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L'économie informelle dans un contexte de satisfaction des besoins primaires.


par Joel KAPOYA BAHATI
Université de Lubumbashi - Licence en Economie de développement 2020
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

Département d'Economie

Option d'Economie de Développement

B.P. 1825

LUBUMBASHI

251647488

251646464

L'ECONOMIE INFORMELLE DANS UN CONTEXTE DE SATISFACTION DES BESOINS PRIMAIRES

251653632

Par KAPOYA BAHATI Joel

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du titre de Licencié en Sciences Economiques et de Gestion

Option : Economie de Développement

Directeur :CHEY MUKANDU Didier

Professeur Ordinaire

251654656

Octobre 2020

251655680

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION

Département d'Economie

Option d'Economie de Développement

B.P. 1825

LUBUMBASHI

251656704

251645440

L'ECONOMIE INFORMELLE DANS UN CONTEXTE DE SATISFACTION DES BESOINS PRIMAIRES

251644416

Par KAPOYA BAHATI Joel

Mémoire présenté et défendu en vue de l'obtention du titre de Licencié en Sciences Economiques et de Gestion

Option : Economie de Développement

Directeur :CHEY MUKANDU Didier

Professeur Ordinaire

251648512

Année Académique : 2019 - 2020

251652608

EPIGRAPHE

« L'économie informelle est difficile à définir selon les normes habituelles, mais facile à reconnaître quand vous en rencontrez une »

Hans Singer

IN MEMORIAM

Au Professeur René MWANIA KIBANZA, de qui nous gardons des souvenirs merveilleux d'un enseignant soucieux et passionné d'allumer la lanterne de la connaissance de ses étudiants.

Vous resterez à jamais gravé dans nos coeurs, cher Professeur.

Au Professeur et Révérend Pasteur Matthieu KABWANGA NGWEJI, un père tendre et doux à qui nous devons beaucoup.

Vous nous manquez énormément cher père.

A jamais nous vous porterons dans nos coeurs

DÉDICACES

À vous mes frères chéris, Jonathan KAPOYA, Job KAPOYA, Joseph KAPOYA, Joy KAPOYA, Gracia ILUNGA, Josué KAPOYA, Fred KAPOYA, Vainqueur KAPOYA, et Benjamin KAPOYA.

Et à toi ma soeur, la seule que j'ai, Victoire KAPOYA.

Joel_Boanèrges KAPOYA BAHATI

REMERCIEMENTS

Oser prétendre que ce mémoire est l'oeuvre de nos seuls efforts personnels serait une façon de nous parer des plumes de paon et de cracher sur toutes les grâces, miséricordes, bénédictions et aides que nous avons reçus de la part du Très Haut et d'autrui.

À notre Seigneur Jésus-Christ, auteur de toute grâce, nous exprimons toutes nos gratitudes pour tout ce qu'il continue de rendre disponible et possible dans notre vie.

Nous remercions les autorités académiques, le corps enseignant ainsi que l'ensemble du personnel de la Faculté des sciences économiques et de gestion de l'Université de Lubumbashi pour la formation et l'encadrement qu'ils nous ont apportés.

Nous profitons de ces lignes pour rendre hommage au Professeur CHEY MUKANDU, un homme sage et plein de valeurs qui, en plus d'avoir accepté de diriger ce travail, s'est montré présent comme un parent, stimulateur et bousculeur vers l'excellence ; parfois dur et sévère mais aussi compréhensif et patient, malgré toutes ses multiples occupations.

Nous remercions Papa Gabriel BANZA MALALE ainsi que Maman Agnès MUSAFIRI pour leur soutien immense. Nous disons également merci au Professeur Georges MULUMBENI ainsi qu'à maman Jeanne MUSAFIRI pour l'amour qu'ils ont porté à notre égard tels des parents soucieux et ne voulant que du bien pour leur fils. Nous remercions aussi le Docteur Prophète Josué-Elie BUSHIRI pour tout son soutien matériel et surtout spirituel dont nous avons été bénéficiaires.

Nous tenons à exprimer vivement notre gratitude à nos parents, Jean-Philippe KAPOYA et Nathalie MUSAFIRI, qui depuis toujours nous ont appris les bienfaits du travail, et pour leurs soutiens immenses, tant morales, financiers, matériels que spirituels, depuis notre premier pas sur le banc de l'école jusqu'à ce jour.

Nous exprimons également un remerciement particulier à l'égard de notre grand frère, l'Assistant Déogracias BELESI, pour son aide et son soutien qui nous ont été extrêmement précieux dans l'élaboration de ce travail.

Il nous parait très ingrat de mettre un point final sur cette partie consacrée aux remerciements sans exprimer notre gratitude à tous nos frères et amis avec lesquels nous avons traversé des moments forts. Nous disons ainsi merci au Pasteur Moïse-Bonard BUSHIRI ; à Alain BUSHIRI, Caleb BANZA, Olivier LUKOJI, Moïse BEYOKO, Ernest-Socrate BAPO, Ram's MUKUMA, KINIMBA Irène, MPOYI Emmanuel, KASEMA Hermès, LOWA Daniel, MATONDO Francisca, POSHO Grace, LUSALA Théresianne, Manix NANGEA, KENAYA Music et à MARANATHA Minstry.

En gardant le meilleur pour la fin, nous disonsvivement merci à cet ami de tous les temps, ce frère de guerre, Jean-Marie BUSHIRI MWAMBA, qui a toujours été là pour nous.

Aux uns et aux autres que nous n'avons pu citer ici, nous disons grand MERCI.

Joel_Boanèrges KAPOYA BAHATI

AVANT PROPOS

L'ampleur prise par l'économie informelle dans les villes de la République Démocratique du Congo est une question qui préoccupe largement aussi bien les autorités politico-administratives que les chercheurs scientifiques. La modeste présente étude contribue à l'explication, la description et à la compréhension de l'économie informelle dans le Pays en général et dans la ville de Lubumbashi en particulier.

Aussi, pour y parvenir, ce travail a bénéficié du concours de plusieurs personnes dont nous ne pouvons pas taire les noms.

Ainsi, nous exprimons nos très vifs sentiments de reconnaissance et de remerciement les plus sincères et profonds au professeur CHEY MUKANDU qui a accepté de diriger ce mémoire.Grâce à ses compétences, son expérience et sa disponibilité, en dépit de ses multiples occupations, ce travail a bénéficié d'un encadrement scientifique de taille, si ce n'est sans précédent. Sur ce, nous disons sincèrement merci du fond de notre coeur.

Nous accordons en outre une attention particulière à l'Assistant Déogracias BELESI qui nous a accompagné tout au long de la rédaction de ce travail à travers toutes sortes de conseils, d'aides et de soutiens qui se sont avérés très utiles. Nous souhaitons que vous trouviez dans ce travail l'expression de nos profonds remerciements et de notre gratitude la meilleure.

Que tous ceux qui ont apporté leur contribution à la réalisation de ce modeste travailtrouvent à travers ces mots l'expression de notre déférence.

INTRODUCTION GENERALE

La question de l'économie informelle est sans aucun doute une question d'un enjeu important qui se pose avec force et acuité dans les pays sous-développés où ce phénomène est d'ailleurs fortement présent et ne cesse de faire couler d'encre et être l'objet de nombreux débats.

Aujourd'hui, aussi bien dans des grandes villes que dans des milieux ruraux du Tiers-Monde, des expériences de création d'activités économiques génératrices de revenus sont de plus en plus mises en oeuvre par les populations dans un esprit de solidarité et de débrouillardise1(*). C'est donc souvent en guise de riposte contre la pauvreté et la misère que les couches populaires ne pouvant plus rester spectatrices, créent des petites activités assurant ainsi la satisfaction de leurs besoins notamment les besoins primaires ou besoins fondamentaux.

Il s'agit des besoins psychologiques ou de première nécessité ; incluant des éléments indispensables à la survie : manger, boire, vêtir, etc. ; on parle ainsi des besoins vitaux. A la recherche de la satisfaction de ces besoins primaires ou fondamentaux, les populations réagissent dans le sens d'une créativité et d'une auto prise en charge en créant des activités génératrices de revenus en dehors du cadre légal et institutionnel et ayant souvent un faible capital et des conditions de travail précaires.

1. LE PHENOMENE OBSERVE

L'économie informelle est une réalité massive à l'échelle mondiale. Dans plusieurs pays et régions, elle fait preuve d'une expansion remarquable. Selon Lautier, cité par Odile Castel, malgré les difficultés à la mesurer, l'économie informelle emploie jusqu'à 70% de la population active en Afrique, 50% en Asie, autour de 35% en Amérique latine, 20 à 30% en Europe de l'Est et 5 à 10% en Europe occidentale et en Amérique du Nord.2(*)

En République Démocratique du Congo, les différentes crises politiques et économiques ainsi que la destruction du tissu économique qu'a connu le pays, l'emploi informel souvent précaire et non décent, est devenu l'emploi le plus répandu3(*). Il suffit en effet d'un simple petit regard pour constater l'expansion phénoménale du secteur informel dans les villes du pays ; et ce, allant du petit marchand ambulant dans les rues jusqu'aux formes d'activités plus ou moins organisées.

Dans la ville de Lubumbashi -l'une des grandes villes du pays- nous observons clairement que les activités de l'économie informelle pullulent sous toutes leurs formes et l'ampleur qu'elles prennent devient une question préoccupante tant pour les autorités politico-administratives que pour les chercheurs scientifiques que nous sommes. 

C'est ainsi que dans un contexte de satisfaction de besoins primaires de la population, le phénomène de l'informel dans la ville de Lubumbashi attire nos sens de chercheur et nous estimons qu'elle mérite une démarche systématique rigoureuse.

2. ETAT DE LA QUESTION

Loin de nous la moindre prétention d'être les seuls à avoir entamé une telle démarche autour de la question de l'économie informelle. Puisque c'est toujours étant juchés sur les épaules des géants que les nains ont pu voir loin, dans ce point nous ferons l'inventaire de façon assez claire et concise des études menées par certains auteurs autour de l'économie informelle qui nous ont servi de pagaie dans ce périple vers une nouvelle exploration de la question.

Toutefois, nous marquerons notre originalité par rapport à ces travaux en nous en démarquant d'une manière ou d'une autre. Cette originalité va consister soit d'aborder la question d'un point de vue théorique qui n'a jamais été adopté auparavant, soit d'appliquer une nouvelle méthode d'analyse, ou de travailler sur un nouveau corpus d'application qui soulève des questions ou des difficultés inédites.4(*)

Le développement des activités informelles a déjà largement été étudié. Dans son travail intitulé « Le développement de l'économie informelle, son apport et ses conséquences sur l'économie formelle », YAV Zeng D. en 2008 s'est proposé de savoir comment cette économie informelle arrive à se développer dans la ville de Lubumbashi aux vues et aux sues des autorités administratives locales. Et aux termes de son étude, il est arrivé à conclure que l'émergence de l'informel dans la ville de Lubumbashi est due au chômage. Par la suite il explique que la stagnation de l'économie a entraîné le développement de l'informel qui lui, dévient donc plus attractif d'autant plus qu'il a un coût à la création d'emplois relativement faible.5(*)

Quant à nous, dans le cadre de la présente étude, nous chercherons à savoir comment le secteur informel arrive à satisfaire les besoins fondamentaux de la population de la ville de Lubumbashi.

BOLA Iwula en 2010, dans son travail intitulé « Impact de l'économie informelle dans la survie de la population kinoise », s'est proposé d'examiner si le secteur informel libère réellement la population Kinoise de la misère et de la pauvreté. Au bout de ses recherches, il conclut que l'informel permet à la population d'être autonome ; néanmoins cette dernière n'aspire pas y rester à long terme dans la mesure où l'informel ne procure aucune sécurité sociale. Il fait remarquer aussi, à la suite de ses enquêtes, que la majorité des sujets interrogés compte moins d'une année dans ce secteur, n'a pas d'autres activités et exprime un désir d'avoir accès au crédit. En outre, ce chercheur suggère une attention particulière de la part de l'Etat et des institutions financières (micro-crédit) sur le secteur informel. Il estime qu'une réforme fiscale intégrant l'économie informelle permettra d'élargir l'assiette fiscale tout en mettant en place des mécanismes de perceptionefficaces et plus pratiques6(*). Dans cette même perspective, LOMAMI Shomba en 2005, dans son étude intitulée « L'économie informelle », prône dans ses conclusions une formalisation de l'économie informelle dans le sens de l'intégration ou de l'adaptation du cadre juridico-institutionnel qu'il estime être la démarche la plus indiquée pour promouvoir les PME (Petites et Moyennes Entreprises) en RDC.7(*)

Par rapport à ces auteurs, notre étude se démarque par son champ empirique qui est la ville de Lubumbashi et aussi par le fait que nous chercherons à savoir, sur base d'une démarche empirique, si les acteurs de l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi désirent un regard particulier de la part du pouvoir public et une formalisation ou une intégration dans le cadre formel de leurs activités dans une perspective de satisfaction de leurs besoins primaires.

3. PROBLEMATIQUE

Selon Madeleine Grawitz, la problématique est un ensemble des questions que se pose un chercheur dans un domaine donné de la science ou d'une recherche de solution8(*). Il s'agit, selon Pascal Sem Mbimbi et Annie Cornet, de l'ensemble des questions pertinentes et susceptibles d'avoir des réponses logiques et contrôlables qui se posent à l'observateur scientifique à propos d'un phénomène.9(*)

Les questions autour desquelles graviterons nos recherches dans le cadre du présent travail sont :

1°) Comment les activités de l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi permettent de satisfaire les besoins primaires de la population ?

2°) Dans une perspective de satisfaction des besoins de la population, quel serait l'apport de l'intégration de l'économie informelle ?

Telles sont les questions auxquelles nous tenterons de répondre dans la présente étude.

4. HYPOTHESES

Selon A. Silem et J. Albertini, l'hypothèse est la confirmation provisoire d'une supposition liée à un problème donné, et dont on se propose d'en vérifier la pertinence ou la non pertinence à travers la mise en oeuvre des diverses méthodes10(*). En d'autres termes, elle est propositions ou une réponse provisoire, une présomption qui exige d'être vérifié.11(*)

En guise de réponse aux questions posées dans la problématique, nous avançons donc les hypothèses suivantes :

1°) Les activités de l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi, malgré leurs précarités, génèrent des revenus permettant à la population de satisfaire leurs besoins primaires et de survivre ;

2°) L'intégration de l'économie informelle dans le contexte de la ville de Lubumbashi serait une alternative considérable dans la lutte contre la pauvreté. Elle permettra d'une part aux agents de l'économie informelle d'être insérés dans le formel et de jouir de certains avantages (l'accès au crédit, sécurité sociale, etc.) et d'autre part elle permettra au pouvoir public local de maximiser ses recettes fiscales.

Et aux termes de nos recherches et à la suite de notre démarche empirique, la véracité de ces hypothèses sera prouvée.

5. RAISON ET INTERET DU SUJET

5.1. RAISON DU SUJET

Deux raisons majeures ont motivé le choix de ce sujet à savoir :

1°) La curiosité de découvrir et de savoir comment se comporte l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi face au problème de la satisfaction des besoins primaires ;

2°) Le désir d'approfondir nos connaissances et de contribuer à la recherche des solutions susceptibles de favoriser le développement du pays en portant un nouveau regard sur l'économie informelle en République Démocratique du Congo en général et dans la ville de Lubumbashi en particulier.

5.2. INTERET DU SUJET

Au regard de ce phénomène frappant et d'actualité que constitue l'économie informelle, nos intérêts se situent sur le plan scientifique ou de la recherche et sur le plan pratique.

5.2.1. Sur le plan scientifique ou de la recherche

Cette étude enrichira la documentation existante autour de la question de l'économie informelle à laquelle pourront se référer les futurs chercheurs.

5.2.2. Sur le plan pratique

Cette étude pourrait intéresser les autorités politico-administratives tant nationales que provinciales à la mesure où elle mettra en évidence les causes et les inconvénients de l'économie informelle et proposera des solutions afin d'y remédier de la meilleure de manière en la considérant comme une alternative dans le processus de développement du pays.

6. DELIMITATION SPACIO-TEMPORELLE DU SUJET

Afin de rendre notre étude plus cohérente et concise, il s'avère indispensable de la délimiter dans l'espace et dans le temps.

6.1. Dans l'espace

La présente étude portera sur la ville de Lubumbashi ; et nos investigations seront menées dans cette ville et précisément le long de la route Kassapa dans le quartier Gambela et dans le centre-ville de Lubumbashi.

6.2. Dans le temps

Suite à l'absence des statistiques sur l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi, nos recherches dans le cadre de cette étude s'étendront au cours de l'année académique 2019-2020.

7. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

7.1. Méthodes de recherche

Selon L. Mpala, la méthode est l'ensemble des règles pour conduire raisonnablement, logiquement nos pensées. Il s'agit de la voie à suivre pour atteindre le but qu'on s'est fixé dans une recherche scientifique.12(*)

Dans le cadre de ce présent travail, nous utiliserons les méthodes suivantes : la méthode inductive, la méthode statistique et la méthode analytique.

7.1.1. La méthode inductive

Consistant à remonter de l'observation des faits et cas particuliers pour aboutir aux propositions générales, cette méthode nous permettra d'analyser les comportements de l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi face à la question de la satisfaction des besoins fondamentaux de la population pour aboutir à des conclusions générales relatives à l'économie informelle.

7.1.2. La méthode statistique

Consistant à faire une analyse numérique, synthétique et graphique d'un ensemble des données, cette méthode nous permettra de regrouper, de quantifier, de décrire graphiquement et de façon synthétique les résultats que nous aurons obtenus sur terrain.

7.1.3. La méthode analytique

La méthode analytique consiste à expliquer les faits dans une perspective critique. Elle nous permettra donc d'évaluer et d'interpréter les données que nous aurons recueillies au cours de nos interactions avec certains acteurs du secteur informel dans la ville de Lubumbashi en s'appuyant sur leurs discours, leurs intentions, le pourquoi de leurs actions, les modalités de leurs actions et le comment de leurs actions.

7.2. Techniques de recherche

Selon Angers, cité par KayembeNgubo, les techniques spécifient comment accéder aux informations ou aux données que l'objet de l'étude est susceptible de fournir13(*). Elles sont des outils et des moyens qu'on utilise pour récolter les données sur terrain.14(*)

Les techniques que nous utiliserons dans le cadre de notre étude sont les suivantes : la technique documentaire, la technique d'entretien ou d'interview dirigée et la technique d'observation directe.

7.2.1. La technique documentaire

S'appuyant sur les résultats des recherches précédemment réalisées, cette technique nous aidera à collecter des informations en rapport avec le secteur informel afin de compléter et d'approfondir notre compréhension relative au sujet et à partir de ces résultats nous pourrons ainsi nous situer dans notre démarche.

7.2.2. La technique d'entretien ou d'interview dirigée

Consistant à organiser un rapport de communication et d'interaction entre l'enquêteur et l'enquêté, cette technique nous aidera à recueillir des opinions et des informations auprès de certains acteurs du secteur informel relatives à leurs activités via notamment un échange ou un questionnaire d'enquête.

7.2.3. La technique d'observation directe

Cette technique nous permettra de recueillir des informations relatives au secteur informel dans la ville de Lubumbashi en l'observant (en observant les acteurs, les modalités, le fonctionnement de ce secteur, etc.).

8. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l'introduction et la conclusion générales, ce travail sera divisé en trois chapitres ; le premier sera consacré aux considérations générales sur l'économie, le deuxième portera sur l'étude de l'économie informelle et enfin le dernier portera sur l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi dans un contexte de satisfaction des besoins primaires.

CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATIONS GENERALES SUR L'ECONOMIE

Si l'économie est une science jeune datant d'à peine 120 ans, son essence est cependant beaucoup plus ancienne et peut remonter jusqu'au code d'Hammourabi (roi de Babylone au XVIIIème siècle av. J-C)15(*). Etymologiquement tiré du grec « Oiko-nomos », l'économie signifiait littéralement règles ou normes d'organisation d'un patrimoine. Et selon Aristote, le terme économie désignait l'art de la gestion du domestique (le domus) et était attaché à la philosophie.16(*)

En 1803 Jean Baptiste Say définit alors l'économie comme une discipline scientifique qui analyse la manière dont la richesse est produite, repartie et utilisée. Le terme richesse s'entend ici comme l'ensemble des biens et services produits sur un territoire au cours d'une période de temps déterminée. Ces biens et services sont réputés comme ayant une utilité c'est-à-dire qu'ils permettent de satisfaire des besoins.17(*)

Dans son acception actuelle, il est en souvent reconnu à A. Smith et son fameux traité « Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations » publié en 1776 d'être le fondateur de l'économie moderne18(*) ; et l'économie a cessé d'être vue comme un art et est désormais considérée comme une discipline scientifique à part entière. Dans son évolution, les mercantilistes (Monchrestien, Bodin, Petty, etc.) et les physiocrates (avec F. Quesney comme chef de file), contribuèrent à l'autonomisation progressive de l'économie.19(*)

Nous reprendrons donc la définition du prix Nobel d'économie Paul Samuelson selon laquelle l'économie est l'étude de la façon dont l'Homme et la société choisissent d'employer des ressources rares susceptibles d'emplois alternatifs, pour produire divers biens ou services destinés à satisfaire leurs besoins.

SECTION 1. NOTIONS DE BESOIN, DE BIEN, D'ENTREPRISE, D'ENTREPRENEUR SCHUMPETERIEN ET DU COMMERÇANT

1.1. Notion de besoin

R. Guitton, cité par Kitopi K., présente l'économie comme étant la forme de l'activité humaine par laquelle les hommes luttent pour réduire l'inadaptation de la nature à leurs besoins20(*). La notion de besoin est donc au coeur même de l'économie puisque son existence est la raison d'être de l'activité économique.

Illustration 1. 251651584Besoin au centre des activités économiques

Source : Kitopi K.

1.1.1. Définition

Concept essentiellement subjectif, le besoin constitue le moteur de l'activité économique21(*). Un besoin est un sentiment de privation, de manque, parallèle à la notion de désir, que l'individu ou un groupe d'individus cherchent à faire disparaître (satisfaire) par la consommation d'un bien.

1.1.2. Caractéristiques d'un besoin

Le besoin présente plusieurs caractéristiques à savoir :

· Son intensité dépend étroitement de l'utilité du bien auquel il est attaché ;

· Il varie d'un individu à un autre ;

· Il évolue avec le temps, le lieu, le contexte économique, etc.

1.1.3. Classification des besoins

Dans sa fameuse « pyramide de besoins », A. Maslowa hiérarchisé et classifié les besoins en distinguant cinq catégories de besoins : les besoins physiologiques, les besoins de sécurité, les besoins d'appartenance et d'amour, les besoins d'estime et le besoin d'accomplissement de soi. On peut aussi distinguer les besoins primaires des besoins secondaires, les besoins collectifs des besoins individuels.

1) Les besoins primaires

Les besoins primaires (ou besoins élémentaires, ou besoins physiologiques, ou besoins indispensables) sont des besoins indispensables à la survie22(*): le manger, le loger, le vêtir, le boire, etc. Quelques besoins primaires sont satisfaits par la nature, notamment celui de respirer, mais la majorité d'entre eux ne le sont pas et nécessitent des actions volontaires de la part de l'individu23(*). Les besoins primaires sont donc des besoins nécessaires à la survie de l'homme.

2) Les besoins secondaires

Les besoins secondaires (ou besoins matériels) destinés à satisfaire un bien être supplémentaire, des nécessités non vitales : équipement, culture, vêtements à la mode, téléphone portable...

3) Les besoins collectifs

Sont des besoins qu'un ensemble d'individus exprime ; et pour la satisfaction desquels la collectivité (l'État, les organismes sociaux, etc.) met à leur disposition des services collectifs.

4) Les besoins individuels

Sont des besoins exprimés par un individu et que l'individu peut satisfaire lui-même, en fonction de ses ressources.

1.2. Notion de bien

L'homme dans la quête de la satisfaction de ses besoins, il doit consommer des biens aptes à satisfaire ces besoins.

1.2.1. Définition

K. Menger, cité par Kitopi K., définit un bien comme « une chose reconnue apte à la satisfaction d'un besoin humain et disponible pour cette fonction ».24(*)

1.2.2. Sortes de bien

Il existe plusieurs sortes de bien à savoir : les biens matériels, les biens immatériels, bien durables, biens non durables, biens de consommation, biens d'équipement, etc.

1) Les biens matériels : il s'agit des biens proprement dits. Tangibles, physiques et palpables. Exemple : une voiture, une chemise, un pain.

2) Les biens immatériels : il s'agit des services. Exemple : saisie et impression d'un mémoire, lavage pressing.

3) Les biens durables : il s'agit des biens que l'on peut utiliser ou consommer à plusieurs reprises. Exemple : une télévision, une veste, une guitare, une machine à laver.

4) Les biens non durables : il s'agit des biens que l'on ne peut utiliser ou consommer qu'une seule fois. Exemple : une boite de sardine, une bouteille de jus.

5) Les biens de consommation : il s'agit des biens qui apportent satisfaction immédiate à un besoin quelconque. Exemple : une chemise, une mangue, un pain, une cravate.

6) Les biens d'équipement : il s'agit des biens qui servent à produire d'autres biens. Exemple : un tracteur, moulin, une marmite.

1.2.3. Le bien économique

Il est vrai que tout bien n'est pas économique. Il existe de façon générale trois critères pour qu'un bien soit considéré économique à savoir : l'utilité, la disponibilité et la rareté.

1°) L'utilité : il s'agit de l'aptitude qu'a le bien à satisfaire un besoin. Donc pour qu'un bien soit réputé économique il faut qu'il soit capable de satisfaire un besoin.

2°) La disponibilité : il s'agit de la possibilité de s'approprier le bien. En effet, pour qu'un bien soit économique il faut qu'il soit possible de s'en approprier.

3°) La rareté : ce critère fait référence à une existence en quantité limité. Pour qu'un bien soit considéré comme étant économique il faut qu'il soit rare.

1.3. Notion d'entreprise

1.3.1. Généralités

Chargée généralement de la production et est fondée sur la recherche du profit25(*). Elle assure trois grands rôles à savoir : le rôle technique (combinaison des facteurs de productions) ; le rôle économique (production de biens et services destinés à satisfaire des besoins) et le rôle social (répartition des revenus de la production).26(*)

M. Masoin, cité par Kitopi K., définit l'entreprise comme une organisation dans laquelle un entrepreneur mobilise les facteurs de production à la production de biens et services.27(*)

Illustration 2. L'entreprise et la production

Source : Kitopi K.

1.3.2. Types d'entreprises

Nous pouvons distinguer plusieurs types d'entreprises. Dans ce point nous parlerons de quelques-uns à savoir : l'entreprise individuelle, l'entreprise sociétaire, l'entreprise publique et l'entreprise multinationales.

1) L'entreprise individuelle : il s'agit d'une forme d'entreprise privée dans laquelle une personne ayant apporté le capital est le seul propriétaire, le seul dirigeant.

2) L'entreprise sociétaire : c'est une forme d'entreprise constituée par les apports et les prestations des associés débouchant sur une personnalité juridique distincte et disposant d'un patrimoine propre. Il peut s'agir d'une société de personnes, celle dans laquelle la personnalité des associés et l'élément constitutif ; ou d'une société de capitaux, celle dans laquelle l'accent est mis sur les apports des associés.

3) L'entreprise publique : c'est une entreprise dont le propriétaire est l'Etat ou les collectivités publiques.

4) L'entreprise multinationale : il s'agit d'une entreprise de grande taille contrôlant plusieurs filiales dans plusieurs pays et dont les stratégies et les structures organisationnelles sont conçues à l'échelle mondiale.28(*)

1.4. Notion d'entrepreneur schumpetérien

Malgré qu'il soit au coeur de l'activité économique capitaliste, l'entrepreneur n'a pas retenu l'attention de la grande majorité des économistes, hormis quelques exceptions29(*). Si l'économie politique s'institutionnalise à la fin du XVIIIème siècle avec les classiques, A. Smith évoque très peu l'entrepreneur et se méfie du faiseur de projets30(*). Cantillon, Say et Schumpeter ont placé sur un piédestal l'entrepreneur, vu comme moteur de l'économie.31(*)

Richard Cantillon, qui fut lui-même un grand entrepreneur, fut le premier à faire un pas vers la conceptualisation de l'entrepreneur. Il considère l'entrepreneur comme un risquophile qui fait progresser l'économie. Jean-Baptiste Say, comme Cantillon et Turgot, donne à l'entrepreneur un rôle central. Il met en avant les aptitudes d'analyser et d'anticiper, en vue de prendre des décisions profitables, comme parmi les nombreuses qualités que doit avoir un entrepreneur.32(*)

En 1935, Joseph Schumpeter, brillant universitaire mais entrepreneur raté, introduit l'idée de mouvement, de la dynamique dans la conception de l'entrepreneur33(*). Schumpeter définit l'entrepreneur comme l'agent économique innovateur.34(*)

Il fait de l'entrepreneur à cet effet un agent irrationnel au sens de Walras en ce sens que son comportement n'est pas guidé par le calcul économique. L'entrepreneur Schumpetérien est un joueur assumant la réussite et la faillite. Il investit dans un secteur d'activité donné parce que l'état de l'économie, de la société et des techniques le lui permet, apportant ainsi des solutions aux problèmes posés.35(*)

L'entrepreneur dans le sens de Schumpeter devient ainsi le moteur de la destruction créatrice, dont le mobile est le défi, le changement, le jeu, contre l'ordre économique établi. Il est ainsi instrumentalisé pour expliquer la dynamique du capitalisme. Et l'innovation n'est pas seulement la création d'un nouveau bien, ni l'introduction de la machine dans les ateliers ; elle ce qui permet à l'entrepreneur d'accroitre son chiffre d'affaires et sa position dominante de marché.36(*)

L'entrepreneur schumpetérien est l'agent économique qui réalise de nouvelles combinaisons de facteurs (des innovations) qui sont autant d'opportunités d'investissement.37(*)

1.5. Notion du commerçant

1.5.1. Généralités

Depuis juin 2012, la République Démocratique du Congo a ratifié les actes relatifs à l'adhésion à l'OHADA (Organisation pour l'Harmonisation en Afrique des Droits des Affaires). Selon l'acte uniforme de l'OHADA, est commerçant tout celui qui accompli des actes réputés commerciaux et en fait sa profession habituelle38(*). On distingue cependant les actes commerciaux par nature des actes commerciaux par leur forme.

Les actes réputés commerciaux par nature sont :

1) L'achat des biens en vue de leur revente ;

2) Les opérations de banque, de bourse, de change, de courtage, d'assurance et de transit ;

3) Les contrats entre commerçants pour les besoins de leur commerce ;

4) L'exploitation industrielle des mines, carrières et de tout gisement de ressources naturelles ;

5) Les opérations de manufacture, de transport et de télécommunication ;

6) Les opérations d'intermédiaires de commerce ;

7) Les actes effectués par les entreprises commerciales.

Les actes commerciaux par leur forme sont :

1) La lettre de change ;

2) Le billet à ordre ;

3) Le warrant, etc.

1.5.2. Le commerçant et ses obligations

Il existe des obligations liées à l'exercice du commerce en République Démocratique Congo à savoir :

1) L'immatriculation au registre du commerce ;

2) L'identification nationale ;

3) La publication de la convention matrimoniale ;

4) La tenue des livres de commerce ;

5) La concurrence loyale.

Il sied de noter que par dérogation aux dispositions du décret du 06 mars 1951, l'exercice du petit commerce n'est subordonné qu'à la détention de la patente et n'est pas soumis à l'obligation de tenir l'ensemble des livres de commerce.39(*)

SECTION 2. LA PRODUCTION

2.1. Généralités

La production est l'acte économique qui consiste à procurer à un bien ou un service de l'utilité nouvelle ou accrue afin de la rendre apte à satisfaire un besoin40(*).Produire c'est créer de la richesse ou créer de la valeur en combinant les facteurs de production.

2.2. Les facteurs de production

Les facteurs de production sont les éléments nécessaires et indispensables pour la production d'un bien et d'un service quelconque.

Traditionnellement il existe trois facteurs de production à savoir : la nature (N), le capital (K) et le travail (L) parmi lesquels nous pouvons y ajouter les facteurs technologique (A) et managérial (O).

2.2.1. La nature

Elle représente l'ensemble des ressources existant à l'état naturel et exploitable41(*). Elle fournit les éléments qui seront adaptés et/ou transformés par le travail coordonné et organisé à l'aide du capital et de la technologie.42(*)

2.2.2. Le capital

Il est constitué des biens d'équipement et représente une production non consommée et affectée à une production nouvelle43(*). Exemple : machines, outils, bâtiments industriels etc.

2.2.3. Le travail

Il est un service-facteur offert par des hommes en contrepartie d'un salaire. Il permet à l'individu de disposer des biens et services soit en les produisant lui-même, soit en l'échangeant (sa main-d'oeuvre) contre une rémunération et il débouche sur une production permettant de satisfaire directement ou indirectement les besoins.44(*)

2.2.4. La technologie

Elle est souvent reprise dans les théories économiques en termes de « progrès technique » (tel que dans les théories de la croissance avec Solow, Swan, Harod, etc.).

La technologie ou le progrès technique représente les révolutions industrielles ou les évolutions des techniques dans le processus production et la mise en application dans le processus de production de ces diverses inventions technique qui en résultent influe sur la productivité de l'entreprise.45(*)

2.2.5. Le management ou le facteur managérial

La gestion moderne de l'entreprise ne se conçoit plus sans tenir compte de cet aspect46(*). Planifier, organiser, coordonner et contrôler constituent des aspects importants et nécessaires dans le processus de production ; puisqu'au-delàs du fait de disposer des travailleurs, du capital et de la technologie, encore faut-il savoir les utiliser à bon escient pour assurer la production et la création de la richesse effective, d'où l'importance de considérer le facteur managérial dans le processus de production.

Le facteur managérial fait donc référence à la manière de planifier, d'organiser, de coordonner et de contrôler le processus de production dans la recherche de l'efficacité et l'efficience de l'entreprise en conciliant les impératifs de maximisation du profit et de minimisation des coûts.

2.3. La production et l'investissement

Investir c'est acquérir des biens durables afin de s'en servir pour produire d'autres biens. C'est donc de la décision d'investir que résulte l'augmentation du stock de l'outil de production (la formation brute du capital fixe)47(*). Il peut concerner des biens matériels (machines, immeuble, etc.) ou des biens immatériels (la recherche-développement, la formation, les brevets, etc.).48(*)

Financé par l'épargne ou l'endettement, l'investissement se fait soit pour remplacer les actifs amortis, soit pour augmenter la capacité de production ou soit pour augmenter la productivité.49(*)

SECTION 3. LA CONSOMMATION

3.1. Généralités

Consommer un bien ou d'un service c'est détruire son utilité. La consommation est un acte économique qui peut être définit comme l'utilisation par un individu ou une collectivité d'un bien ou d'un service en vue de satisfaire un besoin.50(*)

La consommation est fonction dépendante du revenu tel que : C=(R). Cependant l'accroissement du revenu ne se traduit pas nécessairement par une augmentation proportionnelle de la consommation.51(*)

3.2. Sortes de consommation

Il existe généralement deux sortes de consommation à savoir : la consommation directe et la consommation intermédiaire.

1°) La consommation directe : Il s'agit de la destruction complète de l'utilité d'un bien ;

2°) La consommation intermédiaire : il s'agit de l'utilisation d'un bien en vue de produire un autre bien.

3.3. La consommation et l'épargne

Y =C+S

Y = Yc+ Ys

251650560Puisque le revenu n'est pas toujours totalement affecté à la consommation, l'épargne représente donc la partie du revenu non consommé.52(*)

Ainsi on a donc :

c et s représente respectivement la propension marginale à consommer (dépendante du revenu) et la propension marginale à épargner (dépendante du taux d'intérêt).

L'épargne peut faire l'objet de plusieurs affectations. Elle peut en effet être affectée à une consommation future, à l'investissement, à un placement ou à la thésaurisation.53(*)

SECTION 4. LA REPARTITION DES REVENUS

4.1. Généralités

La répartition des revenus fait référence à la rémunération des facteurs et des agents ayant concouru à la production. Elle est indicative de l'affectation d'une part du produit ou de la valeur ajoutée à chacun de ceux qui ont participé à la création de la richesse.54(*)

4.2. La répartition primaire et la répartition secondaire

Dans les opérations de partition on distingue la répartition primaire (la distribution) de la répartition secondaire (la redistribution).

La partition primaire c'est la partition de la richesse entre les facteurs et les agents ayant concouru à la production. Il s'agit de la contrepartie de ceux qui ont participé à la création de la richesse. Ainsi pour le ménage, qui a offert le facteur travail, sa contrepartie est le salaire ; pour l'actionnaire ou le propriétaire, qui a investi avec le facteur capital et qui a organisé et coordonné le travail, sa contrepartie sont les dividendes ; les impôts sur la production pour l'Etat, etc.

La répartition secondaire fait référence aux opérations de redistribution et est du ressort de l'Etat-providence. Puisque la répartition primaire n'est généralement pas socialement satisfaisante, parce que souvent inégalitaire, c'est ainsi que l'Etat décide de corriger cette répartition via des politiques de redistribution. Il s'agit donc de l'ensemble des prélèvements et prestations fiscaux et sociaux et des indemnités versées par l'Etat.

SECTION 5. L'ECONOMIE FORMELLE

L'économie formelle fait référence aux activités économiques qui se conforment aux prescriptions juridiques ou légales. L'économie formelle est donc l'ensemble de toutes les activités officiellement reconnues et autorisée par l'Etat.

5.1. Caractéristiques des activités économiques formelles

Les activités du secteur de l'économie formelle sont caractérisées par :

1°) Une technologie avancée exigeant un capital important ;

2°) Une comptabilité régulièrement tenue ;

3°) Un mode d'organisation bureaucratique ;

4°) Un accès au crédit bancaire.

5.2. Conditions liées à l'exercice des activités de l'économie formelle

Il faudra noter qu'il existe des conditions établies aux préalables pour exercer une activité dans le cadre de l'économie formelle. Parmi ces conditions nous pouvons citer :

1°) Exercer des activités économiques reconnues autorisées ;

2°) Etre un agent économique reconnu (identification);

3°) Payer les impôts ;

4°) Poser les actes qualifiés commerciaux par la loi ;

5°) Etre immatriculé au registre de commerce.

CHAPITRE DEUXIEME : L'ECONOMIE INFORMELLE

Apparu pour la première fois dans les théories économiques du développement à travers les travaux menés par le BIT (Bureau International du Travail) dans les années 1970, le terme « économie informelle » ou « secteur informel » se rapportait et faisait référence aux activités de petite échelle génératrice des revenusentreprises par les populations dans une perspective de survie. L'économie informelle ou le secteur informel constituait ainsi un terme générique et pratique recouvrant toutes ces dynamiques et stratégies de survie, ces modes de subsistance des couches pauvres déshéritées, déracinées ; en un mot : « marginales ».55(*)

Les approches théoriques de la question de l'informel ont évidemment évolué dans le temps. Si à sa genèse il ne s'agissait que de décrire un phénomène en expansion, le concept de l'économie informelle de nos jours représente et constitue une altérative nonnégligeable dans les perspectives de développement des sociétés sous-développées.Ainsi dans les lignes qui suivent, nous aborderons du mieux que le pourrions les généralités du concept de l'économie informelle, les approches théoriques y afférentes, ainsi que les considérations sur ce concept dans le monde.

SECTION 1. GENERALITES

Selon la 13ème édition du lexique d'économie de Dalloz, l'économie informelle fait référence à toute production des biens ou des services marchands non prise en compte dans le calcul du PIB et non déclarée aux institutions chargées de recouvrement de l'impôt et des cotisations sociales.

Le terme de « Secteur Informel » ou « Economie Informelle » tire ses origines et fait son apparition dans les théories économiques de développement via les premiers travaux du programme mondial de l'emploi ; travaux menés par le BIT (Bureau International du Travail) vers les années 1970. Ainsi, J. Charmes en 1987 souligne que si K. Hart fut le premier à employer ce terme, c'est véritablement le rapport du Bureau International du Travail sur le Kenya de 1972 qui lança et vulgarisa le concept.56(*)

Aux termes de ces travaux, les auteurs sont conduits à mettre en lumière la présence d'un secteur de petites activités productrices de biens et services s'inscrivant dans un contexte de dynamique populaire. I1 s'agit bel et bien ici d'un fait social important qui, de toute évidence, n'avait pas été pesé à sa juste mesure à ses origines. Il s'agissait de décrire ce secteur naissant dans son contexte particulier et la description de ces activités consistait alors à établir des critères visant à les caractériser.

Les activités économiques sont alors intégrées dans l'économie informelle lorsqu'elles correspondent à certains critères tels que : peu de barrières à l'entrée ; ratio capital/travail faible(*); techniques de production simples ; niveau de qualification des travailleurs faible ; petite échelle des activités ; faible capacité d'accumulation ; propriété familiale ; rapports sociaux non salariaux ; opération à la marge de la loi ; peu de protection du travail, absence de comptabilité, etc.57(*)

Qu'il s'agisse d'économie informelle, secteur informel, économie souterraine, économie parallèle etc. ces concepts désignent un seul et même phénomène qu'est l'ensemble des activités de petite échelle s'inscrivant dans une dynamique populaire58(*). Ainsi loin de nous le désir de nous lancer dans ce débat purement sémantique autour de cette question qui de toute évidence ne nous mènera pas à appréhender ce phénomène dans le cadre du présent travail.

Le concept économie informelle revêt plusieurs définitions au regard de son hétérogénéité ; en dépit de cela, les multiples définitions de l'économie informelle conviennent toutes à ce que ce concept fait référence aux activités évoluant en marge du cadre légal et institutionnel et n'étant pas reconnues par le pouvoir public ni prises en compte dans la comptabilité nationale.

1.1. Caractéristiques des activités de l'économie informelle

Les activités du secteur de l'économie informelle sont caractérisées par :

1°) Une comptabilité reconnue et régulière inexistante ;

2°) Fiscalité inexistante ;

3°) Technologie rudimentaire ou ancienne, souvent avec un capital faible ;

4°) Main-d'oeuvre peu qualifiée ;

5°) Difficulté (Impossibilité) de bénéficier d'un crédit ou d'une subvention ;

6°) Un mode d'organisation bureaucratique souvent non reconnue et qui ne demande pas une formation dans une institution reconnue ;

7°) Les activités sur secteur informel sont difficiles à localiser du fait qu'elles évitent le regard du pouvoir public ; Etc.

1.2. Causes liées à l'existence de l'économie informelle

Les causes liées à l'existence et l'émergence de l'informel sont aussi multiples et hétérogènes ; les contextes sociaux, économiques, culturels, historiques, politiques, institutionnels etc. sont des facteurs très subjectifs variant d'un milieu à un autre, d'une ville à une autre, d'un pays à un pays et sont des variables explicatives de l'existence de l'informel.

Toutefois, nous tenterons de retenir les plus courantes et récurrentes des causes liées à l'existence du secteur informel, parmi celles retenues par les travaux du Bureau International du Travail (travaux géniteurs du terme secteur informel) et celles soulevées par nos prédécesseurs qui ont étudié la question de l'informel en RDC et dans la ville de Lubumbashi.

1.2.1. La croissance de la population urbaine et le chômage

La poussée démographique, particulièrement celle que connaissent plusieurs pays en développement est une des causes principales de la montée et l'ampleur de l'informel dans ces pays. La croissance de la population urbaine, encore plus forte car accélérée par l'exode rural, a donné de l'importance dans la considération de la question autour des migrations dans l'appréhension de la croissance de l'informel.

Les conséquences de la croissance de la population urbaine sur le marché du travail ont été mises en avant depuis longtemps59(*). Déjà au milieu des années soixante, le phénomène de migration a été l'objet d'un nouveau regard60(*) ; certains économistes constatent que la majorité des nouveaux venus dans les villes n'adhèrent pas rapidement au modèle du salariat moderne de l'économie formelle, le processus d'incorporation étant long61(*). Ainsi dans les pays à forte croissance démographique, il y a un excédent structurel de la force de travail. Cet aspect est devenu dans les années 1970 une préoccupation essentielle des spécialistes du développement.62(*)

Cet excédent de main-d'oeuvre n'ayant pas pu s'insérer dans le secteur formel*(*) se retrouve rapidement dans une situation où ils ne peuvent que trouver refuge dans l'informel qui se présente comme une alternative et une solution afin de subvenir à leur besoin.

1.2.2. Le repli prolongé des activités économiques

En effet, l'atrophie chronique des activités économiques est l'un des facteurs explicatifs importants de la prolifération des économies informelles. Le repli des activités économiques se fait souvent suivre du chômage ; et l'accentuation de la pauvreté qui en résulte bouscule la population à entreprendre des activités dans le secteur informel en guise de riposte contre la misère.

1.2.3. Les faiblesses institutionnelles

Il est vraisemblable que les contextes institutionnels, des pays en développement notamment, semblent inciter les couches populaires à exercer leurs activités en dehors du cadre institutionnel afin d'en échapper.

Comme nous le remarquons, le concept d'économie informelle a fait couler beaucoup d'encre63(*) : les controverses liées à sa définition et ses caractéristiques en sont une preuve évidente. Néanmoins nous gardons à l'esprit que l'informel entretient deux types de relation64(*), tel que nous le fait voir N'GuessonBoignan cité par Mabrouk Kraiem, à savoir: les relations avec le pouvoir public et les relations avec le marché. Certains auteurs s'articulent du coté de ses relations avec le pouvoir public pour le définir et donner ses caractéristiques et d'autres vont dans le sens de ses relations avec le marché afin de caractériser et spécifier le secteur informel.

Par rapport au pouvoir public, on peut dire que l'économie informelle renferme l'ensemble des activités illégales, c'est-à-dire les activités entreprises hors du cadre juridique et institutionnel établi, échappant au fisc, et n'apparaissant pas dans la comptabilité nationale. Par rapport au marché, il existe une définition fonctionnelle qui retient des critères organisationnels. En ce sens, les activités informelles sont des activités à petite échelle avec un salariat limité, un capital avancé faible, mais ayant une circulation monétaire et une production de biens et de services.

En outre il faut distinguer les activités informelles des activités illicites. Les activités illicites ou criminelles sont celles dont l'objet est interdit par la loi (ex : trafic de drogue, d'organes, d'être humain etc.).

SECTION 2. APPROCHES THEORIQUES SUR L'ECONOMIE INFORMELLE

Dans cette section nous présenterons de façon concise et brève les différents courants de pensées ayant évolué autour de la question de l'informel. En outre, Il nous parait très peu commode, dans le cadre du présent travail, de virer vers un débat sémantique de cette question.

En effet, les termes d'économie parallèle, souterraine, non enregistrée, d'économie populaire urbaine, de petites activités marchandes ou de petite production marchande, d'économies non officielles, d'économie d'entreprise et de bazar sont des termes désignant un et un seul fait. Quant à nous, dans le cadre du présent travail, nous nous concentrons donc à étudier ce fait ; et ce, d'autant plus que ces nombreuses controverses sémantiques résultent de la particularité des études empiriques de chacun des auteurs dans leurs points de vue respectifs.

Compte tenu des difficultés liées à l'inexistence d'une théorie générale d'économie informelle, Mabrouk Kraiem en 2015 donne une classification des théories en deux catégories : d'une part les théories positives qui expliquent les déterminants des activités informelles et d'autre part les théories normatives qui examinent les conséquences de ces activités avec la mise en évidence des effets positifs ou négatifs sur le processus de développement.

2.1. Les théories positives de l'économie informelle

Il s'agit des théories qui analysent l'économie informelle telle qu'elle se présente, sans à priori, ni jugement de valeurs en termes de bien ou de mal. Le but de ces théories est de fournir des éclairages sur les déterminants des activités informelles. Cependant, au-delà de l'objectif commun, l'argumentaire proposé par M. Kraiem dans sa thèse permet de relever une grande diversité des concepts, des hypothèses contradictoires et des niveaux d'analyses distincts.

Il distingue ainsi trois grandes approches dans les théories positives de l'économie informelle à savoir : les approches macroéconomiques, les approches microéconomiques, et l'approche unificatrice.

2.1.1. Les approches macroéconomiques

2.1.1.1. L'approche macroéconomique néoclassique

S'inspirant des théories dualistes classiques du développement de Sir A. Lewis, Harris et Todaro en 1970 qui supposaient que le développement économique se faisait grâce à l'accumulation du capital dans l'économie formelle tandis que le secteur traditionnel assurait l'offre de travail et que peu à peu, la main d'oeuvre excédentaire du secteur traditionnel serait absorbée par le secteur moderne. Cette approche de l'économie dite informelle dominait et était hégémonique dans les années 1960 et 1970.

Selon cette théorie, l'économie dite informelle urbaine est perçue comme une sorte de file d'attente temporaire. Cette approche fait donc référence au chômage déguisé où l'excédent de la main d'oeuvre dû notamment aux flux migratoires des milieux ruraux vers les milieux urbains se retrouve dans l'informel pourvoyeur des revenus leurs permettant de survivre.

L'économie dite informelle est considérée comme le segment inférieur du marché du travail dual et n'ayant aucun lien direct avec l'économie formelle. Il s'agit d'une économie résiduelle qui naît du processus de transformation au sein des économies en développement et qui existe parce que l'économie formelle n'est pas capable d'offrir des opportunités d'emploi à une partie de la main d'oeuvre. Selon cette approche, l'économie informelle finit par être absorbée par l'économie formelle via la croissance et les transformations économiques.

Cette approche fait l'objet de critiques puisqu'elle suppose d'une part une juxtaposition entre l'économie formelle et l'économie informelle au lieu de voir leurs imbrications et d'autre part en assimilant le développement économique à la seule économie formelle.

2.1.1.2. L'approche fonctionnaliste

Suite aux critiques apportées à l'approche néoclassique, l'approche fonctionnaliste voit le jour et elle trouve ses bases intellectuelles dans les pensées marxistes. Ce courant soutient que la force motrice des migrations (rural-urbain) ne se résume pas aux différences salariales entre les régions rurales et urbaines comme affirmait l'approche macro-économique néo-classique, mais qu'elle est la réponse naturelle au développement déséquilibré induit par l'ingérence du capitalisme dans les pays en développement.65(*)

L'approche fonctionnaliste reconnaît les relations ainsi que l'interdépendance entre économie formelle et informelle ; mais en termes de fonctionnalité par rapport à l'accumulation capitaliste, il y a surexploitation de l'économie informelle par l'économie formelle. L'économie informelle est appréhendée comme une explication logique de la baisse des profits des grandes entreprises capitalistes. Elle est alors comprise comme un remède aux baisses tendancielles des taux de profit des grandes entreprises du fait de l'existence d'une masse de travailleurs urbains à la recherche d'emploi, de la pauvreté accrue et de la flexibilité de l'emploi permettant aux grandes entreprises de recourir à des pratiques de sous-traitance dans leur production à l'aide des micro-entreprises ou à faire appel à un réseau de travailleurs à domicile sans garanties ni couvertures sociales ; et de recruter des travailleurs temporaires (journalier par exemple) dans les périodes d'accroissement de la demande et de les licencier en période de baisse d'activité sans payer de charges sociales..

Par- là même, l'économie dite informelle constitue une modalité de fonctionnement du système capitaliste dans les pays en développement comme l'affirme Odile Castel66(*). Les capitalistes privilégiés de l'économie formelle veulent affaiblir les relations d'emploi et tenir la main-d'oeuvre de l'économie dite informelle sous leur dépendance, et exercent pour cela une domination sur l'économie dite informelle dans leurs intérêts.67(*)

2.1.1.3. L'approche de l'économie sociale

On reconnait à cette approche le mérite d'aborder la question de la spécificité de l'économie dite informelle à partir des acteurs qui la composent. Selon l'approche de l'économie sociale, les micro-entrepreneurs du secteur informel portent une double casquette ; ils sont à la fois acteurs du développement économique et acteurs sociaux au sein de la population. La micro-entreprise sociale, avant de se situer dans une approche de type capitaliste, est avant tout développée pour répondre aux besoins de ses membres grâce à la génération de revenus ou des biens et de services répondant aux demandes de la population. En effet, l'économie sociale ne se caractérise pas par l'investissement en capital, mais par l'investissement dans la force de travail, qui constitue le principal facteur de production.68(*)

Les tenants de cette approche appréhendent l'économie dite informelle comme une économie sociale axée sur des activités, paysannes, artisanales et marchandes de petite envergure69(*). Elle est par ailleurs perçue comme une économie qui a existé depuis des siècles, et qui ne doit plus être perçue comme le résultat d'une simple marginalisation.

Pour cette approche, l'économie dite informelle n'abrite pas seulement des activités en rapport ou en concurrence avec l'économie formelle, mais aussi des activités dans des niches, là où l'économie formelle capitaliste n'arrive pas à répondre aux besoins non satisfaits des populations70(*). Les acteurs de ce secteur cherchent à garantir, par l'utilisation de leur propre force de travail et des ressources disponibles, la satisfaction des besoins de base, matériels autant qu'immatériels.

Dans cette perspective, l'économe dite informelle est vue et reconnue comme sujet actif sur le plan économique du fait qu'elle consolide une économie sociale qui ne peut être réduite à un ensemble de stratégies de survie, mais devient un ensemble de véritables organisations économiques stables, génératrices d'emploi et de revenus.71(*)

2.1.1.4. Les approches institutionnalistes

Selon ces approches, c'est face au faible degré de régulation des structures institutionnelles et devant l'incapacité de l'économie officielle à fournir des opportunités d'emploi ou des revenus à une force de travail croissante, la recherche de moyens d'existence conduit les travailleurs en quête d'emploi à développer des nouveaux comportements basés sur l'informalité72(*). Ainsi, l'existence de l'économie dite informelle signifie l'incapacité des institutions en place à intégrer certaines activités économiques.73(*)

En outre, l'émergence des activités informelles ne constitue pas uniquement une sorte de réflexe de survie des personnes rejetées par l'économie formelle. Des entreprises privées dotées d'une certaine créativité et de capacités entrepreneuriales sont incitées à accéder à l'informalité à cause des coûts de transactions contraignants et des coûts de la formalité.74(*)

Ces approches s'accordent sur le fait qu'il faut partir d'une interrogation sur les agents, comprendre et expliquer leur comportement économique. Elles rejettent tout raisonnement purement aprioriste et insistent sur la nécessité de prendre en compte les spécificités contextuelles de la situation analysée. L'analyse doit donc partir de l'observation et toute formulation de théorie doit veiller à tenir compte de ces spécificités contextuelles et ainsi garder un certain caractère subjectif. Selon les institutionnalistes, il faudrait insister sur la diversité des environnements institutionnels et la nécessité d'inclure les institutions dans la théorie économique. Cette analyse met en évidence l'importance de la spécificité des institutions (traditions, croyances, habitudes...) dans les modèles de développement et offre un cadre d'explication propice pour mieux comprendre l'expansion et la persistance de l'économie informelle (surtout en Afrique).75(*)

2.1.2. Les approches microéconomiques

2.1.2.1. L'approche microéconomique néoclassique

Pour l'approche microéconomique néoclassique, la prolifération de l'économie dite informelle a été la résultante de l'effet pervers des réglementations excessives, les lourdeurs administratives dans l'obtention des documents exigés et les retombés sociaux des législations.

Cette approche identifie l'analyse coûts-bénéfices comme facteur déterminant de la prise de décision des travailleurs et entreprises à sortir de l'économie formelle et s'inscrire dans l'extra-légalité. Le micro-entrepreneur raisonnant en homoeconomicus, comparera les coûts temporels et financiers de la formalisation aux coûts de l'informalité avec ses corolaires (non accès à la publicité, non accès au crédit bancaire et aux marchés publics, corruption de la police et des contrôleurs, etc.) et tirera au bout du compte la conclusion simple selon laquelle les coûts de formalisation dépassent de loin ceux de l'informalité et par conséquent, optera sans nul doute pour cette dernière.

Les micro-entreprises optent donc pour l'extra-légalité, qui est une stratégie de survie face aux obstacles administratifs et bureaucratiques pour créer des micro-entreprises informelles. L'approche micro-économique néoclassique perçoit les micro-entrepreneurs comme des acteurs rationnels qui cherchent à maximiser leurs revenus76(*). La décision de se réfugier dans l'économie dite informelle est donc bel et bien le résultat d'une évaluation rationnelle des coûts et avantages.

Selon H. De. Soto, il est plus sensé d'adapter la loi à la réalité que d'essayer de modifier les comportements. En ce sens la solution serait donc d'adapter les réglementations afin d'insérer ces activités dites informelles impliquant d'éliminer les barrières administratives et réglementaires non pertinentes relatives à la création des micro-entreprises et aux activités productives ; et aussi le retrait de l'Etat du marché pour permettre aux acteurs de l'économie dite informelle de travailler en synergie pour la création de biens et services nécessaires à l'économie.77(*)

Il est vrai que cette approche semble brandir l'étendard de la révolution informelle, mais comme il serait toutefois peu prudent de généraliser cet aspect. En effet, la thèse de De Soto par exemple, est relative aux contextes propres au Pérou, qui était en effet son champ d'investigation ; et les critiques de cette prise de position extrême, combinées à une approche rationnelle des problèmes socio-économiques, fait penser, comme l'écrit si bien M. Kraiem, « ...trop d'Etat est néfaste à l'informel, mais trop peu d'Etat reste catastrophique... ».78(*)

2.1.2.2. L'approche marginaliste

Tout comme chez les dualistes, les tenants de l'approche marginaliste expliquent l'émergence des activités dites informelles par l'hétérogénéité du marché de travail des pays en développement, caractérisée par un excédent structurel de la main d'oeuvre et par l'incapacité de l'économie formelle à absorber tout cet excédent.

Ainsi, l'économie dite informelle, formée de marginaux, se développe en dehors de la logique d'accumulation une économie de subsistance et est vouée à régresser sous l'effet de la croissance économique globale et de l'absorption croissante de la main-d'oeuvre par l'économie formelle.

Malgré son rôle de générateur d'emplois et de revenus, pour les tenants de cette approche l'informel n'est pas considéré comme une alternative pour le développement et les tendances tant du côté du pouvoir public que du côté des chercheurs c'est de l'éradiquer puisqu'il est nocif à l'économie formelle.

2.1.2.3. La théorie de la sortie de l'économie formelle

Ce courant apparu vers les années 1990, remet en cause les idées de la segmentation du marché du travail, une idée traditionnelle de la conception de l'informel selon laquelle l'expansion de l'informel est due à l'excédent de la main-d'oeuvre et que le secteur formel (moderne) ne pouvait donc pas absorber. Supposant ainsi que les agents ont à priori une préférence pour le formel.

En effet, les tenants de cette pensée, tel que W. Maloney, avancent l'idée que l'emploi informel est une question de choix relevant des individus. D'après cette théorie, certains entrepreneurs et employés, dans le but de maximiser leur utilité, préfèrent travailler dans l'informalité après avoir évalué les avantages et les inconvénients de la formalité. Les conséquences sur les salaires dans cette conception ne sont pas connues à priori. Ils peuvent être aussi bien inférieurs, suite aux conditions jugées plus attractives, que supérieurs afin de compenser à l'absence de protection sociale ou à la forte précarité des conditions de travail.

Ce courant souligne en outre que l'idée généralement admise d'une préférence pour l'emploi formel peut ne pas correspondre à la réalité ou du moins n'être pas appréciée de la même façon par les travailleurs dans les pays où les avantages liés à l'exercice des activités dans le cadre institutionnel et formel peuvent être de moins bonne qualité et entrainer des coûts importants. Cette pensée n'estime pas forcément que les agents dans le secteur informel soient plus prospères mais elle explique qu'ils s'y sentent beaucoup mieux.79(*)

Cela dit, cette théorie attribue la prolifération de l'économie dite informelle dans les pays en développement à la fois aux défaillances du marché et aux faiblesses des institutions étatiques qui encadrent ces marchés.80(*)

2.1.2.4. La théorie de l'exclusion de l'économie informelle

C'est autour de la segmentation du marché que les partisans de cette pensée s'articulent pour apporter une explication à l'émergence de l'informel. Cette optique est conforme à l'approche dualiste qui segmente le marché du travail en présentant la rigidité du marché du travail formel comme étant la cause de la prolifération de l'économie informelle ; elle est aussi conforme à l'approche légaliste selon laquelle une autre raison à la segmentation du marché du travail serait ces politiques inappropriées et des coûts de la formalité très élevés. Suite à ceci, l'effet serait alors le même, c'est-à-dire de réduire le nombre d'emplois disponibles dans l'économie formelle et d'augmenter ceux de l'économie dite informelle.

Les tenants de ce courant avancent donc l'idée que ce sont les services inefficaces et l'incapacité de l'Etat à protéger toutes les catégories de la population qui jettent une catégorie de la population dans l'économie dite informelle. Donc, être dans l'informel est un fait subi et non un choix par les individus.81(*)

2.1.3. L'approche unificatrice

Des études empiriques sur l'économie dite informelle ont montré qu'aucune des précédentes approches ne permettait d'appréhender pleinement la dynamique de l'économie dite informelle. Devant l'ambigüité des données empiriques et pour établir un consensus malgré le clivage du débat, une nouvelle approche dite unificatrice est apparue.82(*)

L'idée socle de cette approche est que l'économie dite informelle se compose de trois différents segments :

1°) Un segment inférieur : constitué des ménages qui exercent des activités de survie, ayant peu de lien avec l'économie formelle et où les travailleurs informels sont obligés d'exercer ces activités, étant donnée l'impossibilité d'intégrer l'économie formelle. (Comme dans l'approche macro-économique néoclassique, l'approche marginaliste et dans la théorie de l'exclusion) ;

2°) Un segment supérieur : composé de micro-entrepreneurs ayant choisi d'éviter les impôts et la réglementation ou d'échapper aux charges des services étatiques jugés trop limitées et précaires (comme dans l'approche micro-économique néoclassique et la théorie de la sortie) ;

3°) Et un troisième segment intermédiaire : composé de micro-entreprises et travailleurs subordonnés aux grandes entreprises, suivant l'approche fonctionnaliste.

Ainsi l'importance relative de ces différents segments peut varier selon les pays et les régions. Pour cette approche, le débat porte sur l'évaluation de la taille des différents segments et des facteurs qui les influencent.83(*)

2.2. Les théories normatives de l'économie informelle

Pendant que les théories positives cherchent à expliquer les déterminants et les causes de l'économie dite informelle, Mabrouk les théories normatives tentant à leur tour d'apporter des éclaircissements sur les conséquences de ce phénomène84(*). Suite aux vives polémiques autour de l'informel, les conséquences de ce phénomène sont vues sous deux angles diamétralement opposés selon que l'on est positif ou négatif.

2.2.1. Les implications positives de l'économie informelle

Vues de façon favorable, les micro-entreprises constituent des opportunités d'emplois et procurent des revenus appréciables à des millions de personnes, qui autrement seraient abandonnés à elles-mêmes sans autres moyens de survie.85(*)

En effet, il est vu dans l'informel de nombreuses opportunités pour une bonne frange de demandeurs d'emplois d'intégrer le tissu économique malgré sa précarité et ses revenus relativement faibles. Somme toute, il contribue à la lutte contre la pauvreté et en outre permet d'amortir les crises et les chocs sociaux.86(*)

2.2.1.1. La théorie de subsistance

Cette théorie est axée sur les contributions socio-économiques de l'économie informelle. Elle voit dans une économie informelle un domaine d'activités ouvert aux demandeurs d'emplois, à tous ceux pour qui l'économie formelle reste fermée, une opportunité de développer des stratégies de survie. Elle joue un rôle d'absorption des migrants ruraux et des agents économiques exclus de l'économie formelle, et est vouée à régresser sous l'effet de la croissance économique globale et l'absorption croissante de la main-d'oeuvre par l'économie formelle.87(*)

2.2.1.2. Approche néo-keynésienne

Dans cette vision, l'emploi est privilégié puisque l'objectif est d'assurer un certain équilibre sur le marché du travail même avec des salaires faibles ; c'est ainsi que l'appréciation du rôle de l'économie dite informelle a été valorisée. Il n'est donc plus question d'une économie refuge, mais plutôt d'une économie dynamique, contribuant tant soit peu à la croissance de l'économie nationale.88(*)

Selon les tenants de cette approche, l'économie dite informelle remplit un rôle essentiel sur le plan social. Cette vision est partagée par les organisations internationales telles que : le Fonds Monétaire International (FMI) ; l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) ; le Bureau International du Travail (BIT) ; la Banque Mondiale (BM), etc. qui considèrent l'économie dite informelle comme un amortisseur des crises sociales.

L'informelle a donc cessé d'être perçue comme un réservoir inerte de main-d'oeuvre, pour être considérée comme une économie ayant sa dynamique propre et son système productif flexible qui lui permettent de s'adapter à toutes les situations conjoncturelles dues aux crises et à la croissance économique.89(*)

Suite à cette vision nouvelle de l'informel, des propositions sont faites allant dans le sens de l'élimination de la discrimination implicite contre l'informel et ce secteur est présenté comme une stratégie alternative de développement économique pour les pays en voie de développement.90(*)

2.2.2. Les implications négatives de l'économie informelle

2.2.2.1. L'informel et la concurrence déloyale

En effet ces entreprises qui oeuvrent dans l'informel, puisqu'il n'existe quasiment pas si ce n'est carrément pas des régulateurs dans le sens de faire respecter une certaine concurrence loyale, évoluent en anarchie où les règles de la concurrence se voient fauchées.

L'impact de cet aspect touche les entreprises performantes du secteur formel qui se heurtent aux micro-entreprises de l'informel bafouant les règles de la concurrence loyale ; en ce sens l'informel est nocif à l'ensemble de l'économie.

La concurrence des entreprises informelles est néfaste et nocive aux entreprises formelles. Les entreprises informelles, en raison du fait qu'elles s'exonèrent de diverses réglementations économiques ou obligations fiscales, sont en mesure de se développer et prospérer en prenant des parts de marché à des entreprises formelles, malgré leurs performances médiocres et la piètre qualité des biens ou services qu'elles fournissent. Par la contrefaçon et les violations des droits de propriété intellectuelle, les entreprises informelles sapent les efforts d'innovation technologique. L'économie dite informelle peut porter préjudice à la productivité et à la croissance économique par ses pratiques de concurrence déloyale.91(*)

2.2.2.2. L'informel, la pauvreté et la vulnérabilité

La misère accrue dans les pays en développement rend attrayant les activités informelles afin de garantir la survie. Les conditions de travail et les revenus liés à ces activités, souvent médiocres, certes permettent d'une part à cette partie de la population de survivre mais d'autre part elles ne permettent pas que celle-ci se développe en éradiquant complètement la pauvreté. Ces activités s'inscrivent comme dans un cercle vicieux de la pauvreté. En effet, sans esprits d'accumulation, ces activités servent, à la limite, à subvenir aux besoins primaires.

En outre, les conditions de travail dans l'informel ne garantissent ni la santé ni la sécurité des travailleurs ; et ceux-ci ont de faibles niveaux de qualification et de productivité ; des revenus médiocres et irréguliers ; et sont soumis à de longues heures de travail, manquent d'accès à l'information, aux marchés, au financement et à la technologie etc.

Pris au piège de l'informalité, les ménages et les micro-entreprises sont incapables d'accroître leur productivité et de sortir de la pauvreté. Comme l'indiquent Paci et Serneels, cité par M. Kraiem, il ne suffit pas de créer d'avantage d'emplois, mais il faut également assurer la meilleure qualité de ces emplois.

2.2.2.3. L'informel et l'évasion fiscale

La fiscalité fournit aux gouvernements les fonds nécessaires pour le financement des infrastructures sur lesquelles sont fondés le développement et la croissance92(*). Le grand défi de la fiscalité est donc de trouver le niveau de fiscalité d'équilibre qui d'une part maximisera les recettes fiscales de l'Etat et d'autre part ne découragera pas l'investissement et les entreprises.

L'informalité échappe au fisc et il en résulte une part des recettes fiscales qui se volatilise. En outre, les entreprises informelles fournissant des intrants aux entreprises formelles permettent bel et bien à ces dernières de contourner le fisc. L'économie informelle contribue donc à l'évasion fiscale.

Une étude menée par OXFAM en 2011 montre que le manque à gagner en termes de recettes fiscales peut aller de 35% et 55% des recettes fiscales perçues dans certains pays en développement. Ainsi la présence de l'informel est une source considérable de fuite de recettes fiscales et un énorme manque à gagner pour l'Etat.

2.2.2.4. L'informel et la mondialisation

Il est fort vrai que l'économie informelle constitue un frein aux capacités d'accroissement de la production à forte valeur ajoutée en raison notamment de ses entraves aux entreprises formelles. La conséquence qui en résulte est que ces entreprises formelles sont en perte de compétitivité face à l'extérieur surtout face aux pays développés ; et cette perte de compétitivité ne permet donc pas aux entreprises formelles locales de s'insérer et de prospérer dans le commerce international, locomotive de la mondialisation.

SECTION 3. CONSIDERATIONS SUR L'ECONOMIE INFORMELLE DANS LE MONDE

L'économie informelle est une réalité massive à l'échelle mondiale. Certaines recherches ont montré que la contribution des activités informelles au produit intérieur brut des nations s'élève à plus de 40 % dans les pays en développement, 38 % dans les pays en transition et 17 % dans les pays de l'OCDE. Malgré les difficultés à la mesurer, elle emploie 60 à 70% de la population active en Afrique, 50% en Asie, autour de 35% en Amérique latine, 20 à 30% en Europe de l'Est et 5 à 10% en Europe occidentale et en Amérique du Nord.93(*)

Il est vraisemblable que l'appréhension de l'expansion de l'informalité est relative et subjective ; variant d'un pays à un autre, d'une région à une autre et même d'un continent à un autre par rapport aux contextes socio-économiques. Et donc, la considération de l'économie informelle, dans les pays de l'OCDE par exemple, ne peut pas être pareille que dans les pays de l'Afrique subsaharienne.

Dans cette section, nous nous proposons de parcourir et survoler de façon concise les considérations de l'informalité dans les pays développés, dans les pays en transition, dans les pays en développement et en République Démocratique du Congo. Puis nous aborderons à la fin de cette section les tentatives de formalisation ou d'intégration des économies informelles.

3.1. L'informel dans les pays développés

En effet, plusieurs études empiriques dans les économies développées ont montré l'existence d'un secteur d'activité de petite échelle évoluant hors du cadre institutionnel. Lautier, cité par Odile Castel, montre que le secteur informel emploie autour de 5 à 10% de la population active en Europe occidentale et en Amérique du nord. Il est donc évident que les motifs liés à l'existence de l'informel sont particuliers et relatifs aux contextes socio-économiques de ces régions.

Dans l'UE (Union Européenne) par exemple, depuis les années 1990, plusieurs études ont été menées autour de la question de ces activités entreprises hors du cadre institutionnel. Certes la convergence des politiques macroéconomiques a progressé dans ces pays, mais les caractéristiques structurelles des marchés, les politiques fiscales et sociales et les gouvernances institutionnelles restent différentes. Ainsi, les coûts élevés du travail et les inégalités croissantes des revenus dans plusieurs pays de la région sont autant d'incitations aux activités échappant à la réglementation fiscale et sociale ainsi qu'à l'enregistrement statistique et aux économies informelles ; ce que P. Adair qualifie d' « économie non observée ».94(*)

Williams et Nadin, cités par J.P Berrou dans son article intitulé « Entrepreneurs du secteur informel »publié en 2014 ;montrent que dans les pays occidentaux, les entrepreneurs informels, dans leur majorité, sont issus du formel et non des populations marginalisées ou exclues du marché du travail formel. Cependant, ils distinguent les entrepreneurs opérant de manière totale ou partielle dans l'informel ; et constatent que les premiers se retrouvent plus significativement que les seconds.95(*)

Dès lors, les enjeux sont donc d'ordre intellectuel, s'agissant d'analyser les comportements économiques des agents et de la quantification des données ; d'ordre fiscal, s'agissant des matières de prélèvements fiscaux étant donné que ces activités constituent des manques à gagner pour l'Etat.

Aux États-Unis, l'émergence et l'ampleur que prend l'informalité, comme nous le fait voir Richard D. Vogel dans un article publié au magazine MonthlyReview, introduit des éléments nouveaux dans les comportements habituels d'exploitation. Même si l'économie des Etats-Unis a traditionnellement été nourrie du travail des immigrés, les tendances à la dépendance de la main d'oeuvre immigrées (sans-papiers) sont grandissantes.96(*) A Los Angeles par exemple, l'ONG EconomicRoundableune étude sur le secteur informel ; au bout de cette étude l'ONG propose un regard en profondeur sur l'économie informelle aux Etats-Unis en démontrant que l'informel dans le comté de Los Angeles aurait produit en 2004 8.1 milliards de USD de masse salariale et donc plus de 2 milliard de USD de recettes fiscales et parafiscales97(*). Cette étude a bien démontré que les enjeux de l'informalité dans le comté de Los Angeles aux Etats-Unis devraient faire l'objet d'un regard particulier.

Tout compte fait, la question de l'économie informelle est donc tout aussi encombrant qu'embêtant dans les pays développés.

3.2. L'informel dans les pays en transition

Le terme de pays en transition fait référence aux pays passant d'un système anciennement planifié et étatique où l'Etat étant l'unique propriétaire de tous les moyens de production et de distribution vers un système capitaliste d'économie de marché. Il s'agit entre autres des pays de l'ex URSS, de l'ex bloc de l'Est ; des pays émergents et des pays à revenus moyens (tels la Chine, le Brésil, l'Inde, la Turquie, etc.).

Le Brésil par exemple, où un cadre national de politiques d'intégration a été adopté il y-a plusieurs années pour lutter contre la pauvreté, offre un excellent exemple de formalisation rapide*(*). Au cours de la dernière décennie, la création d'emplois dans l'économie formelle au Brésil a été trois fois plus rapide que dans l'économie informelle. Les politiques publiques innovantes ont permis de cibler les catégories difficiles à atteindre, comme les travailleurs indépendants et les micros et petites entreprises, pour faciliter leur transition vers l'économie formelle.

Selon un article publié par le journal Zonebourseen septembre 2019, le Brésil aurait connu une croissance record de l'économie informelle au cours du troisième trimestre de l'année 2019 alors que le taux de chômage s'était maintenu à 11,8%. Selon les données de l'Institut Brésilien de Géographie et de Statistiques (IBGE), 12,6 millions de personnes étaient sans emploi au Brésil sur cette période ; mais à 11,8%, le taux de chômage était en baisse par rapport au trimestre précédent de mars à mai (12,3%). Malgré ce rebondissement, le pays connu un niveau élevé de personnes employées dans l'économie informelle. Au total, plus de 87% des personnes entrées sur le marché du travail lors du trimestre juin-août 2019, l'ont fait dans le secteur informel c'est-à-dire sans contrat de travail et parfois dans le cadre d'occupations familiales sans rémunération financière.98(*)

En Chine, l'emploi informel atteint 32,6 % selon un article publié par l'OIT (Organisation Internationale du Travail)99(*). La Banque mondiale érige la Chine en modèle de lutte contre la pauvreté, soulignant le rôle de l'entrepreneuriat privé et des initiatives individuelles100(*). Les autorités chinoises se félicitent de la contribution importante de l'économie privée et individuelle à la croissance de l'emploi. Elles encouragent des réseaux communautaires » à conduire des actions en faveur de la création d'activités par les sans-emploi, se montrent favorables à l'assouplissement des procédures administratives et veulent réduire les obligations fiscales écrasant les micro-entrepreneurs, tandis que les institutions financières formelles sont poussées à proposer des microcrédits.101(*)

En Turquie, le marché du travail est confronté à plusieurs dysfonctionnements structurels. A en croire un article publié en 2014 par le Service Economique Régional (SER) de l'Ambassade de France en Turquie, l'un des principaux défis à relever pour la Turquie concerne l'informalité. Malgré une tendance à la baisse ces dernières années, la part de l'emploi informel reste élevée dans le pays102(*). Plus d'un travailleur sur trois, tous secteurs confondus, et plus d'un travailleur sur cinq hors secteur agricole travaillent dans le secteur informel. Cette part est nettement plus élevée chez les femmes (46,3%) que chez les hommes (29,7%). Selon les estimations de la Banque centrale, le secteur informel représenterait près d'un tiers du PIB turc. L'emploi informel est par ailleurs soutenu dans certaines régions par la présence des réfugiées depuis 2011.103(*)

3.3. L'informel dans les pays en développement

Dans les pays en développement, les considérations de l'informelle sont différentes de ce qu'elles en sont dans les pays et les régions développés. Les contextes socio-économiques, politiques, environnementaux et même culturels sont particuliers et ils définissent donc la portée, l'incidence, les enjeux et les perspectives de ces activités informelles dans les pays en développement.

La 6ème session ordinaire de la Commission du Travail et des Affaires Sociales de l'Union africaine tenue à Addis-Abeba en Avril 2008 montre que l'économie informelle en Afrique contribue significativement au Produit National Brut (PNB), à la création d'emploi, à la génération des revenus de la majorité de la population, ainsi qu'à la fourniture de services vitaux aux segments pauvres de la société ; et ce, plus particulièrement en Afrique subsaharienne.

Donc, l'appréhension de l'informel dans les contextes africains est assez particulière. Dans ces contextes, l'engouement et les débats autour de la question de l'économie informelle sont orientés vers une perspective de relecture et de reconsidération de ce secteur. D'ailleurs cette 6ème session ordinaire de la Commission du Travail et des Affaires Sociales de l'Union africaine avait pour thème : « Amélioration du secteur informel, solution pour l'élimination de la pauvreté ».

Si dans les pays développés tels que : les Etats-Unis (USA), les pays de l'Union Européenne (UE) etc., la question de l'informalité est inquiétante et attire les attentions ; les réalités des pays en développement face à l'expansion de l'informalité constituent une question ultra importante. Ainsi, plusieurs études menées en Afrique ont fait un plaidoyer pour un nouveau regard sur l'informel le considérant comme alternative à l'exclusion économique et sociale en prônant une politique d'incitation à la formalisation.

Dans les pays en développement, l'enjeu est donc de pouvoir s'appuyer sur une typologie pertinente de ces activités informelles*(*) ; suivant leur dynamisation et leur degré d'informalité, identifier les potentialités de transition pour chaque groupe, leurs contraintes spécifiques, leurs priorités et les mesures appropriées pour initier ou renforcer le processus de formalisation.104(*)

3.4. L'informel en République Démocratique du Congo

Selon le Rapport National de 2014 sur le Développement Humain en RDC, le secteur informel demeure le plus grand pourvoyeur d'emplois et représente aux alentours de 70% de la population active du pays.

La destruction du tissu économique et des rapports sociaux consécutive aux crises politiques et économiques qui deviennent chroniques dans le pays, ont drainé une grande partie de la population dans une perspective de débrouillardise. En plus de cela faudrait-il aussi considérer le contexte d'explosion démographique des milieux urbains dans le pays appuyé par l'exode rural. Ainsi tout ceci semble sans aucun doute carburer l'émergence de l'informel dans le pays.

La problématique est donc de situer le phénomène de l'informel soit dans une perspective dualiste en le considérant comme une pathologie à guérir en l'éradiquant, soit dans une perspective alternative en l'endiguant afin de l'insérer dans le processus du développement du pays.

CHAPITRE TROISIEME : L'ECONOMIE INFORMELLE DANS UN CONTEXTE DE SATISFACTION DES BESOINS PRIMAIRES

Dans ce chapitre nous allons traiter et entamer la question de l'économie informelle dans un contexte de satisfaction des besoins primaires dans la ville de Lubumbashi. Cependant, avant tout, nous allons présenter succinctement le champ empirique de notre étude, qui est en l'occurrence la ville Lubumbashi, ainsi que la méthodologie que nous empruntons dans notre démarche.

SECTION 1. PRESENTATION DU CHAMP EMPIRIQUE

Comme évoqué brièvement dans les lignes précédentes, la présente étude a pour champ empirique la ville de Lubumbashi. Dans cette section, nous présenterons ladite ville, sa situation géographique et son historique ainsi que sa situation économique.

1.1. Situation géographique et brève historique de la ville de Lubumbashi

La ville de Lubumbashi est située à 1.230 m d'altitude, entre 11°20' et 12° de latitude Sud et entre 27°10' et 27°40' de longitude Est ; et elle s'étend sur une superficie de 747 Km². Créée vers les années 1906-1910 à la découverte des gisements du cuivre et à leur exploitation par l'Union Minière du Haut Katanga (UMHK) ; on considère Emile Wangermee comme le fondateur de la ville de Lubumbashi.

Avec plus ou moins de 3 millions d'habitants et sept communes à savoir : Lubumbashi, Kamalondo, Kenya, Katuba, Kampemba, Ruashi et la commune Annexe ; la ville de Lubumbashi est l'une des grandes villes du pays. Devancée par la ville-province de Kinshasa, Lubumbashi (la capitale cuprifère) est d'ailleurs souvent considérée comme la deuxième grande ville de la République Démocratique du Congo.

Ce que nous retiendrons de l'historique de la ville de Lubumbashi c'est qu'elle portait le nom d'Élisabethville ou Elisabethstad en néerlandais et elle conserva ce nom jusqu'au 3 octobre 1966 pour devenir, à l'occasion de la politique et philosophie de retour à l'authenticité prônée par le président Mobutu, Lubumbashi, du nom de la rivière au bord de laquelle elle avait été fondée. C'est ainsi qu'en cette période la ville -- jadis Élisabethville -- porte le nom de Lubumbashi.

1.2. Situation économique et secteurs d'activités dans la ville de Lubumbashi

1.2.1. Situation économique

Un des grands centres de consommation et d'échanges locaux et internationaux dans le pays, la ville de Lubumbashi est le siège de nombreuses entreprises, tant congolaises qu'étrangères.

L'économie de la ville de Lubumbashi est grandement et essentiellement dépendante du secteur minier ; néanmoins, nous pouvons aussi retrouver des secteurs croissants et dignes d'un regard particulier tels que : le secteur du transport, la sous-traitance, les PME, etc. il sied également de souligner que l'entrepreneuriat, notamment celui des jeunes, prend un élan remarquable.

Faute de disponibilité des informations quantitatives fiables relatives à la ville de Lubumbashi, nous souffrirons de ne devoir présenter sa situation économique qu'à travers ces lignes. Nous retiendrons toutefois qu'avec une insuffisante production locale, la ville de Lubumbashi reste ultra extravertie et dépendante de l'extérieur ; surtout dans le secteur agro-alimentaire.

1.2.2. Secteurs d'activités

Selon le Dictionnaire des Science Economiques, un secteur d'activités est un ensemble d'activités productives présentant des caractéristiques communes. L'économiste anglais Colin Clark en 1947, a mis en oeuvre son idée de définir trois secteurs économiques principaux, avec Jean Fourastié selon la nature de l'industrie : le secteur primaire, le secteur secondaire et le secteur tertiaire (un quatrième, secteur dit quaternaire peut également être cité).

Le terme « secteur » désigne aussi les multiples domaines d'activités économiques pour lesquelles chaque « secteur » regroupe des familles de produits assez proches pour être commercialisés ensemble. (C'est ainsi qu'on parle par exemple du secteur minier, du textile, de la télécommunication, etc.)

Dans la ville de Lubumbashi, quoiqu'elle soit à prédominance minière, il existe tout de même plusieurs autres secteurs représentant aussi une bonne part dans l'ensemble de l'économie de la ville. Dans ce point, nous explorerons du mieux que nous le pourrions, certains secteurs d'activités importants de la ville de Lubumbashi.

1.2.2.1. Secteur minier

Dans le secteur minier nous retrouvons les entreprises d'extraction. Elles transforment les minerais en vue de les exploiter. Nous citerons par exemple la GECAMINES qui produit principalement le cuivre et le cobalt, la STL qui traite les scories et l'EXACO qui s'occupe de l'hétérogénéité, etc.

1.2.2.2. Secteur agricole

Dans la ville de Lubumbashi, nous distinguons deux sortes d'agricultures, à savoir l'agriculture traditionnelle et l'agriculture moderne.

L'agriculture traditionnelle fournit la nourriture à la population en général et aux paysans en particulier dans un système d'autoconsommation ; cette forme d'agriculture est caractérisée par l'application des techniques rudimentaires et archaïques. L'agriculture moderne, quant à elle, fournit sa production non seulement à la consommation de la population mais aussi au commerce. Elle approvisionne en matières premières les industries d'aval dites « industries agro-industrielles ».

Il est fort visible aujourd'hui que l'agriculture dans la ville de Lubumbashi accuse une faiblesse profonde et permanente de laquelle résulte une quasi-inexistence de sa contribution dans l'ensemble de l'économie de la ville et de ce fait, l'offre extérieure devient plus que nécessaire puisque la production agricole locale n'arrive pas à répondre de manière satisfaisante aux besoins alimentaires de la population.

1.2.2.3. Secteur bancaire

Il existe dans la ville de Lubumbashi des institutions bancaires et financières. Parmi les institutions bancaires nous pouvons citer : Rawbank, Ecobank, BGFI Bank, TMB, etc. et parmi les institutions financières nous pouvons citer : Finca, Tujenge, etc.

1.2.2.4. Secteur de transport

Constitué des sociétés et des agences qui rendent service à la communauté Lushoise grâce aux moyens de transport qu'elles mettent à sa disposition. Il existe à Lubumbashi des entreprises de transport pouvant être classées selon les différentes voies de transport. Parmi ces entreprises nous citons : la SNCC (sur les voies ferrées), Fly CAA et Congo Airways (voies aériennes), Mulykap, Classic Coach et des nombreux Taxis et Taxi-Bus (sur les voies routières), etc.

En fin de compte, l'on peut constater que la ville de Lubumbashi est l'une des villes stratégiques de la RDC, notamment compte tenu d'une part des richesses du sol et surtout du sous-sol qu'elle regorge, et d'autre part de sa localisation avantageuse permettant de relier la RDC aux pays de l'Afrique australe.

Elle est appelée capitale cuprifère et même qualifiée de capitale économique du pays à cause des richesses qu'elle renferme. L'histoire nous apprend d'ailleurs que la GECAMINES contribuait dans la formation du PIB dans une large mesure. Elle occasionnait ainsi l'exportation et par ricochet des entrées des devises au pays.

1.3. Les activités de l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi

En guise de riposte contre la pauvreté, plusieurs études montrent que c'est majoritairement dans ce contexte que croissent les activités informelles dans la ville de Lubumbashi. Allant des vendeurs ambulants dans les rues de la ville, des laveurs des parebrises dans certains coins de la ville jusqu'aux petites manufactures plus ou moins organisées ; c'est assez souvent l'instinct de survie qui est à la base du pullulement de l'informel.

YAV Zeng en 2008 explique que les activités de l'économie informelle Lushoises se caractérisent essentiellement par une forte hétérogénéité, une vulnérabilité, une population principalement jeune, féminine, migrante, en chômage, et une solide stratification sociale

En outre, il est important de noter que, d'une façon générale, la population se trouvant dans le secteur informel à Lubumbashi demeure tout de même assez hétérogène du fait qu'il y a au sein de ce phénomène des intellectuels, des illettrés, des individus n'ayant reçu aucune formation formelle reconnues, des originaires et des non originaires de la ville.

Il nous semble assez important à ce niveau de citer certaines activités informelles entreprises dans la ville de Lubumbashi telles que : les ateliers de menuiserie, les Kiosques, les marchés pirates, les vendeurs ambulants, les « Kadhafi », les cabines téléphonique, etc.

Ce que nous retiendrons concernant les activités de l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi c'est que (comme l'a décrit Mabrouk Kraiem en 2015 dans sa thèse sur les micro-entreprises au Mali) il existe des micro-entreprises de subsistance et des micro-entreprises commerciales. Dans la première catégorie, les agents sont animés par une certaine idée d'accumulation et il existe tant soit peu une main-d'oeuvre salariée et un mode d'organisation se rapprochant des PME contrairement à la seconde catégorie qui est constituée des activités visant uniquement à permettre la subsistance du ménage et dans lesquelles la main d'oeuvre est souvent familiale et où il n'existe quasiment pas de salariat.

SECTION 2. PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE

2.1. Choix et présentation sommaire du terrain d'enquête

Ne pouvant pas étendre notre étude sur toute la ville de Lubumbashi, faute des moyens ; suivant la délimitation spatiale de notre étude, nos enquêtes ont été menées dans le centre-ville et le long des certaines artères de la ville telles que : le long de la route Kassapa ; et au niveau de certains arrêts de bus tels qu'aux arrêts de bus « Aéroport », « Kassapa » au niveau de la chaussée Mzée L. Kabila, et aux alentours de la gare centrale de Lubumbashi et aux arrêts de bus « Kenya ».

Ce choix s'explique avant tout par les contraintes matérielles, financières et même temporelles rendant évidemment difficile de parcourir et couvrir toutes les communes de la ville de Lubumbashi dans le cadre de notre mémoire. Aussi, nous avons ciblé ces endroits précis par le fait que ces activités dites informelles, faisant objet de notre étude, y sont concentrées et dans certains cas, elles semblent même avoir établi leurs sièges dans certains endroits que nous avons ciblés et choisis.

2.2. De la population et échantillon de l'enquête

2.2.1. Population

Nous pouvons définir la population d'enquête ou l'univers d'enquête, comme étant un ensemble d'individus concernés par une enquête. Dans le cadre de notre étude la population ou l'univers d'enquête est constitués des agents exerçant les activités de l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi.

2.2.2. Echantillon de l'enquête

Etant un groupe de sujets extraits de la population totale, l'échantillon est un groupe d'unités tirées d'une population préalablement définie et sur lesquelles porteront les observations prévues par l'enquête105(*). Dans le présent travail nous avions défini aléatoirement un échantillon de 200 agents avec lesquels nous allons interagir notamment via notre questionnaire d'enquête, via des entretiens, interview, etc.*(*)

2.3. De l'élaboration et composition du questionnaire d'enquête

Le questionnaire d'enquête sera élaboré en fonction de l'objectif de notre étude en vue d'obtenir des informations précise, claires et fiables. Il est composé de plus ou moins 12 questions lesquelles nous permettront de recueillir, de façon claire, précise et efficace les informations et données nécessaires afin de mener à bien la présente étude.

2.4. De l'administration du questionnaire

Après l'élaboration de l'outil de recueil d'informations, l'étape suivante sera donc celle de l'application du questionnaire. Et dans la plupart de cas, nous préférons que le questionnaire soit administré oralement et que nous nous gardions le bon soin de transcrire progressivement les réponses données.

2.5. Des entretiens ou interviews dirigées

Pendant notre étude, il y aura certainement des personnes susceptibles de nous fournir des informations cruciales relatives à l'objet de notre recherche et auprès de qui il serait non seulement mal aisé de se présenter avec un questionnaire, mais aussi moins efficace, (par exemple, dans le service urbain de l'économie). C'est ainsi que pour certaines personnes nous procéderons par entretien et interview enregistré par un dictaphone au cours desquels nous recueillerons des informations importantes relatives à notre étude.

2.6. Du Dépouillement

Retenons que c'est à ce stade que les données recueillies en vrac prendront la forme de résultat. Le dépouillement de notre questionnaire sera fait avec la technique de pourcentage.

La formule utilisée pour le calcul de pourcentage est la suivante :

% = ni/N × 100

ni = Effectif ou taille de l'échantillon simple

N = Effectif total

% = Pourcentage

SECTION 3. PRESENTATION DE L'ECONOMIE INFORMELLE DANS LA VILLE DE LUBUMBASHI

Au bout de nos investigations sur l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi, nous avons pu ressortir des informations en rapport avec sa structure notamment sa répartition entre sexes, tranche d'âge, niveau d'étude, etc.

Dans cette section nous présentons de façon générale la structure de l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi à partir des résultats de nos enquêtes et entretiens. Dans un premier temps il s'agira d'abord de présenter succinctement les résultats de nos investigations par des tableaux et des graphiques afin de nous permettre par la suite de présenter l'économie informelle de la ville sur base de ces résultats.

Tableau n°1. Répartition des sujets enquêtés par sexes

Sexes

Effectif

%

Masculin

81

40,5%

Féminin

119

59,5%

TOTAL

200

100%

Source : nous-même sur base des résultats de l'enquête

Graphique n°1. Répartition des sujets enquêtés par sexes

251657728

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°1

Le tableau n°1 et le graphique n°1 nous montrent la répartition des sujets enquêtés par sexe. Ainsi nous voyons bien une certaine prédominance des femmes parmi les sujets enquêtés dans l'économie informelle à Lubumbashi. En effet, elles représentent 59,5% des sujets enquêtés. Pendant que les hommes en représentent 40,5%.

Tableau n°2. Répartition des sujets enquêtés par tranches d'âge

Tranches d'âge

Effectifs

%

0 à 17 ans

32

16%

18 à 25 ans

84

42%

26 à 35 ans

68

34%

36 ans et +

16

8%

TOTAL

200

100%

Source : nous-même sur base des données de l'enquête

Graphique n°2. Répartition des sujets enquêtés par tranches d'âge

251659776

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°2

Le tableau n°2 ainsi que le graphique n°2 nous montrent la répartition en tranches d'âge des sujets enquêtés. Et il en ressort que la tranche d'âge comprise entre 18 et 25 ans révolus représente la tranche d'âge dans laquelle se retrouve plus des sujets avec 42% de la taille de l'échantillon, suivie de la tranche d'âge comprise entre 26 et 35 ans révolus avec une représentativité de 34%. Nous notons également que la tranche d'âge allant de 36 ans et plus, représente la tranche la moins représentée avec seulement 8% de la taille de l'échantillon.

En outre, ce tableau et ce graphique mettent également en lumière la présence des mineurs qui représentent 16% des sujets enquêtés. De cette présentation nous comprenons qu'il existe également une certaine prédominance des jeunes dans l'ensemble des sujets enquêtés.

Tableau n°3. Répartition des sujets enquêtés par état civil

Etat civil

Effectif

%

Célibataire

78

39%

Marié

91

45,5%

Veuf/Veuve

19

9,5%

Divorcé

12

6%

TOTAL

200

100%


Source : nous-même sur base des résultats de l'enquête

Graphique n°3. 251658752Répartition des sujets enquêtés par état civil

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°3

Le tableau n°3 et le graphique n°3 présentent la répartition des sujets enquêtés par état-civil. Il en ressort que 45% des sujets enquêtés sont mariés et représentent, 39% des sujets enquêtés est célibataire, 10% est constitué des veufs et de veuves et les divorcés présentent seulement 6% des sujets enquêtés.

Tableau n°4. Répartition des sujets enquêtés par niveau d'étude faite

Niveau d'étude

Effectif

%

Nul

17

8,5%

Primaire

35

17,5%

Secondaire

58

29%

Humanitaire

60

30%

Universitaire

30

15%

TOTAL

200

100%

Source : nous-même sur base des résultats de l'enquête

Graphique n°4. 251667968Répartition des sujets enquêtés par niveau d'étude faite

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°4

Le tableau n°4 et le graphique n°4 nous montrent la répartition des sujets enquêtés par leur niveau d'études faites. Il en ressort que 8,5% des sujets enquêtés sont illettrés (n'ayant fait aucune étude) ; 17,5% des sujets enquêtés ont fait des études primaires ; 29% sont allés au niveau secondaire ; 30% sont arrivés au niveau des humanités et 15% sont universitaires.

Tableau n°5. Répartition des sujets enquêtés originaire et non originaire de la ville de Lubumbashi

Répartition

Effectif

%

Originaires

87

43,5%

Non originaires

113

56,5%

TOTAL

200

100%

Source : nous-même sur base des résultats de l'enquête

Graphique n°5. 251660800Répartition des sujets enquêtés originaire et non originaire de la ville de Lubumbashi

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°5

Le tableau n°5 et le graphique n°5 nous montrent que dans l'échantillon que nous avons choisi, près de 57% des sujets enquêtés sont non-originaires de la ville de Lubumbashi contre 43% originaires.

Tableau n°6. Répartition des sujets enquêtés par durée d'exercice dans l'économie informelle

Durée

Effectifs

%

- 1 an

59

29,5%

[1 - 2] ans

67

33,5%

[3 - 4]ans

48

24%

5 ans +

26

13%

TOTAL

200

100%

Source: nous-même sur base des résultats de l'enquête

Graphique n°6. Répartition des sujets enquêtés par durée d'exercice dans l'économie informelle

251649536

Source: nous-même sur base des données du Tableau n°6

Le tableau n°6 et le graphique n°6 nous présentent la répartition des sujets enquêtés par durée d'exercice dans l'économie informelle. Il en ressort que 29,5% des sujets enquêtés ont moins d'une année d'activité dans l'informel ; 33,5% des sujets enquêtés ont entre un et deux ans de durée dans l'économie informelle ; 24% des sujets enquêtés ont entre trois et quatre ans d'activité dans l'informel et seulement 13% des sujets enquêtés ont 5 ans ou plus d'activité dans l'économie informelle.

Tableau n°7. Répartition des sujets enquêtés par mobiles

Mobile ou raison

Effectifs

%

Réponse contre le chômage

72

36%

Réponse contre la misère

76

38%

Echapper au fisc

0

0%

Mobile entrepreneurial

52

26%

TOTAL

200

100%

Source : nous-même sur base des résultats de l'enquête

Graphique n°7. 251661824Répartition des sujets enquêtés par mobiles

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°7

Le tableau n°7 et le graphique n°7 nous montrent la répartition des sujets enquêtés par mobiles ou motifs qui les auraient poussés à exercer dans le secteur informel. Il en ressort que le désire d'échapper au fisc ou au pouvoir public est nul, que le motif de réponse contre la misère représente 38% des sujets enquêtés, et que le mobile de répondre contre le chômage est de 36% et que les mobiles d'ordre entrepreneurial (aptitude de saisir et d'exploiter une opportunité d'affaire) représente 26% des sujets enquêtés.

Tableau n°8. Répartition par types des micro-entreprises (commerciales et de subsistance)

Types

Effectifs

%

Micro-entreprises commerciales

56

28%

Micro-entreprises subsistance

144

72%

TOTAL

200

100%

Source : nous-même sur base des résultats de l'enquête

Graphique n°8. 251662848Répartition par types des micro-entreprises (commerciales et de subsistance)

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°8

Le tableau n°8 et le graphique n°8 nous présentent la répartition des micro-entreprises commerciales et de subsistance. En il en ressort que les micro-entreprises commerciales représentent 28% contre 72% des micro-entreprises de subsistance.

Tableau n°9. Revenus générés par les activités informelles recensées

Revenus par mois

Effectif

%

10.000 CDF ou moins

12

6%

[11.000 CDF - 40.000 CDF]

33

16,5%

[41.000 CDF - 100.000 CDF]

97

48,5%

101.000 CDF ou plus

58

29%

TOTAL

200

100%

Source : nous-même sur base des résultats de l'enquête

Graphique n°9. Revenus générés par les activités informelles recensées

251663872

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°9

Le tableau n°9 et le graphique n°9 tentent de présenter le niveau de revenu généré par les activités informelles exercices par les sujets enquêtés. Il en ressort que 29% des sujets enquêtés arrivent à générer jusqu'à plus 101.000 CDF par mois ; 48,5% des sujets enquêtés arrivent à tirer entre 41.000 CDF et 100.000 CDF par mois ; 16,5% des sujets enquêtés trouvent entre 11.000 CDF et 40.000 CDF ; et seulement 6% des sujets enquêtés tirent 10.000 CDF ou moins.

Tableau n°10. Satisfaction des besoins primaires des sujets enquêtés

Satisfaction

Effectif

%

OUI

143

71,5%

NON

57

28,5%

Total

200

100%


Source : nous-même sur base des résultats de l'enquête

Graphique n°10. Satisfaction des besoins primaires des sujets enquêtés

251664896

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°10

Le tableau n°10 ainsi que le graphique n°10 nous montrent les sujets enquêtés qui estiment que leurs activités leur permettent de satisfaire aux besoins primaires (le manger, le boire, le vêtir, le logement, etc.). Il en ressort que 71,5% des sujets enquêtés estiment que leur besoins fondamentaux sont relativement satisfaits.

Tableau n°11. Epargne des sujets enquêtés

Epargne

Effectif

%

OUI

36

18%

NON

164

82%

Total

200

100%


Source : nous-même sur base des résultats de l'enquête

Graphique n°11. Epargne des sujets enquêtés

251665920

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°11

Le tableau n°11 ainsi que le graphique n°11 montrent et illustrent la capacité à épargner des sujets enquêtés. Ils mettent en lumière que seulement 18% des sujets enquêtés estiment être capable d'épargner tant soit peu.

Tableau n°12. Formalisation des activités des sujets enquêtés

Formalisation

Effectif

%

OUI

31

15,5%

NON

169

84,5%

Total

200

100%


Source : nous-même sur base des résultats de l'enquête

Graphique n°12. 251666944Formalisation des activités des sujets enquêtés

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°12

Le tableau n° 12 ainsi que le graphique n°12 présentent les sujets enquêtés auprès desquels une formalisation ou une tentative d'intégration dans le cadre formel de leurs activités serait le bienvenu. En effet, ce tableau et ce graphique mettent en lumière que seulement 15% des sujets enquêtés sont pour et partant pour une formalisation ou une tentative d'intégration de leurs activités contre 85% qui en sont contre.

A l'issu de nos investigations, qui ont consisté à soumettre un questionnaire aux sujets enquêtés, s'entretenir avec ces derniers et les observer, nous avons donc pu ressortir les observations reprises dans les différents tableaux et graphiques étalés ci-haut. Dans la section suivante, sur bases de ces observations, nous tenterons de discuter et de répondre aux questions de notre étude.

SECTION 4. INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESUSLTATS DE RECHERCHE

Comme évoqué brièvement dans les lignes précédentes, dans cette section nous tenterons de faire une interprétation assez cohérentes des informations recueillies et étalées dans les différents tableaux et graphiques afin de discuter et de les confronter au questionnement de notre étude.

Tableau n°13. Répartition croisée des sujets enquêtés par sexes et tranches d'âge

Tranches d'âge

Effectif Masculin

%

Effectif Féminin

%

Effectif Total

% Total

0 à 17 ans

18

9%

14

7%

32

16%

18 à 25 ans

24

12%

60

30%

84

42%

26 à 35 ans

33

16,5%

35

17,5%

68

34%

36 ans et +

6

3%

10

5%

16

8%

TOTAL

81

40,5%

119

59,5%

200

100%

Source : nous-même sur base des résultats de l'enquête repris dans leTableau n°1 et le Tableau n°2

Graphique n°13. 251668992Répartition croisée des sujets enquêtés par sexes et tranches d'âge

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°13

Sur base des tableaux et graphiques n°1 et n°2, nous avons tenté la répartition par sexe et par tranches d'âge. Le tableau n°13 et le graphique n°13 nous aide à appréhender la répartition des sujets enquêtes par sexe et par tranche d'âge. Et nous remarquerons que chez les hommes, la tranche d'âge comprise entre 26 et 36 ans révolus comme plus d'effectifs et prend 16,5% de la part des hommes. Chez les femmes en revanche la tranche d'âge la plus représentée est celle comprise entre 18 à 25 ans révolus.

En outre, nous pouvons également lire de ce tableau et de ce graphique la présence plus importante des garçons mineurs soit 9% pendant que les filles mineures représentent 7% des sujets enquêtes.

Cette représentation croisée nous permet donc d'appréhender les parts respectives de femmes et des hommes dans différentes tranches d'âge. Ce que nous retenons de ce tableau et ce graphique c'est que les femmes, plus présentes que les hommes dans l'informel à Lubumbashi (soit 59,5% contre 40,5% des sujets enquêtés) sont plus de la tranche d'âge comprise entre 18 et 25 ans révolus (soit 30% de l'ensemble des sujets enquêtés).

La forte présence des femmes dans l'informel pourrait être en effet expliquée par plusieurs facteurs qui peuvent être sociaux. Par exemple, la femme africaine est souvent considérée comme pourvoyeuse des ménages. Telle que madame Ngalula nous renseigne que « ... mon mari est militaire, avec son salaire qui est souvent insuffisant, je dois vendre des friteries et des boissons pour trouver de quoi nous mettre sous la dent ; et ce, au jour le jour.. ».

En outre, la présence des mineurs dans l'informalité est plus justifiée par la misère et la pauvreté. Par exemple, Petit nous renseigne que « ... Papa est décédée et maman vend sur le marché Rail ; quand je n'étudie pas, je dois vendre ces oeufs pour que le soir nous arrivions à trouver un revenu consistant afin de pouvoir manger et prévoir le petit déjeuner du lendemain matin... ».

Tableau n°14. Répartition croisée des sujets enquêtés par durée d'exercice et par mobiles

Durée/Mobiles

- 1 an

1 - 2 ans

3 - 4 ans

5 ans +

%

TOTAL

Réponse contre le chômage

27

24

17

4

36%

72

Réponse contre la misère

24

29

14

9

38%

76

Echapper au fisc

0

0

0

0

0%

0

Mobile entrepreneurial

8

14

17

13

26%

52

TOTAL

59

67

48

26

100%

200

Source : nous-même sur base des résultats de l'enquête repris dans le Tableau n°6 et le Tableau n°7

Graphique n°14. Répartition croisée des sujets enquêtés par durée d'exercice et par mobiles

251670016

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°14

Sur base des tableaux et graphiques n°6 et n°7, le tableau n°14 et le graphique n°14 nous montrent une répartition croisée des sujets enquêtés par mobile et par durée d'exercice dans l'informel.

Nous appréhendons que pour le mobile de répondre contre le chômage, il y'a plus des sujets ayant moins d'une année dans l'informel et en représente plus de 37%. Et concernant le mobile de répondre contre la misère, il y'a plus des sujets ayant entre un et deux ans d'exercice et en représente plus de 34%. Concernant le mobile entrepreneurial, les sujets ayant entre trois et quatre ans d'exercice représentent la part la plus représentative avec plus de 32% ; ceux ayant plus cinq ans dans l'exercice représentent 25% ; ceux ayant un et deux ans représentent 26,9% de la représentativité des sujets recensés avec un mobile entrepreneurial.

Le dynamisme populaire et l'esprit de débrouillardise constituent en effet des éléments et des facteurs explicatifs non négligeables de la présence des populations dans l'informel. Par exemple, un « Kadhafi » (qui a préféré garder l'anonymat) vendant essence et mazout le long de la route Kassapa, nous renseigne que « ... c'est depuis 2014 que je vends ici, je paye le loyer, nourrit ma femme et mes 2 enfants par les revenus de cette activité. Ce n'est pas totalement satisfaisant mais j'arrive quand-même à couvrir les deux bouts du mois et envoyer mes gosses à l'école... »

Tableau n°15. Répartition croisée des types de micro-entreprises et mobile des sujets enquêtés

Types/Mobiles

M-Ese. Com.

%

M-Ese. desubs.

%

% Total

Effectif Total

Réponse contre le chômage

4

2%

68

34%

36%

72

Réponse contre la misère

0

0

76

38%

38%

76

Echapper au fisc

0

0

0

0

0

0

Mobile entrepreneurial

52

26%

0

0

26%

52

TOTAL

56

28%

144

72%

100%

200

Source : nous-même sur base des résultats de l'enquête reprise dans le Tableau n°7 et le Tableau n°8

Graphique n°15. Répartition croisée des types de micro-entreprises et mobile des sujets enquêtés

251671040

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°15

Sur base des tableaux et graphiques n°7 et n°8, le tableau n°15 et le graphique n°15 font une représentation croisée entre les types de micro-entreprises recensées et les mobiles des sujets enquêtés.

De ce tableau et ce graphique, il en ressort que la totalité des activités de l'économie informelle ayant un mobile entrepreneurial se trouve dans la catégorie des micro-entreprises commerciales et que seulement une infime partie des activités recensées ayant pour mobile de riposter contre le chômage (soit 5,6%) se retrouve également dans cette catégorie de micro-entreprises.

En outre, ce tableau et ce graphique démontrent également que les activités informelles ayant pour mobile la réponse contre la misère sont toutes dans la catégorie de micro-entreprises de subsistance et 94,5% des activités informelles recensées ayant pour mobile de répondre contre le chômage sont également du type micro-entreprises de subsistance.

Tableau n°16. Présentation croisée des sujets satisfaits et revenu généré

Revenus générés/Satisfaction

OUI

%

NON

%

TOTAL

10.000 CDF ou moins

0

0

12

6%

12

11.000 CDF - 40.000 CDF

0

0

33

16,5%

33

41.000 CDF - 100.000 CDF

85

42,5%

12

6%

97

101.000 CDF ou plus

58

29%

0

0

58

TOTAL

143

71,5%

57

28,5%

200

Source : nous-même sur base des résultats de l'enquête repris dans le Tableau n°9 et le Tableau n°10

Graphique n°16. 251672064Présentation croisée des sujets satisfaits et revenu généré

Source : nous-même sur base des données du Tableau n°16

Sur base des tableaux et graphiques n°9 et n°10, le tableau n°16 nous permet d'appréhender la satisfaction des besoins primaires des sujets enquêtés par rapport aux revenus générés.

Il en ressort que les sujets qui tirent de l'informel un revenu de plus de 101.000 CDF par mois parviennent relativement à satisfaire à leurs besoins primaires.

Nous arrivons à comprendre donc que les sujets enquêtés qui estiment que leurs besoins primaires sont satisfaits représentent plus de 71% et sont constitués à 41% de ceux qui tirent plus 101.000 CDF de leurs activités et à 59% de ceux qui tirent entre 41.000 CDF et 100.000 CDF par mois.

Ainsi, les agents de l'économie informelle qui arrivent à satisfaire à leurs besoins primaires sont ceux qui en tirent des revenus qui le leur permettent ; à l'issu de nos investigations, nous réalisons qu'ils représentent 71,5% des sujets enquêtés.

Si la formalisation est option à envisager, il sied également de noter que même si le désir d'échapper au fisc n'a pas été recensé parmi les mobiles des sujets enquêté, il n'en demeure cependant pas moins vrai que 85% des sujets enquêtés ne sont pas prêts ou ne veulent tout simplement pas d'une formalisation ou d'une tentative d'intégration de leurs activités. Cela peut de toute évidence avoir plusieurs raisons, cependant la plus soutenue et celle que les sujets ne veulent pas voir leurs revenu s'amenuiser davantage et évoque l'incapacité de l'Etat à réduire la pauvreté. Par exemple, le « Kadhafi » que nous avions abordé le long de la route Kassapa nous a renseigné que « ... je ne pense pas que formaliser sera une bonne chose pour moi,..., d'ailleurs je doute fort que cela me soit bénéfique. En plus je paye déjà des patentes et je ne désire pas en payer plus... »

En outre, les micro-entreprises de subsistance, qui représentent 72% de l'ensemble des micro-entreprises recensées, ne sont pas capables de suivre la voie de l'intégration car déjà elles évoluent en dehors de la logique d'accumulation et sont dépourvues de cette idée de maximisation. Donc il est ultra difficile d'envisager l'intégration ou la formalisation des micro-entreprises de subsistance. Par contre, les micro-entreprises commerciales qui ne représentent que 28%, sont les seules activités informelles pouvant être capables véritablement de suivre la voie de la formalisation.

Pour envisager une réelle intégration de l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi il faudrait d'une part alléger ou flexibiliser les cadres institutionnel et légale des affaires afin d'encourager ces micro-entreprises commerciales de virer vers des PME, et d'autre soutenir les populations pauvres, qui entreprennent dans les activités de subsistance, afin de les permettre de quitter le niveau de subsistance et d'envisager également de basculer vers des PME.

CONCLUSION GENERALE

Nous voici donc arriver au terme de notre mémoire qui traitait et abordait, sur une trame de fond de lutte contre la pauvreté et de développement, un sujet intitulé « L'économie informelle dans un contexte de satisfaction des besoins primaires »

Deux raisons majeures ont motivé le choix de ce sujet à savoir : La curiosité de découvrir et de savoir comment se comporte l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi face au problème de la satisfaction des besoins primaires ; et le désir d'approfondir nos connaissances et de contribuer à la recherche des solutions susceptibles de favoriser le développement du pays en portant un nouveau regard sur l'économie informelle en République Démocratique du Congo en général et dans la ville de Lubumbashi en particulier. Et les intérêts de cette étude pour nous se sont situés sur les plan scientifique ou de la recherche et sur le plan pratique. Sur le plan de la recherche, l'intérêt était de contribuer à la documentation existante sur la question de l'économie ; et sur le plan pratique, il s'agissait de proposer des solutions, en mettant en évidence les causes et les inconvénients de l'économie informelle afin de l'apprivoiser et d'éventuellement l'intégrer ou la formaliser et ce, dans une perspective de développement du pays.

Pour y arriver, questions ont été posées dans notre problématique à savoir :

3°) Comment les activités de l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi permettent de satisfaire les besoins primaires de la population ?

4°) Dans une perspective de satisfaction des besoins de la population, quel serait l'apport de l'intégration de l'économie informelle ?

Afin d'appréhender notre étude et de répondre objectivement et efficacement à nos questions de recherche, nous avons formulé les hypothèses suivantes :

3°) Les activités de l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi, malgré leurs précarités, génèrent des revenus permettant à la population de satisfaire à leurs besoins primaires et de survivre ;

4°) L'intégration de l'économie informelle dans le contexte de la ville de Lubumbashi serait une alternative considérable dans lutte contre la pauvreté. Elle permettra d'une part aux agents de l'économie informelle d'être insérés dans le formel et de jouir de certains avantages (l'accès au crédit, sécurité sociale, etc.) et d'autre part elle permettra au pouvoir public local de maximiser ses recettes fiscales.

La vérification de ces hypothèses a nécessité une méthodologie cohérente. Et nous avons utilisé les méthodes inductive, statistique et analytique ; ainsi que les techniques documentaire, d'entretien ou d'interview dirigée et la technique d'observation directe.

A la suite de nos investigations menées dans le ville de Lubumbashi, l'analyse du travail a abouti aux résultats selon lesquels les activités de l'économie informelle génèrent effectivement des revenus qui, tant soit peu, permettent évidemment à la population -en l'occurrence à la population Lushoise- de pouvoir satisfaire à leurs besoins primaires ; et que l'intégration de ces activités pourrait sans doute contribuer aux perspectives de lutte contre la pauvreté dans le pays, mais qu'il ne saura pas véritablement être envisagée par le fait que 72% des activités de l'économie informelle sont des micro-entreprises de subsistance, lesquelles sont dépourvue de toute idée d'accumulation et n'existent que pour des raisons de subsistance. En outre, 85% des agents de l'économie informelle recensées dans la ville de Lubumbashi ne veulent pas ou ne désirent pas une formalisation de leurs activités.

Nous confirmons donc la première hypothèse selon laquelle les activités de l'économie informelle génèrent des revenus qui permettent à la population de satisfaire à leurs besoins primaires. Et aussi nous estimons que certes l'assiette fiscale augmenterait, et que les perspectives de réduction de la pauvreté, dans le pays ne général et dans la ville de Lubumbashi en particulier, seraient reconsidérées, cependant l'intégration ou la formalisation des activités de l'économie informelle ne sauraient être véritablement envisagée.

Toutefois, nous avons estimé et proposé que pour envisager une réelle intégration de l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi il faudrait d'une part alléger ou flexibiliser les cadres institutionnel et légal des affaires afin d'encourager les micro-entreprises commerciales de virer vers des PME, et d'autre part soutenir les populations pauvres qui entreprennent dans les activités de subsistance avec notamment des politiques d'assistance afin de les permettre de quitter le niveau de micro-entreprise de subsistance et d'envisager également de virer vers les PME.

Nous estimons ne pas avoir fait un travail exhaustif. Bien des questions demeurent à analyser telle que la gestion financière dans l'économie informelle ; afin penser à la doter une bonne gestion. En effet, bien des questions restent à traiter autour de la question de l'économie informelle en République Démocratique du Congo ou dans la ville de Lubumbashi, c'est pourquoi nous laissons cette démarche ouverte à d'éventuels chercheurs tout en présentant pour le moment ce dont nous avions été capables et que nous avons su trouver.

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11. Kitsali K., Notes complémentaires de cours d'histoire de la pensée économique, inédit, Université de Lubumbashi, 2016-2017.

12. L. M'bayoMusewa., l'art de confectionner un travail scientifique, Lubumbashi, PUL, 2004.

13. M. Karaiem, Les dynamisations des micro-entreprises dans les PMA : une relecture de l'économie informelle manufacturière au Mali, thèse de doctorat en sciences de gestion, l'Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines, 2015.

14. Monteil Amandine, « L'informel, un instrument pour la gestion du changement social en Chine ? », Outre-Terre, vol., no 15, no. 2, 2006, pp. 179-185.

15. MpalaMbabula L., Pour vous chercheurs : Directives à suivre pour rédiger un travail scientifique, éd. MPALA, Lubumbashi, 2017.

16. MuhemeBagalwa G., Le poids des économies non officielles, Bruxelles, éd. Academia, 2000.

17. MuhemeBagalwaG., L'économie informelle face à l'évolution du dualisme, conceptualisme théorique et illustration par l'étude de l'itinéraire agro-économique de la filière Mbaga, Québec, thèse, Université Laval, 1995.

18. O. Castel, De l'économie informelle à l'économie populaire solidaire : Concepts et pratiques, CREM, Faculté des Sciences Economiques, Université de Rennes 1, 2007.

19. P. Ibanda Kabaka, l'importance des dépenses d'investissement sur la croissance économique, 2016.

20. Philippe Hugon, L'« informel » ou la petite production marchande revisités quarante ans après, in : Mondes et développement, 2014/2, n°166, pp.17-30.

21. PNUD, Rapport National sur le Développement Humain (RNDH) de la RDC : « Croissance inclusive, développement durable et défi de la décentralisation », 2016.

22. R. Massamba, Guide pratique du droit des affaires en RDC, inédit, octobre 2009.

23. R. Mwania K., notes de cours d'Economie du Travail, inédit, 2020.

24. S. Boutiller et A. Tiran, La théorie de l'entrepreneur, son évolution et sa contextualisation, in : Innovations, mai 2016.

25. Sem Mbimbi et Annie Cornet, guide d'accompagnement pour la réalisation d'un travail scientifique, inédit, Université de Lubumbashi, 2015-2016.

26. UA, amélioration du secteur informel, solution pour l'élimination de la pauvreté : étude sur le secteur informel en Afrique, Sixième session ordinaire de la Commission du Travail et des Affaires Sociales de l'Union Africaine, Addis-Abeba, Ethiopie 21-25 avril 2008.

27. Williams, C. C., Explaining the Informal Economy: an Exploratory Evaluation of Competing Perspectives. Relations industrielles/Industrial Relations, n°70, vol.4, 2015, pp.741-765.

28. Xavier Oudin, l'informel dans les pays en développement, 2017.

29. Bola Iwula F., Impact de l'économie informelle dans la survie de la population kinoise, travail de fin de cycle, Université de Kinshasa, inédit, 2010. [En ligne]

http://memoireonline.com/

(Consultée le 13 février 2020 à 1h34')

30. Dictionnaire Le parisien [En ligne]

http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Besoin%20primaire/fr-fr/

(Consultée le 20 février 2020 à 22h56')

31. R.D. Vogel, Magazine Monthly Review. Vol. 58, Num. 3, juillet-août 2006, En ligne

www.monthlyreview.org/0706vogel.htm.

(Consultée le 18 mars 2020, à 23h50')

32. LomamiShomba, L'économie informelle, mémoire, Université de Kinshasa, inédit, 2005. [En ligne]

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33. OIT, recommandations, normes internationales du travail et économie informelle, 2015. [En ligne]

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(Consulté le 19 mars 2020 à 14h24')

34. SER d'Ankara, Le marché du travail en Turquie, juillet 2014. [En ligne]

https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles.

(Consulté le 19 mars 2020 à 14h58')

35. Yav Zeng D., Le développement de l'économie informelle, son apport et ses conséquences sur l'économie formelle, mémoire, Université de Lubumbashi, inédit, 2008. [En ligne]

http://memoireonline.com/

(Consultée le 13 février 2020 à 1h05')

36. Zonebourse, Brésil : le chômage stable, l'économie informelle bat des records, 2019, En ligne

https://www.zonebourse.com/EURO-BRAZILIAN-REAL-EU-2358324/actualite/Bresil-le-chomage-stable-l-economie-informelle-bat-des-records-29267991/

(Consultée le 19 mars 2020 à 11h25')

37. https://fr.m.wikipedia.org/wiki/

LISTE D'ILLUSTRATIONS

Illustration 1. Le besoin au centre des activités économiques

Illustration 2. L'entreprise et la production

LISTE DES TABLEAUX

Tableau n°1. Répartition des sujets enquêtés par sexes

Tableau n°2. Répartition des sujets enquêtés par tranches d'âge

Tableau n°3. Répartition des sujets enquêtés par état civil

Tableau n°4. Répartition des sujets enquêtés par niveau d'étude faite

Tableau n°5. Répartition des sujets enquêtés originaire et non originaire de la ville de Lubumbashi

Tableau n°6. Répartition des sujets enquêtés par durée d'exercice dans l'économie informelle

Tableau n°7. Répartition des sujets enquêtés par mobiles

Tableau n°8. Répartition par types des micro-entreprises (commerciales et de subsistance)

Tableau n°9. Revenus générés par les activités informelles recensées

Tableau n°10. Satisfaction des besoins primaires des sujets enquêtés

Tableau n°11. Epargne des sujets enquêtés

Tableau n°12. Formalisation des activités des sujets enquêtés

Tableau n°13. Répartition croisée des sujets enquêtés par sexes et tranches d'âge

Tableau n°14. Répartition croisée des sujets enquêtés par durée d'exercice et par mobiles

Tableau n°15. Répartition croisée des types de micro-entreprises et mobile des sujets enquêtés

Tableau n°16. Présentation croisée des sujets satisfaits et revenu généré

LISTE DES GRAPHIQUES

Graphique n°1. Répartition des sujets enquêtés par sexes

Graphique n°2. Répartition des sujets enquêtés par tranches d'âge

Graphique n°3. Répartition des sujets enquêtés par état civil

Graphique n°4. Répartition des sujets enquêtés par niveau d'étude faite

Graphique n°5. Répartition des sujets enquêtés originaire et non originaire de la ville de Lubumbashi

Graphique n°6. Répartition des sujets enquêtés par durée d'exercice dans l'économie informelle

Graphique n°7. Répartition des sujets enquêtés par mobiles

Graphique n°8. Répartition par types des micro-entreprises (commerciales et de subsistance)

Graphique n°9. Revenus générés par les activités informelles recensées

Graphique n°10. Satisfaction des besoins primaires des sujets enquêtés

Graphique n°11. Epargne des sujets enquêtés

Graphique n°12. Formalisation des activités des sujets enquêtés

Graphique n°13. Répartition croisée des sujets enquêtés par sexes et tranches d'âge

Graphique n°14. Répartition croisée des sujets enquêtés par durée d'exercice et par mobiles

Graphique n°15. Répartition croisée des types de micro-entreprises et mobile des sujets enquêtés

Graphique n°16. Présentation croisée des sujets satisfaits et revenu généré

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE I

IN MEMORIAM II

DÉDICACES III

REMERCIEMENTS IV

AVANT PROPOS VI

INTRODUCTION GENERALE 1

LE PHENOMENE OBSERVE 1

ETAT DE LA QUESTION 2

PROBLEMATIQUE 4

HYPOTHESES 4

RAISON ET INTERET DU SUJET 5

RAISON DU SUJET 5

INTERET DU SUJET 5

Sur le plan scientifique ou de la recherche 5

Sur le plan pratique 5

DELIMITATION SPACIO-TEMPORELLE DU SUJET 5

Dans l'espace 5

Dans le temps 6

METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE 6

Méthodes de recherche 6

La méthode inductive 6

La méthode statistique 6

La méthode analytique 6

Techniques de recherche 7

La technique documentaire 7

La technique d'entretien ou d'interview dirigée 7

La technique d'observation directe 7

SUBDIVISION DU TRAVAIL 7

CHAPITRE PREMIER : CONSIDERATIONS GENERALES SUR L'ECONOMIE 8

NOTIONS DE BESOIN, DE BIEN, D'ENTREPRISE, D'ENTREPRENEUR SCHUMPETERIEN ET DU COMMERÇANT 8

Notion de besoin 8

Notion de bien 10

Notion d'entreprise 11

Notion d'entrepreneur schumpetérien 12

Notion du commerçant 14

LA PRODUCTION 15

Généralités 15

Les facteurs de production 15

La production et l'investissement 16

LA CONSOMMATION 17

Généralités 17

Sortes de consommation 17

La consommation et l'épargne 17

LA REPARTITION DES REVENUS 18

Généralités 18

La répartition primaire et la répartition secondaire 18

L'ECONOMIE FORMELLE 18

Caractéristiques des activités économiques formelles 18

Conditions liées à l'exercice des activités de l'économie formelle 19

CHAPITRE DEUXIEME : L'ECONOMIE INFORMELLE 20

GENERALITES 20

Caractéristiques des activités de l'économie informelle 21

Causes liées à l'existence de l'économie informelle 22

APPROCHES THEORIQUES SUR L'ECONOMIE INFORMELLE 24

Les théories positives de l'économie informelle 24

Les théories normatives de l'économie informelle 31

CONSIDERATIONS SUR L'ECONOMIE INFORMELLE DANS LE MONDE 35

L'informel dans les pays développés 35

L'informel dans les pays en transition 37

L'informel dans les pays en développement 38

L'informel en République Démocratique du Congo 39

CHAPITRE TROISIEME : L'ECONOMIE INFORMELLE DANS UN CONTEXTE DE SATISFACTION DES BESOINS PRIMAIRES 41

PRESENTATION DU CHAMP EMPIRIQUE 41

Situation géographique et brève historique de la ville de Lubumbashi 41

Situation économique et secteurs d'activités dans la ville de Lubumbashi 42

Les activités de l'économie informelle dans la ville de Lubumbashi 44

PRESENTATION DE LA METHODOLOGIE 45

Choix et présentation sommaire du terrain d'enquête 45

De la population et échantillon de l'enquête 45

De l'élaboration et composition du questionnaire d'enquête 46

De l'administration du questionnaire 46

Des entretiens ou interviews dirigées 46

Du Dépouillement 46

PRESENTATION DE L'ECONOMIE INFORMELLE DANS LA VILLE DE LUBUMBASHI 47

INTERPRETATION ET DISCUSSION DES RESUSLTATS DE RECHERCHE 59

CONCLUSION GENERALE 67

BIBLIOGRAPHIE 69

LISTE D'ILLUSTRATIONS 72

LISTE DES TABLEAUX 73

LISTE DES GRAPHIQUES 74

TABLE DES MATIERES 75

ANNEXES 78

ANNEXES

251673088

Questionnaire d'enquête

Q.1. Quel âge avez-vous ?

 

(-) 17 ans

 

18-25 ans

 

26-35 ans

 

(+) 36 ans

Q.2. Sexe :

 

Masculin

 
 

Féminin

Q.3. Quel est votre état-civil ?

 

Célibataire

 

Marié (e)

 

Veuf/Veuve

 

Divorcé (e)

Q.4. Quel est votre niveau d'étude faite ?

 

Nul

 

Primaire

 

Secondaire

 

Humanitaire

 

Universitaire

Q.5. Etes-vous originaire de la ville de Lubumbashi ?

 

Oui

 

Non

Q.6. Pour quelle raison vous êtes-vous lancé dans cette activité ?

 

Chômage

 

Misère

 

Echapper au fisc

 

Entrepreneuriat

Q.7. Depuis combien de temps exercez-vous cette activité ?

 

(-) 1 an

 

1-2 ans

 

3-4 ans

 

(+) 5 ans

Q.8. Quel type d'activité s'agit-il ? (À remplir nous-même)

 

Micro Ese. commerciale

 
 

Micro Ese. de subsistance

Q.9. Combien vous rapporte cette activité par mois ?

 

(-) 10.000 CDF

 

[11.000-40.000] CDF

 

[41.000-100.000] CDF

 

(+) 101.000 CDF

Q.10. Vos besoins primaires sont-ils satisfaits ?

 

Oui

 

Non

Q.11. Arrivez-vous à épargner ?

 

Oui

 

Non

Q.12. Accepterez-vous une formalisation de votre activité ? (Avec les avantages et les éventuelles exigences que cela pourrait entrainer ?)

 

Oui

 

Non

Processus de création d'une entreprise (SARL et SPRL)

(Principales formalités)

Démarches

Service

Formalités

Frais approximatifs

1. Rédaction des statuts

Avocat

 

Barème du Barreau (Moyenne : 1.000 USD, environ 3 jours)

2. Obtention des PV d'enquête, attestation de confirmation de siège, autorisation d'ouverture de société

Commune

Voir démarches

750 USD

(environ 3 jours)

3. Obtention de l'autorisation d'exercer le commerce et visa de légalisation des statuts

Commerce extérieur

Voir démarches

1.260 USD

(environ 15 jours)

4. Authentification des statuts

Notariat

 

13 USD par exemplaire auxquels il faut ajouter les frais officieux pour accélérer le processus

(environ 5 jours)

5. Autorisation présidentielle

Ministère de l'Economie (lettre adressée au Ministre qui va transmettre le dossier au Président de la République

Formalité uniquement pour la SARL

Pas de frais officiel, seulement des frais officieux variant entre 500 USD et 1.000 USD pour le suivi

(minimum 30 jours)

6. Immatriculation au Nouveau Registre de Commerce (NRC)

Greffe du Tribunal du Commerce

 

175 USD si la majorité est détenue par des congolais et 800 USD si elle est détenue par des étrangers. (minimum 7 jours)

Frais bancaires 850 CDF

Formulaire 1000 CDF

Fardes 500 CDF

(environ 10 jours)

7. Dépôt des statuts au greffe du Tribunal de Commerce

 

Formalité requise à peine de nullité

Frais couvert par le paiement relatif à l'immatriculation au NRC (environ 5 jours)

8. Publications des statuts

Journal Officiel

Le paiement des frais tient lieu de cette formalité

150 CDF par ligne (environ 200 USD)

9. Obtention du numéro d'Identification Nationale

Ministère de l'Economie

 

200 USD (environ 3 jours)

10. Taxes Import/Export

 
 

600 USD (environ 2 jours)

11. Agrément

BCC

 

15 à 30 jours

12. Déclaration d'ouverture

DGI (Direction Générale des Impôts)

Simple déclaration

 

13. AGO d'approbation des comptes annuels

DGI (Direction Générale d'Impôts)

o P.V. notarié

o Inscription complémentaire eu NRC

o Dépôt au Greffe

o Publication au Journal Officiel

350 USD

Source : R. Massamba, Guide pratique du Droit congolais des affaires, octobre 2009, p.67-69

* 1 O. Castel, De l'économie informelle à l'économie populaire solidaire : Concepts et pratiques, CREM, Faculté des Sciences Economiques, Université de Rennes 1, 2007, p.01.

* 2O. Castel, Op.cit., p.01-02.

* 3PNUD-RDC, Rapport national sur le développement humain (RNDH) de la RDC : « Croissance inclusive, développement durable et défi de la décentralisation », 2016, p.40.

* 4 MPALA Mbabula L., Pour vous chercheurs : Directives à suivre pour rédiger un travail scientifique, éd. MPALA, Lubumbashi, 2017, p.83.

* 5 YAV Zeng D., Le développement de l'économie informelle, son apport et ses conséquences sur l'économie formelle, mémoire, Université de Lubumbashi, inédit, 2008.

* 6 Bola Iwula F., Impact de l'économie informelle dans la survie de la population kinoise, travail de fin de cycle, Université de Kinshasa, inédit, 2010.

* 7LomamiShomba, L'économie informelle, mémoire, Université de Kinshasa, inédit, 2005.

* 8 M. Grawitz, lexique des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 2004, p.326.

* 9 Sem Mbimbi et Annie Cornet, guide d'accompagnement pour la réalisation d'un travail scientifique, inédit, Université de Lubumbashi, 2015-2016, p.27.

* 10 A. Silem et J. Albertini, lexique d'économie, éd. Dalloz, Paris, 1982, p.34.

* 11 L. M'bayoMusewa., l'art de confectionner un travail scientifique, Lubumbashi, PUL, 2004, p.39.

* 12 MPALA Mbabula L., Op.Cit., p.94.

* 13KayembeNgubo E., séminaire de méthodologie de la recherche scientifique, inédit, décembre 2015, p.36.

* 14W. Becker, Quelques aspects pratiques de la recherche scientifique en RI, Lubumbashi, éd. A. connaissance, 1999, p.5.

* 15Kitsali K., Notes complémentaires de cours d'histoire de la pensée économique, inédit, Université de Lubumbashi, 2016-2017, p.04.

* 16 Ibidem.

* 17 R. Mwania K., notes de cours d'Economie du travail, inédit, 2020, p.01.

* 18 Ibidem.

* 19Kitsali K., Op.cit., p.04.

* 20Kitopi K., Notes de cours d'économie politique, inédit, Université de Lubumbashi, 2018-2019, p.06.

* 21Kitopi K., Op.Cit., p.08.

* 22Dictionnaire Le parisien [en ligne]

http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Besoin%20primaire/fr-fr/

(Consultée le 20 février 2020 à 22h56')

* 23Dictionnaire Le parisien [en ligne]

http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Besoin%20primaire/fr-fr/

(Consultée le 20 février 2020 à 22h56')

* 24Kitopi K., Op.cit., p.11.

* 25Kitopi K., Op.cit., p.23.

* 26 Ibidem.

* 27Kitopi K., Op.cit., p.16.

* 28Kitopi K., Op.cit., p.27.

* 29S. Boutiller et A. Tiran, La théorie de l'entrepreneur, son évolution et sa contextualisation, in : Innovations, mai 2016, p.01.

* 30S. Boutiller et A. Tiran, La théorie de l'entrepreneur, son évolution et sa contextualisation, in : Innovations, may 2016, p.01.

* 31 Ibidem.

* 32 S. Boutillier et al., Op.cit., p.06.

* 33 Ibidem.

* 34 Ibidem.

* 35 Ibidem.

* 36 S. Boutillier et al., Op.cit.,p.07.

* 37 J. Schumpeter, 1935, cité par S. Boutillier et al., Op.cit., p.07.

* 38 R. Massamba Guide pratique du droit des affaires en RDC, inédit, octobre 2009, p.10.

* 39R.Massamba, Op.cit., p.57.

* 40Kitopi K., Op.cit., p.15.

* 41 Ibidem.

* 42Ibidem.

* 43Ibidem.

* 44Kitopi K., Op.cit., p.15.

* 45Kitopi K., Op.cit., p.21.

* 46Kitopi K., Op.cit., p.23.

* 47P. Ibanda Kabaka, l'importance des dépenses d'investissement sur la croissance économique, 2016, p.01.

* 48P. Ibanda Kabaka, l'importance des dépenses d'investissement sur la croissance économique, 2016, p.01.

* 49P. IbandaKabaka, Op.cit., p.02.

* 50Kitopi K., Op.cit., p.35.

* 51 Ibidem.

* 52Ibidem.

* 53Kitopi. K. Op.cit., p.19.

* 54Kitopi, K., Op.cit., p.38.

* 55 I. Déblé et P. Hugon, vivre et survivre dans les villes africaines, éd. PUF, coll. « Tiers Monde », 1982, p.310.

* 56 J. Charmes, cité par Odile Castel, Op.cit., p.01-02.

* Cela s'explique par le fait que le facteur capital (K) est relativement faible alors que la main-d'oeuvre employée en termes de facteur travail (L) est élevé. De ce fait, on a un dénominateur assez grand qui rend faible le ratio K/L.

* 57 O. Castel, Op.cit., p.04.

* 58MuhemeG.B., Le poids des économies non officielles, Bruxelles, éd. Academia, 2000, p.35.

* 59 Xavier Oudin, l'informel dans les pays en développement, 2017, p.03.

* 60MuhemeBagalwa G., L'économie informelle face à l'évolution du dualisme, conceptualisme théorique et illustration par l'étude de l'itinéraire agro-économique de la filière Mbaga, Québec, thèse, Université Laval, 1995, p.109.

* 61 Ibidem.

* 62 Xavier Oudin, L'informel dans les pays en développement, 2017, p.03-04.

* * En ce sens on peut donc parler de chômage déguisé ou chômage frictionnel.

* 63M. Karaiem, Les dynamisations des micro-entreprises dans les PMA : une relecture de l'économie informelle manufacturière au Mali, thèse de doctorat en sciences de gestion, l'Université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines, 2015, p.81.

* 64 Ibidem.

* 65 M. Karaiem, Op.cit., p.134.

* 66 O. Castel, Op.cit, p.03.

* 67O. Castel, Op.cit., p.03-04.

* 68 M. Kraiem, Op.cit., p.138.

* 69M. Kraiem, Op.cit., p.138.

* 70 Ibidem.

* 71O. Castel, Op.cit., p.04.

* 72 M.Kraiem, Op.cit., p.138.

* 73 M. Kraiem, Op.cit., p.139-140.

* 74Ibidem.

* 75M. Kraiem, Op.cit., p.140.

* 76 M. Kraiem, Op.cit., p.145.

* 77M. Kraiem, Op.cit., p.145.

* 78 M. Kraiem. Op.cit., p.147.

* 79 M. Kraiem, Op.cit., p.151.

* 80M. Kraiem, Op.cit., p.152.

* 81M. Kraiem, Op.cit., p.156.

* 82M. Kraiem, Op.cit., p.156.

* 83 M. Kraiem. Op.cit., p.157.

* 84M. Kraiem, Op.cit., p.171.

* 85M. Kraiem, Op.cit., p.171.

* 86 Ben Zakour, cité par M. Kraiem, Op.cit., p.171.

* 87Tokman, cité par M. Kraiem, Op.cit., p.172.

* 88 M. Kraiem, Op.cit., p.173-174.

* 89 Ben Zakour, cité par M. Kraiem, Op.cit., p.174.

* 90M. Kraiem, Op.cit., p.174.

* 91 M. Kraiem, Op.cit., p.185.

* 92 M. Kraiem, Op.cit., p.190.

* 93Lautier, cité par Odile Castel, Op.cit., p.01.

* 94 Adair P. « Économie non observée et emploi informel dans les pays de l'Union européenne. Une comparaison des estimations et des déterminants », Revue économique, vol.60, no. 5, 2009, pp. 1117-1153, p.03.

* 95Jean-Philippe Berrou, Entrepreneuriat du secteur informel, in Presses des Sciences Politiques, 2014, pp.227-243, p.07.

* 96 R.D. Vogel, Magazine Monthly Review. Vol. 58, num. 3, juillet-août 2006, en ligne

www.monthlyreview.org/0706vogel.htm.

(Consultée le 18 mars 2020, à 23h50')

* 97 Ibidem.

* * Tel que le programme SUPERSIMPLES, un programme gouvernemental lancé en 2006 (qui d'abord était SIMPLES en 1996 à sa création), qui a réduit les taxes et simplifié la réglementation relative aux petites entreprises au Brésil.

* 98Zonebourse, Brésil : le chômage stable, l'économie informelle bat des records, 2019, p.01. En ligne

https://www.zonebourse.com/EURO-BRAZILIAN-REAL-EU-2358324/actualite/Bresil-le-chomage-stable-l-economie-informelle-bat-des-records-29267991/

(Consultée le 19 mars 2020 à 11h25')

* 99 OIT, recommandations, normes internationales du travail et économie informelle, 2015. [En ligne]

https://www.ilo.org/global/about-the-ilo/newsroom/news/WCMS_377785/lang--fr/index.htm

(Consulté le 19 mars 2020 à 14h24')

* 100 Monteil Amandine, « L'informel, un instrument pour la gestion du changement social en Chine ? », Outre-Terre, vol., no 15, no. 2, 2006, pp. 179-185, p.01.

* 101 Ibidem.

* 102 SER d'Ankara, Le marché du travail en Turquie, juillet 2014, p.01. [En ligne]

https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles.

(Consulté le 19 mars 2020 à 14h58')

* 103 SER d'Ankara, Le marché du travail en Turquie, juillet 2014, p.01. [En ligne]

https://www.tresor.economie.gouv.fr/Articles.

(Consulté le 19 mars 2020 à 14h58')

* * Ce que M. Kraiem qualifie de « micro-entreprise » et en distingue deux types à savoir : les micro-entreprises commerciales des micro-entreprises de subsistance.

* 104 Lapeyre et al., cités par M. Kraiem, Op.cit., p.426.

* 105 MORICE L., Dictionnaire de statistique, Société de statistique, Paris, 1968, p. 117.

* * Il sied donc de signifier que cet échantillonnage a été fait suivant la méthode aléatoire simple par grappes consistant donc à subdiviser l'univers en sous-ensembles (grappes) ayant toutes la même probabilité d'être choisie et ensuite à tirer au sort et les grappes choisies par la suite constitueront un échantillon représentatif de l'étude.






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