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Dette extérieure et performance économique en Afrique subsaharienne.


par Landry Arnold YOUBI POUEPI
Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences économiques option Macroéconomie ouverte 2019
  

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CONCLUSION GÉNÉRALE

DETTE EXTÉRIEURE ET PERFORMANCE ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Mémoire PTCI 107

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DETTE EXTÉRIEURE ET PERFORMANCE ÉCONOMIQUE EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE

Faire de l'Afrique une véritable puissance mondiale à l'horizon 2063 et un « eldorado » pour ses populations, tel est l'objectif que se sont fixés les dirigeants africains lors du cinquantième anniversaire de l'Union Africaine. Il est question de trouver dès à présent les voies et moyens pour permettre aux États africains d'atteindre cet objectif. À ce titre, Ghura (1997) a montré que l'investissement est un puissant canal de la croissance économique et un facteur de réduction de la pauvreté. L'amélioration des performances économiques en Afrique subsaharienne est donc indispensable d'autant plus que celle-ci y est très faible. Toute la problématique centrale est alors de trouver les moyens qui permettraient d'améliorer la performance économique en Afrique subsaharienne. Ainsi, depuis les travaux de Krugman (1988) on reconnaît aux variables de stabilité économique une influence positive sur les variables macroéconomiques. C'est cette approche qui a été privilégiée dans ce mémoire en nous focalisant sur l'influence de la dette extérieure sur les performances économiques en Afrique subsaharienne.

En particulier, l'objectif principal de ce travail était de mettre en évidence l'influence de la dette extérieure sur la performance économique en Afrique subsaharienne au cours de la période 2002-2017. À cet objectif principal ont été associés les deux objectifs secondaires suivants : évaluer l'influence de la dette extérieure sur la croissance économique en Afrique subsaharienne et l'influence de la dette extérieure sur la stabilité économique en Afrique subsaharienne. En cohérence avec ces objectifs, nous avons organisé notre travail autour de deux parties subdivisées chacune en deux chapitres. Dans le chapitre 1 de la première partie, nous avons analysé par quels canaux la dette extérieure pouvait améliorer la croissance économique dans une région en général. Dans le chapitre 3 représentant le chapitre premier de la deuxième partie, nous nous sommes intéressés aux canaux par lesquels la dette extérieure est susceptible de contribuer à la stabilité économique d'un pays. Dans le but de concrétiser ces objectifs, nous avons formulé des hypothèses théoriques que nous avons soumises à l'épreuve des données dans les chapitres 2 et 4 de notre travail. Pour cela, nous avons eu recours à des données de sources secondaires de la Banque Mondiale, de la CNUCED, et du FMI. De ces estimations, il ressort les principaux résultats suivants :

D'abord, les indicateurs de la solvabilité de la dette extérieure notamment le stock de la dette extérieure ont une influence positive et significative à la fois sur la croissance économique et sur la stabilité économique. Le stock de la dette extérieure est appréhendé comme la somme des déficits accumulés au cours du temps. Ce résultat est conforme à celui obtenu par Nguyen, Clements et Bhattacharya (2003) lorsqu'ils analysaient l'impact de la dette extérieure sur la

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croissance de 55 pays à faible revenu sur une période de 1970 à 1999. Utilisant un modèle GMM, ils parviennent au résultat selon lequel le surplomb de la dette est compris entre 30 à 37% du PIB et 115 à 120% de l'exportation au-delà de ce seuil, la dette extérieure constitue un frein pour la croissance économique ; par contre une augmentation de 1 point de l'investissement public agit en sorte pour accroître le PIB de 0,2 point. À partir d'un modèle à effets fixes sur un panel constitue de 92 pays à faible revenu sur la période 1990-2007, Panizza et Presbitero (2014) révèlent que l'impact économique d'une augmentation de niveau de la dette au-delà de 30% de PIB, entraine une réduction de croissance de l'ordre de 1,6%. Résultat, obtenu en utilisant un modelé GMM sur 20 économies avancées sur la période 1946-2009. C'est toujours en ce sens que, Cecchetti, Mohanty et Zampolli (2011) qui à partir d'un modèle en coupe transversale sur un panel de 18 pays d'OCDE, ont montré sur une période de 1980-2005, que si la dette extérieure n'est pas très élevée, elle encourage la croissance économique et stabilise le secteur financier, mais au-delà d'un certain seuil, l'augmentation de la dette privée peut avoir des impacts négatifs.

Ensuite, les indicateurs de la soutenabilité de la dette extérieure à savoir : l'APD a une influence positive et significative sur la croissance économique et la stabilité économique comme l'avait démontré Rose (2010). En revanche, les IDE à un effet négatif sur la stabilité économique. Cette influence nuancée des IDE sur la stabilité économique avait déjà été mise en évidence par Cheung (2013) à partir d'une approche en panel dynamique dans le cas 25 pays de l'ODCE pour la période 1970-2007.

Enfin, les autres déterminants macroéconomiques tels que l'ouverture commerciale, les dépenses de consommation finale, le capital humain, les infrastructures et la FBCF sont également indispensables à la performance des économies en ASS. De manière spécifique l'ouverture commerciale joue un rôle très important sur les entrées de la dette extérieure en Afrique Subsaharienne. Ce résultat est conforme à ceux obtenus par Asiedu (2002, 2006) et Anyanwu (2012). Par ailleurs, la qualité des infrastructures, le capital humain et les dépenses de consommation finale sont indispensables à la croissance économique en ASS. En somme, ces résultats nous permettent de valider notre hypothèse centrale qui stipule que la dette extérieure améliore la performance économique en Afrique subsaharienne.

D'après ce qui précède, nous formulons les recommandations de politique économique suivantes :

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? Promouvoir un climat de paix sociale

Rien ne peut se construire dans le désordre. La première condition pour se développer est sans aucun doute la paix. Celle-ci s'obtient à travers la mise en oeuvre d'un certain nombre de politiques. Ainsi les États doivent davantage intégrer les populations dans les processus de prise de décision pour que celles-ci leur confèrent une plus grande légitimité. De ce fait, dans un contexte où les individus sont jaloux de leurs libertés, il est question d'adopter des systèmes politiques qui permettent aux individus d'être entreprenants.

? Promouvoir l'assainissement de l'environnement économique

Les agents économiques investissement dans l'espoir de tirer des profits supérieurs. La réalisation de cet objectif est tributaire du « climat des affaires » dans lequel ils réalisent leurs activités. Si l'environnement économique est imprévisible et qu'il faut engager des coûts supplémentaires pour contourner les rigidités artificielles du marché, alors les entrepreneurs seront moins enclins à réaliser de nouveaux investissements. À ce titre, les États d'Afrique subsaharienne doivent mettre en place des mesures permettant d'améliorer la transparence et celles-ci passent nécessairement par l'intensification de la lutte contre la corruption et par l'amélioration de la gestion du stock de la dette extérieure.

? Diversifier les économies

Cette recommandation découle du fait que les économies d'Afrique subsaharienne sont dépendantes de leurs ressources naturelles. Or, celles-ci représentent pour les économies d'Afrique subsaharienne une sorte d'épée de Damoclès au moins pour deux raisons. D'une part, l'abondance des ressources naturelles sur le continent d'ASS attire beaucoup plus les entreprises du secteur extractif qui ne créent pas de réelle valeur ajoutée et donc leurs effets sur la croissance et le développement des pays africains sont faibles. D'autre part, en cas de choc sur le marché des produits de base comme cela fut le cas ces dernières années avec le pétrole, les pays qui tirent principalement leurs recettes des rentes pétrolières se retrouvent affectés et ne peuvent par conséquent plus financer leurs vastes programmes de développement, dans le pire des cas, ils peuvent même tomber en récession. Une diversification des économies permettra aux pays africains de mieux résister aux chocs extérieurs.

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