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EPIGRAPHE
"Un bulletin de vote est plus fort qu'une
balle
de fusil"
Abraham Lincoln
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DEDICACE
Il est naturel que notre pensée, la plus forte aille
vers notre mère MOYENGI, à qui nous devons la vie et une part
essentielle de notre personnalité.
A vous mes tantes et pères, Marie Jeanne MOYOMBO, BUYA
BOBONGO, couple Boniface LONDJENI MWENGA, que ce présent travail soit
pour vous un sujet de réjouissance.
Nous dédions ce travail.
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REMERCIEMENTS
La réalisation du présent mémoire a
été rendue possible grâce au soutien de l'Eternel
Tout-Puissant, Dieu créateur de ciel et de la terre c'est pourquoi, nous
lui devons en premier notre gratitude.
Nos sentiments de remerciement s'adressent en particulier au
professeur Associé MPUTU BOKENGA Faustin et au chef de travaux Junior
KALALAY MBOMA qui, malgré leurs multiples occupations ont accepté
de diriger ce présent travail de recherche scientifique sanctionnant la
fin des études du cycle de licence.
Quant à vous, Arnold NKOSI, Couple MANZAU NGOY, Couple
Felly BOPIA, Couple Junior MBENGO, Couple Erick, Mamie IYOMBE, Solange MOLIKI,
Bri Ginette NGONGA, Blandine BOLEMENZO, nous vous remercions vivement dans tout
ce que vous avez consenti de notre part.
Que nos frères et soeurs, cousins et cousines,
Héritier MANZAU, Isaac NKULI, Octave MANZAU, Elysée NDJOMA,
Delvie BOPIA, Tertullien BOPIA, Brifelly BOPIA, Patrice NKUMU, Josaphat MWENGA,
Rachel MANKUKA, Hénoch MPUNGA, MPEYA MOKOKO, Marie Jeanne MWEKA, Nive's
LOKWA, NKUMU MOYOMBO, trouvent ici l'expression de notre profonde
reconnaissance pour leurs soutiens tant morals que matériels.
Nous remercions aussi nos amis et frères en Christ,
Jacques BOSONGA, Christian MONGANGA, Junior MATONDO, Jean René LIKOBA,
Seguin MAKOTA, PANCHAL MOILA, Semy MONYE, Pierre BOLA et notre Pasteur AZAZIAS
LONGOMO qu'ils trouvent ici nos sentiments de solidarité.
Nous ne saurions boucler cette page de remerciement sans
exprimer notre reconnaissance à tous nos collègues de lutte, Fils
MPUNGA, Nasser MPUNGA, Japhet EONGA, Nicole NYANGE, René MOY, Fiston
MBEMBE, Faustine MOYENGE, MBANGI NGOMBO. Christian BONGUTE qu'ils trouvent ici
notre franche collaboration pour cette vie passée ensemble.
Que tous ceux dont les noms ne sont pas repris sur cette
liste, trouvent en ce travail scientifique l'expression de notre profonde
gratitude.
MWENGA LOKOSA Octave
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SIGLES ET ABREVIATIONS
% : Pourcent
ABAKO : Alliance des Bakongo
AFDC : Alliance des Forces Démocratiques du Congo
AFDL : Alliance des Forces démocratiques pour la
libération du Congo
ARC : Alliance pour le Renouveau du Congo
ART. : Article
AV. : Avenue
BL : Bureau de Liaison
BRP : Bureau de Représentation Provinciale
C. : Commune
CASE : Commission Africaine pour la Surveillance Electorale
CDF : Congolese Democratic Francs
CDPS : Congrès pour la Démocratie et le
Progrès Social
CEI : Commission Electorale Indépendante
CENI : Commission Electorale Nationale Indépendante
CEREA : Centre de Regroupement Africain
Ch. : Chapitre
CLCR : Centre Local de Compilation des Résultats
CNCR : Centre National de Compilation des Résultats
CONACO : Convention Nationale du Congo
CONACO : Convention Nationale du Congo
CONAKAT : Convention des Associations Tribales du Katanga
CPJ : Cour Pénale de Justice
CSJ : Cour Suprême de Justice
CT : Chef de Travaux
DIC : Dialogue Inter Congolais
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DRC : Democratique Republic of Congo
ECT : Eveil de la Conscience du Travail
ED : Edition
EISA : Electoral Institute of Southern Africa
FC : Francs Congolais
FKA : Fondation Kornad Adenauer
FLA : Français Langues Africaines
G1 : Premier Graduat
G2 : Deuxième Graduat
GAISF : Gestion et Administration des Institutions Scolaires
et de Formation
GECAMINE : Générale des Carrières et des
Mines
HAM : Haute Autorité des medias
Idem : Même
IFES : International Foundation for Election Systems
JED : Journaliste en Danger
Kin : Kinshasa
Km2 : Kilomètre Carré
L1 : Première Licence
L2 : Deuxième Licence
MBKA : Mbandaka
MDD : Mouvement pour la démocratie et le
développement
MIP : Mouvement pour l'Intégration du Peuple
MLC : Mouvement de Libération du Congo
MNC/K : Mouvement National Congolais / KALOJI
MNC/L : Mouvement National Congolais / LUMUMBA
MP : Majorité Présidentielle
MPR : Mouvement Populaire de la Révolution
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MRS : Méthode de Recherche Scientifique
MSR : Mouvement Social pour le renouveau
N° : Numéro
NDI : National Democratic Institute
OMAC : Organisation des Médias d'Afrique Centrale
Op.cit. : Opus Citatum
P. : Page
PALU : Parti Lumumbiste Unifié
PAS : Plan d'ajustement Structurel
PDC : Parti des Démocraties Chrétiens
PDF : Format de document portable
PNUD : Programme des Nations-Unies pour le
Développement
PPPD : Parti du Peuple pour la paix et la démocratie
PPRD : Parti du Peuple pour Reconstruction et la
Démocratie
PSD : Parti des Socio-Démocrates
PUC : Presse Universitaire Congolaise
PUF : Presse Universitaire de France
PUNA : Parti de l'Unité Africaine
PUZ : Presse Universitaire Zaïroise
RCD : Rassemblement des Congolais Démocrates
RDC : République Démocratique du Congo
RFI : Radio France Internationale
RRC : Rassemblement pour la Reconstruction du Congo
RSF : Reporters sans Frontières
RTNC : Radio Télévision Nationale Congolaise
SADEC : Communauté pour le Développement de
l'Afrique Australe
SCODE : Solidarité Congolaise pour la
Démocratie
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SCODE : Solidarité Congolaise pour la
Démocratie
SPA : Sciences Politiques et Administratives
TV : Télévision
UDECO : Union pour le Développement du Congo
UDPS : Union pour la Démocratie et le Progrès
Social
UGC : Union de la Gauche Congolaise
UNADF : Union Nationale des Forces Démocratiques
UNAFEC : Union Nationale des Fédéralistes du
Congo
UNC : Union pour la Nation Congolaise
UNIMBA : Université de Mbandaka
UPN : Université Pédagogique Nationale
URSS : Union des Républiques Socialistes
Soviétiques
US : Dollars
1 Journal Officiel de la RDC, la constitution de la
république démocratique du Congo du 18 Février 2006.
2 TSHONGA ONYUMBE (A), Cours d'initiations à la
recherche scientifique ISP-MBKA, L1 FLA, 2006-2007.
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INTRODUCTION
1. PROBLEMATIQUE
Depuis le 24 Avril 1990, la date marquant la fin du
règne du parti unique, le Marechal MOBUTU SESE SEKO ouvrait ainsi la
voie au pluralisme politique en République Démocratique du Congo,
Ex République du Zaïre.
Le problème de l'organisation de parti politique
engendre celui de cerner leur apport au processus démocratique qui en
constitue le cadre et c'est à ce titre qu'il convient de se
référer avec attention à la constitution du 18
Février 2006 qui, dans son exposé des motifs, stipule que "en vue
de mettre fin à cette crise de légitimité et de donner au
pays les chances de se reconstruire, les délégués de la
classe politique et de la société civile, force vive de la nation
réunis en dialogue inter congolais, ont convenu, dans l'accord global et
inclusif signé à Pretoria en Afrique du Sud le 17 Décembre
2002, de mettre en place un nouvel ordre politique, fondé sur une
nouvelle constitution démocratique sur base de laquelle le peuple
congolais puisse choisir souverainement ses dirigeants, au terme des
élections libres, pluralistes, démocratiques, transparentes et
crédibles".1
A ce titre, deux échéances électorales
avaient été organisées, en 2006 et en 2011 ; à ces
échéances, la plupart d'individus, qu'il soit des candidats ou
des électeurs, ont adhérés dans les partis politiques pour
maximiser les chances de passer ou de faire passer les candidats de leur
choix.
Alors, comme les partis politiques articulent leurs
activités dans un cadre de l'article premier de la constitution du 18
Février 2006 désigné par le qualificatif
"démocratie", et pour autant lesdits partis constituent
l'un des fondements de la démocratie.
La question suivante semble cruciale pour guider notre recherche
:
- Quel serait l'apport des partis politiques au processus
démocratique ?
2. HYPOTHESE
Par hypothèse, il faut entendre une série des
réponses qui permettent de prédire la vérité
scientifique, vraisemblable au regard des questions soulevées par la
problématique et dont la recherche vérifie le bien fondé
et mal fondé.2
Eu égard à la question sus posée, nous
pensons que l'apport des partis politiques dans le processus
démocratique pourrait se saisir sous deux aspects :
L'aspect positif et l'aspect négatif. En effet,
considérant l'aspect positif, par l'organisation de l'éducation
politique des masses et l'utilisation des mécanismes de participation
politique, les partis politiques assurent la sélection des élites
appelées à diriger le pays et incitent la population à
participer à la vie politique.
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En revanche, l'aspect négatif s'explique par le fait
que la multiplicité des partis politiques en République
Démocratique du Congo et leur lutte déréglée pour
la conquête du pouvoir contribuent à l'émergence du
désordre et à l'affaiblissement de leur pouvoir d'action.
3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Pour TSHONGA ONYUMBE, le choix du sujet est capital. Le
chercheur doit choisir un sujet pour lequel il trouve véritablement un
intérêt.3
En réalisant ce travail, notre but a été
celui d'identifier le bien fondé des partis politiques dans le processus
de la démocratie en RD Congo.
En outre, l'intérêt qui nous a conduit à
l'étude des partis politiques dans le processus démocratique est
bicéphale ; c'est-à-dire qu'il se situe à deux niveaux :
Personnel et Scientifique.
Au niveau personnel, nous avons été
marqués par l'avènement de la démocratie en RDC et nous
avons pour intérêt à comprendre les facteurs qui
influencent le processus démocratique en RDC.
Au niveau scientifique, nous sommes animé par le souci
d'apporter notre petite pierre à la construction de ce grand
édifice qui est la science en mettant à la disposition des futurs
chercheurs des données à jour sur les enjeux démocratiques
en RDC et cela de la période sous examen.
4. DELIMITATION DU TRAVAIL
En principe tout travail scientifique exige une
délimitation dans le temps comme dans l'espace. Du point de vue
temporel, notre investigation se situe dans la période allant de 1990
à 2011. 1990 est l'année à laquelle le président
MOBUTU avait proclamé le multipartisme en RDC.
Et 2011 marque la deuxième organisation des
élections dites démocratiques, libres et transparentes.
Du point de vue spatial, notre dissertation s'étend sur
l'ensemble du territoire national congolais, un vaste pays d'Afrique centrale
aux dimensions continentales avec ses 2.345.000Km2 et une population
estimée à plus de 80.000.000 d'habitants. Ce pays fut, avant
d'être une colonie belge, une propriété privée du
Roi Léopold II de 1885 à 1908 et est devenu indépendant
depuis la date du 30 Juin 1960.
3 TSHONGA ONYUMBE (A), cours déjà
cité.
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5. METHODE ET TECHNIQUES
1. Méthode de recherche
Selon MUKUNA MUTANDA et ILUNGA TSHIPAMA, la
méthodologie est l'ensemble des opérations intellectuelles dont
une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle
poursuit, les démontrer et les vérifier.4
Pour mieux assurer le déroulement de ce travail nous
avons utilisé la méthode d'histoire immédiate de Benoit
VERHAEGEN, une méthode systématique qui porte sur des
matières d'une actualité brillante, une analyse à chaud
des événements constitués au sein d'une introduction
indispensable à l'histoire de la période pour se faire une
idée en rapport avec notre sujet d'étude, l'histoire
immédiate nous a paru nécessaire car, elle nous a permis de
mesurer le rôle joué par les partis politiques dans le processus
de la démocratie en République Démocratique du Congo.
2. TECHNIQUES
Pour ce qui nous concerne et dans le cadre du présent
travail, nous définissons le terme technique avec le professeur
MULUMBATI NGASHA, comme "un ensemble d'instruments ou des moyens pour collecter
les informations nécessaires pour conduire la recherche à bon
port".5 Pour ce travail, la récolte des données s'est
faite à l'aide de l'observation c'est une technique qui consiste, pour
le chercheur à observer les faits à étudier. Pour la
réalisation de la présente étude, nous avons usé de
l'observation documentaire, communément appelée technique
documentaire.
Elle consiste, pour le chercheur, à exploiter des
documents en rapport avec son sujet de recherche. Elle nous permettra de
recourir aux documents comme la constitution de la RDC, les livres et autres
documents afin d'enrichir le présent travail.
6. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Outre l'introduction et la conclusion qui consacrent
respectivement le début et la fin du présent travail, ce dernier
comprend trois chapitres dont :
- Le premier aborde les généralités ;
- Le deuxième parle de l'évolution des
indicateurs dans l'exercice de la démocratie en RDC ;
- Le troisième décrit l'apport des partis
politiques dans le processus démocratique en RDC.
4 MUKUNA MUTANDA et ILUNGA TSHIPAMA, La
méthodologie de la recherche scientifique, MRS,
Kinshasa, 2013, p.27.
5 MULUMBATI NGASHA cité par SHOMBA KINYAMBA,
Cours d'Initiation à la recherche scientifique, G2
SPA, UNIMBA, 2006-2007.
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CHAPITRE I : GENERALITES
1. Définitions conceptuelles
S'il est vrai que notre sujet regorge plusieurs mots, il est
aussi vrai que tous les mots utilisés n'ont pas la même
signification quant à leur influence sur la compréhension de nos
lecteurs qu'à la place qu'ils occupent dans notre recherche. C'est
à ce titre que, dans ce présent travail nous avons une
catégorie de mots dits clés et donc essentiels par la
compréhension et nécessitant de ce fait une présentation
particulière, d'où l'importance de cette section, où nous
allons tour à tour expliquer des termes partis politiques et
démocratie.
1.1. Parti politique
1.1.1. Définition
Plus généralement, la notion de parti politique
possède deux définitions. La première, d'ordre
idéologie, est presque synonyme de fonction : il s'agit pour reprendre
les termes de BENJAMIN CONSTANT, d'une "réunion d'hommes qui
professent la même doctrine politique"6
La seconde, d'ordre institutionnel, tient pour un
élément essentiel du jeu démocratique : Elle consiste
à saisir le parti en tant que forme politique, structure d'organisation
de la démocratie.
Dans le présent travail, le parti politique doit
être appréhendé selon son premier sens. En effet, selon ce
sens, nous définissons le parti politique avec le Professeur MULUMBATI
NGASHA Adrien comme :
"Une organisation qui, sur base de certaines affinités
ou solidarités, regroupe des individus pour conquérir le pouvoir
par les élections, seule ou avec les autres, afin d'atteindre ou
réaliser un idéal, qu'incarne dans une idéologie et dans
un projet de société et qui, pour ce faire, est animée par
des organes liés les uns aux autres par des relations à la fois
verticales et horizontales et remplissant des fonctions bien définies et
dirigées par des hommes compétents"7
1.1.2. Origines
Les partis politiques au sens moderne du terme sont assez
récents. Ils apparaissent à la fin du XIX siècle et au
début du XX siècle. Ils naissent en Angleterre avec la
réforme électorale de 1832, aux Etats-Unis vers 1830.
Considérant leur naissance, Maurice Duverger Scinde les partis
politiques en deux catégories : les partis politiques d'origine
parlementaire et électorale ; les partis politiques d'origine
extérieure au parlement.8
6 BENJAMIN CONSTANT, la politique. Quid ?,
Harmattan, Paris, 2013, p.206.
7 MULUMBATI NGASHA (A) cité par BOKONGO LIBAKEA
Séminaire d'Histoire des idées politiques, licence
spéciale, UPN, 2019-2020.
8 MENGI KAPITA, Séminaire d'Introduction
à la Science Politique, Licence Spéciale, UPN, 2019-2020.
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1.1.2.1. Les partis politiques d'origine parlementaire
et électorale
A ce titre, le Professeur MULUMBATI NGASHA Adrien note que
"Les partis Politiques d'origine parlementaire et électorale sont
nés de l'établissement des contacts permanents entre les groupes
parlementaires et les comités électoraux, qui ont vu jour
à la faveur de la démocratisation de la vie politique". 9
1.1.2.2. Les partis politiques d'origine
extérieure au parlement
Cette deuxième catégorie est constituée
des partis politiques issus de différentes associations (tribale,
socioculturelle, etc.). Les membres de beaucoup d'organisations et associations
comme organisations syndicales, sectes religieux, groupements clandestins,
société de pensée et autres, ont, pour des buts
électoralistes, transformé leurs organisations en partis
politiques. A titre exemplatif Maurice Duverger cite "le parti travailliste
britannique né de la décision prise en 1899 par le congrès
des syndicats ouvriers, Trade Union, "Anti révolutionnaire"
constitué aux Pays-Bas par les calvinistes pour s'opposer au parti
conservateur catholique, le parti "Chrétien historique"
créé en 1897 par des protestants plus intransigeants pour
protester contre la collaboration des catholiques et des
antirévolutionnaires, le parti communiste de l'URSS né d'une
ancienne organisation clandestine parvenu au pouvoir en 1917.10
A cette catégorie, on peut également joindre
pour la République Démocratique du Congo, des partis politiques
comme l'ABAKO "Alliance des BAKONGO" et la CONAKAT qui, lors des
élections de Mai 1960, soit un mois avant l'accession du pays
susmentionné à la souveraineté nationale et internationale
ont quitté le rang d'associations tribales pour s'élever au rang
des partis politiques.
1.1.3. Objectifs
Les partis politiques qu'ils soient de la majorité
parlementaire ou de l'opposition, ont pour objectifs primordiaux la
conquête, l'exercice et la conservation du pouvoir le plus longtemps si
c'est possible.
1.1.4. Organisation
Pour pouvoir perdurer et donc avoir le temps de se construire
un électorat et un programme politique, les partis doivent se structurer
et se construire un certain nombre de règles permettant de
définir le système de prises de décisions. On trouve
généralement un président ou secrétaire
général, ainsi qu'un comité directeur. Plus
concrètement, le professeur MULUMBATI NGASHA Adrien confère aux
partis politiques les organes suivants : congrès du parti, direction
nationale du parti, comités régionaux, comités sous
régionaux, groupes parlementaires. 11
9 MULUMBATI NGASHA (A) cité par BOKONGO
LIBAKEA, op.cit.
10 BOKONGO LIBAKEA, Séminaire d'Histoire
politique, Licence Spéciale, UPN, 2019-2020.
11 Idem
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Tous ces organes représentant le parti, chacun dans les
compétences qui lui sont reconnues. Ils permettent au parti de
s'évaluer et de mesurer son impact sur le plan national, régional
au local. Tous ces organes sont animés par les membres du parti parmi
lesquels nous distinguons les sympathisants, qui constituent l'électorat
traditionnel des partis, des adhérents, militants qui s'investissent
directement dans la vie du mouvement. Le plus souvent, les adhérents se
réunissent en conflit d'intérêt entre les différents
courants ou entre les militants de base, qui défendent une certaine
orthodoxie idéologique, et des élus ou les cadres
généralement plus ouverts aux compromis et aux alliances.
1.1.5. Typologie
La typologie la plus courante en science politique reste celle
établie par Maurice Duverger qui distingue les partis de masses et les
partis de cadres. Jean Charlot pour sa part ajoute les partis de
rassemblement.
1.1.5.1. Les partis de cadres
Il s'agissait initialement de groupes parlementaires
réunis pour gagner les élections. Le rôle
prépondérant dans ces partis est tenu par des notables qui
possèdent la notoriété, le prestige et parfois l'argent.
Tous ces partis demeurent faiblement structurés. L'autorité qui
s'y exerce est à la fois personnelle et décentralisée. Ils
fonctionnent normalement au niveau de la circonscription et les instances
nationales. Les partis des cadres ne sont guère autres que la
juxtaposition d'influences locales.12
1.1.5.2. Les partis de masses
A la différence des partis de cadres qui se sont
créés spontanément, les partis de masse ont
été le fruit d'une volonté consciente. Les notables des
partis de cadre sont contraires à leurs intérêts. Ces
considérations expliquent l'opposition à la fin du XIX
siècle de partis de masse et le fait que les premier d'entre eux aient
été des partis socialistes. Deux objectifs rendent
nécessaire la création des partis de masse : la compensation par
le nombre de la faible influence sociale des prolétaires et la
finalité pédagogique. Le fonctionnement des partis de masse
applique rigoureusement les principes démocratiques. Les
adhérents y sont assimilés aux corps électoral. Ils
élisent les délégués aux congrès qui se
réunissent périodiquement et prennent les décisions
importantes : adoption et modification de statuts, élection des
instances dirigeantes. 13
1.1.5.3. Les partis de rassemblement
Les partis de rassemblement sont apparus encore
récemment avec le déclin des idéologies. Ce sont des
partis d'électeurs.
La science politique Américaine les désigne par
l'expression « parti attrape tout » en Anglais « Catthal Party
» car leur idéologie n'est pas très marquée.
12 KPANYA MBUNZU, Notes de Cours d'Histoire politique
du Congo, UNIMBA, 2008-2009.
13 TASUKA ANEPEMBI M. ; Cours de théories et
doctrines politiques et sociales, G2 SPA, UNIMBA, 20162017.
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De tout ce qui précède, remarquons que les
partis politiques sont considérés comme les agents de
socialisation politique car ils constituent le précieux moyen
grâce auquel les dirigeants du système politique donnent les
idéologies attendues comme un faisceau d'idées fortes qui dans un
groupe ou dans une collectivité ont pour fonction de donner des
directives d'actions individuelles et collectives en vue de la
réalisation d'un certain idéal. Ce qui prouve que les partis
politiques informent et forment leurs militants sur les différents
problèmes qui s'imposent dans le pays et dans le monde en organisant des
campagnes de formation et de sensibilisation à travers les
séminaires, des meetings...
1.1.6. Financement et fonctionnement
Les partis politiques ont des moyens différents de
financement selon qu'ils sont au pouvoir ou dans l'opposition. Les moyens
financiers des partis au pouvoir proviennent, en majeure partie, des
cotisations obligatoires de leurs membres occupant des fonctions publiques
(Ministres, Gouverneurs de provinces, Dirigeants des entreprises publiques,
etc.). Le caractère obligatoire de ces cotisations assure une source
sûre de financement des partis au pouvoir en même temps qu'il
constitue le canal par lequel les dirigeants de ces partis utilisent les
fonctions publiques comme outil facile de financement. Quant aux partis de
l'opposition, ils doivent se contenter des contributions plus au moins non
obligatoires de leurs militants et de la vente de cartes aux membres. Le
déséquilibre dans les structures de financement entre les partis
au pouvoir et ceux de l'opposition est un danger potentiel au
développement d'un climat démocratique serein. L'inexistence des
critères clairs pour un financement public laisse subsister des zones
d'ombre favorables à des pratiques de corruption.14
D'après ses dirigeants, le parti du peuple pour la
reconstruction et la démocratie (PPRD) ne reçoit point de
subvention de l'Etat, mais vit des cotisations des membres et de la vente des
insignes du parti. Les membres se cotisent proportionnellement à leurs
revenus. Ainsi, de façon générale, le PPRD est
financé par ses membres qui sont "Aux affaires" (Ministres, mandataires
publics, députés, sénateurs) qui remettent au parti 10% de
leurs salaires.15
Au mouvement de libération du Congo (MLC), les
mécanismes de financement du parti sont semblables à ceux
déployés par le PPRD. En plus des cotisations de chacun des
militants, ce sont les membres élus et siégeant au parlement
(sénat et assemblée nationale) et dans les assemblées
provinciales, qui se cotisent pour le fonctionnement du parti.
Par contre, hier comme parti de l'opposition
extraparlementaire, et ne disposant pas de membres dans les institutions
publiques ni dans les entreprises publiques, l'Union pour la démocratie
et le progrès social (UDPS) vivait essentiellement des cotisations de
ses militants, lesquels contribuaient mensuellement 500Fc et de vente des
cartes des membres à 1000Fc. Mais Le plus gros du financement de l'UDPS
provenait des cotisations des militants de la diaspora. Ceux-ci contribuent
à la proportion de leurs avoirs, sans qu'aucun montant
14 MUKUNA Pierre et Ali, les élections
libres, démocratiques et transparentes en RDC : menace ou
opportunités, Afrique et développement, Faculté
Catholique de Kinshasa, 2004, p.63.
15 BOSHAB E, République
Démocratique du Congo : entre les colombes et les faucons, où
vont les partis politiques ?, Kinshasa, PUC, 2001, p.47.
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précis ne leur soit fixé. Chaque
fédération récolte cet argent et le verse au
secrétariat général du parti. C'est avec ces
différentes cotisations et libéralités que le parti
arrivait à prendre en charge les frais des activités politiques,
des voyages, de la presse, et d'autres besoins nécessaires à la
vie du parti. Actuellement les choses ont désormais
changé.16
Quant à l'opposition, la plupart des petits partis ont
une situation financière préoccupante. Même les grands
partis de l'opposition sont financièrement fragiles, leurs moyens de
financement étaient très précaires du fait de la
pauvreté généralisée des couches sociales
populaires qui composent la majorité de leurs membres.
La pratique de levée des fonds auprès de grosses
fortunes n'existe pas au Congo de façon légale, et les
cotisations des membres étant dérisoires, principalement pour les
petits et moyens partis, le chef du parti est généralement le
seul à pouvoir financer les activités du parti. C'est là
une situation qui donne à ce dernier une large latitude de prendre des
décisions à sa guise, considérant que le fondateur, et
bailleur de fonds qu'il est, est logiquement habilité à user du
parti comme sa propriété personnelle.
Dans le but de concourir à l'établissement d'une
démocratie véritable, l'expression du suffrage, au renforcement
de la conscience nationale et à l'éducation civique, tâche
dévolue aux partis politiques.17 La constitution
prévoit d'accorder des subventions aux partis qui remplissaient les
conditions déterminées par la loi. Le parlement a voté la
loi n°08/005 du 10 Juin 2008 portant financement public des partis
politiques. D'après la loi, le financement public concourt à :
1. Stabiliser et consolider la démocratie pluraliste
par le renforcement préalable de la capacité d'action des partis
politiques,
2. Assurer une plus grande indépendance des partis
politiques,
3. Garantir l'égalité des chances entre tous
les partis politiques représentés aux Assemblées
délibérantes par un mode de calcul simple qui repose sur le
nombre de leurs élus respectifs.
4. Contribuer à la moralisation de l'activité
politique par une plus grande transparence ;
5. Promouvoir la vertu de l'égalité de
traitements ;
6. Doter les partis politiques d'un maximum de moyens pour le
financement de leurs activités politiques. Elle prévoit un
financement public aux partis remplissant les conditions suivantes :
- Etre régulièrement enregistré au
Ministère ayant les affaires intérieures dans ses attributions
;
- Avoir un siège connu et attesté par un titre de
propriété ou par un contrat de bail ;
- Disposer d'un compte bancaire ayant un solde créditeur
d'au moins CDF 2.500.000 ;
- Tenir une comptabilité régulière et
disposer d'un inventaire de ses biens meubles,
immeubles et produire l'attestation fiscale du dernier exercice
;
- Tenir compte de la parité homme femme, lors de
l'établissement des listes électorales ;
16 BOSHAB E. ; op.cit., p.48.
17 TSHIBANGU C, "A quoi servent les partis politiques
dans une élection" in revue Mbegu Dossier Jeunes, Lubumbashi,
Février, 2008.
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- Introduire une demande écrite à la commission
interinstitutionnelle prévue aux articles 12 et suivant la
loi.18 Il est néanmoins prévu que, l'Etat ne participe
au financement des campagnes électorales que de manière à
posteriori, c'est-à-dire après le déroulement des
élections.19
La loi ne donne aucune précision sur la hauteur
précise du financement que le gouvernement peut accorder. Elle se borne
à indiquer dans son exposé des motifs que ce montant ne peut
être ni inférieur à 0,5% ni supérieur à 1% de
la totalité des recettes à caractère national revenant
à l'Etat et, d'autre part, à la participation de l'Etat au
financement des compagnes électorales à écrire dans la loi
de financement consultant de l'année qui suit l'organisation de chaque
consultation électorale est fixée à 2% des recettes
visées ci-dessus. Par ailleurs, la loi est si restrictive que
très peu de parti y sont éligibles. Montant exigé de CDF
2.500.000, est discriminatoire dans la mesure où plusieurs partis ne
disposent ni de comptes bancaires ni d'avoir financiers dans leurs comptes,
faute de ressources ; s'il est pertinent d'exiger de tenir une
comptabilité régulière, claire et exacte des avoirs et des
dépenses du parti, il est malheureusement évident que très
peu de partis possèdent une gestion rigoureuse et transparente de leurs
avoirs, l'ordonnancement des dépenses se faisant souvent de façon
orale, il n'est pas habituel de la part des partis politiques congolais de
présenter une attestation fiscale des biens et activités, et
l'exigence du respect de la parité homme-femme dans
l'établissement des listes électorales n'est ni chose courante ni
même facile du fait, souvent de l'absence de femmes dans les structures
dirigeantes des partis. Il est de ce fait utile, voire indispensable, pour
l'Etat, d'assouplir les conditions d'accès au financement public, en
particulier en ce qui concerne le montant des avoirs propres.20
Il y a une autre source possible de financement des partis,
c'est l'apport extérieur. Mais la loi interdit les fonds privés
directs provenant des pays étrangers. Les partis politiques ne peuvent
donc recevoir que de l'aide au renforcement des capacités à
travers l'organisation des séminaires de formation politique. Cependant,
les partis se plaignent régulièrement, parce qu'ils attendent
beaucoup plus de ces organisations internationales comme l'International
Foundation for Election Systems (IFES). La Fondation Kanrod Adenouer (FKA), la
national Democratic Institute (NDI), ou l'Electoral Institute of Southern
Africa (EISA). A la place d'éternels et innombrables séminaires
et sessions de renforcement des capacités civiques, électorales
et managériales, les dirigeants des partis attendent plutôt les
moyens financiers pour descendre sur le terrain, pour organiser les structures
provinciales et locales du parti, et pour soutenir les activités de ces
dernières. Cette préoccupation revient
régulièrement et comme inévitablement dans la plupart des
semaines de formations organisées par les organisations internationales
pour les partis politiques. Du fait de la pauvreté en ressources
propres, les femmes particulières ainsi que les partis politiques
dirigés par des femmes expriment de manière forte cette
préoccupation à moins égards
légitime.21
18 Loi n°04/002 du 15 Mars 2004 portant
organisation et fonctionnement des partis politiques en RDC.
19 Idem
20 NGOMA BINDA et Ali, RDC : Démocratie et
participation une évolution des premiers pas dans la 3ème
République, open society, Southern Africa, 2010, p.64.
21 BRECHON P, Les partis politiques Africains,
Paris, Edition la Documentation Française, 2005, p.47.
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Au regard du rôle leur conférer par l'article 11
de la constitution, rôle consistant à éduquer civiquement
la population et à former la conscience nationale, les partis politiques
doivent, conformément aux dispositions pertinentes de l'article 12 de la
Constitution, bénéficier d'un appui de la part de l'Etat.
Cet appui financier à l'entendement du
législateur a aussi, comme objectif de donner les mêmes chances
à tous les partis politiques. L'on évitera ainsi qu'il y ait d'un
côté les partis politiques qui se servent du trésor public
et de l'autre ceux marginalisés, en violation de l'article 58 de la
constitution qui édicte que :
"Tous le Congolais ont le droit de jouir des richesses
nationales. L'Etat a l'obligation et le devoir de les distribuer
équitablement et de garantir le droit au
développement"22
Cela est d'autant plus vrai que les partis politique à
travers leurs projets de société ont des prédispositions
de conduire à la démocratie et, partant au développement
et au progrès social.
C'est pourquoi, l'Assemblée Nationale et le
sénat doivent faire diligence pour élaborer et voter une loi sur
le financement des partis politiques comme le prévoit l'article 12 de la
constitution de la transition (ce qui n'est pas le cas jusqu'aujourd'hui).
1.2. Démocratie
1.2.1. Définition et présentation
Le terme démocratie vient du grec ancien, "Demokratia"
qui signifie souveraineté du peuple. Il est confectionné à
partir de deux termes grecs, à savoir : "Demos" qui veut dire peuple et
"Kratos" qui signifie pouvoir ou souveraineté. De ce fait, la
démocratie est définie, étymologiquement, comme un
régime politique dans lequel la souveraineté procède de la
base (population) vers le sommet (dirigeant).
La définition la plus connue de la démocratie
est celle lancée par Abraham Lincoln, seizième président
des Etats-Unis, qui a dirigé de 1860 à 1865. En effet, il
définit la démocratie comme "Le gouvernement du peuple, par le
peuple et pour le peuple".23 C'est une des définitions
économiques couramment reprises, ainsi qu'en témoigne par son
introduction, la constitution française de 1958.
Comme soutient le site internet Wikipédia "La
définition d'Abraham Lincoln est proche du sens étymologique du
terme démocratie"24. Cependant cette définition reste
susceptible d'interprétations différentes, aussi bien quant
à la signification concrète de la souveraineté populaire
que pour son application pratique, ainsi, aujourd'hui, il n'existe pas de
définition communément admises de ce qu'est ou doit être la
démocratie.
22 TSHIBANGU C, art.cit., p.24
23 LAVAU G., partis et systèmes politiques :
interaction et fonction, éd. La feuille, Canada, 1999, p.46.
24 Idem
Page | 11
De façon générale, un gouvernement est
dit démocratique par opposition aux systèmes monarchiques d'une
part, où le pouvoir est détenu par un seul, et d'autre part
restreint par le nombre d'individus qui composent. Néanmoins, ces
oppositions, héritées de la philosophie grecque (notamment de la
classification d'Aristote) sont aujourd'hui, équivoques de par
l'existence des monarchies parlementaires. Aujourd'hui, on peut aussi
définir la démocratie par opposition à la dictature ou
Tyrannie, comme le propose Karl Popper, mettant ainsi l'accent sur les
possibilités pour le peuple de contrôler ses dirigeants et de les
évincer sans devoir recourir à une révolution.
Par ailleurs, le terme démocratie ne se
réfère pas uniquement à des formes de gouvernement, mais
peut aussi désigner une forme de société ayant pour valeur
la liberté, c'est notamment l'usage qu'en fait Alexis de Tocqueville,
qui s'attache plus aux dimensions culturelles qu'un système politique en
lui-même, ou de manière plus générales encore, un
ensemble de valeur, d'idéaux et de principes politiques sociaux ou
culturels.25
Le terme démocratie peut aussi servir à
qualifier le fonctionnement de tout corps organisation sociale (l'organisme
public ou privé, association, entreprises) le plus souvent par le biais
du qualificatif démocratique. Cela signifie alors
généralement que le fonctionnement repose sur
l'égalité des membres de groupes, sur des procédures de
délibérations, ou encore de votes et ou d'élection.
Pour le présent, il sied de considérer la
démocratie dans son sens de régime politique, lequel
régime accorde le plus d'égalité, de pouvoir et de
liberté au peuple qui se trouve être le souverain primaire.
1.2.2. Origines de l'idée
démocratique
Les origines de l'idée démocratique sont
à rechercher dans l'antiquité grecque et dans la renaissance qui
constituent des moments forts dans l'histoire de la
démocratie.26
1.2.2.1. La démocratie dans l'antiquité
grecque
Pour les cités-Etats de la Grèce antique, comme
Athènes, la démocratie directe, modèle opposé
à la tyrannie et à l'oligarchie, parait le mode de gouvernement
le plus adapté à de petites entités, soucieuses
d'autonomie et dotées d'une forte homogénéité
sociale. Tous les citoyens peuvent effectivement prendre la parole et voter
à l'Agora, l'Assemblée de la cité, à l'exception
notable des femmes, des esclaves et des métèques (non autonomes),
qui, excluent de la citoyenneté, n'ont aucun droit
politique.27
1.2.2.2. L'émergence de la démocratie
à la renaissance
A partir du moyen Age, l'idée démocratique
s'estompe devant la montée du monde théocratique qui fait de la
religion inséparable d'une vision hiérarchique de la
société, la base de la légitimité du pouvoir et
celle de l'organisation sociale dans une assemblée. La
25 DUVERGER M., les partis politiques, Paris,
ed. A.Colin, 1960, p.27.
26 NZUMYA E., Cours d'Education à la
citoyenneté, G1 GAISF, ISP MBKA, 2015-2016.
27 MULUMBATI NGASHA, Manuel de Sociologie
politique, Lubumbashi, Ed. Africa, 2010, p.21.
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prééminence peu à peu acquise par la
monarchie aux dépens de la papauté ne remet pas en question, bien
que contraire l'idée selon laquelle l'individu n'existe au sein de la
société qu'en fonction de la place qui lui a été
assignée par sa naissance ; système qui veut que le pouvoir soit
exercé par ceux-là seuls qui par nature, en ont reçu la
capacité.28
S'inscrivant dans le cadre d'une affirmation progressive de
l'individualisme, la renaissance consacre l'idée d'une autonomie de
l'homme, qui doit s'entendre comme autonomie et liberté de la conscience
(manifestée par humanisme dans le domaine intellectuel), mais
également comme une autonomie vis-à-vis d'un pouvoir en voie de
sécurisation dont la légitimité fait l'objet d'une
interrogation majeure.
1.2.3. La naissance de la démocratie moderne
La démocratie dans sa forme actuelle, doit son
existence à plusieurs réductions et mouvements d'idées qui
ont, d'une manière ou d'une autre, favorisé son émergence
; c'est notamment le cas de la révolution Anglaise, du siècle des
lumières, de la guerre de l'indépendance américaine et de
la révolution française de 1789.29
1.2.3.1. La révolution anglaise
(1946-1949)
La révolution Anglaise, constitue l'une des
premières tentatives de remise en cause de la monarchie absolue. La
guerre civile qui se déroule en Angleterre de 1644 voit l'affrontement
de la petite noblesse et de la bourgeoisie péritoine avec le Roi Charles
Ier, dont l'autoritarisme finit par provoquer sa destitution, et son
exécution en 1649.
Cependant la république instituée par Cromwell,
qui se maintient au pouvoir de 1646 à 1658, est à peu près
dépourvue de caractère démocratique, et après le
retour de la monarchie avec Charles II, il faut attendre la glorieuse
révolution de 1688, marquée par la formulation de la
déclaration des droits, pour que la limitation effective apportée
aux individuelles, accordées aux citoyens préfigure la
démocratie moderne.30
1.2.3.2. L'apport du siècle des
lumières
Le siècle des lumières marque un
approfondissement considérable de la réflexion sur la
démocratie. Mettant l'accent sur la valeur absolue de la liberté
individuelle, le philosophe Anglais John Lock, auteur du traité sur le
gouvernement civil, publié en 1689, se prononce en faveur d'une
monarchie constitutionnelle, où le souverain, tenant son pouvoir du
pacte social et non plus du droit divin, peut être renversé par
l'insurrection s'il outrepasse ses prérogatives. Poursuivant cette
réflexion qui, sans remettre en cause le principe monarchique,
s'interroge sur la forme que doit revêtir le pouvoir pour qu'il soit
considéré comme légitime, Montesquieu fait franchir un pas
décisif à la pensée politique en formulant la
théorie de la
28 MULUMBATI NGASHA, Manuel de Sociologie
politique, op.cit. p.18.
29 MULUMBATI NGASHA, Introduction à la
Science Politique, Lubumbashi, ed. Africa, 2010, p.66.
30 LESLIE L, La civilisation
démocratique, Paris, Ed. Tendances Actuelles, 1979, p.21.
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séparation des pouvoirs, en vertu de laquelle une
limitation réciproque des prérogatives de l'exécutif, du
législatif et du judiciaire évite tout dérive vers
l'absolutisme.31
Rompant avec cette optique qui, si elle définit un
nouveau mode d'exercice du pouvoir, met l'accent sur la protection de
l'individu dans la perspective du libéralisme, refuse de s'interroger
sur l'origine du pouvoir, refuse par exemple toute perspective de la
démocratie directe. Jean Jacques Rousseau fait de toute forme de
collectivité politique la résultante d'un contrat social par
lequel chaque citoyen, se soumettant à la volonté
générale incarnée par le corps social dans son ensemble,
est plus libre que s'il était isolé face au pouvoir d'un seul, et
plus heureux puis que la collectivité favorise nécessairement le
bonheur du plus grand nombre. Cette conception, qui fait primer le collectif
sur l'individu, est l'une des sources de la conception moderne de la
démocratie.32
1.2.3.3. La Guerre de l'Indépendance
Américaine
Née de la volonté des colonies
américaines de s'affranchir de la domination britannique. La guerre de
l'indépendance américaine est à l'origine de la
création des Etats-Unis d'Amérique. S'appuyant sur la
déclaration d'indépendance de 1776, rédigée par
Thomas Jefferson, la constitution de 1776, conciliant avec souplesse
désir d'autonomie des Etats-Unis et nécessaire de certain
centralisme fédérateur définit les contours d'une
démocratie représentative de la garantie des libertés
individuelles.
1.2.3.4. La Révolution
Française
C'est sans doute la révolution française qui, en
raison de son caractère radical et de son ralentissement en Europe, a
exercé la plus déterminante sur la formation de l'idée
démocratique moderne. En effet, l'importance de la révolution
française ne réside pas tant dans un changement brutal de
régime, puis que la France connait de nouvelle forme plus au moins
autoritaires de régime monarchiques au XIXe siècle,
mais dans l'affirmation d'un certain nombre de principes qui acquièrent
peu à peu une portée universelle. Découlant de la
déclaration des droits de l'homme adaptée en 1789, la
conséquence des principales libertés publiques
(sécurités et sureté individuelles, liberté
d'opinion d'expression, de circulation) a dessiné d'une manière
définitive l'idéal d'une société
démocratique quel que soit le type de régime politique dans
lequel elle s'encorne.
Par ailleurs, l'idée démocratique connait une
diffusion remarquable dans les sociétés occidentales du
XIXe siècle, en proie à de profonds changements
économiques et sociaux (extension de la révolution industrielle,
consolidation du capitalisme, naissance de la classe ouvrière). Avant le
XIXe siècle, toutes les grandes monarchies d'Europe occidentale ont
adopté une constitution qui limite le pouvoir de la couronne et accorde
une part plus au moins importante du pouvoir politique à des
représentants élus, sur le modèle de la grande Bretagne,
berceau du régime parlementaire. Dans le cadre de ce mouvement, le droit
de vote
31 LESLIE L, La civilisation démocratique, op.cit.
p.15.
32 Idem.
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connait des extensions successives jusqu'à devenir
universel dans des sociétés démocratiques
occidentales.33
1.2.4. Formes
La démocratie est devenue un système (et non
plus un simple régime) dans lequel la souveraineté est
attribuée au peuple qui l'exerce de façon :
- Directe lorsque le régime est celui dans lequel le
peuple adopte lui-même les lois et décisions importantes et
choisit lui-même les agents d'exécution,
généralement révocables. On parle alors de
démocratie directe.
- Indirecte lors que le régime est celui dans lequel
des représentants sont tirés au sort ou élus par les
citoyens, pour un mandant non impératif à une durée
limitée, durant lequel ils ne sont généralement pas
révocables par les citoyens. On parle alors de démocratie
représentative.
- Semi-directe dans le cas de démocratie indirecte dans
laquelle le peuple est cependant appelé à statuer lui-même
sur certaines lois par le référendum, qui peut être un
referendum d'initiative populaire, soit pour poser un véto à un
projet de loi, soit pour proposer un projet de loi.34
1.2.5. Principes et moeurs démocratiques
La démocratie repose sur un certain nombre de principes
qui constituent le socle, le soubassement même de la démocratie.
Ces principes, nous les retrouvons dans l'oraison funèbre que
Périclès prononce en hommage à des guerriers tombés
pendant la guerre du Péloponnèse. Dans son discours,
Périclès fait reposer la démocratie sur les principes
suivants : l'isonomie et l'usogorie.
- L'isonomie, c'est l'égalité des lois ou celle
des citoyens devant la loi, c'est-à-dire les mêmes lois
s'appliquent à tous de façon égale.
- L'usogorie, c'est le droit égal de parler devant
l'assemblée, ce qui est connu de nos jours comme liberté
d'expression ou d'opinion.35
Ces principes seuls ne suffissent pas pour avoir correctement
une démocratie, encore faut-il que le peuple intériorise un
certain nombre de moeurs pour permettre à ladite démocratie de
mieux s'articuler. Il s'agit principalement de la philanthropie comme le
souligne le professeur ISAGO IDI MWANZILA "La philanthropie est la
fraternité entre les citoyens, elle implique la tolérance, la
bienveillance et l'assistance pour les faibles.36
2. Participation des citoyens au processus
démocratique
Le cadre juridique et institutionnel qui règlemente les
libertés d'expression et d'association ainsi que les droits des
organisations non gouvernementales en RDC en place
33 TSHISUNGU LUBAMBU, Cours des Théories et
Doctrines Politiques, L2 HGP, ISP-MBKA, 2007-2008.
34 Idem.
35 BOSHAB E, op.cit., p.17.
36 ISAGO IDI MWANZILA, cité par Benjamin
Constant, op.cit., p.87.
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des conditions suffisantes pour assurer une participation
aussi large que possible de la société civile dans les affaires
politiques. La constitution du 18 Février 2006 réserve un
chapitre entier, avec 22 Articles, à l'affirmation et à la
protection des libertés et droits civiles et politiques des citoyens.
Contrairement aux pratiques dictatoriales instituées par le
régime colonial et, ensuite, par le système de parti unique, la
participation des citoyens et de groupes de citoyens à la vie politique
est désormais rendue possible, ouverte, admise et encouragée par
la constitution et les lois du pays. La loi sur la presse est largement
libérale et des organes de presse privés jouissent d'une
indépendance relativement large comparativement a beaucoup de pays
Africains de même niveau de développement politique. Cependant, il
apparait que, dans la pratique courante, l'effectivité de la jouissance
de ces droits et libertés n'est pas pleinement assurée. A travers
des mesures administratives l'exécutif parvient à exercer sur les
médias un contrôle insidieux qui contraint les libertés
garanties dans la constitution. Des faiblesses institutionnelles et une
capacité organisationnelle décroissante empêchant la
société civile à participer pleinement aux processus
décisionnels.
2.1. Liberté d'expression sous haute
surveillance
Le droit à l'information et la liberté
d'expression sont garantis et protégés en vertu de la
constitution du 18 Février 2006 ainsi que la loi sur la
presse.37 Sur le plan pratique, la RDC bénéficie d'une
large gamme de moyens d'expression, d'information et de formation de la
population. Il existe plus de trois cents médias audiovisuels (station
de radiodiffusion et chaines de télévisions publiques,
communautaires et privées) sur le territoire national.38 Aux
côtés des médias publics gérés à
travers la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC), les
organes d'information privés jouissent et font preuve d'une large
liberté d'expression. Leurs programmes font souvent intervenir des
débateurs représentant des positions, opinions et origines
politiques diverses voire contradictoires. C'est incontestable que les
médias privés jouissent d'un degré élevé de
liberté d'expression en RDC, certains observateurs pensent même
qu'ils sont les plus libres d'Afrique.39
La liberté d'expression demeure néanmoins
très fragile. En dépit des garanties juridiques, l'Etat ne semble
pas suffisamment disposé à tolérer les voix discordantes.
Des journalistes sont régulièrement harcelés, poursuivis
et arrêtés pour avoir exercé leur liberté
d'expression. Au cours des dernières années de nombreux
journalistes ont été interpellés, emprisonnés,
tués à Kinshasa et dans les autres parties du pays ; plusieurs
responsables des chaînes de télévision et de radio ont fait
l'objet de harcèlements et leurs organes d'information ont
été saccagés ou fermés. C'est le cas de la Radio
liberté, de Canal Kin Télévision, de Canal Congo
Télévision, de Global télévision et de
Molière Télévision. Des journalistes ont été
assassinés au cours des années qui ont suivi les élections
de 2006 apparemment en Rapport avec leur profession.
37 Journal officiel de la RDC, la constitution...,
op.cit.
38 KAYEMBE A., situation des médias en
RDC, paris, Institut Panos et DFID, 2008, p.66.
39 MUBANGI G, "Le parcours de la presse congolaise et
le rôle de l'oralité comme relais de l'information en Afrique" in
La conscience, Kinshasa, 2008, p.9.
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L'Union Nationale de la presse congolaise (UNPC) a
enregistré au moins un mort violent chaque année depuis 2005
parmi les membres de la profession y compris Franc NGYKE (Kinshasa, 2005),
BADUWA MWAMBA (Kinshasa 2006) Serge MAHESHE (BUKAVU 2007), MUTOMBO KOHIDO
(Lubumbashi 2007), Patrick KIKUKU (Goma 2007), DIDOCE NAMUJIMBO (BUKAVU 2008),
et Bruno KOKO CHIRAMBIZA (BUKAVU 2009).
2.2. Liberté d'association
La liberté d'association est garantie par la
constitution et par une loi de 2001 celle-ci prévoit même que
l'Etat associe les organisations non gouvernementales à la conception et
à la réalisation de la politique de développement, qu'il
leur accorde des facilités administratives, fiscales et qu'il soutienne
leurs actions de développement.40
Ces garanties sont facilement mises en oeuvre. En particulier,
l'obtention des actes, de documents administratifs autorisant à
fonctionner comme association est soumise à une procédure
onéreuse qui mine l'objectif même de la loi.41 En plus,
les membres des associations durement constituées font l'objet de
harcèlements de façon régulière, en particulier
pour ce qui est des associations de défense des droits de l'homme. En
juin 2009, la rapporteuse spéciale des Nations-Unis sur la situation des
défenseurs des droits de l'homme a exprimé des
préoccupations sur la liberté d'action des associations en ces
termes :
"Les libertés fondamentales des défenseurs des
droits de l'homme, liberté d'opinion et d'expression réunion
d'association sont illégalement restreintes. Les défenseurs ;
notamment les journalistes qui font état de violations des droits de
l'homme perpétrées par l'Etat ou des acteurs non
étatiques, sont assassinés, menacés, torturés ou
arbitrairement arrêtés et leurs bureaux sont saccagés. Les
médias sont parfois suspendus et les journalistes s'autocensurent par
crainte des représailles. Les journalistes se voient également
refuser l'accès à l'information par les autorités.
L'exercice du droit au rassemblement pacifique pose également un
problème. Le régime d'information instauré par la
constitution de 2006 n'est souvent pas respecté dans la pratique et les
défenseurs doivent obtenir une autorisation des autorités pour
pouvoir manifester. En fin, même lorsqu'elles sont en règle,
plusieurs ONG se sont vues refuser la personnalité juridique et n'ont
par conséquent pu ni déposer de plaintes devant les tribunaux, ni
recevoir un financement de bailleurs".
Entre autres causes d'une telle situation, le rapport indique
l'absence, en République Démocratique du Congo, d'un "Cadre
juridique de protection des défenseurs des droits de l'homme". Au total,
de très nombreuses organisations, légalement constituées
ou non, peuplent le monde associatif congolais. Mais bien peu d'entre elles ont
les moyens effectifs pour la réalisation de leurs projets et missions,
et la liberté d'expression et de travail de ces associations demeure
encore très contrôlée et limitée par les pouvoirs
publics.
40 KONRAD ADENAUER, évolution des
événements politiques en RDC, format PDF.
41 Idem.
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2.3. Volonté de participation politique :
société civile
La volonté de la participation au processus politique
est largement appuyée et consolidée par la société
civile organisée. A la conférence Nationale souveraine, en 1991,
elle a occupé plus des 30% des participations. Au dialogue
Inter-Congolais tenu à Sun city et à Pretoria en Afrique du Sud,
la société civile a joué un rôle de premier plan,
notamment à travers les représentants des confessions religieuses
catholique, protestante, Orthodoxe, et Musulmane. A l'issue de ces travaux
destinés à concevoir et à élaborer un nouvel ordre
politique dans le pays qui a souffert d'une longue dictature et de nombreuses
atrocités de la guerre, la société civile a
été amenée à assurer des fonctions importantes dans
les institutions politiques, spécialement celle dénommées
"institutions d'appui à la démocratie".42
Les diverses organisations de la société civile
jouent un rôle politique évident, mais à des degrés
divers, selon leur objet spécifique. Les plus actives, sur le plan de la
réclamation du droit de participation politique en vue de la
transparence et la bonne gouvernance, sont les organisations qui s'occupent de
défendre des droits de l'homme, les organisations ayant pour objet
l'éducation civique et politique de citoyens, les organisations
féminines (comme les femmes magistrats, les femmes avocates, les femmes
ministres et parlementaires) et dans une bonne mesure, les organisations
syndicales.
42 MBWAKI A., Le monde sous tension : la RDC
s'appelle à voter, éd. Mont Bleu, Paris, 2011, p.27.
43 NDAYWELL E NZIEM I., Histoire
générale du Congo. De l'héritage ancien à la
RDC, duculat, Afrique-Edition, 1998, p.623.
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CHAPITRE II : EVOLUTION DES INDICATEURS DANS L'EXERCICE
DE LA DEMOCRATIE EN RDC
La présentation de la démocratie en
République Démocratique du Congo mérite bien d'être
faite au vue de certains critères pour autant que ces critères
servent des bases d'analyse et des facteurs de compréhension de certains
événements ayant marqué l'histoire politique de la RDC.
Pour partir, nous nous proposons de considérer les principes basiques de
la démocratie qui sont : Le multipartisme, la séparation des
pouvoirs, l'égalité des citoyens et le respect des droits de
l'homme, la bonne gouvernance, etc. Cependant, eu égard à des
exigences pratiques et au souci d'être précis, nous
considérons quatre principes (le multipartisme, la séparation des
pouvoirs, la liberté de la presse et les élections). Ces quatre
sont certes moindres du vu de l'ensemble des principes démocratiques,
mais suffisants pour rendre compte de l'évolution de la
démocratie à travers le temps.
Une fois ces principes posés, ils seront
considérés comme indicateurs de la démocratie à
différentes périodes de l'histoire du pays sous examen. Ainsi,
pour chaque indicateur, nous suivrons sa variance dans le temps en partant de
1990, année qui correspond à la proclamation de multipartisme au
Congo-Kinshasa, jusqu'à 2011, date correspondant à la seconde
échéance électorale dite libre, démocratique et
transparente, en passant par d'autres phases bien importantes quant à
leurs substances, qu'à l'ouverture qu'elles offrent à la
compréhension du présent travail.
3. Le multipartisme
1.1. De 1990 à 1997
A partir du 24 Avril 1990, une nouvelle ère politique
s'inaugure au Zaïre avec le discours prononcé en cette date par le
président MOBUTU qui, en même temps qu'il accordait aux partis
politiques de fonctionner, annonçait aussi son retrait du MPR. Ainsi,
cette situation marque un pas vers la démocratisation de la
sphère politique. Surtout avec l'annonce de la conférence
nationale souveraine, on assiste à une prolifération des partis
politiques, avec les désordres que cela comporte.
Ainsi, une transition fut décrétée
à cette fin, consacrant l'ouverture politique, avec l'inspiration du
multipartisme politique et syndical. Ce discours avait tranché de
nouvelles orientations politiques du pays notamment :
- Introduction du multipartisme à trois et du pluralisme
syndical ;
- L'abolition de l'institutionnalisation du MPR avec comme
conséquence, la suppression de son rôle dirigeant ;
- La séparation nette entre le parti et l'Etat et la
réhabilitation des trois pouvoirs traditionnels.43
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Les partis politiques étaient désormais
régis par la loi n°90-007 du 18 Juillet 1990 portant organisation
et fonctionnement des partis politiques telle que modifiée et
complétée par la loi n°90-009 du 18 Décembre 1990.
En 1991, sous la loi précitée, 447 partis
politiques avaient été enregistrés comme l'affirme avec
aisance Monsieur Boniface OKENDE BONGE,44 Secrétaire
général aux relations avec les partis politiques du
ministère de l'intérieur.
1.2. De 1997 à 2001
A partir de mai 1997, il y a changement de régime.
Désormais, c'est Laurent Désiré KABILA qui tient les
commandes du pays. Il est face à un pays caractérisé par
le chaos. Le pays en état de décomposition avancée,
affirme BOSHAB :
"Son attitude normale est de mettre en veilleuse toutes les
forces politiques ou celles prétendues telles que la simple raison
qu'elles n'ont pas pu arrêter le processus de
désintégration de l'Etat".45
Ce qui veut dire qu'à la prise du pouvoir par Laurent
Désiré KABILA et Alliance des Forces Démocratiques pour la
Libération du Congo (AFDL), les activités des partis politiques
se trouvaient, une fois de plus comme lors de la prise du pouvoir par le haut
commandement militaire en 1965, suspendues. Ce n'est qu'en 1999, par le
décret-loi n°194 du 29 Janvier de l'année
précitée, que les partis politiques seront autorisés
à fonctionner.
L'autorisation accordée par la loi
précitée ne voulait pas dire que les partis ayant existé
sous la loi n°90-009 du 18 décembre 1990 puissent continuer
à exercer leurs activités. Ces partis devraient s'enregistrer de
nouveau afin d'être autorisés à oeuvrer.
Avec l'avènement du régime de l'Alliance des
Forces Démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), le
peuple congolais s'était déjà investi dans le
rétablissement de la démocratie qui est l'alternative à la
dictature. Ce pouvoir, conscient des questions de légitimité
accentuées par la guerre du 02 Août 1998, avait
suggéré la tenue d'un débat au sein de la classe politique
et société civile congolaise qui étaient appelées
par la suite à définir les règles du jeu
négociées à même de lui conférer une
légitimité réelle et durable.
Pour permettre la reprise des activités politiques, le
président de la République signe le décret-loi n°194
du 29 janvier 1999 portant organisation et fonctionnement des partis
politiques. Sous ce texte, 4 partis politiques ont été
enregistrés. Il s'agit de :
- Union de la Gauche Congolaise (UGC)
- Mouvement pour la Démocratie et le Développement
(MDD)
- Parti des socio-démocrates (PSD)
- Union pour la Démocratie et le Progrès Social
(UDPS/KIBASA).
44 SONDA LOTOMA, La RDC face aux idéologies
pendant la guerre froide (1947-1989), mémoire de licence en Histoire,
ISP-Mbandaka, 2006-2007, p.48.
45 BOSHAB E., op.cit. p.67.
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Il sied de noter que, "Le décret susmentionné
était très rigoureux. Les conditions d'enregistrement des partis
politiques étaient très difficiles et nombreuses, ce qui ne
pouvait pas permettre un grand engouement de beaucoup de partis politiques.
1.3. De 2001 à 2006
En 2001, l'événement marquant est la mort par
assassinat de Laurent Désiré KABILA. Le pays est à nouveau
plongé dans une crise politique suscitée par la recherche d'un
successeur au feu président. A l'issue des pourparlers, son fils Joseph
KABILA est désigné comme successeur. Celui-ci a en face de lui
plusieurs défis à relever, notamment l'unification du pays. Dans
l'entre-temps, le pays est en proie à plusieurs rebellions, et
grâce aux multiples négociations les rebelles se constituent en
partis politiques et participent à la formule 1+4 : un président
et quatre vice-présidents.
Dans sa ferme volonté de procéder à une
véritable libération des activités politiques, le
président de la République promulgua la loi n°001/2001 du 17
Mai 2001 portant organisation et fonctionnement des partis politiques. Au vue
de cette loi, tous les partis politiques enregistrés sous l'égide
des lois précédentes étaient autorisés à
reprendre leurs activités et en somme 38 partis politiques avaient
été enregistrés.
Le dialogue inter-congolais de Sun-city avait adopté
la résolution n°DIC/CPS/04 du 18 Avril 2002 relative à la
libération effective et totale de la vie politique et association en
République Démocratique du Congo. En vue de mettre en oeuvre le
nouvel ordre politique instauré par l'accord Global et inclusif et de
matérialiser la résolution sus évoquée, le
président de la République avait promulgué la loi
n°04/002 du 15 Mars portant organisation et fonctionnement des partis
politiques.
Les partis politiques et Ex-mouvements rebelles signataires
de l'accord Global et inclusif sur la transition en RDC ayant
déclaré leur existence au Ministère de l'intérieur,
décentralisation et sécurité conformément à
la décision du conseil des ministres du 19 septembre 2003, jouissent de
la personnalité juridique et continuent à fonctionner dans le
cadre de la présente loi. Le ministre ayant les affaires
intérieures dans ses attributions est tenu de leur délivrer un
arrêté d'enregistrement.46
Ces dispositions ont permis aux anciens mouvements rebelles
de se muer en partis politiques. Soulignons que la gestion consensuelle du pays
par les anciens belligérants avec sa formule 1+4 a baissé la
tension politique et permis l'organisation des élections
démocratiques et pluralistes en 2006. Quelques 274 paris politiques
avaient participé à ces élections mais peu d'entre eux
sont représentés au sein des institutions du pays.
1.4. De 2006 à 2011
L'organisation des élections présidentielles et
législatives de 2006 ont permis au pays de mettre un terme à la
crise de légitimité qui le secouait depuis plus de quatre
décennies.
46 Loi n°04/002 du 15 Mars 2004 portant
organisation et fonctionnement des partis politiques en RDC.
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Actuellement, plusieurs partis politiques continuent à
se faire enregistrer au Ministère de l'intérieur,
sécurité, décentralisation et affaires coutumières
et exercent leurs activités sans contraintes. Aujourd'hui on peut
dénombrer quelques 599 partis politiques, même si leur existence
réelle sur le terrain pose problème. Les Ex-mouvements rebelles
signataires de l'accord de Goma du 23 mars se sont mués en partis
politiques et ont obtenu leur personnalité juridique
(arrêtés d'enregistrement).
On a constaté durant cette période-là
que plusieurs partis politiques se regroupaient en plateformes politiques, dont
trois sont les plus importantes. Il s'agit de :
- La majorité présidentielle ; - L'opposition
politique ; - Les centristes.
4. La séparation des pouvoirs
2.1. De 1990 à 1997
En 1990, MOBUTU subit une pression populaire qui demanda
coûte que coûte la formation d'un gouvernement parlementaire. Cette
demande obligea MOBUTU d'abolir le système de parti unique. Une
conférence nationale souveraine sera organisée dans la suite. A
la fin de celle-ci, une constitution provisoire fut adoptée. La
révision constitutionnelle portée par la loi n°90-002 du 5
Juillet 1990 soit plus de deux mois après le discours de rupture du 24
Avril 1990, le pouvoir judiciaire est réhabilité en tant que
pouvoir traditionnel aux côtés de deux, le législatif et
l'exécutif. La constitution prévoyait la
réintégration de la séparation des pouvoirs qu'une formule
pour le partage équitable du pouvoir.47
Après plusieurs négociations et compromis
TSHISEKEDI, devint premier ministre. Ce compromis stipulait que MOBUTU reste
président pendant une période de transition de 2 ans, mais cette
fois dans un rôle symbolique plutôt qu'exécutif suivant la
formule "Le président règne mais ne gouverne pas". Un parlement
fut également mis en place. Cependant, cet arrangement ne dura pas, car
MOBUTU railla TSHISEKEDI et son gouvernement. En 1993, MOBUTU
réintroduit l'ancienne constitution et rassembla son ancien parlement.
Ce conflit aboutit à la duplication des institutions politiques : deux
gouvernements, deux parlements et deux monnaies coexistèrent au
Zaïre.
Cette impasse politique fut finalement résolue
après compromis. Un parlement provisoire sera mis en place.
En 1995, le parlement provisoire mis en place une commission
électorale comprenant 44 membres : 22 de l'opposition et 22 membres
pro-MOBUTU. Un projet de loi électorale fut publié en Mars 1997.
Il proposa un système de victoire par majorité absolue pour les
élections présidentielles et un système pluraliste pour le
conseil législatif national. Les électeurs devraient s'inscrire
auprès de leurs commissions électorales qui établissaient
une liste des électeurs, mais le processus fut interrompu lors de la
guerre de 1997.
47 TASUKA ANEPEMBI M., notes de cours
déjà citées.
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2.2. De 1997 à 2001
Dès le lendemain du 17 Mai 1997, le président
Laurent Désiré KABILA suspendit le processus démocratique
et mis en place sa propre commission constitutionnelle afin de rédiger
une nouvelle constitution. En 1998, la commission présenta un projet de
la nouvelle constitution au public, alors que la guerre d'agression minait
déjà l'Est du pays.
Au cours de la même période Laurent
Désiré KABILA forma un parlement et sélectionna ses
membres de la manière la plus aléatoire. Ledit parlement
déménagea de Kinshasa pour Lubumbashi. Selon Claude KABEMBA, "ce
parlement ne disposait d'aucun pouvoir et ne fut jamais consulté, le
président KABILA concentra les pouvoirs exécutif
législatif et judiciaire entre ses mains.48 Le pays fut ainsi
dirigé jusqu'à l'assassinat de KABILA en Janvier 2001.
2.3. De 2001 à 2006
Suite à l'assassinat de Laurent Désiré
KABILA son fils prend le pouvoir et dans l'entre-temps, le pays est en proie
à des rebellions surtout dans sa partie Est. Joseph KABILA le successeur
est alors obligé de diriger le pays avec les rebelles, après de
nombreuses négociations dans la formule 1+4 : un président et
quatre vice-présidents.
Le 30 Juin 2003, un gouvernement de transition vit jour.
C'était un gouvernement d'union nationale qui était chargé
de l'établissement de la transition démocratique.
Quant au pouvoir judiciaire, il était exercé
par le parlement de transition lequel comprenait 500 sièges repartis
entre les différentes composantes du gouvernement. Le parlement adoptait
pratiquement les attitudes que leur dictaient leurs familles politiques. Et il
va de même pour le pouvoir judiciaire qui n'avait pas un pouvoir à
proprement parler.
Cette période déboucha par l'adoption d'une
constitution après référendum et l'organisation des
premières élections dites libres, démocratiques et
transparentes en 2006.
2.4. De 2006 à 2011
Pour mieux saisir l'organisation et le fonctionnement des
pouvoirs pendant cette période, il sied de se référer avec
attention à la constitution du 18 février 2006.
La constitution pré-évoquée instaure un
régime politique fondé sur la séparation des pouvoirs, sur
le contrôle de l'exécutif par le législatif et sur
l'indépendance du pouvoir judiciaire. Par cette séparation des
pouvoirs, chaque institution a ses prérogatives bien définies. Il
en résulte qu'aucune institution ne peut interférer dans le
fonctionnement de l'autre tout en maintenant la collaboration entre elles.
Les institutions de la République mises en place par
cette constitution sont :
- Le président de la République ; - Le parlement
;
48 KABEMBA Claude, le pays de Lumumba sous
Kabila, Ducculat, Afrique-Edition, 2005, p.147.
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- Le gouvernement ;
- Les cours et tribunaux 49
S'agissant du président de la République, il
est le chef de l'Etat. Il représente la Nation et il est le symbole de
l'unité nationale. Il veille au respect de la constitution. Le
président de la République est élu au suffrage universel
direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Le
président de la République nomme le premier Ministre au sein de
la majorité parlementaire après consultation de celui-ci il met
fin à ses fonctions sur présentation par celui-ci de la
démission du gouvernement. Le président de la République
nomme les autres membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions
sur proposition du premier ministre. Le président de la
République convoque et préside le conseil des ministres. Il
investit par ordonnance les gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces
élus. Le chef de l'Etat est le commandant suprême des forces
armées.50
Quant au gouvernement, il est composé du premier
ministre qui en est le chef, des ministres et vice-ministres. Le gouvernement
définit, en concertation avec le chef de l'Etat, la politique de la
Nation qu'il conduit.
Pour ce qui est du pouvoir législatif, il est
exercé par le parlement composé de deux chambres :
Assemblée Nationale et le Sénat dont les membres portent
respectivement les titres de député national et de
sénateur. En plus de sa mission de légiférer, le parlement
contrôle l'action du gouvernement.
Enfin, le pouvoir judiciaire est indépendant du
pouvoir législatif et du pouvoir exécutif. Il est dévolu
aux cours et tribunaux qui sont : la Cour Constitutionnelle, la Cour de
Cassation, le Conseil d'Etat, la Haute cour Militaire, les Cours et Tribunaux
Civiles et Militaire ainsi que de Parquets attachés à ces
juridictions. Le pouvoir judiciaire est garant des libertés
individuelles et des droits fondamentaux des citoyens.51
5. La liberté de la presse
3.1. De 1990 à 1997
Le début des années 90 souleva un vent de
changement et suscita beaucoup d'espoirs au Zaïre et dans le reste de
l'Afrique. En effet, avec l'écroulement du bloc de l'Est, les pressions
tant internationales que nationales, se firent pour obliger les dictateurs
à faire des sérieuses concessions politiques à
défaut de partir.
Dans son discours du 24 Avril 1990, le président MOBUTU
décida de donner une nouvelle orientation à la vie politique du
Zaïre dans le sens d'une ouverture démocratique. Il annonça
toute une série des mesures pour lancer le pays sur la voie du
changement démocratique : pluralisme politique, liberté
d'opinion, liberté de port vestimentaire, liberté de la presse et
d'expression, etc.
49 Journal officiel de la RDC, constitution du 18
février 2006, op.cit.
50 Idem.
51 NZUMYA E., Cours déjà cité.
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Dans la foulée, plusieurs titres de presse sont
nés et se sont constitués en deux blocs : la presse dite
d'opposition, d'une part, et celle proche du pouvoir, de l'autre. Les uns et
les autres adoptèrent un ton polémique preuve de leur
volonté d'indépendance et surtout signe de différence
d'avec la presse de la deuxième République
considérée comme propagandiste et servile. Soulignons à ce
sujet avec Albert du Roy :
"L'ambiance de fin de règne des années 90 a
donné à la presse congolaise ses lettres de noblesse.
C'était le temps du bilan pour le régime et la presse a fait ses
chaux gras"52
Profitant du discrédit dont était frappé
la Radio et la télévision nationale, la presse écrite a
déployé toute son insolence en réglant ses comptes au
monde politique. "Une expression journalistique, alliant infirmation et
divertissement, caractérise cette période : la
caricature"53 Elle excella dans la mise en scène des acteurs
politiques congolais. Ce genre fut plébiscité par un public
à majorité analphabète. Cependant, la jeune presse libre
était confrontée aux mêmes travers. Aussi partisane et
dépendante financièrement du monde politique, elle n'était
pas si différente de celle de la deuxième République
qu'elle décriait.
3.2. De 1997 à 2001
Laurent Désiré KABILA prend le pouvoir en 1997.
Le zaïre redevient la République Démocratique du Congo. Sur
le plan de libertés individuelles et d'expression, il n'y eut pas de
changement. Au contraire, il y eut même régression car, Laurent
Désiré KABILA interdit les partis politiques. En s'arrogeant tous
les pouvoirs, il anéantit les quelques acquis démocratiques
grappillés à la dictature pendant la longue transition politique
congolaise. La presse Kinoise dénonça une dérive
totalitaire dangereuse et multiplia les mises en garde contre les
velléités de retour au parti unique. La réponse du pouvoir
ne se fit pas attendre. Prenant prétexte de la guerre et au nom de la
situation d'exception engendrée par celle-ci, le régime de
Laurent Désiré KABILA se caractérisa par la restriction
des libertés. Les entraves à la libre expression et à la
circulation de l'information, par la censure et saisies, se
multiplièrent. "En renouant avec les intimidations, les arrestations et
les emprisonnements des journalistes pour atteinte à la
sûreté de l'Etat et collusion avec les forces ennemies, on en est
revenu aux pires années du Mobutisme".54 Cette période
est aussi caractérisée par l'apparition d'une certaine presse de
la haine Anti-Rwandaise. C'est dans ce contexte de persécution et
d'atteinte à la liberté d'expression, que JED (Journaliste en
Danger) a vu le jour en 1998.
3.3. De 2001 à 2006
Après la mort du Père, le Fils lui
succéda. Dans son discours d'investiture Joseph KABILA a promis, entre
autres, de garantir toutes les libertés publiques et fondamentales. De
façon générale, on peut dire que le contexte politique
marqué par une transition co-piloté par trois composantes
différentes et implications massives de la communauté
internationale, a
52 KAYEMBE A., op.cit. p.99.
53 Du ROY A., Le serment du Théophrate.
L'examen de conscience d'un journaliste, Paris, Edition Flammarion, 1992,
p.47.
54 MUMBANGI G., art.cit., p.10.
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créé un climat moins respectif et plus favorable
à la liberté d'expression. Cependant, la presse resta encore
pendant cette période liée aux grandes personnalités
politiques. Elle se caractérisa, comme le note André-Jean TUDESQ
dans une interview accordée à la RFI (Radio France
Internationale), par une bipolarisation entre une presse pro-Kabila et celle
pro-Bemba. Mais, selon les organisations de défense des droits de la
presse et des journalistes comme JED (Journaliste en Danger) OMAC (Organisation
des Médias d'Afrique Centrale) et RSF (Reporters Sans
Frontières), "le travail des journalistes et leurs personnes
n'étaient pas encore totalement sécurisés. Les
assassinats, non élucidés, des journalistes Franck NGYKE KANGUNDU
et BAPUMA MWAMBA, ont notamment illustré cette insécurité
et démontrent que le délit d'investigation
existe.55
3.4. 2006 à 2011
Depuis la promulgation de la constitution du 18 Février
2006, la situation de la presse a évolué positivement. Ainsi, les
libertés fondamentales sont garanties et protégées ainsi
qu'en témoigne l'article 17 de la constitution sus
évoquée. Au Congo, comme ailleurs en Afrique, les atteintes
vis-à-vis de la presse sont énormes et nombreuses. Ces atteintes
sont soutenues par la dépense économique des maisons de presse.
Dans la plupart des cas, si les financeurs de la presse écrite demeurent
dans l'ombre, il n'en est pas ainsi pour la Radio et la
Télévision qui sont tenues en majorité par les hommes
politiques pour faciliter leurs propagandes, situation qui laisse à
désirer la qualité de l'information livrée par ces maisons
de presse. Nonobstant ces entraves, la situation de la presse s'est
améliorée par rapport aux périodes
précédentes. Par ailleurs, il faut ainsi noter avec KAYEMBE AIME
qu' « il n'existe dans ce pays aucun système légal de
subvention pour la presse, ce qui conduit à se demander pourquoi la loi
002/96, qui prévoyait une aide directe et indirecte de l'Etat à
la presse, n'a jamais été appliquée".56
La libération introduite par la consultation en
matière des libertés individuelles et de garantie des droits de
l'homme a favorisé la naissance et le développement de plusieurs
maisons de presse lesquelles étaient encadrées d'abord par la
haute autorité de Médias, puis par le conseil supérieur de
l'audio-visuel du Congo.
4. Les élections en RDC
4.1. Cadre juridique et institutionnel
Le cadre juridique qui régit actuellement
l'organisation des élections au Congo a été produit dans
un contexte post-conflit dans un Etat fragile en refondation, tiraillé
entre l'impératif de la démocratisation et consolidation de la
paix que les violences postélectorales risquent d'énerver et de
mettre en cause. Les lois électorales reflètent donc davantage
les compromis que les anciens belligérants doivent se concéder
qu'un effort de permettre la meilleure organisation des élections. Le
calcul et le jeu des compromis politiques ont directement inspiré une
bonne partie des règles sur les systèmes électoraux, les
conditions
55 MUBANGI G., art.cit. p.11.
56 KAYEMBE A., op.cit., p.101.
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d'électeur et d'éligibilité, les cas
d'inéligibilité, le mode de désignation ainsi que le
mandat des futures autorités.
La révision constitutionnelle du 20 Janvier 2011 et
l'évolution législative ont conduit le législateur
à apporter des modifications à la loi n°06/006 du 09 Mars
2006 portant organisation des élections présidentielle,
législatives, provinciales, urbaines, municipales et locales :
Ces modifications portent notamment sur :
- La réduction du nombre de tours pour l'élection
présidentielle ;
- L'introduction, parmi les conditions
d'éligibilité, du niveau d'Etudes ou d'une expérience
professionnelle d'au moins cinq ans dans l'un des domaines suivants :
politique, administratif, économique ou socio-culturel ;
- L'actualisation du taux de cautionnement électoral
à payer par la liste et la référence en Francs Congolais
conformément à la réglementation en vigueur ;
- L'organisation par le conseil supérieur de
l'audio-visuel et de la communication des temps d'antenne
radiotélévision pour permettre à chaque candidat
président de la République de présenter son programme
d'action.
- L'établissement d'un centre de compilation dans chaque
circonscription électorale ; - La signature des procès-verbaux
par les témoins ;
- La remise des procès-verbaux aux
témoins.57
4.2. Financement de l'administration électorale : la
CEI
Selon les éléments d'information en notre
possession, sur les 14 millions de dollars sollicités par la CEI pour
les opérations, l'on a pu mettre à sa disposition que 800.00USD
ou titre de frais de fonctionnement. On pouvait se demander s'il y aurait des
fonds spéciaux comme coup de pouce à la CEI.
En effet, les bénéficiaires des fonds
spéciaux dont le montant n'a pas été relevé dans le
budget de 2004 sont connus, les membres de l'espace présidentiel, le
ministre du Budget et les présidents des institutions citoyennes.
L'analyse du Professeur Vincent de Paul LUNDA BULULU,
député national, tant dans les débats à
l'Assemblée Nationale sur le budget que dans un article de presse qu'il
a publié du journal "Le potentiel" après l'opération de
celui-ci (budget), sa démarche visait à prendre à
témoins l'opinion sur la volonté du gouvernement de ne pas
organiser les élections.58
57 TSHISUNGU LUBAMBU E., Introduction à
l'histoire politique du Congo (1885-2006), God's hope collections,
Kinshasa, 2013, p.164.
58 KASONGO BANZA, la RDC à la veille des
élections "démocratiques" in le potentiel n°09 Mars
2004. p19.
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4.3. Organisation des élections
4.3.1. Prélude
En Janvier et février 1960 à la table ronde de
Bruxelles, les hommes politiques congolais ont fixé l'organisation des
élections locales en Mars et celles nationales en Mai 1960. Mais une des
fautes des acteurs politiques congolais soucieux d'obtenir
l'indépendance furent de ne pas donner des délais
nécessaires pour que ces élections s'organisent dans les
meilleures conditions mentales et matérielles.59 Ces
élections avaient pour objectif de rendre effective la nouvelle
structure du Congo organisée par la loi fondamentale, laquelle
prévoyait un parlement bicaméral : une chambre des
représentants de 117 membres élus au suffrage universel et un
sénat de 87 membres élus par les assemblées provinciales
à raison de 14 par province ; un président de la
République élu au second degré par le sénat.
En outre, la même loi prévoyait au niveau
provincial un gouvernement et une assemblée élue. La grande
caractéristique de ces élections, souligne TSHIBANGU C., "est la
trivialité : rivalités politiciennes, campagne démagogique
du type : après l'indépendance, (moi au pouvoir) vous ne payerez
plus l'impôt, vous ne travaillez plus dans les champs, vous serez comme
les blancs"60, elles sont marquées par des impératifs
tribaux, ethniques ou régionaux. En effet, au Katanga les BALUBAKAT sont
unis à une cause d'exclusivité ethnique, le MNC/L et UNC se
regroupent face au MNC/K principalement composé des BALUBA du
Kasaï, l'ABAKO est foncièrement dominée par les BAKONGO, le
CEREA s'appuie sur les ethnies du KIVU, le PUNA sur celles de l'Equateur.
A l'issue des élections législatives nationales,
le MNC/L remporte la majorité des sièges avec 36
députés, suivi de l'ABAKO avec 12 députés et le
reste des sièges sont éparpillés entre les autres
formations politiques. Et, c'est sur base de ces résultats que le
premier gouvernement fut formé le 21 juin 1960 par le premier Ministre
EMERY Patrice LUMUMBA. Quant aux élections présidentielles, KASA
VUBU en sort vainqueur, élu au second degré par le sénat
avec 159 voix, suivi de BOLIKANGO avec 44 voix, sans compter les 11 votes
nuls.61
Sorti de l'exil, Moïse TSHOMBE organise les
élections de 1965. Il avait entre autres chargés de terminer la
crise et de pacifier le pays. La mission principale de TSHOMBE étant
d'assurer la tenue des échéances électorales, l'occasion
devient favorable au regroupement des forces politiques dispersées ou
anéanties par les rebellions, les sécessions ou l'exil. TSHOMBE
créa alors la CONACO (Convention Nationale des Congolais) regroupant 49
partis et associations à bases tribales. Les nationalistes dont le MNC/L
dispersés à cause de la rébellion et l'exil, se regroupent
et se réorganisent.
Pour des raisons de sécurité et de
communication, ces élections vont se tenir du 20 février au 01
avril 1965. La CONACO en sort victorieuse avec 122 députés sur
les 167 sièges à pourvoir au parlement. Suite aux nombreuses
irrégularités signalées dans le KWILU, le
59 CRAWFORD YOUNG, Introduction à la
politique congolaise, éd. Universitaire du Congo, Lubumbashi, 1965,
p.79.
60 TSHIBANGU C.,art.cit., p.27
61 MAUREL A., Le Congo de la Colonisation belge
à l'indépendance, éd. Harmattan, paris, 1992,
p.124.
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KIVU oriental, à GOMA, RUTSHURU, FIZI, Maniema, et dans
la cuvette centrale, zones jadis troublées par des rébellions, la
cour d'appel de Kinshasa annulera les élections dans ces régions
par manque d'urnes et pressions sur les électeurs. "La période
postélectorale fut caractérisée par des contestations et
des réclamations jusqu'à perturber la vie politique du
pays.62
KASA VUBU et TSHOMBE furent opposés par la fin de leurs
mandats respectifs. En effet, KASA VUBU estime que le gouvernement de
transition de TSHOMBE devra démissionner dès que les
résultats définitifs des élections seront connus et que le
parlement sera convoqué. TSHOMBE, par contre estime qu'il lui est
préférable de rester en fonction jusqu'à l'annonce des
résultats définitifs de l'élection présidentielle
prévue pour décembre 1965.
Le 13 Octobre, le président KASA VUBU démet le
canine TSHOMBE devant le parlement convoqué en session extraordinaire,
et confie le gouvernement à Evariste KIMBA, qui recevra 134 votes
négatifs sur 262 votes. En dépit de la défiance du
parlement, KASA VUBU va encore confirmer la nomination de KIMBA comme formateur
du gouvernement. C'est dans cette confusion mêlée à tant
d'autres tensions que le coup d'Etat va intervenir le 24 novembre 1965.
Ainsi, les forces armées interviennent le 24 avril
1965, en écartant les politiciens de la scène politique et
proposant 5 ans de pouvoir au général MUBUTU. De ce fait, toutes
les activités politiques sont suspendues, les formations politiques
dissoutes au profit d'un seul parti, le mouvement populaire de la
révolution, créé en 1967.
En 1970, des élections présidentielles et
parlementaires seront organisées dans le cadre du parti. MOBUTU est
présenté comme le candidat unique à la présidence.
"Il sera élu pour 7 ans à partir du 4 décembre 1970, avec
10.131.669 voix".63
Pour ce qui est des élections parlementaires, elles
eurent lieu du 14 au 15 novembre 1970. Les candidats sont
présentés sur la liste MPR. Le déroulement de ces
élections, note le professeur ISANGO IDI WANZILA, "Etait
contrôlé par le parti de telle sorte que les élus
étaient non seulement des militants disciplinés du parti, mais
aussi des personnes acquises à la perpétuation du
pouvoir".64
Depuis ces élections de 1970, la vie politique
générale évoluera vers une radicalisation du parti unique
devenant successivement à la seule institution du pays et le
parti-Etat.
En 1982, suite à la pression occidentale, aux
différentes incursions des rebelles dans le Katanga, à
l'opposition déclarée des 13 parlementaires, l'ordonnance loi
n°82/006 du 25 Février 1982 est promulguée, portant sur
l'organisation politique, administrative et territoriale du pays. La
conséquence logique directe de cette loi fut l'organisation des
62 CRAWFORD YOUNG, op.cit. p.82.
63 NDAYWELL E NZIEM I, op.cit., p.631.
64 ISANGO IDI WANZILA cité par TASUKA ANEPEMBI
M., notes de cours déjà citées.
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élections des commissaires des zones, des conseillers,
des commissaires du peuple selon la nouvelle configuration des
circonscriptions.
Les candidats sont sélectionnés sur la liste du
parti-Etat. A cette procédure, il faut adjoindre celle de la nomination
après la proclamation des résultats. De ce fait, il ne suffit
plus d'avoir le plus de voix, mais aussi de prouver son militantisme et sa
fidélité au président MOBUTU à défaut de
quoi le candidat élu peut se voir enlever son mandat. En 1984, "Une
vaste campagne de recensement scientifique de la population eut lieu, suivi de
l'élection présidentielle du candidat unique, élu avec 98%
de voix.65
Enfin, en 1987 le régime MOBUTU organisa les
élections du conseil législatif, des Assemblées
Provinciales, des collectivités rurales et zones urbaines.
4.3.2. De 2006 à 2011
Après la promulgation de la constitution du 18
Février 2006, une commission chargée de superviser les
élections a été mise sur pied de mener à bon port
l'échéance électorale conformément à la loi
n°06/006 du 09 Mars 2006 portant organisation des élections
présidentielle, législatives, provinciales, urbaines municipales
et locales.
Pour ce qui est de l'élection présidentielle,
elle se déroule par une campagne lancée le 17 Avril 2006,
campagne ouverte entre les 33 candidats retenus par la commission Electorale
Indépendante (CEI). De tous les candidats en course pour la
présidentielle, deux seulement ont émergé lors du premier
tour :
- Le Président sortant Joseph KABILA KABANGE avec
43,08%
- Le Vice-Président sortant Jean Pierre BEMBA NGOMBO avec
20,03%
Du fait qu'aucun des candidats n'ayant remporté la
majorité absolue (50% + 1 voix), le second tour devrait opposer les deux
candidats ayant fait un plus grand score au premier tour.
Mais l'annonce des résultats du premier tour le 20
Août 2006 a été suivie des violences entre les militaires
de la garde du président sortant Joseph KABILA et ceux de la garde du
Vice-Président Jean Pierre BEMBA dans les rues de Kinshasa, la capitale
de la RDC. "Ces Affrontements qui ont duré trois jours ont fait 23 morts
et 43 blessés selon le ministère de l'intérieur.
Commission Electorale Indépendante (CEI) a maintenu la
date du 29 Octobre 2006 après que la cour suprême de justice par
son arrêt rendu le 15 septembre 2006 ait prolongé l'organisation
du second tour de la présidentielle de 50 Jours. Ainsi, à la date
prévue le second tour de la présidentielle se tient entre les
deux candidats sus mentionnés et Joseph KABILA est proclamé
vainqueur par la CEI avec 9.436.776 de voix contre 6.819.822 voix de
65 NDAYWELL E NZIEM I., op.cit., p.633.
Page | 30
Jean-Pierre BEMBA GOMBO quant aux élections
législatives, "elles ont connu près de 1000 candidats qui avaient
pour 500 sièges au parlement national.66
Les élections provinciales ont également eu lieu
pour permettre aux institutions provinciales d'avoir des animateurs issus des
urnes. Cependant, les élections urbaines, municipales et locales
prévues par la loi n°06/006 du 09 Mars 2006 n'ont jamais eu
lieu.
Il sied aussi de mentionner que, ces élections, dans
leur globalité, ont été financées par la
communauté internationale avec un montant évalué à
370 millions d'Euros. Elles ont connu en outre la participation de plus de 25,6
millions d'électeurs ainsi qu'en témoigne le rapport de la CEI
sur les élections de 2006.
Le mandat du président issu des élections de
2006 arrivant à échéance le 6 décembre 2011, il
fallait organiser une nouvelle élection en vue d'assurer la
continuité de l'Etat, c'est ainsi qu'une élection
présidentielle couplée des législatives fut tenue le 28
Novembre 2011.
A cette élection, le président sortant se
présente comme candidat unique à sa propre succession dans sa
famille politique, en course avec 10 autres candidats issus de l'opposition
politique.
Pour permettre aux 11 candidats à se faire
connaître, "la campagne électorale fut officiellement
lancée le 28 Octobre 2011 et des violences furent depuis lors
observées dans le pays.67
Conformément à la constitution de 2006,
l'élection présidentielle devait se dérouler en deux
tours, en l'occurrence le 27 novembre 2011 (second tour).68
Cependant, une loi promulguée le 25 Juin 2011 vint réduire le
nombre de tour au scrutin présidentiel. Ainsi, le 30 Avril 2011 la CENI
annonça finalement que l'unique tour du scrutin présidentiel se
tiendrait le Lundi 28 novembre 2011, en même temps que les
élections législatives (députés nationaux).
Prévu initialement pour le 06 décembre 2011,
finalement le résultat provisoire fut publié le vendredi 9
décembre proclamant Joseph KABILA KABENGE vainqueur avec 8.880.944 voix,
contre seulement 5.864.775 voix de l'opposant Etienne TSHISEKEDI WA MULUMBA.
Ces résultats ont été rejetés par l'opposition
"principalement par Etienne TSHIKEDI, lequel s'est autoproclamé
président élu".69 Et ce n'est que dans la
soirée du 16 décembre 2011 que "La cour suprême de justice,
rendra son verdict, rejetant la demande d'annulation du scrutin introduite par
Vital KAMERHE et proclama, en avance sur le calendrier prévu et en toute
discrétion, Joseph KABILA élu président de la
République Démocratique du Congo.70
66 Rapport de la CEI sur le premier tour de l'Election
présidentielle de 2006.
67 Rapport de la CASE publié le 18 Mars
2012.
68 Journal officiel de la RDC, Constitution...,
op.cit.
69 MAYINDOMBE P., "TSHISEKEDI se dévoile" in
le potentiel n°25 du 29 décembre 2011. p.18.
70 Idem.
Page | 31
Pour les élections législatives, les
résultats furent publiés le 13 Janvier 2012. Ces
élections, ont connu un taux de participation évalué
à au moins 60% des électeurs et un financement près de 80%
par le gouvernement de la République Démocratique du Congo.
4.3.2.1. Observation et acceptation des
résultats
La RDC a adhéré aux principes de gestion, de
surveillance et d'observation des élections dans les pays de la SADEC.
Ainsi a-t-elle prévu dans la loi organique de la CEI et dans la loi
électorale, une diversité d'acteurs pour observer et surveiller
les opérations électorales. Parmi ces acteurs, il sied de
mentionner notamment les candidats eux-mêmes et/ou les mandataires, les
électeurs qui se constituent en observateurs et témoins des
partis, témoins de l'administration, etc. aux termes de la loi
électorale du 09 mars 2006, les observateurs nationaux et internationaux
dûment mandatés par les organisations nationales ou
internationales et accrédités par la CEI, assistent à
toutes les opérations électorales. Ils sont libres accès
à tous les lieux où se déroulent les opérations
électorales. Les témoins des partis politiques assistent à
toutes les opérations de vote, dépouillement de bulletins de
compilation et de décompte des voix. Ils ont le droit d'exiger la
mention de toute observation, réclamation et contestation touchant
à la régularité des opérations électorales
dans les procès-verbaux des opérations électorales,
accompagnent les urnes jusqu'au bureau de liaison et au bureau provincial de la
CEI et assistent à toutes les opérations.
Chaque parti politique ou regroupement politique, chaque
candidat indépendant avait le droit de désigner un témoin
et son suppléant pour suivre les opérations électorales
dans un bureau de vote de dépouillement déterminé.
Le nombre de témoins par candidat, parti politique ou
regroupement politique et par bureau de vote ou de dépouillement est
fixé à un. Quoi que ne faisant pas partie du bureau de vote ou de
dépouillement, le témoin avait néanmoins droit d'exiger la
mention de toute observation, réclamation et contestation touchant la
régularité des opérations électorales dans le
procès-verbal avant que celui-ci ne soit déplacé sous pli
scellé. Sur invitation du président du bureau de vote et de
dépouillement, le témoin qui le désirait aurait le pouvoir
de contresigner le procès-verbal des opérations
électorales et accompagner les urnes jusqu'au BL et au BRP de la CEI et
assister à la centralisation des résultats électoraux.
L'absence des témoins dans le bureau de vote et de dépouillement
ne consiste pas un motif d'invalidation du scrutin sauf si elle est
provoquée de manière intentionnelle et en violation des
dispositions de la loi électorale.
Selon les données communiquées par la CEI, plus
de 111.000 accréditations71ont été
distribuées à l'occasion des scrutins du 29 Octobre. Regroupant
24 réseaux d'observations, le cadre de concertation de la
société civile pour l'observation des élections, a fourni
les effectifs les plus nombreux, avec près de 57.000 observateurs
nationaux à travers le pays. Ces réseaux issus de la
société civile et des confessions religieuses ont souvent
mené un travail de formation important. Certains réseaux
bénéficiant d'un partenariat international (IFES, NDI, EISA) se
sont généralement distingués par une certaine
maîtrise des outils
71 Rapport de la CEI sur les accréditations des
témoins, Kinshasa, 2011.
Page | 32
méthodologiques de l'observation électorale la
présence des observateurs nationaux a été
particulièrement forte lors des opérations de
dépouillement. Par manque de moyens matériels, le
déploiement des observateurs nationaux a été
généralement concentré dans les principaux centres urbains
et s'est essentiellement limité aux jours des scrutins. Un nombre
restreint de réseaux d'observation nationale a pu maintenir une
présence continue durant les opérations de compilation des
résultats dans les centres locaux de compilation des résultats
(CLCR). L'accès des observateurs nationaux à l'assemble des
étapes de la compilation a par ailleurs été
occasionnellement rendu plus difficile par la résistance de certains
membres CLCR. Certaines initiatives développées par le cadre de
concertation de la société civile, comme la mise en commun des
relevés des résultats recueillis lors du dépouillement
pour assurer un contrôle des résultats officiels, pourraient
être menées à terme publiquement.
4.3.2.2. Contentieux électoraux
Entre le 25 et le 28 Août, la CSJ a reçu huit
requêtes en contestation des résultats de l'élection
présidentielle du premier tour. Outre, un recours rejeté pour
incompétence de la cour, cinq ont été jugés
irrecevables pour défaut de qualité au défaut
d'intérêt du requérant, et deux recevables mais non
fondés pour absence de preuves des griefs soulevés. On notera que
le recours le plus détaillé et documenté, introduit par
Azarias RUBERWA pour le RCD, a été jugé irrecevable en
raison de l'absence dans le dossier d'un mandat par le comité
exécutif de
son parti, seul habilité à introduire un recours
d'après les statuts du RCD.72
4.3.2.2.1. Procédure contentieuse
Les compétences des cours et tribunaux en
matière de contentieux électoral sont établies dans la loi
électorale du 09 Mars 2006. Les dispositions du code d'organisation
judiciaire hérité de la deuxième République ont
été appliquées et sont complétées par les
quelques éléments de procédures contenus dans la loi
électorale. L'ensemble des textes applicables aux élections
attribue un large champ de compétence à la Cour Suprême de
Justice (CSJ) et aux cours d'Appel. Le règlement des contentieux du
référendum et des consultations électorales est
confié à titre principal aux organes juridictionnels.
En attendant la mise en place effective de la Cour
Constitutionnelle instituée par l'article 157 de la nouvelle
constitution du 18 février 2006 et aux termes de l'article 150 de la
constitution de la transition, de l'article 161 alinéa 2 de la
constitution de la troisième République et de l'article 75 de la
loi électorale du 9 mars 2006, la Cour Suprême de justice est juge
du contentieux des élections présidentielle, législatives
ainsi que du référendum. La cour d'Appel quant à elle, est
juge du contentieux des élections provinciales, le tribunal de grande
instance juge du contentieux des élections urbaines et municipale et le
tribunal de paix juge du contentieux des élections locales.73
Les décisions doivent être rendues avec
célérité : trois jours après la saisine, pour le
référendum ; quarante-huit heures pour le contentieux de la
campagne électorale, sept pour les autres contentieux. La proclamation
des résultats définitifs du référendum et des
élections relève de la compétence exclusive des
juridictions. En cas de
72 NGOMA BINDA et Ali, RDC : Démocratie et
participation. Une évolution des premiers pas dans la 3e
République, AFRIMARP, Southen Africa, Novembre, 2010, p.124.
73 Loi organique n°004/2004 du 26
février 2004 portant organisation des élections
présidentielle et législative.
Page | 33
recours contre les résultats provisoires
annoncés par la CEI, cette proclamation ne peut intervenir
qu'après l'examen desdits recours par les juridictions
compétentes.74 Qu'il s'agisse de l'établissement des
listes électorales, de la présentation des candidatures, de la
compagne ou des opérations référendaires, les juridictions
statuent en dernier ressort.
Des recours peuvent être introduits en contestation
à plusieurs stades du processus et sur de nombreux aspects :
établissement des listes électorales enregistrement des
candidatures, irrégularités intervenus avant ou pendant les
scrutins, établissement des résultats. Des recours de nature
pénale, notamment pour des infractions inclues dans la loi
électorale, sont également possibles. La loi électorale en
revanche restreint les requérant autorisés à saisir la CSJ
aux candidats indépendant et aux formations politiques ayant
présenté des candidats, alors que la loi
référendaire étendait ce droit aux électeurs
congolais. Même si la compétence attribuée à la cour
de proclamer les résultats définitifs des scrutins peut
être considérée comme donnant implicitement une
possibilité d'auto saisine, la loi électorale ne le
prévoit pas explicitement. Au titre des dispositions sur le contentieux
électorales, elle organise le traitement du contentieux, puis l'annonce
des résultats définitifs si les recours sont jugés
irrecevables ou non fondés. Selon cette lecture, la cour peut rectifier
les résultats pour erreur matérielle ou décider d'annuler
le scrutin en tout ou en partie iniquement si elle est saisie d'une
contestation en matière. Les délais alloués aux candidats,
partis politiques ou regroupements de partis politiques pour former des recours
a été fixé à 3 jours, après avoir
été initialement établi à 48 heures.
Dans le cadre du scrutin présidentielle, la CSJ
disposait de sept jours à compte de sa saisine pour statuer. Pour les
scrutins législatifs et provinciaux, la CSJ et les cours d'Appel avaient
deux mois pour statuer. Les nouvelles assemblées sont mises en place sur
base des résultats provisoires annoncés par la CET, et les
recours n'ont pas valeur suspensive.
Dans le cadre des élections législatives, la CSJ
a mis en place un dispositif organisant la réception des recours en
contestation des résultats visant à permettre aux
requérants de les introduire dans le délai légal de trois
jours. Les greffiers des cours d'Appel étaient habilités à
recevoir les requêtes et à les transmettre à la CSJ pour
courrier express, avec l'appui du PNUD. Dans le souci de rendre la justice
accessible à tous candidat se sentant lésé, le
législateur avait simplifié les voies de recours permettant aux
candidats indépendants ainsi que ceux désignés par les
partis et regroupement politiques ou leurs mandataires de saisir les
juridictions compétentes.75 A cela s'ajoutait le fait que la
cour suprême de justice statuait sans frais sur les contestations qui
étaient soumises.
4.3.2.2.2. Contentieux
post-référendum
En sa qualité de juge du contentieux
référendaire, la cour suprême de justice a reçu au
total 13 requêtes contestant les résultats du
référendum entre le 20 Décembre 2005 et le 19 Janvier
2006. Ces requêtes ont été introduites par 7
requérants distincts, dont 3 partis à titre individuel, 3
regroupements de plusieurs partis, et une personne physique. La phase
74 KONRAD ADENAUER, op.cit.
75 Idem.
Page | 34
juridictionnelle de l'établissement du
référendum, à l'instar du déroulement même du
scrutin, n'a pas bénéficié d'une mobilisation forte de la
part des partis politiques.
Sur le fond, les recours demandaient tous l'annulation des
opérations ou des résultats du référendum pour
violation de la loi référendaire. Dans leurs plaidoiries,
certains partis ont demandé à la cours de procéder
à la vérification des résultats du scrutin. Les faits
soulevés étaient :
- L'insuffisance de la compagne de vulgarisation ainsi que les
refus de la HAM de garantir aux acteurs prônant le boycott un
accès aux médias comparable à celui assuré aux
tenant du oui et du non, influençant ainsi de façon significative
des résultats du scrutin.
- La publication de plusieurs versions de la constitution ;
- La violation de la période de silence par les
déclarations de responsables politiques de jour du scrutin sur le choix
qu'ils venaient d'exprimer.
- La violation du secret du vote par l'opposition d'empreintes
digitales sur le bulletin - La prolongation des scrutins au-delà de la
durée légale,
- Les irrégularités dans le
dépouillement.76
Certaines requêtes soulevaient également des
exceptions préliminaires, notamment mettant en cause de la
constitutionnalité de la loi sur l'enrôlement de la loi portant
organisation, attribution, et fonctionnement de la CEI, de la loi
référendaire.
Toutes les requêtes ont été
rejetées, soit pour prématurité, soit pour défaut
de qualité dans le chef des représentants des requérants
soit pour inexistence juridique de ces dernières, ou encore pour non
fondement, et n'ont généralement pas permis à la cour de
se prononcer sur le fond.
Dans l'ensemble la procédure s'est
déroulé conformément aux textes régissant le
traitement du contentieux par la cour suprême de justice. La cour a
statué dans le délai légal de 15 jours à compter de
sa saisine. Toutefois, les requérants ont dénoncé des
délais de convocation trop courts. La CET a dit ne pas avoir
été convoquée à temps pour l'une des audiences et a
estimé que les droits de la défense avaient été
violés. Certains requérants n'ont par ailleurs pas
souhaité comparaître lors de plusieurs audiences, ce qui portait
atteinte au principe du contradictoire.
4.3.2.2.3. Contentieux des résultats
élection présidentielle
Après le second tour, la cour suprême de justice
a enrôlé 8 recours contre les résultats de
l'élection présidentielle publiés par la commission
électorale indépendante le 15 Novembre 2006.77 Parmi
ces recours figurent celui du mouvement de libération du Congo (MLC)
introduit le 18 novembre 2006 par lequel ce parti sollicitait l'annulation,
pour fraudes
76 Rapport de la CASE, op.cit.
77 NGOMA BINDA et Ali, op.cit., p.126.
Page | 35
et irrégularités du scrutin dans certains
centres et bureaux de vote ainsi que la proclamation de son candidat vainqueur
de la susdite élection.78
Interrompue par la prise d'assaut et l'incendie de la CSJ par
les militants du MLC, l'instance s'est déroulée dans un climat
extrêmement tendu. La requête du MLC abordait certains points
pertinents, tels que l'exclusion de témoins du MLC des bureaux de vote
et l'utilisation abusive des listes de dérogation, sans toutefois
avancer une argumentation solide (manque de précision des faits
allégués, utilisation de quelques cas d'exemples pour
dénoncer des fraudes supposées massives, références
à des chiffres non explicités et manifestation
exagérés, absence d'explication à l'audience). Evoquant la
planification d'une fraude systématique et massive par
l'établissement des listes des omis et listes spéciales dont elle
avait pourtant officiellement avalisé le principe, la formation de Jean
Pierre BEMBA a avancé le nombre surprenant de "2.194.469
électeurs fictifs ayant exprimé leur suffrage frauduleusement au
détriment du candidat du MLC". Dans sa requête, le MLC demandait
en autre à la CSJ, non de décider de l'annulation du scrutin,
mais de proclamer Jean Pierre BEMBA élu président de
République sans expliciter l'éventuelle incidence des fraudes
évoquées sur le nombre de voix attribuées aux deux
candidats.
Au terme d'une instruction contestée, la cour
suprême de justice a rendu deux arrêts, le 27 novembre dans la
soirée, l'un portant sur la requête en contestation des
résultats, l'autre proclamant les résultats définitifs de
l'élection présidentielle. La CSJ a rejeté l'ensemble des
griefs soulevés, avec un raisonnement conforme à sa
jurisprudence, statuant sur les pièces fournies par les
requérants sans nécessairement approfondir l'examen sur le fond
par des mesures d'instruction. Elle n'a en outre que partiellement
répondu à la question de l'utilisation des listes des omis et
registres de dérogation, en s'appuyant sur la régularité
de leur établissement pour en déduire l'absence d'incidence sur
le scrutin sans égard pour les abus effectivement constatés dans
leur utilisation.79
78 NGOMA BINDA et Ali, op.cit., p.126.
79 Idem
Page | 36
4.3.2.2.4. Contentieux des résultats de
l'élection législative
1. Nationale
La cour suprême de justice a également
été saisie des recours contre les résultats des
élections législatives. Après l'annonce des
résultats provisoires des élections législatives, le 7
septembre 2006, 414 recours ont été enregistrés au greffe
de la CSJ, qui a par la suite rendu 208 arrêts d'irrecevabilité,
18 de désistement, 79 de non fondement, 6 d'incompétence, et 30
de fondement. Elle a opéré diverse rectification
matérielles et procédé aux redressements des
décomptes des voix nécessaires voire procédé
à l'annulation des élections dans la circonscription
électorale de BEFALE, située dans la province de l'Equateur. Dans
l'examen de ces différents recours, la cour suprême de justice est
arrivée à invalider l'élection de certains
députés préalablement proclamés élus par la
commission électorale indépendante.80
Comme le montre le tableau, la majorité des
requêtes soumises à la CSJ ont été rejetées
pour irrecevabilité. La cour suprême a donc adopté une
interprétation trop mécanique des règles de forme qu'elle
a appliqué au pied de la lettre, même si cela devait porter
atteinte à l'intégrité des élections et à la
vérité des urnes, en laissant subsister des résultats qui
auraient pu être invalidé si les recours avaient été
examinés au fond. Parmi les motifs de rejet des recours les plus
fréquents il faut mentionner le fait qu'un nombre important de
requérants n'avaient pas qualité à agir. Car ils avaient
introduit des recours en leur nom et non par l'intermédiaire de leurs
partis politiques, dûment mandatés à cet effet, sur le
fond, les recours présentés étaient en
général faiblement étayés un élément
de preuve. Ce qui a conduit au rejet de la plupart des requêtes. A ce
titre, le délai particulièrement court de 3 jours à
compter de la publication des résultats provisoires par la CEI a
certainement pénalisé les candidats et leurs conseils surtout,
l`absence des résultats détaillés par bureau de vote a
rendu difficile la préparation de recours documentés.
L'impossibilité de déposer les témoins dans la
totalité des bureaux de vote, rendait alors impossible toute
contestation précise des scores publiés par la circonscription,
sauf si les Procès-verbaux récoltés suffisaient à
démontrer un score supérieur au total des voix obtenues.
Certains candidats élus, ont d'ailleurs
découvert leur défaite seulement au moment de l'annonce de la
liste des députés élus, après les rectificatifs
effectués par le centre national de compilation des résultats
(CNCR) dans le cadre de son contrôle de cohérence.
Tableau n°I: Contentieux des résultats des
élections législatives nationales et
sénatoriales
N°
|
Désignation
|
Elections législatives
|
Députés nationaux
|
Sénateurs
|
1.
|
Affaires jugées
|
343
|
17
|
2.
|
Affaires non jugées
|
71
|
-
|
3.
|
Affaires jugées irrecevables
|
208
|
12
|
4.
|
Affaires jugées non fondées
|
79
|
5
|
5.
|
Affaires jugées fondées
|
30
|
-
|
|
80 CENI, Rapport final des scrutins de 2006, Kinshasa,
2007
Page | 37
6.
|
Affaires jugées sans objet
|
2
|
-
|
7.
|
Affaires ayant abouti au désistement
|
18
|
-
|
8.
|
Invalidation
|
18
|
-
|
9.
|
Affaires pour lesquelles la Cour s'est
déclarée incompétente
|
6
|
-
|
10.
|
Tierces oppositions
|
49
|
-
|
11.
|
Autres recours
|
|
Interprétation et rectification d'erreurs
|
3
|
-
|
Surséance ou suppression d'exécution
|
1
|
-
|
Révision d'arrêt
|
3
|
-
|
Intervention volontaire
|
1
|
-
|
Total affaires enregistrées
|
414
|
17
|
Source : J.M Katuala Kaba kashala , Kinshasa, 2007, p. 429
2. Provinciale
Enfin, la cour a été sollicitée comme
juridiction d'Appel non seulement contre les résultats des
élections provinciales mais aussi à propos des litiges portant
sur des questions de nationalité des candidats. Il en est ainsi de ceux
qui ont surgi à deux jours des élections des gouverneurs à
la suite d'une lettre de la CEI adressé au MLC et tendant à la
disqualification des candidats Dominique KANKU KABENGE, candidat au poste de
gouverneur dans la province de Kasaï oriental et Alexandre KANDE MUSAMPA
candidat au poste de gouverneur dans la province du Kasaï Occidental, tous
deux présentés sur la liste de l'Union pour la Nation au motif
qu'ils possédaient une double nationalité.81
Les cours d'Appel de MBUJI MAYI et de Kananga se sont
prononcés en faveur des candidats. Les appels relevés par la CEI
contre ces arrêts ont été déclarés
irrecevables par la cour suprême de justice pour défaut de
qualité. Dès lors, les candidats ont pu se présenter aux
élections des gouverneurs.82
Dans l'ensemble, la cour suprême de justice et les Cours
d'Appel ont joué un rôle important tant en matière
d'interprétation de la loi électorale que durant le contentieux
des élections générales organisées entre 2006 et
2007 par la Commission Electorale Indépendante. Par exemple, la cour
suprême de justice a réussi notamment à obtenir un
prolongement des délais légaux compte tenu du volume des recours
au sujet desquels elle était appelée à statuer et tout
cela dans le but de préserver la démocratie. Mais la cour
suprême de justice et les cours d'Appel sont confrontés à
un grave manque de moyens matériels et humains à la
caducité du système juridique congolais. L'indépendance
des juges a en outre été mise en cause de façon
récurrente, de façon plus prégnante encore dans le cas de
la CSJ, dont certaines décisions ont mis à mal la perception
d'impartialité.
81 Rapport de la CASE, op.cit.
82 Idem.
Page | 38
4.3.3. La sécurité pendant et
après les élections
Il est de notoriété publique que
l'insécurité est généralisée à
travers toute l'étendue du territoire national. Et, il n'est un secret
pour personne que le retard dans la formation d'une armée et d'une
police nationales intégrées et restructurées,
républicaines et apolitiques au service de la nation dans l'unification
des services de sécurité et l'instauration de l'autorité
de l'Etat sur toute l'étendue de la République, plonge notre pays
dans une anarchie et une insécurité indescriptible.
Outre que le gouvernement n'a toujours pas fait assoir son
autorité sur toutes les provinces, notamment la nomination des
principaux animateurs de territoriale sur base de clientélisme, le fait
que des étendues entières du territoire national à l'Est
et au sud-ouest soient occupées par nos voisins et par des forces
négatives sans que le gouvernement lève son petit doigt daigne
informer correctement l'opinion, comme s'il existait des incursions sur notre
territoire qui sont légitimes et donc tolérables par rapport aux
autres, cette attitude de gérer avec légèreté un
pays aux dimensions continentales inquiète.
Cette insécurité consécutive à
l'absence d'une armée et d'une police capable de jouer à la
dissuasion, donne la preuve de l'amateurisme et de l'incapacité des
dirigeants à un certain niveau de sécuriser, gérer,
coordonner et d'influencer l'impulsion nécessaire à la
réalisation des attentes de la population. Et dans ces conditions, il
n'est pas possible d'organiser des élections libres,
démocratiques et transparentes. Ce qui est devenu un slogan en RDC
depuis les élections de 2006, un slogan qui n'a jamais été
réalisé. Depuis toujours le souverain primaire crie à la
tricherie et d'autres candidats exigent l'implication de la communauté
internationale pour la vérité des urnes.
L'absence des réformes responsables au sein de
l'armée, de la police et des services de sécurité
hypothèque dangereusement l'organisation des élections.
Les foyers de tension à travers toute l'étendue
du territoire national avec beaucoup plus d'acuité l'Ex Kivu, en Ituri
et au Katanga en sont une preuve irréfutable de
l'insécurité générale. Et ce dernier temps le Kongo
Central entre en jeu.
Cette insécurité sera encore persistante dans la
mesure où nous ne voyons pas comment un gouvernement de province peut
donner des ordres à une armée ou une police qui n'est de sa
composante, c'est l'épée de Damoclès.
Page | 39
CHAPITRE III : PARTIS POLITIQUES DANS LE PROCESSUS
DEMOCRATIQUE
EN RD CONGO
1. Les partis politiques en RDC
Ce chapitre fait penser à la question de savoir
à quoi servent les partis politiques dans une démocratie ? Plus
particulièrement dans la démocratie Congolaise. Puisque cette
préoccupation constitue le socle de ce chapitre, il est évident
de signaler, ici comme Schattschneder :"les partis politiques ont
créé la démocratie et la démocratie moderne est
impensable sans les partis"83 ; ainsi, prenant en compte
l'importance des partis politiques dans une démocratie et les liens
d'interdépendance qui existent entre partis et démocratie, il
ressort qu'il est capital à ce niveau de placer le décor
même de la sphère politique congolaise en étudiant à
cet effet l'apport des partis politiques dans une jeune démocratie comme
la république démocratique du Congo qui, à la date du 11
Novembre 2011, était à sa seconde expérience
électorale, en organisant pour la deuxième fois de son histoire
les élections dites libres, démocratiques et transparentes pour
la présidentielle et législative.
Quand nous faisons un pas en arrière, nous allons sans
doute nous rappeler que pour le présent travail, nous avons choisi la
méthode systématique, qui nous a paru la mieux placée pour
expliquer l'interdépendance permanente entre partis politiques et
démocratie.
En effet, les partis politiques, tels que mentionnés
plus haut, n'ont d'autres raisons d'existence que la conquête du pouvoir
par les élections pour concrétiser leur projet de
société et leur programme. Cependant cette démarche n'est
possible que si l'environnement dans lequel lesdits partis évoluent
permet leur existence, c'est-à-dire qu'il est démocratique, dans
le cas opposé on ne parlera ni de partis politiques, ni de
démocratie.
Ainsi, la République Démocratique du Congo
étant un cadre dit démocratique où oeuvrent plus de 599
partis politiques, nous allons dans ce chapitre, conformément aux
données de terrain, donner ou présenter l'apport de ces partis au
processus démocratique, sans toutefois passer sous silence le rôle
marquant des élections.
Pour parvenir à cette fin, nous allons apprécier
les partis par rapport à certaines de leurs fonctions d'une part et par
rapport à certaines valeurs de la démocratie, d'autre part, tout
en prenant soin de préciser ce que font les partis de la majorité
et ceux de l'opposition afin de promouvoir la démocratie ; mais ces deux
critères ne sont pas en eux seuls suffisants pour rendre effectivement
compte de l'apport des partis politiques dans le processus démocratique
congolais ; à ce point il devient bienséant de compenser cette
insuffisance par d'autres points d'analyse qui ne peuvent être
expliqués ni en se référant aux fonctions des partis
politiques, ni en faisant allusion aux indicateurs de la démocratie
(principes démocratiques), d'où l'impérieuse
nécessité de prendre en considération quelques notions
comme celle de l'analphabétisme de la population et du manque de
démocratie dans les partis, pour la simple raison que ces notions vont
nous permettre de rendre notre analyse quelque peu complète.
83 SCHATTSCHNEDER E., Party governement, New
York, éd. Farrar Rinehart, 1942, p.61
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Ainsi, nous étudierons concrètement l'apport des
partis politiques au processus démocratique en mettant en exergue les
fonctions des partis politiques que sont la clarification des choix
électoraux, la sélection des candidats aux fonctions
électives et intégration sociale, et les valeurs
démocratiques dont la participation de la population à la vie
politique et la bonne gouvernance.
Dans l'ultime souci d'être un peu plus clair dans nos
propos, nous allons considérer la période allant de 2006 à
2011, car c'est pendant cette période que deux échéances
électorales ont été organisées, respectivement en
2006 et en 2011, mais aussi et surtout parce que ces deux
échéances électorales sont, de toutes celles
organisées depuis indépendance, dites libres,
démocratiques et transparentes.
1.1. Aperçu historique des partis politiques
Congolais
Jusqu'à l'organisation des consultations de
décembre 1957, conformément au décret du 26 Mars 1957, les
congolais n'avaient pas connu de vie partisane. Mais lorsque l'autorité
coloniale décida d'organiser des consultations en vue de la constitution
des conseils communaux dans les trois premières villes du Congo que sont
Kinshasa, Lubumbashi, Likasi, les tentatives de créer
précipitamment des partis politiques congolais échouèrent
en faveur de la mutation des associations tribales (ethniques) ou des syndicats
ou des cercles d'évolués ou encore des associations d'anciens
élèves en partis politiques. Les plus importants partis
politiques nés de la mutation des anciennes associations tribales sont
notamment l'ABAKO des Bakongo, L'UNIMO des MONGO, le BALUKAT des Baluba du
Katanga, le Lulua frères de Lulua,...
Il convient de noter qu'en 1958, l'expérience des
consultations fut étendue à quatre villes du Congo (Mbandaka,
Kisangani, Bukavu et Kananga).
Dans la perspective du régime parlementaire que le
pouvoir colonial entendait mettre en place l'indépendance du pays aux
termes de la loi fondamentale, les élections législatives furent
organisées en Mai 1960. A cette occasion, d'autres partis politiques
furent créés en asseyant de se constituer sur base
idéologique à l'instar des partis métropolitains
naguère réservés aux seuls blancs. Dans cette entreprise,
les congolais tentèrent de calquer les partis belges en formulant leurs
projets de société ainsi que leur idéologie sur un
alignement métropolitain. D'autant plus que beaucoup de Belges avaient
choisi de militer au travers des partis politiques crées par les
congolais.84
Après le renversement du régime parlementaire du
fait du coup d'Etat du Général Joseph Désiré MOBUTU
le 24 Novembre 1965, un régime présidentiel fut mis sur pied. La
constitution de Luluabourg du 01 Août fut supprimée et les partis
politiques suspendus. Dans la nouvelle constitution dite révolutionnaire
du 24 Juin 1967, l'article 4 consacre la possibilité de créer
deux partis politiques au Congo. Cette possibilité sera supprimée
lors de la révision constitutionnelle du 23 Décembre 1970 pour ne
laisser au pays qu'un seul parti politique, le MPR, par la même occasion
institutionnalisée. Et plus tard, une autre révision
84 CRAWFORD YOUNG, op.cit., p.163.
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constitutionnelle du 15 Août 1974 va en son article 32
proclamer simplement le MPR "Unique Institution Politique de la
république".85
Avec le vent du changement démocratique venu de
l'Europe de l'Est, le président MOBUTU prononce un discours le 24 Avril
1990 et décide d'élargir la vie partisane à trois partis
politiques, avant d'instaurer un multipartisme intégral à la
suite des pressions exercées par l'opposition politique.
Il s'ensuivra une prolifération des partis politiques
divisés en deux tendances : celle du changement politique exigeant le
départ du pouvoir du président MOBUTU et celle du statut quo qui
prône le maintien au pouvoir du chef de l'Etat. Durant cette
période c'est la loi n°90-009 du 18 décembre 1990 qui
organise les activités des partis politiques.86
Lorsque les troupes de l'alliance des forces
démocratiques pour la libération du Congo (AFDL) prennent
militairement Kinshasa le 17 Mai 1997, la déclaration de prise de
pouvoir que Laurent Désiré Kabila fait ce même jour
à partir de Lubumbashi en sa double qualité de président
et de porte-parole de l'AFDL, annonce "la suspension de tous les actes
pseudo-constitutionnels existant ainsi que les institutions qu'ils
organisent".
Le nouveau pouvoir va suspendre les activités des
partis politiques trouvés sur place et ne les autorise que deux
années plus tard aux conditions fixées par le décret-loi
n°194 du 29 Janvier 1999 relatif aux partis et regroupements
politiques.
Sous le régime du décret-loi n°194 du 29
janvier 1999, quatre partis politiques vont être agréés et
donc autorisés à s'afficher publiquement : L'union de la Gauche
Congolaise (UGC) de Delphin BANZA (agréée le 03 Février
2000), le Mouvement pour la Démocratie et le Développement (MDD)
de KISOMBE KIA KUMWISI (agrée le 18 Mai 2000), le parti des
socio-démocrates (PSD) de Laurent Denis KABUKA (agrée le 10 Juin
2000) et Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) de
Frederick KIBASA (agrée le 23 septembre 2000). A côté de
ces quatre partis agrées officiellement une trentaine des formations
politiques étaient en instance d'agréation lorsque le
décret-loi n°194 du 29 Janvier 1999 fut agrégé. De
nombreux acteurs politiques vont refuser de se conformer au décret-loi
n°194, accusé d'ailleurs de liberticide.87
Il a fallu attendre la loi n°001/2001 du 17 Mai 2001
portant organisation et fonctionnement des partis et regroupements politiques
pour voir de nouveau les partis politiques en RDC. La nouvelle loi était
en fait élaborée au terme d'une commission paritaire
composée pour partie des membres du pouvoir et pour partie des membres
issus de l'opposition politique. La loi n°001/2001 du 17 Mai 2001 est
conforme dans l'esprit à la loi n°90-009 du 18 décembre 1990
qui organisait les partis politiques pendant la période de transition
démocratique.
85 BOISSONADE E., Le mal zaïrois,
éd. Hermet Mouvance, paris, 1990, p.66.
86 MUTAMBA MAKOMBO, Du Congo-belge à
l'indépendance des évolués et genèse du
Nationalisme, éd. Copyright, IFEP, Kin, 1998, p.129.
87 WAMU OYATAMBE, De Mobutu à Kabila.
Avatars d'une passation inopinée, Harmattan, 1999, p.56.
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Après le Dialogue Inter congolais et
conformément à la constitution de la transition, une nouvelle loi
a été promulguée. Il s'agit de la loi n°04/02 du 15
Mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis politiques. La
nouvelle loi ne reconnait plus les regroupements politiques qu'elle
considère comme des associations ou coalitions momentanées
formées ou gré de la conjoncture, parfois sur la base d'un simple
protocole d'accord.
1.2. Caractéristiques des partis politiques
congolais
Les partis politiques congolais sont
généralement des partis des masses qui misent sur le maximum
d'adhérents, membres effectifs et membres sympathisants, pour s'exprimer
et/ou influer sur la société ainsi que ces partis n'ont pas de
poids politiques lorsqu'ils jouent de manière isolée sur
l'échiquier national, sauf situation exceptionnelle. En
conséquence, ils s'adonnent presque toujours au jeu d'alliance ou de
regroupement lorsque des négociations politiques sont
organisées.
Les partis politiques congolais sont dans la plupart de cas
marqués par la personnalité de leurs fondateurs, cette
personnalité déterminera de manière significative le
recrutement des adhérents, qui se recrutent majoritairement dans la
province ou le groupe ethnique du fondateur. Parmi les partis politiques
évoluant présentement dans le décor politiques congolais,
très peu d'un parti politique la règle. C'est certainement pour
répondre à cette logique lors de la création des partis
politiques, on prend souvent soin qu'il y ait des originaires des
différentes personnalités populaires dans des provinces diverses
mais simplement pour que l'origine des leaders en facilite le succès
lors d'adhésion dans toutes les provinces.88
Hormis les partis politiques créés sur le
modèle partis politiques métropolitains en marge de
l'indépendance du pays en 1960, les autres partis politiques
créés en d'autres temps au pays ne répondant presque
jamais à la condition de doctrine ou d'idéologie ou de projet de
société, les partis politiques étant créés
dans un contexte d'absence de compétitions politiques, leur leaders
n'ont généralement pas l'habitude de justifier
idéologiquement ou doctrinalement leur oeuvre. Si non profiter de la
création d'un parti politique pour se positionner lors du partage du
pouvoir politique soit autour d'une table de négociation, soit à
l'issue d'un conclave, d'une conférence, d'un dialogue, etc. A chaque
crise politique, la solution consiste à négocier entre acteurs
politiques pour mettre sur pied un gouvernement nouveau et des institutions
politiques intégrant les forces contestataires. Durant la transition
démocratique des années 1990, plusieurs partis politiques
étaient qualifiés d'alimentaires.
Les partis politiques congolais n'accordent pas la parole
à leur base que sont les militants. Les leaders politiques constituent
leurs partis politiques en affirmant dans les actes constitutifs de ces partis
que c'est le congrès du parti qui est l'organe suprême, alors
qu'en réalité l'affirmation n'est ni respectée ni
appliquée non plus. En d'autres termes, la vie des partis politiques
congolais s'arrête à leurs leaders qui seuls décident au
nom des partis, abusant de la sorte des règles démocratiques
classiques. D'ailleurs depuis plus d'une décennie
88 BOSHAB E., op.cit., p.124.
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que les partis politiques prétendent exister au Congo,
certains n'ont convoqué leur congrès pour recueillir les
orientations de la base. Et pendant ce temps, tous les leaders politiques
passent dans les médias en faisant des déclarations au nom de
leurs partis. C'est probablement pour cela que presque tous les dirigeants des
partis politiques sont inchangeables et irremplaçables dans leurs
fonctions au sein des partis.89
Par ailleurs, les partis politiques congolais ne s'adonnent
presque jamais à l'éducation civique ni à la formation de
la conscience nationale. Et pourtant il s'agit là des missions que tout
parti politique doit remplir dans la société. Ces obligatoires
sont reprises à l'article 11 alinéa 2 de la constitution de la
transition.
En RDC, les opposants manifestent généralement
un déficit criant de culture politique. Ils recherchent le pouvoir
politique pour l'exercer et être obéis. Cependant, lorsqu'ils sont
dans l'opposition, ils dressent la population contre les lois de la
République appelant dans de nombreuses situations à des actes
d'incivisme qu'ils condamneront , une fois appelés à exercer le
pouvoir par la suite.
Très souvent, les acteurs congolais confondent l'Etat
avec les dirigeants politiques. Parfois, on voit les opposants lancer un appel
au pays étrangers de ne pas aider leur pays tant qu'ils ne participent
pas au pouvoir. Et pourtant, l'aide qu'ils empêchent profite aux petits
peuples qui n'ont rien à faire avec le combat que les acteurs politiques
se livrent continuellement.
Les acteurs politiques qui militent au sein des partis
politiques sont souvent anarchistes et peu enclins à respecter les lois
du pays. Alors qu'actuellement, les sociétés démocratiques
font l'effort de placer tous les citoyens sur le même pied
d'égalité devant la loi, en RDC les acteurs politiques de
l'opposition pensent qu'ils sont au-dessus de la loi. Il suffit qu'un homme
politique, surtout de l'opposition, soit interpellé pour qu'ils laissent
penser aux poursuites judiciaires arbitraires et dénuées de
fondement juridique, les journaux congolais recherchent en priorité ce
genre d'information pour s'assurer la vente facile dans le public.
1.3. Rôle constitutionnel des partis politiques
Partie prenante au dialogue inter congolais et ayant
signé l'accord global et inclusif, qui a engendré la constitution
de la transition, les partis politiques se sont vus attribuer un rôle
important pendant la période de transition.
Ce rôle est clairement énoncé par les
dispositions pertinentes de l'article 11 de la loi fondamentale de la
transition ainsi libellé :
"Le pluralisme politique est reconnu en RDC. Tout congolais a
le droit de créer un parti politique ou de s'affilier à un parti
politique de son choix. Les partis politiques conçurent à
l'expression civique. Ils se forment et exercent librement leurs
activités dans le respect de la loi ; de l'ordre public et de bonnes
moeurs.
89 DAYAN D., "Les pouvoirs de la réception"
in débat n°71, p.145
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Les partis politiques sont tenus au respect des principes de
démocratie pluraliste, d'unité et de souveraineté
nationale.
Nul ne peut instituer, sous quelque forme que ce soit de parti
unique sur tout ou partie du territoire national. L'institution d'un parti
unique constitue un crime de haute trahison puni par la loi".90
A la lecture de cet article, nous nous rendons certainement
compte de l'étendue du rôle que doivent jouer les partis
politiques pendant la transition. Ce rôle est éminemment
déterminant étant donné le degré très
prononcé à l'inversion des valeurs dans notre pays où les
antivaleurs ont pris le dessus sur les valeurs.
Mais pour bien jouer ce rôle l'éducation civique
de la population et de formation de la conscience nationale, les partis
politiques eux-mêmes doivent être affranchis des antivaleurs que
sont surtout :
- La corruption ; le mensonge ou la démagogie, la
tricherie, le népotisme, tribalo-régionalisme, le
clientélisme, qui sont la négation de l'éthique et de la
morale.91 Ce qui s'est passé lors de la mise en place des
institutions de la transition ainsi que la désignation de leurs
animateurs est une preuve éloquente qu'à ce jour, beaucoup de
politiciens doivent fournir un effort considérable pour être
à la hauteur de ce rôle constitutionnel leur dévolu.
Pour bien assumer ce rôle constitutionnel, la
constitution de la transition entrevoit déjà la
possibilité de financement des partis politiques par l'Etat.
Cela est clairement codifié dans l'article 32 de la
Constitution qui stipule que :
"Les partis politiques peuvent recevoir de l'Etat des fonds
publics destinés à financer leurs compagnes électorales ou
leurs activités dans les conditions définies par la
loi".92
Nous retiendrons que pour jouer ce rôle constitutionnel
comme il se doit, les partis politiques doivent avoir intégré au
départ dans leurs projets de société, l'éducation
civique de la population ainsi que de la conscience nationale.
La question que nous pouvons logiquement nous poser est celle
de savoir quel est l'objectif visé par la constitution en
conférant ce rôle aux partis politiques ?
Nous répondrons sans crainte d'être contredit que
l'objectif visé est d'amener le peuple à voter avec
responsabilité.
90 BOUKU MBONGO, La fin du régime de Mobutu
sous l'oeil économique et politique de 1990 à 1997,
Mémoire de licence en HGP, ISP-MBKA, 2017-2018, p.47.
91 MUKUNA P., et ali, op.cit., p.98.
92 Journal officiel de la RDC, constitution...,
op.cit.
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Pour ce faire, il faut clairement éduquer le peuple,
lui montrer les raisons pour lesquelles il doit voter et qui il doit voter.
Attirer son attention sur les tentatives de tricherie.
C'est avec raison que la LINELIT attire notre attention sur
les quatorze tricheries électorales, comment les décourager et
les contourner.
Ces quatorze tricheries sont :
1. Tricherie par une mauvaise loi électorale : c'est la
législation de la tricherie ;
2. Tricherie par une mauvaise commission électorale
indépendante : cela conduit à l'inféodation et noyautage
de celle-ci ;
3. Tricherie par une mauvaise organisation du scrutin :
certains bureaux de vote peuvent se passer des instructions de la loi
électorale et organiser les scrutins à leur manière. Toute
mauvaise organisation d'un bureau de vote est une façon organisée
de tricher aux élections ;
4. Manipulation des bulletins de vote : dans certaines
circonscriptions électorales, surtout dans les milieux ruraux, des
agents corrompus des bureaux de vote peuvent manipuler les bulletins de vote
s'ils ne se voient pas surveiller ;
5. Exploitation de l'ignorance des électeurs :
certains agents électoraux exploitent les faiblesses des
électeurs, surtout les analphabètes pour favoriser un parti ou
des partis corrupteurs ;
6. Tricherie par l'encre indélébile :
manipulation de la fabrication de l'encre indélébile pour
diminuer la teneur d'incessibilité de sorte que quelques munîtes
après le vote, les électeurs impliqués dans le
schéma de la tricherie peuvent se laver les traces de l'encre et se
représenter dans un autre bureau pour voter de nouveau ;
7. Manipulation des urnes pendant leur déplacement
c'est lorsque le dépouillement ne se fait pas dans le bureau de vote
immédiatement après les scrutins ;
8. Tricherie pendant le dépouillement : il faut une
surveillance sérieuse pour éviter que les voix d'un candidat x
soient attribué à un autre candidat y ;
9. Tripotage des chiffres à la publication des
résultats ; lors de la publication des résultats des
élections, l'homme chargé de cette responsabilité
(Ministère de l'intérieur ou le président de la centrale
électorale) peut publier des résultats différents de ceux
issus des urnes ;
10. Complicité de la justice électorale lors
des contentieux : si la justice est complice dans la tricherie ; le candidat
lésé et plaignant ne pourra pas obtenir gain de cause ;
11. Tricherie par le recensement des électeurs : on
peut procéder aux extrapolations au lieu d'un recensement
véritable ;
12. Découpage des circonscriptions électorales
; on peut procéder à un découpage électoral injuste
pour favoriser tel ou tel autre parti politique ou candidat ;
13. Tricherie par ordinateur : on peut donner à
l'ordinateur un programme truqué d'avance. Cela peut-être l'oeuvre
des politiciens non sûrs d'eux-mêmes.
14. Tricherie par épuration ethnique : c'est obtenir
l'échec aux élections d'un adversaire redoutable.93
93 MUKUNA P. et ali, op.cit., p.101.
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Un contrepoids à cette pratique serait la vigilance du
souverain primaire, son implication active au processus électoral comme
nous le démontre l'expérience de Madagascar,
Sénégal, Géorgie et de l'Espagne, où le les
souverains primaires ont rejeté les résultats électoraux
rendus publics par le pouvoir organisateur, et cela publiquement.
Pour clore ce point en rapport avec le rôle
constitutionnel dévolu aux partis politiques, nous retiendrons que
jusqu'au 10 mars 2004, les partis politiques enregistrés au
Ministère de l'Intérieur étaient au nombre de 299 et
peuvent être répartis en trois catégories :
- Partis politiques ayant été au DIC et
présents aux institutions de la transition ;
- Partis politiques ayant été au DIC et absents des
institutions de la transition ;
- Partis politiques n'ayant pas été au DIC et
absents des institutions de la transition. Alors qu'aujourd'hui on en compte
599 partis politiques enregistrés au Ministère de
l'Intérieur.
1.4. Déficit de démocratie interne
Le système partisan au Congo est en déficit
profond en terme de règles et pratiques de démocratie interne,
lesquelles comprennent la tolérance dans les discussions, l'aptitude
d'écoute mutuelle des différents membres prenant part aux
délibérations, l'aptitude du parti à organiser des
élections régulières pour pouvoir aux différents
postes jugés utiles pour son fonctionnement, et pour la sélection
des personnes pouvant représenter le parti au niveau des institutions de
l'Etat ou pouvant présenter des candidats aux postes
électifs.94
La plus part des partis politiques ne connaissent guère
d'élection libres en leur sein. Les décisions stratégiques
et de gestion sont généralement dictées par le chef du
parti. En plus, même si les statuts et règlement intérieurs
des partis prévoient d'organiser périodiquement des
réunions de leurs congrès ou assemblées
générales, il n'y a pas beaucoup de partis qui s'en tiennent
à cette obligation.
Les chefs de partis politiques avancent
généralement les raisons matérielles à cette
absence de grandes réunions des partis. Il leur manque des moyens
financiers de réunir un nombre important des membres venant de toutes
les provinces du vaste Congo. Le manque des moyens financiers est un obstacle
réel et évident au bon fonctionnement des partis politiques. Mais
à l'analyse, il se relève qu'il y a aussi, indiscutablement, une
peur certaine, de la part des responsables, de se voir écarter de la
direction du parti. La volonté d'alternance n'est pas le propre des
chefs de partis en république démocratique du Congo. Fondateurs
ou co-fondateurs se comportent tous, vis-à-vis du parti, comme
propriétaires d'un bien personnel, familial ou ethnique, qu'ils ne
tiennent pas à céder à d'autres mains "Peu sures" ou
"Etrangère". La peur de tenir des réunions inclusives sur des
questions importantes est en plus suscitée par les nombreuses
dissensions qui surviennent dans les partis, pour des raisons d'opinions
divergentes concernant une question donnée ou encore de gestion du
personnel ou des finances du parti.
94 TSHIBANGU C., art.cit. p.26.
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Ces querelles aboutissent souvent à des exclusions des
membres voire à des scissions au sein du parti donnant lieu à des
ailes concourantes. Au PPRD, le secrétaire général Vital
Kamerhe a été écarté en Mars 2009 des fonctions du
président de l'Assemblée Nationale par son parti politique pour
avoir exprimé une opinion contraire à celle du président
de la République chef du parti, concernant des opérations
militaires conjointement menées par les forces armées Rwandaises
et Congolaises dans la province du Nord Kivu. A l'Intérieur du MLC, les
dissensions, démissions et exclusions ont été nombreuses,
généralement dues à une attitude d'intolérance, ou
à des obligations de carence de fidélité à la
politique du parti. Le député Yves KISOMBE a été
radié du parti pour s'être démarqué de la ligne de
conduite du parti à l'occasion du vote d'une motion initiée
contre le député Zacharie BADIANGELA allias Né Muana Nsemi
allié du MLC. Selon certaines sources, le Ministre José ENDUNDO a
été exclu du parti parce qu'il aurait détourné des
fonds destinés à la réhabilitation de l'avenue Kasa-Vubu,
alors Ministre des infrastructures. Cette pratique ne cadrait pas avec les
valeurs Républicaines défendues par le MLC. Quant à
Olivier KIMITATU "Le parti l'a radié pour trahison : il voulait que Jean
Pierre BEMBA et Joseph KABILA soient à la remorque de Louis Michel",
alors ministre belge des affaires étrangères.
2. Fonctions des partis politiques en République
Démocratique du Congo
La législation congolaise, en l'occurrence la loi
n°04/002 du 15 Mars 2004 portant organisation et fonctionnement des partis
politiques, reconnait aux partis politiques plusieurs fonctions dont les plus
en vue sont la clarification des choix électoraux, la sélection
des candidats aux fonctions électives et l'intégration sociale,
c'est ainsi que pour des raisons didactiques, nous présenterons les
fonctions en les précédant du concept parti politique comme pour
confronter lesdits partis à leurs fonctions afin de dégager leur
apport.
2.1. Partis politiques et clarification des choix
électoraux
Cette fonction a de l'importance surtout en période de
campagne électorale puisque c'est pendant cette période que
l'électeur se questionne mille et une fois sur le profil du candidat
pour qui voter ; les partis politiques comme étant déjà
mature politiquement que l'électeur, peut mettre à la disposition
de ce dernier des critères qui clarifieront son choix lors des votes.
Pour parvenir à cette fin, le parti a le choix entre plusieurs supports
de communication, il peut en effet utiliser la radio, la
télévision, les journaux, les dépliants, etc. une fois
atteint par le message transmis dans les divers supports
précités, l'électeur se trouve dans une situation
aisée, puisque n'ayant plus des zones d'ombre sur ce que doit être
un bon candidat, donc son choix est éclairé.
En RDC par contre, les partis se trouvent dans la plupart de
cas confronté à une même difficulté,
"l'analphabétisme qui couvre 67,20% de la population".95
En effet, reconnaissant l'influence de l'analphabétisme
sur les résultats électoraux et même sur les actions des
partis politiques, la loi n°06-006 du 09 Mars 2009 portant organisation
des élections présidentielles, législatives, provinciales,
urbaines, municipales et
95 BOSHAB E., op.cit., p.124
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locales semble trouver un palliatif en stipulant au
1er alinéa de son article 58 ce qui suit : "l'électeur
qui se trouve dans l'impossibilité d'effectuer seul l'opération
de vote a le droit de se faire assister par une personne de son choix ayant la
qualité d'électeur".
Bien que la loi n'ait pas spécifié le genre
"d'impossibilité", nous osons penser qu'il s'agit : le handicap physique
et du niveau d'instruction. Le handicap physique peut être inné ou
accidentel. Quant au niveau d'instruction, nous pensons aux
analphabètes.
Si l'assistance autorisée par la loi est avantageuse
aux personnes avec handicap, elle n'a pas par contre le même effet sur
les personnes analphabètes. Car si l'assistance fait de
l'électeur handicapé un électeur efficace, elle fait par
contre d'un électeur analphabète un électeur
dépendant. En plus, l'analphabétisme en lui seul fait de
l'électeur analphabète un électeur inefficace et
dépendant.
Par ailleurs, toute communication nécessite l'existence
de certains préalables dont l'existence d'un émetteur et d'un
récepteur, mais aussi, faut-il que ces deux unités se
comprennent, c'est-à-dire que le récepteur soit capable de
décoder le message lui envoyé par l'émetteur. Mais dans la
situation actuelle de la RDC, l'analphabétisme constitue un handicap
sérieux qui prend, si pas difficile, mais possible l'échange de
messages entre les partis politiques et l'ensemble de la population.
Ce manque de compréhension fait que lors des votes, les
électeurs ne soient pas en mesure de détecter le candidat capable
de répondre à leur attente ou que lors des
échéances électorales comme celles de 2006, beaucoup de
votant ont porté leur choix sur le candidat le mieux offrant ou celui
qui les a séduits, non pas par son discours ou ses idées sur la
société, mais par l'assistance matérielle de ce dernier
candidat qui confère la possibilité de distribuer ici et les
polo, huile, farine et bien d'autres choses de cette catégorie.
Face à cette cacophonie, les partis vertueux qui (il
convient de signaler que les partis dignes de ce nom sont moins nombreux)
avaient le souci d'éclairer le choix des électeurs et ont
lancé des messages pour mettre en garde la population et lui informer
sur les critères d'un bon candidat ; à cet effet, les exemples
sont nombreux. C'est notamment le cas, du côté de l'opposition, de
l'union pour la démocratie et le progrès social qui, bien
qu'ayant boycotté les élections de 2006, avait averti la
population par le biais de son secrétaire général en ce
terme "Prenez tous ce qu'ils vont vous donner car ça vous appartient,
mais votez pour celui qui va vous avancer vous et votre pays..." A cet effet,
l'UDPS a produit des dépliants contenant les attitudes à prendre
par les électeurs afin de ne pas tomber dans la ruse des candidats.
Ledit dépliant portait le titre : "comment identifier le meilleur
candidat aux élections ?"96, et contenait
comme directive :
- Suivre de près la campagne électorale afin
d'écouter les programmes des candidats ; - Se débarrasser des
préjugés tribaux et autres avant d'opérer son choix ;
- Ne pas se fier totalement aux promesses des candidats,...
96 Dépliant de l'UDPS, comment identifier le
meilleure candidat aux élections ?, 2006.
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Epinglons également à ce titre, du
côté de la Majorité Présidentielle, l'illustration
notable du parti du peuple pour la reconstruction et la Démocratie qui,
pendant la campagne électorale de 2011, s'est employé à
informer la population sur les compétences dévolues à un
député ; il faut rappeler ici que beaucoup de ceux qui aspiraient
à la députation, utilisaient de fausses promesses pour
séduire la population, c'est ainsi que le PPRD avait trouvé mieux
de dire à la population ce que peut faire un député et ce
qu'il ne peut pas et cela par le biais du Gouverneur de la Province du Katanga,
Monsieur Moïse KATUMBI lors d'une interview accordée en date du 06
Mai 2011 à la Radio Télévision NYOTA, émettant
depuis Lubumbashi, ou il déclarait : "mes chers frères ! Qu'on ne
vous trompe pas... La tâche d'un député ne consiste pas
à construire des ponts, ni des routes... Et si jamais quelqu'un vous
donnait de l'argent ou à manger prenez-en, mais voter pour celui qui
mérite..."
Hormis les quelques cas isolés cités-haut, le
reste des partis politiques sont préoccupés par la conquête
du pouvoir et non pas l'éclaircissement des choix électoraux.
C'est pour cette raison que nous assistons à une situation telle que
beaucoup de partis, au lieu de battre les adversaires aux élections en
présentant au peuple des projets attrayants, eux préfèrent
entretenir en leurs seins des milices qui troublent l'ordre public.
Une illustration mérite d'être
déterrée, il s'agit des affrontements enregistrés
après la publication des résultats de la présidentielle de
2006 entre l'armée régulière et la milice de Jean-Pierre
BEMBA GOMBO, Leader du Mouvement pour la Libération du Congo (MLC) ;
après publication des résultats du second tour, le MLC avait
estimé que le vainqueur Joseph KABILA avait triché et partant, un
affrontement a eu lieu faisant ainsi plusieurs dommages.
En plus d'une bonne structuration qui fait défaut aux
partis politiques congolais, il convient aussi de signaler leur manque des
moyens financiers qui les rend inaptes à communiquer avec la
majorité de la population. A cet effet, qu'un parti sans siège
sur près de 90% du territoire national puisse arriver à
éclairer le choix des électeurs ? Ce serait de surestimer ce
parti que de lui demander de posséder une chaine de radio et/ou de
télévision, d'un site Internet, d'autres médias.
Au regard de ces considérations, il est alors simple de
repérer à quoi de tels partis peuvent amener la population ; ils
cherchent à s'accrocher au pouvoir même au prix du sang, ils
utilisent des mécanismes intolérables pour y parvenir, alors
comment voudriez-vous qu'ils éclairent les choix électoraux ? En
effet, bien avant de clore ce point il sied d'analyser le financement des
partis politiques congolais ; pour la plupart, les partis vivent grâce au
financement du président du parti de celui-ci qui est la
pièce-maitresse du parti. Ainsi, du fait que les partis n'ont pas
d'autres financements en dehors de celui venant de leurs leaders et à
quelques rares exceptions leurs élus, il est aussi logique que ces
partis n'aient pas des moyens comme la radio, la télévision, les
journaux ou d'autres médias pour arriver à éclairer les
choix électoraux. Cependant, il faut noter que parfois, ces partis ont
la chance de faire entendre leur voix par le biais des chaines de radio et
télévision détenues par leurs leaders. On a alors des
chaines comme :
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- La Télé 50 propre à Joseph KABILA ;
- Africa télévision à Azarias RUBERWA ;
- La radio Télévision Jua propre à Jean
Claude MUYAMBO ;
- 10ème Rue Télévision à
l'UDPS/Tshisekedi ;
- Le canal Congo TV propre à Jean Pierre BEMBA ;
- NYOTA Télévision à Moise KATUMBI ;
- La Radio Télévision du Groupe l'avenir propre
à Pius MWABILU ;
- Canal futur TV à Vital Kamerhé ;
- Radio Télévision Sahara à Jean Claude
BAENDE ;
- Radio Mabenga à Henry Thomas LOKONDO YOKA.
Le simple fait que ces chaines appartiennent aux individus et
non aux partis laisse transparaitre qu'elles ne peuvent que faire la propagande
desdits individus, c'est ainsi que nous avons des individus plus connus que
leurs partis politiques. Mais en dehors de la radio et de la
télévision qui sont tenus, non pas par les partis, mais par leurs
leaders, nous avons quelques rares partis qui possèdent des sites
internet. C'est notamment :
- Le PPRD :
www.pprd-rdc.org - L'UNC :
www.unc-congo.org - Le MSR :
www.msr.org
- L'UDPS :
www.udps.org
D'autre part, les partis politiques ont aussi la
possibilité de posséder des maisons de presse écrite,
cependant l'analphabétisme qui couvre près de 67,20% de la
population demeure une barrière contre les actions des partis politiques
dans ce sens.
2.2. Partis politiques et sélection des candidats
aux fonctions électives
Les partis politiques n'ont pas que la seule fonction
d'éclairer les choix électoraux, la législation congolaise
leur assigne aussi une deuxième fonction qui est celle de
sélection des candidats aux fonctions électives. En marge de
cette fonction, le parti politique est appelé, par son organisation
interne, à choisir parmi ses membres ceux qui vont le représenter
aux élections de différents niveaux (présidentiel,
législatif, municipal...).
Cette sélection s'effectue au sein même du parti
et souvent au niveau national dans ce qu'on appelle congrès du parti
pour permettre une véritable compétition entre les membres afin
de trouver des candidats séduisants pour les échéances
électorales.
Une remarque importante mérite d'être
soulevée à ce niveau, c'est que la sélection de candidat
permet un véritable jeu démocratique d'abord au sein du parti,
puis au niveau des élections. Au sein du parti parce que si la
sélection s'effectue correctement c'est-à-dire en suivant des
critères objectifs, ce serait un avantage pour le parti d'avoir des
candidats de taille dans ses rangs. Au niveau des élections l'avantage
s'accroit, car ce n'est plus le parti tout seul qui va bénéficier
du savoir-faire de ses candidats, mais le pays tout entier et là, les
moeurs démocratiques s'en trouvent renforcées davantage.
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Il convient par ailleurs de mentionner que si ce point figure
dans ce chapitre, c'est pour la simple raison que la sélection des
candidats n'est possible que dans un parti politique. Or les partis politiques
n'existent que dans une démocratie, donc, il est important d'en parler
pour cerner l'apport des partis politiques au processus démocratique qui
est leur cadre de vie.
En République Démocratique du Congo, les partis
politiques fonctionnent de leur manière et sélectionnent les
candidats suivant leurs critères. Il est important, dans cette analyse,
de souligner que les critères de sélection des cadres dans la
plupart des partis sont la résultante de la seule volonté du
président du parti qui, en même temps, est fondateur et principal
donateur du parti. Le parti doit son existence à sa
notoriété. C'est ainsi que nous avons des propos comme : "Je n'ai
fait 30ans de lutte pour laisser aujourd'hui ma place à un
autre".97 N'organisant presque jamais des assises au cours
desquelles les candidats peuvent être sélectionnés, ces
partis présentent souvent aux élections les candidats sur base
des affinités qui existent entre ceux-ci et le fondateur dudit parti et
à ce niveau, le parti manque de démocratie interne comment
l'indique une enquête menée par les étudiants de la
Faculté des Sciences Sociales, Politiques et Administratives de
l'Université de Kinshasa en novembre 2011. Par-là, il y a lieu
d'affirmer que dans les partis politiques congolais les critères de
sélection ne sont pas clairs et définis.
Au demeurant, il s'avère indispensable de faire mention
du lien entre sélection des candidats et gestions des affaires
publiques. En effet, dans un pays où le mode privilégié
d'accès au pouvoir à tous les niveaux de l'Etat reste
l'élection, l'influence des pratiques internes des partis politiques
n'est pas à méconnaitre lorsqu'il s'agit de comprendre le
processus démocratique ; comme nous l'avons noté ci-haut avec E.
BOSHAB, la plupart des partis politiques congolais se confondent à leurs
fondateurs et c'est souvent le fondateur qui finance le parti. Le fondateur
fait tout à sa guise et ne peut se laisser contredire. Du fait qu'il est
le fondateur du parti et son principal donateur, le fondateur se comporte en
tyran dans le parti. Sans oublier qu'au sein même du parti il y a une
éducation politique qui est inculquée aux membres ; ce qui veut
dire qu'une fois élu quelque part, un membre ayant reçu
l'éducation du parti ne pourra que faire montre de son comportement en
transposant dans sa sphère de pouvoir les pratiques en vogue dans son
parti d'origine et c'est cette situation qui nous pousse à affirmer avec
le professeur BOKONGO LIBAKEA que "les partis politiques congolais manquent de
démocratie interne".98
Face à cette malformation congénitale des partis
politiques en République Démocratique du Congo, MENGI KAPITA note
que "dans notre jeune démocratie la plupart des partis se confondent
à leurs fondateurs. Ce qui porte souvent à croire que le parti
c'est le Leader. Il y a alors danger d'unanimisme, de totalitarisme interne au
sein du parti". Dans la majorité des partis qui existent en RDC, tel que
confondu au parti, le Leader dicte la conduite à tout le parti et prend
des décisions sans se concerter avec les autres membres dudit parti ; il
suffit juste de jeter un regard sur le nombre de fois que l'UDPS a tenu un
congrès, lui qui est parmi les plus vieux et plus influents parti du
pays, depuis sa création en 1982 jusqu'en 2011 pour comprendre le manque
de concertation dans ce parti, ou de considérer la défection de
la
97 BOKONGO LIBEKEA M., Séminaire d'histoire
politique, déjà cité.
98 Idem.
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Solidarité Congolaise pour la Démocratie (SCODE)
à la plate-forme MP pour comprendre l'asphyxie totalitaire qui ronge
plusieurs partis congolais.99
Alors, la sélection des candidats qui, au départ
était une affaire du parti, devient un handicap pour la
démocratie de tout un pays et par cet exemple nous comprenons combien il
est important pour un parti de contrôler chacun de ses gestes parce que
la démocratie en dépend grandement.
2.3. Partis politiques comme facteur d'intégration
sociale dans une démocratie
Préoccupés par le souci d'enraciner davantage la
démocratie, les pays assurent aussi la fonction d'intégration
sociale qui les présente comme des unités prêtes à
accueillir même un grand nombre d'adhérents qui sont
séduits par les aspirations que le parti a pour la société
; c'est-à-dire qu'autour de son programme, un parti doit chercher
à faire adhérer les plus grand nombre d'individus au projet qu'il
défend, et inviter à voter pour les candidats qui incarnent ce
programme dans la bataille électorale ; disons que c'est par et à
travers le programme que le parti extériorise ce qu'il veut, ce qu'il
pense ou ce qu'il peut pour la société.
Lorsque tous les partis qui participent à une
élection présentent leurs programmes, une véritable
compétition démocratique est lancée, d'abord pour faire
adhérer à leurs programmes le plus d'individus possibles,
c'est-à-dire au stade déjà de la campagne
électorale les partis commencent à favoriser l'émergence
de la démocratie par l'intégration social, puis lors des
élections proprement dites, tous les partis, du moins ceux ayant conquis
un nombre important d'électeurs grâce à leurs programmes,
se retrouvent pour une seconde fois en bataille et toutes ces batailles loyales
permettent encore et surtout l'enracinement de la démocratie.
En effet, quand nous regardons en face les partis politiques
de la RDC, une seule réalité les caractérisent, si pas
tous, mais un grand nombre, il s'agit de ce que nous appelons ici le
copier-coller. Suite à ce que nous avons développé
précédemment, il est établi que c'est par le programme que
le parti peut réaliser l'intégration sociale et faire ainsi
adhérer un plus grand nombre d'individus audit programme.
Par copier-coller, il faut entendre la situation dans laquelle
se trouvent plusieurs partis de la RDC ; ces partis pour la plupart, issus de
scission des anciens partis, n'ont pas de programme en eux-mêmes, ils
copient leurs statuts, le projet de société et le programme de
partis dont ils sont issus et lors des élections, ces partis n'ont
d'autres moyens de convaincre les électeurs que de recourir à des
alliances et chercher à avoir ne fût-ce qu'un poste dans le
gouvernement. Pour faciliter la compréhension, évoquons l'exemple
du congrès pour la démocratie et le progrès social qui
s'était défait de l'UDPS à la veille des élections
de novembre 2011 ; en lisant le programme et les statuts du CDPS, nous nous
sommes rendu
99 MENGI KAPITA, Cours déjà
cité.
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compte qu'il est identique à celui de l'UDPS, à
la seule différence que pour le CDPS la mention UDPS est
remplacée par CDPS.
Par-là, il est évident qu'un tel parti ne peut
favoriser l'intégration sociale, le parti doit s'employer à
mettre en place un programme qui va, d'une part, lui permettre de
conquérir la confiance des électeurs, et d'autre part, lui
permettre de s'engager dans la bataille démocratique, les
élections.
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3. Les partis politiques face aux valeurs
démocratiques
La démocratie, où qu'elle se pratique, repose
sur un certain nombre d'éléments sans lesquels il est quasiment
impossible de parler de démocratie ; ces éléments
constituent ce que nous appelons valeurs démocratiques, qui sont des
piliers qui soutiennent le grand édifice toujours en construction qu'est
la démocratie ; Alors vue l'importance de ces valeurs pour la survie
d'une démocratie, nous allons confronter les partis politiques à
certaines d'entre elles pour dégager leur apport. Ainsi, nous parlerons
de :
- La participation de la population à la vie politique -
De la bonne gouvernance.
3.1. Partis Politiques et participation de la population
à la vie politique
La participation de la population à la vie politique
fait référence aux diverses manières au travers desquelles
la population exprime ses opinions politiques ; ses manières
revêtent des formes variées dont certaines sont dites
conventionnelles comme le vote, les comportements liés au processus
électoral et aux partis, participer à une campagne, se tenir
informer de la vie politique, prendre part à une discussion politique,
assister à des réunions politiques, contacter un élu,
adhérer à un parti politique, et d'autres dites protestataires
comme signer une pétition, prendre part à une manifestation,
occuper un bâtiment public...
Il se trouve que dans la participation politique, le parti
politique est le catalyseur, l'élément incitateur qui, par son
intervention, provoque l'avancement du processus démocratique ; pour
appuyer davantage cette affirmation, analysons minutieusement le rôle du
parti dans chacune des formes de participation politique mentionnées
ci-haut.
Par le vote, la population participe à la vie politique
en donnant son opinion ; les opinions ainsi exprimées par la population
donnent un contenu à la démocratie ; laquelle nécessite la
participation le concours de tous pour être effective. Pour que le vote
ait lieu, les partis politiques encadrent les électeurs, leur montrent
quoi faire et les incitent à participer massivement pour que les
candidats mal mentionnés ne profitent guère de leur
passivité pour tricher. En lançant ces appels de participation,
les partis politiques ouvrent alors une grande voie au peuple pour ne pas se
laisser tromper ; ces appels à la participation massive aux
élections ont été lancés lors de la campagne
électorale de 2011 par le secrétaire du MLC, le président
de l'UNC, le président de l'UDPS, bref, par la plupart des partis de
l'opposition pour prévenir la population contre une tricherie qui serait
organisée par la plate-forme majorité présidentielle (MP)
et le président de la commission électorale nationale
indépendante aux élections de 2011.
Une autre façon de participer à la vie
politique, c'est par et à travers certains comportements liés au
processus électoral et aux partis politiques ; les élections sont
un long processus commençant par l'encadrement politique et juridique
jusqu'à la proclamation des résultats, en passant par la campagne
électorale et le vote. Pendant ce long processus, le parti politique a
le devoir de contrôler chaque étape pour un bel aboutissement
dudit processus afin
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de permettre l'éclosion de la démocratie,
l'aménagement des bureaux de vote et l'enrôlement
électoral, le parti doit veiller à ce que les bavures soient
moindres pour permettre un vrai jeu démocratique ; alors, le parti
procède par plusieurs mécanismes pour faire participer la
population à ce stade du processus démocratique, il les incites
à se faire recenser, à connaître les différents
bureaux de vote et les diverses circonscriptions de leur territoire et à
se faire enrôler afin d'avoir accès au vote ; ainsi
interpelée, la population peut se trouver toucher profondément et
pourrait même développer le besoin de participer avec enthousiasme
au processus démocratique.
En RDC les exemples en cette matière sont nombreux,
certains heureux et d'autres malheureux. On se souviendra de l'appel au boycott
des élections lancées par l'UDPS en 2006 ; ce qui fait qu'une
grande partie des citoyens congolais n'a pas participé au processus
électoral de l'année précitée, arriver à la
publication des résultats une crise politique non négligeable
s'en est suivie, une crise de légitimité s'y est ajoutée
et la démocratie de tout un pays s'en est trouvée
sacrifiée.
Les exemples heureux qu'a connus la RDC en terme de
participation à la vie politique se sont observés aux
élections de novembre 2011 ; à ces élections beaucoup de
partis ayant un candidat à la présidentielle ou aux
législatives, dès les préparatifs, avaient invité
ces sympathisants à participer à l'avancement du processus
démocratique en allant tous voter pour le candidat de leur choix, ce qui
justifie le fait que, par rapport aux échéances
électorales de 2006, celles de 2011 ont connu un taux
élevé de participation.
Participer à une campagne est un acte qui favorise
l'épanouissement de l'esprit démocratique par les citoyens d'une
nation. Quand l'individu participe lui-même à la diffusion de
quelques idées, il se trouve lui-même concerné par ces
idées et il en fait siennes. Alors si la campagne à laquelle
participe le peuple est une campagne de sensibilisation, le peuple qui
sensibilise, lui est sensibilisé deux fois, si c'est une campagne
d'information, il est informé deux fois ; de ce fait, la participation
comme base de la démocratie se trouve effectivement posée. A ce
titre, les élections de novembre 2011 vont une fois de plus nous servir
d'illustration ; on se souviendra du code de bonne conduite signé par
certains leaders des partis politiques soucieux d'apaiser les tensions durant
la période pré-électorale. Les signataires de ce code se
sont employés, eux et leurs militants, à initier une campagne de
diffusion des idées de tolérance et de non-violence ; c'est ainsi
que les partis politiques congolais, souvent ceux de la majorité
présidentielle, se sont mobilisé pour s'engager à
respecter ce code de bonne conduite, d'où le PPRD avait organisé
des assises afin d'initier ses sympathisants à la non-violence, l'UDECO
avait aussi suivi la marche en distribuant à Lubumbashi des tracts ou il
était inscrit des attitudes de tolérance à adopter par les
membres durant la campagne de 2011 ; cependant, la méconnaissance de ce
code par plusieurs partis de l'opposition avait fragilisé le respect
à devoir au code par les autres partis signataires, ce qui a
favorisé plusieurs cas de violence à Lubumbashi et dans d'autres
partis de la république notamment les affrontements successifs entre les
militants de l'UDPS et ceux de l'UNAFEC à Lubumbashi.
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Signer une pétition, prendre part à une
manifestation, sont aussi des formes de participation politique auxquelles les
partis initient leurs sympathisants pour épanouir la
démocratie.
Le fait de prendre part à une manifestation, laquelle
permet au peuple d'exprimer soit son mécontentement, soit son soutien.
Pour la plupart de cas, ce sont les partis qui organisent les manifestations ;
alors pour organiser une manifestation, les ressources humaines sont
indispensables. Parlant de ce sujet, beaucoup de partis politiques de la RDC
n'ont d'autres membres en dehors du staff dirigeant, il ressort que ces partis
sont non partants pour la tenue des manifestations, c'est ainsi que beaucoup
d'entre eux recourent au recrutement des manifestants ; pour une bonne
compréhension, il vaut mieux nous référer à
l'exemple de l'AFDC cité au deuxième chapitre, où ledit
parti recrutait des passant à Kinshasa moyennant 2500Fc pour le soutien
à la candidature de Joseph Kabila en 2011.
La participation politique sous ses diverses formes est un
pilier non négligeable qui soutient à la démocratie, qui
favorise son épanouissement et sa mise en application, pour y parvenir
un moyen est indispensable, le parti politique constitue le train qui achemine
à sa destination.
3.2. Partis politiques et bonne gouvernance
La bonne gouvernance telle que nous la connaissons à ce
jour, résulte des décennies de développement
proposées par l'occident aux pays du tiers monde pour leur
développement. Les décennies de développement sont des
périodes au cours desquelles on privilégie le
développement en passant par des techniques particulières ;
ainsi, de 1960 à 2011 nous avons cinq décennies de
développement :
- La décennie de la croissance et du
développement par l'agriculture qui va de 1960 à 1970 ;
- La décennie de la croissance et du
développement par la coopération internationale allant de 1970
à 1980 ;
- La décennie de la croissance et du
développement par le plan d'ajustement structurel (PAS) qui va de 1980
à 1990 ;
- La décennie de la croissance et du
développement par la démocratie qui va de 1990 à 2000 ;
- La décennie de la croissance et du
développement par la mondialisation et la bonne gouvernance qui
s'étale de 2000 à 2010 ;100
Ainsi comprise à partir de ses racines, il nous sera
facile d'appréhender la notion même de la bonne gouvernance. Pour
la banque mondiale qui a créé ce concept "la gouvernance implique
la responsabilisation, la bonne gestion des secteurs publics, l'appui à
un caractère légal pour le développement, l'information et
la transparence.101 La bonne gouvernance a comme assise la
démocratie. Parce que la démocratie conçue comme "le
100 KONRAD ADENAUER, op.cit.
101 Rapport de la CASE, op.cit.
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gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple" exige
que le peuple, en toute liberté" choisisse ceux qui doivent gérer
les affaires en son nom.
Les dirigeants ainsi issus des élections, dont des
produits des partis politiques et quand les fonctions leur sont
confiées, c'est pour que ceux-ci les exercent en respectant un certain
nombre de principes dont :
- La transparence dans la gestion de la chose publique ;
- La responsabilité des dirigeants (pour la gestion)
devant le peuple ;
- Le respect réciproque de la majorité et de la
minorité.
Le devoir de transparence dans la gestion de la chose publique
permet aux dirigeants d'écarter la fausseté et l'opacité
afin que chaque citoyen se rende compte de ce qui se passe au niveau de
l'Etat.
Pour mieux comprendre la notion de transparence dans la
gestion de la chose publique, il convient de se référer à
la notion de transparence dans la gestion des partis politiques d'autant plus
que les dirigeants de l'Etat sont pour la plupart issus des partis politiques.
Ainsi, partant des pratiques en vogue dans leurs partis respectifs, nous
pouvons arriver à expliquer le rôle que jouent les partis
politiques dans la transparence de la gestion de la chose publique.
En effet, s'agissant de la transparence dans la gestion des
partis politiques, l'on se souviendra que c'est une notion sans contenu pour
plusieurs partis, une notion inexistante pour autant que la "gestion des partis
politiques demeure l'apanage d'un seul individu, le président du
parti102 c'est lui qui finance le parti, le représente et
prend ses décisions, il ne doit de compte à personne d'autant
plus que c'est sa notoriété qui sert d'assise au parti. Au
demeurant, il va de soi que l'homme ne peut donner que ce qu'il a. Des membres
issus de tels partis politiques ne peuvent que transposer dans leurs
sphères de pouvoir les pratiques usuelles de leurs partis respectifs.
L'un des moments les plus importants où il est propice
aux partis politiques de rendre compte et de tenir informé leurs
membres, sinon toute la population, du déroulement tant de leurs
activités que de leurs comptes (finances), c'est le congrès. A ce
sujet, loin de nous l'idée de faire un raisonnement a fortiori, mais si
l'UDPS qui est parmi les vieux partis du pays n'a tenu le congrès que
deux fois depuis sa création en 1982, que dire des autres partis, dont
la plupart n'apparaissent que lors des élections ? Alors il devient
compréhensible et loin d'être une habitude dans les partis
politiques.
La responsabilité des dirigeants devant le peuple
s'extériorise par la capacité dévolue au peuple de
reconduire, par leurs votes, les dirigeants ayant bien travaillé et le
cas échéant à les sanctionner par un vote négatif
à leur égard. Chaque fois que les dirigeants gèrent mal,
la population à la possibilité de les interpeller par le biais de
ses représentants.
102 BOSHAB E., op.cit., p.121.
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Dans ce sens les partis politiques, du moins au travers de
leurs membres qui sont députés ou sénateurs agissent le
plus souvent par des motions. Celles-ci leurs permettent soit de faire tomber
un ministère, soit de faire démissionner le gouvernement tout
entier.
Ainsi, ce contrôle, de 2006 à 2011, a le plus
été utilisé par l'opposition parlementaire. Mais il
convient de remarquer que la plupart desdites motions n'ont pas abouti. Pour
s'en convaincre nous pouvons considérer les motions de défiance
initiées par les députés nationaux Martin MUKONKOLE et
Emery OKUNDJI NDJOVU en mai 2009 à l'encontre du Ministre de
l'information Monsieur Lambert MENDE et du Ministre des Affaires
Etrangères Monsieur Alexis TAMBWE MWAMBA. En effet, il était
reproché au Ministre de l'information d'avoir instrumentalisé, au
mépris de l`article 24 de la constitution, un service public, en
l'occurrence la Radio Télévision Nationale Congolaise (RTNC),
à travers des vociférations malveillantes d'un animateur de
télévision. Ainsi, suite à cette faute la RTNC aurait
failli à sa mission d'informer le souverain primaire du
déroulement de la cérémonie d'ouverture de la session
ordinaire du parlement du 15 Mars 2009.
Quant à la motion de censure contre le Ministre des
Affaires Etrangères, il était reproché à ce dernier
d'avoir souillé la réputation des députés nationaux
en déclarant devant une foule composée de diverses
personnalités : "un mois d'émolument d'un député
peut payer dix ans de salaire d'un enseignant du Kivu".
Etant donné l'avantage numérique dont jouissait
la majorité présidentielle à l'Assemblée Nationale,
ces motions ont été contrées et n'ont pas abouti.
Toutefois, il convient de reconnaître que l'Assemblée Nationale
n'aurait que peu ou presque pas usité la motion de censure pour mettre
en cause la responsabilité du Gouvernement. Même quand elle a
tenté de le faire, elle n'a jamais abouti. L'on peut épingler le
cas de la motion initiée par le député Clément
KANKU BUKASA qui fut rejetée pour vice de forme, ou celle par le
député de l'opposition BUSSA contre le Premier Ministre en mai
2010 et qui a ensuite été retirée sans raison puisque
remplissant déjà les conditions de recevabilité.
L'un des principes sur lesquels repose la démocratie
est le respect réciproque entre la majorité et la minorité
: dans une démocratie, les jeux s'articulent très souvent entre
deux composants majeurs dont une majorité et une minorité. Dans
les décisions que les dirigeants prennent, ce principe permet une bonne
répartition des tendances, puisque dans la démocratie toute
chose, pour être adoptée, doit passer par le choix de personnes
présentes, ainsi c'est la loi de la majorité qui triomphe mais
cela ne signifie pas que la majorité a toujours raison, la
majorité pourrait avoir pris une mauvaise position, d'où la
majorité et la minorité se doivent un respect mutuel pour
promouvoir la démocratie, mais si la majorité doit profiter de sa
pluralité pour fouler au pied la minorité, cela constitue un
exemple malheureux pour la nation ; c'est cette situation qui a prévalu
en RDC lors de la législature de 2006, où les
députés de la majorité profitaient de leur nombre pour
passer des lois même désavantageuses pour le peuple. Pour
comprendre davantage cet exemple, il suffit de jeter un regard sur le refus du
parlement de réviser la loi n°007/2002 du 11 Juillet 2002 portant
code minier congolais, pourtant désavantageux pour la nation, pour
comprendre qu'il peut servir
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d'illustration éloquente pour expliquer la complaisance
du parlement congolais dans le contrôle du gouvernement.
En effet, cette loi qui constitue la référence
en matière minière en RDC comporte plusieurs désavantages
pour la nation et accorde plus de garanties et de bénéfices aux
investisseurs étrangers qui, en vertu dudit code, ont eu le
privilège de conclure plusieurs contrats avec l'Etat et cela sur
plusieurs années, contrant où ni eux (investisseurs), ni leurs
partenaires ne paieront pas d'impôts endéans 30ans, ce qui
constitue un manque à gagner pour l'Etat c'est dans ce cadre que la
GECAMINES comptait en 2007 plus de 40 joint-ventures et partenaires infructueux
à qui elle a cédé le Permis d'Exploitation des rejets du
concentrateur de Kolwezi, notamment le permis d'exploitation PER 652
cédé à HIGHWIND PROPERTIES LIMITED pour un montant de
25.000.000 USD à payer par acompte.
3.2.1. Activité de contrôle et de pression
sur les autorités au pouvoir
En outre de la conquête et de l'exercice du pouvoir, les
partis politiques sont aussi appelés à contrôler et exercer
une pression sur les autorités au pouvoir par et à travers
multiples mécanismes qu'ils peuvent mettre en jeu. Pour mieux s'y
prendre, les partis procèdent par des dénonciations politique
faites à l'égard des autorités, des marches populaires,
des débats et de propositions.
Au titre des dénonciations, il convient de marquer que,
la quasi-totalité de partis politiques de la RDC s'affilient à
une sorte de clientélisme politique où nous observons
complaisance et détournement de l'attention de la population.
Malgré cet handicap, quelques partis dénoncent quand même
les abus du pouvoir en matière de gestion des affaires politiques ;
c'est l'exemple du MLC, dénonçant en 2006, le caractère
autoritaire du pouvoir du président Kabila ; c'est également
l'exemple de l'UNC, dévoilant publiquement en 2011 le caractère
mafieux des contrats entre le président Joseph Kabila et certaines
entreprises minières au pays.
Quant aux marches populaires, la situation n'est pas aussi
simple qu'on a le droit. Pour qu'un parti organise une marche, il faut au
préalable que ledit parti ait des ressources humaines en quantité
suffisante. Or paradoxalement nombreux des partis politiques évoluant en
République Démocratique du Congo n'ont pas de base en dehors de
la famille du fondateur et des connaissances proches ; face à cette
situation, comment voudriez-vous qu'une marche d'une dizaine de personnes ait
un impact sur les autorités au pouvoir ? c'est ainsi très souvent
pour organiser des marches, ces partis recrutent des enfants de la rue, des
étudiants et autres vendeurs ambulants à qui ils donnent quelques
choses pour les motiver à participer à la marche, comme l'a fait
en 2011 l'alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC).
Par et à travers les débats et les propositions,
les partis politiques participent au contrôle et mettent la pression aux
dirigeants. En effet, les débats au cours desquels les
représentants des partis politiques émettent des suggestions, des
recommandations et des propositions peuvent infléchir les
autorités à agir dans un sens plutôt que dans un autre.
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3.2.2. Activités de mobilisation des hommes
autour de certaines idées et certains
enjeux politiques
Au sujet de la mobilisation, le professeur MULUMBATI NGASHA
Adrien note :
"Par plusieurs moyens et notamment par des compagnes de
sensibilisation, les partis mobilisent des hommes soit autour des certaines
idées, soit encore autour de certains enjeux
politiques".103
Cependant, en RDC, les partis qui se livrent à la
mobilisation des hommes sont à compter au bout de doigts, car il semble
que, la préoccupation majeur de ces partis reste la recherche des moyens
financiers et des privilèges, alors tels partis ne peuvent initier ni
idées, ni enjeux autour desquels sympathisants et militant peuvent
construire une réflexion ou adhérer. Comment voudriez-vous qu'un
parti dont les membres ne se réunissent que quand il faut partager le
gâteau provenant des alliances et coalitions initie ou mobilise les
hommes autour des certaines idées et certains enjeux politiques ?
Il est clair et connu de tous que :
"La République Démocratique du Congo passe pour
un cas atypique, ou l'anomalie est devenu la norme normale, notamment en ce qui
concerne les partis politiques"104
En effet, les véritables idées qui circulent
dans les partis politiques sont les cultes du président fondateur.
3.2.3. Formation de l'opinion publique
A ce propos, David Apter souligne qu' "une fonction primaire
des partis politiques est de structurer l'opinion publique, de mesurer ses
attitudes et de les transmettre aux responsables gouvernementaux et aux
dirigeants, de sorte que gouvernés et gouvernants, l'opinion et le
pouvoir, soit raisonnablement proches les uns des autres.105
Ainsi qu'on vient de le mentionner avec David Apter, part et
à travers de nombreuses voies, les partis politiques peuvent parvenir
à former l'opinion par exemple sur la gestion des affaires publiques.
Bien au contraire, les partis politiques congolais dont le grand nombre
demeurent dans le clientélisme et la recherche des profits, se trouvent
incapable de faire admettre à la population une quelconque opinion
puisqu'étant déjà discrédité aux yeux de la
population, à ce titre, les exemples sont légion : après
les élections présidentielles et législatives de 2011, il
avait été établi par les partis de l'opposition qu'il y
aurait boycott des séances parlementaires dans le but de remettre la
vérité des urnes ; curieusement certains leaders de la même
opposition, notamment NKISI KOMBO voté sous étiquette de l'UDPS,
a par contre toute attente, accepté de siéger comme
président du bureau provisoire de
103 MULUBATI NGASHA, Introduction..., op.cit., p.47.
104 MPALA L., Pour nous chercheur en Science politique,
Lubumbashi, Ed. Mpala, 2008, p.14.
105 David Apter cité par SCHATTSCHNERDER E.,
op.cit., p.91.
Page | 61
l'Assemblée Nationale moyennant une somme d'argent qui
lui aurait été versée par la majorité
présidentielle.
Par ailleurs, il convient de relever le scandale de message
téléphoniques qui a éclaté en 2010, en effet,
rappelons ici, qu'il avait été dévoilé que pour
voter pour telle ou telle autre loi, les députés de la
majorité présidentielle ne tenaient pas compte de
conséquences de ladite loi.
Eu égard à ce qui précède, il
semple crucial de noter que les partis politiques congolais ne fonctionnent pas
comme les partis de partout ailleurs ou monde, ils sont pour la plupart, des
principaux moyens de subsistance de leurs fondateurs, ils ne sont
présents que lorsqu'il s'agit de partager des profits ou de pouvoir les
postes issus des alliances c'est ainsi que face à cette cacophonie,
Evariste BOSHAB s'interrogeait, où vont les partis politiques ?
Ainsi que nous pouvons compléter nos analyses avec les
résultats de l'enquête du centre d'études politiques Konrad
ADENAUER, selon lesquels "les partis politiques en RDC n'ont pas de
siège propre et manquent d'archives".106
Concernant leurs programmes, ce terme englobant aux termes de
l'enquête, tous les documents qui aident les partis politiques à
exprimer leur opinion c'est-à-dire le programme proprement dit, le
projet de société ou le programme électoral,
l'enquête a relevé ce qui suit :
1. Il existe un écart entre les prescrits de la loi en
matière de documents vitaux pour un parti (statut etc.) et la pratique
quotidienne ;
2. Le siège du parti, pourtant élément
vital de l'existence d'un parti trahit la précarité de la plupart
des partis politiques ;
3. Le projet de société des partis politiques
est une coquille vide dans la plupart des cas, et en semble pas de ce fait,
avoir un impact sur l'action politique ;
4. La communication des partis politiques est
déficitaire, la mobilisation des partisans est faible entre les
échéances électorales, et la formation civique des
militants est quasi inexistante ;
5. Quant au programme électoral, le "changement" et la
"bonne gouvernance" n'y figurent qu'à titre de maître-mot et sont
creux et démagogiques et non comme concepts idéologiques ;
6. La question des ressources financières reste
préoccupante pour les partis politiques et les pouvoirs publics, dans un
contexte de pauvreté généralisée des
adhérents et/ou des militants et d'absence de mécanismes de
financement des partis politiques.107
Somme toute, nous ne pouvons clore ce chapitre sans dire un
mot sur l'implantation des partis politiques qui, du reste demeure un facteur
pouvant influencer positivement ou négativement sur le rôle
desdits partis politiques dans un processus démocratique. L'implantation
des partis politiques sur l'étendue du territoire national est
106 Konrad ADENAUER, op.cit.
107 Idem.
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reconnue même par la loi n°04/002 du 15 mars 2004
portant organisation et fonctionnement des partis politiques qui, au point A de
l'article 3 stipule
"...A leur caractère national et ne peuvent ni
s'identifier à une famille, à un clan, à une tribu,
à une ethnie, à une province, à un sous-ensemble du pays,
à une race, à une religion, à une longue, à un sexe
ou à une quelconque origine...108 à la même loi
de poursuivre à l'article 3".
Les partis politiques se créent, s'organisent et
exercent leurs activités librement sur l'entendue du territoire national
dans le respect de la constitution..."
Au terme de la loi sus évoquée, il est
facilement compréhensible qu'il est reconnu aux partis politiques,
à la fois, le droit et l'obligation de s'implanter effectivement sur le
territoire national, car le faire reviendrait, pour les partis politiques,
à une prouesse pouvant leur permettre de drainer de marées
humaines.
Ainsi les considérations ci-haut
développées corroborent avec pertinence les résultats de
recherchent menées par le CASE (Commission Africaine pour la
surveillance des Elections).109 En effet, sur 599 partis politiques
régulièrement enregistrés au Ministère de
l'intérieur, en ce temps-là seul 4 partis politiques, soit 0,83%
étaient implantés sur vaste étendue du territoire
évalué à 75%. Ce rapport mentionne aussi que 12 partis
politiques soit 2,52% ne sont implantés que dans les chefs-lieux de
provinces avec un taux de 45%. En fin, dans ce rapport paraissent 461 partis,
soit 96,64% qui n'ont pas de base réelle dans la société,
pour la plupart des cas les partis de cette dernière catégorie
sont seulement à Kinshasa et parfois ne couvrent même pas la
totalité des communes de la capitale. De manière plus pratique,
l'implantation des partis politique se présente de la manière
suivante :
Tableau n°2 : Les partis implantés sur 75%
du territoire national
N°
|
DENOMINATION
|
SIGLE
|
ARRETES
D'ENREGISTREMENT ET LETTRE D'AUTORISATION
|
ADRESSE
|
1.
|
Parti du peuple pour le
|
PPRD
|
N°031/2002 du 02/04/2002,
|
Croisement des
|
|
reconstruction et la
démocratie
|
|
n°1832/2004 du 15/09/2004
|
avenues Pumbu et Batetela
|
2.
|
Mouvement pour la
|
MLC
|
N°051/2006 du 03/03/2006,
|
3 Avenue Port,
|
|
Libération du Congo
|
|
n°0669/2004 du 13/04/2004
|
C/Gombe
|
3.
|
Union pour la
|
UDPS
|
N°91-049 du 17/01/1991,
|
10ème Rue av.
|
|
Démocratie et le Progrès
|
|
n°16821/2004 du 14/0912004
|
Cannas, C/Limite
|
|
Social
|
|
|
|
4.
|
Union pour la Nation Congolaise
|
UNC
|
N°111 du 19/06/2010
|
247 Av : Madiane, C/Barumbu
|
|
Source : KONRAD ADENAUER, op.cit.
108 Art 3 de la l3oi n°004/002 du 15 Mars 2004,
op.cit.
109 Rapport de la CASE, op.cit.
Page | 63
Commentaire : Le TN2 reprend les partis
politiques implantés sur 75% du territoire national. Il s'agit du PPRD,
UDPS, UNC, MLC. L'implantation de ces partis politiques sur l'ensemble du
territoire national est visible par des fédérations provinciales,
communautés ou organisation au niveau des territoires et autres.
Tableau n°3 : Partis politiques implantés
sur 45% du territoire national
N°
|
DENOMINATION
|
SIGLE
|
1.
|
Mouvement Social pour le Renouveau
|
MSR
|
2.
|
Alliance de Forces Démocratique du Congo
|
AFDC
|
3.
|
Eveil de la Conscience du Travail
|
ECT
|
4.
|
Alliance pour le Renouveau du Congo
|
ARC
|
5.
|
Union Nationale des Forces Démocratiques
|
UNAFD
|
6.
|
Union pour le Développement du Congo
|
UDCO
|
7.
|
Parti Démocrate-Chrétien
|
PDC
|
8.
|
Parti Lumumbiste Unifié
|
PALU
|
9.
|
Rassemblement pour la Reconstruction du Congo
|
RRC
|
10.
|
Union Nationale des Fédéralistes du Congo
|
UNAFEC
|
11.
|
Parti du Peuple pour la Paix et la Démocratie
|
PPRD
|
12.
|
Mouvement pour l'Intégrité du Peuple
|
MIP
|
|
Source : KONRAD ADENAUER, op.cit.
Commentaire : Le TN3 reprend les partis
politiques implantés sur 45% u territoire national. Il s'agit des MSR,
AFDC, ECT, ARC, UNAFD, UDCO, PDC, PALU, RRC, UNAFEC, PPRD, MIP. L'implantation
de ces partis politiques sur l'ensemble du territoire national est visible par
des fédérations provinciales comités organisation au
niveau des territoires et autres.
Tableau n°4 : Partis politiques implantés
sur 20% du territoire national au moins
Pour des raisons pédagogiques et d'harmonie, nous nous
réservons de présenter le reste des partis politiques (97%), pour
autant que ces partis n'ont pas d'influence directe sur le présent
travail et au vu du principe voulant que dans une analyse systématique,
le chercheur puisse se choisir la liberté de trier seules quelques
variables (variables existentielles) ayant une incidence sur sa recherche.
Actuellement, les partis politiques étaient
organisés en deux grandes composantes : Majorité
Présidentielle (MP) et opposition, dont la justification se trouve dans
l'exposé des motifs de la loi n°07/008 du 4 décembre 2007
portant statut de l'opposition politique en République
Démocratique du Congo, disposant :
"Depuis 1960, la République Démocratique du
Congo à travers plusieurs crises politiques qui ont mis à mal la
cohésion nationale et les libertés publiques. L'acceptation
réciproque du pouvoir et de l'opposition a souvent fait défaut
pour assurer une démocratie apaisée.
Page | 64
La mise en place d'un statut de l'opposition politique en
République Démocratique du Congo est une innovation de son
système politique".110
De ce fait, en marge de la loi citée ci-haut est dans
l'opposition un parti politique ou un regroupement des partis politiques qui ne
participent pas à un gouvernement (exécutif) et/ou ne soutient
pas son programme d'action et qui a fait une déclaration d'appartenance
à l'opposition (art 2 et 3).
L'appartenance à l'opposition politique fait
bénéficier les partis et regroupement politiques de plusieurs
droits et les soumet à des obligations, en plus de ceux reconnus
à tout parti politiques, en l'occurrence :
- Le droit d'être informé de l'action de
l'Exécutif en particulier sur les questions importantes (art 8 et 9)
;
- Le droit de critiquer l'action de l'Exécutif et la
liberté d'expression, d'opinion politique (immunité, interdiction
de la discrimination (art 8 ch. 2) ;
- Le droit d'être rapporteur et de présider,
à tour de rôle avec la majorité, les travaux de
commissions de contrôle ou d'enquêtes sur l'action de
l'exécutif (art. 8 ch. 3) ;
- Le droit de faire inscrire les points à l'ordre du jour
des assemblées délibérantes (art. 8 ch. 4) ;
- Le droit pour ses responsables d'être reçu par les
autorités (art 10)
- Le droit à une représentation, proportionnelle
à leurs poids numériques, dans les groupes parlementaires
à partir de la deuxième législature (art. 11 et 29) ;
- Le droit au libre accès et à un égal
traitement par les médias publics à la couverture de leurs
manifestations et diffusion de leurs communiqués (art
13).111
A tous ces droits, la loi du 10 juin 2008 sur le financement
des partis politiques ajoutait le droit à un subventionnement pour les
compagnes électorales et les frais de fonctionnement (art. 7 de la loi
du 10 Juin 2008).
A contrario, il est, en outre exigé d'un parti
politique de l'opposition parlementaire de s'obtenir de recourir à la
violence, former et informer ses militants sur les questions touchant la vie
nationale. (Art 16)
Enfin, pour être complet, précision qu'encourt
une sanction pénale, pour toute autorité publique, tout agent
dépositaire de l'autorité publique ou de l'administration
publique qui restreint les droits de l'opposition parlementaire. (Art 25).
110 Loi n°07/008 du 4 Décembre 2007 portant statut
de l'opposition politique en RDC.
111 Idem
Page | 65
CONCLUSION
Après un large tour d'horizon sur ce travail que nous
avons intitulé "partis politiques dans le processus de la
démocratie en République Démocratique du Congo ", nous
voici arrivé au moment le plus déterminant de notre recherche.
Pour bien analyser ce sujet, nous avons fait recours à
l'interrogation qu'il suscite dans le bien de congolais, en l'occurrence la
question mettant en exergue l'apport des partis politiques dans le processus
démocratique. Question que nous avons trouvé juste, puisque
permettant d'apprécier les partis politiques congolais par rapport au
rôle qu'ils sont appelés à jouer dans le cadre où
ils vivent ; ce faisant, on pourrait aussi, au travers de cette question,
comprendre le cadre de vie desdits partis, être en mesure de dire que ce
cadre est ou n'est pas démocratique.
Bien avant que nous nous lancions dans la recherche, nous
avons eu une réponse à notre préoccupation de
départ, cette réponse était en majeure partie
influencée par les spéculations, mais aussi notre
expérience personnelle, c'est alors que nous pensions que l'apport des
partis politiques dans le processus démocratique résidait dans la
participation des congolais à la vie politique et le choix de bons
dirigeants, cette réponse représente notre première
perception sur le sujet ; de ce fait, nous avions nourri des grandes
réserves pour la maintenir, alors nous l'avons gardé en
réponse provisoire.
Etant donné la pertinence du sujet, les questions
qu'ils suscitent, mais aussi son impact en adoptant une démarche
méthodique pour aboutir à des résultats escomptés ;
c'est à ce titre que nous avons adopté une méthode qui
puisse former corps avec notre travail, la méthode systématique
semblait à cet effet être à même de répondre
favorablement à nos attentes, nous l'avons utilisée compte tenu
de l'interdépendance pérennante entre les partis politiques et
les enjeux démocratique ; ce qui n'est que logique parce qu'on ne peut
parler des partis politiques sans faire référence à leur
cadre de vie ; dans une certaine mesure, la connaissance et la
compréhension des partis politiques passent par la connaissance et la
compréhension de leur milieu de vie. Par ailleurs, il faut comprendre
que l'existence des partis politiques n'est possible que dans un cadre qui
favorise cette existence c'est-à-dire dans une démocratie. Or
pour parler de démocratie, il faut entre autres conditions qu'il ait
aussi des partis politiques qui animent la vie politique, voilà comment
ces deux éléments (partis et démocratie) se lient l'un
à l'autre, ce qui donne au processus démocratique un
caractère systématique.
Les méthodes ne suffisent pas à elles seules
pour élaborer un travail scientifique, il faut qu'elles s'accompagnent
de certains outils qui permettent au chercheur de récolter les
données sur terrain, ces outils portent le nom de technique de
recherche. Vu le caractère qui nous utilisions la technique documentaire
pour récolter les données qui nous ont
précédé et qui sont contenues dans les archives, les
ouvrages, revues, journaux officiels, ... et à la technique
d'observation pour nous permettre de parler de certaines données
auxquelles nous avons participées.
Page | 66
Après toutes ces opérations, il était
maintenant le tour de structurer notre travail pour mieux analyser sa
quintessence, et pour répondre au souci de cohésion et de la
logicité dans l'agencement des données recueillies. En effet, une
généralité faisant montre du contexte en République
Démocratique du Congo.
Au deuxième chapitre, nous avons centré notre
analyse sur l'évolution des indicateurs dans l'exercice de la
démocratie en R.D. Congo à travers diverses périodes de
l'histoire de la RDC, de l'avènement de la démocratie
jusqu'à l'année 2011.
Enfin, au troisième chapitre nous avons appliqué
les concepts opératoires et connexes au cas concret de la
République Démocratique du Congo, c'est-à-dire
apprécier l'apport des partis politiques dans le processus
démocratique en RDC, en mettant en exergue les valeurs et principes
démocratiques.
Contrairement à ce que nous pensions avant de nous
lancer en recherche, les données du terrain nous ont prouvé que
les partis politiques congolais sont très nombreux, mais leur nombre
n'influe en rien sur le rôle qu'ils sont appelés à jouer
dans la vie politique, d'où, un nom averti pourrait affirmer à
tort que le nombre des partis indique le degré de démocratie dans
un Etat.
En effet, en RDC les partis politiques, comme nous l'avons
précisé ci-haut avec Evariste Boshab, sont comme des pyramides
reversées qui ne comportent pas d'autres membres en dehors du
président Fondateur et de sa famille, c'est à ce sujet que nous
avons évoqué le cas de l'AFDC qui paie des jeunes gens pour
participer à ses manifestations.
Il advient alors qu'au lieu de favoriser la participation
politique, les partis congolais créent dans la population un sentiment
de résignation et une aversion de la vie politique, c'est ainsi
qu'à titre exemplatif, nous avons présenté le cas des
partis politiques dits de l'opposition qui, lors des élections de 2011,
ont abandonné leur lutte pour se disputer le pouvoir et le peuple s'en
est trouvé sacrifier.
Au titre de choix, les partis congolais sont loin d'encadrer
le peuple à faire de bon choix pour obtenir de meilleur dirigeants qui,
après avoir été votés sous l'étiquette du
parti, abandonnent le parti pour se conduire en électron libre. Ainsi,
cette situation nous pousse à dire que nos hypothèses sont
rejetées pour la simple raisons qu'elles ne sont pas conformes aux
données de terrain.
Cependant, nous devons comprendre que la démocratie est
un processus et non une situation statique, un combat permanent et non un
privilège, ce qui implique que chacun fournisse des efforts pour la
construction et l'aboutissement de la démocratie.
Ainsi, dans le souci de faire avancer le processus
démocratique en RDC et redorer l'image des partis politiques dans ce
pays, il y a certaines suggestions s'adressant aux autorités politiques
du pays, aux dirigeants des partis politiques et à la population
congolaise dans son ensemble.
Page | 67
Les autorités politiques devraient mener des
enquêtes minutieuses avant d'agréer un parti politique,
vérifier ses statuts, programmes et autres idéologies. Elles
devraient aussi effectuer un suivi adéquat pour se mettre au courant aux
problèmes que rencontrent les partis politiques et veiller à ce
que ceux-ci fonctionnent conformément aux lois du pays.
Quant aux dirigeants des partis politiques, ils devraient :
- Elaborer un projet politique proposant des réponses aux
problèmes de la société ;
- Présenter au suffrage des candidats qui veulent
défendre et réaliser ce programme ;
- Contrôler et critiquer le pouvoir exécutif sans
complaisance ;
- Conclure des alliances et négocier des programmes eu
égard aux valeurs qu'ils
défendent pour ne pas passer des mariages contrenatures
;
- Offrir des possibilités de formation et de participation
à la vie publique.
Enfin, la population devrait couper court avec la
passivité, savoir que la gestion de l'Etat est une affaire de tous et
opérer ses choix en conséquence. Ainsi, la population doit
comprendre que la démocratie est un processus et non un
privilège, ce qui implique que chacun fournisse des efforts pour la
construction et l'aboutissement de la démocratie.
Page | 68
BIBLIOGRAPHIE
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le 26 novembre 2019.
Page | 71
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE I
DEDICACE II
REMERCIEMENTS III
SIGLES ET ABREVIATIONS IV
INTRODUCTION 1
1. PROBLEMATIQUE 1
2. HYPOTHESE 1
3. CHOIX ET INTERET DU SUJET 2
4. DELIMITATION DU TRAVAIL 2
5. METHODE ET TECHNIQUES 3
1. Méthode de recherche 3
2. TECHNIQUES 3
6. SUBDIVISION DU TRAVAIL 3
CHAPITRE I : GENERALITES 4
1. Définitions conceptuelles 4
1.1. Parti politique 4
1.1.1. Définition 4
1.1.2. Origines 4
1.1.2.1. Les partis politiques d'origine parlementaire et
électorale 5
1.1.2.2. Les partis politiques d'origine extérieure au
parlement 5
1.1.3. Objectifs 5
1.1.5. Typologie 6
1.1.5.1. Les partis de cadres 6
1.1.5.2. Les partis de masses 6
1.1.5.3. Les partis de rassemblement 6
1.1.6. Financement et fonctionnement 7
1.2. Démocratie 10
1.2.1. Définition et présentation 10
1.2.2. Origines de l'idée démocratique 11
1.2.2.1. La démocratie dans l'antiquité grecque
11
1.2.2.2. L'émergence de la démocratie à
la renaissance 11
1.2.3. La naissance de la démocratie moderne 12
1.2.3.1. La révolution anglaise (1946-1949) 12
1.2.3.2. L'apport du siècle des lumières 12
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1.2.3.3. La Guerre de l'Indépendance Américaine
13
1.2.3.4. La Révolution Française 13
1.2.4. Formes 14
1.2.5. Principes et moeurs démocratiques 14
2. Participation des citoyens au processus démocratique
14
2.1. Liberté d'expression sous haute surveillance
15
2.2. Liberté d'association 16
2.3. Volonté de participation politique :
société civile 17
CHAPITRE II : EVOLUTION DES INDICATEURS DANS L'EXERCICE DE LA
DEMOCRATIE
EN RDC 18
1. Le multipartisme 18
1.1. De 1990 à 1997 18
1.2. De 1997 à 2001 19
1.3. De 2001 à 2006 20
1.4. De 2006 à 2011 20
2. La séparation des pouvoirs 21
2.1. De 1990 à 1997 21
2.2. De 1997 à 2001 22
2.3. De 2001 à 2006 22
2.4. De 2006 à 2011 22
3. La liberté de la presse 23
3.1. De 1990 à 1997 23
3.2. De 1997 à 2001 24
3.3. De 2001 à 2006 24
3.4. 2006 à 2011 25
4. Les élections en RDC 25
4.1. Cadre juridique et institutionnel 25
4.2. Financement de l'administration électorale : la
CEI 26
4.3. Organisation des élections 27
4.3.1. Prélude 27
4.3.2. De 2006 à 2011 29
4.3.2.2. Contentieux électoraux 32
4.3.2.2.1. Procédure contentieuse 32
4.3.2.2.2. Contentieux post-référendum 33
4.3.2.2.3. Contentieux des résultats élection
présidentielle 34
4.3.2.2.4. Contentieux des résultats de
l'élection législative 36
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1. Nationale 36
2. Provinciale 37
4.3.3. La sécurité pendant et après les
élections 38
CHAPITRE III : PARTIS POLITIQUES DANS LE PROCESSUS
DEMOCRATIQUE EN RD
CONGO 39
1. Les partis politiques en RDC 39
1.1. Aperçu historique des partis politiques Congolais
40
1.2. Caractéristiques des partis politiques congolais
42
1.3. Rôle constitutionnel des partis politiques 43
1.4. Déficit de démocratie interne 46
2. Fonctions des partis politiques en République
Démocratique du Congo 47
2.1. Partis politiques et clarification des choix
électoraux 47
2.2. Partis politiques et sélection des candidats aux
fonctions électives 50
2.3. Partis politiques comme facteur d'intégration
sociale dans une démocratie 52
3. Les partis politiques face aux valeurs
démocratiques 54
3.1. Partis Politiques et participation de la population
à la vie politique 54
3.2. Partis politiques et bonne gouvernance 56
3.2.1. Activité de contrôle et de pression sur
les autorités au pouvoir 59
3.2.2. Activités de mobilisation des hommes autour de
certaines idées et certains enjeux politiques
60
3.2.3. Formation de l'opinion publique 60
CONCLUSION 65
BIBLIOGRAPHIE 68
Table des matières 71
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