CONCLUSION GÉNÉRALE
DETTE EXTÉRIEURE ET PERFORMANCE ÉCONOMIQUE EN
AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Mémoire PTCI 107
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AFRIQUE SUBSAHARIENNE
Faire de l'Afrique une véritable puissance mondiale
à l'horizon 2063 et un « eldorado » pour ses populations, tel
est l'objectif que se sont fixés les dirigeants africains lors du
cinquantième anniversaire de l'Union Africaine. Il est question de
trouver dès à présent les voies et moyens pour permettre
aux États africains d'atteindre cet objectif. À ce titre, Ghura
(1997) a montré que l'investissement est un puissant canal de la
croissance économique et un facteur de réduction de la
pauvreté. L'amélioration des performances économiques en
Afrique subsaharienne est donc indispensable d'autant plus que celle-ci y est
très faible. Toute la problématique centrale est alors de trouver
les moyens qui permettraient d'améliorer la performance
économique en Afrique subsaharienne. Ainsi, depuis les travaux de
Krugman (1988) on reconnaît aux variables de stabilité
économique une influence positive sur les variables
macroéconomiques. C'est cette approche qui a été
privilégiée dans ce mémoire en nous focalisant sur
l'influence de la dette extérieure sur les performances
économiques en Afrique subsaharienne.
En particulier, l'objectif principal de ce travail
était de mettre en évidence l'influence de la dette
extérieure sur la performance économique en Afrique subsaharienne
au cours de la période 2002-2017. À cet objectif principal ont
été associés les deux objectifs secondaires suivants :
évaluer l'influence de la dette extérieure sur la croissance
économique en Afrique subsaharienne et l'influence de la dette
extérieure sur la stabilité économique en Afrique
subsaharienne. En cohérence avec ces objectifs, nous avons
organisé notre travail autour de deux parties subdivisées chacune
en deux chapitres. Dans le chapitre 1 de la première partie, nous avons
analysé par quels canaux la dette extérieure pouvait
améliorer la croissance économique dans une région en
général. Dans le chapitre 3 représentant le chapitre
premier de la deuxième partie, nous nous sommes intéressés
aux canaux par lesquels la dette extérieure est susceptible de
contribuer à la stabilité économique d'un pays. Dans le
but de concrétiser ces objectifs, nous avons formulé des
hypothèses théoriques que nous avons soumises à
l'épreuve des données dans les chapitres 2 et 4 de notre travail.
Pour cela, nous avons eu recours à des données de sources
secondaires de la Banque Mondiale, de la CNUCED, et du FMI. De ces estimations,
il ressort les principaux résultats suivants :
D'abord, les indicateurs de la solvabilité de la dette
extérieure notamment le stock de la dette extérieure ont une
influence positive et significative à la fois sur la croissance
économique et sur la stabilité économique. Le stock de la
dette extérieure est appréhendé comme la somme des
déficits accumulés au cours du temps. Ce résultat est
conforme à celui obtenu par Nguyen, Clements et Bhattacharya (2003)
lorsqu'ils analysaient l'impact de la dette extérieure sur la
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croissance de 55 pays à faible revenu sur une
période de 1970 à 1999. Utilisant un modèle GMM, ils
parviennent au résultat selon lequel le surplomb de la dette est compris
entre 30 à 37% du PIB et 115 à 120% de l'exportation
au-delà de ce seuil, la dette extérieure constitue un frein pour
la croissance économique ; par contre une augmentation de 1 point de
l'investissement public agit en sorte pour accroître le PIB de 0,2 point.
À partir d'un modèle à effets fixes sur un panel constitue
de 92 pays à faible revenu sur la période 1990-2007, Panizza et
Presbitero (2014) révèlent que l'impact économique d'une
augmentation de niveau de la dette au-delà de 30% de PIB, entraine une
réduction de croissance de l'ordre de 1,6%. Résultat, obtenu en
utilisant un modelé GMM sur 20 économies avancées sur la
période 1946-2009. C'est toujours en ce sens que, Cecchetti, Mohanty et
Zampolli (2011) qui à partir d'un modèle en coupe transversale
sur un panel de 18 pays d'OCDE, ont montré sur une période de
1980-2005, que si la dette extérieure n'est pas très
élevée, elle encourage la croissance économique et
stabilise le secteur financier, mais au-delà d'un certain seuil,
l'augmentation de la dette privée peut avoir des impacts
négatifs.
Ensuite, les indicateurs de la soutenabilité de la
dette extérieure à savoir : l'APD a une influence positive et
significative sur la croissance économique et la stabilité
économique comme l'avait démontré Rose (2010). En
revanche, les IDE à un effet négatif sur la stabilité
économique. Cette influence nuancée des IDE sur la
stabilité économique avait déjà été
mise en évidence par Cheung (2013) à partir d'une approche en
panel dynamique dans le cas 25 pays de l'ODCE pour la période
1970-2007.
Enfin, les autres déterminants macroéconomiques
tels que l'ouverture commerciale, les dépenses de consommation finale,
le capital humain, les infrastructures et la FBCF sont également
indispensables à la performance des économies en ASS. De
manière spécifique l'ouverture commerciale joue un rôle
très important sur les entrées de la dette extérieure en
Afrique Subsaharienne. Ce résultat est conforme à ceux obtenus
par Asiedu (2002, 2006) et Anyanwu (2012). Par ailleurs, la qualité des
infrastructures, le capital humain et les dépenses de consommation
finale sont indispensables à la croissance économique en ASS. En
somme, ces résultats nous permettent de valider notre hypothèse
centrale qui stipule que la dette extérieure améliore la
performance économique en Afrique subsaharienne.
D'après ce qui précède, nous formulons
les recommandations de politique économique suivantes :
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? Promouvoir un climat de paix sociale
Rien ne peut se construire dans le désordre. La
première condition pour se développer est sans aucun doute la
paix. Celle-ci s'obtient à travers la mise en oeuvre d'un certain nombre
de politiques. Ainsi les États doivent davantage intégrer les
populations dans les processus de prise de décision pour que celles-ci
leur confèrent une plus grande légitimité. De ce fait,
dans un contexte où les individus sont jaloux de leurs libertés,
il est question d'adopter des systèmes politiques qui permettent aux
individus d'être entreprenants.
? Promouvoir l'assainissement de l'environnement
économique
Les agents économiques investissement dans l'espoir de
tirer des profits supérieurs. La réalisation de cet objectif est
tributaire du « climat des affaires » dans lequel ils
réalisent leurs activités. Si l'environnement économique
est imprévisible et qu'il faut engager des coûts
supplémentaires pour contourner les rigidités artificielles du
marché, alors les entrepreneurs seront moins enclins à
réaliser de nouveaux investissements. À ce titre, les
États d'Afrique subsaharienne doivent mettre en place des mesures
permettant d'améliorer la transparence et celles-ci passent
nécessairement par l'intensification de la lutte contre la corruption et
par l'amélioration de la gestion du stock de la dette
extérieure.
? Diversifier les économies
Cette recommandation découle du fait que les
économies d'Afrique subsaharienne sont dépendantes de leurs
ressources naturelles. Or, celles-ci représentent pour les
économies d'Afrique subsaharienne une sorte d'épée de
Damoclès au moins pour deux raisons. D'une part, l'abondance des
ressources naturelles sur le continent d'ASS attire beaucoup plus les
entreprises du secteur extractif qui ne créent pas de réelle
valeur ajoutée et donc leurs effets sur la croissance et le
développement des pays africains sont faibles. D'autre part, en cas de
choc sur le marché des produits de base comme cela fut le cas ces
dernières années avec le pétrole, les pays qui tirent
principalement leurs recettes des rentes pétrolières se
retrouvent affectés et ne peuvent par conséquent plus financer
leurs vastes programmes de développement, dans le pire des cas, ils
peuvent même tomber en récession. Une diversification des
économies permettra aux pays africains de mieux résister aux
chocs extérieurs.
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