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Couplage microfinance et micro assurance pour l’optimisation de la gestion du risque des crédits à  Bukavu.


par Audace Ntwali
Université Libre des Pays des Grands Lacs de Bukavu (ULPGL) - Licence en Sciences économiques et de Gestion - Option : Gestion Financière  2016
  

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0. INTRODUCTION

Actuellement, la lutte contre la pauvreté est devenue une préoccupation primordiale de tous les acteurs tant au niveau national qu'international, dans le secteur privé comme dans le secteur public, par des personnes physique comme par les personnes morales.

Lors de la clôture du Sommet du Millénaire des Nations Unies en 2000, la Communauté internationale s'est engagée à réduire de moitié la pauvreté dans le monde1(*).

Pour les économistes et les gouvernements, la pauvreté est une préoccupation majeure depuis toujours. Il s'agit de la combattre et de la réduire à un maximum. C'est pourquoi le Programme des Nations unies (PNUD) a mis en place une certaine typologie des pays.Ces derniers y sont classés en fonction de leur niveau de développement. Il y a donc les pays développés ou industrialisés et les pays en développement (PED) regroupant les pays émergents et les pays les moins avancés (PMA).

Les PED se différencient des pays développés par leur retard de croissance et leurs difficultés de développement. Ils se caractérisent par un certain nombre de critères de sous-développement, tel qu'une insuffisance alimentaire, une forte croissance démographique, un gaspillage des ressources nationales accompagné de corruption, de fortes inégalités sociales, l'absence de classe moyenne, une faible alphabétisation.

Il convient cependant de dire que la pauvreté se concentre majoritairement dans ces PED, dans le sens où ce sont ces pays qui ont un pourcentage de population pauvre le plus élevé. C'est pour cette raison que si l'on veut réduire efficacement le nombre de pauvres dans le monde, il est important de cibler l'action dans ces pays. Parmi les actions de lutte contre la pauvreté,l'accès aux sources de financement pour les plus pauvres figurait en bonne place, étant donné que le système de financement classique ne remplissait pas ce rôle2(*). D'où l'existence de la microfinance. « Elle s'illustre comme étant l'outil le plus prometteur et le moins coûteux de la lutte contre la pauvreté mondiale »3(*).

La microfinance est privilégiée actuellement pour la lutte contre la pauvreté. Beaucoup d'institutions et d'établissements sont créés pour la développer.4(*) Elle est devenue un phénomène universel à cause de ses vertus qu'on lui accorde à tort ou à raison, a mobilisé, au cours de trente dernières années, à la fois les institutions internationales (Nations-Unies, Banque Mondiale, Fonds Monétaire International). Elle intéresse de plus en plus les pays hautement industrialisés afin de leur permettre de faire face aux problèmes de chômage des jeunes et d'accompagnement social des immigrants par le financement des micros et petites entreprises. Des sommets sont organisés chaque année par des réseaux des acteurs de la Microfinance au niveau national, régional et international, en vue du développement du secteur.5(*)

Les Institutions de Microfinancesoffrent des produits diversifiés qui sont adaptés aux besoins de leurs clients dont les plus importants sont l'épargne et le micro crédit. Il existe une panoplie de micros crédits que les IMF octroient à leurs membres. A titre illustratif, nous pouvons citer ; le crédit ordinaire, le crédit à caution solidaire, le crédit éducation, le crédit agricole, le crédit équipement, le crédit d'investissement, le crédit artisanat, le crédit commercial etc.

Le microcrédit se développe surtout dans les pays en développement où il permet théoriquement de concrétiser des microprojets favorisant ainsi l'activité et la création de richesse. Il peut aussi être utilisé pour des crédits à la consommation (alimentaire, éducation des enfants, problèmes de santé, frais sociétaux). Il se pratique aussi dans les pays développés ou en transition au profit des micro-entrepreneurs et des artisans6(*).

Si le crédit assure la viabilité d'une IMF, il peut également causer sa perte, car le crédit représente également le principal risque d'affaires de l'institution financière. Le crédit a pour conséquence la dispersion des actifs de l'institution entre les mains d'une multitude d'emprunteurs. Cette situation rend la gestion de la fonction crédit très complexe et parfois périlleuse. C'est ainsi qu'on commence à enregistrer des taux de crédits impayés non négligeables au niveau de l'institution. Or il faut rappeler qu'au nombre des problèmes ayant entraîné la faillite des anciennes banques d'Etat, il y a eu le manque de rigueur dans la gestion de crédits. Cela a eu pour conséquence le non recouvrement de crédits octroyés7(*).

0.1 Problématique

Dans les affaires, la seule constante est le changement. Et dans un monde qui change, les entreprises et les institutions financières qui réussissent sont celles qui ont retenu cette leçon : il est judicieux d'être prêt à faire face à l'imprévu.En d'autres termes, à gérer le risque. Bien que la gestion du risque fasse, depuis un certain temps déjà, partie intégrante de la planification des activités opérationnelles des grandes entreprises et des institutions financières.Cette discipline est encore peu répandue dans les institutions de microfinance (IMF). L'importance nouvelle donnée à ce sujet est le résultat des crises et des expériences récentes et reflète une meilleure compréhension de l'importance d'anticiper l'inattendu plutôt que de se contenter de réagir après coup8(*).

Dans le cadre de leurs activités quotidiennes, les IMF font face à demultiples risquestels que les risques de marché, les risques opérationnels, les risques de crédits etc.Le risque de crédit occupe une place considérable, d'autant plus qu'il peut affecter tous les autres risques jusqu'à ternir la réputation de l'IMF.D'après une étude menée au niveau mondial parBanana Skins9(*)le risque crédit était en première position par rapport aux autres risques.

Le risque majeur pour les institutions de Microfinance est de ne pas obtenir le remboursement des prêts octroyés. Le risque de crédit est particulièrement important en microfinance, car la plupart des microcrédits ne sont pas garantis10(*). Plusieurs stratégies sont adoptées par les IMF pour juguler le risque de crédit au niveau mondial. Pour atténuer les risques de crédit, les pays commencent à associer les produits de microfinance à ceux de la micro assurance.

Pour contribuer à la viabilité de la microfinance, beaucoup de pays dans le monde et particulièrement en Afrique, ayant compris l'importance de la microfinance pour lutter contre la pauvreté, ont déjà commencé à l'associer à la microassurance. La microassurance constitue un secteur en forte croissance dans les pays en développement et, tout particulièrement, dans les quatorze pays membres des zones franc CFA d'Afrique de l'Ouest (UEMOA) et d'Afrique Centrale (CEMAC). Pratiquée depuis de nombreuses années dans la forme de mutuelles de santé, elle se structure peu à peu pour devenir un véritable sous-secteur dans le paysage financier global comprenant notamment la microfinance11(*).

Dans des contextes concurrentiels, les IMF peuvent aussi être tentées de proposer des services attractifs. L'activité de micro-assurance permet à l'IMF de diversifier ses produits et d'être plus attractive pour les clients.12(*)

Le microcrédit et la microassurance, inscrits dans le mouvement plus large de la microfinance, sont deux outils de gestion de risque actuellement développés par les gouvernements et les agences internationales de développement pour réduire la vulnérabilité à la pauvreté des populations. Les débats autour de la sécurisation du crédit évoquent de manière croissante les liens à construire avec des services d'assurance adaptés aux risques rencontrés par des pays en développement13(*).

Le secteur de la microfinance en RDC a connu une évolution positive durant l'année 2009. Il a été marqué par l'accroissement du nombre des institutions et la bonne performance enregistrée par quelques structures, particulièrement celles de Kinshasa. Toutefois, la plupart de ces institutions ont été caractérisées par une mauvaise qualité du portefeuille des crédits.

Le poids du secteur de la microfinance dans le système financier congolais est encore faible. Il n'a représenté que 4,74 % en 2009. La part de l'épargne collectée a été de 5,0 % et l'encours des crédits de 3,95 % de l'ensemble du secteur financier14(*). La microfinance de la ville de Bukavu n'étant pas épargnée par cette réalité nationale, est aussi exposé à l'instabilité politique qui élu domicile dans cette partie du pays. En dépit des risques auxquels font face les IMF de la ville de Bukavu, certaines contribuent à la croissance économique de la ville à travers l'octroi des micro-crédits aux micros entrepreneurs.

D'autres, par contre, une fois englouties par les risques sont tombées en faillite, ce qui enfoncent d'avantage la population dans la pauvreté. Le risque de crédit est le principal risque auquel la microfinance est exposée dans la Ville de Bukavu. Le non remboursement des crédits octroyés aux membres qui est dû à de multiples causes, par exemple  la mort, la maladie ou les accidents, la perte de biens matériels (par le vol ou l'incendie), les catastrophes naturelles etc. dont les clients des IMF sont victimes préoccupe les acteurs de la microfinance.

Le portefeuille de crédit représentant l'actif productif principal d'une IMF, sa maîtrise s'avère d'une importance capitale pour réaliser sa mission15(*).

Le portefeuille de prêts d'une IMF étant son bien le plus précieux, les risquesfinanciers (crédit, marché et liquidités) constituent sa plus grande préoccupation.

Les risques financiers commencent avec la possibilité qu'un emprunteur puisse nepas être en mesure de rembourser son prêt dans les délais, intérêts compris (risque de crédit). Ils incluent la possibilité que l'IMF puisse, en raison d'un ralentissement économique, d'une hyperinflation ou d'autres causes de nature externe (risque du marché), voir la valeur de son portefeuille de prêts diminuer considérablement16(*).

Dans le cadre de cette étude, nous voulons mettre en évidence le couplage de microfinance et micro assurance dans l'optimisation des risques de crédit dans la Ville de Bukavu. Cette étude voudraitencourager la micro assurance comme solution palliative aux aléas inattendus auxquels sont exposées les IMF, en vue de donner accès aux populations de la Ville de Bukavu exclues des systèmes bancaires aux produits financiers. Cette démarche nous conduit inévitablement à poser nos questions de recherche qui s'articulent autour d'une question principale et de trois autres spécifiques.

0.1.1 Question principale 

La diversification de l'offre de la microfinance à travers la micro assurance comme nouveau produit permet-il d'optimiser la gestion du risque des IMF et ainsi que l'accès aux services financiers par les populations de la Ville de Bukavu ?

De cette question principale découlentdeux questions spécifiques suivantes :

* 1 S. Hidegard et al, « Réduction de la pauvreté par la Microfinance?» In Humboldt-UniversitZu, Berlin, 2011.p.5

* 2 FALCUCCI A., la Microfinance et son Impact sur la pauvreté dans les pays en développement, Mémoire Master, Inédit, Université du Sud-Toulon-Var, 2012.

* 3N. BLONDEAU, « Microfinance : Un outil de développement durable? »In Études, Septembre 2006, p.8.

* 4M. LARING BAOU,La Microfinance peut-elle réduire la pauvreté en Afrique ? L'exemple du Tchad, Mémoire, Inédit, Institut Supérieur de Commerce d'Administration et de Management, Tchad, 2009-2010

* 5 B.KAMBALE MBAKULI'IRAH, Offre des services financiers aux pauvres par les IMF, Tome 1, Paris, éd. Universitaires Européennes, 2014, pp.2-3.

* 6 F. Quinet DIENG, La micro-assurance en marche : enjeux, mise en oeuvre, innovations et perspectives, Thèse, Inédit, IIM-ENA, Sénégal, Mars, 2009.

* 7N.SOGLOHOUN, Etude et analyse du risque de crédit dans une institution de Microfinance : cas de PADME-Benin, Mémoire cycle II Inédit, Février 2008.

* 8M.GOLDBERG M. et E.PALLADINI, Gestion du risque et création de valeur avec la microfinance, Paris,

ESKA, 2011, p.3.

* 9Microfinance Banana Skins, Losing its fairy dust,The CSFI survey of microfinance risk, Centre for the Study of Financial Innovation, 2011, p.48

* 10 CGAP, gestion des risques, cours inédit, version française, mai 2012.

* 11 L. LHERIAU, « La micro-assurance dans la Conférence Interafricaine des marchés d'assurances (CIMA), un secteur à réglementer ? », TFD 73/Décembre 2003.

* 12M.GOLDBERG M. et E.PALLADINI, Op. cit. p.4

* 13FAO, « Vers une Politique de Couplage des Outils Microcrédit et Micro assurance - Impact en Termes de Lutte Contre la Pauvreté et de Gestion des Risques ? » In Module EASYPol 206 Italie, 2009.

* 14 BCC : Rapport d'activité de microfinance, 2009.

* 15N.SOGLOHOUN, Op.cit.

* 16Op.cit, p.5

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe