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Impact géopolitique de l'accord cadre d'Addis-Abeba sur la stabilité de la RDC. Analyses et perspectives.


par Faustin UPONJURU MASTOLO
Université de Kinshasa - Licence en sciences politiques et administratives 2018
  

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1.4. Stabilisation

C'est un nom féminin qui signifie action de stabiliser, d'assurer la stabilité. Ce concept est utilisé souvent dans le contexte d'une situation d'après conflit qui occasionna l'instabilité. A titre illustratif, la sous-région de Grands Lacs en général et la RDC en particulier ont connu une longue période d'instabilité, d'où la nécessité de la stabilisation de la situation après ces conflits armés répétitifs.

42 OMEONGA ONAKUDU, Introduction à la géopolitique, notes de cours L1RI, FSSAP, UNIKIN, 2010.

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1.5. Géostratégie

La géostratégie est d'après la définition classique du contre-amiral Pierre CELERIER43, « l'étude des rapports entre les problèmes stratégiques et les facteurs géographiques ».

Elle implique la géographie de chaque État, et sa situation historique et politique au regard de ses voisins, examinées par le biais d'études stratégiques. Son étude relève de la géopolitique, bien que son point de vue se réduise aux aspects militaires et leurs conséquences sur l'enjeu des ressources naturelles, fréquemment objet de conflits d'intérêts.

Le gouvernement d'un État et la définition de sa politique dépend de manière permanente de la considération de sa situation géostratégique. C'est alors qu'est invoquée la raison d'État. La politique d'un État est dans sa géographie44.

La géographie militaire est une discipline antique, nécessaire aux stratèges comme à l'infanterie, tant pour préparer le renseignement et la défense que les fortifications ou pour la conduite de la guerre (attaque, repli, infiltration ou exfiltration). Les intérêts guerriers ou de protection étaient dans un premier temps ciblés sur les lieux stratégiques (richesses, hydrographie et relief, villes et fortifications, routes, carrefours, ports, défilés, détroits, gués, sols (meubles ou portants), grottes, mines, forêts, bocage, sources et puits dans les zones ou périodes sèches, etc.), mais les facteurs sociaux économiques et de ressources naturelles (eau, pétrole, gaz, bois, charbon, terres cultivables, métaux, dont uranium, etc.) prennent une importance croissante, car les crises environnementales sont de plus en plus sources de risques des menaces de guerres ou conflit45.

43 Contre-amiral Pierre CELERIER, Géopolitique et géostratégie, Paris, Presses universitaires de France, 1955, 128 p.

44 Aymeric CHAUPRADE, Géopolitique. Constantes et changements dans l'histoire, Ellipses, 2003 (deuxième édition), Paris, 960 p.

45 Régnier PAUL-DAVID, Dictionnaire de géographie militaire, CNRS, collection CNRS Histoire, Paris, 2008, 310.

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La géographie militaire commence depuis peu à intégrer l'analyse a posteriori des risques et dangers des séquelles de guerre (polémosylvofacies, cartographie des zones rouges, étude des forêts de guerre, des munitions immergées, champs de mines, etc.) par exemple pour protéger les soldats, des populations civiles, et pour sécuriser la reconstruction après les conflits.

La géographie militaire dont on a des traces dès les civilisations gréco-romaines (romaine surtout) par des textes et quelques cartes recopiées, a plusieurs fois été renouvelée ; d'abord avec le développement de la cartographie géoréférencée (grâce à la boussole, au sextant et aux systèmes de projection géographique), puis grâce à l'image aérienne et l'imagerie satellitaire.

Les guerres mondiales, fixées par les tranchées ont encore mis en évidence l'intérêt d'une connaissance fine de la nature des sols et sous-sols. Les guerres « coloniales )) ont dû affronter des contextes nouveaux, y compris du point de vue sanitaire et écoépidémiologique. Le GPS ayant encore augmenté la réactivité des cartographes et des utilisateurs de carte et permis des frappes plus « chirurgicales )) réputées limiter les « dommage collatéraux » (ce qui est discuté dans le cas de l'usage des munitions à uranium ou de destruction d'usines chimiques ou d'industries pétrolières).. La cartographie militaire s'est aussi étendue au XXe siècle aux espaces sous-marins et aux espaces aériens et circum-planétaire (Cf. « guerre des étoiles ))).

La carte de base (ancienne carte d'état-major) correspond toujours à celle qui peut être appréhendée par un fantassin en une journée (l'infanterie est souvent dite l'arme de 300 derniers mètres), mais différentes échelles correspondent aux besoins des systèmes d'armes (tir courts, moyens ou à longue distance) et moyens de transport (hélicoptère, avion, navire, sous-marin..). Les indications des cartes varient selon l'usage (le pilote a besoin d'indications précises sur le relief et les obstacles élevés (câbles, lignes électriques.), la donnée géographique et paysagère pouvant

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aussi être utilisée en simulateurs (image 3xD, de synthèse ou semi-reconstituée) ou adaptée (infrarouge, etc)46.

L'environnement physique, agricole, naturel, humain et socioéconomique, religieux, et même l'écologie du paysage intéresse les armées qui cherchent à comprendre comment les gens vivent et se déplacent dans l'espace, normalement ou en situation de crise ou conflit. Des domaines nouveaux sont explorés, dont l'urbain4 et périurbain, qui modifient les notions de blocus, frontière, guérilla, guerre civile... Le rôle ancien des ports et capitales s'est déplacé vers les aéroports et réseaux de communication.

La redéfinition de la géopolitique de la Russie contemporaine la place comme une puissance régionale avec des buts redéfinis : voir la Géostratégie de la Russie.

Outre les Etats-Unis de manière directe, les pays du monde arabo-musulman notamment, ont dû repenser leur géostratégie locale à la suite des attentats du 11 septembre 2001.

L'influence controversée de Samuel HUNTINGTON sur la pensée géostratégique américaine concernant cette zone du monde peut également être citée. Depuis la fin des années 1980, les Etats-Unis développent une stratégie globale visant à conserver l'hégémonie des armées et des entreprises américaines sur le monde. La période historique antérieure a permis de pérenniser un réseau de bases militaires permettant d'activer une projection militaire dans un délai de six mois (ce qui est le scénario de la libération du Koweït). Cette stratégie s'appuie sur un consortium d'entreprises des secteurs de l'informatique et de l'aéronautique. Elle s'applique à la plupart des secteurs de l'économie, le secteur militaire bien sûr, mais aussi le secteur de l'énergie, et plusieurs autres secteurs économiques.

Aujourd'hui, elle vise également à contrer le protocole de Kyoto, par l'alliance avec la Chine, l'Inde, le Japon, et l'Australie.

46 Régnier PAUL-DAVID, Op. cit. 2008.

47 Copie de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo et la région signé le 24 février 2013 à Addis-Abeba par onze (11) pays africains.

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Il existe des scénarios sur la fonte de la banquise de l'océan Arctique, en vue de développer le commerce par ledit océan. La maîtrise des risques de prolifération nucléaire, vu les menaces terroristes, est directement en relation avec la géostratégie.

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"Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre"   Paul Eluard