Photo 02
Photo 03 Dans les zones dégradées,
seules les graminées subsistent mais elles ont tendances à
être clairsemées ou pratiquement inexistantes, ce qui peut
favoriser une érosion intense du sol.
Exemple du couvert végétal : Ces photos
décrivent la situation alarmante de la zone. Avec ces versants
dénudés parsemés d'îlots d'eucalyptus, des
savoka et fougères dans les fokontany d'Ankofika
à gauche et de Lampahambana à droite.
Source : L'auteur, juin 2015
II.2. La relation entre dynamique de la population -
pratique paysanne - forêt
La population contribue largement à la modification de
l'état de la couverture forestière. II.2.1. Les pratiques
paysannes :
Les principaux éléments du terroir sont : le
bas- fond pour la riziculture et les versants pour les
cultures pluviales. Le calendrier cultural (cf. Annexe V) établi par les
paysans s'étale sur un laps de temps de 12 mois du Juin au Mai. La
riziculture occupe les 10 mois contre 06 mois pour les cultures de contre
saisons.
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Les techniques employées par les
paysans sur les versants ou les bas-fonds sont traditionnelles avec des
matériels sommaires, une semence non sélectionnée, un
repiquage traditionnel, et l'utilisation d'engrais fait de fumure de boeuf et
de lapin. Vient s'ajouter le mode de faire valoir du terroir. Plus de 55% des
superficies agricoles exploitées sont concernées8 par
le métayage. Le fermage par contre est de 13,3% des surfaces agricoles
et touche les cultures pluviales. Selon les fokontany, le prix varie
de 3000 à 40 000 Ariary. Pour ceux qui utilisent leur propre terrain,
leur mode de faire valoir est alors direct. C'est le cas des
31,7% des terres cultivables des fokontany de Lampahambana,
Ankofika et Antsahambavy.
Les cultures vivrières, maraîchères et de
contre saisons constituent le type de culture pratiqué
par la population. Comme le riz compose la base de l'alimentation de
la population malgache, sa culture est pratiquée un peu partout dans les
bas-fonds. Mais des cultures pluviales complètent l'alimentation. Le
manioc, deuxième culture vivrière, peut remplacer le riz. Pour
certains paysans il devient même la base de la nourriture. Le manioc est
une source de revenu monétaire et les agriculteurs ne négligent
pas cette spéculation. C'est surtout en période des grands
travaux agricoles située entre Octobre et Mars que les paysans ont grand
besoin de manioc et des autres tubercules pour le repas de leur main d'oeuvre
saisonnier. Les haricots, petits pois et particulièrement les pommes de
terre sont les cultures de contre saison par excellence. A partir des
enquêtes effectuées sur terrain, un tableau de synthèse sur
les superficies cultivables selon la catégorie sociale des
ménages est dressé. En moyenne, 85,8 % des ménages
appartiennent à la catégorie des paysans
défavorisés. Une micro-parcellisation des terres
exploitées est constatée. La superficie des rizières varie
de 8 à 12 ares tandis que celle des champs est de 20 ares. 9
Le rendement agricole dépend
des techniques archaïques employées par les paysans, de la
qualité du sol et du manque de terres cultivables. Avec un rendement
moyen de 1,49 t/ha10, la majorité
de la population connait une insuffisance permanente en riz. La période
de soudure varie de 1 à 10 mois. Seule au sein de la forêt
naturelle que la productivité rizicole est plus élevée.
Elle peut atteindre plus de 3t/ha. Par contre, ces trois fokontany
sont de grands producteurs de pommes de terre avec un rendement de 15,09
t/ha.11
II.2.2. Paupérisation des habitants
8 D'après les enquêtes
réalisées par l'auteur, 2015.
9 Annexe IV
10 Données communales 2004
11 D'après les enquêtes
réalisées par l'auteur, 2015
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Suite à la parcellisation et à la
dépendance vis à vis des terres, il y a paupérisation
croissante des habitants, qui sont dénués de terres irrigables et
de capitaux mobilisables.
? La malnutrition : La faiblesse du
rendement agricole entraine la malnutrition chez la
population. Elle affecte plus particulièrement les
enfants en âge d'aller à l'école. La malnutrition perturbe
la scolarisation. Le repas maigre ne recouvre pas tous les besoins de l'enfant.
Elle baisse la concentration en classe. La fatigue physique se fait sentir chez
les élèves due à l'éloignement de l'école.
Par exemple, dans le fokontany d'Antsahambavy, un seul EPP pour tous
les enfants. Alors que le fokontany est vaste. Certains
élèves vont même à l'EPP de Ranovao, au
chef-lieu de la commune de Ranovao. Il en est de même pour
Lampahambana et Ankofika. Certains élèves doivent
parcourir quotidiennement 6 km. La distance entre l'école et
l'habitation aggravée par la malnutrition entraine l'abandon de
l'école. L'enfant préfère vaquer aux travaux quotidiens et
aider ses parents. Cet arrêt précoce de la scolarisation fait
baisser le niveau intellectuel des habitants. 45% de la population active ont
juste effectué l'école primaire.
? Pauvreté de la population
: Cette situation emmène à la paupérisation
parce que la
capacité d'adaptation des habitants face au changement
est limitée. La grande partie de la population vit en dessous du seuil
de pauvreté. Près de 85,8% soit 369 ménages en sont
concernés. Seuls 5,2% des ménages vivent dans l'aisance. Un
nombre infime par rapport à celui des paysans
défavorisés.12
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