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Evaluation des potentialités agronomiques d'une zone de Betamotamo, commune rurale de Betsizaraina, district de Mahanoro, région Atsinanan


par Armand Todisoa RAKOTOASIMBOLA
Institut Supérieur de Sciences, Environnement et Développement Durable - Université de Toamasina - Diplôme d'Etude Approfondie 2014
  

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II-2-3-3 : Culture, us et coutumes

? Fady ou interdits

Comme dans toutes les régions de Madagascar, on y trouve aussi des fady, des tabous ou interdits coutumiers liés aux croyances. Ils concernent différents aspects de la vie quotidienne :

? Jours fady

La plupart des gens ont chacun ses jours fady, comme le mardi, le jeudi pour les travaux des champs. Le dimanche est un jour de repos inculqué par la religion chrétienne, adopté facilement par tout le monde.

? Fady alimentaires

Ils sont dictés par les guérisseurs qui interdisent à leurs patients de manger certains aliments ou produits alimentaires.

? Les fady aux actes quotidiens

Ils concernent la vie communautaire, comme l'interdit de laver un lamba tergal mena (tissu tergal de couleur rouge), ou une marmite fabriquée en fer dans le fleuve Mangoro.

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? Fêtes coutumières

? Le sambatra

Le sambatra est parmi les coutumes traditionnelles qui ont une grande importance, et pratiquées par les locaux, surtout les familles manan-katao (riches) célébrant conjointement le fora (circoncision) de leurs garçons de 8 à 10 ans pendant la saison d'hiver. Il est célébré quatre mois après la circoncision, c'est-à-dire pendant le mois appelé localement volam-bita (environ mois d'octobre), avant la fête des morts.

Le sambatra débute par la demande d'un fafy rano (bénédiction) des parents, du Tangalamena et des ancêtres. Il s'ensuit le fiagna (dans son sens ici, litt. souhait) aux amis et une demande de l'aide aux frères et soeurs. Puis, un jorotany ou demande de bénédiction des esprits pour le lieu où sera célébrée la fête doit se faire. Des dépenses importantes sont réservées pour honorer les familles et les Fokonolona invités, avec des artistes, tels que des danseurs et des artistes traditionnels (vako-drazana) jouant à l'accordéon, et des festins (grands repas) avec sacrifice de zébus. Donner de la nourriture aux invités ne suffit pas, il leur faut aussi de l'alcool (toaka gasy ou rhum local, et betsabetsa ou jus de canne fermenté), inséparable de toute cérémonie traditionnelle malgache.

Parfois d'autres rites marquent le sambatra, comme l'abattage d'un arbre appelé hazoambo (Xylopia sp.), pendant 30mn à 1h. Selon la durée de la célébration, on parle de samba-pohy qui dure deux semaines ou de sambatra tout court qui dure jusqu'à 1mois.

? Le fivagnonana

Généralement, le fivagnonana est une cérémonie rituelle faite à la suite d'une demande de zébus par un défunt, ou quand une maladie semble incurable après un certain temps et que le devin guérisseur (mpanazary) le décide après l'interprétation du sikidy (simple maladie ou demande d'un ancêtre de sa part de richesse).

Il peut être aussi dicté par un rêve d'une personne au sein de la famille, qui choisit alors une date pour fêter ce havagnonana et l'annonce à toutes les familles une semaine à l'avance en leur demandant une aide. Des zébus sont alors sacrifiés pour donner à manger à toutes les familles et au Fokonolona et la famille sollicite un fafy rano (bénédiction) pour le bien-être des enfants.

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Cette cérémonie peut aussi se faire en cas de nahavagnona zaza (accroissement de la natalité) ou nahavagnona voly (accroissement de production), pour éviter une certaine maladie dans la famille si ce n'est pas fêté.

? Mandofo

C'est une pratique traditionnelle, très répandue dans cette zone, comme chez les Betsimisaraka Avaratra (dans la zone de Mahavelona-Foulpointe). Elle ressemble au fivagnonana (demande de zébus par un parent décédé). Alors, il faut faire du lofo (invoquer les ancêtres par le sacrifice de zébu pour avoir leur bénédiction) lorsque les enfants tombent malades répétitivement. Ils croient que la cause de cette maladie est suite à l'insatisfaction d'une demande d'un défunt de sa part de richesse (que l'on appelle localement omeo sandry izahay). La maladie ne sera ainsi guérie qu'après le sacrifice d'un zébu.

Toutes les familles, les notables et le Fokonolona sont invités et jouissent de toaka, de riz accompagné de la viande du zébu immolé.

? Magnano zaka

C'est une sorte de demande de grâce ou pardon aux divinités, à la suite d'une infraction aux fady qui est sanctionnée par un kabaro. Ce rite de sanction (magnano zaka) s'applique aussi pour demander pardon à un individu ou groupe offensé ou victime d'une erreur (MAHEFA, 2010). Cette coutume ancestrale des Betsimisaraka Atsimo persiste encore dans cette zone. En effet, pendant notre séjour, chaque dimanche connait un miakatra tranobe (litt. monter à la grande maison), où se passe le jugement d'un individu fautif devant les notables ou Tangalamena et les ray aman-dreny face à la partie adverse. Le cas peut être une insulte aux ancêtres (manasaha razana) qui entraine l'application du dina (amende de 60 000 Ariary pour acheter du rhum aux notables et à tous les ray aman-dreny) ; ou en cas de blessure lors d'un combat : le coupable doit apporter un coq pour nourrir la victime (tete rà, litt. remplacement du sang tombé), et reconnait sa faute par un accord verbal et/ou écrit. Sinon, on monte l'affaire au niveau du Fokontany.

D'après notre enquête, on souligne bien que quel que soit le kabaro, il faut qu'il y ait le vody maritra (remerciement) pour honorer les assistants, en payant 1 000 Ariary chacun pour acheter de l'alcool (rhum, toaka gasy ou du betsabetsa).

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On remarque que l'étude pédologique comme nous avons fait ne nécessite pas une cérémonie quelconque. Mais, celle-ci est nécessaire, si les paysans exploitent un certain champ de culture et pendant cela ils gagnent beaucoup de rendement, en même temps un de ses enfants tombe malade qui semble incurable (et ils consultent un Mpanazary) ou fait un cauchemar, une cérémonie comme le fivagnonana est obligatoire pour eux.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon