Selon les données du Recensement Général
de la Population et de l'Habitation (RGPH) de 2006, la zone d'étude
regroupe une population estimée à 47 188 habitants. Cette
population est repartie dans dix villages à savoir Zagtouli, Tinsouka,
Louksi, Peodogo, Yimdi, Koumdanioré, Nedogo, Saben, Boukou et la commune
rurale de Tanghin-Dassouri. Cependant, pour les besoins d'échantillons
les villages de Zagtouli, de Yimdi et de Tanghin Dassouri sont choisis. En
effet, ces trois villages, abritent plus de 85 % de la population de cette
zone, ce qui donne un total de 40 115 habitants.
La population cible identifiée est l'ensemble des
chefs de ménages (homme et femme) autochtones âgés de plus
de 40 ans7, vivant dans cette partie de la province du Kadiogo.
Selon les données de l'Institut National de la Statistique et de la
Démographie (INSD, 2006), cette tranche d'âge représente
14,86 % de la population. Ce qui représente 5 961 habitants dans ces
trois localités. Au sein de cette population, un choix aléatoire
de 10 % du public cible a été fait
7 Le choix est porté sur les 40 ans et
plus, parce qu'on suppose qu'a cette tranche d'âge, on est à
mesure de connaître la dynamique qui s'est opérée dans la
localité au cours des 20 dernières années et d'apporter
des réponses sur la gestion des ressources naturelles.
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dans les villages de Yimdi (19 habitants) et de
Tanghin-Dassouri (175 habitants), soit un total de 194 personnes.
Pour ce qui est de Zagtouli, la population allochtone venue
en quête de logement est la plus nombreuse, alors qu'elle ne fait pas
partie du public cible. L'absence d'une base de données sur les
propriétaires terriens nous a conduit à faire un choix
raisonné celui d'interroger 140 autochtones8 de ce village.
Ce qui donne un total de 334 personnes interrogées. Le choix de ces
personnes s'est fait de façon aléatoire.
C'est l'ensemble des activités que mène la
population dans cette partie du Burkina Faso. Elles concernent essentiellement
l'agriculture, l'élevage et le commerce.
II. I. 2.2.1. L'agriculture
La majorité des populations des différents
villages pratique une agriculture extensive de type pluviale, utilisant des
outils traditionnels. Cette agriculture est assujettie aux aléas
climatiques avec des précipitations parfois déficitaires.
Quelques paysans pratiquent la culture maraîchère aux abords des
retenues d'eau qui tarissent dès la fin de la saison pluvieuse. Dans ces
espaces, plusieurs variétés de légumes telles que les
oignons, les aubergines, les choux, les carottes,
etc. et de tubercules (patates). En plus des
vergers qui produisent énormément de fruits (mangues, goyaves,
etc.), les espèces forestières non ligneux (Parkia
biglobosa, Lannea microcarpa, Sclerocarya birrea,
Vitellaria paradoxa) sont des éléments essentiels dans
la production des fruits dans le milieu.
II. I. 2.2.2. L'élevage
L'élevage est une activité importante dans la
zone d'étude. Au regard de l'occupation qu'il apporte aux paysans, on
peut retenir qu'il est la deuxième activité après
l'agriculture. L'élevage aussi bien extensif qu'intensif y est
pratiqué. L'élevage extensif est pratiqué par la
population rurale au même titre que l'agriculture extensive. Il s'agit de
l'élevage des ovins, des caprins, des bovins, et de l'aviculture. Les
paysans déploient beaucoup d'efforts pour pratiquer cette
activité dans cette localité proche de la ville de Ouagadougou.
Ils sont confrontés à des problèmes qui sont entre autres
: l'insuffisance de pâturages, l'absence de pistes rurales,
l'insuffisance des points d'eau pour l'abreuvement des animaux, l'insuffisance
de moyens pour acheter les aliments pour bétail,
l'insécurité due au vol du bétail. Le succès
8 Nous nous sommes fait accompagner
par un fils du village. Celui-ci nous a conduit chez ses frères et
soeurs autochtones.
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de cette activité dépend fortement de
l'agriculture, car les paysans nourrissent leurs animaux de résidus de
récoltes.
Quant à l'élevage intensif, il est
pratiqué par les agro-business men ou entrepreneurs. Contrairement aux
populations rurales, ceux-ci disposent de beaucoup plus de moyens et leur
objectif est de fournir une quantité importante d'animaux à la
grande ville. Ils pratiquent essentiellement l'élevage des boeufs (lait
et viande), des moutons de race améliorée et l'aviculture moderne
(poules pondeuses et poulets de chair).
II. I. 2.2.3. Le commerce
Le commerce occupe une place importante dans la vie des
populations de la province du Kadiogo. Cette activité est pourvoyeuse de
ressources financières aux différentes familles. Il est devenu
aujourd'hui l'activité principale de certains acteurs du milieu et
concerne principalement l'achat et la vente de céréales, de
produits de l'élevage, de marchandises diverses de consommation, de
pièces détachées et de matériaux de construction.
Le commerce s'organise essentiellement autour des productions agro-pastorales
et des produits manufacturiers. Dans la partie rurale, l'essentiel des
échanges s'effectue avec les commerçant(e)s qui viennent de
Ouagadougou, dont le point de ralliement est le marché de
Tanghin-Dassouri qui se tient tous les trois jours. Ce marché joue un
rôle central dans l'écoulement des produits
céréaliers et surtout de la production des cultures
maraîchères. Les échanges commerciaux sont également
facilités entre les villages qui disposent de marché à cet
effet. S'agissant des infrastructures commerciales, elles sont
constituées d'infrastructures commerciales définitives (boutiques
et hangars) rencontrées surtout à Tanghin-Dassouri et Zagtouli.
Dans les villages, les marchés n'ont aucune infrastructure
définitive, seulement des hangars d'infortune servent pour l'exposition
des marchandises.
II. I. 2.2.4. L'artisanat
L'artisanat est une activité importante pour
l'économie de la région du centre. Il est une source de
création d'emplois et de revenus substantiels (MEF, 2010). On distingue
deux types d'artisanat dans la région du centre et
particulièrement dans notre zone d'étude. Il s'agit
essentiellement de l'artisanat d'art (traditionnel) et l'artisanat moderne.
L'artisanat d'art est basé sur la représentation de la culture du
passé à travers la teinture et la sculpture. Quant à
l'artisanat moderne, il regroupe deux composantes que sont l'artisanat de
service et l'artisanat de production. L'artisanat de service regroupe toutes
les activités fournissant un service d'entretien ou de réparation
tel que la mécanique cycle et motocycle, l'électricité,
la
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plomberie sanitaire, la maçonnerie, la blanchisserie,
le carrelage, la vitrerie, etc. L'artisanat de production englobe les
activités produisant des biens d'usage courant qui, tout en n'ayant pas
de caractère artistique particulier, vise une fonction utilitaire
principale ou exclusive. Il regroupe des activités telles que : la
soudure, la forge, la bijouterie, la menuiserie (métallique et de bois),
le tissage/tricotage, la filature, la coupe/couture/broderie, la poterie, la
boulangerie/pâtisserie, la saponification, la vannerie, la cordonnerie,
la préparation de dolo et l'extraction de pierres. (MEF, op.cit.). Cette
branche d'activité emploie un grand nombre de personnes. Cependant,
elles évoluent dans l'informel et on note une insuffisance d'expertise
technique dans l'exécution des tâches quotidiennes.