4.2. Conséquences des migrations
Les conséquences des migrations au Mali varient selon
les régions du pays. Par exemple, selon Mirabet et Gendreau,
malgré l'importance des transferts de fonds dans la région de
Kayes, ces retours d'argent ne contribueraient pas à améliorer
les conditions de vie des ménages bénéficiaires et
à stimuler l'activité économique de la zone de
départ « le niveau de développement humain de la
région de Kayes se situe à un niveau proche ou en
deçà de la moyenne nationale » (Mirabet et Gendreau,
2007). Cependant, ces dernières années, en raison d'une meilleure
structuration des associations de migrants et de l'émergence de nouveaux
acteurs, la part des transferts destinés aux investissements sociaux et
productifs s'accroît. Ainsi, dans certaines localités, l'apport
des migrants a permis, au-delà de l'appui alimentaire, les besoins
domestiques, de réaliser des infrastructures religieuses, sociales
et productives (Fonds de solidarité prioritaire (FSP)
Codéveloppement Mali, 2006). Toutefois, il est encore nécessaire
de distinguer les fonds envoyés individuellement, essentiellement
orientés vers la consommation des bénéficiaires, des
fonds envoyés par des associations communautaires, orientés
vers la réalisation d'infrastructures. Afin de valoriser
l'expérience des migrants qualifiés par des actions de
renforcement des capacités du milieu de départ, des programmes
sont mis en oeuvre au Mali, tels que le programme Codéveloppement avec
la France et le programme TOKTEN avec le PNUD. Ainsi, le programme
TOKTEN (Transfer Of Knowledge Through Expatriate Nationals), en
français Transfert de connaissances par l'intermédiaire des
nationaux expatriés, mis en oeuvre au Mali depuis 1998, a permis de
constituer un répertoire de 282 cadres maliens expatriés se
portant volontaires pour participer au programme, la réalisation
de 429 missions et18 Migrants au Mali : Profil National 2009 d'enseignement
au 21 décembre 2007. Ces missions effectuées par près de
150 nationaux expatriés prennent la forme de cours magistraux,
de conférences scientifiques, d'encadrement de thèses et de
formation continue. Les évaluations récentes de ces deux
politiques, programmes migratoires attestent qu'ils ont atteint des
résultats probants et contribuent au renforcement des
bénéfices de la migration pour le développement du Mali
(CARIM, 2008). En dépit de l'avantage de la migration au Mali, cette
migration interne ou internationale est l'origine du dépeuplement des
milieux ruraux au profit des villes, de la fuite des bras valides
considéré comme la force du travail vers les villes ou vers
l'étranger. C'est également le même phénomène
dans la commune rurale de Garalo où les jeunes âgés de 18
à 30 qui constituent la force de travail ou la main d'oeuvre,ils ont
préféré abandonner les champs de culture au profit des
villes ou de l'étranger.
EFFETS NEFASTES DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LE PHENOMENE
MIGRATOIRE DANS LA COMMUNE RURALE DE GARALO
4.5. Mesures d'accompagnement des collectivités
territoriales décentralisées et des ONG (projets) pour
atténuer ou d'endiguer les effets des migrations inhérents aux
changements climatiques
Pour faire face aux effets négatifs des changements
climatiques au Mali quelques mesures d'accompagnements sont mise en oeuvres, la
création des programmes nationaux d'adaptation, en plus d'adresser la
question du financement de l'adaptation au CC les travaux de la CCNUCC, ces
programmes ont donné lieu en 2001 à la création des
programmes d'action nationaux d'adaptation (PANA) lors de la CdP-7 à
Marrakech. Respectant l'esprit de l'article 4 .9 de la CCNUCC, ces
programmes ont pour mission « d'identifier les besoins urgents et
immédiats des pays moins avancés (PMA) pour s'adapter aux menaces
actuelles liées à la variabilité climatique ».
Les PANA s'adressent particulièrement aux PMA en raison de la faible
capacité d'adaptation aux CC de ces pays et de leur
vulnérabilité à ces changements, toutes deux liées
à une situation socio-économique défavorable,
révélant des besoins criards en matière de protection et
d'assistance (Groupe d'experts pour les pays moins avancés 2002, P. 1).
Quarante-neuf pays dont le Mali répondent aux critères de faible
revenu, de faible capital humain et de vulnérabilité
économique, définissant les PMA (Conférence des Nations
Unies sur le commerce et le développement en 2010).A l'échelle
locale par exemple, de nouvelles solutions sont recherchées afin
d'utiliser les déchets issus du traitement des mangues et noix cajou ou
les espaces de cuisson aménagés de façon à ne pas
gaspiller les réserves limitées de bois à bruler ou de
charbon. Le projet « Nèmasso » tente
également de tirer profil de l'inondation temporaire des champs pour
planter des fourrages ou des denrées alimentaires. D'autre part, dans
les bassins versants, des barrages et des fossés sont notamment
prévus pour ralentir l'écoulement de l'eau afin qu'elle puisse
mieux pénétrer dans le sol. Dorénavant, ce projet repose
également sur une collaboration active avec le service
météorologique national. Les paysans apprennent non seulement
à interpréter les prévisions et à adapter leurs
activités agricoles en conséquence, mais aussi à collecter
des données météorologiques.
« Nèmasso », un terme en bambara qui désigne
une maison humide est le premier projet climatique africain d'Helvetas à
être financé par les fonds stratégiques de l'organisation,
constitué avec l'aide de gouvernements, celui de Liechtenstein et de
donateurs privés. Helvetas les aide à s'accommoder aux
changements climatiques. Au niveau local avec des techniques de traitement
adéquates pour les champs et les foyers, et au niveau régional
avec des mesures d'adaptation pour des bassins versants entiers. Le projet
« Jigitugu » répondre aux espoirs dans le domaine
climatique car il permet à des jeunes paysannes et paysans de se former
et d'être sensibilisés à une agriculture
intéressante et adapté au marché, le cercle de San et
Diola en ont bénéficié ce projet.Pour le cas de la commune
rurale de Garalo, nous avons des services des collectivités
territoriales décentralisées comme la Compagnie Malienne de
Développement Textiles (CMDT) qui aide les agriculteurs, les
orienté, les formé, les sensibilisé et les
conseillé sur les effets néfastes des CC dans la commune. Elle
fournit aux agriculteurs des intrants agricoles adaptés aux terres
arables. Les services des eaux et forêts expliquent aux populations
locales les conséquences de la coupe abusives des arbres, la
déforestation, les feux de brousses et l'importance de la conservation
de la faune et le reboisement. Quant à l'Institut d'Économie
Rurale (IER) intervient par l'encadrement des paysans à travers les
nouvelles techniques de culture pour mieux lutter contre les CC, il vulgarise
de nouvelles variétés de cultures plus adaptées aux
conditions climatiques actuelle pour améliorer la production agricole.
L'IER fournit aux paysans des semences sélectionnées ou
améliorées adapté à la sécheresse. Les
populations locales doivent être au coeur des actions d'adaptation, cela
veut dire tout simplement que les populations locales doivent changer de
comportement et prendre conscience vis-à-vis des conséquences
néfastes des changements climatiques. Pour faire face,ces populations
locales ont adopté quelques mesures d'adaptations telles que les
diguettes, la consommation de l'énergie propre ou renouvelable par
exemple le panneau solaire, l'utilisation des fours au soleil dans les cuisines
pour réduire la consommation du charbon à bois et du bois de
chauffe, la lutte contre la déforestation, le reboisement, l'entretien
des arbres ou forets, la construction des petites barrages à vocation
agricole, technique de Zaïre (technique agricole permettant de lutter
contre l'érosion), la clôture des champs de culture ou nettoyage
des herbes qui se trouvent aux alentours des champs pour mettre les champs
à l'abri des feux de brousse,la jachère ,la technique de
conservation de sol commeles demi-lunes et en fin les manifestations rituelles
qui se pratiquent en cas de sécheresses en vue de faire tomber les
pluies.
EFFETS NEFASTES DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES SUR LE PHENOMENE
MIGRATOIRE DANS LA COMMUNE RURALE DE GARALO
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