C'est la diplomatie du développement, celle qui se
veut agissante et doit concourir au développement de la
République. C'est la continuité dans une perspective dynamique.
Nous retenons les principes essentiels tels :
Ø le bon voisinage ;
Ø la coopération mutuelle ;
Ø la vocation africaine ;
Ø le respect des frontières héritées
de la colonisation ;
Ø le non-recours à la force ;
Ø le respect de l'intégrité
territoriale.
Paragraphe 4. Les objectifs et la mise en oeuvre de la
Politique Extérieure de la RDC.
Contrairement à l'époque de la deuxième
République om les objectifs de la politique extérieure de la
étaient clairs et définis sur base d'un environnement stable ;
aujourd'hui, ces objectifs sont plutôt flous car l'environnement
géopolitique de la RDC est incertain, les ressources allouées
à la défense du pays sont moins importantes. La seule certitude
pour la RDC reste de sa position comme grand pôle de développement
situé au coeur de l'Afrique.
Cette hypothèse est soutenue par les analystes
politiques nationaux et internationaux qui témoignent que la RDC a
besoin d'une reforme au sein du service de l'Etat. Cela s'affirme par les
expressions de Monsieur Thierry KIANGA dans sa dissertation de master en
Relations Internationales :
« Il faut noter que la RDC n'a pas plus de moitié
des ambassades au nombre des Etats au monde. Contrairement à une
politique de réduction des missions diplomatiques, qui parait une
mauvaise approche au seuil de la
37
reconstruction nationale, avec conséquence
d'éloigner, de plus en plus, le Congo du cercle des Affaires
internationales... Son passage de la représentation diplomatique
traditionnelle à la diplomatie du développement, qui exige la
coopération, deviendra sans doute un long chemin et peu
réalisable. La diplomatie congolaise doit néanmoins être
plus active, partout et présente, plus opérationnelle pour gagner
des amis sur la scène internationale. Cette politique doit être
guidée par un grand objectif, celui d'adapter ses actions de
coopération aux besoins dont le Congo ne cesse de convoiter : la
sécurité, la stabilité, la paix et le
développement».
La politique extérieure de la RDC doit viser
premièrement dans ses objectifs la recherche de la puissance
régionale, de la sécurité, de la souveraineté
nationale, de l'accroissement de la prospérité économique
du pays, la promotion de l'unité nationale. Ces objectifs devront
conduire la diplomatie congolaise à promouvoir la stabilité
nationale et promouvoir la paix avec ses voisins.
Cependant, les difficultés de mise en oeuvre de la
politique extérieure de la RDC se manifestent du fait que la RDC n'a pas
connu de ses principes traditionnels une application rationnelle en raison de
plusieurs facteurs qui bloquent son administration. Ils sont d'ordres
politique, coopératif et Administratif.
a. Les facteurs d'ordre politique
Certains problèmes qui se posent à ce niveau sont
notamment :
Ø la multiplicité de centres de
décisions en matière de gestion de la politique extérieure
;
Ø les interférences des autres
ministères et services techniques dans la conduite de sa diplomatie ;
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Ø le fusionnement des foyers d'intérêts
particuliers au mépris de l'intérêt supérieur de la
nation, etc.
b. Les facteurs d'ordre de la
coopération
Les problèmes qui se posent dans ce domaine sont :
Ø la mauvaise gestion des ressources destinées
aux projets de développement ;
Ø le manque de coopération dans la
représentation des requêtes de financement et de
célérité dans le traitement des décisions par les
ministres et services techniques ;
Ø le choix de projets de coopération qui ne
cadrent pas avec les objectifs de développement du pays ;
Ø les mauvais choix de priorités, etc.
c. Les facteurs d'ordre
administratif
La diplomatie congolaise souffre de certains mots d'ordre
administratif :
Ø la mégestion des missions diplomatiques
exacerbées par l'impunité ;
Ø l'absence des moyens de communication et de
télécommunication entre l'administration centrale et les missions
diplomatiques ;
Ø la démotivation des agents diplomatiques,
etc.
En définitive, nous pensons que les acteurs de la
politique extérieure doivent tenir compte de ces facteurs qui bloquent
la mise en oeuvre de sa diplomatie pour l'améliorer au processus
d'élaboration dans sa préparation au niveau des Ministères
des Affaires Etrangères et de la coopération internationale
d'où elle dispose des services généraux ou
spécialisés qui les permettent d'étudier les dossiers des
affaires courantes, de suivre les négociations en cours, de
préparer les décisions à prendre.
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Ces acteurs doivent ensuite tenir compte du rôle de
l'armée dans l'élaboration de la politique extérieure par
des accords militaires dignes, de plans de guerre, de l'armement moderne, par
l'information ou les renseignements militaire dans sa diplomatie pour
harmoniser la prise d'une bonne décision de la politique
extérieure à mener.
Ils doivent enfin assurer le contrôle de cette
politique extérieure par le parlement (l'assemblée nationale),
l'opinion publique, les groupes de pressions nationaux et internationaux.