L'économie informelle dans un contexte de satisfaction des besoins primaires.par Joel KAPOYA BAHATI Université de Lubumbashi - Licence en Economie de développement 2020 |
AVANT PROPOSL'ampleur prise par l'économie informelle dans les villes de la République Démocratique du Congo est une question qui préoccupe largement aussi bien les autorités politico-administratives que les chercheurs scientifiques. La modeste présente étude contribue à l'explication, la description et à la compréhension de l'économie informelle dans le Pays en général et dans la ville de Lubumbashi en particulier. Aussi, pour y parvenir, ce travail a bénéficié du concours de plusieurs personnes dont nous ne pouvons pas taire les noms. Ainsi, nous exprimons nos très vifs sentiments de reconnaissance et de remerciement les plus sincères et profonds au professeur CHEY MUKANDU qui a accepté de diriger ce mémoire.Grâce à ses compétences, son expérience et sa disponibilité, en dépit de ses multiples occupations, ce travail a bénéficié d'un encadrement scientifique de taille, si ce n'est sans précédent. Sur ce, nous disons sincèrement merci du fond de notre coeur. Nous accordons en outre une attention particulière à l'Assistant Déogracias BELESI qui nous a accompagné tout au long de la rédaction de ce travail à travers toutes sortes de conseils, d'aides et de soutiens qui se sont avérés très utiles. Nous souhaitons que vous trouviez dans ce travail l'expression de nos profonds remerciements et de notre gratitude la meilleure. Que tous ceux qui ont apporté leur contribution à la réalisation de ce modeste travailtrouvent à travers ces mots l'expression de notre déférence.
INTRODUCTION GENERALELa question de l'économie informelle est sans aucun doute une question d'un enjeu important qui se pose avec force et acuité dans les pays sous-développés où ce phénomène est d'ailleurs fortement présent et ne cesse de faire couler d'encre et être l'objet de nombreux débats. Aujourd'hui, aussi bien dans des grandes villes que dans des milieux ruraux du Tiers-Monde, des expériences de création d'activités économiques génératrices de revenus sont de plus en plus mises en oeuvre par les populations dans un esprit de solidarité et de débrouillardise1(*). C'est donc souvent en guise de riposte contre la pauvreté et la misère que les couches populaires ne pouvant plus rester spectatrices, créent des petites activités assurant ainsi la satisfaction de leurs besoins notamment les besoins primaires ou besoins fondamentaux. Il s'agit des besoins psychologiques ou de première nécessité ; incluant des éléments indispensables à la survie : manger, boire, vêtir, etc. ; on parle ainsi des besoins vitaux. A la recherche de la satisfaction de ces besoins primaires ou fondamentaux, les populations réagissent dans le sens d'une créativité et d'une auto prise en charge en créant des activités génératrices de revenus en dehors du cadre légal et institutionnel et ayant souvent un faible capital et des conditions de travail précaires. 1. LE PHENOMENE OBSERVEL'économie informelle est une réalité massive à l'échelle mondiale. Dans plusieurs pays et régions, elle fait preuve d'une expansion remarquable. Selon Lautier, cité par Odile Castel, malgré les difficultés à la mesurer, l'économie informelle emploie jusqu'à 70% de la population active en Afrique, 50% en Asie, autour de 35% en Amérique latine, 20 à 30% en Europe de l'Est et 5 à 10% en Europe occidentale et en Amérique du Nord.2(*) En République Démocratique du Congo, les différentes crises politiques et économiques ainsi que la destruction du tissu économique qu'a connu le pays, l'emploi informel souvent précaire et non décent, est devenu l'emploi le plus répandu3(*). Il suffit en effet d'un simple petit regard pour constater l'expansion phénoménale du secteur informel dans les villes du pays ; et ce, allant du petit marchand ambulant dans les rues jusqu'aux formes d'activités plus ou moins organisées. Dans la ville de Lubumbashi -l'une des grandes villes du pays- nous observons clairement que les activités de l'économie informelle pullulent sous toutes leurs formes et l'ampleur qu'elles prennent devient une question préoccupante tant pour les autorités politico-administratives que pour les chercheurs scientifiques que nous sommes. C'est ainsi que dans un contexte de satisfaction de besoins primaires de la population, le phénomène de l'informel dans la ville de Lubumbashi attire nos sens de chercheur et nous estimons qu'elle mérite une démarche systématique rigoureuse. * 1 O. Castel, De l'économie informelle à l'économie populaire solidaire : Concepts et pratiques, CREM, Faculté des Sciences Economiques, Université de Rennes 1, 2007, p.01. * 2O. Castel, Op.cit., p.01-02. * 3PNUD-RDC, Rapport national sur le développement humain (RNDH) de la RDC : « Croissance inclusive, développement durable et défi de la décentralisation », 2016, p.40. |
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