I.2. APPROCHE THEORIQUE
Dans ce point nous passons en revue certaine théories
relatives à la responsabilité Sociale de l'entreprise et sur le
financement successivement.
I.2.1. L'entreprise responsable sous l'éclairage des
théories.
Les thèmes qui sont à la mode, on en use et on
en abuse. C'est notamment le cas de la responsabilité sociale des
entreprises. Il n'existe pas à l'heure actuelle un seul modèle
académique dominant de la responsabilité sociale des entreprises
(RSE). Une des raisons en est la nature même de ce concept qui est fluide
et élastique.31
Probablement que les raisons profondes demeurent dans la
situation de crise du système capitaliste actuel, qui est encore
à la recherche de nouvelles solutions sur un plan global.
Conscients de la force et de l'importance de tous les autres
partis intéressés, ils soutiennent leur intention de recevoir une
part du gâteau tout en ayant un meilleur respect des valeurs non
financières (écologiques, humaines...). Dans le cas où le
conflit continuerait, il n'y aurait pas de vainqueur. Il est donc
nécessaire d'obtenir un triple compromis sur le plan global : entre les
activités humaines et la protection des écosystèmes, entre
les générations actuelles et futures et entre les pays du Nord et
du Sud. De ce fait, elle se doit d'être responsable de ses actes
vis-à-vis de tous les autres protagonistes de la société.
Sa nouvelle « préoccupation » sous-entend que
« l'entreprise est une affaire de
société32
La RSE, étant un critère relativement nouveau
utilisé pour évaluer la position et le rôle que jouent les
entreprises dans la société, est parvenue ces dernières
années de la périphérie au centre de la conscience. De
nombreux acteurs, appelés communément « parties prenantes
»
30 J.-P. Piriou, Lexique des sciences
économiques et sociales, 7ème éd., Paris, 2005,
p267.
31 M. Friedman, «The social responsibility of
business is to increase its profits», New York Times Magazine,
13Sseptembre 1970, p18.
32. C. Dupuis, Op. Cit., p 124.
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(en anglais : stakeholders) ont émergé
sur la nouvelle scène sociale et se sont attribué certains
rôles qui sont souvent en opposition à l'entreprise 33.
Afin de trouver les raisons qui expliquent ce
phénomène, nous allons tout d'abord puiser dans les
réflexions de HOWARD Bowen, l'auteur du concept moderne de la RSE,
puis dans l'analyse comparative des deux modèles
économiques les plus importants qui définissent le rôle de
l'entreprise au sein de la société : Shareholder
model et Stakeholder model . Nous allons en fin
considérer la théorie des parties prenantes (Stakeholder
theory) comme l'approche dominante en matière de la RSE
I.2.1.1. L'oeuvre de Howard Bowen : « le pas qui
fait le chemin »
L'expression « from Friedman to Freeman
» est très souvent utilisée dans les
discussions sur la RSE. Ce terme découle des noms des protagonistes,
auteurs des deux concepts antagonistes. Le premier concept, dont l'auteur est
Milton Friedman, fut pendant longtemps le concept dominant
connu sous le nom de Shareholder model ou du Profit-centred
model. Ce modèle opère selon la prémisse que les
affaires doivent être essentielles, voire les seules responsables dans la
création de profits à ses propriétaires. Aucun autre monde
« n'existe » hors de ce cadre-là. Le deuxième
modèle, Stakeholder model ou le
Modèle socialement responsable, se base sur une
prémisse complètement différente. L'entreprise ne s'auto
suffit pas et ne doit pas orienter toutes ses activités uniquement vers
un seul but : le profit. Elle ne peut pas se replier sur elle-même en ne
tenant pas compte de la société dans laquelle elle opère.
Elle doit être responsable envers tous ceux qui ont des « enjeux
» dans les affaires qu'elle mène, qu'il s'agisse d'individus, de
groupes d'individus ou de la société dans son ensemble. Avant
d'énoncer les différences conceptuelles entre ces deux
modèles, il est indispensable de porter notre attention sur le travail
de Tenant compte de l'importance croissante de la RSE, il faut
reconnaître que Bowen a su annoncer d'une manière
visionnaire que les « discussions portant sur les responsabilités
sociales de l'entreprise sont non seulement devenues acceptables dans les
cercles dirigeants, mais sont même à la mode ».34
Bowen a introduit les synonymes de la RSE, qui sont à l'usage de nos
jours, et a proposé à tous les partis intéressés de
s'activer sur une base volontaire.
33 J. Boatright, «Quel avenir pour la gestion
des parties prenantes? », Les Ateliers de
l'éthique, Vol. 1, no. 1, Printemps 2006, p. 56.
34 H. BOWEN, Op. Cit., 44.
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