INTRODUCTION GENERALE
Dans une perspective de compenser au chômage, et de
prise en charge des ménages en République Démocratique du
Congo, la valorisation des potentialités locales et l'exploitation
optimale des ressources naturelles constituent un moyen de lutte contre la
pauvreté.
Cet aspect des choses laisse bien entendre que le secteur de
l'artisanat se révèle ici comme une priorité.
Au cours de la phase actuelle de l'économie de la
République Démocratique du Congo, toutes les grandes entreprises
qui, autrefois faisaient le meilleur de l'économie nationale, sont
aujourd'hui presque en décadence.
Face à cette situation, l'artisanat étant un
secteur économique en pleine évolution, à la fois en
termes d'emplois créés et de richesses produites, qui
intègre le savoir-faire traditionnel et parfois l'évolution
technologique ; s'avère ici d'une manière ou d'une autre
comme une voie stratégique et un champ privilégié pour la
création d'entreprises de demain qui permettraient la relance de
l'économie de notre pays et la création d'emplois aux
ménages.
Le recours à ce secteur reste indispensable à
la création de petites entreprises qui, grâce à des
effectifs très réduits, permettent une gestion aisée,
efficace et aussi efficiente, qui conduirait à l'équilibre
économique.
C'est pourquoi nous avons voulu dans ce travail, essayer de
montrer et démontrer d'une manière ou d'une autre, comment
l'artisanat contribue à la survie des ménages des individus
oeuvrant dans ce domaine, dans la ville de Kamina.
1. CHOIX ET INTERET DU SUJET
1.1. CHOIX DU SUJET
Chaque jour quand nous passons sur les avenues de la ville
de Kamina, nous voyons à côté des rues les cordonniers
installés, les ateliers des menuisiers et des soudeurs
érigés dans les parcelles ainsi que beaucoup d'autres
métiers toujours plus actifs sur toute l'étendue de la ville et
cela de manière quotidienne.
Cet aspect de chose nous a suscité une
curiosité d'étudier ce secteur afin de découvrir ce que
procurent réellement ces activités aux ménages de ses
acteurs.
Voilà les motifs qui nous ont poussés à
porter notre choix sur l'impact des activités artisanales sur la vie
socioéconomiques des ménages à Kamina.
1.2. INTERET DU SUJET
Notre sujet revêt un intérêt se
résumant à trois niveaux :
· Personnellement : l'exploitation de cette
matière est pour nous une occasion de nous perfectionner et nous
expérimenter afin de nous familiariser avec les performances et
l'importance que présente le secteur de l'artisanat dans
l'économie provinciale, voire nationale.
· Scientifiquement :le travail sous thème de
l'artisanat est un moyen pour nous de communiquer avec les scientifiques
désireux de mener des recherches dans ce domaine, et une occasion de
mettre en pratique les théories apprises à
l'université.
· Socialement : ces études seront un moyen
par lequel nous allons démontrer le bien fait de l'artisanat à
toute personne désireuse d'investir dans ce secteur
2. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES
2.1 PROBLEMATIQUE
Il est important que tout homme des sciences voulant
entreprendre une investigation quelconque soit appelé à formuler
des questions fondamentales autour desquelles les réponses doivent
être données.
Ces questions constituent la problématique que les
auteursdéfinissent de différentes manières :
La problématique d'un sujet de recherche n'est qu'un
ensemble des problèmes, des inquiétudes, des
préoccupations qu'un chercheur entend résoudre dans un sujet de
travail1(*).
La problématique est un ensemble des questions qui se
posent sur un sujet2(*).
Pour notre part, la problématique est l'ensemble de
problèmes, de préoccupations, qu'on a dans un sujet que l'on
veut traiter en vue d'y apporter des solutions adéquates.
Les sources de création d'emplois et des richesses
sont multiples pour la population dans la ville de Kamina.
L'artisanat a le potentiel voulu pour permettre à la
population de se procurer des richesses par la production des biens et
services.
Le rapport entre la population de la
ville de Kamina et l'artisanat n'est pas simple. Il est particulièrement
étroit parce que l'activité artisanale reste la source principale
de création de richesses et d'emploi, les autres sources restent peu
développées.
Même s'il n'est pas facile d'établir des
corrélations directes entre l'activité artisanale et la
population de la ville de Kamina, mais il est difficile de ne pas reconnaitre
l'artisanat comme source principale des revenus, un moyen de lutte contre la
pauvreté et la famine dans nos milieux.
Pour ressortir comment les activités artisanales
telles que la menuiserie, la cordonnerie, différents ateliers de
soudure donnent des revenus à la population, notre étude se
propose de répondre à la question suivante :
Les revenus générés par les
activités artisanales répondent-ils favorablement à la
survie des ménages ?
2.2 HYPOTHESES DU TRAVAIL
En nous référant aux réalitésque
nous vivons, nous supposons avoir une bonne compréhension de la nature
du sujet à analyser. C'est cette imagination qui nous a acculés
à une reformulation du problème original en des termes plus
analytiques.
Cet aspect des choses se baigne généralement
dans l'étape des hypothèses que le chercheur émet.
L'hypothèse est une proposition admise provisoirement
avant d'être soumise au contrôle de
l'expérience3(*).
L'hypothèse est définie comme une proposition
de réponse en rapport avec le sujet, pouvant être
confirmée ou infirmée à la fin du
travail4(*).
De ce qui précède, nous pouvons définir
l'hypothèse comme une proposition provisoire de réponse, admise
avant l'investigation et pouvant êtreaffirmée ou niée
après l'investigation.
Ainsi dit, nous avons retenu ce qui suit comme
hypothèse :
Il nous semblerait que les activités artisanales
génèrent des revenus conduisant au bien être des
ménages des personnes oeuvrant dans ce secteur.
Ces revenus pourraient permettre aux ménages de
répondre aux besoins de consommation, et leur permettre une survie
moyenne.
3. METHODES ET TECHNIQUES
3.1. METHODES
Depuis quelques temps, toute recherche qui se veut
scientifique, doit suivre une logique d'une méthodologie scientifique
donnée.
La méthode est l'ensemble des démarches
raisonnées, suivies pour parvenir à un but5(*).
La méthode est aussi définie comme une
disposition des matières et des pensées dans l'ordre le plus
conforme à la raison et le plus propre à faciliter l'intelligence
de l'ensemble6(*).
Pour ce qui nous concerne, la méthode est une
manière de conduire ses pensées afin de parvenir à un but
bien déterminé.
Pour la rédaction de ce travail, nous avons
utilisé la méthode inductive.
3.1.1. METHODE INDUCTIVE
L'induction est un raisonnement qui consiste à
rassembler une série d'observations spécifiques pour arriver
à formuler une conclusion générale7(*).
La méthode inductive est un processus de raisonnement
qui consiste à remonter de l'observation des faits à une
proposition, elle part du particulier au
général8(*).
Quant à nous, la méthode inductive est une
démarche par laquelle un chercheur aboutit à une conclusion
générale à partir de l'observation de quelques faits.
Cette méthode nous a permis de faire des observations
de quelques métiers ou ateliers artisanaux dans certains quartiers de la
ville de Kamina pour aboutir à une généralisation de tous
les métiers ou ateliers artisanaux sur toute l'étendue de la
ville de Kamina.
3.2. TECHNIQUES UTILISEES
Les techniques sont des moyens ou des outils mis à
la disposition des méthodes pour faciliter la recherche, servant
à la collecte des données sur le terrainet leur
traitement9(*).
Les techniques sont des moyens mis à la portée
des méthodes pour permettre la recherche10(*).
A notre avis, les techniques sont des moyens adaptés
à un sujet de recherche permettant au chercheur à collecter et
traiter les données.
Dans notre étude, nous avons fait recours à deux
techniques : la technique documentaire et la technique d'interview ou
d'entretien.
3.2.1 TECHNIQUE DOCUMENTAIRE
Nous définissons cette technique comme un instrument
des données ou informations, qui portent sur l'étude des
documents écrits. En utilisant cette technique, nous avons recouru aux
ouvrages édités, aux documents privés, aux archives, aux
documents officiels et aux documents inédits.
Ces documents ont permis de recueillir les informations
relatives à notre thème.
3.2.2 TECHNIQUE D'INTERVIEW
La technique d'interview ou d'entretien est un
procédé d'investigation « utilisant un processus de
communication verbale pour recueillir les informations en relation avec le but
fixé11(*) »
Elle est définie comme une technique qui a pour objet
d'organiser un rapport de communication verbale entre deux personnes,
l'enquêteur (interviewer) et l'enquêté
(interviewé)12(*)
Il existe plusieurs classifications des interviews selon les
auteurs, KABUYA LUMEMBELE dans son livre intitulé «
Méthodologie de la recherche en sciences sociales » donne deux
sortes de classifications : la classification fondée sur le but
poursuivi et la classification basée sur l'influence de
l'interviewé.
Nous considérons l'interview comme un entretien au
cours duquel un enquêteur interroge une personne sur sa vie, ses
opinions, etc.
Cette technique nous a permis de passer à des simples
imaginations aux réalités de chose.
4. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE
Pour une bonne compréhension du contenu du
présent travail, force est de situer spatialement et temporellement
l'effectivité de notre investigation. Eu égard à cet
aspect, notre investigation a été effectuée dans les
limites suivantes :
· Spatialement ; notre recherche ne couvre que
l'ensemble de la ville de Kamina.
· Temporellement ; nous avons mené nos
investigations sur la période s'étendant entre 2016 et 2018.
5. PLAN SOMMAIRE
Hormis l'introduction et la conclusion
générales, notre travail est constitué de trois chapitres
comme suit :
v Le chapitre premier qui traite des notions
élémentaires ; subdivisé en deux sections dont la
première est basée sur les définitions des concepts et la
seconde donne de l'aperçu sur la ville de Kamina.
v Le deuxième chapitre quant à lui, aborde la
revue de la littérature, il est scindé en trois sections
notamment les théories explicatives, les théories empiriques et
le courant de pensées.
v Et enfin le troisième chapitre qui est
consacré à l'impact des activités artisanales sur la vie
socio-économique des ménages à Kamina.
v CHAPITRE PREMIER :
LES CONSIDERATIONS GENERALES
En vue d'une bonne compréhension du contenu du
présent travail, il est impérieux que nous donnions certaines
significations à quelques concepts de base utilisés dans ce
travail et situions le champ de notre investigation. A cet effet, nous avons
scindés ce chapitre en deux sections :
SECTION 1 : DEFINITIONS
DES CONCEPTS OPERATOIRES
Dans cette section nous allons essayer de définir
différents concepts auxquels nous avons fait appel pour confectionner
notre thème afin de donner un sens réel à notre
travail.
Ces concepts sont : activité, artisanat,
activité artisanale, entreprise artisanale, impact, vie
socio-économique.
1.1.1 ACTIVITE
Etymologiquement, le mot activité vient du latin
«activitas», dérivé de l'adjectif
« activus » qui veut dire en Français : actif
ou relatif à l'action, et activus tiré du nom
« actus » signifiant action, extrait du verbe «
agere » synonyme d'agir. Ceci laisseentendre que ce mot peut avoir
plusieurs significations selon le domaine dans lequel on en fait usage. C'est
ainsi que nous allons tenter de donner quelques définitions, notamment
celles qui font référence à l'aspect économique.
Une activité est une qualité d'une personne
active ; de renchérir, une activité est une situation de
quelqu'un qui exerce ses fonctions13(*).
L'activité est un ensemble des actes coordonnés
en vue d'un processus d'apprentissage14(*).
Le dictionnaire économique pour sa part fait savoir
qu'une activité économique est l'ensemble des actes que doivent
accomplir les Hommes pour satisfaire leurs besoins à partir de la
production et de l'échange de biens et services.
Pour nous, une activité est une situation d'une
personne qui accomplit des actes coordonnés dans le but de satisfaire
ses besoins.
1.1.2 ARTISANAT
L'artisanat est un mode de production manuel qui se
caractérise par une primauté du travail sur le
capital15(*) ; doivent être entendus par
artisanat et métier toutes les activités de production, de
création, de transformation, de restauration d'art, d'entretien, de
réparation, de prestation de services, à dominante manuelle
exercées : à titre principal et permanent, sous forme
sédentaire, ambulante ou foraine, dans l'un de domaines
d'activités suivantes : artisanat traditionnel et d'art, artisanat
de production des biens et artisanat de services.
L'UNESCO définit les produits artisanaux comme les
produits fabriqués par des artisans, soit entièrement à la
main, soit à l'aide d'outils à main ou même de moyens
mécaniques, pourvu que la contribution manuelle directe de l'artisan
demeure la composante la plus importante du produit fini16(*).
Pour nous, l'artisanat est un processus de production des
biens et services, dans lequel le manuel et le savoir-faire de l'artisan
restent des composantes sine qua none pour son accomplissement.
1.1.3 ACTIVITES ARTISANALES
Une activité artisanale est un exercice d'un
métier relevant de l'artisanat c'est-à-dire une activité
indépendante faisant l'objet de production, de transformation, de
réparation ou de prestation de services sauf l'agriculture et la
pêche17(*).
Quant à nous, les activités artisanales sont
une situation économique d'une personne qui met en oeuvre son
savoir-faire et ses aptitudes manuelles afin de produire les biens et services
abstraction faite de l'agriculture et la pêche.
1.1.4 ENTREPRISE
ARTISANALE
Une entreprise artisanale est une entreprise qui exercice
une activité répertoriée dans le code de l'artisanat et
dont le patron a une qualification professionnelle
avérée18(*). Ici la mise en oeuvre des aptitudes
techniques individuelles est l'une des principales caractéristiques de
ce type d'entreprise. Il sied de signaler qu'une entreprise artisanale de ce
sens, n'emploie pas plus de dix salariés.
Dans cette logique, le professeur Belattaf M. et Ziane L.
révèlent une distinction entre l'entreprise artisanale et les
autre types d'organisations (PME et grandes entreprises), qui réside
essentiellement dans la mise enoeuvre d'un processus de production
différente. Ce processus, identifiable au concept de la
« petite production marchande » issu des travaux de Karl
Marx et précisé par C. Jaeger (1986), se caractérise
notamment par :
Ø L'inexistence ou la faiblesse de la séparation
entre le capital et le travail ;
Ø L'adoption d'une division technique du travail
particulière telle que chaque travailleur a la charge de l'ensemble des
opérations de production et dans laquelle il n'y a pas ou presque pas
de séparation de travail qualifié et le travail non
qualifié ;
Ø La participation du chef d'entreprise à la
production ;
Ø Une faible intensité capitalistique, et
l'inexistence ou la faiblesse de processus de valorisation et d'accumulation de
capital ;
Ø L'appartenance à certains groupes
professionnels.
Pour nous, l'entreprise artisanale est une entité
économiquement indépendante ayant pour mission principale la
production des biens et services grâce à une mise en oeuvre d'un
savoir-faire et des aptitudes manuelles ; gérée par un chef
d'entreprise qui ne doit pas être accompagné par plus de dix
travailleurs hormis les apprentis et les aidants familiaux.
1.1.5 IMPACT
L'impact est tout effet direct, soit une influence sur
(...)19(*).
L'impact est un choc d'un projectile20(*).
L'impact est une conséquence très importante,
effet d'une grande violence21(*).
Pour notre perspective, l'impact est une conséquence
que quelqu'un ou quelque chose entraine sur une chose ou une personne suite
à un fait.
1.1.6 VIE SOCIO-ECONOMIQE
Pour bien appréhender ce groupe de mots, force est de
comprendre d'abord le sens de la locution adjective
« socio-économique » :
Socio-économique signifie ce qui est relatif à
l'économie et à la société et à leurs
relations mutuelles22(*).
C'est dans cette optique qu'est définie la vie
socio-économique comme l'ensemble des moyens matériels relatifs
aux problèmes sociaux, dans leur relation avec les problèmes
économiques de l'homme23(*).
Pour notre avis, la vie socio-économique est une
manière d'être de l'homme ou groupe d'hommes relativement
liée aux relations entre la société et l'économie
où il évolue.
1.1.7 MENAGE
Le ménage est un gouvernement domestique et tout ce
qui concerne la dépense et l'entretien d'une famille comme le fait
savoir le dictionnaire universel.
Le ménage est un agent économique disposant d'un
revenu qu'il doit affecter à la consommation de tel ou tel autre
bien24(*).
De cette définition, il sied de retenir que le
rôle principal du ménage comme agent économique c'est la
consommation des biens et services ; comme tout autre agent
économique, le ménage est guidé par le principe de
rationalité dans son comportement économique.
Par consommation, il faut entendre l'ensemble des
activités qui sont impliquées dans l'obtention, la destruction et
l'élimination des produits et des services y compris les processus de
décision qui précèdent et suivent ces
activités25(*).
Pour plus de précisions, les ménages prennent
leurs décisions de consommation selon la supposition de certains
auteurs, essentiellement en fonction du revenu courant26(*).
Cependant ce point de vue des auteurs (les choix de
consommation sont essentiellement fonction du revenu courant) tel que le
clamait Keynes, n'est pas unanime, pour certains autres, il faut parler du
revenu incompressible(l'ensemble du revenu courant et d'autres types de revenus
issus d'autres activités) au lieu du revenu courant (revenu issu de
l'activité courante ou principale ; salaire), tel est la
pensée des auteurs néoclassiques.
De tout ce qui précède, nous pouvons retenir
qu'un ménage est un individu ou groupe d'individus occupant un
même logement considéré comme résidence principale,
disposant d'une ressource (revenu) qui doit être utilisée en vue
de satisfaire les besoins ressentis.
SECTION 2 :
PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
Dans cette section nous allons parler succinctement du
milieu dans lequel nous avons mené nos recherches, qui est la ville de
Kamina.
1.2.1 APERÇU HISTORIQUE
DE LA VILLE DE KAMINA
La ville de Kamina, autrefois chef-lieu du territoire
portant le même nom, est actuellement la capitale de la province du
Haut-Lomami ; est une entité dudit territoire, créée
en 1945 par un arrêté royal de la même année suite
à la fusion des postes de Mato et de Kinda. Avant de recevoir sa
configuration actuelle, la ville de Kamina fut créée comme un
centre extra-coutumier par l'arrêté n°21/122 de 1949 du
gouvernement du Katanga.
Par centre extra-coutumier, la métropole voulait
établir une différence entre les races ; les Blancs et
Noirs.
Cette ségrégation raciale avait pris fin avec
l'accession de notre pays, la République Démocratique du Congo
à l'indépendance, c'est après cette dernière que ce
centre extra-coutumier devint cité de Kamina.
La naissance de la ville de Kamina s'est
réalisée pendant que le district du Haut-Lomami (actuelle
province du Haut-Lomami) dépendait encore du district de Kabinda,
après de celui de Lulua et enfin de Panda (Jadoville) actuel
Likasi27(*).
Par ordonnance-loi n°21/235 du 04 juillet 1952,
l'actuelle province du Haut-Lomami (jadis district) devint autonome.
L'appellation de ce district tire ses origines de la
rivière « Lomami » qui a sa source dans le
territoire de Kamina. « Lomami » en question est une
appellation erronée de l'homme blanc en lieu et place de
« Lumami » comme l'ont indiqué les autochtones,
rivière du territoire de Kamina qui a ses sources aux environs du
village Kankundwe, situé à quelques 18 kilomètres de la
ville de Kamina.
1.2.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE
DE LA VILLE DE KAMINA
Jadis cité, Kamina s'est vu être
conféré le statut de la ville par le décret n°13/020
du 13 juin 2013.
Comptant 25km² de superficie, la ville de Kamina est
composée de 3 communes notamment :
X COMMUNE DE DIMAYI
Cette commune s'étend entre la barrière SNCC
jusqu'au village Ntumba au Nord ; le pont Lukulwe vers le village Ntumba
à Lovoyi au sud ; le chemin de fer à partir de la
barrière SNCC vers le pont de Lukulwe à l'Est ; la source de
la rivière Kamba jusqu'à la savane marécageuse de
Kibala.
X COMMUNE DE SOBONGO
La commune de sobongode Kamina est limitée
par :
· L'ex-gare Kikoko, une ligne perpendiculaire
jusqu'auruisseauKangovu, au Nord ;
· L'ex-gare Kikoko jusqu'à la barrière de
l'avenue du Stade prêt de l'hopital général de
référence de Kamina, au sud ;
· La barrière SNCC de l'avenue du Stade jusqu'au
village Ntumba au-delà, le village Lovoyi jusqu'au ruisseau Kangovu.
X COMMUNE DE KAMINA
Cette commune est comprise entre :
Le pont sud de la rivière Lukulwe, à la source
du ruisseau Lukoka jusqu'à la route nationale n°1 en suivant la
servitude de 50m du chemin de fer, au Nord ;
La rivière Lovoyi en passant par le chemin de fer
jusqu'au pont Lukulwe, au sud ;
Le pont Lukulwe, en remontant la rivière jusqu'à
la source, à l'Est ;
KOlo jusqu'à la bifurcation avec la route nationale
n°1 vers Lubumbashi.
La ville de Kamina, avec ses 263 853 habitants repartis
de la manière suivante : 68 006 homes, 73 534 femmes,
52 663 garçons et 69 650 filles28(*) ; est limitée
par :
· Au Nord : la rivière Mweyi jusqu'à
la source de Koolo ;
· Au sud : la rièreLovoyi ;
· A l'Est : la rivière Lukulwe ;
· A l'Ouest : la rivière Lovoyi.
1.2.3 CADRE ECONOMIQUE
Kamina étant une ville Urbino-rurale, sa population
vit essentiellement de l'agriculture pratiquée sur brulis et à
des techniques rudimentaires (manioc, arachide, haricot, rit, patate...), tous
ces produits servent d'autosubsistance ; de l'élevage
pratiqué dans certaines familles, il s'agit des chèvres, des
porcs, des poules, des canards, des dindons, des pintades, des lapins et des
cobayes ; du commerce : étant donné que la ville de
Kamina est située au carrefour et avec la présence du chemin de
fer, nous trouvons dans cet espace les maisons de commerce telles que les
boutiques, alimentation, pharmacies, les maisons de luxe,
dépôt ..., il sied de signaler aussi la présence de
certaines institutions financières érigées dans cette
ville, il s'agit de la banque centrale du Congo, la Trust Merchant Bank (TMB),
Afriland, et la caisse d'épargne du Congo, on y trouve également
des messageries financières communément appelées maison de
transfert d'argent ou agence dont nous citons SOFICOM, agence Beaudouin (ex- la
Colombe)..., à l'ère actuelle, ces messageries sont en pleine
concurrence avec le transfert de monnaie par les shop ou cabines publiques,
m-pesa, airtel money, orange money sont des modes de transfert selon qu'il
s'agisse respectivement des réseaux Vodacom, airtel et orange, signalons
ici que les deux premiers sont plus prolifiques dans la ville de Kamina.
Cependant, toutes ces activités réalisées
dans différents domainesprécités ne suffisent pas. Pour
couvrir cette insuffisance, la population s'appuie sur l'artisanat qui apparait
ici comme un autre moyen de création des richesses et d'emploi. Raison
pour laquelle vous trouverez sur toute l'étendue de ladite ville les
ateliers de menuiserie, ateliers de réparation et de soudure, les
ateliers de couture, les salons de coiffure, les cordonniers et beaucoup
d'autres métiers.
1.2.4 ORGANIGRAMME
L'organigramme est un tableau hiérarchique qui, en
donnant les services et subdivisions, montre d'une part la répartition
des responsabilités et d'autre part la localisation des
responsabilités dans l'ensemble de l'institution. Il permet de
(d') :
o Etablir les relations des services et donner les
instructions qui les fixent et les présentent ;
o Arrêter et rédiger les formules, fiches,
rapport et autres moyens permettant de liaison (considérations et
documentation) ;
o Procéder à la répartition des services,
et fixer les relations hiérarchiques qui en résultent.
ORGANIGRAMME DE LA MAIRIE DE KAMINA
Maire
Maire Adjoint
Chef de Division Urbaine
1er Bureau
Receveur principal
2ème Bureau
Administration générale
Services Techniques
Services de Sécurité
1.2.4.2 COMPREHENSION DU SCHEMA
DE L'ORGANIGRAMME ET FONCTINNEMENT
En parcourant attentivement cet organigramme, nous
constatons que la ville de Kamina a, à son sommet, un maire qui
coordonne et dirige l'ensemble de la ville ; qui prend de décisions
stratégiques sur l'ensemble de sa juridiction, secondé par un
maire adjoint qui l'assiste dans l'exercice des fonctions. Ce dernier remplace
le maire en cas d'absence ou d'empêchement ; en suite viennent le
chef de division suivi du premier bureau qui est le receveur principal et du
deuxième bureau, administration générale et enfin
les services techniques suivis des services de sécurité.
CHAPITRE DEUXIEME :
REVUE DE LA LITTERATURE
SECTION 1 : THEORIES
EXPLICATIVES
Depuis plusieurs décennies, nous avons entendu
parler de l'artisanat sous diverses facettes et conceptions différentes
suivant les époques et le rôle que ce secteur a joué dans
la vie de l'homme, la conception actuelle de l'artisanat est bien largement
différente à celle du moyen-âge et des autres
périodes historiques.
Dans les quatre coins du monde, l'artisanat n'est pas
considéré de la même manière et par le pouvoir et
par les artisans eux-mêmes.
Depuis très longtemps, les artisans ont utilisé
des formes diverses d'organisation des métiers et de leur
représentation vis-à-vis du pouvoir.
C'est pourquoi dans cette section, nous allons tantôt
parler des origines et de l'évolution de l'artisanat ; tantôt
du contexte politique, économique et social de l'époque, et des
considérations de l'artisanat à travers le monde.
Pour bien aérer le contenu, cette section est
subdivisée en sous-sections qui parlent respectivement de la description
du concept de l'artisanat et des considérations de l'artisanat da
l'artisanat à travers quelques pays du monde.
2.1.1 DESCRIPTION DU CONCEPT DE
L'ARTISANAT
Emprunté au moment de la renaissance
(16ème siècle) à l'italien, le terme
« artisan » a été à l'origine synonyme
à artiste. De l'italien « artigiano »,
dérivé du latin « ars », artis
(« art »), et de la terminaison -anus. Originellement,
l' « artisan » est celui qui met son art au service
d'autrui.
Ce mot a la même origine que
« artiste », dont il a été synonyme
jusqu'à la fin du 17ème siècle. Par la
suite, artiste s'est appliqué à ceux qui utilisaient leur art
pour le plaisir, alors qu'artisan a été lié à
l'esprit commercial. C'est une première démarcation entre ces
deux mots d'une même origine. Aujourd'hui, on parle
d « artisan maçon », d « artisan
menuisier », etc. ; mais d' « artiste
peintre », d' « artiste musical », etc.,
sans qu'il y ait mélange entre les deux.
C'est dans ce sens qu'est défini l'artisan comme un
professionnel qui se livre seul, ou avec l'assistance de quelques personnes,
à l'exercice d'une activité lucrative29(*).
En termes économiques, on peut estimer actuellement que
l'artisanat est une fonction bien spécifique, un mécanisme
fondamental qui conserve, par-delà les systèmes, ses
caractéristiques et son originalité.
Celle-ci apparait mieux après l'étude de ses
différents aspects (la distinction de l'entreprise artisanale, ses
caractéristiques...).
L'autre fois, envisagé philosophiquement, l'artisanat
est aujourd'hui une activité économique jusqu'au point où
un artisan est à nos jours, un entrepreneur selon la théorie
économique de l'entrepreneur en se basant sur trois
critères : incertitudes et risques, détecter les
opportunités d'investissement et d'innovation30(*).
Nous notons ici que l'artisanat était jadis, une
activité des individus qui ne savaient pas encore sa facette
économique (création de richesse) et qui ne produisaient que
très rarement sur demande, il est aujourd'hui un moyen pour créer
les entreprises souvent gérées par des artisans individuels,
aidés par quelques adjoints et/ou membres de leurs familles. Ces
artisans mettent en oeuvre un savoir-faire particulier et emploient des
instruments et des outils techniques qui valorisent leur génie
créateur et leur dextérité manuelle.
Comparativement à la production industrielle, les
investissements financiers et technologiques sont relativement faibles ;
et c'est véritablement l'homme clé qui maîtrise l'ensemble
des facteurs de production.
Dans la plupart des cas, la production de l'artisanat est
repartie sur l'ensemble du territoire (rural et urbain). Dans les pays du sud
de Sahara (Afrique noire), l'artisanat constitue bien souvent un revenu
complémentaire aux revenus de l'agriculture31(*). Ce revenu est d'autant plus
important qu'il permet de couvrir des périodes de soudure et
d'inactivité dans le calendrier agricole. Pour certains, l'artisanat est
devenu une activité à part entière.
Ainsi, il permet d'obtenir un revenu et d'éviter
l'exode rural.
L'artisanat se base sur un savoir-faire qui se transmet de
génération en génération. La production d'objets
valorise des compétences spécifiques, des métiers
précis qui s'acquièrent par pratique. Au travers de
créations spécifiques, de techniques particulières et de
matières premières originales, l'artisanat reflète les
cultures locales.
Le cycle économique nécessaire à
l'acquisition de ces savoir-faire est beaucoup plus long que pour d'autres
types d'entreprises. Les modes de transmission (apprentissage, formation)
font partie du savoir-faire qui caractérise l'entreprise artisanale.
L'approche artisanale de l'innovation est celle qui intègre la
technologie pour conserver les moyens de production. C'est une approche au sens
large à la fois technologique, organisationnelle et commerciale.
Ainsi, l'entreprise artisanale constitue à la fois une
organisation spécifique, du fait de son effectif très
réduit et du processus décisionnel centré sur le dirigeant
artisan, et en même temps une organisation complexe, car les relations
sont informelles, et la flexibilité opérationnelle ouvre la
possibilité à des changements rapides et
fréquents32(*).
2.1.2 APERÇU HISTORIQUE
DE L'ARTISANAT
A l'origine les artisans étaient pour la plupart des
serfs ; toutefois, en récompense ou garantie de leur travail, il
leur arrivait d'être affranchis, voire fieffés. Dès le
neuvième siècle, ils commencent à se grouper en
sociétés de protection mutuelle. Ce seront les
« geldoniae » (confréries) dont les traditions,
devenues folkloriques avec le temps, se sont conservées jusqu'à
présent dans certains corps de métiers.
Toutefois, ces confréries étaient à buts
charitables et d'inspiration religieuse (chaque métier
vénérait son saint patron).
Des associations strictement professionnelles
n'apparaîtront que plus tard sous le nom de jurandes, hanses,
communautés, maîtrises, et, à partir de la fin du
dix-septième siècle, de corporations. Vers l'onzième
siècle, en France, surgit un nouvel essor des villes et de villages,
qui exige de nombreux artisans du bâtiment.
Parallèlement, un intense défrichage des
forêts, et les mises en culture qui en résultent, grâce
à de nouveaux instruments agraires : charrues, herses, charrettes
à roues bandées de fer réclament le
maréchal-ferrant, le charron, le bourrelier, venus du s'installer dans
les centres ruraux qui dès lors s'appelleront Bastide, sauveté,
ville franche, ville neuve parce que l'exercice des métiers et du
commerce n'est donc pas un phénomène nouveau puisqu'il se
manifestait déjà durant le haut moyen-âge. Mais,
bientôt, les artisans vont défendre rigoureusement leurs
monopoles empêchant l'installation des « forains »
et des « étrangers » (artisans venus d'autres
villes), et même l'exercice des métiers par les
« chambrelans » (travailleurs en chambre,
c'est-à-dire sans échoppe, travailleur au noir, dirait-on
maintenant). Dans le cas où les métiers sont
« jurés » et a fortiori dans les quelques
métiers « réglés »
(c'est-à-dire soumis à une réglementation publique
sanctionnée par les prévôts), l'accès à la
profession était également limité33(*).
A l'origine, comme vous pouvez le constater tout au long de
votre lecture, l'artisanat sous sa forme plus ancienne, regorgeait plus de
caractèresphilosophiques que de caractèreséconomiques
comme nous le vivons à nos jours où il est devenu une
activité économique par sa création tant de richesses que
d'emplois, et un moyen de création d'entreprise pour secourir les
économies du monde entier.
2.1.3 ESSOR DE L'ARTISANAT AU
COURS DES ANNEES
Du moyen-âge à nos jours, l'artisanat a sans
cesse changé de statut vis-à-vis des pours pouvoirs publics et
même à l'égard des prestataires eux-mêmes ;
passant d'une exploitation informelle à l'exploitation formelle ;
de l'ancien régime au syndicalisme artisanal en passant par l'artisanat
de tranchée jusqu'à la conception (acceptation) actuelle. Nous
allons essayer dans cette partie de disséquer chacune des étapes
par lesquelles est passé l'artisanat dans son évolution en nous
référant principal sur l'artisanat Français.
2.1.3.1 L'ARTISANAT SOUS
L'ANCIEN REGIME ET LE DIX-NEUVIEME SIECLE
Des groupements d'artisans sont apparus dès le
moyen-âge sous forme de confréries à caractère
religieux : les menuisiers avec Sainte-Anne comme patronne, les
cordonniers avec Saint-Crépin.
Ces confréries se sont vite transformées en
associations professionnelles dont le nombre s'est accru sous le règne
de Saint-Louis : les bouchers de la grande boucherie, les pelletiers.
L'association revêtait alors un caractère de monopole excluant
toute concurrence ; c'est l'origine des jurandes et des corporations.
Vers 1140, naissent la corporation des boulangers puis celles
des bouchers dont Philippe Auguste confirmera les privilèges du
118234(*).
Dès le treizième siècle s'organise la
corporation du bâtiment, divisée en deux branches, celle des
charpentiers et celle des maçons.
En 1290, ce sont les artisans du bois, les
« buchers », qui constituent leur première
communauté.
La puissante corporation des orfèvres, quant à
elle, était considérée comme la plus prestigieuse.
Systématisée par Louis XI, renforcée par
Henri III, la corporation devint une véritable institution publique,
levant la fiscalité et disposant d'un pouvoir considérable sur
ses membres.
Au siècle de lumière, sous l'influence des
philosophes(Voltaire, Condillac) et des physiocrates, Turgot décide la
suppression des corporations en 1776 ; et la nuit du 04 août 1789,
l'abolition des privilèges était intervenue.
Les décretsd'Allard de 1791 et la loi Le Chapelier du
14 juin 1791 ont sonné l'hallali en interdisant aux hommes de
métiers de s'unir pour la défense de leurs
« prétendus intérêts ».
Les groupements étaient désormais interdits.
En dépit de l'abolition des corporations et de
l'interdiction de toute forme d'association, les organisations professionnelles
d'artisans ne sont pas totalement inexistantes au dix-neuvième
siècle.
La forte croissance industrielle entraîne ensuite
l'affaiblissement du monde artisanal.
Les métiers à bras sont remplacés par les
métiers mécaniques.
Le concept même d'artisan évolue de la notion de
travailleur manuel possédant un savoir-faire professionnel à
celle d'ouvrier s'étant mis à son compte, possédant son
propre atelier, seul maître de son travail, indépendant.
L'importance du mouvement ouvrier conduit à la loi de
1884 sur les syndicats et l'on voit apparaitre dès la fin du
dix-neuvième siècle et le début du vingtième
siècle les premiers syndicats locaux d'artisans ainsi que les
premières organisations nationales : les coiffeurs en 1889, les
bouchers en 1894, les boulangers en 1896, puis les selliers, les cordonniers,
les maréchaux-ferrants et forgerons.
A la veille de la première guerre mondiale toutefois,
les artisans n'ont encore ni organisation interprofessionnelles, ni
correspondant dans les services de l'Etat. Ils sont réputés
être représentés par les chambres de commerce auxquelles
ils versent une petite redevance. Il faudra attendre la fin de la
première guerre mondiale pour que le syndicalisme artisanal prenne un
véritable essor.
Comme vous pouvez le constater, dans l'ancien régime
l'artisanat jusqu'au dix-neuvième siècle, l'artisanat est
passé d'un mode singulier aux premières associations
(« corporations »), jusqu'à aboutir aux
syndicalismes.
2.1.3.2 L'ARTISANAT
D'ENTRE-DEUX GUERRES MONDIALES
Le terme même d'artisanat n'apparait guère dans
le vocabulaire professionnel que dans un article paru en octobre 1920 dans la
Gazette des métiers, journal de la chambre de métiers
d'Alsace-Loraine. C'est le 28 mars 1922 qu'est créée la
première organisation nationale interprofessionnelle, la
confédération générale de l'artisanat
Français (CGAF) ; cette dernière devait bientôt
regrouper la plupart des métiers de l'artisanat en dehors de
l'alimentation (27 fédérations en 1932) et constituer pendant la
période de l'entre-deux guerres le principal interlocuteur des pouvoirs
publics.
Par décret de décembre 1922, la CGAF est
reconnue comme le représentant national de l'artisanat au sein de la
commission interministérielle créée pour étudier
les mesures nécessaires à l'encouragement de la production
artisanale. C'est donc de cette année que date l'apparition de
l'artisanat en tant que secteur économique regroupé dans la
société et la politique française.
A côté de la CGAF, d'autres
fédérations ou confédérations se
constituèrent, c'est le cas notamment de l' « union des
artisans de France » constituée par les métiers de
l'alimentation et quelques autres en 1925 ; « le comité
d'entente et d'action artisanale » (CEAA), créé par les
fédérations dissidentes de la CGAF en coalition avec l'union des
artisans de France en 1933 ; la « confédération de
l'artisanat familial (CAF) en 1937..., ainsi, dès le départ, le
syndicalisme artisanal apparait-il sous le signe de la division. Dès ce
moment le problème même de la définition de l'artisanat se
trouver posé constitue un ferment de division. Nous reviendrons sur cet
obstacle pour la définition de l'artisanat acceptée de tous de
l'artisanat dans les qui suivent.
En 1927, Georges Valois fonda l'union des corporations
Françaises (UCF) qui créa en 1934 une cellule de réflexion
comparatiste, l'institut d'études corporatives et sociales.
Ainsi, à la veille de la seconde guerre mondiale, la
représentation professionnelle des artisans apparait-elle
singulièrement déchirée par les divergences
stratégiques et les rivalités personnelles, la création
des chambres de métiers apportant une nouvelle source de conflit et de
luttes pour le pouvoir.
Quatre organisations syndicales se partagent cette
représentation. La première en date et la plus importance, la
CGAF, regroupe 27 fédérations de syndicats représentant
environ 200 000 artisans.
La CGAF avait témoigné d'un grand
intérêt pour le développement technologique en
créant, en 1931, l'Institut National des Métiers (INM),
précurseur en quelque sorte de l'Institut Supérieur des
Métiers (ISM). Cet institut s'adressait aux cadres élus et
cherchait à promouvoir la collaboration entre les artisans et
l'élite du pays, juristes, économistes médecins,
scientifiques et surtout les ingénieurs ainsi qu'en témoigne cet
extrait du journal de l'INM « les cahiers de
l'artisanat » : « pour mieux travailler, pour
travailler dans les meilleures conditions physiques, en un mot pour mieux
vivre, l'artisanat, tout comme l'industrie, doit s'adresser ( sans tomber pour
autant, Dieu nous en garde, dans un technocratisme plus dangereux encore pour
les artisans qui dépendent tant de leur propre personnalité) aux
ingénieurs qui ont tellement à lui offrir ».
La CGAF avait également voulu prendre une dimension
européenne en participant dès 1923 à la création de
la Confédération Internationale des Classes Moyennes (CICM),
basée à Bruxelles, puis en 1930 à celle de l'institut
international de l'artisanat fondé en Italie sous la présidence
de Vincente Buronzo et dont les délégués avaient
été accueillis par Mussolini en personne.
Fin 1939, les autres organisations nationales assurant la
représentation des syndicats d'artisans demeuraient :
Ü Le Comité d'Entente et d'Action Artisanale
(CEAA), qui pouvait rivaliser avec la CGAF en termes d'effectifs mais ne
disposait pas de la même influence politique ; il publiait
« L'information artisanale » ;
Ü La Confédération de l'Artisanat Familial
(CAF), qui avait quelque 50 000 adhérents et publiait
« L'artisan de France » ;
Ü L'Union des Artisans de France » (UAF) qui
comptait environ 20 000 adhérents.
Voilà la montée en puissant du syndicalisme
artisanal.
C'est ici que Joseph Courtier
disait : « que les artisans se distinguent nettement dans
le monde de la production, qu'ils aient des intérêts
spéciaux et qu'ils aient droit, par la suite, à une
représentation à part, il en est peu qui le mettent en
doute »35(*).
2.1.3.2.1 LA NAISSANCE DES
CHAMBRES DE METIERS
A l'issue de la première guerre mondiale, la
représentation des intérêts généraux des
artisans était confondue avec celle des commerçants et des
industriels au sein des chambres de commerce et d'industrie. On peut dire que
c'était une sous-représentation.
Il y avait toutefois une exception de taille en
Alsace-Lorraine où les artisans disposaient déjà d'une
représentation spécifique du fait de l'annexion de 1871. La
législation allemande avait institué en effet, en 1897, des
chambres de métiers à statut d'établissements publics. La
loi du 26 juillet 19 00, dite « loi des professions », est
d'ailleurs encore à la base du « droit local » dans
les départements d'Alsace et de Moselle.
Les problèmes posés par l'enseignement
professionnel dans les années qui avaient suivi la guerre de 1870-1871,
avec l'essor de l'industrie, et que les conséquences désastreuses
du conflit de 1914-1918 avaient considérablement aggravé, ont
été à l'origine de la célèbre
« loi Astier » du 25 juillet 1919. Celle-ci a
suscité de grands espoirs pour l'organisation de l'apprentissage et a
conforté dans leur revendication ceux qui militaient pour que soit
retirée aux chambres de commerce la représentation de
l'artisanat. La loi créant les chambres d'agricultures, adoptée
la même année, renforçaient leur argument.
Ainsi le congrès de l'apprentissage tenu à Lyon
en octobre 1921 adopta-t-il un voeu demandant à l'Etat de créer
des chambres de métiers chargées d'organiser l'apprentissage au
sens de la « loi Astier » au lieu et place des chambres de
commerce défaillantes en la matière. Celles-ci tentèrent
de reprendre l'initiative en proposant la création de chambres de
métiers facultatives dont elles garderaient le contrôle.
Mais, grâcenotamment à la vigoureuse opposition
de la chambre d'Alsace-Lorraine, elles ne furent pas suivies. C'est alors que
prit corps au parlement le « projet de loi Varlot »
qui reprenait en gros les propositions du congrès de Lyon mais qui se
heurta à l'hostilité persistante des chambres de commerce.
La chambre de métiers d'Alsace-Lorraine avait
noué dès 1921 des relations avec la Fédération de
la petite industrie de la chaussure à Paris. En mars 1922, plus quarante
délégués de ces organismes avaient participé
à la création de la confédération
générale de l'artisanat Français (CGAF) ; le
président de la chambre de métiers, M. Schleiffer, en avait
été président d'honneur. C'est Strasbourg, en novembre de
la même année, que l'artisanat français tint ses assises
sous la présidence du ministre de travail.
Le député de la Haute-Marne, M. Courtier, y
exposa son projet de proposition de loi en vue de la création de
chambres de métiers sur l'ensemble du territoire que réclamait
avec insistance la CGAF. La chambre de métiers d'Alsace-Lorraine a donc
joué au départ un rôle capital ; elle éclata le
1er janvier 1923 en 2 chambres, celle d'Alsace et celle de la
Moselle, qui continueront cette action.
Après différents remaniements du texte initial,
le gouvernement donna son accord à un nouveau projet qui fut
adopté le 26 juillet 1925, près de trois ans après la
réunion de Strasbourg, et il faudra encore près de trois ans pour
voir publié le décret d'application du 14 avril 1928. La
procédure prévue le décret était lourde ; elle
nécessitait toute série d'accords locaux dont le plus facile
à obtenir n'était pas, on s'en doute, celui des chambres de
commerce qui s'avérèrent les opposants les plus tonales, prenant
argument du fait que les artisans étaient déjà leurs
électeurs.
La création, très souhaitée par les
artisans de la scène, de la chambre de métiers qui devait
être la plus importante de France numériquement, se heurta
à une résistance farouche de la puissante chambre de commerce de
Paris et demanda près de six ans, celle de Rhône cinq ans. Ni
même certains préfets ne facilitèrent les choses. Les
chambres de commerce poursuivirent leur combat même après
l'entrée en fonctionnement des chambres de métiers.
C'est en ce période que la « loi
Courtier » fut énoncée comme
suit : « les chambres de métiers ont la
faculté de provoquer par l'entremise de leur président une
entente sur les objets rentrant dans leurs attributions »36(*).
Le 5 juin 1931, les présidents des six chambres de
métiers qui venaient d'être instituée, se
réunissaient d'une manière officieuse pour la première
fois, pour créer l'Assemblée des Présidents des Chambres
de Métiers de France (APCMF).
Cette dernière tint sa première réunion
officielle les 15 et 16 octobre 1931 à Paris dans une salle du
ministère du travail.
A la veille de la seconde guerre mondiale, on pouvait
déjà compter soixante-seize chambres de métiers en
France.
Face à cet aspect, une nouvelle loi fut
énoncée de la manière
suivante : « l'économiste et le politique se
joignent, les pouvoirs publics protègent les artisans37(*).
C'est pendant cette période (l'entre-deux guerres) que
la première intervention de l'Etat fut constatée en
matière fiscale avec une mesure lourde de conséquences pour
l'artisanat ; annoncée dans la loi du 31 juillet 1917, cette mesure
créant l'impôt sur le revenu, adoptée en vue de couvrir les
dépenses de la fin de la guerre.
Face aux interventions du pouvoir public, Bernard Zarca dit
dans « l'artisanat français » publié en
1986 : il est bien difficile de tracer un départage entre la
collaboration technique et la collaboration politique ».
Au cours de cette période, l'artisanat fut encore
exploité d'une autre manière qui constitue aussi une autre phase
de son évolution ; cette phase fut appelée
« artisanat de tranchée » que nous présentons
ci-après.
2.1.3.2.2 ARTISANAT DE
TRANCHEE
L'artisanat de tranchée, appelé aussi
« art du poilu » ou « art des
tranchées » -« trench art » par les
anglophones, désigne une activité de création artistique
manuelle et un art populaire pratiqué entre autre par tout homme, ayant
un rapport direct ou indirect avec le conflit armé ou ses
conséquences38(*).
Cette activité artisanale populaire est apparue
dès la guerre de 1870 et s'est surtout développé dans les
tranchées lors de la première guerre mondiale, période de
son apogée, puis dans les camps de prisonniers de la seconde guerre
mondiale, pour tromper l'ennui. Elle est similaire à la tradition
séculaire des marins qui confectionnent des objets gravés et
sculpté en os de baleine et autres matériaux.
A partir de l'hiver 1914-1915, cet artisanat va
connaître un développement considérable.
Les soldats de toutes les puissances combattantes, contraints
à l'inaction et à l'immobilité de la guerre de
tranchée, disposaient de quantités importantes de métaux
provenant des douilles des munitions tirées sur l'ennemie. La
consommation d'obus de 75mm est demeurée : 3,75 millions sont
tirés lors du seul mois de mars 1916 dans le secteur de Verdun. Fin
1916, plus de 60 millions d'obus auront été tirés39(*).
L'artisanat de tranchée est une activité
variée, certains soldats étaient dans la vie civile des artisans
très qualifiés : orfèvres, graveurs, dinandiers,
mécaniciens de précision, etc. ou des paysans faisant preuve
d'une grande habileté manuelle dans la fabrication d'objets d'art
populaire. Retrouver les gestes de leurs métiers d'avant la guerre leur
permet de garder leur humanité.
Ces hommes fabriquent de nombreux objets de la vie courante
(briquet, couteaux, bagues, boîtes à bijoux, tabatières,
cannes, objets de piété, porte-plumes, encriers, etc.), ou
décoratifs (figurines militaire, maquettes d'avions...) à partir
des matières premières trouvées sur place : laiton et
cuivre provenant des projectiles (douilles de balles, douilles et tête
d'obus, shrapnel) et de l'équipement individuel (quarts, gamelles,
boutons, etc.), aluminium fondu servant à la fabrication de bagues,
cuir, tissus, pierre et même paille et autres végétaux.
Le bois facile à trouver et nécessitant qu'un
outillage rudimentaire est un matériau de prédilection. Il permet
la création de nombreux objets comme des plumiers, des
tabatières, des boîtes à bijoux, des jouets, des cadres
à photos, des bas-reliefs, etc. une partie de ces objets est
réalisée à l'arrière des lignes de combat par des
soldats blessés ou mutilés, dans des ateliers
aménagés par l'autorité militaire. Des écoles de
rééducation et des associations sont créées, comme
les blessés au travail, qui certifient l'origine des objets vendus.
Certains objets ont aussi été
réalisés après le conflit par les soldats restés
sur les champs de bataille pour le travail de déminage, et par des
prisonniers de guerre dans un but lucratif et furent vendus dès 1919 aux
touristes visitant les anciens champs de batailles. Ainsi, des fouilles
archéologiques récentes ont permis de retrouver les traces d'un
dépotoir d'ateliers, découvert sur la ZAC Actiparc près
d'Arros.
La fouille d'une portion de tranchée a mis au jour des
dizaines de rebuts de tôle de laiton. Leur étude a permis de
retracer une chaîne de production d'étuis de protection de
boîtes d'allumettes mais aussi de coupe-papiers et de boucles de
ceinturons. Les inscriptions en prisonniers affectés à la
réflexion de la ligne de chemin de fer Arras-Les en 191940(*).
Il y a lieu de signaler que ces productions ne
témoignent seulement de l'habileté manuelle et de
l'ingéniosité infinie des hommes ordinaires. Elles sont autant de
protestation contre la laideur, contre bêtise guerrière, contre
l'absurdité du sacrifice41(*).
2.1.3.3 L'ARTISANAT PENDANT
LA PERIODE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE
En juin 1940, le syndicat artisanal est presque unanime
dans le ralliement à la Révolution Nationale du maréchal
Pétain. Tailladet, président de la CGAF, assure qu'elle
réalisera « les objectifs qui, durant vingt ans, n'ont
été qu'un rêve pour les artisans » ; il
devait vite déchanter. Dès août 1940, en effet, furent
créés les comités d'organisation chargés de
surveiller les différents secteurs de l'économie. En septembre,
c'est l'Office Central de Répartition des Produits Industriels (OCRPI),
chargé du rationnement des matières premières et de leur
répartition entre les comités d'organisation. Ces derniers ne
firent aucune place aux confédérations artisanales.
Le comité d'entente dont le centre de gravité
était en Alsace-Lorraine perdit la plupart de ses membres du fait de
l'annexion allemande de ces provinces. Ceux qui restèrent parmi ses
dirigeants prirent des dispositions quasi-officielles dans le régime. La
CAF, en revanche, resta attachée au syndicalisme libre. Quant à
la CGAF, elle cessa pratiquement son activité.
Un patron coiffeur lyonnais, Jardelle, fonde en 1941 une union
nationale des maîtres coiffeurs et rédige une Charte corporative
de la coiffure qu'aucun représentant de la coiffure en zone
occupée n'approuve ; le président national, Bagnaud,
réussit en novembre 1942 à mettre fin à cette tentative de
dissidence dans la profession.
Déjà en 1940, le champ d'action s'était
de fait considérablement réduit parce que l'artisanat se trouvait
éclaté dans les comités d'organisation créés
par secteur et par profession ; ses représentants syndicaux
siégeaient avec les autres employeurs et étaient
étouffés par des intérêts plus puissants.
En mai 1942, un décret a mis fin officiellement aux
quatre confédérations. Les fédérations, les unions
et autres syndicats ont continué à fonctionner plus ou moins
privées de leur représentation nationale interprofessionnelle.
Il existait quand même certains comités
d'organisation. Au sein de ces derniers la représentation des artisans
était assurée par les « Groupements artisanaux
professionnels » (GAP), composés de militants syndicaux et de
professionnels à raison de trois à cinq membres par
profession.
Nous constatons pendant cette période, le syndicalisme
artisanal en veilleuse.
2.1.3.4 CONSOLIDATION DES
CHAMBRES DE METIERS
A la veille de la guerre, l'utilité même des
chambres de métiers n'était pas encore bien établie
jusqu'à ce que l'économie de guerre leur donne la fonction
stratégique de distribution des « bons
matières » ; paradoxalement cette période
douloureuse de l'histoire a permis de confier aux Chambres de métiers un
rôle économique, certes temporaire, mais capital pour la survie
des entreprises artisanales.
L'Etat leur donna en effet une légitimité
inattendue en créant auprès d'elles les « Bureaux
Artisanaux des Matières » (BAM) qui fonctionnent comme
antennes locales de l'Office Central de Répartition des Produits
Industriels (OCRPI), et dans le cadre des directives des groupes artisanaux
professionnels (GAP).
En août 1943, le statut de l'artisanat imaginé
par Bichelonne conservait les chambres de métiers mais les liait plus
étroitement encore à l'Etat dont la présence
renforçait l'efficacité au prix de l'indépendance ;
leurs attributions en matière d'apprentissage, de registre des
métiers et de certificats de compétence ont été
reconnues. Ainsi à l'inverse de son attitude à l'égard des
syndicats, le régime de Vichy s'est-il employé à
consolider les chambres des métiers.
2.1.3.5 ESSOR DES CHAMBRES
DE METIERS
A la libération, le rationnement se poursuivant, il
fallait assurer la reprise des activités de répartition des
matières. Cette tâche fut confiée aux chambres de
métiers dont la taxe pour frais fut augmentée en
conséquence.
Un Bureau National des matières fut créé,
reconstitué en avril 1945 ; il disparaitra ensuite avec le retour
d'un approvisionnement normal. Du coup la taxe augmentée subsista et
apporta aux Chambres des ressources nouvelles jamais connues dans le
passé. C'est de ce moment que démarrent dans les chambres des
actions positives, notamment dans le domaine de l'apprentissage.
En janvier 1946, le préfet suspendit de leurs fonctions
tous les élus sans distinction d'ancienneté de leur mandat et les
remplaça par un groupe d'artisans choisis au sein du comité de
Libération de l'artisanat.
Les élections de 1946 virent une mainmise communiste
sur cette Chambre par le biais d'une éphémère
Confédération Générale Unifiée de
l'Artisanat (CGUA) créée par le parti communiste Français
en mars 1945. Les élections furent annulées par le conseil d'Etat
et lors d'un nouveau vote une majorité CNA reprit le contrôle de
la Chambre.
Quoique prévue par la loi de 1928, l'assemblée
des présidents des Chambres de métiers de France n'avait pas de
caractère juridique bien défini. Par le décret du 7 mars
1966, l'assemblée permanente des Chambres de métiers (APCM) prend
la succession de l'APCMF. Le nouvel organisme est constitué en
établissement public à l'instar des Chambres.
Les années soixante-dix et suivants vient
l'achèvement de l'édifice de représentation
institutionnelle des artisans avec la création des Chambres de
Métiers d'outre-mer et de celles des nouveaux départements issus
de la réforme territoriale de la Région parisienne dont les deux
dernières, dans l'Essonne et le val d'Oise, ne datent que du
1er janvier 1997.
A partir d'un décret du 13 novembre 1983, les Chambres
de métiers qui étaient regroupées en conférences
régionales ont eu la possibilité de constituer des Chambres
régionales.
Les Chambres régionales de métiers existent dans
vingt régions ; une conférence interrégionale des
métiers d'Outre-mer a été instituée pour les
Chambres de métiers des départements et des territoires
d'Outre-mer.
C'est ici que Georges Pompidou va prononcer une phrase que
nous qualifions de plus important, en ces termes : «
l'artisanat n'est pas une forme arriérée de l'industrie mais une
activité nécessaire à l'équilibre de la
nation ».
2.1.4 ACCEPTATION CONTEMPORAINE
DE L'ARTISANAT (PENSEE ECONOMIQUE)
Jadis, se rapportant à la pensée
philosophique, l'artisanat est aujourd'hui une activité
économique formant un secteur à part entière.
Il existe autant de variantes, dans les définitions de
l'artisanat (lorsqu'elles existent) et la manière de traiter ce type de
secteur économique au travers des entreprises et des hommes qui le
composent, qu'il y a de pays. C'est ainsi que dans certains pays, le
maçon, l'électricien sont légalement reconnus comme
étant des artisans.
Il n'existe pas une définition de l'artisanat mais
autant qu'il y a de pays, y compris en Europe. Cependant il ressort des
différents travaux sur l'artisanat que ces entreprises et des hommes et
femmes partagent des caractéristiques et de visions communes.
2.1.5 CONSIDERATION DE
L'ARTISANAT A TRAVERS LES PAYS
Depuis l'aube de l'histoire, l'artisanat existe parmi les
peuples et constitue une large part de leur humanité.
Au centre de toutes les civilisations et de toutes les
traditions, il y a des artisans. Ces derniers ont bâti des pyramides,
élevé des temples, construit des bateaux, décoré
des palais, édifié des villes, fourni les marchés... et
ont ainsi structuré et organisé une économie de tout
temps, tournée vers l'échange, une économie des plus
florissantes et des plus diverses sur toutes la planète.
Héritier d'une longue histoire, gardien d'une tradition
et d'une culture, porteur d'une modernité et vecteur d'un art de vivre,
l'artisanat s'est lentement structuréet a progressivement pris une place
dans l'organisation économique globale pour devenir, aujourd'hui, un
élément d'équilibre et un facteur de stabilité
sociale, rendant le destin de nombreux hommes inévitablement solidaire
à travers les nations.
Cependant, ce secteur économique n'est pas perçu
de la même façon par tous les pays du monde, chaque Etat veut
toujours en faire une définition plus ou moins particulièreselon
la considération qu'il doit subir. Nous allons essayer dans cette partie
de présenter une brève considération de l'artisanat dans
quelques pays du monde.
2.1.5.1 L'ARTISANAT DANS LES
PAYS EUROPEENS
En Europe, l'artisanat s'est-il doté d'une structure
européenne de la représentation « l'union
européenne de l'artisanat et des petites et moyennes
entreprises » (UEAPME) qui représente 12 millions
d'entreprises et 50 millions de personnes. Cette structure a créé
un groupe de travail consacré à la «culture de
l'entreprise à caractère artisanal » dont le but est de
définir les critères d'identification de ce type d'entreprise
pour toute l'Europe afin d'établir une plate-forme de proportions
à destination des politiques et notamment de la commission
européenne. Le consensus s'établirait sur les quatre points
suivants qui caractérisent l'entreprise à caractère
artisanal (ECA) : la production et la transformation de biens et services
par l'excellence du savoir-faire du dirigeant, le rôle fondamental du
chef d'entreprise qui engage sa responsabilité personnelle et
maîtrise tout le processus de production, l'acquisition, la valorisation
et la capitalisation du savoir-faire notamment par l'apprentissage,
l'intégration de l'entreprise dans son territoire au travers de sa
responsabilité sociale.
L'ambition de l'ECA est de montrer qu'un autre modèle
entrepreneurial est possible et qu'il favorise la stabilité sociale,
mais que ce modèle doit obtenir le soutien des pouvoirs publics par la
mise en place de politiques d'accompagnement adaptées (on se
rapprocherait ainsi du Small Business Act en vigueur aux Etats-Unis42(*).
Le cas de l'Europe est assez particulier, l'entreprise
artisanale y est définie légalement dans dix pays (Allemagne,
Autriche, Belgique, Danemark, France, Espagne, Luxembourg, Pologne, Portugal)
mais de manière différente. Ainsi l'Allemagne s'est dotée
d'un « code de l'artisanat » qui répertorie 151
métiers repartis en sept groupes d'activités43(*) : construction et
installation (ex. maçon, peintre en bâtiment...),
électricité et métal (ex. garagiste,
électricien...), bois (ex. menuisier, ébéniste...),
habillement textile et cuir (ex. tapissier, couturier...), alimentation (ex.
boulanger, charcutier...), santé, nettoyage à sec (ex. coiffeur,
opticien, pressing), verre, papier, céramique et
autres professions (ex. imprimeur, facteurs d'instruments de musiques...).
Au Luxembourg, les entreprises de l'artisanat sont reparties
en 48 Fédérations44(*). Plus de 7300 artisans existent au Luxembourg, soit
près de 21% des entreprises du Luxembourg. Ainsi 1/5 de la population
Luxembourgeoise travaille dans l'artisanat, ce qui fait de lui, le premier
employeur du Luxembourg.
En France, l'entreprise concernée est inscrite sur un
registre tenu par la chambre d'artisanat régional dont elle
dépend. Le Luxembourg et l'Autriche ont également ce type de
définition liée à l'activité, indépendamment
de la taille. Au Luxembourg par exemple, il faut faire une demande
d'autorisation d'exercice de l'activité choisie en pouvant prouver sa
qualification et son honorabilité. En Espagne, l'entreprise artisanale
qui est définie par le décret royal 1520/82 est limitée
à dix salariés exception faite des apprentis et des membres de la
famille. L'activité artisanale couvre la production, la transformation
ou la réparation des biens ou de prestation de services
réalisée « au moyen d'un processus dans lequel
l'intervention personnelle constitue un facteur
prédominant... ». il existe également un
répertoire des métiers cernés, où l'entreprise doit
être inscrite à ce « ce registre
artisanal ».
Avec la loi 443 du 8 août 1985, l'Italie définit
l'artisanat dans le même esprit que l'Espagne mais étant plus
limitative ; on parle de l'entrepreneur artisan comme celui qui
« exploite personnellement (...), assure la complète
responsabilité avec toutes les charges et tous les risques(...), exerce
son propre travail, même manuel, de façon prédominante dans
le processus de production ». Une conséquence de cette
définition est que certains statuts juridiques sont interdits tels ceux
de la SARL ou de la S.A.
Le nombre de salariés est également
limité, mais est variable suivant les professions ; la règle
générale est de 18 salariés maximum, y compris les
apprentis dont le nombre ne peut excéder neuf.
Au Royaume-Uni, il n'y a ni statut, ni réglementation,
ni registre spécifiques pour définir l'artisanat.
L'artisan est inscrit au répertoire des métiers
et exerce une activité manuelle professionnelle à titre principal
ou secondaire, à son propre compte n'employant pas plus de dix
salariés, en France. Il est souvent aidé de sa famille et
d'apprentis qu'il forme. Mais il existe un « droit de
suite » qui permet à une entreprise de rester artisanale en
dépassant dix salariés et couvre les activités de
« production, de transformation, de réparation, ou de
prestation de service relevant de l'artisanat et figurant sur une
liste... ». la qualité d'artisan est reconnue aux personnes
physiques qui justifient soit d'un certificat d'aptitudes professionnelles ou
d'un brevet d'études professionnelles ou d'un titre homologué ou
encore d'une immatriculation dans le métier depuis six années au
moins.
Les divers gouvernements, notamment à partir de 1969
développeront des politiques d'accompagnement de ce secteur de
l'économie45(*).
2.1.5.1.1 ARTISANAT
FRANÇAIS
Ü TERMINOLOGIE
Le terme est apparu dans le vocabulaire français dans
les années 192046(*). On parle aussi depuis la réforme de 1960, de
secteurs des métiers47(*).
Ü HISTOIRE
Si l'on remonte à l'époque gallo-romaine, il
apparait que les artisans étaient
« protégés » par les patrons gallo-romains
(le patron chez les Romains -ce mot a entièrement changé de sens
aujourd'hui -était le maître à l'égard de
l'affranchi et son protection. Il en était de même en Gaule). Sous
les Mérovingiens, les artisans des villes étaient très
probablement soumis aux seigneurs qui s'étaient arrogé le droit
de leur nommer des maîtres (à Strasbourg, c'était le comte
du Palais épiscopal, délégué par
l'évêque, qui était le maître des métiers). On
voit, en effet, ce droit considéré plus tard comme une
propriété transmissible. Louis VII accorde, en 1160, un droit de
maîtrise à une veuve avec transmission à ses
héritiers, sur les ouvriers travaillant le cuir.
Les règlements des divers corps de métiers
existaient certainement avant Louis IX qui ne fit que les faire rassembler et
réviser ; ils remontaient, sans doute, aux époques les plus
lointaines. Mais ils n'étaient point officiellement adoptés, le
serf n'étant devenu que depuis peu l'artisan travaillant enfin pour
lui-même et les besoins de sa famille48(*).
Ü POLITIQUE ET LEGISLATION
Le secteur de l'artisanat est géré par les
chambres de métiers et de l'artisanat. Il existe une liste des
métiers relevant de l'artisanat définie par décret. Selon
la loi du 5 juillet 1996, doivent être immatriculées au
répertoire des métiers les personnes qui n'emploient pas plus de
dix salariés et qui exercent une activité professionnelle
indépendante de production, de transformation, de réparation ou
de prestation de services49(*).
Plus de 250 métiers exercés par les artisans
dont nous citons les serruriers, carrossier, boulanger, coiffeur, tailleur,
ébéniste, luthier, bijoutier, peintre en lettre... on peut
être inscrit au répertoire des métiers, et pour autant ne
pas forcément détenir la qualité
d' « artisan » ou le titre de « maître
artisan ».
En effet, être inscrit au répertoire des
métiers de la chambre de métiers et de l'artisanat ne
confère pas automatiquement accès à ce label de
qualification. Parmi les valeurs véhiculées par l'artisanat, la
qualité est une notion forte, un maître mot de l'artisanat.
Assimilé à la satisfaction du client, la qualité prend en
compte le savoir-faire de l'artisan, les produits qu'il fabrique et les
services qu'il offre. Deux titres, « artisan » et
« maître artisan » soulignent la qualification et
l'expérience d'un professionnel de l'artisanat. Tous deux sont garants
auprès des consommateurs de l'identité et de la qualité du
travail artisanal. C'est une marque d'excellence où talent et
compétence sont l'essence même d'une véritable exigence.
La qualité d' « artisan » est
reconnue de droit par le président de la chambre de métiers aux
personnes physiques, y compris les dirigeants sociaux des personnes morales,
qui justifient soit de la détention d'un diplôme ou d'un titre
certifié dans le métier exercé (CAP par exemple), soit de
six années de pratique professionnelles comme chef d'entreprise. La
qualité d' « artisan » est attribuée
dans les mêmes conditions de diplôme ou du titre, et selon les
mêmes modalités, aux conjoints collaborateurs, aux conjoints
associés et aux associés prenant part personnellement et
habituellement à l'activité de l'entreprise.
L' « artisan d'art » exerce un
métier de l'artisanat d'art dans la liste des métiers d'art en
France. Celui-ci doit disposer soit d'un certificat d'aptitude professionnelle,
d'un diplôme ou titre de niveau équivalent ou supérieur
délivré pour le métier considéré, soit six
années d'immatriculation au répertoire des métiers dans le
métier d'artisanat d'art considéré, et en faire la
demande.
Le titre de « maître artisan » et
celui de « maître artisan en métier d'art »
sont attribués par le président de la Chambre de Métiers
et de l'Artisanat aux personnes physiques y compris les dirigeants sociaux des
personnes morales immatriculées au répertoire des métiers,
titulaires du « brevet de maîtrise » dans le
métier exercé, après 2 ans de pratique professionnelle.
Les titres peuvent être attribués par la commission
régionale des qualifications aux personnes physiques y compris les
dirigeants sociaux des personnes morales, immatriculées au
répertoire des métiers, titulaires d'un diplôme de niveau
de formation au moins équivalent au brevet de maîtrise dans le
métier exercé, après 2 ans de pratique professionnelle, de
connaissances en gestion en psychopédagogie équivalentes à
celles des modules correspondants du brevet de maitrise.
Ces titres peuvent également être
attribués par la commission régionale des qualifications aux
personnes immatriculées au répertoire des métiers depuis
au moins dix ans justifiant, à défaut de diplôme, d'un
savoir-faire reconnu au titre de la promotion de l'artisanat ou de leur
participation aux actions de formation.
Ce titre donne aux chefs d'entreprise, le droit d'utiliser le
logo « maître artisan ».
Toutes ces qualifications sont délivrées aux
seuls professionnels du secteur des métiers qui suivent les conditions
d'exercice des fonctions, suivant leur durée d'activité et leur
parcours scolaire.
Seuls ceux qui possèdent ces qualités ou titres
peuvent librement les utiliser (papier en-tête, affiche,
publicité, vitrine,...). Ainsi nul ne peut se prévaloir de ses
qualités ou titre sans avoir satisfait aux obligations prévues
par la loi, les contrevenants s'exposant à des peines d'amandes.
Selon la loi n°96-603 du 5 juillet 19 96 relative au
développement à la promotion du commerce et de l'artisanat, seuls
les individus ayant les qualités et/ou titres cités ci-avant
peuvent utiliser le mot « artisan » et ses
dérivés pour appellation, l'enseigne, la promotion et la
publicité de l'entreprise, du produit ou de la prestation de service.
Cette même loi punit d'une amande de 7500 euros le fait
de faire usage du mot « artisan » ou de l'un de ses
dérivés sans détenir la qualité d'artisan.
Eu égard à différentes maladies ou
risque de santé particuliers auxquels les artisans sont exposés
(manipulation de charges lourdes, inhalation de la poussière ou vapeur
toxiques, manipulation des produits toxiques,...) notamment du bâtiment,
le travail du bois, de la pierre, etc.), un institut consacré aux
questions de santé des artisans du bâtiment a été
ouvert en 2011, après l'institut de recherche et d'innovation sur la
santé et la sécurité au travail (Iris-ST) qui, lui a
été créé en 2007.
Ü REVENU DES ARTISANS FRANÇAIS
Selon la CAPEB, l'artisanat du bâtiment
représentait environ 422 000 entreprises, 702 000
salariés (60% des effectifs et 76 800 apprentis (81% des apprentis
du secteur) pour un chiffre d'affaires de 77,7 milliards d'euros en
201250(*). Pour
près de 920 000 entreprises artisanales dans l'ensemble et
près de 3 milliards au 31 décembre 2008, l'artisanat se
révèle ici comme un secteur qui soutint avec d'autres secteurs
bien entendu, l'économie française.
En 2002 par exemple, la valeur des exportations artisanales
pour la France a atteint le chiffre de 4 milliards de dollars.
2.1.5.2 ARTISANAT DANS LES
PAYS AFRICAINS
L'artisanat occupe une place importante dans les pays
africains même si la plupart des intervenants dans le secteur
opère encore de manière informelle sur un marché
très limité dont ils tirent peu de revenus eu égard au
travail fourni. Un comité de coordination pour le développement
et la promotion de l'artisanat africain (CODEPA) qui rassemble plusieurs pays
du continent dont la RDC, a même été créé en
vue de formaliser cette activité économique et de coordonner
desactions à l'échelle du continent.
L'artisanat africain est notamment composé de masques
traditionnels. Cet artisanat est perçu de différentes
manières autant qu'il y a des pays.
C'est ainsi que nous pouvons remarquer dans certains pays, ce
secteur a un impact très considérable et certains d'autres, il
est encore faible et peu soutenu.
2.1.5.2.1 ARTISANAT DANS LES
PAYS DU MAGHREB
Les pays maghrébins notamment l'Algérie, le
Maroc et la Tunisie, soutiennent le secteur de l'artisanat de leur
manière ; les législations de tous ces pays prévoient
des textes spécifiques où il est question de l'organisation du
secteur de l'artisanat. Néanmoins, les contextes et les approches ne
sont pas similaires.
Bien loin de la Tunisie et du Maroc, l'artisanat
algérien ne fait travailler que 2,8% de la population active ;
l'artisanat tunisien, lui, emploie 11% des salariés du pays ;
tandis qu'au Maroc près de 20% des personnes actives travaillent dans ce
secteur, environ deux millions de personnes et permet ainsi à un tiers
de la population de vivre.
Mieux encore, selon les mêmes sources, les artisans
tunisiens contribuent à 3,81% du PIB, selon le chiffre de 2005, alors
qu'au Maroc le secteur représentait, en 2005, 19% de PIB. En
Algérie, l'artisanat ne figure même dans les tableaux statistiques
de l'office national des statistiques (ONS) ; avec seulement 0,314% et
0,714% respectivement du PIB total et du PIB hors hydrocarbures de
l'Algérie en 2005.
Les exportations artisanales ont été
évaluées, en 2008, en Tunisie, à environ 300 millions de
dollars (ONA, 2009) soit approximativement 2,32% des exportations totales. Au
Maroc, le chiffre d'affaire global du secteur pour 2008, est de 1,3 milliards
de dollars ; les exportations seront de 92 millions de dollars et les
achats des touristes étrangers s'élèvent à plus de
215 millions de dollars (Secrétariat d'Etat chargé de
l'artisanat, 2009). Il faut signaler ici que dans un but comparatif, la valeur
des exportations artisanales (artisanat traditionnel et d'art), en France a
atteint le chiffre de 4 milliards de dollars en 2002. Concernant
l'Algérie, l'estimation du montant des exportations des produits de
l'artisanat traditionnel et d'art ne dépasse pas 8 millions de dollars
pour l'année 200851(*) .
La comparaison effectuée dans cette partie, fait
ressortir que les secteurs de l'artisanat tunisien et marocain
présentent un volume d'activité, en termes d'emplois,
d'exportations et de chiffre d'affaires, plusieurs fois supérieurs
à l'artisanat algérien.
Si l'Algérie ambitionne atteindre le même
degré de développement de ces pays, le déficit à
combler est tellement important qu'il faut promouvoir la création de
plusieurs milliers d'activités artisanales chaque année.
2.1.5.2.2 ARTISANAT EN
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Dans notre pays, l'artisanat est encore moins
développé et limité, les artisans oeuvrent en grande
partie d'une manière informelle. Selon le Droit commercial congolais,
l'artisanat n'est pas retenu dans la rubrique de professions
commerciales ; mais il peut l'être quand l'artisan dispose d'un
fonds artisanal similaire au fonds de commerce.
Il peut aussi devenir un acte de commerce si le volume
d'activités et les matériels de l'artisan augmentent
considérablement. Ce secteur manque d'accompagnement et de soutien pour
prendre son essor dans notre pays à l'instar du Maroc ou encore de la
Tunisie.
Selon le constat du chercheur congolais, Cadet Ekyamba, lors
d'une conférence-débat tenue à Kinshasa le 13 juin 2018,
il indiquait que l'artisanat soutenait la RDC en donnant les emplois aux jeunes
et en soutenant l'économie des municipalités par le paiement des
taxes et impôts dus au trésor public ; son thème
étant « l'accompagnement de l'artisanat dans l'essor de
l'économie de proximité », M. Ekyamba avait
souligné que l'artisanat est un secteur vital et l'un des domaines pour
consolider la diversification et la résilience de l'économie en
République Démocratique du Congo.
Il sied de signaler qu'avec insistance, le plus urgent est la
nécessité d'une réelle reconnaissance de l'identité
et du statut spécifique de l'artisanat, qui est présent dans les
activités des secteurs économiques traditionnels primaires,
secondaires, et tertiaire.
L'éclosion du secteur de l'artisanat est freinée
par le manque d'accompagnement spécifique, manque d'accès aux
facteurs essentiels de production, de renforcement de capital productif et
surtout de financement.
Cependant notre territoire a des préalables pour
l'éclosion de l'artisanat, à savoir les sources naturelles comme
le bois, l'argile, et les autres géo-matériaux, les dividendes
démographiques, la culture, une jeunesse scolarisée, et
l'accès aux infrastructures de base, telles que les routes, les ponts,
l'énergie, la fibre optique.
Malgré son état, l'artisanat congolais offre les
produits ou objet dont nous citons les plus remarquables qu'on peut trouver
à travers le pays et surtout à Kinshasa où les prix sont
plus intéressants :
· Bijoux : de tous les goûts, fabriqués
à partir de bois, verre, métal, os d'animaux, pierres, et
minerais (malachite, cuivre...),...
· Mobiliers et accessoires de décoration :
là il y a le choix tant dans la variété des
matériaux, qu'au niveau des modules proposés. Du siège au
tabouret, appuie-dos ou petit banc en passant par la table le porte-CD, la
lampe, voire le lit ou l'étagère. Mention spéciale pour
les « chaises à palabre » typique en Afrique et au
Congo, et constituées de ces deux planches de bois entrecroisées
très stylées et confortables, en plus d'être plus
facilement transportables... Les objets et accessoires décoratifs
rivalisent également bien souvent de beauté et
d'inventivité : bougeoir et chandeliers, boîtes à
bijoux, bibelots divers, paniers tressés, ouvre-bouteilles, porte-clefs,
miroirs plats et bols, coussins, céramique, poterie, tableaux...
· Instruments de musique ;
· Tapis Kuba/ velours du Kasaï ;
· Masques et fétiches traditionnels ;
· Tintin au Congo ;
· Marmites métalliques...
2.1.5.2.2.1 L'ARTISANAT DANS LA
VILLE DE KAMINA
Comme partout ailleurs en RDC, les activités
artisanales dans la ville de Kamina sont d'une grande diversité. Il y a
presque toutes formes d'artisanat exercé ça là dans cette
ville. Chaque temps qui passe laisse l'opportunité à la naissance
de nouveaux ateliers artisanaux.
Nous pouvons citer parmi les activités les plus
visibles :
X La menuiserie : Est l'une des activités les plus
répandues sur la ville et la plus importation par le rôle qu'elle
joue pour les artisans et son apport dans la création de
richesses ;
X La soudure : est visible et pratiquée surtout
aux endroits où l'électricité est en permanence ;
X La couture : est visible dans les quartiers de la
ville, elle est pratiquée et par les hommes et par les femmes. Les uns
travaillent en synergie, les autres préfèrent travailler seuls au
coin de rue ou plus souvent dans leurs parcelles. Pour cette activité
artisanale, plusieurs centres de formations sont en train d'être ouverts
pour l'encadrement des apprentis et/ou les stagiaires
(élèves).
X La réparation : les ateliers de
réparation dans toute leur diversité existe sur l'ensemble de la
ville.
X La cordonnerie : le célèbre atelier de
cordonnerie de la ville de Kamina est le centre Bwimwa, la cordonnerie est
encore appliquée et par les artisans ambulants, et même par ceux
qui sont fixes. Dans notre milieu, cette activité malgré le
revenu qu'elle génère, elle est encore considérée
par la société comme une activité réservée
à la basse classe.
X La coiffure : les salons de coiffure sont placés
le plus souvent dans les endroits de grandes circulations de la ville : au
centre urbain (sur les avenues de la base, des manguiers, Malunga...), à
côté des marchés,...
Ü REGLEMENTATION DES ACTIVITES ARTISANALES
Les activités artisanales à Kamina sont encore
exploitées dans la plupart des cas d'une manière informelle, les
artisans oublieraient parfois que leur travail d'une haute facture et pour eux
et pour la société. Certains parmi eux ne savent même
parfois pas ce qu'ils tirent de ses activités par jour ou par mois.
Ü LEGISLATION SUR L'ARTISANAT
A Kamina, les activités artisanales sont régies
par des arrêtés provinciaux conformes à ceux du niveau
national.
C'est ainsi qu'avant d'entreprendre une activité
artisanale quelconque, il faut être autorisé par le service de
l'environnement qui procédera par les enquêtes sur le site
concerné pour l'implantation de l'activité et qui établit
le procès-verbal et ensuite le service livre à l'artisan le
permis d'exploitation d'une durée de vie indéterminé si
l'artisan ne déplace pas et n'agrandit son établissement, s'il y
a adéquation entre le site proposé et l'activité en
question ; mais cependant chaque année l'artisan va payer la taxe
rémunératoire annuelle (T.R.A).
Après l'environnement, l'artisan doit encore se rendre
au service au service des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat
(PMEA) pour avoir la patente artisanale qui lui confère la
qualité d'artisan.
Outre l'environnement et PMEA, l'artisan doit, au service de
culture et des arts qui, d'ailleurs est le service de tutelle, les documents
ci-après :
? Le permis d'implantation annuel : à la
différence du permis d'exploitation émanant de l'environnement,
le permis d'implantation annuel comme son nom l'indique, il est
renouvelé chaque année ;
? Les autorisations : donnent aux artisans la permission
de libre exploitation ;
? La carte artisanale : document considéré
comme carte de service de l'artisan
? Le certificat de recensement annuel : c'est un document
que le service livre après identification et catégorisation des
artisans selon leur secteur d'exploitation.
Etant donné que nous évoluons dans
système déclaratif, les artisans peuvent éventuellement
s'échapper malgré la multiplicité de services et de
documents qu'ils doivent acquérir.
Ü ARTISANAT AU CENTRE BWIMWA
Le cas du centre Bwimwa est un peu particulier qu'il
nécessite d'en parler.
Ce centre est situé au centre-ville de Kamina sur
l'avenue De la Base N° 792, il a été créé dans
le souci d'un groupe réuni l'objectif de l'auto prise en charge des
personnes vivant avec handicap, cette structure est organisée depuis
1997, mis au point par le père Ante. Actuellement le centre est
autonome, il ne dépend ni de l'église Catholique, ni de l'Etat,
il regroupe différente couche des personnes vivant avec handicap sans
discrimination aucune.
Ce centre a pour but d'assistance, d'apprentissage de
métiers, et l'alphabétisation.
Les objectifs du centre restent la lutte contre la
mendicité ; l'auto prise en charge, l'intégration de la
personne vivant avec handicap dans la société.
Le centre est chapeauté par un directeur et superviseur
de tous les services organisés à l'intérieur, il est
secondé par 2 secrétaires, dont l'un particulier et rapporteur et
l'autre est administratif.
Le centre organise des services tels que :
l'appareillage, la cordonnerie (moderne et traditionnelle), une école
de formation technique et professionnelle qui s'occupe de l'apprentissage de
métiers, la coupe et couture, la menuiserie et la savonnerie.
Il sied de signaler que tous ces services sont autonomes les
uns aux autres, l'école de formation technique et professionnelle compte
plus de 6 enseignants spécialisés dans les différents
métiers.
Voici comment se présentent les ateliers de
différents services (métiers)
Tableau
1 : Relatif aux ateliers de centre Bwimwa
N°
|
METIERS
|
NOMBRE
D'ARTISANS
|
1
|
MENUISERIE
|
3
|
2
|
COUPE&COUTURE
|
5
|
3
|
CORDONNERIE
|
3
|
4
|
ART PLASTIC
|
1
|
Source : élaboré par nous-même sur
base de données de Bwimwa
2.2 THEORIES EMPIRIQUES ET
PARTICULARITE DE L'ETUDE
Ce travail sous thème de l'artisanat n'est pas le
premier dans la science qui traite de cette matière, il n'est qu'un
complément sur tant d'autres déjà réalisés,
comme on le dit, la roue a été déjà
inventée, on ne fait que la réparer et l'orienter. Eu
égard à cet aspect de chose, force est de citer quelques travaux
qui ont déjà été réalisés sur cette,
et dire en quoi nous recherches se démarquent de ceux de nos
prédécesseurs :
v Pr M. BELATTAF&L. ZIANE, de l'université de
Bejaïa en Algérie ont parlé
de l'« évolution et l'impact des activités
artisanales sur le développement local : cas du travail du bois
dans la Wilaya de Bejaïa », ils sont proposé comme
problématique : « Quelle contribution de la
filière du travail du bois à l'amélioration des conditions
socio-économiques des artisans en particulier et le développement
local de la région de Béjaia, en
général ? » à cette problématique,
ils ont retenu comme trois hypothèses :
Hypothèse 1 : Les entreprises artisanales, constituent
un vecteur important du développement local, tant par l'emploi et
l'activité qu'elles suscitent, que par la qualité du service
qu'elles assurent.
Hypothèse 2 : Le développement du secteur de
l'artisanat et des métiers nécessite un dispositif juridique et
institutionnel capable d'encadrer et d'organiser l'ensemble du secteur.
Hypothèse 3 : Il existe des facteurs liés aux
déficits managériaux, administratifs, financiers et juridiques,
qui ne favorisent pas une mise en oeuvre réelle d'une filière
performante et compétitive.
v Thomas MARSHALL, de l'université de Bourgogne, il a
parlé dans le cadre de sa thèse en sciences de l'information et
de la communication, de la « fabrication des artisans :
socialisation et processus de médiation dans l'apprentissage de
la menuiserie », sa problématique est :apprendre, un
processus de signification ; la relation à la matière ;
comprendre un métier artisanal par l'activité. Les
hypothèses émises à ces questions déclaratives
sont : L'apprentissage d'un métier artisanal suppose la relation
à un dispositif médiatique ; la socialisation
professionnelle ne s'explique pas seulement par relations sociales ;
l'identité sociale est faite de croyances d'évaluation (de soi,
du monde...). ; les processus de médiation sous-jacent à
l'apprentissage d'un métier ne prennent sens qu'à posteriori.
v Hela MILED, il a parlé du « Dynamique
d'innovation dans les métiers d'art de l'artisanat en Tunisie, à
l'université de la Manouba, à TUNIS, sa problématique
était formulée comme suit : comment l'organisation
artisanale met en application, en permanence, l'innovation dans chaque pratique
et chaque geste. L'hypothèse à cette problématique est
comme suit : Le métier peut suggérer un modèle de vie
qui a disparuavec l'avènement de la société industrielle,
mais c'est trompeur.
2.3 COURANT DE PENSEE
Il existe autant de variantes dans les définitions de
l'artisanat (lorsqu'elles existent) et la manière de traiter ce type de
secteur économique au travers des entreprises et des hommes qui le
composent, qu'il y a de pays.
Il n'existe pas une définition de l'artisanat
acceptée par tous, cependant il ressort des différents travaux
sur l'artisanat que ces entreprises et ces hommes et femmes partagent des
caractéristiques et des visions communes.
Pour les économistes du 18ème
siècle, tels que Adam Smith, François Quesnay...« le
travail est source de valeur, mais de quel travail
s'agissait-il ?52(*)
Ainsi Smith prône l'industrialisation, la division du travail... les
physiocrates comme Quesnay, considèrent que c'est
l'agriculture » qui est la principale source productrice de valeur,
les autres catégories dont l'artisanat font partie de la classe
« stérile ».
Turgot considère que le cultivateur produit non
seulement son salaire mais le « revenu qui sert à salarier
toute la classe des artisans et autres stipendiés ».
L'histoire est connue ensuite, l'industrialisation, le développement des
relations commerciales internationales, la recherche du profit, la
spéculation... ont conduit à considérer, pendant de
longues années, l'artisanat comme une survivance du passé. Karl
Marx, au 19ème siècle, considérait
également que le progrès économique était synonyme
de grande entreprise mais que contrairement au prolétariat, qui par
nature était la classe révolutionnaire, l'artisanat appartenait
à la classe « conservatrice » qui cherche
à « faire tourner à l'envers la roue de
l'histoire ». Cependant, il révèle cette
spécificité que l'artisan n'exploite pas le travail d'autrui mais
vend le produit de son propre travail.
Le travail étant source de valeur, son organisation
devient une question majeure d'où la focalisation des économistes
sur l'entreprise et plus particulièrement sur la grande entreprise.
Durant toute cette période on assistera à la dichotomie entre le
travail qui produit et la valeur qu'il produit et sur laquelle il n'a aucun
droit. Il faudra attendre les années 1970 avec Ernst Friedrich
Schumacher ( à qui l'on doit « Small isbeautiful »,
signifiant en Anglais, petit est beau ») pour que la petite
entreprise retrouve grâce dans les considérations
économiques avec, dans les années 1980-1990, les travaux de
Pierre-André Julien, au Canada, et Michel Mar Chesnay, en France, qui la
définissent comme « une invention des hommes destiné
à s'adapter à la complexité d'un environnement largement
subi ». en 1982, Christine Jaeger traite directement de l'artisanat
dans son ouvrage au titre évocateur : « Artisanat et
capitalisme, l'envers de la roue de l'histoire ».
Parallèlement aux développements des
considérations sur l'entreprise, les théories sur l'entrepreneur
évoluent également et les années 2000 verront en France se
développer des études et théories sur l'artisan chef
d'entreprise et sur l'entreprise artisanale. Un réseau de chercheurs
spécialisés sur l'artisanat verra le jour53(*) et produira des
éclairages particuliers sur la spécialité
économique et sociale de l'artisanat et de l'entreprise artisanale,
l'approche théorique peut se schématiser au travers du concept
de « potentiel de ressources » développé par
Sophie Boutillier54(*) ; et Dimitri Uzunidis55(*) dont les trois piliers sont
les connaissances, les ressources financières et les relations sociales.
En ce début du 21ème siècle, l'artisan et
l'entreprise artisanale intéressent tous les champs de recherche des
« sciences économiques et sociales ». Le rôle
de l'artisanat, la considération du lien social commence à
être mieux connu et reconnu ainsi que celui qu'il tient dans les
processus d'innovation.
Au travers de ces travaux apparait une idée de
l'artisanat assez éloignée de ce qu'on peut imaginer à la
lecture des définitions officielles. Nous sommes maintenant dans une
vision moderne d'une société humaine tout aussi
éloignée d'une société
« passéiste, voire folklorique » dans laquelle on
situe encore l'artisanat que de celle des spéculateurs et
spécialistes de l'économie virtuelle.
L'artisan moderne est de plus en plus un homme ou une femme
qui a un bon niveau d'études, qui est parfaitement intégré
dans la vie locale, qui est sensible à l'innovation et qui a cette
particularité de ne pas envisager la croissance de son activité
exclusivement par celui du nombre de ses salariés. Son souhait est de
pouvoir contrôler son affaire et de pouvoir vivre dans un environnement
où il se sent, peut-être de façon illusoire, libre et
indépendant. Dans les faits l'artisan gère, consciemment ou non,
son développement en fonction de son potentiel de ressources, de son
métier et de sa filière professionnelle qu'il met en avant, en
insistant sur leur spécificité, et de son environnement
institutionnel et normatif.
Ces trois facteurs de développement expliquent les
limites de la liberté de l'artisan et la grande diversité des
situations rencontrées sur le terrain.
En fait un autre facteur, peu souvent mis en exergue,
caractérise l'artisanat, c'est à la fois le grand nombre
d'entreprises et leur grande dispersion géographique. Ce facteur
explique en grande partie à lui seul le rôle de l'artisanat dans
la stabilité de la société mais également son
rôle de tampon en période de crise économique, la fermeture
d'une usine qui emploie plusieurs centaines ou milliers de salariés
sinistre très rapidement une région entière et la
déstabilise socialement et économiquement pour de longues
années ; mais la fermeture d'entreprises artisanales passe
inaperçu. Si en ce début du 21ème
siècle, l'économie virtuelle semble avoir montré ses
limites, l'artisanat, tel qu'il se forme actuellement, en représentant,
par opposition, l'économie du réel comme moyen d'évolution
de la société vers une meilleure prise en compte des personnes et
de l'environnement , pourrait être un espoir pour le bien être des
générations futures.
L'artisanat n'est plus alors une survivance du passé
mais l'un des socles de la société et de son évolution,
qui du fait de l'élévation du niveau de formation des chefs
d'entreprises, les « entreprenants », pour reprendre le
terme de l'OHADA, devrait être un acteur incontournable de tout processus
d'innovation. De ce fait, le renouvellement, de la représentation
professionnelle évoluera également et les élus
redonneront à la politique son sens, qui pour l'artisanat était
assez bien et universellement explicité dans une loi française
connue sous le nom de loi Royer en son article 1 : « Ils
(commerce et artisanat) doivent contribuer à l'amélioration de la
qualité de la vie, à l'animation de la vie urbaine et rurale et
accroitre la compétitivité de l'économie
nationale ».
CHAPITRE TROISIEME :
PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS
Comme nous l'avons déjà dit dans le chapitre
précédent, les activités artisanales dans la ville de
Kamina sont d'une grande diversité.
Nous pouvons trouver presque toutes formes d'artisanat dans
cette partie de la province.
Chaque temps qui passe, laisse lieu à la naissance de
nouveaux ateliers artisanaux.
Dans ce chapitre, nous allons
parler de l'influence de ces activités aux ménages des
artisans :
3.1 LA MENUISERIE
La menuiserie est l'une des activités artisanales les
plus répandues sur la ville de Kamina ; elle est la plus importante
par le rôle qu'elle joue pour les artisans et son apport dans la
création de richesses aux ménages.
Cependant, les menuisiers produisent divers produits aux
publics en utilisant différents éléments dans leur
processus de production.
Pour notre part, nous nous attelons ici dans l'utilisation de
bois dans la fabrication d'un produit artisanal.
3.1.1 UTILISATION DES BOIS
Dans la menuiserie, le bois est utilisé pour produire
plusieurs biens. Ces biens peuvent être : la chaise, le banc, la
vitrine, le lit, la porte en bois, la charpente...
De tous ces processus de production, nous allons analyser
l'utilisation de bois dans la fabrication d'un lit. Ce processus demande outre
le bois, d'autres éléments qui doivent être combinés
au bois tels que : les clous, vices et vernis. Tous ces
éléments engendrent un coût à supporter par
l'artisan menuisier.
Tableau 2 : coûts de fabrication d'un lit de
¾
N°
|
DESIGNATION
|
QUANTITE
|
PRIX UNITAIRE
|
PRIX
GLOBAL
|
POURCENTAGE
(%)
|
1
|
BOIS
|
2 BLOCS
|
18.000Fc
|
36.000Fc
|
77,4
|
2
|
VERNIS
|
1 BOITE
|
5.000Fc
|
5.000Fc
|
10,8
|
3
|
CLOUS
|
1/2 Kg
|
5.000Fc
|
25.000Fc
|
5,4
|
4
|
VICES
|
2 BOITES
|
1.500Fc
|
3.000FC
|
6,4
|
TOTAL
|
-
|
29.500Fc
|
46.500FC
|
100
|
Source : établi par nous-même sur base des
données de l'enquête.
Pour fabriquer un lit de ¾ selon le résultat, le
menuisier décaisse 46.000fc pour les éléments constitutifs
dont le bois, élément principal représente 77,4% et les
autres éléments 22,6% du coût global, à ce
coût il faut ajouter le coût de la main d'oeuvre qui est de
13.500Fc.
La comparaison entre le coût de fabrication et le prix
de revient permet à chaque ménage exerçant cette
activité d'obtenir un profit monétaire après chaque
opération de l'ordre de :
Prix de vente d'un lit ¾ = 90.000fc
-coût de fabrication = -46.000fc
-la main d'oeuvre = -13.000fc
Gain = 30.000fc
Avec deux blocs de bois dont le prix global est de
36 000fc selon notre cas, le menuisier peut fabriquer un lit de ¾
avec comme prix d'un lit, 90 000fc ; le ménage dont
l'activité est la fabrication des lits, tire de cette activité
30.000fc de revenus bruts, de l'ordre de plus de 50% du coût global de
fabrication.
La comparaison des coûts et recettes permet de
dégager le rôle important que joue cette activité dans la
création de revenu aux ménages.
Vous constaterez ici que les ménages exerçant
cette activité artisanale dans la ville de Kamina produisent des biens
répondant aux besoins de la population et leur permettant de
générer un revenu qui répond favorablement à leurs
propres besoins.
3.2 ANALYSE DE LA SOUDURE ET
LA FORGE
La soudure n'est plus une activité à
présenter dans la ville de Kamina, elle est l'un des moyens de
création de richesses par la production des biens et surtout pour ce qui
est de la ville de Kamina, la prestation des services.
La production de ces activités concerne : la
fabrication de casseroles, braséro, porte métallique,
fenêtre, pour ne citer que cela ;
Le service rendu par cette activité concerne la soudure
des pièces de véhicules, motos, vélos etc.
Pour ce faire, nous mettons en étude la fabrication
d'un braséro, il faut la consommation de baguettes, de tôle noire,
l'électricité, moins d'oeuvre et autres, telle que
présentée dans le tableau ci-dessous.
Tableau 3 : Eléments ducoût de production
d'un brasero simple
N°
|
DESIGNATION
|
QUANTITE
|
PRIX UNITAIRE EN FC
|
PRIX GLOBAL EN FC
|
POURCENTAGE
(%)
|
1
|
TOLE NOIRE
|
-
|
6000
|
6000
|
88,42
|
2
|
BAGUETTES
|
3
|
150
|
450
|
6,62
|
3
|
FER PLAT
|
-
|
350
|
350
|
5,14
|
TOTAL
|
-
|
6500
|
6800
|
100
|
Source : élaboré par nous-même sur
base des données de l'enquête
Cette fabrication coûte selon le résultat,
6 800Fc dont la tôle noire est l'élément principal
avec notamment 88,24% du coût global et les autres éléments
représentent 11,76% de ce coût de fabrication.
De ce processus, l'artisan produit des biens qui satisfont les
besoins du public et lui permettent de tirer un revenu pour la survie de son
ménage :
Un brasero simple se vend à 9000Fc
-coût de fabrication =-6800Fc
L'artisan tire de ce processus 2200Fc qui
représentent 32,35% du coût engagé par brasero simple.
Si ceci concerne la fabrication du brasero, voici ci-dessous
la production d'une porte métallique :
LE COÛT DE FABRICATION D'UNE PORTE METALLIQUE
Ce processus demande la présence des
éléments tels que : le chambranleprofil bouteille, fer en T,
tôle noire, pommel, tube carré, verrou, serrure, baguettes,
disques à couper..., dont la combinaison et les coûts respectifs
pour tous ces éléments sont présentés dans le
tableau ci-après :
Tableau 4 : Relatif au coût de production d'une
porte métallique
N°
|
DESIGNATION
|
QUANTITE
|
PRIX UNITAIRE
EN FC
|
PRIX GLOBAL
EN FC
|
POURCENTAGE
(%)
|
1
|
CHAMBRANLE
|
5m
|
15000
|
75000
|
25,9
|
2
|
PROFIL BOUTEILLE
|
6m
|
10000
|
60000
|
20,7
|
3
|
FER EN T
|
6m
|
4000
|
24000
|
8,3
|
4
|
TOLE NOIRE
|
1/3 m
|
80000
|
?27000
|
9,3
|
5
|
POMMEL
|
2 pièces
|
2000
|
4000
|
1,4
|
6
|
TUBE CARRE
|
6m
|
2666,67
|
16000
|
5,5
|
7
|
VERROU
|
-
|
2500
|
2500
|
0,9
|
8
|
FER A BETON
|
1m
|
1100
|
1100
|
0,4
|
9
|
SERRURE
|
1 boîte
|
50000
|
50000
|
17,3
|
10
|
BAGUETTES
|
25
|
150
|
3750
|
1,3
|
11
|
DISQUE A COUPER
|
1
|
8000
|
8000
|
2,8
|
12
|
MAIN D'OEUVRE
|
-
|
18000
|
18000
|
6,2
|
TOTAL
|
-
|
211416,67
|
289350
|
100
|
Source : élaboré par nous-même sur
base des données du terrain
Selon ce résultat, le Chambranle, le profil bouteille,
la serrure et la main d'oeuvre représentent respectivement 25,9 ;
20,7 ; 17,3 et 6,2 % du coût total de production d'une porte
métallique.
L'atelier cède cette porte contre 345 000Fc, prix
de vente, vous constaterez que l'atelier ayant procédé à
cette fabrication, génère 55.650Fc comme gain, soit 19,2%du
coût global de production.
Dans la pratique, il est de nature qu'un artisan
reçoive une commande d'un client, ce dernier apporte tous les
éléments constitutifs (matières premières et
consommables), dans ce cas, l'artisan exige 30% du coût de ces
éléments ; soit 81.404Fc (30% de 271.350Fc) qu'on peut
arrondir à 81.000Fc. Signalons ici que les 271.350Fc viennent de la
déduction dans le coût total de production, du coût de la
main d'oeuvre (18000Fc). Vous comprendrez ici que le coût de la main
d'oeuvre n'est pas à incorporer dans le coût des
éléments constitutifs.
3.3. ETUDE ANALYTIQUE DE LA
COUTURE
La couture dans la ville de Kamina est l'une des
activités artisanales les plus visibles et actives du milieu. Cette
couture produit de biens (vêtements) et surtout pour ce qui est de la
ville de Kamina, elle rend service. Généralement, le client
s'amène avec tous les éléments auprès de son
couturier, ce dernier fixe le montant correspondant à son travail, selon
le modèle que veut son client.
Les couturiers produisent divers biens : habits pour
homme et femmes.
Ø Pour hommes, cette couture concerne : la
confection de chemise, boubou, veste, pantalon et autres choses.
Ø Pour femmes, nous avons : la confection de
jupes, blouse (généralement ce qu'ils appellent
« camisole »), robe et tout ce qui vient avec.
Pour ce faire, examinons le processus de la confection d'une
camisole simple.
3.3.1 CONFECTION D'UNE CAMISOLE
SIMPLE
Pour qu'une camisole s'ébauche, le couturier utilise
le pagne, la doublure, fermeture (communément appelée tirette) et
le fil. Les pagnes sont d'une grande diversité, nous intéressons
pour notre cas à une camisole cousue en pagne
« Real », ici encore, cette même marque a de
différente valeur selon qu'il s'agisse de ce qu'on appelle choix, il y
en a qui coûte 25.000Fc par pièce, d'autre, 18.000Fc par
pièce.
Nous prenons en compte le second cas (une pièce pour
18.000Fc), si une pièce coûte compte 3 pagnes, alors un pagne est
vendu 6000.
Voici ci-après les coûts correspondant aux
éléments cités ci-haut
Tableau 5 : Relatif au coût des
éléments constitutifs d'une camisole simple
N°
|
NATURE D'ELEMENTS
|
NOMBRE
|
PRIX UNITAIRE EN FC
|
MONTANT GLOBAL EN FC
|
1
|
PAGNE REAL
|
1
|
6000
|
6000
|
2
|
DOUBLURE POPELINE
|
1m
|
2000
|
2000
|
3
|
TIRETTE (FERMETURE) 50Cm
|
1
|
500
|
500
|
4
|
FIL (PETIT FORMAT
|
1 BOBINE
|
200
|
200
|
TOTAL
|
-
|
87000
|
8700
|
Source : Etabli par nous-même sur base des
données de terrain
Si une camisole est cédée en contrepartie de
16.700Fc, le couturier réalise un résultat brut de 8000Fc. Ce
résultat est qualifié de brut parce qu'il y a le coût
d'autres éléments à y déduire tels que les
amortissements de machines, l'électricité dans certains cas,
etc.
Ce résultat est trouvé en diminuant le prix de
vente d'une camisole (16.700Fc) du coût des éléments
constitutifs.
Ceci est constaté dans le cas où le couturier
coud avec ses propres matières consommables et/ou matières
premières.
Très souvent, le couturier reçoit une commande
d'un client qui se présente devant lui presque avec tous les
éléments nécessaires à la confection de son
vêtement (pagne et doublure). Dans le cas de la confection d'une camisole
simple à laquelle nous faisons allusion dans notre étude, le
couturier exige 10.000Fc pour service (confectionner une camisole simple)
à son client.
Ce revenu permet comme vous pouvez le constatez, à
l'artisan de répondre à ses besoins éventuels.
3.4. ANALYSE DE LA
COIFFURE
La coiffure est l'un des moyens de création de
revenus pour les ménages dans la ville de Kamina.
Les salons de coiffure sont beaucoup plus visibles dans les
endroits de grande circulation et de grandes activités. Ils sont soit
pour femme, soit pour homme ou mixtes.
Quand on entre dans un salon de coiffure à Kamina, on
voit des matériels tels que la tondeuse, le miroir, la bouteille
d'alcool, lame de rasoir, etc. ; que le coiffeur utilise bien sûr
dans les salons pour hommes, pour rendre beau son client. En nous
intéressant à la coiffure masculine, nous avons constaté
ce qui suit :
Tableau 6 : Incidence de la coiffure à Kamina
MOYENNE DE CLIENTS/JOUR
|
RECETTES
|
DEPENSES
|
REVENU GENERE
|
PAR TETE
|
MOYENNE JOURNALIERE
|
ELEMENTS
|
COUT/TETE
|
COUT MOYEN JOURNALIER
|
PAR TETE
|
MOYENNE JOURNALIERE
|
11
|
2000
|
22000
|
RASOIR
|
100
|
1100
|
900
|
9900
|
AUTRES
|
1000
|
11000
|
TOTAL
|
1100
|
12100
|
Source : Elaboré par nous-même sur
base des données de l'enquête.
Les montants dans le tableau ci-haut sont en FC.
Selon ce résultat, vous constaterez qu'à Kamina,
la coiffure pour homme s'élève généralement
à 2000Fc par tête, le coiffeur, pour rendre ce service, doit en
moyenne dépenser 1100Fc par tête quand bien même
lui-même ne prend en compte que les dépenses de rame de rasoir
tout en oubliant les amortissements de ses tondeuses, le miroir qu'il utilise,
l'électricité qu'il paie... que nous avons repris dans la
rubrique que nous avons nommé « autres » dans le
tableau ci-après, pour coiffer une tête. Ce coût et le
savoir-faire de l'artisan lui permettent de générer 900Fc de
revenu brut par tête.
La moyenne de clients qui fréquentent un coiffeur
étant de 11 personnes par jour, ce dernier réalise en moyenne
22000Fc de recettes journalières dans lesquelles il faut réduire
les dépenses moyennes journalières évaluées
à 12100Fc, ce qui lui permettrait de réaliser un revenu
journalier de 9900Fc par jour soit 45% de ses recettes et 81,82% des
dépenses journalières.
Par cette activité, l'artisan coiffeur survit et
répond à ses besoins grâce à sa
dextérité manuelle et son savoir-faire.
Outre la menuiserie, la soudure, la couture et la coiffure,
nous trouvons encore dans la ville de Kamina d'autres activités
artisanales aussi d'une grange importance la création de richesses et
d'emploi aux m'nages : la réparation, la cordonnerie, etc.
3.5. DETERMINATION DES
REVENUS MENSUELS PAR SECTEUR D'ACTIVITE
Faisant face à l'irrégularité des
demandes, les revenus des artisans ne sont pas constants ; ils varient
selon les périodes et la force de la demande. En dépit de ces
aléas, nous avons ressorti quelques revenus moyens journaliers et
mensuels par secteur d'activités.
Tableau 7 : Revenus journaliers et mensuels par secteur
d'activités
N°
|
SECTEURS D'ACTIVITES
|
REVENUS MOYENS EN FC
|
JOURNALIERS
|
MENSUELS
|
1
|
MENUISERIE
|
18.000
|
540.000
|
2
|
SOUDURE
|
14.000
|
420.000
|
3
|
REPARATIO MOTOS
|
12.000
|
360.000
|
4
|
COUTURE
|
10.000
|
300.000
|
5
|
COIFFURE
|
9.900
|
297.000
|
6
|
CORDONNERIE
|
7.100
|
213.000
|
Source : Etabli par nous-même sur base des
données (tableau 2, 3,4,5 et 6) de l'enquête
Ce tableau reprend chaque revenu généré
par jour et par mois ; et par secteur d'activités dans la ville de
Kamina pour les six (6) secteurs enquêtés.
Les résultats de ces six secteurs montrent que le
revenu n'est pas le même à tous les secteurs et n'évolue
pas de la même manière car chaque secteur présente ses
réalités appropriées et selon le domaine
d'activités. Les revenus présentés dans ce tableau ne sont
pas constants comme nous l'avons déjà souligné dans les
lignes précédentes, ils dépendent de la demande, du
temps... Loin de nous pour confirmer ces résultats d'une
réalité annuelle car tout est situationnel disons-nous.
3.6. REPARTITION DES REVENUS
AU CENTRE BWIMWA DE KAMINA
Le cas du centre Bwimwa mérite un accent particulier,
ce centre a un effectif important qui constitue son personnel. Ce personnel est
réparti en plusieurs ateliers et une école de formation
professionnelle. Ces ateliers concernent la menuiserie, la coupe et couture, la
cordonnerie, pour ne citer que cela.
Avec cet effectif, le centre réalise un chiffre
important qui permet sa survie et supporter ses charges. Voyons ci-après
le revenu que les artisans tirent de ce centre.
Tableau 8 : Relatif aux revenus des artisans de Bwimwa
N°
|
PROFESSIONNELS
|
REVENU/JOUR EN $
|
REVENU MENSUEL EN $
|
REVENU MENSUEL EN FC
|
1
|
ENSEIGNAT
|
2,6
|
67,6
|
108.160
|
2
|
MENUISIER
|
10% DU REVENU/JOUR
|
10% DU REVENU MENSUEL
|
-
|
3
|
COUTURIER
|
2,6
|
67,6
|
108.160
|
4
|
CORDONNIER
|
2,6
|
67,6
|
108.160
|
5
|
ART PLASTIC
|
2,6
|
67,6
|
108.160
|
Source : Etabli par nous-même sur base des
données de l'enquête du terrain.
Hormis le menuisier qui a un revenu variable, tous les
artisans et les formateurs des artisans ont des revenus fixes chaque mois.
Avec ces revenus, les artisans peuvent répondre
à leurs besoins éventuels ce qui leur permet de survivre.
3.7. IMPACT DES ACTIVITES
ARTISANALES SUR LA VIE SOCIO-ECONOMIQUE
DES MENAGES A KAMINA
Après récolte, analyse et traitement de
donner, nous avons trouvé que les activités artisanales dans la
vie de Kamina génèrent des revenus, tels que
présentés dans les tableaux ci-haut, qui permettent aux
ménages de répondre favorablement à leurs besoins.
CRITIQUES ET SUGGESTIONS
1. CRITIQUES
Tout au long de notre recherche, nous avons constaté
certains vices dans la manière dont les artisans se conduisent et
gèrent leurs activités, qui méritent être
clamés :
Ø La non-tenue des comptabilités est une
situation générale pour tous les artisans, pourtant ceci peut
causer éventuellement de nuisance à leurs activités
respectives.
Ø Manque d'honnêteté de la part des
artisans à l'égard de leurs clients, une situation qui
résulterait de la non-planification au préalable des
activités, ce qui leur cause parfois des engueulades avec les
clients.
2. SUGGESTIONS
Après avoir constatéces faiblesses dans les
fiefs des artisans, force est de formuler quelques suggestions qui
permettraient à ces derniers, de remèdes ou solutions à
leurs diverses situations :
Ø Comme pour toute l'activité
économique, la tenue de la comptabilité doit être d'une
importance capitale pour toute activité artisanale dans la bonne
conduite de ses affaires, elle doit accompagner régulièrement
l'artisan dans tout ce qu'il fait dans son atelier, ceci lui permettrait
d'enregistrer les amortissements de ses équipements, connaitre
même en moyenne ce qu'il tire de ses activités, les
dépenses et autres choses.
Ø L'artisan doit au préalable, planifier ses
activités afin de quoi faire quand car disons-nous, le temps est une
ressource rare à défaut de laquelle, rien ne peut se
réaliser, l'artisan doit savoir dire non à une demande urgente
d'un client s'il trouve qu'il a déjà d'autres demandes non
satisfaite ou expliquer à ce dernier, le temps exacte qu'il doit mettre
pour répondre à cette demande, une chose qui lui
conférerait de la crédibilité et de
l'honnêteté dans ses activités.
CONCLUSION GENERALE
Pour clore, nous parlions du sujet formulé en ces
termes : « Les activités artisanales et leur impact
sur la vie socio-économique des ménages à
Kamina », entre 2016 et 2018.
Nous nous sommes posé une seule question qui a fait
l'essentiel de notre problématique, formulée comme suit :
Le revenu généré par les activités
artisanales répond-il favorablement à la survie des
ménages ?
De cette question, il est résulté
l'hypothèse suivante :
Il nous semblerait que les activités artisanales
génèrent des revenus conduisant au bien être des
ménages des personnes oeuvrant dans ce secteur.
Pour ce faire, nous avons opté pour la méthode
inductive et les techniques documentaires et d'interview ou d'entretien.
Hormis l'introduction et la conclusion
générales, notre travail est constitué de trois chapitres
comme suit :
Le chapitre premier qui traite des notions
élémentaires ; subdivisé en deux sections dont la
première est basée sur les définitions des concepts et la
seconde donne de l'aperçu sur la ville de Kamina.
Le deuxième chapitre quant lui aborde la revue de la
littérature, il est scindé en trois sections notamment les
théories explicatives, les théories empiriques et le courant de
pensées.
Et enfin le troisième chapitre qui est consacré
à l'impact des activités artisanales sur la vie
socio-économique des ménages à Kamina.
Après traitement et analyse des données, nous
sommes arrivés au résultat selon lequel les revenus
générés par les activités artisanales à
Kamina, permettent aux ménages des artisans de répondre
favorablement à leurs besoins ; ceci se justifie par le chiffre que
ces artisans réalisent face au niveau de vie de la ville de Kamina.
Tel étant le cas, notre hypothèse est
confirmée.
BIBLIOGRAPHIE
I. ECRITS SCIENTIFIQUES
1. BLANCHARD O. -COHEN D., «
Macroéconomie », village mondial, Paris/Pearson Education
France, 2002
2. BOUTILLIER S. -DAVID M. -FOURNIER C., «
Traité de l'artisanat et de la petite entreprise », educawb,
2009.
3. BOUTILLIER S. -FOURNIER C., « une
communauté de pratiques singulières : Le club des dirigeants
du réseau Artisanat-université » dans M. Arnaud (dir)
pédagogie en ligne, méthodes et outils, Educaweb, 2007
4. BOUTILLIER S. -UZUNIDIS D., « Le potentiel de
ressources de l'entrepreneur artisan dans le système territorial de
production », dans Cahier du Lab.RII, N°127, 2006.
5. BOUTILLIER S., « Du capital social au potentiel
de ressources » dans Cahier du Lab. RII, N°115, 2006.
6. BOUTILLIER S., « L'artisan entre histoire
et théorie économique », dans : cahier Lab.R11,
01/06/2010, n°226
7. BOUTILLIER S., « Petite entreprise et
entrepreneur : fondements théoriques » dans Sophie Boutillier,
Michel David, Claude Fournier (sous la direction), Traité de l'artisanat
et de la petite entreprise, Educaweb, 2009
8. CHEVALLIER D. -LERETAILLE L., «
artisanat », encyclopediauniversalis
9. DAVID M., « Brève histoire de
l'artisanat », ISM, 1998
10. DEBRE M., « L'artisanat classe sociale,
Dalloz 1934
11. DESFOSSES Y. -JACQUES A. ET PRILAUX G., «
Archéologie de la Grande Guerre en Champagne-Ardenne et
Nord-Pas-de-Calais ».
12. FOURNIER C., « Artisanat et politique
économique », dans Artisanat, la modernité
réinventée dir. S. Boutillier, C. Fournier, coll. Marché
et organisation, Le Harmattan, 2006.
13. GUILLEBAUD J-C., « préface à
De l'homme à l'art : dans les tranchées de la première
Guerre mondiale », de Nicole. Durand. 2006
14. HUSSON F., « Artisanat français
: étude historique (les charpentiers) »,
Marhai&Billard.
15. ILUNGA KABENGELE P., travail de fin de cycle,
unikam, 2017, inédit
16. KARI E., « Le concept international de
l'artisanat », séminaire APCM/UIAPME, Budapest 4 et 6 octobre
2003.
17. PERRIN C., « Entre glorification et
abandon. L'Etat et les artisans en France (1938-1970) », Cheff, Paris,
2007
18. Pr BELATTAF M. -ZIANE L., « Evolution et
impact des activités artisanales sur le développement local
», dans revue Econature 01(2014)
19. REY A. « Dictionnaire histoire de la
langue française », Robert.
II. SITES INTERNET
1. « Chambre des métiers et de l'artisanat de
Paris », disponible sur http:/ www.wikipedia.org, consulté
le 23/11/2018
2. « Exposition l'Art pendant la guerre »,
Lausanne 1917, disponible sur www.wikipedia.com/artisanat de
tranchée.
3. « Activités artisanales », disponible
sur www.infosetrepreneurs.net/définition, consultée le
25/12/2018
III. DICTIONNAIRES
1. Dictionnaire Le Robert, Sejer 25, avenue
Pierre-de-coubertin, 75013 Paris, 2011
2. Dictionnaire universel
3. Dictionnaire économique
IV. AUTRES
1. BUKASA TSHIBANGU R., « Droit commercial
», G2 ECO., Unikam, 2017-2018, P45, inédit (note de cours).
2. MUKALAY MUTOMBO F., « Economie
politique » G1 ECO, unikam, 2016-2017, P8, inédit(note
de cours).
3. BANZA MANGA S., « Méthodes de la
recherche scientifique en sciences économiques », G2, Unikam,
2016, inédit(note de cours).
4. Rapport annuel de la mairie de Kamina 2018
5. Rapport annuel de la cité de Kamina
2014-2015, cité par Ilunga Kunga Patient
Table des
matières
EPIGRAPHE.............................................................................................................................................I
DEDICACE...............................................................................................................................................II
AVANT-PROPOS....................................................................................................................................III
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE PREMIER : LES CONSIDERATIONS
GENERALES
8
SECTION 1 : DEFINITIONS DES CONCEPTS
OPERATOIRES
8
1.1.1 ACTIVITE
8
1.1.2 ARTISANAT
8
1.1.3 ACTIVITES ARTISANALES
9
1.1.4 ENTREPRISE ARTISANALE
9
1.1.5 IMPACT
10
1.1.6 VIE SOCIO-ECONOMIQE
10
1.1.7 MENAGE
10
SECTION 2 : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE
11
1.2.1 APERÇU HISTORIQUE DE LA VILLE DE
KAMINA
11
1.2.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE DE LA VILLE DE
KAMINA
12
1.2.3 CADRE ECONOMIQUE
13
1.2.4 ORGANIGRAMME
14
1.2.4.2 COMPREHENSION DU SCHEMA DE L'ORGANIGRAMME
ET FONCTINNEMENT
15
CHAPITRE DEUXIEME : REVUE DE LA
LITTERATURE
16
SECTION 1 : THEORIES EXPLICATIVES
16
2.1.1 DESCRIPTION DU CONCEPT DE L'ARTISANAT
16
2.1.2 APERÇU HISTORIQUE DE L'ARTISANAT
18
2.1.3 ESSOR DE L'ARTISANAT AU COURS DES ANNEES
19
2.1.3.1 L'ARTISANAT SOUS L'ANCIEN REGIME ET LE
DIX-NEUVIEME SIECLE
19
2.1.3.2 L'ARTISANAT D'ENTRE-DEUX GUERRES
MONDIALES
20
2.1.3.2.1 LA NAISSANCE DES CHAMBRES DE METIERS
22
2.1.3.2.2 ARTISANAT DE TRANCHEE
24
2.1.3.3 L'ARTISANAT PENDANT LA PERIODE DE LA
SECONDE GUERRE MONDIALE
25
2.1.3.4 CONSOLIDATION DES CHAMBRES DE METIERS
26
2.1.3.5 ESSOR DES CHAMBRES DE METIERS
26
2.1.4 ACCEPTATION CONTEMPORAINE DE L'ARTISANAT
(PENSEE ECONOMIQUE)
27
2.1.5 CONSIDERATION DE L'ARTISANAT A TRAVERS LES
PAYS
28
2.1.5.1 L'ARTISANAT DANS LES PAYS EUROPEENS
28
2.1.5.1.1 ARTISANAT FRANÇAIS
30
2.1.5.2 ARTISANAT DANS LES PAYS AFRICAINS
33
2.1.5.2.1 ARTISANAT DANS LES PAYS DU MAGHREB
33
2.1.5.2.2 ARTISANAT EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU
CONGO
34
2.1.5.2.2.1 L'ARTISANAT DANS LA VILLE DE KAMINA
35
2.2 THEORIES EMPIRIQUES ET PARTICULARITE DE
L'ETUDE
38
2.3 COURANT DE PENSEE
39
CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
42
3.1 LA MENUISERIE
42
3.1.1 UTILISATION DES BOIS
42
3.2 ANALYSE DE LA SOUDURE ET LA FORGE
43
3.3 ETUDE ANALYTIQUE DE LA COUTURE
45
3.3.1 CONFECTION D'UNE CAMISOLE SIMPLE
45
3.4 ANALYSE DE LA COIFFURE
46
3.5 DETERMINATION DES REVENUS MENSUELS PAR
SECTEUR D'ACTIVITE
47
3.6 REPARTITION DES REVENUS AU CENTRE BWIMWA
DE KAMINA
48
3.7 IMPACT DES ACTIVITES ARTISANALES SUR LA
VIE SOCIO-ECONOMIQUE
49
DES MENAGES A KAMINA
49
CRITIQUES ET SUGGESTIONS
50
1. CRITIQUES
50
2. SUGGESTIONS
50
CONCLUSION GENERALE
51
BIBLIOGRAPHIE
52
Table des matières
54
* 1 BANZA MANGA S., «
Méthodes de la recherche scientifique en sciences
économiques », G2, Unikam, 2016, inédit
* 2 Dictionnaire Le Robert,
éd. 2011, p358
* 3 IBIDEM
* 4 BANZA MAKONA S., op.
cit.
* 5 Dictionnaire Le Robert,
éd. 2011, P286
* 6 Dictionnaire universel, en
ligne
* 7IBIDEM
* 8 BANZA MAKONGA S., op.
cit.
* 9 IBIDEM
* 10 ILUNGA KABENGELE P.,
travail de fin de cycle, unikam, 2017, P5, inédit.
* 11 Joseph P. Elaboration d'un
travail scientifique, cours inédit, 3èmecycle (D.E.A)
UNIKIN, 2004-2005
* 12 Albert B. les
Méthodes des sciences sociales, mont Chrétien, Paris, 1972, P207
* 13 Dictionnaire Le Robert,
Sejer 25, avenue Pierre-de-coubertin, 75013 Paris, P7, 2011
* 14 Dictionnaire universel
* 15 Pr BELATTAF M. -ZIANE L.,
« Evolution et impact des activités artisanales sur le
développement local », dans revue Econature 01(2014), P3
* 16
« Définition de l'artisanat » : disponible sur
www.wikipedia.com,
consulté le 22/11/2018 (en ligne)
* 17 «
Activités artisanales », disponible sur
www.infosetrepreneurs.net/définition,
consultée le 25/12/2018
* 18
www.wikipedia.com, op. cit.
* 19 ILUNGA KABENGELE P., op.
cit.
* 20 Dictionnaire universel
* 21 IBIDEM
* 22IBIDEM
* 23 ILUNGA KABENGELE P., op.
cit.
* 24 MUKALAY MUTOMBO F.,
« Economie politique » G1 ECO, unikam, 2016-2017, P8,
inédit.
* 25IBIDEM
* 26 BLANCHARD O. -COHEN
D., « Macroéconomie », village mondial,
Paris/Pearson Education France, 2002, P275
* 27 Rapport annuel de la
cité de Kamina 2014-2015, cité par Ilunga Kunga Patient
* 28 Rapport annuel de la
mairie de Kamina 2018.
* 29 BUKASA TSHIBANGU R.,
« Droit commercial », G2 ECO., Unikam, 2017-2018, P45,
inédit.
* 30 BOUTILLIER S., «
L'artisan entre histoire et théorie économique »,
dans : cahier Lab.R11, 01/06/2010, n°226, P18.
* 31 BELATTAF M.-ZIANE L.,
op. cit.
* 32IBIDEM
* 33 CHEVALLIER D.
-LERETAILLE L., « artisanat », encyclopediauniversalis (en
ligne), consulté le 21/01/2019, sur :
http://www.universalis.fr/encyclopedie/artisanat/
* 34 DAVID M.,
« Brève histoire de l'artisanat », ISM, 1998, P10
* 35IBIDEM
* 36 IBIDEM
* 37 DEBRE M.,
« L'artisanat classe sociale », Dalloz 1934 (lu en
ligne).
* 38 « Exposition
l'Art pendant la guerre », Lausanne 1917, disponible sur
www.wikipedia.com/artisanat
de tranchée.
* 39 « Chronologie
de la grande guerre, 1914-1918 », disponible sur
http//.wikipedia.org
* 40 DESFOSSES Y. -JACQUES A.
ET PRILAUX G., « Archéologie de la Grande Guerre en
Champagne-Ardenne et Nord-Pas-de-Calais ».
* 41 GUILLEBAUD
J-C., « préface à De l'homme à l'art :
dans les tranchées de la première Guerre mondiale », de
Nicole. Durand. 2006
* 42 BOUTILLIER S., DAVID M.,
FOURNIER (Sous la direction de), « Traité de l'artisanat et de
la petite entreprise », Educaweb, 2009, artisanat et Europe APCM,
P23.
* 43 KARI E., « Le
concept international de l'artisanat », séminaire APCM/UIAPME,
Budapest 4 et 6 octobre 2003.
* 44
« Chiffres-clés de l'artisanat 2017 », disponible
sur http:/www.wikipedia.org, consulté le 12/11/2018 à 20h42'.
* 45 FOURNIER C.,
« Artisanat et politique économique », P101, dans
Artisanat, la modernité réinventée dir. S. Boutillier, C.
Fournier, coll. Marché et organisation, Le Harmattan, 2006.
* 46 REY
A. « Dictionnaire histoire de la langue
française », Robert.
* 47 PERRIN C.,
« Entre glorification et abandon. L'Etat et les artisans en France
(1938-1970) », Cheff, Paris, 2007, P322.
* 48 HUSSON F.,
« Artisanat français : étude historique (les
charpentiers) », Marhai&Billard.
* 49 BOUTILLIER
S. -DAVID M. -FOURNIER C., op. cit
* 50 « Chambre des
métiers et de l'artisanat de Paris », disponible sur http:/
www.wikipedia.org,
consulté le 23/11/2018.
* 51 Pr BELATTAF M.
-ZIANE L., op. cit.
* 52 BOUTILLIER S.,
« Petite entreprise et entrepreneur : fondements
théoriques » dans Sophie Boutillier, Michel David, Claude
Fournier (sous la direction), Traité de l'artisanat et de la petite
entreprise, Educaweb, 2009, P163.
* 53 BOUTILLIER S. -FOURNIER
C., « une communauté de pratiques singulières : Le
club des dirigeants du réseau Artisanat-université »
dans M. Arnaud (dir) pédagogie en ligne, méthodes et outils,
Educaweb, 2007, P87.
* 54 BOUTILLIER S.,
« Du capital social au potentiel de ressources » dans
Cahier du Lab. RII, N°115, 2006.
* 55 BOUTILLIER S. -UZUNIDIS
D., « Le potentiel de ressources de l'entrepreneur artisan dans le
système territorial de production », dans Cahier du Lab.RII,
N°127, 2006.
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