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Chômage et insertion des jeunes dans le secteur public à  Goma.


par Innocent MBILIKA
Université de Goma - Licence en Sciences Economiques 2019
  

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CHAPITRE DEUXIEME : APPROCHE METHODOLOGIQUE

Section I : POSITIONNEMENT DE NOS ETUDES PAR RAPPORT AUX THEORIES EMPIRIQUES

Après avoir consulté les autres chercheurs qui avaient eu à traiter le même sujet que nous ; nous constatons qu'ils ont compris qu'après avoir quitté le système éducatif, une jeune passe en moyenne 1,4 année soit 16 mois dans des périodes de travail temporaire ou intermittents et des courtes périodes de chômage avant de s'établir en permanence dans un emploi stable. La variable à expliquer dans ce travail de recherche scientifique est un événement dichotomique : sont inséré dans l'entreprise publique ou sont inséré dans la régie financière. En d'autres termes, il s'agit d'un modèle de choix binaires où il faut calculer la probabilité d'être ou de n'est pas être dans l'une des organisations étant donné l'existence des variables explicatives retenues.

Dans cette étude, la variable dépendante voir même réponse est l'insertion des jeunes dans le secteur public en province du Nord-Kivu en général et dans la ville de Goma en particulier. Nous avons retenu comme variables indépendantes ou explicatives à savoir : le sexe, le statut matrimonial, âge, carte de demandeur, effet de l'origine social, Religion, Niveau d'étude, la connaissance et la tribu.

Section 2 : METHODOLOGIE

1° Echantillonnage

Après une descente sur terrain au niveau de l'organisation nationale de l'emploi (ONEM) au niveau de la ville de Goma, nous avons constaté que la base des données qui renferme toutes les personnes plus précisément les jeunes qui sont au chômage (qui cherchent d'être inséré) contient des données manquantes, cela pour dire qu'il y a un bon nombre des jeunes qui ne sont pas enregistré dans leur base.

Alors comme dans ce cas le nombre de la population (N) n'est pas bien connu ; nous avons passé par l'estimation d'une manière aléatoire de la taille de l'échantillon (n) en passant par la formule probabiliste tirée dans le livre de la statistique appliquée en économie54. Qui sera de :

54 Déo BUGANDWA, sondage, cours inédit, UNIGOM, 2017-2018, Pg.25

n = ??á2×??×??

e2

(1,96)2×0,5×0,5

n=

(0,08)2

44

3,8416×0,25

n=

0,0064

n = 150

2° source des données

L'objectif de cette étude est de saisir les facteurs déterminants l'insertion des jeunes dans le secteur public ; parmi les jeunes de la ville de Goma de 15-40 ans. Cette préoccupation va nous conduire à la création d'une base de données de l'enquête pour notre étude grâce au logiciel Excel.

3° collecte des données

La collecte de nos données s'est faite d'une manière aléatoire au sein des entreprises publiques et de Régie financière se trouvant dans la ville de Goma.

4° Présentation des variables

Dans cette étude, la variable dépendante voir même réponse est l'insertion des jeunes dans le secteur public en province du Nord-Kivu en général et dans la ville de Goma en particulier. Nous avons retenu comme variables indépendantes ou explicatives à savoir : le sexe, le statut matrimonial, âge, carte de demandeur, effet de l'origine social, Religion, Niveau d'étude, la connaissance, Grade, Test, préférence et la tribu. Pour appréhender ces variables ; nous avons fait recours aux travaux antérieurs car bien même il y en a d'autres qui peuvent expliquer bien la variable réponse mais qui seront placées dans le terme d'erreur

Tableau 1 : Opérationnalisation des variables d'études

Variables

Modalités

Indicateurs

 

Variable dépendante

Insertion des

jeunes

0= sont insérés dans l'Ese Pub. 1= Sont insérés dans la régie Fin

Insertion des jeunes dans le secteur public à Goma qui ont l'âge compris entre 15 à 40 ans

 

45

Variables indépendantes

Sexe

0= Masculin 1=Féminin

Insertion des jeunes dans le secteur public à Goma qui ont l'âge compris entre 15 à 40 ans

Statut

matrimonial

0= Célibataire 1= Marié(e) 2=Veuf

Insertion des jeunes dans le secteur public à Goma qui ont l'âge compris entre 15 à 40 ans

Carte de demandeur

0= OUI 1= NON

Insertion des jeunes dans le secteur public à Goma qui ont l'âge compris entre 15 à 40 ans

Effet de l'origine social

0= OUI 1= NON

Insertion des jeunes dans le secteur public à Goma qui ont l'âge compris entre 15 à 40 ans

Religion

0= Catholique 1= Musulman 2=Protesta 3=Autres

Insertion des jeunes dans le secteur public à Goma qui ont l'âge compris entre 15 à 40 ans

Niveau d'étude

0= Licencié 1= Gradué

Insertion des jeunes dans le secteur public à Goma qui ont l'âge compris entre 15 à 40 ans

Connaissance

0=OUI 1=NON

Insertion des jeunes dans le secteur public à Goma qui ont l'âge compris entre 15 à 40 ans

Grade

0=Attaché au Bureau 1=Agent de Bureau 2=Chef de Bureau 3=Autres

Insertion des jeunes dans le secteur public à Goma qui ont l'âge compris entre 15 à 40 ans

Test

0=OUI 1=NON

Insertion des jeunes dans le secteur public à Goma qui ont l'âge compris entre 15 à 40 ans

Préférence

0=OUI 1=non

Insertion des jeunes dans le secteur public à Goma qui ont l'âge compris entre 15 à 40 ans

Tribu

0=OUI 1=NON

Insertion des jeunes dans le secteur public à Goma qui ont l'âge compris entre 15 à 40 ans

 

Source : notre base des données

Tableau 2 : les signes attendus des variables

Variables

Signes attendus

Sexe

(-)

Statut matrimonial

(+)

Carte de demandeur

(+)

Effet de l'origine social

(+)

Religion

(-)

Niveau d'étude

(-)

Connaissance

(+)

Grade

(-)

 

46

Test

(-)

Préférence

(-)

Tribu

(-)

 

Source : travaux antérieurs

Le signe (+) pour le statut matrimonial, la connaissance et l'effet de l'origine social veut dire que la relation entre ces dernières et l'insertion des jeunes dans le secteur public est positif, c'est-à-dire qu'à chaque fois que le nombre de jeunes augmente dans ce secteur, ces dernières augmentent aussi selon nos données. C'est pourquoi pour le modèle estimé, nous allons retenir que ces variables qui ont un signe positif tandis que les autres seront utilisées dans la statistique descriptive pour les effectifs.

5° Technique de collecte des données

Pour recueillir les données, les techniques et méthodes suivantes ont été utilisées :

La technique documentaire : Selon GRAWITZ, M.55, cette dernière consiste en une fouille systématique de tout ce qui est écrit ayant une liaison avec le domaine de recherche. Il s'agit les ouvrages, les mémoires, les rapports, et les notes de cours ainsi que les sites web, etc.

La technique d'interview : consiste à faire des entretiens au cours desquelles le chercheur interroge des personnes qui lui fournissent des informations relatives à son sujet de recherche. La technique de questionnaire : est une série de questions méthodiquement posées afin de définir un cas, une situation, une demande parmi un grand nombre de possibilités.

Les logiciels SPSS 23.0 ; STATA 10 et Excel vont nous permettre de faire les analyses et les traitements de nos données.

La méthode statistique : est l'étude d'un phénomène par la collecte de données, leur traitement, leur analyse, l'interprétation des résultats et leur présentation afin de rendre les données compréhensibles par tous.

La méthode inductive : est une méthode scientifique qui tire des conclusions générales à partir de prémisses particulières. C'est la méthode scientifique la plus courante, dans laquelle on peut distinguer quatre étapes essentielles : l'observation des faits à consigner ; la classification et l'étude de ces faits ; la dérivation inductive, qui part des faits et permet une généralisation ; et le contraste56.

Une double approche est adoptée dans ce travail en fonction des objectifs assignés :

55 GRAWITZ, Z. : Méthodes des sciences sociales, 4ème éd. Dalloz, Paris, 1979, p.571

56 Abbé LETAKAMBA, Initiation à la recherche scientifique, cours inédit, UNIGOM, 2014-2015, Pg 25

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? L'approche statistique : elle rendra compte des combinaisons des différents éléments de l'insertion des jeunes. De cette approche sera décelé du point suivant : les déterminants liés à l'insertion des jeunes de la ville de Goma.

? L'approche analytique permettra d'interpréter les données relatives aux

Caractéristiques de l'insertion des jeunes et ses déterminants.

6° Méthodes d'analyse

Le choix des méthodes d'analyse a été guidé par les objectifs du travail, la nature des hypothèses (descriptive ou explicative), la taille de l'échantillon et la nature des variables (qualitatives ou quantitatives). Trois méthodes d'analyse statistique complémentaires seront utilisées dans le cadre de notre travail. Il s'agit de l'analyse descriptive (analyses univariées), du test du Chi-carré (analyses bivariées) et la régression logistique binaire (analyses multivariées).

Le logiciel Excel sera utilisé pour les dépouillements tandis que le logiciel SPSS (Statistical Package for Social Sciences) version 23.0 sera aussi utilisé pour les analyses des données. Et enfin une discussion à la lumière de la littérature existante de ces analyses statistiques.

7° Population d'étude

Notre population d'étude est composée des individus répondant aux caractéristiques suivantes :

- Tranche d'âge : 15 à 40 ans ;

- Niveau d'étude : supérieur (universitaire) ;

- Milieu de résidence : la ville de Goma (secteur public).

Ainsi, notre base des données sera constituée de 150 enquêtés.

8° Les techniques d'analyse

Pour traiter la masse et la complexité des informations recueillies dans l'enquête sur le terrain, des méthodes descriptives et explicatives devront être mises en oeuvre. Les méthodes descriptives seront utilisées comme un préalable aux méthodes explicatives.

Les analyses descriptives

a) Les analyses descriptives univariées

L'objectif de ces analyses est de décrire individuellement chaque variable dans la base de données. Ces analyses permettront de voir le comportement des variables choisies pour notre étude en termes de distribution des fréquences.

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b) Les analyses descriptives bivariées

Celles-ci, en utilisant le test de chi-deux, permettent d'appréhender les significations statistiques des relations qui existent entre l'insertion des jeunes et les autres variables de l'étude. Au seuil de signification inférieur à 0,05 donné par le logiciel SPSS 23, on dira qu'il y a lien significatif entre les variables. Au cas contraire, on niera tout lien significatif en acceptant simplement l'hypothèse nulle de la relation significative entre les variables. Et pour les variables où les relations donneront une signification statistique, nous ferons recours au test de khi pour mesurer la force du lien.

Modélisation statistique : la méthode explicative

Elle nous permettra d'évaluer la propension des individus à risque de connaître le phénomène étudié et de prendre en compte un certain nombre de variables indépendantes pouvant influencer cette transition et les chances qu'ont les jeunes diplômés de vivre cet événement.

Techniquement, la variable à expliquer de notre modèle de régression est le risque instantané d'être inséré après ses études universitaires. Ce risque évolue au cours du temps de manière autonome mais la forme de cette évolution n'est pas précisée.

9° Présentation du modèle

La variable à expliquer dans ce travail de recherche est un événement dichotomique : sont insérés dans une entreprise publique ou sont insérés dans une régie financière. En d'autres termes, il s'agit d'un modèle de choix binaires où il faut calculer la probabilité d'être ou de n'est pas être inséré étant donné l'existence des variables explicatives retenues.

Dans cette étude, la variable dépendante est insertion chez les jeunes intellectuels en province du Nord-Kivu. Nous avons retenu comme variables indépendantes ou explicatives à savoir : le sexe, le statut matrimonial, âge, carte de demandeur, effet de l'origine social, Religion, Niveau d'étude, la connaissance et la tribu.

De ce qui précède, la forme linéaire du modèle est :

Y=Xf3+...+å

Où Y est la variable à expliquer (insertion des jeunes) ; f3 est le vecteur des coefficients à estimer. Puisque Y est une variable binaire (Y=0 sont insérés dans l'entreprise publique et Y=1 sont insérés dans la régie financière), nous estimons commode de travailler avec un modèle à variables limitées : le modèle Logistique.

a) Présentation théorique du modèle général

Le modèle Logistique est l'un des modèles à variables limitées c'est-à-dire des variables qui ne peuvent prendre que certaines valeurs. A côté du modèle Logit il y a aussi le modèle

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Probit. Ces deux modèles sont une modélisation non linéaire des modèles à variables limitées. La spécification linéaire n'est pas appropriée pour ces types de modèles pour entre autres trois raisons57 :

1. Lorsqu'on a un modèle linéaire simple à une variable dichotomique, puisque la variable à expliquer ne peut prendre que deux valeurs (0 et 1, ou autre codage), les coefficients 13 associés aux variables explicatives ne sont pas directement interprétables.

2. Il est impossible d'ajuster de façon satisfaisante, par une seule droite, le nuage de points associé à une variable dichotomique qui, par nature, est réparti sur deux droites parallèles.

3. a) sachant que la variable endogène dichotomique ne peut prendre que deux valeurs 0 ou 1, la perturbation åi admet nécessairement une loi discrète, ce qui exclut en particulier l'hypothèse de normalité des résidus.

b) lorsque l'on suppose que les résidus åi sont de moyenne nulle, la probabilité pi associée à l'événement yi=1 est alors déterminée de façon unique. En effet, lorsqu'on écrit l'espérance des résidus:

E(ei) = pi(1 - xii3) - (1 - pi)xii3 = pi - xii3 = 0

On en déduit que

pi= xii3 = Prob(y1 = 1)

Ainsi la quantité xi 13 correspond à une probabilité et doit par conséquent satisfaire un certain nombre de propriétés et en particulier appartenir à l'intervalle fermé [0,1]. 0 < xi13 < 1 pour tout i=1, ..., N. Or rien ne rassure que de telles conditions soient satisfaites par l'estimateur des moindres carrés utilisé dans le modèle linéaire.

c) ces modèles sont des modèles qui sont par nature hétéroscédastiques et ce problème d'hétéroscédasticité ne peut être résolu par une méthode d'estimation des Moindres Carrés Généralisés tenant compte de la contrainte d'inégalité 0 < xi13 < 1.

Pour ces différentes raisons, la spécification linéaire des variables endogènes qualitatives, et plus spécialement dichotomiques, n'est pas utilisée, c'est pourquoi on recourt notamment à des modèles Logit ou Probit pour représenter ces variables.

57 Hurlin, C., Econométrie des variables qualitatives, Modèles dichotomiques univariés, polycopié de cours, Université d'Orléans.

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"L'imagination est plus importante que le savoir"   Albert Einstein