CONCLUSION GENERALE
En arrivant au terme de notre travail scientifique sur le
couplage Microfinance et micro assurance pour l'optimisation de la gestion
du risque des crédits à Bukavu, il est impérieux,
préalablement, de faire la validation des hypothèses de
l'étude,ensuite envisager des solutions relatives à la
problématique nous permettant de formuler des recommandations à
l'endroit de l'ensemble de tous les intervenants dans la microfinance en RDC,
en général, et dans la Ville de Bukavu, en particulier.
Validation des hypothèses
d'étude
Dans le cadre de ce travail, deux hypothèses
intitulées respectivement :
« La majorité des clients des IMF de la
Ville de Bukavu est prête à souscrire à la micro
assurance » ; « la micro assurance contribue
significativement à la minimisation du portefeuille à risque des
IMF de la Ville de Bukavu»ont été formulées.
Pour vérifier ces hypothèses, une analyse
documentaire a précédé la descente sur le terrain
auprès des clients des IMF de la Ville de Bukavu ayant
déjà bénéficié des crédits, en vue de
collecter les données et les analyser.
L'utilisationdes techniques statistiques et
économétriques d'analyses des données, nous a
démontré qu'il existe une forte et positive corrélation
entre les activités de microfinance et celles de micro assurance. Par
ailleurs, les résultats confirment que 255 bénéficiaires
sur 315 enquêtés (soit 81%) ont affirmé pouvoir relier la
nécessité de microfinance avec la garantie de micro assurance.
Nous avons constaté aussi que les
bénéficiaires ayant un revenu moyen de 300$(dollars US), sont
clients d'au moins 3 IMF. Cependant, on constate que plus le revenu est
important, plus les bénéficiairesont la tendance de diversifier
les possibilités d'épargner. L'écart type à la
moyenne était supérieur partout, c'est-à-dire que le
risque que le couplage garantisse un élément d'objectivité
est très grand, et donc plutôt que les bénéficiaires
diversifient leurs adhésions, il vaut mieux procéder à une
assurance risque-crédits dans une seule IMF.
Globalement, les résultats du modèle final ont
montré que la couverture du risque de crédit par la micro
assurance est de 6,70% ; un pourcentage significatif et garantissant le
modèle général de gestion de risque de crédits dans
presque toutes les institutions de micro finance. Dans le même sens
à Bukavu, c'est un modèle désormais rationnel qui pourrait
ralentir l'incapacité à la couverture des risques de
crédit, à laquelle beaucoup des IMF locales sont
exposées.
A ce niveau de notre raisonnement, il est intéressant
de faire une analyse des principales étapes de notre étude, en
vue de nous permettre de proposer des pistes de réflexion pour une
amélioration quantitative et qualitative de l'offre de microfinance dans
la RDC, en général, et dans la ville de Bukavu, en
particulier.
La question principale de notre recherche était de
savoir si la diversification de l'offre de la microfinance à travers la
micro assurance comme nouveau produit permet-il d'optimiser la gestion du
risque des IMF et ainsi que l'accès aux services financiers par les
populations de la Ville de Bukavu ?
Ainsi, l'objectif principal de l'étude était
celui d'examiner si le couplage entre microfinance et micro assurance est
efficace et utile pour l'optimisation de la gestion des risques de
crédit dans les IMF de la ville de Bukavu. Spécifiquement, il
était question de savoircombien des clients des IMF de la ville de
Bukavu qui sont prêts à souscrire à la micro assurance
comme produit complémentaire de la microfinance et avec quel montant,
comment structurer la micro assurance pour la rendre plus efficace et plus
efficiente à Bukavu et à quelle proportion la micro assurance
peut-elle contribuer à la réduction du portefeuille à
risque dans les IMF de la Ville de Bukavu.
L'étude littéraire des théories
existante, a permis de vérifier noshypothèses sur la base d'une
démarche méthodologique adéquate.Cette méthodologie
s'est appuyée sur la collecte des données ainsi que les
méthodes d'analyse utilisées. La technique documentaire nous a
permis de réunir une littérature théorique
nécessaire à la compréhension du thème de
recherche. Les données quantitatives quant à elles ont
été collectées auprès des clients des IMF ayant
déjà bénéficié des crédits.
Cette étude s'est appuyée sur les
méthodes telles que : l'enquête par sondage, la
méthode statique et la méthode économétrique. La
méthode d'enquête par sondage est intervenue pour
déterminer la taille de l'échantillon à l'aide des
formules mathématiques comme il nous a été difficile
d'atteindre tous les bénéficiaires des crédits des IMF de
Bukavu. Cette méthode adossée par une technique
d'échantillonnage a débouché par une
pré-enquête. La méthode statistique quant à elle,a
permis le traitement de données quantitatives que nous avons recueillies
sur terrain. Elle a facilité nos calculs en vue d'aboutir aux
résultats interprétés et présentés dans des
tableaux à l'aide des outils d'analyse le Tableur Excel et SPSS.
Enfin, la méthode économétrique, par le
biais du modèle Logit a permis de vérifier la corrélation
entre la variable endogène et les variables exogènes. Il a
été question d'examiner si les difficultés de
remboursement peuvent-être expliquées par le profil de
membre la multi bancarisation l'ancienneté, la diversification de
produit, le renouvellement de crédit, montant du dernier crédit,
l'échéance, le taux d'intérêt le consentement
à souscrire à la micro-assurance : le montant micro
assurance à souscrire et l'assurance-crédit.
En effet, l'étude est partie d'un échantillon de
315individus membresdesIMF de la ville de Bukavu afin de tester
l'hypothèse de complémentarité entre la microfinance et la
micro assurance pour le bénéfice des IMF et leurs clients. Pour
ce faire, les techniques statistiques appropriées ont été
appliquées aux données collectées.
L'issue de notrerecherche, toutes nos hypothèses ont
été confirmées. En effet, nos analyses ont montré
qu'il existe forte et positive corrélation entre les activités de
microassurance et celles de microfinance, et qu'il est plus
qu'urgentd'intégrer la microassurance dans les produits de
microfinancedans la RDC en général et dans la Ville de Bukavu en
particulier, car celles-ci constituent unecléstratégique pour
l'optimisation de la gestion de risque des crédits que les IMF et leurs
clients font face actuellement.
Sans avoir l'ambitiond'être complète, cette
étude a exhibé une modeste valeur ajoutée sur la
nécessité de l'efficacité du couplage des activités
de microfinance avec celle de microassurance,en vuede l'amélioration des
conditions de vie des populations pauvres et le développement des
institutions qui offrent ces services. Nous restons donc ouverts aux
contributions des autres chercheurs, enflammés par cette
thématique.
Après cette analyse susmentionnée, ilnous parait
impossible de clore cette étude sans formuler des recommandations
susceptibles de contribuer à l'intégration de la micro assurance
dans les produits de la microfinance en vue de contribuer au
développement de la RDC en général et de la ville de
Bukavu en particulier.
Recommandations
Dans d'autres cieux, les expériences montrent que la
mission et les objectifs des IMF qui initient les activités de micro
assurance, sont à la fois d'ordre économique et social.
Economiquement, ces IMF visent à accroître et fidéliser la
clientèle, augmenter les revenus financiers et sécuriser le
portefeuille. Sur le plan social, les institutions de microfinance contribuent
à apporter une réponse à l'absence de protection sociale,
améliorer l'accès aux soins de santé, à
sécuriser les revenus des ménages souscripteurs.
La micro assurance joue un double rôle :
Considérée comme un produit financier par ces IMF, elle permet
à sécuriser le portefeuille de crédit en se
protégeant contre le risque de non-remboursement. Du coté des
clients, du fait que les IMF s'adressent aux personnes pauvres et souvent
exclues du système financier classique, qui font face à des
difficultés financière et économiques dues à des
évènements comme les maladies, les accidents, le vol, le
décès etc.
Eu égard, à ce qui précède, nous
pouvons formuler les recommandations suivantes :
Au gouvernement congolais :
· Intégrer dans la règlementation la micro
assurance comme un complément des produits de la microfinance.
· Mettre en place un cadre d'inspection chargée
d'assurer le contrôle régulier dans les IMF ayant
intégré la micro assurance dans leurs produits.
Aux IMF de Bukavu :
· Intégrer la micro assurance dans leurs produits
pour leur permettre de minimiser les risques auxquels elles font face.
· Mettre en place un service chargé de la gestion
au quotidien des produits de micro assurance au sein de l'IMF.
· Mettre en place un cadre permanant visant à
former et à informer le personnel et les clients de l'IMF sur le
bienfondé de la micro assurance.
· Octroyer des crédits aux membres dont les
garanties s'appuient sur l'assurance-crédit.
· Simplifier les procédures d'accès aux
crédits en axant les stratégies sur les besoins de la
clientèle.
· Faciliter la mise en place de mécanismes de
réassurance en créant un fonds de garantie destiné
à servir en cas de risque majeur covariant.
Aux clients des IMF :
· Souscrire à différents produits de la
micro assurance en vue de réduire les risques croissants existant dans
le secteur.
· A chaque demande de crédit accepter le paiement
d'un pourcentage d'assurance de ce crédit pour minimiser le risque de
non-remboursement.
· Payer mensuellement un montant dérisoire en
guise de prime de la micro assurance sur son revenu.
Voilàquelques pistes de solutions à la
destination du gouvernement de la RDC, des responsables des IMF, des
bénéficiaires des microcrédits, qui doivent être
approfondies dans une dynamique de développement socioéconomique
de notre pays.
Ainsi fatigué, il serait impossible de notre part de
croire par ce travail, que le sujet est complètement abordé.
Conscient de nos limites, nous restons attentif à toute critique,
remarque et suggestion pertinente. Nous demandons l'indulgence de nos lecteurs
et autres chercheurs, tout en espérant à notre modeste
contribution au développement de microfinance dans la RDC, en
général, et la Ville de Bukavu, en particulier.
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