![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros1.png)
UNIVERSITÉ D'ÉTAT
D'HAÏTI
(UEH)
FACULTÉ D'AGRONOMIE ET DE MÉDECINE
VÉTÉRINAIRE
(FAMV)
DÉPARTEMENT DES RESSOURCES NATURELLES
ET ENVIRONNEMENT
(DRNE)
Mémoire de fin d'études
Préparé par : Jerry BRUMAIRE
Pour l'obtention du diplôme d'Ingénieur
-Agronome Option : Ressources Naturelles et Environnement
Décembre 2022
II
Mémoire intitulé : Etude de
l'évolution du trait de côte sur le tronçon Port-salut
Roche- à-Bateau : enjeux et prospective
A été approuvé par le jury
composé de:
Jocelyn LOUISSAINT Date :
Président
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros2.png)
Jacques Philémon MONDESIR, Ing-Arg, MSc Date :
01/06/2023
Conseiller scientifique
Eric Junior VILMONT, Ing-Arg, MSc Date:
Membre
Neudy JEAN-BAPTISTE, PhD Date :
Conseiller scientifique
III
DEDICACES
Je dédie ce mémoire à :
· Mon père, Ovide BRUMAIRE et à ma
mère Attha-Marie ADRIEN pour leur soutien et leur amour manifesté
à mon égard.
· Mon grand frère Ophny BRUMAIRE
· Mes petits frères ; Gregory et Jn Jimmy
BRUMAIRE
· Ma petite soeur Dyna BRUMAIRE
· Ma très chère Loudwine MICHEL qui m'a
grandement accompagné et supporté tout au long du cycle
d'étude.
· Tous mes anciens camarades de la promotion PEGASUS
· Et à tous les professeurs de la Faculté
Agronomie et de Médecine Vétérinaire pour leur courage et
leur motivation dans l'enseignement de cette génération.
A Jésus seul soit toute la gloire
iv
REMERCIEMENTS
Tout d'abord, je tiens à remercier le Seigneur
Jésus pour ces multiples bienfaits envers moi.
Au terme de celui-ci, mes remerciements spéciaux vont
à :
+ Mes conseillers scientifiques en l'occurrence Dr
JEAN BAPTISTE Neudy et M. Jacques
Philémon MONDESIR pour leur encadrement et leur
disponibilité à mon égard.
+ Mes remerciements les plus sincères au corps
professoral de la faculté d'Agronomie et de Médecine
vétérinaire pour leur disponibilité.
Mes remerciements vont aussi à :
+ M. Boby PIARD directeur
général du Centre National de l'Information
Géospatiale (CNIGS) qui m'a facilité l'obtention
du stage de mémoire.
+ M. David TELCY pour ses
conseils.
+ Au corps professoral de la FAMV en particulier ceux du
département de Ressources Naturelles et Environnement.
+ M. St-phar JEAN pour ses conseils.
+ Aux employés du CNIGS pour leur sens
de coopération au cours du stage. + A mes collègues et camarades
de stage : Sandra CASIMIR, JEAN-PERRE
Jhon-kely et Azilien W. Standy pour leurs
multiples supports au cours de la
période de stage
+ Enfin je présente également mes
sincères remerciements à tous ceux et celles
qui d'une façon ou d'une autre ont contribué
à la réussite de ce travail.
V
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Les differents indicateurs utilisés pour les
etudes de la dynamique du trait
de côte 6
Tableau 2: Le matériel et les logiciels à
utiliser 15
Tableau 3: Typologie et caractérisation des
données Géospatiales collectées 16
Tableau 4: Les indicateurs les plus pertinents de la zone
d'étude 19
Tableau 5: Statistique de l'occupation du sol de la bande
cotiere (2014/2021) 31
Tableau 6: Occupation du littoral déjà
détruite par l'érosion côtière 38
Tableau 7: Quantité de superficie d'occupation du sol a
risque d'érosion côtière 42
vi
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Localisation des communes de Port-salut et de
Roche-a-Bateau 12
Figure 2: Répartition de la pluviométrie moyenne
mensuelle (données obtenues sur la période allant de 2010
à 2018, UNITE HYDROMETEOROLOGIQUE (UHM))12
Figure 3: Climat des communes de Port-Salut et de
Roche-a-Bateau 14
Figure 4: Géologie des communes de Port-Salut et du
Roche-a-Bateau 15
Figure 5: Exécution de la segmentation dans
l'ecognition 17
Figure 6: Quelques échantillons correspondant a chaque
classe des elements du
littoral 18 Figure 7: Classification de l'image en fonction
des caractéristiques de chaque
polygones (object-image) 19 Figure 8: Extrait de
l'orthophoto de 2010, numérisation à partir de la ligne
instantanée20 Figure 9: Extrait de l'orthophoto de 2010,
numérisation a partir de la limite sable
mouille/ sable sec 21 Figure 10: Extrait de l'orthophoto de
2010, numérisation à partir de la limite falaise 21 Figure 11:
Extrait de l'orthophoto de 2010, numérisation à partir de la
limite de
végétation 22
Figure 12: présentation de la ligne de base (baseline),
les shorelines et les transects 23
Figure 13: Positions du trait de côte durant la
période d'étude (2002-2021) 26
Figure 14: Occupation du sol (2014) du littoral de Port-Salut
et de Roche-à-Bateau 28
Figure 15: Occupation du sol (2021) du littoral de Port-Salut
et de Roche-à-Bateau 29
Figure 16: Représentations des classes d'occupation du
sol du littoral 30
Figure 17: Proportion de chaque situation au niveau du trait
de côte 2002-2010 32
Figure 18: Disparition d'un tombolo au cours de la
période de 2002 à 2010 par une
forte érosion 33 Figure 19: Evolution du trait de
côte sur le troncon Port-Salut_Roche-à-Bateau
(2002-2010) 325 Figure 20: Proportion de chaque situation
au niveau du trait de côte de 2010-2021 .. 35 Figure 21: Evolution du
trait de côte sur le troncon Port-Salut_Roche-à-Bateau
(2010-2021) 36
Figure 22: superficie de claque classe occupation du sol
détruite par érosion côtière38
Figure 23: Comparaison des tendances avant et apre2010 40
Figure 24: Prévision de la position du trait de
côte de 2040 41
Figure 25: Risque des pertes occupation du sol 2021 à
2040 42
vii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ABE : Agence Béninoise pour l'Environnement
CCG : Comité ZIP Côte-Nord du Golfe.
CNIGS : Centre National de l'Information Géo-Spatiale
CIAT : Comité Interministériel d'Aménagent
du Territoire
DGPS : Differential Global Positioning System)
DSAS : Digital Shoreline Analysis System
EPR : Taux de point final
EID : Entente Interdépartementale pour la
Démoustication du littoral méditerranéen
GIEC : Groupe Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du
Climat
IHSI: Institut Haitien de Statistique et d'Informatique
IGN : Institut national de l'information géographique et
forestière (France)
MDT : Ministère du tourisme
MEDDTL : Ministère de l'écologie du
Développement durable, des transports et du
logement (France)
OCS : Occupation du Sol
UHM : Unité Hydrométéorologique d'Haïti
SIG : Système d'Information Géo-Spatiale
VIII
RESUME
La bande côtière Port-Salut_Roche-à-Bateau
a une importance environnementale et touristique considérable au niveau
du département du Sud. En dépit de tout ce potentiel
socio-économique, certains points du tronçon côtier
semblent fortement exposés à l'érosion
côtière. Afin de mieux évaluer la gravité de la
situation et de pouvoir géo-localiser les zones critiques
nécessitant une intervention urgente, il est important d'établir
une historicité de l'évolution côtière (grâce
à la télédétection), depuis une date
éloignée selon la disponibilité d'images (soit 2002)
jusqu'à une date récente (2021). Cette analyse diachronique
permet donc de mesurer le déplacement total ainsi que le
déplacement annuel (cinétique) de la côte en
différents points (appelés transects), de prévoir ensuite
la position fictive du trait de côte à une date ultérieure
(soit 2040) sur la base de cette même cinétique, et enfin de voir
les enjeux actuels et futurs de cette dynamique littorale.
Pour atteindre les objectifs fixés, des tracés
côtiers sont numérisés aux différentes dates selon
la disponibilité en images (2002, 2010 et 2021) et en se basant sur des
indicateurs dûment choisis. Le logiciel DSAS (plug-in de ArcGis)
a permis de produire des statistiques sur la cinétique du trait de
côte en se basant sur la variation de la position de la ligne de
côte d'une année à l'autre.
Les résultats obtenus montrent que globalement
(contrairement à ce à quoi on s'attendait) ce
phénomène d'érosion côtière a connu un
ralentissement dans la deuxième décennie de l'étude
(2010-2021) par rapport à la première (2002-2010). En effet, au
cours de la première période, 71 % du trait de côte a
été en érosion avec un taux moyen de déplacement de
5 m/ an ; par contre pour la deuxième période seulement 47 % du
tronçon a été en érosion (pour un même taux
moyen de 5 m/an). Par ailleurs plus de 7 ha de terres ayant un
intérêt humain, économique ou touristique (zones
urbaines, cultures & pâturages, couverts arborés et plage)
ont disparu lors de l'avancée de la mer sur la terre entre 2014 et
2021. On prévoit que d'ici 2040, certaines positions de la côte
risque de reculer encore de 19 m, entraînant une perte de 11 ha de
littoral terrestre si rien n'est fait pour inverser la tendance
érosive.
ix
Table des matières
DEDICACES iii
REMERCIEMENTS iv
LISTE DES TABLEAUX v
LISTE DES FIGURES vi
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vii
RESUME viii
1-INTRODUCTION 1
1.1-Problématique 1
1.2- Objectif de l'étude 2
Objectif général 2
Objectifs spécifiques 3
1.3-Hypothèse 3
1.4-Intérêt de l'étude 3
1.5- Limitation de l'étude 3
2-REVUE DE LITTERATURE 5
2.1-Le littoral 5
2.2- Définition du trait de côte 5
2.3- Les indicateurs du trait de côte 6
2.4- Dynamique du trait de côte 7
2.5- Les causes de la dynamique du trait de côte 7
2.5.1-Les processus naturels de la dynamique du trait de
côte 7
2.5.2-Les interventions humaines 9
2.6- Mesure des variations de la position du trait de côte
9
2.6.1- Les méthodes directes 10
2.6.2- Les méthodes indirectes 10
2.7-Les systèmes d'information géographique (SIG)
dans l'analyse du trait de côte
10
X
2.7.1- Méthodes statistique de calcul de la
mobilité du trait de côte 11
3- METHODOLOGIE 12
3.1-Presentation de la zone d'étude 12
3.1.2-Localisation géographique 12
3.1.3- Situation démographique 13
3.1.4- Condition climatique 13
3.1.5- Géologie des communes de Port-Salut et de
Roches-à-Bateau 14
3.2-Matériel 15
3.3- Méthode de travail 16
3.3.1-Recherche bibliographique 16
3.3.2-Collecte des données à l'entrée
(Inputs) : Images 16
3.3.3- Production de couches de données 17
a) Les statistiques d'évolution du trait de côte
22
3.4- SCHEMA RECAPITULATIF DE LA METHODOLOGIE DE L'ETUDE... 25
4-Résultats et discussions 26
4.1-Cartographie multidates des positions du trait de côte
26
4.2- Cartographie diachronique de l'occupation du sol sur le
littoral Port-Salut_
Roche-A-Bateau (2014 /2021) 27
4.3-Mesure de la cinétique du trait de côte durant
les deux dernières décennies
(2000 -2020) ; 31
4.3.1-Variation spatio-temporelle du trait de côte pour la
période de 2002-2010
31
4.3.2-Variation spatio-temporelle du trait de côte de
2010-2021 35
4.3.3-Analyse d'impacts et évolution du
phénomène d'érosion sur le tronçon
d'étude 37
4.4- Prévision et enjeux de l'évolution du trait de
côte de la commune de Port-
salut et du Roche-A-Bateau (horizon 2040) 39
4.5- Considération sur l'hypothèse 43
5- Conclusion et recommandations 44
xi
5.1- Conclusion 44
5.2- Recommandations 45
6- REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 46
1
1-INTRODUCTION
1.1-Problématique
Les zones côtières, malgré leur niveau de
fragilité, sont connues comme de zones importantes du point de vue
économique et environnemental. Elles constituent la zone de transition
(écotone) entre les écosystèmes marins et terrestres, et
fournissent à ce titre des services écosystémiques
fondamentaux (ASSOGBA, 2018). Pourtant, ces zones sont en général
sujettes au risque d'érosion côtière qui est un
phénomène naturel que l'on observe partout dans le monde
(PASCOFF, 1998). Toutefois, il est toujours plus accentué là
où il y a une plus forte vulnérabilité liée
à une mauvaise utilisation de l'espace littoral.
Ce phénomène d'érosion est à
l'origine de la dynamique du trait de côte et induit donc une perte de
terrain au profit de la mer (PALVADEAU, 2000). En effet, plus de 70 % des
côtes du monde connaissent des problèmes d'érosion
côtière, 20% sont stables et 10 % en situation d'accrétion
(PALVADEAU, 2000). D'après BORLOO (2009), ce phénomène
entraîne déjà des dommages considérables sur les
activités humaines, en matière de développement
économique, d'urbanisation du littoral, de tourisme et de protection de
la biodiversité. Cette évolution (négative) du trait de
côte s'accélère avec l'augmentation de l'intensité
(ainsi que la fréquence) des tempêtes et la montée du
niveau de la mer sous l'effet du réchauffement climatique (LA CROIX,
2002). Ainsi, les plages, les complexes touristiques, les centres urbains, les
activités économiques au niveau des zones côtières
deviennent de plus en plus exposés face au recul du trait des
côtes (GIEC, 2007).
A l'instar des zones côtières du monde, les
littoraux d'Haïti sont également exposés à
l'érosion côtière. En effet, presque tous les 1500
kilomètres de rivages s'étalant sur 77 communes du pays sont
menacés par cette érosion, surtout la bande Cayes-Dame Marie
(CIAT, 2012). Au niveau de cette bande côtière,
particulièrement sur le tronçon Port-Salut_ Roche-
à-Bateau, la situation se détériore graduellement (MDT,
2007).
2
La bande littorale « Port-Salut - Roche-à-Bateau
» est considérée malgré tout comme l'atout majeur du
développent touristique du département du Sud (MDT, 2007). Par
ses complexes touristiques, son paysage et ses services
écosystémiques, elle accueille chaque année des centaines
de visiteurs à l'occasion des fêtes patronales, lors des vacances
de fin d'année, de Carnaval, de Pâques ou d'été
(MPCE ,2013). Elle s'est imposée comme une destination touristique pour
une clientèle locale comme pour plusieurs membres de la diaspora
haïtienne (MPCE ,2013).
Durant la période de 2004 à 2007 des successions
de vagues exceptionnelles ont provoqué la déstabilisation de ce
tronçon côtier (CREOCEAN, 2015). De plus, cette
déstabilisation s'intensifie par les activités anthropiques des
riverains (Extraction de sable pour la construction et la
réalisation d'aménagements privés, la destruction de la
végétation servant à fixer les sédiments sableux du
littoral...) qui accéléraient davantage l'érosion
côtière (CREOCEAN, 2015).
Malgré sa valeur appréciable du point de vue
touristique et environnemental, cet espace côtier, aujourd'hui
très fréquenté et pourtant fragilisé, pourrait ne
plus être en mesure de résister aux « agressions habituelles
» des vagues et des impacts anthropiques (CREOCEAN, 2015). Ainsi, il
convient de se demander (dans une perspective d'un éventuel plan
d'anticipation, de renforcement et de réhabilitation
côtière) quelle est l'ampleur réelle du
phénomène (en termes de taux d'évolution) et surtout quels
sont les points les plus menacés sur le tronçon
nécessitant une intervention urgente. Dans ce contexte, cette
étude se propose de faire un état des lieux précis de la
situation du tronçon côtier « Port-Salut -
Roche-à-Bateau », basé sur la mesure du déplacement
du trait de côte au cours de ces vingt dernières années
ainsi que le ciblage des zones les plus critiques.
1.2- Objectif de l'étude Objectif
général
Contribuer à une meilleure connaissance (actuelle
et future) de la dynamique du trait de côte du tronçon
Port-Salut _Roche-à-Bateau afin de mieux évaluer et localiser
les
3
impacts futurs y afférents sur un horizon de 20 ans et
proposer des solutions appropriées.
Objectifs spécifiques
? Cartographier l'occupation du sol à une date
antérieure (2014) et récente (2021) sur le littoral Port-Salut_
Roche- à-Bateau ;
? Cartographier les positions du trait de côte à
différentes dates (2002-20102021) sur le tronçon d'étude
;
? Mesurer la cinétique du trait de côte durant
les deux dernières décennies (2000 - 2020) ;
? Prévenir la position fictive du trait de côte
et les pertes en occupation du sol (horizon 2040) ;
1.3-Hypothèse
On s'attend à une plus grande
accélération de l'érosion côtière sur le
trait de côte du tronçon Port-Salut_ Roche-à-Bateau dans la
deuxième décennie (post-2010), par rapport à la
première décennie (2000 - 2010).
1.4-Intérêt de l'étude
Ce mémoire (au-delà du fait que ce soit une
étude de cas) illustre de manière générale la
contribution de l'imagerie spatiale et des outils SIG dans le suivi du risque
côtier et la gestion du littoral. Le fait de pouvoir quantifier et
géolocaliser le recul du trait de côte (ainsi que les impacts
futurs sur les diverses occupations côtières :
agglomérations, espace cultivé, plages...) constituera un
argument concret et pressant pour la mise en place d'un plan d'anticipation et
de gestion rationnelle de ce tronçon de manière
spécifique, et du littoral haïtien en général.
1.5- Limitation de l'étude
? Le concept « trait de côte » (et ses techniques
d'extraction) n'est pas défini en Haiti.
4
? La vulnérabilité du terrain par rapport
à la structure des sols (résistance due à la variation du
matériau géologique et autres) ne sera pas prise en compte dans
l'analyse prospective
? Hétérogénéité au niveau
des images utilisées comme sources de données à
l'entrée (résolution, types de capteurs, moment de la prise de
vue...).
5
2-REVUE DE LITTERATURE
2.1-Le littoral
Au point de vue Géomorphologique, le littoral ou zone
côtière, est la zone de contact entre l'hydrosphère,
l'atmosphère et la lithosphère. Ce lieu de convergence et de
compétition entre de nombreuses activités humaines constitue
aussi un patrimoine biologique où les équilibres
écologiques sont sans cesse fragilisés par les aléas et
également par l'homme (EID, 2005).
En Haïti, il n'existe pas de limites juridiques
clairement spécifiées pour la zone littorale, mais de
manière générale, selon la taille du pays, le littoral
peut aller de quelques centaines de mètres à plusieurs
kilomètres à partir du rivage (5 km en Nouvelle Calédonie
qui fait presque la taille d'Haïti). Dans le cadre de ce travail, nous
choisissons d'adopter le concept littoral tel que défini par l'IGN
(France) dans le programme litto 3D, et précédemment
utilisé par le CNIGS lors de travaux antérieurs sur le milieu
côtier :
- en mer, jusqu'à la courbe bathymétrique
continue de profondeur 10 m et au plus jusqu'à 6 miles (environ 3km) de
la ligne côtière,
- sur terre jusqu'à l'altitude (+10m) et au plus 2 km
depuis la ligne de côte. 2.2- Définition du trait de
côte
Le trait de côte, un concept apparemment simple
(frontière entre le domaine terrestre et maritime) paraît
controversé pour les chercheurs en raison de la grande diversité
des indicateurs qui rend difficile la tâche de localisation de la limite
de la terre et la mer (IBRAHIMA, 2010). En effet, beaucoup d'études qui
s'intéressent à la cinétique du littoral ont montré
qu'il existe plus d'une douzaine de lignes de référence
matérialisant la position du trait de côte (ROBIN, 2002).
Selon la remarque de BIRD (2007), dans la littérature
anglo-saxonne et américaine en particulier, les concepts
shoreline et coastline sont souvent considérés
comme synonymes. Toutefois, il y a une démarcation dans la
compréhension de ces concepts. En effet d'après cet auteur,
l'expression shoreline indique la limite du plan d'eau en
6
fonction des fluctuations du jet de rive et de la
marée, en d'autres mots la ligne instantanée de rivage, alors
que coastline désigne la limite atteinte par les pleines mers
de vives-eaux d'équinoxe et pouvant être
matérialisée selon le type de côte par le pied de falaise,
la limite de la végétation terrestre ou tous autres
indicateurs.
Peu importe la définition considérée pour
le trait de côte, ce dernier doit avoir la qualité de
représenter schématiquement et correctement l'état global
du littoral du point de vue de son évolution sédimentaire
(MEDDTL, 2002)
2.3- Les indicateurs du trait de
côte
Pour l'identification du trait de côte, plusieurs
indicateurs peuvent être considérés. Certains s'appuient
sur des éléments géomorphologiques ou sur des
considérations altimétriques (niveau de référence
de la mer), et d'autres sur la présence de végétation
(débris laisse par la mer) ou sur une ligne de déferlement
(indicateurs hydrodynamiques instantanés ou non) (tableau 1).
Tableau 1: Les differents indicateurs utilisés
pour les etudes de la dynamique du trait de côte
Indicateurs de trait de côte fréquemment
utilisés
|
Classe/type
|
Ligne correspondant à l'altitude d'une basse mer
moyenne
|
Altimétrie
|
Ligne correspondant à l'altitude d'une pleine mer
moyenne
|
Altimétrie
|
Ligne de débris
|
Hydrodynamique
|
Résurgence d'eau sur la plage
|
Hydrodynamique
|
La ligne instantanée de la mer
|
Hydrodynamique
|
Limite sable mouillé/sec
|
Hydrodynamique
|
Limite de végétation pionnière
|
Botanique
|
Limite côté mer de végétation
pérenne dunaire
|
Botanique
|
Crête de dune
|
géomorphologique
|
Pied de dune
|
géomorphologique
|
Abrupt
|
géomorphologique
|
Berme
|
géomorphologique
|
7
2.4- Dynamique du trait de côte
Les zones côtières sont constamment sous l'effet
des phénomènes qui entraînent leurs modifications.
L'érosion et l'accrétion ne cessent de provoquer la dynamique de
ces milieux. Pour une évaluation de cette dynamisation, on se
réfère à un bilan sédimentaire. Ce dernier
correspond à la quantité de sédiments qui entre dans le
système par rapport à la quantité qui en sort (ADRIEN,
2015). Par exemple, une plage qui reçoit des sédiments provenant
de ses multi sources, cette section de plage est donc en accumulation. Par
contre, l'érosion peut emporter ses sédiments et les redistribuer
sur d'autres secteurs de la plage, et ainsi de suite jusqu'il y ait dans le
système des sections en accumulation, des sections en érosion et
des sections en équilibre : d'où la dynamique permanente du trait
de côte. (CCG, 2006).
2.5- Les causes de la dynamique du trait de
côte
Cette dynamisation est causée surtout par des processus
naturels et elle peut également être accentuée par des
interventions humaines.
2.5.1-Les processus naturels de la dynamique du trait de
côte
Les processus naturels de la dynamisation du trait de côte
se représentent par :
? Les processus aérodynamique et hydrodynamique ; ? Les
processus hydrogéologiques ;
? Les processus biologiques ;
2.5.1.1- Processus aérodynamique et hydrodynamique
Cette catégorie regroupe l'aérolisation ainsi
que l'action des vagues, des courants de marée.
o Aérolisation
Selon WESTED (1960) l'activité éolienne affecte
principalement les côtes sablonneuses. Bien qu'elle soit moins importante
que les autres processus naturels, elle a tout de même un impact sur les
plages exposées aux vents dominants. Sur les côtes sableuses, les
vents peuvent éroder et transporter les particules de sables. WESTED
(1960) a rapporté aussi que la destruction du couvert forestier par
un
8
incendie dans la région Natashquan avait
favorisé une accélération d'aérolisation sur un
littoral non loin de cette forêt.
o Action des vagues et des courants de marée
L'érosion du littoral est principalement
affectée par l'action des vagues, particulièrement lors des
marées de vive eau et des tempêtes (DIONNE, 1961). Toutefois, il
n'existe jusqu'à présent aucune étude basée sur des
données de terrain permettant de préciser l'impact réel
des vagues dans le recul de la ligne de côte. La majorité des taux
de recul connus étaient obtenus par la comparaison des photographies
aériennes multi dates
L'impact des vagues sur le littoral est intimement lié
aux caractéristiques lithologiques des côtes. En effet, (MCCULLOCH
et al, 2002) rapporte qu'en octobre 2000, après une forte tempête
qui a frappé les côtes nord du Québec, le recul de falaises
argileuses a été nul et faible (de 0 à 0,2 m) alors qu'il
a varié de 0,9 m à 9,6 m pour les côtes sableuses.
Dans le contexte d'une hausse du niveau marin,
l'érosion côtière devrait s'accélérer
(BERNATCHEZ, 2004). Justement, à partir des données
marégraphiques, DUBOIS et LESSARD (1986) ont mis en évidence le
fait que certaines périodes de forte érosion enregistrées
sur la côte nord du Québec coïncidaient avec des
périodes de hauts niveaux de la mer au cours de période
1965-1970. A l'inverse, la période 19701976 a été
caractérisée par une érosion modérée et une
baisse des niveaux de la mer.
2.5.1.2-Processus hydrogéologiques
Les glissements de terrain contribuent de manière
significative au recul des hautes falaises. Les fortes précipitations
sont généralement la cause principale du déclenchement de
ces types de mouvements de masse. Ces derniers se produisent souvent à
la suite de la saturation, puis de la liquéfaction des couches de sables
très fin (ABE, 2005). Il semblerait que le séisme du 14
août 2021 ait provoqué une modification importante de la ligne
côtière au Sud du pays, suite à d'importants mouvements de
terrain.
9
2.5.1.3-Processus biologiques
Les processus biologiques sont principalement liés aux
activités de nidation et d'alimentation (picorage) de la faune. En
creusant des milliers de trous à la recherche de rhizomes de plante, et
pour la ponte, les animaux facilitent le transport des sédiments par les
vagues (ABE,2005).
2.5.2-Les interventions humaines
La dynamique du trait de côte n'a pas que des causes
naturelles. Les activités anthropiques peuvent accélérer
ou ralentir le transport des sédiments. (MORTON, 1979). D'après
HAYES, (1984), Cette accélération ou ralentissement peut se faire
de deux manières :
o Soit en modifiant les apports sédimentaires par la
construction de barrages sur les fleuves, les extractions de sable sur les
plages ou au large, le durcissement de la ligne de rivage (construction
d'habitations ou de structures de protection sur la plage), la destruction de
la végétation littorale ;
o Soit en interférant avec le transport littoral,
essentiellement par la construction de structures perpendiculaires au rivage
(digues, jetées, épis, brise-lames, etc.) qui peuvent interrompre
ou stopper une partie du transport sédimentaire effectué par la
dérive littorale.
2.6- Mesure des variations de la position du trait de
côte
L'analyse de l'évolution du trait de côte d'un
littoral exige d'abord le choix d'un indicateur. En raison de la
diversité de ligne de référence matérialisant la
position du trait de côte, plusieurs méthodes sont adoptées
pour détecter, extraire, et suivre la dynamique du trait de côte
(MOORE, 2000). Mais, ces différentes approches méthodologiques
reposent sur la compilation et la comparaison de données acquises, soit
sur le terrain par des instruments de topométrie (niveau de chantier,
théodolite, tachéomètre électronique, lidar,
récepteur DGPS, etc.), soit en laboratoire par le traitement
numérique d'images satellites ou aériennes (FAYE, 2010).
10
2.6.1- Les méthodes directes
Elles sont basées sur des mesures topographiques
périodiques (hebdomadaires, bihebdomadaires, mensuelles, semestrielles,
annuelles) à l'aide de matériels de levés allant des
appareils à principe optique (niveau de chantier, théodolites,
...) aux appareils électroniques utilisant le laser
(tachéomètre électronique, Lidar) ou le positionnement par
satellites en mode différentiel (récepteur DGPS) (IBRAHIMA,
2010).
Les données fournies par les levés de terrain
sont extrêmement précises pour la quantification de la
mobilité du trait de côte mais leur acquisition réclame
beaucoup de temps. Pour cette raison, elles sont limitées dans la
plupart des cas à quelques sites spécifiques pour des
études très avancées (DOLAN, 1978).
2.6.2- Les méthodes indirectes
Selon IBRAHIMA (2010), les méthodes d'observation
indirecte s'appuient sur l'analyse de documents cartographiques et
photographiques pour mesurer et cartographier les positions successives des
indicateurs du trait de côte. Elles ont bénéficié
des progrès technologiques réalisés au cours des deux
dernières décennies dans le domaine du traitement
numérique de l'information géographique. En effet, dans les
années 1960-1970, les techniques reposaient exclusivement sur des
méthodes manuelles (mesures directes sur des photographies
aériennes ou des cartes, photo-interprétation analytique), les
années 1980 ont vu l'introduction de techniques de
photogrammétrie analytique dans les études de cinématique
littorale. De nos jours, les méthodes de photogrammétrie
numérique et surtout de photo-interprétation assistée par
ordinateur couplée aux SIG s'imposent.
2.7-Les systèmes d'information
géographique (SIG) dans l'analyse du trait de côte
Les SIG se sont imposés dans les années 2000
dans les études de cinématique littorale (LEATHERMAN, 2003). Ils
permettent d'intégrer diverses sources de données sur la position
du trait de côte (photographies aériennes, cartes, images
satellitaires, levés DGPS, Lidar, etc.), de produire des informations,
de les analyser et de les cartographier (BYRNES, 1994).
11
En effet, à partir des logiciels appropriés, on
procède à la numérisation des lignes de
référence des différentes données multi dates, puis
ces dernières sont superposées afin d'identifier les changements
qui ont été effectués sur les lieux. Les mesures peuvent
être effectuées avec les outils de mesure proposés par le
logiciel et par des programmes spéciaux comme le DSAS (THIELER et
DANFORTH, 1994).
Le DSAS accouplé avec Arc-Gis permet d'effectuer les
calculs des statistiques relatives à l'évolution du trait de
côte. En effet, selon (THIELER et al., 2009) le <<Digital
Shoreline Analysis System>> est une extension du logiciel Arc-Gis
qui permet de faire des calculs sur les écarts des traits de côtes
numérisés à partir des images retenues.
Développé depuis les années 1990 par l'US Geological
Survey, DSAS fournit une méthode normalisée qui peut être
utilisée pour le calcul de l'évolution statistique du littoral
tout en analysant les changements passés, présents et futurs du
littoral.
2.7.1- Méthodes statistiques de calcul de la
mobilité du trait de côte
Selon DOLAN et al (1991), la méthode des points
extrêmes (End point rates, EPR) peut être employée
pour effectuer les statistiques d'analyse quantitative de la mobilité du
trait de côte. Cette méthode n'a besoin que deux positions connues
de la ligne de référence (la position la plus ancienne et la plus
récente). La distance mesurée entre ces deux emplacements
extrêmes du trait de côte durant la période d'étude
est divisée par le nombre d'années écoulées pour
obtenir la vitesse d'évolution annuelle du littoral. L'avantage de cette
méthode réside dans sa simplicité. Néanmoins,
lorsqu'on dispose les positions intermédiaires entre les deux dates
extrêmes de la période d'étude, les taux estimés par
cette technique ne tiennent pas compte les éventuelles variations
temporelles dans l'évolution du littoral (accélération,
ralentissement ou inversion de tendance).
12
3- METHODOLOGIE
3.1-Presentation de la zone d'étude
La localisation géographique ainsi que les
caractéristiques climatiques et géologiques de la zone
d'étude renseignent sur son cadre physique.
3.1.2-Localisation géographique
L'étude s'étend globalement sur la bande
côtière (2 kilomètres du rivage à partir du
trait de côte) des communes de Port-salut et de
Roche-à-Bateau du département du Sud. Ces deux communes sont
limitées au Nord par la Commune de Chantal, Arniquet, et Torbeck, au Sud
par la mer des Caraïbes, à l'Est par la commune de Saint-Jean du
Sud et à l'Ouest par la commune de Coteaux (figure 1). Elles «
Port-Salut_Roche-à-Bateau» occupent une superficie totale de 95
km2 et la bande littoral, une superficie de 45 km2.
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros3.png)
Figure 1: Localisation des communes de Port-salut et de
Roche- à-Bateau
13
3.1.3- Situation démographique
Selon IHSI (2009) la population de la commune de Port-salut
était estimée à 17 368
habitants avec une densité de 356 ha/km2 quant
à la commune de Roche-à-Bateau, la population a été
évaluée à 16727 habitants avec une densité de 362
ha/km2.
3.1.4- Condition climatique
Selon UHM (2018) le site d'étude (littoral
Port-salut_Roche-à-Bateau) bénéficie un
climat caractérisé ainsi ; une saison pluvieuse
(Avril à Octobre) et une saison sèche (mi-novembre
jusqu'à mars) (figure 2).
? Température : la température moyenne est de 29.1
oC
? Pluviométrie : La pluviométrie moyenne annuelle
est de 786.2 mm.
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros4.png)
Figure 2 : Répartition de la
pluviométrie moyenne mensuelle (données obtenues sur la
période allant de 2010 à 2018, UNITE HYDROMETEOROLOGIQUE
(UHM))
14
En examinant la source de donnée climatique du CNIGS, on
constate que la commune présente un climat d'aridité moyenne
» (figure 3).
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros5.png)
Figure 3: Climat des communes de Port-Salut et de Roche-
à -Bateau
3.1.5- Géologie des communes de Port-Salut et de
Roches-à-Bateau
Sur le plan de la géologie, l'observation des
données du CNIGS montre que ces deux
communes sont constituées principalement de roches
volcano-sedimentaires, de marnes et calcaires marneux, de flysch, de calcaires
durs et d'alluvions. La bande littorale quant à lui, du
côté de Port-Salut, est dominée par du calcaire dur,
d'alluvions, et de marnes. La partie du littoral au côté de
Roche-à-Bateau est dominée de marnes, d'alluvions et de flysch
(figure 4)
15
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros6.png)
Figure 4: Géologie des communes de Port-Salut et
de Roche- à -Bateau
3.2-Matériel
Pour la réalisation de ce travail, les matériels
et les logiciels utilisés pour le traitement des données (tableau
2) sont présentés dans le tableau 2.
Tableau 2: Le matériel et les logiciels
utilisés
LOGICIELS
|
UTILITÉ
|
Ordinateur
|
Pour le traitement des données et la rédaction du
document.
|
Google Earth
|
Pour l'exploration la zone sous étude
|
Arc-Gis
|
Pour les réalisations cartographiques.
|
eCOGNITION
|
Pour cartographier l'occupation du littoral
|
DSAS
|
Pour mesurer la cinétique du trait de côte dans le
temps et l'espace.
|
Microsoft Word
|
Pour la rédaction du document.
|
Excel
|
Pour le traitement de données
|
|
16
3.3- Méthode de travail
La méthodologie utilisée dans ce travail repose
sur des techniques de traitement numérique de l'information
géographique largement éprouvées en cinétique
littorale. Dans cette partie, on a détaillé,
présenté la démarche méthodologique qui a permis
d'extraire les lignes de références à partir des documents
photographiques pour observer et analyser l'évolution spatio-temporelle
du trait de côte des communes de Port-Salut et de de
Roche-à-Bateau. L'approche adoptée en fonction des données
disponibles est basée sur les étapes suivantes :
? Recherche bibliographique et Consultation des personnes
ressources et
Institutions spécialisées dans la production des
informations Géospatiales ;
? Collecte des données
? Production de données ;
? Traitement et analyse des données ;
? Présentation des résultats et discussions ;
3.3.1-Recherche bibliographique
Dans cette rubrique, des documents et des mémoires ont
été consultés au centre de documentation de la FAMV et sur
des sites d'internet traitant la thématique de l'érosion
côtière. Toutes ces recherches s'inscrivaient dans le but de
recueillir et de mettre en cohérence des informations pertinentes sur ce
sujet très controversé (et négligé par la
législation locale) qu'est le littoral, ainsi que le
phénomène d'érosion côtière, sans oublier les
méthodes d'analyse de l'évolution du trait de côte.
3.3.2-Collecte des données à
l'entrée (Inputs) : Images
Une étape fondamentale de cette étude a
été de récupérer les archives disponibles en termes
d'imagerie spatiale permettant de retracer l'historicité du tracé
côtier. Voici l'ensemble de données géospatiales
utilisées pour atteindre les objectifs susmentionnés (tableau
3).
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros7.png)
Images objets
(polygones segmenté)
Figure 5: Exécution de la segmentation dans
l'ecognition
17
Tableau 3: Typologie et caractérisation des
données Géospatiales collectées
Types de données
|
Résolution spatiale
|
Format
|
Source
|
Couche Administrative
|
|
Shapefile
|
CNIGS
|
Couche climat
|
|
Shapefile
|
CNIGS
|
Couche Géologique
|
|
Shapefile
|
CNIGS
|
Ortho-photo 2002
|
1m
|
Géotif
|
CNIGS
|
Ortho-photo 2010
|
1m
|
Géotif
|
CNIGS
|
Image Pleiades 2021
|
2 m
|
Géotif
|
CNIGS
|
|
3.3.3- Production de couches de données
3.3.3.1.- Production des données de base
a) Cartographie de l'occupation du sol du littoral
avec e-Cognetion
La cartographie de l'occupation du sol du littoral a
été réalisée dans le logiciel e-Cognition
associé à Arc-Gis. Pour accomplir cette tâche, on a
utilisé une méthodologie de classification dite «
supervisée ». Cette dernière a été
effectuée à partir d'un algorithme « déjà
disponible dans e_Cognetion » basé sur des échantillons de
l'image. Cette méthode s'effectue en 2 étapes suivantes :
1) La segmentation de l'image
La segmentation permet de découper l'image en
unité homogène. En effet, l'algorithme multi-résolution
déjà disponible dans le logiciel a permis de découper
l'image en unités homogènes créant ainsi des polygones
ayant des caractéristiques identiques (images objets) ( figure 5).
Figure 6: Quelques échantillons correspondant
à chaque classe des éléments du littoral
18
2) Classification des polygones (les images objets)
La deuxième étape consiste à classer les
polygones qui ont les mêmes caractéristiques
(radiométriques, de forme et de texture). L'approche adopté pour
effectuer cette classification est << approche supervisée
>>. Cette dernière est basée sur le choix des
échantillons de chaque classe constituant les éléments du
littoral. En effet, on a créé d'abord les classes d'occupation
sol du littoral (Couvert arboré, culture & pâturage,
Plage, zone habité & complexe touristique...). Certaines
classes regroupent des éléments qui ont presque des
caractéristiques similaires, telles que ;
o La classe « couvert arboré » qui regroupe
(agroforesterie, végétation arbustive, arboriculture).
o La classe zones urbaines regroupe (les bâties, les
complexes touristiques, les zones commerciales, les zones industrielles et les
zones publiques).
o La classe Culture & pâturage regroupe (les
végétations a dominances herbacée, cultures agricoles sans
couvert arbore et les pâturages).
Puis, par photo-interprétation on a
sélectionné quelques échantillons correspondant à
chaque classe des éléments du littoral. (figure 6).
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros8.png)
19
À partir d'un algorithme déjà disponible
dans le logiciel << plus proche voisin, nearest neighbor >>, chaque
polygone segmenté de l'image a été comparé avec les
échantillons des classes d'occupation du sol du littoral. Ainsi, la
classification s'applique sur toute l'image (figure 7).
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros9.png)
Figure 7: Classification de l'image en fonction des
caractéristiques de chaque polygones (Object-image)
b) Cartographie des traits de côte à
différentes dates
Compte tenu des nombreuses possibilités offertes par la
littérature traitant les indicateurs du tracé côtier de
référence (et par rapport à la structure physique assez
complexe du littoral haïtien), on a identifié,
sélectionné et hiérarchisé les indicateurs qu'on
estimait les plus pertinents et les plus adaptés à la
reconstitution du rivage. Il suffit que l'un ou l'autre soit visible dans
l'image pour permette de localiser la ligne de côte (tableau 4).
Tableau 4: Les indicateurs les plus pertinents de la zone
d'étude
Indicateurs du trait de côte
|
Classe/type
|
La ligne instantanée de la mer
|
Hydrodynamique
|
Limite sable mouillé/sec visible
|
hydrodynamique
|
Limite falaises
|
Géomorphologique
|
Limite de végétation
|
Botanique
|
Dans le tableau ci-dessus (tableau 4) on a mis les indicateurs
par ordre de priorité. Pour ce travail la vraie limite terre/mer
(sauf si on est en situation de falaises avec pied dans l'eau) est
d'abord la ligne instantanée, c'est-à-dire la limite maximale du
flux de la vague (sur la terre). Mais cet indicateur a été
difficile à retenir de manière
Figure 8: Extrait de l'orthophoto de 2010,
numérisation à partir de la ligne instantanée
20
absolue vu que toutes les images n'ont pas été
prises au même moment et surtout pas forcément au moment où
la vague atteint cette limite maximale. Par conséquent, un second
indicateur pourrait plus ou moins aider à compléter la recherche
de la ligne instantanée : la limite sable mouillé / sable sec qui
peut être visible sur l'image grâce à la différence
de texture. A défaut de ces deux indicateurs primordiaux (s'il n'y avait
pas de limite visible mer/terre), on se referait à la limite botanique
(mer/végétation).
Les images ont été numérisées
manuellement à partir de l'indicateur qui a représenté le
mieux la ligne de référence du rivage. La numérisation a
été faite via le logiciel Arc-Gis de version 10.4 à
travers l'interface Arc-map et on a veillé à garder la même
échelle de numérisation sur toutes les images (1/500).
Cette dernière, à cette valeur minimise au maximum l'erreur
qui pourrait se produire lors de la numérisation.
La position de la ligne instantanée est
inhérente du niveau atteint par les marées sur l'estran. Elles
déterminent la limite du jet de rive à un moment donné en
fonction des conditions météo marines. C'est une ligne
très mobile, dont la position sur l'estran fluctue au rythme du jet de
rive (figure 8).
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros10.png)
Figure 10: Extrait de l'orthophoto de 2010,
numérisation à partir de la limite falaise
21
La limite sable mouillé / sable sec correspond à
l'extrémité du jet de rive à marée haute et durant
la marée descendante. Elle migre vers la mer et marque la limite
côté terre des sables assombris par le déferlement (figure
9).
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros11.png)
Figure 9: Extrait de l'orthophoto de 2010,
numérisation à partir de la limite sable mouillé/ sable
sec
Dans les zones où il n'y a que de falaise, on a donc
numérisé les limites de falaise comme trait de côte (Figure
10).
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros12.png)
22
Ce sont des limites de végétation qui se
rapportent à des indicateurs biologiques comme marqueurs de la position
du trait de côte. Ainsi, sur les littoraux meubles, on a
considéré la limite inférieure de la pelouse. Sinon, on a
considéré la couverture végétale pérenne
(arbustes, arbres) (figure 11).
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros13.png)
Figure 11: Extrait de l'orthophoto de 2010,
numérisation à partir de la limite de
végétation
3.3.3.2- Analyse spatiale des données
a) Les statistiques d'évolution du trait de
côte
Après les processus de numérisation des
positions du trait de côte, celles-ci ont été
comparées entre elles via l'extension DSAS version 5.0 afin
d'apprécier leurs variations d'une période à une autre. Le
calcul exige au préalable que toutes les positions de rivage soient
d'abord fusionnées (shoreline) et associées à une ligne de
base (Baseline). Cette dernière a été aussi
numérisée et placée exclusivement à gauche à
500 m des traits fusionnés.
Les calculs statistiques
Cette étape s'est faite d'abord par la création
de transects, puis par le calcul de l'indice (EPR) du tronçon
côtier et par la représentation cartographique et graphique des
tables attributaires de l'indice calculé.
Le taux de point final (EPR) est calculé en divisant le
déplacement du rivage par le temps écoulé entre le rivage
le plus ancien et le plus récent. Il s'exprime en
23
Les transects
Les transects sont des lignes perpendiculaires à la
ligne de base et sécantes aux shorelinex. On les a
générés à chaque 50 m sur la ligne
côtière. Ils doivent impérativement couper les shorelines
(les traits de côte fusionnés) afin que le DSAS puisse produire
les taux de l'évolution de la ligne côtière (figure 12).
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros14.png)
Figure 12: Présentation de la ligne de base
(baseline), les shorelines et les transects
Calcul des indices
Le calcul des indices consiste à faire ressortir dans
les tables attributaires les données des EPR calculées par DSAS.
En effet, c'est l'analyse automatique des valeurs des transects qui a permis de
définir les secteurs d'évolution et d'en calculer les valeurs
moyennes.
? Taux de point final (EPR)
24
m/an. Les principaux avantages de l'EPR sont la
facilité de calcul. L'inconvénient est qu'il ne tient pas compte
des positions intermédiaires entre les deux dates
considérées. Des changements de tendance (d'accrétion vers
l'érosion, érosion vers accrétion ou autres), peuvent
passer inaperçus (Dolan et al., 1991).
b) Prévision et enjeux de l'évolution du
trait de côte de la commune de port-Salut et de Roche-a-Bateau (horizon
2040)
L'outil Buffer du logiciel Arc-Gis de version 10.4 a permis
d'estimer la position du trait de côte. En effet, à partir du taux
moyen de l'évolution du trait de côte des zones critiques, on
serait en mesure de faire une estimation par anticipation au nouveau trait de
côte fictif de ces zones pour les 2 prochaines décennies
(2040).
Une analyse entre tous les déplacements
antérieurs de la ligne de côte et l'occupation du sol de 2014 a
permis d'évaluer les impacts réels de la cinétique
côtière sur les différents éléments du
littoral. Ensuite un croisement entre l'occupation actuelle (ou récente)
et les évolutions prévues pour la ligne de côte (toutes
choses étant égales par ailleurs) a aussi permis d'évaluer
les enjeux pour le futur.
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros15.png)
Arc-Gis 10.4
OCS littoral (antérieure et récente) :
2014 et 2021
Couches traits de côte des différents dates (2002,
2010, 2021)
Couche déplacement moyen du trait de côte.
Photos aériennes multi dates (2002, 2010, 2021)
Arc-Gis 10.4
Evaluation des impacts et les enjeux futurs
(Croisement OCS et mobilité du trait de côte).
Discussion, Perspective et Conclusion
Arc-Gis & / DSAS
Evolution historique (passée) du trait de
côte : (2002-2021)
Evolution future du trait de côte (simulation) :
prévision
Couche déplacement ultérieur (simulé) de la
ligne de côte.
OCS (2014/2021) du littoral
Couche déplacement antérieure de la ligne de
côte.
eCognition ArcGIS
Numérisation trait de côte multi dates
(2002, 2010,2021)
Etapes méthodologiques
OUTILS/METHODE
TACHES/OUTPUTS
INPUT
25
3.4- SCHEMA RECAPITULATIF DE LA METHODOLOGIE DE
L'ETUDE
26
4-Résultats et discussions
4.1-Cartographie multidates des positions du trait de
côte
La figure 13 ci-dessous présente la cartographie des
positions du trait de côte pour les années 2002 à 2021.Ces
lignes de côte ont été numérisées directement
sur les images préalablement géoréférencées
correspondant à ces différentes dates, à partir des
indicateurs jugés les plus pertinents (la ligne instantanée
de la mer, limite sable mouillé, limite falaise, limite de
végétation).
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros16.png)
Figure 13: Positions du trait de côte durant la
période d'étude (2002-2021)
27
On constate à vue d'oeil un décalage
évident entre le tracé de la ligne de côte de 2002, (ou de
2010) et celui de 2021 (plus important sur certaines zones que d'autres)
indiquant une évolution allant globalement dans le sens de
l'érosion côtière. La vitesse de cette évolution en
différents points du tronçon a été mesurée
à l'aide des outils géospatiaux et est présentée
dans la section 4.3, ainsi que l'impact de cette évolution sur
l'occupation du littoral dans la section 4.4.
4.2- Cartographie diachronique de l'occupation du sol
sur le littoral Port-Salut_ Roche- à-Bateau (2014 /2021)
Pour illustrer l'impact actuel du recul de la côte sur
le littoral, pendant la période d'étude, il est important de
connaitre au préalable la situation d'occupation du sol de la zone
d'étude. De ce fait, les données de l'occupation du sol de 2014
(déjà disponible) a permis de faire un état des
lieux du littoral pour cette année (figure 14)
De même pour évaluer les enjeux liés
à une évolution future de la ligne de côte fictive
(qu'on a simulée) on a dû produire une occupation du sol
récente «2021 » à partir d'une image satellite à
très haute résolution (figure 15).
28
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros17.png)
Figure 14: Occupation du sol (2014) du littoral de
Port-Salut et de Roche-à-Bateau
29
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros18.png)
Figure 15: Occupation du sol (2021) du littoral de
Port-Salut et de Roche-à-Bateau
30
L'analyse de la figure (16) et du tableau (5), montre qu'entre
2014 et 2021, il y a des évolutions de certaines classes d'occupation du
sol au niveau du littoral de Port-Salut_Roche- à -Bateau. Ces
évolutions sont tant progressives que régressives. Avec un
littoral d'une superficie totale de 5388 ha, la classe « culture » et
« pâturage » (regroupant végétation à
dominance herbacée, cultures agricoles sans couvert arboré
et culture sous couvert) est passée de 39.77 % de la
superficie totale du littoral en 2014, à 66 % en 2021.
Quant à la classe « couvert arboré »
qui regroupe (agroforesterie, végétation arbustive et
l'arboriculture), elle passe de 57 % à 29 % entre 2014 et 2021
On observe également une augmentation de la superficie
de la classe zone urbaine (regroupant maisons, complexes touristiques)
démontrant que le littoral devient de plus en plus anthropisé. En
effet, cette classe a évolué de 1.36 % à 3.64% de la
superficie totale entre 2014 et 2021.
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros19.png)
pourcentage 2014 pourcentage 2021
Occupation du sol ( 2014/2021)
70
Pourcentage (sup)
Occupation du sol
60
50
40
30
20
10
0
Figure 16: Représentation des classes d'occupation
du sol du littoral
31
Tableau 5: Statistique de l'occupation du sol de la
bande cotiere (2014/2021)
|
Classe d'occupation de sol
|
C1
|
C2
|
C3
|
C4
|
C5
|
C6
|
|
2014
|
ha
|
72.29
|
2099.13
|
3044.02
|
17.75
|
16.93
|
27.13
|
|
|
%
|
1.369
|
39.77
|
57.68
|
0.33
|
0.32
|
0.51
|
Superficie des classes d'occupation de sol
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2021
|
ha
|
196.44
|
3557.48
|
1573
|
17.75
|
16.93
|
27.11
|
|
|
%
|
3.64
|
66
|
29.20
|
0,33
|
0.32
|
0.51
|
Légende : ha : hectare ; % : Pourcentage ; C1 : Zones
urbaines & industrielles ; : Culture & pâturage ; C3 : Couvert
arboré ; C4 : Réseau de communication ; C5 : rivière ; C6
: plage ;
4.3-Mesure de la cinétique du trait de
côte durant les deux dernières décennies (2000 -2020)
;
Pour une meilleure compréhension de la cinétique
du tronçon côtier et des enjeux qui peuvent en découler, on
a effectué la mesure du taux de déplacement en deux temps. La
première mesure s'est faite pour la période de 2002 à 2010
et la seconde mesure correspond à la période de 2010 à
2021.
4.3.1-Variation spatio-temporelle du trait de côte
pour la période de 2002-2010
Pour la période de 2002 à 2010 on a
remarqué que 71 % du tronçon côtier ont été
en situation d'érosion (figure 17). Cette érosion
côtière évolue à une vitesse moyenne de 5 m/an, ce
qui induit un déplacement maximal de 40 m dans certaines parties du
littoral (figure 19). Toutefois 29 % du tronçon côtier ont
été en accrétion et les dépôts de
sédiments se sont étalés jusqu'à 16 m de distance
dans la mer avec un taux d'évolution moyen de 2m/an (figure 19). Selon
une étude menée par CREOCEAN (2015), le tronçon
côtier Port-Salut_Rche-à-Bateau a été
déstabilisé par des successions des houles au cours de la
période de 2004 à 2007. Donc les déstabilisations
causées par les vagues seraient à l'origine de cette
érosion côtière.
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros20.png)
71
80
32
Periode de 2002 à 2010
29
erosion accretion
Situation du trait de côte
Pourcentage en L
60
40
20
0
Figure 18: Disparition d'un tombolo au cours de la
période de 2002 à 2010 par une forte érosion
Figure 17: Proportion de chaque situation au niveau du
trait de côte 2002-2010
Dans la localité Anse-a-Juif et Pointe-a-Juif, il y a
eu une intensification remarquable de la sédimentation. Les
dépôts de sédiments s'étendent jusqu'à 44 m
vers la mer avec une vitesse de 5,57 m/an. (figure 19).
Durant cette même période, au niveau de la
commune de Port-salut précisément dans la localité de
Pointe Saline, on a constaté la disparition d'un tombolo. Ce cordon de
sédiment qui s'étend dans la mer, qui mesurait plus de 330 m a
été détruit par une forte érosion de vitesse
moyenne de 41.68 m/an. (Figure 18)
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros21.png)
33
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros22.png)
Figure 19: Evolution du trait de côte sur le
tronçon Port-Salut_Roche-à-Bateau (2002-2010)
34
Le résultat de l'évolution du trait côte
au cours de la première période de l'étude (2002-2010) est
un peu similaire à la première période (1968-1986) d'une
étude qui a été menée au Sénégal plus
particulièrement sur le tronçon côtier de Casamance. Ils
ont enregistré qu'une très grande partie de ce tronçon
côtier a été en érosion et la distance
érodée était environ 54 m, soit une perte de 3,02 m/an
(MAMADOU, 2019)
Une autre étude sur la dynamique du trait de côte
a été réalisée sur une portion de la côte
Ouest du Cameroun et le résultat de la première période
(2000-2005) était encore similaire à cette étude. En
effet, ils ont enregistré que quasiment toute la ligne
côtière a été en situation d'érosion à
une vitesse de -2.52 m/an pour une distance de 38,2 m (ARNAUD, 2019).
Pourtant, au Bénin à Cotonou, une étude
sur la dynamique du trait de côte a été aussi
réalisée et le résultat pour la première
période (1955-2002) était différent à ce travail et
des deux autres. L'étude à Cotonou a montré une
stabilité du trait de côte dans les 2 premiers kilomètres
de l'Ouest vers l'Est. Par la suite, une accrétion a dominé le
trait de côte jusqu'à la rencontre d'un épi d'arrêt
de sable (une structure de protection du littoral). A l'autre bord de
la structure, à l'est, il a y eu une érosion plus ou moins
importante. Elle a été d'abord -3,97 m/an puis elle a
intensifié avec une vitesse moyenne de -10,13 m/an. Donc la
présence de la structure de protection a inversé la tendance
érosive à l'ouest de ce tronçon côtier.
Figure 20: Proportion de chaque situation au niveau du trait de
côte de 2010-2021
35
4.3.2-Variation spatio-temporelle du trait de côte
de 2010-2021
Il était intéressant d'aller voir s'il y a
amélioration ou aggravation de la situation dans la deuxième
moitié de la période d'étude, afin de comprendre les
éventuelles fluctuations de la dynamique côtière sur la
zone d'étude
La tendance évolutive du trait de côte pendant la
période de 2010 à 2021 était différente de celle de
la période précédente. Contrairement à la situation
d'érosion qui a dominé le littoral durant la période de
2002 à 2010, une diminution des zones érodées a
été constatée ainsi qu'une augmentation des zones de
sédimentation. En effet, on a remarqué que 53 % du tronçon
était en accrétion alors que 47 % était en situation
d'érosion. (Figure 20). Les zones sédimentées ont
reçu des sédiments jusqu'à 22 m vers la mer pour un taux
d'évolution de 2m/an alors que les parties en érosion
s'érodent jusqu'à 55 m avec un taux d'évolution de 5 m/an
vers le littoral (figure 21). La bande littorale Port-Salut_Roche-
à-Bateau était caractérisée par une
déforestation pour la culture du vétiver (CREOCEAN, 2015). En
effet, la cartographie diachronique de l'occupation du sol du littoral
Port-Salut_Roche- à-Bateau démontre que la superficie des zones
en couvert arboré a régressé pour faire place aux zones de
culture. De ce fait, cette déforestation qui entraine la
dégradation des versants serait l'une des causes de la
sédimentation de certaines zones du tronçon côtier.
Période de 2010-2021
47 53
Erosion Accretion
Situation du trait de côte
6
4 50
Pourcentage en L
Dans la localité d'Anse- à-Juif, il y a eu une
zone très instable. En effet le trait de côte a connu dans cette
zone une érosion remarquable. Car le littoral s'est érodé
jusqu'à 300 m avec une vitesse de 30 m/an. Alors que durant la
période précédente, elle s'y trouvait en état
d'accrétion. Dans la localité de Pointe Saline, ll y a eu une
déposition de sédiments qui s'étendent jusqu'à plus
de 80 m vers la mer (figure 21).
36
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros23.png)
Figure 21: Evolution du trait de côte sur le
tronçon Port-Salut_Roche-à-Bateau (2010-2021)
37
Comparativement à la deuxième période de
cette étude au cours de laquelle le trait de côte dans sa plus
grande proportion était en situation d'accrétion. Au niveau du
tronçon côtier de Casamance au Sénégal durant la
deuxième période allant de 1986 à 2004, une très
grande partie de ce trait de côte a été toujours
caractérisée par une situation d'érosion. Cette
érosion a détruit plus de 47 m de ce littoral avec une vitesse de
2.66 m/an. (MAMADOU,2019)
Quant à la portion de la côte Ouest du Cameroun,
au cours de sa deuxième période d'étude allant de 2005
à 2008, elle a aussi présenté une situation contraire
à celle de la deuxième période de notre travail. En effet
Ils ont enregistré une situation d'érosion sur presque toute la
longueur de la ligne côtière. La vitesse moyenne était de
3.5m/an pour une distance d'érosion de 10.5 m (ARNAURD, 2019).
Cependant au Bénin à Cotonou, pour la
deuxième période allant de 2002 à 2013, les
résultats obtenus étaient encore différents à la
deuxième période de cette étude et ceux des autres
études. Car ils ont remarqué que la situation d'accrétion
a persisté en amont de la structure de protection du littoral avec une
vitesse variante entre 0,09 et 17 m/an. À l'est du tronçon,
à l'autre bord de la structure il y a eu une forte érosion
atteignant une vitesse moyenne de 9,6 m/an pour une distance d'érosion
de 110 mètres vers le littoral (ASSOGBA. 2018).
4.3.3-Analyse d'impacts et évolution du
phénomène d'érosion sur le tronçon
d'étude
Le recul du trait de côte a entrainé des pertes
assez considérables au niveau du littoral. Certaines zones d'occupation
du sol d'intérêt économique (plages, zones
cultivées) ainsi que des habitations humaines ont été
détruites ou envahies par les eaux pendant les épisodes de
marées de vives eaux. L'outil SIG a permis d'évaluer avec plus ou
moins de précision l'ampleur de ces pertes pour la période allant
de 2014 à 2021. En effet, en superposant le tracé côtier de
2021 sur la classification de 2014, on a été en mesure
d'effectuer une statistique de ces pertes d'occupation du sol.
38
Ainsi environ 8 ha sur 5388 ha soit 0. 15 % de la superficie
du littoral a été submergée et passée dans le
domaine maritime, incluant des parcelles agricoles, l'environnement naturel et
même des maisons (Figure 22 et tableau 6).
Il est donc intéressant d'envisager les impacts futurs
de cette dynamique si elle continue dans le sens de l'érosion et si rien
n'est fait pour modifier l'occupation du littoral dans un souci de protection
civile
Estimation de perte de superficie en ( ha)
0.001
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros24.png)
2.718
3.751
1.726
Zones urbaines & industrielles culture & paturage Couvert
arbore Plage
Figure 22 : superficie de claque classe occupation du sol
détruite par érosion côtière
Tableau 6: Occupation du littoral déjà
détruite par l'érosion côtière
Occupation du sol déjà détruite par
l'érosion côtière
|
Superficies ( ha)
|
Zones urbaines
|
1.726
|
culture & pâturage
|
3.751
|
Couvert arboré
|
2.718
|
Plage
|
0.001
|
Superficie totale
|
8.20
|
39
4.4- Prévision et enjeux de l'évolution
du trait de côte de la commune de Port-salut et du Roche- à-Bateau
(horizon 2040)
Même si la situation semble meilleure après 2010
sur plusieurs secteurs du tronçon côtier
Port-salut_Roche-à-Bateau. Au niveau de certaines localités de la
commune de Port-Salut (Point a Gravois, Point-Ti-Trou, Scipion, Dupin et
Anse-a-Drick) et de Roche- à-Bateau (Point Juif, Nan fourneau
et Beau Lieu), une situation d'érosion accrue semble quand
même persister ` «zones en érosion croissante» (figure
23). En se basant sur la vitesse moyenne de l'érosion de ces zones
critiques (1 m/an) on peut plus ou moins prévoir quelle serait la
position du trait de côte de ces zon es en 2040 ainsi que les pertes en
occupation du sol si celle-ci n'évolue pas beaucoup d'ici là et
surtout si rien n'est fait pour inverser la tendance érosive (figure 24
et tableau 7).
La projection du trait de côte de 2040 a
été réalisée sur arc-Gis en effectuant un buffer.
On a donc considéré la moyenne « 1 m/an » des taux
d'évolutions des zones critiques du trait côte (érosion
croissante) ainsi que le nombre d'année qui s'écoulera jusqu'en
2040 « 19 ans » pour trouver la projection fictive du trait de
côte. Donc la distance prévue (19 m) du trait de côte des
zones critique a été déterminée par la
formule de base de la vitesse (vitesse = Distance = Vitesse
* Temps)
Cette même formule a été aussi
utilisée sur la portion de la côte Ouest du Cameroun. Tout en
considérant les mêmes critères précités. Avec
une moyenne de vitesse de 1.09 m/an, ils ont enregistré qu'en 2028 le
tronçon côtier de la côte Ouest du Cameroun reculerait de
10.90 m (ARNAURD, 2019).
40
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros25.png)
Figure 23 : Comparaison des tendances avant et
après 2010
Prévision de la position du recul du trait de
côte pour 204 (Zone en erosion croissante)
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros26.png)
eIX
Bellevue
WGS 1984, UTM, ZONE 18 N Source de
données: CNIGS Septembre 2022 Auteur: Jerry BRUMA
RE
Moulin Chiendent
Non.:34rde
Pointe A Cr
.e r
oches ci Bateau
_4. ·!
Y
ait de côte 2044
i.
Pointe Ju
e
e Jr
Table au D
l 1alett
Beaulieu · · Marshall
Carpentier ·
Anse Juif Nan Rue
01,
Desglaeis ·' ·
Tam pis
Ravette Bas
Mont Gér irtJ
Du mean ramai n
Civil
ôte 2040
I
Trduifla MacaVâVerclun . Sé}our
Dupin I1nrn 1pt D'Eau pyassan
Macab Morne Brieux ·
Marge de recul prevue
pour le trait de côte jusqu'en 2040
muyzeDuDtian d ·
Fourrier
n Haut Ravine
Nan Montasse
Vancol,
Scipion
La SOUr ce Boury
Figure24 : Prévision de la position du trait de
côte de 2040
41
42
Selon cette projection sur 19 ans, on s'attend à un
déplacement total de la ligne côtière de 19 m d'ici 2040.
Cela correspond plus ou moins à une superficie totale de 11 ha qui
pourraient être submergés. (figure 25, tableau 7).
Risque de perte en occupation du sol (2021 à 2040)
en (ha)
0.06
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros27.png)
5.29
1.85
1.79
2.16
Zone urbaine & complexe touristique Culture & paturage
Couvert arbore Reseau de communication Plage
Figure25 : Risque en pertes occupation du sol 2021
à 2040
Tableau 7: Quantité de superficie d'occupation du
sol à risque d'érosion côtière
Risque de perte d'occupation du sol
|
Superficie (ha)
|
Zone urbaine & complexe touristique
|
1.79
|
Culture & pâturage
|
2.16
|
Couvert arboré
|
1.85
|
Réseau de communication
|
0.06
|
Plage
|
5.29
|
Superficie totale
|
11.15
|
43
4.5- Considération sur
l'hypothèse
Par rapport à la vulnérabilité du littoral
haïtien, on avait présupposé que le
phénomène de l'érosion au niveau de la
zone d'étude serait de plus en plus important avec le temps. Mais
l'étude du comportement du littoral avant et après 2010 (a mis
parcours de l'intervalle d'étude) démontre que
l'accélération de l'érosion côtière a
diminué. En effet, les 71 % de points d'érosions (ou transects)
identifiés dans la première période (2002-2010) sont
passés à 47 %. Ainsi sur beaucoup de ces points qui
étaient en cours d'érosion, la tendance s'est inversée
vers une accrétion progressive. Il serait nécessaire de faire un
diagnostic au niveau du Bassin Versant dans laquelle se trouve le site
d'étude afin de mieux cerner la cause de cette sédimentation.
44
5- Conclusion et recommandations
5.1- Conclusion
L'étude de la dynamique évolutive du trait de
côte de Port-salut à Roche-à-Bateau a été
initiée dans le but de mesurer l'évolution de la ligne de rivage
afin d'estimer les pertes d'occupation du sol et de prévoir les
dégâts qui pourraient survenir dans les années à
venir, et ce dans un souci d'encourager les autorités locales à
mettre en place un plan de gestion durable pour cette bande
côtière touristique.
Les données produites et traitées dans le cadre
de cette étude montrent que cette bande côtière est
fortement dynamique. En effet au cours de la première décennie,
71 % de ce tronçon côtier étaient sujets à
l'érosion et 29 % avaient subi une sédimentation. Puis, en
deuxième décennie, contrairement à ce que l'on a
présupposé au début de l'étude (dans
l'hypothèse de départ), il y a eu une inversion de tendance car
53 % du tronçon côtier se sont retrouvés exposés
à la sédimentation contre seulement 47 % de points à
tendance érosive (l'hypothèse n'est pas
confirmée). Quoi qu'il en soit, pour cette deuxième
période, les pertes d'occupation du sol de manière
générale restent inquiétantes au niveau de ce littoral.
La projection du trait de côte sur certaines zones
critiques a démontré qu'en 2040 que le trait de côte
devrait reculer de 19 m vers la terre, et que sans aucune intervention de
protection la perte de superficie de l'occupation du sol serait beaucoup plus
considérable. Les infrastructures hôtelières, les plages,
les zones urbaines et les campements des pêcheurs seraient
détruits ou envahis lors des épisodes de marées de vives
eaux. Pour évit er que cela devienne réalité et
atténuer les risques d'érosion côtière, il serait
opportun que les autorités locales (Asec, Casec, maires et les
responsables du ministère du tourisme) prennent vraiment conscience de
cette réalité et soient informées de l'existence de ces
zones critiques du littoral.
Ce travail aura permis de disposer d'une première
référence spatiale pour le suivi de l'évolution du trait
de côte de Port-salut à Roche-A-Bateau ; toutefois, il
mérite d'être complété par d'autres investigations
de terrain, notamment : la perception des riverains sur l'érosion
côtière, l'analyse des causes de la dynamique du trait de
côte
45
(pour comprendre pourquoi il y a eu ralentissement de la
tendance érosive après 2010 à certains endroits), et les
poids de chaque facteur anthropique qui influence le plus cette dynamique
côtière.
5.2- Recommandations
Pour réduire de manière considérable les
risques liés au phénomène d'érosion
côtière au niveau des zones côtières d'Haïti
spécifiquement sur la bande littoral Port-salut_ Roche-à- Bateau
et de permettre la restauration de la dynamique naturelle des côtes. Il
faut :
? Légiférer des lois relatives à
l'aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral
d'Haïti.
? Instituer une cellule au sein du Ministère de
l'Environnement qui participera dans l'élaboration et l'exécution
des plans de gestion durable pour les zones côtières
d'Haïti.
? Effectuer un suivi continu de l'état des côtes
à travers des études régulières de la position du
trait de côte et qu'un marégraphe soit installé au niveau
des côtes pour surveiller l'évolution du niveau de la mer afin que
les stratégies de gestion puissent tenir compte des variations qui
surviendront avec le changement climatique
? Interdire certaines actions anthropiques (comme ;
l'extraction de sable pour la construction et d'aménagement
privé, la destruction de la végétation servant à
fixer les sédiments sableux du littoral et la circulation des
véhicules au bord des plages) qui accéléraient la
dégradation du littoral.
? Entreprendre des travaux liés à la protection
du littoral en mettant en place des structures de protection les mieux
adaptées à la dynamique du territoire. On a mentionné
quelques structures de protection dans l'annexe du document.
46
6- REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1- Agence Béninoise pour l'Environnement (ABE).2005.
Cadre de Gestion des Risques Environnementaux Côtière et Marine du
Bénin. 55 p
2- ARNAUD, K.K. 2019. Modelisation de la Dynamique du Trait
de Côte sur une Portion de la Côte Ouest Cameroun Allant de Batoke
à Seme Beach par Imagerie Landsat de 1979 à 2018
3- ASSOGBA, L. 2018. Etude de la dynamique du trait de
côte et des stratégies de gestion du risque d'érosion
côtière cas de Cotonou au Bénin de 1955 à 2018.
mémoire université, science et gestion de l'environnement.
Université de Liège, (Liège, Belgique), 70p.
4- BERNATCHEZ, P. 2004. Impacts et causes de l'érosion
côtière du Québec maritime. Résumés : 1er
symposium Ouranos sur les changements climatiques (Montréal, 9 et 10
juin 2004).
5- BORLOO, J. L. 2009. À l'interface entre terre et
mer, la gestion du trait de côte, versailles cedex, p 32-40.
6- BIRD E. C. F. 2007. Coastal geomorphology. An
introduction. John WILEY and Sons Ltd, Chichester, 411 p.
7- BYRNES M. R., HILAND M.W. 1994 Shoreline position and
nearshore bathymetric change.In (KRAUS N.C., GORMAN L.T., POPE J., Eds) Kings
Bay coastal and estuarine monitoring and evaluation program. Army Corps of
Engineers Technical Report, CERC-94- 9, p. 61 - 143.
8- CREOCEAN, 2015. La plage de Port-Salut Etude de
faisabilité et planification pour la restauration. 52 P
9- Comité interministériel d'aménagement
du territoire, (CIAT), 2012. Le littoral en Haïti[en ligne] consulte le 03
janvier 2021.Adresse URL.
http://ciat.gouv.ht/articles/le-littoral-en-haiti
10- Comité ZIP Côte-Nord du Golfe. (CCG)
2006.L'érosion côtière et les impacts des méthodes
de stabilisation sur l'environnement. sept île (quebec).42P
11- DOLAN, R., FENSTER, MS et HOLME, SJ, 1991, Analyse
temporelle de la récession et de l'accrétion du littoral :
Journal of Coastal Recherche, v. 7, p. 723-744
47
12- DOLAN, R. 1978. A new photogrammetric method for
determining shoreline erosion. Coastal Engineering, vol. 2, p. 21 - 39.
13- D. LACROIX, O. MORA, N. de MENTIERE, A. BETHINGER. 2002.
La montée du niveau de la mer : Paris, France. 167 p.
14- DIONNE, J.-C., 1961. La morphologie littorale de la
côte sud de l'estuaire maritime du Saint-Laurent, entre
Rivière-du-Loup et Matane. Mémoire de maîtrise,
Faculté des Lettres, Université de Montréal, 284 p
15- FAYE I, 2010. Dynamique du trait de côte sur les
littoraux sableux de la Mauritanie à la Guinée-Bissau (Afrique de
l'ouest) : approche régionale et locale par photo-interprétation,
traitement d'images et analyses de cartes anciennes. Thèse de
l'université de Bretagne occidentale, 321p.
16- FLETCHER C.H., ROONEY J.J., BARBEE M., LIM S.C., and
RICHMOND B. 2003 Mapping shoreline change using digital orthophotogrammetry on
Maui, Hawaii. Journal of Coastal, Research, Special Issue n ° 38, pp 106 -
124.
17- Groupe experts intergouvernemental sur l'évolution
du climat (GIEC), 2019. Rapport spécial du GIEC sur les océans et
la cryosphère dans le contexte du changement climatique 36 P.
18- HAYES, M.O. 1984 .Beach erosion. Res.Plan.Inst.Ed .
Columbia, 130 p
19- IBRAHIMA F. 2010. Dynamique du trait de côte sur
les littoraux sableux de la Mauritanie à la Guinée-Bissau
(Afrique de l'Ouest) : Approches régionale et locale par
photo-interprétation, traitement d'images et analyse de cartes
anciennes. Thèse d'université. Géographie.
Université de Bretagne Occidentale. Brest, France. 322P.
20- LEATHERMAN, S. 2003. Shoreline change mapping and
management along the US East Coast. Journal of Coastal Research, Special Issue
n°38, p. 5 - 13.
21- MOORE L. J, 2000. Shoreline mapping techniques. Journal
of Coastal Research, vol. 16, n ° 1, p. 111 - 124.
22- MORTON, RA. 1979. Temporal and spatid variations in
shoreline changes and their implications, examples from the Texas Gulf Coast.J.
Sedim.Petrol., Tulsa (Okl.), 49 (4), 1101-1 112
48
23- ENTENTE INTERDEPARTEMENTALE POUR LA DEMOUSTICATION DU
LITTORAL MEDITERRANEEN, (EID) méditerranée/ 2005. Connaissance et
gestion de l'érosion du littoral. Lyon Cedex07.55p.
24- PALVADEAU, E. Erosion du littoral,
EncyclopeadiaUniversalis.[en ligne],consulté le 12/01 2022.URL :
https://www.universalis.fr/encyclopedie/erosion-du-littoral/
25- PATRICK. B, 2015.Evaluation du trait de côte et du
bilan sédimentaire littoral en baie de Wissant) par lidar
aéroporté. Cedex, France 40 p
26- PASKOFF, R. 1993. Côtes en danger. Masson, Paris,
250 p.
27- Ministère de l'écologie du
Développement durable, des transports et du logement(MEDDTL).
2002.Télédétection et modélisation du trait de
côte et de sa cinématique.Orleans Cedex 2.202 p.
28- THIELER E.R., DANFORTH W.W. 1994 Historical shoreline
mapping (II): Application of the digital shoreline mapping and analysis systems
(DSMS / DSAS) to shoreline change mapping in Puerto Rico. Journal of Coastal
Research, vol. 10, n°3, p. 600 - 620.
29- WELSTED J, 960. The physiography and evolution of the
Natashquan terrace. Mémoire de maîtrise, Département de
géographie, Université McGill, Montréal Canada, 101 p
A
ANNEXE
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros28.png)
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros29.png)
B
C
![](Etude-de-levolution-du-trait-de-cte-sur-le-tronon-Port-salut-roche--bateau-enjeux-et-pros30.png)
D
Type de littoral
|
Solutions
|
Avantages
|
Limites / Entretien
|
|
Les couvertures de
|
Accumulation des
|
Extension des
|
Dune
|
débris végétaux
|
sédiments, limite l'érosion éolienne,
limite les dommages liés au piétinement,
développement des communautés
végétales, solution durable.
|
couvertures
limitée, surveillance périodique.
|
|
Les brise-vents
|
Favorisent le dépôt sédimentaire
transporté par le vent, mise en place simple, peut être
combiné à d'autres méthodes, biodégradable,
solution durable.
|
À éviter dans des zones
trop fréquentées, à forte pente,
secteurs chaotiques, etc, surveillance périodique,
matériaux synthétiques polluants
|
|
|
|
(si détruit par érosion)
|
|
Les plantations
|
Principale espèce très résistante
à l'ensablement, tolérance a salinité, etc
. Solution durable
|
Dunes
régulièrement entretenues, fréquentation
non excessive
|
E
Falaise
|
Végétalisation
|
Réduit l'érosion des sols, impact paysager
faible et peu coûteux (coût amorti)
|
Applicable sur des petites
parcelles, végétaux non invasifs,
entretien fréquent, système racinaire peut provoquer un
effet balancier, solution non pérenne
|
|
Contrefort béton ou
|
Amélioré la
|
Non adapté aux
|
|
maçonné
|
stabilité de la falaise, intervention simple,
solution durable
|
instabilités meubles, impact paysager
fort, entretien régulier
|
Plage
|
Les ouvrages en géotextiles
|
Maintien du sable derrière
l'ouvrage, réversible, structure souple,
perméable, résistante aux UV, favorise l'installation
de la végétation
|
Entretien régulier, impact
sédimentaire équivalent aux ouvrages lourds
(épis, brise-lames), limitation de la circulation de
l'eau, déficit sédimentaire en zones non
protégées
|
Les récifs artificiels
|
Diminution de l'énergie des vagues, ne
dénature pas le paysage, enrichissement de
la biodiversité, maintien de l'agitation de l'eau
|
Ne convient pas au rivage à fort marnage, suivi
régulier
|
F
Plage
|
Les pieux hydrauliques
|
Dispersion de la houle, répartition
équivalente du sable retenu sur chaque côté (pieux
perméables)
|
Obstacles pour les promeneurs, risque pour la navigation
(si détruit par l'érosion), en
expérimentation d'où un suivi
régulier, efficacité limitée selon le site
|
|
L'alimentation
|
Compense le déséquilibre
|
Rechargements
|
|
artificielle des
|
du littoral, impact
|
réguliers, nombreuses
|
|
plages en sédiments (rechargement
|
paysager nul, espace récréatif suffisant,
limite les submersions, non
|
études préalables, entretien
régulier, coûts des entretiens
|
|
des plages)
|
néfaste pour les plages
|
peuvent être
|
|
|
avoisinantes
|
importants, prélèvement
des matériaux doit être proche du site
|
|