1.2.2. Origines de l'idée
démocratique
Les origines de l'idée démocratique sont
à rechercher dans l'antiquité grecque et dans la renaissance qui
constituent des moments forts dans l'histoire de la
démocratie.26
1.2.2.1. La démocratie dans l'antiquité
grecque
Pour les cités-Etats de la Grèce antique, comme
Athènes, la démocratie directe, modèle opposé
à la tyrannie et à l'oligarchie, parait le mode de gouvernement
le plus adapté à de petites entités, soucieuses
d'autonomie et dotées d'une forte homogénéité
sociale. Tous les citoyens peuvent effectivement prendre la parole et voter
à l'Agora, l'Assemblée de la cité, à l'exception
notable des femmes, des esclaves et des métèques (non autonomes),
qui, excluent de la citoyenneté, n'ont aucun droit
politique.27
1.2.2.2. L'émergence de la démocratie
à la renaissance
A partir du moyen Age, l'idée démocratique
s'estompe devant la montée du monde théocratique qui fait de la
religion inséparable d'une vision hiérarchique de la
société, la base de la légitimité du pouvoir et
celle de l'organisation sociale dans une assemblée. La
25 DUVERGER M., les partis politiques, Paris,
ed. A.Colin, 1960, p.27.
26 NZUMYA E., Cours d'Education à la
citoyenneté, G1 GAISF, ISP MBKA, 2015-2016.
27 MULUMBATI NGASHA, Manuel de Sociologie
politique, Lubumbashi, Ed. Africa, 2010, p.21.
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prééminence peu à peu acquise par la
monarchie aux dépens de la papauté ne remet pas en question, bien
que contraire l'idée selon laquelle l'individu n'existe au sein de la
société qu'en fonction de la place qui lui a été
assignée par sa naissance ; système qui veut que le pouvoir soit
exercé par ceux-là seuls qui par nature, en ont reçu la
capacité.28
S'inscrivant dans le cadre d'une affirmation progressive de
l'individualisme, la renaissance consacre l'idée d'une autonomie de
l'homme, qui doit s'entendre comme autonomie et liberté de la conscience
(manifestée par humanisme dans le domaine intellectuel), mais
également comme une autonomie vis-à-vis d'un pouvoir en voie de
sécurisation dont la légitimité fait l'objet d'une
interrogation majeure.
1.2.3. La naissance de la démocratie moderne
La démocratie dans sa forme actuelle, doit son
existence à plusieurs réductions et mouvements d'idées qui
ont, d'une manière ou d'une autre, favorisé son émergence
; c'est notamment le cas de la révolution Anglaise, du siècle des
lumières, de la guerre de l'indépendance américaine et de
la révolution française de 1789.29
1.2.3.1. La révolution anglaise
(1946-1949)
La révolution Anglaise, constitue l'une des
premières tentatives de remise en cause de la monarchie absolue. La
guerre civile qui se déroule en Angleterre de 1644 voit l'affrontement
de la petite noblesse et de la bourgeoisie péritoine avec le Roi Charles
Ier, dont l'autoritarisme finit par provoquer sa destitution, et son
exécution en 1649.
Cependant la république instituée par Cromwell,
qui se maintient au pouvoir de 1646 à 1658, est à peu près
dépourvue de caractère démocratique, et après le
retour de la monarchie avec Charles II, il faut attendre la glorieuse
révolution de 1688, marquée par la formulation de la
déclaration des droits, pour que la limitation effective apportée
aux individuelles, accordées aux citoyens préfigure la
démocratie moderne.30
1.2.3.2. L'apport du siècle des
lumières
Le siècle des lumières marque un
approfondissement considérable de la réflexion sur la
démocratie. Mettant l'accent sur la valeur absolue de la liberté
individuelle, le philosophe Anglais John Lock, auteur du traité sur le
gouvernement civil, publié en 1689, se prononce en faveur d'une
monarchie constitutionnelle, où le souverain, tenant son pouvoir du
pacte social et non plus du droit divin, peut être renversé par
l'insurrection s'il outrepasse ses prérogatives. Poursuivant cette
réflexion qui, sans remettre en cause le principe monarchique,
s'interroge sur la forme que doit revêtir le pouvoir pour qu'il soit
considéré comme légitime, Montesquieu fait franchir un pas
décisif à la pensée politique en formulant la
théorie de la
28 MULUMBATI NGASHA, Manuel de Sociologie
politique, op.cit. p.18.
29 MULUMBATI NGASHA, Introduction à la
Science Politique, Lubumbashi, ed. Africa, 2010, p.66.
30 LESLIE L, La civilisation
démocratique, Paris, Ed. Tendances Actuelles, 1979, p.21.
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séparation des pouvoirs, en vertu de laquelle une
limitation réciproque des prérogatives de l'exécutif, du
législatif et du judiciaire évite tout dérive vers
l'absolutisme.31
Rompant avec cette optique qui, si elle définit un
nouveau mode d'exercice du pouvoir, met l'accent sur la protection de
l'individu dans la perspective du libéralisme, refuse de s'interroger
sur l'origine du pouvoir, refuse par exemple toute perspective de la
démocratie directe. Jean Jacques Rousseau fait de toute forme de
collectivité politique la résultante d'un contrat social par
lequel chaque citoyen, se soumettant à la volonté
générale incarnée par le corps social dans son ensemble,
est plus libre que s'il était isolé face au pouvoir d'un seul, et
plus heureux puis que la collectivité favorise nécessairement le
bonheur du plus grand nombre. Cette conception, qui fait primer le collectif
sur l'individu, est l'une des sources de la conception moderne de la
démocratie.32
1.2.3.3. La Guerre de l'Indépendance
Américaine
Née de la volonté des colonies
américaines de s'affranchir de la domination britannique. La guerre de
l'indépendance américaine est à l'origine de la
création des Etats-Unis d'Amérique. S'appuyant sur la
déclaration d'indépendance de 1776, rédigée par
Thomas Jefferson, la constitution de 1776, conciliant avec souplesse
désir d'autonomie des Etats-Unis et nécessaire de certain
centralisme fédérateur définit les contours d'une
démocratie représentative de la garantie des libertés
individuelles.
1.2.3.4. La Révolution
Française
C'est sans doute la révolution française qui, en
raison de son caractère radical et de son ralentissement en Europe, a
exercé la plus déterminante sur la formation de l'idée
démocratique moderne. En effet, l'importance de la révolution
française ne réside pas tant dans un changement brutal de
régime, puis que la France connait de nouvelle forme plus au moins
autoritaires de régime monarchiques au XIXe siècle,
mais dans l'affirmation d'un certain nombre de principes qui acquièrent
peu à peu une portée universelle. Découlant de la
déclaration des droits de l'homme adaptée en 1789, la
conséquence des principales libertés publiques
(sécurités et sureté individuelles, liberté
d'opinion d'expression, de circulation) a dessiné d'une manière
définitive l'idéal d'une société
démocratique quel que soit le type de régime politique dans
lequel elle s'encorne.
Par ailleurs, l'idée démocratique connait une
diffusion remarquable dans les sociétés occidentales du
XIXe siècle, en proie à de profonds changements
économiques et sociaux (extension de la révolution industrielle,
consolidation du capitalisme, naissance de la classe ouvrière). Avant le
XIXe siècle, toutes les grandes monarchies d'Europe occidentale ont
adopté une constitution qui limite le pouvoir de la couronne et accorde
une part plus au moins importante du pouvoir politique à des
représentants élus, sur le modèle de la grande Bretagne,
berceau du régime parlementaire. Dans le cadre de ce mouvement, le droit
de vote
31 LESLIE L, La civilisation démocratique, op.cit.
p.15.
32 Idem.
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connait des extensions successives jusqu'à devenir
universel dans des sociétés démocratiques
occidentales.33
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