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Les activités artisanales et leur impact sur la vie socio-économique des ménages à  Kamina.


par Freddy MONGA
Université de Kamina - Graduate en sciences économiques et de gestion 2019
  

Disponible en mode multipage

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INTRODUCTION GENERALE

Dans une perspective de compenser au chômage, et de prise en charge des ménages en République Démocratique du Congo, la valorisation des potentialités locales et l'exploitation optimale des ressources naturelles constituent un moyen de lutte contre la pauvreté.

Cet aspect des choses laisse bien entendre que le secteur de l'artisanat se révèle ici comme une priorité.

Au cours de la phase actuelle de l'économie de la République Démocratique du Congo, toutes les grandes entreprises qui, autrefois faisaient le meilleur de l'économie nationale, sont aujourd'hui presque en décadence.

Face à cette situation, l'artisanat étant un secteur économique en pleine évolution, à la fois en termes d'emplois créés et de richesses produites, qui intègre le savoir-faire traditionnel et parfois l'évolution technologique ; s'avère ici d'une manière ou d'une autre comme une voie stratégique et un champ privilégié pour la création d'entreprises de demain qui permettraient la relance de l'économie de notre pays et la création d'emplois aux ménages.

Le recours à ce secteur reste indispensable à la création de petites entreprises qui, grâce à des effectifs très réduits, permettent une gestion aisée, efficace et aussi efficiente, qui conduirait à l'équilibre économique.

C'est pourquoi nous avons voulu dans ce travail, essayer de montrer et démontrer d'une manière ou d'une autre, comment l'artisanat contribue à la survie des ménages des individus oeuvrant dans ce domaine, dans la ville de Kamina.

1. CHOIX ET INTERET DU SUJET

1.1. CHOIX DU SUJET

Chaque jour quand nous passons sur les avenues de la ville de Kamina, nous voyons à côté des rues les cordonniers installés, les ateliers des menuisiers et des soudeurs érigés dans les parcelles ainsi que beaucoup d'autres métiers toujours plus actifs sur toute l'étendue de la ville et cela de manière quotidienne.

Cet aspect de chose nous a suscité une curiosité d'étudier ce secteur afin de découvrir ce que procurent réellement ces activités aux ménages de ses acteurs.

Voilà les motifs qui nous ont poussés à porter notre choix sur l'impact des activités artisanales sur la vie socioéconomiques des ménages à Kamina.

1.2. INTERET DU SUJET

Notre sujet revêt un intérêt se résumant à trois niveaux :

· Personnellement : l'exploitation de cette matière est pour nous une occasion de nous perfectionner et nous expérimenter afin de nous familiariser avec les performances et l'importance que présente le secteur de l'artisanat dans l'économie  provinciale, voire nationale.

· Scientifiquement :le travail sous thème de l'artisanat est un moyen pour nous de communiquer avec les scientifiques désireux de mener des recherches dans ce domaine, et une occasion de mettre en pratique les théories apprises à l'université.

· Socialement : ces études seront un moyen par lequel nous allons démontrer le bien fait de l'artisanat à toute personne désireuse d'investir dans ce secteur

2. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES

2.1 PROBLEMATIQUE

Il est important que tout homme des sciences voulant entreprendre une investigation quelconque soit appelé à formuler des questions fondamentales autour desquelles les réponses doivent être données.

Ces questions constituent la problématique que les auteursdéfinissent de différentes manières :

La problématique d'un sujet de recherche n'est qu'un ensemble des problèmes, des inquiétudes, des préoccupations qu'un chercheur entend résoudre dans un sujet de travail1(*).

La problématique est un ensemble des questions qui se posent sur un sujet2(*).

Pour notre part, la problématique est l'ensemble de problèmes, de préoccupations, qu'on a dans un sujet que l'on veut traiter en vue d'y apporter des solutions adéquates.

Les sources de création d'emplois et des richesses sont multiples pour la population dans la ville de Kamina.

L'artisanat a le potentiel voulu pour permettre à la population de se procurer des richesses par la production des biens et services.

Le rapport entre la population de la ville de Kamina et l'artisanat n'est pas simple. Il est particulièrement étroit parce que l'activité artisanale reste la source principale de création de richesses et d'emploi, les autres sources restent peu développées.

Même s'il n'est pas facile d'établir des corrélations directes entre l'activité artisanale et la population de la ville de Kamina, mais il est difficile de ne pas reconnaitre l'artisanat comme source principale des revenus, un moyen de lutte contre la pauvreté et la famine dans nos milieux.

Pour ressortir comment les activités artisanales telles que la menuiserie, la cordonnerie, différents ateliers de soudure donnent des  revenus à la population, notre étude se propose de répondre à la question suivante :

Les revenus générés par les activités artisanales répondent-ils favorablement à la survie des ménages ?

2.2 HYPOTHESES DU TRAVAIL

En nous référant aux réalitésque nous vivons, nous supposons avoir une bonne compréhension de la nature du sujet à analyser. C'est cette imagination qui nous a acculés à une reformulation du problème original en des termes plus analytiques.

Cet aspect des choses se baigne généralement dans l'étape des hypothèses que le chercheur émet.

L'hypothèse est une proposition admise provisoirement avant d'être soumise au contrôle de l'expérience3(*).

L'hypothèse est définie comme une proposition de réponse en rapport avec le sujet, pouvant être confirmée ou infirmée à la fin du travail4(*).

De ce qui précède, nous pouvons définir l'hypothèse comme une proposition provisoire de réponse, admise avant l'investigation et pouvant êtreaffirmée ou niée après l'investigation.

Ainsi dit, nous avons retenu ce qui suit comme hypothèse :

Il nous semblerait que les activités artisanales génèrent des revenus conduisant au bien être des ménages des personnes oeuvrant dans ce secteur.

Ces revenus pourraient permettre aux ménages de répondre aux besoins de consommation, et leur permettre une survie moyenne.

3. METHODES ET TECHNIQUES

3.1. METHODES

Depuis quelques temps, toute recherche qui se veut scientifique, doit suivre une logique d'une méthodologie scientifique donnée.

La méthode est l'ensemble des démarches raisonnées, suivies pour parvenir à un but5(*).

La méthode est aussi définie comme une disposition des matières et des pensées dans l'ordre le plus conforme à la raison et le plus propre à faciliter l'intelligence de l'ensemble6(*).

Pour ce qui nous concerne, la méthode est une manière de conduire ses pensées afin de parvenir à un but bien déterminé.

Pour la rédaction de ce travail, nous avons utilisé la méthode inductive.

3.1.1. METHODE INDUCTIVE

L'induction est un raisonnement qui consiste à rassembler une série d'observations spécifiques pour arriver à formuler une conclusion générale7(*).

La méthode inductive est un processus de raisonnement qui consiste à remonter de l'observation des faits à une proposition, elle part du particulier au général8(*).

Quant à nous, la méthode inductive est une démarche par laquelle un chercheur aboutit à une conclusion générale à partir de l'observation de quelques faits.

Cette méthode nous a permis de faire des observations de quelques métiers ou ateliers artisanaux dans certains quartiers de la ville de Kamina pour aboutir à une généralisation de tous les métiers ou ateliers artisanaux sur toute l'étendue de la ville de Kamina.

3.2. TECHNIQUES UTILISEES

Les techniques sont des moyens ou des outils mis à la disposition des méthodes pour faciliter la recherche, servant à la collecte des données sur le terrainet leur traitement9(*).

Les techniques sont des moyens mis à la portée des méthodes pour permettre la recherche10(*).

A notre avis, les techniques sont des moyens adaptés à un sujet de recherche permettant au chercheur à collecter et traiter les données.

Dans notre étude, nous avons fait recours à deux techniques : la technique documentaire et la technique d'interview ou d'entretien.

3.2.1 TECHNIQUE DOCUMENTAIRE

Nous définissons cette technique comme un instrument des données ou informations, qui portent sur l'étude des documents écrits. En utilisant cette technique, nous avons recouru aux ouvrages édités, aux documents privés, aux archives, aux documents officiels et aux documents inédits.

Ces documents ont permis de recueillir les informations relatives à notre thème.

3.2.2 TECHNIQUE D'INTERVIEW

La technique d'interview ou d'entretien est un procédé d'investigation « utilisant un processus de communication verbale pour recueillir les informations en relation avec le but fixé11(*) »

Elle est définie comme une technique qui a pour objet d'organiser un rapport de communication verbale entre deux personnes, l'enquêteur (interviewer) et l'enquêté (interviewé)12(*)

Il existe plusieurs classifications des interviews selon les auteurs, KABUYA LUMEMBELE dans son livre intitulé « Méthodologie de la recherche en sciences sociales » donne deux sortes de classifications : la classification fondée sur le but poursuivi et la classification basée sur l'influence de l'interviewé.

Nous considérons l'interview comme un entretien au cours duquel un enquêteur interroge une personne sur sa vie, ses opinions, etc.

Cette technique nous a permis de passer à des simples imaginations aux réalités de chose.

4. DELIMITATION SPATIO-TEMPORELLE

Pour une bonne compréhension du contenu du présent travail, force est de situer spatialement et temporellement l'effectivité de notre investigation. Eu égard à cet aspect, notre investigation a été effectuée dans les limites suivantes :

· Spatialement ; notre recherche ne couvre que l'ensemble de la ville de Kamina.

· Temporellement ; nous avons mené nos investigations sur la période s'étendant entre 2016 et 2018.

5. PLAN SOMMAIRE

Hormis l'introduction et la conclusion générales, notre travail est constitué de trois chapitres comme suit :

v Le chapitre premier qui traite des notions élémentaires ; subdivisé en deux sections dont la première est basée sur les définitions des concepts et la seconde donne de l'aperçu sur la ville de Kamina.

v Le deuxième chapitre quant à lui, aborde la revue de la littérature, il est scindé en trois sections notamment les théories explicatives, les théories empiriques et le courant de pensées.

v Et enfin le troisième chapitre qui est consacré à l'impact des activités artisanales sur la vie socio-économique des ménages à Kamina.

v CHAPITRE PREMIER : LES CONSIDERATIONS GENERALES

En vue d'une bonne compréhension du contenu du présent travail, il est impérieux que nous donnions certaines significations à quelques concepts de base utilisés dans ce travail et situions le champ de notre investigation. A cet effet, nous avons scindés ce chapitre en deux sections :

SECTION 1 : DEFINITIONS DES CONCEPTS OPERATOIRES

Dans cette section nous allons essayer de définir différents concepts auxquels nous avons fait appel pour confectionner notre thème afin de donner un sens réel à notre travail.

Ces concepts sont : activité, artisanat, activité artisanale, entreprise artisanale, impact, vie socio-économique.

1.1.1 ACTIVITE

Etymologiquement, le mot activité vient du latin «activitas», dérivé de l'adjectif « activus » qui veut dire en Français : actif ou relatif à l'action, et activus tiré du nom « actus » signifiant action, extrait du verbe «  agere » synonyme d'agir. Ceci laisseentendre que ce mot peut avoir plusieurs significations selon le domaine dans lequel on en fait usage. C'est ainsi que nous allons tenter de donner quelques définitions, notamment celles qui font référence à l'aspect économique.

Une activité est une qualité d'une personne active ; de renchérir, une activité est une situation de quelqu'un qui exerce ses fonctions13(*).

L'activité est un ensemble des actes coordonnés en vue d'un processus d'apprentissage14(*).

Le dictionnaire économique pour sa part fait savoir qu'une activité économique est l'ensemble des actes que doivent accomplir les Hommes pour satisfaire leurs besoins à partir de la production et de l'échange de biens et services.

Pour nous, une activité est une situation d'une personne qui accomplit des actes coordonnés dans le but de satisfaire ses besoins.

1.1.2 ARTISANAT

L'artisanat est un mode de production manuel qui se caractérise par une primauté du travail sur le capital15(*) ; doivent être entendus par artisanat et métier toutes les activités de production, de création, de transformation, de restauration d'art, d'entretien, de réparation, de prestation de services, à dominante manuelle exercées : à titre principal et permanent, sous forme sédentaire, ambulante ou foraine, dans l'un de domaines d'activités suivantes : artisanat traditionnel et d'art, artisanat de production des biens et artisanat de services.

L'UNESCO définit les produits artisanaux comme les produits fabriqués par des artisans, soit entièrement à la main, soit à l'aide d'outils à main ou même de moyens mécaniques, pourvu que la contribution manuelle directe de l'artisan demeure la composante la plus importante du produit fini16(*).

Pour nous, l'artisanat est un processus de production des biens et services, dans lequel le manuel et le savoir-faire de l'artisan restent des composantes sine qua none pour son accomplissement.

1.1.3 ACTIVITES ARTISANALES

Une activité artisanale est un exercice d'un métier relevant de l'artisanat c'est-à-dire une activité indépendante faisant l'objet de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services sauf l'agriculture et la pêche17(*).

Quant à nous, les activités artisanales sont une situation économique d'une personne qui met en oeuvre son savoir-faire et ses aptitudes manuelles afin de produire les biens et services abstraction faite de l'agriculture et la pêche.

1.1.4 ENTREPRISE ARTISANALE

Une entreprise artisanale est une entreprise qui exercice une activité répertoriée dans le code de l'artisanat et dont le patron a une qualification professionnelle avérée18(*). Ici la mise en oeuvre des aptitudes techniques individuelles est l'une des principales caractéristiques de ce type d'entreprise. Il sied de signaler qu'une entreprise artisanale de ce sens, n'emploie pas plus de dix salariés.

Dans cette logique, le professeur Belattaf M. et Ziane L. révèlent une distinction entre l'entreprise artisanale et les autre types d'organisations (PME et grandes entreprises), qui réside essentiellement dans la mise enoeuvre d'un processus de production différente. Ce processus, identifiable au concept de la « petite production marchande » issu des travaux de Karl Marx et précisé par C. Jaeger (1986), se caractérise notamment par :

Ø L'inexistence ou la faiblesse de la séparation entre le capital et le travail ;

Ø L'adoption d'une division technique du travail particulière telle que chaque travailleur a la charge de l'ensemble des opérations de production et dans laquelle il n'y a pas ou presque pas de séparation de travail qualifié et le travail non qualifié ;

Ø La participation du chef d'entreprise à la production ;

Ø Une faible intensité capitalistique, et l'inexistence ou la faiblesse de processus de valorisation et d'accumulation de capital ;

Ø L'appartenance à certains groupes professionnels.

Pour nous, l'entreprise artisanale est une entité économiquement indépendante ayant pour mission principale la production des biens et services grâce à une mise en oeuvre d'un savoir-faire et des aptitudes manuelles ; gérée par un chef d'entreprise qui ne doit pas être accompagné par plus de dix travailleurs hormis les apprentis et les aidants familiaux.

1.1.5 IMPACT

L'impact est tout effet direct, soit une influence sur (...)19(*).

L'impact est un choc d'un projectile20(*).

L'impact est une conséquence très importante, effet d'une grande violence21(*).

Pour notre perspective, l'impact est une conséquence que quelqu'un ou quelque chose entraine sur une chose ou une personne suite à un fait.

1.1.6 VIE SOCIO-ECONOMIQE

Pour bien appréhender ce groupe de mots, force est de comprendre d'abord le sens de la locution adjective « socio-économique » :

Socio-économique signifie ce qui est relatif à l'économie et à la société et à leurs relations mutuelles22(*).

C'est dans cette optique qu'est définie la vie socio-économique comme l'ensemble des moyens matériels relatifs aux problèmes sociaux, dans leur relation avec les problèmes économiques de l'homme23(*).

Pour notre avis, la vie socio-économique est une manière d'être de l'homme ou groupe d'hommes relativement liée aux relations entre la société et l'économie où il évolue.

1.1.7 MENAGE

Le ménage est un gouvernement domestique et tout ce qui concerne la dépense et l'entretien d'une famille comme le fait savoir le dictionnaire universel.

Le ménage est un agent économique disposant d'un revenu qu'il doit affecter à la consommation de tel ou tel autre bien24(*).

De cette définition, il sied de retenir que le rôle principal du ménage comme agent économique c'est la consommation des biens et services ; comme tout autre agent économique, le ménage est guidé par le principe de rationalité dans son comportement économique.

Par consommation, il faut entendre l'ensemble des activités qui sont impliquées dans l'obtention, la destruction et l'élimination des produits et des services y compris les processus de décision qui précèdent et suivent ces activités25(*).

Pour plus de précisions, les ménages prennent leurs décisions de consommation selon la supposition de certains auteurs, essentiellement en fonction du revenu courant26(*).

Cependant ce point de vue des auteurs (les choix de consommation sont essentiellement fonction du revenu courant) tel que le clamait Keynes, n'est pas unanime, pour certains autres, il faut parler du revenu incompressible(l'ensemble du revenu courant et d'autres types de revenus issus d'autres activités) au lieu du revenu courant (revenu issu de l'activité courante ou principale ; salaire), tel est la pensée des auteurs néoclassiques.

De tout ce qui précède, nous pouvons retenir qu'un ménage est un individu ou groupe d'individus occupant un même logement considéré comme résidence principale, disposant d'une ressource (revenu) qui doit être utilisée en vue de satisfaire les besoins ressentis.

SECTION 2 : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE

Dans cette section nous allons parler succinctement du milieu dans lequel nous avons mené nos recherches, qui est la ville de Kamina.

1.2.1 APERÇU HISTORIQUE DE LA VILLE DE KAMINA

La ville de Kamina, autrefois chef-lieu du territoire portant le même nom, est actuellement la capitale de la province du Haut-Lomami ; est une entité dudit territoire, créée en 1945 par un arrêté royal de la même année suite à la fusion des postes de Mato et de Kinda. Avant de recevoir sa configuration actuelle, la ville de Kamina fut créée comme un centre extra-coutumier par l'arrêté n°21/122 de 1949 du gouvernement du Katanga.

Par centre extra-coutumier, la métropole voulait établir une différence entre les races ; les Blancs et Noirs.

Cette ségrégation raciale avait pris fin avec l'accession de notre pays, la République Démocratique du Congo à l'indépendance, c'est après cette dernière que ce centre extra-coutumier devint cité de Kamina.

La naissance de la ville de Kamina s'est réalisée pendant que le district du Haut-Lomami (actuelle province du Haut-Lomami) dépendait encore du district de Kabinda, après de celui de Lulua et enfin de Panda (Jadoville) actuel Likasi27(*).

Par ordonnance-loi n°21/235 du 04 juillet 1952, l'actuelle province du Haut-Lomami (jadis district) devint autonome.

L'appellation de ce district tire ses origines de la rivière « Lomami » qui a sa source dans le territoire de Kamina. « Lomami » en question est une appellation erronée de l'homme blanc en lieu et place de « Lumami » comme l'ont indiqué les autochtones, rivière du territoire de Kamina qui a ses sources aux environs du village Kankundwe, situé à quelques 18 kilomètres de la ville de Kamina.

1.2.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE DE LA VILLE DE KAMINA

Jadis cité, Kamina s'est vu être conféré le statut de la ville par le décret n°13/020 du 13 juin 2013.

Comptant 25km² de superficie, la ville de Kamina est composée de 3 communes notamment :

X COMMUNE DE DIMAYI

Cette commune s'étend entre la barrière SNCC jusqu'au village Ntumba au Nord ; le pont Lukulwe vers le village Ntumba à Lovoyi au sud ; le chemin de fer à partir de la barrière SNCC vers le pont de Lukulwe à l'Est ; la source de la rivière Kamba jusqu'à la savane marécageuse de Kibala.

X COMMUNE DE SOBONGO

La commune de sobongode Kamina est limitée par :

· L'ex-gare Kikoko, une ligne perpendiculaire jusqu'auruisseauKangovu, au Nord ;

· L'ex-gare Kikoko jusqu'à la barrière de l'avenue du Stade prêt de l'hopital général de référence de Kamina, au sud ;

· La barrière SNCC de l'avenue du Stade jusqu'au village Ntumba au-delà, le village Lovoyi jusqu'au ruisseau Kangovu.

X COMMUNE DE KAMINA

Cette commune est comprise entre :

Le pont sud de la rivière Lukulwe, à la source du ruisseau Lukoka jusqu'à la route nationale n°1 en suivant la servitude de 50m du chemin de fer, au Nord ;

La rivière Lovoyi en passant par le chemin de fer jusqu'au pont Lukulwe, au sud ;

Le pont Lukulwe, en remontant la rivière jusqu'à la source, à l'Est ;

KOlo jusqu'à la bifurcation avec la route nationale n°1 vers Lubumbashi.

La ville de Kamina, avec ses 263 853 habitants repartis de la manière suivante : 68 006 homes, 73 534 femmes, 52 663 garçons et 69 650 filles28(*) ; est limitée par :

· Au Nord : la rivière Mweyi jusqu'à la source de Koolo ;

· Au sud : la rièreLovoyi ;

· A l'Est : la rivière Lukulwe ;

· A l'Ouest : la rivière Lovoyi.

1.2.3 CADRE ECONOMIQUE

Kamina étant une ville Urbino-rurale, sa population vit essentiellement de l'agriculture pratiquée sur brulis et à des techniques rudimentaires (manioc, arachide, haricot, rit, patate...), tous ces produits servent d'autosubsistance ; de l'élevage pratiqué dans certaines familles, il s'agit des chèvres, des porcs, des poules, des canards, des dindons, des pintades, des lapins et des cobayes ; du commerce : étant donné que la ville de Kamina est située au carrefour et avec la présence du chemin de fer, nous trouvons dans cet espace les maisons de commerce telles que les boutiques, alimentation, pharmacies, les maisons de luxe, dépôt ..., il sied de signaler aussi la présence de certaines institutions financières érigées dans cette ville, il s'agit de la banque centrale du Congo, la Trust Merchant Bank (TMB), Afriland, et la caisse d'épargne du Congo, on y trouve également des messageries financières communément appelées maison de transfert d'argent ou agence dont nous citons SOFICOM, agence Beaudouin (ex- la Colombe)..., à l'ère actuelle, ces messageries sont en pleine concurrence avec le transfert de monnaie par les shop ou cabines publiques, m-pesa, airtel money, orange money sont des modes de transfert selon qu'il s'agisse respectivement des réseaux Vodacom, airtel et orange, signalons ici que les deux premiers sont plus prolifiques dans la ville de Kamina.

Cependant, toutes ces activités réalisées dans différents domainesprécités ne suffisent pas. Pour couvrir cette insuffisance, la population s'appuie sur l'artisanat qui apparait ici comme un autre moyen de création des richesses et d'emploi. Raison pour laquelle vous trouverez sur toute l'étendue de ladite ville les ateliers de menuiserie, ateliers de réparation et de soudure, les ateliers de couture, les salons de coiffure, les cordonniers et beaucoup d'autres métiers.

1.2.4 ORGANIGRAMME

L'organigramme est un tableau hiérarchique qui, en donnant les services et subdivisions, montre d'une part la répartition des responsabilités et d'autre part la localisation des responsabilités dans l'ensemble de l'institution. Il permet de (d') :

o Etablir les relations des services et donner les instructions qui les fixent et les présentent ;

o Arrêter et rédiger les formules, fiches, rapport et autres moyens permettant de liaison (considérations et documentation) ;

o Procéder à la répartition des services, et fixer les relations hiérarchiques qui en résultent.

ORGANIGRAMME DE LA MAIRIE DE KAMINA

Maire

Maire Adjoint

Chef de Division Urbaine

1er Bureau

Receveur principal

2ème Bureau

Administration générale

Services Techniques

Services de Sécurité

1.2.4.2 COMPREHENSION DU SCHEMA DE L'ORGANIGRAMME ET FONCTINNEMENT

En parcourant attentivement cet organigramme, nous constatons que la ville de Kamina a, à son sommet, un maire qui coordonne et dirige l'ensemble de la ville ; qui prend de décisions stratégiques sur l'ensemble de sa juridiction, secondé par un maire adjoint qui l'assiste dans l'exercice des fonctions. Ce dernier remplace le maire en cas d'absence ou d'empêchement ; en suite viennent le chef de division suivi du premier bureau qui est le receveur principal et du deuxième bureau, administration  générale et enfin les services techniques suivis des services de sécurité.

CHAPITRE DEUXIEME : REVUE DE LA LITTERATURE

SECTION 1 : THEORIES EXPLICATIVES

Depuis plusieurs décennies, nous avons entendu parler de l'artisanat sous diverses facettes et conceptions différentes suivant les époques et le rôle que ce secteur a joué dans la vie de l'homme, la conception actuelle de l'artisanat est bien largement différente à celle du moyen-âge et des autres périodes historiques.

Dans les quatre coins du monde, l'artisanat n'est pas considéré de la même manière et par le pouvoir et par les artisans eux-mêmes.

Depuis très longtemps, les artisans ont utilisé des formes diverses d'organisation des métiers et de leur représentation vis-à-vis du pouvoir.

C'est pourquoi dans cette section, nous allons tantôt parler des origines et de l'évolution de l'artisanat ; tantôt du contexte politique, économique et social de l'époque, et des considérations de l'artisanat à travers le monde.

Pour bien aérer le contenu, cette section est subdivisée en sous-sections qui parlent respectivement de la description du concept de l'artisanat et des considérations de l'artisanat da l'artisanat à travers quelques pays du monde.

2.1.1 DESCRIPTION DU CONCEPT DE L'ARTISANAT

Emprunté au moment de la renaissance (16ème siècle) à l'italien, le terme « artisan » a été à l'origine synonyme à artiste. De l'italien « artigiano », dérivé du latin « ars », artis (« art »), et de la terminaison -anus. Originellement, l' « artisan » est celui qui met son art au service d'autrui.

Ce mot a la même origine que « artiste », dont il a été synonyme jusqu'à la fin du 17ème siècle. Par la suite, artiste s'est appliqué à ceux qui utilisaient leur art pour le plaisir, alors qu'artisan a été lié à l'esprit commercial. C'est une première démarcation entre ces deux mots d'une même origine. Aujourd'hui, on parle d « artisan maçon », d « artisan menuisier », etc. ; mais d' « artiste peintre », d' « artiste musical », etc., sans qu'il y ait mélange entre les deux.

C'est dans ce sens qu'est défini l'artisan comme un professionnel qui se livre seul, ou avec l'assistance de quelques personnes, à l'exercice d'une activité lucrative29(*).

En termes économiques, on peut estimer actuellement que l'artisanat est une fonction bien spécifique, un mécanisme fondamental qui conserve, par-delà les systèmes, ses caractéristiques et son originalité.

Celle-ci apparait mieux après l'étude de ses différents aspects (la distinction de l'entreprise artisanale, ses caractéristiques...).

L'autre fois, envisagé philosophiquement, l'artisanat est aujourd'hui une activité économique jusqu'au point où un artisan est à nos jours, un entrepreneur selon la théorie économique de l'entrepreneur en se basant sur trois critères : incertitudes et risques, détecter les opportunités d'investissement et d'innovation30(*).

Nous notons ici que l'artisanat était jadis, une activité des individus qui ne savaient pas encore sa facette économique (création de richesse) et qui ne produisaient que très rarement sur demande, il est aujourd'hui un moyen pour créer les entreprises souvent gérées par des artisans individuels, aidés par quelques adjoints et/ou membres de leurs familles. Ces artisans mettent en oeuvre un savoir-faire particulier et emploient des instruments et des outils techniques qui valorisent leur génie créateur et leur dextérité manuelle.

Comparativement à la production industrielle, les investissements financiers et technologiques sont relativement faibles ; et c'est véritablement l'homme clé qui maîtrise l'ensemble des facteurs de production.

Dans la plupart des cas, la production de l'artisanat est repartie sur l'ensemble du territoire (rural et urbain). Dans les pays du sud de Sahara (Afrique noire), l'artisanat constitue bien souvent un revenu complémentaire aux revenus de l'agriculture31(*). Ce revenu est d'autant plus important qu'il permet de couvrir des périodes de soudure et d'inactivité dans le calendrier agricole. Pour certains, l'artisanat est devenu une activité à part entière.

Ainsi, il permet d'obtenir un revenu et d'éviter l'exode rural.

L'artisanat se base sur un savoir-faire qui se transmet de génération en génération. La production d'objets valorise des compétences spécifiques, des métiers précis qui s'acquièrent par pratique. Au travers de créations spécifiques, de techniques particulières et de matières premières originales, l'artisanat reflète les cultures locales.

Le cycle économique nécessaire à l'acquisition de ces savoir-faire est beaucoup plus long que pour d'autres types d'entreprises. Les modes de transmission (apprentissage, formation) font partie du savoir-faire qui caractérise l'entreprise artisanale. L'approche artisanale de l'innovation est celle qui intègre la technologie pour conserver les moyens de production. C'est une approche au sens large à la fois technologique, organisationnelle et commerciale.

Ainsi, l'entreprise artisanale constitue à la fois une organisation spécifique, du fait de son effectif très réduit et du processus décisionnel centré sur le dirigeant artisan, et en même temps une organisation complexe, car les relations sont informelles, et la flexibilité opérationnelle ouvre la possibilité à des changements rapides et fréquents32(*).

2.1.2 APERÇU HISTORIQUE DE L'ARTISANAT

A l'origine les artisans étaient pour la plupart des serfs ; toutefois, en récompense ou garantie de leur travail, il leur arrivait d'être affranchis, voire fieffés. Dès le neuvième siècle, ils commencent à se grouper en sociétés de protection mutuelle. Ce seront les « geldoniae » (confréries) dont les traditions, devenues folkloriques avec le temps, se sont conservées jusqu'à présent dans certains corps de métiers.

Toutefois, ces confréries étaient à buts charitables et d'inspiration religieuse (chaque métier vénérait son saint patron).

Des associations strictement professionnelles n'apparaîtront que plus tard sous le nom de jurandes, hanses, communautés, maîtrises, et, à partir de la fin du dix-septième siècle, de corporations. Vers l'onzième siècle, en France, surgit un nouvel essor des villes et de villages, qui exige de nombreux artisans du bâtiment.

Parallèlement, un intense défrichage des forêts, et les mises en culture qui en résultent, grâce à de nouveaux instruments agraires : charrues, herses, charrettes à roues bandées de fer réclament le maréchal-ferrant, le charron, le bourrelier, venus du s'installer dans les centres ruraux qui dès lors s'appelleront Bastide, sauveté, ville franche, ville neuve parce que l'exercice des métiers et du commerce n'est donc pas un phénomène nouveau puisqu'il se manifestait déjà durant le haut moyen-âge. Mais, bientôt, les artisans vont défendre rigoureusement leurs monopoles empêchant l'installation des « forains » et des « étrangers » (artisans venus d'autres villes), et même l'exercice des métiers par les « chambrelans » (travailleurs en chambre, c'est-à-dire sans échoppe, travailleur au noir, dirait-on maintenant). Dans le cas où les métiers sont « jurés » et a fortiori dans les quelques métiers « réglés » (c'est-à-dire soumis à une réglementation publique sanctionnée par les prévôts), l'accès à la profession était également limité33(*).

A l'origine, comme vous pouvez le constater tout au long de votre lecture, l'artisanat sous sa forme plus ancienne, regorgeait plus de caractèresphilosophiques que de caractèreséconomiques comme nous le vivons à nos jours où il est devenu une activité économique par sa création tant de richesses que d'emplois, et un moyen de création d'entreprise pour secourir les économies du monde entier.

2.1.3 ESSOR DE L'ARTISANAT AU COURS DES ANNEES

Du moyen-âge à nos jours, l'artisanat a sans cesse changé de statut vis-à-vis des pours pouvoirs publics et même à l'égard des prestataires eux-mêmes ; passant d'une exploitation informelle à l'exploitation formelle ; de l'ancien régime au syndicalisme artisanal en passant par l'artisanat de tranchée jusqu'à la conception (acceptation) actuelle. Nous allons essayer dans cette partie de disséquer chacune des étapes par lesquelles est passé l'artisanat dans son évolution en nous référant principal sur l'artisanat Français.

2.1.3.1 L'ARTISANAT SOUS L'ANCIEN REGIME ET LE DIX-NEUVIEME SIECLE

Des groupements d'artisans sont apparus dès le moyen-âge sous forme de confréries à caractère religieux : les menuisiers avec Sainte-Anne comme patronne, les cordonniers avec Saint-Crépin.

Ces confréries se sont vite transformées en associations professionnelles dont le nombre s'est accru sous le règne de Saint-Louis : les bouchers de la grande boucherie, les pelletiers. L'association revêtait alors un caractère de monopole excluant toute concurrence ; c'est l'origine des jurandes et des corporations.

Vers 1140, naissent la corporation des boulangers puis celles des bouchers dont Philippe Auguste confirmera les privilèges du 118234(*).

Dès le treizième siècle s'organise la corporation du bâtiment, divisée en deux branches, celle des charpentiers et celle des maçons.

En 1290, ce sont les artisans du bois, les « buchers », qui constituent leur première communauté.

La puissante corporation des orfèvres, quant à elle, était considérée comme la plus prestigieuse.

Systématisée par Louis XI, renforcée par Henri III, la corporation devint une véritable institution publique, levant la fiscalité et disposant d'un pouvoir considérable sur ses membres.

Au siècle de lumière, sous l'influence des philosophes(Voltaire, Condillac) et des physiocrates, Turgot décide la suppression des corporations en 1776 ; et la nuit du 04 août 1789, l'abolition des privilèges était intervenue.

Les décretsd'Allard de 1791 et la loi Le Chapelier du 14 juin 1791 ont sonné l'hallali en interdisant aux hommes de métiers de s'unir pour la défense de leurs « prétendus intérêts ».

Les groupements étaient désormais interdits.

En dépit de l'abolition des corporations et de l'interdiction de toute forme d'association, les organisations professionnelles d'artisans ne sont pas totalement inexistantes au dix-neuvième siècle.

La forte croissance industrielle entraîne ensuite l'affaiblissement du monde artisanal.

Les métiers à bras sont remplacés par les métiers mécaniques.

Le concept même d'artisan évolue de la notion de travailleur manuel possédant un savoir-faire professionnel à celle d'ouvrier s'étant mis à son compte, possédant son propre atelier, seul maître de son travail, indépendant.

L'importance du mouvement ouvrier conduit à la loi de 1884 sur les syndicats et l'on voit apparaitre dès la fin du dix-neuvième siècle et le début du vingtième siècle les premiers syndicats locaux d'artisans ainsi que les premières organisations nationales : les coiffeurs en 1889, les bouchers en 1894, les boulangers en 1896, puis les selliers, les cordonniers, les maréchaux-ferrants et forgerons.

A la veille de la première guerre mondiale toutefois, les artisans n'ont encore ni organisation interprofessionnelles, ni correspondant dans les services de l'Etat. Ils sont réputés être représentés par les chambres de commerce auxquelles ils versent une petite redevance. Il faudra attendre la fin de la première guerre mondiale pour que le syndicalisme artisanal prenne un véritable essor.

Comme vous pouvez le constater, dans l'ancien régime l'artisanat jusqu'au dix-neuvième siècle, l'artisanat est passé d'un mode singulier aux premières associations (« corporations »), jusqu'à aboutir aux syndicalismes.

2.1.3.2 L'ARTISANAT D'ENTRE-DEUX GUERRES MONDIALES

Le terme même d'artisanat n'apparait guère dans le vocabulaire professionnel que dans un article paru en octobre 1920 dans la Gazette des métiers, journal de la chambre de métiers d'Alsace-Loraine. C'est le 28 mars 1922 qu'est créée la première organisation nationale interprofessionnelle, la confédération générale de l'artisanat Français (CGAF) ; cette dernière devait bientôt regrouper la plupart des métiers de l'artisanat en dehors de l'alimentation (27 fédérations en 1932) et constituer pendant la période de l'entre-deux guerres le principal interlocuteur des pouvoirs publics.

Par décret de décembre 1922, la CGAF est reconnue comme le représentant national de l'artisanat au sein de la commission interministérielle créée pour étudier les mesures nécessaires à l'encouragement de la production artisanale. C'est donc de cette année que date l'apparition de l'artisanat en tant que secteur économique regroupé dans la société et la politique française.

A côté de la CGAF, d'autres fédérations ou confédérations se constituèrent, c'est le cas notamment de l' « union des artisans de France » constituée par les métiers de l'alimentation et quelques autres en 1925 ; « le comité d'entente et d'action artisanale » (CEAA), créé par les fédérations dissidentes de la CGAF en coalition avec l'union des artisans de France en 1933 ; la « confédération de l'artisanat familial (CAF) en 1937..., ainsi, dès le départ, le syndicalisme artisanal apparait-il sous le signe de la division. Dès ce moment le problème même de la définition de l'artisanat se trouver posé constitue un ferment de division. Nous reviendrons sur cet obstacle pour la définition de l'artisanat acceptée de tous de l'artisanat dans les qui suivent.

En 1927, Georges Valois fonda l'union des corporations Françaises (UCF) qui créa en 1934 une cellule de réflexion comparatiste, l'institut d'études corporatives et sociales.

Ainsi, à la veille de la seconde guerre mondiale, la représentation professionnelle des artisans apparait-elle singulièrement déchirée par les divergences stratégiques et les rivalités personnelles, la création des chambres de métiers apportant une nouvelle source de conflit et de luttes pour le pouvoir.

Quatre organisations syndicales se partagent cette représentation. La première en date et la plus importance, la CGAF, regroupe 27 fédérations de syndicats représentant environ 200 000 artisans.

La CGAF avait témoigné d'un grand intérêt pour le développement technologique en créant, en 1931, l'Institut National des Métiers (INM), précurseur en quelque sorte de l'Institut Supérieur des Métiers (ISM). Cet institut s'adressait aux cadres élus et cherchait à promouvoir la collaboration entre les artisans et l'élite du pays, juristes, économistes médecins, scientifiques et surtout les ingénieurs ainsi qu'en témoigne cet extrait du journal de l'INM « les cahiers de l'artisanat » : « pour mieux travailler, pour travailler dans les meilleures conditions physiques, en un mot pour mieux vivre, l'artisanat, tout comme l'industrie, doit s'adresser ( sans tomber pour autant, Dieu nous en garde, dans un technocratisme plus dangereux encore pour les artisans qui dépendent tant de leur propre personnalité) aux ingénieurs qui ont tellement à lui offrir ».

La CGAF avait également voulu prendre une dimension européenne en participant dès 1923 à la création de la Confédération Internationale des Classes Moyennes (CICM), basée à Bruxelles, puis en 1930 à celle de l'institut international de l'artisanat fondé en Italie sous la présidence de Vincente Buronzo et dont les délégués avaient été accueillis par Mussolini en personne.

Fin 1939, les autres organisations nationales assurant la représentation des syndicats d'artisans demeuraient :

Ü Le Comité d'Entente et d'Action Artisanale (CEAA), qui pouvait rivaliser avec la CGAF en termes d'effectifs mais ne disposait pas de la même influence politique ; il publiait « L'information artisanale » ;

Ü La Confédération de l'Artisanat Familial (CAF), qui avait quelque 50 000 adhérents et publiait « L'artisan de France » ;

Ü L'Union des Artisans de France » (UAF) qui comptait environ 20 000 adhérents.

Voilà la montée en puissant du syndicalisme artisanal.

C'est ici que Joseph Courtier disait : « que les artisans se distinguent nettement dans le monde de la production, qu'ils aient des intérêts spéciaux et qu'ils aient droit, par la suite, à une représentation à part, il en est peu qui le mettent en doute »35(*).

2.1.3.2.1 LA NAISSANCE DES CHAMBRES DE METIERS

A l'issue de la première guerre mondiale, la représentation des intérêts généraux des artisans était confondue avec celle des commerçants et des industriels au sein des chambres de commerce et d'industrie. On peut dire que c'était une sous-représentation.

Il y avait toutefois une exception de taille en Alsace-Lorraine où les artisans disposaient déjà d'une représentation spécifique du fait de l'annexion de 1871. La législation allemande avait institué en effet, en 1897, des chambres de métiers à statut d'établissements publics. La loi du 26 juillet 19 00, dite « loi des professions », est d'ailleurs encore à la base du « droit local » dans les départements d'Alsace et de Moselle.

Les problèmes posés par l'enseignement professionnel dans les années qui avaient suivi la guerre de 1870-1871, avec l'essor de l'industrie, et que les conséquences désastreuses du conflit de 1914-1918 avaient considérablement aggravé, ont été à l'origine de la célèbre « loi Astier » du 25 juillet 1919. Celle-ci a suscité de grands espoirs pour l'organisation de l'apprentissage et a conforté dans leur revendication ceux qui militaient pour que soit retirée aux chambres de commerce la représentation de l'artisanat. La loi créant les chambres d'agricultures, adoptée la même année, renforçaient leur argument.

Ainsi le congrès de l'apprentissage tenu à Lyon en octobre 1921 adopta-t-il un voeu demandant à l'Etat de créer des chambres de métiers chargées d'organiser l'apprentissage au sens de la « loi Astier » au lieu et place des chambres de commerce défaillantes en la matière. Celles-ci tentèrent de reprendre l'initiative en proposant la création de chambres de métiers facultatives dont elles garderaient le contrôle.

Mais, grâcenotamment à la vigoureuse opposition de la chambre d'Alsace-Lorraine, elles ne furent pas suivies. C'est alors que prit corps au parlement le «  projet de loi Varlot » qui reprenait en gros les propositions du congrès de Lyon mais qui se heurta à l'hostilité persistante des chambres de commerce.

La chambre de métiers d'Alsace-Lorraine avait noué dès 1921 des relations avec la Fédération de la petite industrie de la chaussure à Paris. En mars 1922, plus quarante délégués de ces organismes avaient participé à la création de la confédération générale de l'artisanat Français (CGAF) ; le président de la chambre de métiers, M. Schleiffer, en avait été président d'honneur. C'est Strasbourg, en novembre de la même année, que l'artisanat français tint ses assises sous la présidence du ministre de travail.

Le député de la Haute-Marne, M. Courtier, y exposa son projet de proposition de loi en vue de la création de chambres de métiers sur l'ensemble du territoire que réclamait avec insistance la CGAF. La chambre de métiers d'Alsace-Lorraine a donc joué au départ un rôle capital ; elle éclata le 1er janvier 1923 en 2 chambres, celle d'Alsace et celle de la Moselle, qui continueront cette action.

Après différents remaniements du texte initial, le gouvernement donna son accord à un nouveau projet qui fut adopté le 26 juillet 1925, près de trois ans après la réunion de Strasbourg, et il faudra encore près de trois ans pour voir publié le décret d'application du 14 avril 1928. La procédure prévue le décret était lourde ; elle nécessitait toute série d'accords locaux dont le plus facile à obtenir n'était pas, on s'en doute, celui des chambres de commerce qui s'avérèrent les opposants les plus tonales, prenant argument du fait que les artisans étaient déjà leurs électeurs.

La création, très souhaitée par les artisans de la scène, de la chambre de métiers qui devait être la plus importante de France numériquement, se heurta à une résistance farouche de la puissante chambre de commerce de Paris et demanda près de six ans, celle de Rhône cinq ans. Ni même certains préfets ne facilitèrent les choses. Les chambres de commerce poursuivirent leur combat même après l'entrée en fonctionnement des chambres de métiers.

C'est en ce période que la « loi Courtier » fut énoncée comme suit : « les chambres de métiers ont la faculté de provoquer par l'entremise de leur président une entente sur les objets rentrant dans leurs attributions »36(*).

Le 5 juin 1931, les présidents des six chambres de métiers qui venaient d'être instituée, se réunissaient d'une manière officieuse pour la première fois, pour créer l'Assemblée des Présidents des Chambres de Métiers de France (APCMF).

Cette dernière tint sa première réunion officielle les 15 et 16 octobre 1931 à Paris dans une salle du ministère du travail.

A la veille de la seconde guerre mondiale, on pouvait déjà compter soixante-seize chambres de métiers en France.

Face à cet aspect, une nouvelle loi fut énoncée de la manière suivante : « l'économiste et le politique se joignent, les pouvoirs publics protègent les artisans37(*).

C'est pendant cette période (l'entre-deux guerres) que la première intervention de l'Etat fut constatée en matière fiscale avec une mesure lourde de conséquences pour l'artisanat ; annoncée dans la loi du 31 juillet 1917, cette mesure créant l'impôt sur le revenu, adoptée en vue de couvrir les dépenses de la fin de la guerre.

Face aux interventions du pouvoir public, Bernard Zarca dit dans « l'artisanat français » publié en 1986 : il est bien difficile de tracer un départage entre la collaboration technique et la collaboration politique ».

Au cours de cette période, l'artisanat fut encore exploité d'une autre manière qui constitue aussi une autre phase de son évolution ; cette phase fut appelée « artisanat de tranchée » que nous présentons ci-après.

2.1.3.2.2 ARTISANAT DE TRANCHEE

L'artisanat de tranchée, appelé aussi « art du poilu » ou « art des tranchées » -« trench art » par les anglophones, désigne une activité de création artistique manuelle et un art populaire pratiqué entre autre par tout homme, ayant un rapport direct ou indirect avec le conflit armé ou ses conséquences38(*).

Cette activité artisanale populaire est apparue dès la guerre de 1870 et s'est surtout développé dans les tranchées lors de la première guerre mondiale, période de son apogée, puis dans les camps de prisonniers de la seconde guerre mondiale, pour tromper l'ennui. Elle est similaire à la tradition séculaire des marins qui confectionnent des objets gravés et sculpté en os de baleine et autres matériaux.

A partir de l'hiver 1914-1915, cet artisanat va connaître un développement considérable.

Les soldats de toutes les puissances combattantes, contraints à l'inaction et à l'immobilité de la guerre de tranchée, disposaient de quantités importantes de métaux provenant des douilles des munitions tirées sur l'ennemie. La consommation d'obus de 75mm est demeurée : 3,75 millions sont tirés lors du seul mois de mars 1916 dans le secteur de Verdun. Fin 1916, plus de 60 millions d'obus auront été tirés39(*).

L'artisanat de tranchée est une activité variée, certains soldats étaient dans la vie civile des artisans très qualifiés : orfèvres, graveurs, dinandiers, mécaniciens de précision, etc. ou des paysans faisant preuve d'une grande habileté manuelle dans la fabrication d'objets d'art populaire. Retrouver les gestes de leurs métiers d'avant la guerre leur permet de garder leur humanité.

Ces hommes fabriquent de nombreux objets de la vie courante (briquet, couteaux, bagues, boîtes à bijoux, tabatières, cannes, objets de piété, porte-plumes, encriers, etc.), ou décoratifs (figurines militaire, maquettes d'avions...) à partir des matières premières trouvées sur place : laiton et cuivre provenant des projectiles (douilles de balles, douilles et tête d'obus, shrapnel) et de l'équipement individuel (quarts, gamelles, boutons, etc.), aluminium fondu servant à la fabrication de bagues, cuir, tissus, pierre et même paille et autres végétaux.

Le bois facile à trouver et nécessitant qu'un outillage rudimentaire est un matériau de prédilection. Il permet la création de nombreux objets comme des plumiers, des tabatières, des boîtes à bijoux, des jouets, des cadres à photos, des bas-reliefs, etc. une partie de ces objets est réalisée à l'arrière des lignes de combat par des soldats blessés ou mutilés, dans des ateliers aménagés par l'autorité militaire. Des écoles de rééducation et des associations sont créées, comme les blessés au travail, qui certifient l'origine des objets vendus.

Certains objets ont aussi été réalisés après le conflit par les soldats restés sur les champs de bataille pour le travail de déminage, et par des prisonniers de guerre dans un but lucratif et furent vendus dès 1919 aux touristes visitant les anciens champs de batailles. Ainsi, des fouilles archéologiques récentes ont permis de retrouver les traces d'un dépotoir d'ateliers, découvert sur la ZAC Actiparc près d'Arros.

La fouille d'une portion de tranchée a mis au jour des dizaines de rebuts de tôle de laiton. Leur étude a permis de retracer une chaîne de production d'étuis de protection de boîtes d'allumettes mais aussi de coupe-papiers et de boucles de ceinturons. Les inscriptions en prisonniers affectés à la réflexion de la ligne de chemin de fer Arras-Les en 191940(*).

Il y a lieu de signaler que ces productions ne témoignent seulement de l'habileté manuelle et de l'ingéniosité infinie des hommes ordinaires. Elles sont autant de protestation contre la laideur, contre bêtise guerrière, contre l'absurdité du sacrifice41(*).

2.1.3.3 L'ARTISANAT PENDANT LA PERIODE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

En juin 1940, le syndicat artisanal est presque unanime dans le ralliement à la Révolution Nationale du maréchal Pétain. Tailladet, président de la CGAF, assure qu'elle réalisera « les objectifs qui, durant vingt ans, n'ont été qu'un rêve pour les artisans » ; il devait vite déchanter. Dès août 1940, en effet, furent créés les comités d'organisation chargés de surveiller les différents secteurs de l'économie. En septembre, c'est l'Office Central de Répartition des Produits Industriels (OCRPI), chargé du rationnement des matières premières et de leur répartition entre les comités d'organisation. Ces derniers ne firent aucune place aux confédérations artisanales.

Le comité d'entente dont le centre de gravité était en Alsace-Lorraine perdit la plupart de ses membres du fait de l'annexion allemande de ces provinces. Ceux qui restèrent parmi ses dirigeants prirent des dispositions quasi-officielles dans le régime. La CAF, en revanche, resta attachée au syndicalisme libre. Quant à la CGAF, elle cessa pratiquement son activité.

Un patron coiffeur lyonnais, Jardelle, fonde en 1941 une union nationale des maîtres coiffeurs et rédige une Charte corporative de la coiffure qu'aucun représentant de la coiffure en zone occupée n'approuve ; le président national, Bagnaud, réussit en novembre 1942 à mettre fin à cette tentative de dissidence dans la profession.

Déjà en 1940, le champ d'action s'était de fait considérablement réduit parce que l'artisanat se trouvait éclaté dans les comités d'organisation créés par secteur et par profession ; ses représentants syndicaux siégeaient avec les autres employeurs et étaient étouffés par des intérêts plus puissants.

En mai 1942, un décret a mis fin officiellement aux quatre confédérations. Les fédérations, les unions et autres syndicats ont continué à fonctionner plus ou moins privées de leur représentation nationale interprofessionnelle.

Il existait quand même certains comités d'organisation. Au sein de ces derniers la représentation des artisans était assurée par les « Groupements artisanaux professionnels » (GAP), composés de militants syndicaux et de professionnels à raison de trois à cinq membres par profession.

Nous constatons pendant cette période, le syndicalisme artisanal en veilleuse.

2.1.3.4 CONSOLIDATION DES CHAMBRES DE METIERS

A la veille de la guerre, l'utilité même des chambres de métiers n'était pas encore bien établie jusqu'à ce que l'économie de guerre leur donne la fonction stratégique de distribution des « bons matières » ; paradoxalement cette période douloureuse de l'histoire a permis de confier aux Chambres de métiers un rôle économique, certes temporaire, mais capital pour la survie des entreprises artisanales.

L'Etat leur donna en effet une légitimité inattendue en créant auprès d'elles les « Bureaux Artisanaux des Matières » (BAM) qui fonctionnent comme antennes locales de l'Office Central de Répartition des Produits Industriels (OCRPI), et dans le cadre des directives des groupes artisanaux professionnels (GAP).

En août 1943, le statut de l'artisanat imaginé par Bichelonne conservait les chambres de métiers mais les liait plus étroitement encore à l'Etat dont la présence renforçait l'efficacité au prix de l'indépendance ; leurs attributions en matière d'apprentissage, de registre des métiers et de certificats de compétence ont été reconnues. Ainsi à l'inverse de son attitude à l'égard des syndicats, le régime de Vichy s'est-il employé à consolider les chambres des métiers.

2.1.3.5 ESSOR DES CHAMBRES DE METIERS

A la libération, le rationnement se poursuivant, il fallait assurer la reprise des activités de répartition des matières. Cette tâche fut confiée aux chambres de métiers dont la taxe pour frais fut augmentée en conséquence.

Un Bureau National des matières fut créé, reconstitué en avril 1945 ; il disparaitra ensuite avec le retour d'un approvisionnement normal. Du coup la taxe augmentée subsista et apporta aux Chambres des ressources nouvelles jamais connues dans le passé. C'est de ce moment que démarrent dans les chambres des actions positives, notamment dans le domaine de l'apprentissage.

En janvier 1946, le préfet suspendit de leurs fonctions tous les élus sans distinction d'ancienneté de leur mandat et les remplaça par un groupe d'artisans choisis au sein du comité de Libération de l'artisanat.

Les élections de 1946 virent une mainmise communiste sur cette Chambre par le biais d'une éphémère Confédération Générale Unifiée de l'Artisanat (CGUA) créée par le parti communiste Français en mars 1945. Les élections furent annulées par le conseil d'Etat et lors d'un nouveau vote une majorité CNA reprit le contrôle de la Chambre.

Quoique prévue par la loi de 1928, l'assemblée des présidents des Chambres de métiers de France n'avait pas de caractère juridique bien défini. Par le décret du 7 mars 1966, l'assemblée permanente des Chambres de métiers (APCM) prend la succession de l'APCMF. Le nouvel organisme est constitué en établissement public à l'instar des Chambres.

Les années soixante-dix et suivants vient l'achèvement de l'édifice de représentation institutionnelle des artisans avec la création des Chambres de Métiers d'outre-mer et de celles des nouveaux départements issus de la réforme territoriale de la Région parisienne dont les deux dernières, dans l'Essonne et le val d'Oise, ne datent que du 1er janvier 1997.

A partir d'un décret du 13 novembre 1983, les Chambres de métiers qui étaient regroupées en conférences régionales ont eu la possibilité de constituer des Chambres régionales.

Les Chambres régionales de métiers existent dans vingt régions ; une conférence interrégionale des métiers d'Outre-mer a été instituée pour les Chambres de métiers des départements et des territoires d'Outre-mer.

C'est ici que Georges Pompidou va prononcer une phrase que nous qualifions de plus important, en ces termes : «  l'artisanat n'est pas une forme arriérée de l'industrie mais une activité nécessaire à l'équilibre de la nation ».

2.1.4 ACCEPTATION CONTEMPORAINE DE L'ARTISANAT (PENSEE ECONOMIQUE)

Jadis, se rapportant à la pensée philosophique, l'artisanat est aujourd'hui une activité économique formant un secteur à part entière.

Il existe autant de variantes, dans les définitions de l'artisanat (lorsqu'elles existent) et la manière de traiter ce type de secteur économique au travers des entreprises et des hommes qui le composent, qu'il y a de pays. C'est ainsi que dans certains pays, le maçon, l'électricien sont légalement reconnus comme étant des artisans.

Il n'existe pas une définition de l'artisanat mais autant qu'il y a de pays, y compris en Europe. Cependant il ressort des différents travaux sur l'artisanat que ces entreprises et des hommes et femmes partagent des caractéristiques et de visions communes.

2.1.5 CONSIDERATION DE L'ARTISANAT A TRAVERS LES PAYS

Depuis l'aube de l'histoire, l'artisanat existe parmi les peuples et constitue une large part de leur humanité.

Au centre de toutes les civilisations et de toutes les traditions, il y a des artisans. Ces derniers ont bâti des pyramides, élevé des temples, construit des bateaux, décoré des palais, édifié des villes, fourni les marchés... et ont ainsi structuré et organisé une économie de tout temps, tournée vers l'échange, une économie des plus florissantes et des plus diverses sur toutes la planète.

Héritier d'une longue histoire, gardien d'une tradition et d'une culture, porteur d'une modernité et vecteur d'un art de vivre, l'artisanat s'est lentement structuréet a progressivement pris une place dans l'organisation économique globale pour devenir, aujourd'hui, un élément d'équilibre et un facteur de stabilité sociale, rendant le destin de nombreux hommes inévitablement solidaire à travers les nations.

Cependant, ce secteur économique n'est pas perçu de la même façon par tous les pays du monde, chaque Etat veut toujours en faire une définition plus ou moins particulièreselon la considération qu'il doit subir. Nous allons essayer dans cette partie de présenter une brève considération de l'artisanat dans quelques pays du monde.

2.1.5.1 L'ARTISANAT DANS LES PAYS EUROPEENS

En Europe, l'artisanat s'est-il doté d'une structure européenne de la représentation « l'union européenne de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises » (UEAPME) qui représente 12 millions d'entreprises et 50 millions de personnes. Cette structure a créé un groupe de travail consacré à la «culture de l'entreprise à caractère artisanal » dont le but est de définir les critères d'identification de ce type d'entreprise pour toute l'Europe afin d'établir une plate-forme de proportions à destination des politiques et notamment de la commission européenne. Le consensus s'établirait sur les quatre points suivants qui caractérisent l'entreprise à caractère artisanal (ECA) : la production et la transformation de biens et services par l'excellence du savoir-faire du dirigeant, le rôle fondamental du chef d'entreprise qui engage sa responsabilité personnelle et maîtrise tout le processus de production, l'acquisition, la valorisation et la capitalisation du savoir-faire notamment par l'apprentissage, l'intégration de l'entreprise dans son territoire au travers de sa responsabilité sociale.

L'ambition de l'ECA est de montrer qu'un autre modèle entrepreneurial est possible et qu'il favorise la stabilité sociale, mais que ce modèle doit obtenir le soutien des pouvoirs publics par la mise en place de politiques d'accompagnement adaptées (on se rapprocherait ainsi du Small Business Act en vigueur aux Etats-Unis42(*).

Le cas de l'Europe est assez particulier, l'entreprise artisanale y est définie légalement dans dix pays (Allemagne, Autriche, Belgique, Danemark, France, Espagne, Luxembourg, Pologne, Portugal) mais de manière différente. Ainsi l'Allemagne s'est dotée d'un « code de l'artisanat » qui répertorie 151 métiers repartis en sept groupes d'activités43(*) : construction et installation (ex. maçon, peintre en bâtiment...), électricité et métal (ex. garagiste, électricien...), bois (ex. menuisier, ébéniste...), habillement textile et cuir (ex. tapissier, couturier...), alimentation (ex. boulanger, charcutier...), santé, nettoyage à sec (ex. coiffeur, opticien, pressing), verre, papier, céramique et autres professions (ex. imprimeur, facteurs d'instruments de musiques...).

Au Luxembourg, les entreprises de l'artisanat sont reparties en 48 Fédérations44(*). Plus de 7300 artisans existent au Luxembourg, soit près de 21% des entreprises du Luxembourg. Ainsi 1/5 de la population Luxembourgeoise travaille dans l'artisanat, ce qui fait de lui, le premier employeur du Luxembourg.

En France, l'entreprise concernée est inscrite sur un registre tenu par la chambre d'artisanat régional dont elle dépend. Le Luxembourg et l'Autriche ont également ce type de définition liée à l'activité, indépendamment de la taille. Au Luxembourg par exemple, il faut faire une demande d'autorisation d'exercice de l'activité choisie en pouvant prouver sa qualification et son honorabilité. En Espagne, l'entreprise artisanale qui est définie par le décret royal 1520/82 est limitée à dix salariés exception faite des apprentis et des membres de la famille. L'activité artisanale couvre la production, la transformation ou la réparation des biens ou de prestation de services réalisée « au moyen d'un processus dans lequel l'intervention personnelle constitue un facteur prédominant... ». il existe également un répertoire des métiers cernés, où l'entreprise doit être inscrite à ce « ce registre artisanal ».

Avec la loi 443 du 8 août 1985, l'Italie définit l'artisanat dans le même esprit que l'Espagne mais étant plus limitative ; on parle de l'entrepreneur artisan comme celui qui « exploite personnellement (...), assure la complète responsabilité avec toutes les charges et tous les risques(...), exerce son propre travail, même manuel, de façon prédominante dans le processus de production ». Une conséquence de cette définition est que certains statuts juridiques sont interdits tels ceux de la SARL ou de la S.A.

Le nombre de salariés est également limité, mais est variable suivant les professions ; la règle générale est de 18 salariés maximum, y compris les apprentis dont le nombre ne peut excéder neuf.

Au Royaume-Uni, il n'y a ni statut, ni réglementation, ni registre spécifiques pour définir l'artisanat.

L'artisan est inscrit au répertoire des métiers et exerce une activité manuelle professionnelle à titre principal ou secondaire, à son propre compte n'employant pas plus de dix salariés, en France. Il est souvent aidé de sa famille et d'apprentis qu'il forme. Mais il existe un « droit de suite » qui permet à une entreprise de rester artisanale en dépassant dix salariés et couvre les activités de « production, de transformation, de réparation, ou de prestation de service relevant de l'artisanat et figurant sur une liste... ». la qualité d'artisan est reconnue aux personnes physiques qui justifient soit d'un certificat d'aptitudes professionnelles ou d'un brevet d'études professionnelles ou d'un titre homologué ou encore d'une immatriculation dans le métier depuis six années au moins.

Les divers gouvernements, notamment à partir de 1969 développeront des politiques d'accompagnement de ce secteur de l'économie45(*).

2.1.5.1.1 ARTISANAT FRANÇAIS

Ü TERMINOLOGIE

Le terme est apparu dans le vocabulaire français dans les années 192046(*). On parle aussi depuis la réforme de 1960, de secteurs des métiers47(*).

Ü HISTOIRE

Si l'on remonte à l'époque gallo-romaine, il apparait que les artisans étaient « protégés » par les patrons gallo-romains (le patron chez les Romains -ce mot a entièrement changé de sens aujourd'hui -était le maître à l'égard de l'affranchi et son protection. Il en était de même en Gaule). Sous les Mérovingiens, les artisans des villes étaient très probablement soumis aux seigneurs qui s'étaient arrogé le droit de leur nommer des maîtres (à Strasbourg, c'était le comte du Palais épiscopal, délégué par l'évêque, qui était le maître des métiers). On voit, en effet, ce droit considéré plus tard comme une propriété transmissible. Louis VII accorde, en 1160, un droit de maîtrise à une veuve avec transmission à ses héritiers, sur les ouvriers travaillant le cuir.

Les règlements des divers corps de métiers existaient certainement avant Louis IX qui ne fit que les faire rassembler et réviser ; ils remontaient, sans doute, aux époques les plus lointaines. Mais ils n'étaient point officiellement adoptés, le serf n'étant devenu que depuis peu l'artisan travaillant enfin pour lui-même et les besoins de sa famille48(*).

Ü POLITIQUE ET LEGISLATION

Le secteur de l'artisanat est géré par les chambres de métiers et de l'artisanat. Il existe une liste des métiers relevant de l'artisanat définie par décret. Selon la loi du 5 juillet 1996, doivent être immatriculées au répertoire des métiers les personnes qui n'emploient pas plus de dix salariés et qui exercent une activité professionnelle indépendante de production, de transformation, de réparation ou de prestation de services49(*).

Plus de 250 métiers exercés par les artisans dont nous citons les serruriers, carrossier, boulanger, coiffeur, tailleur, ébéniste, luthier, bijoutier, peintre en lettre... on peut être inscrit au répertoire des métiers, et pour autant ne pas forcément détenir la qualité d' « artisan » ou le titre de « maître artisan ».

En effet, être inscrit au répertoire des métiers de la chambre de métiers et de l'artisanat ne confère pas automatiquement accès à ce label de qualification. Parmi les valeurs véhiculées par l'artisanat, la qualité est une notion forte, un maître mot de l'artisanat. Assimilé à la satisfaction du client, la qualité prend en compte le savoir-faire de l'artisan, les produits qu'il fabrique et les services qu'il offre. Deux titres, « artisan » et « maître artisan » soulignent la qualification et l'expérience d'un professionnel de l'artisanat. Tous deux sont garants auprès des consommateurs de l'identité et de la qualité du travail artisanal. C'est une marque d'excellence où talent et compétence sont l'essence même d'une véritable exigence.

La qualité d' « artisan » est reconnue de droit par le président de la chambre de métiers aux personnes physiques, y compris les dirigeants sociaux des personnes morales, qui justifient soit de la détention d'un diplôme ou d'un titre certifié dans le métier exercé (CAP par exemple), soit de six années de pratique professionnelles comme chef d'entreprise. La qualité d' « artisan » est attribuée dans les mêmes conditions de diplôme ou du titre, et selon les mêmes modalités, aux conjoints collaborateurs, aux conjoints associés et aux associés prenant part personnellement et habituellement à l'activité de l'entreprise.

L' « artisan d'art » exerce un métier de l'artisanat d'art dans la liste des métiers d'art en France. Celui-ci doit disposer soit d'un certificat d'aptitude professionnelle, d'un diplôme ou titre de niveau équivalent ou supérieur délivré pour le métier considéré, soit six années d'immatriculation au répertoire des métiers dans le métier d'artisanat d'art considéré, et en faire la demande.

Le titre de « maître artisan » et celui de « maître artisan en métier d'art » sont attribués par le président de la Chambre de Métiers et de l'Artisanat aux personnes physiques y compris les dirigeants sociaux des personnes morales immatriculées au répertoire des métiers, titulaires du « brevet de maîtrise » dans le métier exercé, après 2 ans de pratique professionnelle. Les titres peuvent être attribués par la commission régionale des qualifications aux personnes physiques y compris les dirigeants sociaux des personnes morales, immatriculées au répertoire des métiers, titulaires d'un diplôme de niveau de formation au moins équivalent au brevet de maîtrise dans le métier exercé, après 2 ans de pratique professionnelle, de connaissances en gestion en psychopédagogie équivalentes à celles des modules correspondants du brevet de maitrise.

Ces titres peuvent également être attribués par la commission régionale des qualifications aux personnes immatriculées au répertoire des métiers depuis au moins dix ans justifiant, à défaut de diplôme, d'un savoir-faire reconnu au titre de la promotion de l'artisanat ou de leur participation aux actions de formation.

Ce titre donne aux chefs d'entreprise, le droit d'utiliser le logo « maître artisan ».

Toutes ces qualifications sont délivrées aux seuls professionnels du secteur des métiers qui suivent les conditions d'exercice des fonctions, suivant leur durée d'activité et leur parcours scolaire.

Seuls ceux qui possèdent ces qualités ou titres peuvent librement les utiliser (papier en-tête, affiche, publicité, vitrine,...). Ainsi nul ne peut se prévaloir de ses qualités ou titre sans avoir satisfait aux obligations prévues par la loi, les contrevenants s'exposant à des peines d'amandes.

Selon la loi n°96-603 du 5 juillet 19 96 relative au développement à la promotion du commerce et de l'artisanat, seuls les individus ayant les qualités et/ou titres cités ci-avant peuvent utiliser le mot « artisan » et ses dérivés pour appellation, l'enseigne, la promotion et la publicité de l'entreprise, du produit ou de la prestation de service.

Cette même loi punit d'une amande de 7500 euros le fait de faire usage du mot « artisan » ou de l'un de ses dérivés sans détenir la qualité d'artisan.

Eu égard à différentes maladies ou risque de santé particuliers auxquels les artisans sont exposés (manipulation de charges lourdes, inhalation de la poussière ou vapeur toxiques, manipulation des produits toxiques,...) notamment du bâtiment, le travail du bois, de la pierre, etc.), un institut consacré aux questions de santé des artisans du bâtiment a été ouvert en 2011, après l'institut de recherche et d'innovation sur la santé et la sécurité au travail (Iris-ST) qui, lui a été créé en 2007.

Ü REVENU DES ARTISANS FRANÇAIS

Selon la CAPEB, l'artisanat du bâtiment représentait environ 422 000 entreprises, 702 000 salariés (60% des effectifs et 76 800 apprentis (81% des apprentis du secteur) pour un chiffre d'affaires de 77,7 milliards d'euros en 201250(*). Pour près de 920 000 entreprises artisanales dans l'ensemble et près de 3 milliards au 31 décembre 2008, l'artisanat se révèle ici comme un secteur qui soutint avec d'autres secteurs bien entendu, l'économie française.

En 2002 par exemple, la valeur des exportations artisanales pour la France a atteint le chiffre de 4 milliards de dollars.

2.1.5.2 ARTISANAT DANS LES PAYS AFRICAINS

L'artisanat occupe une place importante dans les pays africains même si la plupart des intervenants dans le secteur opère encore de manière informelle sur un marché très limité dont ils tirent peu de revenus eu égard au travail fourni. Un comité de coordination pour le développement et la promotion de l'artisanat africain (CODEPA) qui rassemble plusieurs pays du continent dont la RDC, a même été créé en vue de formaliser cette activité économique et de coordonner desactions à l'échelle du continent.

L'artisanat africain est notamment composé de masques traditionnels. Cet artisanat est perçu de différentes manières autant qu'il y a des pays.

C'est ainsi que nous pouvons remarquer dans certains pays, ce secteur a un impact très considérable et certains d'autres, il est encore faible et peu soutenu.

2.1.5.2.1 ARTISANAT DANS LES PAYS DU MAGHREB

Les pays maghrébins notamment l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, soutiennent le secteur de l'artisanat de leur manière ; les législations de tous ces pays prévoient des textes spécifiques où il est question de l'organisation du secteur de l'artisanat. Néanmoins, les contextes et les approches ne sont pas similaires.

Bien loin de la Tunisie et du Maroc, l'artisanat algérien ne fait travailler que 2,8% de la population active ; l'artisanat tunisien, lui, emploie 11% des salariés du pays ; tandis qu'au Maroc près de 20% des personnes actives travaillent dans ce secteur, environ deux millions de personnes et permet ainsi à un tiers de la population de vivre.

Mieux encore, selon les mêmes sources, les artisans tunisiens contribuent à 3,81% du PIB, selon le chiffre de 2005, alors qu'au Maroc le secteur représentait, en 2005, 19% de PIB. En Algérie, l'artisanat ne figure même dans les tableaux statistiques de l'office national des statistiques (ONS) ; avec seulement 0,314% et 0,714% respectivement du PIB total et du PIB hors hydrocarbures de l'Algérie en 2005.

Les exportations artisanales ont été évaluées, en 2008, en Tunisie, à environ 300 millions de dollars (ONA, 2009) soit approximativement 2,32% des exportations totales. Au Maroc, le chiffre d'affaire global du secteur pour 2008, est de 1,3 milliards de dollars ; les exportations seront de 92 millions de dollars et les achats des touristes étrangers s'élèvent à plus de 215 millions de dollars (Secrétariat d'Etat chargé de l'artisanat, 2009). Il faut signaler ici que dans un but comparatif, la valeur des exportations artisanales (artisanat traditionnel et d'art), en France a atteint le chiffre de 4 milliards de dollars en 2002. Concernant l'Algérie, l'estimation du montant des exportations des produits de l'artisanat traditionnel et d'art ne dépasse pas 8 millions de dollars pour l'année 200851(*) .

La comparaison effectuée dans cette partie, fait ressortir que les secteurs de l'artisanat tunisien et marocain présentent un volume d'activité, en termes d'emplois, d'exportations et de chiffre d'affaires, plusieurs fois supérieurs à l'artisanat algérien.

Si l'Algérie ambitionne atteindre le même degré de développement de ces pays, le déficit à combler est tellement important qu'il faut promouvoir la création de plusieurs milliers d'activités artisanales chaque année.

2.1.5.2.2 ARTISANAT EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

Dans notre pays, l'artisanat est encore moins développé et limité, les artisans oeuvrent en grande partie d'une manière informelle. Selon le Droit commercial congolais, l'artisanat n'est pas retenu dans la rubrique de professions commerciales ; mais il peut l'être quand l'artisan dispose d'un fonds artisanal similaire au fonds de commerce.

Il peut aussi devenir un acte de commerce si le volume d'activités et les matériels de l'artisan augmentent considérablement. Ce secteur manque d'accompagnement et de soutien pour prendre son essor dans notre pays à l'instar du Maroc ou encore de la Tunisie.

Selon le constat du chercheur congolais, Cadet Ekyamba, lors d'une conférence-débat tenue à Kinshasa le 13 juin 2018, il indiquait que l'artisanat soutenait la RDC en donnant les emplois aux jeunes et en soutenant l'économie des municipalités par le paiement des taxes et impôts dus au trésor public ; son thème étant « l'accompagnement de l'artisanat dans l'essor de l'économie de proximité », M. Ekyamba avait souligné que l'artisanat est un secteur vital et l'un des domaines pour consolider la diversification et la résilience de l'économie en République Démocratique du Congo.

Il sied de signaler qu'avec insistance, le plus urgent est la nécessité d'une réelle reconnaissance de l'identité et du statut spécifique de l'artisanat, qui est présent dans les activités des secteurs économiques traditionnels primaires, secondaires, et tertiaire.

L'éclosion du secteur de l'artisanat est freinée par le manque d'accompagnement spécifique, manque d'accès aux facteurs essentiels de production, de renforcement de capital productif et surtout de financement.

Cependant notre territoire a des préalables pour l'éclosion de l'artisanat, à savoir les sources naturelles comme le bois, l'argile, et les autres géo-matériaux, les dividendes démographiques, la culture, une jeunesse scolarisée, et l'accès aux infrastructures de base, telles que les routes, les ponts, l'énergie, la fibre optique.

Malgré son état, l'artisanat congolais offre les produits ou objet dont nous citons les plus remarquables qu'on peut trouver à travers le pays et surtout à Kinshasa où les prix sont plus intéressants :

· Bijoux : de tous les goûts, fabriqués à partir de bois, verre, métal, os d'animaux, pierres, et minerais (malachite, cuivre...),...

· Mobiliers et accessoires de décoration : là il y a le choix tant dans la variété des matériaux, qu'au niveau des modules proposés. Du siège au tabouret, appuie-dos ou petit banc en passant par la table le porte-CD, la lampe, voire le lit ou l'étagère. Mention spéciale pour les « chaises à palabre » typique en Afrique et au Congo, et constituées de ces deux planches de bois entrecroisées très stylées et confortables, en plus d'être plus facilement transportables... Les objets et accessoires décoratifs rivalisent également bien souvent de beauté et d'inventivité : bougeoir et chandeliers, boîtes à bijoux, bibelots divers, paniers tressés, ouvre-bouteilles, porte-clefs, miroirs plats et bols, coussins, céramique, poterie, tableaux...

· Instruments de musique ;

· Tapis Kuba/ velours du Kasaï ;

· Masques et fétiches traditionnels ;

· Tintin au Congo ;

· Marmites métalliques...

2.1.5.2.2.1 L'ARTISANAT DANS LA VILLE DE KAMINA

Comme partout ailleurs en RDC, les activités artisanales dans la ville de Kamina sont d'une grande diversité. Il y a presque toutes formes d'artisanat exercé ça là dans cette ville. Chaque temps qui passe laisse l'opportunité à la naissance de nouveaux ateliers artisanaux.

Nous pouvons citer parmi les activités les plus visibles :

X La menuiserie : Est l'une des activités les plus répandues sur la ville et la plus importation par le rôle qu'elle joue pour les artisans et son apport dans la création de richesses ;

X La soudure : est visible et pratiquée surtout aux endroits où l'électricité est en permanence ;

X La couture : est visible dans les quartiers de la ville, elle est pratiquée et par les hommes et par les femmes. Les uns travaillent en synergie, les autres préfèrent travailler seuls au coin de rue ou plus souvent dans leurs parcelles. Pour cette activité artisanale, plusieurs centres de formations sont en train d'être ouverts pour l'encadrement des apprentis et/ou les stagiaires (élèves).

X La réparation : les ateliers de réparation dans toute leur diversité existe sur l'ensemble de la ville.

X La cordonnerie : le célèbre atelier de cordonnerie de la ville de Kamina est le centre Bwimwa, la cordonnerie est encore appliquée et par les artisans ambulants, et même par ceux qui sont fixes. Dans notre milieu, cette activité malgré le revenu qu'elle génère, elle est encore considérée par la société comme une activité réservée à la basse classe.

X La coiffure : les salons de coiffure sont placés le plus souvent dans les endroits de grandes circulations de la ville : au centre urbain (sur les avenues de la base, des manguiers, Malunga...), à côté des marchés,...

Ü REGLEMENTATION DES ACTIVITES ARTISANALES

Les activités artisanales à Kamina sont encore exploitées dans la plupart des cas d'une manière informelle, les artisans oublieraient parfois que leur travail d'une haute facture et pour eux et pour la société. Certains parmi eux ne savent même parfois pas ce qu'ils tirent de ses activités par jour ou par mois.

Ü LEGISLATION SUR L'ARTISANAT

A Kamina, les activités artisanales sont régies par des arrêtés provinciaux conformes à ceux du niveau national.

C'est ainsi qu'avant d'entreprendre une activité artisanale quelconque, il faut être autorisé par le service de l'environnement qui procédera par les enquêtes sur le site concerné pour l'implantation de l'activité et qui établit le procès-verbal et ensuite le service livre à l'artisan le permis d'exploitation d'une durée de vie indéterminé si l'artisan ne déplace pas et n'agrandit son établissement, s'il y a adéquation entre le site proposé et l'activité en question ; mais cependant chaque année l'artisan va payer la taxe rémunératoire annuelle (T.R.A).

Après l'environnement, l'artisan doit encore se rendre au service au service des petites et moyennes entreprises et de l'artisanat (PMEA) pour avoir la patente artisanale qui lui confère la qualité d'artisan.

Outre l'environnement et PMEA, l'artisan doit, au service de culture et des arts qui, d'ailleurs est le service de tutelle, les documents ci-après :

? Le permis d'implantation annuel : à la différence du permis d'exploitation émanant de l'environnement, le permis d'implantation annuel comme son nom l'indique, il est renouvelé chaque année ;

? Les autorisations : donnent aux artisans la permission de libre exploitation ;

? La carte artisanale : document considéré comme carte de service de l'artisan

? Le certificat de recensement annuel : c'est un document que le service livre après identification et catégorisation des artisans selon leur secteur d'exploitation.

Etant donné que nous évoluons dans système déclaratif, les artisans peuvent éventuellement s'échapper malgré la multiplicité de services et de documents qu'ils doivent acquérir.

Ü ARTISANAT AU CENTRE BWIMWA

Le cas du centre Bwimwa est un peu particulier qu'il nécessite d'en parler.

Ce centre est situé au centre-ville de Kamina sur l'avenue De la Base N° 792, il a été créé dans le souci d'un groupe réuni l'objectif de l'auto prise en charge des personnes vivant avec handicap, cette structure est organisée depuis 1997, mis au point par le père Ante. Actuellement le centre est autonome, il ne dépend ni de l'église Catholique, ni de l'Etat, il regroupe différente couche des personnes vivant avec handicap sans discrimination aucune.

Ce centre a pour but d'assistance, d'apprentissage de métiers, et l'alphabétisation.

Les objectifs du centre restent la lutte contre la mendicité ; l'auto prise en charge, l'intégration de la personne vivant avec handicap dans la société.

Le centre est chapeauté par un directeur et superviseur de tous les services organisés à l'intérieur, il est secondé par 2 secrétaires, dont l'un particulier et rapporteur et l'autre est administratif.

Le centre organise des services tels que : l'appareillage, la cordonnerie (moderne et traditionnelle), une école de formation technique et professionnelle qui s'occupe de l'apprentissage de métiers, la coupe et couture, la menuiserie et la savonnerie.

Il sied de signaler que tous ces services sont autonomes les uns aux autres, l'école de formation technique et professionnelle compte plus de 6 enseignants spécialisés dans les différents métiers.

Voici comment se présentent les ateliers de différents services (métiers)

Tableau 1 : Relatif aux ateliers de centre Bwimwa

METIERS

NOMBRE

D'ARTISANS

1

MENUISERIE

3

2

COUPE&COUTURE

5

3

CORDONNERIE

3

4

ART PLASTIC

1

Source : élaboré par nous-même sur base de données de Bwimwa

2.2 THEORIES EMPIRIQUES ET PARTICULARITE DE L'ETUDE

Ce travail sous thème de l'artisanat n'est pas le premier dans la science qui traite de cette matière, il n'est qu'un complément sur tant d'autres déjà réalisés, comme on le dit, la roue a été déjà inventée, on ne fait que la réparer et l'orienter. Eu égard à cet aspect de chose, force est de citer quelques travaux qui ont déjà été réalisés sur cette, et dire en quoi nous recherches se démarquent de ceux de nos prédécesseurs :

v Pr M. BELATTAF&L. ZIANE, de l'université de Bejaïa en Algérie ont parlé de l'« évolution et l'impact des activités artisanales sur le développement local : cas du travail du bois dans la Wilaya de Bejaïa », ils sont proposé comme problématique : « Quelle contribution de la filière du travail du bois à l'amélioration des conditions socio-économiques des artisans en particulier et le développement local de la région de Béjaia, en général ? » à cette problématique, ils ont retenu comme trois hypothèses :

Hypothèse 1 : Les entreprises artisanales, constituent un vecteur important du développement local, tant par l'emploi et l'activité qu'elles suscitent, que par la qualité du service qu'elles assurent.

Hypothèse 2 : Le développement du secteur de l'artisanat et des métiers nécessite un dispositif juridique et institutionnel capable d'encadrer et d'organiser l'ensemble du secteur.

Hypothèse 3 : Il existe des facteurs liés aux déficits managériaux, administratifs, financiers et juridiques, qui ne favorisent pas une mise en oeuvre réelle d'une filière performante et compétitive.

v Thomas MARSHALL, de l'université de Bourgogne, il a parlé dans le cadre de sa thèse en sciences de l'information et de la communication, de la « fabrication des artisans : socialisation et processus de médiation dans l'apprentissage de la menuiserie », sa problématique est :apprendre, un processus de signification ; la relation à la matière ; comprendre un métier artisanal par l'activité. Les hypothèses émises à ces questions déclaratives sont : L'apprentissage d'un métier artisanal suppose la relation à un dispositif médiatique ; la socialisation professionnelle ne s'explique pas seulement par relations sociales ; l'identité sociale est faite de croyances d'évaluation (de soi, du monde...). ; les processus de médiation sous-jacent à l'apprentissage d'un métier ne prennent sens qu'à posteriori.

v Hela MILED, il a parlé du « Dynamique d'innovation dans les métiers d'art de l'artisanat en Tunisie, à l'université de la Manouba, à TUNIS, sa problématique était formulée comme suit : comment l'organisation artisanale met en application, en permanence, l'innovation dans chaque pratique et chaque geste. L'hypothèse à cette problématique est comme suit : Le métier peut suggérer un modèle de vie qui a disparuavec l'avènement de la société industrielle, mais c'est trompeur.

2.3 COURANT DE PENSEE

Il existe autant de variantes dans les définitions de l'artisanat (lorsqu'elles existent) et la manière de traiter ce type de secteur économique au travers des entreprises et des hommes qui le composent, qu'il y a de pays.

Il n'existe pas une définition de l'artisanat acceptée par tous, cependant il ressort des différents travaux sur l'artisanat que ces entreprises et ces hommes et femmes partagent des caractéristiques et des visions communes.

Pour les économistes du 18ème siècle, tels que Adam Smith, François Quesnay...«  le travail est source de valeur, mais de quel travail s'agissait-il ?52(*) Ainsi Smith prône l'industrialisation, la division du travail... les physiocrates comme Quesnay, considèrent que c'est l'agriculture » qui est la principale source productrice de valeur, les autres catégories dont l'artisanat font partie de la classe « stérile ».

Turgot considère que le cultivateur produit non seulement son salaire mais le « revenu qui sert à salarier toute la classe des artisans et autres stipendiés ». L'histoire est connue ensuite, l'industrialisation, le développement des relations commerciales internationales, la recherche du profit, la spéculation... ont conduit à considérer, pendant de longues années, l'artisanat comme une survivance du passé. Karl Marx, au 19ème siècle, considérait également que le progrès économique était synonyme de grande entreprise mais que contrairement au prolétariat, qui par nature était la classe révolutionnaire, l'artisanat appartenait à la classe «  conservatrice » qui cherche à « faire tourner à l'envers la roue de l'histoire ». Cependant, il révèle cette spécificité que l'artisan n'exploite pas le travail d'autrui mais vend le produit de son propre travail.

Le travail étant source de valeur, son organisation devient une question majeure d'où la focalisation des économistes sur l'entreprise et plus particulièrement sur la grande entreprise. Durant toute cette période on assistera à la dichotomie entre le travail qui produit et la valeur qu'il produit et sur laquelle il n'a aucun droit. Il faudra attendre les années 1970 avec Ernst Friedrich Schumacher ( à qui l'on doit « Small isbeautiful », signifiant en Anglais, petit est beau ») pour que la petite entreprise retrouve grâce dans les considérations économiques avec, dans les années 1980-1990, les travaux de Pierre-André Julien, au Canada, et Michel Mar Chesnay, en France, qui la définissent comme « une invention des hommes destiné à s'adapter à la complexité d'un environnement largement subi ». en 1982, Christine Jaeger traite directement de l'artisanat dans son ouvrage au titre évocateur : « Artisanat et capitalisme, l'envers de la roue de l'histoire ».

Parallèlement aux développements des considérations sur l'entreprise, les théories sur l'entrepreneur évoluent également et les années 2000 verront en France se développer des études et théories sur l'artisan chef d'entreprise et sur l'entreprise artisanale. Un réseau de chercheurs spécialisés sur l'artisanat verra le jour53(*) et produira des éclairages particuliers sur la spécialité économique et sociale de l'artisanat et de l'entreprise artisanale, l'approche théorique peut se schématiser au travers du concept de « potentiel de ressources » développé par Sophie Boutillier54(*) ; et Dimitri Uzunidis55(*) dont les trois piliers sont les connaissances, les ressources financières et les relations sociales. En ce début du 21ème siècle, l'artisan et l'entreprise artisanale intéressent tous les champs de recherche des « sciences économiques et sociales ». Le rôle de l'artisanat, la considération du lien social commence à être mieux connu et reconnu ainsi que celui qu'il tient dans les processus d'innovation.

Au travers de ces travaux apparait une idée de l'artisanat assez éloignée de ce qu'on peut imaginer à la lecture des définitions officielles. Nous sommes maintenant dans une vision moderne d'une société humaine tout aussi éloignée d'une société « passéiste, voire folklorique » dans laquelle on situe encore l'artisanat que de celle des spéculateurs et spécialistes de l'économie virtuelle.

L'artisan moderne est de plus en plus un homme ou une femme qui a un bon niveau d'études, qui est parfaitement intégré dans la vie locale, qui est sensible à l'innovation et qui a cette particularité de ne pas envisager la croissance de son activité exclusivement par celui du nombre de ses salariés. Son souhait est de pouvoir contrôler son affaire et de pouvoir vivre dans un environnement où il se sent, peut-être de façon illusoire, libre et indépendant. Dans les faits l'artisan gère, consciemment ou non, son développement en fonction de son potentiel de ressources, de son métier et de sa filière professionnelle qu'il met en avant, en insistant sur leur spécificité, et de son environnement institutionnel et normatif.

Ces trois facteurs de développement expliquent les limites de la liberté de l'artisan et la grande diversité des situations rencontrées sur le terrain.

En fait un autre facteur, peu souvent mis en exergue, caractérise l'artisanat, c'est à la fois le grand nombre d'entreprises et leur grande dispersion géographique. Ce facteur explique en grande partie à lui seul le rôle de l'artisanat dans la stabilité de la société mais également son rôle de tampon en période de crise économique, la fermeture d'une usine qui emploie plusieurs centaines ou milliers de salariés sinistre très rapidement une région entière et la déstabilise socialement et économiquement pour de longues années ; mais la fermeture d'entreprises artisanales passe inaperçu. Si en ce début du 21ème siècle, l'économie virtuelle semble avoir montré ses limites, l'artisanat, tel qu'il se forme actuellement, en représentant, par opposition, l'économie du réel comme moyen d'évolution de la société vers une meilleure prise en compte des personnes et de l'environnement , pourrait être un espoir pour le bien être des générations futures.

L'artisanat n'est plus alors une survivance du passé mais l'un des socles de la société et de son évolution, qui du fait de l'élévation du niveau de formation des chefs d'entreprises, les « entreprenants », pour reprendre le terme de l'OHADA, devrait être un acteur incontournable de tout processus d'innovation. De ce fait, le renouvellement, de la représentation professionnelle évoluera également et les élus redonneront à la politique son sens, qui pour l'artisanat était assez bien et universellement explicité dans une loi française connue sous le nom de loi Royer en son article 1 : « Ils (commerce et artisanat) doivent contribuer à l'amélioration de la qualité de la vie, à l'animation de la vie urbaine et rurale et accroitre la compétitivité de l'économie nationale ».

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Comme nous l'avons déjà dit dans le chapitre précédent, les activités artisanales dans la ville de Kamina sont d'une grande diversité.

Nous pouvons trouver presque toutes formes d'artisanat dans cette partie de la province.

Chaque temps qui passe, laisse lieu à la naissance de nouveaux ateliers artisanaux.

Dans ce chapitre, nous allons parler de l'influence de ces activités aux ménages des artisans :

3.1 LA MENUISERIE

La menuiserie est l'une des activités artisanales les plus répandues sur la ville de Kamina ; elle est la plus importante par le rôle qu'elle joue pour les artisans et son apport dans la création de richesses aux ménages.

Cependant, les menuisiers produisent divers produits aux publics en utilisant différents éléments dans leur processus de production.

Pour notre part, nous nous attelons ici dans l'utilisation de bois dans la fabrication d'un produit artisanal.

3.1.1 UTILISATION DES BOIS

Dans la menuiserie, le bois est utilisé pour produire plusieurs biens. Ces biens peuvent être : la chaise, le banc, la vitrine, le lit, la porte en bois, la charpente...

De tous ces processus de production, nous allons analyser l'utilisation de bois dans la fabrication d'un lit. Ce processus demande outre le bois, d'autres éléments qui doivent être combinés au bois tels que : les clous, vices et vernis. Tous ces éléments engendrent un coût à supporter par l'artisan menuisier.

Tableau 2 : coûts de fabrication d'un lit de ¾

DESIGNATION

QUANTITE

PRIX UNITAIRE

PRIX

GLOBAL

POURCENTAGE

(%)

1

BOIS

2 BLOCS

18.000Fc

36.000Fc

77,4

2

VERNIS

1 BOITE

5.000Fc

5.000Fc

10,8

3

CLOUS

1/2 Kg

5.000Fc

25.000Fc

5,4

4

VICES

2 BOITES

1.500Fc

3.000FC

6,4

TOTAL

-

29.500Fc

46.500FC

100

Source : établi par nous-même sur base des données de l'enquête.

Pour fabriquer un lit de ¾ selon le résultat, le menuisier décaisse 46.000fc pour les éléments constitutifs dont le bois, élément principal représente 77,4% et les autres éléments 22,6% du coût global, à ce coût il faut ajouter le coût de la main d'oeuvre qui est de 13.500Fc.

La comparaison entre le coût de fabrication et le prix de revient permet à chaque ménage exerçant cette activité d'obtenir un profit monétaire après chaque opération de l'ordre de :

Prix de vente d'un lit ¾ = 90.000fc

-coût de fabrication = -46.000fc

-la main d'oeuvre = -13.000fc

Gain = 30.000fc

Avec deux blocs de bois dont le prix global est de 36 000fc selon notre cas, le menuisier peut fabriquer un lit de ¾ avec comme prix d'un lit, 90 000fc ; le ménage dont l'activité est la fabrication des lits, tire de cette activité 30.000fc de revenus bruts, de l'ordre de plus de 50% du coût global de fabrication.

La comparaison des coûts et recettes permet de dégager le rôle important que joue cette activité dans la création de revenu aux ménages.

Vous constaterez ici que les ménages exerçant cette activité artisanale dans la ville de Kamina produisent des biens répondant aux besoins de la population et leur permettant de générer un revenu qui répond favorablement à leurs propres besoins.

3.2 ANALYSE DE LA SOUDURE ET LA FORGE

La soudure n'est plus une activité à présenter dans la ville de Kamina, elle est l'un des moyens de création de richesses par la production des biens et surtout pour ce qui est de la ville de Kamina, la prestation des services.

La production de ces activités concerne : la fabrication de casseroles, braséro, porte métallique, fenêtre, pour ne citer que cela ;

Le service rendu par cette activité concerne la soudure des pièces de véhicules, motos, vélos etc.

Pour ce faire, nous mettons en étude la fabrication d'un braséro, il faut la consommation de baguettes, de tôle noire, l'électricité, moins d'oeuvre et autres, telle que présentée dans le tableau ci-dessous.

Tableau 3 : Eléments ducoût de production d'un brasero simple

DESIGNATION

QUANTITE

PRIX UNITAIRE EN FC

PRIX GLOBAL EN FC

POURCENTAGE

(%)

1

TOLE NOIRE

-

6000

6000

88,42

2

BAGUETTES

3

150

450

6,62

3

FER PLAT

-

350

350

5,14

TOTAL

-

6500

6800

100

Source : élaboré par nous-même sur base des données de l'enquête

Cette fabrication coûte selon le résultat, 6 800Fc dont la tôle noire est l'élément principal avec notamment 88,24% du coût global et les autres éléments représentent 11,76% de ce coût de fabrication.

De ce processus, l'artisan produit des biens qui satisfont les besoins du public et lui permettent de tirer un revenu pour la survie de son ménage :

Un brasero simple se vend à 9000Fc

-coût de fabrication =-6800Fc

L'artisan tire de ce processus 2200Fc qui représentent 32,35% du coût engagé par brasero simple.

Si ceci concerne la fabrication du brasero, voici ci-dessous la production d'une porte métallique :

LE COÛT DE FABRICATION D'UNE PORTE METALLIQUE

Ce processus demande la présence des éléments tels que : le chambranleprofil bouteille, fer en T, tôle noire, pommel, tube carré, verrou, serrure, baguettes, disques à couper..., dont la combinaison et les coûts respectifs pour tous ces éléments sont présentés dans le tableau ci-après :

Tableau 4 : Relatif au coût de production d'une porte métallique

DESIGNATION

QUANTITE

PRIX UNITAIRE

EN FC

PRIX GLOBAL

EN FC

POURCENTAGE

(%)

1

CHAMBRANLE

5m

15000

75000

25,9

2

PROFIL BOUTEILLE

6m

10000

60000

20,7

3

FER EN T

6m

4000

24000

8,3

4

TOLE NOIRE

1/3 m

80000

?27000

9,3

5

POMMEL

2 pièces

2000

4000

1,4

6

TUBE CARRE

6m

2666,67

16000

5,5

7

VERROU

-

2500

2500

0,9

8

FER A BETON

1m

1100

1100

0,4

9

SERRURE

1 boîte

50000

50000

17,3

10

BAGUETTES

25

150

3750

1,3

11

DISQUE A COUPER

1

8000

8000

2,8

12

MAIN D'OEUVRE

-

18000

18000

6,2

TOTAL

-

211416,67

289350

100

Source : élaboré par nous-même sur base des données du terrain

Selon ce résultat, le Chambranle, le profil bouteille, la serrure et la main d'oeuvre représentent respectivement 25,9 ; 20,7 ; 17,3 et 6,2 % du coût total de production d'une porte métallique.

L'atelier cède cette porte contre 345 000Fc, prix de vente, vous constaterez que l'atelier ayant procédé à cette fabrication, génère 55.650Fc comme gain, soit 19,2%du coût global de production.

Dans la pratique, il est de nature qu'un artisan reçoive une commande d'un client, ce dernier apporte tous les éléments constitutifs (matières premières et consommables), dans ce cas, l'artisan exige 30% du coût de ces éléments ; soit 81.404Fc (30% de 271.350Fc) qu'on peut arrondir à 81.000Fc. Signalons ici que les 271.350Fc viennent de la déduction dans le coût total de production, du coût de la main d'oeuvre (18000Fc). Vous comprendrez ici que le coût de la main d'oeuvre n'est pas à incorporer dans le coût des éléments constitutifs.

3.3. ETUDE ANALYTIQUE DE LA COUTURE

La couture dans la ville de Kamina est l'une des activités artisanales les plus visibles et actives du milieu. Cette couture produit de biens (vêtements) et surtout pour ce qui est de la ville de Kamina, elle rend service. Généralement, le client s'amène avec tous les éléments auprès de son couturier, ce dernier fixe le montant correspondant à son travail, selon le modèle que veut son client.

Les couturiers produisent divers biens : habits pour homme et femmes.

Ø Pour hommes, cette couture concerne : la confection de chemise, boubou, veste, pantalon et autres choses.

Ø Pour femmes, nous avons : la confection de jupes, blouse (généralement ce qu'ils appellent « camisole »), robe et tout ce qui vient avec.

Pour ce faire, examinons le processus de la confection d'une camisole simple.

3.3.1 CONFECTION D'UNE CAMISOLE SIMPLE

Pour qu'une camisole s'ébauche, le couturier utilise le pagne, la doublure, fermeture (communément appelée tirette) et le fil. Les pagnes sont d'une grande diversité, nous intéressons pour notre cas à une camisole cousue en pagne « Real », ici encore, cette même marque a de différente valeur selon qu'il s'agisse de ce qu'on appelle choix, il y en a qui coûte 25.000Fc par pièce, d'autre, 18.000Fc par pièce.

Nous prenons en compte le second cas (une pièce pour 18.000Fc), si une pièce coûte compte 3 pagnes, alors un pagne est vendu 6000.

Voici ci-après les coûts correspondant aux éléments cités ci-haut

Tableau 5 : Relatif au coût des éléments constitutifs d'une camisole simple

NATURE D'ELEMENTS

NOMBRE

PRIX UNITAIRE EN FC

MONTANT GLOBAL EN FC

1

PAGNE REAL

1

6000

6000

2

DOUBLURE POPELINE

1m

2000

2000

3

TIRETTE (FERMETURE) 50Cm

1

500

500

4

FIL (PETIT FORMAT

1 BOBINE

200

200

TOTAL

-

87000

8700

Source : Etabli par nous-même sur base des données de terrain

Si une camisole est cédée en contrepartie de 16.700Fc, le couturier réalise un résultat brut de 8000Fc. Ce résultat est qualifié de brut parce qu'il y a le coût d'autres éléments à y déduire tels que les amortissements de machines, l'électricité dans certains cas, etc.

Ce résultat est trouvé en diminuant le prix de vente d'une camisole (16.700Fc) du coût des éléments constitutifs.

Ceci est constaté dans le cas où le couturier coud avec ses propres matières consommables et/ou matières premières.

Très souvent, le couturier reçoit une commande d'un client qui se présente devant lui presque avec tous les éléments nécessaires à la confection de son vêtement (pagne et doublure). Dans le cas de la confection d'une camisole simple à laquelle nous faisons allusion dans notre étude, le couturier exige 10.000Fc pour service (confectionner une camisole simple) à son client.

Ce revenu permet comme vous pouvez le constatez, à l'artisan de répondre à ses besoins éventuels.

3.4. ANALYSE DE LA COIFFURE

La coiffure est l'un des moyens de création de revenus pour les ménages dans la ville de Kamina.

Les salons de coiffure sont beaucoup plus visibles dans les endroits de grande circulation et de grandes activités. Ils sont soit pour femme, soit pour homme ou mixtes.

Quand on entre dans un salon de coiffure à Kamina, on voit des matériels tels que la tondeuse, le miroir, la bouteille d'alcool, lame de rasoir, etc. ; que le coiffeur utilise bien sûr dans les salons pour hommes, pour rendre beau son client. En nous intéressant à la coiffure masculine, nous avons constaté ce qui suit :

Tableau 6 : Incidence de la coiffure à Kamina

MOYENNE DE CLIENTS/JOUR

RECETTES

DEPENSES

REVENU GENERE

PAR TETE

MOYENNE JOURNALIERE

ELEMENTS

COUT/TETE

COUT MOYEN JOURNALIER

PAR TETE

MOYENNE JOURNALIERE

11

2000

22000

RASOIR

100

1100

900

9900

AUTRES

1000

11000

TOTAL

1100

12100

Source : Elaboré par nous-même sur base des données de l'enquête.

Les montants dans le tableau ci-haut sont en FC.

Selon ce résultat, vous constaterez qu'à Kamina, la coiffure pour homme s'élève généralement à 2000Fc par tête, le coiffeur, pour rendre ce service, doit en moyenne dépenser 1100Fc par tête quand bien même lui-même ne prend en compte que les dépenses de rame de rasoir tout en oubliant les amortissements de ses tondeuses, le miroir qu'il utilise, l'électricité qu'il paie... que nous avons repris dans la rubrique que nous avons nommé « autres » dans le tableau ci-après, pour coiffer une tête. Ce coût et le savoir-faire de l'artisan lui permettent de générer 900Fc de revenu brut par tête.

La moyenne de clients qui fréquentent un coiffeur étant de 11 personnes par jour, ce dernier réalise en moyenne 22000Fc de recettes journalières dans lesquelles il faut réduire les dépenses moyennes journalières évaluées à 12100Fc, ce qui lui permettrait de réaliser un revenu journalier de 9900Fc par jour soit 45% de ses recettes et 81,82% des dépenses journalières.

Par cette activité, l'artisan coiffeur survit et répond à ses besoins grâce à sa dextérité manuelle et son savoir-faire.

Outre la menuiserie, la soudure, la couture et la coiffure, nous trouvons encore dans la ville de Kamina d'autres activités artisanales aussi d'une grange importance la création de richesses et d'emploi aux m'nages : la réparation, la cordonnerie, etc.

3.5. DETERMINATION DES REVENUS MENSUELS PAR SECTEUR D'ACTIVITE

Faisant face à l'irrégularité des demandes, les revenus des artisans ne sont pas constants ; ils varient selon les périodes et la force de la demande. En dépit de ces aléas, nous avons ressorti quelques revenus moyens journaliers et mensuels par secteur d'activités.

Tableau 7 : Revenus journaliers et mensuels par secteur d'activités

SECTEURS D'ACTIVITES

REVENUS MOYENS EN FC

JOURNALIERS

MENSUELS

1

MENUISERIE

18.000

540.000

2

SOUDURE

14.000

420.000

3

REPARATIO MOTOS

12.000

360.000

4

COUTURE

10.000

300.000

5

COIFFURE

9.900

297.000

6

CORDONNERIE

7.100

213.000

Source : Etabli par nous-même sur base des données (tableau 2, 3,4,5 et 6) de l'enquête

Ce tableau reprend chaque revenu généré par jour et par mois ; et par secteur d'activités dans la ville de Kamina pour les six (6) secteurs enquêtés.

Les résultats de ces six secteurs montrent que le revenu n'est pas le même à tous les secteurs et n'évolue pas de la même manière car chaque secteur présente ses réalités appropriées et selon le domaine d'activités. Les revenus présentés dans ce tableau ne sont pas constants comme nous l'avons déjà souligné dans les lignes précédentes, ils dépendent de la demande, du temps... Loin de nous pour confirmer ces résultats d'une réalité annuelle car tout est situationnel disons-nous.

3.6. REPARTITION DES REVENUS AU CENTRE BWIMWA DE KAMINA

Le cas du centre Bwimwa mérite un accent particulier, ce centre a un effectif important qui constitue son personnel. Ce personnel est réparti en plusieurs ateliers et une école de formation professionnelle. Ces ateliers concernent la menuiserie, la coupe et couture, la cordonnerie, pour ne citer que cela.

Avec cet effectif, le centre réalise un chiffre important qui permet sa survie et supporter ses charges. Voyons ci-après le revenu que les artisans tirent de ce centre.

Tableau 8 : Relatif aux revenus des artisans de Bwimwa

PROFESSIONNELS

REVENU/JOUR EN $

REVENU MENSUEL EN $

REVENU MENSUEL EN FC

1

ENSEIGNAT

2,6

67,6

108.160

2

MENUISIER

10% DU REVENU/JOUR

10% DU REVENU MENSUEL

-

3

COUTURIER

2,6

67,6

108.160

4

CORDONNIER

2,6

67,6

108.160

5

ART PLASTIC

2,6

67,6

108.160

Source : Etabli par nous-même sur base des données de l'enquête du terrain.

Hormis le menuisier qui a un revenu variable, tous les artisans et les formateurs des artisans ont des revenus fixes chaque mois.

Avec ces revenus, les artisans peuvent répondre à leurs besoins éventuels ce qui leur permet de survivre.

3.7. IMPACT DES ACTIVITES ARTISANALES SUR LA VIE SOCIO-ECONOMIQUE

DES MENAGES A KAMINA

Après récolte, analyse et traitement de donner, nous avons trouvé que les activités artisanales dans la vie de Kamina génèrent des revenus, tels que présentés dans les tableaux ci-haut, qui permettent aux ménages de répondre favorablement à leurs besoins.

CRITIQUES ET SUGGESTIONS

1. CRITIQUES

Tout au long de notre recherche, nous avons constaté certains vices dans la manière dont les artisans se conduisent et gèrent leurs activités, qui méritent être clamés :

Ø La non-tenue des comptabilités est une situation générale pour tous les artisans, pourtant ceci peut causer éventuellement de nuisance à leurs activités respectives.

Ø Manque d'honnêteté de la part des artisans à l'égard de leurs clients, une situation qui résulterait de la non-planification au préalable des activités, ce qui leur cause parfois des engueulades avec les clients.

2. SUGGESTIONS

Après avoir constatéces faiblesses dans les fiefs des artisans, force est de formuler quelques suggestions qui permettraient à ces derniers, de remèdes ou solutions à leurs diverses situations :

Ø Comme pour toute l'activité économique, la tenue de la comptabilité doit être d'une importance capitale pour toute activité artisanale dans la bonne conduite de ses affaires, elle doit accompagner régulièrement l'artisan dans tout ce qu'il fait dans son atelier, ceci lui permettrait d'enregistrer les amortissements de ses équipements, connaitre même en moyenne ce qu'il tire de ses activités, les dépenses et autres choses.

Ø L'artisan doit au préalable, planifier ses activités afin de quoi faire quand car disons-nous, le temps est une ressource rare à défaut de laquelle, rien ne peut se réaliser, l'artisan doit savoir dire non à une demande urgente d'un client s'il trouve qu'il a déjà d'autres demandes non satisfaite ou expliquer à ce dernier, le temps exacte qu'il doit mettre pour répondre à cette demande, une chose qui lui conférerait de la crédibilité et de l'honnêteté dans ses activités.

CONCLUSION GENERALE

Pour clore, nous parlions du sujet formulé en ces termes : « Les activités artisanales et leur impact sur la vie socio-économique des ménages à Kamina », entre 2016 et 2018.

Nous nous sommes posé une seule question qui a fait l'essentiel de notre problématique, formulée comme suit :

Le revenu généré par les activités artisanales répond-il favorablement à la survie des ménages ?

De cette question, il est résulté l'hypothèse suivante :

Il nous semblerait que les activités artisanales génèrent des revenus conduisant au bien être des ménages des personnes oeuvrant dans ce secteur.

Pour ce faire, nous avons opté pour la méthode inductive et les techniques documentaires et d'interview ou d'entretien.

Hormis l'introduction et la conclusion générales, notre travail est constitué de trois chapitres comme suit :

Le chapitre premier qui traite des notions élémentaires ; subdivisé en deux sections dont la première est basée sur les définitions des concepts et la seconde donne de l'aperçu sur la ville de Kamina.

Le deuxième chapitre quant lui aborde la revue de la littérature, il est scindé en trois sections notamment les théories explicatives, les théories empiriques et le courant de pensées.

Et enfin le troisième chapitre qui est consacré à l'impact des activités artisanales sur la vie socio-économique des ménages à Kamina.

Après traitement et analyse des données, nous sommes arrivés au résultat selon lequel les revenus générés par les activités artisanales à Kamina, permettent aux ménages des artisans de répondre favorablement à leurs besoins ; ceci se justifie par le chiffre que ces artisans réalisent face au niveau de vie de la ville de Kamina.

Tel étant le cas, notre hypothèse est confirmée.

BIBLIOGRAPHIE

I. ECRITS SCIENTIFIQUES

1. BLANCHARD O. -COHEN D., « Macroéconomie », village mondial, Paris/Pearson Education France, 2002

2. BOUTILLIER S. -DAVID M. -FOURNIER C., « Traité de l'artisanat et de la petite entreprise », educawb, 2009.

3. BOUTILLIER S. -FOURNIER C., « une communauté de pratiques singulières : Le club des dirigeants du réseau Artisanat-université » dans M. Arnaud (dir) pédagogie en ligne, méthodes et outils, Educaweb, 2007

4. BOUTILLIER S. -UZUNIDIS D., « Le potentiel de ressources de l'entrepreneur artisan dans le système territorial de production », dans Cahier du Lab.RII, N°127, 2006.

5. BOUTILLIER S., « Du capital social au potentiel de ressources » dans Cahier du Lab. RII, N°115, 2006.

6. BOUTILLIER S., « L'artisan entre histoire et théorie économique », dans : cahier Lab.R11, 01/06/2010, n°226

7. BOUTILLIER S., « Petite entreprise et entrepreneur : fondements théoriques » dans Sophie Boutillier, Michel David, Claude Fournier (sous la direction), Traité de l'artisanat et de la petite entreprise, Educaweb, 2009

8. CHEVALLIER D. -LERETAILLE L., « artisanat », encyclopediauniversalis

9. DAVID M., « Brève histoire de l'artisanat », ISM, 1998

10. DEBRE M., « L'artisanat classe sociale, Dalloz 1934

11. DESFOSSES Y. -JACQUES A. ET PRILAUX G., « Archéologie de la Grande Guerre en Champagne-Ardenne et Nord-Pas-de-Calais ».

12. FOURNIER C., « Artisanat et politique économique », dans Artisanat, la modernité réinventée dir. S. Boutillier, C. Fournier, coll. Marché et organisation, Le Harmattan, 2006.

13. GUILLEBAUD J-C., « préface à De l'homme à l'art : dans les tranchées de la première Guerre mondiale », de Nicole. Durand. 2006

14. HUSSON F., « Artisanat français : étude historique (les charpentiers) », Marhai&Billard.

15. ILUNGA KABENGELE P., travail de fin de cycle, unikam, 2017, inédit

16. KARI E., « Le concept international de l'artisanat », séminaire APCM/UIAPME, Budapest 4 et 6 octobre 2003.

17. PERRIN C., « Entre glorification et abandon. L'Etat et les artisans en France (1938-1970) », Cheff, Paris, 2007

18. Pr BELATTAF M. -ZIANE L., « Evolution et impact des activités artisanales sur le développement local », dans revue Econature 01(2014)

19. REY A. « Dictionnaire histoire de la langue française », Robert.

II. SITES INTERNET

1. « Chambre des métiers et de l'artisanat de Paris », disponible sur http:/ www.wikipedia.org, consulté le 23/11/2018

2. « Exposition l'Art pendant la guerre », Lausanne 1917, disponible sur www.wikipedia.com/artisanat de tranchée.

3. « Activités artisanales », disponible sur www.infosetrepreneurs.net/définition, consultée le 25/12/2018

III. DICTIONNAIRES

1. Dictionnaire Le Robert, Sejer 25, avenue Pierre-de-coubertin, 75013 Paris, 2011

2. Dictionnaire universel

3. Dictionnaire économique

IV. AUTRES

1. BUKASA TSHIBANGU R., « Droit commercial », G2 ECO., Unikam, 2017-2018, P45, inédit (note de cours).

2. MUKALAY MUTOMBO F., « Economie politique » G1 ECO, unikam, 2016-2017, P8, inédit(note de cours).

3. BANZA MANGA S., « Méthodes de la recherche scientifique en sciences économiques », G2, Unikam, 2016, inédit(note de cours).

4. Rapport annuel de la mairie de Kamina 2018

5. Rapport annuel de la cité de Kamina 2014-2015, cité par Ilunga Kunga Patient

Table des matières

EPIGRAPHE.............................................................................................................................................I

DEDICACE...............................................................................................................................................II

AVANT-PROPOS....................................................................................................................................III

INTRODUCTION GENERALE 1

CHAPITRE PREMIER : LES CONSIDERATIONS GENERALES 8

SECTION 1 : DEFINITIONS DES CONCEPTS OPERATOIRES 8

1.1.1 ACTIVITE 8

1.1.2 ARTISANAT 8

1.1.3 ACTIVITES ARTISANALES 9

1.1.4 ENTREPRISE ARTISANALE 9

1.1.5 IMPACT 10

1.1.6 VIE SOCIO-ECONOMIQE 10

1.1.7 MENAGE 10

SECTION 2 : PRESENTATION DU MILIEU D'ETUDE 11

1.2.1 APERÇU HISTORIQUE DE LA VILLE DE KAMINA 11

1.2.2 SITUATION GEOGRAPHIQUE DE LA VILLE DE KAMINA 12

1.2.3 CADRE ECONOMIQUE 13

1.2.4 ORGANIGRAMME 14

1.2.4.2 COMPREHENSION DU SCHEMA DE L'ORGANIGRAMME ET FONCTINNEMENT 15

CHAPITRE DEUXIEME : REVUE DE LA LITTERATURE 16

SECTION 1 : THEORIES EXPLICATIVES 16

2.1.1 DESCRIPTION DU CONCEPT DE L'ARTISANAT 16

2.1.2 APERÇU HISTORIQUE DE L'ARTISANAT 18

2.1.3 ESSOR DE L'ARTISANAT AU COURS DES ANNEES 19

2.1.3.1 L'ARTISANAT SOUS L'ANCIEN REGIME ET LE DIX-NEUVIEME SIECLE 19

2.1.3.2 L'ARTISANAT D'ENTRE-DEUX GUERRES MONDIALES 20

2.1.3.2.1 LA NAISSANCE DES CHAMBRES DE METIERS 22

2.1.3.2.2 ARTISANAT DE TRANCHEE 24

2.1.3.3 L'ARTISANAT PENDANT LA PERIODE DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE 25

2.1.3.4 CONSOLIDATION DES CHAMBRES DE METIERS 26

2.1.3.5 ESSOR DES CHAMBRES DE METIERS 26

2.1.4 ACCEPTATION CONTEMPORAINE DE L'ARTISANAT (PENSEE ECONOMIQUE) 27

2.1.5 CONSIDERATION DE L'ARTISANAT A TRAVERS LES PAYS 28

2.1.5.1 L'ARTISANAT DANS LES PAYS EUROPEENS 28

2.1.5.1.1 ARTISANAT FRANÇAIS 30

2.1.5.2 ARTISANAT DANS LES PAYS AFRICAINS 33

2.1.5.2.1 ARTISANAT DANS LES PAYS DU MAGHREB 33

2.1.5.2.2 ARTISANAT EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO 34

2.1.5.2.2.1 L'ARTISANAT DANS LA VILLE DE KAMINA 35

2.2 THEORIES EMPIRIQUES ET PARTICULARITE DE L'ETUDE 38

2.3 COURANT DE PENSEE 39

CHAPITRE TROISIEME : PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS 42

3.1 LA MENUISERIE 42

3.1.1 UTILISATION DES BOIS 42

3.2 ANALYSE DE LA SOUDURE ET LA FORGE 43

3.3 ETUDE ANALYTIQUE DE LA COUTURE 45

3.3.1 CONFECTION D'UNE CAMISOLE SIMPLE 45

3.4 ANALYSE DE LA COIFFURE 46

3.5 DETERMINATION DES REVENUS MENSUELS PAR SECTEUR D'ACTIVITE 47

3.6 REPARTITION DES REVENUS AU CENTRE BWIMWA DE KAMINA 48

3.7 IMPACT DES ACTIVITES ARTISANALES SUR LA VIE SOCIO-ECONOMIQUE 49

DES MENAGES A KAMINA 49

CRITIQUES ET SUGGESTIONS 50

1. CRITIQUES 50

2. SUGGESTIONS 50

CONCLUSION GENERALE 51

BIBLIOGRAPHIE 52

Table des matières 54

* 1 BANZA MANGA S., « Méthodes de la recherche scientifique en sciences économiques », G2, Unikam, 2016, inédit

* 2 Dictionnaire Le Robert, éd. 2011, p358

* 3 IBIDEM

* 4 BANZA MAKONA S., op. cit.

* 5 Dictionnaire Le Robert, éd. 2011, P286

* 6 Dictionnaire universel, en ligne

* 7IBIDEM

* 8 BANZA MAKONGA S., op. cit.

* 9 IBIDEM

* 10 ILUNGA KABENGELE P., travail de fin de cycle, unikam, 2017, P5, inédit.

* 11 Joseph P. Elaboration d'un travail scientifique, cours inédit, 3èmecycle (D.E.A) UNIKIN, 2004-2005

* 12 Albert B. les Méthodes des sciences sociales, mont Chrétien, Paris, 1972, P207

* 13 Dictionnaire Le Robert, Sejer 25, avenue Pierre-de-coubertin, 75013 Paris, P7, 2011

* 14 Dictionnaire universel

* 15 Pr BELATTAF M. -ZIANE L., « Evolution et impact des activités artisanales sur le développement local », dans revue Econature 01(2014), P3

* 16 « Définition de l'artisanat » : disponible sur www.wikipedia.com, consulté le 22/11/2018 (en ligne)

* 17 «  Activités artisanales », disponible sur www.infosetrepreneurs.net/définition, consultée le 25/12/2018

* 18 www.wikipedia.com, op. cit.

* 19 ILUNGA KABENGELE P., op. cit.

* 20 Dictionnaire universel

* 21 IBIDEM

* 22IBIDEM

* 23 ILUNGA KABENGELE P., op. cit.

* 24 MUKALAY MUTOMBO F.,  « Economie politique » G1 ECO, unikam, 2016-2017, P8, inédit.

* 25IBIDEM

* 26 BLANCHARD O. -COHEN D., « Macroéconomie », village mondial, Paris/Pearson Education France, 2002, P275

* 27 Rapport annuel de la cité de Kamina 2014-2015, cité par Ilunga Kunga Patient

* 28 Rapport annuel de la mairie de Kamina 2018.

* 29 BUKASA TSHIBANGU R., « Droit commercial », G2 ECO., Unikam, 2017-2018, P45, inédit.

* 30 BOUTILLIER S., « L'artisan entre histoire et théorie économique », dans : cahier Lab.R11, 01/06/2010, n°226, P18.

* 31 BELATTAF M.-ZIANE L., op. cit.

* 32IBIDEM

* 33 CHEVALLIER D. -LERETAILLE L., « artisanat », encyclopediauniversalis (en ligne), consulté le 21/01/2019, sur : http://www.universalis.fr/encyclopedie/artisanat/

* 34 DAVID M., « Brève histoire de l'artisanat », ISM, 1998, P10

* 35IBIDEM

* 36 IBIDEM

* 37 DEBRE M., « L'artisanat classe sociale », Dalloz 1934 (lu en ligne).

* 38 « Exposition l'Art pendant la guerre », Lausanne 1917, disponible sur www.wikipedia.com/artisanat de tranchée.

* 39 « Chronologie de la grande guerre, 1914-1918 », disponible sur http//.wikipedia.org

* 40 DESFOSSES Y. -JACQUES A. ET PRILAUX G., « Archéologie de la Grande Guerre en Champagne-Ardenne et Nord-Pas-de-Calais ».

* 41 GUILLEBAUD J-C., « préface à De l'homme à l'art : dans les tranchées de la première Guerre mondiale », de Nicole. Durand. 2006

* 42 BOUTILLIER S., DAVID M., FOURNIER (Sous la direction de), « Traité de l'artisanat et de la petite entreprise », Educaweb, 2009, artisanat et Europe APCM, P23.

* 43 KARI E., « Le concept international de l'artisanat », séminaire APCM/UIAPME, Budapest 4 et 6 octobre 2003.

* 44 « Chiffres-clés de l'artisanat 2017 », disponible sur http:/www.wikipedia.org, consulté le 12/11/2018 à 20h42'.

* 45 FOURNIER C., « Artisanat et politique économique », P101, dans Artisanat, la modernité réinventée dir. S. Boutillier, C. Fournier, coll. Marché et organisation, Le Harmattan, 2006.

* 46 REY A. « Dictionnaire histoire de la langue française », Robert.

* 47 PERRIN C., « Entre glorification et abandon. L'Etat et les artisans en France (1938-1970) », Cheff, Paris, 2007, P322.

* 48 HUSSON F., « Artisanat français : étude historique (les charpentiers) », Marhai&Billard.

* 49 BOUTILLIER S. -DAVID M. -FOURNIER C., op. cit

* 50 « Chambre des métiers et de l'artisanat de Paris », disponible sur http:/ www.wikipedia.org, consulté le 23/11/2018.

* 51 Pr BELATTAF M.  -ZIANE L., op. cit.

* 52 BOUTILLIER S., « Petite entreprise et entrepreneur : fondements théoriques » dans Sophie Boutillier, Michel David, Claude Fournier (sous la direction), Traité de l'artisanat et de la petite entreprise, Educaweb, 2009, P163.

* 53 BOUTILLIER S. -FOURNIER C., « une communauté de pratiques singulières : Le club des dirigeants du réseau Artisanat-université » dans M. Arnaud (dir) pédagogie en ligne, méthodes et outils, Educaweb, 2007, P87.

* 54 BOUTILLIER S., « Du capital social au potentiel de ressources » dans Cahier du Lab. RII, N°115, 2006.

* 55 BOUTILLIER S. -UZUNIDIS D., « Le potentiel de ressources de l'entrepreneur artisan dans le système territorial de production », dans Cahier du Lab.RII, N°127, 2006.






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams