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Evaluation des potentialités agronomiques d'une zone de Betamotamo, commune rurale de Betsizaraina, district de Mahanoro, région Atsinanan


par Armand Todisoa RAKOTOASIMBOLA
Institut Supérieur de Sciences, Environnement et Développement Durable - Université de Toamasina - Diplôme d'Etude Approfondie 2014
  

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CHAPITRE VIII- DISCUSSIONS

VIII-1- SUR LA MISE EN JACHERE DES SOLS

Les paysans aiment changer de champs et/ou terrains de culture, surtout pour les cultures de tanety. On peut dire que cela est causé par leur mauvaise habitude, qui n'est autre que la pratique traditionnelle du tavy (défrichement-coupe non sélective-brûlis). Certes, cette exploitation traditionnelle des ressources naturelles « sols » peut porter atteinte tant au sol et à ses constituants (physiques, chimiques et biologiques), qu'aux autres ressources naturelles. Ce qui joue un rôle important dans la perte de la biodiversité et de la fertilité du sol : modification des habitats naturels ainsi que des paysages, disparitions progressives d'espèces, apparition d'espèces envahissantes, changement de la structure du sol, diminution de la superficie forestière, et certains éléments du sol.

Les paysans sont naturellement obligés de laisser les champs de culture se reposer ou bien de changer de culture après une année de culture du riz. A Betamotamo, c'est le manioc qui est le premier occupant du terrain après la culture du riz, ou lors de la mise en jachère et y reste jusqu'à la fin de celle-ci.

Le temps de la mise en jachère varie de deux à cinq ans. Pourtant, les paysans n'ont pas de moyens pour connaître la régénération du sol à part leur connaissance empirique. Cultivés pendant une ou deux année(s), puis laissés en jachère avant d'être recultivés, les champs sont pris en possession par Rubus mollucanus (takohoka), Trema orientalis (tsivakimbaratra), Aframomum angustifolium (longoza), Lantana camara (radriaka), Valiha diffusa (vologasy), Ravenala madagascariensis (ravinala ou arbre du voyageur), et des herbacées. Ces plantes sont considérées par les paysans comme indicatrices de régénération du sol.

Selon SOME (1996), les champs de culture «en repos» n'enregistrent aucune activité du paysan qui tend à contribuer à l'effort « d'auto-reconstitution» de la jachère ; ils supportent au contraire, en plus du passage quasi annuel des feux, des activités de prélèvement de paille et de récoltes diverses de plantes (bois pour la construction des cases, bois pour la fabrication des matériels de pêche et d'utilisations diverses, etc.) pour des usages variés, dont Ravenala madagascariensis, Valiha diffusa, Trema orientalis.

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SEBILLOTTE et al. (1993) dans un dossier de l'environnement (n°27) qu'ils ont sorti avec INRA) mentionnent parmi les intérêts de la jachère : le contrôle des adventices, principalement annuelles, l'amélioration des états structuraux et des teneurs en matières organiques du sol. On peut attendre de ces effets une meilleure efficience des intrants. C'est aussi, dans certaines conditions, un bon moyen de remettre en « état » des parcelles.

VIII-2- PERCEPTION PAYSANNE DES PLANTES-BIO-INDICATRICES DE FERTILITE DES SOLS

En plus des analyses de sols, des enquêtes sont faites et nous font savoir que certaines plantes sont dites bio-indicatrices d'un bon sol (fertile) ou d'un mauvais sol (stérile) selon leur abondance. Tany mamy ou tany tsara désignent un bon sol, tandis qu'un mauvais sol est appelé tany masina. Alors, selon la perception paysanne, certaines plantes sont caractéristiques des sols dégradés et d'autres des sols fertiles. Certaines espèces sont utilisées par les paysans pour définir un itinéraire technique à appliquer aux parcelles de culture. L'abandon et la remise en culture d'une parcelle dépendraient de la germination de certaines plantes qui, pour le paysan, marquent des seuils dans l'évolution progressive ou régressive des terres. En effet, la connaissance et la reconnaissance paysanne des qualités d'un sol se traduisent par les notions de « bonne» ou « mauvaise» terre (SOMÉ, ALEXANDRE et HIEN, 1998). On peut classer dans le tableau suivant quelques espèces selon la perception paysanne à Betamotamo.

Tableau n°9 : Espèces caractéristiques de la fertilité d'un sol

Sols dégradés

Sols fertiles

Albizia gummifera (sambalahy)

Ageratum conyzoïdes (bemaimbo)

Pteridium aquilinium (tananampanga)

Waltheria indica (sandaory mena)

Lygodium lanceolatum (famalotrakanga)

Eleusine indica

Phyllanthus amarus (ambanivony)

Lantana camara (radriaka)

 

Harungana madagascariensis (harongana)

 

Ludwigia sp. (taladiagna)

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Albizia gummifera, Pteridium aquilinum, Lygodium lanceolatum sont des espèces indicatrices d'un sol dégradé, alors qu'Ageratum conyzoïdes, Waltheria indica.

Lantana camara.....montrent que le sol est relativement riche (fertile). En outre, le manuel SCV de GSDM Annexe 1, a précisé que Phyllanthus amarus qui est une plante annuelle est indicatrice d'un sol relativement riche et Panicum trichoïdes (volonondry) est fréquente sur des sols pauvres (dégradés).

Cependant, un extrait du livre de DUCERF et THIRY intitulé les plantes bio-indicatrices - guide de diagnostic des sols, a rappelé que pour être considérée comme indicatrice, une plante doit être en nombre suffisant (de 5 à 10 pieds par mètre carré), elle doit être dominante par rapport aux autres espèces présentes. Alors, l'existence d'une espèce considérée comme bio-indicatrice, dans un milieu donné, ne suffit pas de la dire mais en même temps elle est dominante par rapport autres.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand