1.2. Etat des connaissances
Les migrations de populations ont fait objet d'étude
9dans plusieurs pays, plusieurs écoles et universités
dans le monde en général et particulièrement en Afrique
:
Badie (2009), perçoit la migration comme un fait
social, un bien public mondial10 ; Lascoux (1994) cité par
Babatoundré Habdel Hack en 2015, estime que la connaissance des
phénomènes migratoires est imparfaite et les évaluations
chiffrées sont peu fiables, comme l'a souligné l'OCDE
(Organisation de la Coopération et du développement Economique).
Parlant des flux migratoires, ils soulignent les déséquilibres
engendrés par le développement inégal et par les
écarts considérables des évolutions démographiques
(flux de 3 types : migration pendulaire, tournante et de santé).
Bien que très largement acceptée, la
définition de « migrants environnementaux » fournie par
l'Organisation internationale pour les migrations (OIM, 2007) souffre des
lacunes
Traditionnellement pratiqué comme moyen de subsistance,
le pastoralisme transhumant voit émerger un nouveau modèle
économique et capitaliste 11depuis quelques décennies,
sédentarisé en ville et fortement élevé dans la
hiérarchie socio-économico-politiques (El Hassan B. A., Birch I.,
2013). Il consiste à une forme de mobilité qui affecte non
seulement les zones d'accueil, mais toutes les étapes de la route
conduisant à une destination donnée dans les pays fortement
dépendant des ressources naturelles, dont leur rareté joue un
rôle crucial dans les conflits qui émergent entre éleveurs
et agriculteurs (Salomon B., 2015).
La migration résulte d'une incapacité à
s'adapter et constitue un ultime recours ou si la migration peut avoir une
dimension préventive, un mécanisme d'adaptation au changement
climatique grâce notamment à des migrations saisonnières ou
au départ d'un membre de la famille qui permet aux autres de rester
grâce à des transferts de ressources et mérite d'être
encouragée. La notion souvent utilisée de «
réfugié environnemental » présupposant que les gens
sont forcés de quitter leur domicile à cause de facteurs
environnementaux mais comme le note Stephen Castles, « le terme de
réfugié environnemental est simpliste, unilatéral et
trompeur. Il implique une cause unique qui existe très rarement dans la
pratique (Batnett Webber et al, 2009).
La Médiation de conflits :
9Raber Y. Aziz/OIM, 2018. En 2017,
selon OIM, le nombre de migrants a atteint 258 millions. Ils étaient 173
millions en 2000. Cependant, la proportion de migrants internationaux au sein
de la population mondiale n'est que légèrement plus grande,
passant de 2,3% en 1980 à 2,8% en 2000 et 3,4M en 2017. Même si de
nombreux individus font le choix d'émigrer, de nombreux autres y sont
obligés.
10Babou (1994), met en exergue la
contribution des immigrés sénégalais sur l'économie
de leur pays d'origine.Aussi, considère-t-il la migration comme un bien
public mondial dans la mesure où si, par exemple, l'Europe
représente 32 % du PIB mondial et seulement 6 % de la population du
globe, elle devient évidemment un pôle de migration. Si d'ici
2020, l'Italie perd 3 millions d'actifs et que le Nigeria en gagne 25 millions,
le jeune nigérian se trouvera exposé à une contrainte
sociale migratoire. Aujourd'hui, elles répondent de 56 % de la
croissance démographique des pays développés, et
jusqu'à 89 % de celle de l'Europe, gravement affectée par le
vieillissement de sa population.
11CI/GL 2006.Certaines familles
d'anciens pasteurs ont délégué cette activité
à de jeunes transhumants salariés, en même temps qu'ils y
investissaient des capitaux spéculatifs considérables, faisant
croitre significativement la taille des troupeaux en question, au Nord-Est de
la RDC.
13
Le processus de la résolution de conflit permet
d'établir les faits dans le but de rapprocher les parties, à la
satisfaction de chacune. La gestion du conflit d'aménagement implique
néanmoins l'idée que cette intervention bénéficie
d'une légitimité politique (sa reconnaissance par le
décideur politique) et territoriale (sa reconnaissance par la population
concernée) (Dziedzicki Jean-Marc, 2001).
En droit, la médiation est définie comme
«un processus structuré dans lequel deux ou plusieurs parties
à un litige tentent volontairement par elles-mêmes de parvenir
à un accord sur la résolution de leur litige avec l'aide d'un
médiateur indépendant, impartial et compétent».
Autrement dit, la médiation est une technique de résolution des
conflits organisée par la loi ayant pour but de régler un conflit
afin de maintenir une relation personnelle ou commerciale
précieuse12, et ce de façon rapide et
économique. À noter enfin que le coût de la
médiation est relativement faible permettant de faire d'importantes
économies dans la gestion et la résolution des conflits ou des
litiges.Un conflit non géré ou mal géré à
des répercussions graves sur une période plutôt longue.
Puisqu'il s'agit d'un processus de décision à la
suite d'un dialogue, d'une négociation assistée ou
facilitée par un tiers neutre et impartial (le médiateur), il
favorise une entente qui sera librement choisie par les parties, à
l'amiable et qui leur est mutuellement acceptable, d'après un avocat et
médiateur, GAGNON, J.H. (2017) (Dziedzicki Jean-Marc,
2001).
Zones humides :
Considérées comme des étendues d'eaux
naturelles ou artificielles stagnantes de façon permanente ou
temporaire, les services éco systémiques rendus par les zones
humides sont très importants.
Les zones humides aident la planète à faire face
aux événements climatiques extrêmes13. La
création et l'entretien des zones humides favorisent la maîtrise
des crues, la protection contre l'érosion côtière,
l'approvisionnement en eau douce et en cas de catastrophe, les zones humides
absorbent une partie des chocs les plus puissants. Ces zones sont par ailleurs
réputées pour leur richesse en biodiversité (Alfred
NTUMBA, 2018). Les sites Ramsar en RDC 14jouent un rôle
essentiel dans la conservation de la faune et de la flore rares et
menacées de la région
12Catherine Bourin, 2015. Comme
toute entreprise, une banque peut être confrontée à des
situations conflictuelles internes ou externes.Concernant les conflits
internes, la médiation est un outil privilégié en
matière de gestion des ressources humaines. Le recours à un
médiateur peut être une solution alternative souple et rapide, en
particulier pour les établissements de petite taille, proches de leur
clientèle et soucieux de maintenir de bonnes relations avec leurs
clients.
13L'ONU (2019) estime que 90% de tous les risques
naturels sont liés à l'eau. Le Groupe d'experts
intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) prédit que
les phénomènes météorologiques extrêmes se
feront de plus en plus fréquents et la fréquence des catastrophes
à l'échelle planétaire a plus que doublé, sous
l'influence des risques liés au climat et à la
météorologie comme les inondations, les cyclones tropicaux et les
sécheresses.
14T. DILENGENGJU PAPUU, 2019. En
RDC, les zones humides de Kinshasa et celles qui sont situés dans les
autres grandes villes sont menacées de spoliation. Et pourtant ces
terrains habituellement inondés sont riches en biodiversité.
Certaines espèces végétales, halieutiques et animales
vivent dans ces zones inondées. Malheureusement, ces sites riches en
biodiversité disparaissent graduellement dans les zones urbaines au
profit de maisons.
14
Figure 3: Fonctions majeurs de zones humides,
leurs effets et leurs perceptions par les sociétés
(Source : Barnaud et Fustec, 2007 cité par Barnaud et
al., 2011).
Cinq types de zones humides nous aident
à résister aux phénomènes
météorologiques extrêmes. Ce sont les mangroves, les
récifs coralliens, les cours d'eau et les plaines d'inondation, les
deltas intérieurs et les tourbières dont la valeur
économique 15 ( zones humides intérieures) a
été estimée cinq fois plus élevée que celle
des forêts tropicales ; 1/7e de la population mondiale en dépend
et 40% des espèces y vivent ou s'y reproduisent, l'eau est
omniprésente dans les traditions culturelles et sociales.
La République démocratique du Congo (RDC) compte
actuellement trois sites désignés comme zones humides
d'importance internationale ; mais les processus de désignation du
quatrième site Ramsar sont en cours. Ce sont quelques-uns des derniers
sites du pays où l'intervention
15. Soléco Conseil, 2017. La biodiversité est
partout, aussi bien sur terre que dans l'eau. Elle comprend tous les
organismes, depuis les bactéries microscopiques jusqu'aux animaux et aux
plantes plus complexes.
16. Ils constituent tous les trois des enjeux reconnus comme
importants aussi bien au niveau international (CDB, 2002), qu'européen
(SPB, 1995 ; cit. SRB LR, 2008).), national (SNB, 2004 ; cit. SRB LR, 2008).),
et régional (SRB, 2008).
15Selon une étude (2015)
les avantages économiques des services éco
systémiques fournis par les « zones humides artificielles »
compensent largement leurs coûts d'entretien et de lutte contre
l'eutrophisation et ses effets (par exemple, une estimation des services
fournis par le plus grand lac artificiel de Floride (Lac Apopka), a conclu
qu'il fournissait des services d'une valeur de 1,79 million $/an (1,64
M€/an) soit le double des coûts d'entretien, coûts (ex. 162
€ par kg de phosphore excédentaire retiré de
l'écosystème) qui pourraient être fortement réduits
par des changements de pratiques agricoles et de meilleures stations
d'épuration en amont. ".
15
humaine et l'exploitation des ressources naturelles ne sont
pas autorisées, couvrant ensemble une superficie de 7, 435,624 hectares
nécessitent une attention internationale pour protéger ces
habitats vulnérables en RDC. La Convention de Ramsar est entrée
en vigueur dans le pays le 18 mai 1996.
.
Figure 4 : Répartition de l'Eau de la
terre (Source : Rapport de l'ICCN, 2019).
Biodiversité :
Trop souvent, la biodiversité16est
qualifiée de biodiversité symbolique ou remarquable lorsqu'elle
n'est considérée qu'à travers certains êtres vivants
emblématiques comme les ours polaires, les baleines, les pandas
géants, les tigres, les éléphants... Les autres
espèces, moins attendrissantes mais qui ont également un
rôle essentiel dans leurs écosystèmes. Dans ce dernier cas,
on parle de biodiversité "ordinaire" voire négligée (CDB,
2002).Les enjeux de la biodiversité17 étant
structurés de manière très variable, il s'agit de trois
types de diversité : la biodiversité génétique, la
biodiversité spécifique et la biodiversité éco
systémique qui sont menacés par le changement global.
La biodiversité s'évalue suivant ces trois
niveaux de diversité biologique. Ces trois enjeux ont servi de base
à la structuration de la suite du projet de recherche et des indicateurs
tels que la source d'alimentation, le nombre d'espèces consommées
dans une zone donnée peuvent permettre le suivi de certains aspects de
la biodiversité.
La diversité écologique (diversité
éco systémique ou diversité des
écosystèmes), doit être déclinée à
différentes échelles (habitat et paysage), et comprendre une
dimension fonctionnelle.
16
Les écosystèmes sont différents en
fonction du support de vie (biotope) façonné par la situation
géographique, le paysage, le relief, le climat...
Un écosystème est un complexe formé de
communautés de plantes, d'animaux et de microorganismes et de leur
environnement non vivant qui, par leur interaction, forme une unité
fonctionnelle. Ces différents points de vue sont
complémentaires.
Du point de vue des habitats, on se focalise sur l'existence,
l'étendue et l'état des habitats à une échelle
fine. (SRB LR, 2008).
Du point de vue du paysage, on se focalise sur des fonctions
éco systémiques uniquement perceptibles à l'échelle
du paysage, et donc d'un ensemble d'habitats. Il permet notamment de suivre
l'évolution des continuités écologiques et de la
fragmentation du paysage.
Du point de vue du fonctionnement écologique, il s'agit
de mesurer l'état de fonctionnement des systèmes
écologiques remarquables, ou celui de grands cycles éco
systémiques.
Les menaces / pressions sont difficiles à structurer
par nature car elles sont souvent incluses dans des cascades de causes et
d'effets, et interagissent entre elles. De plus, les thématiques
abordées et la sémantique utilisée sont très
variables d'un chercheur à l'autre. Les espaces urbains
minéralisés et stériles détruisent presque toute
vie végétale et empêchent la libre circulation des
espèces. C'est pourquoi, l'aménagement de la ville doit
être entièrement revu et pensé pour qu'il intègre la
nature 18sans compromettre les corridors biologiques indispensables
à la survie de certaines espèces (AYBEKA K.J.D.,
2010).
Certaines régions19sont
considérées comme les plus riches en espèces mais aussi
comme les plus menacées de la planète. Elles sont appelées
Hotspots (selon l'ONG Conservation International) ou Ecorégions
prioritaires (selon le WWF).
La biodiversité offre de nombreux bienfaits
fondamentaux aux humains, qui vont au-delà de la simple fourniture de
matières premières (pour l'habitat, le chauffage et
l'habillement).Elle soutient quantité de processus et de services des
écosystèmes naturels, tels que la qualité de l'air, la
régulation climatique, la purification de l'eau, la lutte contre les
parasites et les maladies, la pollinisation et la prévention des
érosions. Le bien-être et la survie des humains est difficilement
concevable sans une biodiversité florissante.
Ainsi, plus de 2 milliards de personnes utilisent du
combustible ligneux pour répondre à leurs besoins primaires en
énergie, environ 4 milliards se soignent principalement avec des
remèdes naturels, et quelque 70 % des médicaments utilisés
pour traiter les cancers sont des produits naturels ou des produits de
synthèse inspirés par la nature.
18ATIBT, 2017 ; cité par SEMEKI
2016. La gestion durable des forêts étant la gestion et
l'utilisation des forets et de terrain boisés, d'une manière et
à une intensité telles qu'elles maintiennent leur
diversité biologique, leur productivité et leur capacité
de régénération, leur vitalité et leur
capacité à satisfaire, actuellement et pour le future, les
fonctions écologiques, économiques et sociales pertinentes.
19Nature, 2018. Cinq pays
seulement détiennent 70 % de la nature sauvage du monde, non compris la
haute mer et l'Antarctique : Australie, Brésil, Canada, Russie,
États-Unis.
17
Des parts entiers de nos économies
20dépendent également de la biodiversité. C'est
pourquoi, la perte de biodiversité a des effets néfastes sur
plusieurs aspects du bien-être humain, tels que la sécurité
alimentaire, la vulnérabilité face aux catastrophes naturelles,
la sécurité énergétique et l'accès à
l'eau propre et aux matières premières. Elle touche
également la santé, les relations sociales, le bien-être et
la liberté de choix (CGDD, 2012).
Les menaces sur la biodiversité
Selon la plateforme « Notre-planète », 75 %
de la surface terrestre est altérée de manière
significative, 66 % des océans subissent des incidences cumulatives de
plus en plus importantes et plus de 85 % de la surface des zones humides ont
disparu. L'abondance moyenne des espèces autochtones dans la plupart des
grands biomes terrestres a chuté d'au moins 20 %, touchant
potentiellement les processus éco systémiques et donc les
contributions de la nature aux populations. Ce déclin a principalement
lieu depuis 1900 et pourrait avoir
accéléré21.
Depuis les années 1980, les scientifiques constatent
que la perte de biodiversité et les changements dans l'environnement qui
y sont liés sont plus rapides qu'à aucune période de
l'histoire de l'humanité. Les causes de la disparition du vivant sont
nombreuses et l'ampleur de la crise de la biodiversité est
désormais avérée (CGDD, 2012). Cependant,
l'activité humaine a accéléré le rythme
d'extinction, qui est entre 100 à 1 000 fois supérieur au rythme
naturel d'extinction, un rythme qui ne cesse d'augmenter (Environ Health
Perspect, 2009).
C'est pourquoi, selon la plateforme IPBES, en quelques
décennies, les altérations et les destructions causées par
l'homme aux écosystèmes naturels22, en particulier la
déforestation des forêts primaires, les forêts tropicales,
les zones humides, les mangroves, les lacs, les rivières, les mers et
les océans ont cru à un rythme inquiétant.
La Terre a connu 5 extinctions massives qui se sont
caractérisées par une disparition assez brutale
23d'une grande partie de la vie. Bien que plusieurs millions
d'années soient nécessaires pour recouvrir une diversité
biologique suite à une extinction massive, les études montrent
que les sociétés humaines, qui ont amorcé cette extinction
de masse scellent définitivement le sort de l'humanité : «
Nous serons à la fois la cause et les victimes de cette sixième
extinction de masse » (IPBES, 2019).
20FAO, 2010. Les systèmes
alimentaires sont fortement dépendants de la biodiversité : plus
de 75 % des cultures alimentaires
mondiales, qui comprennent des fruits et légumes et
quelques-unes des principales cultures commerciales, telles que le café,
le cacao et les amandes, reposent sur la pollinisation animale.
21C. Magdeleine, 2018.La
destruction et la fragmentation des milieux naturels liées, en
particulier, à l'urbanisation croissante, au développement des
infrastructures de transport ou à la surexploitation des ressources
affectent tout particulièrement la biodiversité.
22IPBES, 2019. Depuis seulement
l'an 2000, les forêts primaires ont perdu 6 millions d'hectares par an.
Près de 20% des récifs coralliens ont été
détruits, du fait, notamment de la pollution et de la surpêche.
L'extinction actuelle, provoquée par les activités humaines, est
comparable à une crise biologique majeure puisque d'ici à 2050,
on considère que 25 à 50 % des espèces auront disparu.
23CNRS, 2010. Au cours des 540
derniers millions d'années, une vingtaine de crises plus ou moins
intenses se sont succédé. La plus dévastatrice d'entre
elles s'est déroulée il y a 252,6 millions d'années avec
une violence encore aujourd'hui inégalée : la crise
permo-triassique qui décima plus de 90% des espèces
marines alors existantes.
18
Selon l'UICN, la plupart des grands mammifères
emblématiques sont menacés : les éléphants sont
chassés pour leur ivoire ; les rhinocéros pour leurs cornes ; les
félins (lion, léopard, guépard) pour leurs os ; et les
grands singes (gorilles, bonobos et chimpanzés) sont tués pour
leur viande ou capturés pour en faire des animaux de compagnie.
Des actions internationales en faveur de la
biodiversité
En 1972 l'UNESCO lança deux initiatives
pionnières : la Convention concernant la protection du patrimoine
mondial, culturel et naturel qui institua les écosystèmes
naturels et des paysages appartenaient au patrimoine commun de
l'humanité ainsi que le Programme l'homme et la biosphère (MAB)
qui conduisit à la création de 553réserves de
biosphère, dans 107 pays à ce jour, avec trois fonctions qui se
renforcent l'une l'autre : conservation, développement durable et
soutien à la recherche et à l'éducation.
La biodiversité est un bien public global, comme il fut
reconnu 20 ans plus tard, en 1992, par la Convention sur la biodiversité
(CDB). Les trois objectifs de cette convention sont la conservation de la
diversité biologique, son utilisation durable et le partage juste et
équitable des bénéfices liés à l'usage des
ressources génétiques. En 2002, un engagement fort a
été pris lors du sommet de Johannesburg : "assurer, d'ici 2010,
une forte réduction du rythme actuel de perte de diversité
biologique aux niveaux mondial, régional et national, à titre de
contribution à l'atténuation de la pauvreté
En Afrique l'intérêt à la protection de
l'environnent et des ES en particulier a amené les états
africains à créer les aires protèges. De nombreuses
actions ont été entreprises sur tout le continent pour permettre
de lutter contre l'expansion de l'homme sur les territoires naturels. (WWF,
2013).
Les mesures prises par les organisations de protection
mondiale 24(WWF, CITES), les sociétés de safaris ainsi
que les associations de chasseurs professionnels ont élaboré des
modes de chasse plus contrôlés, plus sélectifs, permettant
une saine gestion des différentes espèces. La création et
la gestion de parcs nationaux, transnationaux, de réserves
privées a contribué largement à la protection des habitats
naturels (WWF, 2013).
Une aire protégée est une zone
géographiquement désignée, délimitée,
règlementée et gérée en vue d'atteindre des
objectifs spécifiques de conservation, selon l'ICCN. Il s'agit de
territoires qui bénéficient d'un statut de conservation et qui
font l'objet d'une protection spéciale de la part des autorités
gouvernementales, selon l'UNESCO. C'est une aire protégée se
définie comme étant : « une portion de terre ou de mer
spécialement vouée à la protection et au maintien de la
diversité biologique ainsi que des ressources naturelles et culturelles
associées et gérée par des moyens efficace, juridiques ou
autres », selon l'UICN. Ce dernier distingue cinq catégories
d'aires protégées par ordre décroissant d'importance des
mesures de protection : les réserves naturelles
24WWF, 2017. Notons lorsqu'on est
passé de 9 à 15% des terres émergés
protégées en 1992 et 2018 ; 6 millions de km2 (soit
32,8 %) de terres protégées sont soumises à des pressions
humaines. Aujourd'hui, les braconniers sont actifs sur tout le continent
africain, de l'Afrique de l'Ouest (Burkina Faso, Niger, Bénin) en
passant par l'Afrique centrale (République Démocratique du Congo,
Tanzanie, Kenya, Centrafrique) et jusqu'à l'Afrique australe avec la
Namibie, l'Afrique du Sud et le Botswana.
19
intégrales, les parcs, les monuments nationaux, les
réserves à but spécialisé et les zones de paysages
protégés. À ces catégories s'ajoutent les
réserves d'animaux et les sites du patrimoine mondial de l'Organisation
des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture
(UNESCO).
Selon sa définition, n'importe quelle zone faisant
l'objet d'un contrôle particulier sur le plan juridique et administratif
ou pour des raisons de tradition, ainsi que des mesures d'encouragement visant
à conserver certaines caractéristiques constituent une aire
protégée. Depuis lors, ce concept a connu une longue histoire
dans l'évolution des sociétés et aujourd'hui il est devenu
un mode universel de protection de la nature (P.M.Lukombola, 2009), par la
conservation in situ (leur milieu naturel) et la conservation ex situ (en
dehors de leur milieu naturel).
Sécurité alimentaire :
Les scores de diversité alimentaire permettent
notamment d'évaluer les modifications du régime alimentaire
à l'issue d'une intervention (amélioration escomptée) ou
après une catastrophe, telle qu'une mauvaise récolte
(détérioration attendue) au niveau du ménage et au niveau
de l'individu. On a cherché à connaitre non seulement le risque
de l'insécurité alimentaire liées aux impacts de
mouvements de population sur les conditions de vie de populations, mais aussi
les risques de perte de la biodiversité ou de dégradation des
zones humides, en se référant aux indicateurs
prédéfinis (origine de la nourriture, la récolte de PFNL
dans les écosystèmes liés aux aires
protégées, etc.), en tenant compte du pilier « Utilisation
» parmi les 4 piliers de la sécurité alimentaire dont la
disponibilité, l'accessibilité, l'utilisation et la
stabilité (IPC, 2018).
En se basant aux 4 piliers (accessibilité,
disponibilité, utilisation et stabilité), on a
retenu la diversité alimentaire qui est une mesure de
l'accès des ménages à l'alimentation et de la consommation
alimentaire afin de fournir des indicateurs de l'accès des
ménages à l'alimentation ou de la qualité des
régimes alimentaires individuels. Elle peut être regroupée
par triangulation avec d'autres données liées à
l'alimentation afin de donner une idée d'ensemble de la
sécurité alimentaire et nutritionnelle d'une communauté ou
d'une population plus vaste.
Le rapport récent de l'analyse25 de la
sécurité alimentaire et nutritionnelle en RDC, a montré
que parmi les facteurs de risque à surveiller, on a notamment :
y' La présence des groupes armés locaux et
étrangers ;
y' Les conflits intercommunautaires, fonciers et de pourvoir
coutumier en sus de kidnappings observés dans certains territoires des
provinces du Nord et du Sud-Kivu ainsi que les éleveurs Mbororo dans la
province de Haut-Uélé ;
y' L'afflux des réfugiés Centrafricains, Sud
soudanais et Burundais signalé respectivement dans les provinces de
Nord- Ubangi, Bas Uélé et Sud-Kivu ;
y' La résurgence des maladies, les épidémies
(choléra, rougeole, virus Ebola...).
25L'analyse intégrée de la
sécurité alimentaire et nutritionnelle menée en juin 2018
révèle une situation préoccupante pour 23% de la
population rurale alors que le pays disposerait d'un potentiel agricole pour
nourrir environ 2 milliards de personnes. Plusieurs facteurs sont à la
base de cette détérioration globale de la sécurité
alimentaire observée entre juin 2017- juin 2018. Il s'agit
principalement de la montée marquée des conflits armés
dans le pays en 2017, particulièrement en Ituri et Sud-Kivu et
l'extension des affrontements dans le Tanganyika et le grand Kasaï. Ces
conflits ont provoqué de nouveaux déplacements des populations et
détérioré davantage la sécurité alimentaire
des ménages.
20
? Des perturbations climatiques à la base des
inondations, de glissements de terrain, des érosions et des
éboulements en plus de changement observé dans la mise en oeuvre
et le suivi du calendrier agricole; etc.
Il est utile de connaître la principale source
d'approvisionnement, pour l'ensemble du régime alimentaire ou pour
certains groupes d'aliments (céréales, fruits ou légumes)
consommés les derniers 24 heures comme période de
référence, moins sujette aux erreurs (Kennedy et al.,
2007; Ruel et al., 2004;Steynet al., 2006;Savyet
al., 2005;Arimond et al., 2010). Cette période de rappel
ne fournit pas d'indication sur le régime alimentaire habituel d'une
personne donnée, mais permet d'évaluer le régime
alimentaire au niveau de la population, ce qui peut être utile pour
suivre les progrès accomplis ou cibler des interventions (Savy et
al., 2005). Il existe plusieurs autres périodes valides en
matière de rappel de la consommation alimentaire, comme les trois ou
sept derniers jours, et, pour certains aliments, le dernier mois. Douze groupes
d'aliments sont proposés pour le SDAM (au niveau du manage), et neuf
pour le SDAF (au niveau de l'individu). Ces groupes sont indiqués dans
les tableaux en annexe pour les deux scores et certains groupes du
questionnaire ont été agrégés (voir tableau de
groupes d'aliment pour SDAM et SDAF).
Une autre stratégie d'analyse importante consiste
à calculer le pourcentage de ménages ou de personnes qui
consomment les différents groupes d'aliments : Il est possible de
mesurer ponctuellement les scores de diversité alimentaire et le
pourcentage de ménages qui consomment chaque groupe d'aliments, ou de
les intégrer dans un suivi continu.
Figure 5: Facteur contributifs de la
sécurité alimentaire (Source : FAO, 2018).
Sécurité de l'eau
(eau-hygiène-assainissement) :
Le concept de «sécurité de l'eau»,
promu par l'ONU-Eau au cours de ces dernières années, en le
définissant comme la « capacité d'une population de
préserver l'accès durable à des quantités
adéquates et à une qualité acceptable d'eau pour les
moyens de subsistance, le bien-être et
21
le développement socioéconomique, pour assurer
la protection contre la pollution hydrique et les catastrophes liées
à l'eau ; et pour protéger des écosystèmes dans un
climat de paix et de stabilité politique » ( ONU-Water, 2013).La
sécurité de l'eau a clairement un impact sur la stabilité
socio-économique en ce qui concerne la santé et la
durabilité de l'eau.
Dans ce contexte, les liens eau, nourriture et énergie
sont inextricablement liés et ont une grande influence sur les
défis mondiaux tels que la pollution, la croissance
démographique, la dégradation de l'environnement et les impacts
du changement climatique 26et des phénomènes
climatiques extrêmes. Ce concept de «lien» a un impact
significatif et sous-tend englober les liens naturels entre l'eau et les
écosystèmes.
Figure 6 - UN-Water's water security conceptual
framework. (Source: UN-Water,
2013)
La sécurité de l'eau concerne également
les écosystèmes car plus des trois quarts de l'eau accessible
généralement utilisée pour l'agriculture, les utilisations
urbaines, industrielles et environnementales sont dérivées de
forêts et de paysages végétalisés. En utilisant des
sources d'eau durables, les communautés peuvent produire des aliments
destinés à la consommation ou à des
bénéfices. Des quantités suffisantes d'eau peuvent
générer de l'électricité, alimenter les villes et
permettre aux citoyens de cuisiner, de nettoyer ou de faire pousser des
cultures.
En comprenant le concept de la sécurité de
l'eau, la communauté internationale peut également
résoudre les défis liés à la mise en oeuvre de la
GIRE (Gestion intégrée des ressources en eau) (Nagabhata et
Mahba, 2017).Comme mentionné par l'ONU, la sécurité de
l'eau est intrinsèquement liée à d'autres problèmes
sociaux et environnementaux mondiaux. L'énergie, la nourriture
et la sécurité humaine sont étroitement liées par
leurs relations avec les ressources en eau.
26Cisneros et al, 2014. Parmi les
autres effets, les changements climatiques devraient avoir un impact
négatif sur la qualité de l'eau et la quantité d'eaux de
surface et souterraines renouvelables disponibles dans les zones sèches
et subtropicales.
22
Cependant, Sadoff et Muller (2010) notent que la
sécurité de l'eau est au coeur de l'adaptation au changement
climatique. Dans le même temps, selon le rapport de
l'UNESCO27, pour garantir suffisamment d'eau aux citoyens, que ce
soit à des fins de production, d'alimentation, d'énergie, de
transport ou de loisirs ; ces derniers ont également appris à
vivre avec les risques liés à un excès ou à un
manque de ressources en eau.
Evaluation d'impact
Le terme « Impact » est un terme
général qui couvre les implications aussi bien
économiques, sociales, écologique, techniques, physiques d'une
activité ou d'un phénomène. Les impacts
socio-économiques et environnementaux sont synonymes d'effets ou
d'influences à la fois positives et négatives qu'engendrent une
activité ou un phénomène sur la vie
socio-économique et environnementale d'une communauté. Il y a
lieu de mentionner deux paradigmes d'évaluation: le positiviste, qui est
basé sur une perspective quantitative, et l'alternatif, qui
désavoue l'objectivité de l'évaluation.
L'évaluation environnementale, ou évaluation
d'incidences sur l'environnement (EIE), est un avis émis sur
l'étude d'impact sur l'environnement, afin d'en vérifier la
qualité et d'apprécier comment les incidences négatives
sur l'environnement sont effectivement annulées, réduites ou
compensées. L'évaluation d'impacts est une évaluation qui
fournit des informations sur les effets à long terme (intentionnels ou
non) du phénomène de flux migratoires liés au climat et
aux conflits. Cette évaluation ne doit pas se cantonner à
déterminer l'ampleur de ces effets (c'est-à-dire l'impact moyen),
mais doit également identifier qui a bénéficié de
ce phénomène ou (programme d'assistance aux migrants ou politique
de migration) et comment.
L'évaluation environnementale est donc l'analyse
préliminaire, globale et critique des problèmes, effets et
résultats, tant positifs que négatifs, en matière
d'environnement, des activités d'un établissement, d'un projet ou
d'une politique. Elle est généralement très liée
à la politique générale du pays et pour les
différentes méthodologies qui existent.
Dans le présent travail, l'impact désigne
l'ensemble des répercussions des mouvements migratoires sur la
conservation de la biodiversité 28de zones humides en
période de conflits ainsi que sur la vie socio-écologique des
populations à l'échelle du paysage. A cet effet, un accent
particulier a été mis sur la recherche scientifique en tant que
pilier de la gestion durable des aires protégées, de la
valorisation de ressource naturelle et de la promotion de tourisme dans
celle-ci. Elle constitue la base pour fournir les informations et la
connaissance nécessaire à la conservation et gestion durable et
rationnelle des ressources naturelles dans les aires protégées du
pays.
Approches et principes de l'intégration
transversale du genre :
27ONU, 2008. Les mesures visant
à promouvoir la sécurité de l'eau font partie de la
gouvernance de l'eau et sont régies par l'état de droit, tel que
défini par les Nations Unies.Dans la gouvernance de l'eau, deux
éléments fondamentaux doivent être soulignés: (a).
la décentralisation et (b). Participation citoyenne
28WWF, 2008. La RDC assure la
protection des écosystèmes et la conservation de la
biodiversité. Il est établi un réseau géré
par l'ICCN qui a mandat d'assurer la surveillance et l'intégrité
de ce réseau constitué de 101 aires protégées
couvrant à ce jour 13,8% de la superficie nationale mais avec une
volonté de ramener jusqu'à 17%).
23
Quels que soient les objectifs ou les approches,
l'intégration du genre recherche à réduire les
inégalités et à créer des conditions pour
l'égalité de chance et de traitement des hommes et des femmes
à travers les programmes de développement.
On parle de discrimination basée sur le genre,
lorsqu'une personne est traitée différemment uniquement en
fonction de son appartenance à un groupe ethnique, linguistique,
national, « racial », religieux, social, sexuel...Les discriminations
sont, en général, négatives. Elles viennent du sexisme et
de l'organisation différenciée de la société selon
les sexes. Il est des discriminations positives comme dans les actions
positives. Ce sont des mesures compensatoires et souvent temporaires pour
permettre aux femmes ou aux groupes discriminés d'entrer en
compétition avec les groupes surreprésentés. La
résolution 132529, visant l'élimination de toutes
formes de discriminations de la femme, est vulgarisée pour la promotion
de la femme dans la Paix, la sécurité et la résolution des
conflits. Les différentes approches genre en RDC en
sont : Egalité homme-femme 30et Parité
homme-femme31.L'analyse genre est le processus d'identification de
la situation des hommes et des femmes dans toutes leurs diversités
(âge, origine sociale, religion, ...).
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