UNIVERSITE TECHNOLOGIQUE BEL CAMPUS
FACULTE DES SCIENCES SOCIALES, ADMINISTRATIVES ET POLITIQUES
DEPARTEMENT DES RELATIONS INTERNATIONALES
Adresse : 8ème Rue n°17,
C/Limete, Quartier Industriel Boite postale : n°94
Gombe/Kinshasa - RDC
E-mail :
belcampus@gmail.com
DIPLOMATIE CONGOLAISE FACE AUX MENACES
DE
BALKANISATION ET MANOEUVRE D'OCCUPATION
:
ANALYSES ET PERSPECTIVES
LUKOMBO BILU Exode
Graduée en Relations Internationales
Mémoire présenté et défendu en vue de
l'obtention de grade de Licencié en Relations Internationales
Directeur : BOMANDEKE BONYEKA Baudouin
Professeur
Rapporteur : KABUNDI TSHIKANGU Patrick
Chef de travaux.
Juillet 2017
LUKOMBO BILU EXODE
ii
DEDICACE
A mes chers parents LEMA LUNKIESA PAMUKE et
KIMFUELA GERTRUDE pour m'avoir montré le chemin du
savoir, chemin qui est source de mon bonheur, vous qui avez accepté de
vous sacrifier pour moi.
LUKOMBO BILU EXODE
iii
REMERCIEMENTS
Au terme de notre cycle de licence, nous nous faisons le
devoir de remercier tous ceux qui ont concouru à notre formation.
Ainsi avant toutes choses, nous remercions et rendons
grâce à notre Dieu, Jésus christ pour le souffle de vie,
intelligence, le secours, l'aide et la protection qui ne nous a jamais
manqué pendant ces cinq longues années d'études
universitaires pour le deuxième cycle ;
Nous témoignons notre gratitude à tout le
personnel administratif et scientifique de Bel Campus, particulièrement
au Professeur BOMANDEKE BONYEKA Baudouin, pour avoir
dirigé ce travail ; au chef de Travaux KABUNDI TSHIKANGU
Patrick, pour nous avoir encadré.
A nos frères et soeurs LAETICIA BOMASI, JENNY
LEMA, MATHY LEMA, JUNIOR LEMA, RAUL LEMA, MARIE-PAUL LEMA, CLEMENCE LEMA,
CHRISTOPHER LEMA, ESPOIR LEMA, HOREB LEMA, AUDREY LEMA, QUESNEY LEMA ET KEVINE
BOMASI.
A nos amis et ceux qui nous ont soutenu BETUMA SHADA
Serge, POTHIN FURUGUTA, DAVID NZANGO, CLHOE MITUMUINI, GERARD MOKE, MASINI
IDRISSIA, ANGEL FUAMBA, FABRICE FUAMBA, CHRISTELLE MPEMBELE
Nos remerciements s'adressent aussi à nos oncles et
tantes TOTO LEMA, SIDONIE LOSAMBO ; cousins et cousines pour
leur apport et leur soutien dans notre cursus académique ;
En route, nous exprimons notre profond attachement aux
camarades de promotion, nous pensons à : AZANGIDI NICO, BISIDI
MELISSE, LANDU BERDY, OLEKO JHON, ESHIMU KALALA MALOU
et autres ;
Enfin, que tous ceux qui ne sont pas cités sous ce
registre, trouvent, ici l'expression de notre gratitude.
iv
SIGLES UTILISES
ADF : Allie Démocratique Force
AFDL : Alliance des Forces Démocratique pour la
Libération du
Congo
APR : Armée Patriotique Rwandaise
CEEAC : Communauté Economique des Etats de l'Afrique
Centrale
CENCO : Conférence Episcopale Nationale du Congo
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire
d'Afrique Centrale
CEPGL : Communauté Economique des Pays de Grands Lacs
CEREA : Centre d'Echange et des Regroupements Africains
CIRGL : Conférence Internationale sur la Région de
Grands Lacs
CNDD : Conseil National pour la Défense de la
Démocratie
CNDP : Conférence Nationale pour la Défense du
Peuple
CNS : Conférence Nationale Souveraine
COMESA : Marche Commun de l'Afrique australe et Orientale
DDR : Désarmement Démobilisation et
Réinsertion
EIC : Etat Indépendant du Congo
FAB : Forces Armées Burundaise
FARDC : Forces Armées de la République
Démocratique du Congo
FAZ : Force Armées Zaïroise
FDLR : Force Démocratique pour la Libération
FNLA : Front National pour la Libération de l'Angola
FPR : Front Patriotique Rwandais
GHAI : Greater Horn of Africa de l'Angola
v
LAR : Lord Army
M23 : Mouvement 23
M40 : Mundundu
MLC : Mouvement de Libération du Congo
MONUSCO : Mission de l'Organisation des Nations Unies pour la
Stabilisation de la Paix au Congo
NALU : National Army Resistance for the Liberation of Uganda
NRA : National Resistance Army
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
ONG : Organisation non Gouvernementale
OUA : Organisation de l'Unité Africaine
ONGD : Organisation non Gouvernementale de
Développement
PALIPEHUTU/FNL : Force Nationale de Libération
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PMRR : Programme Multisectoriel d'Urgence pour la
Reconstruction et Réhabilitation
PPRD : Parti du Peuple pour la Reconstruction et la
Démocratie
RCD : Rassemblement des Congolais pour la Démocratie
RDC : République Démocratique du Congo
SADC : Communauté de Développement de l'Afrique du
Sud ;
South Africa Developpement Community
TDP : Tous pour la Paix et Développement
TPIR : Tribune Pénale International pour le Rwanda
UE : Union Européenne
UPDF : Uganda People Defense, Force
vi
UNWF : West Mille Bank Front
1
INTRODUCTION
1 PROBLEMATIQUE
Le professeur Wingenga J. Définit la
problématique
comme « un ensemble d'idées construites autour
d'une question principale, autour d'un questionnement qui permet de traiter le
sujet choisi1». Elle se définie comme « un ensemble
des problèmes qui se posent sur un sujet2 ».
Depuis son accession à l'indépendance, la RDC a
souvent été le théâtre des conflits armés.
Plusieurs desdits conflits s'y sont succédé l'empêchant de
bien se développer. Le pays a ainsi connu des conflits intra et
interétatiques suscités par des intentions nuisibles de certains
Etats en quête de puissance. Ces derniers ont fait du Congo, la victime
d'un complot de balkanisation et d'occupation.
Il sied de rappeler que le Congo - démocratique est un
pays souverain membre de plusieurs Organisations Internationales. Sa position
géostratégique lui confère une position potentielle de
puissance régionale. Il regorge des richesses qui ne laissent pas
indifférents les pays industrialisés et ceux de son voisinage.
Pour faire face à cette poussée vers la
balkanisation, la RDC doit faire entendre sa voix dans le concert des nations,
afin de faire échec à ce projet en utilisant efficacement cet
instrument approprié et judicieux qu'est « la diplomatie ».
1 WINGENGA J, Initiation à la recherche
Scientifique, Cours inédit, G1 Sciences sociales, ULK, Kinshasa,
2013-2014
2 Dictionnaire, Le Robert de poche, édition
2009.
2
Les complots de balkanisation et les manoeuvres d'occupation
sont l'oeuvre des puissances extérieures ; aussi, la diplomatie
congolaise a un rôle prépondérant à jouer pour
garantir et assurer la sécurité et la survie de l'Etat. Dans ce
rôle, l'utilisation des stratégies et des moyens pacifiques en vue
d'endiguer la matérialisation de ce projet devra être
démise.
Au regard de ce qui précède, la présente
recherche fait couler une gamme des questions dont les principales sont :
Ø Pourquoi la RDC est toujours victime du projet de
balkanisation?
Ø Quels en sont les principaux acteurs?
Ø Quel rôle que doit jouer la diplomatie
congolaise pour contrer cet ignoble projet?
Ces questions feront l'objet de notre réflexion.
2. HYPOTHESES DE TRAVAIL
Selon KIYUNSA et SHOMBA, « le terme hypothèse
évoque la présomption que l'on peut construire autour d'un
problème donné3 ». Par hypothèse, nous
entendons aussi « des propositions admises comme données d'un
problème, c'est-à-dire l'énonciation de certaines
suppositions en réponse aux questions posées dans la
problématique4 ».
La RDC est victime parce que, comme on le sait, elle
regorgent de nombreuses ressources tant du sol que du sous-sol. Ainsi, avec ses
multiples richesses, ce pays ne peut qu'être l'objet des convoitises de
la part des puissances étrangères. Voici ce que déclarait,
il y a quelques années, l'ancien
3 KUYUNSA et SHOMBA K., Introduction aux
méthodes de Recherche en Sciences Sociales, PUZ, Kinshasa, 1995, p65
4 Robert, Dictionnaire, éd. Le Robert, Paris,
1984, p.842.
3
président français, Nicolas SARKOZY : « la
RDC doit partager ses richesses avec ses voisins »5 .Cela prouve à
suffisance les raisons de différents conflits dont elle est victime. A
cette dernière, s'ajoute le plan Cohen, prévoyant l'annexion du
Kivu par le Rwanda6. Mais également les firmes multinationales qui sont
impliquées dans l'exploitation abusive des ressources naturelles
congolaises grâce entre autre à l'alimentation des conflits
armés.
Pour contrer ces projets de balkanisation, la RDC doit activer
sa
diplomatie de manière à la rendre plus
offensive, régulière permanente et communicationnelle. Une
diplomatie agissante tant au niveau bilatéral que multilatéral
aux fins de bien mobiliser l'opinion publique internationale contre toute ces
tentatives séparatistes.
3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix de ce sujet se rapporte à un but
scientifique. Dans la mesure où le thème nous permet
d'appréhender et d'acquérir de nouvelles connaissances se
rapportant aux conflits armés. Il y a de l'enrichissement de notre
savoir scientifique et de notre formation académique au travers nos
multiples recherches en la matière.
Cette recherche revêt un double intérêt,
à la fois scientifique et pratique, aussi bien pour nous que pour les
lecteurs.
L'intérêt scientifique se trouve dans sa modeste
contribution au développement de la science des relations
internationales. Tandis que l'intérêt pratique se situe au niveau
des différents lecteurs, particulièrement les dirigeants qui
apprécieront les pistes de solutions proposées par ce travail
afin
5 Le monde , édition du 18 Janvier
2009.
6 COHEN Herman, ancien Sous - Secrétaire d'Eta
américain aux affaires africaines.
7 SHOMBA KINYAMBA Sylvain, Méthodologie de
la recherche scientifique, Ed. M.E.S, Kinshasa 2006, p.62
4
de requinquer la diplomatie congolaise face aux menaces de
balkanisation et aux tentatives d'occupation d'une partie de la
République.
4. METHODOLOGIE DE TRAVAIL
Devant un arsenal méthodologique assez fourni par les
sciences sociales, notre choix a porté sur deux méthodes.
Premièrement, la méthode
historique. Le choix de cette méthode se justifie par le
fait que dans cette recherche, nous sommes amené à faire un recul
pour examiner l'évolution de la diplomatie congolaise au cours des
années précédentes afin de mieux la comprendre dans sa
phase actuelle où elle est confronté aux tentatives de
balkanisation et d'occupation du pays.
Deuxièmement, nous recourons à la
méthode analytique, dans la mesure où
elle nous permet d'analyser la diplomatie congolaise dans ses actions pour
atteindre les objectifs qu'elle s'est assignée face à ces
menaces.
Quant à la technique, définie par SHOMBA comme
l'ensemble des procédés exploités par le chercheur dans la
phase de collecte des données qui intéressent son
étude7, nous avons recouru à la
documentaire qui nous a permis de consulter plusieurs
écrits ayant trait à notre objet d'étude.
5. DELIMITATION DU SUJET
Toute démarche scientifique procède par un
découpage de la réalité. Car il n'est pas possible
d'étudier, de parcourir tous les éléments de ladite
démarche jusqu'aux extrêmes limites de la terre et jusqu'au
début des temps.
5
C'est ainsi que la délimitation de notre travail dans
l'espace, couvre toute l'étendue de la RDC.
Dans le temps, notre travail a comme bornes, les
années 2006 et 2016. La première année marque les
élections organisées en RDC ; les quelles ont permis
l'installation des premières institutions démocratiques de la
Troisième République et la dernière marque la fin du
second mandat présidentielle et celle de la deuxième
législature.
6. L'ESQUISSE DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion, la présente
étude comporte trois chapitres ayant des sections et paragraphes :
Ø Le premier, porte sur les considérations
générales où nous définissons les concepts de base,
liés à notre étude ;
Ø Le second aborde les menaces de balkanisation de la
RDC
Ø Le troisième chapitre est axé sur la
diplomatie Congolaise, devant contenir lesdites menaces.
8 Dictionnaire Larousse 2008, Ed. Brodard-coulommiers,
Paris 2007, p.324
6
CHAPITRE I. LES CONSIDERATIONS GENERALES
Les considérations générales, dont il est
question tout au long de ce premier chapitre, nous permettent tout simplement
de cerner les paramètres qui devront intervenir au cours de notre
travail.
Dans cet esprit, nous allons définir les
différents concepts opératoires avant de parler de la diplomatie
congolaise en apportant ces facteurs déterminants.
Section 1. Définition des Concepts de
base
Paragraphe 1. Diplomatie
On a toujours eu à faire usage du concept de
« diplomatie » sans pour autant chercher d'en
connaitre la signification ou le sens de ce concept. Du moins chacun d'entre
nous en retient une essentielle de la sauvegarde de la paix et de son
établissement ; c'est-à-dire la prévention du climat de
sérénité dans les relations des divers ordres
qu'entretiennent les Etats.
Selon le Dictionnaire Larousse, « la diplomatie, est
considérée comme science, pratique des relations internationales.
D'une part comme carrière, fonction d'un diplomate, d'autre part comme
ensemble des diplomates et enfin comme habilité, tact dans les relations
avec autrui8 ».
Il faut savoir que, jadis, pour exprimer les relations entre
Etats ou caractériser la pratique de ces relations, on parlait de
négociation. Ce n'est que vers la fin du XVIIIème siècle
qu'a parût l'emploi du concept « diplomatie »,
celle-ci visait la science qui permettait de retrouver les droits inscrits dans
les
7
vielles chartes et sur lesquels les souverains pouvaient
appuyer leurs revendications.
Selon l'oxford English dictionary,
la diplomatie est la conduite des relations internationales par voie de
négociation ; la manière dont ces relations sont
réglées par les Ambassadeurs et les envoyés,
l'activité ou l'art du diplomate9.
Au regard de ce qui précède, il convient de
constater que la diplomatie est tant soit peu étroitement liée
à la négociation et cela se vérifie à travers les
définitions proposées par plusieurs auteurs, notamment ; Henri
KISSINGER qui dit que « le concept de diplomatie dans son action classique
consiste à rapprocher les points de vue divergents par le biais de la
négociation10 ».
De sa part, RETEUR Paul pense que la diplomatie est en
principe « l'ensemble des négociations diplomatiques, comme
étant le mode de solution normale des litiges internationaux
»11.
PLANTEY quant à lui, attribue à la diplomatie la
fonction d'atténuer les conséquences de la modification des
rapports de force entre les Etats et de prévenir ou modérer le
développement des contraintes et puissances
unilatérales12.
Au sens propre, elle désigne tantôt les relations
entre Etats, relations entretenues par des Ambassadeurs, tantôt la
connaissance des rapports
9 KALUBI, L., Histoire diplomatique, Ed. Betras,
Kinshasa 2007, p.1
10 KISSINGER, H.A., Le chemin de la paix, Ed. Dembel,
Bruxelles, 1972, p.409
11 RETEUR, P., Droit international public, Ed. PUF,
Paris 1962, p.887
12 PLANTEY Alain, La négociation
internationale, Ed. Ducaires, Paris 1980, p.31
8
internationaux et des intérêts respectifs des
Etats, tantôt l'ensemble de leurs représentants à
l'étranger.
C'est dans le même ordre d'idée que le Robert
encyclopédique, conçoit la diplomatie comme « branche de la
politique qui concerne les relations entre Etats et aussi comme art de
représentation des intérêts d'un gouvernement à
l'étranger, de l'Administrations des Affaires
internationales13 ».
Pour DER ESSEN Van, « la diplomatie est l'ensemble des
règles objectives et des coutumes juridiques qu'on observe en temps de
paix pour ordonner les rapports entre les Etats souverains »14
Nous pouvons aussi dire que la diplomatie est un
système employé pour établir et maintenir des rapports
entre les peuples par des personnes appropriées telles que les
Ambassadeurs, les Ministres, les chargés d'affaires et agents. Plusieurs
auteurs estiment que la diplomatie est un art et les autres pensent d'elle
qu'elle est une science.
Nous par contre sans pour autant vouloir prendre part à
ce débat, qui ne constitue pas l'objet de ce travail, nous nous limitons
à affirmer au regard des définitions fournies en disant que la
diplomatie résulte de l'une et de l'autre. C'est-à-dire qu'elle
est un art, notamment de conduire la politique extérieure d'un Etat car
elle oeuvre quotidiennement pour attirer des sympathies à son pays et de
l'entourer d'amitiés qui protègent son indépendance et
règle pacifiquement les conflits internationaux. Elle est aussi une
science parce qu'elle exige des multiples connaissances objectives pour sa
compréhension et sa pratique.
13 Robert encyclopédique, tome II, Ed. Seuil,
Paris 1971, p. 232
14 Der Essen, Van, La diplomatie (ses origines et son
organisation à la fin de l'ancien régime, Ed. PDL, Bruxelles
1953, p.115
9
Pour notre part, nous pouvons retenir que la diplomatie peut
être considérée comme une technique qui préside au
développement d'un monde pacifique et conciliateur des relations
internationales.
Paragraphe 2. La menace
Le concept Menace Etymologique provient du latin Minaciere
dérivé de menaciae (menaces) lie. Qui a supplanté le latin
mimari (menace)15 il se définit également comme la
parole ou geste pour marquer sa colère, son ressentiment et pour faire
craindre le mal qu'on prépare
C'est aussi la parole, le comportement par lesquels on indique un
gré.
Elle est au aussi le fait qu'une personne manifeste la
violence par laquelle on signe qui font craindre un évènement
néfaste, qui présagent un malheur, souvent imminent.
Dans le cadre de notre Etude, la menace est
caractérisée par les gestes, comportement d'un Etat
vis-à-vis d'un autre en piétinant sa souveraineté en
violant les principes des Relations Internationales allant jusqu'à
laisser un autre Etat. Généralement l'Etat qui menace utilise la
puissance pour contraindre l'autre. Le Professeur Philippe BIYOYA place la
menace dans la « rubrique de la conséquence de la réaction
négative du contrôle2 ».
15 Dictionnaire de l'académie française,
8éme éd, p.1932-1935. 2 BIYOYA MATUKU P. comprendre
les R.I, Medias Paul
10 MBALA M.KANKWENDE, Dynamique, des conflits et crise de
développement est Afrique Austral Id boire, Paris, 2004
16 MBAYA M. KANKWENDE, Op. cit, p35.
10
Paragraphe 3. Balkanisation
Le terme Balkanisation est une notion politique
dérivée du toponyme Balkans qui est utilisée pour la
1ére fois par un Allemand WALTHERATHENAU en septembre 1918.
Ce concept est né en référence aux
guerres dites « Balkaniques, qui ont eu lieu dans la péninsule de
Balkans du 14e au 19e siècle. Ces guerres,
considérées tantôt comme guerres de conquête,
tantôt comme guerres d'annexion ou d'occupation, étaient
agressives, et accompagnaient régulièrement des atrocités
et des crimes contre l'humanité à l' endroit des populations
autochtones.
Selon le professeur MBAYA MUDIMBA, « la balkanisation
peut être géopolitique ou géoéconomique ».
Sur le géopolitique ; il y a balkanisation quand une
partie d'un territoire ou d'un Etat est démembrée de celui-ci et
passe sous le contrôle politico administratif d'un autre Etat.
Sur le plan géoéconomique, il y a balkanisation
lorsque « une partie d'un territoire ou d'un Etat, sans être
démembré du dernier, est économiquement exploitée
par un autre Etat, d'autre Etats ou des entités étrangères
»16
La balkanisation c'est aussi le morcellement politique d'un
Etat. Cependant, il faut relever que dans la stratégie de Balkanisation
on peut commencer à partir de la balkanisation
géoéconomique pour aboutir à la balkanisation
géopolitique que l'on vise.
Il est important de savoir que l'occupation et l'annexion sont
deux situations différentes, qui ont des définitions
différentes en droit
11
Paragraphe 4. Manoeuvre
Provient du latin populaire menu opéra travail avec la
main=main et oeuvre, moyen mis en oeuvre pour atteindre un but.
Manouvre veut donc signifier une action manuelle individuelle
ou collective nécessaire pour utiliser un appareil, un mécanisme,
une machine résultat de cette action(1915)
C'est aussi action effectuée par un dispositif
technique remplaçant la main de l'homme. Dans le cadre des relations
interétatiques et précisément de ce travail.
La manoeuvre veut dire les actions secrètes ou la
politique noire menée par un Etat pour atteindre ses objectifs afin de
nuire ou de dominer un autre Etat.
Paragraphe 5. Occupation
L'occupation est une situation dans laquelle se trouve un
Etat, au cours ou l'issue d'un conflit, envahi et place sous domination
étrangère sans autant être annexé.
En droit international, le droit des conflits armés
prévoit un certain nombre de règles qui s'appliquent lorsqu'une
armée déploie son activité en dehors du territoire de son
Etat après l'ouverture d'hostilités.
L'occupation militaire recouvre en même temps
différentes éventualités et il n'est pas toujours
aisé de savoir si telle ou telle situation tombe sous le coup de cette
définition juridique.
BAS Jules, Dictionnaire de la terminologie du droit international
public, Paris, Sirey, 1960, p.16
12
international public. Voilà pourquoi nous allons
définir l'annexion et l'occupation militaire.
a. L'annexion
Selon le règlement donné par l'ancien
président de la cour internationale de justice l'annexion est « une
opération effectuée ou non en vertu d'un traité, par
lequel la totalité ou une partie d'un Etat passe la souveraineté
d'un autre Etat »17
b. L'occupation militaire
Selon le règlement de la Haye de 1907, un territoire
est considéré comme occupé lorsqu'il se trouve
placé de fait sous l'autorité de l'armée ennemie.
Selon le professeur Basdevant, l'occupation est un terme
employé pour designer la présence des forces militaire d'un Etat
sur le territoire d'un autre Etat, sans que le territoire cesse de faire partie
de celui-ci.
L'occupation est donc l'action de se rendre maitre d'un pays
par les armes et d'y maintenir des forces militaires, au période pendant
laquelle un pays est occupé par une puissance
étrangère.
Nous disons que l'occupation est une prise de possession d'un
lieu. Paragraphe 6. Politique extérieure
La politique extérieure ou étrangère a
toujours été objet de confusion avec la diplomatie. Mais il faut
savoir qu'une nette distinction
13
importante existe entre diplomatie et politique
étrangère, même si elles sont étroitement
liées, complémentaire et indispensables l'une à
l'autre.
La politique étrangère correspond aux choix
stratégiques et politiques de plusieurs hautes autorités de
l'Etat. La diplomatie par contre est la mise en oeuvre de la politique
étrangère par l'intermédiaire des diplomates.
La politique extérieure est ainsi perçue comme
« l'ensemble des options fondamentales arrêtées par les
organes supérieures d'un Etat dans ses relations avec le monde
extérieur, avec d'autres sujets de droit international que sont les
Etats18 ».
KESSLER Marie-Christine estime que « la politique
extérieure est une politique protéiforme. Elle est
l'activité par laquelle un Etat établit, définit et
règle ses rapports avec les gouvernements étrangers19
».
Elle va plus loin pour dire « qu'elle se décompose
en une multitude de sous politiques géographiques, sectorielles,
bilatérales, multilatérales, donnant lieu à des
combinaisons multiples20 ».
Par la même occasion, il nous faut relever une nette
différence qui existe entre politique étrangère et
politique internationale, qui est parfois à la base de nombreuses
confusions.
A cet effet la politique étrangère est
définie comme étant les différents mécanismes de la
préservation de l'intérêt national d'un Etat dans ses
18 BULAIMU WITE NKATE MYANDA, Cours de droit
diplomatique et consulaire, troisième graduat Relations Internationales,
Cours inédit, UTB014-2015,
19 KESSLER, M-C., « L'évaluation de la
politique étrangère. L'exemple français au crible de la
crise politique », in L'évolution des politiques de
développement. Approche pluridisciplinaires, Ed. Harmattan, Paris 2001,
p.2
20 Idem, p.24
21 LABANA, L., A., Les relations internationales.
Présentation panoramique et approches théoriques, Ed. Sirius,
Kinshasa 2006, p.22
14
relations avec l'étranger, tandis que la politique
internationale quant à elle, est perçue comme l'ensemble des
interactions entre Etats sur la scène internationale.
Cela étant, nous pouvons retenir que la politique
étrangère consiste essentiellement dans les principes, les
objectifs fondamentaux, les tendances générales de l'action d'un
Etat hors de ses frontières.
Section 2: La Diplomatie Congolaise
Dans cette section, avant de parler de la diplomatie
Congolaise, il nous est une urgence d'analyser les différents facteurs
qui déterminent la politique extérieure de notre pays. Les
modalités d'analyse de cette dernière se prouvent dans la
perception et la considération des deux grandes catégories de
déterminants : les déterminants internes et les
déterminants externes d'un Etat.
Paragraphe 1. Les Facteurs déterminants de la
Politique Extérieure A. Facteurs Internes
Les différents facteurs qui déterminent la
politique extérieure de notre pays sont notamment la démographie,
la géographie et l'économie qui sont au tant des facteurs pour ne
citer que ceux-là qui constituent les soubassements dans la formation de
la politique extérieure de notre pays.
a. La Démographie
Nous affirmons ensemble avec le Professeur J.B LABANA
LASAY'ABAR, que « le capital humain joue un rôle important dans les
politiques nationales et dans la politique mondiale... »21.
22 LABANA, L., A., Politique extérieure du
Congo, Ed. Sirius MES, Kinshasa 2004, P.59
15
Ainsi donc, la population de la RDC est aujourd'hui
estimée à près de 80 millions d'habitants (en 2016),
situé au 4ème rang des pays Africains avec une
densité de 22, 4 hab. /km2.
La démographie de la RDC essentiellement
constituée d'une population inégalement répartie, jeune
à croissance rapide, essentiellement rural mais nourrissant un fort
exode rural ; et une population urbaine en plein essor mais fortement
concentrée dans les chefs-lieux de provinces et dans les villes
minières.
Il existe un lien étroit entre développement et
démographie, et cela dépendrait non seulement de la
quantité, mais aussi de la qualité de la population dont il est
question. Pour sa part, la population Congolaise pourrait constituer un champ
d'oeuvre pour la production économique du pays et peut fournir des
personnels de haute qualité pour la gestion des affaires publiques, car
aujourd'hui on l'estime avec un taux d'alphabétisation d'environ 62,7%
(en 2003).
Elle revêt aussi un enjeu important dans la dynamique
offensive et défensive de la RDC, c'est-à-dire permettant d'avoir
une armée nationale forte avec un effectif pouvant garantir une
sécurité effective sur toute l'étendue de son territoire
et de ses frontières.
b. La Géographie
Dans l'exercice de leurs fonctions, les diplomates Congolais
tiennent compte des aspects relatifs aux exigences qui découlent et de
la géographie continentale et de l'immensité
territoriale22.
16
Avec une dimension superficielle de près de
2.345.000km2 au coeur du continent africain, le Congo apparaît
comme un moteur de par sa position stratégique tant sur le plan
Africain, que sur l'échiquier mondial.
C'est dans ce sens que nombreux auteurs soutiennent que,
grâce à sa position centrale et à l'immensité de sa
superficie, deuxième après l'Algerie, notre pays est
appelé à jouer un rôle important dans les relations
internationales du continent Africain23.
Le Professeur KABENGELE de sa part estime qu'en effet, la
« RDC peut jouer un rôle important dans l'intégration
économique et politique aussi bien en Afrique centrale que dans
l'ensemble du continent24 ».
Il nous faut dire que la configuration géographique de
la RDC, lui est favorable et lui permet de jouir d'un statut régional
privilégié et d'être à cet effet un capital des
convergences diplomatiques, mais aussi de pouvoir jouer le rôle de
médiateur dans plusieurs conflits en Afrique.
A ce titre, le Professeur BANYAKU relève que « le
Congo était actif dans tous les conflits de la région et il en
tirait des dividendes diplomatiques. Il en fut le cas dans la longue guerre
d'Angola et la Mozambique entre les régimes pro-marxistes et les
fractions rebelles armées, dans les conflits interethniques au Rwanda,
au Burundi, en Ouganda et au Soudan, ou encore dans les conflits internationaux
intermétalliques entre le Tchad et la Libye25 ».
23 LABANA L.A, Op cit p.60
24 KABENGELA, D., K., Op. Cit., p.90
25 BANYAKU, L., E., Op. Cit. p.473
17
c. L'Economie
D'après SIRIDOU Diallo, « les superpuissances de
l'an 2000 auront trois dénominateurs communs : un territoire aux
dimensions d'un continent, des ressources naturelles aussi énormes que
variées, une population unifiée et tenue par la volonté de
vaincre le sous-développement26 ».
Au regard de ce qui précède, la RDC renfermant
ces trois dénominateurs, est considérée comme une
puissance économique à cause de ses multiples ressources
naturelles.
En effet, la RDC renferme d'importantes richesses
minières, notamment le cuivre, le cobalt, l'étain, le diamant,
l'or, le pétrole, etc. ainsi que des ressources forestières
précieuses et variées et un potentiel hydroélectrique de
grand envergure.
L'importance de ces matières premières est
fondamentale pour les économies de nos partenaires,
particulièrement du Nord. L'accès et le contrôle de ces
gisements sont l'une des raisons déterminantes de la présence des
pays occidentaux comme la Belgique, la France, les USA, et autres au Congo.
C'est dans ce cadre que le Congo est devenu un enjeu des puissances
étrangères en même temps qu'un enjeu géopolitique en
Afrique27.
La politique étrangère d'un Etat ayant comme
objectif premier, la recherche de l'intérêt général,
la RDC devra orienter sa diplomatie en tenant compte de la valeur qu'attache
ces différents Etats, cité ci-haut et autres partenaires, sur le
facteur économique Congolais, en vue de réaliser en son tour son
intérêt, celui d'atteindre un développement
socio-économique.
26 SIRADO Diallo, cité par KABENGELE, D., K.,
Op. Cit. p.88
27 LABANA, L., A., Op. Cit. p.p63-64
18
Il est évident que le littoral Congolais n'est long que
de 37km. Il est relié à l'intérieur par un étroit
couloir qui constitue la seule porte d'entrée et de sortie sur
l'océan Atlantique28.
Cet état de fait constitue un handicap sur le plan
économique pour la RDC, car elle doit recourir aux voies
d'évacuation extérieures, notamment celles de ses neuf pays
voisins et occasionnant par ce fait des sorties de devises. C'est ainsi que le
Congo doit développer une politique extérieure de bon voisinage,
appliquée au travers de sa diplomatie.
B. Facteurs Externes
Ces facteurs influent sur la prise de décision dans
l'élaboration de la politique extérieure par les autorités
étatiques. Ces dernières tiennent compte de cette situation en la
considérant dans leur vie internationale.
Cependant, les déterminants externes sont des facteurs
propres à l'environnement d'un Etat ; le système international et
les actions des autres Etats. Il faut, néanmoins, considérer
certains facteurs29.
a. Le facteur technique et
scientifique
Ces facteurs exercent une influence déterminante sur la
vie internationale. Le Professeur Marcel MERLE affirme dans son livre
sociologique des relations internationales que « le progrès
technique affecte sous toutes ses formes (politique, militaire, culturelle et
économique) le jeu des relations internationales. »30 Il
accentue l'interdépendance des éléments
28 KABENGELE, D., K., Op. cit., p.89
29 LABANA LASAY'ABAR, Op. cit , pp. 23-25.
30 MERLE M., Sociologie des relations
internationales, 4eme Edition, Paris, Dalloz, pp. 208-209.
19
constitutifs du système international et favorise
l'unification du champ d'action de tous les acteurs. Il accroît les
contrastes et les écarts de puissance entre les mêmes acteurs. Il
introduit les nouvelles sources de tension et de nouveaux facteurs de
domination.
L'obstacle de la distance entre les unités
étatiques a été aboli par les inventions techniques. Et,
la dimension militaro-stratégique tient à la capacité de
production des armes pour les équipements d'armes.
b. Les facteurs idéologique, culturel et
spirituel
Ce facteur montre que les idéologies à
portée internationale sont nombreuses. Le Professeur Marcel MERLE les
regroupe en deux catégories principales dont les idéologies
fonctionnelles globales qui pensent avoir un impact sur les relations
internationales et, les idéologies spécifiques en rapports entre
les Etats tels que le nationalisme, l'expansionnisme, le neutralisme...
Mais pour certains auteurs, ils distinguent les
idéologies fonctionnelles qui vont dans le sens de la paix et de la
coopération internationale aux idéologies dysfonctionnelles qui
entretiennent la méfiance, favorisent les entreprises de domination et
incitent au recours permanent à la violence.
C'est le cas de l'idéologie nationaliste qui inspire
à la politique extérieure des superpuissances, celle de la Chine
et celles des nouveaux Etats issus de la décolonisation.
20
c. Le facteur Juridique
Le droit international joue le rôle dans les rapports
entre les Etats même s'il est difficile de sanctionner sa violation,
parce que les Etats demeurent souverains. Les sujets de la
Société Internationale sont liés entre eux par des
traités et accords politiques, économiques ou militaires.
Ces déterminants jouent un rôle important dans la
politique extérieure et surtout dans la prise de décisions. C'est
dans ce cadre que le processus décisionnel prend en compte les
déterminants de la politique extérieure. Il faut ajouter une
perspective dynamique, mettant l'accent sur le processus décisionnel
à travers lequel ces facteurs interviennent.
Plusieurs cadres explicatifs complémentaires
influencent l'analyse de ce processus, à savoir :
Ø La décision repose sur un modèle de
choix national. Ce choix opéré par un décideur unitaire et
rationnel ; il vise à atteindre des objectifs
politico-stratégiques établis en fonction de
l'intérêt national. La décision rationnelle s'opère
sur la base d'une prise en considération systématique des
différentes conséquences possibles des choix qui s'offre au
décideur pour atteindre l'objectif fixé.
Ø La décision en politique extérieure
est influencée par le perfectionnement d'un ensemble d'organisations
gouvernementales, opérant selon certaines routines.
Ø La décision en politique extérieure
est en partie le résultat d'un marchandage, d'un jeu complexe entre les
membres d'une hiérarchie bureaucratique, d'un appareil gouvernemental
pour la défense de ses intérêts et ses opinions.
C'est ainsi qu'avec la création du Ministère
des Affaires étrangères dirigé par Monsieur BOMBOKO
Justin-Marie, la RDC s'est dotée
21
En matière de prise de décisions en politique
extérieure, il existe deux courants principaux : l'approche
réaliste de la décision en politique étrangère et
les approches scientifiques de la décision en politique
extérieure suivantes :
Ø Approche formelle, donne une
représentation des causes par des listes des variables
indépendants ;
Ø Approche rationnelle, c'est la
décision par le choix des défenses alternatives liées
à chacune des opérations envisageables ;
Ø Approche sociologique, explique la
décision en politique étrangère par les catégories
des variables indépendants ;
Ø Approche cognitive, comprend
l'ensemble d'environnements d'information, de formulation et d'actualisation de
la décision.
Paragraphe 2. Evolution de la Diplomatie Congolaise
A. La 1ère République : 30 juin 1960 -
24 novembre 1965
Après plusieurs années de détention du
Congo comme propriété privée par le Roi de Belges,
Léopold. II et des années de colonisation et de gestion de la
diplomatie Congolaise par le Gouvernement Belge sous la responsabilité
de son Ministre des colonies, la RDC jeune Etat Africain devint enfin
indépendant au 30 juin 1960.
Cette date marquera la fin de la colonisation et le
début d'une ère nouvel qui est, la première
République. Le Congo se verra dans l'obligation de se conformer aux
exigences d'un Etat moderne et indépendant sur le plan diplomatique.
22
d'un appareil diplomatique à l'instar des pays les
plus vétérans, comme la France, lequel a permis à notre
pays de s'intégrer dans l'établissement des liens diplomatiques
bilatéraux permanents et multilatéraux dont l'armature couvre le
monde entier31.
La diplomatie Congolaise, étant encore en pleine
gestation, malheureusement, il a fallu que les événements
dévastateurs notamment ; la mutinerie de l'armée Nationale (Force
Publique), la sécession du sud Kasaï et du Katanga, la
révocation du Premier Ministre, etc. puissent sensiblement
déstabiliser la formation de cette jeune diplomatie Congolaise.
Ça donc été un faux départ pour le Congo et sa
diplomatie qui se forgeait ; à cela s'ajoute l'inexpérience des
premiers diplomates Congolais, pour la plupart recruté parmi les
fonctionnaires de l'administration coloniale et au sein d'un petit nombre
d'anciens élèves de Lovanium Kisantu.
« Dans ce contexte, la diplomatie Congolaise aura du mal
à faire entendre sa voix dans la grande symphonie diplomatique
internationale. Ce qui fait que cette période sera marquée par
l'application d'une diplomatie de proximité au lieu de
privilégier la diplomatie de terrain32 ».
Cet état de fait n'a pas permis à la RDC de
canaliser les actions de sa diplomatie vers les objectifs de la paix,
plutôt s'est attardée qu'à un seul objectif principal,
celui d'obtenir un soutien auprès des partenaires étrangers en
vue de la défense de l'intégrité territoriale.
31 LABANA, L., A., « Force et faiblesse de la
diplomatie congolaise », in Une diplomatie repensée pour le Congo.
Urgence et pertinence, n°5, Ed. Universitaires du Kasaï, Kananga,
2001, p.56
32 LABANA, L., A. Op cit, p.56
23
B. La 2ème République : 24 novembre 1965
- 24 avril 1990
Le régime de Mobutu à peine installé, le
Congo devient Zaïre, c'est la deuxième République et le
début d'un nouvel élan pour la diplomatie Congolaise avec un
retour effectif du pays sur la scène internationale marquant la fin de
l'isolement diplomatique.
Cette période marque sur le plan diplomatique, le
début d'une nouvelle diplomatie, qui fut qualifiée d'agissante et
directe. Le fait le plus remarquable de cette période est le tourisme
diplomatique déployé par feu le Président Mobutu SESE SEKO
qui a effectué une vaste tournée en Afrique, en Europe, en Asie,
Amérique latine, etc. visant successivement les grandes capitales du
monde33.
Il faut signaler qu'à côté de
l'efficacité de la diplomatie Congolaise, il se dégageait durant
la même période, l'inefficacité et l'affaiblissement de
cette même diplomatie, causé par l'ouverture d'un grand nombre des
missions diplomatiques à travers le monde occasionnant
l'impossibilité au Ministère des Affaires Etrangères de
pouvoir assurer les frais de fonctionnement et de répondre positivement
aux salaires des diplomates accrédités, à cause d'un
budget qui s'avérait insuffisant aux regard des dépenses.
L'ouverture des missions diplomatiques répondait aux
critères ci-après34 :
Ø Ambassades à vocation stratégique :
dans cette catégorie nous avons 11 Ambassades. Il s'agit de neuf
missions pour les pays limitrophes et de deux Ambassades pour le Tchad (qui
était considéré comme le couloir de
33 LABANA L.A Op.cit., pp.58-59
34 LABANA, L., A., Op. Cit., p.56
24
déstabilisation pour le régime Mobutu par la
Libye) et Israël (pour la sécurité du chef de l'Etat et non
du peuple Congolais.
Ø Ambassades à vocation économique :
dans cette catégorie il faut signaler les Ambassades de la RDC aux USA,
dans les pays de l'Union Européenne et en Afrique.
Ø Ambassades à vocation classique : dans la
plupart de cas, la RDC utilise l'accréditation multiple dans le pays
où il n'y a pas une activité importante à caractère
économique, politique ou culturel.
Ø Ambassades à vocation multilatérale :
ici se retrouvent les Ambassades de la RDC auprès des organisations
internationales, comme l'ONU, l'OUA, l'UE, etc.
Plusieurs succès ont caractérisé le
retour de la RDC (ex-Zaïre) sur la scène internationale, notamment
; la tenue du cinquième sommet de l'OUA à Kinshasa du 11 au 14
septembre 1967, et le discours historique prononcé par feu le
Président Mobutu, le 4 octobre 1973, à l'Assemblée
Générale de l'ONU.
C. La Période de Transition
Dans cette longue période de transition, nous avons
retenu trois moments essentiels dans l'évolution de la diplomatie
Congolaise. Il s'agit notamment du : 24 avril 1990 au 17 mai 1997 ; 17 mai 1997
au 26 janvier 2001 ; 26 janvier 2001 au 6 décembre 2006.
a. 24 avril 1990 au 17 mai 1997 :
Cette époque démarre au niveau interne avec un
événement de grande envergure sur le plan politique aux
années 90 marquée par la libéralisation politique de
l'ancien régime de Mobutu, qui sera inaugurées par les
consultations populaires. C'est durant cette même période que la
RDC verra son
25
image de marque qu'elle s'était créée au
cours de la période précédente, se
détériorer sur la scène internationale. On observe ainsi
le début d'un enrouillage au niveau de l'appareil diplomatique
Congolais, causant le disfonctionnement et l'arrêt de ce dernier.
Sur le plan diplomatique, l'isolement diplomatique dû
à la suspension de la coopération par les grandes capitales avec
la RDC en 1992 et le désordre politique interne (le dualisme au niveau
des institutions politiques) vont caractériser cette longue
transition35.
Les diplomates Congolaise sont plus que livré à
leur propre sort entre arriérés de salaires impayés,
logements impayés et obligation financières non
respectées, certains se verront traduits en justice, d'autres
livré à des actes illicites contraire au métier de
diplomate (vente des biens appartenant à l'Etat, abandon des missions
etc.), allant jusqu'à sollicité l'asile diplomatique pour assurer
leur survie. Ainsi donc, la modicité, voir l'absence des moyens tant
matériels, financiers que logistiques, a handicapé le rendement
de la diplomatie Congolaise.
Vu le nombre élevé de nos Ambassades, le
Gouvernement de Mr. KENGO WA DONDO en 1995 avait décidé de
réduire le nombre de nos missions diplomatiques et postes consulaires et
de rappeler à la centrale certains diplomates fin mandat. Mais cette
décision n'a jamais été exécutée, faute de
moyens financiers36.
35LABANA, L., A., Op, cit. p.60 36 Idem
p.60
26
b. 17 mai 1997 au 26 janvier 2001 :
Cette étape coïncide avec un changement de
régime sur le plan interne, le régime Mobutu prend fin et laisse
la place au régime du feu L.D Mzee KABILA avec l'AFDL, qui mènera
la diplomatie Congolaise sur un nouvel axe avec les objectifs
différents. Car ce dernier va laisser l'axe Nord-Sud, longtemps
privilégié par les acteurs précédents, pour
plutôt lancer l'axe Sud-Sud, qui va conférer à la
diplomatie Congolaise une qualité offensive.
Il faut dire que l'innovation apportée à la
diplomatie congolaise à cette étape de son évolution,
c'était qu'elle s'est placée comme instrument de
développement, car au sortir du pays d'une crise chaotique avec comme
conséquence des délabrements profonds des infrastructures
sociales ; celle-ci s'est assignée pour objectif de base, la
mobilisation des fonds nécessaires dans le cadre de la reconstruction
nationale. Ainsi donc, les intérêts supérieurs de la
population son enfin pris en compte ainsi que le bien être de la
population.
Malheureusement, la guerre d'agression
déclenchée le 2 août 1998 est venue briser le processus
d'application du plan triennal de développement37.
Dans ce contexte la diplomatie offensive changera de contenu.
Cette fois, elle consistera à informer la Communauté
Internationale de la position officielle de la RDC vis-à-vis de la
guerre d'agression. L'intervention des Etats de la SADEC comme alliés de
la RDC (Angola, la Namibie et la Zambie) dans la guerre d'agression est l'un
des fruits de cette diplomatie de Mzee Laurent Désiré
KABILA38.
37 Actes de la 10ème
conférence diplomatique, volume 2, Rapport final et communication,
Kinshasa, mars 2003
38 LABANA, L., A., op. Cit. p.61
39 Idem, p.62
40 Ibidem, p.62
27
Ajouté à cela, l'ombre de la
2ème République n'a cessé de poursuivre cette
période.
Dans le cadre des affectations des agents diplomatiques
à l'étranger le schéma de la 2ème
République et de la transition n'a pas échappé aux
autorités de Kinshasa. De ce fait le nombre des diplomates dans nos
missions diplomatique et dans nos postes consulaires a augmenté.
L'injection des diplomates incompétents a affaibli d'avantage notre
diplomatie39.
c. 26 janvier 2001 au 6 décembre 2006
:
Cette étape s'ouvre avec l'assassinat du feu le
Président L.D. Kabila et de l'accession au pouvoir, de son fils Joseph
Kabila comme quatrième Président de la RDC, ce dernier apportera
un nouvel air à la politique étrangère de la RDC à
travers une diplomatie de terrain prônant l'ouverture au monde.
« Pour marquer le retour de la RDC sur la scène
internationale en quelles que semaines à la tête du pays, le
Président de la République et Chef de l'Etat a effectué
dix voyages à l'étranger en vue d'expliquer les problèmes
de la guerre d'agression contre la RDC et examiner avec ses collègues la
possibilité de la reprise de la coopération structurelle avec
notre pays40 ».
En effet, sur le plan de la politique extérieure,
briser l'isolement diplomatique qui marginalisait la RDC au profit de ses
agresseurs, était indispensable pour clarifier et faire entendre la
position du Congo auprès de la Communauté Internationale.
La concrétisation de cette volonté de briser
l'isolement diplomatique hérité de l'ancien régime se
manifeste directement à l'occasion de
41 Actes de la 10ème
conférence diplomatique, volume 1, discours de S.E. Monsieur le
Président de la République 26 janvier 2001-26 janvier 2003,
Kinshasa, mars 2003, p.6
28
l'investiture du Président Joseph Kabila, lors de son
adresse à la Nation Congolaise à travers ces
mots41:
« ...j'ai la ferme résolution de poursuivre
l'amélioration des rapports de coopération avec nos partenaires
de l'Union Européenne. Je m'efforcerai de panser les plaies
causées par certaines incompréhensions, car je suis conscient que
l'Union Européenne a un rôle à jouer dans le
développement du Congo.
Je pense particulièrement à la France, à
qui j'adresse, au nom du peuple Congolais, toute ma gratitude en raison de ses
nombreux engagements au conseil de Sécurité des Nations-Unies
dans la recherche des résolutions pacifiques à la crise qui
sévit dans notre pays. J'affirme ici, ma disponibilité et ma
volonté de poursuivre l'amélioration de mes relations
bilatérales et multilatérales.
Je pense aussi à la Belgique avec laquelle la RDC
partage des liens historiques. Je veillerai à développer des
relations amicales de compréhension et d'entente pour une
coopération fructueuse.
Quant aux relations avec les Etats-Unis d'Amérique, je
voudrais affirmer, sans ambages, qu'il y a eu des moments
d'incompréhension mutuelle avec l'ancienne Administration, la RDC entend
normaliser les rapports bilatéraux avec la nouvelle Administration,
basés sur le respect mutuel et la volonté de progrès de
nos deux pays.
42 Actes de la 10eme conférence
diplomatique, volume 1, discours de S.E Monsieur le Président de la
République
43 Idem, p.30
29
Je salue les relations fraternelles existant entre mon pays
et la République populaire de Chine, la Russie ainsi qu'avec d'autres
pays d'Asie, j'entends les renforcer... »
Ainsi donc, cette période va se caractériser
par le retour de la RDC sur la scène internationale avec le reprise de
la coopération structurelle entre la RDC et les partenaires du Nord qui
se concrétise, notamment par le fait que42 :
Ø Le Royaume de Belgique a signé avec la RDC
plusieurs conventions spécifiques portant sur des projets de
développement. Il a signé d'autres en synergie avec les
partenaires multilatéraux an faveur de la RDC ;
Ø Le Canada conclu quatre protocoles d'accord avec la
RDC ;
Ø L'Italie a signé quelques accords dans le
cadre des fonds de contrepartie ;
Ø Le Japon a également signée des
accords de coopération en synergie avec les partenaires
multilatéraux eu bénéfice de la RDC.
A cette étape la nouvelle politique
étrangère en RDC s'articule autour du rôle actif que le
pays doit jouer désormais sur la scène internationale en mettant
à profit : les ressources humaines et naturelles, les
potentialités hydro-électriques et sa position
géographique. La politique prônée par le Gouvernement de la
RDC est celle de « la politique paritaire » qui est fondée sur
la redynamisation des relations de la RDC avec tous ses partenaires tant
bilatéraux que multilatéraux sur base du principe du respect des
intérêts mutuels et du partenariat43.
Il faut noter, la continuité durant cette
période, des nombreux efforts de réductions des effectifs des
missions diplomatiques et postes
44 Actes de la 10eme conférence
diplomatique, volume 1, discours de S.E Monsieur le Président de la
République
30
consulaires, entreprises par le Ministère des Affaires
Etrangères et de la coopération internationale.
Mais en dépit de tous ces efforts, la
coopération avec les partenaires tant bilatéraux que
multilatéraux n'a pas débouché sur le développement
escompté du pays. Les raisons de cette carence sont
notamment44:
Ø L'imposition par les partenaires des projets de
coopération ne cadrant pas avec le plan de développement du pays
;
Ø Le mauvais choix des priorités ;
Ø La lourdeur des mécanismes mis en place par
les partenaires extérieurs pour accéder au financement consenti
;
L'absence de la RDC aux différentes réunions de
concertation. Paragraphe 3. Les principes essentiels de la politique
extérieure
Il nous est d'un grand intérêt de comprendre la
philosophie spécifique qui oriente notre politique extérieure et
détermine la prise de décision par les autorités
congolaises, en faisant des analyses de certains principes ancrés de
l'historique de sa diplomatie depuis la première, la deuxième, la
transition et la troisième République.
A. Sous la première république
Après son adhésion à l'ONU, la RDC fit
sienne les cinq principes de coexistence pacifique édictés par
cette Organisation Internationales codifiés par une importante
Déclaration des Nations Unies, en date du 24 octobre 1970 et
31
aussi dans la Résolution 2625 (XXV). Elle postule pour
les relations de paix entre les Etats aux régimes sociaux politiques
opposés, à savoir :
Ø Egalité souveraine des Etats ;
Ø Règlement pacifique des différends
internationaux ;
Ø Non-recours à la force ;
Ø Non- ingérence dans les affaires
intérieures des Etats ;
Ø Respect de l'intégrité territoriale et
l'indépendance des Etats.
Ces principes ont permis à la RDC de sauvegarder son
unité nationale et d'établir les relations amicales avec les
autres Etats constituant la communauté internationale.
B. Sous la deuxième République
La politique extérieure de la République du
Zaïre était basée autour de cinq principes suivants :
a. L'ouverture au monde
C'est la possibilité accordée par la
république du Zaïre à tous les Etats du monde d'entrer en
contact avec elle sans tenir compte de leur système politique ou de leur
opinion idéologique. C'est le principe de porte ouverte.
b. La vocation africaine
La République du Zaïre s'est fait le
défenseur de la cause et des intérêts du continent
africain. Elle a soutenu par cette politique les mouvements de
libération et a appuyé l'intérêt territorial des
africains menacé par l'extérieure.
32
c. La politique de bon voisinage
C'est la politique de la sécurité
frontalière avec ses voisins que la République du Zaïre
avait développé pour stabiliser ses relations avec les pays
limitrophes.
d. La politique du recours à
l'authenticité
Ce principe a permis au Zaïre de promouvoir et
d'enrichir ses valeurs nationales aux expositions et symposiums internationaux.
La pratique traditionnelle avait caractérisé cette diplomatie.
e. Le neutralisme positif et
non-ingérence
La République du Zaïre a utilisé ce
principe dans ces relations extérieures pour ne pas s'engager dans la
politique de l'une des grandes puissances suite à sa situation du membre
des pays non-alignés. Mais en réalité, elle était
alignée au bloc des pays capitalistes, chose que témoigne
Monsieur Achille BONDO dans son article publié dans le journal le
potentiel :
« En 1960, avec le vent des indépendances qui a
soufflé le continent africain, le contrôle du pouvoir politique
dans les nouveaux Etats africains était une préoccupation majeure
pour les protagonistes de la guerre froide. Devant la tendance croissante des
Etats d'Afrique centrale nouvellement indépendants à s'aligner
sur l'idéologie communiste, la préoccupation du camp capitaliste
était la recherche d'un allié devant constituer le verrou
empêchant que toute l'Afrique centrale ne bascule pas dans le camp
communiste.
Ces enjeux sont à la base de l'assassinat du premier
ministre congolais Patrice LUMUMBA accusé par le camp capitaliste de
penchant communiste. Ils sont également à la base du coup d'Etat
qui a amené le Président
33
MOBUTU au pouvoir. Pendant son long règne, ce dernier a
servi comme allié et agent de la politique étrangère de
camp capitaliste en Afrique centrale ».
C. Sous la période de la transition (1990
à 1997)
C'est la continuité sur le plan de la prise de
décision et de l'action extérieure de la deuxième
République sont restés les mêmes ; seulement que la gestion
de cette politique extérieure était devenue un domaine de
collaboration en vertu de l'Acte Constitutionnel de la Transition du 24 avril
1994.
D. Sous la période de la reconstruction
nationale (1997 à 2001)
C'est la chute du Gouvernement du Président MOBUTU et
de sa diplomatie. Les nouvelles autorités du Gouvernement du Salut
Public ont choisi le changement de la politique extérieure. De ce fait,
cinq principes sont à la base de l'action extérieure de la RDC
:
a. Le nationalisme
Il est définit comme « l'une des manières
par lesquelles les individus s'identifient à des groupes ».Ensuite,
définit généralement comme « une exaltation du
sentiment national, l'affrontement passionné à la nation à
laquelle on appartient, accompagné parfois de xénophobie et d'une
volonté de réaliser l'indépendance de leur nation en la
libérant de la domination étrangère. »
Ce principe est reconnu pour la RDC en quatre périodes,
à savoir :
Ø A la période de la découverte du
fleuve Congo (1492 à 1885), le nationalisme a permis la
prévention de l'intégrité territoriale de la RDC ;
Ø A la période de la conférence de
Berlin de 1885, ce principe a servi à la résistance des
autochtones contre la pratique des travaux forcés et l'expropriation des
terres instaurées par l'Administration de l'EIC ;
34
Ø A la période de la création du
Congo-belge (1908 à 1956), ce principe a permis les réactions
directes contre les colonisateurs à travers tout le pays ;
Ø A la période qui va de 1956 à 1960,
c'est l'affrontement au pouvoir colonial ; il a occasionné la tenue en
juillet 1956 du manifeste de la conscience africaine.
Ce principe a permis à la défense de
l'intérêt national de la RDC. Cette défense se manifeste
aujourd'hui par le patriotisme ardent qui devient une philosophie de la
politique extérieure en luttant contre les valeurs négatives des
civilisations étrangères.
Selon le Professeur YEZI PYANA, le rôle principal du
nationalisme congolais dans les relations internationales est celui
d'être « un principe d'action de la politique extérieure
».
b. Le bon voisinage
Ce principe avait un contenu économique. Il a permis
à la RDC de faire de sa diplomatie un instrument efficace pour la
stabilité et la protection de ses frontières en tenant compte de
sa position géostratégique.
c. La coopération mutuelle
Elle a permis à la RDC de consolider et de garantir
ses coopérations bilatérales, sous régionales,
régionales et internationales pour assurer son développement
d'une manière harmonieuse.
d. L'ouverture au monde
C'est le développement de la diplomatie de coexistence
pacifique sans complexe et sans exclusive. C'est l'accès de la RDC aux
forums internationaux dans le cadre de Nations Unies.
35
e. Le règlement pacifique des
différends
C'est conformément à l'article 2 §3 et
l'article 33 de la charte des Nations Unies que la RDC recourt aux
mécanismes politiques (la négociation, la médiation, les
bons offices et la facilitation) et juridiques (approches juridictionnelles
dans le cadre la Cour internationale de Justice et de l'Arbitrage).
E. Sous la période la Reconstruction nationale
de Joseph KABILA (2001 à 2003)
Les principes ci-dessous guidèrent l'action
extérieure de la RDC :
Ø le bon voisinage ;
Ø la vocation africaine ;
Ø l'ouverture au monde ;
Ø la coopération mutuelle avantageuse ;
Ø le règlement pacifique des différends
;
Ø le non-recours à la force ;
Ø le respect de l'intégrité
territoriale, de l'indépendance politique des Etats et de la
souveraineté internationale ;
Ø le respect des frontières
héritées de la colonisation.
F. Sous la période du partage du pouvoir (2003
à 2006)
C'est la continuité des principes de la politique
extérieure de la RDC sous la période de la reconstruction
nationale du Président Joseph KABILA KABANGE.
36
G. Sous la troisième République (depuis
2006)
C'est la diplomatie du développement, celle qui se
veut agissante et doit concourir au développement de la
République. C'est la continuité dans une perspective dynamique.
Nous retenons les principes essentiels tels :
Ø le bon voisinage ;
Ø la coopération mutuelle ;
Ø la vocation africaine ;
Ø le respect des frontières héritées
de la colonisation ;
Ø le non-recours à la force ;
Ø le respect de l'intégrité
territoriale.
Paragraphe 4. Les objectifs et la mise en oeuvre de la
Politique Extérieure de la RDC.
Contrairement à l'époque de la deuxième
République om les objectifs de la politique extérieure de la
étaient clairs et définis sur base d'un environnement stable ;
aujourd'hui, ces objectifs sont plutôt flous car l'environnement
géopolitique de la RDC est incertain, les ressources allouées
à la défense du pays sont moins importantes. La seule certitude
pour la RDC reste de sa position comme grand pôle de développement
situé au coeur de l'Afrique.
Cette hypothèse est soutenue par les analystes
politiques nationaux et internationaux qui témoignent que la RDC a
besoin d'une reforme au sein du service de l'Etat. Cela s'affirme par les
expressions de Monsieur Thierry KIANGA dans sa dissertation de master en
Relations Internationales :
« Il faut noter que la RDC n'a pas plus de moitié
des ambassades au nombre des Etats au monde. Contrairement à une
politique de réduction des missions diplomatiques, qui parait une
mauvaise approche au seuil de la
37
reconstruction nationale, avec conséquence
d'éloigner, de plus en plus, le Congo du cercle des Affaires
internationales... Son passage de la représentation diplomatique
traditionnelle à la diplomatie du développement, qui exige la
coopération, deviendra sans doute un long chemin et peu
réalisable. La diplomatie congolaise doit néanmoins être
plus active, partout et présente, plus opérationnelle pour gagner
des amis sur la scène internationale. Cette politique doit être
guidée par un grand objectif, celui d'adapter ses actions de
coopération aux besoins dont le Congo ne cesse de convoiter : la
sécurité, la stabilité, la paix et le
développement».
La politique extérieure de la RDC doit viser
premièrement dans ses objectifs la recherche de la puissance
régionale, de la sécurité, de la souveraineté
nationale, de l'accroissement de la prospérité économique
du pays, la promotion de l'unité nationale. Ces objectifs devront
conduire la diplomatie congolaise à promouvoir la stabilité
nationale et promouvoir la paix avec ses voisins.
Cependant, les difficultés de mise en oeuvre de la
politique extérieure de la RDC se manifestent du fait que la RDC n'a pas
connu de ses principes traditionnels une application rationnelle en raison de
plusieurs facteurs qui bloquent son administration. Ils sont d'ordres
politique, coopératif et Administratif.
a. Les facteurs d'ordre politique
Certains problèmes qui se posent à ce niveau sont
notamment :
Ø la multiplicité de centres de
décisions en matière de gestion de la politique extérieure
;
Ø les interférences des autres
ministères et services techniques dans la conduite de sa diplomatie ;
38
Ø le fusionnement des foyers d'intérêts
particuliers au mépris de l'intérêt supérieur de la
nation, etc.
b. Les facteurs d'ordre de la
coopération
Les problèmes qui se posent dans ce domaine sont :
Ø la mauvaise gestion des ressources destinées
aux projets de développement ;
Ø le manque de coopération dans la
représentation des requêtes de financement et de
célérité dans le traitement des décisions par les
ministres et services techniques ;
Ø le choix de projets de coopération qui ne
cadrent pas avec les objectifs de développement du pays ;
Ø les mauvais choix de priorités, etc.
c. Les facteurs d'ordre
administratif
La diplomatie congolaise souffre de certains mots d'ordre
administratif :
Ø la mégestion des missions diplomatiques
exacerbées par l'impunité ;
Ø l'absence des moyens de communication et de
télécommunication entre l'administration centrale et les missions
diplomatiques ;
Ø la démotivation des agents diplomatiques,
etc.
En définitive, nous pensons que les acteurs de la
politique extérieure doivent tenir compte de ces facteurs qui bloquent
la mise en oeuvre de sa diplomatie pour l'améliorer au processus
d'élaboration dans sa préparation au niveau des Ministères
des Affaires Etrangères et de la coopération internationale
d'où elle dispose des services généraux ou
spécialisés qui les permettent d'étudier les dossiers des
affaires courantes, de suivre les négociations en cours, de
préparer les décisions à prendre.
39
Ces acteurs doivent ensuite tenir compte du rôle de
l'armée dans l'élaboration de la politique extérieure par
des accords militaires dignes, de plans de guerre, de l'armement moderne, par
l'information ou les renseignements militaire dans sa diplomatie pour
harmoniser la prise d'une bonne décision de la politique
extérieure à mener.
Ils doivent enfin assurer le contrôle de cette
politique extérieure par le parlement (l'assemblée nationale),
l'opinion publique, les groupes de pressions nationaux et internationaux.
Paragraphe 5. Les organes de la politique
extérieure de la RDC
Chaque Etat choisi au préalable une politique
extérieure par le truchement des processus et structures complexes
variables d'un Etat à un autre par certaines constantes. Pour le cas de
la RDC, la constitution reconnaît la collaboration dans ce domaine entre
les différentes institutions de la république, à savoir :
le Président de la République, le Gouvernement,
l'Assemblée nationale (le parlement).
A. le président de la République
Il est le seul responsable en matière de la politique
extérieure en vertu de l'article 213 de la constitution du 18
février 2006 qui dispose que « le président de la
république négocie et ratifie les traités et Accords
internationaux ».
Dans cette tâche de conception, il est assisté
par des conseillers qui sont des experts spécialisés en politique
internationale. Le travail de ces experts consiste à analyser la
situation internationale et à proposer les solutions pour la prise de
décisions par le président de la république.
40
Cependant, le président de la république a
comme collaborateurs directs en matière de politique extérieure
les ministres des affaires Étrangères et de la coopération
internationale. Cette équipe prépare la décision suivant
les directives du président de la république en tenant compte de
la situation internationale et des intérêts nationaux du Congo
(article 91 al.2 de la constitution du 18 février2006).
B. Le Gouvernement : Les ministres des Affaires
Étrangères et de la Coopération internationale
Il est l'organe institutionnel chargé de
l'exécution de la politique extérieure de la RDC. C'est
l'Administration centrale de la diplomatie congolaise. Ces ministres ont pour
missions essentielles :
Ø négocier les traités et Accords avec les
autres gouvernements ;
Ø mobiliser des ressources extérieures ;
Ø recevoir et coordonner les aides extérieures
;
Ø Assurer le suivi et les informations ;
Ø Rechercher les solutions aux problèmes de
l'exécution des projets financiers par la coopération.
Les experts des ministères des Affaires
Etrangères et de la coopération internationale ainsi que les
autres ministres font partie de commissions mixtes dans le cadre de la
coopération bilatérale et des commissions Ad Hoc pour les
circonstances précises de coopération.
Il faut aussi ajouter les délégués de
chefs d'Etats aux sommets internationaux pour les problèmes tels : les
droits de l'homme, la paix, l'environnement, la dette extérieure.
41
C. L'Assemblée Nationale (le Parlement)
Elle est l'organe occasionnel par son fait d'édiction
et d'adoption de la loi. Dans le cas de la RDC, la constitution reconnaît
au président de la République la capacité de
négocier et de ratifier les Accords et Traités internationaux. Il
consulte cependant l'Assemblée nationale pour la vérification
constitutionnelle de la clause dans les modalités de l'article 214 al.1
: « Les traités de paix, les traités de commerce, les
traités et accords relatifs aux organisations internationales et au
règlement des conflits internationaux, ceux qui engagent les finances
publiques, ceux qui modifient les dispositions législatives, ceux qui
sont relatifs à l'état des personnes, ceux qui comportent
échange et adjonction de territoire ne peuvent être
ratifiés ou approuvés qu'en vertu d'une loi ».Ce
contrôle se limite à l'examen du contenu des Accords et
Traités avant la ratification par le président de la
république.
42
CHAPITRE II. LES MENACES DE BALKANISATION DE LA
RDC
Nous allons dans le présent chapitre faire un rappel
historique sur l'origine de la balkanisation en RDC avant
d'évoqué ces acteurs étatiques et non étatiques.
Section 1. Historique sur l'origine de balkanisation
de la RDC
Ce « vaste projet » de balkanisation de la
République Démocratique du Congo est vieux. C'est une idée
machiavélique qui tire son origine de la Conférence de Berlin de
1885 dont l'Acte Général consacrée le partage de l'Afrique
par les puissances d'alors, le considérant comme un grand marché.
Pendant cette même conférence, l'Afrique est
déclarée « res nulliu s », c'est-à-dire chose
n'appartenant à personne. Ce qui permit aux Européens de "se
servir officiellement et sans scrupules".
Néanmoins, il y a lieu de préciser que
l'idée de la balkanisation de ce temps-là était
différente de celle d'aujourd'hui. Elle visait l'appropriation de
certains territoires conformément aux intérêts des
puissances susdites, particulièrement les territoires riches en
potentialités.
Bien que la gestion de l'EIC par Léopold II ait
été considérée comme celle de
propriété privée voire personnelle, la
réalité des faits démontre que les grandes puissances de
l'époque à travers leurs multinationales s'y étaient
mêlées. A la fin de la colonisation on en a dénombré
63.
Malgré la cession du Congo à la Belgique par
Léopold II, les multinationales continuèrent de garder leurs
droits d'exploitation. Le pays connaitra des changements de statuts ou
appellations mais les problèmes antérieurs ne seront jamais
finis.
43
Paragraphe 1. De la Colonisation à la
Première République
Nous n'allons pas nous étendre longuement sur la
période de l'indépendance. Néanmoins, quelques faits
importants de ladite période seront relevés.
La période de l'indépendance refléta la
continuité de la recherche de gros intérêts
étrangers et de Balkanisation. LUMUMBA n'a pas manqué d'en faire
Le Congo de LUMUMBA sera scindé par le Katanga de TSHOMBE et le
Kasaï d'Albert KALONJI qui créent des sécessions bien
connues.
Comme si sécessions ne suffisaient pas, le
désordre s'est aggravé avec la révocation du Premier
ministre suivi du coup d'Etat du colonel MOBUTU, un collaborateur de
LUMUMBA.
Paragraphe 2. Deuxième République
(1990-1994)
En 1990, poussé par les événements
(contexte international bouleversé par la dissolution du bloc
communiste, et l'opposition interne grandissante contre son pouvoir), Mobutu
annonce le multipartisme et accepte la convocation d'une Conférence
nationale (1991) chargée d'adapter la Constitution. Jouant habilement
à travers de multiples événements (émeutes,
mutineries, crises politiques), Mobutu empêche toutefois le processus de
réformes d'aboutir. Ce n'est qu'en 1996 qu'un projet de Constitution est
adopté par le Haut conseil de la République - Parlement de
transition (HCR - PT).
Ce projet (qui prévoit un Etat fédéral
doté d'un régime parlementaire) devait ensuite être soumis
au référendum. En novembre 1996, la tension dans l'Est du
Zaïre monte ; aggravée par la présence d'un million de
réfugiés rwandais. Ce qui va évoluer vers l'exportation de
la guerre rwandaise
44
au Congo. Ce va entrainer la guerre de l'Est dont on connait
les péripéties et surtout les effets déstabilisateurs de
la République congolaise.
Ce sont là d'autres tentatives des occidentaux
à balkaniser le Congo. Il sied de préciser que ces derniers
visent cet objectif en isolant les principales régions minières
du pays. C'est la raison pour laquelle toutes les tentatives de la division du
Congo passent souvent par sa partie orientale
A la frontière avec le Rwanda, des
réfugiés Hutu rwandais vivent dans des camps de
réfugiés. Le pouvoir tutsi rwandais s'inquiète de cette
présence à sa frontière. Il craint que ces
réfugiés ne reprennent les armes et le fassent chuter. Cela sera
un prétexte à la guerre dont l'objectif le plus visé est
le contrôle de toute la partie Nord-orientale du Congo et en profiter les
richesses. Pour piller toute la zone. Déjà, c'est ici que les
réfugiés Hutu seront accusés de persécuter les
Tutsis Congolais. Cette invasion des troupes rwandaises au Zaïre sera
effective, avec l'approbation de la même fameuse communauté
internationale. Les régions congolaise de 'Est et du Nord-est courent le
risque d'être cédées aux autorités rwando -
ougandaises au titre de butin de guerre.
A la suite du génocide rwandais de 1994 qui avait fait
plus de 800 000 victimes, majoritairement tutsi, des centaines de milliers de
réfugiés (la plupart hutus), sans parler des miliciens
Interahamwe et les Forces armées rwandaises qui vont fuir ; avec leurs
armes, en direction de la province congolaise du Nord - Kivu
L'opération Turquoise, française, va
gérer ce déplacement massif de populations, sans en opérer
le désarmement. Celle -ci vont se regrouper dans d'énormes camps
de réfugiés à l'Est du Congo, avec en leur sein tout le
dispositif génocidaire rwandais qui souhaite reconquérir le
Rwanda. Les flux migratoires du génocide rwandais de 1994
déstabilisent l'équilibre géopolitique de l'Est du
Congo.
45
Après une longue période de règne et de
gouvernance sans partage, c'est-à-dire, dictatoriale, en 1996, le
Zaïre de Mobutu est très affaibli. Mais, Il va quand-même
garder le soutien de la France, après avoir accepté que les
réfugiés rwandais fuient la zone de l'opération turquoise
pour venir se réfugier en Ituri. Mais les autres puissances occidentales
n'ont plus confiance en lui, et lui retirent leur soutien. Physiquement, Mobutu
est malade : il souffre d'un cancer de la prostate. Son premier ministre Kengo
Wa Dondo exerce de plus en plus de pouvoir. L'Armée du Zaïre est
déliquescente. Seule la Division spéciale présidentielle
manifeste quelque efficacité.
Laurent-Désiré Kabila, qui a déjà
participé aux rébellions de l'année 1964 et a ensuite
vécu dans les pays voisins sans jamais se départir de son
opposition à Mobutu, s'impose comme chef des insurgés. En quatre
mois, ceux-ci s'emparent d'un tiers du territoire national et des
régions minières (or, diamants, cuivre, Etc.), les plus riches du
pays. Une étrange coalition entre le Rwanda de Paul Kagame, l' Ouganda
de Yoweri Museveni, l' Angola de Dos Santos et bien sûr des volontaires
zaïrois, va créer une rébellion armée, avec à
sa tête un ancien révolutionnaire congolais,
Laurent-Désiré Kabila, porte-parole de l'AFDL
Ce dernier, né à Moba au Katanga, a
milité pour l'indépendance du Congo dans la balubakat. Un des
dirigeant de la rébellion muleliste (CNL), il se réfugie en
Tanzanie âpres l'échec de celle-ci où li devenu trafiquant
(diamant, d'ivoire , coltan et d'or). Cette rébellion baptisé
AFDL (Alliance des Forces démocratiques pour la libération du
Congo) sera financée par le lobby minier Américain et Canadien.
Kabila signera cet effet des contrats léonins avec les
sociétés American Mineral Fields(le futur Adastra),
Barrick Gold, First American Diamond, Horsham Corporation, Anglo Gold ashanti
ou encore Métalor.
46
Paragraphe 3. La chute du Mobutisme pour le Kabilisme :
1997-2001
Début avril 1997, Kabila somme Mobutu de quitter le
pouvoir et prévoit de rejoindre la capitale, Kinshasa, avec ses troupes
avant le mois de Juin. L'opposition politique à Mobutu, toujours
symbolisée par Etienne Tshisekedi et son parti, l'UDPS, est
appelée à se rallier à Kabila, renforcé par ses
succès militaires et sa popularité grandissante. Une part de
cette opposition politique craint toutefois un nouveau pouvoir fort que
voudrait imposer Kabila. Les forces de l'AFDL entre dans la capitale Kinshasa
le 17 mai 1997, et Laurent-Désiré Kabila s'autoproclame
président et rebaptise le pays « la République
Démocratique du Congo avec l'aide du Rwanda, du Burundi et de l'Ouganda
et toute la communauté internationale derrière.
Ses anciens alliés se soulèvent contre lui et
forment deux camps : le MLC de J-P Bemba soutenu par l'Ouganda et le RCD
soutenu par le Rwanda. Ne pouvant pas faire face à ces armées,
Kabila appelle les armées angolaise, zimbabwéenne et namibienne
à l'aide. La première guerre « Panafricaine »
va commencer et va donner lieu à de nombreux massacres et crimes
contre l'humanité envers les populations civiles durant la
première guerre du Congo, la deuxième guerre du Congo et le
gouvernement de transition à travers tout le pays, principalement
à l'Est du pays. Les trois guerres ayant en tête le seigneur de
guerres rwandais NKUNDA BATWARE.
Depuis plusieurs années, la partie orientale de la RDC
est en proie à l'insécurité récurrente. Plusieurs
groupes armés soutenus indirectement par les Etats parias et leurs
sociétés multinationales, et directement par des pays voisins du
Congo ont plus d'une fois, attaqué les deux Kivu ainsi que la province
Orientale. Pas plus tard qu'il y a quelques mois, d'intenses combats entre le
Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) et les troupes
loyalistes, ont causé beaucoup de dégâts au Nord-Kivu.
45 MAMBUANA G. « La crise d'hommes au Congo :
« les larmes de la honte », éd. S.C Dadep, Paris 2004, p.
109
47
Venus en RDC pour soutenir le régime de
Laurent-Désiré Kabila, les militaires du Zimbabwe saisissent
également l'occasion : ils vont piller le cobalt et le cuivre de la
province du Katanga ainsi que le diamant des provinces du Kasaï-Oriental
et du Kasaï Occidental; ceux du Tchad pilleront le café et le bois
de la province de l'Equateur et ceux de l'Angola ne manqueront pas leur part
dans le « self-service. »
Il y a quelques temps, pour le contrôle des gisements
diamantifères de la Province Orientale, la ville de Kisangani a
été détruite, à plus de 40 %, par les affrontements
opposant les armées d'occupation rwandaise et ougandaise. Le territoire
congolais deviendra le théâtre des affrontements ouverts entre ces
deux dernières armées venues piller et détruire et l'homme
et la nature. Ces pillages sont le plus grand partage du gâteau national
jamais réalisé au monde et correspondent à une
vulgarisation des pratiques malhonnêtes considérées
jusqu'alors comme une « chasse-gardée » pour
l'élite45.
En 1998, le 02 Août, les rebelles rwandais
s'hasarderont à prendre le contrôle de la capitale, Kinshasa. Mais
la mobilisation et la colère de la population kinoise vont faire
obstacle à cette attaque. Les congolais vont montrer au monde entier
qu'ils sont un peuple uni et solidaire, qu'ils aiment leur pays et ne
permettront à personne, à aucun pays de leur voler même un
centimètre de leur sol.
Joseph Kasa-Vubu (le président de la première
République), Le maréchal Mobutu, (celui de la deuxième la
République), Patrice Emery Lumumba, Etienne Tshisekedi (militant de
l'opposition) et l'actuel président de
48
la troisième République, Joseph Kabila,
l'avaient tous reconnu, à travers leurs différents discours, que
le pays courrait et continu à courir un réel danger d'être
balkanisé par les occidentaux.
Sous la bénédiction des chancelleries
occidentales et leurs oligarchies, avec rhétorique simple : »Mobutu
doit partir du pouvoir parce qu'il a détruit le Congo », Kabila
père accéda aux commandes de cette république de
malédiction. Semant la mort et la désolation parmi les hutus
congolais et les réfugiés Hutus rwandais et burundais tout au
long de son échappée, il a passé presque toute sa vie dans
le rythme d'un néo-mobutisme intégral et faille.
Kabila le père avait compris que le pays courrait un
énorme risque d'être scindé pour des intérêts
économiques étrangers. Raison pour laquelle, pendant ses cinq (5)
années de gouvernance, il refusera toute aide ou intervention
occidentale pour se tourner que vers ses amis africains.
Il avait réalisé que ceux qui avaient fait de
lui président, n'étaient que ses véritables ou encore ses
pires ennemis. Le principe d'auto-prise en charge était son bouclier.
« Prenez-vous en charge, car la guerre sera longue et populaire »,
déclarait-il au peuple congolais pour le conscientiser.
Malheureusement, suite à un autre complot de
très haut niveau, cette fois-là visant sa mort et impliquant les
mêmes pays occidentaux et certains proches africains, (qui constituaient
son propre entourage), il sera lâchement assassiné le 16 Janvier
2001. Voilà une opportunité pour ses anciens amis de la coalition
Rwando-Ougando Burundaise de récupérer le pouvoir du
contrôle de la partie orientale du Congo.
Les richesses rapportées du Congo, qui financent le
budget rwandais de la défense, ont aussi favorisé
l'émergence à Kigali d'une nouvelle classe politico-militaire
Tutsi marquée par la corruption, précise Colette
46 BRAECKMAN Colette, Guerre sans vainqueurs en
République Démocratique du Congo, in le Monde Diplomatique, Avril
2001, p6
49
BRAECKMAN. Le Rwanda et l'Ouganda espèrent assurer
leur développement en exploitant les fabuleuses richesses de leur voisin
et profitent de l'argument sécuritaire pour réclamer le droit
d'intervention de leurs armées en territoire congolais46.
Malgré les différents crimes de masse
perpétrés par Kagamé au Congo, les éloges ne
cessent de couler de la part de ses commanditaires. D'après Robin
PHILPOT, la description que GOUREVITCH donne à KAGAME relève de
l'hagiographie. Selon cet auteur, Kagamé est un homme « toujours si
raisonnable », si réconfortant,... « C'est l'un de plus fins
stratèges de notre époque». Paradoxalement, les troupes de
résistance autochtones faiblement armés, « Mayi-mayi »
sont cités parmi les des forces négatives sur la table de
négociations. Ils sont considérés comme des
trouble-fêtes dans le partage du gâteau.
Paragraphe 4. Du Père au Fils : (2001 à nos
jours)
A l'avènement de Joseph Kabila, la
réalité ne semble pas changée : les mêmes personnes
provoquent les mêmes guerres et les mêmes enjeux continuent
à faire surface sur la scène de la réalité de
choses. L'actuel président de la République l'a également
reconnu : «En dépit du complot visant sa
déstabilisation, et sa balkanisation, la République
Démocratique du Congo demeure unie dans ses frontières de 1960
». Ce discours montre assez clairement que le risque d'un Congo
balkanisé est très évident, cela peut être une
éventualité qi les congolais ne prennent pas conscience à
temps.
47 BRAECKMAN Colette, Op cit, p.6
50
Actuellement, le spectre du dictateur continue à
conduire et à régenter toutes les activités du pays, ces
effets vont plutôt croissants. La culture Mobutiste qui a forgé la
culture congolaise actuelle et qui coule dans le sang des congolais explique la
paupérisation de l'entreprise destructrice de cette nouvelle
génération formée d'hommes aussi minables, corruptibles et
des pilleurs du pays que leurs prédécesseurs.
Les achats de conscience, servir les intérêts
occidentaux, les détournements la corruption, le tribalisme, la
discrimination tribale, le manque ou l'absence de volonté politique, le
vol, la promotion des antivaleurs, ... atteignent le seuil. Les gouvernants
actuels suivent les pas de leurs prédécesseurs, de leurs
pères, les considérants comme des modèles.
La situation humanitaire catastrophique qui résulte de
cette crise de gouvernance du Congo représente, outre un drame
insupportable, une hypothèque particulièrement lourde pour le
développement futur de la RDC, et crée les conditions d'une
déstabilisation prolongée47.
Des tentatives de création d'un Etat à part, un
Etat artificiel au Kivu est une oeuvre américaine ; des drapeaux
rwandais et ougandais flottent dans ces territoires occupés, les
monnaies rwandaises et ougandaises sont les seules en vigueur dans la
région, les codes téléphoniques sont rwandais et
ougandais,...et par rapport à cette triste réalité,
plusieurs familles sont déportées vers des destinations
inconnues, des villages entiers rasés. Leurs résidents
autochtones sont systématiquement remplacés par des nouveaux
résidents tutsis venant du Rwanda avec leurs biens et bétails.
Dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, les ressources naturelles,
notamment l'or, la cassitérite, le diamant, le coltan, le gaz
méthane et le bois sont
51
Mais signalons que les deux armées envahisseurs se
battent encore sur une terre étrangère pour le butin commun
qu'ils n'arrivent pas à se départager. Des politicards congolais
ont toujours représenté, depuis la deuxième
république, la « vermine » qui ronge leur propre
société dans « un mythe du pays riche » pour laquelle
le nouvel homme congolais doit l'éradiquer par la manière la plus
forte, c'est-à-dire, en administrant à cette
société congolaise de puissants vermifuges. Des intellectuels et
dirigeants congolais ont été de parfaits vecteurs de la diffusion
de la médiocrité tout au long de la période
post-coloniale.
Section II : Les acteurs de balkanisation du Congo
Démocratique
La balkanisation peut être géopolitique ou
géoéconomique. Elle est ou existe la géopolitique quand
une partie d'un territoire ou d'un Etat est démembrée de celui-ci
et passe sous le contrôle politico-administratif d'un autre Etat
où s'autoproclame indépendante. La ruée des populations
rwandaises vers le Nord-Kivu et le Sud-Kivu procède des
velléités du Rwanda de pratiquer cette forme de balkanisation.
Cette dernière se fait avec la complicité de
certains congolais vivant à l'étranger vise au pays et dont
certains se trouverais même dans les institutions de l'Eta. Ils
s'enrichissent ainsi au détriment de la population condamnée
à la lutter pour sa survie quotidienne, et partante du pays dans son
ensemble sans parler de son développement. Pourquoi le Gouvernement et
le Parlement de ce pays ne situent-ils pas la question de la balkanisation de
celui-ci au centre de leurs préoccupations? Pourquoi ce parlement
donne-t-il l'air d'être distrait au sujet de la question de la double
nationalité de certains de ses membres?
Ce projet explique le refus de l'Union européenne
d'envoyer une force européenne pour instaurer la paix dans la partie
Nord-Est de la RDC. On
52
exploitées par le Rwanda. L'Angola exploite le
pétrole de la RDC dans la province du Bas-Congo. L'Ouganda exploite le
diamant et l'or de la RDC dans la Province Orientale. Les rebelles ougandais de
l'ELRA pillent diverses ressources naturelles de cette même province et
nous nous demandons s'ils n'ont pas l'intention d'occuper une partie de cette
province où ils détruisent des villages et massacrent les
populations.
Venus en RDC pour soutenir le régime de
Laurent-Désiré Kabila, les militaires du Zimbabwe pillaient le
cobalt et le cuivre de la province du Katanga ainsi que le diamant des
provinces du Kasaï-Oriental et du Kasaï Occidental; ceux du Tchad
pillaient le café et le bois de la province de l'Equateur et ceux de
l'Angola ne manquaient pas leur part dans le pillage des ressources naturelles
de la RDC. Il y a quelques temps, pour le contrôle des gisements
diamantifères de la Province Orientale, la ville de Kisangani a
été détruite, à plus de 40 %, par les affrontements
opposant les armées d'occupation rwandaise et ougandaise. Quid de
l'exploitation, depuis des décennies, du gisement de pétrole de
Muanda, dans le Bas-Congo?
Derrière l'Union européenne, la Belgique veut,
sur les cimetières de plusieurs millions des Congolais tués par
les armées rwandaise, burundaise et ougandaise, relancer la
Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL) pour avoir
une main mise sur celle-ci et, surtout, pour accentuer le projet de
balkanisation de la RDC. La question de ces Congolais tués est toujours
présente dans l'esprit des Congolais patriotes et nationalistes
indépendants, que les Occidentaux n'aiment pas voir au pouvoir et font
tout pour qu'ils n'y arrivent pas. Les exemples sont légion:
Patrice-Eméry Lumumba, Etienne Tshisekedi, Laurent-Désiré
Kabila ...
53
peut aussi comprendre l'inefficacité de la MONUSCO
dans cette partie de la R.D.C. et pourquoi les agents de cette Mission
onusienne disent à la population : « No Nkunda, no job» (Pas
de Nkunda, pas de travail).
Tout le monde sait qu'un officier de la MONUSCO avait
démissionné parce que la hiérarchie militaire de celle-ci
avait refusé de lui envoyer des équipements militaires dont il
avait besoin pour mettre fin à l'occupation de la partie Nord-Est de la
RDC par les troupes de Nkunda batware appuyées par l'armée
rwandaise. Nous savons aussi qu'un autre officier a participé à
une fête d'anniversaire de Nkunda batware aux environs de Goma où,
après avoir embrassé ce dernier, a déclaré que
celui-ci était un patriote qui combattait pour une cause juste. La
Mission des Nations Unies en RDC, est un simple instrument des puissances qui
la dirigent et dont elle applique la politique. Diverses multinationales
financent et soutiennent la guerre de dépeuplement et de pillage des
richesses de la RDC. Pourquoi, alors qu'il y a cette guerre, la RDC est-elle
mise sous embargo sur les armes et les munitions?
Soulignons que, plutôt que de le faire aveuglement et
pour des raisons de prestige et de paraître en occupant le fauteuil de la
présidence tournante de l'une ou l'autre organisation régionale
ou sous régionale africaine: SADC, COMESA, CEEAC, CDAO,
l'adhésion à cette organisation devrait obéir au profit
qu'entend en tirer son pays ou à la vision du développement de ce
dernier. Encore faut-il avoir cette vision. Aussi, si l'idée de former
une telle organisation vient de l'extérieur, à l'instar de la
relance de la CEPGL commanditée par la Belgique, il faut cogiter sur la
motivation du concepteur ou des concepteurs de cette idée.
Il n'y a pas longtemps, dans le Sud-Kivu, renforcées
par les éléments de FNL-Burundi, les FDLR ont eu des combats
atroces avec les FARDC. La finalité de ces combats est la balkanisation
de la RDC. N'est-ce pas
54
que, par une motion incidentielle adressée à
l'Assemblée nationale par les députés nationaux
sud-kivutiens, ces derniers ont récemment fustigé le fait que la
hiérarchie militaire des FARDC et le gouvernement ne font rien de mieux
pour instaurer la paix, une paix durable, dans leur province, le
dépeuplement des autochtones de cette province et le retour massif dans
ladite province, avec du bétail, des prétendus congolais qui
étaient réfugiés au Rwanda en craignant des conflits
fonciers dans l'optique de la balkanisation, au moins géopolitique, de
la RDC.
Les initiateurs du projet de balkanisation de la RDC le
justifient par deux raisons majeures: l'étendue géographique et
la densité de la population et deux raisons secondaires: la
montée de l'ethnicisme et l'abondance des ressources du sol et du
sous-sol. Ils considèrent, en effet, que la difficulté de
gouverner la RDC est due à sa grandeur géopolitique et à
la forte densité de sa population. Ce qui, soutiennent-ils, suscite des
conflits interethniques et rend difficile la gestion des ressources naturelles.
Ils affirment ainsi qu'en Afrique, seuls les petits Etats sont bien
gouvernés.
Section 3. Sociétés multinationales
comme acteurs de balkanisation de la
RDC
Les actions des Multinationales peuvent être
analysées selon les manières dont elles sont faites à
l'extérieur comme à l'intérieur du Congo.
Paragraphe 1. Les Sociétés Multinationales
dans les pays en conflit
Les sociétés multinationales ont un grand
problème de sécurité dans les pays où elles
s'installent. Les projets et les opérations les ont toujours
amenés à ce trouvé face aux intérêts de la
population.
55
Les problèmes de sécurité, qui prennent
des formes multiples, sont une grande préoccupation pour les entreprises
multinationales. Celles-ci découvrent bien souvent qu'elles sont
incapables de maintenir leurs opérations à l'écart des
conflits qui sévissent dans le voisinage immédiat. Tel est
particulièrement le cas des industries extractives dont les entreprises
ont été impliquées (directement ou indirectement) dans des
épisodes de conflit dont la gravité allait de la petite
escarmouche à la véritable guerre civile.
Deux raisons expliquent pourquoi les entreprises se trouvent
impliquées dans de telles situations. Premièrement, elles doivent
protéger leurs biens et leur personnel. Assurer cette protection est
partout difficile mais l'est plus encore quand la société
environnante est en proie à des conflits et que le gouvernement et ses
rivaux sont violents. Deuxièmement, les relations avec les populations
locales peuvent se détériorer à la suite de programmes de
réinstallation ou à cause de facteurs externes (par exemple,
pollution de l'eau, destruction de territoires de chasse ou de pêche).
Les problèmes qui se posent aux entreprises sont
décrits dans ce qui suit : 1. La protection du personnel et des
biens.
La plupart des pays autorisent, dans des circonstances qui
varient et à des degrés divers, le recours à la force en
vue d'assurer la protection des biens. S'acquitter convenablement de cette
fonction est l'un des plus graves problèmes de responsabilité
qu'une entreprise est tenue de résoudre. En règle
générale, le recours à la force en vue de protéger
les biens est étroitement surveillé par les pouvoirs publics.
L'une des principales difficultés pour les entreprises multinationales
opérant dans des pays mal gouvernés consiste à
maîtriser cette fonction suffisamment bien pour ne pas se trouver
elles-mêmes impliquées dans des violations des droits de
l'homme.
56
La réinstallation et l'atténuation de
ses effets.
Les entreprises multinationales ayant leur siège dans
un pays de l'OCDE peuvent se trouver elles-mêmes en conflit avec les
populations locales lorsque leurs opérations chassent la population de
ses terres ou sont à l'origine de bouleversements sociaux et
économiques. Les projets d'investissement qui aboutissent à
déplacer des populations contre leur gré peuvent faire
naître de graves problèmes économiques, sociaux et
environnementaux : les systèmes de production sont
démantelés ; des biens de production et des sources de revenu
disparaissent ; les populations sont réinstallées dans des lieux
où leurs savoirs productifs peuvent être moins utiles et la
concurrence pour les ressources plus aiguë ; les structures communautaires
et les réseaux sociaux sont affaiblis, les groupes de parenté
dispersés et l'identité culturelle, les pouvoirs traditionnels et
le potentiel d'assistance mutuelle amoindris.
Paragraphe 2. L'apport des Multinationales dans la
balkanisation de la RDC
La balkanisation de la RDC par les firmes multinationales ne
semble pas être très détaillée car comme son nom
l'implique, l'image se présente seulement sur le partage du pays en
d'autres entités indépendantes. En fait pour bien comprendre nous
devons réunir l'idée de pillage et de la balkanisation dont sont
en train de réaliser les sociétés Multinationales.
La balkanisation n'est pas seulement l'éclatement du
pays en entités mais aussi l'entretien et l'incrustation des
idées tribalistes, d'enrichissement illicite abusif. Dans cette
idée nous comprendrons que nous même congolais nous sommes inclus
soit consciemment ou inconsciemment dans cette idée.
48
http://www.wikileaks.org/cabledel'ambassage
des EtatsUnis/théorie du complot dela balkanisation
57
Les multinationales ne sont pas les seuls à vouloir ou
a travailler pour la balkanisation en utilisant les raisons de
déplacement de la population dans des lieux autres que ceux qui
contiennent des minerais. Les Etats qui soutiennent ces pays sont, eux aussi,
à l'oeuvre. Nous pouvons commencer par les Etats-Unis d'Amérique
dont la mission diplomatique selon Wikileaks, s'emploie à
connaître les intentions des Congolais sur cette question et
considère qu'aborder « la balkanisation doit être un
élément important de la stratégie à déployer
dans les efforts de rayonnement de sa Mission (diplomatique) ». La
mission diplomatique américaine est donc en train d'identifier ceux qui
sont pour et contre cette théorie du fait que les Etats-Unis sont
cités parmi ceux qui soutiennent les agresseurs de la RDC et que
« les intérêts américains supportent les efforts
supposés du Rwanda d'annexer le Kivu et de monopoliser les ressources de
la région », selon le câble de l'ambassade
américaine à Kinshasa cité par Wikileaks48.
Le jeu des Etats-Unis est clair dans la balkanisation et le
pillage. Le cas des Tutsis qui forcent les autochtones congolais à
quitter les terres côtières de leur pays sont les preuves du jeu
car le Rwanda est soutenu par les Etats-Unis. Ils se présentent comme
les propriétaires du nouveau lieu qu'ils occupent actuellement qui est
notre pays. Les réfugiés sont non seulement les congolais mais
aussi les hutus venus du Rwanda, et aussi dans une moindre mesure en provenance
du Burundi. Ils sont forcés de migrer parce qu'ils sont tués par
ces forces fidèles à Kagamé, au Rwanda. Kansteiner est
remplacé, par Susan Rice, nommée par Barak Obama pour être
l'ambassadeur américain à l'ONU. Susan Rice est un ardent
défenseur de ses clients comme Kagame au Rwanda, Museveni en Ouganda.
Elle ne favorise pas le multipartisme, elle favorise les dictateurs forte parce
que sa marraine, Madeleine Albright, a
58
désigné M. Kagamé et M. Museveni et
Kabila avant que nous ayons aussi rompu avec lui au Congo. Elle a appelé
ces dictateurs balises Amérique d'espoir pour l'Afrique. Eh bien, ils ne
sont pas des sources d'espoir, ils sont des dictateurs, mais ils donnent le
tout aux États-Unis. Les États-Unis va aussi loin que la
présence militaire en Afrique, il procède également
à l'accès aux matières premières.
En cherchant à arranger l'image de leur mission
diplomatique en abordant ce sujet de la balkanisation, il est clair qu'ils se
sont sentis reconnu dans le projet. Leurs sociétés
multinationales inclus dans des dizaines de multinationales dont la Barclays
Bank, De Beers et Anglo American ont été accusés d'avoir
facilité le pillage des richesses de la République
Démocratique du Congo dans un rapport de l'ONU49.
Un panel indépendant d'experts a indiqué au
Conseil de Sécurité des Nations Unies que 85 entreprises
multinationales basées en Europe, aux États-Unis et en l'Afrique
du Sud avaient violé des principes d'éthique dans le traitement
des réseaux criminels qui ont pillé les ressources naturelles du
pays déchiré par la guerre d'Afrique centrale50.
L'idée de la balkanisation ne peut que subsister
jusqu'aujourd'hui car les consciences de ceux qui pillent comprennent qu'au
lieu de profiter de la faiblesse du gouvernement en place pour piller, il
faudrait s'approprié les territoires regorgeant de ces minerais pour une
continuité et une stabilisation de l'exploitation.
49 CAROLL Rory, «history» in the guardian,
22 Octobre 2002, Ottawa, p86.
50 Idem
59
Le rapport des experts de l'ONU démontre, si besoin en
est encore, de l'existence des réseaux internationaux qui sont
étroitement liés à l'exploitation de l'or, de la
cassitérite, du diamant, du coltan. Ces minerais illégalement
exploités de la RDC, transitent par le Rwanda, le Burundi, l'Ouganda, la
Tanzanie, le Kenya pour être vendus en Belgique, aux Emirats Arabes, en
Chine, Dubaï, Bombay, Entebbe, Anvers, Hong Kong... Ce sont des noms des
villes qui reviennent le plus souvent dans ce rapport des experts de
l'ONU51.
Quant aux noms des entreprises, on cite en passant Glory
minerals, Tony Goetz & Zonen, Commercial Impex Ltd, Etablissement Namukaya,
Gold Burundi Link Tranding devenue par la suite Berkenrode BVBA
installée en Belgique, Machanga Ltd et UCL LKtd, Emirats Gold, Huayangi
Trading Company (HTC), Afro Ventures Ltd (Hong kong), Métaux
réfractaires Mining Company Ltd, toujours à Hong Kong... autant
de noms des entreprises qui participent activement au crime économique,
au-delà des activités humanitaires en RDC. Elles sont
installées à travers le monde.
51 Ibidem, p.2
Il sera mis en oeuvre un entretien de dialogue permanent et
des rapports de bon voisinage, qui passent également par le dialogue
entre Etat sans
60
CHAPITRE
III. LA DIPLOMATIE CONGOLAISE FACE AUX
MENACES DE BALKANISATION
Pour contrer cet ignoble projet, la diplomatie congolaise
s'est essentiellement axée sur le renforcement de la paix, de la
sécurité et du développement.
Section 1. Renforcement de la paix
Comme nous l'avons démontré ci haut, la RDC a
connu une série de crises et des conflits armés au cours des
précédentes décennies, qui ont porté un coup
très dur à la stabilité tant intérieure
qu'extérieure. Le pays reste aujourd'hui confronté à une
situation de paix fragile, d'insécurité et de grande
pauvreté. Le gouvernement congolais ayant compris les préalables
de la paix par le développement qu'il s'engage à le promouvoir
parmi les principaux axes de l'action diplomatique.
C'est dans cette optique que le gouvernement se
concentré dans l'immédiat sur la première priorité
c'est-a-dire mettre fin à la guerre, restaurer la paix et
résoudre le drame humanitaire de deux millions de déplacés
au Nord-Kivu. Le retour à la paix durable à l'Est du pays passe
aussi par le dialogue permanent au sein de la RDC et entre la RDC et ses pays
voisins.
C'est ainsi que l'ancien premier ministre Adolphe MUZITU,
lors de son discours prononcé devant l'Assemblée Nationale en
guise de présentation de son programme d'action, a relevé cet
aspect de dialogue entre la RDC et ses pays voisins en signifiant par ailleurs
que dans le cadre des pays des Grands Lacs.
61
chantage ni fourbi, ainsi que par la relance de la
coopération sous régionale. Il réapparait évidement
que la coopération régionale soit perçue comme la
clé de la stabilité et du développement de la
région. La politique régionale de la RDC repose sur la mise en
oeuvre d'une politique de bon voisinage avec les pays voisins et la
réaffirmation de rôle intégrateur de la RDC en Afrique
centrale.
C'est dans le but de redynamiser cette forme de
coopération qu'il a été créé au sein du
gouvernement un Ministère autonome de la Coopération
Régionale. Ce dernier est chargé de développer la
participation de la RDC aux Organisations Internationales Africaines. Certes,
il nous faut croire que c'est par réalisme politique et non par
faiblesse ou naïveté, que le gouvernement congolais s'est
engagé dans des pour parlers avec toutes les parties impliquées
dans les conflits à l'Est du pays, ainsi que toutes les parties
signataires de l'accord de naïveté et de l'acte d'engagement de
GOMA.
Il nous parait important de relevé les
différents accords que le Gouvernement congolais avait conclus avec
d'autres puissances afin de ramener la paix dans ce pays.
Paragraphe 1. Pacte sur la Sécurité,
Stabilité et le Développement de la Région de Grands Lacs
Africains
Après la tenue des rencontres préparatoires qui
amènent les ministres membres du comité interministériel
régional initié par le Conseil de Sécurité des
Nations Unies dans ses différentes résolutions telles : 1291 du
24 avril 2000, 1304 du 16 juin 2000, 1457 du 24 juin 2003 aboutissent à
l'organisation du premier sommet des chefs d'Etat des pays membres à la
Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs
Africains. Ce sommet a débouché en novembre 2004 sur l'adoption
de la déclaration de Dar Es-Salaam qui a eu le mérite
d'intégrer les préoccupations de tous les pays membres.
62
Le pacte sur la sécurité, la stabilité
et le développement de la région des Grands Lacs Africains a
été signé à Nairobi le 15 décembre 2006 par
les 11 Etats membres de la Conférence Internationale sur la
région des Grands Lacs Africains. Cette conférence est en
elle-même une initiative des chefs d'Etat de la région que ces
derniers ont ému des perspectives réelles et dynamiques en faveur
de la paix, de la sécurité, de la stabilité et du
développement de la région de l'Afrique Centrale en
général. Ils ont eu le mérite de déboucher à
des engagements concrets au plan politique et juridique, assortis des modes
opératoires dans les domaines de la démocratie et de la bonne
gouvernance, du développement économique et de
l'intégration régionale, des questions sociales et
humanitaires.
Cependant, dans sa configuration, ce pacte de Nairobi se
montre important par les constances qui le composent, par ses sources de
motivations politiques, juridiques et économiques. Il présente
certains objectifs qui doivent orienter les Etats. Cela consiste à :
Ø donner un cadre juridique aux relations entre les
Etats membres auxquels ce pacte s'applique ;
Ø mettre en oeuvre la Déclaration de
Dar-Es-Salaam, les protocoles, les programmes d'action et d'autres
mécanismes régionaux ;
Ø créer les conditions de
sécurité, de stabilité et de développement durables
entre les Etats membres.
Par des motivations politiques et économiques, les
chefs d'Etat veulent consolider et matérialiser leur coopération
dans les domaines prioritaires susvisés ; la création d'un espace
régional qui ne constitue pas moins un cadre de concertation et
d'actions communes au profit de leur population. L'enjeu consiste à
créer une zone d'investissement attrayante autour des richesses des pays
de la
63
région en profitant de la stabilité
retrouvée, à intégrer cet ensemble à
l'économie mondiale par son accès aux océans et aux
mers.
Par d'autres sources et motivations qui nous concernent le
plus et créent de composantes juridiques, les documents de trois ordres
: les protocoles, le mécanisme régionale institutionnel de suivi,
le fonds spécial pour la reconstruction et le développement.
Paragraphe 2. Les Protocoles
Ils sont compris selon Gérard Cornu comme «
accord entre Etats, de traité et employé plus spécialement
pour désigner un accord qui complète un accord
précédent ». Dans l'analyse du Pacte, nous nous sommes rendu
compte que les Etats de la région ont prévu dans ce Pacte dix
protocoles qui doivent soutenir leur coopération diplomatique mutuelle.
Ils sont institués dans les articles 5 à 14 dudit Pacte. Il
s'agit de : protocole sur la non-agression, la défense commune et le
règlement pacifique des différents ; protocole sur la
démocratie et la bonne gouvernance ; protocole sur la coopération
judiciaire ; protocole sur la prévention et la répression du
crime de génocide, des crimes contre l'humanité et de toute forme
de discrimination ; protocole sur la protection et l'assistance aux personnes
déplacées ; protocole sur les droits à la
propriété des rapatriés ; protocole sur la gestion de
l'information et de la communication.
Protocole sur la Non-agression et la défense
mutuelle dans la région des Grands Lacs Africains
Conformément à la disposition de l'article 5 du
Pacte qui stipule que les Etats membres s'engagent à maintenir la paix
et la sécurité eu égard au protocole sur la non-agression
et de la défense mutuelle dans la Région des Grands Lacs
Africains, à renoncer à la menace ou à l'utilisation de la
force comme politique ou instrument visant à régler les
différends ou litiges, à
64
atteindre les objectifs nationaux dans la région des
Grands Lacs Africains, à s'abstenir d'envoyer ou de soutenir des
oppositions armées ou des groupes armés et rebelles sur le
territoire d'un autre Etat membre ou de tolérer sur leur territoire des
groupes armés engagés dans les actes de violence ou de subversion
contre le Gouvernement d'un autre Etat, à coopérer à tous
les niveaux en vue du désarmement et du démantèlement des
groupes rebelles armés existants et à promouvoir une gestion
participative conjointe de la sécurité étatique et humaine
aux frontières communes.
Il sied de noter cependant que ce Pacte a été
conçu et voulu par les Etats signataires comme un traité
international. Les Etats membres ont voulu se conformer à la
volonté exprimée par les chefs d'Etat dans la Déclaration
de Dar-Es-Salaam, de respecter les principes fondamentaux du droit
international pouvant régir les rapports entre ces Etats au-delà
de leurs frontières.
En ce domaine de la non-agression et de la défense
mutuelle, les Etats doivent établir leurs rapports en
considération de la nature et du caractère conflictuel
constatés dans la région depuis une décennie et envisager
certains mécanismes qui peuvent harmoniser leur coopération et
pacifier la région des Grands Lacs Africains. Ils doivent tenir compte
des facteurs qui créent souvent des conflits et perturbent la
sécurité dans la région. Ils s'engagent à
régler pacifiquement leurs conflits et s'invitent au respect des
principes fondamentaux de non-recours à la force entre les Etats
membres.
A. Protocole sur la démocratie et la bonne
gouvernance
Disposé par l'article 6 du pacte, les Etats membres
s'engagent à respecter et à promouvoir la démocratie et la
bonne gouvernance par le respect des normes démocratiques et la
promotion des principes fondamentaux ; par la mise en place des institutions de
promotion de bonne gouvernance, de l'Etat de droit et du respect des droits de
l'homme, à travers des systèmes constitutionnels
65
fondés sur la séparation effective des
pouvoirs, le pluralisme politique, l'organisation régulière
d'élections libres, démocratiques et crédibles, la gestion
participative, transparente et responsable des affaires, des institutions et
des biens publics.
Il faut remarquer que le problème de la
démocratie et de la bonne gouvernance constitue l'une des sources
d'insécurité et d'instabilité dans la région. Elles
sont considérées comme des sources endogènes ou internes
aux Etats ; c'est souvent la remise en cause de la démocratie, de la
nationalité et de l'intégration régionale dans chaque
Etat.
B. Protocole sur la coopération judiciaire
L'engagement des rapports judiciaires entre les Etats membres
doit se conformer au protocole sur la coopération judiciaire, à
coopérer en matière d'extradition, d'enquête et de
poursuites judiciaires.
Les Etats s'engagent d'une manière ou d'une autre de
se conformer à l'application des règles du droit pénal
international dans les « procédures internationales ayant pour
objet la remise de l'auteur d'une infraction à la disposition d'un Etat
étranger qui le réclame pour le juger, ou pour lui faire
exécuter sa peine ».
C. Protocole sur la prévention et la
répression du crime de génocide, des crimes de guerre contre
l'humanité et de toute forme de discrimination
Les Etats membres reconnaissent que le crime de
génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité
sont des crimes en droit international et contre les droits des peuples. Ils
s'engagent à s'abstenir, à prévenir et à
réprimer de tels crimes ; à condamner et éliminer toute
forme de
66
discrimination et des pratiques discriminatoires ; à
veiller au strict respect de cet engagement par toutes les autorités et
institutions publiques, nationales et locales ; à proscrire toute
propagande et organisation qui inspire d'idées ou de théories
fondées sur la supériorité d'une race ou d'un groupe de
personnes d'origine ethnique particulière ou d'autres formes de
discrimination.
D. Protocole sur la lutte contre l'exploitation
illégale des ressources naturelles
Conformément à ce protocole, les Etats membres
conviennent de mettre en place des règles et mécanismes
régionaux pour lutter contre l'exploitation illégale des
ressources naturelles qui constitue une violation du droit de
souveraineté permanente des Etats sur leurs ressources naturelles et qui
présente une source grave d'instabilité et
d'insécurité, de tension et du respect de la souveraineté
de chaque Etat sur ses richesses naturelles et que cela soit conforme aux
législations nationales harmonisées ; de mettre fin par des voies
judiciaires nationales et internationales à l'impunité des
personnes physiques et morales dans l'exploitation illégale des
ressources naturelles ; de mettre en place un mécanisme régional
de certification de l'exploitation, de l'évaluation et du contrôle
des ressources naturelles dans la région des Grands Lacs Africains.
E. Protocole sur la zone spécifique de
reconstruction et développement
Conformément à ce protocole institué
à l'article 10 du pacte, les Etats membres conviennent de mettre en
oeuvre une dynamique de développement économique et
d'intégration régionale de proximité. Ils instituent en
application de la décision de Dar-Es-Salaam concernant les bassins
transfrontaliers de développement pour promouvoir une intégration
régionale de proximité des populations aux frontières des
pays de la région ; disposer d'un fonds spécial pour la
reconstruction et le développement ayant pour but de
67
financer la mise en oeuvre des protocoles, des programmes
d'actions retenus dans les domaines prioritaires visés.
F. Protocole sur la prévention et la
répression de la violence sexuelle à l'égard de la
femme
L'engagement des Etats membres ému à l'article
11 du pacte consiste à ce que ces Etats s'engagent à lutter
contre ce fléau grâce à des mesures de prévention,
de pénalisation et de répression en temps de paix comme en temps
de guerre en se conformant aux lois nationales et du droit international.
G. Protocole sur les droits à la participation
et l'assistance aux personnes déplacées
Les Etats membres conviennent à l'article 12
d'apporter une protection et une assistance spéciales aux personnes
déplacées, d'adopter et de mettre en oeuvre les principes
directeurs relatifs proposés par le secrétariat des Nations
Unies.
H. Protocole sur les droits à la
propriété des rapatriés
Conformément à ce protocole, les Etats membres
s'engagent à assurer la protection juridique des
propriétés des personnes déplacées dans leurs pays
d'origine, à adopter des principes juridiques en vertu desquels les
Etats membres garantissent aux réfugiée et aux personnes
déplacées la récupération de leur zone d'origine,
de leurs biens , à créer un cadre juridique pour résoudre
les litiges découlant de la récupération de biens ou de
propriétés antérieurement occupées par ou ayant
appartenu à des rapatriés.
68
I. Protocole sur la gestion de l'information et de la
communication
Les Etats membres s'engagent, conformément à
l'article 14, à créer un Conseil Régional de l'information
et de la communication dont le rôle consiste à promouvoir le libre
échange des idées, à promouvoir la liberté
d'expression et de la presse, à assurer la formation et
l'éducation civique à travers les médias.
Cependant, l'article 15 ne prévoit que les protocoles
ultérieurs qui peuvent être adoptés après
l'entrée en vigueur du Pacte conformément aux dispositions de
l'article 34 (5) qui régit les amendements et les révisions du
Pacte.
Par ailleurs, tous ces protocoles manifestent dans leurs
motivations politiques des programmes d'action (de l'article 17 à
l'article 20) comprenant des projets prioritaires dans les quatre thèmes
de la conférence :
Ø Programme d'action pour la paix et la
sécurité dont les Etats membres s'engagent à assurer
conjointement la sécurité aux frontières communes,
promouvoir, maintenir et renforcer la coopération dans ces domaines,
coopérer contre la prolifération illégale des armes
légères et le terrorisme, régler pacifiquement leurs
différends ;
Ø Programme d'action pour la démocratie et la
bonne gouvernance ;
Ø Programme d'action pour le développement
économique et l'intégration régionale par la
création d'un fonds spécial pour la reconstruction et le
développement de la région dont son statut est défini dans
un document autre que ce Pacte (article 21du Pacte);
Ø Programme d'action sur les questions humanitaires,
sociales et environnementales par la politique de prévention des
catastrophes et la recherche des solutions durables en faveur des
réfugiés et déplacés....
52www.Unionafricaine.net./.../accord
cadre addis abeba
69
Paragraphe 3. Analyse de l'Accord - Cadre pour la paix, la
stabilité et la coopération dans la sous-région des Grands
Lacs
L'accord de paix sur la République Démocratique
du Congo a été signé le 24 Février 2013 au
siège de l'Union africaine, à Addis-Abeba, en Ethiopie, par onze
pays Africains, en présence du Secrétaire Général
des Nations Unies et de la présidente de la Commission de l'Union
Africaine. Cet accord devrait permettre la restauration de la paix dans la
partie orientale de la RDC, en proie des conflits armés à
répétition.52
Il devrait non seulement statuer sur la nature et le
commandement de la force internationale neutre à déployer
à la frontière entre la République Démocratique
Congo et le Rwanda, mais aussi obliger les pays de la région des Grands
Lacs à respecter la souveraineté de leurs voisins.
Le document interdit aux pays extérieurs de soutenir
les mouvements rebelles et encourage une série des réformes en
vue de l'instauration d'un Etat de Droit dans l'Est de la RDC où les
institutions gouvernementales sont particulièrement faibles.
L'Organisation des Nations Unies avait souhaité que la
force internationale neutre soit intégrée à la Mission des
Nations Unies pour la stabilisation de la RDC (MONUSCO), contrairement à
certains pays de l'UA, comme l'Afrique du Sud, la Tanzanie et la Mozambique.
Ces Etats membres de la SADC, qui se sont engagés à fournir des
effectifs de la nouvelle brigade, estiment, de leur côté, que
cette force devrait être placée sous un commandement autonome.
53www.UE.org/.../Rapport
expert 2013
70
La force internationale neutre, composée de quatre
mille soldats, est appelée à démanteler les groupes
armés opérant dans l'Est de la RDC, notamment les rebellions des
Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) et du
Mouvement du 23 mars (M23).53Son déploiement entre la RDC et
le Rwanda à été proposé lors du sommet
interministériel des Etats de la CIRGL, en mi - juillet 2012 à
Addis - Abeba. Fin octobre, les Ministres de Défense de la CIRGL avaient
adopté, à Goma, le plan d'opérationnalisation de la force,
bien que son financement et la date effective de son déploiement n'aient
toujours pas été définis.
A. L'adoption de la Résolution 2098 du Conseil
de Sécurité
Le Conseil de Sécurité s'est réuni en
consultations privées afin d'entendre le rapport au Conseil du
Président du Comité de sanctions concernant la République
Démocratique du Congo. Le Président du Comité de sanctions
a notamment évoqué dans son intervention les principales
informations contenues dans le rapport intermédiaire du panel d'experts
du Comité. Il a, en outre, annoncé la publication du rapport du
panel comme document officiel du Conseil de Sécurité.
A la suite de la présentation du Président du
Comité, le représentant de la France a appelé les
États de la région à renforcer leur coopération
avec le panel d'experts et a exprimé ses inquiétudes concernant
les informations rapportées par les experts de nature à
fragiliser l'accord-cadre sur la République Démocratique du Congo
et la région des Grands Lacs.
Le Conseil de sécurité a entendu en
consultations privées M. Hervé Lad sous, Secrétaire
Général adjoint aux opérations de maintien de la
71
paix, présenter le rapport du Secrétaire
Général sur la mise en oeuvre de la résolution 2098 et le
processus de transformation de la MONUSCO.54 Le représentant
de la France a souligné l'importance du soutien de la communauté
internationale à Mme Robinson pour appuyer les efforts engagés
par le gouvernement congolais pour assurer la mise en oeuvre de l'accord-cadre.
Il s'est également fait l'écho des appels du Secrétaire
Général aux pays voisins de la RDC pour cesser tout soutien aux
groupes armés.
Le Secrétaire Général de l'ONU, Ban
Ki-Moon, a rendu compte au Conseil de Sécurité réuni en
privé de sa visite dans la région des Grands Lacs, et notamment
en RDC, après la signature de l'accord-cadre d'Addis-Abeba.55
A ces sujets le représentant de la France s'est félicité
de l'engagement personnel du Secrétaire Général, dont la
visite témoignait la détermination de la communauté
internationale à mettre un terme au cycle récurrent des crises
dans la région. Face à la reprise des violences sur le terrain,
il a rappelé que la Brigade d'intervention de la MONUSCO ne pouvait pas
se substituer aux efforts des autorités congolaises pour renforcer la
présence de l'Etat dans le deux Kivu et rétablir la paix tout en
favorisant la stabilité.56
Le Conseil de Sécurité des Nations - Unies a
adopté, à l'unanimité la résolution 2098,
requalifiant le mandat de la MONUSCO et autorisant le déploiement de la
brigade d'intervention dans un bref délai, dans la partie l'Est de la
RDC.
De ce qui précède, l'adoption de cette
résolution constitue un «changement brutal » dans
l'histoire des Relations Internationales et un « succès
diplomatique majeur » de la diplomatie congolaise.
54www.ONU.org/.../Resolution_2098_rdc
55www.Radiookapi.org/.../Visite_Banki-Moon_rdc
56www.ONU.org/MONUC
72
Le Conseil de sécurité a en outre
décidé de proroger le mandat de la MONUSCO en RDC en guise de
cette stabilité. Il a décidé que la MONUSCO disposera pour
une période initiale d'un an et dans les limites de l'effectif maximum
autorisé de 19.815 hommes, à titre exceptionnel et sans
créer de précédent ni sans préjudice des principes
convenus du maintien de la paix, d'une « Brigade d'intervention
», comprenant notamment trois bataillons d'infanterie, une compagnie
d'artillerie, une force spéciale et une compagnie de reconnaissance,
ayant son quartier général à Goma et placée sous le
commandement direct du commandant de la force de la MONUSCO, qui a pour
objectif de neutraliser toute les forces négatives opérant
particulièrement à l'Est de la RDC et réduire la menace
que représente les groupes armés pour l' autorité de
l'Etat et la sécurité des civils en République
démocratique du Congo et de préparer le terrain pour les
activités de stabilisation.
Notons que, c'est sous la présidence russe du Conseil,
que la résolution 2098 a été adoptée à
l'unanimité par le Conseil de Sécurité des Nations - Unies
à New York.
Il y a lieu de reconnaitre à cet effet, les efforts
déployés par la diplomatie congolaise, durant cette
période de la crise, afin de préserver la souveraineté et
l'intégrité territoriale et pour garantir la paix et la
stabilité dans la région de Grands Lacs en générale
et la partie orientale de la République Démocratique du Congo en
particulier.
Signalons que, à l'unanimité, le Conseil de
Sécurité des Nations-Unies s'est félicité de la
présence de Raymond Tshibanda, Chef de la diplomatie congolaise à
cette séance historique pour les Nations Unies et pour la RDC,
inaugurant une nouvelle ère pour l'Est de la RDC, une nouvelle
ère du respect de la règle de droit et des droits humains, de la
cohabitation pacifique entre les
73
communautés et entre les Etats, de la
sécurité pour tous et de la stabilité, de la
coopération régionale et du développement durable.
Nous saluions la résolution 2098, «
initiative congolaise » portée par la SADC (Communauté
de Développement d'Afrique Australe) et cautionnée par la
région des Grands Lacs via la Conférence Internationale des pays
de la région des Grands-Lacs (CIRGL) et désormais avalisée
par le Conseil de Sécurité de l'ONU, organe qui a la
responsabilité principale du maintien de la paix et de la
sécurité internationales. C'est un succès diplomatique
majeur pour la RD Congo que nous qualifions « caractère
inédit » de cette résolution, « un devoir de
solidarité » de la Communauté Internationale envers un
Etat membre en proie à des turbulences récurrentes depuis
près de 20 ans du fait des agressions à répétitions
de ses voisins notamment le Rwanda et l'Ouganda.
Nous estimons que cette résolution est une «
révolution » dans l'histoire des Relations Internationales car
« c'est la première fois que les casques bleus ont interviennent
militairement, en vertu du chapitre VII de la charte de Nations Unies, engager
une action offensive contre des forces négatives partout où la
paix est menacée en République Démocratique du Congo et ne
plus se borner à un rôle d'observation des hostilités
». Cet acte international qui fera date et jurisprudence dans l'histoire
de l'ONU permettra de rendre « étanche et transparente » les
frontières des Etats de la Région et devra permettre, si
l'application efficiente, d'installer une paix durable dans la région de
Grands Lacs Africaines.
Autre aspect de la résolution 2098 , est qu'elle a
inauguré une « nouvelle ère géostratégique
» en Afrique avec une « régionalisation
sécuritaire » sur base du principe « un pour tous, tous pour
un » dont la SADC, organe sous régional précurseur aura
ses instruments de sécurité collective pour la première
fois - hormis l'épisode de 1998 en RDC où seuls trois pays
57www.CIRGL/pourparler-kampala-communique-officiel-conjoint-
74
intervinrent en RDC- « mis en test » sur
un terrain autre que celui de l'intégration économique ou de la
coopération douanière où elle a si bien réussi car
elle est la communauté économique la plus prospère
d'Afrique.
Dans cet engagement du Conseil de Sécurité qui
avait mis en place une brigade d'intervention, « une prise en mains du
destin géopolitique des africains qui trouvent des solutions africaines
aux problèmes africains ».
B. La conclusion de Nairobi entre le gouvernement
congolais et le Mouvement du 23 mars.
Les pourparlers de Kampala, qui ont permis au Gouvernement de
la RDC d'écouter les griefs des mutins du M23, après que ceux-ci
aient mis une partie de la province du Nord-Kivu à feu et à sang
pendant près de deux ans, ont eu leur conclusion.
En effet, deux déclarations et un communiqué
officiel avaient été signés par les protagonistes de ces
pourparlers en marge des célébrations du cinquantenaire de la
République soeur du Kenya auxquelles avaient pris part le Chef d'Etat,
le Président Joseph Kabila, et certains de ses collègues. La
première déclaration a été signée
unilatéralement par le défunt mouvement rebelle M23, par la voix
de Bertrand Bisimwa, son représentant. Dans cette déclaration,
les éléments de cette rébellion font état de leur
renonciation au recours à la violence pour articuler une quelconque
revendication57. Le responsable du M23 a en outre
réitéré et confirmé la dissolution de ce groupe
armé telle qu'annoncé quelques semaines après l'offensive
victorieuse des Forces Armées de la République
Démocratique du Congo.
58www.Unionafricaine/accord-cadre-sur-la-RDC/
75
Le Gouvernement de la République Démocratique
du Congo, représenté par son Ministre des Affaires
Étrangères, a en ce qui le concerne signé pour sa part une
déclaration séparée. Dans sa déclaration, le
Gouvernement qui a pris acte de l'acte de décès de la force
négative M23 a pris les engagements ci-après :
Ø Un Communiqué officiel conjoint de la CIRGL
et la SADC a été rendu public après ces deux
déclarations. Signé respectivement par leurs Excellences Monsieur
le Président Yoweri Museveni d'Ouganda, en sa qualité de
Président en exercice de la CIRGL, et Madame la Présidente Joyce
Banda du Malawi, Présidente en exercice de la SADC.
Ø Suite à la requête faite par Joseph
Kabila, Président de la RDC, et Ban Ki-moon, Secrétaire
Général des Nations Unies, à Yoweri K. Museveni,
Président de la République de l'Ouganda et Président en
exercice de la CIRCL ; et suite à la décision du Sommet
extraordinaire de la Conférence Internationale sur la Région des
Grands Lacs (CIRGL), organisé le 8 Août 2012 concernant la
situation sécuritaire dans l'Est de la RDC ; et la Déclaration
des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Conférence Internationale sur
la Région des Grands Lacs (CIRGL) signée à Kampala le 24
novembre 201258, demandant au Gouvernement de la République
Démocratique du Congo d'écouter le M23, d'évaluer ses
doléances et de répondre à celles qui s'avéreraient
légitimes, le Président YOWERI .MUSEVENI a assumé la
tâche de médiateur entre le Gouvernement de la RDC et le M23.
Les Pourparlers ont formellement débuté le 9
décembre 2012 et ont pris fin le 3 novembre 2013. La facilitation des
Pourparlers a été menée au
59 Idem
76
nom du Président Museveni par le Ministre ougandais de
la Défense, le Dr Crispus W.C.B. KIYONGA, avec le soutien du
Secrétariat de la CIRGL et l'assistance technique de Madame
SAHLE-WORKZEWDE, Directrice Générale du Bureau des Nations Unies
à Nairobi59.
En Novembre 2013, à Kampala, Ouganda, le M23 avait fait
une Déclaration annonçant qu'ils renoncent à la
rébellion et demandant à ses combattants de se préparer au
processus de désarmement, démobilisation et réinsertion
sociale. Le Gouvernement de la RDC quant lui a fait également sa propre
Déclaration prenant acte de la renonciation à la rébellion
par le M23 et annonçant qu'il allait prendre des mesures afin de
faciliter et de rendre irréversible cette renonciation à la
rébellion par le M23.
Section 2. La situation sécuritaire
Après la première étape du processus
électoral en RDC, la bonne organisation du référendum
constitutionnel, la déstabilisation de la consultation populaire tant
redoutée n'a pas eu lieu. Les inquiétudes sécuritaires
post-conflits étaient d'autant plus grandes que celle de la formation
d'une armée et d'une police nationales unifiées. Or, la
réforme du secteur de sécurité (SSR) constituait le second
défi ; le premier étant l'organisation des élections, que
devrait relever le Gouvernement d'Union Nationale et de Transition pour assurer
le retour à la paix et à la stabilité dans le pays. Elle
consistait dans son hypothèse, non seulement à la formation et
l'intégration d'une nouvelle armée et d'une police nationales,
mais aussi à la mise en oeuvre de programmes de Désarmement, de
Démobilisation et de Réintégration (DDR) pour les
combattants congolais et
60 SEBAHARA Pamphile « La réforme du
secteur de la sécurité en RD Congo » dans
http://www.grip.org/bdg/g4600
77
pour les groupes armés ; mais aussi assurer cependant
le retour des troupes étrangères se trouvant en
RDC60.
Pourtant, cette réforme revêt certaines
considérations importantes pour une nouvelle armée congolaise
dans les cadres juridique et politique, plans d'action, de restructuration et
intégration de l'armée, brosser le bilan mitigé de
processus de brassage, le soutien de l'Union Européenne, la formation de
la Police Nationale Intégrée, les projets EUPOL et EUSEC - RDC
à Kinshasa.
Paragraphe. 1. La restructuration et l'intégration
de l'armée
S'appuie sur les documents qui lui donnent toute sa
légitimité, le processus d'intégration consiste en
l'identification, la sélection, le brassage et le recyclage des
éléments éligibles dans le cadre de la mise sur pied d'une
nouvelle armée nationale. Celle-ci devrait faciliter la création
des conditions de sécurité indispensables à l'organisation
des élections et au processus démocratique mis en place.
Conçu et supervisé par le Conseil Supérieur de la
Défense et le Gouvernement, ce processus est mis en oeuvre par la
structure militaire d'intégration (SMI) créée par le
Décret n° 04/014 du 26 janvier 2004 et rendue opérationnelle
en mai 2004 par le Décret n° 04/039 du 13 mai 2004 portant
nomination de ses membres du bureau. Dans cette optique, le lancement de la
réforme a connu une année de retard à ses débuts et
celui-ci s'est répercuté sur la suite des activités.
La SMI collaborait avec le Ministère de la
Défense et la Commission Nationale du désarmement, de la
Démobilisation et de la Réintégration (CONADER). Elle a
bénéficié par ailleurs d'un appui de la
78
MONUC et du Comité International d'Accompagnement de la
Transition (CIAT). Ce dernier était composé des
représentants des cinq pays membres permanents du Conseil de
Sécurité, de l'Afrique du Sud, de l'Angola et de la Belgique et
était présidé par le représentant du
Secrétaire Général de l'ONU en RDC.
Dans la pratique, les candidats au brassage doivent remplir
sept critères, à savoir : la nationalité congolaise, le
choix volontaire, l'aptitude physique, médicale et mentale, la bonne
moralité, un bon profil psychologique, un minimum de six ans
d'études primaires, avoir l'âge requis, c'est-à-dire 18 ans
au minimum et 40 ans au maximum pour la troupe et les sous-officiers, et 45 ans
maximum pour les officiers supérieurs. Pour ce dernier point, les
militaires de toutes catégories hautement qualifiés peuvent
bénéficier d'une dérogation. Les enfants soldats
étaient exclus du processus et démobilisés d'office. Ils
sont pris en charge par des organisations spécialisées.
Même si ces critères sont bien précis, on peut s'imaginer
les difficultés de leur application dans un contexte où les
citoyens, et de surcroît les ex-rebelles et les milices, ne disposent pas
de papiers d'identité. En effet, à l'exception des villes, les
services d'état civil ne sont plus opérationnels à cause
de la faillite des services publics durant plusieurs années de
conflit.
Les interrogations sur les chiffres des soldats se sont
renforcées suite à un premier recensement des soldats
réalisé en juillet 2005 dans six provinces et à Kinshasa
par une équipe d'experts d'Afrique du Sud. Cette enquête indique
que 40 à 60% des effectifs seraient constitués de soldats
fantômes. On a estimé que la hiérarchie aurait en fait
gonflé les chiffres pour pouvoir détourner la solde à son
profit. Il faut savoir cependant qu'en janvier 2006, le Gouvernement avait revu
ces statistiques et avait évalué l'effectif des forces de
sécurité à 120.000 hommes. Toutefois ces chiffres ne
prennent pas en compte la garde présidentielle et les combattants non
déclarés par les différentes
61 Cfr. Action commune n° 2005/355/PESC du 2
mai 2005, in Journal officiel de l'UE n° L 112 du 3 mai 2005, p.
20.
79
composantes du gouvernement. Cette situation illustre
l'urgence d'un recensement officiel des forces de sécurité pour
mieux gérer le processus.
L'intégration de l'armée se faisait en plusieurs
séquences dont les plus importantes sont : le regroupement des
compagnies au point de cantonnement (pour contrôle des listes
nominatives) et celui des groupes ou individus armés au point de
désarmement par la MONUC ; le transport des forces vers le quartier
général de la brigade où s'opère le recensement des
personnes et du matériel ainsi que la récupération des
armes avec la certification de la MONUC. A ce stade, les enfants soldats sont
directement confiés aux organisations spécialisées ; le
transport vers les centres de l'orientation gérés conjointement
par la SMI et la CONADER. Des activités dites de « tronc commun
» consistent en l'identification, l'orientation et le choix volontaire des
combattants.
Des non-combattants sont renvoyés chez eux à ce
stade. Enfin, le transport, d'une part, des éléments
éligibles vers les centres de brassage de l'armée où
s'opèrent la sélection militaire, le brassage et le recyclage
pendant une période de 45 jours plus au moins, et d'autre part, le
transfert des éléments non éligibles au programme DDR pour
une réinsertion dans la société. Des personnes
jugées inaptes militairement dans les centres de brassage sont
également envoyées au programme DDR pour un retour à la
vie civile. Ceci est représenté par une figure des étapes
importantes du processus d'intégration de l'armée
congolaise61.
80
Paragraphe 2. Un bilan mitigé du processus de
brassage
Ce qui nous importe de comprendre, c'est que le bilan du
processus d'intégration de l'armée congolaise était
mitigé. D'une part des progrès significatifs ont
été accomplis sur le plan de la sécurité et de la
stabilité. D'autre part, les actions réalisées restent
fragiles et le plan stratégique de la réforme de l'armée
connaît beaucoup de retard dans sa mise en oeuvre.
Incontestablement, des acquis importants pour les structures
chargées de la mise en oeuvre de la réforme étaient en
place et fonctionnaient. La loi sur la défense et les forces
armées a été promulguée le 12 novembre 2004. Un
état-major unifié des Forces armées de la RDC était
en place avec la participation des officiers de différentes composantes
signataires de l'Accord global et inclusif sur la Transition. Les commandants
des dix régions militaires du pays ont été nommés
selon l'accord sur le partage du pouvoir et sont chargés de superviser
le processus d'intégration sur le terrain. Toutefois, ces structures
souffrent de faiblesses structurelles liées à la situation
post-conflit. Ces progrès ont été obtenus grâce
à l'appui important de la Communauté Internationale à
travers la MONUC.
La première phase du plan stratégique de
réforme de l'armée a été réalisée
avec succès. Elle a permis la formation de six brigades dans les centres
de brassage suivants : Kisangani avec l'appui de la Belgique ; Kitona avec
l'appui de l'Angola ; Kamina avec l'appui de la Belgique et de l'Afrique du Sud
; Nyaleke et Mushake avec l'appui des Pays-Bas et de l'Afrique du Sud ;
Luberizi avec l'appui de l'Union européenne.
Les donateurs financent l'aménagement et
l'équipement des centres de brassage ainsi que l'organisation des
formations. Les six brigades intégrées ont été
déployées à Kinshasa et dans les zones où les
tensions et la violence étaient les plus importantes, à savoir
l'Ituri, le Nord Kivu et le Sud Kivu. Seules
62 KIBASOMBA R., «Post-War Defense Integration in
the Democratic Republic of the Congo», Occasional Paper, 119, ISS,
Pretoria, December 2005, p. 2.
81
trois brigades sur les six étaient suffisamment
équipées et avaient participé aux opérations
menées contre les groupes armés qui attaquent les populations en
Ituri et dans les deux Kivu.
Paragraphe 3. La formation d'une police nationale
intégrée
Le Mémorandum sur l'armée et les forces de
sécurité signé le 29 juin 2003 par les signataires de
l'Accord global et inclusif sur la transition prévoit la création
de deux unités de police. La première est un Corps de Protection
Rapproché (CPR) responsable de la sécurité des leaders
politiques et des sites des institutions de la transition.
La seconde est l'Unité de Police Intégrée
(UPI) chargée d'assurer la sécurité dans le pays. La
restructuration de la police est donc aussi une des priorités du
Gouvernement. Dans la police comme dans l'armée, plusieurs défis
sont à relever. Aujourd'hui, la police congolaise est constituée
à 95% d'anciens membres des forces de l'ordre (gendarmerie, garde civile
et police de circulation) du régime de MOBUTU62.
Son effectif se situe entre 90.000 et 114.000 policiers. Dans
le cadre de sa réforme, l'accent est mis sur le renforcement des
capacités des policiers à assurer la sécurité
nationale.
La mission des Nations Unies au Congo, avec plus de 700
policiers, appuie significativement le Gouvernement dans la réforme de
la police. Les deux partenaires ont élaboré, en 2005, un Plan
national de formation
82
de la police. Ce Plan décrit les activités de
formation qui été menées avec l'appui de la MONUC mais
aussi des partenaires bilatéraux, notamment l'Angola, l'Afrique du Sud,
la France et l'Union européenne, jusqu'en mars 2006. En outre, des
policiers de la MONUC sont également déployés sur le
terrain auprès de l'inspecteur général de la police et de
tous les inspecteurs provinciaux à qui ils donnent des conseils de
planification et de gestion des opérations stratégiques.
À l'instar de la réforme de l'armée, des
efforts restent à fournir en matière de lutte contre la
corruption, qui s'intensifie à cause notamment de la
précarité des conditions de travail et des salaires minimes.
Paragraphe 4. Un soutien important de l'Union
européenne
L'UE considère que la réforme des forces de
sécurité est prioritaire. Dès lors, deux interventions
européennes en matière de réforme de l'armée et de
la police ont été mises en place.
A. Le projet « EUPOL Kinshasa »
En date du 30 avril 2005, l'UE a lancé une mission de
police européenne « EUPOL Kinshasa », dont l'objectif est
d'encadrer et de conseiller l'Unité de Police Intégrée
(UPI) congolaise. Celle-ci est chargée d'assurer la protection des
institutions étatiques et de renforcer l'appareil de
sécurité intérieure en RDC. Ce projet constitue la
première mission de gestion civile des crises en Afrique menée
dans le cadre de la Politique Extérieure de Sécurité et de
Défense (PESD) de l'UE63.
63 Action commune n° 2004/847/CFSP du 9
décembre 2004, in Journal officiel de l'UE n° L 367 du 14
décembre 2005, p. 30-34. Sur la PESD, voir F. Santopinto, « La
politique extérieure de sécurité et de défense :
enjeux et réalités », Note d'analyse, GRIP,
22/12/2005
83
La mission compte une trentaine de personnes. Elle
déploiera également du personnel auprès des
différentes sections de la chaîne de commandement de l'UPI.
Enfin, la formation et l'équipement de l'UPI sont
financés par le Fonds Européen de Développement (FED),
géré par la Commission européenne, et par une action
commune couvrant des contributions venant du budget de la PESC et des
États membres.
B. Le Projet « EUSEC - RDC »
À la suite d'une demande du Gouvernement congolais,
l'UE a décidé d'établir une mission de conseil et
d'assistance en matière de réforme du secteur de la
sécurité. Lancée le 8 juin 2005 pour douze mois
renouvelables, la mission comprend huit experts qui sont affectés au
cabinet du Ministre de la Défense, à l'Etat-major
général, y compris la Structure Militaire d'Intégration
(SMI), à l'Etat-major des Forces Terrestres, à la CONADER et au
Comité Opérationnel Conjoint.
En conséquence du travail de la mission « EUSEC -
RDC », le Gouvernement congolais a soumis à l'UE une autre demande
d'appui technique et logistique en vue de la modernisation du système de
gestion du personnel et des finances des forces armées. D'où, la
décision de l'UE de mettre en place un projet de modernisation de la
chaîne de paiement du Ministère de la Défense
congolaise.
84
Paragraphe 5. Les défis à relever
L'observation de l'état des lieux de la réforme
du secteur de sécurité en RDC met en évidence des
progrès accomplis mais aussi des défis à relever. Parmi
ces derniers, quatre méritent une attention particulière dans la
perspective de garantie démocratique : La nécessité
d'accélérer le processus de brassage et de mettre fin aux
structures de commandement parallèles, l'amélioration des
conditions de vie et de travail des soldats, le renforcement de la
cohérence et de la coordination des appuis extérieurs, Adopter
une approche globale du secteur de la sécurité.
Section 3. Les perspectives d'une Paix durable dans la
région des Grands Lacs Africains
Il ne nous parait pas superflu de comprendre que la RDC a
besoin de la paix pour assurer son développement. Cependant, c'est par
les crises de paix observées que les actes juridiques internationaux se
sont conclus entre les Etats de la région de Grands Lacs Africains sous
examen dans le but de
parvenir à une paix durable et contrer ainsi le projet
de balkanisation du Congo.
Tous ces actes n'ont été que d'importance
temporaire. La sécurité, la stabilité et le
développement d'un pays ne comprennent entre autre la mise en oeuvre des
enjeux diplomatiques qui prévalent au cours de la période
concernée.
Les apports que nous émettons ici ont été
éclairés par les spécialistes en ce domaine et qui nous
ont précédés dans la recherche de différentes
manières pour promouvoir la paix en Afrique centrale et
particulièrement dans la région des Grands Lacs.
85
Le Professeur KITIMA KASENDWE estime que les efficiences de la
crise se comportent dans la situation géopolitique des Etats de la
région qui influe et fait de celle-ci une espace de lutte entre les
grandes puissances étrangères en se servant de certains Etats
comme de métropoles relais pour déstabiliser les autres.
Il pense cependant que l'orientation des relations
internationales se rapporte aux enjeux des alliances entre ces Etats relais et
les grandes puissances par des mutations géostratégiques
importantes dont la déliquescence de l'ex-Zaïre
considéré autrefois comme la nation pivot et rempart de
l'Occident contre le communisme. Ce qui a poussé les Etats-Unis à
s'investir stratégiquement à partir de l'Ouganda, le nouveau
centre des décisions sous régionales.
Pour ce faire, il faut une mise dans le chef de comportement
extérieur de la RDC et de ses voisins immédiats de certains
impératifs pouvant les aidaient de vivre dans une situation de paix et
de sécurité collective 64:
En outre, les Etats de la sous-région des Grands Lacs
doivent respecter les ressources naturelles des leurs voisins afin
d'éviter l'exploitation illégale mettant en cause leurs
responsabilités internationales respective.
La RDC doit bien se servir de sa diplomatie pour
résoudre la problématique de sa balkanisation favorisée
par des crises à répétition dans cette région et ce
en sa qualité de moteur de la stabilité de l'Afrique centrale.
Celle - ci permettra à ses voisins d'être en
sécurité et ainsi ne pas subir les
64 KITIMA KASENDWE A., « La
Géopolitique de l'Afrique centrale : Enjeux et alliances », in
Conditions d'une paix durable en Afrique Centrale, Revue de la
faculté de droit, CRIP, EDUPC, 2003, pp. 53-61.
86
effets collatéraux provoqués par des situations
belligérantes venant de la RDC à travers ses
réfugiés et mouvements migratoires.
87
Conclusion
Ce travail qui s'achève et intitulé «
diplomatie congolaise face aux menaces de balkanisation et
manoeuvre d'occupation : analyses et perspective» est
composé de trois chapitres divisés chacun en sections et
paragraphes. Il se veut une évaluation des chances pour que la
diplomatie congolaise puisse bien, contrer cet ignoble projet.
Dans le premier chapitre, consacré aux
considérations générales, nous avons passé en revue
les différents concepts opérationnels utilisés dans ce
travail. Dans le deuxième, il été question de
présenter les dites menaces de balkanisation ; ce qui nous a permis de
faire un aperçu historique sur l'origine de cette dernière avant
d'évoquer les acteurs étatiques et non étatiques, auteurs
de ce drame projet. Et enfin dans le troisième, nous avons
épinglé les efforts fournis par la diplomatie congolaise pour
endigué cette manoeuvre diabolique d'occupation.
Tous ces chapitres ont assuré une démonstration
qui confirme nos hypothèses. Le Congo est effectivement victime de son
importance économique et stratégique au coeur de l'Afrique. Cette
recherche démontre les convoitises des puissances
étrangères tant étatiques que des firmes multinationales,
facilitées par les crises internes récurrentes due à
l'absence d'une gouvernance démocratique efficace.
Ce projet est donc effectif sur le plan
géoéconomique et, en gestation, sur le plan géopolitique.
Il suffit de se rappeler des ambitions des certains de nos voisins,
particulièrement ceux de grands lacs, surtout le Rwanda, pour s'en
rendre compte.
88
Pour contrer ce projet de balkanisation, la RDC a mené
des actions diplomatiques de grande envergure tant au niveau bilatérale
que multilatérale.
Grâce aux dites actions, elle a réussi à
mobiliser l'opinion publique tant nationale qu'internationale contre ces
tentatives séparatistes, rejetées avec détermination par
le peuple congolais dans son ensemble.
Comme suggestion nous pensons qu'il y a lieu de
procéder immédiatement, sans attendre, à une prise de
conscience nationale pour contrer ce projet qui ressemble à un
assassinat prémédité. Nous devons comprendre que personne
ne viendra assurer notre intégrité en dehors de nous-même.
Pour se faire, nous devons nous prendre en charge.
En plus des actions diplomatiques, il nous faut une excellente
gouvernance qui garantit un bon fonctionnement de l'Etat, une relance
économique d'envergure, une armée vraiment nationale,
patriotique, républicaine et surtout dissuasive. Et le Congo q tous les
atouts pour devenir, dans un délai raisonnable, une puissance
économique et militaire africaine, respectée.
.
89
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3.
www.UE.org/.../Rapport_expert_2013
4.
www.ONU.org/.../Resolution_2098_rdc
5.
www.Radiookapi.org/.../Visite_Banki-Moon_rdc
6.
www.ONU.org/MONUC
7.
www.CIRGL/pourparler-kampala-communique-officiel-conjoint-
8. www.Unionafricaine/accord-cadre-sur-la-RDC/
9.
w.ww.wikileaks.org/le
pillage_du_congo.htl
93
TABLE DES MATIRES
DEDICACE ii
REMERCIEMENTS iii
SIGLES iv
INTRODUCTION 1
0.1 PROBLEMATIQUE 1
2. HYPOTHESES DE TRAVAIL 2
3. CHOIX ET INTERET DU SUJET 3
4. METHODOLOGIE DE TRAVAIL 4
5. DELIMITATION DU SUJET 4
6. L'ESQUISSE DU TRAVAIL 5
CHAPITRE PREMIER. LES CONSIDERATIONS GENERALES 6
Section 1. Définition des Concepts de base 6
Paragraphe 1. Diplomatie 6
Paragraphe 2. La menace 9
Paragraphe 3. Balkanisation 10
Paragraphe 4.Manoeuvre 11
Paragraphe 5. Occupation 11
Paragraphe 6. Politique extérieure 12
Section 2: La Diplomatie Congolaise 14
Paragraphe 1. Les Facteurs déterminants de la Politique
Extérieure 14
A. Facteurs Internes 14
A. Facteurs Externes 18
Paragraphe 2. Evolution de la Diplomatie Congolaise 21
A. La 1ère République : 30 juin 1960 - 24 novembre
1965 21
B. La 2ème République : 24 novembre 1965 - 24
avril 1990 23
C. La Période de Transition 24
Paragraphe 3. Les principes essentiels de la politique
extérieure 30
A. Sous la première république 30
B. Sous la deuxième République 31
C. Sous la période de la transition (1990 à 1997)
33
D. Sous la période de la reconstruction nationale (1997
à 2001) 33
E. Sous la période la Reconstruction nationale de Joseph
KABILA (2001
à 2003) 35
F. Sous la période du partage du pouvoir (2003 à
2006) 35
G. Sous la troisième République (depuis 2006)
36
94
Paragraphe 5. Les organes de la politique extérieure de la
RDC 39
A. le président de la République 39
B. Le Gouvernement : Les ministres des Affaires
Étrangères et de la
Coopération internationale 40
C. L'Assemblée Nationale (le Parlement) 41
CHAPITRE II. LES MENACES DE BALKANISATION DE LA RDC 42
Section 1. Historique sur l'origine de balkanisation de la RDC
42
Paragraphe 1. De la Colonisation à la Première
République 43
Paragraphe 2. Deuxième République (1990-1994) 43
Paragraphe 3. La chute du Mobutisme pour le Kabilisme : 1997-2001
46
Paragraphe 4. Du Père au Fils : (2001 à nos jours)
49
Section II : Les acteurs de balkanisation du Congo
Démocratique 51
Section 3. Sociétés multinationales comme acteurs
de balkanisation de la
RDC 54
Paragraphe 1. Les Sociétés Multinationales dans les
pays en conflit 54
1. La protection du personnel et des biens. 55
Paragraphe 2. L'apport des Multinationales dans la balkanisation
de la RDC
56 CHAPITRE
III. LA DIPLOMATIE CONGOLAISE FACE AUX
MENACES
DE BALKANISATION 60
Section 1. Renforcement de la paix 60
Paragraphe 1. Pacte sur la Sécurité,
Stabilité et le Développement de la
Région de Grands Lacs Africains 61
Paragraphe 2. Les Protocoles 63
A. Protocole sur la Non-agression et la défense mutuelle
dans la région
des Grands Lacs Africains 63
B. Protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance
64
C. Protocole sur la coopération judiciaire 65
D. Protocole sur la prévention et la répression du
crime de génocide, des
crimes de guerre contre l'humanité et de toute forme de
discrimination 65
E. Protocole sur la lutte contre l'exploitation illégale
des ressources
naturelles 66
F. Protocole sur la zone spécifique de reconstruction et
développement 66
G. Protocole sur la prévention et la répression de
la violence sexuelle à
l'égard de la femme 67
H. Protocole sur les droits à la participation et
l'assistance aux personnes
déplacées 67
I.
95
Protocole sur les droits à la propriété
des rapatriés 67
J. Protocole sur la gestion de l'information et de la
communication 68 Paragraphe 3. Analyse de l'Accord - Cadre pour la paix, la
stabilité et la
coopération dans la sous-région des Grands Lacs
69 B. La conclusion de Nairobi entre le gouvernement congolais et le
Mouvement du 23 mars. 74
Section 2. La situation sécuritaire 76
Paragraphe. 1. La restructuration et l'intégration de
l'armée 77
Paragraphe 2. Un bilan mitigé du processus de brassage
80
Paragraphe 3. La formation d'une police nationale
intégrée 81
Paragraphe 4. Un soutien important de l'Union
européenne 82
Paragraphe 5. Les défis à relever 84
Section 3. Les perspectives d'une Paix durable dans la
région des Grands
Lacs Africains 84
Conclusion 87
BIBLIOGRAPHIE 89
TABLE DES MATIRES 93
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