Enjeux sociaux, économiques et écologiques de l'utilisation des foyers améliorés dans la ville de Ngaoundéré au Cameroun de 1990 à 2020.par Moussa DELI Université de Ngaoundéré - Master 2 2020 |
I.4.2.Impacts négatifsLe processus d'urbanisation rapide enregistré depuis quelques décennies dans la ville de Ngaoundéré a augmenté la pression sur les combustibles ligneux et cela a engendré fatalement des conséquences non négligeables sur les écosystèmes101(*). Les impacts négatifs de la consommation des combustibles ligneux sont ceux qui ne concourent pas à l'atteinte des objectifs du développement durable. I.4.2.1.Sur le milieu biophysiqueLa destruction de la flore dans la ville de Ngaoundéré est l'une des conséquences non négligeables de la pression sur les ressources forestières. En effet, le principal impact écologique est la disparition quasi-totalité de la végétation naturelle et artificielle sur de grandes surfaces de la ville de Ngaoundéré. L'anthropisation (résultat de la présence humaine) est la conséquence des actions humaines conduisant à un appauvrissement, une dégradation, voire une destruction des écosystèmes102(*). L'anthropisation est le résultat de la présence humaine. Ce phénomène se caractérise par les coupes de bois, l'écorchage des arbres, le pâturage, la création des pistes et des routes, l'agriculture sur brûlis et l'occupation de plus en plus marqué par l'habitat. L'utilisation des fruitiers sauvages comme bois de feu est un indicateur de raréfaction des combustibles ligneux dans les savanes périurbaines103(*). Par ailleurs, la dynamique régressive du couvert végétal de la ville de Ngaoundéré s'exprime également en termes d'éloignement progressif des zones d'exploitations du bois-énergie. La ville s'agrandit en terme de population et de superficie bâtie alors, le couvert végétal recule comme témoigne notamment les distances de pénétration, qui s'éloignent progressivement pour ne se limiter qu'à quelques zones sur des terrains difficiles d'accès bien loin de la ville (en moyenne 20km pour les zones les plus proches). L'illustration parfaite de la dégradation des écosystèmes des mornes de la ville de Ngaoundéré est le cas de la « réserve forestière » qui est aujourd'hui en voie de disparition bien qu'officiellement déclarée domaine privée de l'État104(*). En plus de la destruction du couvert végétal, nous notons aussi la dispersion de faune. En plus, la demande urbaine en viande de brousse, constitue également un facteur de surexploitation des espèces fauniques est un facteur important conduisant à la réduction évidente des espèces dans les zones périurbaines de la ville de Ngaoundéré et dans les zones de chasse105(*). Par ailleurs, les espèces fauniques vivent chacune dans un habitat bien précis et y trouvent un certain nombre de conditions favorables à leur évolution. La destruction de l'environnement boisé originel provoque de ce fait leur disparition. Avec le recul du couvert végétal, le problème d'eau déjà préoccupant s'accentue par le manque de stockage. Ceci est dû à la diminution de la capacité d'échange du sol et les ruissellements favorisés par des surfaces dénudées ou peu couvertes qui vont absorber la grande partie des eaux de ruissellements au détriment des infiltrations106(*). En outre, la combustion du bois de chauffe et des plastiques destinés à l'allumage du feu que ce soit au moment de la cuisson des aliments ou de la carbonisation, le fumage du poisson et de la viande les moyens de transport du bois de chauffage émettent des fumées contenant des gaz à effet de serre (le méthane émis lors de la combustion du charbon ) dans l'air ambiant. De surcroit, les sols au départ fragiles (terrains sédimentaires), sont mis à nu suite à la coupe des arbres, qui les exposent aux divers agents d'érosion. La carbonisation quant à elle, dégrade la matière organique garant du pouvoir régénérant naturel des végétaux, débarrasse les sols des nutriments107(*). * 101 Entretien avec Mme Matip, Ngaoundéré, le 16 Septembre 2020. * 102 Entretien avec le M. Saidou Siddiki, Délégué Régional du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 16 Septembre 2020. * 103 M. Tchotsoua et al, 2000, « urbanisation, crise économique et dynamique de l'environnement en milieu soudanien d'altitude : le cas du plateau de Ngaoundéré au Cameroun, In Fouodoup K., courage G. : sociétés et environnement au Cameroun, Yaoundé, p.89. * 104 Entretien avec Mme Matip, Chef de service, de la conservation, de la promotion et du monitoring du MINEPDED/Adamaoua, Ngaoundéré, le 16 Septembre 2020. * 105 Ministère des Forêts et de la Faune(MINFOF), 2010, « Projet de travail annuel de performance », Yaoundé, République du Cameroun. * 106 M. Tchotsoua, 1999, « l'Homme et la dynamique des paysages sur la dorsale de l'Adamaoua », in Le Flamboyant, Paris, p.23. * 107 Ibid. |
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