1
EPIGRAPHE
« Il y'a lieu d'adopter la stabilité du
niveau des prix comme, à la fois, but de la politique monétaire,
guide et critère de réussite ».
Milton FRIEDMAN
2
DEDICACE
A notre très chère mère NLANDU
MENAKUMOYO Céline pour l'amour, l'affection, le réconfort, et
l'abnégation qu'elle a montrée à notre égard afin
de faire de nous un signe d'exemplarité.
3
REMERCIEMENTS
Au terme de notre travail, nous tenons à nous acquitter
d'une dette de reconnaissance contractée auprès de ceux, qui de
près ou de loin, d'une manière ou d'une autre, ont
contribué à notre formation scientifique et à
l'élaboration de ce travail.
Nos remerciements vont premièrement à l'endroit
du très haut : Dieu tout puissant, père de notre seigneur
Jésus christ, à qui nous tenons grande reconnaissance pour les
merveilles qu'il a fait et qu'il continu à faire à notre
égard et surtout de nous avoir protégé durant tout notre
parcours estudiantin.
A nos parents : LUZOLO PHOBA Justin et NLANDU MENAKUMOYO
Céline pour leur ferme détermination de nous rendre utile dans la
société par le truchement des études. Que ce travail soit
pour eux un signe de fierté et d'élégance.
A nos oncles et tantes : Pasteur Anderson SUNGU et son
épouse Scolastique SUNGU, Gradie KAKESE, Trésor DIWAVANGA, Nadine
LESA, Bellange MVUADIAKAMA, Rachel MUPIRA, Generose BILUNGU.
A nos soeurs et frères : Obed LUZOLO, Rachel LUZOLO,
Carmi LUZOLO, Ruben SUNGU, Claudel SUNGU, Chicky SUNGU, Patrick MWANDIKA,
Césarine LENZO, Triller MPUTU, Priscille NGOMA, Ardy NSUALU,
Trésor MWANDIKA, Trésor BASILWA, Kevin MAFUTA, Ketsia NLANDU,
Elie NLANDU, Carmel MALEBA et Grace MALEBA, que ce travail soit un exemple
positif pour le développement intellectuel de notre famille.
A mes amis et connaissances : Arly MOANDA, Esther HONDI,
Timypaul LUPE, Michou MUKOKO, Wella ZUKA, Platini NTENDI, Ruthiana MVEMBA,
Vanessa MATUVENGI, Vlady KIMBANGI, Junior KITATA, Patrick TSHIANI, Gladys MBODI
et Valvie MOANDA.
4
A mes mentors : Papy FUNDI et son épouse Julienne FUNDI
ainsi que Trésor MAWALA et son épouse Bénédicte
MAWALA.
A mes pasteurs : Junior MAWALA et sa femme Lysa MAWALA ainsi
que Roger NKAMBU et sa femme Ursule NKAMBU.
Que tous ceux qui demeurent dans l'anonymat ne se sentent
pas
oubliés.
5
IN MEMORIAM
A vous notre très cher Docteur Révérend
Dédé KIKAVUANGA rendu l'âme auprès de notre seigneur
Jésus christ au moment où nous rédigeons ce travail, alors
que vous attendiez cette défense avec beaucoup d'estime. Vos souvenirs
innombrables, votre sens d'humour marquants ne m'ont pas laissé
indifférent. « Mon fils garde ton témoignage plus
que toute autre chose » telle a été votre phrase
que vous nous disiez toujours. Je ne saurai vous oublier dady.
Que votre âme repose en paix.
Révérend Docteur Dédé
KIKAVUANGA
6
AVANT PROPOS
Ce travail est le fruit d'un long parcours entrepris dans le
monde des études. Il est rédigé pour attester la fin de
parcours académique.
Il est élaboré à partir des connaissances
obtenues cinq années durant auprès des personnes animées
par une volonté tenace et un savoir-faire approfondi sans lesquels nous
ne pourrions pas nous revêtir du titre académique.
Nous tenons à remercier principalement le professeur
Henry GERENDAWELE pour avoir accepté la direction de ce travail
malgré ses multiples occupations. Ainsi que l'assistant Elvis IMBALEVA
pour la codirection de ce travail. Qu'ils trouvent ici l'expression de notre
révérence et de notre haute considération.
A tout le corps professoral de l'Université Libre de
Kinshasa pour la formation qu'ils nous ont assurée tout au long de ce
cycle de licence.
A mes compagnons de lutte : Tyty LOBOTA, Chris WEMBANKOY,
Moise NAIYA, Josué NSIALA, Lysette LEKABWELO, Ketsia BETU, Chancelvie
NZUMBA, Luxsen KALALA, Faustin NIBINO, Israël MBUYI, Paul MBUNGA, Ruth
NKANA. Et Lisa WEMBE.
Enfin, nos remerciements vont à l'endroit de tous ceux
dont les noms ne sont pas repris dans ce travail, mais qui nous ont
assurés de près ou de loin leur appui qu'ils trouvent ici
l'expression de notre reconnaissance.
7
0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. PROBLEMATIQUE
La politique monétaire, longtemps demeurée au
second plan en raison de l'audience des idées keynésiennes qui
lui ont donné un simple rôle de complément de la politique
budgétaire va connaitre aujourd'hui un intérêt dans
l'atteinte d'objectifs de la politique économique. Son efficacité
trouve un essor du fait de l'incapacité de la théorie
keynésienne à expliquer la montée parallèle de
l'inflation et du chômage à la fin des années 1960
En effet, La politique monétaire est devenue une
composante essentielle de la politique économique permettant aux
autorités monétaires d'impacter certains agrégats
macroéconomiques. Selon sa stratégie d'intervention, la banque
centrale à travers la conjonction des instruments de sa politique
monétaire peut activer certains mécanismes enfin d'exercer une
influence sur la sphère réelle1. Le niveau de
croissance que les économies développées et certaines
économies en développement connaissent semble être dû
en partie à l`instrumentalisation des politiques monétaires et
financières à travers les structures de transmission de l'objet
de croissance.
Cependant, le fonctionnement de l'économie
nécessite des capitaux important. La croissance économique comme
l'un des objectifs de la politique économique, pour l'atteindre,
nécessite des forts investissements. Ceci n'est possible que dans une
économie liquide, c'est-à-dire, dans un environnement où
les moyens de financement sont possibles afin de stimuler les activités
économiques.
Ainsi, Les différents agents économiques ont de
besoins en capitaux pour financer leurs dépenses. Pour se faire, ils
font recours au système financier pour mobiliser les capitaux
nécessaires à leur investissement. La banque centrale de par son
rôle de fournir la liquidité, assure la gestion et la
continuité du système financier.
1 A.A TAYEB., Impact de la
politique monétaire sur la croissance économique,
thèse, université Mohammed v, faculté des sciences
juridiques économiques et sociales, Maroc, 2015, Pg15
2 S. FOUDA EKOBENA.
Politique monétaire et croissance économique en zone CEMAC : une
évaluation empirique en données de panel, mémoire de DEA,
université de YAOUNDE, Cameroun, 2010, pg 7
8
De plus, les modelés de croissance endogène en
précisant le fait que le développement des banques a un effet
positif sur le financement de la croissance économique en particulier,
en allouant une plus grande quantité d'épargne aux
investissements marquent implicitement l'importance de la politique
monétaire pour tout objectif de financement de la croissance
économique2.
De ce fait, la politique monétaire est d'une importance
capitale et particulière en finance, puisqu'elle guide l'allocation des
ressources de la part des investisseurs grâce au taux
d'intérêt. En agissant sur la quantité de monnaie circulant
dans un pays, soit au travers le maniement de taux d'intérêt, soit
en agissant sur le niveau de liquidités des banques, la banque centrale
contrôle la progression de la masse monétaire.
Cette thématique de la politique monétaire et le
financement de l'économie a fait l'objet d'un intérêt
considérable au cours des années et a entrainé de
débats avec de points de vue divergents, tant théorique
qu'empirique entre différents économistes et
théoriciens.
De ces points de vue divergents résulte le fait que,
pour les classiques, la politique monétaire est inefficace pour
manipuler les taux d'intérêt car, elle laisse inchangés les
valeurs réelles de l'économie. Cette position se justifie par le
fait que selon eux, l'épargne des ménages et les investissements
des entreprises seraient très peu sensibles aux variations des taux
d'intérêt, la monnaie est un voile en d'autres termes neutre.
tandis que pour les keynésiens, elle est l'instrument
privilégié de l'intervention de la puissance publique.
En revanche, selon les monétaristes, la politique
monétaire a un rôle actif sur la conjoncture économique. De
leur point de vue, une politique monétaire restrictive entraine une
diminution des prix relatifs des actifs monétaires, financiers et
réels dans le cas des pays développés. Cela se traduit par
une modification des demandes réelles que sont la
9
consommation et l'investissement mais également les
stocks réels accumulés (capital et richesse)3.
Dans tous les cas cependant, aucune école ne conteste
qu'une baisse des taux d'intérêt conduise à une stimulation
de l'activité par une augmentation des dépenses et de
l'endettement
Lorsque la banque centrale modifie les taux à court
terme, elle exerce une influence sur l'ensemble des autres taux, tous
liés entre eux, qui évoluent dans le même sens dans la
mesure où une hausse des taux a tendance à pénaliser les
investissements économiques mais permet d'attirer des capitaux dans le
pays concerné par cette hausse, alors qu'une baisse produit l'effet
inverse.
Lorsque nous mettons un accent particulier sur la RDC, nous
constatons que la politique monétaire exerce un effet limité sur
le financement de l'économie malgré des performances
économiques réalisées depuis certaines années avec
une croissance soutenue et une relative stabilité
macroéconomique. Entre 2003-2011, la croissance de son PIB réel a
été en moyenne de 6.2 %, contre une contraction annuelle moyenne
de 4,5 % entre 1991 et 20024. Ces belles performances ont pour
soubassement d'une part, les efforts entrepris par le gouvernement en mettant
en place des programmes de stabilisation via le canal de politiques
macroéconomiques prudentes visant à stabiliser le niveau
général de prix par la politique monétaire
délibérée, et soutenir la croissance
économique5, et d'autre part, par l'amélioration du
contexte international avec l'augmentation sans cesse croissante des cours de
matières premières. A
3 J.B KAOMBA MUTUMBA.,
analyse du taux d'intérêt et ses effets sur le financement
de l'économie congolaise de 2009 à 2013, E-revue UNILU,
presses universitaires de Lubumbashi, université de Lubumbashi, 2014, Pg
1
4 F. Fischer, C. Lundgren, et S.
Jahja., Vers une politique monétaire plus efficace : le
cas de la République démocratique du Congo, document du
travail de FMI, département Afrique, 2013
5 Pour sortir son économie en crise le
gouvernement congolais avait mis en place un certains nombres de programmes :
PIR( programme intérimaire renforcé) c'est un programme de
stabilisation du cadre macro-économique(conjoncturel) son
exécution a été mis en place le 26 mai 2001 et s'est
terminée le 31 mars 202 qui avait pour objectifs de casser l'hyper
inflation, libéralisation de l'économie, établir un
environnement plus favorable à la croissance du secteur privé, la
reconstruction de l'économie nationale et une ouverture de
l'économie à l'extérieur et le PEG( Programme
économique du gouvernement) est un enchainement du PIR, il poursuit les
objectifs de PIR sous trois axes principaux : la stabilisation(2001-2002)
reconstruction (2002-2003 et le développement( à partir de
2005).
10
l'heure actuelle, cette évolution de la croissance
économique connait une chute passant de 6,5%, contre 3,4% en 2015.
En 2017, l'environnement économique de la RDC continue
à se détériorer suite entre autre par le manque de moyen
de financement des activités économiques.
Par ailleurs, la banque centrale a connue plusieurs mutations
structurelles importantes. Ces mutations visaient l'amélioration de
l'efficacité de sa politique monétaire, tout abandonnant
l'utilisation des plusieurs instruments d'encadrement direct, qui
étouffaient le développement du crédit au moment où
le pays a besoin des capitaux pour financer l'activité
économique. Malgré ces mutations, l'action de la politique
monétaire sur la sphère réelle de l'économie reste
limitée. La banque centrale a plusieurs fois revu à la baisse son
taux directeur, tel est le cas de l'année 2017 et 2018 dont le taux
directeur est passé de 20% à 14% afin de booster
l'activité économique, mais son action reste limitée, et
cela n'a pas eu d'effets sur les conditions d'octroi des crédits des
banques commerciales. Le niveau de crédit continue de baisser passant de
51% en 2015, 11% en 2016 et 7,3 en 2017
Ces statistiques laissent entrevoir que le financement de
l'économie par l'action de la politique monétaire en RDC
constitue un problème majeur.
Au regard de ce qui précède, cette étude
se veut répondre aux questions suivantes :
1) Quel est l'impact de la politique monétaire sur le
financement de la croissance économique en RDC ?
2) Comment faire pour améliorer l'incidence de la
politique monétaire de la Banque Centrale du Congo sur l'activité
économique ?
6
R.QUIVY.ET V.CAMPENHAUDT ., manuel de
recherche en sciences sociales,2eme édition Dunod,paris,1995,pg135
11
0.3. HYPOTHESES
L'hypothèse étant une réponse provisoire
aux questions soulevées dans la problématique6. Dans
le cas précis de notre travail, nous nous sommes proposé les
hypothèses ci-après.
H1 : La politique monétaire impacterait positivement
sur le financement de la croissance économique dans la mesure où
elle agit sur la quantité de monnaie en circulation et sur le niveau de
liquidité des banques.
H2 : Pour améliorer l'incidence de la politique
monétaire de la Banque Centrale du Congo sur les activités
économique, l'autorité monétaire doit mettre en place de
mécanismes pouvant orienter les décisions de la politique
monétaire vers l'objectif poursuivi tout en utilisant efficacement ses
instruments.
0.4. OBJECTIF DE LA RECHERCHE
Pour bien mener notre recherche, nous nous sommes
assigné un objectif général et deux objectifs
spécifiques.
0.4.1. Objectif général
L'objectif général poursuivi dans cette
étude est celui de comprendre les effets qu'exerce la politique
monétaire sur le financement de la croissance économique.
0.4.2. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques assignés à cette
étude sont les suivants :
- Comprendre les canaux par lesquels passent les décisions
de la politique monétaire pour atteindre la sphère réelle
de l'économie ;
12
- Relever les mécanismes à mettre en place par
l'autorité monétaire pour améliorer les décisions
de la politique monétaire sur l'asphère réelle.
0.5. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Le choix de ce sujet est le fruit de notre observation en tant
que chercheur. La politique monétaire étant un instrument de la
politique économique auquel on a assigné un certain nombre
d'objectifs, joue bien un rôle très capital dans le financement
d'une économie. C'est ainsi que nous nous sommes décidés
de mener une étude en ce sujet.
De ce fait, notre étude revêt un double
intérêt :
Premièrement sur le plan scientifique ; cette
étude sera un apport modeste aux théoriciens de la politique
monétaire en générale et ceux de la RDC en particulier. Il
ouvrira des pistes de recherches dans ce domaine et permettra d'en savoir plus
sur les questions de la politique monétaire et financement de la
croissance économique.
Deuxièmement sur le plan pratique ; la prise en compte
par les autorités des analyses et suggestions émises dans ce
travail permettra d'enrichir les orientations visant à améliorer
de manière efficace l'action de la politique monétaire de la
BCC.
0.6. DELIMITATION DU TRAVAIL
Tout travail scientifique doit être circonscrit dans
l'espace et dans le temps. La présente étude porte sur la
politique monétaire et financement de la croissance économique en
RDC de 2009 à 2018. Cette délimitation s'explique par la
disponibilité de données.
13
0.7. METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Madeleine Grawitz définit la méthode comme un
ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline
cherche à atteindre les vérités qu'elles poursuivent, les
démontrent et les vérités7.
Venance OPANGA les définies comme étant un
ensemble d'opérations d'analyse de compréhension, d'explication
des phénomènes qui doivent être empiriques sur les faits
qui sont observables, quantifiables.
Pour réaliser cette étude, nous avons fait
recours aux méthodes inductives et descriptibles.
La méthode inductive : l'induction est un mode de
raisonnement logique qui va du particulier au général. Il s'agit
d'une opération qui consiste à passer des faits à la
règle c'est-à-dire des cas singulier ou spéciaux aux
propositions plus générales. Elle a permis de passer de
l'observation de la politique monétaire sur la croissance
économique. D'une manière condensée, elle nous a
aidés par l'analogie et inférence, par comparaison et extension
aux phénomènes semblables à celui que nous étudions
;
La méthode descriptive : celle-ci nous à
décrire les mécanismes de politique monétaire de la RDC
;
Pour Goode J. William, les techniques sont des outils
utilisés dans les collectes des informations (chiffres ou non) qui
devront plus tard être soumises à l'interprétation et
l'explication grâce aux méthodes.
Pour Venance OPANGA, les techniques sont un ensemble des
outils de recherche impliquant une certaine manipulation matérielle qui
permettent de collecter les données nécessaires à la
recherche8.
7 GRAWITZ, (M), Méthodes en science sociale,
Dalloz, paris, 1986.Pg5
8 OPANGA, (V), Notes manuscrites du cours de
méthodes de recherche en science sociale, UCC, 2009-2010
14
Ainsi, nous avons utilisés la technique de la
documentation et celle de l'interview.
La technique documentaire: celle-ci renvoie à toute
source de renseignement déjà existant, à laquelle le
chercheur peut avoir accès9. Elle nous a permis de puiser des
informations en rapport avec notre travail dans certains documents, ouvrages de
base, rapport annuel de la banque centrale du Congo, revue et internet.
La technique d'interview libre : c'est un échange
verbal, orale entre deux personnes ou un groupe de personnes, échange au
cours duquel la personne interviewée transmet à l'inter
l'interviewer des informations recherchées sur le sujet. Cette technique
nous a permis de réunir les témoignages faits par les
autorités monétaires de la BCC.
0.8. CANAVAS DU TRAVAIL
Outre l'introduction générale et la conclusion
générale, le présent travail est subdivisé en
quatre chapitres.
Le premier chapitre traite des
généralités conceptuelles, le second chapitre se focalise
sur la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo, en suite, le
troisième chapitre porte sur la politique monétaire et
financement de la croissance économique en RDC, et enfin le
quatrième chapitre s'appesanti sur les contraintes et perspectives de la
politique monétaire en RDC.
9 M. GRAWIT,. Méthode de recherche en sciences
sociales, 4éd.Dalloz, Paris, 1979,Pg344
15
CHAPITRE I. GENERALITES CONCEPTUELLES
Il est question dans ce chapitre, de parler des
généralités sur la politique monétaire et la
croissance économique et en donner un cadre contextuel. Pour se faire,
nous l'avions ramifié en trois sections : la première section
traite de la politique monétaire et les notions y ferrantes ; le
deuxième se consacre à l'étude de la croissance
économique, en fin la troisième section traite de la relation
théorique entre la politique monétaire et la croissance
économique.
SECTION 1. DEFINITION ET NOTION DE LA POLITIQUE
MONETAIRE
Dans cette section nous allons parler largement de la
politique monétaire de la
BCC. il sera donc question de
présenter sa définition, ses objectifs, son rôle, ses
instruments ainsi que les différents canaux de transmission.
1.1Notions de la politique monétaire
La monnaie est ancienne tandis que la politique
monétaire est une discipline récente mise en oeuvre après
les épisodes d'hyperinflation des années 1920 et la grande crise
des années 1930. La politique monétaire est un concept
très complexe, c'est ainsi que plusieurs définitions ont
été proposé par différents auteurs selon leurs
visions par rapport à la politique monétaire.
Selon A. Jacquemin et M. Tulkens, la politique
monétaire est un instrument destiné à régulariser
le niveau de la production et des prix en variant la quantité de
monnaies dans l'économie.10
C'est aussi un ensemble des instruments que les la Banque
Centrale utilise pour faire varier la quantité de monnaie
présente dans l'économie afin d'agir indirectement sur la valeur
de la devise nationale, sur la production, l'investissement, la consommation et
l'inflation.
10 A. JACQUEMIN ET M. TULKENS., Cité par
Rodriguez BAHATI. L'incidence de la politique monétaire sur la
croissance économique en RDC de 1976 à 2010, mémoire de
licence en économie de développement, ucc, Kinshasa 2010, pg10
16
Selon Jacques et C.NEME définissent la politique
monétaire comme l'action exercée par les autorités
monétaires (banque centrale + trésor public) ou pouvoirs publics
sur la masse monétaire et les actifs financiers en vue d'orienter
l'économie à court ou moyen termes ; elle est donc assujettie aux
objectifs généraux de la politique économique :
stabilité de prix, expansion économique, ouverture
extérieure de l'économie, qui lui assignent des priorités
et contraintes.11
Jeanine BREMOND et Alain GELEDAN définissent la
politique monétaire comme étant l'ensemble des moyens mis en
place pour contrôler la croissance de la masse
monétaire.12
Lorsqu'on examine les trois définitions
proposées par les auteurs précités, nous constatons que
leurs définitions convergent vers deux éléments
principaux. Notamment :
- La régulation de la masse monétaire et; - L'offre
et la demande de la monnaie.
Mener donc une politique monétaire, c'est avant tout
avoir un certain contrôle sur la masse monétaire, c'est donc
parvenir à exercer une action sur le pouvoir de création
monétaire des banques. Il convient donc d'influer sur le
mécanisme par lequel les crédits bancaires peuvent engendrer des
dépôts.
Dans le cadre de cette étude, nous nous alignons
à la définition proposée par JACQUES et C. NEME car elle
est beaucoup plus complexe. En effet, elle englobe les deux autres
définitions précitées.
1.2 Les objectifs de la politique monétaire
D'une manière ou d'une autre, formellement la politique
monétaire vise à agir sur les grandeurs économiques,
appelées « objectif final ». Cela suppose une action sur des
variables monétaires, appelées « objectifs
11 Y. BAYENDE., cours de politique monétaire,
L1 EM, ULK, FASEG, Kinshasa 2016, pg8
12 BREMOND ET ALAIN GELEDAN., dictionnaire
économique et social, 4eme édition augmentée, paris,
hatier1990, pg275
17
intermédiaire », qui conduise à
définir des modalités d'intervention appelées «
objectif opérationnel »
Les banques centrales poursuivent des objectifs correspondant
à leurs mandats, déterminés par les parlements nationaux
ou, dans le cas d'une union monétaire, par le traiter international. Ces
objectifs ont varié considérablement au cours du temps, se font
toujours l'objet de débat parmi les politiques et les
économistes.13
Mais il peut exister des conflits entre ces objectifs. Une
politique de relance de la croissance économique pour réduire le
chômage peut entrainer un déséquilibre extérieur ou
une hausse de l'inflation. Une politique de lutte contre l'inflation peu casser
la croissance économique et augmenter le chômage. La Banque
Centrale peut donc être amenée à faire des arbitrages en
fonction de ses priorités.14
1.2.1. Les objectifs finaux
Les objectifs finaux de la politique monétaire, visent
à favoriser les grandeurs économiques tels que : l'investissement
et l'épargne, freiner la consommation pour lutter contre l'inflation
importée et favoriser les exportations et l'excédent
commercial.
Mais dans la plus part des pays, la stabilité et le
maintien du niveau général des prix restent comme principal
objectif final de la politique monétaire.
1.2.2. Les objectifs intermédiaires
Ce sont des variables monétaires supposées
permettant la réalisation de l'objectif final décidé. Ces
variables monétaires sont susceptibles d'être contrôlable
par la Banque Centrale.
L'accroissement de la quantité de monnaie en
circulation dans l'économie. En contrôlant le rythme de croissance
des agrégats
13 Y. BAENDE., op.cit., p45
14 Y. BAENDE., op.cit., pg56
18
monétaires, on peut contrôler celui de la
demande. En règle générale le choix porte sur
l'agrégat M3 qui est la masse monétaire au sens large,
représentative de l'ensemble des liquidités de l'économie.
Dans l'optique monétariste, contrôler l'accroissement de monnaie
c'est l'un des objectifs privilégiés, car il permet de
contrôler l'accroissement de la demande et donc les risques
d'inflation.15
D'où, il faut que la croissance de la masse
monétaire soit égale au taux de croissance de l'économie
réelle pour éviter toute tension inflationniste.
Le niveau des taux d'intérêt normaux. C'est
l'instrument privilégié des keynésiens : l'idée est
qu'une baisse des taux d'intérêt doit conduire à une
reprise de l'activité économique. Même si les banques
centrales ne poursuivent pas prioritairement cet objectif de croissance
économique, elles prennent néanmoins en considération le
niveau des taux d'intérêt qui a une incidence sur le niveau des
investissements des entreprises et sur le volume des mouvements de capitaux
à court terme.16
De surcroît ils contribuent à expliquer les
décisions des Agents non Financiers relative à la
détention d'actifs financier, à l'investissement productif des
entreprises à la demande de crédit des ménages.
Les taux de change influence les exportations et les
importations de biens et services et de capitaux. Dans des économies
ouvertes comme aujourd'hui, la stabilité des taux de change est devenu
un objectif intermédiaire fondamental. Il s'agit de trouver le taux de
change d'équilibre, ce qui n'est jamais aisé :
Un taux de change faible favorise les exportations mais
sources de la tension inflationniste et n'incite pas à
l'amélioration des gains de productivité des entreprises
nationales, protégées de la concurrence internationale.
15 R. BAHATI. L'incidence de la politique
monétaire sur la croissance économique en RDC de 1976 à
2010, mémoire de licence en économie de développement,
ucc, Kinshasa 2010, pg15
16 Rodriguez BAHATI., Idem
19
Un taux de change trop élevé, renchérit
les exportations et risque de conduire les entreprises les moins
concurrentielles à la faillite.
Mais une relative surévaluation de la monnaie ralentit
les risques inflationnistes.
1.2.3. Les objectifs Opérationnels
Ce sont les valeurs monétaires choisies par la Banque
Centrale parmi les objectifs intermédiaires comme étant les plus
susceptibles d'être contrôlé et maitrisé, en fonction
de l'objectif final recherché.
La politique monétaire cherche à agir sur la
quantité de monnaie circulant dans une économie, elle va chercher
à agir sur les crédits qui sont à l'origine de la
création monétaire des banques ordinaires.
Le crédit met en cause des Agents non Financiers
demandeurs de crédit, les banques offreuses de crédit
(créatrices de monnaie bancaire centrale), la banque centrale
(créatrice de monnaie centrale).
Pour maitriser la quantité de monnaie circulant dans
l'économie, la banque centrale peut agir également dans plusieurs
directions :
- Une action sur la demande de crédit des Agents non
financiers. En agissant sur les taux d'intérêt, la banque centrale
modifie le cout du crédit lequel influe sur la demande de
crédit.
- Une action sur l'offre de crédit des banques. En
établissant une norme de progression des crédits
distribués par les banques. Et en décidant également de
l'importance de sa création de monnaie centrale, la banque centrale
influe sur la liquidité bancaire et donc la possibilité pour les
banques de créer de la monnaie bancaire.
1.3. Rôle de la Politique Monétaire
Pendant longtemps on considérait que la politique
monétaire ne pouvait avoir d'objectif autre que monétaire
éviter l'inflation par création abusive de monnaie, repartir les
moyens de paiement. Cette veuille
20
conception de la théorie quantitative de la monnaie est
abandonnée, tant il est reconnu que la politique monétaire a des
répercussions aussi bien sur le produit national que sur le niveau des
prix.
En période normale, la politique monétaire
parait l'instrument idéal pour suivre continuellement la conjoncture et
réagir rapidement et efficacement aux déséquilibres
naissants : un début de thésaurisation de monnaie par les
ménages ou de fuite des capitaux peut être immédiatement
effacée par une intervention de la Banque Centrale à l'open
market, une tension à l'investissement peut être diminuée
par intervention à la hausse des taux d'intérêt, une
tendance au chômage peut être découragée par la
création de crédit et des signes monétaires, un
excès de consommation peut être freiné par la modification
des règlements du crédit à la consommation.
En temps de crise par contre, la politique monétaire
devient inopérante. Une forte poussée de la demande ne sera plus
jugulée par une hausse du taux d'intérêt : bien au
contraire, la hausse des taux sera interpréter comme un présage
d'inflation poussant les ménages à dépenser leurs signes
monétaires avant qu'ils soient dépréciés. De la
même manière comme le souligne Milton FRIEDMA N17, la
politique monétaire sera incapable de supprimer un niveau de
chômage important : une forte expansion du crédit aurait certes
pour l'effet initial d'augmenter l'embauche par les entreprises mais
déboucherait très rapidement sur une hausse des prix qui
réduirait le pouvoir d'achat des travailleurs et les inciterait à
demander des hausses de salaires qui auraient pour effet de recréer le
chômage initial.
1.4. Instruments de la Politique Monétaire
Les Banques Centrales disposent de plusieurs armes pour mettre
en oeuvre la politique monétaire correspondant à leurs objectifs.
Certaines sont devenues ses instruments privilégiés
d'intervention, d'autres sont tombés en désuétude. Mais
nous avons retenus quatre instruments essentiels de la politique
monétaire, à savoir :
21
1.4.1. Instruments directs de la politique
monétaire
Les instruments directs de la politique monétaire sont
des instruments qui agissent sur la distribution des
crédits.18 Parmi ces instruments nous avons :
- la sélectivité du crédit ; - l'encadrement
du crédit.
1.4.1.1. Sélectivité du
crédit
Par cette mesure, les autorités monétaires
orientent les crédits vers des secteurs particuliers jugés
stratégique ou prioritaire pour le développement
économique et social du pays.
1.4.1.2. Encadrement du crédit
L'encadrement du crédit consiste à fixer par
voie réglementaire et pour une période donnée, des normes
de progression en matière de crédits. Tout dépassement de
la norme est sanctionné par l'obligation de constituer des
réserves supplémentaires.
Lorsque l'inflation est forte et qu'il n'apparait pas possible
de porter les taux d'intérêt à un niveau réellement
dissuasif, les autorités monétaires limitent les crédits
bancaires et par là, la croissance de la masse monétaire. C'est
l'encadrement du crédit ou le plafonnement du crédit.
Les différents instruments de la Politique
Monétaire peuvent être considérés à la fois
comme substituables et complémentaires.
1.4.2. Instruments indirects de la politique
monétaire
Sont des instruments qui agissent sur la liquidité
bancaire.19 Et parmi ces instruments nous avons :
18 Y. BAENDE., op.cit., pg46
19 M. MULUMBA., politique monétaire, note de
cours, inédites, UPC, FASE, L1 éco mon, Kinshasa 2015, pg 15
22
1.4.2.1 Taux de réescompte
Lorsque les banques n'ont pas suffisamment de
liquidité, elles peuvent se refinancer auprès de la banque
centrale en réescomptant les effets de commerce qu'elles
possèdent moyennant un taux de réescompte. En modulant le taux
d'escompte, la banque influe sur la création monétaire et sur le
niveau de liquidité de l'économie nationale.
Le taux de réescompte reste un indicateur
monétaire très important car il est un reflet de l'état de
liquidité de l'économie.
1.4.2.2 Opérations d'open market
Par l'opération d'open market, l'institut
d'émission achète et vend des titres sur le marché
monétaire. Avec cette technique, la banque centrale fournit ou reprend
de la monnaie banque centrale au système bancaire en achetant ou en
vendant des titres sur les marchés.
On distingue les opérations de refinancement et celles
de réglage
fin.
Avec les opérations de refinancement, la banque
centrale prête la monnaie centrale aux banques.
Généralement, il consiste à acheter ou escompter un titre
puisa dénouer l'opération à un prix et dans un laps de
temps déterminés. La durée est ainsi limitée est
fixée d'avance.
Avec les opérations de réglage fin, si la
prévision des facteurs autonomes est inexacte et pour éviter un
recours important aux facilités permanentes et des écarts entre
le Taux de l'argent au jour le jour et le taux de refinancement, la banque
centrale peut procéder aux opérations de réglages fins. Il
s'agit d'intervenir de façon ponctuelle pour injecter ou ponctionner de
la liquidité, selon le cas.
1.4.2.3 Réserves obligatoires
Le système des réserves obligatoires consiste
à obliger les banques de second rang à déposer à la
Banque Centrale des réserves en monnaie Banque Centrale, non
rémunérées, en fonction des dépôts. Il
23
s'agit de créer artificiellement une fuite en monnaie
Banque Centrale pour limiter les possibilités de coefficient de
réserves obligatoires ou l'assiette sur laquelle porte ces
réserves, la Banque Centrale peut encadrer le crédit. Le taux des
réserves obligatoires change avec la conjoncture.
1.4.2.4 Taux directeurs
Sont les taux d'intérêt au jour le jour
fixés par la banque centrale d'un pays ou d'une union monétaire,
et qui permettent à celle-ci de réguler l'activité
économique. Il existe trois taux directeurs : le taux de réserve,
le taux de refinancement et le taux de réescompte. Les taux directeurs
permettent de réguler l'investissement économique et ainsi
d'encourager l'activité économique dans les périodes de
creux, ou de freiner le surinvestissement pendant les périodes de
surchauffe inflationniste. Les taux directeurs influencent donc la croissance
et le taux de change. Une hausse des taux directeurs peut mener vers une
nouvelle appréciation de la devise concernée.
1. 3. Canaux de transmissions de la politique
monétaire
A court terme et à moyen terme, la plus part des
économistes, qu'ils soient monétariste, nouveaux classiques ou
nouveaux keynésiens, pensent que la monnaie a des effets réels.
Les controverses s'expriment surtout à propos du canal de transmission
des chocs monétaires. D'où, les décisions de politique
monétaire se transmettent à l'ensemble de l'économie par
différents canaux.
Les canaux de transmission de la politique monétaire
sont les voies par lesquelles une décision de politique
monétaire, en affectant le comportement des agents économiques
agit sur la croissance et sur les prix.
On distingue généralement quatre grands canaux
de
transmission de la politique monétaire :
- le canal traditionnel de taux d'intérêt ; - le
canal de crédit ;
24
- le canal de taux e change.
1.3.1. Canal traditionnel de taux
d'intérêt
Ce canal agit à travers la courbe de taux. Le canal de
transmission par le taux d'intérêt renvoie au modèle
keynésien traditionnel. Dans l'approche keynésienne, plus
précisément le modèle IS/LM ; lorsque l'offre de monnaie
augmente alors que les prix sont constants (rigides à, court terme), il
en résulte une diminution du taux d'intérêt court
(déplacement de LM vers la droite) qui incite les entreprises à
investir, ce qui accroit la demande globale en raison du
multiplicateur.20
Cette conception keynésienne traditionnelle du
mécanisme de transmission de la politique monétaire peut se
résumer par le schéma suivant, qui illustre les effets d'une
expansion monétaire :
Politique monétaire expansionniste :
?e ? ? r? ? c/ ? I/ ? Y/
R est ici le taux d'intérêt réel et non
nominal. Ainsi, avec des taux nominaux à leur valeur planchée,
une croissance de la M peut augmenter le niveau de l'inflation
anticipée, réduire le taux réel et stimuler les
dépenses
1.3.2 Canal de cours d'action
Comme son nom l'indique, ce canal de transmission concerne les
prix des actifs comme les actions, les obligations ou des immobiliers.
Théorie du coefficient q de Tobin
Tobin définit q comme le rapport entre la valeur
boursière des entreprises et le cout de renouvellement du capital. La
valeur boursière est élevée lorsque q est
élevée et vice versa. Dans ce cas, les entreprises peuvent
émettre beaucoup d'actions et donc un niveau élevé des
dépenses d'investissement.21
20 Y. BAENDE., opcit, pg49
21 Y. BAENDE., op.cit., pg50
25
Si M augmente, les agents tentent de réduire leurs
encaisses en accroissant les dépenses. Le marché boursier leur
offre une possibilité de dépenser leur surplus, ce qui accroit la
demande d'actions et fait ainsi monter les cours. En combinant cet effet avec
le fait que la hausse des cours des actions (PS) entraine une augmentation du
coefficient q, et donc des dépenses d'investissement, on déduit
le mécanisme suivant :
r\ PS ? q? I? Y? a. Effet de richesse
Un autre canal de transmission par les cours des actions agit
par le biais des effets de richesse sur la consommation.
Ce canal a été mis en évidence par franco
Modigliani. Dans ce modèle du cycle de vie de Modigliani, les
dépenses de consommation sont déterminées par les
ressources des consommateurs tout au long de leur vie, qui sont
constituées du capital humain, du capital matériel et de la
richesse financière ou patrimoine
Les actions constituent une composante majeure du patrimoine
financier, et donc des ressources des ménages. Si les cours des actions
augmente, la valeur de ce patrimoine augmente aussi; donc, les ressources
globales de consommateurs pendant l'ensemble de leur vie augmentent et par voie
de conséquence, la consommation.
Ce canal se schématise comme suit : r\ PS?
Richesse ? Consommation ? Y? 1.3.3 Canal du Crédit Bancaire
Si M augmente, (les réserves et les dépôts
bancaires augmentent), les prêts bancaires augmentent. Ces derniers
entrainent une hausse des investissements (consommation).
Réserves bancaires Dépôts bancaires ?
prêts bancaires ? I? Y?
26
1.3.3.2. Canal du bilan
r\ PS? Richesse nette des firmes? anti-sélection\ et
risque moral\ prêts ? I? Y?
1.3.3.3. Canal du cash-flow
r\ Cash-flow? anti-sélection\ et risque moral\
prêts? I? Y?
1.3..4 Canal de taux de change
Le canal résulte de l'impact de la politique
monétaire sur le taux de change qui affecte directement
l'activité par le biais de la compétitivité de
l'économie22.
En effet, une politique monétaire expansionniste a pour
effet la baisse des taux d'intérêt réels nationaux qui
réduit l'attrait des dépôts nationaux par rapport aux
dépôts libellés en monnaie étrangère, ce qui
cause une sortie des capitaux et entraîne une chute de la valeur des
dépôts en monnaie locale par rapport aux dépôts en
devises, c'est-à-dire une dépréciation de la monnaie
locale. Cette dépréciation fait baisser le prix des biens
nationaux par rapport aux biens étrangers, ce qui se traduit par une
augmentation des exportations nettes et donc de la production globale.
De façon schématique, elle peut se
présenter comme suit :
M ? =ir ? = (E) Dépréciation de la monnaie
? =(NX) Exportations nettes? =
Y ?
Le canal du taux de change joue un rôle important dans
la façon dont la politique monétaire affecte l'économie
nationale et son efficacité dépend du degré d'ouverture de
l'économie au commerce international. Ledit canal enrichie
l'intégration entre les sphères réelle et
monétaire, lorsqu'on raisonne en économie ouverte.
C'est-à-dire que le canal du taux de change affecte la sphère
réelle de manière autant plus forte que l'on se situe dans un
contexte de taux de change flexible et que l'économie est
caractérisée par une forte ouverture extérieure et qu'elle
est aussi « Price tanker ».
22 1 Bates, J., Effectivité des canaux de
transmission de la politique monétaire, Thèse de doctorat,
Université des Antilles et de la Guyane, UFR de Droit et de Sciences
économiques, Décembre 2006
27
SECTION 2. NOTION DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Dans cette section il sera question de parler sur la notion de
la croissance, la mesure de celle-ci, ses modalités ainsi que ses
déterminants.
2.1. Définition
Selon F. Perroux, la croissance économique peut se
définir comme un processus contenu et soutenu d'accroissement de la
production réelle(ou PI B réel) d'une économie dans le
temps. En d'autres termes, pour parler de croissance, il faudrait que d'une
année à une autre, on assiste à un accroissement du PIB
réel, c'est-à-dire mesuré à prix constant ou
corrigé de l'inflation.23
Selon Kuznets (prix Nobel de sciences économiques en
1971), la croissance économie que d'un pays peut être
définie comme une hausse de long terme de sa capacité d'offrir
à sa population une gamme sans cesse élargie des biens
économiques. Cette capacité de croissance est fondée sur
le progrès technique et les ajustements institutionnels et
idéologiques qu'elle requiert.24
Plus généralement, la croissance
économique est l'accroissement durable du produit global net, en termes
réels, d'une économie. C'est donc un phénomène
quantitatif que l'on peut mesurer, et un phénomène de longue
durée.
Comme on vient de le noter, la croissance économique
est essentiellement Un phénomène quantitatif, ce qui fait dire
à Y. Bongoy, que : « la notion de croissance économique ne
prend un sens précis que s'il est capable d'en mesurer quantitativement
les données ».25
Au sens strict, la croissance décrit un processus
d'accroissement de la production économique. Elle ne renvoie donc pas
directement à l'ensemble des mutations économiques et sociales
propres à une
23 A. NSHUE., croissance économique: une
perspective africaine, Harmattan, Kinshasa, 2014, pg27
24 G. KANKWANDA E., cours de Théories de
croissance économique, L1économie, UNIKIN, FASEG, 2016-2017,
pg20
25 Cité par Y. BONGOY in finance,
Stabilité et Croissance, conférence avril, 2004, pg3
28
économie développement. Ces transformations au
sens large sont, conventionnellement, désignés par le terme de
développement.
Selon François Perroux, « le développement
est la combinaison des changements mentaux et sociaux d'une population qui la
rend apte à faire croître, cumulativement et durablement, son
produit réel global ».26
La croissance économique se distingue de l'expansion
par la durée. L'expansion désigne la croissance de la production
à court terme ou à moyen terme et ne représente qu'une
phase au sein du cycle d'activité.
2.2. Mesure de la croissance économique
La croissance économique se mesure par l'accroissement
en pourcentage du PIB d'une année par rapport à la
précédente. A cet égard, l'indicateur le plus couramment
utilisé pour mesurer la croissance est « le produit
intérieur brut (PIB) ou le produit national brut (PNB)
».27
Le PIB est une mesure de la masse totale des biens et services
produits dans le pays. C'est plutôt le PIB réel par habitant qui
donne la mesure du progrès accompli par le pays. Le PIB est
calculé selon trois approches :
2.2.1. Approche production
Selon l'approche production, le PIB est calculé comme
la somme des valeurs ajoutées, à laquelle on ajoute les
impôts sur les produits.
2.2.2. Approche dépense
Approche « dépenses, demande ou emploi » : le
PIB est égal à la somme des emplois finals intérieurs
(consommation finale, formation brute de capital fixe, variation des stocks)
augmentée des exportations et diminuée des importations.
26 F. PERROUX., op.cit., 1990, pg95
27 S. KUZNET., Croissance et structure
économique, Calmann-Lévy, paris, 2003, pg9
29
2.2.3. Approche Revenu
Approche « Revenu » : le PIB est calculé
selon la répartition du revenu qu'il a généré :
PIB= Rémunération des salariés+
Excédent brut d'exploitation + Impôts Indirects nets des
subventions.
La logique qui sous-tend ces optiques est le fait que, dans le
processus du circuit économique du pays ; la production
génère le revenu et celui-ci permet d'effectuer des
dépenses infinies, le revenu généré est égal
à la production qui l'a généré et lui-même
égale à la demande.
2.3. Modèles de croissance
La croissance économique dépend à la fois
de l'augmentation des quantités de facteurs de production
utilisés dans le processus productif, mais aussi de
l'amélioration des techniques de production permettant de produire plus
de biens et services avec les mêmes quantités de facteurs de
production. Ce qui fait qu'il existe plusieurs sortes de croissance
économique. Cependant, dans le cadre de cette étude nous allons
en retenir trois sortes, notamment : la croissance endogène, la
croissance exogène et la croissance inclusive.
2.3.1 Croissance endogène
On appelle croissance endogène, non pas comme une forme
de croissance économique mais une théorie qui explique la
croissance économique par des facteurs endogènes comme le
développement du capital humain, le savoir-faire et le progrès
technique.
La théorie de la croissance endogène prend son
origine en 1986 dans un article de Paul ROMER, intitulé «
increasing return and long run growth »28, qui lie la
croissance au comportement, aux initiatives et au développement de la
compétence des agents économiques.
28 P. ROMER., increasing returns and long run growth,
journal of political, Ed. economy, October 1986
30
La croissance endogène suppose que la croissance
économique est déterminée par des mécanismes
économiques. En effet, l'efficacité de la production
dépend des interactions entre les facteurs économiques, donc du
niveau et de mode développement En outre, le progrès technique
résulte de la succession des grandes innovations et inventions à
la marge suscitées par un ensemble d'incitations économiques.
Pour les tenants de la théorie de la croissance
endogène, le progrès technique ne tombe pas du ciel. La
croissance est ainsi assimilée à un phénomène
autoentretenu par accumulation de quatre facteurs principaux : technologie, le
capital physique, le capital humain, et le capital public. Le rythme
d'accumulation de ces variables dépend de choix économiques,
c'est pourquoi on parle de la théorie de la croissance
endogène.
2.3.2 Croissance exogène
La croissance économique exogène est une
théorie de croissance économique qui considère le
progrès technique comme exogène. Le modèle de la
croissance le plus connu est le modèle de SOLOW.29
Cette théorie soutient que le progrès
technologique et la croissance démographique servent à la
croissance sur le long terme. La croissance viendrait de
phénomènes extérieurs, en quelques sortes comme «
tombée du ciel » et ne proviendrait pas des entreprises
elles-mêmes.
2.3.3 Croissance inclusive
La croissance inclusive est devenue le centre de
préoccupation de tous les pays quelque soient leurs aspirations et leur
niveau de développement puisque la croissance «économique a
surtout profité aux grandes entreprises et non aux petites structures et
à la création d'emplois productifs locaux. Ainsi, une bonne
partie de la population a été
29 Wikipédia, croissance économique,
2013
31
marginalisée et continue à vivre dans des
espaces enclavés et condamnés à l'exclusion.
La croissance inclusive est une croissance :
élevée et soutenue, diversifiée entre les secteurs,
partagée. C'est-à-dire, celle qui inclut une large partie de a
population active, et offrant des opportunités égales
d'accès aux marchés et aux ressources.
Cette définition nous révèle qu'il faut
qu'il ait une augmentation pendant une période relativement longue du
produit national à un taux moyen dépassant notamment la
croissance démographique en premier lieu, deuxièmement cette
croissance doit être boostée par plusieurs secteurs, et enfin elle
doit inclure la majorité de la population. D'où l'importance des
bonnes politiques d'emplois et des revenus.
La croissance inclusive est autrement définie comme
pro-pauvre, une croissance qui réduit les problèmes des personnes
vulnérables et de plus défavorisées et
bénéficie à tout le monde. Elle en outre, une croissance
qui crée des opportunités pour tous les segments de la population
et qui distribue les dividendes de la prospérité accrue tant en
termes monétaires que non monétaires, équitablement
à travers l'ensemble de la société.
Selon la politique économique actuelle de l'union
européenne, elle définit ce qui constitue la croissance inclusive
en affirmant que les états membres devraient garantir à tous les
citoyens l'égalité d'accès à l'économie. La
croissance inclusive devrait par conséquent contribuer à la
création d'une société où tous les citoyens ont
accès au marché du travail et bénéficient des
retombés de la croissance.30
Toutes ces définitions montrent clairement l'importance
de l'accès à l'économie et marché du travail pour
la réalisation d'une croissance économique véritablement
inclusive.
30 P. SOTO, les bases d'une croissance inclusive dans
les villes européennes, URBACT résulte, décembre 2011
32
2.4. Les déterminants de la croissance
économique
On peut distinguer plusieurs types de déterminants de
la croissance : richesse naturelles, environnement extérieur,
population, innovation, investissement, connaissance, cohérence du
développement.
Les principales conclusions des travaux de Xavier
sala-i-martin économiste espagnole spécialiste de la croissance,
confirme qu'il n'y a pas qu'un seul déterminant simple de la croissance
économique.
2.4.1 Investissement
Au niveau national, l'investissement correspond à un
accroissement des moyens de production. Puisqu'il accroit la capacité
productive de l'économie, il est la première source de la
croissance économique. Il faut noter que les moyens ou les facteurs de
production dont il est question incluent aussi bien le capital physique
(machines, unisses, équipements logistiques, etc.) que le capital humain
( main d'oeuvre qualifiée et instruite disponible)
On distingue l'investissement net de l'investissement brut. Ce
dernier inclut les amortissements ou les investissements de remplacement qui
permettent le renouvellement de l'outil de la production et donc le maintien du
niveau de production. Diminué des amortissements l'investissement brut
donne l'investissement net qui permet d'élever le niveau de
production.
Pour un même niveau volume d'investissement, la
composition du montant global peut varier. Et à des compositions
différentes des investissements il est possible d'observer
l'accroissance de la production d'ampleurs différentes. En d'autre
termes, tous les investissements privés comme publics n sont pas
également efficaces, du point de vue de leur aptitude à croitre
les possibilités de production.31
Il est important de faire remarquer que l'investissement
accroit la capacité de production d'une économie. Autrement dit,
il entraine une
31 Rapport 2014 sur le développement Pg9 en
Afrique
Si les différences dans les infrastructures sont
l'explication principale des différences de performance
économique entre les pays, la
33
croissance potentielle. La réalisation effective de la
croissance économique demeure dépendante d'une bonne allocation
des dépenses d'investissement vers les secteurs de l'économie
identifiés comme étant porteurs de la croissance. La croissance
économique n'est donc pas un résultat mécanique de
l'investissement ou de l'accumulation du capital. L'investissement est certes
une condition nécessaire, mais non suffisante de la croissance
économique.
2.4.2 Infrastructures et l'état du
marché
C'est sur le marché que les entreprises écoulent
leurs produits et services, et arrivent à réaliser leurs profits.
La décision d'investir résulte souvent d'une analyse
coût-avantage. Si les profits espérés par les entreprises
s'avèrent supérieurs au coût d'installation de
l'investissement, celui-ci devient alors envisageable. Lorsqu'un pays est
doté d'infrastructures importantes, il réduit
considérablement pour les entrepreneurs potentiels le cout de
l'investissement. Ceci améliore le rapport cout avantage de
l'investissement, ce qui rend le pays attrayant pour les investisseurs.
La taille et le fonctionnement du marché affectent
également les activités des entrepreneurs dans la mesure
où ils influencent leurs décisions de production. L'existence des
débouchés ou une potentielle demande solvable rassure les
producteurs quant à l'écoulement de leurs produits. En outres, si
les prix pratiqués sur les marchés ne sont pas
intéressants à leurs yeux, ils peuvent se désengager des
activités de production avec toutes les conséquences qui peuvent
s'en suivre : ralentissement de la croissance et hausse de taux de
chômage.
2.4.3. Progrès Technique
On parle de progrès technique lorsqu'on évoque
le fait d'obtenir une augmentation de la production tout en maintenant
inchangé le volume des facteurs de production utilisés.
34
reforme de ces infrastructures (par le progrès
technique) peut davantage stimuler la croissance économique d'un
pays.
En effet, le progrès technique induit par l'innovation
a l'avantage d'offrir de nouvelles opportunités d'investissement, ce qui
donne lieu à davantage d'accumulation des qualifications, tout en
favorisant les transferts de technologie et utilisation plus efficace de ces
investissements.
2.4.4. Environnement Institutionnel
L'activité économique s'exerce toujours dans un
environnement institutionnel donné. Ce dernier la détermine
à bien des égards. Pour un étranger, investir dans un pays
revient, dans une certaine mesure, à livrer les investissements
réalisés aux autorités de ce pays. Si la croissance passe
nécessairement par l'accroissement de l'investirent net, il sied de
noter qu'un environnement institutionnel caractérisé par
l'instabilité politique (insurrection, guerre, etc.), par la corruption,
par la lourdeur administrative ou par l'investissement. Ce problème
concerne en particulier un grand nombre de pays en voie de
développement.
SECTION 3. RELATION THEORIQUE ENTRE LA
POLITIQUE MONETAIRE ET LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Les théoriciens préconisent une relation entre
la politique monétaire et la croissance économique. Nous allons
dans cette section soulever et analyser la relation théorique entre la
croissance économique et la politique monétaire.
3.1 Analyse théorique
L'impact de la politique monétaire dépend
généralement de la situation de l'économie d'un pays.
Mais, globalement on peut dire que la politique monétaire a des effets
positifs et négatifs, étant donné que les composantes de
la croissance : Y=C+I+G(X -M) avec :
Y : productions G : dépenses publiques
I : investissements ; C : Consommations
35
X : exportation M : importations
3.1.1 Impacts positifs
Une politique monétaire favorisant la croissance
consiste à élargir l'offre monétaire à travers une
baisse des taux directeur par la banque centrale. Cette opération
favorise la demande de crédits des ménages et des crédits
des entreprises, contribuant ainsi à une hausse de la consommation (C)
et de l'investissement (I).32
Si cette politique est accentuée elle peut entrainer
une dévaluation de la monnaie par rapport aux autres devises et par
conséquent améliorer la composante (X-M) de la croissance.
C'est-à-dire une amélioration de la balance commerciale due
à l'augmentation des exportions.
3.1.2 Impacts négatifs
A l'inverse, une politique monétaire trop strict visant
à combattre l'inflation par exemple peut s'avère être un
frein à la croissance lorsque la banque centrale décide
d'augmenter ses taux directeurs.33
Dans le cas d'un pays comme la France, il n'est plus possible
d'avoir recours à l'outil monétaire pour relancer
l'économie. Seule la BCE est responsable de la politique
monétaire de l'union européenne, indépendamment de l'avis
des pays qui la compose. Sa priorité actuellement étant la lutte
contre l'inflation.
32 MOUTON et La HAYE, interactions entre
phénomènes monétaires et réels, Paris,1970, pg50
33 R. BAHATI., opcit, Pg20
36
CONCLUSION PARTIELLE
Le premier chapitre qui porte sur les
généralités conceptuelles, a abordé trois sections
: la première à étudier minutieusement les
généralités de la politique monétaire, tout en
précisant ses objectifs, ses instruments, les canaux par lesquels les
décisions de la politique monétaire se transmettent à
l'économie et son rôle ; la deuxième s'est focalisée
à l'étude de la croissance économique en mettant un accent
particulier sur les indicateurs de mesure de la croissance, les modalité
de la croissance, les déterminants de la croissance. Et la
troisième à relever la relation théorique entre la
politique monétaire et croissance économique en précisant
ses effets sur les deux aspects, notamment : aspect positif et
négatif.
Apres avoir appréhendé et maitrisé les
notions sur les concepts de bases de notre étude, à savoir : la
politique monétaire, la croissance économique et la relation
théorique entre les deux concepts, le point suivant étudie le
deuxième chapitre consacré à la politique monétaire
de la Banque Centrale du Congo.
37
CHAPITRE II. EVOLUTION DE POLITIQUE MONETAIRE DE
LA BANQUE CENTRALE DU CONGO
Ce chapitre sera consacré à l'étude de la
politique monétaire de la Banque Centrale du Congo. Pour ce faire, il
est subdivisé en trois sections.
La première section expose le cadre institutionnel de
la politique monétaire de la Banque Centrale du Congo, la
deuxième se focalise sur le cadre de mise en oeuvre de la politique
monétaire et enfin la troisième aborde la notion sur le cadre
opérationnel de la politique monétaire.
SECTION I. CADRE INSTITUTIONNEL DE LA POLITIQUE
MONETAIRE DE LA BANQUE CENTRALE DU CONGO
Des réformes majeures ont été
menées en 2002 et 2005 pour, d'une part, améliorer le cadre
institutionnel de la politique monétaire et d'autre part, permettre
à la Banque Centrale de réaliser sa mission principale avec
efficacité. Ces réformes ont concerné le cadre juridique
organisant l'activité de la Banque Centrale du Congo.
Ces actions ont constitué des avancées majeures
en ce qu'elles ont permis à la Banque Centrale du Congo de se focaliser
sur un objectif précis et d'éclaircir ses relations avec le
gouvernement tout en lui conférant une plus grande indépendance
dans la conduite de la politique monétaire. Cette indépendance
permet à l'Institut d'Emission de poursuivre l'objectif de
stabilité des prix sans interférence de la politique
budgétaire.
Par ailleurs, le régime de change flottant a
été adopté pour accroitre la marge de manoeuvre de la
politique monétaire et permettre à la BCC de mieux se concentrer
sur son objectif principal.
1.1. Mission de la Banque Centrale du Congo
Le législateur congolais a chargé la Banque
Centrale de définir et mettre en oeuvre la politique monétaire du
pays dont l'objectif principal est d'assurer la stabilité du niveau
général des prix. Sans préjudice de cet objectif, la
Banque soutient la politique économique générale du
38
gouvernement avec comme toile de fond la recherche de la
prospérité nationale.
1.2. Indépendance de la Banque centrale du Congo
En matière de liberté d'action, la situation de
la Banque Centrale était quelque peu confuse jusqu'en 2002. La BCC
était certes autonome mais le gouvernement détenait de larges
pouvoirs sur l'orientation de sa politique, confirmant ainsi que l'Etat pouvait
encore exercer une certaine influence sur ses activités. Cette situation
était attestée notamment par la présence de certains
membres du Gouvernement au Conseil d'Administration de l'Institut
d'Emission.
La réforme initiée en 2002 a constitué
une avancée significative. Trois principales évolutions peuvent
être retenues :
- Suppression de l'obligation de la présence dans les
instances dirigeantes de la Banque d'un représentant du gouvernement
ayant droit de véto ;
- Interdiction à la Banque Centrale de garantir les
dettes et engagements de l'Etat, de ses subdivisions administratives ainsi que
des organismes et entreprises publiques.
Aussi, a-t-il été enclenché le processus
de recapitalisation de la BCC en vue de renforcer son assise
financière.
1.3. Organes de décision en matière de
politique monétaire
Les orientions en matière de politique monétaire
relèvent de la compétence du Conseil de la Banque et les
décisions dans le cadre de la gestion courante sont prises au niveau du
comité de Politique Monétaire.
1.3.1. Le conseil de la banque
Conformément à la loi, le Conseil de la Banque
est l'organe suprême qui les pouvoirs les plus étendus pour
concevoir, orienter la politique de la Banque et en contrôler la gestion.
A cet effet, il prend tout acte intéressant notamment la
définition et la mise en oeuvre de la politique
34 H.GERENDAWELE., Cours, Questions
spéciales de théories et politique monétaire L2 Eco Mon,
Faseg ,ULK, 2018, pg53
39
monétaire. Il est donc l'organe qui donne l'orientation
stratégique en matière de définition de la politique
monétaire.
Le Conseil prend les actes qu'il juge nécessaires
à la bonne exécution des missions confiées à la
Banque Centrale. Le Conseil est composé de sept membres : un gouverneur,
un vice gouverneurs et cinq expert appelés Administrateurs. Le Conseil
est présidé par le gouverneur ou, en cas d'empêchement de
ce dernier, par le vice-gouverneur.
Les décisions du Conseil sont prises à la
majorité absolue des membres présents. En cas
d'égalité des voix, celle du président de la séance
est prépondérante.
1.3.2. Comité de Politique Monétaire
Le comité de Politique Monétaire (CPM) en sigle,
est l'instance de surveillance et de décisions en matière de
conduite de la politique monétaire. Il a pour missions de :
- Veiller à l'accomplissement de l'objectif de
stabilité des prix assigné à la politique monétaire
;
- Suivre l'exécution de la politique monétaire
et en évaluer les résultats par rapport à la programmation
monétaire ;
- Anticiper les problèmes et les chocs (internes et
externes) qui pourraient affecter la conduite de la politique monétaire
en vue d'un ajustement éventuel ;
- Examiner et proposer les projets de réforme du cadre
de la politique monétaire.
1.3.3. Transparence de la politique
monétaire34
La transparence est liée à la facilité
avec laquelle le public peut déduire les objectifs et les intentions des
banques centrales d'éléments observables.
Au début de chaque année, ce document fait d'une
actualisation afin d'y incorporer les nouvelles dispositions légales et
réglementaires.
40
La transparence en matière de politique
monétaire de rapporte à l'exigence, pour une banque centrale,
d'informer le public sur les décisions dans ce domaine et leur
justification. Cette démarche doit notamment répondre aux
impératifs de clarté, d'accessibilité et de
réduction de délai dans la publication de l'information. La
transparence de la politique monétaire revêt ainsi un
caractère stratégique. Elle contribue, d'une part, à
faciliter la compréhension du public en matière de conduite de la
politique monétaire et à mieux orienter ses anticipations sur les
prix des actifs et, d'autre part, à renforcer à terme la
crédibilité de la BCC.
La BCC a mis en place une stratégie de communication
par le truchement de laquelle toute information pertinente est diffusée.
A ce titre, les objectifs et orientations de la politique monétaire, les
résultats obtenus ainsi que les facteurs déterminants des
évolutions observées sont régulièrement
communiquées au public.
Dans ce cadre, le Président du Comité de
Politique Monétaire tient, une fois le mois, une conférence de
presse en vue de faire le point sur l'état de réalisation de
principales cibles quantitatives de la politique monétaire, les risques
pouvant perturber l'atteinte de ces dernières et les ajustements
décidés par la Banque Centrale. A cette occasion, le CPM publie
un communiqué de presse à l'intention du public et le
Président du Comité tient une conférence de presse
immédiatement après réunion ordinaire du Comité
Par ailleurs, la BCC organise régulièrement des
interviews (information ponctuelle) sur le sujet divers touchant les politiques
monétaire et de change, le secteur financier ou les
développements macroéconomiques récents. La publication du
rapport sur la politique monétaire (information périodique).
Participe également à cet effort d'amélioration de la
transparente.
41
1.3.4. Transparence en matière de cadre
opérationnel
L'ensemble des procédures qui organisent les
opérations de politique monétaire et les modalités de
fonctionnement des marchés sont marchés sont intégralement
publiés au journal officiel de la République. Depuis 2008, ils
sont rassemblés dans un document. On y trouve l'ensemble des textes
législatifs et réglementaires depuis 1967 seuls ceux qui sont
encore en vigueur dans le domaine des politiques monétaire et de change,
du système financier, de la régulation financière, de la
lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
SECTION II. CADRE D'ANALYSE ET DE MISE EN OEUVRE DE
LA POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCC
Dans cette section il sera question de relever les
différents objectifs de la politique monétaire, notamment
objectif final, intermédiaire et opératoire, tout en indiquant
son mode de fonctionnement.
2.1. Définitions des objectifs de la politique
monétaire
Le législateur congolais a confié à la
politique monétaire l'objectif principal de la stabilité du
niveau général des prix. Pour l'atteindre, la Banque Centrale
s'est fixée des cibles intermédiaires, d'une part, et a mis en
place un cadre analytique approprié afin de faciliter la
réalisation de ces objectifs.
Les objectifs de la politique monétaire poursuivis par
la Banque Centrale peuvent être déclinés en trois niveaux,
à savoir : final, intermédiaire et opérationnel.
2.1.1. Objectif final
Comme souligné ci-dessus, le maintien de la
stabilité des prix est l'objectif principal de la politique
monétaire de la BCC. Le choix de cet objectif par le législateur
tient compte des réalités économiques spécifiques
du pays et des leçons tirées de la douloureuse expérience
l'hyperinflation de la décennie 1990.
Le stock monétaire est composé des billets en
circulation en dehors du système bancaire et des dépôts
à vues n francs congolais.
42
Au regard notamment des couts économiques et sociaux
d'une variation importante du niveau général des prix, un
consensus national s'est dégagé sur l'importance d'assurer
à l'économie nationale une stabilité durable des prix
intérieurs. C'est dans ce cadre que la réforme de la loi a
été initiée en 2002 afin de conférer à la
politique monétaire l'objectif prioritaire de la stabilité du
niveau général des prix.
En effet, l'histoire a démontré la pertinence de
préserver la stabilité du niveau général des prix,
et partant, de la stabilité macroéconomique pour favoriser
l'émergence des conditions de développement des activités
économiques et financières.
2.1.2. Objectif intermédiaire
Une cible intermédiaire est un indicateur
économique lié à l'objectif ultime de la politique
monétaire. Elle est un chainon du mécanisme de transmission entre
les instruments et l'objectif final. Pour être choisie comme cible
intermédiaire, une variable doit être liée de façon
étroite et stable tant à l'instrument de politique
économique qu'à l'objectif final.
Pour la Banque Centrale du Congo, le stock monétaire
(M1) est l'objectif intermédiaire. Il comprend la circulation fiduciaire
et le dépôt à vue en monnaie nationale dans les banques
commerciales. Le choix du stock monétaire comme objectif
intermédiaire est également justifié par :
- le lien assez étroit entre les fluctuations de la
monnaie au sens strict et celles de l'indice des prix à la consommation
à long terme ;
- le contexte de la RDC qui est une économie
d'endettement avec un financement bancaire dominant ;
- la faible substitution entre la monnaie et les titres ;
- la facilité d'obtenir les informations
financières sur cet agrégat ;
- le contexte de dollarisation qui affecte une fraction
importante de la masse monétaire.
43
Par ailleurs, la BCC suit surveille également la masse
monétaire globale qui comprend, en sus du stock monétaire, les
dépôts à terme en francs congolais lesquels sont marginaux
et les dépôts en devises des résidents à vue et
à terme.
2.1.3. Objectif opératoire
Pour agir sur l'objectif intermédiaire et,
par-delà, l'ensemble des moyens de paiement, l'action de la BCC se porte
sur la base monétaire au sens strict, laquelle a été
choisie comme objectif opératoire de la politique monétaire.
Celle-ci se compose de tous les billets en dehors de la banque centrale et de
l'ensemble des dépôts en monnaie en les livres de l'Institut
d'Emission.
En effet, la RDC étant une économie
d'endettement et le multiplicateur monétaire s'étant
avéré relativement stable ces dernières années, la
régulation de la base monétaire par la Banque centrale, via ses
instruments est demeuré un moyen efficace de contrôler les
fluctuations de l'offre de monnaie globale.
Pour mieux réaliser la régulation
monétaire, la BCC opère sur la
base :
- d'une programmation monétaire, laquelle fixe, sur un
horizon annuel (et décliné en évolutions infra-annuel),
des cibles quantitatives des variations de la base monétaire ainsi que
du stock monétaire ;
- des prévisions de la liquidité dont les
écarts constatés par rapport à la programmation
monétaire permettent à la BCC d'orienter l'utilisation de ses
instruments.
En outre, il convient de noter qu'en vue de surveiller le
comportement de l'objectif opératoire, la Banque Centrale a fourni des
efforts pour rendre disponibles le bilan monétaire au moins deux fois la
semaine.
44
2.2. Cadre analytique de la politique monétaire
En vue de mieux orienter sa politique monétaire, la
Banque Centrale du Congo recourt à un cadre d'analyse cohérent et
structuré. Les décisions ne sont prises qu'après une
analyse et une compréhension des développements tant
économiques, financiers que socio-politiques observés au niveau
aussi bien intérieur qu'international et qui peuvent influencer les
résultats de la politique monétaire.
Bien que plusieurs de ces éléments soient en
réalité des facteurs autonomes (ceux sur lesquels l'influence de
la politique monétaire est négligeable), les services de la
Banque Centrale les passent en revue pour évaluer dans quelle mesure ils
peuvent influencer même indirectement la portée de la politique
monétaire.
C'est dans ce contexte que, en sus de l'importance de la
stabilité des prix, il est utile de cerner notamment :
- Les interactions entre les différentes variables
macroéconomiques et financières ;
- Le rôle de chacune d'elles dans la chaine de
transmission des impulsions de politique monétaire ;
- Leur influence sur le niveau général des prix
des biens et services et sur le reste de l'économie.
- L'incidence des évolutions non lorsqu' elles
apparaissent sur les processus économique.
Les analyses réalisées par la BCC couvrent ainsi
une large gamme de variables et d'informations susceptibles d'affecter
l'efficacité de la politique monétaire. Les principaux axes
d'analyse considérés portent sur :
- les canaux de transmission de la politique monétaire
;
- les analyses monétaires (agrégats de monnaie,
facteur de liquidité
bancaire, crédit, prévisions monétaires,
taux d'intérêt, etc.) ;
- la nature des chocs sur la liquidité et sur
l'économie ;
- l'analyse de l'économie et des marchés
internationaux,
45
- l'analyse de la croissance de l'activité
économique et des opérations du secteur public ;
- les analyses microéconomiques (secteurs
d'activité, marchés spécifique) ;
- l'évaluation des décisions passées de la
politique monétaire.
Sur la base des informations recueillies, les analyses
réalisées par le Comité de Politique Monétaire
ainsi que les services de la Banque comportement, non seulement une dimension
quantitative, mais aussi des qualitatifs afin de déboucher sur des
décisions de meilleure qualité.
SECTION III. CADRE OPERATIONNEL DE LA POLITIQUE
MONETAIRE
DE LA BCC
Pour obtenir la stabilité des prix et la maintenir
à moyen et long terme, la Banque Centrale du Congo procède
principalement par une régulation de la liquidité. En permanence,
la BCC veille à ajuster la quantité de monnaie offerte par les
institutions de dépôts aux besoins réels de
l'économie en liquidité. Cette action s'effectue au moyen des
instruments de la politique monétaire.
A travers la manipulation de ses instruments, la BCC
mène régulièrement des opérations sur les
marchés monétaires et de change. Pour encadrer ces
opérations et assurer les conditions d'une meilleure réalisation
des procédures codifiées dans des textes
réglementaires.
Le cadre opérationnel de la politique monétaire
est l'ensemble de ces instruments (variables sous contrôle) et
procédures (modalités) que la Banque Centrale utilise dans le but
d'atteinte ses objectifs de politique monétaire.
3.1. Instruments de la politique monétaire
Pour atteindre ses objectifs, la BCC recourt aux instruments
ci-après :
- les taux d'intérêt sur le refinancement ; - le
coefficient de la réserve obligatoire ; - open market
46
3.1.1. Taux d'intérêt
Le taux d'intérêt est le loyer de l'argent
prêté par la Banque Centrale aux banques commerciales. La BCC met
à la disposition de ces derniers deux guichets de refinancement,
à savoir : le guichet des prêts à court terme et celui des
facilités permanentes. C'est le marché en banque. Il est
régi par l'instruction n 4 de la BCC, relative aux opérations du
marché monétaire.
3.1.1.1. Opérations des prêts à court
terme
Elles consistent en la mise à disposition des
liquidités aux banques à une maturité maximale de 7 jours.
Le renouvellement de ces prêts est laissé à
l'appréciation de la Banque Centrale.
Le taux d'intérêt appliqué sur ces
prêts est le taux directeur de la Banque Centrale du Congo. Les
intérêts s'y rapportant sont précomptés.
1.1.1.2. Opération des facilités
permanentes
Ce sont des prêts au jour le jour à travers
lesquelles la Banque Centrale cède des liquidités aux banques
à une maturité de 24 heures. Elles ont également pour
finalité de favoriser un meilleur dénouement des
opérations de compensation interbancaire. Le taux d'intérêt
appliqué sur les facilités permanentes est égal au taux
directeur majoré d'une marge en points de pourcentage. A fin 2001, cette
marge s'établit à 2,5 points.
Pour rappel, elle s'établissait à 5 points en
2006. Les intérêts y relatifs sont perçus à terme
échu. Il convient de relever que le marché des facilités
permanents est plus actif celui des prêts à court terme.
3.1.2. Coefficient de la réserve obligatoire
La réserve obligatoire est régie par
l'instruction n° 10 de la BCC. Au regard des dispositions de cette
instruction, les banques sont tenues de constituer des réserves en les
livres de la Banque Centrale. L'assiette de calcul et le taux (coefficient) de
la réserve obligatoire sont déterminés par
l'autorité monétaire.
47
En général, l'assiette et le coefficient de la
réserve obligatoire restent stables. Les ajustements de cet instrument
de politique monétaire ne sont opérés qu'en cas de chocs
structurels sur la liquidité.
La réserve obligatoire a pour rôle d'exercer une
influence sur la liquidité bancaire et par conséquent agir sur la
capacité d'octroi des crédits des banques commerciales. Elle vise
à contraindre les banques agréées à détenir,
sous forme de monnaie centrale, une fraction des dépôts de la
clientèle. La réserve obligatoire, introduite avec une vocation
prudentielle, n'est désormais utilisée que dans le cadre de la
politique monétaire.
Le durcissement ou l'assouplissement de la réserve
obligatoire, en raison de ses incidences en termes de couts induits et
d'opportunité sur l'exploitation du système bancaire, peut
provoquer un relèvement ou une détente des taux
d'intérêt débiteurs des banques ou amener les banques
à offrir des conditions de rémunération plus ou moins
attractives sur les ressources de l'épargne.
Par ailleurs, les réserves obligatoires orientent la
structure des dépôts bancaires. Elles peuvent entrainer une
modification de la gestion des éléments du bilan au profit des
valeurs non soumises à constitution de réserves. . A ce jour le
coefficient de la réserve obligatoire se présente comme suit :
- Pour les dépôts à terme c'est 0% et 12%,
respectivement en monnaie nationale et en monnaie étrangère ;
- Pour les dépôts à vue c'est 2% et 13%,
respectivement en monnaie nationale et en monnaie étrangère.
3.1.2. Open market
Par open market, l'institut d'émission achète et
vend des titres sur le marché monétaire. Avec cette technique, la
banque centrale fournit ou reprend de la monnaie « banque centrale »
au système bancaire en achetant ou en vendant des titres sur les
marchés.
48
3.2. Procédure de politique monétaire
Comme souligné précédemment, des
procédures ont été établies pour assurer les
conditions d'une meilleure réalisation des opérations de
politique monétaire. Des procédures spécifiques ont
été définies tant pour les opérations des
refinancements des banques, les adjudications des BTR que pour la
réserve obligatoire.
3.2.1. Refinancement
Pour obtenir un refinancement auprès de la Banque
Centrale du Congo, la banque commerciale ayant un besoin de liquidité
adresse sa demande à la Direction de la Banque Centrale du Congo en
charge des opérations bancaires et des marchés sur la base d'un
formulaire normalisé appelé « AVAL ». Ce formulaire
précise le guichet de refinancement, le montant de l'opération et
la nature de la garantie. La banque demanderesse est obligée de
procéder au préalable à un nantissement des effets et
titres publics ou privés de bonne qualité.
Concernant particulièrement les opérations de
facilités permanentes, tout prêt accordé au-delà de
la garantie constitue est taxé du taux d'intérêt de
facilités permanentes augmenté de sa moitié. Toutefois,
les banques bénéficiaires de ces avances en blanc sont tenues de
les régulariser au plus tard sept jours ouvrables. Le non-respect de
cette condition appelle à une suspension d'office de la banque
concernée de la chambre de compensation.
3.2.2. Réserves obligatoires
Les banques agréées sont tenues de constituer
une réserve obligatoire dans les livres de la Banque Centrale. Cette
réserve représente une fraction des dépôts qu'elles
collectent auprès de sa clientèle. L'assiette de calcul de la
réserve obligatoire est composée des ressources provenant de la
clientèle à vue (dépôts à vue), à
terme (dépôt à terme) et de toute autre ressource provenant
de la clientèle, quelle que soit la monnaie de libellé.
49
Il convient de rappeler que le taux (coefficient) de la
réserve obligatoire est fixé par l'autorité
monétaire, par voie administrative. Il s'est établi à 7,0%
à fin 2011. Le montant de la réserve obligatoire est
calculé sur une base mensuelle par référence à la
situation bilantaire mensuelle des banques arrêtée le mois
précédent. La Banque Centrale calcul et notifie à chaque
banque, par lettre séparée, le montant de la réserve
obligatoire observer durant une période déterminer.
La période de constitutions de la réserve
obligatoire est d'un mois à partir du quinzième jour de chaque
mois jusqu'au quatorzième jour du mois suivant. Le respect de la
couverture de la réserve obligatoire est vérifié à
la fin de chaque période de constitution par référence
à la moyenne des soldes quotidiens des avoirs détenus par les
banques dans les livres de la Banque Centrale du Congo durant la période
de constitution.
Ets considérée comme une insuffisance de la
réserve obligatoire, une situation où la moyenne des soldes du
comptes y afférent, sur l'ensemble de la période de constitution,
est inférieure au montant notifié à la banque. Dans ce
contexte, une pénalité égale au taux
d'intérêt des facilités permanentes augmenté de
moitié est appliquée sur le montant de l'insuffisance à la
fin de chaque période majorée des frais de dossiers de l'ordre de
CDF 150.000 et de la TVA de 16,0% de astreinte.
50
CONCLUSION PARTELLE
Le deuxième chapitre qui porte sur la politique
monétaire de la Banque Centrale du Congo, a abordé trois sections
: la première à présenter le cadre institutionnel de la
politique monétaire, en y mettant un accent sur sa mission, son
indépendance ainsi que son organe de décision en matière
de la politique monétaire, la deuxième s'est axé sur le
cadre de mise en oeuvre de la politique monétaire, en abordant l'objet
de la politique monétaire et le déterminant de l'offre et la
demande de monnaie . En fin, la troisième qui est le cadre
opérationnel, à démontrer les différents types
d'instruments de la politique monétaire de la BCC et les
procédures de refinancement.
Apres avoir étudier minutieusement la politique
monétaire menée par la Banque Centrale du Congo, le point suivant
le troisième chapitre sera consacré à la politique
monétaire et financement de la croissance économique en RDC de
2019 à 2018
51
CHAPITRE
III. LA POLITIQUE MONETAIRE ET FINANCEMENT DE
LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Tout au long de ce chapitre qui est le corps de notre travail,
il est question de montrer sur base de l'évolution des indicateurs
notamment les instruments de la politique monétaire et la
quantité de la masse monétaire en circulation que la banque
centrale régule la contribution ou l'impact de la politique
monétaire dans le financement de la croissance économique en
RDC.
A cet effet, nous allons dans la première section
présenter l'évolution des instruments de la politique
monétaire c.-à-d., le fonctionnement du taux directeur, de la
réserve obligatoire ainsi que des encours du bon BCC, et dans la
deuxième section nous allons suivre l'évolution de la masse
monétaire, du crédit ainsi que celle du PIB.
SECTION 1. EVOLUTION DES INSTRUMENTS DE LA
POLITIQUE
MONETAIRE
La banque centrale pour atteindre ses objectifs, utilise un
certain nombre d'instruments. Dans cette section, il sera question de montrer
le comportement ou l'évolution de ces instruments au cours de la
période sous étude.
1.1. Evolution du taux d'intérêt
Le taux directeur à son tour comme agrégat
déterminant de la masse monétaire a évolué de la
manière suivante :
52
Tableau N°1
|
: Evolution du taux d'intérêt
directeur
|
ANNEES TAUX D'INTERET
|
|
2009
|
70
|
|
2010
|
22
|
|
2011
|
20
|
|
2012
|
4
|
|
2013
|
2
|
|
2014
|
2
|
|
2015
|
2
|
|
2016
|
7
|
|
2017
|
20
|
|
2018
|
14
|
Source : tableau élaboré par l'auteur
à partir des différents rapports de la BCC
Les données repris sur le tableau ci-dessus sont
représentées sur le graphique ci-dessous qui traduit mieux
l'évolution du taux directeur au cours de la période sous
étude.
Graphique N°1. Evolution du taux directeur en
%
40
80
70
60
50
30
20
10
0
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
70
22 20
7
4 2 2 2
TX Directeur
20
14
TX Directeur
Source : élaboré par l'auteur à
partir des données du rapport BCC
53
Il ressort de ce tableau, de 2009 à 2015, une baisse
tendancielle du taux directeur atteignant 2% traduisant un assouplissement des
conditions de refinancement. Cette baisse tendancielle du taux directeur est
due à la décélération du rythme de l'inflation et
de la volonté des autorités de permettre aux institutions
financières de se refinancer à moindre cout afin de booster le
crédit à l'économie in fine soutenir la croissance
économique.
1.2. Evolution de la réserve obligatoire
La réserve obligatoire est un instrument qui est
souvent utilisé en cas des chocs structurels de liquidité. Au
cours de la période sous étude, cet instrument a connu des
ajustements.
Les réserves obligatoires de la Banque Centrale du
Congo à évoluer durant la période sous étude de la
manière suivante :
Tableau n°2 : Réserve
obligatoire
ANNEES R.O
|
2009
|
5
|
2010
|
7
|
2011
|
7
|
2012
|
7
|
2013
|
8
|
2014
|
5
|
2015
|
2
|
2016
|
13
|
2017
|
13
|
2018
|
9
|
Source : élaboré par l'auteur à
partir des différents rapports BCC
54
Les données repris sur le tableau ci-dessus sont
représentées sur le graphique ci-dessous qui traduit mieux
l'évolution de la réserve obligatoire au cours de la
période sous étude.
Graphique N°2. Evolution de coefficient de
réserves obligatoires
14
12
10
4
8
0
6
2
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
5
7 7 7
8
R.O
5
2
13 13
9
R.O
Source : élaboré par l'auteur à
partir des données du rapport de la BCC.
De ce tableau, nous remarquons qu'après un léger
ajustement à la hausse entre 2009 et 2010 passant de 5% à 7%
respectivement, la réserve obligatoire se maintenu à 7% de 2010
à 2012. Cette option a relevé d'une stratégie de prudence
en raison de la nécessité de conserver un levier de
manière à faire face aux chocs expansifs de la liquidité.
Et une baisse tendancielle de 2013 à 2015 et atteint le niveau bas de la
période, soit 2%. Cette tendance baissière a connu une
contraction faisant passé la réserve de 2% à 13% et cela
se maintenu jusqu'à 2017.
Dans ce point il sera question de suivre la manière
dont la masse monétaire à évoluer durant la période
sous étude :
55
1.3. Encours de bon BCC
L'évolution de l'encours de Bon BCC à
évoluer pendant la période sous études de la
manière suivante :
Tableau N°2 : Evolution de l'encours du bon
BCC
ANNEES
|
Bon BCC
|
VARIATION %
|
2009
|
56,5
|
|
2010
|
135,6
|
140
|
2011
|
115,0
|
-15,1
|
2012
|
95,0
|
-17,3
|
2013
|
164,3
|
73
|
2014
|
107,4
|
-34,6
|
2015
|
47,0
|
-56,2
|
2016
|
8,5
|
-81
|
2017
|
35,0
|
126
|
2018
|
-
|
-
|
Source : élaboré par nous-même
à partir des différents rapports de la BCC
Ce tableau présentant l'évolution l'encours de bon
BCC, il se remarqué que l'évolution de cet instrument a
été caractérisé par une variation négative
au cours des années ci-après ; 2010, 2013 et 2016 :
SECTION 2 : Evolution de la masse monétaire, des
crédits et du PIB
2.1. Evolution de la masse monétaire
40
60
50
30
20
10
0
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
48,2
30,1
21,7 21
18,3
Varation de M2 en %
13,6
9,8
21,8
49,5
Varation de M2 en %
Source: élaboré par nous sur base des
données tirées des Rapports annuels de la BCC
56
Tableau
|
N°3 : Evolution de la masse
monétaire
|
ANNEES
|
MASSE MONETAIRE
|
VARIATION EN %
|
2009
|
1543,6
|
-
|
2010
|
2008,6
|
48,2
|
2011
|
2443,6
|
30,1
|
2012
|
2952,2
|
21,7
|
2013
|
3493,2
|
21
|
2014
|
3968,1
|
18 ;3
|
2015
|
4289,2
|
13,6
|
2016
|
5304,6
|
9,8
|
2017
|
6058,7
|
21,8
|
2018
|
7841,2
|
49,5
|
Source : élaboré par nous-même via
les rapports de la BCC
Les données repris sur le tableau ci-dessus sont
représentées sur le graphique ci-dessous qui traduit mieux
l'évolution de la masse monétaire au cours de la période
sous étude.
Graphique N°3 variation de la masse
monétaire (M2) EN %
57
De ce tableau présentant l'évolution de la masse
monétaire, il se fait remarqué que la masse monétaire a
connu une baisse tendancielle de 2009 à 2015, et une expansion de la
quantité de la monnaie se fait remarquée de 2016 à 2018
2.2. Evolution des crédits
Le crédit à l'économie permet de soutenir
les activités économiques et par conséquent, le niveau de
la croissance économique.
En effet, les agents économiques ont besoins de
financement et font recours au crédit pour financer leurs
activités.
Nous allons dans le tableau qui suit présenter
l'évolution de crédit à l'économie au cours de la
période sous étude.
58
Tableau n°4 : Evolution des
crédits
ANNEES
|
CREDIT A L'ECONOMIE
|
En milliards
|
Variation en %
|
2009
|
546,7
|
-8,6
|
2010
|
815,3
|
49,1
|
2011
|
1124,3
|
48,7
|
2012
|
1661,6
|
36,2
|
2013
|
2093,5
|
26
|
2014
|
2240,4
|
7,6
|
2015
|
2327,0
|
3,8
|
2016
|
3511,9
|
51
|
2017
|
3925,2
|
11,7
|
2018
|
4215,4
|
7,3
|
Source : élaboré par l'auteur à
partir des données de la BCC
Les données repris sur le tableau ci-dessus sont
représentées sur le graphique ci-dessous qui traduit mieux
l'évolution de crédit à l'économie au cours de la
période sous étude.
59
Graphique n°4 : Evolution de
crédit
Crédit
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2014
|
2016
|
2017
|
2018
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
60 50 40 30 20 10
0
-10
-20
Crédit
Source : élaboré par nous-même sur
base des données de la bcc
De ce tableau, il se fait remarqué que le crédit
à l'économie a évolué en dent de scié, il a
connu une augmentation entre 2009 et 2011, une baisse tendancielle entre 2012
et 2014, une légère hausse en 2016 et une contraction entre 2017
et 2018.
2.4 Evolution de l'investissement
Ce présent tableau va faire une
traçabilité de volume d'investissement durant la période
sous étude, afin de voir si le comportement du taux directeur influx
l'investissement.
60
Tableau n°5 : Evolution de
l'investissement
ANNEES
|
|
INVESTISSEMENT
|
En milliards
|
Variation en %
|
2009
|
1388,1
|
|
2010
|
1232,0
|
8,7
|
2011
|
1375,5
|
11,6
|
2012
|
1924,1
|
39,8
|
2013
|
1394,3
|
-27,5
|
2014
|
1899,1
|
36,2
|
2015
|
1123,1
|
-40,8
|
2016
|
1644,6
|
46,4
|
2017
|
2215,9
|
34,7
|
2018
|
2512,5
|
13,7
|
Source : élaboré par nous-même sur
base des différents rapports de la BCC
Les données repris sur le tableau ci-dessus sont
représentées sur le graphique ci-dessous qui traduit mieux
l'évolution de l'investissement au cours de la période sous
étude.
61
Graphique n°5 : Evolution
d'investissement
INV
60
50
40
30
20
10
INV
0
-10
-20
-30
-40
-50
2009
|
2010
|
2011
|
2012
|
2013
|
2014
|
2015
|
2016
|
2017
|
2018
|
Source : Rapports annuels BCC
Suite au manque des données de l'année 2008, cela
ne nous a pas permis de calculer la variation pour l'année 2009. A cet
effet, nous commençons notre interprétation à partir de
l'année 2010.
L'évolution de l'investissement telle qu'elle se lit
à l'aide de ce graphique, nous remarquons qu'il a été
caractérisé par une expansion entre 2010 et 2012, et a
évolué en dent de scié pour le reste des années.
2.5. Evolution du PIB
Le paysage économique congolais a connu une
évolution au cours du temps. La croissance économique de la RDC a
connu une évolution haussière et baissière d'une
année à une autre. Cela est dû à la conjoncture des
plusieurs facteurs et des différents chocs que le pays a fait face.
62
Tableau n°5 : Evolution du PIB
ANNEES
|
PIB EN %
|
2009
|
2,8
|
2010
|
7,1
|
2011
|
6,6
|
2012
|
7,1
|
2013
|
8,5
|
2014
|
9,5
|
2015
|
6,6
|
2016
|
2,4
|
2017
|
3,7
|
2018
|
4,1
|
Source : élaboré par nous-même
à partir des données de la BCC
Les données repris sur le tableau ci-dessus sont
représentées sur le graphique ci-dessous qui traduit mieux
l'évolution du PIB au cours de la période sous étude.
Tableau n°6 : Evolution du PIB
10
4
8
0
6
2
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
2,8
7,1 6,6 7,1
8,5
9,5
6,6
2,4
3,7 4,1
PIB
Source élaboré par nous meme sur base des
données de la bcc
63
De ce tableau, nous remarquons que la croissance
économique a connu une expansion de 2009 à 2014 Cette croissance
a été impulsée par la performance des secteurs des mines,
du commerce de gros et de détail, des bâtiments et travaux publics
ainsi que de l'agriculture.
Sagissant des années compris entre 2015 et 2018, nous
remarquons que la croissance économique a connue une récession
suite à un choc exogène notamment la baisse de cours de
matières premières. Par ricochet, celle-ci a sensiblement conduit
à une dépréciation de la monnaie nationale et in fine une
hyperinflation.
SECTION 3. RELATION ENTRE LE TAUX D'INTERET, LA
MASSE MONETAIRE, LE CREDIT A L'ECONOMIE, L'INVESTISSSEMENT, ET
LE PIB
Dans cette section il sera question d'établir la
relation qui existe entre ces différents indicateurs cité
ci-haut, dans le but de voir à quel point l'évolution de l'un
implique celle de l'autre.
64
Tableau N°6 : relation entre taux directeur, masse
monétaire,
crédit à l'économie, investissement
et croissance économique
ANNEES
|
TAUX DIRECTEUR
|
MASSE MONETAIRE
|
CREDIT A L'ECONOMIE
|
INVESTISSEMENT
|
PIB
|
En
milliards
|
Variation en %
|
En
milliards
|
Variation en %
|
En milliards
|
Variation en %
|
2009
|
70
|
1543,6
|
48,2
|
546,7
|
-8,6
|
1388,1
|
|
2,8
|
2010
|
22
|
2008,6
|
30,1
|
815,3
|
49,1
|
1232,0
|
8,7
|
7,1
|
2011
|
20
|
2443,6
|
21,7
|
1124,3
|
48,7
|
1375,5
|
11,6
|
6,6
|
2012
|
4
|
2952,2
|
21
|
1661,6
|
36,2
|
1924,1
|
39,8
|
7,1
|
2013
|
2
|
3493,2
|
18,3
|
2093,5
|
26
|
1394,3
|
-27,5
|
8,5
|
2014
|
2
|
3968,1
|
13,6
|
2240,4
|
7,6
|
1899,1
|
36,2
|
9,5
|
2015
|
2
|
4289,1
|
9,8
|
2327,0
|
3,8
|
1123,1
|
-40,8
|
6,6
|
2016
|
7
|
5304,6
|
22,5
|
3511,9
|
51
|
1644,6
|
46,4
|
2,4
|
2017
|
20
|
6058,7
|
42,5
|
3925,2
|
11,7
|
2215,9
|
34,7
|
3,7
|
2018
|
14
|
7841,2
|
49,5
|
4215,4
|
7,3
|
|
13,7
|
4,1
|
Source : élaboré par nous-même sur
base des données de la BCC
Sagissant de ce tableau, nous constatons que, en 2009 un
durcissement de la politique monétaire établissant le taux
directeur à 70%, cela entrainé une baisse de la masse
monétaire et contraction de crédit à l'économie, en
suite une contraction de la croissance économique.
De 2010 à 2015, la banque centrale a appliqué un
assouplissement de sa politique monétaire faisant baisser le taux
directeur de 70% à 2%, soit un niveau le plus bas dans l'histoire de
l'économie congolaise. Cette politique monétaire expansionniste
appliquée par la banque centrale dans le but d'assouplir les conditions
de refinancement des banques enfin de relever le niveau de crédit dans
l'optique de booster la croissance économique, n'a pas influencé
la variation de crédit à
65
l'économie, moins encore les investissements tout au
long de cette même période.
Le crédit à l'économie à varier
régressivement entre 2010 et 2015 de 49% à 3,9%. Alors que la
croissance économique est expansionniste au cours de cette même
période.
De 2016 à 2018, il se fait remarqué un
durcissement des conditions de refinancement traduisant à une politique
monétaire restrictive. Le taux directeur est passé de 7% à
14%, néanmoins la masse monétaire a connu une expansion. Le
crédit à baissé.
Il sied de noter que la croissance économique
observée au cours de la période sous examen a été
affectée que faiblement par la politique monétaire.
En effet, la politique monétaire a eu un effet moins
efficace, voire même limité sur la sphère réelle de
l'économie en RDC. Les modifications de taux directeurs tel
qu'observé dans le tableau précèdent n'ont pas eu une
incidence sur le niveau de crédit à l'économie, par
conséquent sur la croissance économique.
Il est du reste que, la croissance économique
observée au cours de la période sous étude n'est pas
forcément le retombé d'une quelconque politique monétaire
menée par la BCC. On croit savoir que l'inefficacité de la
politique monétaire est due à des nombreux facteurs qui
empêchent les mécanismes de transmission de la politique
monétaire d'influer sur l'économie réelle.
En définitive, l'inefficacité de la politique
monétaire sur le financement de la croissance économique
réside en ce que son taux directeur porte sur la détentions des
banques en monnaie nationale, or pour la plus part de cas, les actifs de
banques sont en grande partie détenus en monnaie étrangère
(devise), ce qui fait que leur besoins de refinancement s'exprime en monnaie
étrangère au détriment de la monnaie locale, alors que le
taux directeur frappe le refinancement en monnaie nationale et non en
devise.
66
CONCLUSION PARTIELLE
Ce chapitre a porté sur la politique monétaire
et financement de la croissance économique en RDC. Pour se faire, nous
avons utilisé quelques indicateurs notamment le taux directeur de la
BCC, le coefficient de Reserve obligatoire, la Masse monétaire en
circulation (au sens large) et le taux de croissance économique
exprimé en pourcentage du PIB en fin de bien mener notre analyse et
tester nos hypothèses.
Ce chapitre nous a permis d'analyser comparativement
l'évolution de ces indicateurs afin de voir l'impact ou l'influence
qu'exerce la politique monétaire dans le financement de la croissance
économique en RDC afin de valider nos hypothèses
émises.
A cet effet, l'enseignement tiré de l'évolution
de ces indicateurs en général, et ceux du taux directeur, masse
monétaire (M2) et du PIB en particulier, qui traduisent une influence
prépondérante sur la politique monétaire dans le
financement de la croissance économique, nous pousse à
étudier dans le chapitre suivant, les contraintes et les perspectives
liés à l'applicabilité de la politique monétaire de
la banque centrale du Congo.
L'économie congolaise est faiblement
monétarisé et bancarisé. L'essentiel des moyens des
paiements circule dans quelques grands pôles
67
CHAPITRE IV. CONTRAINTES ET PERSPECTIVES DE LA
POLITIQUE MONETAIRE DE LA BCC
La politique monétaire mis en place par les
autorités monétaires notamment la Banque Centrale, est soumise
à plusieurs contraintes qui inhibent l'efficacité de ces
décisions à exercer un effet sur la sphère réelle.
Néanmoins elle présente aussi bien des perspectives lui
permettant de réagir face aux différents chocs et
d'améliorer l'efficacité de ses décisions.
Il sera donc question dans ce chapitre de présenter
d'une part, les différentes contraintes liées à la
politique monétaire de la BCC (section 1) et d'autres part les
perspectives liées à la politique monétaire de la BCC
(section 2)
SECTION 1. CONTRAINTES DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN
RDC
En dépit des avancées notable
réalisées depuis 2002 en matière de stabilité des
prix, plusieurs facteurs constituent de réduire la portée et
l'efficacité de la politique monétaire. Il y'a entre autres la
dollarisation de l'économie congolaise, le faible développement
du système bancaire et des marchés des capitaux, l'exposition de
l'économie au risque de volatilité des prix à
l'importation, le faible développement du marché
intérieur.
1.1. La forte dollarisation de l'économie
Depuis deux décennies, l'économie congolaise est
affectée par le phénomène de dollarisation. L'essentiel de
transactions dans l'économie se réalisent en devises. Les bilans
des banques commerciales sont dominés par des actifs et passifs en
monnaie étrangères. Etant donné, les instruments de la
politique monétaire agissent essentiellement sur la partie en monnaie
nationale de la masse monétaire, l'influence des instruments est
limitée.
1.2. Le faible développement du système
bancaire et des marchés financiers
68
d'activités (Kinshasa, haut Katanga et kongo central).
En outre, l'activité bancaire est concentrée dans les mêmes
espaces. Cette situation fait que la portée des impulsions de la
politique monétaire est très limitée.
Par ailleurs, le faible développement de marchés
financiers limite l'incidence des variations du taux directeur sur le reste de
l'économie. Cette situation comporte aussi le risque de
monétisation des déficits publics étant donné que
l'Etat n'a pas de possibilité de se financer sur les marchés.
1.2. L'exposition de l'économie au risque de
volatilité des prix à l'importation
L'économie congolaise est fortement dépendante
de l'extérieur. Des tensions sur les marchés internationaux des
produits de base, notamment les produits pétroliers et alimentaires se
répercutent directement sur les prix intérieurs entrainant ainsi
des pressions inflationnistes d'ampleur non négligeable.
1.3. Les anticipations sur le taux de change
En dépit du recul significatif de l'inflation et de la
stabilité du taux de change, la mémoire inflationniste demeure
encore relativement forte. Cette situation est attestée par l'indexation
des prix de nombreux biens et services, tant dans le secteur public que
privé, au taux de change. Ces éléments constituent de
sérieuses contraintes pour l'efficacité de la politique
monétaire.
1.4. L'existence des goulots d'étranglement
La situation critique des infrastructures économiques
de base (voies de communication, transport, énergies, etc.) engendrent
des couts supplémentaires pour l'activité économique.
L'imputation de ces couts dans la structure des prix est la source d'une
inflation inertielle. Par ailleurs, la faiblesse structurelle des recettes
fiscales et la quasi-inexistence d'autres sources de financement pour les
grands projets publics font persister le risque de déficit et de recours
au crédit bancaire.
69
SECTION II. PERSPECTIVES DE LA POLITIQUE MONETAIRE EN
RDC
Une certaine évolution a été notée
dans le régime de politique monétaire en RDC. Nous
présentons ci-après l'évolution récente qui part de
l'abandon de l'usage des instruments directs effectué en 2001.
2.1. Abandons des instruments directs de la politique
monétaire
La politique monétaire de la Banque Centrale du Congo a
connu des mutations structurelles importantes visant l'amélioration de
l'efficacité depuis l'année 2001. Ces réformes ont
concerné principalement les cadres conceptuel et opérationnel
ainsi que le dispositif de surveillance de politique monétaire.
Avant 2001, la Banque Centrale du Congo utilisait plusieurs
instruments d'encadrement direct tels que les plafonds de taux
d'intérêt ainsi que les restrictions quantitatives sur le
crédit bancaire (plafond de refinancement, capacité de
refinancement).
Ces instruments ont étouffé le
développement du crédit au moment même où le pays
avait besoin des capitaux pour financer la reconstruction nationale et
économique. Par ailleurs, dans un contexte d'absence de discipline
budgétaire, la capacité desdits instruments à
réguler la liquidité était extrêmement
limitée.
C'est ainsi qu'un diagnostic du cadre général de
la politique monétaire et de change, un processus de restructuration du
cadre de la politique monétaire a été enclenché
après un prélude constitué essentiellement du
démantèlement des plafonds des taux d'intérêt
bancaires en 1998.
2.2. Adoption du régime de change flottant
Avec la chute des réserves de change du pays suite
notamment à la guerre qui a paralysée le pays en 1996, la Banque
Centrale était devenue incapable de soutenir son taux de change. En
conséquence, il s'est développé un marché de change
parallèle dont le cours s'écartait
70
énormément du marché officiel. Afin
d'éliminer ces distorsions, lesquelles amplifiaient le rythme de
dépréciation monétaire, le régime de change
flottant a été adopté et la détention des devises a
été libéralisé en 2001. Ces mesures, soutenu par
une réforme de la politique budgétaire, ont permis e
réduire considérablement le rythme de dépréciation
monétaire. L'unification du marché de change a sensiblement
diminué l'écart entre le cours de change parallèle et le
cours de change indicatif. Cet écart est presque nul à l'heure
actuelle alors qu'il était supérieur à 350% en 2000.
2.2.1. Dédollarisation de l'économie
congolaise
Depuis quelques années, les autorités
monétaires ont entamé le processus de dédollarisation de
l'économie congolaise. A cet effet, ils ont mis en place une matrice de
dédollarisation contenant des mesures de celle-ci.
2.2.2. Développement du système
bancaire
Actuellement, le système bancaire connait une
expansion, testé par l'évolution de nombre de compte bancaire et
le nombre de banques.
Le système bancaire congolais est actuellement en
pleine restructuration afin de lui permettre d'améliorer sa profondeur,
la diversité et la qualité de ses produits, l'éventail des
clientèles et les marge de manoeuvre des acteurs bancaire.
2.3. Définition claire de l'objectif de la politique
monétaire
Avant 2002, il y avait absence de clarté dans les
attributions de la Banque Centrale du Congo, notamment en matière de
politique monétaire. Sa mission allait jusqu'au développement
économique, mission dont la banque centrale ne saurait atteindre. Cela
s'explique par faute d'instruments monétaires appropriés.
Avec la promulgation de la loi n°005/2002 du 07 mai 2002
sur la Banque Centrale en 2002, un contenu clair a été
donné à la mission principale de la BCC, en son article 3, qui
stipulait que la mission première
71
de l'Institut d'Emission est de définir et de mettre en
oeuvre la politique monétaire du pays dont l'objectif principal est la
stabilité du niveau général des prix.
En conséquence, des indicateurs précis ont
été établis pour mesurer les performances de l'action de
la BCC au regard de la loi.
2.4. Consécration de l'autonomie et de
l'indépendance de la BCC
La même loi sus évoquée, renforcée
plus tard par la constitution de la République de 2006 (article 176) va
consacrer l'autonomie et l'indépendance de la Banque Centrale du Congo.
Jusqu'en 2002, la Banque Centrale était certes autonome, mais le
gouvernement détenait des larges pouvoirs sur l'orientation de la
politique monétaire et des activités de la banque.
A cet effet, les membres du gouvernement ne pouvaient plus
siéger dans les instances dirigeantes de la banque centrale et une
interdiction a été faite à la Banque Centrale d'accorder
des crédits à l'Etat pour mettre à la dominance
budgétaire. Par ailleurs, un processus de récapitulation de la
banque a été enclenché pour renforcer son assise
financière.
2.5. Précision des objectifs intermédiaires
et opératoires
A partir de 2005, grâce à une bonne
compréhension des mécanismes de transmission de la politique
monétaire, la base monétaire et la masse monétaire ont
été choisies respectivement comme objectifs opérationnel
et intermédiaire. Compte tenu du poids de la dollarisation de
l'économie, une attention particulière a été
accordée au canal du taux de change dans le cadre analytique. Par
ailleurs, un dispositif des prévisions des facteurs autonomes de la
liquidité a été mis en place en 2008 pour orienter les
interventions de la Banque sur le marché monétaire.
72
2.6. Coordination des politiques
macroéconomiques
Dans le cadre du renforcement de la coordination entre les
politiques macroéconomiques, la BCC a d'abord réorganisé
en 2009, sa structure interne et de décision en vue de faciliter en
premier lieu la coordination de la politique monétaire et celle de
change. Dans ce contexte, une Direction Générale de la politique
monétaire et Opération Bancaires a été
créée à cet effet, regroupant les ministères des
finances et du budget ainsi que la BCC. Ce cadre permet, non seulement une
meilleure circulation d'informations, mais aussi des concertations
régulières en vue l'harmonisation des décisions en
matière des politiques macroéconomiques.
Aussi, au plus haut niveau, d'autres concertations avec le
chef du Gouvernement ont permis le renforcement de la coordination entre la
politique monétaire et les politiques structuro-sectorielles.
Les fruits de l'amélioration de la coordination ont
été notamment l'obtention des bons résultats en
matière de stabilité du cadre macroéconomique lesquelles
ont facilités l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative
PPTE en juin 2010.
2.7. Amélioration de l'efficacité des
instruments indirects
2.7.1. Instrument Bon BCC
L'instrument bon de la Banque Centrale du Congo (bon BCC)
avait été introduit en décembre 2002. A cette occasion,
les liquidités excédentaires des banques pouvaient être
placées à la banque Centrale. A partir de 2008, les
opérations sur ce titre sont soumises au processus d'adjudication et
dont le volume à ponctionner est déterminé par la Banque
Centrale après une analyse des prévisions de la
liquidité.
En 2013, les tiers (ménages et entreprises
commerciales) sont exclus de la souscription. Le titre étant
entièrement réservé aux banques commerciales en tant que
canal de transmission des impulsions de la politique monétaire.
73
2.7.2. Coefficient de la réserve
obligatoire
Jusqu'en 2013, le coefficient de la réserve obligatoire
s'appliquait indistinctement sur les dépôts de la clientèle
de banques. Sur le plan de l'échéance, les dépôts
à vue représentent 76,6% et les dépôts à
terme 23,4%. Par contre, sur le plan de la monnaie de constitution, les
dépôts en monnaie étrangères s'établissent
à 85,8% et ceux en monnaie nationale se situent à 14,2.
C'est ainsi que pour permettre aux banques de mobiliser
davantage les dépôts à terme susceptibles de financer
l'économie et en même temps faire reculer la dollarisation, des
discriminations ont été introduites dans la constitution de la
réserve obligatoire. Ainsi, le coefficient de la réserve
obligatoire est désormais plus élevé pour les
dépôts à vue qu'à terme et également pour les
dépôts en devises par rapport à ceux de la monnaie
nationale.
74
CONCLUSION PARTIELLE
Ce chapitre nous a permis de montrer les potentiels ou les
perspectives qui sont liées à l'efficacité de la politique
monétaire. Ces perspectives permettent à la politique
monétaire d'améliorer l'efficacité de ces décisions
et d'exercer efficacement une influence sur la sphère réelle en
RDC.
Cependant, la politique monétaire présente aussi
de contraintes qui peuvent inhibé l'efficacité de ses
décisions à exercer une influence sur la sphère
réelle. Toutefois ces contraintes peuvent être appesanti et
limitées par des mesures prudentielles.
75
CONCLUSION GENERALE
Au terme de notre étude intitulé : Politique
Monétaire et
financement de la croissance économique en RDC de 2009
à 2018, notre objectif était d'abord celui de comprendre les
effets qu'exerce la politique monétaire sur le financement de la
croissance économique en RDC, afin de Relever les mécanismes
à mettre en place par l'autorité monétaire pour
améliorer les décisions de la politique monétaire sur
l'asphère réelle.
Cela étant, la problématique de notre
étude a suscité des questions de recherche suivantes :
- Quel est l'impact de la politique monétaire sur le
financement de la croissance économique en RDC ?
- Comment faire pour améliorer l'incidence de la politique
monétaire de la Banque Centrale du Congo sur l'activité
économique ?
Au regard des questions de recherche soulevées ci-haut,
nous avons formulé les hypothèses ci-après :
H1 : La politique monétaire impacterait positivement
sur le financement de la croissance économique dans la mesure où
elle agit sur la quantité de monnaie en circulation et sur le niveau de
liquidité des banques.
H2 : Pour améliorer l'incidence de la politique
monétaire de la Banque Centrale du Congo sur les activités
économique, l'autorité monétaire doit mettre en place de
mécanismes pouvant orienter les décisions de la politique
monétaire vers l'objectif poursuivi tout en utilisant efficacement ses
instruments.
Dans le but de vérifier nos hypothèses nous
avons fait recours aux méthodes inductives et descriptives,
appuyées par les techniques documentaires et interview.
Au regard des facteurs qui inhibent les décisions de la
politique monétaire d'impacter efficacement sur le financement de la
croissance
76
Pour des raisons de subdivision, la présente
étude est structurée en quatre chapitres, à savoir :
- Le premier chapitre traite des généralités
conceptuelles ;
- Le deuxième chapitre se focalise sur la politique
monétaire de la Banque Centrale du Congo ;
- le troisième chapitre porte sur la politique
monétaire et financement de la croissance économique en RDC ;
- et enfin le quatrième chapitre s'appesanti sur les
contraintes et perspectives de la politique monétaire en RDC.
Après analyse des données empirique, nous avons
abouti aux résultats ci-après :
1. en 2009 un durcissement de la politique monétaire
établissant le taux directeur à 70%, cela entrainé une
baisse de la masse monétaire et contraction de crédit à
l'économie, en suite une contraction de la croissance
économique
2. De 2010 à 2015, une baisse tendancielle du taux
directeur atteignant 2% traduisant un assouplissement des conditions de
refinancement.
3. Le crédit à l'économie à
varier régressivement entre 2010 et 2015 de 49% à 3,9%. Alors que
la croissance économique est expansionniste au cours de cette même
période.
4. De 2016 à 2018, il se fait remarqué un
durcissement des conditions de refinancement traduisant à une politique
monétaire restrictive.
5. Le taux directeur est passé de 7% à 14%,
néanmoins la masse monétaire a connu une expansion. Le
crédit à baissé.
Les résultats à recueillis après
l'analyse des données nous pousse à affirmer notre
première hypothèse selon laquelle, la politique monétaire
impact faiblement le financement de la croissance économique.
77
économique tel que précité ci-haut, nous
confirmons notre deuxième hypothèse en disant que, pour
améliorer l'efficacité de la politique monétaire,
l'autorité monétaire doit mettre en place de mécanisme
pouvant orienter les décisions de la politique monétaire vers
l'objectif poursuivi tout en utilisant efficacement ses instruments.
De ce qui précède, nous recommandons aux
autorités gouvernementales ainsi que monétaires l'application des
mesures suivantes :
- Sagissant des autorités gouvernementales, la bonne
application de la politique budgétaire afin d'inciter l'entrée
des capitaux et la bonne gestion de dépenses publiques, reste une
panacée pouvant influer positivement sur la conduite de la politique
monétaire.
- Concernent les autorités monétaires, la
dé-dollarisation de l'économie congolaise, c'est-à-dire,
lutter contre la circulation concomitante de deux monnaies qui est source de
choc négatif sur la croissance économique et limite
l'efficacité de la politique monétaire.
78
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGES
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démocratique du Congo, document du travail de FMI, département
Afrique, 2013
5. Pour sortir son économie en crise le gouvernement
congolais avait mis en place un certains nombres de programmes : PIR( programme
intérimaire renforcé) c'est un programme de stabilisation du
cadre macro-économique(conjoncturel) son exécution a
été mis en place le 26 mai 2001
et s'est terminée le 31 mars 202 qui avait pour
objectifs de casser l'hyper inflation, libéralisation de
l'économie, établir un environnement plus
favorable à la croissance du secteur privé, la
reconstruction de l'économie
nationale et une ouverture de l'économie à
l'extérieur et le PEG( Programme économique du gouvernement) est
un enchainement du PIR, il
poursuit les objectifs de PIR sous trois axes principaux : la
stabilisation(2001-2002) reconstruction (2002-2003 et le développement(
à partir de 2005).
6.
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recherche en sciences sociales, 2eme édition Dunod, paris, 1995,
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3. G. KANKWANDA E., Théories de croissance
économique, notes de cours inédites, UNIKIN, FASEG, L1
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4. Cité par Y. BONGOY in finance, stabilité et
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5. H.GERENDAWELE., note des cours, Questions spéciales
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7. Rapport 2014 sur le développement 9P en Afrique
8. Rapports annuels de 2008 -2017, BCC
9. Rapport Annuel de la politique monétaire 2017, BCC
81
TABLES DES MATIERES
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