ÉCOLE RÉGIONALE POST-UNIVERSITAIRE
D'AMÉNAGEMENT ET DE GESTION INTEGRÉS DES FORÊTS ET
TERRITOIRES TROPICAUX
-ÉRAIFT-
MEMOIRE
PRESENTE EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER
PROFESSIONNEL EN GESTION DES AIRES PROTEGEES
Evaluation des impacts des mouvements migratoires sur
la conservation de la biodiversité de zones humides en période
de conflits : Cas des paysages Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Uélé
en République Démocratique du Congo
Par : NABINTU NTUGULO Francine
1ere promotion Master professionnel en Gestion des Aires
protégées
Promoteur : Professeur Jean Pierre MATE MWERU
(Université de Kisangani, RDC).
Co-promoteurs :
- Professeur Raphael TSHIMANGA
(Université de Kinshasa, RDC) - Dr. NIDHI NAGABHATLA
(UNU-INWHE, Canada).
ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020
Université de Kinshasa, Commune de Lemba, - B.P.
15.373 - Kinshasa, République Démocratique du Congo:
+243(0)972601761 /243(0)998181171-
E-mail: info@eraift-rdc.org;
Site :
www.eraift-rdc.org
ÉCOLE RÉGIONALE POST-UNIVERSITAIRE
D'AMÉNAGEMENT ET DE GESTION INTEGRÉS DES FORÊTS ET
TERRITOIRES TROPICAUX
-ÉRAIFT-
MEMOIRE
PRESENTE EN VUE DE L'OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER
PROFESSIONNEL EN GESTION DES AIRES PROTEGEES
Evaluation des impacts des mouvements migratoires sur
la
zones humides en périodedes Conflit» :
conservation de la biodiversité de zones humides
en période de
Cas du paysage EpuuIui-AruGaamba-Uéé
conflits : Cas des paysages
Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Uélé en République
Démocratique du Congo
Membres du jury :
|
|
1.
|
Pr. Joseph LUMANDE KASALI
|
: Président du Jury
|
2.
|
Pr. Dominique MWEZE C. NK.
|
: Secrétaire du Jury
|
3.
|
Pr. Jean-Pierre MATE MWERU
|
: Promoteur
|
4.
|
Pr. Raphael TSHIMANGA
|
: Co-promoteur
|
|
i
ANNEE ACADEMIQUE 2019-2020
Université de Kinshasa, Commune de Lemba, - B.P.
15.373 - Kinshasa, République Démocratique du Congo:
+243(0)972601761 /243(0)998181171-
E-mail: info@eraift-rdc.org;
Site :
www.eraift-rdc.org
ii
DEDICACE A Dieu Tout Puissant, le plus grand Maitre
de temps et des circonstances. A mes très chers Parents, Antoinette
NAMULISA et Ildefonse NTUGULO. A mes très chers enfants-chéris
et leur papa, pour leur amour immense. A mes très chers
collaborateurs, pour leur soutien tant moral que matériel.
iii
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier très sincèrement
toutes les personnes physiques et morales ayant contribué de
manière directe ou indirecte à la réalisation de ce
travail.
Je veux de manière particulière manifester ma
profonde gratitude :
Au Professeur Baudouin Michel, Directeur de l'ERAIFT-UNESCO
pour son dévouement à notre formation de « l'élite de
hauts-cadres africains » ; à l'UNESCO dont nous sommes sous le
patronage ainsi qu'au corps professoral, pour leurs enseignements de
qualité.
Au Professeur Jean Pierre MATE MWERU, promoteur, pour avoir
accepté de diriger avec dévouement mes travaux de recherche ; ses
conseils et sa rigueur scientifique ont été d'un apport
inestimable ainsi qu'au Professeur Nicaise AMUNDALA DRAZO de
l'Université de Kisangani pour son encadrement sur terrain, en
collaboration avec son équipe des anciens étudiants de l'UNIKIS
et de l'Université Shaloom de Bunia.
Au professeur Raphaël STHIMANGA de l'Université de
Kinshasa, pour la bourse complémentaire que nous avons reçue au
centre CRREBAC sous sa direction dans le cadre du projet « Gérer
les interactions entre Climat-Eau-Migration-Conflit pour le renforcement de la
résilience dans le Bassin du Congo » financé par CRDI et
UNU-INWE représentée particulièrement par Dr. NIDHI
MAGABHATLA, en collaboration avec toute son équipe de chercheurs ainsi
qu'à toute l'équipe du projet, en particulier les assistants
Jules BIYA et Éric TSHITENDE, pour l'appui scientifique dans le
dépouillement de données, analyse statistique et pour leur esprit
d'équipe.
Qu'il me soit également permis d'exprimer ma profonde
gratitude :
A la FAO, pour avoir m'accueilli comme stagiaire au sein de
leur sous-bureau de Bunia, coordination zone-Est, en particulier au Professeur
Michel NGONGO pour son soutien.
Aux gestionnaires des aires protégées, sites du
patrimoine mondial de l'UNESCO, qui nous ont accueilli ausein de leurs
programmes ; en particulier le Directeur Général de l'ICCN, Dr.
Cosmas pour son dévouement et la direction technique-scientifique pour
son encadrement ainsi qu'aux différents partenaires (notamment les
agences UN, OXFAM et IPAPEL) et les leaders locaux.
A toute ma famille pour leur soutien et prierres
adressées sans cesse à Dieu, plus particulierement à ma
trés chére Maman, du clan noble de « Banyamotcha » qui
a forgé en moi une « Femme actrice du développement durable
».
En fin je remercie mon Dieu de m'avoir guideé et
protégée tout au long ce curcus académique et dans ma vie
sur terre.
NABINTU NTUGULO Francine
iv
RESUME
Les Paysages se trouvant au Nord-Est de la RDC,
constitués de plusieurs espèces floristiques et fauniques, sont
caractérisés par une pression anthropique grandissante,
accentuée par les migrations transfrontalières et internes, ayant
des impacts tant positifs que négatifs sur tous les plans du
développement de cette région. Le paysage
Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Uelé, situé dans cette zone,
n'échappe pas à cette réalité
généralisée. D'où, l'intérêt de
comprendre les facteurs qui influent sur les schémas spatio-temporels
des migrations à l'échelle de ce paysage, afin d'en
dégager les impacts tant positifs que négatifs sur la
biodiversité et les moyens de subsistance des communautés
locales.
L'objectif global de cette étude vise à
contribuer à la préservation et à la restauration des
zones humides de la République démocratique du Congo par
l'intégration du Genre dans la mise en oeuvre des mécanismes
visant à garantir leur conservation, afin d'améliorer le
bien-être de la population. De manière spécifique, il est
question d'analyser l'évolution du paysage liée aux facteurs qui
influent sur les schémas spatio-temporels des migrations; identifier et
analyser les risques liés à la dynamique spatio-temporelle de ces
migrations à l'échelle du paysage, avec un accent particulier sur
les groupes socialement vulnérables ; identifier et analyser les
initiatives locales les plus efficaces et les plus abordables dans la gestion
de risques liés à ces mouvements migratoires et proposer une
stratégie de gestion durable intégrée de la
biodiversité des zones humides.
L'approche systémique et multisectorielle a
été utilisée pour nous permettre de faire une analyse
efficace du lien entre changement climatique-ressources
naturelles-migration-conflits, en vue d'évaluer les impacts des
migrations humaines sur la conservation de la biodiversité de zones
humides au Nord-est de la RDC. La méthode d'échantillonnage
aléatoire stratifié et systématique a été
utilisée pour la collecte des données quantitatives ; et le focus
groupe, entretiens individuels et discussion des groupes ont été
organisés pour les données qualitatives. Les données
quantitatives ont été analysées avec le logiciel SPSS 3.1
et logiciel R ; et l'analyse du contenu a été la principale
approche utilisée pour les données qualitatives ainsi que la
méthode de parcours commentés. L'analyse SWOT a été
faite pour évaluer ces initiatives locales et l'outil SIG a servi
à l'élaboration de la cartographie des migrations, établie
sur la base des coordonnées géographiques prélevées
avec le Global Positionning System (GPS).
Les résultats issus de nos analyses ont montré
que les facteurs socioculturels, économiques, écologiques,
politiques et sécuritaires sont à la base de la typologie des
migrations qui est subdivisée en quatre principales catégories,
dont la migration économique (ou de travail), la migration
forcée, la migration de contrainte (ou de réfugiés) et
climatique. L'analyse des facteurs multiples qui influencent la décision
de migrer dans ce paysage montre que 40.98% de migrants recherchent la
stabilité, par contre 35.25% recherchent la sécurité pour
un bon épanouissement.
La pollution des eaux (87,5%) étant à la base de
la dégradation des écosystèmes forestiers, lacustres et
fluviatiles (87,5%) de la région ainsi que le braconnage (75%) et
l'exploitation illicite des ressources naturelles, notamment la
déforestation (62,5%) et la carbonisation (12,5%), sont les principaux
facteurs constituant les risques qui sont liés aux mouvements
migratoires à l'échelle de
v
ce paysage. Ceci a aussi comme conséquence non
seulement la perte de la biodiversité et l'empiétement de
troupeaux des éleveurs dans les aires protégées (75%) ;
aussi les risques liés à la santé, notamment chez les
enfants de 1-5ans plus affectés (soit 55.84%) et les conflits (dont 60%
liés à l'accès aux ressources naturelles) qui constituent
les facteurs contributifs à l'insécurité alimentaire.
Les mécanismes d'interventions à grande
échelle, notamment les approches participatives à travers la
sensibilisation, les techniques de traitement de l'eau, les pratiques
traditionnelles, la sécurisation et la protection de la
biodiversité, sont les initiatives locales jugées abordables et
efficaces dans la gestion de risques (ou dangers et
vulnérabilité) liés aux mouvements migratoires à
l'échelle de ce paysage. La Gestion Intégrée de la
biodiversité des zones humides a été trouvée comme
une stratégie durable pour la restauration des écosystèmes
dégradés et le maintien de ce paysage par l'adaptation
spécifique au genre, en vue de renforcer le développement
résilient de communautés. Mots clés :
Impacts, Zone humide, Migration climatique, Biodiversité,
Conflits, Gestion durable Intégrée.
vi
ABSTRACT
Landscapes located in the north-east of the DRC being composed
of several species of flora and fauna are characterized by increasing human
pressure, accentuated by cross-border and internal migration, with both
positive and negative impacts on all development plans. The
Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Uelé landscape located in this area does not
escape this generalized reality. Hence, the importance of understanding the
factors that influence the spatio-temporal patterns of gender migration at the
scale of this landscape, in order to identify both positive and negative
impacts on the livelihoods of women and men local communities.
Generally, this study aims to contribute to the preservation
and restoration of the ex-wetlands. Orientale province through the integration
of gender, in the implementation of alternative measures that aim to ensure
their conservation, in order to improve the well-being of the population.
Specifically, it is a question of analyzing the spatio-temporal dynamics of the
landscape related to the factors that influence the spatio-temporal patterns of
migration between men and women; to identify the risks associated with the
spatio-temporal dynamics of landscape-scale migration of men and women, with
particular emphasis on socially vulnerable groups; identify and analyze the
most effective and affordable local initiatives in risk management and propose
an integrated wetland biodiversity management strategy. The stratified and
systematic random sampling method was used for the collection of quantitative
data; and group focus, individual interviews and group discussion were
organized for qualitative data. Quantitative data was analyzed with SPP 3.1
software and R software; and content analysis was the main approach used to
analyze the qualitative data, as well as the commented route method. The SWOT
analysis was done to evaluate effective and affordable local initiatives; and
the GIS tool was used to develop the migration mapping, based on the geographic
coordinates taken with the Global Positioning System.
The results of our analyzes have shown that social, cultural,
economic, ecological, political and security factors underlie the typology of
migration, which is grouped into four main categories, including economic (or
labor) migration, forced migration , the migration of constraint (or refugees)
and climate migration. An analysis of many factors influencing the decision to
migrate in this landscape shows that 40.98% of migrants seek stability, while
35.25% seek security for good development.
Water pollution (87.5%) resulting in the degradation of
ecosystems (87.5%), poaching (75%) and illegal exploitation of natural
resources (62.5%) are the main phenomena constituting the risks that are linked
to migratory movements on the scale of this landscape. This also results in the
encroachment of herds of herders in wetlands linked to protected areas (75%),
deforestation (62.5%) and carbonization (12.5%) which are at the root of the
destruction. forest, lake and fluvial ecosystems of the region. Mechanisms for
large-scale interventions, including sensitization, water treatment techniques,
securing and protecting biodiversity and endogenous knowledge, as well as
participatory approaches are local initiatives that are considered affordable
and effective. Integrated wetland biodiversity management has been identified
as a sustainable strategy for restoring and maintaining degraded ecosystems by
specific gender adaptation, with a view to enhancing the resilient development
of communities.
Key words: Impact, Integrated Sustainable
Management, Wetland, Climate Migration, Biodiversity and Conflict.
vii
TABLE DES MATIERES
DEDICACE ii
RESUME iv
ABSTRACT vi
TABLE DES MATIERES vii
LISTES DE FIGURES viii
LISTES DE TABLEAUX ix
ABREVIATION ET ACCRONYMES : ix
INTRODUCTION GENERALE 1
Contexte 1
3°. QUESTION DE RECHERCHE 3
4°. HYPPOTHESES PROVISOIRES 3
5°. OBJECTIFS DE RECHERCHE 4
6°. CHOIX ET INTERET DU SUJET 5
SUBDIVISION DU TRAVAIL 7
CHAPITRE PREMIER : LES CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES
CHANGEMENTS CLIMATIQUES, LA MIGRATION, LA BIODIVERSITE ET LES RESSOURCES EN
EAU
(EAU DOUCE CONTINENTALE) 8
Introduction : 8
I.I. Définition des concepts 9
1.2. Etat des connaissances 12
Sécurité de l'eau
(eau-hygiène-assainissement) : 20
Evaluation d'impact 22
2.2. Les conventions et les instruments juridiques 23
Loi n° 14/003 du 11 février 2014 relative à la
conservation de la nature : 24
Convention de RAMSAR sur les zones humides (RAMSAR) 25
Convention sur la diversité biologique : 25
Convention Cadre des Nations-Unies sur les changements
climatiques 26
Les conventions de Nations unies sur la migration humaine : 27
Résolution 1325 du Conseil de sécurité des
Nations Unies : les femmes, actrices de la paix et
de la sécurité 28
CHAPITRE DEUXIEME. MATERIELS ET METHODES 29
CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION DES RESULTATS DE RECHERCHE
41
3.1. Sources de données (voir annexe 10) 41
3.2. Répartition des ménages enquêtés
selon le Genre : voir annexe 11-13 41
3.3. Les impacts des mouvements migratoires sur la conservation
de la biodiversité de zones
humides dans le paysage Epulu-Ituri-Aru et Garamba-Uele : 44
viii
3.3.1. Occupation spatiale des habitats (des sites/camps) et
typologie des migrations, à
l'échelle du paysage: 45
3.3.2. Analyse des risques identifiés à
l'échelle du paysage : 51
3.3. 3. Analyse des initiatives locales (approches d'intervention
des partenaires, connaissance
endogènes et mesures alternatives) dans la Gestion de
risques et Gouvernance de l'eau 66
3.4. DISCUSSION : COMPARAISON DES RESULTATS 74
3.5. Les perspectives ou pistes vers une strategie commune
d'exploitation rationnelle et durable
de zones humides : 99
CONCLUSION GENERALE 102
BIBLIOGRAPHIE : 106
LISTES DE FIGURES
Figure 1 : Approche éco
systémique
Figure 2 : Carte administrative
Figure 3 : Fonctions majeurs de zones humides, leurs effets et
perceptions
Figure 4 : Répartition de l'eau de la
terre
Figure 5 : Facteurs contributifs à la
Sécurité alimentaire
Figure 6 : UN-Water's Security conceptual
Figure 7 : Carte de la Zone d'étude
Figure 8 : Carte des sites
enquêtés
Figure 9 : Effectif de ménages
enquêtés
Figures 10-12 : Taille de ménages
Figures 13-14 :Ethnies et Religions
Figure 15-16 : Itinéraires et typologies
de migrations
Figures 17-18 : Avantages et cause du
phénomène migratoire
Figure 19 : Lien entre Migration et Changement
climatique
Figures 20-22 : Raisons, Désavantages et
Conséquences de migrations
Figures 23-24 : Risques liés au
phénomène migratoire identifiés à l'échelle
du paysage
Figures 25-26 : Source d'approvisionnement de
l'eau et Mode d'accès
Figure 27 : Niveau de satisfaction de la
qualité de l'eau
Figues 28-29 : Genre et Maladie hydrique
Figure 30 : Catégorie de
vulnérabilités
Figures 31-32 : Risques et Modes d'exploitation
des ressources naturelles
Figure 33 : Usage de PFNL dans la
Pharmacopée traditionnelle
Figure 34 : Origine des ressources naturelles
Figure 35 : Activités principales
Figures 36-37 : Diversité alimentaire
Figures 38-39 : Origine de la viande de brousse
et du poisson
Figure 40 : Sécurité alimentaire
et Genre
Figures 41-42 : Type des conflits et leurs
impacts sur la biodiversité
Figure 43-49 : Initiatives locales (Approches
d'intervention, Gestion participative,
Méthodes vulgarisées pour le traitement de
l'eau, Protocole et différentes services de monitoring de la
qualité de l'eau, Mode d'accès à la terre ; Approche pour
la protection et sécurisation de la biodiversité
Figure 50 : Choix de moyens de subsistance
Figure 51 : Mode de résolution des
conflits
Figure 52-54 : Stratégies de survie pour
la sécurité alimentaire et la sécurité de l'eau
ix
Figure 55 : Mesures préventives
Figure 56 : Synthèse des interactions
entre les variables étudiées
LISTES DE TABLEAUX
Tableau 1 : La disparité selon le genre dans l'Ex.
Province Orientale Tableau 2 : Statiques de populations
Tableau 3 : Taille de l'échantillon
Tableau 4 : Lien entre Migration et Changement climatique
à l'échelle du paysage
Tableau 5 : Source d'approvisionnement de l'eau :
Tableau 6 : Score de diversité alimentaire de
ménage
Tableau 7 : Origine du poisson
Tableau 8 : Stratégie de survie pour la
sécurité de l'eau Tableau 9 : Usage du savon pour les mesures
préventives
LISTES DES ANNEXES
Annexe 1 : Fréquence des plantes utilisées dans la
pharmacopée
Annexe 2 : Liste des animaux consommés à
l'échelle du paysage
Annexe 3-4 : et 34-43 Sécurité alimentaire
Annexe 5 : Source de données
Annexe 6-9 : Source de revenu
Annexe 10-16 : Répartitions de ménages
enquêtés selon le genre et par site
Annexe 17 : Répartition des entretiens individuels, Focus
group et discussions de groupes
Annexe 18 : Principaux phénomènes qui menacent la
biodiversité de zones humides
Annexe 19 : Différentes communautés dans le paysage
étudié
Annexe 20-25 : Récolte de PFNL
Annexe 26 : Forme de consommation de l'eau potable par les
ménages
Annexe 27-31 : Facteurs dans la décision de migrer Annexe
32-33 : les principales menaces
Annexe 44 : Contrainte de femmes pour leur intégration
socio-économique
Annexe 45-49 : Approches de partenaires et Sécurité
de l'eau
Annexe 52 : Analyse SWOT
Annexe 54-55 : Synthèse de Fiches de Collecte de
données pour la Cartographie et Photos
x
ABREVIATION ET ACCRONYMES :
ONU : Organisation des Nations unies
OIM : Organisation Internationale pour la Migration
UNHCR : Haut-commissariat de Nations-Unies pour les
Réfugiés
PNUE : Programme de Nations-Unies pour l'Environnement
PNUD : Programme de Nation-Unies pour le Développement
FAO : Fonds de Nations-Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation.
UNU-INWHE : Université de Nations Unies pour l'eau, la
Santé et l'Environnement
AP : AIRE PROTEGEE
BM : Banque Mondiale
BAD : Banque Africaine de Développement
CARG : Conseil Agricole et Rural de Gestion
CARITAS/BDOM : Caritas/Bureau Diocésain des OEuvres
Médicales
CLE : Comité local d'Eveil
IPAPEL : Inspection Provincial d'Agriculture, Pêche et
Elevage
CEP/AVEC : Champ Ecole Paysan/ Caisse de résilience
CFI : Commission Foncière de l'Ituri
CIFOR : Center for International ForestryResearch
CLD : Comité Local de Développement
CO2 : Dioxyde de carbone
SFCG : Seach For Common Ground
DGM : Direction Générale de Migration
DSCRP2 : Document de Stratégie pour la Croissance et la
Réduction de la Pauvreté,
2ème génération
EIES : Etude d'Impact Environnemental et Social
GES : Gaz à Effet de Serre
xi
1
ICCN : Institut Congolais pour la Conservation de la Nature
INERA : Institut National d'Etude et de Recherche Agronomique
IPC : The Integrated Food Security Phase Classification/Cadre
Intégré de
Classification de la Sécurité Alimentaire
MECDD : Ministère de l'Environnement, Conservation de la
Nature, et du
Développement Dura
MINAGRI : Ministère de l'Agriculture
MONUSCO : Mission de l'Organisation des Nations unies pour la
Stabilisation du Congo
OIM : Organisation Internationale de Migration
RDC : République Démocratique du Congo
REDD+ : Réduction des émissions issues de la
déforestation et de la dégradation des
forêts, rôle de conservation, de gestion durable des
forêts et de renforcement du stock de carbone dans les pays en voie de
développement
RFO : Réserve à faune d'Okapis
ERAIFT : Ecole Régionale Postuniversitaire
d'Aménagement et de Gestion Intégrée de
Territoires Tropicaux
RN : Route nationale
PNG : Parc National de la Garamba
UICN : Union Internationale pour la Conservation de la Nature et
des ressources
naturelles
UNDSS : United Nations Department of Safety and Security
UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Éducation,
la Science et la Culture
UN-HABITAT : Programme des Nations Unies pour les
Établissements Humains
OFAC : Observation de Forêts d'Afrique Centrale
CRDI : Centre de Recherche pour le Développement
International
SSSS : Stratégie internationale de Nations-Unies pour la
Sécurité et de Stabilisation
STAREC : Programme National de Stabilisation et de Reconstruction
de Zones de
Conflit
INTRODUCTION GENERALE
Contexte
D'après le rapport de l'Organisation Mondiale de
Migrations (OIM, 2015), plus de 244 millions de personnes à travers le
monde résidaient hors de leur pays de naissance, tandis qu'environ 65
millions de personnes avaient connu un déplacement contre leur
gré. De ces derniers, 21 millions étaient des
réfugiés, 3 millions demandeurs d'asile et plus de 40 millions de
personnes déplacées dans leur propre pays. Les migrations ne sont
pas un phénomène nouveau. Les mouvements de populations, qui
revêtent différentes formes, font partie intégrante de
l'histoire de l'humanité. Les migrations sont souvent la cause et la
conséquence (parfois les deux) des conflits et de la violence (FAO,
2018).
Le rapport de la Troisième évaluation du Groupe
Intergouvernemental pour l'Evaluation du Climat (GIEC, 2001) estime que
l'impact le plus dramatique du changement climatique peut concerner la
migration. En ce qui concerne les migrations, les facteurs d'attraction jouent
un rôle plus important dans la décision de migrer.
A cause du changement climatique, à l'horizon 2050, 71
millions de personnes supplémentaires vivront dans
l'insécurité alimentaire dans le monde, dont plus de la
moitié de l'Afrique subsaharienne où la tendance à la
hausse semble s'accélérer (avec 23% de la population actuellement
sous-alimentée). Les effets des variabilités du climat et des
extrêmes climatiques varient selon le sexe et sont souvent plus
néfaste pour les femmes (FAO, 2018).
Il est largement reconnu que le changement climatique aura des
répercussions profondes et posera des défis pour le
développement et la sécurité humaine à une
échelle sans précédent, particulièrement pour
l'Afrique et certaines parties du monde en voie de développement (Nordas
R., Gleditsch N, 2017).
Dans ce contexte, les pays vulnérables tels que la RDC
se trouvent plus exposés aux effets du changement climatique incluant
les migrations et les conflits. Une étude approfondie est donc
nécessaire en vue de pouvoir établir les diverses interactions et
appuyer la prise de décision de gestion durable.
Problématique
La région du Nord-Est de la République
Démocratique du Congo (RDC) est dominée par une diversité
des ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, offrant ainsi des
opportunités pour le développement socio-économique des
populations et le renforcement de la résilience des communautés
face aux effets du changement climatique. Toutefois, cette zone est sujette aux
conflits et insécurité récurrents dus à la
présence de plusieurs groupes armés, dont les activités
ont été largement identifiées en rapport avec
l'exploitation illicite de ces ressources naturelles qui les alimentent. Il ya
aussi lieu de noter la présence des migrants internes et externes dans
cette zone qui engendrent des conflits au tour de ces ressources avec les
communautés locales (FAO, 2018). Parmi les catégories des
migrants internes, on observe les déplacements de populations dus
à la recherche des pâturages (cas de la transhumance de Hema),
mais aussi dus aux guerres civile et conflits armés internes. De la
catégorie des migrants transfrontaliers, on souligne la présence
des éleveursMbororo venus des pays sahéliens où il a
été observé une diminution sensible des
précipitations pendant les quatre dernières décennies
(CI/GL, 2007 ; SFCG, 2014).Les conséquences engendrées par ces
mouvements migratoires touchent non seulement plusieurs secteurs de la zone
Nord-Est de la RDC (ITAPEL, 2019 ; HCR, 2019) ; mais aussi au niveau national
et régional (PNUE, 2011 ; PNUD,
2
2015). La problématique des migrations dans ces zones
en conflits, notamment le pastoralisme des nomades armés, face à
un certain nombre de défis, suscite aujourd'hui beaucoup
d'intérêts dans la recherche de la compréhension de
certains facteurs de sécurité, stabilité et de
développement durable à travers le monde. (CI/GL, 2006; SFCG,
2014; Salomon Bronkhorst, 2015; Adolphe Agenonga Chober, 2016.).
Dans la zone du Nord-Est de la RDC, nous retrouvons des
paysages tels qu'Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Ueléqui contiennent des aires
protégées à importance internationale. Ces paysages
constitués d'autant d'écosystèmes forestiers, lacustres ou
fluviatiles des aires protégées les plus importantes d'Afrique,
notamment la Réserve de Faune à Okapi (RFO) et le Parc National
de la Garamba avec ses trois domaines de chasse qui abritent des espèces
exceptionnelles et endémiques de primates, d'oiseaux, des okapis, des
éléphants, etc. à l'Est de la RDC (ICCN, 2017 ; OFAC,
2018).Le bassin du Congo, dont la réserve et la forêt d'Ituri font
partie, est un des plus grands systèmes de drainage d'Afrique. La RFO
est aussi habitée par une importante population autochtone, les nomades
traditionnelles pygmées Mbuti et les chasseurs Efe, pour laquelle
l'écosystème forestier est essentielle économiquement et
culturellement (UNESCO, 2018).
Selon le récent rapport de l'OFAC (2018), il ressort
que la zone Nord-Est de la RDC connait une dégradation sérieuse
de son potentiel en ressource naturelle, exacerbée par le
phénomène de flux migratoires. Cette dégradation concerne
les impacts dûs à la dégradation de la qualité des
eaux, la déforestation, les empiétements agricoles et
l'agriculture sur brulis, le braconnage commercial et l'exploitation
minière artisanale (ICCN, 2019).Les problèmes de genre et
inter-générations sont également plus complexes au sein
des populations autochtones (FAO, 2013), notamment dans les zones d'accueil de
migrants. Hormis ces impacts négatifs, nous pouvons aussi signaler la
contribution des mouvements migratoires à l'évolution des
communautés et des sociétés (FAO, 2018). La
mobilité humaine a toujours été une composante essentielle
du développement économique, social et humain et les migrations
saisonnières apparaissent comme une résolution traditionnelle des
conflits ayant lien avec les ressources naturelles (Brachet Julien, 2009 ;
Serge Dufoulon, 2011 ; PNUE, op. citPNUD, op cit. Saeed A. et al. 2009). Ces
connaissances autochtones sont aussi intégrées dans les
mécanismes de gestion de l'environnement, d'adaptation au changement
climatique et de renforcement de la résilience des communautés
à long terme et depuis des générations (Banque Mondiale,
2016 ; PNUE, 2019 ; FAO, 2018).
Malgré cette situation, nous observons à ce jour
des lacunes en terme des informations nécessaires pour aborder d'une
façon efficace cette problématique triangulaire :
diversité de ressources naturelles-mouvements migratoires-impacts.Selon
la FAO (2018), la résilience au changement climatique est essentielle en
Afrique subsaharienne et doit s'appuyer, particulièrement dans le bassin
du Congo sur les évaluations de risques climatiques (Tshimanga et
Hughes, 2012), la science, les technologies éprouvées, et la
collaboration intersectorielle (Bwon et Crawford, 2009, cit. Tshimanga et al.
2012).Sadoff et Muller (2010) notent que la sécurité de l'eau est
au coeur de l'adaptation au changement climatique pour une gestion
intégrée des ressources en eau (ONU, 2012 ; Nagabhata et Mahba,
2017).Il est alors important d'adopter une stratégie de gestion
intégrée et des approches intersectorielles qui prennent en
compte les compromis entre la production alimentaire et celle de
l'énergie, les infrastructures, la gestion de l'eau douce et des zones
côtières, ainsi que la conservation de la biodiversité
(FAO, 2013) ; en vue de réduire la pression sur les
écosystèmes qui pourrait augmenter dans les décennies
à venir, avec des dégâts probablement irréversibles
(IPBES, 2019).Toutefois, il est difficile de concevoir cette stratégie
si les contours de
3
4
la migration n'ont jamais été
déterminés à l'échelle des paysages ainsi que les
risques sur la biodiversité des zones humides, exacerbés par le
phénomène de flux migratoires (CI/GL, 2007 ; FAO, 2013 ;
Intenational Crisis Group, cit. A.A.Chober, 2016 ; CIFOR, 2017 ; OFAC, 2018).
Des incertitudes demeurent quant à la nature des divers facteurs enjeu
(Barnett W et al, 2009).
Au regard de menaces et pressions anthropiques
identifiées, des engagements à la gestion intégrée
des ressources naturelles par une approche participative, nos conclusions
permettront de développer une stratégie commune de gestion
durable et intégrée des zones humides pour le renforcement de la
résilience de communautés.
3°. QUESTION DE RECHERCHE
La problématique se résume autour d'une question
principale appuyée par les questions secondaires ci-après :
Question fondamentale : Comment
intégrer la gestion des risques liés aux impacts
socio-écologiques des migrations sur la conservation de la
biodiversité de zones humides dans les paysages Epulu-Ituri-
Aru-Garamba-Uélé?
Questions secondaires :
Quels sont les catégories de migrations liées
aux facteurs qui influent sur les schémas spatio-temporelles de la
dynamique du phénomène migratoire, à l'échelle du
paysage ?
Quelles sont les risques liés aux impacts des
mouvements de populations (migrations internes et transfrontalières) sur
la biodiversité de zones humides?
Quels sont les initiatives locales développées
pour la gestion intégrée des risques (dangers et
vulnérabilités) liés aux facteurs qui influent sur les
schémas spatio-temporels des migrations due aux conflits, au climat ou
à l'eau, à l'échelle du paysage?
Quelles directives d'une stratégie commune de gestion
durable intégrée faut-il proposer pour une adaptation
spécifique au Genre garantissant la conservation de la
biodiversité de zones humides, à grande échelle et visant
à renforcer le développement résilient des
communautés?
4°. HYPPOTHESES PROVISOIRES
L'étude s'est basée sur les hypothèses
suivantes, à savoir : Hypothèse principale :
L'hypothèse qui se dégage des questions
fondamentales de cette recherche est que : « la gestion
intégrée des bassins versants vise à préserver
toute la gamme des services environnementaux et hydrologiques, et à
réduire ou à éviter les impacts nuisibles en aval, tout en
renforçant la productivité des ressources et en améliorant
les moyens d'existence locaux ».
Hypothèses subsidiaires :
1. La migration à plusieurs
transhumances due au climat et aux conflits, accroît la densité
démographique dans ces paysages alors que la quantité de
ressources reste stable, baisse ou
se détériore, mettant en péril
l'intégrité écologique de zones humides ainsi que les
moyens de subsistance des communautés.
2. Le changement climatique pourrait conduire à des
conflits accentuant les inégalités liées au genre dans les
lieux d'accueil des migrants et, exposant les communautés aux risques de
dégradation des écosystèmes et de perte de la
biodiversité, avec des conséquences graves sur la santé
humaine et la sécurité alimentaire, notamment de groupes
socialement vulnérables à l'échelle du paysage.
3. Les partenaires d'intervention utilisent des approches
sectorielles de façon dispersée, en éparpillant tous les
efforts conjugués visant à soutenir l'intégration du genre
dans la protection, l'utilisation durables des ressources naturelles et pour le
renforcement des moyens de subsistance alternatifs.
4. L'atténuation des pressions anthropiques et menaces
potentielles sur la biodiversité de zones humides, exacerbée par
les flux migratoires, nécessite une stratégie commune et durable
de gestion intégrée de la biodiversité et d'adaptation
spécifique pour une meilleure intégration du Genre dans la
préservation de zones humides, visant à garantir le
développement résilient de communautés.
5°. OBJECTIFS DE RECHERCHE
Objectif global :Contribuer à la
préservation et à la restauration des zones humides de la RDC par
l'intégration du genre dans la mise en oeuvre de mécanismes
visant à garantir la conservation de la biodiversité et
l'amélioration du bien-être des populations.
Objectifs spécifiques (OS) :
Trois objectifs spécifiques sont poursuivis à
l'issue de cette recherche :
OS 1. Analyser l'évolution spatio-temporelle du
paysage Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Uélé liée à la
dynamique du phénomène des flux migratoires.
OS 2. Analyser les risques liés aux facteurs qui
influent sur les schémas spatio-temporels des migrations tenant compte
des spécificités liées au Genre (accent sur les femmes et
les enfants de groupes socialement vulnérables).
OS 3. Analyser les initiatives locales les plus abordables
(les mécanismes d'interventions, les approches utilisées ainsi
que les connaissances endogènes ou pratiques traditionnelles) dans la
gestion de risques liés à la dynamique de migrations.
OS4. Proposer une stratégie commune
durable de gestion intégrée des ressources en eau et d'adaptation
spécifique au genre à l'échelle du paysage,
débouchant sur des simulations prospectives du devenir de ces paysages
et des recommandations en termes d'aménagement et de gestion
intégrée des zones humides pour garantir la conservation de la
biodiversité et un développement résilient de
communautés.
5
6°. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Hormis son intérêt scientifique, cette
étude s'inscrit dans le cadre des réglementations tant nationale,
sous régionale qu'internationale sur l'environnement, en particulier
dans le cadre des Objectifs de Développement durable (ODD ; notamment la
lutte contre la pauvreté, l'adaptation aux changements climatiques ainsi
que le renforcement de la résilience des communautés.
Cette étude s'inscrit aussi dans le cadre du 15e
Objectifs de Développement Durable de Nations Unies(ODD) consistant
à « Préserver et restaurer les écosystèmes
terrestres et des écosystèmes d'eau douce, en particulier les
zones humides » ; et notamment l'ODD 15.1. Elle s'est ensuite appesantie
sur chacun des 20 objectifs d'Aichi dont l'accent a été mis sur
les 5 buts stratégiques dans cette recherche. La Cible 14 a
été priorisé dans les perspectives d'avenir, en tenant
compte des besoins des groupes sociaux les plus pauvres et vulnérables
ainsi que pour la prévention de conflits écologique dans la
sous-région africaine, dans l'option de contribuer à toute une
gamme d'objectifs de développement durable.
Elle corrobore avec le colloque international organisé
à Stockholm sur la bonne gouvernance de ressources naturelles ( en
septembre 2010) et appuyé sur la compréhension du fait que la
gouvernance est à la fois le contexte et le produit de l'interaction
d'une série d'acteurs et parties prenantes aux intérêts
divers ou des secteurs spécifiques (FAO et PROFOR, 2011).
Les résultats de cette recherche sont
bénéfiques pour les populations autochtones jouant un rôle
crucial dans le développement durable et dont, selon la Banque Mondiale
(2015), leurs droits sont de plus en plus pris en compte dans la
législation nationale et internationale. Ce diagnostic va aboutir
à une connaissance approfondie des typologies des migrations
liées aux multiples facteurs en jeu, des risques identifiés et
des initiatives locales (connaissances endogènes, activités
économiques alternatives, systèmes de production durables
utilisés, etc.) dans la région pour assurer une stabilisation des
pressions anthropiques sur les ressources naturelles.
Pertinence par rapport à l'approche
systémique.
Les zones humides sont vitales pour l'homme, pour les
écosystèmes et pour notre climat ; en fournissant des services
éco systémiques essentiels tel que notamment la régulation
et la purification de l'eau, la maitrise des inondations, la
biodiversité importante pour notre santé, notre approvisionnement
alimentaire, le tourisme et l'emploi. Elles absorbent également le
dioxyde de carbone et contribuent ainsi à ralentir le
réchauffement de la planète et à réduire la
pollution. D'où leur surnom de « reins de la terre » (UNESCO,
2017).La gestion intégrée des bassins versants vise à
préserver toute la gamme des services environnementaux, les services
hydrologiques, en particulier procurés par un bassin versant et à
réduire ou prévenir les impacts nuisibles en aval, tout en
renforçant la productivité des ressources et en améliorant
les moyens d'existence locaux (Nagabhata et Mahba, 2017).
Il ressort que des actions intersectorielles présentant
une vision holistique de la gestion et de la conservation de toutes les
ressources naturelles disponibles (l'UNESCO (2019), doivent être mises
à l'échelle pour renforcer la résilience face à la
variabilité du climat et aux extrêmes climatiques. Les
priorités de gestion de l'eau dans les forêts doivent fournir un
cadre pour
6
l'intégration d'utilisations des terres et de
systèmes de subsistance différents (foresterie, pêche et
agriculture, par exemple), en considérant l'eau comme point
d'entrée de la planification des interventions(PNUD, 2015).Sans
une approche systémique (global et intégrée) qui combine
des sciences naturelles et humaines, les objectifs de conservation des
ressources naturelles resterons une lueur (TREFON Theodore, 2015, Barnett
Webber et al, 2009).
Par ailleurs, la convention sur la diversité biologique
(CDB), adoptée lors du Sommet de la Terre, a mis l'accent sur l'approche
éco systémique impliquant une prise en compte effective de la
connectivité biologique fonctionnelle et donc combinant la gestion des
aires protégées, des réseaux écologiques et des
zones qui ne font pas partie de ces réseaux. On doit prendre conscience
de la nature complexe des nombreux défis qui ne seront relevés
qu'avec une étroite collaboration entre les différentes
partenaires. La prise de conscience des interactions entre la
végétation forestière et les processus hydrologiques, de
la relation entre l'utilisation des terres en amont et les débits, la
qualité de l'eau et la variabilité climatique ainsi que la
pluralité des facteurs qui façonnent les dynamiques migratoires
(Barnett Webber et al, 2009) , ont nécessité une étude
pour une gestion durable et intégrée des zones humides. Les
efforts envers l'adaptation au changement climatique, l'atténuation de
ses effets et le renforcement de la résilience doivent donc se faire
dans le cadre d'une approche sensible au Genre (FAO, 2018).
Figure1 : Approche systémique à
l'échelle du paysage (Source : Propre Conception
modifiée).
Légende : Le Paysage est
le système avec ses 4 sous-systèmes (les
écosystèmes forestiers et fluviatiles en interactions avec la
Gouvernance /Sécurité, le Développement et les parties
prenantes/acteurs principaux : partenaires d'intervention, locaux, autochtones
et migrants).
7°. DELIMITATION DU SUJET Groupes cibles
:
La présente étude est destinée aux
différentes parties prenantes qui sont les bénéficiaires
de résultats de ce travail, notamment : les populations riveraines,
usagers directs et indirects de
7
bassins de principales rivières ; les gestionnaires des
Aires Protégées; les autorités de l'administration et les
politiques (au niveau local, provincial, national ainsi qu'au niveau
régional) ; les scientifiques, les chercheurs et les partenaires dans
les domaines de la sécurité alimentaire, la protection de
l'environnement, la lutte contre la pauvreté, ainsi que ceux la
Gouvernance environnementale des ressources naturelles.
Localisation :
Ce travail de recherche a été mené
à l'échelle du paysage, notamment dans les paysages
Epulu-Ituri-Aru et Garamba-Uélé composés par les
écosystèmes forestiers et des zones humides liées aux
écosystèmes des aires protégées de ce paysage,
notamment le bassin de la rivière Ituri et le bassin de la
rivière Uélé, situés respectivement dans les
nouvelles provinces d'Ituri et des Uélés, dans l'ex. Province
Orientale.
Figure N°2 : Carte administrative
(Source : OCHA, 2002)
SUBDIVISION DU TRAVAIL
Ce travail s'articule autour de trois chapitres ; outre
l'introduction générale sur le contexte de l'étude (la
problématique, l'état de la question et les objectifs de la
recherche avec les hypothèses proposées). Le premier chapitre
porte sur la revue de littérature ; le deuxième chapitre aborde
l'approche méthodologique ; et le troisième fait état des
impacts socio-écologiques des mouvements migratoires sur la conservation
de la biodiversité des zones humides, à l'échelle du
paysage ; enfin une conclusion suivie des recommandations et une
stratégie commune de gestion durable intégrée.
8
CHAPITRE PREMIER : LES CONSIDERATIONS GENERALES SUR LES
CHANGEMENTS CLIMATIQUES, LA MIGRATION, LA BIODIVERSITE ET LES RESSOURCES EN EAU
(EAU DOUCE CONTINENTALE)
Introduction :
Les changements climatiques sont la question
déterminante de notre époque et nous sommes à un moment
décisif. De l'évolution des conditions
météorologiques, qui ont des effets sur la production agricole et
alimentaire, à l'élévation du niveau des mers, qui
augmente les risques d'inondations, les conséquences des changements
climatiques sont mondiales en termes d'effets et d'échelle. Sans action
immédiate, il sera beaucoup plus difficile et coûteux de s'adapter
aux conséquences futures de ces changements 1(Vejer de la
Frontera, 2011; GIEC, 2013).
Depuis toujours, selon l'OIM, l'humanité a
été en mouvement face à différents facteurs
socio-économiques, écologiques, sécuritaire et politiques
(T. Alexander Aleinikoff et OIM, 2002 ; Brachet, Julien, 2009 ; El Hassan B.
A., Birch I.) ; sous diverses formes des migrations qui posent
différents types de difficultés et ouvrent différents
types de perspectives (FAO, 2018). Aujourd'hui, il n'y a jamais eu autant de
personnes vivant dans un pays dans lequel elles ne sont pas nées, en
quête de ressources naturelles (par des mouvements épisodiques et
localisés2) pour leur survie (PNUE, 2012; Brachet, Julien,
2009).
Cependant, la République démocratique du Congo
(RDC) qui occupe 60 % du foret du bassin du Congo, d'une biodiversité
exceptionnelle, fait partie des dix pays les plus menacés par le
réchauffement climatique, selon l'Union Européenne (MEDD,
2012).Au Nord-est de la RDC, la province de l'Ituri n'est pas
épargnée des effets du changement climatique, exacerbé par
le phénomène des flux migratoires et des conflits au tour des
ressources naturelles. Des dégâts énormes due à la
pluie averse qu'a connue le territoire de Mahagi en date du 01 au 03 et du 24
au 28 juin 2019 ont eu des conséquences énormes sur tous les
plans ; dont 1146 ménages de la population locale en ont
été victime suite à l'inondation des principales
rivières et cours d'eau (ITAPEL, 2019).
Ce chapitre traite du cadre théorique et de
littérature sur les migrations humaines, le changement climatique, les
conflits au tour de ressources naturelles, la conservation de la
biodiversité, les zones humides, l'évaluation des impacts mais
aussi les cadres juridiques au niveau national, régional et
international.
1CCNUCC, 1992. Les changements climatiques
constituent un problème complexe, qui, bien qu'étant de nature
environnementale, a des conséquences sur beaucoup d'issues globales,
notamment la pauvreté, la gestion des ressources,
etc. et dont la réponse passe par une
réduction des émissions
2PNUE, op. Cit. ; PNUD, op.
Cit. ; Saeed A. et al., 2009a, op. Cit. ; Saeed A. et al,
Study to Asse. Traditionnellement, la rareté des
ressources et la compétition intense entre et au sein des groupes de
pasteurs, d'agro-pasteurs et d'agriculteur autour des terres et de l'eau ont
été atténuées par les migrations
saisonnières, la résolution traditionnelle des conflits et les
mécanismes de gestion de l'environnement.
9
I.I. Définition des concepts
La clarification des concepts présente le sens des
différents mots clés et expressions utilisés dans cette
étude en vue de leur compréhension.
Une migration humaine 3est un déplacement du
lieu de vie d'individus. C'est un phénomène probablement aussi
ancien que l'humanité. Il mesure un stock et comprend la migration
volontaire et la migration forcée. Les migrations internes aux pays sont
également en augmentation, mais on parle alors plutôt de
déplacements de populations (qui sont également volontaires ou
forcés) (OIM, 2005).
Dans ce travail, la migration est l'ensemble des mouvements
des populations (arrivée et départ) dans le paysage
Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Uélé.
Selon l'Organisation Internationale pour les migrations, un
migrant4s'entend de toute personne qui, quittant son lieu de
résidence habituelle, franchit ou a franchi une frontière
internationale ou se déplace ou s'est déplacée à
l'intérieur d'un Etat, quels que soient : 1) le statut juridique de la
personne ; 2) le caractère, volontaire ou involontaire, du
déplacement ; 3) les causes du déplacement ; ou 4) la
durée du séjour.
Selon le HCR, le réfugié est défini comme
étant une personne « qui, en raison d'une crainte raisonnable
d'être persécutée pour des raisons de race, de religion, de
nationalité, d'appartenance à un certain groupe social ou
d'opinion publique... ne peut... ou, en raison de cette crainte, ne veut user
de la protection de ce pays » (HCR, 2009).
Immigration : Selon le nouveau Petit Robert
de la langue française (2009), « l'immigration consiste à
l'entrée dans un pays de personnes non autochtones qui viennent
s'établir généralement pour trouver un emploi ». Il
s'applique aux personnes à qui les autorités de l'immigration ont
accordé le droit de résider en permanence (Abdel Hack
Babatoundé A.S., 2015).
Dans le cadre de cette étude, l'immigration
désigne l'entrée et l'établissement temporaire ou
définitif des populations dans le paysage
Epulu-Ituri-Aru-Garamba-Uélé.
Migration climatique 5:
le déplacement de« personnes ou groupes de personnes qui,
pour des raisons impérieuses liées à un changement
environnemental soudain ou progressif influant négativement sur leur vie
ou leurs conditions de vie, sont contraintes de quitter leur foyer habituel ou
le quittent de leur propre initiative, temporairement ou définitivement,
et qui, de ce fait, se déplacent à l'intérieur de leur
pays ou en sortent », selon l'OI M (2007).L'Organisation
3 Selon George et Verger (2007), une
migration est un ensemble de déplacements ayant pour effet de
transférer la résidence des intéressés d'un certain
lieu d'origine ou lieu de départ à un certain lieu de destination
ou lieu d'arrivée.
4Levy et Lussault (2006), souligne
que « l'emploi scientifique du terme doit privilégier un sens
restreint associant nécessairement les paramètres principaux
suivants : un déplacement qui doit être marqué par le
franchissement d'une échelle d'espace, des acteurs du champ migratoire
qui sont les migrants et tous ceux qui assurent la possibilité de migrer
(passeurs, transporteurs, hôtes, employeurs), la résidence et
l'habitat ainsi que la vie quotidienne du migrant ».
5T. Alexander Aleinikoff et OIM,
2002. Un nouveau paradigme a émergé, favorable au
développement du pastoralisme, en reconnaissant sa valeur pour les
économies africaines (PIB) et l'environnement.
10
internationale pour les migrations (OIM) signale que les
catastrophes climatiques déplacent entre 21 et 24 millions de personnes
chaque année. C'est une nouvelle forme des migrations dite «
Réfugié écologique ou réfugié climatique
» : hypothétique migration humaine envisagée dans le futur,
due au réchauffement climatique. Selon l' l'ONU (1990), les «
migrants environnementaux » n'ont d'autre choix que de quitter leur pays
et leur déplacement est motivé exclusivement par le changement
climatique dans un contexte où le changement climatique est devenu une
priorité pour une multitude d'acteurs dans le monde entier et
l'évocation de « réfugiés climatiques »
fuyant des catastrophes environnementales demeure populaire, avec des
nombreuses initiatives prises par des politiciens, des militants, des
organisations internationales et, dans une moindre mesure, des scientifiques
(CARE, 2009 ; Biermann et Boas, 2010 ; Collectif Argos, 2007 cit. Barnett
Webber et al, 2009).
Définition du concept « Conflit »
:
Selon le dictionnaire de français LAROUSSE6)
Le conflit est une opposition entre deux ou plusieurs
personnes qui se heurtent à des idées ou à des opinions
divergentes et ou les attentes des unes sont souvent en opposition avec les
attentes des autres.
Synonymes :Choc, lutte, rivalité,
Guerre ; Lutte entre deux personnes, deux peuples, désaccord,
opposition, etc.
Le conflit est difficile à définir parce qu'il
revêt de nombreuses formes et survient dans des cadres différents.
Il semble que le conflit soit, par essence, un désaccord, une
contradiction ou une incompatibilité opposant des personnes ou des
groupes. Les conflits variant en étendue et en intensité, dont le
conflit d'aménagement révèle de 3 niveaux :
interpersonnel, publique et de territoire (DZIEDZICKI J. M., 2001)
L'étendue d'un conflit est totale lorsque le
désaccord touche ensemble les buts poursuivis, les idées, les
sentiments, les manières de faire. Elle est partielle quand elle ne
porte que sur une ou deux de ces dimensions.
L'intensité quant à elle est à entendre
comme le niveau de profondeur du désaccord ou de la divergence entre
individus ou ensembles d'individus par rapport à quelque chose. Plus
l'étendue et l'intensité d'un conflit sont grandes plus il sera
difficile de négocier le rapprochement entre les parties en
désaccord, et inversement.
Ses antonymes : accord, coalition,
complicité, concordance, connivence, fraternisation, pool, harmonie,
consensus, collusion, paix, silence, entente, concertation, calme, contrat,
conformité, pacification, union, réconciliation, accalmie,
camaraderie, concorde, fraternité, quiétude, etc.
Biodiversité : ou diversité
biologique
6https //:www.larousse.fr/
11
La biodiversité 7c'est la
"variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre
autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres
écosystèmes aquatiques et les complexes écologiques dont
ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces
et entre espèces ainsi que celle des écosystèmes."
Biodiversité alimentaire :
La biodiversité alimentaire 8est
définie comme la diversité des plantes, animaux et autres
organismes utilisés à des fins alimentaires, comportant les
ressources génétiques intra-espèces et
inter-espèces ainsi que celles provenant des
écosystèmes.
Définition du sexe social (ou le genre)
:
Le sexe biologique : est l'ensemble des
caractéristiques biologiques, héréditaires et
génétiques qui organisent les individus en deux catégories
: mâle et femelle. Le « sexe » fait référence aux
différences anatomiques et biologiques entre hommes et femmes,
mâles et femelles. Ainsi, lorsqu'on parle du sexe, il s'agit du sexe
biologique. Ce qui différencie au niveau biologique le mâle de la
femelle (chromosomes, anatomie) (UNESCO, 2016).
Le « genre » (issu de
l'anglais gender) est un concept sociologique,
utilisé dans une acception différente de la grammaire. Il se
traduit en français par : « rapports sociaux des sexes
» ou encore « rapports socialement et culturellement
construits entre femmes et hommes ». Lorsqu'on parle de genre, on
parle du sexe social, construit socialement par la socialisation, et qui induit
certains comportements ou certaines attitudes.
Le genre est une notion qui fait référence
à une construction politique et sociale de la différence des
sexes. Il est interactif et transversal, il opère dans toutes les
sphères de la société. Autrement dit, le genre renvoie
à la classification sociale et culturelle entre masculin et
féminin (UNESCO, 2016).
Evaluation d'impacts :
Le concept « évaluation » désigne
l'action et l'effet d'évaluer, c'est-à-dire, estimer une chose
par rapport soit à son prix, à sa valeur, à sa
quantité ou à sa durée. Ce verbe est synonyme de «
estimer » et « apprécier ».
Selon la définition du CAD-OCDE, la définition
de l'impact demeure : « les effets positifs et
négatifs, directs ou indirects, intentionnels ou non, induits par une
intervention à l'appui du développement.
»
7Article 2 de la Convention sur la
diversité biologique, adoptée le 22 mai 1992 et ouverte
à la signature des Etats lors de la Conférence de Rio le 5 juin
1992, pour entrer en vigueur le 29 décembre 1993.
8FAO, 2011. Des informations sur
la biodiversité alimentaire peuvent être recueillies en
détaillant un ou plusieurs des groupes d'aliments du questionnaire sur
la diversité alimentaire.
12
1.2. Etat des connaissances
Les migrations de populations ont fait objet d'étude
9dans plusieurs pays, plusieurs écoles et universités
dans le monde en général et particulièrement en Afrique
:
Badie (2009), perçoit la migration comme un fait
social, un bien public mondial10 ; Lascoux (1994) cité par
Babatoundré Habdel Hack en 2015, estime que la connaissance des
phénomènes migratoires est imparfaite et les évaluations
chiffrées sont peu fiables, comme l'a souligné l'OCDE
(Organisation de la Coopération et du développement Economique).
Parlant des flux migratoires, ils soulignent les déséquilibres
engendrés par le développement inégal et par les
écarts considérables des évolutions démographiques
(flux de 3 types : migration pendulaire, tournante et de santé).
Bien que très largement acceptée, la
définition de « migrants environnementaux » fournie par
l'Organisation internationale pour les migrations (OIM, 2007) souffre des
lacunes
Traditionnellement pratiqué comme moyen de subsistance,
le pastoralisme transhumant voit émerger un nouveau modèle
économique et capitaliste 11depuis quelques décennies,
sédentarisé en ville et fortement élevé dans la
hiérarchie socio-économico-politiques (El Hassan B. A., Birch I.,
2013). Il consiste à une forme de mobilité qui affecte non
seulement les zones d'accueil, mais toutes les étapes de la route
conduisant à une destination donnée dans les pays fortement
dépendant des ressources naturelles, dont leur rareté joue un
rôle crucial dans les conflits qui émergent entre éleveurs
et agriculteurs (Salomon B., 2015).
La migration résulte d'une incapacité à
s'adapter et constitue un ultime recours ou si la migration peut avoir une
dimension préventive, un mécanisme d'adaptation au changement
climatique grâce notamment à des migrations saisonnières ou
au départ d'un membre de la famille qui permet aux autres de rester
grâce à des transferts de ressources et mérite d'être
encouragée. La notion souvent utilisée de «
réfugié environnemental » présupposant que les gens
sont forcés de quitter leur domicile à cause de facteurs
environnementaux mais comme le note Stephen Castles, « le terme de
réfugié environnemental est simpliste, unilatéral et
trompeur. Il implique une cause unique qui existe très rarement dans la
pratique (Batnett Webber et al, 2009).
La Médiation de conflits :
9Raber Y. Aziz/OIM, 2018. En 2017,
selon OIM, le nombre de migrants a atteint 258 millions. Ils étaient 173
millions en 2000. Cependant, la proportion de migrants internationaux au sein
de la population mondiale n'est que légèrement plus grande,
passant de 2,3% en 1980 à 2,8% en 2000 et 3,4M en 2017. Même si de
nombreux individus font le choix d'émigrer, de nombreux autres y sont
obligés.
10Babou (1994), met en exergue la
contribution des immigrés sénégalais sur l'économie
de leur pays d'origine.Aussi, considère-t-il la migration comme un bien
public mondial dans la mesure où si, par exemple, l'Europe
représente 32 % du PIB mondial et seulement 6 % de la population du
globe, elle devient évidemment un pôle de migration. Si d'ici
2020, l'Italie perd 3 millions d'actifs et que le Nigeria en gagne 25 millions,
le jeune nigérian se trouvera exposé à une contrainte
sociale migratoire. Aujourd'hui, elles répondent de 56 % de la
croissance démographique des pays développés, et
jusqu'à 89 % de celle de l'Europe, gravement affectée par le
vieillissement de sa population.
11CI/GL 2006.Certaines familles
d'anciens pasteurs ont délégué cette activité
à de jeunes transhumants salariés, en même temps qu'ils y
investissaient des capitaux spéculatifs considérables, faisant
croitre significativement la taille des troupeaux en question, au Nord-Est de
la RDC.
13
Le processus de la résolution de conflit permet
d'établir les faits dans le but de rapprocher les parties, à la
satisfaction de chacune. La gestion du conflit d'aménagement implique
néanmoins l'idée que cette intervention bénéficie
d'une légitimité politique (sa reconnaissance par le
décideur politique) et territoriale (sa reconnaissance par la population
concernée) (Dziedzicki Jean-Marc, 2001).
En droit, la médiation est définie comme
«un processus structuré dans lequel deux ou plusieurs parties
à un litige tentent volontairement par elles-mêmes de parvenir
à un accord sur la résolution de leur litige avec l'aide d'un
médiateur indépendant, impartial et compétent».
Autrement dit, la médiation est une technique de résolution des
conflits organisée par la loi ayant pour but de régler un conflit
afin de maintenir une relation personnelle ou commerciale
précieuse12, et ce de façon rapide et
économique. À noter enfin que le coût de la
médiation est relativement faible permettant de faire d'importantes
économies dans la gestion et la résolution des conflits ou des
litiges.Un conflit non géré ou mal géré à
des répercussions graves sur une période plutôt longue.
Puisqu'il s'agit d'un processus de décision à la
suite d'un dialogue, d'une négociation assistée ou
facilitée par un tiers neutre et impartial (le médiateur), il
favorise une entente qui sera librement choisie par les parties, à
l'amiable et qui leur est mutuellement acceptable, d'après un avocat et
médiateur, GAGNON, J.H. (2017) (Dziedzicki Jean-Marc,
2001).
Zones humides :
Considérées comme des étendues d'eaux
naturelles ou artificielles stagnantes de façon permanente ou
temporaire, les services éco systémiques rendus par les zones
humides sont très importants.
Les zones humides aident la planète à faire face
aux événements climatiques extrêmes13. La
création et l'entretien des zones humides favorisent la maîtrise
des crues, la protection contre l'érosion côtière,
l'approvisionnement en eau douce et en cas de catastrophe, les zones humides
absorbent une partie des chocs les plus puissants. Ces zones sont par ailleurs
réputées pour leur richesse en biodiversité (Alfred
NTUMBA, 2018). Les sites Ramsar en RDC 14jouent un rôle
essentiel dans la conservation de la faune et de la flore rares et
menacées de la région
12Catherine Bourin, 2015. Comme
toute entreprise, une banque peut être confrontée à des
situations conflictuelles internes ou externes.Concernant les conflits
internes, la médiation est un outil privilégié en
matière de gestion des ressources humaines. Le recours à un
médiateur peut être une solution alternative souple et rapide, en
particulier pour les établissements de petite taille, proches de leur
clientèle et soucieux de maintenir de bonnes relations avec leurs
clients.
13L'ONU (2019) estime que 90% de tous les risques
naturels sont liés à l'eau. Le Groupe d'experts
intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) prédit que
les phénomènes météorologiques extrêmes se
feront de plus en plus fréquents et la fréquence des catastrophes
à l'échelle planétaire a plus que doublé, sous
l'influence des risques liés au climat et à la
météorologie comme les inondations, les cyclones tropicaux et les
sécheresses.
14T. DILENGENGJU PAPUU, 2019. En
RDC, les zones humides de Kinshasa et celles qui sont situés dans les
autres grandes villes sont menacées de spoliation. Et pourtant ces
terrains habituellement inondés sont riches en biodiversité.
Certaines espèces végétales, halieutiques et animales
vivent dans ces zones inondées. Malheureusement, ces sites riches en
biodiversité disparaissent graduellement dans les zones urbaines au
profit de maisons.
14
Figure 3: Fonctions majeurs de zones humides,
leurs effets et leurs perceptions par les sociétés
(Source : Barnaud et Fustec, 2007 cité par Barnaud et
al., 2011).
Cinq types de zones humides nous aident
à résister aux phénomènes
météorologiques extrêmes. Ce sont les mangroves, les
récifs coralliens, les cours d'eau et les plaines d'inondation, les
deltas intérieurs et les tourbières dont la valeur
économique 15 ( zones humides intérieures) a
été estimée cinq fois plus élevée que celle
des forêts tropicales ; 1/7e de la population mondiale en dépend
et 40% des espèces y vivent ou s'y reproduisent, l'eau est
omniprésente dans les traditions culturelles et sociales.
La République démocratique du Congo (RDC) compte
actuellement trois sites désignés comme zones humides
d'importance internationale ; mais les processus de désignation du
quatrième site Ramsar sont en cours. Ce sont quelques-uns des derniers
sites du pays où l'intervention
15. Soléco Conseil, 2017. La biodiversité est
partout, aussi bien sur terre que dans l'eau. Elle comprend tous les
organismes, depuis les bactéries microscopiques jusqu'aux animaux et aux
plantes plus complexes.
16. Ils constituent tous les trois des enjeux reconnus comme
importants aussi bien au niveau international (CDB, 2002), qu'européen
(SPB, 1995 ; cit. SRB LR, 2008).), national (SNB, 2004 ; cit. SRB LR, 2008).),
et régional (SRB, 2008).
15Selon une étude (2015)
les avantages économiques des services éco
systémiques fournis par les « zones humides artificielles »
compensent largement leurs coûts d'entretien et de lutte contre
l'eutrophisation et ses effets (par exemple, une estimation des services
fournis par le plus grand lac artificiel de Floride (Lac Apopka), a conclu
qu'il fournissait des services d'une valeur de 1,79 million $/an (1,64
M€/an) soit le double des coûts d'entretien, coûts (ex. 162
€ par kg de phosphore excédentaire retiré de
l'écosystème) qui pourraient être fortement réduits
par des changements de pratiques agricoles et de meilleures stations
d'épuration en amont. ".
15
humaine et l'exploitation des ressources naturelles ne sont
pas autorisées, couvrant ensemble une superficie de 7, 435,624 hectares
nécessitent une attention internationale pour protéger ces
habitats vulnérables en RDC. La Convention de Ramsar est entrée
en vigueur dans le pays le 18 mai 1996.
.
Figure 4 : Répartition de l'Eau de la
terre (Source : Rapport de l'ICCN, 2019).
Biodiversité :
Trop souvent, la biodiversité16est
qualifiée de biodiversité symbolique ou remarquable lorsqu'elle
n'est considérée qu'à travers certains êtres vivants
emblématiques comme les ours polaires, les baleines, les pandas
géants, les tigres, les éléphants... Les autres
espèces, moins attendrissantes mais qui ont également un
rôle essentiel dans leurs écosystèmes. Dans ce dernier cas,
on parle de biodiversité "ordinaire" voire négligée (CDB,
2002).Les enjeux de la biodiversité17 étant
structurés de manière très variable, il s'agit de trois
types de diversité : la biodiversité génétique, la
biodiversité spécifique et la biodiversité éco
systémique qui sont menacés par le changement global.
La biodiversité s'évalue suivant ces trois
niveaux de diversité biologique. Ces trois enjeux ont servi de base
à la structuration de la suite du projet de recherche et des indicateurs
tels que la source d'alimentation, le nombre d'espèces consommées
dans une zone donnée peuvent permettre le suivi de certains aspects de
la biodiversité.
La diversité écologique (diversité
éco systémique ou diversité des
écosystèmes), doit être déclinée à
différentes échelles (habitat et paysage), et comprendre une
dimension fonctionnelle.
16
Les écosystèmes sont différents en
fonction du support de vie (biotope) façonné par la situation
géographique, le paysage, le relief, le climat...
Un écosystème est un complexe formé de
communautés de plantes, d'animaux et de microorganismes et de leur
environnement non vivant qui, par leur interaction, forme une unité
fonctionnelle. Ces différents points de vue sont
complémentaires.
Du point de vue des habitats, on se focalise sur l'existence,
l'étendue et l'état des habitats à une échelle
fine. (SRB LR, 2008).
Du point de vue du paysage, on se focalise sur des fonctions
éco systémiques uniquement perceptibles à l'échelle
du paysage, et donc d'un ensemble d'habitats. Il permet notamment de suivre
l'évolution des continuités écologiques et de la
fragmentation du paysage.
Du point de vue du fonctionnement écologique, il s'agit
de mesurer l'état de fonctionnement des systèmes
écologiques remarquables, ou celui de grands cycles éco
systémiques.
Les menaces / pressions sont difficiles à structurer
par nature car elles sont souvent incluses dans des cascades de causes et
d'effets, et interagissent entre elles. De plus, les thématiques
abordées et la sémantique utilisée sont très
variables d'un chercheur à l'autre. Les espaces urbains
minéralisés et stériles détruisent presque toute
vie végétale et empêchent la libre circulation des
espèces. C'est pourquoi, l'aménagement de la ville doit
être entièrement revu et pensé pour qu'il intègre la
nature 18sans compromettre les corridors biologiques indispensables
à la survie de certaines espèces (AYBEKA K.J.D.,
2010).
Certaines régions19sont
considérées comme les plus riches en espèces mais aussi
comme les plus menacées de la planète. Elles sont appelées
Hotspots (selon l'ONG Conservation International) ou Ecorégions
prioritaires (selon le WWF).
La biodiversité offre de nombreux bienfaits
fondamentaux aux humains, qui vont au-delà de la simple fourniture de
matières premières (pour l'habitat, le chauffage et
l'habillement).Elle soutient quantité de processus et de services des
écosystèmes naturels, tels que la qualité de l'air, la
régulation climatique, la purification de l'eau, la lutte contre les
parasites et les maladies, la pollinisation et la prévention des
érosions. Le bien-être et la survie des humains est difficilement
concevable sans une biodiversité florissante.
Ainsi, plus de 2 milliards de personnes utilisent du
combustible ligneux pour répondre à leurs besoins primaires en
énergie, environ 4 milliards se soignent principalement avec des
remèdes naturels, et quelque 70 % des médicaments utilisés
pour traiter les cancers sont des produits naturels ou des produits de
synthèse inspirés par la nature.
18ATIBT, 2017 ; cité par SEMEKI
2016. La gestion durable des forêts étant la gestion et
l'utilisation des forets et de terrain boisés, d'une manière et
à une intensité telles qu'elles maintiennent leur
diversité biologique, leur productivité et leur capacité
de régénération, leur vitalité et leur
capacité à satisfaire, actuellement et pour le future, les
fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes.
19Nature, 2018. Cinq pays
seulement détiennent 70 % de la nature sauvage du monde, non compris la
haute mer et l'Antarctique : Australie, Brésil, Canada, Russie,
États-Unis.
17
Des parts entiers de nos économies
20dépendent également de la biodiversité. C'est
pourquoi, la perte de biodiversité a des effets néfastes sur
plusieurs aspects du bien-être humain, tels que la sécurité
alimentaire, la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles,
la sécurité énergétique et l'accès à
l'eau propre et aux matières premières. Elle touche
également la santé, les relations sociales, le bien-être et
la liberté de choix (CGDD, 2012).
Les menaces sur la biodiversité
Selon la plateforme « Notre-planète », 75 %
de la surface terrestre est altérée de manière
significative, 66 % des océans subissent des incidences cumulatives de
plus en plus importantes et plus de 85 % de la surface des zones humides ont
disparu. L'abondance moyenne des espèces autochtones dans la plupart des
grands biomes terrestres a chuté d'au moins 20 %, touchant
potentiellement les processus éco systémiques et donc les
contributions de la nature aux populations. Ce déclin a principalement
lieu depuis 1900 et pourrait avoir
accéléré21.
Depuis les années 1980, les scientifiques constatent
que la perte de biodiversité et les changements dans l'environnement qui
y sont liés sont plus rapides qu'à aucune période de
l'histoire de l'humanité. Les causes de la disparition du vivant sont
nombreuses et l'ampleur de la crise de la biodiversité est
désormais avérée (CGDD, 2012). Cependant,
l'activité humaine a accéléré le rythme
d'extinction, qui est entre 100 à 1 000 fois supérieur au rythme
naturel d'extinction, un rythme qui ne cesse d'augmenter (Environ Health
Perspect, 2009).
C'est pourquoi, selon la plateforme IPBES, en quelques
décennies, les altérations et les destructions causées par
l'homme aux écosystèmes naturels22, en particulier la
déforestation des forêts primaires, les forêts tropicales,
les zones humides, les mangroves, les lacs, les rivières, les mers et
les océans ont cru à un rythme inquiétant.
La Terre a connu 5 extinctions massives qui se sont
caractérisées par une disparition assez brutale
23d'une grande partie de la vie. Bien que plusieurs millions
d'années soient nécessaires pour recouvrir une diversité
biologique suite à une extinction massive, les études montrent
que les sociétés humaines, qui ont amorcé cette extinction
de masse scellent définitivement le sort de l'humanité : «
Nous serons à la fois la cause et les victimes de cette sixième
extinction de masse » (IPBES, 2019).
20FAO, 2010. Les systèmes
alimentaires sont fortement dépendants de la biodiversité : plus
de 75 % des cultures alimentaires
mondiales, qui comprennent des fruits et légumes et
quelques-unes des principales cultures commerciales, telles que le café,
le cacao et les amandes, reposent sur la pollinisation animale.
21C. Magdeleine, 2018.La
destruction et la fragmentation des milieux naturels liées, en
particulier, à l'urbanisation croissante, au développement des
infrastructures de transport ou à la surexploitation des ressources
affectent tout particulièrement la biodiversité.
22IPBES, 2019. Depuis seulement
l'an 2000, les forêts primaires ont perdu 6 millions d'hectares par an.
Près de 20% des récifs coralliens ont été
détruits, du fait, notamment de la pollution et de la surpêche.
L'extinction actuelle, provoquée par les activités humaines, est
comparable à une crise biologique majeure puisque d'ici à 2050,
on considère que 25 à 50 % des espèces auront disparu.
23CNRS, 2010. Au cours des 540
derniers millions d'années, une vingtaine de crises plus ou moins
intenses se sont succédé. La plus dévastatrice d'entre
elles s'est déroulée il y a 252,6 millions d'années avec
une violence encore aujourd'hui inégalée : la crise
permo-triassique qui décima plus de 90% des espèces
marines alors existantes.
18
Selon l'UICN, la plupart des grands mammifères
emblématiques sont menacés : les éléphants sont
chassés pour leur ivoire ; les rhinocéros pour leurs cornes ; les
félins (lion, léopard, guépard) pour leurs os ; et les
grands singes (gorilles, bonobos et chimpanzés) sont tués pour
leur viande ou capturés pour en faire des animaux de compagnie.
Des actions internationales en faveur de la
biodiversité
En 1972 l'UNESCO lança deux initiatives
pionnières : la Convention concernant la protection du patrimoine
mondial, culturel et naturel qui institua les écosystèmes
naturels et des paysages appartenaient au patrimoine commun de
l'humanité ainsi que le Programme l'homme et la biosphère (MAB)
qui conduisit à la création de 553réserves de
biosphère, dans 107 pays à ce jour, avec trois fonctions qui se
renforcent l'une l'autre : conservation, développement durable et
soutien à la recherche et à l'éducation.
La biodiversité est un bien public global, comme il fut
reconnu 20 ans plus tard, en 1992, par la Convention sur la biodiversité
(CDB). Les trois objectifs de cette convention sont la conservation de la
diversité biologique, son utilisation durable et le partage juste et
équitable des bénéfices liés à l'usage des
ressources génétiques. En 2002, un engagement fort a
été pris lors du sommet de Johannesburg : "assurer, d'ici 2010,
une forte réduction du rythme actuel de perte de diversité
biologique aux niveaux mondial, régional et national, à titre de
contribution à l'atténuation de la pauvreté
En Afrique l'intérêt à la protection de
l'environnent et des ES en particulier a amené les états
africains à créer les aires protèges. De nombreuses
actions ont été entreprises sur tout le continent pour permettre
de lutter contre l'expansion de l'homme sur les territoires naturels. (WWF,
2013).
Les mesures prises par les organisations de protection
mondiale 24(WWF, CITES), les sociétés de safaris ainsi
que les associations de chasseurs professionnels ont élaboré des
modes de chasse plus contrôlés, plus sélectifs, permettant
une saine gestion des différentes espèces. La création et
la gestion de parcs nationaux, transnationaux, de réserves
privées a contribué largement à la protection des habitats
naturels (WWF, 2013).
Une aire protégée est une zone
géographiquement désignée, délimitée,
règlementée et gérée en vue d'atteindre des
objectifs spécifiques de conservation, selon l'ICCN. Il s'agit de
territoires qui bénéficient d'un statut de conservation et qui
font l'objet d'une protection spéciale de la part des autorités
gouvernementales, selon l'UNESCO. C'est une aire protégée se
définie comme étant : « une portion de terre ou de mer
spécialement vouée à la protection et au maintien de la
diversité biologique ainsi que des ressources naturelles et culturelles
associées et gérée par des moyens efficace, juridiques ou
autres », selon l'UICN. Ce dernier distingue cinq catégories
d'aires protégées par ordre décroissant d'importance des
mesures de protection : les réserves naturelles
24WWF, 2017. Notons lorsqu'on est
passé de 9 à 15% des terres émergés
protégées en 1992 et 2018 ; 6 millions de km2 (soit
32,8 %) de terres protégées sont soumises à des pressions
humaines. Aujourd'hui, les braconniers sont actifs sur tout le continent
africain, de l'Afrique de l'Ouest (Burkina Faso, Niger, Bénin) en
passant par l'Afrique centrale (République Démocratique du Congo,
Tanzanie, Kenya, Centrafrique) et jusqu'à l'Afrique australe avec la
Namibie, l'Afrique du Sud et le Botswana.
19
intégrales, les parcs, les monuments nationaux, les
réserves à but spécialisé et les zones de paysages
protégés. À ces catégories s'ajoutent les
réserves d'animaux et les sites du patrimoine mondial de l'Organisation
des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture
(UNESCO).
Selon sa définition, n'importe quelle zone faisant
l'objet d'un contrôle particulier sur le plan juridique et administratif
ou pour des raisons de tradition, ainsi que des mesures d'encouragement visant
à conserver certaines caractéristiques constituent une aire
protégée. Depuis lors, ce concept a connu une longue histoire
dans l'évolution des sociétés et aujourd'hui il est devenu
un mode universel de protection de la nature (P.M.Lukombola, 2009), par la
conservation in situ (leur milieu naturel) et la conservation ex situ (en
dehors de leur milieu naturel).
Sécurité alimentaire :
Les scores de diversité alimentaire permettent
notamment d'évaluer les modifications du régime alimentaire
à l'issue d'une intervention (amélioration escomptée) ou
après une catastrophe, telle qu'une mauvaise récolte
(détérioration attendue) au niveau du ménage et au niveau
de l'individu. On a cherché à connaitre non seulement le risque
de l'insécurité alimentaire liées aux impacts de
mouvements de population sur les conditions de vie de populations, mais aussi
les risques de perte de la biodiversité ou de dégradation des
zones humides, en se référant aux indicateurs
prédéfinis (origine de la nourriture, la récolte de PFNL
dans les écosystèmes liés aux aires
protégées, etc.), en tenant compte du pilier « Utilisation
» parmi les 4 piliers de la sécurité alimentaire dont la
disponibilité, l'accessibilité, l'utilisation et la
stabilité (IPC, 2018).
En se basant aux 4 piliers (accessibilité,
disponibilité, utilisation et stabilité), on a
retenu la diversité alimentaire qui est une mesure de
l'accès des ménages à l'alimentation et de la consommation
alimentaire afin de fournir des indicateurs de l'accès des
ménages à l'alimentation ou de la qualité des
régimes alimentaires individuels. Elle peut être regroupée
par triangulation avec d'autres données liées à
l'alimentation afin de donner une idée d'ensemble de la
sécurité alimentaire et nutritionnelle d'une communauté ou
d'une population plus vaste.
Le rapport récent de l'analyse25 de la
sécurité alimentaire et nutritionnelle en RDC, a montré
que parmi les facteurs de risque à surveiller, on a notamment :
y' La présence des groupes armés locaux et
étrangers ;
y' Les conflits intercommunautaires, fonciers et de pourvoir
coutumier en sus de kidnappings observés dans certains territoires des
provinces du Nord et du Sud-Kivu ainsi que les éleveurs Mbororo dans la
province de Haut-Uélé ;
y' L'afflux des réfugiés Centrafricains, Sud
soudanais et Burundais signalé respectivement dans les provinces de
Nord- Ubangi, Bas Uélé et Sud-Kivu ;
y' La résurgence des maladies, les épidémies
(choléra, rougeole, virus Ebola...).
25L'analyse intégrée de la
sécurité alimentaire et nutritionnelle menée en juin 2018
révèle une situation préoccupante pour 23% de la
population rurale alors que le pays disposerait d'un potentiel agricole pour
nourrir environ 2 milliards de personnes. Plusieurs facteurs sont à la
base de cette détérioration globale de la sécurité
alimentaire observée entre juin 2017- juin 2018. Il s'agit
principalement de la montée marquée des conflits armés
dans le pays en 2017, particulièrement en Ituri et Sud-Kivu et
l'extension des affrontements dans le Tanganyika et le grand Kasaï. Ces
conflits ont provoqué de nouveaux déplacements des populations et
détérioré davantage la sécurité alimentaire
des ménages.
20
? Des perturbations climatiques à la base des
inondations, de glissements de terrain, des érosions et des
éboulements en plus de changement observé dans la mise en oeuvre
et le suivi du calendrier agricole; etc.
Il est utile de connaître la principale source
d'approvisionnement, pour l'ensemble du régime alimentaire ou pour
certains groupes d'aliments (céréales, fruits ou légumes)
consommés les derniers 24 heures comme période de
référence, moins sujette aux erreurs (Kennedy et al.,
2007; Ruel et al., 2004;Steynet al., 2006;Savyet
al., 2005;Arimond et al., 2010). Cette période de rappel
ne fournit pas d'indication sur le régime alimentaire habituel d'une
personne donnée, mais permet d'évaluer le régime
alimentaire au niveau de la population, ce qui peut être utile pour
suivre les progrès accomplis ou cibler des interventions (Savy et
al., 2005). Il existe plusieurs autres périodes valides en
matière de rappel de la consommation alimentaire, comme les trois ou
sept derniers jours, et, pour certains aliments, le dernier mois. Douze groupes
d'aliments sont proposés pour le SDAM (au niveau du manage), et neuf
pour le SDAF (au niveau de l'individu). Ces groupes sont indiqués dans
les tableaux en annexe pour les deux scores et certains groupes du
questionnaire ont été agrégés (voir tableau de
groupes d'aliment pour SDAM et SDAF).
Une autre stratégie d'analyse importante consiste
à calculer le pourcentage de ménages ou de personnes qui
consomment les différents groupes d'aliments : Il est possible de
mesurer ponctuellement les scores de diversité alimentaire et le
pourcentage de ménages qui consomment chaque groupe d'aliments, ou de
les intégrer dans un suivi continu.
Figure 5: Facteur contributifs de la
sécurité alimentaire (Source : FAO, 2018).
Sécurité de l'eau
(eau-hygiène-assainissement) :
Le concept de «sécurité de l'eau»,
promu par l'ONU-Eau au cours de ces dernières années, en le
définissant comme la « capacité d'une population de
préserver l'accès durable à des quantités
adéquates et à une qualité acceptable d'eau pour les
moyens de subsistance, le bien-être et
21
le développement socioéconomique, pour assurer
la protection contre la pollution hydrique et les catastrophes liées
à l'eau ; et pour protéger des écosystèmes dans un
climat de paix et de stabilité politique » ( ONU-Water, 2013).La
sécurité de l'eau a clairement un impact sur la stabilité
socio-économique en ce qui concerne la santé et la
durabilité de l'eau.
Dans ce contexte, les liens eau, nourriture et énergie
sont inextricablement liés et ont une grande influence sur les
défis mondiaux tels que la pollution, la croissance
démographique, la dégradation de l'environnement et les impacts
du changement climatique 26et des phénomènes
climatiques extrêmes. Ce concept de «lien» a un impact
significatif et sous-tend englober les liens naturels entre l'eau et les
écosystèmes.
Figure 6 - UN-Water's water security conceptual
framework. (Source: UN-Water,
2013)
La sécurité de l'eau concerne également
les écosystèmes car plus des trois quarts de l'eau accessible
généralement utilisée pour l'agriculture, les utilisations
urbaines, industrielles et environnementales sont dérivées de
forêts et de paysages végétalisés. En utilisant des
sources d'eau durables, les communautés peuvent produire des aliments
destinés à la consommation ou à des
bénéfices. Des quantités suffisantes d'eau peuvent
générer de l'électricité, alimenter les villes et
permettre aux citoyens de cuisiner, de nettoyer ou de faire pousser des
cultures.
En comprenant le concept de la sécurité de
l'eau, la communauté internationale peut également
résoudre les défis liés à la mise en oeuvre de la
GIRE (Gestion intégrée des ressources en eau) (Nagabhata et
Mahba, 2017).Comme mentionné par l'ONU, la sécurité de
l'eau est intrinsèquement liée à d'autres problèmes
sociaux et environnementaux mondiaux. L'énergie, la nourriture
et la sécurité humaine sont étroitement liées par
leurs relations avec les ressources en eau.
26Cisneros et al, 2014. Parmi les
autres effets, les changements climatiques devraient avoir un impact
négatif sur la qualité de l'eau et la quantité d'eaux de
surface et souterraines renouvelables disponibles dans les zones sèches
et subtropicales.
22
Cependant, Sadoff et Muller (2010) notent que la
sécurité de l'eau est au coeur de l'adaptation au changement
climatique. Dans le même temps, selon le rapport de
l'UNESCO27, pour garantir suffisamment d'eau aux citoyens, que ce
soit à des fins de production, d'alimentation, d'énergie, de
transport ou de loisirs ; ces derniers ont également appris à
vivre avec les risques liés à un excès ou à un
manque de ressources en eau.
Evaluation d'impact
Le terme « Impact » est un terme
général qui couvre les implications aussi bien
économiques, sociales, écologique, techniques, physiques d'une
activité ou d'un phénomène. Les impacts
socio-économiques et environnementaux sont synonymes d'effets ou
d'influences à la fois positives et négatives qu'engendrent une
activité ou un phénomène sur la vie
socio-économique et environnementale d'une communauté. Il y a
lieu de mentionner deux paradigmes d'évaluation: le positiviste, qui est
basé sur une perspective quantitative, et l'alternatif, qui
désavoue l'objectivité de l'évaluation.
L'évaluation environnementale, ou évaluation
d'incidences sur l'environnement (EIE), est un avis émis sur
l'étude d'impact sur l'environnement, afin d'en vérifier la
qualité et d'apprécier comment les incidences négatives
sur l'environnement sont effectivement annulées, réduites ou
compensées. L'évaluation d'impacts est une évaluation qui
fournit des informations sur les effets à long terme (intentionnels ou
non) du phénomène de flux migratoires liés au climat et
aux conflits. Cette évaluation ne doit pas se cantonner à
déterminer l'ampleur de ces effets (c'est-à-dire l'impact moyen),
mais doit également identifier qui a bénéficié de
ce phénomène ou (programme d'assistance aux migrants ou politique
de migration) et comment.
L'évaluation environnementale est donc l'analyse
préliminaire, globale et critique des problèmes, effets et
résultats, tant positifs que négatifs, en matière
d'environnement, des activités d'un établissement, d'un projet ou
d'une politique. Elle est généralement très liée
à la politique générale du pays et pour les
différentes méthodologies qui existent.
Dans le présent travail, l'impact désigne
l'ensemble des répercussions des mouvements migratoires sur la
conservation de la biodiversité 28de zones humides en
période de conflits ainsi que sur la vie socio-écologique des
populations à l'échelle du paysage. A cet effet, un accent
particulier a été mis sur la recherche scientifique en tant que
pilier de la gestion durable des aires protégées, de la
valorisation de ressource naturelle et de la promotion de tourisme dans
celle-ci. Elle constitue la base pour fournir les informations et la
connaissance nécessaire à la conservation et gestion durable et
rationnelle des ressources naturelles dans les aires protégées du
pays.
Approches et principes de l'intégration
transversale du genre :
27ONU, 2008. Les mesures visant
à promouvoir la sécurité de l'eau font partie de la
gouvernance de l'eau et sont régies par l'état de droit, tel que
défini par les Nations Unies.Dans la gouvernance de l'eau, deux
éléments fondamentaux doivent être soulignés: (a).
la décentralisation et (b). Participation citoyenne
28WWF, 2008. La RDC assure la
protection des écosystèmes et la conservation de la
biodiversité. Il est établi un réseau géré
par l'ICCN qui a mandat d'assurer la surveillance et l'intégrité
de ce réseau constitué de 101 aires protégées
couvrant à ce jour 13,8% de la superficie nationale mais avec une
volonté de ramener jusqu'à 17%).
23
Quels que soient les objectifs ou les approches,
l'intégration du genre recherche à réduire les
inégalités et à créer des conditions pour
l'égalité de chance et de traitement des hommes et des femmes
à travers les programmes de développement.
On parle de discrimination basée sur le genre,
lorsqu'une personne est traitée différemment uniquement en
fonction de son appartenance à un groupe ethnique, linguistique,
national, « racial », religieux, social, sexuel...Les discriminations
sont, en général, négatives. Elles viennent du sexisme et
de l'organisation différenciée de la société selon
les sexes. Il est des discriminations positives comme dans les actions
positives. Ce sont des mesures compensatoires et souvent temporaires pour
permettre aux femmes ou aux groupes discriminés d'entrer en
compétition avec les groupes surreprésentés. La
résolution 132529, visant l'élimination de toutes
formes de discriminations de la femme, est vulgarisée pour la promotion
de la femme dans la Paix, la sécurité et la résolution des
conflits. Les différentes approches genre en RDC en
sont : Egalité homme-femme 30et Parité
homme-femme31.L'analyse genre est le processus d'identification de
la situation des hommes et des femmes dans toutes leurs diversités
(âge, origine sociale, religion, ...).
2.2. Les conventions et les instruments juridiques
En R.D. Congo, les questions liées à la
diversité biologique sont abordées dans le cadre global du
secteur de l'environnement qui inclue des volets aussi variés que sont
notamment les forêts, l'eau, la conservation de la nature,
l'assainissement biophysique, la prévention et la gestion des
catastrophes naturelles, la prévention des risques biotechnologiques et
le tourisme (bien que le plus souvent, ce dernier soit considéré
comme un secteur à part entier évoluant institutionnellement de
façon autonome). Pour ces différents volets de l'environnement,
il est prévu des lois/codes spécifiques de gestion. Les
principales conventions internationales relatives à l'environnement
signées ou ratifiées par la RDC sont : la convention africaine
sur la conservation de la nature et des ressources naturelles, signée en
1969 ; la convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et
naturel, signée en 1975 et la convention de Vienne pour la protection de
la couche d'ozone, signée en 1994(Gemenne François et al,
2013).
Par ailleurs, il faut noter l'existence des plans et
programmes stratégiques spécifiques de gestion qui concernent
notamment la diversité biologique, la prévention des risques
biotechnologiques, la gestion des aires protégées, les
changements climatiques, la lutte contre la désertification et la
dégradation des terres, la communication au travers le centre
d'échanges sur les questions liées à la diversité
biologiques, le renforcement des capacités de mise en oeuvre, etc.
29Rapport du ministère du Genre,RDC,
2019. « L'implication de femmes dans la prévention et la
gestion des conflits est un gage de développement, longtemps reconnu
mais non encore exploité ».
35L'égalité des
genres, ou l'égalité entre hommes et
femmes, recouvre la notion selon laquelle tous les êtres
humains, hommes et femmes, sont libres de développer leurs aptitudes
personnelles et de faire leurs propres choix, sans qu'ils ne soient
bridés par les stéréotypes, la division rigide des
rôles et les préjugés.
31La parité signifie que
chaque sexe est représenté à égalité. C'est
un instrument au service de l'égalité. La parité est
souvent une condition nécessaire de l'égalité, mais non
suffisante
24
Loi n° 14/003 du 11 février 2014 relative
à la conservation de la nature :
La République Démocratique du Congo regorge
d'importantes ressources naturelles et biologiques. Au regard de l'importance
de celles-ci dans la croissance, le développement, la lutte contre la
pauvreté des populations et la régulation du climat, il est
indispensable de mettre en place des stratégies et des règles
efficaces de conservation de ces ressources.
La conservation de la nature est régie à ce jour
par l'ordonnance-loi n° 69-041 du 22 août 1969 dont
l'exécution s'est avérée difficile, faute d'avoir
prévu des mesures d'application.
La présente loi apporte plusieurs innovations majeures,
notamment : i) l'obligation des études d'impact environnemental et
social préalable à tout projet de création des aires
protégées et la nécessité de l'implication des
communautés locales dans ce processus ; ii) l'implication de la province
et de l'entité territoriale décentralisée dans la
conservation de la diversité biologique ; etc.
La présente loi 32s'articule autour de six
titres suivants repartis en chapitres dont le titre II concernant des mesures
de conservation de la biodiversité sur le quel cette étude s'est
focalisée. En outre, en application des dispositions de l'article 36 de
la loi n°11/009 du 09 juillet 2011 portant principes fondamentaux relatifs
à la protection de l'environnement, elle clarifie certaines
règles relatives à la conservation et à la gestion durable
des ressources naturelles, de la diversité biologique, des
écosystèmes, des sites et monuments situés sur le
territoire national.
La Stratégie Nationale de Conservation de la
Biodiversité dans les aires protégées in et ex situ de la
ROC (2012) :
La présente stratégie est une version
révisée de celle élaborée en 2004 par la direction
générale de l'ICCN en collaboration avec ses partenaires pour une
période de 10 ans ; et qui consiste en un processus de planification
stratégique, participatif et récurrent destiné à
atteindre, de manière équilibré et intégrée
à tous les niveaux, des objectifs de conservation de la
biodiversité, dans une perspective d'équité intra et
intergénérationnelle . Elle constitue une contribution qui
traduit la détermination du Gouvernement de la RDC à jouer un
rôle majeur dans la préservation et l'utilisation rationnelle et
durable de ses ressources naturelles et culturelles en faveur des
générations présentes, futures et de l'humanité
toute entière.
La première conférence sur la
biodiversité dans le bassin du Congo s'est tenu en RDC en 2014 comme une
occasion unique pour les communautés africaines et internationales
scientifiques et autres parties prenantes de se rencontrer, d'échanger
des informations, comparer et analyser conjointement les données pour
faciliter la conservation durable de la biodiversité et les ressources
naturelles du bassin du Congo.
Au niveau international, lors de la dernière
Conférence des Parties (COP 10) tenue en octobre 2010 à
Nagoya/Japon, la communauté internationale a décidé de se
fixer 20 objectifs-cibles dits d'Aichi à atteindre d'ici 2020 dans une
vision 2050. Ces objectifs ont pour mission : Prendre
32Elle s'inscrit dans la volonté
exprimée par l'article 202, point 36 de la Constitution. Elle
intègre par ailleurs les dispositions des articles 203, point 18, et
204, point 23, relatives aux compétences reconnues au pouvoir central et
à la province.
25
des mesures efficaces et urgentes en vue de mettre un terme
à l'appauvrissement de la diversité biologique, afin de s'assurer
que, d'ici à 2020, les écosystèmes soient
résilients et continuent de fournir des services essentiels,
préservant ainsi la diversité de la vie sur Terre, et contribuant
au bien- être humain et à l'élimination de la
pauvreté.
Après l'adoption par la République
Démocratique du Congo du document de stratégie nationale et plan
d'action de la diversité biologique, ainsi que de celui de
stratégie de conservation des aires protégées, il a
été important de doter le pays d'un cadre juridique adapté
aux principes modernes de gestion des ressources biologiques et
génétiques, des savoirs traditionnels et des aires
protégées ainsi qu'aux exigences de mise en oeuvre des
traités et conventions internationales qu'il a ratifiés. Il
s'agit notamment de :
- Traité relatif à la conservation et à
la gestion durable des écosystèmes forestiers d'Afrique centrale,
- La convention sur la diversité biologique, de la convention sur la
protection du patrimoine mondial
culturel et naturel, de la convention de Ramsar relative aux
zones humides d'importance
internationale ;
- La convention sur le commerce international des
espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction.
Convention de RAMSAR sur les zones humides
(RAMSAR)
La Convention relative aux zones humides d'importance
internationale, signée à Ramsar (Iran) en 1971, est un
traité intergouvernemental qui sert de cadre à l'action nationale
et à la coopération internationale pour la conservation et
l'utilisation rationnelle des zones humides et de leurs ressources. Elle vise
à assurer l'utilisation rationnelle et durable des ressources en zones
humides et à garantir leur conservation. La Convention a, actuellement,
150 Parties contractantes qui ont inscrit 1590 zones humides, pour une
superficie totale de 134 millions d'hectares, sur la Liste de Ramsar des zones
humides d'importance internationale.
La République Démocratique du Congo, qui a
adhéré à la Convention Ramsar en 1996, est soutenu par le
Fond Mondiale pour la nature (WWF) pour la conservation et la gestion durables
de ses zones humides ainsi que la mise en oeuvre des objectifs de la Convention
de Ramsar33, y compris en entreprenant une nouvelle série de
désignation de Zones humides d'importance internationale telles que : Le
secteur Upemba-Kundelungu-Lufira, la région du lac Mukamba, le fleuve
Congo entre Matadi et son estuaire, le lac Tanganyika etc., en plus de 3 sites
retenus.
Convention sur la diversité biologique
:
« Conscients de la valeur intrinsèque de la
diversité biologique sur les plans: environnemental,
génétique, social, économique, scientifique,
éducatif, culturel, récréatif et esthétique, la
convention sur la diversité biologique constitue un pacte pour les pays
signataires pour la protection, la conservation et la préservation des
écosystèmes qui entretiennent notre biosphère, ainsi que
l'utilisation durable des espèces génétiques ». Elle
est le gage que l'humanité
33Le thème retenu en 2019 pour la
Journée mondiale des zones humide est « les zones humides pour la
prévention des risques de catastrophe » ; et pour cette
année 2020, c'est « la bio diversité des zones humides
».
26
27
tient pour son existence et un équilibre parfait entre
les différents écosystèmes existants. La même
convention de l'UICN classe Sept catégories d'aires naturelles
protégées et dont le nombre de ces aires a augmenté plus
rapidement, suite à la reconnaissance par la communauté
internationale des menaces qui pèsent sur la biodiversité
(P.M.Lukombola, 2009).
La dixième réunion de la Conférence des
Parties, tenue du 18 au 29 octobre 2010 à Nagoya, dans la
préfecture d'Aichi, au Japon, a adopté un Plan stratégique
révisé et actualisé pour la biodiversité,
comprenant les objectifs d'Aichi pour la biodiversité,
pour la Période 2011-2020, avec 5 buts
stratégiques34.Ce plan fournit un cadre global pour la
biodiversité, non seulement pour les conventions relatives à la
biodiversité, mais pour tout le système des Nations Unies et tous
les autres partenaires engagés dans la gestion de la biodiversité
et l'élaboration de politiques.
Protocole de Nagoya sur l'Accès et le Partage des
Avantages (APA) signé par la RD Congo en 2011 et son Protocole
Additionnel sur la responsabilité et la réparation relatif au
Protocole de Cartagena sur prévention des risques biotechnologiques que
la RD Congo a signé en 2011 .
Convention Cadre des Nations-Unies sur les changements
climatiques
La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques (CCNUCC), adoptée en 1992 lors du Sommet de Rio de Janeiro
et entrée en vigueur en 1994, est un traité qui
« met en place un cadre global de l'effort intergouvernemental pour faire
face au défi posé par les changements climatiques »(1).
Selon la Convention-cadre, les gouvernements doivent rassembler et diffuser des
informations sur les gaz à effet de serre (GES) et sur les meilleures
politiques à adopter dans le but de coopérer pour faire face au
défi posé et faciliter l'adaptation aux changements
climatiques.
L'Accord de Paris, ambitieux, évolutif, universel et
monumental, fait suite aux négociations qui se sont tenues lors de la
Conférence de Paris sur le climat (COP21, la 11e conférence des
parties participant au Protocole de Kyoto (CMP11) posant une limite aux grandes
économies mondiales sur le rejet total des émissions de gaz
à effet de serre), de la Convention-cadre des Nations unies sur les
changements climatiques, signé par 175 pays le 22 avril 2016 (184 Etats
actuels) au Siège de l'Organisation des Nations Unies, à New York
pour consolider la coopération internationale en matière de lutte
contre les changements climatiques. Les états se sont engagés
à prendre des mesures ambitieuses pour maintenir
l'élévation de la température mondiale en dessous de 2
°C d'ici à la fin du siècle.
Lors de la Conférence des Nations Unies sur les
changements climatiques (COP23 de la CCNUCC) à Bonn, en Allemagne,
l'UICN a partagé ses plans pour intensifier les efforts visant à
accroître les contributions déterminées par les pays (NDC)
en se basant sur le Défi de Bonn
34Objectifs d'Aichi pour la biodiversité,
2011-2020.But stratégique A : S'attaquer aux causes sous-jacentes de
l'appauvrissement de la diversité biologique en intégrant la
diversité biologique au gouvernement et à la
société. ; But stratégique B : Réduire les
pressions directes exercées sur la diversité biologique et
promouvoir l'utilisation durable ; But stratégique C : Améliorer
l'état de la biodiversité en sauvegardant les
écosystèmes, les espèces et la diversité
génétique ; But stratégique D : Accroître les
avantages pour tous de la biodiversité et des services éco
systémiques ; But stratégique E : Améliorer la mise en
oeuvre grâce à la planification participative, à la gestion
des connaissances et au renforcement des capacités.
(restaurer 350 millions d'hectares d'ici 2030) et les
engagements existants en matière de restauration du paysage forestier
(UICN, 2017).
Les conventions de Nations unies sur la migration
humaine :
Convention de 28 Juillet 1951 relative au statut des
réfugiés, ratifiée par plus de 140 Etats (ou son Protocole
de 1967), prévoit un régime qu'on pourrait appeler de «
protection par subrogation », en vertu duquel les Etats parties sont tenus
de protéger les personnes qui sont forcées de quitter leur pays
d'origine et qui ne peuvent compter sur celui-ci pour sauvegarder leurs droits
et intérêts fondamentaux. Les Etats sont tenus d'accorder aux
réfugiés reconnus comme tels une série d'avantages et de
possibilités dont jouissent les immigrants et les citoyens du pays
d'entrée (surtout, l'article 33 et le principe du non refoulement,
soutenue comme une norme du droit international coutumier (Voir Statuts de
réfugiés) qui interdit le retour des personnes dans les Etats
où elles risquent d'être
persécutées).35Dans le cas des déplacés
internes, on a les instruments juridiques tels que les « Principes
directeurs relatifs au déplacement de personnes à
l'intérieur de leur propre ».
À la suite de la Déclaration de New York
(201636) reconnaissant la contribution positive des migrants au
développement durable et inclusif , les États Membres des Nations
Unies ont accepté de coopérer à l'élaboration d'un
Pacte mondial pour des migrations sûres ordonnées et
régulières, adopté lors d'une conférence
intergouvernementale sur les migrations internationales, en décembre
2018 au Maroc (ONU, 2017).Les motifs de sécurité nationale
37interviennent parfois dans le droit international comme une
exception aux droits garantis par les conventions relatives aux droits de
l'homme ou à d'autres sujets, que ces exceptions aient pour effet de
limiter certains droits pour des raisons d'ordre public ou de déroger au
droit conventionnel.
La Convention internationale sur la protection des droits de
tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille : son adoption
est commémorée lors de la Journée des migrants,
proclamée par l'Assemblée générale le 4
décembre 2000 (résolution A/RES/55/93).
La Convention des Nations Unies contre la criminalité
transnationale38 organisée ; et le Protocole additionnel
39à la Convention des Nations Unies contre la
criminalité transnationale organisée visant à
prévenir, réprimer et punir la traite des personnes, en
particulier des femmes et des enfants : dénommé ci-après
«Protocole contre la traite».
35Portail des données migratoires mondiales.
Les femmes constituent 48% du total des migrants dans le monde), y compris les
réfugiés et les personnes déplacées à
l'intérieur.
36Dans un rapport intitulé «
Sûreté et dignité : gérer les déplacements
massifs de réfugiés et de migrants ». La mise en oeuvre du
Pacte
37Sécurité nationale
:Il est certain que le droit international donne aux Etats le pouvoir
de limiter et de contrôler les migrations pour des raisons de
sécurité nationale et que, de même, l'exclusion ou
l'expulsion des individus considérés comme constituant une menace
pour la sécurité nationale est un moyen d'action qui a une place
indiscutée dans la pratique des Etats. Le pouvoir qu'a l'Etat de
protéger sa sécurité est un attribut essentiel de sa
souveraineté, bien qu'il n'existe pas d'instrument juridique complet et
précis sur la migration et la sécurité.
38 9 janvier 2001, GAOR 55e session,
UNDoc.A/Res/55/25, 40I.L.M. 335 (2001) ; signée par 143 Etats,
ratifiée par 24 et entrée en vigueur après sa
quarantième ratification (voir idem, art. 38).
39art.8, 15 novembre 2000, UNDoc.A/55/383p. 53, 40
I.L.M. 335.
Le Protocole contre le trafic illicite de migrants par terre,
air et mer, additionnel à la Convention contre la criminalité
transnationale (dénommé ci-après «Protocole contre le
trafic illicite40 »).
Résolution 1325 du Conseil de
sécurité des Nations Unies : les femmes, actrices de la paix et
de la sécurité
Adoptée le 31 Octobre 2000, concerne le droit des
femmes, la paix et la sécurité sur les femmes(SCR 1325) et se
situe dans la continuité des résolutions 1261, 1296 et 1314 ,
abordant le thème de la condition féminine durant le rapatriement
et le déplacement de populations, ainsi que celui de la
rééducation et de la réinsertion des femmes et jeunes
filles consécutives à un conflit armé.
En l'an 2000, le Conseil de sécurité des Nations
Unies reconnaissait non seulement l'impact particulier des conflits sur les
femmes, mais aussi le besoin de considérer celles-ci comme parties
prenantes à la prévention et à la résolution des
conflits. C'est le premier document formel et légal issu du Conseil de
sécurité qui impose aux différentes parties d'un conflit
de respecter le droit des femmes et de soutenir leur participation aux
négociations de paix et à la reconstruction post-conflit.
Ce sont autant d'avis antérieurs sur les questions qui
nous ont éclairés sur les orientations à donner à
notre travail de recherche à l'échelle de ce paysage.
28
40art.18, 15 novembre2000, ch. II, UN Doc. A/55/383
(2000), 40 I.L.M. 335 (2001) ;
29
CHAPITRE DEUXIEME. MATERIELS ET METHODES
2.1. Présentation du milieu d'étude
2.1.1. Cadre physique
Cette étude a été réalisée
à l'échelle des paysages Epulu-Ituri-Aru-Garamba, dans les zones
humides liées aux écosystèmes des aires
protégées, situés dans l'Ex. Province orientale au
Nord-Est de la RDC. Il s'agit notamment du bassin de la rivière Ituri,
avec son principal affluent, la rivière Epulu, traversant la
Réserve de Faune à Okapis et le bassin de la rivière
Garamba, avec son confluent de la rivière Dungu, traversent le Parc
National de la Garamba, dans la province du haut-uélé.
Située au Nord-Est de la RDC, la Province Orientale
s'étend sur 503.239km2, soit 22% du territoire national, elle
comprend 4 districts qui sont actuellement les 4 nouvelles provinces :
Haut-Uélé, Bas-Uélé, Ituri et la Tshopo. On
rencontre trois types de climat dans la province Orientale:(i) le climat
équatorial continental : sans saison sèche
déterminée, qui s'étend de la Tshopo au Sud des
Uélé; (ii) le climat tropical localisé dans la partie Nord
des Uélé jusqu'à l'extrémité Nord de la
Province Orientale; et enfin (iii) le climat à saison sèche
marquée, en transition entre le climat équatorial et le climat
tropical. La température moyenne varie de 19°C à 30°C.
L'hydrographie de la Province Orientale comprend principalement le fleuve
Congo, qui traverse la province du Sud au Nord-Ouest avant d'atteindre
l'Equateur, et les ours d'eau faisant le bassin du Nil.
La Province de l'Ituri se situant à l'Extrême
Nord-Est de la RDC entre 1°50' de latitude Nordet 29°et 30°de
longitude-Est, a une superficie de 65.658 km2. Au Nord, elle partage
une frontière avec le Soudan du Sud, l'Ouganda à l'Est, le
Nord-Kivu, au Sud, laTshopo au Sud-Ouest et le Haut Uélé à
l'Ouest. Elle est composée de 5 Territoires (Aru, Mahagi, Djugu,Irumu et
Mambasa), 45 Chefferies et Secteurs et 5 cités (Bunia. Aru, Mahagi,
Mambasa et Djugu).
Trois principales zones agro climatiques distinctes
caractérisent la Province de l'Ituri : (i) la zone de climat
équatorial humide (cf. Tshopo) en zone forestière (territoires de
Mambasa, Irumu et Djugu); (ii) la zone de climat de transition
équatorial-tropical humide (cf Bas-Uélé) qu'on retrouve
dans les territoires de Mambasa ainsi qu'une partie d'Irumu, de Mahagi et de
Djugu et (iii) la zone de climat de montagne : spécifique à
l'Ituri (territoires de Djugu et Mahagi). Cette dernière, située
entre 1400 et 2450 m d'altitude est dominée par un relief
constitué des plateaux très accidentés entrecoupés
de vallées très profondes (frontière Ougandaise, les
Montagnes Bleues en bordure du Lac Albert et la Plaine de Semiliki), des
saisons de pluies et des saisons sèches distinctes ainsi qu'une
pluviométrie d'environ 1000mm/an.
Le territoire de mambasa couvre
36,783km2,occupé en grande partie par la réserve de
Faune à Okapi (RFO)située entre 1° et 2°29' de la
latitude Nord, 28o et 29o4' de longitude Est, à
une altitude comprise entre 700 m et 1000 m avec une superficie de 13.726
km2 (soit 90% de son étendue située dans le territoire
de Mambasa,7% dans le territoire de Wamba et 3% dans le territoire de Watsa).Le
siège administratif de la RFO est situé dans la localité
d'Epulu (en territoire de Mambasa), juste en traversant le pont de la
rivière portant le même nom, en direction de Kisangani.
30
Le territoire d'Aru, situé à une altitude entre
30° 10' et 30°90' de longitude Est et entre 2°40' et 3°65'
de latitude Nord, à l'est du méridien d'origine et
entièrement dans l'hémisphère Nord avec une altitude de
1.300 m ; est limité au Nord par le République du Sud-soudan , au
Sud par le territoire de Mahagi, à l'est par le République de
l'Ouganda et à l'ouest par les territoires de Faradje et Watsa (Rapport
annuel, 2018).Cette entité ayant une superficie totale de 6.749 km2, est
composée de 7 Chefferie, 1 secteur, 1 Cité. Le secteur de Ndo est
constitué d'un secteur et 4 groupements dont : KANDOY, OBITABO, BIRINGI
et RUNGU ; avec 66 villages installés sur une superficie de 1687 km2.
La rivière Garamba, avec son confluent de la
rivière Dungu, traversent le Parc National de la Garamba dans la
province du haut-uélé pour rejoindre la rivière
Uélé. Ce dernier se jette dans la rivière Ubangi
située en province de bas-uélé, un de 3 principaux
affluents du fleuve Congo. Le Parc National de la Garamba créé le
17/03/1937 avec une superficie de 5000km2, est situé au
Nord-est de la République Démocratique du Congo dans la Province
de Haut-Uélé en cheval de trois territoires (territoire de Dungu,
territoire de Faradje et territoire de Watsa).
Figure 7 : Carte de la zone d'étude occupée
par les mouvements migratoires .
31
2.1.2. Cadre biologique.
L'Ex. Province orientale est couverte de trois formations
végétales : (i) la forêt du type équatorial dense et
humide qui couvre le Sud-Ouest, le Sud des Uélé ainsi que l'Ouest
de l'Ituri, (ii) la savane, située au Nord de la forêt
équatoriale, et (iii) la végétation
hétérogène d'altitude.
La région du Nord-Est de la RDC est dominée par
des unités paysages/habitats, constituant autant
d'écosystèmes floristiques relativement
différenciés et d'habitats spécifiques pour la faune.
Sa localisation biogéographique dans le territoire de
Mambasa, ses biotopes exceptionnellement riches et la présence de
nombreuses espèces rares ou absentes des forêts de basse altitude
adjacentes, suggèrent que la forêt d'Ituri a vraisemblablement
servi, au cours des périodes climatiques antérieures plus
sèches, de refuge pour la forêt tropicale humide. Les
écosystèmes forestiers de l'Ituri couvrent une superficie de
l'ordre de 43.179 km2, soit 69% de la Province. Le Territoire de
Mambasa abrite la plus grande superficie forestière (34.567
km2), suivi d'Irumu (3634km2), de Djugu (3.140
km2), d'Aru (998 km2) et de Mahagi (811 km2).
En fonction de l'altitude, on y rencontre une diversité de
végétation dont : les forêts ombrophiles de montagne, les
forêts de bambous, des galeries forestières, des savanes
arbustives, etc
La Réserve de Faune à Okapi (RFO) abrite une
flore particulière diversifiée spécialement adaptée
à ce microclimat, caractérisée par de nombreuses
espèces endémiques telles que le paon du congo( Afropavo
congensis) , l'Okapi ( Okapia johnstoni), girafe de foret, la
genette géante ( Genetta victoriae), la genette aquatique (
Osbornictis piscivora), des primates ( diurnes et nocturnes) dont le
nombre le plus élevé de chimpanzés ( Pan troglodytes)
pour une foret africaine , des ongulés de foret et la plus
importante population d'éléphants de foret ( Loxodonta
africana cyclotis).Le territoire d'Aru, parsemé de quelques
montagnes est situé dans une zone de savane, présentant 3 types
de végétations : au Nord-est, savane herbeuse ; au centre et au
sud, savane boisée ; et à l'ouest, la galerie
forestière.
Le parc national de Garamba possède aussi une flore de
savane avec une galerie forestière exceptionnellement
diversifiée, abritant de nombreuses espèces endémiques et
contient à son sein trois domaines, à savoir : le domaine de
chasse d'Azande crée à 1937 avec une superficie de
2892km2 ; le domaine de chasse de Gangala na Bodio crée
à 1932 avec une superficie de 2652km2 et le domaine de chasse
de Mondo-Missa Créée a 1950 avec une superficie de
1983km2.
2.1.3. Cadre humain
La population de l'Ex. Province orientale est estimée
à près de 6,6 millions d'habitats en 2005 lors qu'elle n'en
comptait que 4,3 millions il y a 20 ans. Elle est constituée de 49,9 %
d'hommes et de 50,1% de femmes et sa population rurale représente 80,7%
alors que sa population urbaine constitue 19,3% des résidents de la
province et représente 7,5% du milieu urbain de la RDC, avec une
densité faible (13 hab/km2) par rapport à la moyenne nationale
(24 hab/km2). Les personnes de nationalité congolaises sont majoritaires
(99,7%) alors que les étrangers ne forment que 0,3% de la population
(source : Monographie de la province orientale).
32
La population de l'Ituri est estimée à 3.586.680
habitants, soit 5% de la population nationale en 2014 (Ministère de la
Sante publique, 2014). Dans le territoire de Mambasa ayant une population
évaluée à 510,798 habitants, la RFO fait une
particularité à d'autres aires protégées du fait
qu'elle est habitée par 560759 personnes dont 20797 à
l'intérieur et 35962 à la périphérie dans un rayon
de 15Km selon le recensement de 2003. Il s'étend sur les 10 Chefferies
dont Cinq chefferies occupent 90% de la RFO, notamment : la chefferie de
Bandaka ; chefferie de Bombo sur l'axe Mambasa-Nia Nia ; chefferie de
Walese-karo et chefferie de Walese-dese.Le chef-lieu de l'Ituri se trouve
à Bunia
Tableau1 : La disparité selon le genre dans l'Ex.
Province orientale
Sources : INS, MICS 2 2001
Le parc national de Garamba s'étend sur 4 chefferies
dans les trois territoires ci-haut susmentionnés: la chefferie Wando ;
la chefferie Mondo-Missa ; la chefferie Logo-Ogambi ; et la chefferie
Logo-bari.
Tableau 2 : Statistique de la population du territoire
d'Aru (Nationaux et étrangers)
N°
|
Nombre de la population
|
Nationaux
|
Etrangers
|
01
|
Hommes
|
334804
|
9434
|
|
Femmes
|
360552
|
10485
|
|
Garçons
|
435160
|
4413
|
|
Filles
|
464624
|
4515
|
Total
|
1.595.140
|
28.847
|
Total général
|
1.623.987
|
Source : Ministère de
l'intérieur et de sécurité ; Territoire d'Aru, Rapport
annuel 2018.
33
Le groupement de Biringi compte 3475 femmes et 2015 hommes
(sources : Etat civile du groupement) ; et il est limité à l'est
par le groupement Ayamba (territoire de Mahagi) ; à l'ouest par le
groupement Kandoyi ; au Nord par le territoire de Mahagi et au Sud par le
groupement Rungu.
2.1.4. Cadre socio-économique
Dans l'Ex. province orientale, on trouve 5 garngs groupes
etniques . La population de l'Ituri est constituée de ces cinq groupes
ethnolinguistiques ayant chacun des traditions et des cultures
spécifiques bien que profondément métissées
à ce jour. Il s'agit des bantous, des soudanais, des nilotiques, des
nilotiopides et des pygmées. Les pygmées (Bambute, mbuti) sont
des peuples autochtones minoritaires vivant seulement dans les territoires
forestiers (Mambasa, Irumu et Djugu) qlors que les hema et les bantous sont
majoritaires.
Pour le territoire de Mambasa, il est habité par
plusieurs groupes ethniques ou divers tributs dont les Pygmées
(Bambute), les Babila ou Bila, les Bandaka ou Ndaka, les Bombo ou Mbo, les
WaleseDese, les WaleseKaro (Lese) et des personnes venues des autres
contrées principalement (les immigrés, notamment les Kusu de
Maniema, les Nande du Nord Kivu et les Budu du Haut Uélé et les
éleveurs Hema. Toutes ces populations vivant dans la RFO ne survivent
que des ressources naturelles de la réserve.
Le territoire d'Aru est habité principalement par
quatre tribus ayant 5 principaux clans (Lugbara, Madhi, Kaliko, Omi et Kakwa),
regroupées en deux ethnies. Il s'agit de la souche soudanaise : LUGBARA
(majoritaire), KALIKO-OMI et NDO et la souche Nilotique : KAKWA. L'agriculture
est la base de l'économie de ce territoire dont la population agricole
est estimée à 60% de la population totale.
2.2. Matériels :
Les matériels utiles de terrain pour la réalisation
de notre étude sont :
? GPS pour le prélèvement des coordonnées
géographiques;
? Appareil Photographique pour la prise des images
photographiques ;
? Caméra numériques avec accessoires pour
l'enregistrement des vidéos;
? Ordinateur portable, et accessoires (disque dure externes et
flash disk, CD etc.) pour
l'informatique ;
? Dictaphone, utilisé pour les enregistrements audio.
Autres matériels : Imprimante et
consommables; Téléphone Androïde (Smartphone), Torche Lampe;
Kit médical de secours ; Carnets et autres consommables ; Tentes de
camping et matelas.
Les outils et logiciels utilisés pour les
enquêtes socio-économiques et environnementales sont : les
llogiciels Arc Gis et QGIS pour la cartographie ; logiciels de saisi de
données (Epidata et Excel) ; logiciel de traitement statistique des
données (SPSS, R) ; Fiches de questionnaires;Guide d''entretiens
(entretiens individuels, focus groupe et discussions de groupe) ;
34
2.3. Méthodologie et techniques utilisées
:
2.3.1. Démarche méthodologique:
L'approche holistique et systémique qui combine des
sciences naturelles et humaines a été utilisée dans cette
étude, pour nous permettre d'atteindre les objectifs de la recherche par
une approche méthodologique participative dans l'analyse des
interactions entre les variables étudiées, en vue de ressortir
les liens entre climat-eau-migration-conflits-biodiversité.
.L'étude étant basée sur une
enquête combinant un volet qualitatif et un volet quantitatif, nous avons
ciblé un public différent selon chaque volet de l'enquête.
Des méthodes mixtes ont été utilisées, incluant le
recours à des méthodes d'analyse numériques et textuelles
appropriées ; ainsi qu'à la triangulation de plusieurs sources de
données et perspectives afin de maximiser la crédibilité
de résultats d'évaluation.
Techniques d'entretien.
Les techniques utilisées en fonction de chaque
catégorie et sous-catégories des parties prenantes sont :
l'entretien par « boule de neige » et « focus
group »,l'entretien non structuré ou non
directif (en proposant un thème ou aspect, nous intervenons pour
relancer et encourager l'intervenant) ; l'entretien semi-structuré ou
discussion de groupe (connaissant les thèmes pour lesquels nous avons
besoin d'obtenir les données de l'intervenant, l'ordre et la
manière dont nous lui introduisons sont laissés à notre
jugement), avec des guides de questionnaires ainsi queles fiches pour la
méthode de parcours commentés (Récits de vie) et d'analyse
des trajets migratoires.
2.3.2. Collecte de données :
La compréhension en profondeur de cette
problématique a exigé aussi bien la collecte de données
qualitatives que quantitatives, difficilement mesurables.Deux types de
données ont permis la réalisation de cette étude, les
données primaires récoltées sur terrain et les
données secondaires. Les investigations menées ont porté
essentiellement sur la collecte des informations statistiques et consultation
des ressources documentaires disponibles ainsi que les enquêtes
socio-économiques et environnementales.
Les outils de collecte des données ou Guide-manuel de
la recherche ont été utilisés ainsi que les questionnaires
d'enquêtes (ou des guides de questionnement).L'outil « Kobotoolbox a
été utilisé pour la collecte rapide et pour faciliter
l'encodage des données issues de fiches d'enquêtes
destinées aux partenaires clés et gestionnaires des aires
protégées sur terrain. Toutefois, on a fait usage à
l'outil SIG de la télédétection pour l'analyse de
l'évolution du paysage liée à la variabilité
spatiale et temporelle du phénomène des flux migratoires, pour ne
pas se fier à une seule source de données et ne pas
s'éloigne de la réalité.
Le volet qualitatif de l'enquête organisé,
essentiellement en focus-group et en entretiens semi-directifs
(individuels et collectifs) a été adressé à un
public sélectionné selon des critères bien précis,
afin d'enregistrer les opinions des acteurs clés sur les thèmes
de l'enquête. Ces acteurs ont été choisis parmi les
notables (locaux et des migrants), les animateurs des associations et
mouvements (des migrants, des réfugiés, féministes,
parlementaires, de sécurité...) les animateurs
35
des ONG des droits de l'homme (réfugiés et
personnes déplacées), les leaders religieux, les enseignants, les
élèves, les étudiants, les représentants des
mouvements des jeunes, etc. Dans l'ensemble 5 focus groups/chercheur, 5
discussions des groupes et les entretiens jusqu'à la saturation pout
mieux servir les objectifs de la recherche. Ces entretiens individuels, focus
group et discussion de groupes ont été complétés
par des enquêtes quantitatives pour élaborer certaines
statistiques sur les ménages riverains vivant avec les migrants
impliqués plus particulièrement dans la gestion
intégrée de bassins versants.
Pour la collecte de données quantitatives,
l'unité statistique est le ménage et/ou groupe des migrants
transhumants. Dans cette étude, on a sélectionné
l'échantillon des migrants et des familles d'accueils (pour que nous
comprenions la question à partir des plusieurs perceptions-migrants, non
migrants et accueillants). Dans chaque entité, les ménages ont
été répartis en trois strates, à savoir les milieux
urbains, les milieux périurbains et les villages. La méthode
d'enquête par questionnaire a été adoptée.A la fin,
on a procédé à des comparaisons en cinq niveaux :i) entre
les hommes et les femmes ; ii) entre les deux territoires et entre les milieux
urbain et rural ; iii) entre les catégories de migrants en fonction de :
origines et itinéraires, activités et avantages, besoin en eaux
et autres ressources, confessions religieuses, la taille des groupes, sexes et
âges ; iv) les préjugés-preuves des affirmations-rencontre
des cultures et v) les preuves de changement climatique (saison
sèche-saison de pluie et autres facteurs climatiques).
2.3.3. Méthode d'échantillonnage:
Dans une recherche qualitative/interprétative, le choix
de l'échantillon est intentionnel. Le chercheur effectue la
sélection des participants en fonction de critères tirés
du cadre conceptuel de la recherche. Cette façon de faire est souvent
qualifiée d'échantillonnage théorique (Richards et Morse,
2007 ; Savoie-Zajc, 2011).
L'échantillon s'est basé sur une typologie des
groupes socialement vulnérables, les migrants et familles d'accueils de
communautés locales (populations d'origine ou d'identité
autochtones) vivants dans la zone affectée par la migration due aux
conflits et au changement climatique.
Méthode d'échantillonnage aléatoire
stratifié : ou Échantillonnage aléatoire
Systématique
Le tirage de l'échantillon par la méthode de
stratification aléatoire s'est fait à trois degrés : i) En
milieu urbain et périurbain : on a considéré la commune de
« Shari » dans laquelle on a tiré, suivant un choix
raisonné sur base d'entretiens et observations, 3 quartiers au premier
degré ; et les avenues au deuxième degré. Ensuite au
troisième degré, 30 ménages par grappe ont
été tirés après dénombrement
systématique des ménages (les chefs de 10 maisons ont servi des
guides); ii) En milieu rural : on a tiré au premier degré, les
territoires ; au deuxième degré les groupements dont le
groupement de Biringi et Epulu et au troisième degré, on a
tiré 30 ménages dans le village d'Epulu dénombré
systématiquement et 30 ménages dans le site de transit de
réfugiés sud-soudanais à Aru-centre,
complétés par des entretiens et Focus group/Discussion de groupes
dans les campements des migrants (dans le secteur « Ndo » du
groupement de Biringi, en territoire d'Aru, en
36
territoire de Mahagi et Mambasa). Il y avait des guides locaux
qui sont les leaders locaux (ou chef de 10 maisons de chaque avenu et/ou
bloc).
Méthode de parcours commenté :
Le recensement des déplacés internes,
refugiés et transhumants présents dans le paysage,
impliqués dans l'exploitation illicite des ressources naturelles s'est
fait par la Fiche d'itinéraires migratoires: elles résultent de
la Méthode ou techniques de « Parcours commenté »
(Tshibaud) pour localiser des trajets de flux migratoires, leurs origines et
causes de migrations. C'est une démarche interdisciplinaire en sciences
sociales : Microsociologie des lieux, des conflits, comportements spatiaux et
des mouvements). Il s'agit des comptes rendus des perceptions climatiques,
migratoires, des jeux et enjeux sur les ressources naturelles (avec un accent
particulier sur la biodiversité et les ressources en eau) ainsi que la
résilience des communautés.
Sélection des enquêtés :
Pour les aspects qualitatifs (Focus groups, entretiens et
discussions-individuels et collectifs), éligibles, 10 ans
révolues : le terrain est élastique et celui (le terrain) qui
guide le chercheur dans le choix des personnes-ressources. Ici, la technique de
« Boule de neige » a été utilisée en visant la
saturation, jusqu'à constater que le terrain ne nous apporte plus de
nouvelles réalités.
Pour le questionnaire quantitatif, (éligibles, 10
ans révolus), on a utilisé la méthode
aléatoire par grappe, à plusieurs degrés suivant la
procédure ci-dessus recommandée.L'accent a été
particulièrement mis aux femmes chefs de ménage (FCM) et aux
enfants non accompagnés (ENA) ou séparés (ES) vivant dans
des camps de migrants ; ainsi qu'aux peuples autochtones « pygmées
» dont la survie dépend plus de ressources naturelles, à
l'échelle des paysages.
Étapes de calcul
d'échantillons:
Le tirage de l'échantillon quantitatif a
été effectué suivant 6 étapes : nous avons dû
suivre strictement cette démarche pour obtenir les 30 unités
à enquêter dans chaque grappe, par tirage de nombres au hasard sur
base de pas de tirage (R= N/30). Pour ce faire, nous avons utilisé la
table de nombres au hasard à n chiffres (n étant le nombre des
chiffres que compte la partie entière de R). Le nombre aléatoire
(T1 tiré indique le numéro d'ordre, n° échantillon)
dans la base de sondage, c'est la première unité
d'échantillon (première concession foncière tirée
pour nos enquêtes) ;
2.3.4. Plan d'échantillonnage :
Choix de l'échantillon :
La première tâche a été de
sélectionner les enquêtés en fonction de la
diversité des situations (ensemble des sous-groupes
présents-définitivement ou à intermittence sur terrain de
recherche).Le nombre total de ménage dénombrés
était de 1680 ménages ; et la taille de l'échantillon
total pour la partie de l'enquête quantitative était de 150
ménages sélectionnés et
37
enquêtés à l'échelle du paysage. Le
taux de sondage global obtenu a été de 9%, réparti selon
le type de grappe dans le tableau ci-dessous.
Les ménages à interviewer ont été
sélectionnés après dénombrement ou recensement au
moyen de fiches sur base du nombre total des ménages dans chaque site et
de la répartition de ces ménages à travers la zone
d'étude. Un « pas » de sondage a été
déterminé pour assurer une bonne répartition des
ménages dans les zones ciblées et accorder la même chance
aux ménages de figurer dans l'échantillon. Cinq Focus groupes de
6 à 12 personnes par site et 10 entretiens libre semi-directifs (au
moins un Focus group par site). Chaque Focus group et entretien a
été gravé sur un support audio et/ou vidéo et 5
discussions de group pour nous aider à formuler les politiques à
la fin. On a cherché le consensus, avec une constitution des groupes
hétérogènes d'au moins 10 personnes, pas plus de 90
minutes d'entretien.
Tableau 3: Taille de
l'échantillon (Dénombrement et Sélection de
Ménages enquêtés)
Nom de l'entité/Grappe
|
Nombre de
ménage
dénombré (N)
|
Pas de
sondage
(« raison »= N/n)
|
Nbre de
ménages enquêtés (n)
|
Taux de
sondage
|
Bunia
|
Quartier Simbiliabo
|
360
|
12
|
30
|
9 %
|
Q. Mudzi-pela
|
360
|
12
|
30
|
Quartier Lumumba
|
360
|
12
|
30
|
Territoire d'Aru
|
Aru-centre
|
300
|
10
|
30
|
Territoire de
Mambasa
|
Epulu
|
300
|
10
|
30
|
Total
|
1680
|
|
150
|
Sites d'Echantillonnage
Trois sites par axe ont été tirés au
hasard ; soit au total six sites dont 3 quartiers au niveau du chef-lieu de la
province et 2 territoires ayant chacun un village sélectionné
dans le paysage étudié. Les investigations menées ont
porté essentiellement sur la liste des zones riveraines occupées
par les déplacés ou par les réfugiés,
établie avec les informateurs clés et en se basant à la
documentation sur l'historique des mouvements de populations dans la zone lors
de la phase des investigations de partenaires.
Pour cela, le choix des villages ou quartiers
hébergeant les migrants était opéré sr base de
trois critères établis et en fonction des quels on a fait le
choix des ménages pour les entretiens de
38
ménages, avec les informateurs clés, à
savoir : la présence des sites/camps hébergeant les migrants ; la
proximité à la rivière principale (ou son affluent)
traversant une aire protégée et leur localisation dans les
bassins versant, à multi-usager communautaire.
Partant de ces critères, en milieu urbain, on a
considéré la commune de « Shari » dans
laquelle on a tiré, suivant un choix raisonné sur base
d'entretiens et observations, 3 quartiers au premier degré ; et les
avenues au deuxième degré. En milieu rural, nous avons retenu
trois (03) villages riverains ou sites, repartis spatialement comme suit : deux
villages dans le paysage Epulu-Ituri-Aru, notamment dans la zone
périphérique de la rivière Epulu traversant la RFO; dont
un village dans sa périphérie Nord-est (Village Biringi , au
niveau du site des réfugiés sud-soudanais, sur la route allant
vers le territoire de Faradje en Haut-uelé) et un village dans sa
périphérie Nord-ouest (Village Epuludu groupement d'Epulu, au
niveau de Camps de déplacés internes, pygmées, au
carrefour des routes Niania-Wamba, en province de Haut-uélé et
bafwasende-Kisangani, en province de Tchopo). Un seul village, le village
Nagero, a été visité dans le paysage
Garamba-uélé, situéà 4 km de la station Nagero du
PNG, qui est traversé par la rivière Garamba et son confluent de
la rivière Dungu, se jetant dans la rivière
Uélé,
Figure 8. Carte de sites enquêtés
dans le paysage Epulu-Ituri-Aru
39
2.3.5. Déroulement de l'enquête
La campagne de collecte des données proprement dite
s'est déroulée du 05 Juillet au 30 Août 2019. Les
enquêtes par entretiens individuels sur base d'un questionnaire ont
été organisées durant au moins 7 jours dans chaque grappe
concernée en raison d'au moins 1 village par territoire dans le
paysage.
Du point de vue opérationnel, nous avons
participé activement aux activités suivantes : Concevoir les
outils de collecte de données ;Préparation de la logistique
nécessaire pour bien mener l'activité; Contacter et informer les
parties prenantes (autorités administratives, civiles, militaires, les
organisations des pêcheurs, agriculteurs et autres acteurs du
bien-fondé de l'Etude) ; Sélectionner les sites d'enquêtes;
Sélectionner les enquêteurs par site; Organiser le renforcement de
capacités des enquêteurs sur la méthodologie de
l'étude et l'approche utilisée; Mener des enquêtes
proprement dites ;Suivi hebdomadaire de la récolte des données
par les enquêteurs pendant un trimestre ;Saisir des données
collectées ;Faire le dépouillement des données en
équipe ; analyser les données saisies et présenter les
résultats de la recherche.
2.3.6. Traitement et Analyse des données
La masse d'informations collectées au cours des
enquêtes par questionnaire a nécessité l'usage de l'outil
informatique pour la saisie et le traitement des données. Les logiciels
utilisés à cet effet sont : le logiciel « Epidata »
pour la saisie des données et les analyses statistiques des
données ont été réalisées à l'aide
des logiciels «SPSS et R ».
Pour le traitement des données, trois étapes ont
été suivies :
Dans la première étape, les données
collectées au moyen du logiciel « Kobotoolbox » ont
été analysés automatiquement pour ressortir des
proportions de variables étudiées lors l'évaluation des
approches de partenaires d'intervention en vue de dégager les forces,
faiblesses, menaces et opportunités dans la mise en oeuvre des
stratégies d'intervention et proposer des mesures de mitigation.
Dans la deuxième étape, la synthèse et
l'analyse des informations récoltées au niveau de chaque
catégorie de migrants, par les entretiens non-structurés, et
discussions de groupes ont été réalisées pour avoir
une vue globale des impacts de mouvements migratoires sur le plan
socio-écologique. Les récits de vie ont montré la
situation actuelle de la gestion intégrée de ressources en eau
dans le paysage, l'accent étant mis sur la biodiversité des zones
humides.
Dans la troisième étape : les données
saisies sur Epidata ont été exportées vers SPSS et sur R.
Le tri à plat et les tabulations croisées ont été
effectués suivant des fréquences absolues et relatives. En fin,
la cartographie des itinéraires de migration a été
réalisée avec l'outil SIG de la
télédétection (logiciel QGIS) pour faire une analyse de
l'évolution du paysage liée aux facteurs qui influent sur les
schémas spatio-temporels de la migration homme-femme à
l'échelle du paysage.
Analyse descriptive :
40
En dehors des données de terrain, nous avons
rassemblé et examiner la littérature sur le mouvement de
population dans cette région et visiter les dispositifs de surveillance
dans 2 stations des aires protégées. Aussi, nous avons
appliqué une procédure standard pour l'analyse de données
qualitatives en utilisant l'encodage par l'élaboration de codes et
d'indices. Les données des entretiens individuels, Focus group et
discussion de groupe enregistrés sont donc retranscrites et
codées pour identifier les catégories de réponses et
développer des thèmes (Creswell, 2009 ; Ian E. Munanura et
al. 2016). Par conséquent, les mots clés et les phrases
sont mis en évidence et fusionnés pour former des
catégories descriptives, permettant l'identification de modèles
de données, de formulations de sens et de découvertes de
relations (Krueger et Casey, 2009 ; Ian E. Munanura et al. 2016).
Ceci, pour dresser un état des lieux du mouvement de
population, des sites occupés et sensibles à la
dégradation de bassins versants identifiés, des pratiques
durables de gestion des risques identifiés et les raisons d'adoption ou
non-adoption visant à réduire les menaces et pressions sur la
biodiversité, en vue de proposer une stratégie commune de gestion
durable et intégrée.
Analyse SWOT
L'analyse SWOT (analyse de Forces, Faiblesses,
Opportunités, Menaces) a aussi été utilisée pour
évaluer les partenaires et analyser les approches de gestion des risques
identifiés.Ces méthodes d'analyse ont permis d'identifier les
besoins (ou faiblesses) en renforcement de capacités de jeunes sur la
gestion intégrée de ressources en eau, la conservation de la
biodiversité et la mise en oeuvre des mécanismes de restauration
des écosystèmes dégradés ainsi que du
développement résilient des communautés, à
l'échelle du paysage.
Calculs et tests statistiques :
Quelques analyses des tendances centrales et des dispersions
ont été réalisées pour appréhender les
caractéristiques de certaines variables quantitatives : le programme
Statistical Package for Social Science (SPSS) for Windows a été
utilisé pour l'analyse des variables caractérisant la structure
de différentes parties, l'état civile et le Genre ainsi que les
initiatives locales pour la gestion des risques identifiés, en mettant
l'accent sur les savoirs endogènes ( ou différentes pratiques
traditionnelles utilisées y afférent). Le logiciel « R
» a été utilisé pour la comparaison de
fréquences et l'analyse de la corrélation entre les variables
ainsi que pour la présentation de certaines graphiques.
En fin, selon les cas, les tests statistiques de Khi
Carré(Kh2) a été utilisé pour
vérifier les hypothèses de la corrélation
entre les variables qualitatives et pour étudier les
interactions entre les variables indépendantes et celle
dépendante. La comparaison des fréquences relatives et absolues a
été faite pour bien interpréter ces interactions.
41
CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION DES RESULTATS DE
RECHERCHE
3.1. Sources de données (voir annexe 10)
3.2. Répartition des ménages
enquêtés selon le Genre :
Figure 9: Effectif des enquêtés
dans les différents Milieux de résidence
Commentaire : En milieu péri-urbain
(quartier Simbiliabo), il y a moins de 10% des femmes mariées
enquêtées tandis qu' en ville, il y a eu plus de 25% des hommes
mariés enquêtés que des femmes (20%) et moins de femmes
célibataires, veuves ou séparées enquêtées (=
5%).En milieu rural, le nombre des femmes enquêtées est
égale au nombre des hommes enquêtés (voir les annexes).
Taille du ménage et Catégorisation de ses
membres :(voir annexe 11 et 12)
D'après les résultats obtenus, il ressort que
41% de ménages ont un seul enfant de moins de 5 ans dont 243% sont des
chefs de ménage-Hommes et 17% sont des Femmes-chef de ménage ;
suivis de 32% de ménages qui n'ont pas des enfants de moins de 5 ans
dont 19% des hommes-chefs de ménages et 13% des femmes-chefs de manages
; alors que 29% de ménages ont en moyenne deux enfants de moins de 5 ans
dont 10% des femmes chefs de ménages et 19% des hommes-chefs de
ménages.
Figure 10 : La synthèse de l'analyse
Genre de la taille de ménage
Il ressort que la taille moyenne est de 3
personnes de sexe masculin par ménage et 3 personnes de sexe
féminin par ménage.
42
Commentaire :
Par ailleurs, 23% des hommes chefs de ménages ont 1
enfant de 5-10 ans ; 20% en ont 2 alors que 17% n'ont aucun enfant de 5-10ans.
Seulement 5% des hommes chef de ménage ont 3 enfants de 5-10ans alors
que 4% en ont 5. Tandis que 16% de femmes chefs de ménage ont 1 enfant
de 5-10 ans alors que 15 % n'en ont pas. Seulement 7 % en ont 2 ; 4% en ont 3
et 2% en ont 5.
Genre du chef de ménage * Total des personnes
éligibles (10 ans et plus) Crosstabulation
Count
Il ressort que 20% de ménages dont le chef est un homme
ont en moyenne 3 personnes de 10 ans éligibles ou plus et 18% en ont 2 ;
mais seulement 5% en ont 8. Tandis que 6% de ménages dont les chefs est
« femme » en ont 3 et 11% en ont 2 ; mais seulement 3% en ont 8.Pour
les ménages ayant de chefs de ménages hommes, 26% ont en moyenne
1 enfant- garçon ayant l'âge de 10-17 ans ; et 20% n'en ont pas.
Mais seulement 1% en ont 4. Tandis que 20% de femmes chefs de ménages
ont en moyenne 1 enfant-garçon de 10-17 ans ; et 11% n'en n'ont pas.
Mais 2% en ont 5 ; et 1% en ont 6.
Figure 11 : Total de personnes
éligibles
43
Il ressort que 28% des hommes- chefs de ménages ont en
moyenne 1 enfant-fille ayant l'âge de 10-17 ans ; mais 19% n'en n'ont
pas. Seulement 1% en ont 7. Tandis que 15% de femmes -chefs de ménages
en ont 1 enfant-fille de 10-17 ans ; et 16% n'en n'ont pas mais seulement 1% en
ont 5.
Communautés identifiées à
l'échelle du paysage :
Il ressort qu'il existe différentes communautés
ayant des ethnies différentes aussi bien au niveau des autochtones
« bantous » et « pygmées » qu'au niveau des
migrants. Les communautés locales sont majoritaires dans ce paysage
(87,5%) dont le tribut de « hema » a été
majoritairement représentée dans les ménages
enquêtés (30.5%); suivies de communautés de migrants (75%)
dont le tribut « Dinka » a été majoritaire (11.7%), le
tribut « Bira » (10.2%), le tribut « Nande » (7%), le
tribut de « Lendu » (3.9%) etc.; ainsi que les pygmées
(62.5%). Il existe une autre catégorie de bantous minoritaires qui sont
des autres ethnies non autochtones constituant 12.5% (comme Avu, Budu, Mongo,
Kumu, Sikalongo, etc)
Figure 12 : Ethnies de communautés
identifiées
Figure 13 : Différentes religions :
|