1-2 REVUEDE LITTERATURE ET
JUSTIFICATION DES VARIABLES
Une littérature abondante existe sur les
déterminants des exportations relatives aux unions économiques.
On note entre autres Aitken (1973) pour le commerce et Magnifico (1971) pour la
croissance de la balance commerciale dans l'Union Européenne. Saint-Marc
(1968) a analysé le commerce dans la zone franche tandis que Frankel et
al. (1996) se sont intéressés aux accords commerciaux au niveau
régional.
Pour l'UEMOA, cas spécifique qui nous intéresse
dans cet article, les premières contributions remontent à
Ouédraogo (1999) qui s'est intéressé aux exportations
intra-UEMOA pour la période 1967-1997. Trois spécifications ont
été utilisées par l'auteur pour expliquer les
échanges bilatéraux : (i) échanges entre pays appartenant
à la même zone climatique ; (ii) échanges entre pays
appartenant à des zones climatiques différentes ; (iii) et
échanges entre l'ensemble des pays de l'UEMOA. Les résultats
divergent pour ce qui est de l'effet du PIB/tête du pays exportateur sur
les échanges bilatéraux. L'intensité de l'effet est de
1,697 pour les pays appartenant à la même zone climatique, de
0,798 pour des pays appartenant à des zones climatiques
différentes et de 1,283 pour l'ensemble des pays
considérés.
Quelques années plus tard, Otrou (2007) a
analysé les déterminants des exportations extérieures des
pays de l'UEMOA. Il prend comme variable dépendante l'ouverture
économique. Ce qui lui permet d'éviter les deux écueils
des investigations précédentes. En s'inspirant de cet auteur, on
pouvait envisager l'utilisation de l'ouverture économique intra-UEMOA
comme variable dépendante. Toutefois, la variable ouverture
économique intra-UEMOA ne permet pas non plus de proposer une politique
précise en matière commerciale en toute connaissance de cause. Ce
tour d'horizon montre les insuffisances majeures dans les résultats
actuels sur le sujet et justifie de ce fait notre intérêt sur la
question. Les contributions relatives au commerce international ont
été l'oeuvre de Deardorff (1995), de Krugman (1979), de
Bergstrand (1985) tandis que celles relevant de la nouvelle économie
géographique ont été l'oeuvre de Stewart (1940), de
Krugman (1991a, 1991b) et de Bergstrand (1985).
Cet article utilise l'approche alternative en
considérant les exportations du pays de référence (Benin)
vers les pays de l'UEMOA. Elle inclut dans les variables explicatives, le
Capital et les Investissements Directs Etrangers (IDE), les exportations
extra-UEMOA du Bénin, les impôts sur le commerce extérieur
qui étaient intégrés directement dans la variable flux des
exportations proposée par Gbetnkom et Avom (2005).
La prise en compte de la variable IDE se justifie en se
référant aux contributions théoriques relatives aux
externalités des IDE sur les économies récipiendaires.
Plusieurs études théoriques et empiriques dans ce domaine
indiquent que la présence étrangère permet le transfert
technologique et du savoir-faire en procédure et en processus. En outre,
les échanges s'améliorent avec l'investissement étranger,
que ce soit au niveau des exportations ou des importations (Oumama, 2014). La
prise en compte des IDE dans la modélisation permettra de
vérifier empiriquement ce résultat pour le Benin. De même,
en se basant sur la théorie des échanges intra-branche,
Berthélemy (2005), note que les pays intermédiaires sont des
économies qui ont, pour les produits technologiquement avancés,
intensif en capital et capital humain, un avantage comparatif par rapport aux
pays en développement. Compte tenu de ce qui précède, il
est nécessaire de considérer que le capital est un
élément important dans en matière d'échange entre
les pays via le processus de production des biens échangeables. C'est
pourquoi, il a été jugé nécessaire de l'incorporer
dans le modèle.
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