EPIGRAPHE
"Arma cedent togae : que le pouvoir militaire cedent aux
toges"
T.M. Ciceron
II
IN MEMORIAM
A nos grands-mères Louise NTANGU NSEMI WAKOLI et
Caroline WAKOLI qui par leurs efforts ont pu nous fournir une éducation
et une formation de base. Ces mots résument l'affection, l'amour,
l'attention et la considération que nous portions à ces illustres
disparues car nous sommes le résultat de leurs innombrables
sacrifices.
MAYELE MUTANDA Djodjo
III
DEDICACES
A notre Dieu tout puissant, maître de temps et de
circonstance, le pourvoyeur de fois, La pierre angulaire et le fondement de
notre existence, pour son amour, l'intelligence et la sagesse qu'il a pu nous
accorder pour la réalisation effective de ce travail.
A notre chère mère Nenette Mutanda Makiedi pour
son affection, son amour, son attention, sa considération, ses
prières et ses différents conseils qu'elle nous a fournis.
A notre père Michel Bavunu Mayele pour ses conseils,
son amour, sa confiance et son attention qu'il a porté à notre
égard. A notre tante Angel Wakoli pour son assistance tant morale que
financier. A papa Otis Kisula pour son soutien et ses conseils. A notre grand
père Zacharie Ngoma Mvumbi.
A Tonton David Matuta pour ses conseils, son affection, son
attention, sa participation et son assistance financière, morale et
intellectuelle.
A notre grande soeur Patricia Wakoli pour son amour, ses
conseils, son attention ainsi que l'aide financière.
A notre tante Chantal Bavunu pour son soutient sur tout le
plan. A maman Claire Masika pour ses conseils. A nos frères Repeto et
Horly Wakoli pour leurs soutiens interminables. A nos petits Louise, jeannette,
Salya, Diego, Christophere et Rosy pour l'amour, l'affection, l'attention et le
soutient.
A nos soeurs Olga, Candy, Rosy Mayele, Tanya et nos
frères Olivier, Trésor Bavunu, Petit Didier pour leurs amours,
attentions, soutient et encouragements. A notre soeur Régine Songe pour
son aide financièrement et moralement.
Aux Ngoma, oncle Jean Robert, Tante Colette, oncle Christian,
Tante Chantal et Grace. A notre frère et ami de longue date Guy Benoit
Ngoy Ntambwe. A notre amie Noella Katong pour ses innombrables conseils et son
soutien moral illimité.
iv
REMERCIEMENTS
La présente étude nous offre l'occasion
d'exprimer notre profonde gratitude aux « âmes positives », ces
personnes de bonne volonté qui nous ont assistés tout au long de
nos recherches.
Nous rendons grâce à notre seigneur
Jésus-Christ, maître de temps et de circonstance, le pourvoyeur de
toute chose, la source, le fondement et la pierre angulaire de toute notre
existence, le protecteur et le garant de notre vie, pour nous avoir assister
tout au long de notre cursus universitaire.
Au Professeur KUNA Germain, qui a accepté de prendre la
direction de ce travail cependant malgré ses diverses occupations il
s'est donné corps et âme pour le parachèvent de ce
présent travail.
Au chef de Travaux MUTACH YAV en dépit de ses
activités, il a accepté de nous encadré et de nous venir
en aide enfin de realiser se travail, ses précieux conseils ont
donné un caractère authentique à ce travail.
A notre mère Nenette Muntanda pour ses conseils, ses
priéres, son assistances morales et financière.
A notre père Michel Mayele pour son soutient
indispensable qu'il nous a
accordé.
A nos tantes et oncles maternelles Gertrude, Marie rose
Molema, Jacquie, Anders Wakoli, Jean Robert Wakoli, Alain Wakoli, Luther, Jean
Marie Wakoli, Zola, Dayan Wakoli pour leurs soutient interminables. A nos
tantes et oncles partenelles Marie Leya, Chantal Bavunu, Claudine, Aline,
Nicole, Michel, Kix, pour les encouragements. A mon cher cousin Junior Ebumba,
Blessing Mujani.
A nos cousins et cousines maternelles Kadi Muanda, Bruno
Ilolo, Sephora Banza, Luc Ngoma, Ketsia Ntangu, Maxime Malou, Berto Ekila,
Yannick Ngoto. A nos cousins et cousines partenelles Hanna Paola Tangi, Lionel
Leya, Ginette Leya, Nancy Leya, Yannick Leya, Junior Leya.
A nos camarades de lutte Sarah Nkuanga, Reneld Kivanda, Djef
Welo, Joel Nsiala, Jerry Boolu, Jerry Lubuya, Yav, Horly Mbala, Nathan
Massamba, sophie Miswa, Chadrack Lekikele, Anavant Mawaku, Rex Cybang, Mampuru
Faustino, Sanga sam, beatrice Ndokili, Issa Aruna, R16, Bel Tshiteya, cherubin
Mutandu,
A toute la grande famille latiniste Ngudia, Ditina, Kapomba,
Apamota, Mbuyi, Mingwne, Kanyime, Mboloko,Bondonga,Toma Toma,
V
Kawe,Mutombo,Kabambi,Diangani,Djonga, Bitumba,
Nuapia,Muzundu,Mungolongolo,Ngomba,Mangala, Matondo,
Kabangu,Kimbulu, Kapaya, Keredjim, Tshikaji, Odia Dorcas, Yanzeli, Bidiwa,
Mangituka, Divine Yembe, Ornela Ileka, Kyria Tshiyombo, Unge'y, Mujinga, Ngoy,
Okitundu, Balabala, Mambu
A Guillaume Kamerhe, Solvenia Kazadi et Emmanuel Karumba pour
leurs assistances interminables.
A notre secrétaire politique et amie Esther Musenena
pour ses conseils et son soutient interminable.
A toutes les mamans qui ont fait de notre réussite
leurs soucis primordiaux Maman Dou, Maman Chouchou, Mamie Collète.
A toutes les personnes dont nous partageons notre quotidien,
Maman Maguy, Papa José, Maman Ruth, frère Nathan, Souzy,
Magalie.
A notre ami l'évangéliste Gustave Kimbulu. A
notre ami de toujours Christian Mambu. A Notre pasteur Asaph Makoka. A nos
ainés Déde Amuly, Antony Bokuli, Bony Kamunga, Merveille Lundula.
A nos opérateurs de saisie Benjemin Kamony et Danny Munga.
A toutes les familles dont leurs aides nous ont
été d'une grande nécessité Wakoli, Bavunu, Ngoma,
Mayazola, Leya, Matuta.
MAYELE MUTANDA Djodjo
vi
ABREVIATION
ONU : Organisation des Nations Unies
AFDC : Alliances des Forces
Démocratique du Congo
AMP : Alliance de la Majorité
Présidentielle
ASS : Accord de la Saint Sylvestre
ATD : Alliance des Travaillistes pour le
Développement
CASH : Cap Vers le Changement
CENCO : Conférence Episcopale
Nationale du Congo
ECIDE : Engagement Citoyen pour
Développement
ECIDE : Engagement Citoyen pour
Développement
FCC : Front Commun pour le Congo
FONUS : Forces Novatrices pour l'Union et la
Solidarité
FRC : Front pour le Respect de la
Constitution
M.P : Majorité
Présidentielle
MLC : Mouvement pour la Libération du
Congo
MONUSCO (MONUC)
|
: Mission des Nations Unies pour la Sécurité au
Congo
|
OPSA : Opposition Signataire de l'Accord
OUA : Organisation de l'Unité
Africaine
PALU : Parti Lumumbiste Unifié
PUND : Programme des Nations Unies pour le
Développement
RASOP : Rassemblement des Forces Sociales et
Politiques
RCD/ML : Rassemblement des Congolais pour la
Démocratie
RDC : République Démocratique
du Congo
vii
RDC/N : Rassemblement des Congolais pour la Démocratie/
National
UA : Union Africaine
UDEMO : Union des Démocrates Mobutistes
UDPS : Union pour la Démocratie et le Progrès
Social
UNC : Union pour la Nation Congolaise
1
INTRODUCTION
I. Etat de la question
L'état de la question consiste à examiner les
résultats des recherches antérieurs existants relatives au sujet
traité et qui permet au chercheur de situer son apport par rapport
à ces travaux, ceci l'aidera de recueillir des informations
générales utiles pour sa recherche1.
Nous ne sommes pas le premier à pouvoir aborder ce
sujet. La probité, l'honnêteté scientifique exigé du
chercheur de signifier sa source d'approvisionnement scientifique pour
éviter d'être qualifié de plagiat. Pour ce faire, il faut
pour le chercheur de recourir aux travaux en rapport avec sa thématique
afin de lui permettre de suivre une direction propre pour sa recherche.
Par ailleurs, nous nous sommes inspirés des travaux des
auteurs suivants
:
1. Yatala Nsomwe Ntambwe2 dans son
article intitulé « la valeur juridique de l'accord
global et inclusif du centre interdiocésain de Kinshasa en regard de la
constitution du 18 février 2016 », l'auteur articule sa
problématique autour de la valeur juridique de l'accord de la saint
sylvestre.
Il argumente en écrivant que La dénomination
d'un accord par les parties contractantes ne lui confère pas un
caractère juridique supplémentaire à sa nature
1 KABUIKA, J ., Analyse des forces et alliances
politiques face aux enjeux dans ma dynamique démocratique durant la
transition (2003-2006) ,Mémoire de Licence, FSSAP, UPN, 2007,
p.1.
2 YATALA NSOMWE., La valeur juridique de
l'accord politique global et inclusif du centre interdiocésain de
Kinshasa en regard de la constitution du 18 fevrier 2006,
http://www.droit
congolais.info/files/rdc-
mandat continuite pdf.
2
conventionnelle. Cependant, étant dans le prolongement
de l'Accord du 18 octobre 2016 issu du dialogue initié et
convoqué par celui qui exerce les fonctions de Président de la
République, le dialogue ayant débouché sur l'Accord du 31
décembre 2016 est censé avoir été convoqué
par la même personne, en vue d'obtenir l'inclusivité et, ce,
autour de la date de la fin du second mandat présidentiel, sans que soit
organisée l'élection d'une autre personne appelée à
exercer les fonctions de président de la République.
On peut alors comprendre que l'Accord de la Saint-Sylvestre
ait été remis, comme une sorte de rapport de mission, à la
personne qui incarne le Président de la République. Cet acte
révèle que le dialogue s'est effectué, à sa
demande, d'autant plus qu'il n'y a pas participé, ni directement, ni
indirectement. Partant, l'Accord de la Saint-Sylvestre ne lie pas l'institution
Président de la République.
Il aboutit à la conclusion selon laquelle que,
dépourvu de fondement juridique, l'Accord du 31 décembre 2016 ne
relève pas du droit public et est, par conséquent, inopposable
aux institutions publiques qui doivent fonctionner conformément à
la Constitution et aux lois de la République. Il n'a donc aucune valeur
juridique de ce point de vue. Mais il demeure un contrat de droit privé
opposable aux parties qui l'ont
conclu. il faut relever que l'Accord de
la Saint Sylvestre a été voulu comme la solution politique pour
sortir la RDC de sa crise institutionnelle.
3
2. Colette Braeckman3 dans son
article intitulé "Un an après l'accord de la Saint Sylvestre, les
chrétiens du Congo passeront des églises à la rue",
l'auteur se préoccupé sur la question du report des
élections, un an âpres la signature de l'accord et la fin de
mandat légal du président Joseph Kabila. Elle s'attèle sur
le non tenu des élections et de la décrispation politique qui
était partielle.
Elle aboutit à la conclusion que un an âpres la
signature de l'accord l'incertitude plané encore autour de la date de
l'organisation des élections, elle paraphrase en écrivant que vu
le niveau de manque des volontés politiques aux chefs de certains
animateurs politiques le pays courrait un grand danger et pourrait sombrer dans
les ordres.
3. Balingene Kahombo, Emmanuel Kabengele,
Kalonji4 et Alii, 5ème Rapport
élaboré conjointement par le Groupe de Travail composé du
CREEDA, de la L.E et du RRSSJ intitulé " La RDC entre la sortie de
l'impasse électorale et le respect la constitution : Analyse de l'Accord
Politique de la Saint - Sylvestre, les auteurs soulèvent le
problème de l'impasse électorale en RDC. Ils analysent l'Accord
Politique Global et Inclusif du 31 décembre 2016 et se demande dans
quelle mesure ledit Accord pourrait répondre ou non à l'impasse
électorale en République Démocratique du Congo. L'accord
paraît la seule issue pacifique et moins risquée pour restaurer
l'ordre constitutionnel dans le plus bref délai.
3 COLETTE. B., un an après l'accord de la
Saint Sylvestre les chrétiens du Congo passeront des églises
à la rue,
http://plus.le
soir.be/131760/article/31-12-2017.pdf
4 BALINGENE KAHOMBO, Emmanuel KABENGELE KALONJI et
Alii, 5ème Rapport élaboré conjointement par le
Groupe de Travail composé du CREEDA, de la L.E et du RRSSJ, La RDC
entre la sortie de l'impasse électorale et le respect la constitution :
Analyse de l'Accord Politique de la Saint - Sylvestre, les auteurs
soulèvent le problème de l'impasse électorale en RDC,
Kinshasa, février 2017.
5 Cabinet du Président de la
République, Journal Officiel de la République Démocratique
du Congo, Constitution de la République Démocratique du
Congo, 47ème année, numéro spécial,
18 avril 2006., p.3
4
Ils aboutissent à la conclusion selon laquelle que
malgré les diverses tensions accentuées pendant la période
préélectorale, divers imperfections, l'accord de la saint
sylvestre a été un instrument nécessaire et indispensable
pour le rétablissement de l'ordre constitutionnel par le biais des
élections.
Notre travail se démarque de ceux de nos
prédécesseurs du fait qu'il s'appesanti sur le contenu de
l'accord de la saint sylvestre en étudiant d'une manière
spécifique les enjeux, les défis et les acteurs.
II. Problématique
Depuis son accession à l'indépendance, la
République Démocratique du Congo a été
confrontée à des crises les plus aigués dont l'une des
causes fondamentales a été la contestation de la
légitimité des institutions et des leurs animateurs5.
Cette contestation a pris des proportions variées selon le contexte et
l'époque avec les guerres qui ont déchiré le pays à
partir de Septembre 1996 et d'Août 1998.
A la suite d'une guerre éclaire conduite par une
coalition des forces nationales et régionales (forces armées
étrangères notamment le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda), le 16
Mai 1997, le président Mobutu s'est exilé au Maroc, un jour
seulement avant l'entrée des forces rebelles à Kinshasa et
l'auto-proclamation de Laurent Désiré Kabila en qualité de
président de la République Démocratique du Congo.
Ayant constaté que ses anciens alliés se
comportaient en RDC comme en territoire conquis, Laurent Désiré
Kabila avait décidé de rompre ces alliances, le 27
5
Juillet 1998. Cette rupture brutale si, on peut le dire ainsi,
et le refus des anciens alliés d'être expulsés du
territoire national congolais, ont provoqué le déclenchement
d'une nouvelle guerre, le 02Août 1998, une guerre conduite par de
nouvelles forces armées coalisées.
Au-delà de cette insurrection-agression de l'Est du
pays, le 1er Octobre 1998, une autre rébellion se forme dans
la province de l'Equateur. On parlera du Mouvement pour la Libération du
Congo (MLC) dirigé par Jean-Pierre Bemba Gombo. La voie militaire
utilisée pour la conquête ou la conservation du pouvoir d'Etat
ayant échoué et devenue obsolète, elle a
cédé place aux négociations pilotées à de
nombreuses reprises par la communauté internationale.
Progressivement, les négociations et les dialogues se
sont imposés comme voie de sortie du bourbier imposé par cette
guerre. Organisé à Sun City puis à Pretoria en Afrique du
Sud, le Dialogue Inter congolais a conduit à l'Accord Global et Inclusif
(AGI) signé le 17 décembre 2002. Cet accord est le fruit de
plusieurs autres rencontres telles que : l'accord de Lusaka, le Sommet de
Victoria Falls I et II, Pretoria, Durban, Port-Louis, Nairobi, Dodoma, Windhoek
et de Gaborone, qui invitaient à un cessez-le-feu immédiat et
sans condition.
Il était porteur des beaucoup d'espoir au sein de la
scène politique et du peuple Congolais car il devait réunifier et
pacifier le pays, afin de doter le pays des institutions et le mené vers
les élections pour qui mettrait fin à la crise de
légitimité.
Mais Apres le deux cycles électoraux organisés
respectivement en 2006 et en 2011, cette crise de légitime
persistée toujours. Il a fallu laisser place au déroulement du
troisième cycle qui selon le calendrier et les modalités
constitutionnelles devait se dérouler en 2016.
6
Le gouvernement de la république n'étant pas en
mesure d'assure l'effectivité du processus électoral fait recourt
à la voix de négociations avec quelques acteurs politiques et de
la société civile. Ces négociations débuterons par
un premier round à la cité de l'OUA et seront conclus par un
accord qui donnerait la primature à une franche de l'opposition
Participante aux assises dont Monsieur Samy Badibanga devenait premier
ministre.
Déplorant le manque d'inclusivité, cet accord de
la cité de l'OUA céda la place a celui de la saint sylvestre qui
en lui connaissait un caractère inclusif du faite qu'il
réunissait a son sein les signataires de celui de la cité de
l'OUA et d'autres acteurs politiques majeurs mais non signataire de l'accord
ainsi que une autre franche de la société civile à
l'instar de l'église catholique qui avait opté pour la
médiation de cet accord.
Dès lors que la problématique est l'ensemble de
questions posées dans un domaine de la science, en vue d'une recherche
des solutions, et aussi un ensemble d'idées qui spécifie la
position du problème suscité par le sujet d'étude, dans ce
travail6, nous cherchons à savoir :
? Quel est le contenu de l'accord de la Saint Sylvestre par
rapport :
a) Ses enjeux ?
b) Ses défis ?
c) Ses acteurs ?
6 KUYUNSA BIDUM et SHOMBA KINYAMBA, Initiation aux
méthodes de recherche en Sciences Sociales, MES, Kinshasa, 2006, p.
42.
? Assainir la scène politique congolaise par
décrispation politique et la libération des prisonniers politique
;
7
III. Hypothèse
Toute étude modeste soit-elle doit au départ
présupposé un point de vue, une opinion désignée
par le terme hypothèse du travail. Ainsi nous allons tenter de
répondre à nos questions:
Voici ce que serait le contenu de l'accord de la saint
Sylvestre par ses
enjeux:
? Le rétablissement de l'ordre constitutionnel par le
biais des élections;
? Légitimer les institutions du pays qui n'auraient
plus mandat selon les dispositions constitutionnelles, une prolongation d'une
année du régime Kabila dans le but d'organiser les
élections. En application de l'article 70 de la Constitution de la RDC,
« ayant accompli deux mandats »
Monsieur Kabila « ne pourrait donc en briguer un
troisième », mais serait néanmoins autorisé à
rester « en fonction jusqu'à l'installation effective de son
successeur élu ». La même règle s'appliquerait pour
les sénateurs et députés nationaux et provinciaux. Quant
au Premier ministre, il serait« présenté par l'opposition
politique non signataire de l'accord du 18 octobre2016/Rassemblement ».
? Instaurer un climat de paix qui calmerait les tensions
populaires et permettrait d'éviter un bain de sang ;
? La cogestion du pays avec les autres acteurs politique hors
du pouvoir Kabila;
8
Par ses défis voici ce que serait le contenu de l'accord
:
· Le problème d'ordre temporaire par rapport au
délai fixé pour l'organisation des élections au plus tard
le 31 décembre 2017;
· La nomination de la personne du premier ministre;
· Le financement des élections par le fond propre
de la république et le problème de la logique électoral
;
· Nomination du président de la CNSA Par ses acteurs
le contenu de l'accord serait la suivante:
· Les signataires et les non signataires de l'Accord du
18 octobre 2016 avec leurs composantes respectives : la Majorité
présidentielle, l'Opposition politique, l'Opposition républicaine
et la Société civile signataires de l'Accord du 18 octobre d'une
part, et le Rassemblement, le Front pour le Respect de la Constitution et la
Société civile non- signataires dudit Accord, d'autre part ;
· Puis il y aurait l'église Catholique qui
joué le rôle de la médiation par le biais de la CENCO.
IV. Choix et Intérêt du sujet
A cet effet, la rigueur scientifique exige du chercheur de
justifier le choix et l'intérêt de son sujet, le choix de ce sujet
n'est pas le fruit du hasard mais plutôt le fruit de longues heures de
cogitations et d'observations de la scène politique congolaise, qui est
caractérisé par :
· L'inconstance politique des acteurs;
9
· Les non respects des règles de droit
établies ;
· La prolifération des plates-formes et partis
politiques pour des fins privés;
· Crise de légitimité ;
· Crise de régime ;
· Hostilité politique en lieu et place de
l'adversité politique qui se manifeste par des propos
pamphlétaires et haineux des uns vers les autres ;
· Carence d'hommes d'Etat ;
· La soif du pouvoir, le matérialisme et
l'égocentrisme politique.
Cette litanie d'éléments demeurée le
détonateur de notre choix porté à ce sujet. Allant
au-delà de l'observation ce sujet corrobore avec nos études
universitaires. Parmi nos devoirs en tant que politologue, de pouvoir analyser
les faits politiques qui sont comme problèmes au sein de la
société pour y proposer des solutions aux gouvernants afin de
vivre dans une société épanouie et
développée.
Quant à l'intérêt, il est double à
la fois théorique et pratique. Nous supposons que les résultats
de nos recherches ouvre une autre brèche pour quiconque voudrait parler
de l'Accord de la saint sylvestre et devrait servir de base des données
aux chercheurs qui s'intéressent à la vie politique
congolaise.
Ainsi, espérons-nous apporter notre modeste
contribution dans le domaine de la documentation sur l'accord de la saint
sylvestre.
Sur le plan pratique, les résultats de ce travail
pourraient servir d'aide-mémoire aux hommes politiques et à
l'opinion publique congolaise, afin qu'ils se souviennent toujours que l'ordre
politique ainsi que les institutions politiques
10
actuelles sont le fruit d'un pénible processus de
négociation conduit par l'église catholique par
l'intermédiaire de Conférence nationale épiscopale du
Congo CENCO en sigle.
V. Méthodes et Techniques du Travail
La recherche scientifique est un processus dynamique ou une
démarche rationnelle qui permet d'examiner des phénomènes,
des problèmes à résoudre, et d'obtenir des réponses
précises à partir d'investigations. Ce processus se
caractérise par le fait qu'il est systématique et rigoureux et
conduit à l'acquisition de nouvelles connaissances. Les fonctions de la
recherche sont de décrire, d'expliquer, de comprendre, de
contrôler, de prédire des faits, des phénomènes et
des conduites. Afin d'atteindre un résultat conséquent, le
chercheur fait usage des méthodes et techniques qui lui permettront de
récoltes des différentes données susceptibles pour son
travail.
a. Méthode
Selon Jean Louis LAUBET DEL BAYLE, la méthode est
définit comme l'ensemble des opérations intellectuelles
permettant d'analyser, de comprendre et d'expliquer la réalité
étudiée7.
D'après Grawitz M., le concept méthode renvoie
à un ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle
poursuit, les démontre et vérifie8.
7LAUBET.D.B. Jean Louis, Initiation aux
méthodes de recherche en sociales, L'harmattan, Paris,
2000,p.120.
8 Grawitz M., Méthode de sciences
sociales, éd, Dalloz, Paris, p.20.
11
Dans le cadre de ce travail nous avons fait usage d'une seule
méthode.
? La méthode analytique : consiste à
décomposer l'objet d'étude en allant du plus complexe au simple.
Cette méthode recherche le plus petit composant possible, l'unité
de base des phénomènes9. D'une manière plus
simple, c'est une division d'un problème complexe en
sous-problèmes plus simples. Cette méthode fut
énoncé par René Descartes dans son discours de la
méthode : " .... Diviser chacune des difficultés que j'aimerais,
en autant de parcelle qu'il se pourrait, et qu'il serait requis pour les mieux
résoudre10".
Cette méthode nous a permis d'étudier l'accord
d'une manière détaillé. Nous avons eu à
analysé spécifiquement, les enjeux, les acteurs et les
défis de l'accord. Chaque élément a été
étudié d'une manière isolé enfin d'aboutir à
une conclusion conséquente.
b. Technique
Par technique nous sous entendons, l'ensemble de
procordés exploités par le chercheur dans la phase de production
des données qui intéressent son étude11.
Ainsi, dans le cadre de notre travail nous avons fait usage
des techniques
suivantes:
? La technique documentaire : renvoie à toute source de
renseignement déjà existante à laquelle le chercheur peut
avoir accès. Ces documents peuvent
9 AKTOUF, O. , Méthodologie des sciences
sociales et approche qualitative des organisations, PUO, Québec
1992, p.23.
10
WWW.Wikipedia.org :
Méthode Scientifique, consulté le 20.10.2020.
11 SHOMBA KINYAMBA, Méthodologie de la
recherche scientifique, Ed. PUK, Kinshasa, 2016, p.48.
12
donc être des sonores (disques), visuels (desseins),
audiovisuels (films), écrits, ou des objets (insignes, vêtements,
monuments12.
Nous avons fait recourt a des différents documents
écrient. elle nous a permis de faire usage aux écrits se
rapportant directement ou indirectement à notre sujet, c'est dans cette
logique que nous avons lu des ouvrages, des textes légaux, des articles
scientifiques, des travaux académiques etc..
? La Technique d'entretien : est une méthode de recueil
d'informations qui consiste en des entretiens oraux, libres, individuels ou
groupe, avec des personnes soigneusement sélectionnées, afin
d'obtenir des informations sur des faits et des représentations on
analyse le degré de pertinence, de validité et de
fiabilité en regard des objectifs di recueil
d'informations13.
? Cette dernière nous a aidé à avoir des
échanges avec quelques cadres de la scène politique congolaise,
des corps académiques ayant des informations et des connaissance sur
l'A.S.S et l'histoire politique congolaise.
? La Technique d'observation directe: selon QUIVY "
l'observation directe est celle ou le chercheur lui-même au recueil des
informations sans s'adresser
aux sujets concerné. Elle fait directement appel au sens
de l'observation.
12 N'da, P., Méthodologie de la recherche,
de la problématique à la discussion des résultants,
Edition Universitaire de Cote d'Ivoire, Abidjan, 2002, p.35.
13 J.M. De KETELE et X.ROEGIERS,
Méthodologie de recueil d'informations, De Boeck, Bruxelles,
1995, p.59.
13
Les sujets observés n'interviennent pas dans la
production de l'information recherchée. Celles-ci sont
manifestées et prélevée directement sur eux par
l'observateur14.
Nous avons eu à être témoin oculaire, nous
avons vécu certains fait et événements politiques se
déroulant en RDC. Elle nous a permis de vivre particulièrement et
émotionnellement certaines réalités et faits politiques se
rapportant à notre sujet.
VI. Délimitation du sujet
La pertinence d'un objet d'étude, exige de ce dernier
qu'il soit délimité dans le temps et dans l'espace. Ce travail ne
déroge pas à ce principe et présente une
délimitation qui se présente comme suite. Sur le plan spatial,
nous avons choisi comme terrain d'investigation la République
Démocratique du Congo car l'accord n'est qu'applicable sur son
territoire. Sur le plan temporel, cette étude couvre la période
allant de 2016 à 2018. La première date marquée le
début des négociations ainsi que la signature de l'A.S.S et la
seconde date marquée l'organisation des élections
présidentielles et législatifs.
VII. Difficultés rencontrées
Il y a une litanie des difficultés auxquelles nous
étions confrontés, il y a tout d'abord le problème
d'inaccessibilité de certains cadres politiques et certains documents
pouvant nous renseigner sur l'accord de la saint sylvestre , mais aussi le
problème d'ordre pécuniaire et aussi le problème temporel
car il fallait combiner la rédaction du travail, le cours et le stage
académique. Mais toutefois, notre détermination nous a permis de
surmonter ces obstacles.
14 Quivy,R., Manuel de recherche en science
sociales, nouvelle édition, Dunod, Paris, 1995, p.164.
14
VIII. Subdivision du travail
Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail comporte
trois chapitres
à savoir :
? Le premier chapitre porte sur : le cadre conceptuel et
théorie;
? Le second s'articule sur : Présentation de l'accord de
la Saint Sylvestre;
? Et le denier est focalisé sur : le Contenu de
l'accord de la saint sylvestre : par ses enjeux, ses acteurs et ses
défis.
15
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
Il est vrai que notre sujet regorge plusieurs concepts, il est
aussi vrai que tous les concepts utilisés n'ont pas la même
importance quant à leur influence sur la compréhension de nos
lecteurs qu'à la place qu'ils occupent dans notre recherche.
C'est à ce titre que dans le présent travail nous
avons ciblé de concepts clés et donc essentiels pour la
compréhension du sujet et nécessitant de ce fait une
présentation claire et explicite, d'où l'importance de cette
section.
SECTION I : DEFINITION DES CONCEPTS
1. 1. Accord
? Est un état des relations entre personnes ou groupes
qui n'ont pas ou n'ont plus de motifs de s'opposer en matière
d'idées, de sentiments, d'intérêts ; entente, harmonie : Un
parfait accord entre amis.
? Est une Déclaration par laquelle une personne
privée, une collectivité reconnaît approuver, permettre
quelque chose ; consentement, autorisation : Donner son accord verbal.
? Est Arrangement entre deux ou plusieurs parties pour
régler un différend, définir les modalités d'une
entente ; convention, traité : Un accord sur les salaires d'une
profession. 15
? Est un Rapport de concordance ou de convenance existant ou
établi entre des choses et qui est satisfaisant pour l'esprit
adaptation, harmonie : Accord de l'expression avec la pensée.
15 Définition accord:
https://www.linternaute.fr"
consulté le 11.11.2020.
16
Un accord est, généralement, défini comme
une entente entre des personnes. Il est appréhendé comme «
la rencontre des volontés en vue de produire l'effet de droit
recherché par les parties16. Transposé en droit
international public, le vocable accord s'assimile à bien d'autres
expressions telles que convention, traité, protocole, pacte, charte,
statut, modus vivendi17...
La pratique révèle que ces expressions, en droit
international, sont interchangeables et sont souvent employées en tant
que termes génériques18 . Le critère commun
à ces expressions est la manifestation de la volonté. L'accord
peut contenir plusieurs objectifs : économique traitant de
coopération ou d'intégration économique, social relatif
aux questions environnementales et politique visant à intensifier,
pacifier ou à normaliser les rapports politiques entre les
signataires.
? L'accord politique est un compromis signé entre les
protagonistes à un conflit, sous la supervision d'un médiateur ou
d'un facilitateur. l'expression accord politique concerne d'une part les
accords de paix dont l'objectif premier est de trouver des solutions aux causes
profondes du conflit et les accords de cessation des hostilités visant
à mettre fin à la phase active des combats dès lors que
les rapports intra étatiques sont menacés par l'intervention d'un
conflit armé.
16 Raymond GUILLIEN et Jean VINCENT, Lexique des
termes juridiques, Dalloz, 12ème édition
17 Patrick DAILLIER, Mathias FORTEAU et Alain PELLET,
Droit international public, LGDJ, Paris, 8ème
édition, 2009, p136.
18 Dans son arrêt du 1er juillet 1994
(affaire de la délimitation maritime et des questions territoriales
entre Qatar et Bahreïn), la CIJ a observé "qu'un accord
international peut se présenter sous des dénominations
diverses"
17
1.1.1. Voici quelques synonymes
·
|
acceptation
|
|
·
|
association
|
·
|
accommodement
|
|
·
|
assortiment
|
·
|
acquiescement
|
|
·
|
autorisation
|
·
|
adéquat
|
|
·
|
bonne
|
·
|
adéquation
|
|
·
|
caution
|
·
|
affinité
|
|
·
|
cohérence
|
·
|
agrément
|
|
·
|
combinaison
|
·
|
ajustement
|
|
·
|
communion
|
·
|
alliance
|
|
·
|
complicité
|
·
|
approbation
|
|
·
|
compromis
|
·
|
arrangement
|
|
·
|
conciliation
|
·
|
assentiment
|
|
·
|
concordance
|
·
|
connivence
|
|
·
|
conformité engagement
|
·
|
consensus
|
|
·
|
entente
|
·
|
consentement
|
|
·
|
équilibre
|
·
|
contrat
|
|
·
|
harmonie
|
·
|
convention
|
|
·
|
interdépendance
|
·
|
correspondance
|
|
· · · · ·
|
pacte permission proportion protocole symétrie
|
18
? sympathie ? traité
? transaction ? unanimité ? unisson
|
1.2. Politique
La notion du mot politique est effectivement ambigüe.
L'analyse étymologique devait permettre d'en clarifier le sens. «
Politique » vient du grec polis qui signifie la « cité »,
au sens où l'entendaient les grecs, c'est-à-dire ce qui
constituait l'unité étatique : La «cité » fait
référence à un ensemble des relations organisées,
entre des personnes disposant d'un certain statut, des citoyens.
Dans cette acception, la politique consiste donc dans l'art de
gérer l'Etat ; mais ramener la politique à l'Etat est loin
d'épuiser le sens de ce mot. Quant au mot politeia qui est
également à l'origine de politique, il signifiait l'ensemble des
lois et des institutions qui formaient la constitution d'une cité. Il
apparait donc que le mot politique signifie ce qui est relatif à
l'organisation du pouvoir politique dans l'Etat, ce qui touche à son
organisation et à l'action qui est menée dans ce cadre ou
à son propos.
Toutefois, en dehors de cet encrage, le mot politique
véhicule des significations diverses, sans même parler de ses
connotations qui, selon les contextes, peuvent être très
dévalorisantes ou, au contraire, très idéalisatrices.
Pour tenter de sérier ses nombreux emplois, il convient
de distinguer entre les deux genres du mot. Mot androgyne, qui plus est,
c'est-à-dire dont l'usage, tantôt au féminin masculin
tantôt (et le plus souvent) au féminin vient
19
ajouter à l'équivocité. Comme nom
féminin, la politique ferait davantage référence au
concret, à l'histoire des hommes, à leurs conflits, divisions et
compromissions. Elle est une activité : soit celle qui déploie
les gouvernants, soit celle qui se déroule, dans le groupe, en vue
d'occuper les fonctions de direction.
Par conséquent, la politique englobe les
phénomènes politiques sous leur aspect dynamique. Dès
lors, on peut dire que la politique englobe tous les phénomènes
sociaux dans la mesure où ils sont impliqués par
l'activité qui vise, soit à la conquête du pouvoir, soit
à son exercice ou à sa conservation. Pour P. BRAUD, la politique
c'est la scène où s'affrontent des individus et des groupes en
compétition pour l'exercice du pouvoir.
Concrètement, cela rend compte, pour l'essentiel de la
concurrence entre partis et personnalités politiques pour accéder
au contrôle de l'Etat, des collectivités locales, voire
d'organisations internationales. Cette définition renvoie à des
expressions courantes comme faire de la politique ou encore effectuer un choix
politique, par opposition à un choix purement technique.
La politique peut aussi revêtir toute autre
signification dans des expressions telles que « la politique
gouvernementale », « la politique de santé », « les
politiques publiques »,
etc. il s'agit alors d'identifier un
ensemble, réputé cohérent, d'intentions et de
décisions, attribuables à des dirigeants agissant dans le cadre
de leurs compétences institutionnelles. Enfin, la politique peut
être considérée, dans une troisième acception, comme
l'art de gouverner les hommes vivant en société. Il s'agit d'un
usage fréquent dans la littérature philosophique19.
19 P. BRAUD, La science
politique, PUF (coll. Que sais-je ?), Paris, 2011,
pp6-7
20 P. BRAUD, idem, p.7.
20
Comme mot masculin, cet emploi du mot permet d'approcher de
manière plus compréhensive l'objet de la science politique. Le
politique semble être un discours dégagé des contingences,
une réflexion qui prend pour objet du monde des essences, en somme, une
abstraction. On peut en effet, comme le note P. BRAUD, désigner sous le
terme du politique un champ social d'intérêts collectifs
contradictoires ou d'aspirations collectives antagonistes que régule un
pouvoir détenteur de la coercition légitime20 .
Comme on peut s'en rendre compte, le politique s'associe
à l'idée d'un impératif transcendant, à
l'idéal d'un ordre indispensable et, par cela même imposé
aux volontés humaines. L'idée d'un ordre se dégage de la
manière d'être de la société, de la nature des
relations d'autorité, du sens que l'individu donne à certains de
ses actes. En un mot, le politique se réfère aux
phénomènes politiques sous leur aspect statique et concerne tout
ce qui se rapporte au pouvoir.
En fait, le politique ne peut ignorer le contingent ; et la
politique ne peut se limiter à une lutte, ou à une gestion au
jour le jour, mais doit au contraire être une réflexion sur
elle-même. Il convient de nuancer l'opposition entre l'utilisation du
politique au masculin ou au féminin.
On admettra cependant que, pour l'essentiel, la distinction
est d'ordre purement grammatical. En effet, entre le politique et la politique,
il n'existe pas d'opposition concrète.
21
Le choix du genre dépend de la manière dont on
considère le même ensemble des phénomènes. Ainsi,
est politique ce qui relève de la politique comme la politique est
constituée de l'ensemble de ce qui est politique21.
En effet, l'essence même de la politique, sa nature
propre, sa véritable signification, c'est qu'elle est toujours et
partout ambivalente.
L'image de Janus, le dieu à double face, est la
véritable représentation de la politique. M.
DUVERGER22 pose que cette ambivalence du pouvoir et de la politique
est le fondement même de la politique.
La politique est toujours et partout à la fois
l'instrument de la domination de certaines classes sur d'autres, et partant
génératrice de la lutte de la part des opprimés, et un
moyen d'assurer un certain ordre social, une certaine intégration de
tous dans la communauté pour le bien commun et de créer ainsi la
cité juste dont parlait Aristote. Mais le fondement philosophique de la
politique demeure le sens du bien commun.
La propension à servir le bien commun, ce qui suppose
un certain nombre de qualité, un certain nombre de vertu et un certain
nombre de valeur. Il convient de rappeler que le phénomène de
lutte et d'intégration varie suivant les époques, les
circonstances et les pays, mais les deux coexistent toujours. Le poids de l'un
ou de l'autre (lutte et intégration) est fonction du
développement historique de ce pays.
21 J.M DENQUIM, Science Politique, PUF, 4 ème
édition, Paris, 1990, p.30.
22 Bwana N'sefu LUMANU MULENDA et IPAYA IKOKO,
droit constitutionnelle et institutions politiques, G2 spa, UNIKIN,
p.29.
22
1.3. Pouvoir
En philosophie le pouvoir (qui vient du verbe pouvoir) qui
signifie avoir la capacité ou avoir la possibilité de faire de
percevoir. Le pouvoir possède une dimension dissymétrique,
puisqu'il vise à produire entre les acteurs une forme
d'obéissance aux commandements23.
Le pouvoir politique qui se démarque du pouvoir du fait
qu'il s'applique dans la société global. Il est important de
noter que la notion de pouvoir peut revêtir des définitions et des
acceptations différentes. On peut relever trois perspectives principales
au concept de pouvoir : approche institutionnaliste, approche substantialiste
et approche interactionniste.
1.3.1. Approche institutionnaliste du pouvoir
Dans une perspective institutionnaliste, le pouvoir se
définit par rapport aux types de collectivités ou de groupes dans
lesquels il s'exerce. Dans ce cas, est pouvoir politique d'abord celui qui
s'exercent dans la société globale24. Par opposition
aux pouvoirs qui s'exerce dans les collectivités et groupes particuliers
(tribus, clans, associations, administrations et entreprises).
23 Worms, Fredic. " Notions communes", article
"POUVOIR", Fredric Worms éd., les 100 mots de la philosophie. Presses
Universitaires de France, 2013, pp. 9-44.
24 La société globale autrement
appelé « société indépendante » ou «
autonome » est tout groupement humain qui constitue une unité
distincte des autres groupements humains et qui entend gérer
lui-même ses propres affaires sans interventions. Toute
société globale est caractérisée par un certain
ordre aussi bien du point de vue interne que du point de vue externe. Donc, est
politique tout ce qui contribue soit à maintenir cet ordre, soit
à le faire évoluer. (Etat, cité, antique,
communautés primitives, chefferies, royaumes et empires africains,
pré-étatiques et précoloniaux, ...)
23
Ensuite le pouvoir politique est un pouvoir souverain25 . Cela
signifie qu'il n'est limité par aucun pouvoir supérieur. Il
décide en dernière analyse. La seule limitation peut venir des
accords et compromis qu'il passe avec d'autres pouvoirs politiques pour
régler leurs différends et délimiter leurs
compétences respectives.
Le pouvoir politique ainsi défini correspond au pouvoir
exercé par les autorités de l'Etat qui seul à ce
caractère, de nos jours, tous les autres pouvoirs étant
subordonnés au sien. Dans ces conditions, seules les autorités de
l'Etat exercent le pouvoir politique.
1.3.2. Approche substantialiste du pouvoir
Dans une perspective substantialiste ou instrumentaliste, le
pouvoir est une sorte d'essence, de substance ou, mieux, de capital au sens
économique du terme. Autrement dit, le pouvoir est
considéré comme une chose, une sorte de capital détenu par
un individu (monarque) ou par une classe sociale. On parlera par exemple du
pouvoir politique de la bourgeoisie, de Baluba, des Tutsi
1.3.3. Approche interactionniste
Dans une perspective interactionniste dominante en sciences
sociales, le pouvoir est une relation qui se caractérise par la
mobilisation des ressources pour obtenir d'un tiers qu'il adopte un
comportement auquel il ne serait pas résolu en dehors de cette relation.
La relation de pouvoir se conçoit donc comme une
25 Le mot souverain pris
adjectivement désigne une qualité de la puissance qui, dans
l'ordre de la compétence, ne relève d'aucune autorité
supérieure. Pris substantivement, il désigne alors le
détenteur de la force politique suprême de l'Etat.
24
interaction, une relation d'échange inégale,
l'importance de cette inégalité reflétant
l'intensité du pouvoir exercé.
Le pouvoir suppose obligatoirement une relation sociale.
Robert Dahl définit classiquement le pouvoir comme la capacité
d'une personne A d'obtenir qu'une personne B fasse quelque chose qu'elle
n'aurait pas fait sans l'intervention de A. Michel Crozier insiste sur le fait
que le pouvoir est une relation et non un attribut des acteurs. Le pouvoir est
donc une relation réciproque mais déséquilibrée.
Pierre Bourdieu appréhende à ce titre les
relations de pouvoir au sein des différents champs sociaux qu'il
définit comme les espaces spécifiques où s'organisent des
rapports de domination. Chaque champ est un champ de forces (marqué par
une distribution inégale des ressources et donc un rapport de forces
entre dominants et dominés, et un champ de luttes (les agents sociaux
s'y affrontent pour maintenir ou transformer ce rapport de force).
Les relations de pouvoir s'organisent donc dans un champ
donné qui définit un certain nombre de règles et de
croyances. C'est dans cette approche dite interactionniste que plusieurs
auteurs dont Max WEBER, Tacoltt PARSON, Jean WILLIAM LAPIERRE et Julien FREUND
ont pu définir le concept de pouvoir politique. Ainsi, Max WEBER
conçoit la définition du pouvoir politique comme suit: le pouvoir
est toute chance de faire triompher, au sein d'une relation sociale, sa propre
volonté, même contre les résistances ; peu importe sur quoi
repose cette chance.
Quant à TACOLTT, il définit le pouvoir politique
comme la mise en oeuvre d'une capacité généralisée
consistant à obtenir des membres de la collectivité
l'accomplissement d'obligations légitimes au nom de la
collectivité,
Le pouvoir politique peut revêtir plusieurs formes. Il
peut être communautaire, individualisé ou
institutionnalisé.
25
permettant éventuellement de contraindre le
récalcitrant par l'application des sanctions négatives.
Pour Jean WILLIAM LAPIERRE, le pouvoir politique est la
combinaison variable d'autorité légitime (recours au consensus)
et de la puissance publique (recours à la coercition) qui rend certaines
personnes ou certains groupes capables de décider pour et au nom de la
société globale tout entière et de commander à
celle-ci afin de faire exécuter les décisions prises Enfin,
Julien FREUND définit le pouvoir politique comme activité sociale
qui se propose d'assurer par la force généralement fondée
sur le droit, la sécurité extérieure et la concorde
extérieure d'une unité politique particulière en
garantissant l'ordre au milieu de luttes qui naissent de la diversité et
de la divergence des opinions et des intérêts.
De ce qui précède, nous dirons que le pouvoir
suppose la présence d'au moins deux individus. La notion d'interaction
est capitale. Elle suppose que le pouvoir n'est pas une essence : il n'existe
pas une nature abstraite et immuable du pouvoir. L'interaction évolue
suivant le contexte et les rapports des forces. On ne peut d'ailleurs
comprendre toutes les formes de relations de pouvoir sans appréhender
tous les tenants du contexte dans lesquelles elles s'expriment.
Au demeurant, suivant les ressources mobilisées pour
l'obtention d'un résultat, Philippe BRAUD distingue deux grandes
catégories de pouvoir : le pouvoir d'injonction et pouvoir
d'influence.
§1. Formes de pouvoir politique
26
? Le pouvoir politique communautaire
Le pouvoir politique est communautaire lorsqu'il appartient
à tous les membres du groupe. Cette forme de pouvoir politique a
fonctionné dans les sociétés traditionnelles au sein de
certaines unités politiques à caractère familial (village,
clan, tribu, etc.).
? Le pouvoir politique
individualisé
Dans ce système, le pouvoir s'est détaché
de la société. Il appartient à un individu qu'on peut
isoler de la masse. Il y a une figure concrète, celle du chef ou du
monarque.
On parle du pouvoir personnel ou individualisé lorsque
le pouvoir s'incarne en un homme qui l'exerce en raison de ses qualités
personnelles. Dans ces conditions, la personne qui exerce le pouvoir en est
également le propriétaire.
Cette forme de pouvoir politique se retrouve aujourd'hui moins
dans les pays occidentaux que dans les pays en voie de développement
où des hommes au pouvoir ont tendance à confondre leur vouloir
avec le pouvoir, à exercer le pouvoir comme bon leur semble et : sans
avoir de compte à rendre, de procédures obligatoires à
suivre, de règles ou de principes à respecter .
L'une des caractéristiques fondamentales propres au
pouvoir individualisé, est la concentration des pouvoirs dans les mains
d'un seul individu, c'est-à-dire que l'autorité politique est
exercée quasi sans partage par un homme. Mais cet homme souvent n'est
pas n'importe lequel.
27
Il est considéré par ses pairs ou l'opinion
publique comme le leader26, selon l'expression chère des
anglo-saxons. Le leader étant considéré à la fois
comme le guide, le chef et l'arbitre.
Les expressions bonapartistes de l'homme providentiel, le
sauveur couronné, « l'héritier d'une gloire nationale »
à qui on fait appel en période de catastrophe traduisent
l'idée d'un phénomène d'appréciation subjective qui
vient se surajouter à l'autorité statutaire légalement
reconnue à un homme.
Ce phénomène extérieur à
l'autorité en elle-même est qualifié par les
constitutionalistes de personnalisation du pouvoir, qu'on oppose à
l'institutionnalisation du pouvoir. D'autres parlent d'individualisation du
pouvoir, d'autres encore du pouvoir personnel et du gouvernement personnel
selon le jargon politique. Tandis que la littérature marxiste parle pour
le dénoncer, du culte de la personnalité.
De notre part nous préférons le qualifier de
phénomène de personnification du pouvoir. Tous ces termes qui ne
se recouvrent pas parce qu'ils sont utilisés dans les perceptives
différentes traduisent plus ou moins une même
réalité.
Ils insistent sur les deux éléments
fondamentalement constitutifs de ce phénomène : d'une part, la
concentration du pouvoir dans les mains d'un seul, et d'autre part
l'incarnation de ce pouvoir dans la personne de son détenteur.
26 Un leader (comme le note Jacques ELLUL, cité par
Jean LACOUTURE, Les 4 Hommes et leurs peuples sur-pouvoir et
sous-développement, éd. Seuil, paris, 1969, p.11), « ne
peut être seulement celui qui prend les décisions, celui qui prend
la tête...il est bien plus que cela, il est celui qui incarne le groupe,
en qui le groupe se reconnait, et qui sert de médiateur envers le
phénomène mystérieux du pouvoir ».
28
Autrement dit, le terme de la personnification du pouvoir
revêt deux formes dialectiquement liées : la concentration
opérationnelle et l'incarnation mythique du pouvoir.
3. Le pouvoir politique
institutionnalisé
Le pouvoir politique est institutionnalisé lorsque :
celui qui l'exerce n'est pas maitre ni propriétaire, avec liberté
d'en user selon son bon plaisir ; il ne peut l'exercer légitimement et
sans abus que s'il se conforme à des institutions indépendantes
de sa volonté, de ses passions et de ses intérêts
individuels27 . Dans ce contexte le pouvoir va connaitre une
évolution.
En effet, progressivement, le pouvoir politique ne va plus
s'incarner dans un individu, mais s'institutionnaliser en se dissociant de la
personne des gouvernants. Désormais, l'individu et la fonction sont
séparés, ce qui assure la permanence de l'autorité
politique indépendamment de la disparition de ceux qui la
détienne à un moment donné.
Or une institution est une création durable, stable qui
se traduit de plus en plus souvent par des règles de droit et qui existe
indépendamment de ses membres. Dès lors, le pouvoir en devenant
une institution existe en dehors et au-dessus de son titulaire du moment : il
obéit à de règles de révolution stables et
indépendants de ceux qui l'exercent temporairement. La volonté du
corps social et des titulaires successifs du pouvoir a crée une
règle qui s'impose désormais à tous. Ce pouvoir
institutionnalisé n'est pas nécessairement démocratique,
c'est-à-dire désigné par le peuple, mais il existe
toutefois indépendamment de son titulaire.
27 APIERRE J.M., Le pouvoir politique,
PUF, Paris, 1969, p.35.
29
SECTION 2 : NOTION SUR LES ACCORDS POLITIQUES
Les accords politiques présupposes les moyen de
règlement de conflit, beaucoup plus admis aujourd'hui d'une part et
d'autre part véritable instrument politique alternatif de gestion des
conflits, les accords politiques se meuvent dans un processus plus ou moins
complexe qui, au fil du temps laisse entrevoir un schéma quasi -
identique dans toute recherche de solutions négociées à un
conflit armé interne.
Ce schéma, calqué sur celui des conflits
internationaux, n'en demeure pas original en certains points ; les
spécificités sont liées à la nature du conflit,
impliquant plus généralement un gouvernement en place et un
mouvement armé constitué par une portion de la population civile
conduite, dans bien des cas, par d'anciens militaires en rupture de ban avec le
régime en place.
Cette présentation des conflits internes reste la
principale même s'il convient d'admettre de nos jours une certaine
variabilité des belligérants. Le conflit interne peut opposer des
mouvements rebelles entre eux et ce, dans un Etat totalement en
déliquescence où l'appareil étatique s'est
complètement effondré ou encore, concerner différentes
puissances étatiques qui s'affrontent très explicitement par
mouvements rebelles interposés entraînant ainsi une
internationalisation du conflit.
Quelles que soient la qualité des protagonistes et la
qualification du conflit retenue, la démarche admise dans la recherche
de solutions négociées commande que l'on s'intéresse
à la formation des accords politiques qui débute par des
pourparlers.
30
? La Contexture des accords politiques : Par contexture, il
faut entendre les éléments formels dont l'accord politique est
constitué. Ils se répartissent entre le préambule et le
dispositif. Le préambule des accords politiques fait partie
intégrante de ceux-ci dont il constitue l'étape annonciatrice.
? Pour une meilleure lecture, il convient de décrire
son ossature à travers les éléments constitutifs et de
préciser sa portée juridique. Deux éléments
apparaissent sans ambages dans la plupart des préambules des accords
politiques (l'énumération des participants à la rencontre
et l'exposé des motifs)
o L'énumération des participants
Deux catégories de participants sont identifiables
à savoir les délégations des protagonistes et/ou de toutes
les parties indirectement intéressées par le conflit (ONG,
organisations syndicales, groupements politiques...) d'une part. Celles-ci se
constituent essentiellement de personnes morales de droit privé et de
droit public. Certaines de ces entités sont des organisations
irrégulières au regard du droit positif de l'Etat en cause mais
conservent une place primordiale dans le processus de paix. D'autre part, tous
les intervenants tiers (médiateurs, facilitateurs, conseillers...) sont
mentionnés dans cette énumération.
L'intérêt de l'énumération des
participants réside dans l'identification des acteurs ayant
participé aux négociations et qui par conséquent sont
liés à la volonté ainsi exprimée.
31
Acteurs non armés ainsi que l'importance du regard des
parties tierces sur le déroulement du processus,
considérés comme de véritables témoins
28 dans l'application des accords signés.
o L'exposé des motifs
L'exposé des motifs se présente sous la forme de
déclarations générales relatives à l'objet de la
rencontre et au but de l'accord. L'objet principal porte certainement sur la
recherche d'accords de paix censés mettre un terme pacifiquement au
conflit ainsi né.
S'il est vrai que l'objectif de recherche d'accord de paix est
bien présent en toute rencontre à cet effet, il est tout aussi
vrai que ces réunions diversement nommées (Table Ronde, Dialogue,
Pourparlers...) portent sur quelques questions spécifiques notamment en
cas de blocage.
Il suffit pour s'en convaincre de lire l'intitulé de
certains accords notamment ceux concernant la crise du Rwanda : accord de
partage de pouvoir, protocole d'accord sur l'Etat de droit, accord sur les
questions diverses...
D'autres accords sont moins explicites dans l'expression de
leur intitulé mais porte essentiellement sur quelques sujets
spécifiques. C'est le cas des accords29complémentaires
de l'Accord de Ouagadougou sur la crise ivoirienne qui
28 Le préambule de l'accord
global et inclusif signé à Pretoria sur la Transition en RDC est
formel: « Prenant à témoin son Excellence Monsieur Ketumile
MASIRE, Facilitateur neutre du Dialogue inter-congolais; Son Excellence
Monsieur Kofi ANNAN, Secrétaire Secrétaire Général
des Nations Unies pour le Dialogue inter-congolais, Son Excellence
Général de l'Organisation des Nations Unies,
représenté par Son Excellence Monsieur Moustapha NIASSE,
Envoyé Spécial du Monsieur Thabo M'BEKI, Président de la
République d'Afrique du Sud et, Président en exercice de l'Union
Africaine »
29 Quatre accords
complémentaires ont été signés portant sur la
désignation de Guillaume SORO
comme premier Ministre (27 mars 2007), la désignation
de la société SAGEM comme opérateur technique en charge de
l'identification et du recensement électoral (28 novembre 2007), le
32
portent successivement sur la désignation de
l'opérateur technique chargé des opérations
d'identification et de recensement électoral, la question de
désarmement et de réinsertion des combattants.
D'autres accords politiques indiquent clairement dans leur
objet la clarification des accords précédents. L'exemple de
l'accord signé le 21 décembre 1994 par les parties
belligérantes du conflit libérien intitulé «
Agreement on the clarification of the Akosombo Agreement » est
évocateur30
La rédaction de cette énumération
respecte un certain ordre protocolaire au premier rang duquel figurent les
autorités légales ou leurs représentants issus des
gouvernements contestés; ensuite les belligérants plus
généralement en arme et participant aux hostilités
armées: les deux parties constituent les négociateurs originaires
des accords.
Puis sont inscrits tous les autres acteurs internes
concernés par le conflit notamment les partis politiques
légalement constitués, les autres organisations
communément appelées « société civile »
ou « forces vives ». Enfin, on retrouve la place des tiers
intervenants comprenant les médiateurs, les facilitateurs, conseillers
techniques ou représentants des organisations internationales
intéressées par le dénouement pacifique du conflit.
désarmement et la réinsertion des combattants
(28 novembre 2007), et celui signé le 22 décembre 2008
30 Cet accord
indique explicitement « This agreement on the clarification of the
Akosombo Agreement made this twenty-first day of December AD 1994 is intended
to clarify and expand pertinent provisions of the said Akosombo agreement
».
33
Le préambule fait partie intégrante des
accords politiques
La question de la place des préambules dans les
instruments internationaux ou dans les textes de droit interne telles les
constitutions a toujours suscité bien de débats doctrinaux.
Souvent ignoré par la théorie du contrat, en revanche
évoqué abondamment dans les actes indiqués ci-avant, le
préambule a une longueur variable en fonction des circonstances qui
entourent l'acte en cause et révèle un contenu extrêmement
varié.
Il permet de situer l'accord dans son contexte et de fournir
des éléments d'interprétation en cas de difficulté
ultérieure. Il rappelle les positions respectives des parties à
la négociation en tenant compte des intérêts en jeu et de
l'objectif de paix régulièrement affirmé. Ces indications
peuvent faciliter la réadaptation ou la remise en cause de l'accord s'il
s'avère que les circonstances ont profondément été
modifiées.
Il constitue un lien véritable entre l'accord politique
et d'autres accords ultérieurs ou autres textes subséquents en
rappelant les étapes de la négociation et les affirmations
d'intention des négociateurs. Le préambule constitue une partie
importante de l'accord en ce qu'il apparaît comme le «miroir des
intentions des négociateurs. Elle permet de détecter les signaux
de bellicité et le degré de pacificité qui habitent les
négociateurs.
Cela se justifie par la longueur de certains préambules
qui seraient pour certains négociateurs le lieu d'exprimer toutes les
raisons fondées ou non de leurs comportements belliqueux ayant
entraîné le conflit à travers des «
considérants ... » relatant, dans certains cas, l'historique des
rapports sociaux préexistants. Faisant partie intégrante de
l'accord de paix, le préambule jouit d'une valeur juridique
hypothétique.
34
Le dispositif des accords politiques
Le dispositif des accords politiques se présente
à travers les dispositions générales et les clauses ayant
fait l'objet de concession.
- Les dispositions générales des accords
politiques : Les dispositions dites générales dévoilent
les principes qui sous-tendent les compromis obtenus d'une part, et d'autre
part les mesures transitoires et finales
Les annexes
Les annexes des accords des accords politiques sont l'ensemble
d'un programme bien ficelé susceptible d'être
révisé.
35
CHAPITRE II : PRESENTATION DE L'ACCORD DE LA
SAINT
SYLVESTRE
L'histoire politique congolaise est très riche en
négociations et en dialogues. Les accords politiques ont
été un moyen efficace pour restaurer, rétablir l'ordre
ainsi que l'unité nationale.
Ce pourquoi dans ce chapitre il est question de faire un
portrait-robot de l'accord de la saint sylvestre. Cet accord au mérite
d'oeuvrer pour le rétablissement de l'ordre constitutionnel qui est une
spécificité. Car la plupart des accords que notre pays à
connu étaient signés dans le but de la réunification et de
la pacification du pays.
SECTION I : DE L'ACCORD DE LA SAINT SYLVESTRE
1. 1. Etat de lieu
Sous les auspices de la Conférence épiscopale
nationale du Congo (CENCO), émanation de la très influente
Église catholique de RDC, a débuté le 8 décembre au
Centre interdiocésain de Kinshasa, siège de cette même
CENCO. La crainte d'une situation échappant à tout contrôle
a certainement beaucoup joué, à la fois du côté du
pouvoir que de l'opposition, pour accepter d'entamer ces pourparlers,
qualifiés de la dernière chance.
Y ont participé outre des représentants de la
société civile, l'essentiel des forces politiques congolaises,
tant celles qui ont signé l'accord du 18 octobre, c'est-à-dire la
MP et la frange minoritaire de l'opposition, regroupée dans une nouvelle
plateforme, l'Opposition politique signataire de l'accord (OPSA), que celles
qui ne l'ont pas signé, principalement le MLC et ses alliés,
coalisés dans un
31 DOC-20170102-WA0011.pdf.Une copie non officielle de l'accord
est disponible sous
http://www.africanewsrdc.com/wp-content/uploads/2017/01
36
Front pour le respect de la constitution (FRC)
créé entretemps, et le Rassemblement.
Après avoir opté pour un travail en commissions
et au bout de plusieurs prolongations, les négociations se sont
achevées, le 31 décembre, par la conclusion d'un accord politique
global et inclusif », prévoyant explicitement que, en application
de l'article 70 de la Constitution, ayant accompli deux mandats », Kabila
« ne peut donc en briguer un troisième », mais est
néanmoins autorisé à rester en fonction jusqu'à
l'installation effective de son successeur élu.
La même règle s'appliquera pour les
sénateurs et députés nationaux et provinciaux. Quant au
Premier ministre, il sera « présent par l'opposition politique non
signataire de l'accord du18 Octobre 2016/Rassemblement »31.
Exit donc Badibanga et place à un Premier ministre
vraisemblablement issu de l'UDPS. Comme dans l'accord précédent,
les élections présidentielles et législatives nationales
et provinciales se tiendront simultanément, mais « auplus tard en
décembre 2017 », soit quatre mois plus tôt que ce qui avait
été convenu en octobre.
En outre, il est précisé que des
élections locales, encore jamais organisées depuis le
renversement de Mobutu, se tiendront en 2018. Concernant le financement de ces
scrutins, l'accord se limite à des recommandations, exhortations et
encouragements, et à une exigence de transparence de la partde la CENT,
qui devra être « redynamisée » dans le sens que
recommandera le Conseil national de suivi de l'accord (CNSA), une structure de
28 membres qui sera
37
dirigée par le président du Conseil des sages du
Rassemblement, c'est-à-dire Étienne Tshisekedi.
Le CNSA sera donc responsable de la mise en oeuvre de l'accord,
mais ne sera pas doté de pouvoirs contraignants. Parmi les autres points
principaux de l'accord de la Saint-Sylvestre, notons la nomination, « dans
le respect de l'inclusivité », de nouveaux membres du Conseil
supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC), qui devra
garantir un accès équitable aux médias publics, et des
mesures de « décrispation politique », soit essentiellement
l'examen, par une Commission de hauts magistrats, des dossiers de prisonniers
politiques.
Les parties ont pris acte avec satisfaction que les poursuites
engagées contre quatre opposants ont déjà
été traités. Parmi ceux-ci, Roger Lumbala, accusé
de connivence avec les rebelles du M-23, a pu revenir sans problème
à Kinshasa après une période d'exil en Belgique. Par
contre, Moïse Moni Della, un proche de Moïse Katumbi, a dû
patienter jusqu'au 28 janvier pour quitter sa geôle à Makala,
principale prison de la capitale congolaise.
Enfin, la CENCO était chargée de poursuivre ses
bons offices pour résoudre deux autres cas emblématiques, dont
celui de Moïse Katumbi, également en exil en Belgique après
sa condamnation dans une affaire controversée de spoliation
immobilière.
1. 2. Du contenu de l'accord
Hormis les recommandations faites aux différentes
institutions, l'Accord du 31 décembre 2016 reprend quasiment les
dispositions constitutionnelles. Il en donne une interprétation
légitimant l'illégitimité de ceux et celles qui animent
ces institutions du pays.
38
1. 3. La nature de l'Accord de la Saint Sylvestre
D'après son Préambule (§1), l'Accord du 31
décembre 2016 est une sorte de contrat multilatéral ou
bilatéral, selon que l'on tient compte de toutes les composantes ou que
l'on considère la formulation qui parle des signataires et des
non-signataires de l'Accord du 18 octobre 2016.
Peu importe son caractère bilatéral ou
multilatéral, cet accord n'est pas un acte d'autorité pouvant
s'imposer aux pouvoirs publics. Il ne lie que ceux qui l'ont conclu, en vertu
du principe général du droit : « pacta sunt servanda
» les parties sont désormais liées au contrat venant
d'être conclu et qu'à ce titre elles ne sauraient déroger
aux obligations issues de cet accord.
1. 4. La légitimité de la personne incarnant
le Président de la République pendant la période
préélectorale et électorale
Les parties prenantes reprennent dans l'Accord de la
Saint-Sylvestre l'article 70 al. 2 de la Constitution, sans pourtant
donné une explication plus claire. Cet article stipule que : « Le
Président de la République en exercice reste en fonction
jusqu'à l'installation effective du nouveau président élu
».
La reprise dans l'Accord du 31 décembre 2016 de cette
disposition constitutionnelle sans fixer la date de l'élection
présidentielle est une clause inutile et sans effet. Inutile car elle ne
fait que reprendre ce que la Constitution prévoit sans autre
précision; sans effet, car l'Accord de la Saint-Sylvestre n'est pas une
mesure de mise en oeuvre de la disposition constitutionnelle applicable,
d'ailleurs, directement. Qui plus est, la clause n'est opposable qu'aux parties
prenantes.
39
Par ailleurs, il faut préciser que la Constitution ne
dit pas, dans la disposition reprise par l'Accord de la Saint-Sylvestre, ni
dans une autre disposition, que le défaut de l'élection dans le
délai entraîne la prorogation du mandat présidentiel
arrivé à son terme. C'est une disposition qui régit la
période qui va de l'élection présidentielle dans le
délai à l'investiture du nouveau président élu.
Par ailleurs, si l'épuisement de la durée et du
nombre des mandats constitutionnels (art. 70 al. 1 er), non suivi de
l'élection présidentielle, par la personne qui incarne le
Président de la République ne pourrait pas constituer un
empêchement définitif au sens de l'article 75 de la
Constitution.
La non tenue de l'élection présidentielle dans
les délais constitutionnel est imputable à la personne qui exerce
les fonctions présidentielles au-delà et en dehors de tout mandat
électif et, donc, en violation de la Constitution. Et surtout lorsque
c'est cette même personne qui a juré d'observer et de
défendre la Constitution (cf. art. 74 al. 2) et qui doit veiller au
respect de la Constitution (art. 69 al. 2).
1. 5. Pas de troisième mandat
présidentiel
Les parties prenantes déduisaient de l'extrait du
discours de Joseph Kabila devant le Congrès, le 15 novembre 2016, et
repris dans l'Accord du 31décembre 2016 (Accord du 31 décembre
2016, II 2), que le Président ne briguera pas un troisième
mandat.
Cette inférence ne doit pas être tirée de
ce discours, mais de la Constitution. En effet, l'interdiction de briguer un
troisième mandat présidentiel à la suite des deux mandats
consécutifs est une norme impérative dont le respect ne
dépend pas du bon vouloir de la personne incarnant le Président
de la République.
40
C'est la Constitution qui, en son article 70 al.
1er , le lui interdit et cette interdiction n'est pas
négociable.
La solution politique de l'Accord de la Saint-Sylvestre
cautionnait une prorogation du mandat présidentiel et offrait une
garantie et une légitimité à la personne incarnant le
Président de la République. Elle violait donc la Constitution et
pouvait être considérée comme une sorte de
complicité de haute trahison32.
1. 6. Pas de référendum en période
préélectorale et électorale
Les parties prenantes convenaient dans l'Accord du 31
décembre 2016 que le Président ne convoquera pas de
référendum en vue de réviser la Constitution, pour pouvoir
devenir candidat à sa propre succession. Il s'agit d'une matière
intangible qui ne peut être l'objet de révision, fût-ce par
référendum, conformément à l'article 220 de la
Constitution.
1. 7. De la création du CNSA
L'Accord de la saint sylvestre ne contient pas
seulement de nouvelles règles destinées à régir la
période préélectorale et électorale. L'architecture
institutionnelle chargée de la gestion de l'appareil de l'Etat, au cours
de la même période, fait, également, l'objet de
quelques-unes de ses dispositions.
32 Voir C. YATALA NSOMWE NTAMBWE, "Commentaire de l'arrêt
de la Cour constitutionnelle du 09 septembre 2015, R. Const.0089/2015",
http://www.droitcongolais.info/files/COMMENTAIRE-ARR-T-COUR-CONSTITUTIONNEL.pdf.
41
En plus des institutions politiques classiques que sont le
Gouvernement et le Parlement tant national 33 que provincial ainsi
que des institutions administratives indépendantes, appelées
Institutions d'appui à la démocratie en
République démocratique du Congo (RDC)
34 , en l'occurrence la Commission électorale nationale
indépendante (CENI) et le Conseil Supérieur de l'Audio-visuel et
de la Communication (CSAC)35 , celle-ci est composée d'une
nouvelle institution administrative indépendante dénommée
Conseil national de suivi de l'Accord (CNSA)36 .
Le CNSA a été créé et fonctionne
sur la base de l'Accord de la saint sylvestre lire le point (VI.1.), en
attendant l'adoption d'une loi organique devant la régir, en tant
qu'institution d'appui à la démocratie conformément
à l'article 222 al. 3 de la Constitution.
Les parties prenantes n'ont pas, en tant que telles, la
compétence d'initier une loi, à travers une proposition ou un
projet de loi37 De plus, en créant une institution
33 Jadis objet exclusif du droit constitutionnel
(droit constitutionnel institutionnel) avant que celui-ci s'étende, par
la suite, au système des normes (droit constitutionnel normatif) et aux
droits et libertés (droit constitutionnel substantiel ou des
libertés). Lire à ce sujet, L. Favoreu, « Le droit
constitutionnel, droit de la Constitution et constitution du droit », in
L. Favoreu, La Constitution et son juge, Paris, Economica, 2014,
pp.15-18.
34 A ce sujet, lire, entre autres, la somme
publiée sous la direction de C-A COLLIARD et G. TIMSIT (dir.), Les
autorités administratives indépendantes, Paris, PUF, 1988 ;
Andras Sajo, « Les autorités indépendantes », in M.
Troper et D. Chagnollaud (dir.), Traité international de droit
constitutionnel, tome 2, Distribution des pouvoirs, Paris, Dalloz, 2012,
pp.321-365.
35 Chapitre III de l'Accord.
36 Chapitre VI de l'Accord relatif au mécanisme
de suivi de l'Accord politique et du processus électoral.
37 La fin du mandat présidentiel et le
principe de continuité de l'État dans la Constitution
congolaise",
http://www.droitcongolais.info/files/rdc-mandat---continuite.pdf)
42
d'appui à la démocratie, les parties
contractantes de l'A.S.S s'étaient ainsi substituées au Parlement
et avaient ainsi énervé l'article 222 al. 3 de la
Constitution.
Par ailleurs, elles n'avaient pas de pouvoir constituant, ni
originaire, ni dérivé leur permettant d'adopter des normes de
rang constitutionnel.
Par conséquent, aussi longtemps qu'il n'y avait pas de
loi organique créant le CNSA, cette institution était factuelle
et non juridique, car elle ne pouvait résulter d'un accord, mais d'une
loi. De même, ses actes n'avaient aucun effet. Sa mise en place, son
organisation et son fonctionnement relevaient de la para
constitutionnalité.
1. 7.1. Mission principale du CNSA
La mission principale du CNSA était de veiller au
respect de l'Accord de la Saint-Sylvestre par tous les animateurs des
institutions et d'assurer le suivi ainsi que l'évaluation de sa mise en
oeuvre en vue de garantir l'organisation des élections crédibles,
transparentes et apaisées (Accord du 31 décembre 2016, VI.2.3,
in limine).
Pour accomplir cette mission, la dernière attribution
du CNSA était d'apprécier consensuellement le temps
nécessaire pour le parachèvement desdites élections avec
le Gouvernement et la CENI". Cette attribution doit s'exercer consensuellement
avec les institutions constitutionnelles.
À noter que les parlementaires et les membres de
gouvernement ont participé aux pourparlers ayant abouti à
l'Accord de la Saint Sylvestre, non pas à leurs titres, mais en tant que
membres de leurs composantes politiques
43
1.8. Effet de l'Accord de la Saint Sylvestre
L'Accord de la saint sylvestre a eu pour effet principal
l'instauration d'un régime hybride. En effet, le fonctionnement des
institutions sur la base aussi bien de l'Accord de la Saint-Sylvestre que de la
Constitution a érigé, en fait, un régime hybride,
mi-constitutionnel et para-constitutionnel.
C'est- à-dire un régime fonctionnant sur la base
aussi bien de l'Accord politique que de la Constitution. Ce régime se
réfère, selon les circonstances et les intérêts en
présence, tantôt à l'Accord du 31 décembre 2016,
tantôt à la Constitution. Aussi, est créée une
pratique résultant d'un accord para constitutionnel38 et qui
est, par ailleurs, para conventionnelle.
Dans la logique Etatique la constitution demeure la loi
fondamentale d'un pays, c'est elle qui réglementée la vie au sein
de la société, elle partage son caractère de
primauté juridique avec aucun autres textes. Cependant l'A.S.S avait pu
feindre cette primauté.
Similaire au magister dixit d'Aristote(le maitre à
dit), à la bible chez le chrétien, au coran chez le musulmans et
au credo chez le croyant catholique. Rien ne pouvait se faire dans la
scène politique sans pourtant tourner regard à l'accord et la
constitution, c'est dans ce contexte que nous lui octroyons le sens d'un
régime hybride.
38 J'entends par para constitutionnalité une
situation d'un État qui se dit de droit et qui, ayant une constitution,
s'organise et fonctionne, en fait, en vertu des actes infra constitutionnels
violant cette Constitution, sans qu'aucune -sanction ne soit prononcée
contre ces actes (sur la notion de "para constitutionnalité, voir mon
article " La décision n° 30/CEI/BUR/10 du 09 août 2010
portant publication du calendrier du processus électoral 2010-2013 en
RDC et la « para-constitutionnalité » au Congo-Kinshasa",
http://www.droitcongolais.info/files/paraconstitutionnalite.pdf
L'Accord de la Saint-Sylvestre conclu entre politiciens, sans
mandat spécifique du Peuple congolais, n'était pas un acte de
mise en oeuvre de la
44
En effet personne ne pourra conteste que l'A.S.S a
été un outil efficace pour le rétablissement de l'ordre
constitutionnel en RDC par le biais des élections du 30 décembres
2018.
Mais dans un regard plus approfondie, plus politologique il
avait posé le jalon, les bases, d'un système ferme qui favorisait
une portion des personnes et mettait en mal la majorité de congolais.
La logique était la suivante : quiconque ne faisant pas
parties de tendances signataires de l'A.S.S ne pouvaient a aucun cas faire
parties des institutions politiques de la transition. Il avait installé
une forme de régime Oligarchique.
Par oligarchie on sous que la gestion du pouvoir politique est
détenue par un petit groupe de personnes qui forme une classe dominante,
et l'accord avait pu nous accorder cette scène.
Cet accord était formellement soumis à la
Constitution qu'il violé paradoxalement à certains égards,
pour sauver politiquement celui qui incarne de facto le
Président de la République. Pourtant, les matières qui
concernent l'ordre public ne peuvent pas faire l'objet d'un accord entre
particuliers, en l'espèce les partis et les regroupements politiques.
Il est à relever que cette para
constitutionnalité et cette para conventionalité ne sont
sanctionnées respectivement, ni expressément dans la
Constitution, ni dans l'Accord du 31 décembre 2016.
45
Constitution, porté par une autorité
d'application de celle-ci, comme l'est, par exemple, un acte
législatif.
De plus, l'Accord de la saint sylvestre ne pas des
dispositions
constitutionnelles qu'il reprend et dont il ne précise
pas la portée. Partant, ce n'est pas un acte infra constitutionnel
relevant du droit public. Sa nature est celle d'un contrat conclu entre
signataires et exclusivement opposables aux composantes politiques qu'ils
représentaient.
? 1960 : Conférence de la table ronde
belgo-congolaise, suivie de la table ronde politique économique;
46
CHAPITRE III : ACCORD DE LA SAINT SYLVESTRE :
ENJEUX,
ACTEURS ET DEFIS
Ce chapitre se focalise sur l'étudie brève et
approfondie de l'accord de la saint sylvestre. Chaque élément de
l'accord sera analysé d'une manière spécifique et
systématique. Ces éléments sont regroupés en trois
catégories qui sont : les enjeux, les acteurs et les défis.
Outre ses éléments, à titre de rappel
nous revisitons l'histoire politique Congolaise par l'historique des accords
politique, pour voir combien les accords ont été importants et
ont impacté l'organisation institutionnelle de notre pays.
SECTION I : HISTORIQUE ET ENJEUX DE L'ACCORD DE LA
SAINT SYLVESTRE
Voici comment est élucidé l'historique des accords
politiques en RDC: 1.1. Historique
L'histoire politique de notre pays est très riche en
négociations, en concertations politiques, ils ont été un
moyen efficace en vue d'apporter des changements à l'ordre politique, ou
tout simplement en vue d'amener la réconciliation entre les fils et les
filles du Congo. Ces négociations qui s'apparentent du dialogue national
ont porté plusieurs noms :
? 1959 : Collègue général
entre la haute administration coloniale et les partis politiques;
47
> 1961 : Tablée ronde de
Léopoldville, Conférence de Tananarive (Madagascar),
Conférence de Coquilhatville, Conclave de Lovanium;
> 1964 : Commission constitutionnelle de
Luluabourg;
> 1991 : Concertations de N'sele,
Négociations du palais de marbre I et II; > 1991-1992
: Conférence nationale souveraine;
> 1992 : Rencontre d'Iyonda (avril),
Compromis politique global (juillet),
Tripartie de Gbadolite (novembre), Concertations du Palais du
peuple;
> 1993 : Conclave du Palais de la Nation
(mars);
> 1999 : Accord de Lusaka;
> 2000 : Consultation nationale sous
l'égide des confessions religieuses;
> 2001 : Pré-Dialogue de Gaborone,
Pré-Dialogue d'Addis-Abeba;
> 2002 : Négociations politiques inter
congolais de Sun City ;
> 2002 : Négociations politique inter
congolais de Pretoria (Accord global et inclusif);
> 2013 : Concertations nationales ;
> 2015 : Mais débuté en en 2016
;
> 2016 : Accord de la cité de l'OUA
(octobre) ;
> Décembre de la même année Accord de la
saint sylvestre.
N.B : Nous avons pu faire un constant, parmi
tous les accords précités, ils en ressortent un point commun.
C'est point commun est celui de l'applicabilité
48
partielle des compris ou closes des accords. Cela commence
dès la table ronde de 1960 jusqu'à l'accord de la saint
sylvestre.
1. 2. Enjeux de l'accord de la saint sylvestre
Les enjeux de l'accord de la Saint-Sylvestre sont
élucidés de la manière : 1.2.1. Du
rétablissement de l'ordre constitutionnel par le biais des
élections
Dans la logique générale, une élection
est un mode par lequel le souverain primaire (peuple) choisit librement
directement ou indirectement ses dirigeants, cela s'applique surtout dans les
systèmes démocratiques dans toutes ses formes. L'accord aussi
avait la même feuille de route qui était l'organisation des
élections dans le plus bref délai.
Les élections ont été un moyen efficace
pour le retour de l'ordre constitutionnel c'est-à-dire légitimer
et légaliser les institutions du pays. L'Accord politique reconnait les
élections comme unique mode de dévolution du pouvoir capable
d'assurer l'alternance pacifique à la tête du pays.
Cependant, il exige la tenue desdites élections en une
seule séquence : la présidentielle, les législatives
nationales et les provinciales. Ce qui peut avoir dicté ce choix est la
nécessité de résoudre les questions relatives à de
l'alternance à la tête du pays, au dépassement des mandats
des sénateurs, des députés provinciaux et des gouverneurs
qui tendaient à un troisième mandat de fait ou qui ont
bénéficié des mandats indus.
49
Les élections devaient être organisées au
plus tard en décembre 201739 , sans aucune autre
précision. Dès lors, l'enjeu fondamental demeurait l'organisation
à trois scrutins conformément aux standards internationaux en
demeurant dans le respect de l'Accord politique sans hypothéquer la
qualité des élections de laquelle dépendait la paix et la
sécurité de la RDC voire de toute la région de l'Afrique
centrale et des Grands Lacs.
En effet Tous le monde voulant le départ du
régime Kabila, cela pouvait avoir lieu non par le recourt de la violence
ni par les armes mais par la voie des élections. D'après l'Accord
de la Saint-Sylvestre, au plus tard en décembre 2017, les
élections auraient dû être organisées en une seule
séquence.
Il ne s'agissait pas d'un délai prorogeable. Les
élections auraient dû avoir lieu avant minuit du 31
décembre 2017. Mais, en cas de non-organisation des élections en
2017, comme en l'espèce, l'Accord de la Saint Sylvestre ne proposait
aucune sanction des responsables, même pas la possibilité de
saisir la Cour constitutionnelle.
Cela se comprenait, car il ne s'agissait pas d'un acte
contraignant pour les institutions qui étaient appelées à
l'appliquer. Selon cette intelligence, la CENI avait publié, le 5
novembre 2017, un calendrier électoral fixant la date des
élections, en une seule séquence le 23 décembre 2018.
39 Voir, Chapitre IV, article IV.2. de l'Accord
Politique global et Inclusif du Centre Interdiocésain de Kinshasa, 31
décembre 2016.
50
Ce calendrier violait, d'une part, l'Accord de la
Saint-Sylvestre, car il prévoyait les élections au-delà du
31 décembre 2017, et, d'autre part, la Constitution qui impose un mandat
de 5 ans non prorogeable (art. 70 al. 1 er Cst).40
Apres le consentement de toutes les tendances pour
décembre 2018, la messe était dite. Mais comme dise le latin
"Alea Acta Est : les dés ont été jette" il fallait
carrément qu"il ait organisation des élections. Le 30
décembre 2018 cela a pu se réaliser malgré multiples
obstacles et imperfections au tour de ce processus.
1.2.2. Légitimer les institutions du pays
La Constitution de la RDC par ses articles 70 alinéas 1
et 103 alinéa 1 stipule ce qui suit :
? « Le Président de la République est
élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable
une seule fois ».
? « Le député national est élu pour un
mandat de cinq ans ».
Déjà en lisant ses dispositions nous comprenons
que les institutions à mandat élective n'avaient plus de
légitimité car le dernier cycle électoral s'est
déroulé en 2011, en faisant le calcule la cinquième
année qui devrait être électorale était donc
2016.
40 À noter que l'art. 70 al. 2 Cst dispose:
"À la fin de son mandat, le Président de la République
reste en fonction jusqu'à l'installation effective du nouveau". Cette
disposition ne constitue pas un fondement constitutionnel de la prorogation du
mandat. Elle a concerné la période qui va de l'élection du
nouveau président à son investiture. Elle ne s'applique pas en
cas de non organisation de l'élection par le pouvoir en place
dirigé par quelqu'un qui a réalisé deux mandats (cf. art.
70 al. 1 er), comme c'est la situation actuelle (sur l'interprétation
à donner à cette disposition constitutionnelle, cf. mon article:
"La fin du Mandat présidentiel et le principe de continuité de
l'État dans la Constitution congolaise",
http://www.droitcongolais.info/files/rdc-mandat---continuite.pdf).
51
Même le gouvernement était illégitime car
selon l'article 78 de la constitution, "Le Président de la
République nomme le Premier ministre au sein de la majorité
parlementaire.., le gouvernent est formé sur base de cette dite
majorité, or les personnes qui composaient cette majorité
n'avaient plus mandat donc automatiquement il tombait.
C'est alors par le biais de l'accord en symbiose avec la
constitution que toutes ses institutions électives ou non ont pu trouver
une légitimité. Voici les dispositions :
Les parties prenantes s'engagent à respecter la
Constitution du 18 février 2006 telle que révisée en 2011,
notamment les dispositions ci-après:
? L'article 70 alinéa 1 er qui dispose : « le
Président de la République est élu au suffrage universel
direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ». Il
s'ensuit que tout président ayant épuisé le
deuxième et dernier mandat ne peut plus en briguer un
troisième.
? L'article 70 en son alinéa 2 dispose : « A
la fin de son mandat, le Président de la République reste en
fonction jusqu'à l'installation effective du nouveau Président
élu ». Sous la réserve émise par le Front pour
le Respect de la Constitution, il s'en suit que, bien qu'étant à
la fin de son mandat, le Président de la République restera en
fonction jusqu'à l'installation effective de son successeur
élu41.
41 BALINGENE KAHOMBO, Emmanuel KABENGELE KALONJI et
Alii, 5ème Rapport élaboré conjointement par le
Groupe de Travail composé du CREEDA, de la LE et du RRSSJ," La RDC
entre la sortie de l'impasse électorale et le respect la constitution :
Analyse de l'Accord Politique de la Saint - Sylvestre, Kinshasa,
février 2017, pp 58-59
52
? Etant donné, d'une part, que les mandats des
députés provinciaux et des sénateurs ont expiré
depuis 2012 et, d'autre part, que celui des députés nationaux
prend fin en février 2017, les parties prenantes s'accordent, en
application des articles 103 alinéa 2, 105 alinéa 2 et 197
alinéa 6 de la Constitution que :
a) Les députés nationaux, les sénateurs
et les députés provinciaux en exercice restent en fonction
jusqu'à l'installation effective des nouvelles assemblées
législatives et délibérantes correspondantes issues des
prochaines élections à organiser conformément au
calendrier convenu.
b) L'Assemblée nationale, le Sénat et les
Assemblées provinciales auront, selon le cas et outre leurs attributions
constitutionnelles classiques, comme agendas législatifs prioritaires le
bloc législatif relatif aux élections et les mesures de
décrispation politique.
c) Les gouverneurs et vice-gouverneurs élus restent en
fonction conformément aux dispositions constitutionnelles.
? En vue d'assurer l'équilibre institutionnel et de
garantir à tous un traitement égal durant tout le processus
électoral, les parties prenantes conviennent que pendant la
période préélectorale et électorale, la gestion des
affaires publiques est inclusive au niveau de l'exécutif national.
? Le Premier Ministre exerce la plénitude des
prérogatives lui dévolues par la Constitution en tant que Chef du
gouvernement42.
42 BALINGENE KAHOMBO, Emmanuel KABENGELE KALONJI et
Alii, idem.
53
C'est de cette manière que toutes ses institutions ont
été légitimées pendant le période
préélectoral et électoral, trouvant gain de cause.
1.2.3. Instaurer un climat de paix pour calmer les
tensions populaires
Le 20 décembre 2016, la République
démocratique du Congo aurait dû connaître le nom de son
nouveau Président. Il n'en a rien été. Violée ou
mal interprétée, les avis divergent, la Constitution congolaise
n'a pu, comme elle l'aurait dû, jouer un rôle arbitral sans
équivoque dans le processus électoral présidentiel et
pourtant, le moment aurait pu être historique.
Après de premières élections relativement
libres et démocratiques en 2006, suivies d'un deuxième scrutin
présidentiel en 2011 au résultat contesté, le
départ du président Joseph Kabila au terme de ses deux mandats
aurait pu être un signal démocratique fort, adressé non
seulement à son successeur mais aussi aux
nombreux autres chefs d'État africains concernés
par une échéance
constitutionnelle.
Au contraire, l'acharnement de Joseph Kabila et de son
entourage a brisé net l'élan de démocratisation et
l'espoir d'un peuple de savourer pleinement les avancées
démocratiques de son pays.
Descendu une première fois dans la rue le 19 janvier
2015 pour manifester contre la réforme de la loi électorale, il a
réitéré avec conviction son désir de changement les
19 et 20 septembre, et à nouveau le 20 décembre 2016, à
Kinshasa et d'autres villes du pays. Chacun de ces appels citoyens au respect
de l'ordre constitutionnel a été brutalement
réprimé, causant la mort de dizaines de manifestants.
43 Le rapport du GRIP, RDC : ENJEUX ET
PORTRAITS AUTOUR D'UN ENLISEMENT ÉLECTORAL, Février 2017
disponible sur
www.i6doc.com, l'édition
universitaire en ligne.
54
Ce non-respect de la Constitution était bien
évidemment dénoncé par l'opposition, qui peinait toutefois
à s'organiser face aux multiples pièges tendus par Joseph
Kabila.
C'est ainsi que, pour désamorcer la colère
populaire et faire baisser la pression de la communauté internationale,
le pouvoir a consenti à négocier avec l'opposition politique et
la société civile.
Ceci a donné lieu à deux processus de dialogue :
le premier avec une frange minoritaire de l'opposition, menée par Vital
Kamerhe, le second incluant toutes les principales forces politiques
congolaises, dont Étienne Tshisekedi.
Ce dernier dialogue a abouti le 31 décembre à un
nouvel accord de répartition du pouvoir, l'opposition obtenant notamment
les postes de Premier ministre et de président d'un comité de
suivi dudit accord, cette dernière fonction étant
attribuée à Tshisekedi lui-même, alors que le mode de
désignation du chef du gouvernement continuait à bloquer la mise
en oeuvre de l'accord.
En contrepartie, le président Kabila qui s'était
enfin engagé à ne plus se représenter était
confirmé à son poste jusqu'au prochain scrutin de décembre
2017 selon l'accord, mais reporté à décembre 2018,
simultanément à des élections législatives.
La Mais cet accord, avait bel et bien réussi à
éviter que la RDC sombre dans le chaos sanglant redouté par de
nombreux observateurs.43
55
1.2.4. La cogestion du pays avec les autres acteurs
politique hors du pouvoir Kabila
Souvent en politique dit-on qu'il n'y a pas d'amis, pas
d'ennemis mais seulement des intérêts. C'est dicton nous
éclaire par rapport à la participation des animateurs politiques
à l'A.S.S. Logiquement il serait inadmissible de comprendre que ceux qui
était hostile et voulait à tout pris le départ de Monsieur
Kabila qui constitutionnellement n'avait plus mandat acceptait subitement un
partage du pouvoir, une gestion collégiale de la chose public
d'où le qualificatif d'une cogestion.
Des gens qui ont passé plusieurs années à
s'affronter peuvent-ils oeuvrer ensemble. Ce comportement s'expliquerait par le
dicton que nous avons énoncé ci-haut.
La plupart des participants au dialogue en particulier ceux de
la MP et du Rassemblement ont signé le jour-même de sa conclusion,
les représentants du FRC ont attendu jusqu'au 14 janvier pour y apposer
leur signature, après un ordre émis par le président du
MLC, Jean-Pierre Bemba, depuis sa cellule néerlandaise de La Haye.
Les trois derniers signataires, qui ont attendu jusqu'au 27
janvier pour s'exécuter, proviennent des rangs de l'OPSA et sont tous
trois ministres du gouvernement de Samy Badibanga. Ce dernier, qui n'est pas
partie prenante à l'accord, semble continuer à le récuser,
dissimulant mal que sa principale motivation est de rester quelques semaines
supplémentaires à la tête du gouvernement, visant
vraissemblement la session parlementaire ordinaire devant débuter le 15
mars 2017.
56
Par contre, Vital Kamerhe, chef de file de l'OPSA, mais non
sélectionné pour participer au gouvernement Badibanga, avait bel
et bien signé l'accord, et c'était dès le 31
décembre. Ces réticences et cet échelonnement des
signatures avaient poussé les délégués de la MP
à déclarer, dès le lendemain de la conclusion de l'accord,
qu'ils ne l'avaient signé que sous réserve, avançant qu'il
n'était pas suffisamment inclusif.
Par ailleurs, la volonté de conclure le dialogue avant
la fin de l'année avait empêché de régler plusieurs
points cruciaux. Aussi, il a été annoncé que certaines
questions devraient faire l'objet d'un arrangement particulier, autrement dit
d'un nouveau cycle de négociations, qui a débuté le 6
janvier.
Cependant il fallait faire une symbiose entre le membre de la
MP, l'OPSA, du RASSOP pour composer le gouvernement. Avec la mort du Sphinx
de Limete Etienne TSHISEKEDI le 02 février 2020. Lui qui
était à la tête du CNSA, le RASSOP va connaitre de
dissension et s'émiettera en deux tendances, le RASSOP aille OLENGA NKOY
et le RASSOP aille FELIX TSHISEKEDI et PIERRE NUMBI comme président du
conseil de sage.
MP optera de continuer les négociations avec le
RASSOP/OLENGA NKOY, le OPSA et d'autres acteurs politiques, pour former un
gouvernement avec un premier ministre issu de cette plateforme. D'où
nous parlons d'une cogestion.
La répartition continuait à alimenter le
débat, les deux principaux acteurs réclamant chacun que leur
soient attribués quelques « gros » ministères, dont
l'Intérieur, la Justice et les Mines, tous trois aux mains de partisans
de la MP dans le gouvernement Badibanga.
57
Voici la configuration de ce gouvernement, dont la liste
officielle était sortie le 9 mai 2017. Composer initialement de 59
ministres, et tombera le 6 septembre 2020 soit une durée de 2ans, 3 mois
et 28 jours.
Vice-Premier ministres
· Vice-Premier ministre, chargé des Affaires
étrangères et de l'Intégration régionale :
Léonard She Okitundu
· Vice-Premier ministre, chargé de
l'Intérieur et de la Sécurité : Emmanuel Ramazani
Shadary
· Vice-Premier ministre, chargé des Transports et
des Communications : José Makila Sumanda
Ministres d'État
· Ministre de la Justice : Alexis Thambwe Mwamba
· Ministre du Plan : Modeste Bahati Lukwebo
· Ministre de l'Économie nationale : Joseph
Kapika
· Ministre du Budget : Pierre Kangudia
· Ministre de la Décentralisation et des
Réformes institutionnelles : Azarias Ruberwa
· Ministre du Commerce extérieur : Jean-Lucien
Bussa
· Ministre du Travail : Lambert Matuku Memas
· Ministre de la Fonction publique : Michel Bongongo
58
· Ministre des Relations avec le Parlement : Jean-Pierre
Lisanga Bonganga Ministres
· Ministre de la Défense nationale, des Anciens
combattants et de la Réinsertion : Crispin Atama Tabe
· Ministre des Finances : Henri YavMulang
· Ministre de la Communication et des Médias :
Lambert Mende Omalanga
· Ministre du Portefeuille : Wivine Mumba Matipa
· Ministre des Postes, Télécommunications et
NTIC : Emery Okundji
· Ministre des Mines : Martin Kabwelulu
· Ministre des Affaires foncières : Lumeya
Dhu-Maleghi
· Ministre de l'Aménagement du territoire :
Félix Kabange
· Ministre des Infrastructures, des Travaux publics et de
la Reconstruction : Thomas Luhaka
· Ministre de l'Urbanisme et de l'Habitat : Kokonyangi
Witanene
· Ministre des Hydrocarbures : Aimé Ngoy Mukena
· Ministre de l'Industrie : Marcel Ilunga Leu
· Ministre de l'Énergie et des Ressources
hydrauliques : Ingele Ifoto
· Ministre de l'Environnement et du Développement
durable : Amy Ambatobe Nyongolo
59
· Ministre du Tourisme : Franck Mwe di Malila
· Ministre des Petites et moyennes entreprises :
Bienvenu Liyota Ndjoli
· Ministre de la Coopération au
développement : John Kwet Mwan Kwet
· Ministre de l'Agriculture : Georges Kazadi Kabongo
· Ministre de l'Enseignement primaire, secondaire et
professionnel : Gaston
Musenena
· Ministre du Genre, des Enfants et de la Famille :
Chantal Safu
· Ministre des Affaires sociales : Eugène
Serufuli Ngayabaseka
· Ministre de la Solidarité et de l'Action
humanitaire : Bernard Biando Sango
· Ministre des Sports et des Loisirs : Papy Niango
· Ministre de l'Enseignement supérieur et
universitaire : Steve Mbakayi
· Ministre de la Formation professionnelle, des
métiers et de l'artisanat :
Pierrot Uweka Ukaba
· Ministre de la Recherche scientifique : Heva
Muakasa
· Ministre du Développement rural : Justin
Bitakwira
· Ministre des Droits humains : MarieAnge Mushobekwa
· Ministre de la Santé : Oly Ilunga Kalenga
· Ministre de la Jeunesse et de l'Initiation à la
nouvelle citoyenneté : Maguy
Kiala
60
· Ministre de la Pêche et de l'élevage :
Paluku Kisaka
· Ministre des Affaires coutumières : Guy Mikulu
· Ministre de la Culture et de l'Art : Astrid Madiya
Ministre délégué chargé des
Congolais de l'étranger : Emmanuel Ilunga Ngoy Kasongo
· Ministre délégué auprès du
Premier ministre : Tshibangu Kalala Vice-ministres
· Vice-ministre des Affaires étrangères :
Agée Matembo Toto
· Vice-ministre de la Coopération internationale :
Freddy Kita
· Vice-ministre de l'Intérieur et de la
Sécurité : Basile Olongo
· Vice-ministre du Budget : Maguy Rwakabuba
· Vice-ministre des Finances : JeanFrançois
Mukuna
· Vice-ministre des Postes,
Télécommunications et NTIC : Omer Egwake
· Vice-ministre des Infrastructures, des Travaux publics et
de la Reconstruction : Papy Mantezolo
· Vice-ministre du Travail et de la Prévoyance
sociale : Athys Kabongo Kalonji
· Vice-ministre de l'Agriculture : Noël Botakile
Botanga
· Vice-ministre de l'Urbanisme et de l'Habitat : Willy
Bolio Emina
61
? Vice-ministre du Plan : Jean-Pierre Zekpele-Mondomb
En jetant un oeil sur la configuration du gouvernement issu de
l'A.S.S que nous venons d'étaler précédemment, nous
constatons qu'il y avait une cogestion effective, une symbiose s'était
effectuée entre les caciques, les acolytes du président Kabila et
les autres acteurs politiques étant partie prenante signataire de
l'accord de la saint sylvestre. Certains acteurs politiques hors du pouvoir et
de gestion des affaires avaient pu faire leur entrés comme :
Le Ministre des Relations avec le Parlement Jean-Pierre
Lisanga Bonganga, le Ministre de la Fonction publique Michel Bongongo, le
Vice-Premier ministre, chargé des Transports et des Communications
José Makila Sumanda. Du coté des caciques du Camp Kabila nous
avions retrouvé : Vice-Premier ministre, chargé des Affaires
étrangères et de l'Intégration régionale :
Léonard She Okitundu Vice-Premier ministre, chargé de
l'Intérieur et de la Sécurité, Emmanuel Ramazani Shadary,
Ministre de la Justice : Alexis Thambwe Mwamba
1.2.5. Assainir la scène politique congolaise
par décrispation politique et la libération des prisonniers
politique
La politique est dynamique, vos ennemis d'hier peuvent
être vos alliés du présent et c'est vice versa, le cas
M'Zee Kabila avec ses alliées étrangers affirme notre
proposition. La scène politique congolaise ne fait pas exception de
cette règle.
Ce pourquoi durant les années nous avons aperçu
plusieurs animateurs politiques changés de tendances, plusieurs
coalitions ont vu le jour ainsi que plusieurs plates-formes ont pu disparaitre.
Suivant cette logique la scène politique congolaise était devenu
pollué, il fallait cout que cout essayé de l'assainir et de la
décrispée, car il y avait un sentiment des haines, des revenges,
d'hostilités au sein
Toutefois, les mesures dites de décrispation politique
posent un sérieux problème ontologique en rapport avec la
construction de l'Etat de droit. La
62
des différentes tendances politiques, du fait qu'on
recherchait un climat atténué pour aller aux élections.
Vu tous ses méfaits l'accord de la saint sylvestre
prônait une décrispation de la scène politique. L'accord
stipulait ce qui suit: "V.1. Les parties prenantes au
présent Accord prennent acte de la mise sur pied effective d'une
Commission de Hauts Magistrats pour un examen minutieux, au
cas par cas, des dossiers des prisonniers politiques et d'opinion, des
bénéficiaires de la dernière loi d'amnistie mais qui ne
sont pas encore libérés, des exilés et
réfugiés politiques repris dans la liste en annexe.
Quatre mesures de décrispation politique ont
été convenues dans l'Accord de la saint sylvestre, Il s'agissait
:
? De la cessation des poursuites pénales ou de
l'incarcération de certaines figures de l'opposition politique ;
? De l'accès aux médias ;
? Du contentieux des partis politiques ; et
? De l'assistance financière du gouvernement aux
victimes des manifestations publiques violentes de 2016 à travers le
pays.
Cette identification se distingue largement des stipulations
de l'Accord politique pour l'organisation d'élections apaisées,
crédibles et transparentes en RDC.
63
décrispation fait allusion à l'idée d'un
certain malaise dans la société auquel il convient de mettre fin.
À la base de ce malaise, on trouve l'arbitraire ressenti qui aurait
été occasionné dans la foulée des joutes et
contestations politiques.
Par conséquent, la décrispation politique
constitue le reflet du faible niveau d'Etat de droit jusque-là atteint
en RDC. C'est, pour ainsi dire, la mise en cause du rôle ambivalent de la
justice comme soupape de sécurité contre l'arbitraire ou comme
arme au service des pouvoirs politiques pour la propagation de la terreur
judiciaire.
La fonction de l'exécutif est particulièrement
visée ici, avec tous ces individus qui tiennent les commandes de l'Etat
au quotidien et qui profitent de l'exercice de l'autorité publique pour
régler leurs comptes aux adversaires politiques.
Il s'agit, d'abord, de la libération ou la cessation
des poursuites contre des personnes qualifiées de prisonniers politiques
et d'opinion, des bénéficiaires de la dernière loi
d'amnistie qui n'ont pas encore été libérés, des
exilés et réfugiés politiques . Il faut dire que la loi
d'amnistie référencée ici c'est celle de 2014, qui
s'applique aussi aux agents de la rébellion du M23. Mais, l'Accord
politique de la CENCO ne précise pas ce qu'il faut entendre par chacune
de ces trois catégories de bénéficiaires de la mesure
adoptée ; ce qui peut générer des interprétations
divergentes dans la mise en oeuvre de celle-ci.
En revanche, il fait mention des cas dits emblématiques
qui requièrent un traitement prioritaire, à savoir ceux des
opposants tels que Mbusa Nyamwisi, Roger Lumbala, Moïse Katumbi et
Jean-Claude Muyambo. A noter que pour ces deux derniers, tout a
été conclu sous réserve de la Majorité
présidentielle (voir V.1). Il fait également mention des cas non
emblématiques, on ne sait pour quelle raison,
64
concernant les autres citoyens, comme les militants des
mouvements sociaux (Filimbi et Lucha), qui ont été
arrêtés au cours des manifestations publiques.
C'est vraisemblablement la qualité de non-politiciens
qui justifie cette inégalité de traitement. Ensuite, s'agissant
de l'accès aux médias, il s'agit, d'abord, d'ouvrir les chaines
fermées proches des membres de l'opposition. Dans la même logique,
l'Accord politique se préoccupe d'assurer l'égalité
d'accès aux médias publics à tous les courants politiques,
suivant la réglementation du temps d'antenne, en collaboration avec le
CSAC.
Quant au contentieux des partis politiques, la mesure convenue
consiste essentiellement à mettre fin au dédoublement des partis
politiques, reconnus par le Ministère des affaires
intérieures.
C'est le cas aussi du Ministre en charge des médias
s'agissant de l'ouverture des chaines proches des membres de l'opposition. Une
comparaison analogue s'applique au Ministre de la justice qui, de toute
évidence, intervient dans la mise en oeuvre de la loi d'amnistie.
Il est même, en tout état de cause,
l'autorité politique ayant la main mise sur le Parquet, dont le concours
est essentiel pour l'abandon des poursuites de certains accusés ou la
libération de certains condamnés, dont le Ministère public
constitue le pouvoir d'exécution des peines. Beaucoup de dossiers
risquent d'être bloqués à ce niveau. Le fait que la
mouvance au pouvoir ait exprimé des réserves sur certains cas
emblématiques en est une indication claire.
65
Toutefois, quelques cas sont déjà totalement
réglés, dont celui de Roger Lumbala qui regagné le pays.
Cependant, depuis l'adoption de l'Accord de la CENCO, les libérations ou
la cessation des poursuites « arbitraires sont nombreuses.
Au regard de ce qui précède nous pourrions dire
que la décrispation politique était un gain, et un
élément efficace pour assainir la scène politique
Congolaise.
SECTION 2. LES ACTEURS ET DEFIS DE L'ACCORD DE LA SAINT
SYLVESTRE
Les acteurs signataires de l'accord de l'A.S.S sont
élucidés de la manière
suivante.
2.1. Aperçu
C'est point prend en compte les acteurs majeurs pendant les
trois cycles électoraux que le pays a pu connaitre. Partant de la
proposition que la majorité des acteurs politiques congolais proviennent
des partis politiques, ce dernier selon le but à atteindre se rassemble
en plateforme, en regroupement pour former des tendances politiques. Les
coalitions se sont accentuées plus pendant le processus
électoral, faisant des acteurs des grands gagnants et
bénéficiaires par excellence.
Notre pays la RDC connait deux grandes tendances politiques
à savoir la majorité qui comprend en son sein ceux qui sont au
pouvoir donc la classe dirigeante et d'un autre coté l'opposition
politique ceux qui ne sont pas aux affaires la classe non dirigeante et une
portion minoritaire de ceux qui n'ont pas d'appartenance politique, ils sont
appelles « indépendants ».
66
Les élections de 2006 censées mettre un terme
à la plus longue transition politique sur le continent et inaugurer la
troisième République ont été organisées sur
la base des principes établis par la constitution du 18 février
2006.
La principale innovation de cette loi fondamentale est
l'accès au jeu ou à la concurrence politique accordé aux
personnes sans attaches politiques appelées `indépendants'. Le
régime électoral prévoyait en effet un suffrage universel
direct dans lequel le président de la république serait
élu à la majorité absolue au premier tour, et à
défaut, on procédait à un second tour dans les quinze
jours suivant la proclamation des résultats.
Le mode de scrutin ainsi que les conditions
d'éligibilité pour d'autres fonctions électives devaient
être fixés par la loi électorale. Deux grandes alliances se
sont constituées au premier tour de ces élections couplées
(présidentielles et législatives) qui se sont tenues le 30
juillet 2006:
L'Alliance de la Majorité Présidentielle (AMP)
créée officiellement le 24 juin 2006 dominée par le PPRD
(parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie) et le
Regroupement des Nationalistes Congolais (RENACO) chapeautée par le MLC
(mouvement de libération du Congo) de Jean Pierre Bemba44.
Aucun candidat sur les 33 retenus n'a pu obtenir la
majorité absolue à l'issue du vote. Suivant les résultats
publiés par la Commission électorale Indépendante (CEI) le
20 août 2006: Kabila (44,8%), Bemba (20,0%), Gizenga (13,0%), Zanga
Mobutu (4,8%) et Oscar Kashala (3,5%).
44 Philippe BIYOYA MAKUTU et Rossy MUKENDI
TSHIMANGA, alliances et coalitions de partis politiques en République
Démocratique du Congo Causes et Conséquences, Journal of
african Elections, PP 20142015
45 OBOTELA R et J OMASOMBO. `De la fin des
composantes à l'hégémonie par les élections en
RDC'. l'Afrique des Grands Lacs, Annuaire 2006-2007, Harmattan,
Paris, année 2007.
67
Aucun autre candidat ne franchit la barre de 2%45 . L'AMP plus
le Parti lumumbiste unifié (Palu) et l'Union de mobutistes (l'Udemo) a
pu cependant disposer de la majorité absolue à l'Assemblée
nationale soit 338 sièges sur les 500 qui étaient à
pourvoir. L'intermède entre les deux tours a été
l'occasion de nouer des alliances et de reconfigurer l'espace politique. Ainsi
par la déclaration du 19 septembre 2006, le Palu a apporté son
soutien à Joseph Kabila.
La signature officielle de l'accord AMP-Palu est intervenue le
30 septembre 2006. La sortie de l'Union pour la Nation, plate-forme de soutien
à Jean-Pierre Bemba, a eu lieu le 23 septembre. Le 16 octobre 2006 l'AMP
signe un protocole d'accord avec l'Udemo de François Joseph Nzanga
Mobutu. Le second tour de l'élection présidentielle
couplée aux législatives provinciales eut lieu le 23 octobre
2006.
La publication des résultats le 15 novembre 2006 donna
pour vainqueur Joseph Kabila (58,05%) contre 41,95% pour Bemba Gombo. En
déclarant non fondée la requête du MLC, la cour
suprême de justice a confirmé le résultat dans son verdict
du 27 novembre 2006. Sur les 632 sièges à pourvoir dans les
Assemblées provinciales, l'AMP qui a bénéficié des
nouveaux ralliements depuis les scrutins du 30 juillet 2006 obtint 259
sièges (dont 132 pour le PPRD) contre 182 sièges pour l'UN (dont
104 pour le MLC).
Et pour l'élection des sénateurs
organisés peu de temps après, l'AMP a obtenu 58 sièges sur
les 108 à pourvoir. Suivant les clauses d'un accord extraparlementaire
d'alliance électorale au second tour, la primature fut dès lors
confiée au Palu, Cet accord scella les équilibres institutionnels
instables et ne
68
permit qu'imparfaitement la consolidation de la
démocratie et le respect de la séparation du pouvoir. Les
élections de novembre 2011 ont connu une ambiance
particulièrement chaude en amont et en aval.
La surchauffe observée était la
conséquence de la précipitation, de l'improvisation, de
l'intransigeance et de la méfiance qui ont caractérisé les
parties prenantes au processus électoral et particulièrement les
partis politiques.
C'est la révision de l'article 71 de la Constitution
qui a le plus posé problèmes d'autant plus qu'il consistait au
changement du mode de scrutin pour l'élection du président de la
république. Du suffrage majoritaire à deux tours, le
président de la république devrait désormais être
élu à la majorité simple. Ce qui modifiait
complètement le jeu politique par rapport à 2006.
La problématique du contexte s'associait à celui
des acteurs car, si l'AMP a renouvelé son attachement à Joseph
Kabila, l'opposition a vu émerger d'autres acteurs que ceux qui l'ont
représentée aux échéances
précédentes. Etienne Tshisekedi de l'UDPS et Vital Kamhere de
l'UNC ont remplacé Jean Pierre Bemba en détention à la
Haye par la Cour International Pénal.
Une redistribution des cartes s'est opérée dans
les deux camps. L'opposition politique congolaise n'a pas réussi dans
ses tentatives de vouloir présenter un candidat unique à la
présidentielle du 28 novembre 2011.
Deux camps se sont nettement constitués: l'aile
`Fatima' et l'aile `Sulutani'. La première s'est formée autour du
leader de l'UDPS, Etienne Tshisekedi, considéré comme figure de
proue de l'opposition politique congolaise; et l'autre camp a été
fortement dominé par Vital Kamhere, président national de l'UNC
et ancien membre de la majorité présidentielle.
69
Le point commun entre tous ces regroupements de l'opposition
aura été sans doute leur hostilité au régime de
Kabila. L'opposition a fait de la bonne gouvernance son crédo, estimant
unanimement que la gouvernance a été lamentable durant ce premier
quinquennat de la troisième République.
Le changement était, à leur entendement,
tributaire de l'alternance impérative au sommet de l'Etat. La
majorité de son côté s'est faite de plus en plus
centrifuge. Il s'est dégagé une nette volonté de certains
alliés comme le parti du peuple pour la reconstruction et la
démocratie (PPRD), l'alliance pour le renouveau du Congo (ARC) et bien
d'autres partis de faire cavalier seuls.
Le PALU qui a fait sensation en 2006 était en perte de
vitesse et risquait à tout moment de basculer dans une crise
d'identité du fait de la sénilité de son leader.
Le Rassemblement Congolais pour la Démocratie Kisangani
Mouvement de Libération (RCD-KM) a tout simplement fait défection
et l'UDEMO s'est retrouvé pratiquement en cessation d'activités.
L'alliance a été traversée par plusieurs scandales et a
été remplacée par une nouvelle structure
dénommée Majorité Présidentielle (MP) (Biyoya
Makutu 2011).
Prévu normalement en 2016 les élections se
réaliseront seulement en Décembre 2018. A chaque cycle
électoral, les réalités et les enjeux
différés. 2018 voit la naissance des plusieurs regroupement et
coalitions politiques.
Les plus connus sont : le front commun pour le Congo FCC en
sigle avec comme autorité le président sortant Joseph Kabila, le
LAMUKA pour le compte de l'opposition avec des figures emblématiques
comme Jean pierre Bemba le revenant
70
de la Haye, Moise Katumbi l'exil politique, Adolphe Muzitu
l'enfant prodigue du PALU, Martin Fayulu le soldat du peuple, le professeur
Freddy Matungulu.
Du côté de ceux qui ont gagné le pouvoir
il y a la coalition Cap vers le changement CASH en sigle deux grande figures
emblématique a signalé : le faiseur de roi Vital Kamerhe
Président de l'UNC et l'héritier politique Felix Antoine
Tshisekedi qui arrache la magistrature suprême est contraint de laisser
son poste du président du parti l'UDPS à Jean Kabund Kabund.
Voici les quatre grandes forces politiques en RDC actuellement
: le PPRD du Sénateur Kabila, l'UDPS du mythique Etienne Tshisekedi
chapoté aujourd'hui par Jean Marc Kabund , le MLC de Jean Pierre Bemba,
l'UNC de Vital Kamerhe.
Aujourd'hui la gestion de la res publica est
assurée par le deux grandes forces politiques d'un côté
nous avons le FCC et de l'autre côté le CASH, d'où nous
avons une cogestion de l'appareil Etatique.
En RDC comme partout ailleurs les acteurs politiques se
regroupent en partis, plate-forme, structure, coalitions, tendances politiques
envié d'arracher ou de conserver et gérer le pouvoir
démocratiquement.
En RDC deux grandes tendances politiques sont a signalé
d'un côté il y a : la majorité c'est à dire ce qui
sont au pouvoir la classe dirigeante et de l'autre côté nous avons
l'opposition politique(en elle, il y a plusieurs tendances: le
républicain, le radicaliste etc..) en dehors de ceux grandes tendances
il y a une franche minoritaire de ce qu'on appelle les indépendants.
71
2.1.2. Acteurs signataires de l'accord
L'accord de la Saint-Sylvestre avait réussi à
réunir toutes les grandes tendances politiques du pays. Voici comment
ils se composaient :
? Les signataires et les non signataires de l'Accord du 18
octobre 2016 avec leurs composantes respectives : la Majorité
présidentielle, l'Opposition politique, l'Opposition républicaine
et la Société civile signataires de l'Accord du 18 octobre d'une
part, et le Rassemblement, le Front pour le Respect de la Constitution et la
Société civile non- signataires dudit Accord, d'autre part.
·
· De la majorité au
pouvoir
La majorité au pouvoir se forme de la classe
dirigeante, c'est-a-dire ce qui sont aux affaires à la gestion de la
chose public "res publica". Lors de la signature de l'A.S.S la
majorité au pouvoir était archi dominée par le PPRD parti
du président de la république de l'époque monsieur Joseph
Kabila et autour de lui plusieurs partis alliés formant la
majorité présidentielle.
Voici les noms des acteurs politiques du côté de
la majorité au pouvoir, signataires de l'A.S.S :
> Monsieur Alexis THAMBWE -MWAMBA
> Monsieur Emmanuel RAMAZANI SHADARI
> Monsieur Adolphe LUMANU MULENDA BWANA N'SEFU
> Monsieur Martin KABWELULU
> Monsieur Lambert MENDE OMALANGA
> Monsieur Norbert NKULU MITUMBA KILOMBO
72
C'est qu'il faudra retenir est que la majorité au
pouvoir signataire de l'A.S.S était bien structurée, bien
organisée. Elle tournée autour d'une personne qui était
Monsieur Joseph KABILA, d'ou une forme de théocratie. Avec des grands
stratèges, et plusieurs grands nom de la scène politique, ils
avaient encore réussie la prorogation de la date de l'organisation des
élections de 2017 tel que prévue par l'accord à 2018.
? De l'Opposition politique
Elle fait allusion à ceux qui ne sont pas à la
gestion directe de l'Etat, dans d'autre cieux, au sein des démocraties
assissent elle a droit de former un gouvernement et elle contrôle les
actions de ceux qui sont au pouvoir. Hélas cette logique ne pas
appliquer en RDC.
Contrairement à la majorité qui tournée
autour d'une personne, au sein de l'opposition il y avait divers tendances
entre autres : l'opposition signataire de l'accord de la cité de l'OUA,
l'opposition républicaine, le front pour le respect de constitution et
le rassemblement des forces sociales et politiques.
§1. De l'opposition signataire de l'accord de
la cité de l'OUA (Opposition dite
tempérée)
Cette franche de l'opposition était participative dans
le double round des négociations dont le premier était
traité d'un manque d'incluvité et céda la place au second
de la CENCO. Cette franche de l'opposition était tempérée
c'est à dire favorable a négocié pour le prolongement du
mandat de Monsieur Kabila. Avec le chef de fil Vital Kamerhe (UNC), d'autre
grand comme Jose Makila (ATD), Samy Badibanga etc....
73
Voici les signataires du côté de cette franche :
> Monsieur Vital KAMERHE
> Monsieur Florentin MOKONDA BONZA > Monsieur Azarias
RUBERWA MANYWA > Monsieur Jean Lucien BUSSA
> Monsieur José MAKILA SUMANDA
> Monsieur Stève MBIKAYI MABULUKI
Cette franche de l'opposition était un peu
réticent vu le poids politique du Rassop et du FRC, il se voyait
perdant, d'où la justification de cette réticence, le constat
était fait lors même de la signature. Si les autres parties
prenantes avaient pu signer le jour même de la fin des
négociations, certains animateurs de l'OPSA avaient posé leurs
signatures vers la fin du mois de janvier.
§2. Du Rassemblement des forces sociales et
politiques (Opposition dite radicale)
Cette structure était une plate-forme politique de
l'opposition créait peu avant la fin du délai constitutionnel du
mandat des acteurs au pouvoir, radicale a toute prolongation du mandat du
Président Joseph KABILA, elle avait pu boycotter la première
négociation de la cité avec le Togolais Eden Kodjo comme
facilitateur.
Regroupant en son sein plusieurs forces politiques entre
autres l'UDPS, Le G7 (les fils prodigues de la majorité), le FONUS,
ECIDE et tant d'autres forces. Cette plane était devenue le fer de lance
de l'opposition dite radicale.
Lors de la signature de l'accord toutes ses forces politiques
étaient réunis et conduis sous l'égide de Monsieur Etienne
TSHISEKEDI figure emblématique du Pays et de l'opposition mais
représenté par son fils Félix Tshisekedi.
74
Voici les noms des acteurs signataires :
> Monsieur Félix TSHISEKEDI TSHILOMBO
> Monsieur Valentin MUBAKE NOMBI
> Monsieur Christophe LUTUNDULA APALA
> Monsieur Gilbert KANKONDE NKASHAMA
> Monsieur Jean -Marc KABUND-A-KABUND
> Monsieur Joseph OLENGHANKOY MUKUNDJI
> Monsieur Martin FAYULU MADIDI
> Monsieur Delly SESANGA HIPUNGU
> Monsieur Didier MOLISHO SADI
> Monsieur Jean -Pierre LISANGA BONGANGA
> Monsieur Olivier KAMITATU ETSU
En effet, la mort de monsieur TSHISEKEDI entraina un
émiettement de cette plate-forme. Nous avons pu apercevoir le
RASSOP/OLENGA NKOY et le RASSOP/TSHISEKEDI FELIX. Cet émiettement
créant une cacophonie au sein de la structure car la majorité au
pouvoir devait chercher avec quelle franche il fallait négocier. Le
malheur des uns faisant le bonheur des autres dit-on, La majorité
profitant de cette situation de dissension et continuant les
négociations avec la franche d'OLENGA NKOY.
C'est avec cette franche que nous aurons la formation du
gouvernement dont le premier ministre Bruno Tshibala y été.
75
§3. Front commun pour le respect de la
constitution
Plateforme lancée par la secrétaire
générale du MLC Eve Bazaide, dans le souci de barrer la route
à toute violation de la Constitution. Former de 46 partis politiques et
une trentaine d'organisations de la société civile. Ce front anti
Kabila entendait faire respecter la loi fondamentale. Il
dénonçait l'accord de la cité de l'OUA, fustigé le
chef de l'Etat et lui accusé d'être responsable de la crise. Il
conteste le monopole d'expertise au président de la CENI et plaidait
pour une solution technique.
Non participateur au premier dialogue, le FRC était
parmi le cador de l'A.S.S., il vont occuper le poste du vice de la CNSA, par le
biais de maitre Jérôme Lumona Ndubu, rapporteur
général, cependant malgré ce poste le front était
toujours dans sa position d'hausser le ton, il avait pris part à la
marche pacifique organisée par le comité laïc de
coordination de l'église Catholique prévue le 31 décembre
2017, en raison du blocage politique et d'autres manifestations politiques pour
revendiquer le retour de l'ordre constitutionnel.
Voici les noms de signatures pour FRC :
? Madame Eve BAZAIBA MASUDI
? Monsieur Jacques LUNGUANA MATUMONA ? Monsieur Alexis LENGA
WALENGA
§4. De l'Opposition
républicaine
Une opposition tempérée, modérée,
tendant un moment vers la majorité, jouant une politique à double
revers. Avec des leaders connus aussi de la scène politique congolaise
comme le doyen KENGO WA DONGO.
76
Lors de la signature de l'ASS un seul représentant pour
son compte il s'agissait de :
? Monsieur Michel BONGONGO IKOLI NDOMBO
? De la société civile
Par sa définition la société civile
désigne l'ensemble des associations à caractère non
gouvernemental et à but non lucratif qui agissent comme groupes de
pression pour influencer les politiques gouvernementales dans un sens
favorables aux intérêts de ceux qu'elles représentent.
Il s'agit donc de l'auto-organisation de la
société, en dehors du ou parallèlement au cadre
institutionnel, politique, administratif ou commercial. Avant d'être une
notion de la science politique, elle est une expression juridique
désignant une forme de société ou d'organisation dont
l'objet, strictement civil, relève du droit civil et des juridictions
civiles.
En RDC la société civile est compose, des ONG,
des confessions religieuses, des ASBL, des Associations et organisations
à divers thématique.
Deux tendances sont signalées aussi Du
côté de cette société civile, ceux qui avait
signé le Premier accord celui de la cité de l'OUA et ceux qui
avait signé celui de la saint sylvestre.
Voici la liste exhaustive des signataires de l'Ass. du
côté de la société
civile :
? Madame Maguy KIALA BOLENGA
? Monsieur Georges KAPIAMBA KAPIAMBA ? Monsieur Christopher NGOY
MUTAMBA
77
? Madame Marie -Madeleine KALALA NGOY MONGI ? Monseigneur Jean
-Luc KUYE-NDONDO
Souvent ce que nous avons pu déplorer avec notre
société civile est que certains acteurs deviennent
instrumentaliser par les acteurs politiques, d'autres deviennent même
leurs acolytes, ce qui est nuisible pour l'Etat ou travail même pour le
pouvoir en place, la présidence de la CENI doit illustre nos propos.
§1. De la CENCO
La conférence épiscopale nationale du Congo
(CENCO) est l'organisation qui rassemble les prélats de la
hiérarchie catholique en RDC. Approuvée par Vatican depuis
1962.
Elle est responsable des normes liturgiques et des
tâches administratives ecclésiastiques. Elle reçoit son
autorité de la loi ecclésiastique et des mandats particuliers.
Vu la situation d'ambiguïté qui prévalait
en 2016 autour du processus électoral, l'échec de l'accord de la
cite de l'OUA, l'église catholique par le biais de la CENCO va accepter
de conduire un nouveau dialogue qui débourra à un accord le 31
décembre 2016.
La CENCO avait réussi son premier coup celui de trouver
un consensus au sein des protagonistes. Avec les arrangements particuliers la
CENCO n'avait pas pu cette fois trouvé un Consensus, vu la mort de
Monsieur Tshisekedi qui envenimait les dissensions. Mais que cela ne tienne la
grande réussir de la CENCO s'était celui d'éviter le bain
de sang.
78
Voici le nom des prélats qui ont apposé leur
signature à cet accord :
? Le Président de la CENCO : Marcel UTEMBI TAPA
Archevêque de Kisangani
? Vice-Président de la CENCO : Fridolin AMBONGO de
Mbandaka
§2. Des défis
Les défis de l'accord de la saint sylvestre sont
élucidés de la manière
suivante :
2.1. Du problème d'ordre
temporaire
Nul n'ignore que la RDC ne disposait pas de moyens
nécessaires pour organiser les élections. Aussi, la mission
principale de ce gouvernement aurait dû être celle de réunir
les moyens financiers pour permettre l'organisation de ces élections
dans le délai conventionnel, à savoir au plus tard en
décembre 2017, mais hélas, ce délai était
dépasser.
2.2. La désignation de la personne pour
l'exercice des fonctions de Premier ministre pendant la période
préélectorale et électorale
L'Accord de la Saint Sylvestre prévoyait que le premier
ministre soit présenté par le Rassemblement et nommé par
le Président de la République (Accord du 31 décembre 2016,
III.3.1, §3). Il ne s'agissait pas d'une proposition qui laisserait au
Président la liberté de la suivre ou de ne pas la suivre.
La présentation ne laisse aucune marge de manoeuvre au
Président de la République. En rigueur des termes, la
présentation est une désignation matérielle qui n'a pas
besoin de ratification, mais plutôt d'une formalisation par l'acte de
nomination.
79
Le Rassemblement auquel échoit ce poste demande que le
président Kabila entérine purement et simplement la nomination de
son candidat, probablement Félix Tshisekedi, le fils d'Étienne
Tshisekedi. En face, la MP demande qu'une liste de cinq noms soit soumise au
Président pour qu'il y puise le nom qui lui semble le plus
acceptable.
Le Premier ministre a été nommé en la
personne de Bruno Tshibala. Néanmoins, la procédure ayant abouti
à cette nomination violait aussi bien l'Accord que la Constitution de la
République. Contrairement à l'Accord de la Saint-Sylvestre qui
prévoit que le Premier ministre soit présenté par le
Rassemblement, il est issu d'une frange dissidente de celui-ci.
Contrairement à la Constitution qui, en son article 78
al. 1er , in limine, dispose que "le Président de la
République nomme le Premier ministre au sein de la majorité
parlementaire après consultation de celle-ci", le premier ministre a
été désigné en dehors de cette majorité. En
conséquence, la nomination du premier ministre s'inscrit dans la para
conventionalité et dans la para constitutionnalité.
Quoiqu'il en soit, le Premier ministre nommé avait
formé un gouvernement qui était opérationnel. Ce
gouvernement était constitué en vertu de l'Accord de la saint
sylvestre. Selon la liste rendue publique le 10 mai 2017, le gouvernement
comptait 59 membres, y compris Bruno Tshibala lui-même, sans compter le
personnel des différents cabinets.
2.3. De la nomination du président de la
CNSA
Il a fallu d'abord que le Rassemblement s'accorde sur
le nom du président de son Comité des sages, puisque le titulaire
de cette dernière fonction était automatiquement celui de
l'autre. Mais avec la mort de Monsieur Etienne
80
Tshisekedi le RASOP connaitra un émiettement en deux
nouvelle tendance, ceux qui ont choisi de rester sous la houlette de pierre
Numbi comme le président du conseil de sage et ceux qui ont opté
de suivre Olenga nkoy comme président aussi. Suite à cette
cacophonie, la majorité présidentiel va opter de continuer les
négociations avec le RASOP Olenga Nkoy, qui deviendra président
de la CNSA.
2.4. Le financement des opérations et la
logistique électorale
La réussite d'un processus électoral
dépend de plusieurs facteurs. Les plus déterminant d'entre eux
sont notamment le financement des opérations et la logistique
électorale dont le budget global a été
évalué à un peu plus de 1.200.000$. Très grands et
forts, le coût des élections ainsi que la charge logistique
qu'elles exigent demeurent des défis énormes à relever
dans le contexte de récession économique. Ces défis ne
relèvent nullement de la pure théorie ni de la politique
politicienne. Il s'agit des questions qui relèvent de la technique
électorale pure.
Les élections ont un coût. Puisqu'elles
relèvent du domaine de la souveraineté de l'Etat, leur
financement est aussi principalement à la charge de l'Etat. Face aux
difficultés de trésorerie que rencontre le gouvernement
congolais, la Communauté internationale a accepté de financer les
élections congolaises en vue d'apporter sa contribution à la
recherche de la solution à la nouvelle crise de
légitimité. C'est dans cette perspective que, outre l'apport
financier des partenaires sous la gestion du PNUD, la résolution 2277
énonce l'appui logistique de la MONUSCO en faveur du processus
électoral.
Cependant, il est observé que depuis le début du
processus électoral, cette énonciation semble avoir
été mal comprise, moins bien interprétée et
même politisée.
81
En ce qui concerne l'appui du Gouvernement congolais au
processus électoral, le budget tri-annuel fixé à un peu
plus de 1.200.000$ semble colossal. Du plan de décaissement convenu avec
le Gouvernement, le Premier ministre de l'époque n'a pu tenir des
promesses. Au lieu de 600.000.000 $ pour 2015-2016, il avait réussi
à mobiliser 300.000.000 $ et le premier décaisse- ment est
intervenu en février 2016, en monnaie locale au taux de 900 CDF/1$ et ce
décaissement n'a pas été suivi par d'autres jusqu'à
ces jours46 .
Tandis qu'en ce qui concerne l'appui logistique aux
opérations, le Gouvernement congolais a mis à la disposition de
la CENI deux avions Cargo, 50 camions et 70 hors-bords qui ont facilité
le déploiement du matériel destiné à
l'enregistrement des électeurs. L'appui de la MONUSCO est intervenu avec
un peu de retard.
Ce qui n'a pas manqué d'avoir un impact sur la
planification électorale47 . C'est ainsi que, par exemple,
à Mbandaka et à Kalemie, la CENI a dû retirer les
matériels qui attendaient le dé- ploiement dans les
entrepôts de la MONUSCO pour procéder seule à cette
opération.
Cependant, pour la réussite de ce processus, plusieurs
contraintes sont à prendre en compte dans ce domaine. L'option politique
adoptée par les parties prenantes au dialogue d'organiser trois scrutins
en une seule séquence ne manque pas d'impact sur les besoins
électoraux en termes financiers et logistiques48.
46 Voir adresse du Président de la CENI
à l'intention des acteurs de la Société civile, Kinshasa,
Hôtel la Prunelle, le 9 janvier 2017
47 Adresse du Président de la CENI, op. cit
48 Par exemple, en 2006, la CENI disposait de 80
avions parmi lesquels 32 hélicoptères permanents. Ce qui avait
favorisé la tenue acceptable des scrutins sans énormes
difficultés. Aujourd'hui, elle n'a que deux avions.
82
Il faut dès lors procéder à la
mobilisation des fonds et des propositions claires et certaines en termes
d'appui logistique du processus électoral par la Communauté
internationale en vue de la tenue des élections dans les délais
requis tout en recherchant des solutions pour réduire le coût de
celles-ci. Dans la foulée, la possibilité de financement citoyen
des élections n'est pas à exclure.
Avoir le fonds c'est une chose, les utiliser à bon
escient c'en est une autre. Les mesures recommandées au Gouvernement par
les parties prenantes dans l'Accord politique pour le finance- ment du
processus électoral, à savoir la mobilisation des ressources
internes et externes nécessaires pour le budget des élections et
le respecter scrupuleux du plan de décaissement convenu avec la CENI
conformément au plan de mise en oeuvre opérationnel, pourraient
être davantage efficaces si elles sont, préalablement à
toute chose, accompagnées de la mise à jour de ce plan de
décaissement et de la mise en place d'une centrale d'achat afin
d'accélérer le processus des marchés relatifs à
l'acquisition du matériel sensible.
Dans ce sens, l'idéal serait d'envisager la
possibilité de fabrication des bulletins de vote, les fiches des
résultats ainsi que les procès-verbaux localement, étant
entendu que toutes les parties prenantes ont désormais, dans le cadre de
la mise en oeuvre de l'Accord, le contrôle et la confiance sur le
processus électoral.
En ce qui concerne la procédure actuellement
appliquée pour la passation des marchés de matériels de
vote, un autre fait non de moindre, est l'intervention du BCCO dans ce
processus, en violation flagrante de la Loi relative à la passation des
marchés publics dans notre pays.
Le gouvernement congolais ne voulant pas le financement de son
processus électoral par l'occident était buté à un
très grand défi, celui de financer par ces propres frais les
élections. Cette manière de faire était encore mal
interprété
83
par les autres accusant le régime en place d'être
rusé, que s'était encore une stratégie de se maintenir au
pouvoir.
SECTION III : SUGGESTION
Par rapport aux différentes irrégularités
que nous avons pu déceler au sein de notre Etat la RDC et de la
scène politique, nous suggérons aux différentes
autorités publique, aux autorités académiques et à
la population congolaise ces différentes propositions qui suivent:
1. Contextualiser le régime semi-parlementaire aux
réalités congolaise : cette contextualisation passée par
l'amendement de certains articles de la constitution et des certaines lois;
2. Mettre en évidence la notion du patriotisme, que
l'amour de la patrie prime au-dessus de tout, comme le dit l'article 36 al 4 de
la constitution "que Tout Congolais a le droit et le devoir de contribuer par
son travail à la construction et à la prospérité
nationales";
3. Le chef de l'Etat en tant que garant de la nation doit
veiller au stricte respect de la constitution et d'assurer la continuité
du processus électoral;
4. Aux autorités compétentes de pouvoir
dissoudre le CNSA car sa mission officielle avait pris fin lors des
organisations des élections de 2018, elle est devenue une institution
anachronique et budgétivore ;
5. A nous peuple Congolais de refuser tout projet pouvant
susciter un dialogue qui se focaliserait sur le partage du pouvoir et des
postes au détriment de l'intérêt général, vu
que l'ordre constitutionnelle est déjà rétabli;
84
6. Quant à nos autorités académiques,
particulièrement à ceux de la faculté de sciences sociales
administratives et politiques nous proposons l'introduction et l'enseignement
d'un cours se focalisant seulement et uniquement sur les luttes, les
pourparlers et accord politiques que notre pays a connu, cette étude
permettra aux étudiants d'avoir une connaissance bien précise sur
cette notion.
Car les accords et les pourparlers ont pu avoir un rôle
primordial durant toute l'histoire politique Congolais.
En statuant sur la paix, le partage équitable du
pouvoir et la réunification d'un pays déchiré par les
divers conflits.
6. Les politologues, doivent aider la population à
connaitre l'organisation institutionnelle du pays afin qu'elle y
participée à la gestion, car la population devrait être
consciente pour ne pas revendiquer pour les intérêts des
autorités mais pour les intérêts généraux,
pour des causes communes, elle ne doit pas tomber dans
l'instrumentalisation.
7. La conscientisation de la population en véhiculant
des messages véridiques, en les enseignants le sens du patriotisme et en
travaillant pour le relèvement de la culture politique.
85
CONCLUSION
Nous voici arrivé au terme de notre travail qui a eu
pour thématique : « Accords politiques en RDC : enjeux, acteurs et
défis sur l'accord de la saint sylvestre ». Nous avons eu une
problématique, qui a gravité au tour de la question suivante :
· Quel est le contenu de l'accord de la saint sylvestre
au vue de Ses enjeux, Ses défis et Ses acteurs?
Face à cette problématique nous avons
formulé les hypothèses suivantes : Voici ce que serait le contenu
de l'accord de la saint Sylvestre par ses enjeux :
· Le rétablissement de l'ordre constitutionnel par
le biais des élections;
· Légitimer les institutions du pays qui
n'auraient plus mandat selon les dispositions constitutionnelles.
· Instaurer un climat de paix qui calmerait les tensions
populaires et permettrait d'éviter un bain de sang ;
· La cogestion du pays avec les autres acteurs politique
hors du pouvoir Kabila;
· Assainir la scène politique congolaise par
décrispation politique et la libération des prisonniers
politique.
Par ses défis voici ce serait le contenu de l'accord :
· le problème d'ordre temporaire par rapport au
délai fixé pour l'organisation des élections au plus tard
le 31 décembre 2017;
· la nomination de la personne du premier ministre;
86
? Le financement des élections par le fond propre de la
république et le problème de la logique électoral
? Nomination du président de la CNSA
Par ses acteurs le contenu de l'accord serait de la suivante :
Les signataires et les non signataires de l'Accord du 18
octobre 2016 avec leurs composantes respectives : la Majorité
présidentielle, l'Opposition politique, l'Opposition républicaine
et la Société civile signataires de l'Accord du 18 octobre d'une
part, et le Rassemblement, le Front pour le Respect de la Constitution et la
Société civile non- signataires dudit Accord, d'autre part.
Puis il y aurait l'église Catholique qui joué le
rôle de la médiation par le biais de la CENCO.
Pour vérifier nos hypothèses, nous avons fait
usage de la méthode analytique tandis que les techniques d'observation
directe et participante, d'interview et documentaire nous on permit de
récolter les données.
Outre l'introduction et la conclusion, notre travail est
subdivisé en trois chapitres : le premier chapitre porte sur le cadre
théorique et conceptuel, le second se focalise la présentation de
l'accord de la Saint-Sylvestre et le dernier s'intitulé accord de la
saint sylvestre, enjeux, acteurs et défis.
Il convient de noter que la RDC a connu depuis la nuit de
temps un problème de contestation de légitimité des
institutions, un seul mode d'accusation du pouvoir était
fréquent, étant un catastrophe géologique la RDC a
demeuré au centre des conflits et des guerres. Pour remédier
à cela un processus de paix était engagé, conclu par un
accord global et inclusif à Pretoria. Mettant ensemble les
87
principaux belligérants de la guerre du Congo pour
pacifier et réunifier le pays enfin de jeter les bases d'une nouvelle
république.
Apres deux cycles électoraux difficile et liés
par les problèmes de légitimé, celui de 2016 devenait
connaitre aussi le même sort, allant même plus loin par sa non
tenue, pour remédier à cette impasse il a fallu recourir à
la voie des négociations enfin de légitimer les institutions qui
étaient devenues illégitimes et trouvés un moyen pour le
rétablissement de l'ordre institution qui passé par le biais des
élections. C'est alors que fut signé l'accord de la saint
sylvestre.
Cependant cet accord a pu avoir des imperfections, des
incompatibilités, des écueils que nous avons
décelés brièvement tout au long de notre travail.
Qu'à cela ne tienne l'ASS a pu doter la RDC des institutions politiques
légitimes et digne d'une république démocratique.
Dans notre pays où l'accession au pouvoir est
l'occasion pour les vainqueurs de s'emparer du « gâteau »
national avec gloutonnerie et d'en jouir seuls au détriment des
intérêts vitaux de tous les citoyens. Ce travail est un
défi lancé à la nouvelle génération
montante, qui doit sans tarder, s'engager résolument dans la recherche
des solutions à la grande crise congolaise sous peine de voir son avenir
lui échapper et son pays, au mieux relégué au dernier
rang, au pire disloqué.
En effet, compte tenu de la position stratégique de
notre pays dans le monde, compte tenu d'immenses atouts humains dont nous
disposons et de ressources naturelles immenses qui font de notre pays une terre
de grandes espérances, le rêve que nous devons bâtir en RDC
et l'ambition que nous devons tous porter sont ceux d'une nation appelée
à construire la politique d'humanité et de civilisation pour la
proposer à toute l'Afrique et au monde d'aujourd'hui.
88
Nous devons pour ce faire devenir la plus belle, la plus forte
et la plus rayonnante démocratie du continent africain. Si nous voulons
échapper au destin de guerre, de violence, de misère,
d'inconscience et d'impuissance qui domine notre nation actuellement, nous
n'avons pas d'autre choix que celui de devenir une grande démocratie au
coeur de l'Afrique : une vraie démocratie où le pouvoir politique
puisse garantir à chaque citoyen les possibilités les meilleures
d'assumer sa liberté, d'exercer ses responsabilités et de faire
resplendir tous les pouvoirs et toutes les énergies de sa
créativité pour une sociétés du bonheur
partagé.
Bien sûr, ce travail n'est pas exhaustif et doit,
certainement soulever des questions nouvelles. Ce n'est qu'une brèche
ouverte, un chantier qui s'annonce indubitablement riche en débats et
recherches.
Un jour un grand homme d'Etat a dit « ne jamais trahir le
Congo », cette phrase doit être une voie à suivre pour tous
les congolais.
89
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5) Institut des Stratégies pour le
Développement Durable, Manuel d'éducation civique n°04 : Le
processus électoral en RD Congo quel comportement citoyen, Septembre
2005, éd. ISDD, Kinshasa, 2005.
6) République Démocratique du Congo, Commission
Politique, Défense et Sécurité, Rapport d'Evaluation de
l'Exécution du Programme du Gouvernement de transition (juillet
2003-décembre 2006), décembre 2006.
92
F. WEBOGRAPHIE
1) Définition accord,
https://www.linternaute.fr"
2) La décision n° 30/CEI/BUR/10 du 09 août
2010 portant publication du calendrier du processus électoral 2010-2013
en RDC et la ?para-constitutionnalité' au Congo-Kinshasa",
http://www.droitcongolais.info/files/paraconstitutionnalite.pdf
3) La fin du mandat présidentiel et le principe de
continuité de l'État dans la Constitution congolaise",
http://www.droitcongolais.info/files/rdc-mandat---continuite.pdf.
4) La fin du mandat présidentiel et le principe de
continuité de l'État dans la Constitution congolaise",
HTTP://WWW.DROITCONGOLAIS.INFO/FILES/RDC-MANDAT---CONTINUITE.PDF)
5) Mandat présidentiel et le principe de
continuité de l'État dans la Constitution congolaise",
http://www.droitcongolais.info/files/rdc-mandat---continuite.pdf).
6) Méthode Scientifique,
http://www.Wikipedia.org
7) Voir C. YATALA NSOMWE NTAMBWE, "Commentaire de
l'arrêt de la Cour constitutionnelle du 09 septembre 2015, R.
Const.0089/2015",
http://www.droitcongolais.info/files/COMMENTAIRE-ARR-T-
COUR-CONSTITUTIONNEL.pdf.
8) YATALA NSOMWE., La valeur juridique de l'accord politique
global et inclusif du centre interdiocésain de Kinshasa en regard de la
constitution du
18 fevrier 2006,
http://www.droit
congolais.info/files/rdc-mandat
continuite pdf
9) YAV & ASSOCIATES, "Des dispositions de l'Accord
politique de la CENCO au Congo: Clauses réputées non
écrites?",
https://www.legavox.fr/blog/yav-associates/dispositions-accord-politique-cenco-congo-
22485.htm
93
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHE I
IN MEMORIAM II
DEDICACES III
REMERCIEMENTS IV
ABREVIATION VI
INTRODUCTION 1
I. ETAT DE LA QUESTION 1
II. PROBLEMATIQUE 4
III. HYPOTHESE 7
IV. CHOIX ET INTERET DU SUJET 8
V. METHODES ET TECHNIQUES DU TRAVAIL 10
a. Méthode 10
b. Technique 11
VI. DELIMITATION DU SUJET 13
VII. DIFFICULTES RENCONTREES 13
VIII. SUBDIVISION DU TRAVAIL 14
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 15
SECTION I : DEFINITION DES CONCEPTS 15
1. 1. Accord 15
1.1.1. Voici quelques synonymes 17
1.2. Politique 18
1.3. Pouvoir 22
§1. Formes de pouvoir politique 25
94
3. Le pouvoir politique institutionnalisé 28
SECTION 2 : NOTION SUR LES ACCORDS POLITIQUES 29
Le préambule fait partie intégrante des accords
politiques 33
Le dispositif des accords politiques 34
Les annexes 34
CHAPITRE II : PRESENTATION DE L'ACCORD DE LA SAINT
SYLVESTRE
35
SECTION I : DE L'ACCORD DE LA SAINT SYLVESTRE 35
1. 1. Etat de lieu 35
1. 2. Du contenu de l'accord 37
1. 3. La nature de l'Accord de la Saint Sylvestre 38
1. 4. La légitimité de la personne incarnant le
Président de la République
pendant la période préélectorale et
électorale 38
1. 5. Pas de troisième mandat présidentiel
39
1. 6. Pas de référendum en période
préélectorale et électorale 40
1. 7. De la création du CNSA 40
1.8. Effet de l'Accord de la Saint Sylvestre 43
CHAPITRE III : ACCORD DE LA SAINT SYLVESTRE : ENJEUX,
ACTEURS
ET DEFIS 46
SECTION I : HISTORIQUE ET ENJEUX DE L'ACCORD DE LA
SAINT
SYLVESTRE 46
1.1. Historique 46
1. 2. Enjeux de l'accord de la saint sylvestre 48
95
AU REGARD DE CE QUI PRECEDE NOUS POURRIONS DIRE QUE LA
DECRISPATION POLITIQUE ETAIT UN GAIN, ET UN ELEMENT EFFICACE POUR ASSAINIR LA
SCENE
POLITIQUE CONGOLAISE. 65
2.1. APERÇU 65
§1. De l'opposition signataire de l'accord de la
cité de l'OUA (Opposition dite
tempérée) 72
§2. Du Rassemblement des forces sociales et politiques
(Opposition dite
radicale) 73
§3. Front commun pour le respect de la constitution
75
§4. De l'Opposition républicaine 75
§1. De la CENCO 77
§2. Des défis 78
SECTION III : SUGGESTION 83
CONCLUSION 85
BIBLIOGRAPHIE 89
TABLE DES MATIERES 93
96
ANNEXES