, O. Grunewald, Vue sur l'Ouest américain : territoire sauvage, Le Chêne, 2005, p. 31.

    * 129 Nicole Bacharan, Faut-il avoir peur de l'Amérique ? Paris, éditions du Seuil, 2005, p. 62.

    * 130 Alan Lawson, « The Cultural Legacy of the New Deal » inHarvard Sitkoff, Fifty Years Later. The New Deal Evaluated, Phildelphie, Temple University Press, 1985, p. 163.

    * 131 Henry William Elson, The MacMillan Company, New York, 1904. Chapter X, p. 216.

    * 132Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, 1835 (1er volume), 1840 (2e volume), p.132.

    * 133 « Le système judiciaire des États-Unis » (http://www.justice.gouv.fr/europe-et-int ernational-10045/le-systeme-judiciaire-des-etats-unis-23501.html),in justice.gouv.fr.

    * 134 Pew Research Center (http://www.people-press.org/2014/06/12/political-polarization-in-the-american-public/), in Political Polarization in the American Public, p.21.

    * 135Siniver Asaf et Christopher Featherstone, 2020, « Low-Conceptual Complexity and Trump's Foreign Policy », in Global A?airs, vol. 6, n 1: 71-85, p. 23.

    * 136 Kagan Robert, The World America Made, New York, Knopf. 2012, p.75.

    * 137Nazet, Michel,comprendre l'actualité : géopolitique et relations internationales, Paris, éd. Ellipses marketing, 2014, p. 306.

    * 138Kissinger, H., la nouvelle puissance américaine, Paris, éd. Nouveaux horizons fayard, 2003, p. 159.

    * 139Idem.

    * 140Vairon, L., menace chinoise ou déclin de l'occident, Paris, éd. Études, décembre 2011, p. 590.

    * 141Denise Helly, La légitimité en panne ? 2009, p.134.

    * 142 Marc Julienne, invité de Florian Delorme dans "Cultures monde" sur  France Culture, 2020, p.121.

    * 143Gauchon, Pascal et alii, les 100 mots de la géopolitique, Paris, éd. Puf, 2009, p. 282.

    * 144Nonjon, A., et alii, op.cit., p. 583

    * 145MbayoNgoie Jean, la géopolitique à l'ère de la mondialisation et du printemps arabe, Lubumbashi, éd. Cresa, 2012, p.73.

    * 146Nojon, A., et alii, op.cit., p.584

    * 147Le texte complet de l'accord et l'ensemble de ses annexes sont disponibles sur le site du Service européen pour l'action extérieure ; in Paix et Sécurité Internationale, 5, janvier-décembre 2017, p. 46.

    * 148Ibidem.

    * 149Delpech Tm., Le Grand perturbateur. Réflexions sur la question iranienne, Grasset, 2007, p. 191.

    * 150Ibidem.

    * 151 Shahram CH., Iran's `Risk-Taking' in Perspective, in IFRI, 2008, p.12.

    * 152Montoya Cerio, F.,Irán y su estratégicoacuerdonuclear, Instituto Español de EstudiosEstratégicos, Documento de Opinión, 2016, p.2-4

    * 153SmolarP, Nucléaire iranien : Benyamin Netanyahou dénonce « une erreur historique », Le monde, 14 juillet 2015, p. 65.

    * 154Cohen, S., Israël et Iran : La bombe ou le bombardement ? Centre d'Études et de Recherches International, Paris, Printemps 2010, p.116.

    * 155 Article 4 du Traité de Non-Prolifération du 1er juillet 1968 pdf, p. 14.

    * 156 Robert Einhorn, A Transatlantic strategy on Iran's nuclear program, The Washington Quarterly, vol. XXVII, n° 4, aut. 2004, p.21-32

    * 157 Résolution 2231 (2015) sur le programme nucléaire de l'Iran, sur Organisation des nations unies, 20 juillet 2015, p.75.

    * 158 « Un monde plus sûr: notre affaire à tous», Rapport au Secrétaire général des Nations Unies du Groupe de personnalités de haut niveau sur les menaces, les défis et le changement, New York, 2 déc. 2004, p.90.

    * 159Ritimo, Iran énergie nucléaire sanction économique armement nucléaire, novembre 2012, p.134.

    * 160Mönchengladbach,Université d'été européenne des mouvements sociaux, Du 17 au 21 août 2012, p.65.

    * 161Iran : la fin de l'isolement ? Mai 2017, in Afpicl-Bu Hdl, p.17.

    * 162 Didier Chaudet « Iran : comment la rivalité avec les États-Unis renforce les liens avec la Chine », 2020, p.46.

    * 163 Laura Rozen, « Inside the secret US-Iran diplomacy that sealed nuke deal », in Al-Monitor, 11 août 2015, p.67.

    * 164 « Azerbaijan Arrests 22 Suspects in Alleged Iran Spy Plot », in Bbc.co.uk, 2019, p.54.

    * 165 A. Iqbal, « Tough US Warning on Iran Gas Pipeline », in Dawn.com, 2013, p.48.

    * 166 Alain Barluet, « Iran : la décision de Trump dénoncée par les Français », in figaro, 2018, p.44.

    * 167 Mohammad-Reza Djalili, L'Iran dans son contexte régional, 2012, p.66.

    * 168Thierry Kellner, « La Chine et l'Iran : une alliance en formation ? », inL'Iran en quête d'équilibre, 2020, p.43.

    * 169 Le Monde, l'Iran accuse Israël d'une attaque contre un site nucléaire, 2021, p. 2.

    * 170 Matthew Pottinger, « Chine/États-unis : les prémices d'une guerre froide » in Institut Montaigne, 2022, p.86.

    * 171 Jean-François Di Meglio, spécialiste de la Chine et président d'Asia Centre sur France 24, Août 2015.

    * 172Thierry Coville, spécialiste de l'Iran, contacté par France 24, Août 2015.

    * 173Ibidem

    * 174 Ibidem.

    * 175Le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad JavadZarif, et son homologue chinois, Wang Yi ont signé un « pacte de coopération stratégique de vingt-cinq ans » samedi 27 mars 2021, à Téhéran, FRANCE 24

    * 176 Emmanuel Lincot Spécialiste de l'histoire politique et culturelle de la Chine contemporaine, Institut Catholique de Paris, 2021, p.103.

    * 177 Le texte du JCPOA ne prévoyant aucune clause permettant le retrait de l'une des parties, il serait plus correct de parler d'un rétablissement des sanctions que d'un retrait de l'accord. Voir à ce propos la réaction du professeur Marcelo Kohen : « Nucléaire iranien : « Donald Trump viole un accord international », in Le Temps, 9 mai 2018, p.5.

    * 178YukiyaAmano, directeur de l'AIEA, l'Iran fait pourtant l'objet « du régime de vérification nucléaire le plus solide au monde », voir notamment sa déclaration du 9 mai2018, p.10.

    * 179 Alexandra de Hoop Scheer : « Les initiatives diplomatiques prises par Trump ont isolé les Etats-Unis », Le Monde.fr, 26 janvier 2018, p.5.

    * 180 « Note d'actualité : Causes et conséquences du retrait américain de l'accord sur le nucléaire iranien » in ThucyDoc n° 8, p.9.






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