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Politique monétaire et financement de la croissance économique en RDC. 2009-2019


par Jiguael LUZOLO PHOBA
Université Libre de Kinshasa (ULK) - Diplôme d'économie monétaire 2019
  

Disponible en mode multipage

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EPIGRAPHE

« Il y'a lieu d'adopter la stabilité du niveau des prix comme, à la fois, but de la politique monétaire, guide et critère de réussite ».

Milton FRIEDMAN

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DEDICACE

A notre très chère mère NLANDU MENAKUMOYO Céline pour l'amour, l'affection, le réconfort, et l'abnégation qu'elle a montrée à notre égard afin de faire de nous un signe d'exemplarité.

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REMERCIEMENTS

Au terme de notre travail, nous tenons à nous acquitter d'une dette de reconnaissance contractée auprès de ceux, qui de près ou de loin, d'une manière ou d'une autre, ont contribué à notre formation scientifique et à l'élaboration de ce travail.

Nos remerciements vont premièrement à l'endroit du très haut : Dieu tout puissant, père de notre seigneur Jésus christ, à qui nous tenons grande reconnaissance pour les merveilles qu'il a fait et qu'il continu à faire à notre égard et surtout de nous avoir protégé durant tout notre parcours estudiantin.

A nos parents : LUZOLO PHOBA Justin et NLANDU MENAKUMOYO Céline pour leur ferme détermination de nous rendre utile dans la société par le truchement des études. Que ce travail soit pour eux un signe de fierté et d'élégance.

A nos oncles et tantes : Pasteur Anderson SUNGU et son épouse Scolastique SUNGU, Gradie KAKESE, Trésor DIWAVANGA, Nadine LESA, Bellange MVUADIAKAMA, Rachel MUPIRA, Generose BILUNGU.

A nos soeurs et frères : Obed LUZOLO, Rachel LUZOLO, Carmi LUZOLO, Ruben SUNGU, Claudel SUNGU, Chicky SUNGU, Patrick MWANDIKA, Césarine LENZO, Triller MPUTU, Priscille NGOMA, Ardy NSUALU, Trésor MWANDIKA, Trésor BASILWA, Kevin MAFUTA, Ketsia NLANDU, Elie NLANDU, Carmel MALEBA et Grace MALEBA, que ce travail soit un exemple positif pour le développement intellectuel de notre famille.

A mes amis et connaissances : Arly MOANDA, Esther HONDI, Timypaul LUPE, Michou MUKOKO, Wella ZUKA, Platini NTENDI, Ruthiana MVEMBA, Vanessa MATUVENGI, Vlady KIMBANGI, Junior KITATA, Patrick TSHIANI, Gladys MBODI et Valvie MOANDA.

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A mes mentors : Papy FUNDI et son épouse Julienne FUNDI ainsi que Trésor MAWALA et son épouse Bénédicte MAWALA.

A mes pasteurs : Junior MAWALA et sa femme Lysa MAWALA ainsi que Roger NKAMBU et sa femme Ursule NKAMBU.

Que tous ceux qui demeurent dans l'anonymat ne se sentent pas

oubliés.

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IN MEMORIAM

A vous notre très cher Docteur Révérend Dédé KIKAVUANGA rendu l'âme auprès de notre seigneur Jésus christ au moment où nous rédigeons ce travail, alors que vous attendiez cette défense avec beaucoup d'estime. Vos souvenirs innombrables, votre sens d'humour marquants ne m'ont pas laissé indifférent. « Mon fils garde ton témoignage plus que toute autre chose » telle a été votre phrase que vous nous disiez toujours. Je ne saurai vous oublier dady.

Que votre âme repose en paix.

Révérend Docteur Dédé KIKAVUANGA

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AVANT PROPOS

Ce travail est le fruit d'un long parcours entrepris dans le monde des études. Il est rédigé pour attester la fin de parcours académique.

Il est élaboré à partir des connaissances obtenues cinq années durant auprès des personnes animées par une volonté tenace et un savoir-faire approfondi sans lesquels nous ne pourrions pas nous revêtir du titre académique.

Nous tenons à remercier principalement le professeur Henry GERENDAWELE pour avoir accepté la direction de ce travail malgré ses multiples occupations. Ainsi que l'assistant Elvis IMBALEVA pour la codirection de ce travail. Qu'ils trouvent ici l'expression de notre révérence et de notre haute considération.

A tout le corps professoral de l'Université Libre de Kinshasa pour la formation qu'ils nous ont assurée tout au long de ce cycle de licence.

A mes compagnons de lutte : Tyty LOBOTA, Chris WEMBANKOY, Moise NAIYA, Josué NSIALA, Lysette LEKABWELO, Ketsia BETU, Chancelvie NZUMBA, Luxsen KALALA, Faustin NIBINO, Israël MBUYI, Paul MBUNGA, Ruth NKANA. Et Lisa WEMBE.

Enfin, nos remerciements vont à l'endroit de tous ceux dont les noms ne sont pas repris dans ce travail, mais qui nous ont assurés de près ou de loin leur appui qu'ils trouvent ici l'expression de notre reconnaissance.

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0. INTRODUCTION GENERALE

0.1. PROBLEMATIQUE

La politique monétaire, longtemps demeurée au second plan en raison de l'audience des idées keynésiennes qui lui ont donné un simple rôle de complément de la politique budgétaire va connaitre aujourd'hui un intérêt dans l'atteinte d'objectifs de la politique économique. Son efficacité trouve un essor du fait de l'incapacité de la théorie keynésienne à expliquer la montée parallèle de l'inflation et du chômage à la fin des années 1960

En effet, La politique monétaire est devenue une composante essentielle de la politique économique permettant aux autorités monétaires d'impacter certains agrégats macroéconomiques. Selon sa stratégie d'intervention, la banque centrale à travers la conjonction des instruments de sa politique monétaire peut activer certains mécanismes enfin d'exercer une influence sur la sphère réelle1. Le niveau de croissance que les économies développées et certaines économies en développement connaissent semble être dû en partie à l`instrumentalisation des politiques monétaires et financières à travers les structures de transmission de l'objet de croissance.

Cependant, le fonctionnement de l'économie nécessite des capitaux important. La croissance économique comme l'un des objectifs de la politique économique, pour l'atteindre, nécessite des forts investissements. Ceci n'est possible que dans une économie liquide, c'est-à-dire, dans un environnement où les moyens de financement sont possibles afin de stimuler les activités économiques.

Ainsi, Les différents agents économiques ont de besoins en capitaux pour financer leurs dépenses. Pour se faire, ils font recours au système financier pour mobiliser les capitaux nécessaires à leur investissement. La banque centrale de par son rôle de fournir la liquidité, assure la gestion et la continuité du système financier.

1 A.A TAYEB., Impact de la politique monétaire sur la croissance économique, thèse, université Mohammed v, faculté des sciences juridiques économiques et sociales, Maroc, 2015, Pg15

2 S. FOUDA EKOBENA. Politique monétaire et croissance économique en zone CEMAC : une évaluation empirique en données de panel, mémoire de DEA, université de YAOUNDE, Cameroun, 2010, pg 7

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De plus, les modelés de croissance endogène en précisant le fait que le développement des banques a un effet positif sur le financement de la croissance économique en particulier, en allouant une plus grande quantité d'épargne aux investissements marquent implicitement l'importance de la politique monétaire pour tout objectif de financement de la croissance économique2.

De ce fait, la politique monétaire est d'une importance capitale et particulière en finance, puisqu'elle guide l'allocation des ressources de la part des investisseurs grâce au taux d'intérêt. En agissant sur la quantité de monnaie circulant dans un pays, soit au travers le maniement de taux d'intérêt, soit en agissant sur le niveau de liquidités des banques, la banque centrale contrôle la progression de la masse monétaire.

Cette thématique de la politique monétaire et le financement de l'économie a fait l'objet d'un intérêt considérable au cours des années et a entrainé de débats avec de points de vue divergents, tant théorique qu'empirique entre différents économistes et théoriciens.

De ces points de vue divergents résulte le fait que, pour les classiques, la politique monétaire est inefficace pour manipuler les taux d'intérêt car, elle laisse inchangés les valeurs réelles de l'économie. Cette position se justifie par le fait que selon eux, l'épargne des ménages et les investissements des entreprises seraient très peu sensibles aux variations des taux d'intérêt, la monnaie est un voile en d'autres termes neutre. tandis que pour les keynésiens, elle est l'instrument privilégié de l'intervention de la puissance publique.

En revanche, selon les monétaristes, la politique monétaire a un rôle actif sur la conjoncture économique. De leur point de vue, une politique monétaire restrictive entraine une diminution des prix relatifs des actifs monétaires, financiers et réels dans le cas des pays développés. Cela se traduit par une modification des demandes réelles que sont la

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consommation et l'investissement mais également les stocks réels accumulés (capital et richesse)3.

Dans tous les cas cependant, aucune école ne conteste qu'une baisse des taux d'intérêt conduise à une stimulation de l'activité par une augmentation des dépenses et de l'endettement

Lorsque la banque centrale modifie les taux à court terme, elle exerce une influence sur l'ensemble des autres taux, tous liés entre eux, qui évoluent dans le même sens dans la mesure où une hausse des taux a tendance à pénaliser les investissements économiques mais permet d'attirer des capitaux dans le pays concerné par cette hausse, alors qu'une baisse produit l'effet inverse.

Lorsque nous mettons un accent particulier sur la RDC, nous constatons que la politique monétaire exerce un effet limité sur le financement de l'économie malgré des performances économiques réalisées depuis certaines années avec une croissance soutenue et une relative stabilité macroéconomique. Entre 2003-2011, la croissance de son PIB réel a été en moyenne de 6.2 %, contre une contraction annuelle moyenne de 4,5 % entre 1991 et 20024. Ces belles performances ont pour soubassement d'une part, les efforts entrepris par le gouvernement en mettant en place des programmes de stabilisation via le canal de politiques macroéconomiques prudentes visant à stabiliser le niveau général de prix par la politique monétaire délibérée, et soutenir la croissance économique5, et d'autre part, par l'amélioration du contexte international avec l'augmentation sans cesse croissante des cours de matières premières. A

3 J.B KAOMBA MUTUMBA., analyse du taux d'intérêt et ses effets sur le financement de l'économie congolaise de 2009 à 2013, E-revue UNILU, presses universitaires de Lubumbashi, université de Lubumbashi, 2014, Pg 1

4 F. Fischer, C. Lundgren, et S. Jahja., Vers une politique monétaire plus efficace : le cas de la République démocratique du Congo, document du travail de FMI, département Afrique, 2013

5 Pour sortir son économie en crise le gouvernement congolais avait mis en place un certains nombres de programmes : PIR( programme intérimaire renforcé) c'est un programme de stabilisation du cadre macro-économique(conjoncturel) son exécution a été mis en place le 26 mai 2001 et s'est terminée le 31 mars 202 qui avait pour objectifs de casser l'hyper inflation, libéralisation de l'économie, établir un environnement plus favorable à la croissance du secteur privé, la reconstruction de l'économie nationale et une ouverture de l'économie à l'extérieur et le PEG( Programme économique du gouvernement) est un enchainement du PIR, il poursuit les objectifs de PIR sous trois axes principaux : la stabilisation(2001-2002) reconstruction (2002-2003 et le développement( à partir de 2005).

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l'heure actuelle, cette évolution de la croissance économique connait une chute passant de 6,5%, contre 3,4% en 2015.

En 2017, l'environnement économique de la RDC continue à se détériorer suite entre autre par le manque de moyen de financement des activités économiques.

Par ailleurs, la banque centrale a connue plusieurs mutations structurelles importantes. Ces mutations visaient l'amélioration de l'efficacité de sa politique monétaire, tout abandonnant l'utilisation des plusieurs instruments d'encadrement direct, qui étouffaient le développement du crédit au moment où le pays a besoin des capitaux pour financer l'activité économique. Malgré ces mutations, l'action de la politique monétaire sur la sphère réelle de l'économie reste limitée. La banque centrale a plusieurs fois revu à la baisse son taux directeur, tel est le cas de l'année 2017 et 2018 dont le taux directeur est passé de 20% à 14% afin de booster l'activité économique, mais son action reste limitée, et cela n'a pas eu d'effets sur les conditions d'octroi des crédits des banques commerciales. Le niveau de crédit continue de baisser passant de 51% en 2015, 11% en 2016 et 7,3 en 2017

Ces statistiques laissent entrevoir que le financement de l'économie par l'action de la politique monétaire en RDC constitue un problème majeur.

Au regard de ce qui précède, cette étude se veut répondre aux questions suivantes :

1) Quel est l'impact de la politique monétaire sur le financement de la croissance économique en RDC ?

2) Comment faire pour améliorer l'incidence de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo sur l'activité économique ?

6 R.QUIVY.ET V.CAMPENHAUDT ., manuel de recherche en sciences sociales,2eme édition Dunod,paris,1995,pg135

11

0.3. HYPOTHESES

L'hypothèse étant une réponse provisoire aux questions soulevées dans la problématique6. Dans le cas précis de notre travail, nous nous sommes proposé les hypothèses ci-après.

H1 : La politique monétaire impacterait positivement sur le financement de la croissance économique dans la mesure où elle agit sur la quantité de monnaie en circulation et sur le niveau de liquidité des banques.

H2 : Pour améliorer l'incidence de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo sur les activités économique, l'autorité monétaire doit mettre en place de mécanismes pouvant orienter les décisions de la politique monétaire vers l'objectif poursuivi tout en utilisant efficacement ses instruments.

0.4. OBJECTIF DE LA RECHERCHE

Pour bien mener notre recherche, nous nous sommes assigné un objectif général et deux objectifs spécifiques.

0.4.1. Objectif général

L'objectif général poursuivi dans cette étude est celui de comprendre les effets qu'exerce la politique monétaire sur le financement de la croissance économique.

0.4.2. Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques assignés à cette étude sont les suivants :

- Comprendre les canaux par lesquels passent les décisions de la politique monétaire pour atteindre la sphère réelle de l'économie ;

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- Relever les mécanismes à mettre en place par l'autorité monétaire pour améliorer les décisions de la politique monétaire sur l'asphère réelle.

0.5. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Le choix de ce sujet est le fruit de notre observation en tant que chercheur. La politique monétaire étant un instrument de la politique économique auquel on a assigné un certain nombre d'objectifs, joue bien un rôle très capital dans le financement d'une économie. C'est ainsi que nous nous sommes décidés de mener une étude en ce sujet.

De ce fait, notre étude revêt un double intérêt :

Premièrement sur le plan scientifique ; cette étude sera un apport modeste aux théoriciens de la politique monétaire en générale et ceux de la RDC en particulier. Il ouvrira des pistes de recherches dans ce domaine et permettra d'en savoir plus sur les questions de la politique monétaire et financement de la croissance économique.

Deuxièmement sur le plan pratique ; la prise en compte par les autorités des analyses et suggestions émises dans ce travail permettra d'enrichir les orientations visant à améliorer de manière efficace l'action de la politique monétaire de la BCC.

0.6. DELIMITATION DU TRAVAIL

Tout travail scientifique doit être circonscrit dans l'espace et dans le temps. La présente étude porte sur la politique monétaire et financement de la croissance économique en RDC de 2009 à 2018. Cette délimitation s'explique par la disponibilité de données.

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0.7. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Madeleine Grawitz définit la méthode comme un ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elles poursuivent, les démontrent et les vérités7.

Venance OPANGA les définies comme étant un ensemble d'opérations d'analyse de compréhension, d'explication des phénomènes qui doivent être empiriques sur les faits qui sont observables, quantifiables.

Pour réaliser cette étude, nous avons fait recours aux méthodes inductives et descriptibles.

La méthode inductive : l'induction est un mode de raisonnement logique qui va du particulier au général. Il s'agit d'une opération qui consiste à passer des faits à la règle c'est-à-dire des cas singulier ou spéciaux aux propositions plus générales. Elle a permis de passer de l'observation de la politique monétaire sur la croissance économique. D'une manière condensée, elle nous a aidés par l'analogie et inférence, par comparaison et extension aux phénomènes semblables à celui que nous étudions ;

La méthode descriptive : celle-ci nous à décrire les mécanismes de politique monétaire de la RDC ;

Pour Goode J. William, les techniques sont des outils utilisés dans les collectes des informations (chiffres ou non) qui devront plus tard être soumises à l'interprétation et l'explication grâce aux méthodes.

Pour Venance OPANGA, les techniques sont un ensemble des outils de recherche impliquant une certaine manipulation matérielle qui permettent de collecter les données nécessaires à la recherche8.

7 GRAWITZ, (M), Méthodes en science sociale, Dalloz, paris, 1986.Pg5

8 OPANGA, (V), Notes manuscrites du cours de méthodes de recherche en science sociale, UCC, 2009-2010

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Ainsi, nous avons utilisés la technique de la documentation et celle de l'interview.

La technique documentaire: celle-ci renvoie à toute source de renseignement déjà existant, à laquelle le chercheur peut avoir accès9. Elle nous a permis de puiser des informations en rapport avec notre travail dans certains documents, ouvrages de base, rapport annuel de la banque centrale du Congo, revue et internet.

La technique d'interview libre : c'est un échange verbal, orale entre deux personnes ou un groupe de personnes, échange au cours duquel la personne interviewée transmet à l'inter l'interviewer des informations recherchées sur le sujet. Cette technique nous a permis de réunir les témoignages faits par les autorités monétaires de la BCC.

0.8. CANAVAS DU TRAVAIL

Outre l'introduction générale et la conclusion générale, le présent travail est subdivisé en quatre chapitres.

Le premier chapitre traite des généralités conceptuelles, le second chapitre se focalise sur la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo, en suite, le troisième chapitre porte sur la politique monétaire et financement de la croissance économique en RDC, et enfin le quatrième chapitre s'appesanti sur les contraintes et perspectives de la politique monétaire en RDC.

9 M. GRAWIT,. Méthode de recherche en sciences sociales, 4éd.Dalloz, Paris, 1979,Pg344

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CHAPITRE I. GENERALITES CONCEPTUELLES

Il est question dans ce chapitre, de parler des généralités sur la politique monétaire et la croissance économique et en donner un cadre contextuel. Pour se faire, nous l'avions ramifié en trois sections : la première section traite de la politique monétaire et les notions y ferrantes ; le deuxième se consacre à l'étude de la croissance économique, en fin la troisième section traite de la relation théorique entre la politique monétaire et la croissance économique.

SECTION 1. DEFINITION ET NOTION DE LA POLITIQUE MONETAIRE

Dans cette section nous allons parler largement de la politique monétaire de la BCC. il sera donc question de présenter sa définition, ses objectifs, son rôle, ses instruments ainsi que les différents canaux de transmission.

1.1Notions de la politique monétaire

La monnaie est ancienne tandis que la politique monétaire est une discipline récente mise en oeuvre après les épisodes d'hyperinflation des années 1920 et la grande crise des années 1930. La politique monétaire est un concept très complexe, c'est ainsi que plusieurs définitions ont été proposé par différents auteurs selon leurs visions par rapport à la politique monétaire.

Selon A. Jacquemin et M. Tulkens, la politique monétaire est un instrument destiné à régulariser le niveau de la production et des prix en variant la quantité de monnaies dans l'économie.10

C'est aussi un ensemble des instruments que les la Banque Centrale utilise pour faire varier la quantité de monnaie présente dans l'économie afin d'agir indirectement sur la valeur de la devise nationale, sur la production, l'investissement, la consommation et l'inflation.

10 A. JACQUEMIN ET M. TULKENS., Cité par Rodriguez BAHATI. L'incidence de la politique monétaire sur la croissance économique en RDC de 1976 à 2010, mémoire de licence en économie de développement, ucc, Kinshasa 2010, pg10

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Selon Jacques et C.NEME définissent la politique monétaire comme l'action exercée par les autorités monétaires (banque centrale + trésor public) ou pouvoirs publics sur la masse monétaire et les actifs financiers en vue d'orienter l'économie à court ou moyen termes ; elle est donc assujettie aux objectifs généraux de la politique économique : stabilité de prix, expansion économique, ouverture extérieure de l'économie, qui lui assignent des priorités et contraintes.11

Jeanine BREMOND et Alain GELEDAN définissent la politique monétaire comme étant l'ensemble des moyens mis en place pour contrôler la croissance de la masse monétaire.12

Lorsqu'on examine les trois définitions proposées par les auteurs précités, nous constatons que leurs définitions convergent vers deux éléments principaux. Notamment :

- La régulation de la masse monétaire et; - L'offre et la demande de la monnaie.

Mener donc une politique monétaire, c'est avant tout avoir un certain contrôle sur la masse monétaire, c'est donc parvenir à exercer une action sur le pouvoir de création monétaire des banques. Il convient donc d'influer sur le mécanisme par lequel les crédits bancaires peuvent engendrer des dépôts.

Dans le cadre de cette étude, nous nous alignons à la définition proposée par JACQUES et C. NEME car elle est beaucoup plus complexe. En effet, elle englobe les deux autres définitions précitées.

1.2 Les objectifs de la politique monétaire

D'une manière ou d'une autre, formellement la politique monétaire vise à agir sur les grandeurs économiques, appelées « objectif final ». Cela suppose une action sur des variables monétaires, appelées « objectifs

11 Y. BAYENDE., cours de politique monétaire, L1 EM, ULK, FASEG, Kinshasa 2016, pg8

12 BREMOND ET ALAIN GELEDAN., dictionnaire économique et social, 4eme édition augmentée, paris, hatier1990, pg275

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intermédiaire », qui conduise à définir des modalités d'intervention appelées « objectif opérationnel »

Les banques centrales poursuivent des objectifs correspondant à leurs mandats, déterminés par les parlements nationaux ou, dans le cas d'une union monétaire, par le traiter international. Ces objectifs ont varié considérablement au cours du temps, se font toujours l'objet de débat parmi les politiques et les économistes.13

Mais il peut exister des conflits entre ces objectifs. Une politique de relance de la croissance économique pour réduire le chômage peut entrainer un déséquilibre extérieur ou une hausse de l'inflation. Une politique de lutte contre l'inflation peu casser la croissance économique et augmenter le chômage. La Banque Centrale peut donc être amenée à faire des arbitrages en fonction de ses priorités.14

1.2.1. Les objectifs finaux

Les objectifs finaux de la politique monétaire, visent à favoriser les grandeurs économiques tels que : l'investissement et l'épargne, freiner la consommation pour lutter contre l'inflation importée et favoriser les exportations et l'excédent commercial.

Mais dans la plus part des pays, la stabilité et le maintien du niveau général des prix restent comme principal objectif final de la politique monétaire.

1.2.2. Les objectifs intermédiaires

Ce sont des variables monétaires supposées permettant la réalisation de l'objectif final décidé. Ces variables monétaires sont susceptibles d'être contrôlable par la Banque Centrale.

L'accroissement de la quantité de monnaie en circulation dans l'économie. En contrôlant le rythme de croissance des agrégats

13 Y. BAENDE., op.cit., p45

14 Y. BAENDE., op.cit., pg56

18

monétaires, on peut contrôler celui de la demande. En règle générale le choix porte sur l'agrégat M3 qui est la masse monétaire au sens large, représentative de l'ensemble des liquidités de l'économie. Dans l'optique monétariste, contrôler l'accroissement de monnaie c'est l'un des objectifs privilégiés, car il permet de contrôler l'accroissement de la demande et donc les risques d'inflation.15

D'où, il faut que la croissance de la masse monétaire soit égale au taux de croissance de l'économie réelle pour éviter toute tension inflationniste.

Le niveau des taux d'intérêt normaux. C'est l'instrument privilégié des keynésiens : l'idée est qu'une baisse des taux d'intérêt doit conduire à une reprise de l'activité économique. Même si les banques centrales ne poursuivent pas prioritairement cet objectif de croissance économique, elles prennent néanmoins en considération le niveau des taux d'intérêt qui a une incidence sur le niveau des investissements des entreprises et sur le volume des mouvements de capitaux à court terme.16

De surcroît ils contribuent à expliquer les décisions des Agents non Financiers relative à la détention d'actifs financier, à l'investissement productif des entreprises à la demande de crédit des ménages.

Les taux de change influence les exportations et les importations de biens et services et de capitaux. Dans des économies ouvertes comme aujourd'hui, la stabilité des taux de change est devenu un objectif intermédiaire fondamental. Il s'agit de trouver le taux de change d'équilibre, ce qui n'est jamais aisé :

Un taux de change faible favorise les exportations mais sources de la tension inflationniste et n'incite pas à l'amélioration des gains de productivité des entreprises nationales, protégées de la concurrence internationale.

15 R. BAHATI. L'incidence de la politique monétaire sur la croissance économique en RDC de 1976 à 2010, mémoire de licence en économie de développement, ucc, Kinshasa 2010, pg15

16 Rodriguez BAHATI., Idem

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Un taux de change trop élevé, renchérit les exportations et risque de conduire les entreprises les moins concurrentielles à la faillite.

Mais une relative surévaluation de la monnaie ralentit les risques inflationnistes.

1.2.3. Les objectifs Opérationnels

Ce sont les valeurs monétaires choisies par la Banque Centrale parmi les objectifs intermédiaires comme étant les plus susceptibles d'être contrôlé et maitrisé, en fonction de l'objectif final recherché.

La politique monétaire cherche à agir sur la quantité de monnaie circulant dans une économie, elle va chercher à agir sur les crédits qui sont à l'origine de la création monétaire des banques ordinaires.

Le crédit met en cause des Agents non Financiers demandeurs de crédit, les banques offreuses de crédit (créatrices de monnaie bancaire centrale), la banque centrale (créatrice de monnaie centrale).

Pour maitriser la quantité de monnaie circulant dans l'économie, la banque centrale peut agir également dans plusieurs directions :

- Une action sur la demande de crédit des Agents non financiers. En agissant sur les taux d'intérêt, la banque centrale modifie le cout du crédit lequel influe sur la demande de crédit.

- Une action sur l'offre de crédit des banques. En établissant une norme de progression des crédits distribués par les banques. Et en décidant également de l'importance de sa création de monnaie centrale, la banque centrale influe sur la liquidité bancaire et donc la possibilité pour les banques de créer de la monnaie bancaire.

1.3. Rôle de la Politique Monétaire

Pendant longtemps on considérait que la politique monétaire ne pouvait avoir d'objectif autre que monétaire éviter l'inflation par création abusive de monnaie, repartir les moyens de paiement. Cette veuille

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conception de la théorie quantitative de la monnaie est abandonnée, tant il est reconnu que la politique monétaire a des répercussions aussi bien sur le produit national que sur le niveau des prix.

En période normale, la politique monétaire parait l'instrument idéal pour suivre continuellement la conjoncture et réagir rapidement et efficacement aux déséquilibres naissants : un début de thésaurisation de monnaie par les ménages ou de fuite des capitaux peut être immédiatement effacée par une intervention de la Banque Centrale à l'open market, une tension à l'investissement peut être diminuée par intervention à la hausse des taux d'intérêt, une tendance au chômage peut être découragée par la création de crédit et des signes monétaires, un excès de consommation peut être freiné par la modification des règlements du crédit à la consommation.

En temps de crise par contre, la politique monétaire devient inopérante. Une forte poussée de la demande ne sera plus jugulée par une hausse du taux d'intérêt : bien au contraire, la hausse des taux sera interpréter comme un présage d'inflation poussant les ménages à dépenser leurs signes monétaires avant qu'ils soient dépréciés. De la même manière comme le souligne Milton FRIEDMA N17, la politique monétaire sera incapable de supprimer un niveau de chômage important : une forte expansion du crédit aurait certes pour l'effet initial d'augmenter l'embauche par les entreprises mais déboucherait très rapidement sur une hausse des prix qui réduirait le pouvoir d'achat des travailleurs et les inciterait à demander des hausses de salaires qui auraient pour effet de recréer le chômage initial.

1.4. Instruments de la Politique Monétaire

Les Banques Centrales disposent de plusieurs armes pour mettre en oeuvre la politique monétaire correspondant à leurs objectifs. Certaines sont devenues ses instruments privilégiés d'intervention, d'autres sont tombés en désuétude. Mais nous avons retenus quatre instruments essentiels de la politique monétaire, à savoir :

21

1.4.1. Instruments directs de la politique monétaire

Les instruments directs de la politique monétaire sont des instruments qui agissent sur la distribution des crédits.18 Parmi ces instruments nous avons :

- la sélectivité du crédit ; - l'encadrement du crédit.

1.4.1.1. Sélectivité du crédit

Par cette mesure, les autorités monétaires orientent les crédits vers des secteurs particuliers jugés stratégique ou prioritaire pour le développement économique et social du pays.

1.4.1.2. Encadrement du crédit

L'encadrement du crédit consiste à fixer par voie réglementaire et pour une période donnée, des normes de progression en matière de crédits. Tout dépassement de la norme est sanctionné par l'obligation de constituer des réserves supplémentaires.

Lorsque l'inflation est forte et qu'il n'apparait pas possible de porter les taux d'intérêt à un niveau réellement dissuasif, les autorités monétaires limitent les crédits bancaires et par là, la croissance de la masse monétaire. C'est l'encadrement du crédit ou le plafonnement du crédit.

Les différents instruments de la Politique Monétaire peuvent être considérés à la fois comme substituables et complémentaires.

1.4.2. Instruments indirects de la politique monétaire

Sont des instruments qui agissent sur la liquidité bancaire.19 Et parmi ces instruments nous avons :

18 Y. BAENDE., op.cit., pg46

19 M. MULUMBA., politique monétaire, note de cours, inédites, UPC, FASE, L1 éco mon, Kinshasa 2015, pg 15

22

1.4.2.1 Taux de réescompte

Lorsque les banques n'ont pas suffisamment de liquidité, elles peuvent se refinancer auprès de la banque centrale en réescomptant les effets de commerce qu'elles possèdent moyennant un taux de réescompte. En modulant le taux d'escompte, la banque influe sur la création monétaire et sur le niveau de liquidité de l'économie nationale.

Le taux de réescompte reste un indicateur monétaire très important car il est un reflet de l'état de liquidité de l'économie.

1.4.2.2 Opérations d'open market

Par l'opération d'open market, l'institut d'émission achète et vend des titres sur le marché monétaire. Avec cette technique, la banque centrale fournit ou reprend de la monnaie banque centrale au système bancaire en achetant ou en vendant des titres sur les marchés.

On distingue les opérations de refinancement et celles de réglage

fin.

Avec les opérations de refinancement, la banque centrale prête la monnaie centrale aux banques. Généralement, il consiste à acheter ou escompter un titre puisa dénouer l'opération à un prix et dans un laps de temps déterminés. La durée est ainsi limitée est fixée d'avance.

Avec les opérations de réglage fin, si la prévision des facteurs autonomes est inexacte et pour éviter un recours important aux facilités permanentes et des écarts entre le Taux de l'argent au jour le jour et le taux de refinancement, la banque centrale peut procéder aux opérations de réglages fins. Il s'agit d'intervenir de façon ponctuelle pour injecter ou ponctionner de la liquidité, selon le cas.

1.4.2.3 Réserves obligatoires

Le système des réserves obligatoires consiste à obliger les banques de second rang à déposer à la Banque Centrale des réserves en monnaie Banque Centrale, non rémunérées, en fonction des dépôts. Il

23

s'agit de créer artificiellement une fuite en monnaie Banque Centrale pour limiter les possibilités de coefficient de réserves obligatoires ou l'assiette sur laquelle porte ces réserves, la Banque Centrale peut encadrer le crédit. Le taux des réserves obligatoires change avec la conjoncture.

1.4.2.4 Taux directeurs

Sont les taux d'intérêt au jour le jour fixés par la banque centrale d'un pays ou d'une union monétaire, et qui permettent à celle-ci de réguler l'activité économique. Il existe trois taux directeurs : le taux de réserve, le taux de refinancement et le taux de réescompte. Les taux directeurs permettent de réguler l'investissement économique et ainsi d'encourager l'activité économique dans les périodes de creux, ou de freiner le surinvestissement pendant les périodes de surchauffe inflationniste. Les taux directeurs influencent donc la croissance et le taux de change. Une hausse des taux directeurs peut mener vers une nouvelle appréciation de la devise concernée.

1. 3. Canaux de transmissions de la politique monétaire

A court terme et à moyen terme, la plus part des économistes, qu'ils soient monétariste, nouveaux classiques ou nouveaux keynésiens, pensent que la monnaie a des effets réels. Les controverses s'expriment surtout à propos du canal de transmission des chocs monétaires. D'où, les décisions de politique monétaire se transmettent à l'ensemble de l'économie par différents canaux.

Les canaux de transmission de la politique monétaire sont les voies par lesquelles une décision de politique monétaire, en affectant le comportement des agents économiques agit sur la croissance et sur les prix.

On distingue généralement quatre grands canaux de

transmission de la politique monétaire :

- le canal traditionnel de taux d'intérêt ; - le canal de crédit ;

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- le canal de taux e change.

1.3.1. Canal traditionnel de taux d'intérêt

Ce canal agit à travers la courbe de taux. Le canal de transmission par le taux d'intérêt renvoie au modèle keynésien traditionnel. Dans l'approche keynésienne, plus précisément le modèle IS/LM ; lorsque l'offre de monnaie augmente alors que les prix sont constants (rigides à, court terme), il en résulte une diminution du taux d'intérêt court (déplacement de LM vers la droite) qui incite les entreprises à investir, ce qui accroit la demande globale en raison du multiplicateur.20

Cette conception keynésienne traditionnelle du mécanisme de transmission de la politique monétaire peut se résumer par le schéma suivant, qui illustre les effets d'une expansion monétaire :

Politique monétaire expansionniste :

?e ? ? r? ? c/ ? I/ ? Y/

R est ici le taux d'intérêt réel et non nominal. Ainsi, avec des taux nominaux à leur valeur planchée, une croissance de la M peut augmenter le niveau de l'inflation anticipée, réduire le taux réel et stimuler les dépenses

1.3.2 Canal de cours d'action

Comme son nom l'indique, ce canal de transmission concerne les prix des actifs comme les actions, les obligations ou des immobiliers.

Théorie du coefficient q de Tobin

Tobin définit q comme le rapport entre la valeur boursière des entreprises et le cout de renouvellement du capital. La valeur boursière est élevée lorsque q est élevée et vice versa. Dans ce cas, les entreprises peuvent émettre beaucoup d'actions et donc un niveau élevé des dépenses d'investissement.21

20 Y. BAENDE., opcit, pg49

21 Y. BAENDE., op.cit., pg50

25

Si M augmente, les agents tentent de réduire leurs encaisses en accroissant les dépenses. Le marché boursier leur offre une possibilité de dépenser leur surplus, ce qui accroit la demande d'actions et fait ainsi monter les cours. En combinant cet effet avec le fait que la hausse des cours des actions (PS) entraine une augmentation du coefficient q, et donc des dépenses d'investissement, on déduit le mécanisme suivant :

r\ PS ? q? I? Y? a. Effet de richesse

Un autre canal de transmission par les cours des actions agit par le biais des effets de richesse sur la consommation.

Ce canal a été mis en évidence par franco Modigliani. Dans ce modèle du cycle de vie de Modigliani, les dépenses de consommation sont déterminées par les ressources des consommateurs tout au long de leur vie, qui sont constituées du capital humain, du capital matériel et de la richesse financière ou patrimoine

Les actions constituent une composante majeure du patrimoine financier, et donc des ressources des ménages. Si les cours des actions augmente, la valeur de ce patrimoine augmente aussi; donc, les ressources globales de consommateurs pendant l'ensemble de leur vie augmentent et par voie de conséquence, la consommation.

Ce canal se schématise comme suit : r\ PS? Richesse ? Consommation ? Y? 1.3.3 Canal du Crédit Bancaire

Si M augmente, (les réserves et les dépôts bancaires augmentent), les prêts bancaires augmentent. Ces derniers entrainent une hausse des investissements (consommation).

Réserves bancaires Dépôts bancaires ? prêts bancaires ? I? Y?

26

1.3.3.2. Canal du bilan

r\ PS? Richesse nette des firmes? anti-sélection\ et risque moral\ prêts ? I? Y?

1.3.3.3. Canal du cash-flow

r\ Cash-flow? anti-sélection\ et risque moral\ prêts? I? Y?

1.3..4 Canal de taux de change

Le canal résulte de l'impact de la politique monétaire sur le taux de change qui affecte directement l'activité par le biais de la compétitivité de l'économie22.

En effet, une politique monétaire expansionniste a pour effet la baisse des taux d'intérêt réels nationaux qui réduit l'attrait des dépôts nationaux par rapport aux dépôts libellés en monnaie étrangère, ce qui cause une sortie des capitaux et entraîne une chute de la valeur des dépôts en monnaie locale par rapport aux dépôts en devises, c'est-à-dire une dépréciation de la monnaie locale. Cette dépréciation fait baisser le prix des biens nationaux par rapport aux biens étrangers, ce qui se traduit par une augmentation des exportations nettes et donc de la production globale.

De façon schématique, elle peut se présenter comme suit :

M ? =ir ? = (E) Dépréciation de la monnaie ? =(NX) Exportations nettes? =

Y ?

Le canal du taux de change joue un rôle important dans la façon dont la politique monétaire affecte l'économie nationale et son efficacité dépend du degré d'ouverture de l'économie au commerce international. Ledit canal enrichie l'intégration entre les sphères réelle et monétaire, lorsqu'on raisonne en économie ouverte. C'est-à-dire que le canal du taux de change affecte la sphère réelle de manière autant plus forte que l'on se situe dans un contexte de taux de change flexible et que l'économie est caractérisée par une forte ouverture extérieure et qu'elle est aussi « Price tanker ».

22 1 Bates, J., Effectivité des canaux de transmission de la politique monétaire, Thèse de doctorat, Université des Antilles et de la Guyane, UFR de Droit et de Sciences économiques, Décembre 2006

27

SECTION 2. NOTION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Dans cette section il sera question de parler sur la notion de la croissance, la mesure de celle-ci, ses modalités ainsi que ses déterminants.

2.1. Définition

Selon F. Perroux, la croissance économique peut se définir comme un processus contenu et soutenu d'accroissement de la production réelle(ou PI B réel) d'une économie dans le temps. En d'autres termes, pour parler de croissance, il faudrait que d'une année à une autre, on assiste à un accroissement du PIB réel, c'est-à-dire mesuré à prix constant ou corrigé de l'inflation.23

Selon Kuznets (prix Nobel de sciences économiques en 1971), la croissance économie que d'un pays peut être définie comme une hausse de long terme de sa capacité d'offrir à sa population une gamme sans cesse élargie des biens économiques. Cette capacité de croissance est fondée sur le progrès technique et les ajustements institutionnels et idéologiques qu'elle requiert.24

Plus généralement, la croissance économique est l'accroissement durable du produit global net, en termes réels, d'une économie. C'est donc un phénomène quantitatif que l'on peut mesurer, et un phénomène de longue durée.

Comme on vient de le noter, la croissance économique est essentiellement Un phénomène quantitatif, ce qui fait dire à Y. Bongoy, que : « la notion de croissance économique ne prend un sens précis que s'il est capable d'en mesurer quantitativement les données ».25

Au sens strict, la croissance décrit un processus d'accroissement de la production économique. Elle ne renvoie donc pas directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales propres à une

23 A. NSHUE., croissance économique: une perspective africaine, Harmattan, Kinshasa, 2014, pg27

24 G. KANKWANDA E., cours de Théories de croissance économique, L1économie, UNIKIN, FASEG, 2016-2017, pg20

25 Cité par Y. BONGOY in finance, Stabilité et Croissance, conférence avril, 2004, pg3

28

économie développement. Ces transformations au sens large sont, conventionnellement, désignés par le terme de développement.

Selon François Perroux, « le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la rend apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global ».26

La croissance économique se distingue de l'expansion par la durée. L'expansion désigne la croissance de la production à court terme ou à moyen terme et ne représente qu'une phase au sein du cycle d'activité.

2.2. Mesure de la croissance économique

La croissance économique se mesure par l'accroissement en pourcentage du PIB d'une année par rapport à la précédente. A cet égard, l'indicateur le plus couramment utilisé pour mesurer la croissance est « le produit intérieur brut (PIB) ou le produit national brut (PNB) ».27

Le PIB est une mesure de la masse totale des biens et services produits dans le pays. C'est plutôt le PIB réel par habitant qui donne la mesure du progrès accompli par le pays. Le PIB est calculé selon trois approches :

2.2.1. Approche production

Selon l'approche production, le PIB est calculé comme la somme des valeurs ajoutées, à laquelle on ajoute les impôts sur les produits.

2.2.2. Approche dépense

Approche « dépenses, demande ou emploi » : le PIB est égal à la somme des emplois finals intérieurs (consommation finale, formation brute de capital fixe, variation des stocks) augmentée des exportations et diminuée des importations.

26 F. PERROUX., op.cit., 1990, pg95

27 S. KUZNET., Croissance et structure économique, Calmann-Lévy, paris, 2003, pg9

29

2.2.3. Approche Revenu

Approche « Revenu » : le PIB est calculé selon la répartition du revenu qu'il a généré :

PIB= Rémunération des salariés+ Excédent brut d'exploitation + Impôts Indirects nets des subventions.

La logique qui sous-tend ces optiques est le fait que, dans le processus du circuit économique du pays ; la production génère le revenu et celui-ci permet d'effectuer des dépenses infinies, le revenu généré est égal à la production qui l'a généré et lui-même égale à la demande.

2.3. Modèles de croissance

La croissance économique dépend à la fois de l'augmentation des quantités de facteurs de production utilisés dans le processus productif, mais aussi de l'amélioration des techniques de production permettant de produire plus de biens et services avec les mêmes quantités de facteurs de production. Ce qui fait qu'il existe plusieurs sortes de croissance économique. Cependant, dans le cadre de cette étude nous allons en retenir trois sortes, notamment : la croissance endogène, la croissance exogène et la croissance inclusive.

2.3.1 Croissance endogène

On appelle croissance endogène, non pas comme une forme de croissance économique mais une théorie qui explique la croissance économique par des facteurs endogènes comme le développement du capital humain, le savoir-faire et le progrès technique.

La théorie de la croissance endogène prend son origine en 1986 dans un article de Paul ROMER, intitulé « increasing return and long run growth »28, qui lie la croissance au comportement, aux initiatives et au développement de la compétence des agents économiques.

28 P. ROMER., increasing returns and long run growth, journal of political, Ed. economy, October 1986

30

La croissance endogène suppose que la croissance économique est déterminée par des mécanismes économiques. En effet, l'efficacité de la production dépend des interactions entre les facteurs économiques, donc du niveau et de mode développement En outre, le progrès technique résulte de la succession des grandes innovations et inventions à la marge suscitées par un ensemble d'incitations économiques.

Pour les tenants de la théorie de la croissance endogène, le progrès technique ne tombe pas du ciel. La croissance est ainsi assimilée à un phénomène autoentretenu par accumulation de quatre facteurs principaux : technologie, le capital physique, le capital humain, et le capital public. Le rythme d'accumulation de ces variables dépend de choix économiques, c'est pourquoi on parle de la théorie de la croissance endogène.

2.3.2 Croissance exogène

La croissance économique exogène est une théorie de croissance économique qui considère le progrès technique comme exogène. Le modèle de la croissance le plus connu est le modèle de SOLOW.29

Cette théorie soutient que le progrès technologique et la croissance démographique servent à la croissance sur le long terme. La croissance viendrait de phénomènes extérieurs, en quelques sortes comme « tombée du ciel » et ne proviendrait pas des entreprises elles-mêmes.

2.3.3 Croissance inclusive

La croissance inclusive est devenue le centre de préoccupation de tous les pays quelque soient leurs aspirations et leur niveau de développement puisque la croissance «économique a surtout profité aux grandes entreprises et non aux petites structures et à la création d'emplois productifs locaux. Ainsi, une bonne partie de la population a été

29 Wikipédia, croissance économique, 2013

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marginalisée et continue à vivre dans des espaces enclavés et condamnés à l'exclusion.

La croissance inclusive est une croissance : élevée et soutenue, diversifiée entre les secteurs, partagée. C'est-à-dire, celle qui inclut une large partie de a population active, et offrant des opportunités égales d'accès aux marchés et aux ressources.

Cette définition nous révèle qu'il faut qu'il ait une augmentation pendant une période relativement longue du produit national à un taux moyen dépassant notamment la croissance démographique en premier lieu, deuxièmement cette croissance doit être boostée par plusieurs secteurs, et enfin elle doit inclure la majorité de la population. D'où l'importance des bonnes politiques d'emplois et des revenus.

La croissance inclusive est autrement définie comme pro-pauvre, une croissance qui réduit les problèmes des personnes vulnérables et de plus défavorisées et bénéficie à tout le monde. Elle en outre, une croissance qui crée des opportunités pour tous les segments de la population et qui distribue les dividendes de la prospérité accrue tant en termes monétaires que non monétaires, équitablement à travers l'ensemble de la société.

Selon la politique économique actuelle de l'union européenne, elle définit ce qui constitue la croissance inclusive en affirmant que les états membres devraient garantir à tous les citoyens l'égalité d'accès à l'économie. La croissance inclusive devrait par conséquent contribuer à la création d'une société où tous les citoyens ont accès au marché du travail et bénéficient des retombés de la croissance.30

Toutes ces définitions montrent clairement l'importance de l'accès à l'économie et marché du travail pour la réalisation d'une croissance économique véritablement inclusive.

30 P. SOTO, les bases d'une croissance inclusive dans les villes européennes, URBACT résulte, décembre 2011

32

2.4. Les déterminants de la croissance économique

On peut distinguer plusieurs types de déterminants de la croissance : richesse naturelles, environnement extérieur, population, innovation, investissement, connaissance, cohérence du développement.

Les principales conclusions des travaux de Xavier sala-i-martin économiste espagnole spécialiste de la croissance, confirme qu'il n'y a pas qu'un seul déterminant simple de la croissance économique.

2.4.1 Investissement

Au niveau national, l'investissement correspond à un accroissement des moyens de production. Puisqu'il accroit la capacité productive de l'économie, il est la première source de la croissance économique. Il faut noter que les moyens ou les facteurs de production dont il est question incluent aussi bien le capital physique (machines, unisses, équipements logistiques, etc.) que le capital humain ( main d'oeuvre qualifiée et instruite disponible)

On distingue l'investissement net de l'investissement brut. Ce dernier inclut les amortissements ou les investissements de remplacement qui permettent le renouvellement de l'outil de la production et donc le maintien du niveau de production. Diminué des amortissements l'investissement brut donne l'investissement net qui permet d'élever le niveau de production.

Pour un même niveau volume d'investissement, la composition du montant global peut varier. Et à des compositions différentes des investissements il est possible d'observer l'accroissance de la production d'ampleurs différentes. En d'autre termes, tous les investissements privés comme publics n sont pas également efficaces, du point de vue de leur aptitude à croitre les possibilités de production.31

Il est important de faire remarquer que l'investissement accroit la capacité de production d'une économie. Autrement dit, il entraine une

31 Rapport 2014 sur le développement Pg9 en Afrique

Si les différences dans les infrastructures sont l'explication principale des différences de performance économique entre les pays, la

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croissance potentielle. La réalisation effective de la croissance économique demeure dépendante d'une bonne allocation des dépenses d'investissement vers les secteurs de l'économie identifiés comme étant porteurs de la croissance. La croissance économique n'est donc pas un résultat mécanique de l'investissement ou de l'accumulation du capital. L'investissement est certes une condition nécessaire, mais non suffisante de la croissance économique.

2.4.2 Infrastructures et l'état du marché

C'est sur le marché que les entreprises écoulent leurs produits et services, et arrivent à réaliser leurs profits. La décision d'investir résulte souvent d'une analyse coût-avantage. Si les profits espérés par les entreprises s'avèrent supérieurs au coût d'installation de l'investissement, celui-ci devient alors envisageable. Lorsqu'un pays est doté d'infrastructures importantes, il réduit considérablement pour les entrepreneurs potentiels le cout de l'investissement. Ceci améliore le rapport cout avantage de l'investissement, ce qui rend le pays attrayant pour les investisseurs.

La taille et le fonctionnement du marché affectent également les activités des entrepreneurs dans la mesure où ils influencent leurs décisions de production. L'existence des débouchés ou une potentielle demande solvable rassure les producteurs quant à l'écoulement de leurs produits. En outres, si les prix pratiqués sur les marchés ne sont pas intéressants à leurs yeux, ils peuvent se désengager des activités de production avec toutes les conséquences qui peuvent s'en suivre : ralentissement de la croissance et hausse de taux de chômage.

2.4.3. Progrès Technique

On parle de progrès technique lorsqu'on évoque le fait d'obtenir une augmentation de la production tout en maintenant inchangé le volume des facteurs de production utilisés.

34

reforme de ces infrastructures (par le progrès technique) peut davantage stimuler la croissance économique d'un pays.

En effet, le progrès technique induit par l'innovation a l'avantage d'offrir de nouvelles opportunités d'investissement, ce qui donne lieu à davantage d'accumulation des qualifications, tout en favorisant les transferts de technologie et utilisation plus efficace de ces investissements.

2.4.4. Environnement Institutionnel

L'activité économique s'exerce toujours dans un environnement institutionnel donné. Ce dernier la détermine à bien des égards. Pour un étranger, investir dans un pays revient, dans une certaine mesure, à livrer les investissements réalisés aux autorités de ce pays. Si la croissance passe nécessairement par l'accroissement de l'investirent net, il sied de noter qu'un environnement institutionnel caractérisé par l'instabilité politique (insurrection, guerre, etc.), par la corruption, par la lourdeur administrative ou par l'investissement. Ce problème concerne en particulier un grand nombre de pays en voie de développement.

SECTION 3. RELATION THEORIQUE ENTRE LA POLITIQUE
MONETAIRE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE

Les théoriciens préconisent une relation entre la politique monétaire et la croissance économique. Nous allons dans cette section soulever et analyser la relation théorique entre la croissance économique et la politique monétaire.

3.1 Analyse théorique

L'impact de la politique monétaire dépend généralement de la situation de l'économie d'un pays. Mais, globalement on peut dire que la politique monétaire a des effets positifs et négatifs, étant donné que les composantes de la croissance : Y=C+I+G(X -M) avec :

Y : productions G : dépenses publiques

I : investissements ; C : Consommations

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X : exportation M : importations

3.1.1 Impacts positifs

Une politique monétaire favorisant la croissance consiste à élargir l'offre monétaire à travers une baisse des taux directeur par la banque centrale. Cette opération favorise la demande de crédits des ménages et des crédits des entreprises, contribuant ainsi à une hausse de la consommation (C) et de l'investissement (I).32

Si cette politique est accentuée elle peut entrainer une dévaluation de la monnaie par rapport aux autres devises et par conséquent améliorer la composante (X-M) de la croissance. C'est-à-dire une amélioration de la balance commerciale due à l'augmentation des exportions.

3.1.2 Impacts négatifs

A l'inverse, une politique monétaire trop strict visant à combattre l'inflation par exemple peut s'avère être un frein à la croissance lorsque la banque centrale décide d'augmenter ses taux directeurs.33

Dans le cas d'un pays comme la France, il n'est plus possible d'avoir recours à l'outil monétaire pour relancer l'économie. Seule la BCE est responsable de la politique monétaire de l'union européenne, indépendamment de l'avis des pays qui la compose. Sa priorité actuellement étant la lutte contre l'inflation.

32 MOUTON et La HAYE, interactions entre phénomènes monétaires et réels, Paris,1970, pg50

33 R. BAHATI., opcit, Pg20

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CONCLUSION PARTIELLE

Le premier chapitre qui porte sur les généralités conceptuelles, a abordé trois sections : la première à étudier minutieusement les généralités de la politique monétaire, tout en précisant ses objectifs, ses instruments, les canaux par lesquels les décisions de la politique monétaire se transmettent à l'économie et son rôle ; la deuxième s'est focalisée à l'étude de la croissance économique en mettant un accent particulier sur les indicateurs de mesure de la croissance, les modalité de la croissance, les déterminants de la croissance. Et la troisième à relever la relation théorique entre la politique monétaire et croissance économique en précisant ses effets sur les deux aspects, notamment : aspect positif et négatif.

Apres avoir appréhendé et maitrisé les notions sur les concepts de bases de notre étude, à savoir : la politique monétaire, la croissance économique et la relation théorique entre les deux concepts, le point suivant étudie le deuxième chapitre consacré à la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo.

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CHAPITRE II. EVOLUTION DE POLITIQUE MONETAIRE DE LA
BANQUE CENTRALE DU CONGO

Ce chapitre sera consacré à l'étude de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo. Pour ce faire, il est subdivisé en trois sections.

La première section expose le cadre institutionnel de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo, la deuxième se focalise sur le cadre de mise en oeuvre de la politique monétaire et enfin la troisième aborde la notion sur le cadre opérationnel de la politique monétaire.

SECTION I. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO

Des réformes majeures ont été menées en 2002 et 2005 pour, d'une part, améliorer le cadre institutionnel de la politique monétaire et d'autre part, permettre à la Banque Centrale de réaliser sa mission principale avec efficacité. Ces réformes ont concerné le cadre juridique organisant l'activité de la Banque Centrale du Congo.

Ces actions ont constitué des avancées majeures en ce qu'elles ont permis à la Banque Centrale du Congo de se focaliser sur un objectif précis et d'éclaircir ses relations avec le gouvernement tout en lui conférant une plus grande indépendance dans la conduite de la politique monétaire. Cette indépendance permet à l'Institut d'Emission de poursuivre l'objectif de stabilité des prix sans interférence de la politique budgétaire.

Par ailleurs, le régime de change flottant a été adopté pour accroitre la marge de manoeuvre de la politique monétaire et permettre à la BCC de mieux se concentrer sur son objectif principal.

1.1. Mission de la Banque Centrale du Congo

Le législateur congolais a chargé la Banque Centrale de définir et mettre en oeuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité du niveau général des prix. Sans préjudice de cet objectif, la Banque soutient la politique économique générale du

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gouvernement avec comme toile de fond la recherche de la prospérité nationale.

1.2. Indépendance de la Banque centrale du Congo

En matière de liberté d'action, la situation de la Banque Centrale était quelque peu confuse jusqu'en 2002. La BCC était certes autonome mais le gouvernement détenait de larges pouvoirs sur l'orientation de sa politique, confirmant ainsi que l'Etat pouvait encore exercer une certaine influence sur ses activités. Cette situation était attestée notamment par la présence de certains membres du Gouvernement au Conseil d'Administration de l'Institut d'Emission.

La réforme initiée en 2002 a constitué une avancée significative. Trois principales évolutions peuvent être retenues :

- Suppression de l'obligation de la présence dans les instances dirigeantes de la Banque d'un représentant du gouvernement ayant droit de véto ;

- Interdiction à la Banque Centrale de garantir les dettes et engagements de l'Etat, de ses subdivisions administratives ainsi que des organismes et entreprises publiques.

Aussi, a-t-il été enclenché le processus de recapitalisation de la BCC en vue de renforcer son assise financière.

1.3. Organes de décision en matière de politique monétaire

Les orientions en matière de politique monétaire relèvent de la compétence du Conseil de la Banque et les décisions dans le cadre de la gestion courante sont prises au niveau du comité de Politique Monétaire.

1.3.1. Le conseil de la banque

Conformément à la loi, le Conseil de la Banque est l'organe suprême qui les pouvoirs les plus étendus pour concevoir, orienter la politique de la Banque et en contrôler la gestion. A cet effet, il prend tout acte intéressant notamment la définition et la mise en oeuvre de la politique

34 H.GERENDAWELE., Cours, Questions spéciales de théories et politique monétaire L2 Eco Mon, Faseg ,ULK, 2018, pg53

39

monétaire. Il est donc l'organe qui donne l'orientation stratégique en matière de définition de la politique monétaire.

Le Conseil prend les actes qu'il juge nécessaires à la bonne exécution des missions confiées à la Banque Centrale. Le Conseil est composé de sept membres : un gouverneur, un vice gouverneurs et cinq expert appelés Administrateurs. Le Conseil est présidé par le gouverneur ou, en cas d'empêchement de ce dernier, par le vice-gouverneur.

Les décisions du Conseil sont prises à la majorité absolue des membres présents. En cas d'égalité des voix, celle du président de la séance est prépondérante.

1.3.2. Comité de Politique Monétaire

Le comité de Politique Monétaire (CPM) en sigle, est l'instance de surveillance et de décisions en matière de conduite de la politique monétaire. Il a pour missions de :

- Veiller à l'accomplissement de l'objectif de stabilité des prix assigné à la politique monétaire ;

- Suivre l'exécution de la politique monétaire et en évaluer les résultats par rapport à la programmation monétaire ;

- Anticiper les problèmes et les chocs (internes et externes) qui pourraient affecter la conduite de la politique monétaire en vue d'un ajustement éventuel ;

- Examiner et proposer les projets de réforme du cadre de la politique monétaire.

1.3.3. Transparence de la politique monétaire34

La transparence est liée à la facilité avec laquelle le public peut déduire les objectifs et les intentions des banques centrales d'éléments observables.

Au début de chaque année, ce document fait d'une actualisation afin d'y incorporer les nouvelles dispositions légales et réglementaires.

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La transparence en matière de politique monétaire de rapporte à l'exigence, pour une banque centrale, d'informer le public sur les décisions dans ce domaine et leur justification. Cette démarche doit notamment répondre aux impératifs de clarté, d'accessibilité et de réduction de délai dans la publication de l'information. La transparence de la politique monétaire revêt ainsi un caractère stratégique. Elle contribue, d'une part, à faciliter la compréhension du public en matière de conduite de la politique monétaire et à mieux orienter ses anticipations sur les prix des actifs et, d'autre part, à renforcer à terme la crédibilité de la BCC.

La BCC a mis en place une stratégie de communication par le truchement de laquelle toute information pertinente est diffusée. A ce titre, les objectifs et orientations de la politique monétaire, les résultats obtenus ainsi que les facteurs déterminants des évolutions observées sont régulièrement communiquées au public.

Dans ce cadre, le Président du Comité de Politique Monétaire tient, une fois le mois, une conférence de presse en vue de faire le point sur l'état de réalisation de principales cibles quantitatives de la politique monétaire, les risques pouvant perturber l'atteinte de ces dernières et les ajustements décidés par la Banque Centrale. A cette occasion, le CPM publie un communiqué de presse à l'intention du public et le Président du Comité tient une conférence de presse immédiatement après réunion ordinaire du Comité

Par ailleurs, la BCC organise régulièrement des interviews (information ponctuelle) sur le sujet divers touchant les politiques monétaire et de change, le secteur financier ou les développements macroéconomiques récents. La publication du rapport sur la politique monétaire (information périodique). Participe également à cet effort d'amélioration de la transparente.

41

1.3.4. Transparence en matière de cadre opérationnel

L'ensemble des procédures qui organisent les opérations de politique monétaire et les modalités de fonctionnement des marchés sont marchés sont intégralement publiés au journal officiel de la République. Depuis 2008, ils sont rassemblés dans un document. On y trouve l'ensemble des textes législatifs et réglementaires depuis 1967 seuls ceux qui sont encore en vigueur dans le domaine des politiques monétaire et de change, du système financier, de la régulation financière, de la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

SECTION II. CADRE D'ANALYSE ET DE MISE EN OEUVRE DE LA
POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCC

Dans cette section il sera question de relever les différents objectifs de la politique monétaire, notamment objectif final, intermédiaire et opératoire, tout en indiquant son mode de fonctionnement.

2.1. Définitions des objectifs de la politique monétaire

Le législateur congolais a confié à la politique monétaire l'objectif principal de la stabilité du niveau général des prix. Pour l'atteindre, la Banque Centrale s'est fixée des cibles intermédiaires, d'une part, et a mis en place un cadre analytique approprié afin de faciliter la réalisation de ces objectifs.

Les objectifs de la politique monétaire poursuivis par la Banque Centrale peuvent être déclinés en trois niveaux, à savoir : final, intermédiaire et opérationnel.

2.1.1. Objectif final

Comme souligné ci-dessus, le maintien de la stabilité des prix est l'objectif principal de la politique monétaire de la BCC. Le choix de cet objectif par le législateur tient compte des réalités économiques spécifiques du pays et des leçons tirées de la douloureuse expérience l'hyperinflation de la décennie 1990.

Le stock monétaire est composé des billets en circulation en dehors du système bancaire et des dépôts à vues n francs congolais.

42

Au regard notamment des couts économiques et sociaux d'une variation importante du niveau général des prix, un consensus national s'est dégagé sur l'importance d'assurer à l'économie nationale une stabilité durable des prix intérieurs. C'est dans ce cadre que la réforme de la loi a été initiée en 2002 afin de conférer à la politique monétaire l'objectif prioritaire de la stabilité du niveau général des prix.

En effet, l'histoire a démontré la pertinence de préserver la stabilité du niveau général des prix, et partant, de la stabilité macroéconomique pour favoriser l'émergence des conditions de développement des activités économiques et financières.

2.1.2. Objectif intermédiaire

Une cible intermédiaire est un indicateur économique lié à l'objectif ultime de la politique monétaire. Elle est un chainon du mécanisme de transmission entre les instruments et l'objectif final. Pour être choisie comme cible intermédiaire, une variable doit être liée de façon étroite et stable tant à l'instrument de politique économique qu'à l'objectif final.

Pour la Banque Centrale du Congo, le stock monétaire (M1) est l'objectif intermédiaire. Il comprend la circulation fiduciaire et le dépôt à vue en monnaie nationale dans les banques commerciales. Le choix du stock monétaire comme objectif intermédiaire est également justifié par :

- le lien assez étroit entre les fluctuations de la monnaie au sens strict et celles de l'indice des prix à la consommation à long terme ;

- le contexte de la RDC qui est une économie d'endettement avec un financement bancaire dominant ;

- la faible substitution entre la monnaie et les titres ;

- la facilité d'obtenir les informations financières sur cet agrégat ;

- le contexte de dollarisation qui affecte une fraction importante de la masse monétaire.

43

Par ailleurs, la BCC suit surveille également la masse monétaire globale qui comprend, en sus du stock monétaire, les dépôts à terme en francs congolais lesquels sont marginaux et les dépôts en devises des résidents à vue et à terme.

2.1.3. Objectif opératoire

Pour agir sur l'objectif intermédiaire et, par-delà, l'ensemble des moyens de paiement, l'action de la BCC se porte sur la base monétaire au sens strict, laquelle a été choisie comme objectif opératoire de la politique monétaire. Celle-ci se compose de tous les billets en dehors de la banque centrale et de l'ensemble des dépôts en monnaie en les livres de l'Institut d'Emission.

En effet, la RDC étant une économie d'endettement et le multiplicateur monétaire s'étant avéré relativement stable ces dernières années, la régulation de la base monétaire par la Banque centrale, via ses instruments est demeuré un moyen efficace de contrôler les fluctuations de l'offre de monnaie globale.

Pour mieux réaliser la régulation monétaire, la BCC opère sur la

base :

- d'une programmation monétaire, laquelle fixe, sur un horizon annuel (et décliné en évolutions infra-annuel), des cibles quantitatives des variations de la base monétaire ainsi que du stock monétaire ;

- des prévisions de la liquidité dont les écarts constatés par rapport à la programmation monétaire permettent à la BCC d'orienter l'utilisation de ses instruments.

En outre, il convient de noter qu'en vue de surveiller le comportement de l'objectif opératoire, la Banque Centrale a fourni des efforts pour rendre disponibles le bilan monétaire au moins deux fois la semaine.

44

2.2. Cadre analytique de la politique monétaire

En vue de mieux orienter sa politique monétaire, la Banque Centrale du Congo recourt à un cadre d'analyse cohérent et structuré. Les décisions ne sont prises qu'après une analyse et une compréhension des développements tant économiques, financiers que socio-politiques observés au niveau aussi bien intérieur qu'international et qui peuvent influencer les résultats de la politique monétaire.

Bien que plusieurs de ces éléments soient en réalité des facteurs autonomes (ceux sur lesquels l'influence de la politique monétaire est négligeable), les services de la Banque Centrale les passent en revue pour évaluer dans quelle mesure ils peuvent influencer même indirectement la portée de la politique monétaire.

C'est dans ce contexte que, en sus de l'importance de la stabilité des prix, il est utile de cerner notamment :

- Les interactions entre les différentes variables macroéconomiques et financières ;

- Le rôle de chacune d'elles dans la chaine de transmission des impulsions de politique monétaire ;

- Leur influence sur le niveau général des prix des biens et services et sur le reste de l'économie.

- L'incidence des évolutions non lorsqu' elles apparaissent sur les processus économique.

Les analyses réalisées par la BCC couvrent ainsi une large gamme de variables et d'informations susceptibles d'affecter l'efficacité de la politique monétaire. Les principaux axes d'analyse considérés portent sur :

- les canaux de transmission de la politique monétaire ;

- les analyses monétaires (agrégats de monnaie, facteur de liquidité

bancaire, crédit, prévisions monétaires, taux d'intérêt, etc.) ;

- la nature des chocs sur la liquidité et sur l'économie ;

- l'analyse de l'économie et des marchés internationaux,

45

- l'analyse de la croissance de l'activité économique et des opérations du secteur public ;

- les analyses microéconomiques (secteurs d'activité, marchés spécifique) ;

- l'évaluation des décisions passées de la politique monétaire.

Sur la base des informations recueillies, les analyses réalisées par le Comité de Politique Monétaire ainsi que les services de la Banque comportement, non seulement une dimension quantitative, mais aussi des qualitatifs afin de déboucher sur des décisions de meilleure qualité.

SECTION III. CADRE OPERATIONNEL DE LA POLITIQUE MONETAIRE

DE LA BCC

Pour obtenir la stabilité des prix et la maintenir à moyen et long terme, la Banque Centrale du Congo procède principalement par une régulation de la liquidité. En permanence, la BCC veille à ajuster la quantité de monnaie offerte par les institutions de dépôts aux besoins réels de l'économie en liquidité. Cette action s'effectue au moyen des instruments de la politique monétaire.

A travers la manipulation de ses instruments, la BCC mène régulièrement des opérations sur les marchés monétaires et de change. Pour encadrer ces opérations et assurer les conditions d'une meilleure réalisation des procédures codifiées dans des textes réglementaires.

Le cadre opérationnel de la politique monétaire est l'ensemble de ces instruments (variables sous contrôle) et procédures (modalités) que la Banque Centrale utilise dans le but d'atteinte ses objectifs de politique monétaire.

3.1. Instruments de la politique monétaire

Pour atteindre ses objectifs, la BCC recourt aux instruments ci-après :

- les taux d'intérêt sur le refinancement ; - le coefficient de la réserve obligatoire ; - open market

46

3.1.1. Taux d'intérêt

Le taux d'intérêt est le loyer de l'argent prêté par la Banque Centrale aux banques commerciales. La BCC met à la disposition de ces derniers deux guichets de refinancement, à savoir : le guichet des prêts à court terme et celui des facilités permanentes. C'est le marché en banque. Il est régi par l'instruction n 4 de la BCC, relative aux opérations du marché monétaire.

3.1.1.1. Opérations des prêts à court terme

Elles consistent en la mise à disposition des liquidités aux banques à une maturité maximale de 7 jours. Le renouvellement de ces prêts est laissé à l'appréciation de la Banque Centrale.

Le taux d'intérêt appliqué sur ces prêts est le taux directeur de la Banque Centrale du Congo. Les intérêts s'y rapportant sont précomptés.

1.1.1.2. Opération des facilités permanentes

Ce sont des prêts au jour le jour à travers lesquelles la Banque Centrale cède des liquidités aux banques à une maturité de 24 heures. Elles ont également pour finalité de favoriser un meilleur dénouement des opérations de compensation interbancaire. Le taux d'intérêt appliqué sur les facilités permanentes est égal au taux directeur majoré d'une marge en points de pourcentage. A fin 2001, cette marge s'établit à 2,5 points.

Pour rappel, elle s'établissait à 5 points en 2006. Les intérêts y relatifs sont perçus à terme échu. Il convient de relever que le marché des facilités permanents est plus actif celui des prêts à court terme.

3.1.2. Coefficient de la réserve obligatoire

La réserve obligatoire est régie par l'instruction n° 10 de la BCC. Au regard des dispositions de cette instruction, les banques sont tenues de constituer des réserves en les livres de la Banque Centrale. L'assiette de calcul et le taux (coefficient) de la réserve obligatoire sont déterminés par l'autorité monétaire.

47

En général, l'assiette et le coefficient de la réserve obligatoire restent stables. Les ajustements de cet instrument de politique monétaire ne sont opérés qu'en cas de chocs structurels sur la liquidité.

La réserve obligatoire a pour rôle d'exercer une influence sur la liquidité bancaire et par conséquent agir sur la capacité d'octroi des crédits des banques commerciales. Elle vise à contraindre les banques agréées à détenir, sous forme de monnaie centrale, une fraction des dépôts de la clientèle. La réserve obligatoire, introduite avec une vocation prudentielle, n'est désormais utilisée que dans le cadre de la politique monétaire.

Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve obligatoire, en raison de ses incidences en termes de couts induits et d'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut provoquer un relèvement ou une détente des taux d'intérêt débiteurs des banques ou amener les banques à offrir des conditions de rémunération plus ou moins attractives sur les ressources de l'épargne.

Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent la structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entrainer une modification de la gestion des éléments du bilan au profit des valeurs non soumises à constitution de réserves. . A ce jour le coefficient de la réserve obligatoire se présente comme suit :

- Pour les dépôts à terme c'est 0% et 12%, respectivement en monnaie nationale et en monnaie étrangère ;

- Pour les dépôts à vue c'est 2% et 13%, respectivement en monnaie nationale et en monnaie étrangère.

3.1.2. Open market

Par open market, l'institut d'émission achète et vend des titres sur le marché monétaire. Avec cette technique, la banque centrale fournit ou reprend de la monnaie « banque centrale » au système bancaire en achetant ou en vendant des titres sur les marchés.

48

3.2. Procédure de politique monétaire

Comme souligné précédemment, des procédures ont été établies pour assurer les conditions d'une meilleure réalisation des opérations de politique monétaire. Des procédures spécifiques ont été définies tant pour les opérations des refinancements des banques, les adjudications des BTR que pour la réserve obligatoire.

3.2.1. Refinancement

Pour obtenir un refinancement auprès de la Banque Centrale du Congo, la banque commerciale ayant un besoin de liquidité adresse sa demande à la Direction de la Banque Centrale du Congo en charge des opérations bancaires et des marchés sur la base d'un formulaire normalisé appelé « AVAL ». Ce formulaire précise le guichet de refinancement, le montant de l'opération et la nature de la garantie. La banque demanderesse est obligée de procéder au préalable à un nantissement des effets et titres publics ou privés de bonne qualité.

Concernant particulièrement les opérations de facilités permanentes, tout prêt accordé au-delà de la garantie constitue est taxé du taux d'intérêt de facilités permanentes augmenté de sa moitié. Toutefois, les banques bénéficiaires de ces avances en blanc sont tenues de les régulariser au plus tard sept jours ouvrables. Le non-respect de cette condition appelle à une suspension d'office de la banque concernée de la chambre de compensation.

3.2.2. Réserves obligatoires

Les banques agréées sont tenues de constituer une réserve obligatoire dans les livres de la Banque Centrale. Cette réserve représente une fraction des dépôts qu'elles collectent auprès de sa clientèle. L'assiette de calcul de la réserve obligatoire est composée des ressources provenant de la clientèle à vue (dépôts à vue), à terme (dépôt à terme) et de toute autre ressource provenant de la clientèle, quelle que soit la monnaie de libellé.

49

Il convient de rappeler que le taux (coefficient) de la réserve obligatoire est fixé par l'autorité monétaire, par voie administrative. Il s'est établi à 7,0% à fin 2011. Le montant de la réserve obligatoire est calculé sur une base mensuelle par référence à la situation bilantaire mensuelle des banques arrêtée le mois précédent. La Banque Centrale calcul et notifie à chaque banque, par lettre séparée, le montant de la réserve obligatoire observer durant une période déterminer.

La période de constitutions de la réserve obligatoire est d'un mois à partir du quinzième jour de chaque mois jusqu'au quatorzième jour du mois suivant. Le respect de la couverture de la réserve obligatoire est vérifié à la fin de chaque période de constitution par référence à la moyenne des soldes quotidiens des avoirs détenus par les banques dans les livres de la Banque Centrale du Congo durant la période de constitution.

Ets considérée comme une insuffisance de la réserve obligatoire, une situation où la moyenne des soldes du comptes y afférent, sur l'ensemble de la période de constitution, est inférieure au montant notifié à la banque. Dans ce contexte, une pénalité égale au taux d'intérêt des facilités permanentes augmenté de moitié est appliquée sur le montant de l'insuffisance à la fin de chaque période majorée des frais de dossiers de l'ordre de CDF 150.000 et de la TVA de 16,0% de astreinte.

50

CONCLUSION PARTELLE

Le deuxième chapitre qui porte sur la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo, a abordé trois sections : la première à présenter le cadre institutionnel de la politique monétaire, en y mettant un accent sur sa mission, son indépendance ainsi que son organe de décision en matière de la politique monétaire, la deuxième s'est axé sur le cadre de mise en oeuvre de la politique monétaire, en abordant l'objet de la politique monétaire et le déterminant de l'offre et la demande de monnaie . En fin, la troisième qui est le cadre opérationnel, à démontrer les différents types d'instruments de la politique monétaire de la BCC et les procédures de refinancement.

Apres avoir étudier minutieusement la politique monétaire menée par la Banque Centrale du Congo, le point suivant le troisième chapitre sera consacré à la politique monétaire et financement de la croissance économique en RDC de 2019 à 2018

51

CHAPITRE III. LA POLITIQUE MONETAIRE ET FINANCEMENT DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE

Tout au long de ce chapitre qui est le corps de notre travail, il est question de montrer sur base de l'évolution des indicateurs notamment les instruments de la politique monétaire et la quantité de la masse monétaire en circulation que la banque centrale régule la contribution ou l'impact de la politique monétaire dans le financement de la croissance économique en RDC.

A cet effet, nous allons dans la première section présenter l'évolution des instruments de la politique monétaire c.-à-d., le fonctionnement du taux directeur, de la réserve obligatoire ainsi que des encours du bon BCC, et dans la deuxième section nous allons suivre l'évolution de la masse monétaire, du crédit ainsi que celle du PIB.

SECTION 1. EVOLUTION DES INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE

MONETAIRE

La banque centrale pour atteindre ses objectifs, utilise un certain nombre d'instruments. Dans cette section, il sera question de montrer le comportement ou l'évolution de ces instruments au cours de la période sous étude.

1.1. Evolution du taux d'intérêt

Le taux directeur à son tour comme agrégat déterminant de la masse monétaire a évolué de la manière suivante :

52

Tableau N°1

: Evolution du taux d'intérêt directeur

ANNEES TAUX D'INTERET

 

2009

70

 

2010

22

 

2011

20

 

2012

4

 

2013

2

 

2014

2

 

2015

2

 

2016

7

 

2017

20

 

2018

14

Source : tableau élaboré par l'auteur à partir des différents rapports de la BCC

Les données repris sur le tableau ci-dessus sont représentées sur le graphique ci-dessous qui traduit mieux l'évolution du taux directeur au cours de la période sous étude.

Graphique N°1. Evolution du taux directeur en %

40

80

70

60

50

30

20

10

0

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

70

22 20

7

4 2 2 2

TX Directeur

20

14

TX Directeur

Source : élaboré par l'auteur à partir des données du rapport BCC

53

Il ressort de ce tableau, de 2009 à 2015, une baisse tendancielle du taux directeur atteignant 2% traduisant un assouplissement des conditions de refinancement. Cette baisse tendancielle du taux directeur est due à la décélération du rythme de l'inflation et de la volonté des autorités de permettre aux institutions financières de se refinancer à moindre cout afin de booster le crédit à l'économie in fine soutenir la croissance économique.

1.2. Evolution de la réserve obligatoire

La réserve obligatoire est un instrument qui est souvent utilisé en cas des chocs structurels de liquidité. Au cours de la période sous étude, cet instrument a connu des ajustements.

Les réserves obligatoires de la Banque Centrale du Congo à évoluer durant la période sous étude de la manière suivante :

Tableau n°2 : Réserve obligatoire

ANNEES R.O

2009

5

2010

7

2011

7

2012

7

2013

8

2014

5

2015

2

2016

13

2017

13

2018

9

Source : élaboré par l'auteur à partir des différents rapports BCC

54

Les données repris sur le tableau ci-dessus sont représentées sur le graphique ci-dessous qui traduit mieux l'évolution de la réserve obligatoire au cours de la période sous étude.

Graphique N°2. Evolution de coefficient de réserves obligatoires

14

12

10

4

8

0

6

2

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

5

7 7 7

8

R.O

5

2

13 13

9

R.O

Source : élaboré par l'auteur à partir des données du rapport de la BCC.

De ce tableau, nous remarquons qu'après un léger ajustement à la hausse entre 2009 et 2010 passant de 5% à 7% respectivement, la réserve obligatoire se maintenu à 7% de 2010 à 2012. Cette option a relevé d'une stratégie de prudence en raison de la nécessité de conserver un levier de manière à faire face aux chocs expansifs de la liquidité. Et une baisse tendancielle de 2013 à 2015 et atteint le niveau bas de la période, soit 2%. Cette tendance baissière a connu une contraction faisant passé la réserve de 2% à 13% et cela se maintenu jusqu'à 2017.

Dans ce point il sera question de suivre la manière dont la masse monétaire à évoluer durant la période sous étude :

55

1.3. Encours de bon BCC

L'évolution de l'encours de Bon BCC à évoluer pendant la période sous études de la manière suivante :

Tableau N°2 : Evolution de l'encours du bon BCC

ANNEES

Bon BCC

VARIATION %

2009

56,5

 

2010

135,6

140

2011

115,0

-15,1

2012

95,0

-17,3

2013

164,3

73

2014

107,4

-34,6

2015

47,0

-56,2

2016

8,5

-81

2017

35,0

126

2018

-

-

Source : élaboré par nous-même à partir des différents rapports de la BCC

Ce tableau présentant l'évolution l'encours de bon BCC, il se remarqué que l'évolution de cet instrument a été caractérisé par une variation négative au cours des années ci-après ; 2010, 2013 et 2016 :

SECTION 2 : Evolution de la masse monétaire, des crédits et du PIB

2.1. Evolution de la masse monétaire

40

60

50

30

20

10

0

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

48,2

30,1

21,7 21

18,3

Varation de M2 en %

13,6

9,8

21,8

49,5

Varation de M2 en %

Source: élaboré par nous sur base des données tirées des Rapports annuels de la BCC

56

Tableau

N°3 : Evolution de la masse monétaire

ANNEES

MASSE MONETAIRE

VARIATION EN %

2009

1543,6

-

2010

2008,6

48,2

2011

2443,6

30,1

2012

2952,2

21,7

2013

3493,2

21

2014

3968,1

18 ;3

2015

4289,2

13,6

2016

5304,6

9,8

2017

6058,7

21,8

2018

7841,2

49,5

Source : élaboré par nous-même via les rapports de la BCC

Les données repris sur le tableau ci-dessus sont représentées sur le graphique ci-dessous qui traduit mieux l'évolution de la masse monétaire au cours de la période sous étude.

Graphique N°3 variation de la masse monétaire (M2) EN %

57

De ce tableau présentant l'évolution de la masse monétaire, il se fait remarqué que la masse monétaire a connu une baisse tendancielle de 2009 à 2015, et une expansion de la quantité de la monnaie se fait remarquée de 2016 à 2018

2.2. Evolution des crédits

Le crédit à l'économie permet de soutenir les activités économiques et par conséquent, le niveau de la croissance économique.

En effet, les agents économiques ont besoins de financement et font recours au crédit pour financer leurs activités.

Nous allons dans le tableau qui suit présenter l'évolution de crédit à l'économie au cours de la période sous étude.

58

Tableau n°4 : Evolution des crédits

ANNEES

CREDIT A L'ECONOMIE

En milliards

Variation en %

2009

546,7

-8,6

2010

815,3

49,1

2011

1124,3

48,7

2012

1661,6

36,2

2013

2093,5

26

2014

2240,4

7,6

2015

2327,0

3,8

2016

3511,9

51

2017

3925,2

11,7

2018

4215,4

7,3

Source : élaboré par l'auteur à partir des données de la BCC

Les données repris sur le tableau ci-dessus sont représentées sur le graphique ci-dessous qui traduit mieux l'évolution de crédit à l'économie au cours de la période sous étude.

59

Graphique n°4 : Evolution de crédit

Crédit

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2014

2016

2017

2018

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

60 50 40 30 20 10

0

-10

-20

Crédit

Source : élaboré par nous-même sur base des données de la bcc

De ce tableau, il se fait remarqué que le crédit à l'économie a évolué en dent de scié, il a connu une augmentation entre 2009 et 2011, une baisse tendancielle entre 2012 et 2014, une légère hausse en 2016 et une contraction entre 2017 et 2018.

2.4 Evolution de l'investissement

Ce présent tableau va faire une traçabilité de volume d'investissement durant la période sous étude, afin de voir si le comportement du taux directeur influx l'investissement.

60

Tableau n°5 : Evolution de l'investissement

ANNEES

 

INVESTISSEMENT

En milliards

Variation en %

2009

1388,1

 

2010

1232,0

8,7

2011

1375,5

11,6

2012

1924,1

39,8

2013

1394,3

-27,5

2014

1899,1

36,2

2015

1123,1

-40,8

2016

1644,6

46,4

2017

2215,9

34,7

2018

2512,5

13,7

Source : élaboré par nous-même sur base des différents rapports de la BCC

Les données repris sur le tableau ci-dessus sont représentées sur le graphique ci-dessous qui traduit mieux l'évolution de l'investissement au cours de la période sous étude.

61

Graphique n°5 : Evolution d'investissement

INV

60

50

40

30

20

10

INV

0

-10

-20

-30

-40

-50

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

Source : Rapports annuels BCC

Suite au manque des données de l'année 2008, cela ne nous a pas permis de calculer la variation pour l'année 2009. A cet effet, nous commençons notre interprétation à partir de l'année 2010.

L'évolution de l'investissement telle qu'elle se lit à l'aide de ce graphique, nous remarquons qu'il a été caractérisé par une expansion entre 2010 et 2012, et a évolué en dent de scié pour le reste des années.

2.5. Evolution du PIB

Le paysage économique congolais a connu une évolution au cours du temps. La croissance économique de la RDC a connu une évolution haussière et baissière d'une année à une autre. Cela est dû à la conjoncture des plusieurs facteurs et des différents chocs que le pays a fait face.

62

Tableau n°5 : Evolution du PIB

ANNEES

PIB EN %

2009

2,8

2010

7,1

2011

6,6

2012

7,1

2013

8,5

2014

9,5

2015

6,6

2016

2,4

2017

3,7

2018

4,1

Source : élaboré par nous-même à partir des données de la BCC

Les données repris sur le tableau ci-dessus sont représentées sur le graphique ci-dessous qui traduit mieux l'évolution du PIB au cours de la période sous étude.

Tableau n°6 : Evolution du PIB

10

4

8

0

6

2

2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

2,8

7,1 6,6 7,1

8,5

9,5

6,6

2,4

3,7 4,1

PIB

Source élaboré par nous meme sur base des données de la bcc

63

De ce tableau, nous remarquons que la croissance économique a connu une expansion de 2009 à 2014 Cette croissance a été impulsée par la performance des secteurs des mines, du commerce de gros et de détail, des bâtiments et travaux publics ainsi que de l'agriculture.

Sagissant des années compris entre 2015 et 2018, nous remarquons que la croissance économique a connue une récession suite à un choc exogène notamment la baisse de cours de matières premières. Par ricochet, celle-ci a sensiblement conduit à une dépréciation de la monnaie nationale et in fine une hyperinflation.

SECTION 3. RELATION ENTRE LE TAUX D'INTERET, LA MASSE
MONETAIRE, LE CREDIT A L'ECONOMIE, L'INVESTISSSEMENT, ET

LE PIB

Dans cette section il sera question d'établir la relation qui existe entre ces différents indicateurs cité ci-haut, dans le but de voir à quel point l'évolution de l'un implique celle de l'autre.

64

Tableau N°6 : relation entre taux directeur, masse monétaire,

crédit à l'économie, investissement et croissance économique

ANNEES

TAUX
DIRECTEUR

MASSE MONETAIRE

CREDIT A
L'ECONOMIE

INVESTISSEMENT

PIB

En

milliards

Variation
en %

En

milliards

Variation en %

En milliards

Variation
en %

2009

70

1543,6

48,2

546,7

-8,6

1388,1

 

2,8

2010

22

2008,6

30,1

815,3

49,1

1232,0

8,7

7,1

2011

20

2443,6

21,7

1124,3

48,7

1375,5

11,6

6,6

2012

4

2952,2

21

1661,6

36,2

1924,1

39,8

7,1

2013

2

3493,2

18,3

2093,5

26

1394,3

-27,5

8,5

2014

2

3968,1

13,6

2240,4

7,6

1899,1

36,2

9,5

2015

2

4289,1

9,8

2327,0

3,8

1123,1

-40,8

6,6

2016

7

5304,6

22,5

3511,9

51

1644,6

46,4

2,4

2017

20

6058,7

42,5

3925,2

11,7

2215,9

34,7

3,7

2018

14

7841,2

49,5

4215,4

7,3

 

13,7

4,1

Source : élaboré par nous-même sur base des données de la BCC

Sagissant de ce tableau, nous constatons que, en 2009 un durcissement de la politique monétaire établissant le taux directeur à 70%, cela entrainé une baisse de la masse monétaire et contraction de crédit à l'économie, en suite une contraction de la croissance économique.

De 2010 à 2015, la banque centrale a appliqué un assouplissement de sa politique monétaire faisant baisser le taux directeur de 70% à 2%, soit un niveau le plus bas dans l'histoire de l'économie congolaise. Cette politique monétaire expansionniste appliquée par la banque centrale dans le but d'assouplir les conditions de refinancement des banques enfin de relever le niveau de crédit dans l'optique de booster la croissance économique, n'a pas influencé la variation de crédit à

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l'économie, moins encore les investissements tout au long de cette même période.

Le crédit à l'économie à varier régressivement entre 2010 et 2015 de 49% à 3,9%. Alors que la croissance économique est expansionniste au cours de cette même période.

De 2016 à 2018, il se fait remarqué un durcissement des conditions de refinancement traduisant à une politique monétaire restrictive. Le taux directeur est passé de 7% à 14%, néanmoins la masse monétaire a connu une expansion. Le crédit à baissé.

Il sied de noter que la croissance économique observée au cours de la période sous examen a été affectée que faiblement par la politique monétaire.

En effet, la politique monétaire a eu un effet moins efficace, voire même limité sur la sphère réelle de l'économie en RDC. Les modifications de taux directeurs tel qu'observé dans le tableau précèdent n'ont pas eu une incidence sur le niveau de crédit à l'économie, par conséquent sur la croissance économique.

Il est du reste que, la croissance économique observée au cours de la période sous étude n'est pas forcément le retombé d'une quelconque politique monétaire menée par la BCC. On croit savoir que l'inefficacité de la politique monétaire est due à des nombreux facteurs qui empêchent les mécanismes de transmission de la politique monétaire d'influer sur l'économie réelle.

En définitive, l'inefficacité de la politique monétaire sur le financement de la croissance économique réside en ce que son taux directeur porte sur la détentions des banques en monnaie nationale, or pour la plus part de cas, les actifs de banques sont en grande partie détenus en monnaie étrangère (devise), ce qui fait que leur besoins de refinancement s'exprime en monnaie étrangère au détriment de la monnaie locale, alors que le taux directeur frappe le refinancement en monnaie nationale et non en devise.

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CONCLUSION PARTIELLE

Ce chapitre a porté sur la politique monétaire et financement de la croissance économique en RDC. Pour se faire, nous avons utilisé quelques indicateurs notamment le taux directeur de la BCC, le coefficient de Reserve obligatoire, la Masse monétaire en circulation (au sens large) et le taux de croissance économique exprimé en pourcentage du PIB en fin de bien mener notre analyse et tester nos hypothèses.

Ce chapitre nous a permis d'analyser comparativement l'évolution de ces indicateurs afin de voir l'impact ou l'influence qu'exerce la politique monétaire dans le financement de la croissance économique en RDC afin de valider nos hypothèses émises.

A cet effet, l'enseignement tiré de l'évolution de ces indicateurs en général, et ceux du taux directeur, masse monétaire (M2) et du PIB en particulier, qui traduisent une influence prépondérante sur la politique monétaire dans le financement de la croissance économique, nous pousse à étudier dans le chapitre suivant, les contraintes et les perspectives liés à l'applicabilité de la politique monétaire de la banque centrale du Congo.

L'économie congolaise est faiblement monétarisé et bancarisé. L'essentiel des moyens des paiements circule dans quelques grands pôles

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CHAPITRE IV. CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE LA POLITIQUE
MONETAIRE DE LA BCC

La politique monétaire mis en place par les autorités monétaires notamment la Banque Centrale, est soumise à plusieurs contraintes qui inhibent l'efficacité de ces décisions à exercer un effet sur la sphère réelle. Néanmoins elle présente aussi bien des perspectives lui permettant de réagir face aux différents chocs et d'améliorer l'efficacité de ses décisions.

Il sera donc question dans ce chapitre de présenter d'une part, les différentes contraintes liées à la politique monétaire de la BCC (section 1) et d'autres part les perspectives liées à la politique monétaire de la BCC (section 2)

SECTION 1. CONTRAINTES DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN RDC

En dépit des avancées notable réalisées depuis 2002 en matière de stabilité des prix, plusieurs facteurs constituent de réduire la portée et l'efficacité de la politique monétaire. Il y'a entre autres la dollarisation de l'économie congolaise, le faible développement du système bancaire et des marchés des capitaux, l'exposition de l'économie au risque de volatilité des prix à l'importation, le faible développement du marché intérieur.

1.1. La forte dollarisation de l'économie

Depuis deux décennies, l'économie congolaise est affectée par le phénomène de dollarisation. L'essentiel de transactions dans l'économie se réalisent en devises. Les bilans des banques commerciales sont dominés par des actifs et passifs en monnaie étrangères. Etant donné, les instruments de la politique monétaire agissent essentiellement sur la partie en monnaie nationale de la masse monétaire, l'influence des instruments est limitée.

1.2. Le faible développement du système bancaire et des marchés financiers

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d'activités (Kinshasa, haut Katanga et kongo central). En outre, l'activité bancaire est concentrée dans les mêmes espaces. Cette situation fait que la portée des impulsions de la politique monétaire est très limitée.

Par ailleurs, le faible développement de marchés financiers limite l'incidence des variations du taux directeur sur le reste de l'économie. Cette situation comporte aussi le risque de monétisation des déficits publics étant donné que l'Etat n'a pas de possibilité de se financer sur les marchés.

1.2. L'exposition de l'économie au risque de volatilité des prix à l'importation

L'économie congolaise est fortement dépendante de l'extérieur. Des tensions sur les marchés internationaux des produits de base, notamment les produits pétroliers et alimentaires se répercutent directement sur les prix intérieurs entrainant ainsi des pressions inflationnistes d'ampleur non négligeable.

1.3. Les anticipations sur le taux de change

En dépit du recul significatif de l'inflation et de la stabilité du taux de change, la mémoire inflationniste demeure encore relativement forte. Cette situation est attestée par l'indexation des prix de nombreux biens et services, tant dans le secteur public que privé, au taux de change. Ces éléments constituent de sérieuses contraintes pour l'efficacité de la politique monétaire.

1.4. L'existence des goulots d'étranglement

La situation critique des infrastructures économiques de base (voies de communication, transport, énergies, etc.) engendrent des couts supplémentaires pour l'activité économique. L'imputation de ces couts dans la structure des prix est la source d'une inflation inertielle. Par ailleurs, la faiblesse structurelle des recettes fiscales et la quasi-inexistence d'autres sources de financement pour les grands projets publics font persister le risque de déficit et de recours au crédit bancaire.

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SECTION II. PERSPECTIVES DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN RDC

Une certaine évolution a été notée dans le régime de politique monétaire en RDC. Nous présentons ci-après l'évolution récente qui part de l'abandon de l'usage des instruments directs effectué en 2001.

2.1. Abandons des instruments directs de la politique monétaire

La politique monétaire de la Banque Centrale du Congo a connu des mutations structurelles importantes visant l'amélioration de l'efficacité depuis l'année 2001. Ces réformes ont concerné principalement les cadres conceptuel et opérationnel ainsi que le dispositif de surveillance de politique monétaire.

Avant 2001, la Banque Centrale du Congo utilisait plusieurs instruments d'encadrement direct tels que les plafonds de taux d'intérêt ainsi que les restrictions quantitatives sur le crédit bancaire (plafond de refinancement, capacité de refinancement).

Ces instruments ont étouffé le développement du crédit au moment même où le pays avait besoin des capitaux pour financer la reconstruction nationale et économique. Par ailleurs, dans un contexte d'absence de discipline budgétaire, la capacité desdits instruments à réguler la liquidité était extrêmement limitée.

C'est ainsi qu'un diagnostic du cadre général de la politique monétaire et de change, un processus de restructuration du cadre de la politique monétaire a été enclenché après un prélude constitué essentiellement du démantèlement des plafonds des taux d'intérêt bancaires en 1998.

2.2. Adoption du régime de change flottant

Avec la chute des réserves de change du pays suite notamment à la guerre qui a paralysée le pays en 1996, la Banque Centrale était devenue incapable de soutenir son taux de change. En conséquence, il s'est développé un marché de change parallèle dont le cours s'écartait

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énormément du marché officiel. Afin d'éliminer ces distorsions, lesquelles amplifiaient le rythme de dépréciation monétaire, le régime de change flottant a été adopté et la détention des devises a été libéralisé en 2001. Ces mesures, soutenu par une réforme de la politique budgétaire, ont permis e réduire considérablement le rythme de dépréciation monétaire. L'unification du marché de change a sensiblement diminué l'écart entre le cours de change parallèle et le cours de change indicatif. Cet écart est presque nul à l'heure actuelle alors qu'il était supérieur à 350% en 2000.

2.2.1. Dédollarisation de l'économie congolaise

Depuis quelques années, les autorités monétaires ont entamé le processus de dédollarisation de l'économie congolaise. A cet effet, ils ont mis en place une matrice de dédollarisation contenant des mesures de celle-ci.

2.2.2. Développement du système bancaire

Actuellement, le système bancaire connait une expansion, testé par l'évolution de nombre de compte bancaire et le nombre de banques.

Le système bancaire congolais est actuellement en pleine restructuration afin de lui permettre d'améliorer sa profondeur, la diversité et la qualité de ses produits, l'éventail des clientèles et les marge de manoeuvre des acteurs bancaire.

2.3. Définition claire de l'objectif de la politique monétaire

Avant 2002, il y avait absence de clarté dans les attributions de la Banque Centrale du Congo, notamment en matière de politique monétaire. Sa mission allait jusqu'au développement économique, mission dont la banque centrale ne saurait atteindre. Cela s'explique par faute d'instruments monétaires appropriés.

Avec la promulgation de la loi n°005/2002 du 07 mai 2002 sur la Banque Centrale en 2002, un contenu clair a été donné à la mission principale de la BCC, en son article 3, qui stipulait que la mission première

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de l'Institut d'Emission est de définir et de mettre en oeuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif principal est la stabilité du niveau général des prix.

En conséquence, des indicateurs précis ont été établis pour mesurer les performances de l'action de la BCC au regard de la loi.

2.4. Consécration de l'autonomie et de l'indépendance de la BCC

La même loi sus évoquée, renforcée plus tard par la constitution de la République de 2006 (article 176) va consacrer l'autonomie et l'indépendance de la Banque Centrale du Congo. Jusqu'en 2002, la Banque Centrale était certes autonome, mais le gouvernement détenait des larges pouvoirs sur l'orientation de la politique monétaire et des activités de la banque.

A cet effet, les membres du gouvernement ne pouvaient plus siéger dans les instances dirigeantes de la banque centrale et une interdiction a été faite à la Banque Centrale d'accorder des crédits à l'Etat pour mettre à la dominance budgétaire. Par ailleurs, un processus de récapitulation de la banque a été enclenché pour renforcer son assise financière.

2.5. Précision des objectifs intermédiaires et opératoires

A partir de 2005, grâce à une bonne compréhension des mécanismes de transmission de la politique monétaire, la base monétaire et la masse monétaire ont été choisies respectivement comme objectifs opérationnel et intermédiaire. Compte tenu du poids de la dollarisation de l'économie, une attention particulière a été accordée au canal du taux de change dans le cadre analytique. Par ailleurs, un dispositif des prévisions des facteurs autonomes de la liquidité a été mis en place en 2008 pour orienter les interventions de la Banque sur le marché monétaire.

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2.6. Coordination des politiques macroéconomiques

Dans le cadre du renforcement de la coordination entre les politiques macroéconomiques, la BCC a d'abord réorganisé en 2009, sa structure interne et de décision en vue de faciliter en premier lieu la coordination de la politique monétaire et celle de change. Dans ce contexte, une Direction Générale de la politique monétaire et Opération Bancaires a été créée à cet effet, regroupant les ministères des finances et du budget ainsi que la BCC. Ce cadre permet, non seulement une meilleure circulation d'informations, mais aussi des concertations régulières en vue l'harmonisation des décisions en matière des politiques macroéconomiques.

Aussi, au plus haut niveau, d'autres concertations avec le chef du Gouvernement ont permis le renforcement de la coordination entre la politique monétaire et les politiques structuro-sectorielles.

Les fruits de l'amélioration de la coordination ont été notamment l'obtention des bons résultats en matière de stabilité du cadre macroéconomique lesquelles ont facilités l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative PPTE en juin 2010.

2.7. Amélioration de l'efficacité des instruments indirects

2.7.1. Instrument Bon BCC

L'instrument bon de la Banque Centrale du Congo (bon BCC) avait été introduit en décembre 2002. A cette occasion, les liquidités excédentaires des banques pouvaient être placées à la banque Centrale. A partir de 2008, les opérations sur ce titre sont soumises au processus d'adjudication et dont le volume à ponctionner est déterminé par la Banque Centrale après une analyse des prévisions de la liquidité.

En 2013, les tiers (ménages et entreprises commerciales) sont exclus de la souscription. Le titre étant entièrement réservé aux banques commerciales en tant que canal de transmission des impulsions de la politique monétaire.

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2.7.2. Coefficient de la réserve obligatoire

Jusqu'en 2013, le coefficient de la réserve obligatoire s'appliquait indistinctement sur les dépôts de la clientèle de banques. Sur le plan de l'échéance, les dépôts à vue représentent 76,6% et les dépôts à terme 23,4%. Par contre, sur le plan de la monnaie de constitution, les dépôts en monnaie étrangères s'établissent à 85,8% et ceux en monnaie nationale se situent à 14,2.

C'est ainsi que pour permettre aux banques de mobiliser davantage les dépôts à terme susceptibles de financer l'économie et en même temps faire reculer la dollarisation, des discriminations ont été introduites dans la constitution de la réserve obligatoire. Ainsi, le coefficient de la réserve obligatoire est désormais plus élevé pour les dépôts à vue qu'à terme et également pour les dépôts en devises par rapport à ceux de la monnaie nationale.

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CONCLUSION PARTIELLE

Ce chapitre nous a permis de montrer les potentiels ou les perspectives qui sont liées à l'efficacité de la politique monétaire. Ces perspectives permettent à la politique monétaire d'améliorer l'efficacité de ces décisions et d'exercer efficacement une influence sur la sphère réelle en RDC.

Cependant, la politique monétaire présente aussi de contraintes qui peuvent inhibé l'efficacité de ses décisions à exercer une influence sur la sphère réelle. Toutefois ces contraintes peuvent être appesanti et limitées par des mesures prudentielles.

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CONCLUSION GENERALE

Au terme de notre étude intitulé : Politique Monétaire et

financement de la croissance économique en RDC de 2009 à 2018, notre objectif était d'abord celui de comprendre les effets qu'exerce la politique monétaire sur le financement de la croissance économique en RDC, afin de Relever les mécanismes à mettre en place par l'autorité monétaire pour améliorer les décisions de la politique monétaire sur l'asphère réelle.

Cela étant, la problématique de notre étude a suscité des questions de recherche suivantes :

- Quel est l'impact de la politique monétaire sur le financement de la croissance économique en RDC ?

- Comment faire pour améliorer l'incidence de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo sur l'activité économique ?

Au regard des questions de recherche soulevées ci-haut, nous avons formulé les hypothèses ci-après :

H1 : La politique monétaire impacterait positivement sur le financement de la croissance économique dans la mesure où elle agit sur la quantité de monnaie en circulation et sur le niveau de liquidité des banques.

H2 : Pour améliorer l'incidence de la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo sur les activités économique, l'autorité monétaire doit mettre en place de mécanismes pouvant orienter les décisions de la politique monétaire vers l'objectif poursuivi tout en utilisant efficacement ses instruments.

Dans le but de vérifier nos hypothèses nous avons fait recours aux méthodes inductives et descriptives, appuyées par les techniques documentaires et interview.

Au regard des facteurs qui inhibent les décisions de la politique monétaire d'impacter efficacement sur le financement de la croissance

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Pour des raisons de subdivision, la présente étude est structurée en quatre chapitres, à savoir :

- Le premier chapitre traite des généralités conceptuelles ;

- Le deuxième chapitre se focalise sur la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo ;

- le troisième chapitre porte sur la politique monétaire et financement de la croissance économique en RDC ;

- et enfin le quatrième chapitre s'appesanti sur les contraintes et perspectives de la politique monétaire en RDC.

Après analyse des données empirique, nous avons abouti aux résultats ci-après :

1. en 2009 un durcissement de la politique monétaire établissant le taux directeur à 70%, cela entrainé une baisse de la masse monétaire et contraction de crédit à l'économie, en suite une contraction de la croissance économique

2. De 2010 à 2015, une baisse tendancielle du taux directeur atteignant 2% traduisant un assouplissement des conditions de refinancement.

3. Le crédit à l'économie à varier régressivement entre 2010 et 2015 de 49% à 3,9%. Alors que la croissance économique est expansionniste au cours de cette même période.

4. De 2016 à 2018, il se fait remarqué un durcissement des conditions de refinancement traduisant à une politique monétaire restrictive.

5. Le taux directeur est passé de 7% à 14%, néanmoins la masse monétaire a connu une expansion. Le crédit à baissé.

Les résultats à recueillis après l'analyse des données nous pousse à affirmer notre première hypothèse selon laquelle, la politique monétaire impact faiblement le financement de la croissance économique.

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économique tel que précité ci-haut, nous confirmons notre deuxième hypothèse en disant que, pour améliorer l'efficacité de la politique monétaire, l'autorité monétaire doit mettre en place de mécanisme pouvant orienter les décisions de la politique monétaire vers l'objectif poursuivi tout en utilisant efficacement ses instruments.

De ce qui précède, nous recommandons aux autorités gouvernementales ainsi que monétaires l'application des mesures suivantes :

- Sagissant des autorités gouvernementales, la bonne application de la politique budgétaire afin d'inciter l'entrée des capitaux et la bonne gestion de dépenses publiques, reste une panacée pouvant influer positivement sur la conduite de la politique monétaire.

- Concernent les autorités monétaires, la dé-dollarisation de l'économie congolaise, c'est-à-dire, lutter contre la circulation concomitante de deux monnaies qui est source de choc négatif sur la croissance économique et limite l'efficacité de la politique monétaire.

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et s'est terminée le 31 mars 202 qui avait pour objectifs de casser l'hyper inflation, libéralisation de l'économie, établir un environnement plus

favorable à la croissance du secteur privé, la reconstruction de l'économie

nationale et une ouverture de l'économie à l'extérieur et le PEG( Programme économique du gouvernement) est un enchainement du PIR, il

poursuit les objectifs de PIR sous trois axes principaux : la stabilisation(2001-2002) reconstruction (2002-2003 et le développement( à partir de 2005).

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2. Y. BAYENDE., politique monétaire, note de cours, inédites, ULK, FASEG, L1 éco mon, Kinshasa 2016, pg 8

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7. Rapport 2014 sur le développement 9P en Afrique

8. Rapports annuels de 2008 -2017, BCC

9. Rapport Annuel de la politique monétaire 2017, BCC

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TABLES DES MATIERES

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore