Politique monétaire et financement de la croissance économique en RDC. 2009-2019par Jiguael LUZOLO PHOBA Université Libre de Kinshasa (ULK) - Diplôme d'économie monétaire 2019 |
AVANT PROPOSCe travail est le fruit d'un long parcours entrepris dans le monde des études. Il est rédigé pour attester la fin de parcours académique. Il est élaboré à partir des connaissances obtenues cinq années durant auprès des personnes animées par une volonté tenace et un savoir-faire approfondi sans lesquels nous ne pourrions pas nous revêtir du titre académique. Nous tenons à remercier principalement le professeur Henry GERENDAWELE pour avoir accepté la direction de ce travail malgré ses multiples occupations. Ainsi que l'assistant Elvis IMBALEVA pour la codirection de ce travail. Qu'ils trouvent ici l'expression de notre révérence et de notre haute considération. A tout le corps professoral de l'Université Libre de Kinshasa pour la formation qu'ils nous ont assurée tout au long de ce cycle de licence. A mes compagnons de lutte : Tyty LOBOTA, Chris WEMBANKOY, Moise NAIYA, Josué NSIALA, Lysette LEKABWELO, Ketsia BETU, Chancelvie NZUMBA, Luxsen KALALA, Faustin NIBINO, Israël MBUYI, Paul MBUNGA, Ruth NKANA. Et Lisa WEMBE. Enfin, nos remerciements vont à l'endroit de tous ceux dont les noms ne sont pas repris dans ce travail, mais qui nous ont assurés de près ou de loin leur appui qu'ils trouvent ici l'expression de notre reconnaissance. 7 0. INTRODUCTION GENERALE0.1. PROBLEMATIQUELa politique monétaire, longtemps demeurée au second plan en raison de l'audience des idées keynésiennes qui lui ont donné un simple rôle de complément de la politique budgétaire va connaitre aujourd'hui un intérêt dans l'atteinte d'objectifs de la politique économique. Son efficacité trouve un essor du fait de l'incapacité de la théorie keynésienne à expliquer la montée parallèle de l'inflation et du chômage à la fin des années 1960 En effet, La politique monétaire est devenue une composante essentielle de la politique économique permettant aux autorités monétaires d'impacter certains agrégats macroéconomiques. Selon sa stratégie d'intervention, la banque centrale à travers la conjonction des instruments de sa politique monétaire peut activer certains mécanismes enfin d'exercer une influence sur la sphère réelle1. Le niveau de croissance que les économies développées et certaines économies en développement connaissent semble être dû en partie à l`instrumentalisation des politiques monétaires et financières à travers les structures de transmission de l'objet de croissance. Cependant, le fonctionnement de l'économie nécessite des capitaux important. La croissance économique comme l'un des objectifs de la politique économique, pour l'atteindre, nécessite des forts investissements. Ceci n'est possible que dans une économie liquide, c'est-à-dire, dans un environnement où les moyens de financement sont possibles afin de stimuler les activités économiques. Ainsi, Les différents agents économiques ont de besoins en capitaux pour financer leurs dépenses. Pour se faire, ils font recours au système financier pour mobiliser les capitaux nécessaires à leur investissement. La banque centrale de par son rôle de fournir la liquidité, assure la gestion et la continuité du système financier. 1 A.A TAYEB., Impact de la politique monétaire sur la croissance économique, thèse, université Mohammed v, faculté des sciences juridiques économiques et sociales, Maroc, 2015, Pg15 2 S. FOUDA EKOBENA. Politique monétaire et croissance économique en zone CEMAC : une évaluation empirique en données de panel, mémoire de DEA, université de YAOUNDE, Cameroun, 2010, pg 7 8 De plus, les modelés de croissance endogène en précisant le fait que le développement des banques a un effet positif sur le financement de la croissance économique en particulier, en allouant une plus grande quantité d'épargne aux investissements marquent implicitement l'importance de la politique monétaire pour tout objectif de financement de la croissance économique2. De ce fait, la politique monétaire est d'une importance capitale et particulière en finance, puisqu'elle guide l'allocation des ressources de la part des investisseurs grâce au taux d'intérêt. En agissant sur la quantité de monnaie circulant dans un pays, soit au travers le maniement de taux d'intérêt, soit en agissant sur le niveau de liquidités des banques, la banque centrale contrôle la progression de la masse monétaire. Cette thématique de la politique monétaire et le financement de l'économie a fait l'objet d'un intérêt considérable au cours des années et a entrainé de débats avec de points de vue divergents, tant théorique qu'empirique entre différents économistes et théoriciens. De ces points de vue divergents résulte le fait que, pour les classiques, la politique monétaire est inefficace pour manipuler les taux d'intérêt car, elle laisse inchangés les valeurs réelles de l'économie. Cette position se justifie par le fait que selon eux, l'épargne des ménages et les investissements des entreprises seraient très peu sensibles aux variations des taux d'intérêt, la monnaie est un voile en d'autres termes neutre. tandis que pour les keynésiens, elle est l'instrument privilégié de l'intervention de la puissance publique. En revanche, selon les monétaristes, la politique monétaire a un rôle actif sur la conjoncture économique. De leur point de vue, une politique monétaire restrictive entraine une diminution des prix relatifs des actifs monétaires, financiers et réels dans le cas des pays développés. Cela se traduit par une modification des demandes réelles que sont la 9 consommation et l'investissement mais également les stocks réels accumulés (capital et richesse)3. Dans tous les cas cependant, aucune école ne conteste qu'une baisse des taux d'intérêt conduise à une stimulation de l'activité par une augmentation des dépenses et de l'endettement Lorsque la banque centrale modifie les taux à court terme, elle exerce une influence sur l'ensemble des autres taux, tous liés entre eux, qui évoluent dans le même sens dans la mesure où une hausse des taux a tendance à pénaliser les investissements économiques mais permet d'attirer des capitaux dans le pays concerné par cette hausse, alors qu'une baisse produit l'effet inverse. Lorsque nous mettons un accent particulier sur la RDC, nous constatons que la politique monétaire exerce un effet limité sur le financement de l'économie malgré des performances économiques réalisées depuis certaines années avec une croissance soutenue et une relative stabilité macroéconomique. Entre 2003-2011, la croissance de son PIB réel a été en moyenne de 6.2 %, contre une contraction annuelle moyenne de 4,5 % entre 1991 et 20024. Ces belles performances ont pour soubassement d'une part, les efforts entrepris par le gouvernement en mettant en place des programmes de stabilisation via le canal de politiques macroéconomiques prudentes visant à stabiliser le niveau général de prix par la politique monétaire délibérée, et soutenir la croissance économique5, et d'autre part, par l'amélioration du contexte international avec l'augmentation sans cesse croissante des cours de matières premières. A 3 J.B KAOMBA MUTUMBA., analyse du taux d'intérêt et ses effets sur le financement de l'économie congolaise de 2009 à 2013, E-revue UNILU, presses universitaires de Lubumbashi, université de Lubumbashi, 2014, Pg 1 4 F. Fischer, C. Lundgren, et S. Jahja., Vers une politique monétaire plus efficace : le cas de la République démocratique du Congo, document du travail de FMI, département Afrique, 2013 5 Pour sortir son économie en crise le gouvernement congolais avait mis en place un certains nombres de programmes : PIR( programme intérimaire renforcé) c'est un programme de stabilisation du cadre macro-économique(conjoncturel) son exécution a été mis en place le 26 mai 2001 et s'est terminée le 31 mars 202 qui avait pour objectifs de casser l'hyper inflation, libéralisation de l'économie, établir un environnement plus favorable à la croissance du secteur privé, la reconstruction de l'économie nationale et une ouverture de l'économie à l'extérieur et le PEG( Programme économique du gouvernement) est un enchainement du PIR, il poursuit les objectifs de PIR sous trois axes principaux : la stabilisation(2001-2002) reconstruction (2002-2003 et le développement( à partir de 2005). 10 l'heure actuelle, cette évolution de la croissance économique connait une chute passant de 6,5%, contre 3,4% en 2015. En 2017, l'environnement économique de la RDC continue à se détériorer suite entre autre par le manque de moyen de financement des activités économiques. Par ailleurs, la banque centrale a connue plusieurs mutations structurelles importantes. Ces mutations visaient l'amélioration de l'efficacité de sa politique monétaire, tout abandonnant l'utilisation des plusieurs instruments d'encadrement direct, qui étouffaient le développement du crédit au moment où le pays a besoin des capitaux pour financer l'activité économique. Malgré ces mutations, l'action de la politique monétaire sur la sphère réelle de l'économie reste limitée. La banque centrale a plusieurs fois revu à la baisse son taux directeur, tel est le cas de l'année 2017 et 2018 dont le taux directeur est passé de 20% à 14% afin de booster l'activité économique, mais son action reste limitée, et cela n'a pas eu d'effets sur les conditions d'octroi des crédits des banques commerciales. Le niveau de crédit continue de baisser passant de 51% en 2015, 11% en 2016 et 7,3 en 2017 Ces statistiques laissent entrevoir que le financement de l'économie par l'action de la politique monétaire en RDC constitue un problème majeur. Au regard de ce qui précède, cette étude se veut répondre aux questions suivantes :
6 R.QUIVY.ET V.CAMPENHAUDT ., manuel de recherche en sciences sociales,2eme édition Dunod,paris,1995,pg135 11 |
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