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Dette extérieure et performance économique en Afrique subsaharienne.


par Landry Arnold YOUBI POUEPI
Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences économiques option Macroéconomie ouverte 2019
  

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I.2.2. Les effets de la soutenabilité de la dette extérieure et atténuation du chômage

Un certain nombre de théories ont été développées dans le but d'expliquer les implications du financement extérieur sur les performances économiques mondiales. Les plus éminentes sont entre autres : la théorie économique keynésienne, la théorie économique classique, la théorie économique néoclassique et l'approche de l'équivalence ricardienne.

L'essentiel économique de la politique budgétaire est de mener une politique anticyclique afin de contrebalancer les hausses et les baisses au cours des cycles économiques. C'est pourquoi Keynes (1936) a préconisé un déficit budgétaire pour effectuer une transition du chômage de masse au quasi-plein emploi. Dans la théorie keynésienne de l'emploi, les dépenses publiques peuvent contribuer positivement à stimuler la croissance économique. En effet, une augmentation de la consommation publique est susceptible d'entrainer une augmentation de l'emploi, de la rentabilité et de l'investissement grâce aux effets multiplicateurs sur la consommation globale. Keynes (1936) a donc encouragé la formation de déficits budgétaires en augmentant les dépenses publiques et/ou en réduisant les impôts et, ce faisant, a indiqué que la solution du marché serait inefficace parce que le mécanisme des prix et les salaires qui doivent répondre à l'existence du chômage ne s'ajustent pas assez rapidement (Oluba, 2008).

Pour Keynes (1936), l'économie est fondamentalement instable et doit être stabilisée par une intervention vigoureuse du gouvernement ou par des politiques gouvernementales appropriées. Le financement déficitaire des keynésiens est alors un outil important pour atteindre un niveau souhaité de demande globale compatible avec le plein emploi. La principale hypothèse de cette théorie est que l'économie fonctionne à un niveau inférieur au plein emploi du revenu national. Compte tenu de l'existence d'un écart de production dans l'économie, l'augmentation des dépenses publiques financées par la dette entrainera une augmentation de la

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production et des revenus. Par conséquent, le financement du déficit selon la théorie keynésienne peut implicitement être utilisé pour créer des emplois supplémentaires lorsque l'économie souffre d'une insuffisance de la demande effective. En outre, en tant qu'instrument de reprise après la récession, le financement du déficit peut être utilisé pour atténuer les fortes fluctuations cycliques (Dewett, 2009).

Par ailleurs, les écoles classiques et néoclassiques s'opposaient fortement à cette théorie. La critique de l'école classique postule que les déficits budgétaires financés sans cesse par la dette intérieure évincent l'investissement et, par extension, abaissent le niveau de la croissance économique. En effet, des déficits budgétaires excessifs conduisent à une mauvaise performance économique. L'implication d'une telle politique ne s'arrête pas à l'effet d'éviction sur l'investissement privé, la société devra également supporter le fardeau d'une dette publique accrue en raison de l'expansion des dépenses publiques financées par la dette. Cette objection dominante de la théorie de l'emploi de Keynes (1936) par les économistes classiques est fondée sur leur principale hypothèse selon laquelle l'économie fonctionne toujours au plein emploi. Si une économie fonctionne déjà au plein emploi, toute dépense supplémentaire financée par la dette ou par la création de monnaie ne peut que créer une hausse inflationniste des prix (Anyanwu, 1995 ; Dewett, 2009).

Pour leur part, les économistes néoclassiques ont collaboré à la position des économistes classiques selon laquelle le déficit budgétaire aurait un effet négatif sur la croissance économique. Leur argument est que le déficit budgétaire est un affaiblissement évident de l'épargne publique. Si l'épargne publique est affaiblie, elle exercera une pression sur les taux d'intérêt, sauf si elle est entièrement compensée par l'épargne privée. Par conséquent, une baisse de l'épargne nationale exercera une pression sur le coût du crédit (taux d'intérêt) qui écarte l'investissement privé et entrainera une baisse générale de la production à long terme. Les économistes néoclassiques ont en outre fait valoir que la manière dont le déficit est financé est susceptible d'influencer le niveau de la consommation et de l'investissement et, par extension, la croissance économique (Braeley, Allen et Mohanty, 2012).

La contribution de la théorie de l'équivalence ricardienne est celle d'un effet de neutralité du déficit budgétaire sur la croissance économique. Cette théorie repose sur l'hypothèse que les individus conservent un mode de consommation permanent tout au long de leur vie. Ainsi, le budget expansionniste n'a pas d'effet sur la consommation actuelle des particuliers, car ils épargneront plutôt sur la charge fiscale à payer à l'avenir. Dans le cas de l'investissement, le

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budget expansionniste qui déduit une réduction de l'épargne publique peut être entièrement compensé par l'épargne privée en tant que telle n'ayant aucun effet sur le coût du crédit et ayant donc un effet indifférent sur l'investissement. La théorie de l'équivalence ricardienne stipule donc que les déficits budgétaires n'affectent pas le taux d'intérêt réel pour évincer l'investissement et ne stimulent pas la consommation pour accroître la production (Snowdon et Vane, 2005). Par conséquent, le déficit budgétaire n'est qu'une technique de stabilisation utile pour atténuer l'impact des chocs sur les revenus ou pour répondre aux exigences des dépenses forfaitaires (Braeley, Allen et Mohanty, 2012).

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