REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple - Un But - Une Foi
Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la
Recherche Scientifique
UNIVERSITE DE THIES
U.F.R. DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION FILIERE
BANQUE FINANCE ASSURANCE MASTER
THEME : Analyse sur le financement des Banque au
Sénégal : Modélisation des dépôts à
vue
Président Jury :
Pr. Seydi Ababacar DIENG
Maître de Conférences, Agrégé en
Economie
Encadré par:
Dr. Latif DRAMANI
Membres du Jury: Dr. Latif DRAMANI M.
Elhadji Aliou CAMARA M. Mamadou MBAYE
Présenté par :
Souleymane NDIAYE
Année académique: 2013/2014
DEDICACES
Je voudrais exprimer toute ma reconnaissance à ma
mère, à mon père, à ma femme et à mes
frères et soeurs pour leurs encouragements et leurs prières.
REMERCIEMENTS
J'adresse tout d'abord mes remerciements à
l'Université de Thiès qui nous a offert l'opportunité de
faire ce master Banque Finance.
J'aimerais exprimer ma reconnaissance à notre
coordonnateur du master, Monsieur El hadji Alioune CAMARA, pour son sens de
direction, sa collaboration soutenue, sa confiance ainsi que sa
disponibilité et ses encouragements. Je remercie à travers lui,
tous les professeurs qui ont participé à notre formation.
Je tiens à remercier mon encadreur, je veux nommer M.
Latif Armel DRAMANI.
Mes sincères remerciements à tous mes camarades
de la promotion 2012, pour nos collaborations durant ces deux années de
formation, je veux nommer : toute la classe.
Nous avons eu la chance d'être la 2ème promotion de
ce master.
J'aimerai en plus exprimer ma gratitude à tout le
personnel de l'UFR/SEG acteurs et personnes ressources comme Madame Awa Lo
AIDARA.
II
SOMMAIRE
DEDICACES i
REMERCIEMENTS i
SOMMAIRE ii
INTRODUCTION 1
PARTIE 1. CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE 3
CHAPITRE 1 : CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE 3
SECTION 1 : CONTEXTE 3
SECTION 2 : PROBLEMATIQUE 5
CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE 7
SECTION 1. REVUE THEORIQUE 7
SECTION 2. REVUE EMPIRIQUE 12
CHAPITRE 3. METHODOLOGIE 20
SECTION 1. DESCRIPTION DES VARIABLES 20
SECTION 3. OPERATIONNALISATION DES MODELES 22
PARTIE 2. CADRE PRATIQUE 26
CHAPITRE 4. RESULTATS DESCRIPTIFS 26
SECTION 1. PRESENTATION DES RESULTATS D'ANALYSES DESCRIPTIVES
26
CHAPITRE 5. LA DISCUSSION DES RESULTATS 54
CONCLUSION 73
WEBGRAPHIE 75
ANNEXES : 75
INTRODUCTION
Le système financier dans l'Union Economique et
Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) reste dominer par le système
financier formel, en l'occurrence le système bancaire. La période
postcoloniale était marquée par un fort interventionnisme
étatique. Les pouvoirs publics ont procédé à la
nationalisation des institutions financières héritées de
la colonisation et la création de nouvelles banques. Cependant,
l'interventionnisme des pouvoirs publics n'a pas donné des
résultats probants. Cette situation a conduit UEMOA à
libéraliser son système financier dans le but de renforcer la
mobilisation de l'épargne et la redistribution des ressources afin
d'accroître la croissance économique. Malgré la
libéralisation financière, les banques n'octroient pas pour
autant des crédits. En effet, les modèles de croissance
endogène précisent que le développement du système
financier a un effet positif sur la croissance économique parce qu'il
permet d'allouer une plus grande quantité d'épargne aux
investissements.
Les résultats obtenus par ces programmes montrent
à suffisance la nécessite de compter sur la mobilisation des
ressources intérieures.
L'étude historique des faits économiques et
sociaux ont montrées que le décollage de l'Europe a
été rendu possible par une très grande mobilisation et une
transformation importante de l'épargne. Cette mobilisation de
l'épargne a permis le financement du développement.
En Afrique subsaharienne, on note une inadéquation
entre les structures financières chargées de collecter cette
épargne et les exigences de développement. L'insuffisance de
l'épargne due à la modicité des revenus se
révèle de plus en plus comme un handicap majeur a une croissance
économique durable. Selon McKinnon et Shaw (1973) il existe une relation
étroite entre l'étendue du développement financier et la
croissance économique. Pour eux, le développement ne peut prendre
place qu'à partir d'une accumulation de capital physique. Cette
accumulation entraine des besoins de financement importants. Ces besoins
peuvent être des finances de diverses manières dont l'endettement,
l'aide extérieure, le financement par les ressources intérieures
notamment des banques. La plupart des économies ont une nette
préférence pour la mobilisation des ressources internes. Celle-ci
passe par la mise en place d'un système financier efficace pour le
financement des projets d'investissement publics et prives.
Un système financier est défini comme l'ensemble
constitue par le marché financier et les intermédiaires
financiers. Ces intermédiaires regroupent :
Les sociétés d'assurance, les
établissements de micro finance, les établissements financiers
non bancaires et les banques. Il n'est pas évident de déterminer
avec certitude quel est le système le plus efficace entre le
marché financier et les intermédiaires financiers. Mais dans les
pays en voie de développement comme le Sénégal ;
L'importance du secteur financier dans le développement de
l'activité économique se mesure par un effet de levier important
qui se manifeste, notamment, par une meilleure mobilisation de l'épargne
pour un accroissement du financement à long terme et par une
contribution positive à la balance des paiements. Sur la période
récente, le poids du secteur financier sénégalais est
resté modeste, tournant autour de 4,3% du PIB en 2011 pour près
de 0,8% des emplois. Toutefois, une forte croissance est enregistrée sur
la quasi-totalité des cinq principaux segments (les banques commerciales
et établissements financiers, la micro finance, les assurances, les
transferts de fonds et la bourse) alors que le niveau de risque est
relativement contenu.
La difficulté d'accéder au financement constitue
l'un des principaux obstacles à surmonter pour les entreprises
sénégalaises. Malgré une surliquidité
prononcée des établissements de crédit, on note une
certaine frilosité à satisfaire le besoin de financement de
l'investissement. Cette contrainte est davantage ressentie par les petites et
moyennes entreprises (PME) qui représentent près de 90% du tissu
économique.
Aussi, pour améliorer les conditions de financement des
opérateurs économiques intervenant dans les filières
prioritaires, les autorités sénégalaises ont entrepris la
création d'un ensemble d'institutions au service de l'initiative
privée. Ce nouveau dispositif s'articule autour du Fonds Souverain
d'Investissements Stratégiques (FONSIS), du Fonds de Garantie des
Investissements Prioritaires (FONGIP) et de la Banque Nationale de
Développement Economique (BNDE). Il devrait apporter un meilleur confort
aux institutions financières. Il s'agit, notamment, d'atténuer
les risques liés à l'octroi des crédits,
d'améliorer l'intervention des institutions financières en faveur
des PME et de réduire les taux d'intérêt appliqués
par les institutions financières. Toutefois, pour permettre au secteur
financier de contribuer pleinement à la réalisation des
opportunités de croissance, il est nécessaire de promouvoir
l'approfondissement du système financier. En effet, le manque de
profondeur du système financier limite les possibilités de
transfert de risque et rend difficile la mise en oeuvre et la transmission des
politiques. Cela accentue la vulnérabilité aux chocs. Ainsi,
notre étude portera sur 2 parties, notamment, une partie
théorique ou conceptuelle et une partie qui s'intéressera
à la pratique.
PARTIE 1. CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE CHAPITRE 1 :
CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
Durant cette partie, nous allons aborder en détail le
cadre théorique et problématique, de l'analyse sur l'impact des
banques dans l'économie du Sénégal.
SECTION 1 : CONTEXTE
L'histoire économique contemporaine enseigne que la
plupart des pays qui ont connu des phases de développement
économique sont ceux qui ont su se doter de systèmes financiers
capables de canaliser efficacement des ressources financières
importantes vers l'investissement productif. Ainsi, la croissance exponentielle
enregistrée par l'Allemagne, la France et le Japon pendant la
période des Trente Glorieuses (1945-1975) repose en partie sur
l'existence de systèmes financiers favorables à l'accumulation du
capital, fondés sur des relations étroites entre les banques et
les entreprises. On a ainsi expliqué le développement de
l'industrie allemande par le système de la Hausbank, qui établit
des liens simples entre les entreprises et leur banque. De même, la
montée en puissance de l'industrie au Japon et en Corée du Sud
s'est construite sur la base de conglomérats industrialo-financiers- les
zaibatsu nippons et les Chaebals coréens- qui assuraient une symbiose
étroite entre la finance et l'industrie.
Dans l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
(UEMOA), la politique monétaire est pilotée par la Banque
Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO). Depuis 1989, l'Institut
d'émission s'est dotée d'un nouveau dispositif de gestion
monétaire basé sur le recours aux mécanismes de
marché pour réguler l'environnement bancaire. L'efficacité
des dispositifs repose sur la grande sensibilité des conditions de
refinancement aux taux directeurs et une forte élasticité de la
demande de crédit au taux débiteur des banques basée sur
la liquidité des banques secondaires [BCEAO, 2000].
Pour la Banque Centrale, contrôler les taux
débiteurs nominaux des banques primaires est important pour la conduite
de la politique monétaire. En effet, ce sont ces derniers qui
influencent dans un contexte d'inflation stable les comportements des agents
économiques non financiers.
4
Si la Banque Centrale peut modifier ad libitum ses taux
directeurs selon l'orientation qu'elle désire imprimer à
l'économie, il revient au secteur bancaire d'assurer le relais de la
politique monétaire en ajustant les taux débiteurs aux conditions
de refinancement. Dans le contexte présent de la libéralisation
financière, cette mission devient plus complexe dans la mesure où
la maximisation de profit à court terme peut pousser les banques
à amplifier dans la mesure d'amortir ou d'influer les hausses, notamment
de faire baisser des taux directeurs du fait de la concurrence imparfaite du
secteur.
En outre, certaines spécificités du
système bancaire de l'Union suscitent des interrogations quant à
la robustesse du lien entre les taux directeurs de la BCEAO et les taux
débiteurs des banques primaires. En premier lieu, la politique
monétaire dans l'UEMOA se heurte au problème de
l'institutionnalisation des politiques intérieures nonobstant la mise en
place de politiques de développement fixé sur des horizons courts
ou à long termes.
Ainsi, le Sénégal a atteint le point
d'achèvement de l'initiative PPTE en avril 2004 et a
bénéficié de l'initiative d'allègement de la dette
multilatérale (IADM).
En décembre 2010, un deuxième accord triennal au
titre de l'ISPE 1 (instrument de soutien à la politique
économique) a été conclu avec le FMI et son
déroulement jugé satisfaisant lors de la septième et
dernière revue du programme intervenue en juin 2014.
Dans le cadre de sa stratégie d'assistance pays, la
Banque mondiale détenait, à fin juin 2014, un portefeuille de
trente-trois projets actifs. Ces projets correspondent à des engagements
de financement représentant 1 036,4 millions de dollars.
À la fin juin 2014, le Sénégal
était noté B+ à long terme et B à court terme par
l'agence de notation Standard & Poor's. La perspective du
Sénégal a été rehaussée de «
négative » à « stable » en juillet 2013, du fait
notamment des efforts observés en matière de réduction du
déficit budgétaire.
Le Sénégal était également
noté B1 à long terme par l'agence Moody's pour ses obligations
souveraines en devise et en monnaie locale, la note, inchangée depuis
mars 2011, étant assortie d'une perspective stable.
L'importance d'apporter une réponse à cette
question cruciale ne réside pas uniquement dans la compréhension
du passé, mais également dans l'identification des pistes qui lui
permettraient de rattraper le retard et de hisser le pays au même niveau
de développement que ses semblables.
5
S'agissant en particulier des effets de l'investissement, de
la réduction de la pauvreté ou encore de ceux de la
libéralisation interne et externe de l'économie.
Le message qui se dessine à l'heure actuelle dans les
pays africains notamment le Sénégal est qu'une meilleure
allocation des ressources peut non seulement avoir des effets
bénéfiques directs, en permettant de produire plus avec les
mêmes facteurs, mais peut aussi, en présence de politiques
d'accompagnement appropriées, être à l'origine de processus
cumulatifs qui renforcent la croissance à long terme. Cela renferme dans
le système financier en général des problèmes, que
nous tenterons de voir dans la section qui suive.
SECTION 2 : PROBLEMATIQUE
Les systèmes financiers africains sont dominés
par les banques qui demeurent au centre des efforts de développement du
secteur financier sur le continent dont le Sénégal.
L'écart de développement entre les divers
systèmes bancaires au Sénégal est important. Certains sont
d'ores et déjà au niveau des standards internationaux tandis que
d'autres commencent à peine à sortir des périodes de
répression financière. Toutefois, un certain nombre
d'observations générales peuvent être faites sur les
banques et sur leur rôle au sein du secteur financier à travers le
pays.
La plupart des banques sénégalaises sont de
taille restreinte, aussi bien en termes absolus qu'en termes relatifs. Le
manque d'économies d'échelle est souvent associé à
des inefficacités. Par ailleurs, le manque d'expertise et de
technologies adéquates limite souvent la capacité des banques
à offrir des services financiers appropriés pour les
économies porteurs de croissance.
Les banques n'offrent souvent qu'un éventail
limité de services, et les activités bancaires sont pratiquement
inexistantes hors des centres urbains.
Les données bancaires montrent clairement que les
banques sénégalaises ont de fortes possibilités de
développement, par rapport aux autres banques de la sous régions.
Les indicateurs tels que le ratio liquid liability/PIB (qui mesure les
ressources monétaires mobilisées par les banques) et le ratio
crédit privé/PIB (qui mesure le crédit octroyé par
les banques) sont en effet, les plus faibles au monde.
Les banques de second rang affichent de faibles ratios
d'intermédiation (mesurant les dépôts ayant fait l'objet
d'une intermédiation au bénéfice du secteur privé).
Cela est principalement due, d'une part, à la difficulté
d'évaluer la solvabilité des clients, et d'autre part, à
faire respecter les droits des créanciers.
Cette situation reflète, la prévalence de la
pauvreté, les données dans le rapport 2013 de la BCEAO montrent
que moins de 20 % des Sénégalais adultes sont titulaires d'un
compte bancaire, contre 30 à 50 % dans les autres pays en
développement. Cela s'explique en partie par le niveau
élevé des commissions, le faible taux de
pénétration des succursales, ainsi que le grand nombre de
documents exigés pour l'ouverture d'un compte bancaire et
l'alourdissement des taxes fiscale.
S'agissant de l'inefficacité, les banques
sénégalaises sont généralement
caractérisées par le niveau élevé des
différentiels, des marges d'intermédiation et des charges
indirectes. Etant de taille plus restreinte que les banques des autres pays en
développement, les possibilités d'économies
d'échelle et de diversification des risques s'en trouvent
limitées. Les faiblesses de leurs cadres contractuels et la
volatilité politique dans ces pays augmentent le coût de la
pratique des affaires. Ces inefficacités persistent dans de nombreux
cas, en l'absence d'une concurrence significative dans le secteur. En
dépit d'améliorations substantielles dans l'efficacité et
la responsabilité des systèmes bancaires africains au cours de la
dernière décennie, il reste encore beaucoup à faire.
Ce constat de sous financement des activités
économiques du Sénégal par les banques classiques nous
amène à formuler la question principale de recherche suivante:
les banques sénégalaises financent t- elles
l'économie sénégalaise ?. Pour
répondre à cette interrogation, nous essayerons de faire la revue
théorique et empirique de la littérature.
7
CHAPITRE 2 : REVUE DE LA LITTERATURE
Notre revue de la littérature va être
structurée en deux sections : la revue théorique qui, va
être segmenté en deux parties: la première partie sera
relative au lien entre la libéralisation financière et la
croissance et la deuxième partie mettra en exergue la relation entre le
développement financier et la croissance ; et la deuxième section
structurera la revue empirique.
Cela nous permet d'analyser, du point de vue théorique
et empirique, la relation entre le développement du système
financier et la croissance. Une analyse économétrique nous
permettra par la suite de tester l'impact du système financier sur la
croissance économique au Sénégal.
Section 1. Revue Théorique
A. Libéralisation financière et croissance
économique
Le lien entre finance et croissance renvoie à la
question de la répression financière. Selon certaines analyses,
le maintien du taux d'intérêt bas imposé plus
généralement par l'ensemble des interventions publiques visant
à réprimer l'activité bancaire ne permet pas d'atteindre
le taux de croissance optimal de l'économie. Dans cette partie, nous
allons présenter la théorie de la libéralisation
financière et les critiques à l'égard de cette
théorie.
I. L'école de la libéralisation
financière et son prolongement
Dans de nombreux pays en développement, le secteur
bancaire est amené à jouer un rôle considérable dans
le processus d'allocation des ressources car il n'existe que peu ou pas de
marchés financiers d'actifs publics ou privés. A ce titre, les
gouvernements le considèrent, très souvent, comme un secteur
stratégique.
Ils cherchent donc à exercer un contrôle direct
ou indirect sur lui. Ces contrôles ont pris des formes diverses et
variées telles que la fixation des taux d'intérêt au-
dessous de leur niveau d'équilibre de marché ou la constitution
de réserves obligatoires permettant à l'Etat de financer son
déficit budgétaire à faible cout. Pourtant, La
répression
8
financière, selon Mc Kinnon, Shaw et un grand nombre
d'auteurs, conduit à un ralentissement de la croissance
économique.
1. L'école de la libéralisation
financière
La notion de la répression financière a
été introduite par Mc kinnon et Shaw
(1973) pour caractériser les pays en développement. Dans
ces pays, le gouvernement contrôle le système bancaire et joue un
rôle important dans l'allocation du crédit, par le maintien de
taux d'intérêt négatifs en termes réels, par le taux
bonification pour les secteurs prioritaires et les réserves obligatoires
élevées.
A travers l'utilisation de ces instruments, les
autorités monétaires perturbent les prix relatifs et l'allocation
des ressources. La répression financière réduit les
services fournis par le système financier aux épargnants,
entrepreneurs et producteurs : elle étouffe l'activité novatrice
et ralentit la croissance économique (King et Livine, 1993).
Par conséquent, la libéralisation du
système financier doit tout d'abord favoriser le niveau
d'épargne, en élargissant l'offre d'instruments d'épargne
et en augmentant le rendement anticipé à travers des taux
d'intérêt réels plus élevés. Le taux
d'intérêt débiteur qui maximise la croissance est le taux
d'équilibre du marché concurrentiel. Ce taux d'équilibre
est atteint en libérant le taux créditeur, en payant un taux de
marché sur les réserves obligatoires ou en les supprimant, et par
la diminution du taux d'inflation. Atteindre ce taux d'intérêt
d'équilibre permet d'accroître les ressources dont peut disposer
le secteur financier, car la rémunération compétitive des
dépôts bancaires réduit l'incitation à la
consommation courante et attire l'épargne qui échappait
auparavant au secteur formel.
Les partisans de la libéralisation financière
montrent que celle-ci a également un effet sur l'efficience de
l'investissement.
Pour Mc kinnon (1973), dans une
économie financièrement réprimée, la tendance
à financer les investissements qui rapportent un rendement à
peine supérieur au plafond du taux de crédit est forte. Ce
plafond décourage la prise de
9
risque de la part des intermédiaires financiers et
élimine les investissements à fort rendement potentiel.
Shaw (1973) montre que les plafonds de taux
aggravent l'aversion pour le risque et la préférence pour la
liquidité des intermédiaires financiers. Les banques
privilégient les emprunteurs non risqués, à
réputation bien établie, et ne sont incitées à
exploiter des occasions nouvelles de prêts plus risqués. Par
contre, quand le taux est à l'équilibre, les
intermédiaires financiers peuvent utiliser leurs compétences pour
allouer de manière efficiente un plus grand volume de fonds à
investir.
Le prolongement de l'école de la répression
financière.
Les modèles initiaux de Mc Kinnon et Shaw (1973) ont
été repris et enrichis par un grand nombre d 'auteurs.
Kapur (1976) fut un des premiers à
compléter l'analyse en l'intégrant dans un modèle
dynamique. Il conclut qu'il est préférable d'accroître le
taux nominal servi sur les dépôts plutôt que de
réduire le rythme de croissance de la masse monétaire. En effet,
la première solution permet d'atteindre simultanément deux
objectifs: la réduction de l'inflation (grâce à une
diminution de la demande de monnaie) et la stimulation directe de
l'épargne.
Galbis (1977), quant à lui, construit
un modèle à deux secteurs: un secteur «traditionnel »
où le rendement du capital est constant et faible et un secteur
«Moderne» où le rendement du capital est aussi constant mais
plus élevé.
Le premier secteur autofinance totalement ses investissements
(il n'a pas accès au crédit bancaire), tandis que le second les
finance par son épargne et par les prêts bancaires (eux-
mêmes déterminés par l'importance des dépôts
bancaires).
Dans ce modèle, la libéralisation
financière conduit à un accroissement de la productivité
moyenne de l'investissement dans la mesure où elle permet un
déplacement de l'épargne du secteur traditionnel vers le secteur
moderne.
Vogel et Buser (1976) reprennent
l'hypothèse de complémentarité monnaiecapital de Mc Kinnon
en l'intégrant dans un modèle d'analyse en termes de risque
10
rendement. Les deux auteurs introduisent explicitement un
troisième actif qui prend la forme de stocks de biens finis ou
semi-finis considérés comme des valeurs-refuges contre
l'inflation. Alors que Mc Kinnon et Shaw (1973) s'attachent à
considérer la répression financière comme le fait que le
rendement réel de la monnaie {différence entre taux nominal sur
les dépôts et inflation) est réprimé, Vogel et Buser
la décrivent en terme de risque croissant attaché à ce
même rendement. D'où l'idée que la libéralisation
financière peut prendre deux formes: une augmentation du rendement
réel de la monnaie et une stabilisation du niveau du rendement
réel (une baisse du risque attaché à la détention
de monnaie).
Mathieson (1979), quant à lui,
construit un modèle de libéralisation financière en
économie ouverte. L'idée principale consiste à tenir
compte des variations possibles du taux de change réel induites par la
libéralisation financière. En effet, l'augmentation des taux
d'intérêt réels consécutive à la levée
de la répression financière peut susciter de très
importantes entrées de capitaux. Celles-ci sont essentiellement dues au
comportement des entreprises domestiques.
En effet, la libéralisation financière, qui
renchérit de manière importante le coût du crédit,
peut pousser les entreprises à emprunter à l'extérieur du
pays. On peut donc assister à des entrées massives de capitaux"
propres à alimenter des pressions inf1ationnistes. Dans un
système de change fixe, et dans la mesure oll la balance globale des
paiements devient excédentaire suite à des entrées de
capitaux, on assiste à une augmentation automatique (en l'absence de
politique de stérilisation) de l'offre de monnaie,
phénomène générateur d'inflation. Cette hausse des
prix réduit le niveau des taux d'intérêt réels, ce
qui peut provoquer une nouvelle hausse des taux nominaux.
Pour éviter ce problème, Mathieson (1979)
préconise une dévaluation importante de la monnaie pour
accompagner la politique de libéralisation financière. Cette
dévaluation viendra réduire les entrées de capitaux, et
donc, la hausse non désirée des taux d'intérêt.
Enfin, des modèles récents viennent enrichir
l'approche initiale de Mc Kinnon et Shaw (1973). C'est le cas, notamment, des
travaux de N. Roubini et X. Sala-i-Martin (1992). Leur modèle vise
à étudier les conséquences des distorsions exogènes
sur les marchés financiers (en particulier, l'existence d'une
répression financière) et sur la
11
croissance de long terme. Ils s'appuient sur les
hypothèses suivantes: le développement financier améliore
la croissance de long terme de l'économie grâce à
l'augmentation de la productivité marginale de l'investissement qu'il
génère; le gouvernement peut voir dans la répression
financière un moyen privilégié d'accès à des
ressources bon marché. Il peut donc avoir intérêt à
empêcher le développement du secteur financier dans la mesure
où celui-ci rend la perception de l'impôt d'inflation plus
difficile. La répression financière, en interdisant le
développement financier, expliquerait les écarts de
développement entre les différents pays.
L'approche de McKinnon et Shaw (1973) conduit donc,
invariablement, à souligner le caractère néfaste de la
répression financière. La mise en place de taux nominaux
administrés ou de réserves obligatoires et la poursuite de
politiques monétaires trop laxistes génératrices
d'inflation affecteraient négativement la croissance
économique.
II. Les critiques à l'égard de la
libéralisation financière
L'approche de libéralisation financière
soulève un certain nombre de problèmes. Pour Dornbush et
Reynoso (1989), une économie financièrement
réprimée se caractériserait par le fait que les canaux
d'épargne sont souvent sous développés et le rendement de
l'épargne est négatif et instable. Les intermédiaires
financiers qui collectent l'épargne n'assurent pas une allocation
optimale de celle-ci grâce à des moyens compétitifs. Les
entreprises sont découragées d'investir parce que de mauvaises
politiques financières réduisent les rendements ou les rendent
excessivement instables.
Par conséquent, les marchés financiers doivent
être libérés pour permettre la croissance de
l'investissement et pour favoriser le développement.
12
Section 2. Revue Empirique
Il convient donc de revisiter un certain nombre des
relations-clés qui fondent l'approche de Mc Kinnon et de Shaw.
En premier lieu, l'ensemble de la théorie de la
libéralisation financière suppose une relation croissante entre
taux d'intérêt réel et épargne.
Ceci ne prend en compte que l'effet de substitution qui
implique un accroissement de l'épargne lorsque sa
rémunération s'accroît. Pourtant, il faut y ajouter un
effet revenu qui, au contraire du précédent, implique une
relation décroissante entre épargne et taux
d'intérêt réel.
Au total, l'effet est donc ambiguë, sauf à
supposer, comme le fait Mc Kinnon, que l'épargne est initialement faible
dans les pays en voie de développement que l'augmentation de sa
rémunération ne peut avoir qu'un effet positif sur celle-ci.
En second lieu, l'approche de Mc Kinnon et de Shaw est
fondée sur l'hypothèse implicite que le marché financier
est un marché parfait.
Alors que, Stiglitz et Weiss (1981) ont
montré qu'il pouvait exister un rationnement du crédit,
même sur des marchés compétitifs du crédit. Cela
implique que la libéralisation financière pourrait
s'avérer, par essence, inefficace compte tenu des imperfections du
marché du crédit. Structurellement, les marchés du
crédit ne sont pas des marchés ordinaires, dans la mesure
où ne s'y échangent pas des biens contemporains, mais des fonds
auxquels sont attachés des promesses de rendement dans le futur. Il
existe donc un risque de défaut, variable d'un prêt à
l'autre. Cette variabilité des risques de défaut pose le
problème de l'information et de sa collecte par le prêteur. Si
celui-ci ne peut déterminer avec précision le risque
attaché à chaque emprunteur ou s'il ne peut parfaitement agir en
fonction de la connaissance de ces risques, alors les imperfections
informationnelles peuvent conduire à des processus
d'anti-sélection. La banque, par exemple, peut être conduite
à augmenter ses taux créditeurs si l'information est imparfaite.
Autrement dit, elle va sanctionner tous ses débiteurs en les
considérant comme imparfaitement sûrs parce qu'elle n'aura pas
été à même de déterminer avec
précision le risque attaché à chacun d'entre eux. Ce
comportement a deux conséquences majeures : les
entreprises vont alors privilégier des projets plus risqués
compte tenu du niveau élevé des taux d'intérêt et la
banque va plutôt attirer de mauvais emprunteurs qui, compte tenu du
niveau élevé des taux d'intérêt, seront relativement
peu sensibles à ne pas honorer leurs charges de crédit.
Cho (1986}, lui aussi, souligne l'importance
des problèmes informationnels sur les marchés de crédit :
« les régimes seuls d'intérêt libres ne sont pas
suffisants pour assurer une allocation optimale complète du capital
lorsqu'il existe des imperfections d'information.
Les banques vont éviter de financer de nouveaux groupes
d'emprunteurs productifs parce qu'ils seront perçus comme trop
risqués, et cela même si les banques sont
neutres au risque ou qu'il n'existe pas d'administration des
taux d'intérêt »0. En d'autres termes,
l'allocation du crédit ou l'existence de banques d'Etat
d'investissement, loin d'avoir une influence perturbante sur le marché,
pourraient être une réponse aux imperfections de marché.
En troisième lieu, une série de problèmes
se pose en ce qui concerne la hausse des taux d'intérêt induite
par la libéralisation financière. Il peut se poser un
problème transitoire pour le secteur bancaire et le gouvernement, le
temps que ceux-ci s'adaptent au nouveau niveau des taux d'intérêt.
En ce qui concerne les banques, elles peuvent subir des pertes sans
transformation des échéances.
En effet, les banques accordent de façon structurelle
des prêts d'une échéance moyenne à longueur
supérieure à celle des dépôts qu'elles collectent.
Si ces prêts sont accordés à taux fixe, et si les taux
servis sur les dépôts s'accroissent consécutivement
à la libéralisation financière, alors il s'en suivra une
diminution provisoire de la marge bancaire liée à
l'impossibilité pour les banques de répercuter
immédiatement l'augmentation du coût de leurs ressources. Cette
situation place le secteur bancaire dans une situation de fragilité
transitoire.
De même, la hausse des taux d'intérêt n'est
pas sans incidence sur le déficit budgétaire : le poids du
service de la dette publique augmentant et le déficit public peut se
creuser davantage. Le phénomène peut être encore
amplifié si la libéralisation financière réduit
14
les revenus fiscaux prélevés sur le secteur
bancaire ou réduit la part des bons du trésor à l'actif
des banques.
Dans un modèle récent, V.R. Bencivenga
et B.D. Smith (1990} montrent que, compte tenu de l'absence de
marchés financiers directs qui oblige le gouvernement à
monétiser son déficit budgétaire, il peut y avoir un
degré optimal de répression financière. Les deux auteurs
en concluent que les économies connaissant un déficit
budgétaire public important n'ont pas intérêt à
mettre en place un processus de libéralisation financière.
Le taux d'intérêt nominal peut s'élever
au-dessus du taux d'inflation, ce qui peut conduire, selon Beckerman
(1988) à une «répression financière
supplémentaire». Pour lui, en effet, le taux d'intérêt
réel d'équilibre peut être négatif'. Dès
lors, chercher à rendre les taux d'intérêt réels
positifs, c'est introduire des distorsions importantes dans l'économie
et handicaper le développement économique.
En dernier lieu, l'approche de Mc Kinnon et
de Shaw (1973) néglige un des aspects structurels les plus
caractéristiques des économies en voie de développement:
l'existence d'un secteur financier informel. Pour les tenants de la
libéralisation financière, ce dualisme financier n'est qu'un
avatar de la répression financière et de la fragmentation de
l'économie.
Pourtant, comme le souligne Jensen (1989), « l'existence
d'un marché financier non financier non officiel n'est pas
forcément
la preuve nécessaire de la répression
financière, mais plutôt la manifestation d'une
organisation particulière de la production et du
marketing »0 . La remise en cause du lien entre
répression financière et existence d'un secteur financier non
officiel fonde les critiques apportées par les
Néo-Structuralistes aux thèses de McKinnon et de shaw.
Selon Fry (1988), les mécanismes
d'ajustement des modèles néo-structuralistes sont
keynésiens : le taux d'intérêt de marché du secteur
informel s'ajuste de telle manière que l'offre et la demande de
crédits et de monnaie s'égalisent.
15
Sur le marché des biens, l'ajustement entre l'offre et
la demande se fait par les quantités et non par les prix. Par ailleurs,
l'inflation y est déterminée par les coûts. Ainsi,
appliquer la logique des modèles « mac-kinnoniens » ne
pourrait que détériorer la situation économique du pays.
En effet, augmenter les taux d'intérêt nominaux ne peut
qu'accroître l'inflation. De même, pratiquer une dévaluation
(comme le prône Mathieson (1979) ne ferait que renchérir le
coût des importations et donc ralentir la croissance. Pour les
NéoStructuralistes, la libéralisation financière ne
conduirait donc qu'à la stagflation. Les marchés financiers
informels sont au centre de l'analyse néo-structuraliste. Les
prêts sur les marchés informels apparaissent donc comme une
alternative aux dépôts bancaires, d'autant plus que les capitaux
sont supposés circuler librement entre les deux secteurs. Le
problème consiste donc à déterminer qui, du secteur
bancaire officiel ou du secteur informel, est le plus à même de
stimuler la croissance de l'économie P.
Pour les néo-structuralistes, le secteur non officiel
est, par nature, plus efficace que le secteur bancaire. Les réserves
obligatoires constituées par les banques sont, dans les modèles
néo-structuralistes, un obstacle à l'intermédiation
financière. En effet, elles réduisent l'offre réelle
totale de crédit pour les entreprises. Si on suppose, à la suite
de Mc Kinnon (1973), que la libéralisation financière doit
s'exercer au travers d'une augmentation du taux d'intérêt
réel sur les dépôts, alors celle-ci ne peut avoir, dans les
modèles néo-structuralistes, qu'un effet négatif sur la
croissance.
Une augmentation de ce taux a deux conséquences
majeures. D'une part, elle accroît le coût du capital productif, ce
qui conduit à une augmentation du niveau général des prix
et à une baisse de l'investissement qui réduit le taux de
croissance de l'économie. Et d'autre part, l'augmentation du taux
d'intérêt peut réduire la demande d'encaisses
monétaires, ce qui affecterait alors, à la baisse l'offre de
prêts sur les marchés financiers informels, provoquant ainsi une
augmentation du taux d'intérêt nominal sur le marché
informel.
Van Wijnbergen (1983) et de Taylor
(1983), trouvent que la libéralisation financière qui
vise à accroître la rémunération réelle
servie sur les dépôts bancaires ne provoquerait que des effets
néfastes.
L'approche néo-structuraliste pose, elle aussi, un
certain nombre de problèmes. Les conclusions des modèles reposent
sur deux hypothèses fondamentales qui semblent peu satisfaisantes :
l'efficacité du secteur informel dans l'allocation des ressources et la
constitution systématique de réserves obligatoires par le
système bancaire. En ce qui concerne la capacité du secteur
financier non officiel à allouer les ressources de manière
optimale dans l'économie, force est de constater qu'il s'agit
essentiellement d'une hypothèse ad hoc. Même si la contribution du
secteur informel à la croissance du revenu national paraît
indéniable dans certains pays (près de 40% du PIB au
Burkina-Faso, par exemple), il n'y a pas de secteur financier informel
homogène. Il s'agit plutôt d'une multitude de micromarchés
géographiques n'ayant que peu de rapports entre eux et prenant des
formes très différentes (tontines, prêteurs
individuels...). Dans ces conditions, il paraît difficile de parler de
taux d'intérêt unique d'équilibre du secteur non
officiel.
Par ailleurs, G. Christensen (1993) a
tenté de montrer que le secteur financier informel n'exerce pas
réellement une activité d'intermédiation
financière. En effet, l'intermédiation bancaire s'exerce au
travers de deux fonctions principales : la mobilisation de l'épargne et
le financement de l'activité (prêts et investissements)
grâce à la transformation de ressources courtes en emplois
longs.
La plupart des intervenants du marché financier
informel ne remplissent pas ces trois conditions en même temps : les
prêts ont une maturité très courte et sont de faibles
montants, ce qui implique des coûts de transactions élevés.
Par ailleurs, on constate souvent une relative spécialisation de
l'activité de collecte d'épargne ou l'activité de
prêts.
S'agissant des ressources intérieures publiques, Tanzi
et Zee (2000) ont confirmé que le ratio de l'impôt au PIB dans un
pays donné est déterminé par un ensemble de facteurs
structurels, principalement le revenu par habitant, le degré
d'urbanisation, le taux d'alphabétisation, la part de l'industrie, de
l'agriculture et des industries extractives dans le PIB et le niveau des
échanges commerciaux. Ces études ont été
corroborées par Bird et autres (2004).
Cependant, DIAGNE et THIAW (2008) ont
affirmé que le secteur informel au Sénégal ne constitue
pas un grand gisement fiscal dans la mesure où l'impôt
théoriquement dû par les entreprises du secteur informel ne
représente environ que 3% de leur chiffre d'affaires.
17
Toutefois, il convient de signaler que si ces entreprises se
formalisaient, elles seraient soumises au régime normal qui leur
appliquera des taxes plus importantes.
Madai et autres, (2008) ont
relevé, en sus de ces variables, le degré de
monétarisation de l'économie et la préférence pour
la liquidité parmi les déterminants de la fiscalité au
Niger. Le degré de monétarisation de l'économie est
appréhendé par le ratio de la masse monétaire au PIB
nominal (coefficient de liquidité). Il favorise la
traçabilité des transactions économiques et donc leur
imposition. S'agissant de la préférence pour la liquidité,
elle est estimée par la part des billets et pièces dans la masse
monétaire. Elle apprécie le poids des transactions
effectuées sur billets et pièces ou en cash au détriment
de transactions avec des moyens de paiement beaucoup plus modernes
(chèques, cartes et virements bancaires, etc.). Elle est
préjudiciable au recouvrement de recettes budgétaires.
Selon Piancastelli (2001), les comparaisons
de performances en matière de recouvrement de recettes fiscales doivent
être fondées sur la capacité contributive du pays qui est
le rapport entre la pression fiscale effective et l'estimation du potentiel de
recouvrement fiscal de l'économie.
L'application de cette méthode dans le rapport de la
Banque Africaine de Développement et de l'OCDE sur les perspectives
économiques en Afrique de 2010 montre que sur 42 pays africains, ce
ratio varie entre 0,5 et 3 en 2007 et que le niveau élevé de
l'effort fiscal de la plupart des pays s'explique essentiellement par les
ressources minières (pétrole, pierres précieuses).
Pour le cas du Sénégal, ce ratio est
évalué à environ 1 ; ce qui signifie que le niveau de
recouvrement est conforme aux caractéristiques structurelles de
l'économie. Cette étude est reprise par l'AMAO (2001) pour les
pays de la CEDEAO.
Cabrillace et autres (2008) ont
précisé l'importance du marché des titres publics,
qui constitue la 1ère étape pour
développer le marché des titres privés par la mise en
place d'infrastructures de marché appropriées, par les effets
d'apprentissage des acteurs de marché et par la constitution d'un
portefeuille de titres de référence. Ce marché des titres
publics permet, par ailleurs de stimuler l'épargne des ménages,
de réduire le risque de change global et de faciliter le financement par
l'Etat de son programme d'investissement (emprunts obligataires) et de couvrir
ses besoins temporaires de trésorerie (Bons de Trésor).
18
S'agissant de l'épargne privée, Serres
et Pelgrin (2001) estiment qu'elle est influencée par les taux
d'épargne du secteur public, la structure démographique de la
population (mesurée par le ratio de dépendance des personnes
âgées), le taux de croissance de la productivité de la
main-d'oeuvre, les variations des termes de l'échange, le taux
d'intérêt réel et le taux d'inflation.
Toutes ces remarques remettent quelque peu en cause, le
postulat néo-structuraliste attribuant au secteur informel une grande
efficacité quant à l'allocation des ressources.
Quant à la constitution de réserves obligatoires
par le secteur officiel, Kapur (1992) revient sur les
conclusions des néo-structuralistes en affirmant que les réserves
détenues par le secteur bancaire officiel sont un gage de
liquidité à court terme et donc qu'elles accroissent la
sécurité du système. L'avantage du secteur officiel, c'est
sa liquidité. Si le secteur informel veut connaître la même
sécurité, il doit, lui aussi, constituer des réserves. En
l'absence de celles-ci, les agents courent un risque de liquidité
important qui explique le niveau élevé des taux
d'intérêt sur les marchés informels. Il arrive à la
conclusion que, dans une économie où le secteur financier
officiel est libéré de ses contraintes, les agents vont
détenir à la fois des actifs du secteur non officiel (moins
liquides mais mieux rémunérés) et des dépôts
bancaires.
Cette conclusion de Kapur est intéressante dans la
mesure où elle admet une certaine complémentarité entre
les deux secteurs.
Par ailleurs, il faut souligner les trois principaux avantages du
secteur informel :
? sa bonne implantation géographique dans des zones
où il est difficile au secteur bancaire officiel de s'implanter compte
tenu des coûts;
? l'absence d'asymétrie d'information entre
prêteurs et emprunteurs dans la mesure où les prêts ne sont
accordés qu'à des individus membres de la communauté
(village, quartier...) où l'information circule très vite
? et enfin, la faiblesse du risque d'aléa de
moralité car les mauvais débiteurs risquent l'exclusion pure et
simple de la communauté.
19
En ce qui concerne les marchés financiers, Mac-Kinnon
(1973) et Shaw (1973) soulignent que pour améliorer leur
efficacité, il faut nécessairement une libéralisation
financière. Toutefois, Mac-Kinnon (1991) indique que la discipline
budgétaire et le contrôle monétaire sont les
préalables à la mise en place de politiques de
libéralisation financière. Pour Johnston et Pazarbasioglu (1995),
les politiques macro-économiques de stabilisation constituent le
préalable à toute libéralisation. Quant à Fry
(1998), il insiste sur les différences institutionnelles (les modes et
la qualité de la supervision prudentielle).
Serieux (2008) met en évidence la
nécessité de changements structurels plus profonds. Probablement
au-delà de la politique financière ; si l'on souhaite
améliorer sensiblement l'analyse de la stratégie de financement
des banques suivant l'impact qu'elles fassent dans l'économie
nationale.
Ainsi, nous abordons le cadre méthodologique, dans le but
d'étayer la méthode adoptée dans notre travail.
CHAPITRE 3. METHODOLOGIE
20
Section 1. Description des Variables
Les variables sont des grandeurs susceptibles de prendre
différentes valeurs. Elles peuvent être soit qualitatives
(variables nominales, variables ordinales), soit quantitatives (variables
discrètes, variables continues). En économie, ces indicateurs
sont divers ; mais dans notre cas spécifique, quatre indicateurs
provenant des sources de la CEDEAO, UEMOA, du FMI, de l'ANSD et de la DPEE ont
été retenus sur une période allant de 2000 à 2014,
soit sur une période de 14 ans.
I. les indicateurs de mesure du phénomène
Nous nous emploierons dans cette partie à effectuer une
présentation des divers indicateurs aussi bien de la croissance
économique que de l'intermédiation bancaire que l'on retrouve le
plus souvent au sein de multiples études empiriques.
A. les indicateurs de la croissance
économique
Pour pouvoir appréhender le comportement d'un
phénomène économique, il faut au préalable
définir une mesure permettant de quantifier ce phénomène.
Dans le cadre de notre étude, la variable expliquée ou encore
variable endogène est représentée par la croissance
économique qui aura pour principale indicateur le produit
intérieur brut réel en abrégé PIB réel qui
peut être vu comme étant le total de la valeur ajoutée des
biens et des services réalisés dans un territoire pendant une
période donnée y compris par les ressortissants étrangers.
Cette dernière caractéristique constitue la principale limite du
PIB réel comme indicateur de la croissance ; en effet, celui-ci tient
compte de la production des non-résidents (missions diplomatiques,.)
mais pas de la production des nationaux à l'étranger et pourtant,
les premiers ne réintroduisent pas les profits de leur production dans
le circuit économique Sénégalaise au contraire l'envoi
à l'étranger dans leurs pays respectifs pendant que les seconds
introduisent plutôt les profits de leur production à
l'étranger dans le circuit économique Sénégalaise.
Il y a donc un manquant réalisé par les ressortissants
étrangers et un apport effectué par les nationaux à
l'étranger donc ne tient pas compte le PIB réel.
B. les indicateurs de l'intermédiation
bancaire
21
Toujours dans le cadre de ce travail, trois variables
explicatives ou exogènes ont été retenues à savoir
:
La vocation principale des banques est le financement de
l'économie à travers son outil principal qui est
l'intermédiation bancaire. BIALES (1999) dit à ce propos que :
« La banque est une institution qui assure une grande
partie du financement de l'économie grâce à des prêts
variés adaptés aux besoins des emprunteurs... ».
Ces concours accordés par les banques peuvent être
subdivisés en deux groupes :
Ceux accordés à l'économie
(c'est-à-dire au secteur privé) et ceux accordés à
l'Etat ; mais ces derniers servant principalement en définitive au
remboursement de la dette extérieure ne seront pas
considérés comme prêts influençant la croissance
d'où le choix de notre variable explicative ; les crédits
accordés au secteur privé aussi à bien à court,
moyen et long terme.
Les banques durant leurs activités (principalement le
processus intermédiation) créent de la monnaie lorsqu'elles
accordent des crédits aux agents économiques non bancaires
(Entreprises, ménages, Etat et les collectivités publiques).
Cette opération revêt un intérêt
crucial pour l'économie parce que non maîtrisée elle peut
conduire à des déséquilibres tels que l'inflation, la
détérioration du pouvoir d'achat, les risques de
dévaluation et autres ; raison pour laquelle nous avons retenus la masse
monétaire comme variables explicatives. Mais cette masse
monétaire est constituée de plusieurs composantes à savoir
: M1 qui regroupe les disponibilités immédiatement utilisables
dans les transactions courantes ; M2 qui regroupe M1 et la quasi-monnaie et
enfin M3 qui regroupe M2 et l'épargne contractuelle. Le second
agrégat monétaire étant donc le plus significatif nous
retiendrons comme autres variables explicatives de la croissance
économique ; la masse monétaire M2.
Un élément donc nous ne pouvons ne pas tenir
compte dans notre étude le plan de restructuration bancaire mis en place
dans les années 80 pour faire face aux difficultés bancaires
liées à la crise économique qui a sévie durant la
même période. Un des apports de ces réformes, est justement
l'assainissement financier des banques qui en est résulté et qui
a permis à celles-ci de réaliser des résultats nets
d'exploitation positifs et conséquents. Hors, ces
bénéfices
réalisés par les banques devraient leurs
permettre de mieux s'intégrer et s'adapter aux besoins de la population,
ainsi d'être plus efficientes et sans doute plus efficaces. Il nous
revient donc de voir si l'excellente rentabilité affichée par le
système bancaire depuis sa restructuration est le corollaire d'une
meilleur implication dans le circuit économique et social et de ce fait
d'un meilleur développement économique d'où le choix de
cette dernière variable explicative : la marge d'intermédiation
bancaire.
Ainsi, il nous est maintenant possible d'opérationnaliser
ou de modéliser le concept.
Section 2. Spécification des modèles
I. Méthodes d'analyse et source des
données
La démarche adoptée sera fondée
essentiellement sur la description et l'analyse des tableaux à partir du
tableur d'Excel et sur les logiciels (EVIEWS) qui génèrent des
figures et statistiques disponibles. Au besoin, des résultats seront
tirés d'une étude économétrique. Les données
proviennent de revues documentaires et de statistiques secondaires produites
par les services nationaux et internationaux. L'étude a
été enrichie par les observations des services en charge de la
mobilisation de ressources intérieures (régies
financières, système bancaire, administrations en charge de la
politique de crédit ).
Avant d'aborder les points ci-dessus relevés, il
convient au préalable de passer en revue la description des variables,
l'environnement politique et institutionnel qui encadre le secteur bancaire au
Sénégal.
Section 3. Opérationnalisation des
Modèles
I. la construction du modèle
économétrique
Un modèle peut être défini comme la
représentation schématique et partielle d'un
phénomène sous forme d'équation dont les variables sont
des grandeurs économiques. Ainsi un modèle bien construit permet
de valider la théorie économique à partir de l'observation
empirique des résultats suivant un processus bien défini. A ce
titre, il ressort que la modélisation constitue une étape
indispensable pour notre étude puisqu'elle nous permettra de confirmer
ou d'infirmer notre
hypothèse à partir d'un modèle
économétrique. Mais avant de mettre en place notre modèle
de base de travail, il est nécessaire de le présenter.
II. Généralités sur le
modèle
La démarche méthodologique utilisée dans
la littérature économique, pour la détermination de la
partie stable des dépôts à vue, repose essentiellement sur
deux approches : structurelle et équation en équilibre partiel.
L'approche en équilibre partiel est basée sur l'utilisation d'un
modèle économétrique avec des variables dépendantes
qui reflètent l'activité économique et le comportement
individuel des agents économiques en termes de consommation
d'investissement. (Abdelmoumni M., Cohen M., Dupré D., El Karoui N., et
Simoneau G; (1996)).
Sur la base des paramètres du modèle
estimé, les banques peuvent fixer des hypothèses
d'évolution des montants des dépôts. Toutefois,
l'incertitude liée à l'horizon de prévision amène
naturellement à considérer plusieurs scénarii. Par
ailleurs, la prévision des variables exogènes peut
nécessiter d'autres modèles explicatifs. Ce type
d'équation est donc surtout utile pour la prévision à
court terme. La deuxième approche repose sur une démarche
structurelle avec un modèle dont les coefficients sont
interprétables (Denis Dupré, 1996). Le modèle
estimé par Dupré est basé sur la dynamique ci-après
:
dDt/Dt = (á -âRt )dt + ådWt Avec Dt :
Encours des dépôts à la date t ; Rt : Taux
d'intérêt ;
á : Tendance moyenne du comportement non financier des
déposants ;
â : Taux de collecte supplémentaire pour un point de
diminution de taux.
DWt : un bruit blanc.
Sur la base de l'estimation des paramètres á
etâ, l'évolution de l'encours des dépôts est
estimée sous l'hypothèse que le bruit blanc est nul.
La méthode de Box et Jenkins consiste à
étudier systématiquement les séries chronologiques
à partir de leurs caractéristiques, afin de déterminer
dans la famille des modèles ARIMA, celui qui est le plus adapté
à représenter le phénomène étudié.
Elle procède par étapes successives dont trois
étapes principales qui sont définies ci-après : Recherche
de la représentation adéquate :
l'identification ; Estimation des paramètres Test
d'adéquation du modèle et prévision.
v Modèle ARMA
La méthode ARMA représente la Moyenne Mobile
Intégrée Autorégressive.
Dans le modèle ARMA, l'objectif recherché est la
détermination de chaque valeur de la série en fonction des
valeurs qui la précèdent (y1 = f(yt-1, yt-2, ...)). Un
modèle ARIMA est étiqueté comme modèle ARMA
(p,d,q), dans lequel :
· p est le nombre de termes auto régressifs ;
· d est l'ordre d'intégration de la série
modélisée ;
· q est le nombre de moyennes mobiles.
v Pour ce qui est du modèle statistique Durbin et
Watson (DW) :
Il est compris entre zéro et quatre. L'hypothèse
nulle d'absence d'autocorrélation des erreurs est acceptée
lorsque la valeur de cette statistique est proche de deux. Des valeurs
critiques au seuil de 5% (resp. d 1 et d 2 , avec d 1
>d 2 ) ont été tabulées. L'interprétation
du test de Durbin et Watson est alors la suivante :
1. Si la valeur calculée de la statistique DW est
inférieure à la valeur tabulée d1 alors il existe une
autocorrélation positive (ou p>0).
2. Si la valeur calculée de la statistique DW est
comprise entre d2 et 4-d2 , il n'est pas possible de rejeter l'hypothèse
nulle d'absence d'autocorrélation des résidus (ou p=0). Cet
intervalle est autrement dit l'intervalle pour il n'existe pas
d'autocorrélation des erreurs.
3. Si la valeur calculée de la statistique DW est
supérieure à la valeur tabulée 4-d1 alors il existe une
autocorrélation négative (ou p<0).
Les autres situations correspondent à des zones
d'indétermination. La figure qui suit résume
l'interprétation du test de Durbin et Watson.
25
Note : pour les relations considérées, les
valeurs critiques sont respectivement de 1,16 et 1,39 au seuil de 5%.
L'utilisation de ce type de modèle nécessite la
disponibilité de données individuelles sur le comportement des
épargnants. Ces informations n'étant pas disponibles au
Sénégal, nous utiliserons dans notre démarche, une
approche semi structurelle qui est basée sur l'étude des
propriétés stochastiques des séries statistiques sur les
tableurs Excel et stata ou eviews.
Nous aborderons la partie suivante de notre étude
consacrée à l'aspect pratique qui, scindera le travail en
différents chapitres avec des sections : résultats descriptifs et
la discussion des résultats.
Partie 2. Cadre pratique
Chapitre 4. Résultats Descriptifs
Section 1. Présentation des résultats
d'analyses descriptives
Dans cette section, nous examinerons l'environnement politique
de mobilisation de ressources intérieures, l'interrelation banque-client
; et nous allons ensuite, passer en revue, l'environnement institutionnel des
banques. Et la dernière sous-section sera consacrée à la
description de la situation politico-financière.
I. Politique Economique de Mobilisation des Ressources
Intérieures
A. Politique de mobilisation des ressources
privées a. Secteur bancaire
La politique de mobilisation de ressources intérieures
privées est assurée : sur le plan communautaire par la BCEAO et
au niveau national par la Direction de la Monnaie et du Crédit (DMC) du
Ministère de l'Economie et des Finances.
La BCEAO a en charge, notamment la définition de la loi
bancaire applicable aux banques et aux établissements financiers.
La DMC est chargée : de participer à
l'élaboration et de veiller à l'application de la
réglementation relative à l'exercice de la profession bancaire et
des professions s'y rattachant et d'assurer l'exercice de la tutelle et du
contrôle du Ministère de l'Economie et des Finances sur les
banques et les établissements financiers.
A ce titre, la DMC accorde les agréments aux banques et
établissements financiers visant à exercer leur activité
sur le territoire national.
Les produits d'épargne et les types de crédits
accordés par les trois plus grandes banques de la place sont
résumés ainsi qu'il suit :
Tableau 1 : produits d'épargne
proposés par les principales banques en 2011
Il apparaît une multitude de produits d'épargne
offerts aux particuliers et aux entreprises. Toutefois, la
rémunération semble faible, variant entre 3,5% et 4,5%. Avec
l'inflation qui est de 2% en moyenne, les taux d'intérêt
réels fluctuent autour de 2%. Ce faible taux de
rémunération des dépôts est imputable à la
concurrence limitée.
Des produits d'épargne plus attractifs peuvent
être établis, notamment les Plans d'Epargne
Actions (PEA), prenant la forme d'un compte titre qui permet de
gérer un portefeuille d'actions. Les opérations boursières
sur le PEA sont exonérées d'impôt s'il est détenu
durant une période minimale (5 ans par exemple) ainsi que les dividendes
des produits. Tableau 2: Types de crédits accordés
par les principales banques en 2011
S'agissant du crédit, les taux sont
élevés (au minimum 9% à l'exception du crédit
épargne-logement). Pour la plupart des prêts, la durée et
le coût sont négociés avec la banque
28
dans une fourchette qui reste élevée avec
beaucoup de garanties exigées. Globalement, le taux de base moyen
ressort à 8,3%.
Au total, la marge des banques est assez importante,
même si elle a légèrement baissé au cours des
dernières années, passant de 7,1 en 2006 à 6,8 en 2009. En
comparaison aux autres pays de l'UEMOA, elle semble tout de même plus
faible sauf au Bénin. De 2006 à 2009, elle s'est établie
à 7,5 dans l'UEMOA.
La concurrence doit être instaurée, notamment par
l'information du public sur les conditions de banque et la sensibilisation des
associations de consommateurs.
b. Les difficultés liées au coût du
crédit
L'un des goulots d'étranglement du financement des
entreprises demeure encore le coût du crédit
caractérisé par :
· un niveau élevé des taux de sortie
appliqués par les banques qui remet en cause le financement des projets
à risque limité et agit négativement sur l'investissement
;
· le nombre limité voire l'inexistence d'interfaces
(fonds de garantie, fonds de bonification des taux d'intérêt) qui
n'autorise pas le financement de projets à rentabilité moyenne
portés par des petites et moyennes entreprises, des acteurs du monde
rural et du secteur informel ;
· le poids important de la Taxe sur les Opérations
Bancaires (TOB) qui s'élève à 17 %.
c. La faible diversification des institutions et des
produits financiers
La banque de crédit à court terme constitue le
modèle de banque dominant. Le système bancaire est faiblement
diversifié avec l'absence d'institutions de financement
spécialisées (banques d'affaires, sociétés de
capital-risque). La gamme des produits financiers est également
étroite et les instruments de financement tels que le crédit-bail
sont peu développés. L'offre de produits financiers n'est pas
adaptée aux besoins et aux spécificités des PME - PMI, des
acteurs du secteur informel et du monde rural.
d. Les Contraintes légales et
réglementaires
Il s'agit :
· des difficultés pour la BCEAO d'infléchir
le comportement des banques en faveur du soutien aux investisseurs. En
dépit des réformes de politique monétaire mises en oeuvre,
le système est toujours « hors banque » et la
surliquidité des banques persiste ;
· de l'insuffisance des incitations fiscales à
l'épargne et à l'investissement.
II. Description des relations client-banque.
I. la Clientèle des Banques
La relation banque - clients revêt aujourd'hui une
importance toute particulière. En effet, ces relations doivent
être mutuellement bénéfiques.
Le client qui dépose ses fonds auprès des
banques désire obtenir des crédits en cas de besoins et des
rémunérations pour avoir des produits financiers. De la
même façon, les banques qui prêtent des fonds qui ne leur
appartiennent pas entièrement, ont besoin de voir ces crédits
remboursés, augmentés des intérêts parce que les
crédits octroyés auront été bancables.
Par conséquent, la banque doit être un
dispensateur avisé de crédits et ne devra mettre en place que les
concours dont elle a une suffisante certitude que les remboursements se
feraient sans incident , capital et intérêts
générés par ce que les projets financés auraient
été rentables. Donc dans la relation, il faut qu'il y ait un
avantage mutuel pour le développement de l'économie dans son
ensemble.
Les banques sénégalaises ont pour la plus part
une stratégie commerciale ciblée par types de clientèle
car les clients aussi nombreux qu'ils sont éprouvent des besoins
variés .Globalement on peut trouver 3 (trois) types de clients :
1 Les Grandes Entreprises
2 Les Particuliers
3 Les PME / PMI
1.
La Clientèle des Grandes Entreprises
S'agissant la clientèle des grandes entreprises, les
banques sénégalaises leurs proposent en général une
offre diversifiée de produits et de services.
C'est un segment de clientèle très
convoité et très concurrentiel, elles disposent en
général d'un service personnalisé et de l'écoute
permanente d'un chargé de la clientèle.
La banque offre pour le cycle d'exploitation de l'entreprise
plusieurs types de crédits à court terme, mais il convient
à l'entreprise et à ses dirigeants de choisir les crédits
les plus adaptés à leurs activités.
On reproche souvent aux banques sénégalaises de
ne pas suffisamment financer les grandes entreprises désireuses de
procéder à de gros investissements. Pour lever des fonds
importants rapidement, celles-ci sont alors de plus en plus obligées,
à l'image des Industries chimiques du Sénégal (ICS)
dernièrement, de se tourner vers le marché obligataire. On note
également les difficultés qu'éprouvent les
sénégalais pour accéder au crédit bancaire
notamment les taux d'intérêt appliqués par les banques qui
sont très élevés obligeant les demandeurs de se tourner
vers les institutions de micro crédit ,une forte propension à
demander des garanties que les entrepreneurs sont souvent dans
l'impossibilité de fournir ainsi que la durée de montage du
crédit qui est parfois très longue.
2. la Clientèle des particuliers
Au lendemain des indépendances, les banques africaines
étaient extraverties parce que leurs rôles étaient de
satisfaire la demande exprimées par les succursales des grandes
entreprises européennes installées chez nous. Mais aujourd'hui le
lendemain des indépendances a façonné les esprits et de
nouveaux entrepreneurs individuels sont nés et le système
bancaire majoritairement dominé par les banques étrangères
est aujourd'hui dans l'obligation de se tourner non seulement du
côté des grandes entreprises mais du côté des
particuliers que les banques considèrent comme un créneau de
rentabilité.
Le particulier mérite d'être segmenté, car
les particuliers aussi nombreux et divers qu'ils soient, éprouvent des
besoins variés.
Il est tout à fait logique que parmi les particuliers
on en désigne des prioritaires et à ces prioritaires qui ont des
revenus nettement supérieurs aux particuliers ; on ouvre des comptes
prioritaires et qu'on les traite de clients privilégiés.
Les particuliers éprouvent quel que soit leur
catégorie des besoins de consommation, d'équipement,
d'immobilier, de loyer, de loisir et divers.
Pour tous ces besoins exprimés, les banques
d'aujourd'hui mettent à leur disposition les meilleurs produits
possibles pour la satisfaction de ces besoins.
La banque d'aujourd'hui attache une importance toute
particulière à la clientèle des particuliers pour
plusieurs raison :
· le développement des institutions de micro
finance avec une forte mobilisation de l'épargne des particuliers, une
forte propension à satisfaire les besoins exprimés par ces
particuliers.
· le réseautage des banques qui est lié
à leur volonté de se rapprocher à cette clientèle,
c'est pourquoi actuellement on note dans les points les plus reculés de
la banlieue de Dakar l'implantation de bureaux de d'agences.
· Les banques se sont vite aperçues que les
particuliers constituent un créneau rentable et sure.
Pour obtenir du crédit, ces clients particuliers sont
obligés de faire des domiciliations irrévocables de leurs
revenus.
Malgré l'apparition de certains nouveaux produits,
notamment l'introduction de la monétique (les cartes bancaires et les
guichets automatiques ...), on reproche aux banques leur manque d'innovation et
la mauvaise qualité des services proposés, notamment le mauvais
accueil dont sont victimes une majorité de clients.
3. Les PME / PMI
Les petites et moyennes entreprises (PME) constituent
aujourd'hui la base du tissu économique du Sénégal. Les
acteurs du développement au Sénégal les reconnaissent non
seulement comme le moteur de la croissance, mais également comme un
levier puissant du secteur privé et elles représentent
près de 90% des entreprises au Sénégal.
Mais malheureusement, au Sénégal les PME / PMI
constitue un segment de clientèle beaucoup moins attractif pour les
banques.
Entités fragiles du fait de la faiblesse des moyens
financiers dont elles disposent, les PME sénégalaises
éprouvent des besoins de financement à savoir :
· le besoin de financer l'implantation,
précisément celui de financer l'investissement et le fonds de
roulement de départ ;
· le besoin de financer le développement de
l'activité, c'est-à-dire le besoin de financer l'acquisition
d'équipements nouveaux ;
· le besoin de financer le fonds de roulement.
Mais malgré la diversité des besoins les PME
sont confrontées à un certain nombre de contraintes les
empêchant d'avoir accès à des financements. Parmi
celles-ci, on peut noter :
y' Manque de transparence dans la gestion du fait de la
défaillance du système d'information de gestion.
y' Faible niveau des fonds propres, donc bas degré de
capitalisation y' Exigence, par certaines institutions financières,
d'importantes garanties dont la plupart des PME ne disposent pas.
En plus on reproche souvent aux banques
sénégalaises de ne financer les PME car ces dernières ne
leurs proposent pas suffisamment de dossiers bancables.
III. Description des différents crédits
bancaire.
I. les Différents Crédits Bancaires
Le prêt est un crédit par lequel un agent
économique ou une entreprise s'engage à emprunter une certaine
somme auprès d'une banque ou d'un établissement de crédit
ou même auprès d'une tierce personne afin de satisfaire un besoin
de financement immédiat tout en s'engageant à rembourser cette
somme soit sous la forme de versement périodique constant soit en
intégralité.
Ce remboursement se fera en majoration
d'intérêts. Ainsi, compte tenu des besoins de tout un chacun, les
banques ont mis à la disposition de ses clients divers types de
crédits.
1. le Découvert
33
Le découvert ou l'avance en compte courant est une
avance que la banque octroie à l'entreprise, en lui autorisant à
rendre son compte débiteur sans pour autant exiger d'elle un livre
d'endettement comme garantie. Ce crédit peut avoir une durée plus
longue, de quelques semaines à quelques mois et peut être
renouvelé.
Mais le montant maximum du découvert auquel
l'entreprise ne peut pas aller au deçà et la durée sont
fixés d'avance par la banque en fonction de l'assiette du crédit
demandé.
Aussi, il arrive qu'aucune date limite de remboursement n'est
fixée par la banque et que le crédit soit renouvelé en
permanence ; ce qui attribue à ce découvert son caractère
simple et souple.
Ainsi le découvert bien que simple et souple est une
formule très chère d'autant plus que la banque ne dispose pas de
garantie sur papier qu'elle pourrait mobiliser auprès de la banque
centrale.
2. La Facilité de Caisse
Il s'agit d'une ouverture de crédit de très
courte durée (quelques jours) accordée notamment en fin de mois,
afin de permettre aux entreprises de payer leurs salariés.
Le banquier ne consent cette facilité à
l'entreprise que dans certaines limites (le montant maximum en est fixé)
et s'il est assuré que le solde du compte de l'entreprise sera de
nouveau créditeur au bout de quelques jours.
Exemple : une entreprise qui a livré une valeur
de 20 millions de FCFA et qui attend d'être payé dans 15 jours, la
banque par la facilité de caisse peut accepter de rendre son compte
débiteur pour le montant souhaité.
La durée est inférieure à la
période qui sépare deux échéances. Il s'agit en
effet d'un crédit destiné à permettre à
l'entreprise de dépasser ses échéances. C'est la raison
pour laquelle son montant maximum est en principe égal à un mois
de chiffre d'affaires.
3.
34
Le Crédit d'escompte
L'escompte constitue la forme la plus ancienne du financement
de mobilisation de créances commerciales. Le crédit d'escompte
est une procédure de mobilisation de créances qui porte sur les
effets de commerce.
Aussi une entreprise qui se trouve en difficulté
financière peut remettre à sa banque en les endossant des effets
qu'elle détient en portefeuille. La banque en contrepartie
créditera le compte de l'entreprise des montants figurant sur les effets
minorés des agios (commissions et charges d'intérêts
calculés en fonction d'un taux d'intérêt et du temps
restant jusqu'à l'échéance des effets) ; le recouvrement
des créances est assuré par le banquier à la date
d'échéance.
Mais en cas de non- paiement de créances le banquier
débitera le compte de l'entreprise du montant des effets
impayés.
4. Le Crédit Immobilier
Le logement est l'un des besoins des particuliers les
difficiles à satisfaire sans l'épargne. Ce produit existe depuis
des décennies mais généralement c'est la longueur
d'épargne qui pousse certains clients à résigner (48
mensualités avec un minimum d'épargne de 10000 ou 200000FCFA).
L'Afrique ne manque pas d'épargne mais il se pose le problème de
sa mobilisation, certes les banques ont suffisamment de ressources liquides
mais ils ont des contraintes réglementaires liées à la
transformation de ces ressources.
En résumé, la loi bancaire dit aux banques :
« si vous avez des ressources instables de 100, vous n'avez pas le droit
d'utiliser plus de 25 pour faire des crédits dont la durée de
remboursement dépasse l'année ». Ce qui explique les banques
consacrent leurs efforts à faire des crédits à court
terme.
5. L'Affacturage
D'origine anglo-saxonne, l'affacturage occupe une situation
originale dans les moyens de financement à court terme. En effet elle
s'analyse comme une vente de créances
35
c'est à dire que l'entreprise pour mobiliser ses
créances, peut vendre toutes ses créances ou en partie à
une société spécialisée dite société
d'affacturage qui se charge de leur recouvrement.
L'affacturage permet non seulement à l'entreprise de
mobiliser ses créances mais offre également à l'entreprise
une prestation de service et en même temps se dégage du risque de
non-paiement. Cependant, son coût est relativement élevé,
il comprend outre le taux d'intérêt, une commission d'affacturage
très variable entre 1,5% à 2,5% du montant des créances
cédées.
Notons que l'affacturage ne semble pas intéresser les
grandes entreprises qui disposent de services spécialisés et qui
souhaitent gérer elles- mêmes leurs créances.
Par contre, cette formule peut être intéressante
pour les PME qui ont quelquefois
des difficultés à encaisser les créances
de leurs clients surtout ceux à l'exportation. En somme l'affacturage
bien que coûteuse permet à l'entreprise de réduire ses
dettes commerciales, ce qui tend à renforcer la capacité
d'emprunt de l'entreprise auprès des banques.
6. Le Crédit documentaire
Cette forme de crédit dite traditionnelle en
matière de commerce international permet à l'entreprise
exportatrice des produits à l'étranger de ne pas courir des
risques d'insolvabilité de son client d'être payé
dès l'expédition des marchandises. Elle permet en outre à
l'importateur de fournir au vendeur la certitude qu'il sera payé mais
aussi de ne pas régler au comptant. Aussi le procédé de ce
crédit est très simple, il suffit que la banque de l'importateur
adresse à son correspondant étranger une lettre d'ouverture de
crédit et qu'il l'autorise à payer les frais contre remise des
documents. Ainsi, après l'expédition des marchandises le
correspondant adresse les documents au banquier de l'importateur pour obtenir
le règlement.
Mais cette transaction nécessite bien entendu un
coût lequel se compose des diverses commissions à payer, ses frais
sont supportés en principe par l'`importateur à l'égard de
sa banque mais aussi au correspondant se trouvant au pays de l'exportateur.
7. Le Crédit de Campagne
C'est un crédit fondé sur les
conséquences des fluctuations saisonnières de l'activité
de l'entreprise bien que l'expression ait une origine rurale. On désigne
sous le terme d'une manière générale la couverture des
besoins de différentes natures : stocks, créances sur la
clientèle, avances consenties aux fournisseurs.
Le crédit de campagne a une durée
déterminée et un objectif précis. Il ne dépasse
généralement pas 9 mois, puisqu'il s'agit d'un crédit
étroitement rattaché au cycle d'exploitation. Il peut être
matérialisé ou non par des effets financiers.
8. Le Crédit Relais
C'est un crédit à court terme qui sert à
une opération financière.
Dans l'attente de la réalisation d'une augmentation du
capital ou de l'émission d'un emprunt obligataire, l'entreprise peut
avoir besoin de fonds pour poursuivre l'exécution de son programme
d'investissement.
Aussi pour faire face à ce défaut financier elle
peut faire appel à un crédit relais auprès de sa
banque.
En résumé, on peut dire que les banques
sénégalaises mettent à la disposition de sa
clientèle plusieurs types de crédits pour la satisfaction de
leurs besoins mais on constate que le découvert semble le seul
crédit qui existe pour les entreprises commerciales tandis que pour les
particuliers les prêts personnels semblent le seul remède, alors
que d'autres types de concours existent et le reproche qu'on peut faire aux
banques c'est de ne pas faire suffisamment de marketing bancaire.
A. ENVIRONNEMENT BANCAIRE DE L'UEMOA
Le système bancaire du Sénégal évolue
à l'intérieur de l'Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA) constituée d'un espace économique relativement
homogène, caractérisé notamment par une unité
monétaire commune, le Franc de la Communauté Financière
Africaine (FCFA), dont l'émission est confiée à la Banque
Centrale des Etats de
l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), une centralisation des
réserves de change, ainsi que par une réglementation bancaire et
financière uniforme.
1. PRESENTATION DU SYSTEME FINANCIER DE
L'UEMOA
Le système financier de l'UEMOA est constitué, pour
l'essentiel, d'un réseau de banques et d'établissements
financiers, de compagnies d'assurance, de caisses d'épargne et de
centres de chèques postaux, d'institutions de microfinance,
d'institutions de prévoyance et d'une Bourse Régionale des
Valeurs Mobilières (BRVM).
Figure 1 : Bilan 2000 Banque UEMOA
Figure 2 : Bilan 2009, Banque UEMOA
Source : BCEAO
L'effectif des établissements de crédit
agréés dans l'Union a régulièrement
progressé ces dernières années, pour atteindre 112
unités à fin 2009 (95 banques et 17 établissements
financiers), contre 116 en 2008 (96 banques et 20 établissements
financiers). Le réseau bancaire (agences et bureaux) s'est élargi
dans l'ensemble des pays, atteignant 1 385 unités contre 1 258 en 2008,
soit une progression de 10,1%. La plus forte augmentation a été
enregistrée au Mali avec 32 nouveaux guichets. Le nombre de comptes de
la clientèle s'établit à 4 480 548 en 2009, en progression
de 8,1% par rapport à 2008. Les comptes de particuliers ont
progressé de 8,3% en 2009, contre 39,3% en 2008 et ceux détenus
par les personnes morales de 5,2%, contre 17,7% un an plus tôt. Le taux
de bancarisation de l'Union ressort à 4,18% en 2009.
Le montant cumulé du capital social des
établissements de crédit s'est établi à 684,8 Mds
à fin décembre 2009, en progression de 24,5% sur un an, du fait
essentiellement de l'implantation de nouveaux établissements et de la
recapitalisation de certaines unités. Ce capital est détenu
à hauteur de 59,5% (407,4 Mds) par des nationaux et de 40,5% (277,4 Mds)
par des non nationaux. La répartition des établissements par
spécialité montre que, sur les 95 banques en activité, 76
sont généralistes ou à vocation universelle et 19 sont
spécialisées, notamment dans le financement de l'agriculture (3),
de l'habitat (6) et de la microfinance (10). En dépit du renforcement de
la concurrence ces dernières années, lié à
l'implantation de nouveaux établissements, l'activité bancaire
reste marquée par la présence de sept (7) grands groupes et par
leurs importantes parts de marché : ECOBANK (ETI), Société
Générale, BOA GROUP, ATTIJARIWAFA BANK, BNP Paribas, Atlantic
Financial Group (AFG) et IUB Holding (Groupe Crédit Agricole).
Ces groupes représentent 39 établissements de
crédit, concentrant 65,3% du total des bilans et contrôlant 62,8%
des guichets. Ils emploient 61,6% du personnel et détiennent 66,7% des
comptes de la clientèle.
Il convient également de souligner la récente
diversification du secteur bancaire, suite à l'apparition sur le
marché d'institutions bancaires créées par des groupes de
la sous-région d'origine anglophone (United Bank for Africa - UBA et
Diamond Bank) ou du Maghreb (Attijari Wafa Bank-AWB).
S'agissant d'AWB, elle a d'abord acquis la Banque
Sénégalo-Tunisienne puis a racheté la Compagnie Bancaire
de l'Afrique Occidentale (CBAO) ainsi que d'importants établissements de
l'UMOA précédemment sous le contrôle du Crédit
Lyonnais, dont la filiale sénégalaise.
2. DISPOSITIF PRUDENTIEL
Les règles prudentielles adoptées dans l'UMOA
tiennent compte des exigences internationales en matière de supervision
bancaire et sont conformes aux normes édictées par le
Comité de Bâle. Elles prennent également en compte le stade
de développement des pays caractérisé notamment par la
faible diversification de la base économique ainsi que par la faiblesse
des modes alternatifs de financement malgré les initiatives prises au
cours des dernières années en matière de promotion des
titres de créances négociables (TCN) et de création d'un
marché financier régional.
Les normes actuellement en vigueur sont celles issues du
dispositif de « Bâle1 » défini dans l'accord de capital
de 1988. Le Comité de Bâle a proposé en 2004 un nouvel
ensemble de recommandations, au terme duquel sera définie une mesure
plus pertinente du risque de crédit, avec en particulier la prise en
compte de la qualité de l'emprunteur, y compris par
l'intermédiaire d'un système de notation financière
interne propre à chaque établissement (dénommé
« IRB » pour Internal Rating Based). Ainsi, La
réforme Bâle III fait partie des initiatives prises pour renforcer
le système financier à la suite de la crise financière de
2007 (« Crise des subprimes »), sous l'impulsion du FSB (Financial
Stability Board) et du G20, pour garantir un niveau minimum de capitaux
propres, afin d'assurer la solidité financière des banques.
En définitive, dans l'espace monétaire de
l'UEMOA, les normes prudentielles portent sur les domaines suivants :
Conditions d'exercice de la profession
· le montant du capital social minimum,
précédemment fixé à un (1) Md pour les banques et
à 300 millions pour les établissements financiers, a
été relevé à 5,0 Mds et 1,0 Md respectivement. Il
est prévu de le porter prochainement à 10,0 Mds pour les banques
et à 3,0 Mds pour les établissements financiers ;
· le capital social d'une banque ou d'un
établissement financier agréé dans un Etat donné
doit être employé dans l'Union. Toutefois, les dotations des
implantations doivent être employées, au moins à
concurrence du seuil minimum fixé par la loi portant
réglementation bancaire, dans le pays d'accueil ;
·
40
les banques et les établissements financiers doivent
justifier, à tout moment, de Fonds propres effectifs (FPE) au moins
égaux au capital minimum fixé dans la décision
d'agrément ;
· les banques et les établissements financiers sont
tenus de constituer une réserve spéciale, dont le taux est
fixé à 15%, incluant toutes réserves éventuellement
exigées par les lois et les règlements en vigueur. La
réserve spéciale est alimentée par un
prélèvement annuel sur les bénéfices
réalisés, après imputation, le cas échéant,
du report à nouveau déficitaire. Sa dotation est obligatoire,
quel que soit le niveau atteint par son montant cumulé ;
· la comptabilité des banques et des
établissements financiers doit être organisée selon les
dispositions prévues par le plan comptable bancaire de l'Union ;
· les banques et les établissements financiers
doivent se doter d'un système de contrôle interne permettant
notamment de vérifier le respect des dispositions et usages en vigueur
dans la profession et de garantir la qualité de l'information
financière et comptable.
3. Réglementation des opérations
effectuées par les banques.
· Il est interdit aux banques et aux
établissements financiers de détenir, directement ou
indirectement, dans une même entreprise, autre qu'une banque, un
établissement financier ou une société immobilière,
une participation supérieure à 25% du capital de l'entreprise ou
à 15% de leurs Fonds Propres de Base (FPB) ;
· le montant global des concours (y compris les
engagements par signature) pouvant être consentis par les banques et les
établissements financiers aux personnes participant à leur
direction, administration, gérance, contrôle ou fonctionnement, ne
doit pas dépasser 20% de leurs Fonds Propres Effectifs (FPE) ;
· le montant global des immobilisations hors
exploitation et des participations dans des sociétés
immobilières, dont les banques et les établissements financiers
peuvent être propriétaires, est limité à un maximum
de 15% de leurs FPB ;
· l'ensemble des actifs immobilisés des banques
et des établissements financiers, hormis ceux spécialisés
dans les opérations de capital risque ou d'investissement en fonds
propres, doit être financé sur des ressources propres.
Normes de gestion
·
41
La règle de couverture des risques est définie
par un rapport minimum à respecter dit "rapport fonds propres sur
risques" ou "ratio COOKE". Ce ratio comporte au numérateur le montant
des FPE de la banque ou de l'établissement financier et au
dénominateur les risques nets, pondérés selon la
qualité ou la catégorie des contreparties. Le pourcentage minimum
à respecter est fixé à 8% ;
· les banques et les établissements financiers
doivent financer au moins 75% de leurs actifs immobilisés et de leurs
autres emplois à moyen et long terme par des ressources stables ;
· le montant total des risques pouvant être pris
sur une seule et même signature est limité à 75% des FPE
d'une banque ou d'un établissement financier. Par ailleurs, le volume
global des risques, atteignant individuellement 25% des FPE d'une banque ou
d'un établissement financier, est limité à huit (8) fois
le montant des FPE de l'établissement concerné ;
· la règle de liquidité fait obligation
aux banques et aux établissements financiers de disposer d'actifs
disponibles, réalisables ou mobilisables à court terme (trois
mois maximum) couvrant au moins à hauteur de 75% le passif exigible
à court terme et les engagements par signature susceptibles d'être
exécutés à court terme (trois mois maximum) ;
· le ratio de structure du portefeuille, rapport entre
l'encours des crédits bénéficiant d'un label de
qualité délivré par l'Institut d'émission (accord
de classement) à la banque déclarante et le total des
crédits bruts portés par l'établissement concerné,
doit être, à tout moment, égal ou supérieur à
60%.
Actes Uniformes de l'OHADA
Les banques et les établissements financiers doivent
être constitués sous forme de société (articles 20
et 21 de la loi bancaire). A ce titre, les formalités relatives à
leur création, à l'évolution de leur forme juridique ou
à la réalisation d'opérations spécifiques, telles
que les fusions, les cessions partielles d'actifs, etc., relèvent de
l'Acte Uniforme de l'OHADA (Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du
Droit des Affaires) relatif au droit des Sociétés Commerciales et
du Groupement d'Intérêt Economique. Les établissements sont
en
outre assujettis aux quatre (4) autres textes uniformes
suivants de l'OHADA pour certains de leurs actes ou opérations :
V' Acte Uniforme portant sur le droit commercial
général ;
V' Acte Uniforme portant organisation des sûretés
;
V' Acte Uniforme portant organisation des procédures
collectives d'apurement du 24
passif ;
V' Acte Uniforme portant organisation des voies
d'exécution.
Il convient de préciser que les dispositions
prévues par ces différents textes ne s'appliquent aux
établissements de crédit que dans la mesure où elles
régissent des questions n'ayant pas fait l'objet d'une
réglementation expresse des autorités de supervision du secteur
bancaire. A ce titre, l'article 916 de l'Acte Uniforme relatif au droit des
Sociétés Commerciales et du Groupement d'Intérêt
Economique précise que le texte n'abroge pas les dispositions
législatives auxquelles sont assujetties les sociétés
soumises à régime particulier.
B. LE SYSTEME BANCAIRE SENEGALAIS
1. COMPOSITION
Historiquement structuré autour de 3
établissements, à savoir la Société
Générale de Banques au Sénégal (SGBS), la Banque
Internationale pour le Commerce et l'Industrie du Sénégal (BICIS)
et la BIAO, devenue la Compagnie Bancaire de l'Afrique Occidentale (CBAO)
rachetée en 2008 par le Groupe Attijariwafa Bank, le paysage bancaire
sénégalais a connu une forte évolution depuis 2004, suite
à l'installation de 6 nouvelles banques :
V' la Banque Régionale de Solidarité (BRS -
Sénégal) ;
V' la Banque des Institutions Mutualistes d'Afrique de
l'Ouest (BIMAO),
créée par la Confédération des
Caisses Mutualistes d'Afrique de l'Ouest ; V' Attijariwafa Bank
Sénégal, filiale d'Attijariwafa Bank Maroc, créée
suite
au rachat de la Banque Sénégalo Tunisienne
(BST) ;
V' la Banque Atlantique Sénégal, une filiale
d'Atlantic Financial Group ; V' l'International Commercial Bank
Sénégal (ICB) ;
V' la United Bank for Africa UBA.
A fin 2009, le nombre d'établissements de crédit
agréés se chiffrait à 21 unités, soit 18 banques et
3 établissements financiers, contre 14 établissements de
crédit en 2000, en augmentation de 50%.
Il s'agit notamment de :
y' Trois banques affiliées à de grands groupes
internationaux : SGBS (Société Générale), BICIS
(BNP-Paribas) et Citibank (Citigroup) ;
y' Trois banques adossées à des groupes de moindre
envergure, présents sur l'international
:
CDS (précédemment Crédit Agricole
France, dorénavant Attijariwafa Bank), Attijari Bank
Sénégal (Attijariwafa Bank Maroc), International Commercial Bank
(Groupe ICB);
y' Cinqs banques affiliées à des groupes
africains : ECOBANK, UBA Nigeria, Banque Atlantique, Bank of Africa (BOA) et
Banque Sahélo-Saharienne pour l'Investissement et le Commerce (BSIC)
;
y' Quatres banques spécialisées : la Banque de
l'Habitat du Sénégal (BHS), la Caisse Nationale de Crédit
Agricole du Sénégal (CNCAS) et deux banques intervenant dans la
microfinance (BRS et BIMAO) ;
y' La Banque Islamique du Sénégal (BIS), dont
les 3 principaux actionnaires sont DMI, la BID et l'Etat du
Sénégal, peut également être
considérée comme un établissement spécialisé
dans le financement islamique ;
y' Deux autres banques, à savoir la Banque
Régionale de Marchés (BRM) et le Crédit
International (CI). Nonobstant les efforts accomplis, le
nombre d'agences et de bureaux du système bancaire ne s'établit
en décembre 2009 qu'à 278 unités pour 11.840.000
habitants. Ainsi, le réseau bancaire reste relativement étroit et
caractérisé par une position oligopolistique de quelques grands
groupes. En effet, quatre groupes détiennent 65.8% du marché,
67.2% du réseau bancaire, 62.8% des effectifs et 66.2% des comptes de la
clientèle.
Cette situation traduit une faible atomicité du
système bancaire et est habituellement considérée comme
constituant un frein à la concurrence optimale recherchée par les
autorités monétaires, à travers la libéralisation
des conditions de banque.
44
C. Présentation et évolution du secteur
bancaire au Sénégal 1. Généralité du secteur
bancaire
Traditionnellement, les systèmes bancaires
étaient organisés selon un système comprenant un Institut
d'émission (la banque centrale) faisant figure d'autorité
suprême, et un ensemble d'établissements constitués par les
banques dites de second rang.
Les banques centrales ont pour rôle l'émission
de monnaie et jouissent d'une autonomie particulière vis-à-vis
des pouvoirs publics. Elles participent aussi à la stabilisation des
relations monétaires entre un pays et ses partenaires commerciaux
étrangers en assurant la gestion des réserves de change. Elles
interviennent à cet effet sur le marché des changes à
travers l'achat de devises étrangères lorsque la monnaie
nationale s'apprécie ; et à travers la vente de devises lorsque
lorsque la monnaie se déprécie. Aussi est-il que la banque
centrale participe à la définition de la politique
monétaire, et par la même occasion à la politique
économique générale d'un pays car elle a une action non
négligeable sur la croissance de la masse monétaire et sur le
niveau des prix.
Par ailleurs, il est important de noter que les banques
centrales imposent des règles de fonctionnement plus ou moins
restrictives visant à couvrir des risques d'insolvabilité avec la
politique des réserves obligatoires, et des règles d'encadrement
du crédit visant à contrôler le volume des concours
financiers. Les banques de second rang regroupaient les banques de
dépôt et les banques d'affaires. Le rôle des
premières consistait à collecter des fonds auprès du
public et accorder des prêts aux entreprises et aux ménages afin
de financer leurs activités (acquisitions de biens ou opérations
d'investissement). Les secondes se caractérisaient de banques
spécialisées dont l'activité principale était,
outre l'octroi de crédit, la prise et la gestion de participations des
affaires existantes ou en formation.
Au Sénégal et presque partout ailleurs
aujourd'hui, cette vision du système bancaire n'est plus tout à
fait valable du fait de la concurrence accrue entre les banques qui dans leurs
quêtes de rentabilité, tendent vers une plus grande
diversification. Ainsi le système bancaire sénégalais est
constitué par un ensemble de banques et autres établissements
financiers en interaction avec la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest (BCEAO), qui entretiennent des relations de créance et
d'engagement les uns vis-à-vis d'autres agents non financiers.
45
1. le secteur Bancaire.
La taille et la profondeur du système bancaire et
financier au Sénégal se sont considérablement
améliorées au cours de la dernière décennie.
Toutefois, le secteur est toujours caractérisé par un manque de
sophistication, une asymétrie d'information sur les demandeurs de
crédits, et par des taux élevés de défauts de
remboursement (prêts non productifs par rapport au total des prêts
bruts). Par ailleurs, le cadre réglementaire jugé peu attractif
est associé à un accès limité et des coûts
élevés du crédit au secteur privé,
particulièrement aux petites et moyennes entreprises.
Le système bancaire et financier d'un pays est un
important levier de productivité qui met à la disposition des
entreprises les ressources financières dont elles ont besoin pour
innover et améliorer leur production. Il fournit également aux
PME le capital dont elles ont besoin pour démarrer ou s'agrandir.
L'accès au financement a été identifié par les
dirigeants d'entreprises au Sénégal comme la contrainte majeure
de l'environnement des affaires. Le secteur bancaire du Sénégal
occupe la deuxième place au sein de l'UEMOA, après celui de la
Côte d'Ivoire, avec 20 banques en 2009 et plus de 25% des actifs du
système financier de l'Union.
Le système financier du Sénégal s'est
beaucoup amélioré durant la dernière décennie avec
une masse monétaire (M2) qui est passée de 22,5% du PIB en 2000
à 33,4% du PIB en 2008. De plus, à fin décembre 2009,
l'offre de monnaie a augmenté de 10,9% par rapport à
l'année précédente. Cela est principalement dû
à une augmentation de 13,6% des dépôts bancaires et
à une augmentation de 4,3% dans la circulation de la monnaie.
Néanmoins, la monétisation de l'économie
demeure relativement faible comparée à celle de la Tunisie, de la
Corée du Sud, de l'Afrique du Sud, de la Malaisie et de la plupart des
pays de l'OCDE à revenu élevé. En revanche,
l'économie du Sénégal est plus monétisée que
celle de la Côte d'Ivoire, du Costa Rica, de la plupart des pays de la
CEDEAO et de la majorité des pays d'Afrique subsaharienne à
revenu moyen inférieur.
2. Evolution des banques
46
Le paysage bancaire sénégalais a connu une forte
évolution entre 2004 et 2006 avec l'ouverture de cinq (05) nouvelles
banques notamment la Banque Régionale de Solidarité (BRS -
Sénégal), la Banque des Institutions Mutualistes d'Afrique de
l'Ouest (BIMAO), créée par la Confédération des
Caisses Mutualistes d'Afrique de l'Ouest, Attijariwafa Bank
Sénégal, une filiale de Attijariwafa Bank Maroc, de la Banque
Atlantique Sénégal, une filiale de Atlantic Financial Group et de
International Commercial Bank Sénégal. Ces cinq (05) nouvelles
banques portent le nombre total de banques en activité à 19
Banques et établissements financiers et 2 Institutions de
Crédit-bail, le taux de bancarisation reste faible, soit environ 6%.
Très schématiquement, on distingue deux groupes
de banques au Sénégal. Celles qu'on peut appeler les
«traditionnelles», soit les filiales actuelles ou anciennes des
banques françaises (SGBS/SG, BICIS/BNP, CBAO, anciennement Banque du
Sénégal, créée en 1853). Elles se
caractérisent par des points forts comme : leur ancienneté sur le
marché qui leur garantit une base de clientèle solide et une
certaine expertise ; un réseau d'agences étendu ; une
disponibilité des ressources (dépôt des clients)
quasi-gratuite leur permettant d'octroyer des crédits à des taux
défiant toute concurrence ; l'avantage du parrainage par leur
maison-mère pour conquérir la clientèle Corporate Banking,
en particulier les multinationales.
Mais elles ont aussi des points faibles comme : une
qualité de service déficiente, la taille du portefeuille de leurs
gestionnaires est souvent trop importante. Ce qui ne permet pas à ces
derniers d'assurer à leurs clients une prestation de qualité et
une bonne gestion de la relation-client. Ensuite, le niveau des salaires est
bas, comparé à leurs homologues de la concurrence et des
possibilités d'avancement assez limitées. La conséquence
logique étant un faible niveau d'engagement et de motivation chez le
personnel.
Quant aux «nouvelles banques» (BAS, BIS, BOA, UBA,
Diamond Bank, etc.), elles cumulent des avantages comparatifs assez
élevés, ce qui les place de facto dans le pool des banques
performantes. On les remarque par la flexibilité de leur processus qui
leur permet plus de souplesse avec la clientèle du fait de leur petite
taille. De même, la possibilité de syndiquer, en interne, certains
gros tickets de financement en mettant à contribution plusieurs filiales
de leur groupe. Ce qui leur permet de gagner un temps considérable dans
le traitement des dossiers de
47
financement. Généralement, elles offrent
à leurs clients un service de qualité supérieure. Enfin,
le délai de traitement des dossiers est souvent plus rapide.
Mais, elles sont désavantagées par le fait que
ce sont des banques de petite taille, qui n'ont pas vraiment un large
accès aux dépôts des clients. Leur principale ressource
étant les Dépôts à Terme (DAT), il leur est de plus
en plus difficile d'accéder à ces dépôts pour la
raison suivante que les intérêts perçus sur ces DAT sont
désormais taxés. De ce fait, le gouvernement devient un
concurrent indirect pour ces banques dans la mesure où les taux
proposés pour ses emprunts obligataires sont devenus plus
intéressants. Aussi, une partie importante des déposants des DAT
provient du secteur public, à savoir les agences et directions qui ont
tendances à choisir les émissions d'obligations étatiques
parfois même, de manière obligée.
En termes de perspectives, il faut savoir que malgré
une apparence de saturation, le secteur bancaire peut encore accueillir de
nouveaux entrants, en raison des besoins manifestes d'une plus large
bancarisation des populations sans compter que la multiplicité des
banques est un avantage certain pour le client. Il faut compter avec le
repositionnent en perspectives de la Banque Régionale de
Solidarité (BRS), suite à l'acquisition de 51% de ses actions par
Oragroup, un groupe bancaire africain contrôlé par Emerging
Capital Partners, présent dans 12 pays. À la fin, de 2013, suite
à la crise financière, les banques ont réussi à
poursuivre leur politique de densification du réseau, à maintenir
le dynamisme de leur activité, à améliorer leur
résultat net et à renforcer leur participation au financement de
l'économie.
Le paysage bancaire sénégalais s'est enrichi en
2013 d'une nouvelle banque avec l'obtention de l'agrément de la Banque
Nationale pour le Développement Economique (BNDE) qui constitue un
important instrument financier pour la cible des PME mis en place par l'Etat en
partenariat avec des privés nationaux et des institutionnels. La BNDE
porte le nombre d'établissements de crédit à vingt-deux
(22) dont vingt (20) banques et deux (2) établissements financiers
à caractère bancaire contre 21 établissements de
crédit en 2012.
Celle-ci n'ayant toutefois déployé ses
activités de manière effective qu'au premier trimestre 2014. La
poursuite de la politique d'extension du réseau bancaire est
caractérisée par la hausse du nombre de guichets (agences et
bureaux) qui, selon les chiffres provisoires, est passé de cinq cent
trente-huit (538) en 2012 à cinq cent cinquante-sept (557) en 2013, soit
4% en valeur relative.
48
Figure3. Répartition des guichets de banque par
région
Source : Rapport annuel 2013 du MEF
L'analyse du graphique révèle que la
région de Dakar concentre 64% des guichets bancaires contre 36% pour les
autres. Kolda, Fatick et Tamba dispose chacune de 2%.
En termes de bancarisation, notre pays dispose de 2,5 guichets
pour 100 000 habitants.
IV. Description de la situation financière
des banques 1. Politique monétaire
Le Sénégal est membre de l'UEMOA,
composée de huit pays, partageant une monnaie commune, le franc CFA. La
politique monétaire, dont l'objectif principal est d'assurer la
stabilité des prix pour sauvegarder le pouvoir de la monnaie, s'inscrit
dans ce contexte communautaire.
Poursuivant sa politique monétaire accommodante, la
Banque centrale des États d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a baissé
ses taux directeurs en septembre 2013 de 25 points de base. Ainsi, le taux
minimum de soumission aux opérations d'appels d'offres d'injection de
liquidités a été réduit de 2.75 % à 2.50
%.
49
La diminution des taux directeurs a entraîné une
tendance à la baisse des taux d'intérêt à toutes les
maturités. L'évolution de la situation monétaire au
Sénégal est caractérisée en 2013 par un
accroissement de la masse monétaire, mesuré par l'agrégat
M3, de 3.197.6 milliards XOF en 2013 contre 2.894.7 milliards XOF en 2012.
Cette évolution s'est traduite par une augmentation du crédit
intérieur de près de 5 % et des avoirs extérieurs nets
d'environ 4 %. La masse monétaire a augmenté de 40 % du P11B en
2012 à 43 % en 2013 et le crédit à l'économie est
resté autour de 30% du P11B en 2012 et 2013. La liquidité globale
de l'économie a été projetée à environ 44 %
du P11B en 2014. Les taux d'intérêt débiteurs se situent
à fin octobre 2013 en moyenne entre 5.98 % et 11.04 % selon les
emprunteurs :
· avec un taux moyen de 6.45 %. Quant à
l'inflation, mesurée par l'indice harmonisé des prix à la
consommation, elle devrait tourner autour de 0.7 % en 2013, un niveau
inférieur au seuil communautaire de 3%.
2. Etablissements financiers à caractère
bancaire
Globalement, les établissements financiers à
caractère bancaire (EFCB) affichent une santé financière
au cours des dernières années. En effet, leurs résultats
d'exploitation se sont établis respectivement à 48,9 milliards en
2007, 44,2 milliards en 2008 et 50,8 milliards en 2009. Les coefficients de
rentabilité des fonds propres sont de l'ordre de 13% en moyenne. Le
ratio de transformation communément appelé coefficient de
couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources stables
est fixé à un minimum de 75%, autorisant ainsi ces
établissements à utiliser 25% de leurs ressources courtes pour
financer des emplois longs.
Tableau 3 : dépôts au niveau des
établissements financiers à caractère bancaire suivant le
terme
50
Des marges de progression importantes persistent dans ce
secteur, en raison du faible nombre de comptes de la clientèle
estimé à 750 678 en 2009 dont 676 744 (90,2%) sont des comptes de
personnes physiques. A cet égard, la culture de bancarisation doit
être développée.
Les dépôts effectués auprès des
EFCB ont été dynamiques au cours des dernières
années et ils tournent autour de 30% du PIB, malgré un taux
d'épargne nationale plus faible. Cette situation s'explique
essentiellement par l'importance des dépôts à vue qui
représentent en moyenne 49% du total des dépôts, induisant
des difficultés de transformation en crédits.
Les crédits accordés par les
établissements financiers à caractère bancaire ont ralenti
en 2009, en raison essentiellement des crédits à court terme qui
représentent l'essentiel du crédit accordé. Les
crédits à long terme valent en moyenne 5% du total du
crédit ; ce qui constitue une contrainte pour le financement de
l'activité économique. Au total, les crédits
accordés représentent 83% des dépôts bancaires.
Toutefois, ces établissements font face à des
crédits en souffrance en progression (environ 10% du total des
crédits en 2009 contre 7,4% dans l'UEMOA), qui méritent une
attention particulière.
Tableau 4 : Crédit accordé par les
établissements financiers à caractère bancaire suivant le
terme
En pourcentage du PIB, le financement de l'économie
(hors Etat) par ces établissements de crédit tourne autour de 25%
en 2008-2009, soit à un niveau bas. Cette situation s'explique, en
partie, par le montant limité des dépôts à terme.
51
Figure 4: Evolution de la part des
crédits bancaire sur l'économie
Source : calcul de l'auteur, d'après
donnée BCEAO
Le graphique ci-dessus suscite des interrogations sur
l'éventualité d'éviction financière du
crédit à l'économie par les crédits à
l'Etat, particulièrement depuis 2008 avec des émissions de titres
publics qui ont atteint 225 milliards en 2010.
3. Réglementation du secteur bancaire
La loi portant réglementation bancaire en vigueur dans
l'Union Economique Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) :
Selon les définitions données par la loi
sénégalaise de 1990, reprenant la loi portant
réglementation bancaire au sein de l'UMOA, sont
considérées comme banque « les entreprises qui font
profession habituelle de recevoir des fonds dont il peut être
disposés par chèque ou virement et qu'elles emploient, pour leur
propre compte ou le compte d'autrui en opérations de crédit ou de
placement ». Selon les mêmes instruments, les établissements
financiers sont « les personnes physiques ou morales, autres que les
banques, qui font profession habituelle pour leur propre compte des
opérations de crédit, de vente à crédit ou de
change, ou qui reçoivent habituellement des fonds qu'elles emploient en
opérations de placement, ou qui servent d'intermédiaires en tant
que commissionnaires, courtiers ou autrement dans ces opérations
».
En fin de compte, il est possible de constater que les banques
et établissements financiers effectuent quasiment les mêmes types
d'opérations exception faite de celle de vente à crédit
que la loi semble réserver aux établissements de crédit.
Par ailleurs, ces opérations sont effectuées pour le compte de
ces institutions elles- mêmes ou au contraire pour le compte de leurs
clients. Aussi, les fonds servant au financement de ces activités
peuvent provenir aussi bien de la clientèle que de ressources propres.
Pourtant, la définition de
52
l'institution bancaire fait ressortir un élément
que l'on ne trouve pas du tout dans celle des établissements financiers.
Les banques sont seules à pouvoir mettre à la disposition de leur
clientèle des chéquiers et à procéder à des
virements concernant les fonds déposés par leurs clients.
A l'exclusion des établissements financiers, les
banques sont donc seules à pouvoir mettre à la disposition de
leur clientèle des moyens de paiements. Par ailleurs ne sont pas
considérés comme banques ou établissements financiers, les
entreprises d'assurance, les organismes de retraite, les agents de change ainsi
que les notaires.
L'agrément en qualité de banque ou
d'établissement financier est prononcé par arrêté du
Ministre des Finances, après avis conforme de la Commission Bancaire.
Au plan réglementaire, il n'existe aucune distinction
entre les banques en fonction de la nature de leurs activités. En effet,
c'est le concept de banque universelle qui fonde le cadre réglementaire
dans l'UEMOA. Toutefois dans la pratique, certaines institutions bancaires se
sont spécialisées notamment dans le financement de l'habitat, de
l'agriculture ou du commerce extérieur.
Par contre, la loi portant réglementation bancaire pose
le principe de la spécialisation des établissements financiers,
et un décret réglemente les opérations des diverses
catégories d'établissements financiers.
Dix-neuf (19) établissements, soit 68% de l'effectif
des établissements financiers, sont spécialisés dans le
financement de la vente à crédit et/ou le Crédit-bail. Six
sont spécialisés dans la promotion de l'épargne et des
investissements, deux dans la vente à crédit et un dans
l'affacturage.
La loi bancaire prévoit des dérogations
relatives à la forme juridique concernant les banques et
établissements financiers publics à statut spécial dont la
liste est arrêtée par le Conseil des Ministres de l'UEMOA. Des
dispositions dérogatoires sont également prévues en faveur
des institutions islamiques ne recourant pas au taux d'intérêt
dans leurs relations avec la clientèle.
S'agissant des opérations effectuées, il n'est
pas prévu pour les banques de restriction à l'exercice des
activités de crédit et de collecte de l'épargne.
Par contre, il est expressément interdit aux banques et
établissements financiers de se livrer à des activités
commerciales, industrielles, agricoles ou de service, sauf lorsque ces
opérations sont connexes à l'activité bancaire ou
nécessaires au recouvrement de leurs créances.
S'agissant des établissements financiers, la loi
bancaire énumère les activités pouvant être
exercées (opérations de crédit, de placement, de change,
d'intermédiation). Ils sont répartis en trois (3) groupes
comportant chacun plusieurs catégories d'activités. Chaque
établissement financier exerce les activités relevant de la
catégorie pour laquelle il a obtenu un agrément.
Ø Dans le premier groupe, figurent ceux d'entre eux
qui font profession habituelle d'effectuer pour leur propre compte des
opérations de prêts (prêts à l'acquisition de meubles
corporels, prêts à l'acquisition d'un immeubles ou de parts de
société donnant droit à l'attribution ou à la
jouissance d'un immeuble, prêts à la construction ou pour tous
autres travaux immobiliers, crédits différés,
crédit-bail mobilier, crédit- bail immobilier) , d'escompte, de
prise en pension, d'acquisition de créances, de garantie (par
cautionnement, aval ou autrement), de financement de vente à
crédit ou de crédit -bail ;
Ø Dans le second groupe, on trouve les
établissements qui reçoivent habituellement des fonds qu'ils
emploient pour leur propre compte en prises de participation dans des
entreprises existantes ou en formation ou en acquisition de valeurs
mobilières (autres que les actions) émises par des personnes
publiques ou privées ;
Ø Enfin, dans le troisième groupe, figurent les
établissements qui font profession habituelle d'effectuer, pour leur
propre compte , des opérations de vente à crédit ou de
change ou qui servent habituellement d'intermédiaires en tant que
commissionnaires, courtiers, ou autrement dans des opérations de
crédit, de placement, de vente à crédit ou de change.
En définitive, nous aborderons le chapitre qui suit, en
discutant les résultats, dans le but de l'élucider.
54
CHAPITRE 5. LA DISCUSSION DES RÉSULTATS
Section 1. Valeur théorique des
résultats
I. ACTIVITE BANCAIRE
Au cours de la période 2000 à 2009,
l'activité bancaire au Sénégal a connu un
développement relativement satisfaisant, sous l'effet de la croissance
économique d'ensemble. Les principaux indicateurs de l'activité,
représentés par le total de bilan, les concours à la
clientèle et les dépôts et emprunts, ont ainsi
progressé depuis 2000. Le total bilanciel des banques (Tableau 1 Annexe)
est ressorti à 2.655,4 Mds, en progression de 215,0 Mds (8,8%)
comparé à 2008 et de 1647,0 Mds (+163,3%) par rapport à
2000.
a. Emplois
Les emplois nets du système bancaire (Tableau 5 annexe)
ont sensiblement augmenté, passant de 885,0 Mds en 2000 à 2.022,2
Mds en 2008, et à 2.120,4 Mds en 2009. L'ensemble des principaux postes
a contribué à cette hausse globale, en particulier les
crédits à la clientèle qui sont passés de 686,6 Mds
en 2000 à 1.535,0 Mds en 2008 et à 1.605,1 Mds en 2009, soit une
hausse moyenne de 15,5% entre 2000 et 2008, et de 4,6% en 2009.
Les titres de placement ont plus que doublé entre 2000
et 2008, avant d'enregistrer une hausse de 14% en 2009. Les immobilisations
ont, pour leur part, plus que triplé entre 2000 et 2008. En 2009, ces
actifs ont progressé de 2,6%. Le détail des concours à la
clientèle fait ressortir une prédominance des opérations
à court terme mais la part de celles-ci dans les crédits baisse
de 54,5% en 2000 à 47,7% en 2008 et à 46,8% en 2009. La part des
concours à moyen terme s'est, par contre, renforcée de 26,6% en
2000 à 37,7% en 2008 et à 39,3% en 2009. Il en est de même
des crédits à long terme dont la part passe sur la période
de 4,6% à 4,8% et à 5,4%. La part des crédits à
long terme demeure cependant relativement faible.
L'accroissement de l'activité de crédit s'est
par ailleurs accompagné d'une certaine détérioration de la
qualité du portefeuille des banques. En effet, à fin 2009, les
créances en souffrance ont représenté 9,7% des concours
bancaires, contre 8,9% en 2008 et 6,1% en 2000.
55
b. Ressources
A l'instar des emplois, les ressources des banques
sénégalaises enregistrent une hausse sensible sur la
période 2000 à 2009, (Tableau 6 annexe)
Figure 5. Évolution des
dépôts en crédits.
++
3 000 000
2 000 000
1 000 000
0
EVOLUTION DES DEPOT DE CRÉDITS
1. DEPOTS ET EMPRUNTS RESSOURCES (1+2+3)
2. FONDS PROPRES NETS
Source : calcul de l'auteur, d'après
donnée BCEAO
Les dépôts à terme ont suivi la même
évolution, affichant une progression de 129% en passant de 446,2 Mds en
2000 à 1020,1 Mds en 2009. Globalement, la part des dépôts
et emprunts dans le total de bilan s'est situés à 75,1% en 2009,
contre 70,6% en 2008. Les Fonds Propres Nets des banques se sont
également accrus sur la période, de 88 Mds en 2000 à 247
Mds en 2008 et à 273 Mds en 2009. Cette évolution est imputable
à la bonne rentabilité du secteur qui s'est traduite par des
reports importants d'une partie des bénéfices
réalisés par les banques tout au long des derniers exercices.
Elle est également, en partie, liée à
l'impact de la décision prise par le Conseil des Ministres de l'UMOA en
septembre 2007 de relever le capital social minimum à 5 Mds pour les
banques et à 1 Md pour les établissements financiers à
compter du 1er janvier 2008. Un délai de trois (3) ans avait
été accordé aux banques et aux établissements
financiers en activité pour se conformer aux nouveaux seuils. Ainsi,
depuis le 1er janvier 2011, ces nouveaux seuils doivent être
respectés par l'ensemble des banques et établissements financiers
en activité dans l'UMOA.
c.
Rentabilité
L'activité des banques au Sénégal
(Tableau 6 annexe) a dégagé un bénéfice global de
40,1 Mds en 2009, en progression de 8,0 Mds (+ 24,9%) par rapport à
l'exercice 2008 et de 23,5 Mds (+ 41,6%) comparé à 2000. Cette
amélioration du résultat aurait pu être plus
prononcée, n'eût été la crise ayant affecté
les économies en 2008 et 2009. Elle est attribuable en partie à
l'augmentation sensible du produit net bancaire (PNB) qui est passé de
71 Mds en 2000 à 169 Mds en 2008 et à 177 Mds en 2009, soit des
hausses respectives de 137,8% entre 2000 et 2008 et de 5,0% entre 2008 et
2009.
L'accroissement du PNB entre 2008 et 2009 est lié aux
produits d'exploitation bancaire générés par les produits
perçus sur les opérations avec la clientèle (+13,7 Mds),
les prestations de services financiers (+0,8 Md), les activités de
crédit-bail (+0,5 Md) et les opérations sur titres (+0,4 Md).
Dans un contexte de relative maîtrise des frais généraux,
l'augmentation importante des produits d'exploitation bancaire a
participé à l'amélioration de la rentabilité du
système bancaire. Le résultat d'exploitation est ainsi
passé de 24,0 Mds en 2000 à 44,2 Mds en 2008, puis à 50,8
Mds en 2009. En dépit de la rentabilité des banques, la part
relative des fonds propres dans le total de bilan est demeurée cependant
stable, s'établissant à 10,2% en 2009, contre 10,1% en 2008.
Cette évolution de la part des fonds propres dans les ressources
bancaires suscite des interrogations quant à la capacité des
établissements de crédit à maintenir dans leurs ressources
une part conséquente des flux générés par leur
rentabilité, à l'effet de pallier la faiblesse des
dépôts longs qui caractérise le marché.
d. Trésorerie
La trésorerie bancaire est essentiellement
constituée des encaisses, des avoirs auprès de la Banque Centrale
et des disponibilités entretenues en comptes auprès des
correspondants. Elle est utilisée par les banques pour faire face
à leurs opérations courantes, représentées par
leurs propres besoins et ceux de la clientèle. Elle sert
également à la constitution de réserves obligatoires.
La notion de liquidité est plus large que la
trésorerie. Elle permet de mieux mesurer la capacité d'une banque
à faire face à des paiements qui porteraient sur des montants
excédant sa trésorerie, en incluant sa capacité à
mobiliser, dans le très court terme, des avoirs en monnaie centrale. Le
concept de liquidité intègre des préoccupations de gestion
financière et d'optimisation de la rentabilité des actifs
bancaires, en prenant en compte une approche
57
d'appariement des emplois et des ressources alliée
à un souci de prudence. Il est, par conséquent, plus dynamique
que la notion de trésorerie. Ainsi, la liquidité inclut tous les
placements ainsi que les autres actifs pouvant être mobilisés sous
diverses formes, en vue d'alimenter la trésorerie. Elle comprend les
titres publics admissibles au refinancement ainsi que les concours
éligibles aux différents guichets de l'Institut
d'émission, voire d'autres partenaires financiers. Depuis plusieurs
années, le système bancaire de l'UMOA en général,
celui du Sénégal en particulier, est caractérisé
par un accroissement notable de sa liquidité. Globalement, la
trésorerie du système bancaire a évolué comme suit
entre 2006 et 2010, (tableau 8) ci-dessous.
Tableau 5: Evolution de la trésorerie
bancaire en Mds
Rubriques
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Total trésorerie
|
392
|
459,9
|
367,6
|
510,8
|
687
|
- Dépôts à la BCEAO y
compris encaisses
|
181,8
|
253
|
258,4
|
377,6
|
433,6
|
- Correspondants (Nets)
|
210,2
|
206,9
|
109,2
|
133,2
|
253,4
|
Réserves obligatoires à
constituer
|
123,4
|
136,9
|
144,3
|
115
|
128,7
|
Excédents de trésorerie
|
268,6
|
323
|
234,8
|
395,8
|
558,3
|
Source : BCEAO
La trésorerie bancaire est passée de 392,0 Mds
en 2006 à 687,0 Mds en 2010, en progression de 75,3% sur la
période. Les réserves des banques (encaisses et
dépôts à la BCEAO) représentent 63,11% de la
trésorerie en 2010, contre 46,4% en 2006. La trésorerie
auprès des correspondants est pour sa part revenue de 53,6% en 2006
à 36,9% en 2010. Ce constat est en partie imputable à la
réglementation des changes qui oblige les banques à
exécuter les opérations de la clientèle sur
l'extérieur avec leurs propres ressources, avant de solliciter des
couvertures de la BCEAO.
En tenant compte des réserves obligatoires requises,
l'excédent de trésorerie des banques s'établit à
558,3 Mds à fin décembre 2010 contre 268,6 Mds en 2006. Pour sa
part, la liquidité est évaluée à 940,3 Mds à
fin décembre 2010, soit 811,6 Mds au-dessus des besoins en
réserves obligatoire.
Tableau 6: Evolution de la liquidité
bancaire en Mds
58
|
|
Normes de solvabilité
|
Autres normes prudentielles
|
|
Années
|
Nombre de Banque s
|
Représe ntation du capital minimu
m
|
Couve rture des risque s
|
Limitati on
des immo- bilisatio ns et particip ations
|
Limita tion des engage ments sur une même signatu
re
|
Limit ation du volu me global des risqu es indivi
duels
|
Limitatio n des prêts aux principau
x actionnair es aux dirigeants
|
Couve rture des emplo is à Mlt par des res-source
s stable s
|
Coeffi cie nt de liquidi té
|
Ratio de structur e
de
portefeu ille
|
2009
|
Sénégal
(16) UMOA
(95)
|
10
50
|
14
69
|
14
68
|
11
53
|
14
72
|
14
66
|
10
51
|
12
63
|
1
2
|
2008
|
Sénégal
(16) UMOA
(97)
|
15
75
|
15
80
|
15
73
|
10
57
|
15
79
|
16
74
|
10
52
|
12
66
|
1
1
|
2007
|
Sénégal
(17) UMOA
(96)
|
13
71
|
16
72
|
1
74
|
11
54
|
16
74
|
16
72
|
11
54
|
13
66
|
1
1
|
59
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2006
|
Sénégal( 17) UMOA (93)
|
16
75
|
15
75
|
16
74
|
12
51
|
15
75
|
17
76
|
13
58
|
13
65
|
1
2
|
Rubriques
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Total liquidité
|
460,3
|
630,7
|
547,3
|
697,8
|
940,3
|
Dépôts à la BCEAO y compris encaisses
|
181,8
|
253
|
258,4
|
377,6
|
433,6
|
- Correspondants (Nets)
|
210,2
|
206,9
|
109,2
|
133,2
|
253,4
|
- Placements : Bons et Obligations du Trésor
|
68,3
|
170,8
|
179,7
|
187
|
253,3
|
Réserves obligatoires à constituer
|
123,4
|
136,9
|
144,3
|
115
|
128,7
|
Excédents
|
336,9
|
493,8
|
403
|
582,8
|
811,6
|
Source : BCEAO
1. Situation vis-à-vis du dispositif
prudentiel
La situation des banques sénégalaises, par
rapport au dispositif prudentiel, comparée à celle des autres
Etats de la Zone UEMOA, se présente comme suit à fin
décembre 2009.
Il ressort du tableau ci-dessus les principaux constats
suivants:
Normes de solvabilité :
Trois principales normes sont utilisées pour
apprécier la solvabilité des banques dans l'UMOA : la
représentation du capital minimum, les règles de couverture des
risques et de limitation des immobilisations et des participations.
? Représentation du capital minimum : Dix banques sur
seize en activité au Sénégal à fin décembre
2009, soit 62,5% respectaient la règle de représentation du
capital minimum, qui fixe le niveau minimal des fonds propres de base (FPB)
à 5,0 Mds.
? Couverture des risques Le nombre de banques respectant la
norme de couverture des risques par les fonds propres effectifs (FPB)
s'établissait à 14 sur 16 en activité au 31
décembre 2009.
? Limitation des immobilisations et des participations par
rapport aux fonds propres Près de 88% des banques respectaient la
règle qui limite le montant total de leurs immobilisations et
participations au montant de leurs (FPB).
Autres normes prudentielles
? Division des risques Onze banques, soit 68,7% respectaient
à fin décembre 2009, la règle qui limite à hauteur
de 75% de leurs FPB, les risques sur un même bénéficiaire
ou une même signature tandis que quatorze banques respectaient le
plafonnement du cumul des engagements supérieurs à 25% des FPB
à huit fois lesdits FPB.
? Limitation des prêts aux principaux actionnaires, aux
dirigeants et au personnel Quatorze banques, correspondant à 87,5% des
banques en activité en 2009, respectaient la norme qui limite le cumul
des prêts aux principaux actionnaires, aux dirigeants et au personnel
à 20% de leurs FPB.
? Couverture des engagements à moyen et long terme par
des ressources stables En raison d'une mobilisation insuffisante des ressources
adéquates et de la sévérité de la norme par rapport
à la structure des ressources du système bancaire, seul un peu
plus de la moitié des banques en activité (10 sur 16) respectait
à fin décembre 2009, l'exigence de couverture à hauteur de
75% des emplois d'une durée résiduelle supérieure à
2 ans par des ressources de durée équivalente.
Coefficient de liquidité.
Les banques sont tenues de couvrir à hauteur d'au moins
75% leurs exigibilités d'une durée résiduelle
inférieure à trois mois par des disponibilités d'un terme
équivalent. Quatre banques sur seize en activité étaient
en infraction par rapport à cette norme au 31 décembre 2009.
Ratio de structure du portefeuille
Seule une banque respectait à fin décembre 2009, la
règle fixant un rapport minimal de 60% entre les encours sains de
crédit des banques bénéficiant d'accords de classement de
la Banque Centrale et le volume total de leur portefeuille.
· Dispositions en vigueur Afin d'éviter une
transformation excessive des ressources à vue ou à court terme en
emplois à moyen et long terme, le dispositif prudentiel impose aux
banques et aux établissements financiers le financement d'une proportion
de leurs actifs immobilisés et de leurs autres emplois à moyen et
long terme par des ressources stables. Dans l'UMOA, les règles relatives
à la classification des actifs et des passifs dans les bilans des
banques sont fixées comme suit :
· Court terme : durée < 2 ans ;
· Moyen terme : 2 ans < durée < 10 ans ;
· Long terme : durée > 10 ans ;
Pour mesurer la transformation opérée, les
autorités de supervision bancaire ont retenu la notion de durée
"restant à courir" ou "durée résiduelle". Ainsi, les
éléments sont pris en compte pour la détermination du
ratio sur la base d'une durée résiduelle supérieure
à deux ans. Le ratio ainsi défini est appelé "coefficient
de couverture des emplois à moyen et long terme par des ressources
stables" ou plus communément "ratio de transformation". La norme
à respecter est fixée à 75% minimum, ce qui autorise une
transformation des ressources à court terme limitée à 25%
des emplois à plus de 2 ans. Dès lors, lorsqu'un
établissement veut financer 100 Mds F CFA d'actifs dont le délai
d'amortissement (immobilisations) ou de recouvrement (crédits,
placements, etc.) est supérieur à 24 mois, il doit disposer d'au
moins 75 Mds F CFA de ressources de durée équivalente.
1. Eléments pris en compte pour la
détermination du ratio.
Les modalités de détermination du ratio sont
retracées dans le (Tableau 11 annexe). L'ensemble des passifs, dont
l'exigibilité résiduelle excède 2 ans, sont pris en compte
au numérateur, tandis que les actifs réalisables ou recouvrables
dans ce délai sont intégrés au dénominateur. Les
établissements de crédit, qui auront contrevenu aux règles
de l'UMOA fixant les taux et conditions de leurs opérations avec leur
clientèle, pourront être requis par la Banque Centrale de
constituer auprès d'elle un dépôt non
rémunéré dont le montant sera au plus égal à
deux cent pour cent (200 %) des irrégularités constatées
ou, dans le cas de rémunérations indûment
perçues ou versées, à cinq cent pour cent
(500 %) desdites rémunérations, et dont la durée sera au
plus égale à un mois.
En cas de retard dans la constitution de ce dépôt,
les dispositions de l'article 75 relatives à l'intérêt
moratoire sont applicables.
En outre, la CB-UMOA peut prononcer, conformément aux
articles 81 de l'annexe à la Convention du 28 juillet 2008 portant
règlement bancaire régissant cet organe, des sanctions
administratives ou disciplinaires.
i. Au numérateur
Figurent notamment au numérateur :
· les fonds propres ;
· les dépôts reçus de la
clientèle, dont la durée résiduelle est supérieure
à deux (2) ans ;
· les ressources d'une durée résiduelle
supérieure à deux (2) ans, obtenues des banques ou d'autres
institutions financières ;
· les emprunts, dont la durée résiduelle
excède deux (2) ans.
ii. Au dénominateur
Le dénominateur est principalement composé des
postes suivants :
· les immobilisations nettes ;
· les dotations des succursales et agences à
l'étranger ;
· les titres de participation ;
· les titres de placement, dont la durée
résiduelle de remboursement excède deux (2) ans ;
· les effets publics et les titres d'emprunts d'Etat
détenus, dont la durée résiduelle est supérieure
à deux (2) ans ;
· les crédits en souffrance (impayés,
immobilisés, douteux et litigieux) non couverts par des provisions ;
· les crédits sains dont la durée
résiduelle excède deux (2) ans ;
· les concours aux banques et aux autres institutions
financières, dont la durée résiduelle est
supérieure à deux (2) ans.
63
Section 2. Interprétation des principaux
résultats
I. RESULTATS DE LA MODELISATION
Les dépôts à vue constitués dans
les livres des banques ont enregistré sur la période sous revue,
une évolution très fluctuante qui reflète le rythme de
constitution et de retrait des dépôts. Le taux de croissance
trimestriel maximal noté sur la période est ressorti à 13%
et a été observé en décembre 2007 sur les
ressources et les emplois. En revanche, la baisse la plus importante de 9% a
été constatée entre 2000 et 2004. Sur la période,
le taux de croissance moyen est ressorti à 3,2%, traduisant ainsi une
consolidation des dépôts à vue, en rapport avec
l'accroissement de l'activité économique. Les retraits sur les
dépôts à vue ont été plus prononcés
sur la période allant de décembre 2007 à décembre
2009.
La modélisation de la dynamique des dépôts
à vue agrégés montre que ces derniers suivent un processus
autorégressif d'ordre (AR (1)) dont la dynamique est
représentée par l'équation différentielle ci-
après :
LogDAVt - log DAVt-1= 0.5018796219- 0.4864536952 (logDAVt-1 -
log DAVt-2) + Et avec DAVt : Dépôts à vue à
l'instant t et Log ( ) : le logarithme
népérien.
= 0.5018796219*SER01(-1) + 0.4864536952*SER01(-2) +
114576.4465
La résolution de l'équation
différentielle a permis de dériver une fonction
d'écoulement des dépôts et la composante stable des
dépôts à vue.
Figure 5. Evolution dépôt
à vue
déc-08; 839 521; 13%
déc-07; 814 429; 13%
déc-09; 971 943; 16%
déc-06; 710 841; 11%
déc-00; 327 133; 5%
déc-01; 362 678; 6%
déc-02; 405 676; 6%
DAV
déc-05; 665 879; 11%
déc-04; 617 860; 10%
déc-03; 562 555; 9%
déc-00 déc-01 déc-02 déc-03
déc-04 déc-05 déc-06 déc-07 déc-08
déc-09
Source : calcul de l'auteur, d'après
donnée BCEAO
Figure 6-
Evolution des emplois
1 804 375; 13%
2 022 201; 14%
2 120 445; 15%
890 426; 6%
1 611 710; 12%
EMPLOIS NETS (1+2)
885 020; 6%
1 221 958; 9%
1 468 884; 10%
911 323; 7%
1 089 274; 8%
déc-00 déc-01 déc-02 déc-03
déc-04 déc-05 déc-06
64
Sources : calcul de l'auteur d'après Rapports
annuels de la Commission Bancaire
II. SIMULATIONS
Des simulations effectuées pour 16 banques ayant
produit les états comptables, trois scénarii ont
été dégagés : abaissement du taux à 50%,
à 60% et maintien du taux de 75% avec incorporation dans les ressources
stables, des dépôts à terme d'échéances
inférieures à 2 ans. Dans le premier cas, l'ensemble des 16
banques respecteraient la norme et dégageraient des marges 61
additionnelles de financement de 387,3 Mds. Dans le second cas, seule une
banque ne se conformerait pas à la norme. En outre, la marge globale de
financement dégagée s'élèverait à 193,6 Mds
(tableau 11).
Enfin, avec l'incorporation dans les ressources stables, des
ressources à court terme supposées stables (1% des
dépôts à vue, les dépôts à terme
inférieurs à 2 ans et 78% des comptes spéciaux), toutes
les banques respecteraient la norme prudentielle si elle reste maintenue
à 75%. Toutefois, du fait de la prise en compte de toutes les ressources
supposées stables, le ratio devrait être apprécié
par rapport à une norme de 100%. Le cas échéant, le ratio
de transformation obtenu par les banques à partir des statistiques de
2009, sur la base de la modélisation, varie entre 97,9% et 365,81%.
Seules 2 banques ne respecteraient pas après intégration des
ressources à court terme supposées stables, une norme de 100%.
Ces deux banques se situeraient toutefois à la limite des niveaux permis
(97,90% et 99,16% pour une norme de 100%.) Le coefficient de transformation
étant un ratio qui s'apprécie banque par banque, la
modélisation serait plus pertinente dans le cadre de l'approche d'une
analyse par banque. Cependant, le ratio de transformation, après
intégration des ressources à court terme supposées stables
ressort, en moyenne, pour l'ensemble des banques en 2009 à 140, 69%.
Pour une norme de 100% (couverture de la totalité des
emplois longs par des ressources stables), la simulation permet de
dégager 309, 6 Mds de possibilité de financement
supplémentaire, comme il ressort des (tableaux 10 et 11 annexe).
Tableau 7: Récapitulation -
Potentiel d'accroissement des emplois à moyen et long terme des
banques
|
EX- ANTE
|
EX -POST
|
Normes
|
75,00%
|
50,00%
|
60,00%
|
Ress. stables inf 2 ans
|
Ressources à MLT
|
580 896
|
580 896
|
580 896
|
1 070 404
|
|
Maximum Emplois à MLT autorisé par
l'encours des Ressources à MLT (Plafonds)
|
774 528
|
1 161792
|
968 160
|
1 070 404
|
|
Emplois à MLT
|
760 839
|
|
|
|
|
Marges - Potentiel d'accroissement EMLT
|
|
|
|
|
|
- Par rapport au plafond ex ante
|
|
387 264
|
193 632
|
499 775
|
|
- Par rapport aux encours ex ante
|
|
400 953
|
207 321
|
309 565
|
|
|
|
|
|
|
|
Source : calcul de l'auteur ; donnée
BCEAO
* Ressources stables inf 2ans = 1% DAV+ 78% cptes spéciaux
+ DAT inf 2 ans Commentaires :
V' Situation actuelle, compte tenu ressources à MLT,
maximum emplois à MLT 774 528
V' Si norme baissée
V' à 50 %, maximum se chiffre à 1 161
792
V' à 60 %, maximum se chiffre à 968
160
à 100% avec incorporation dépôts stables inf
2 ans (1% DAV+78% cptes spéc+ DAT
inf 2 ans) 1 070 404 ;
V' Donc, marge est constituée par la différence
V' entre les maxima sous l'hypothèse de ne pas tenir
compte du dépassement actuel
(infraction)
V' Entre le maximum ex post et le niveau réel des
réalisations
387
|
264
|
193
|
632
|
499
|
775
|
400
|
953
|
207
|
321
|
309
|
565
|
III. Modélisation des dépôts
à vue 1. Description statistiques.
L'analyse des dépôts à vue
constitués dans les livres des banques est effectuée sur la
période allant de 2000 à 2009. Les données
financières sont issues essentiellement de la Banque Centrale
élaborées à partir des reporting effectués par les
banques. Elles sont établies sur une base trimestrielle, en vue de se
caler sur la périodicité du dispositif prudentiel, et reparties
selon la nature du bénéficiaire. Les principales
catégories de bénéficiaires sont les
sociétés d'Etat et EPIC, les Particuliers et les Entreprises
privées et les autres déposants.
Figure 7: Evolution des
dépôts à vue 2000-2009.
Source : calcul de l'auteur sur EVIEWS
Les dépôts à vue, constitués dans
les livres des banques ont enregistré sur la période sous revue,
une évolution très fluctuante qui reflète le rythme de
constitution et de retrait des dépôts. Le taux de croissance
trimestriel maximal enregistré sur la période est ressorti
à 16% et a été observé en décembre 2009. En
revanche, la baisse la plus importante est de 5% et a été
observée en septembre 2001. Sur la période, le taux de croissance
moyen est ressorti à 11%, traduisant ainsi une consolidation des
dépôts à vue, en rapport avec l'accroissement de
l'activité économique. Les retraits sur les dépôts
à vue ont été plus prononcés sur la période
allant de septembre 2007 à décembre 2009.
Tableau 8: Résumé
des statistiques descriptives de la série des taux de variation des
dépôts agrégés
Source : Calcul de l'auteur sur Eviews
NB : La statistique observée
permet de vérifier l'hypothèse de normalité de la
série, c'est-à-dire si la série suit une loi normale ou
non. S'agissant des coefficients de dissymétrie (Skewness) et
d'aplatissement (Kurtosis), ils permettent d'étudier l'étalement
de la série par rapport à la moyenne qui détermine
toujours le degré de normalité.
2. Modélisation des dépôts à
vue agrégés (DAVA) Figure 8. Modélisation
DAVA
Source : calcul de l'auteur sur EVIEWS
3.
Détermination du modèle
corrélogramme. Figure 9 : Corrélogramme
observée
Source : calcul de l'auteur, d'après
données BCEAO
Il apparaît que Q-stat (rang 08) a une probabilité
critique, car étant supérieure à 5% donc le résidu
suit un processus de brut blanc.
4. Régression tendancielle
Source : auteur après calcul sur EVIEWS
5. Vecteur autorégression
estimé
Figure 10 : Autorégression
DAV
Source : auteur après calcul sur EVIEWS
Figure 11 : Corrélogramme
observée
Source : auteur après calcul sur EVIEWS
La croissance rapide de l'autocorrélogramme et la variance
de l'autocorrélogramme partielle à partir du premier rang permet
d'identifier un processus AR (1)
6. Test sur le résidu du modèle
MA(1)
Figure 12 :
Corrélogramme observée sur modèle MA
70
Source : auteur après calcul sur EVIEWS
7. Test sur le résidu du modèle AR(1)
Figure 13: Corrélogramme observée
modèle AR
Source : auteur après calcul sur
EVIEWS
8. Test sur le résidu du modèle ARMA(1)
Figure 14: Corrélogramme observée sur
modèle ARMA
Source : auteur après calcul sur EVIEWS
71
Il ressort que les résidus des trois modèles sont
tous des bruits blancs, leur probabilité de Q-stat étant
supérieure à 5%. En conséquence, il conviendrait de
retenir le modèle qui présente les meilleures
caractéristiques en termes de prévision.
9. Test de Ljung-Box Q :
Ce modèle doit suivre un processus de bruit blanc.
Autrement dit, l'espérance mathématique de son résidu est
nulle. On compare la probabilité du Q-stat pour le dernier terme avec le
seuil critique de 5%. Sur le résidu du modèle AR(1)
Figure 15: Corrélogramme
observée
Source . · calcul auteur sur EVIEW,
d'après données BCEAO
Il apparaît que Q-stat a une probabilité
critique inférieure au seuil critique de 5% donc le résidu ne
suit pas un processus de brut blanc.
16. Sur le résidu du modèle
MA(4)
Figure 15: Corrélogramme
observée
Source . · calcul auteur sur EVIEW,
d'après données BCEAO
72
Q-stat à une probabilité critique
inférieure au seuil critique de 5% donc le résidu ne suit pas un
processus de brut blanc.
Figure 16: Diagramme en
bande Q-Stat
Source . · calcul auteur sur EVIEW,
d'après données BCEAO
Q-stat a une probabilité critique inférieure au
seuil critique de 5% donc le résidu ne suit pas un processus de brut
blanc.
Figure 17: Etude du taux de croissance
des dépôts à vue agrégés entre 2000 et
2009
Source . · calcul auteur sur EVIEW,
d'après données BCEAO Figure 18: résidu DAV
Source . · calcul auteur sur EVIEW,
d'après données BCEAO
73
Cette représentation vise à apprécier le
degré de stabilité du modèle. A la différence des
tests précédents, c'est une étude graphique qui permet de
se prononcer sur le degré de stabilité du modèle.
CONCLUSION
A travers cette étude, nous avons pu dégager un
certain nombre de conclusions : L'environnement économique et juridique
au sein duquel les banques sénégalaises évoluent est
très contraignant et pèse sur l'intermédiation
bancaire.
Ce que l'on peut noter, c'est que plusieurs facteurs
caractérisent le système bancaire sénégalais : La
proportion importante de capital étranger, la
prépondérance du financement d'opérations à court
terme de secteurs tels que le commerce au détriment du financement des
investissements, la faiblesse des crédits consacrés aux PME / PMI
mais aussi les difficultés liées à la collecte de
l'épargne et à la gestion des moyens de paiement.
En outre, le constat c'est qu'au lendemain de la
dévaluation intervenue en janvier 1994, les banques se portent de
manière saines, la solvabilité et la liquidité sont
restaurées et des marges confortables sont dégagées par la
production bancaire.
Cependant, d'importants progrès restent à
accomplir en matière de gestion bancaire dans des domaines tels que la
stratégie commerciale, la gestion ( des ressources humaines, la
clientèle, risques).
C'est ainsi qu'on peut dire sans ambages que, le rôle
des banques commerciales dans le financement du développement reste
toutefois limité, compte tenu du fait qu'elles n'ont ni les moyens, ni
la volonté de s'attaquer au financement de certains secteurs
stratégiques de l'économie sénégalaise (PME / PMI,
agriculture, habitat social). En effet, les banques privilégient
à juste titre la rentabilité (opérations de services,
apportant de substantielles commissions) au détriment du financement du
développement, les risques accompagnant de tels financements
étant incompatibles avec le rendement attendu du capital.
Néanmoins, il faut suggérer que les banques
commerciales sénégalaises doivent impérativement faire des
efforts notamment, de proximité et d'adaptation au contexte culturel ;
l'exemple de groupes locaux tels qu'Ecobank ou Bank of Africa (BOA),
étant riche d'enseignements à ce sujet.
74
En outre, le rôle de l'Etat et les partenaires
techniques financier apparaît déterminant pour la création
d'institutions spécialisées et de structures d'appui qui
viendraient compléter le paysage financier sénégalais,
afin que des structures comme les PME/PMI aient un appui institutionnel
beaucoup plus solide.
Malgré une forte progression des crédits au
secteur privé sur la période récente, le financement de
l'économie reste timide au Sénégal, marqué par un
faible niveau de ressources longues, des taux de rétribution
élevés et une modeste part des crédits accordés aux
petites et moyennes entreprises. Les difficultés de ces dernières
(90% du tissu économique), relativement à l'accès au
crédit, sont, principalement, liées au système de garantie
contraignant, composé de sûretés personnelles et de
sûretés réelles.
Afin de permettre une redynamisation des ressources internes
de financement et d'apporter l'appui nécessaire au développement
des petites et moyennes entreprises, les autorités
sénégalaises ont mis en place des structures
dédiées dont les objectifs tournent autour de la création
de richesse pour l'état (FONSIS), de l'amélioration des
conditions de financement des opérateurs économiques (FONGIP)
dans les secteurs prioritaires, et de la recherche des solutions
adéquates au problème de financement de la petite et moyenne
entreprise (BNDE). De manière spécifique, il s'agit, sur la base
de la stabilité du secteur financier telle que déclinée
par le Plan Sénégal Emergent (veiller aux capital minimum des
établissements de crédit et à la consolidation de leurs
fonds propres ; poursuivre la consolidation de la micro finance ; renforcer
l'inclusion financière ; contribuer à une meilleure communication
financière), d'élaborer un programme de développement du
Low Income Bank (LIB) qui cible la clientèle à faibles revenus et
d'améliorer les conditions, l'accompagnement des acteurs ainsi que les
capacités d'évaluation et de partage des risques.
BIBLIOGRAPHIE
§ BCEAO ; Rapports annuels 2000 à 2009
§ BCEAO ; Notes et Informations Statistiques
§ Comité de Bâle; Renforcement de la
transparence bancaire
§ Comité de Bâle ; Nouvel accord de Bâle
sur les fonds propres -
www.bis.org
§ Commission Bancaire de l'UMOA ; Rapports annuels 2000
à 2010
§ Commission de l'UEMOA ; Rapports annuels 2000 à
2010
§ Denis DUPRE; la modélisation des
dépôts à vue, février 1996
§ Dispositif prudentiel applicable aux banques et
établissement financiers de l'UMOA à
compter du 1 er Janvier 2000
§ Denis DUPRE; la modélisation des
dépôts à vue, février 1996
§ ANSD ; Bulletin mensuel des statistiques
économiques - Octobre 2010
§ République du Sénégal, « Plan
Sénégal Emergent », février 2014
WEBGRAPHIE
www.bceao.int http://www.ansd.sn/
http://www.dpee.sn/
www.investinsenegal.com
www.bnde.sn
75
ANNEXES :
76
Tableau 4 - Situation résumée des
banques au Sénégal
RATIOS
CARACTERISTI QUES
|
12/2000
|
12/2001
|
12/2002
|
12/2003
|
12/2004
|
12/2005
|
12/2006
|
12/2007
|
12/2008
|
12/2009
|
TAUX NET DE DEGRADATION DU PORTEFEUILLE CLIENTELE Créances
en souffrance nettes / Total Crédits nets
|
13,10%
|
16,70%
|
16,40%
|
14,0%
|
3,5%
|
4,70%
|
16,90%
|
17,10%
|
17,30%
|
18,00%
|
TAUX DE PROVISIONNEM ENT DES CREANCES EN SOUFFRANCE Provisions
constituées / Créances en souffrance brutes
|
67,60%
|
70,20%
|
70,50%
|
75,1%
|
75,8%
|
64,40%
|
51,70%
|
53,30%
|
53,00%
|
51,10%
|
TAUX DE PROVISIONNEM ENT DES DOUTEUX & LITIGIEUX Provisions
constituées / Créances douteuses et litigieuses
brutes
|
|
|
|
|
|
73,70%
|
67,20%
|
|
|
|
MARGE GLOBALE Rendement des prêts - Coût des
capitaux
|
6,10%
|
6,80%
|
6,40%
|
7,2%
|
7,0%
|
7,20%
|
7,10%
|
7,00%
|
7,10%
|
6,80%
|
COEFFICIENT NET D'EXPLOITATIO N
(Frais généraux + Dotations aux amortissements) /
Produit Net Bancaire
|
55,70%
|
54,00%
|
54,50%
|
57,7%
|
57,4%
|
56,00%
|
57,40%
|
60,80%
|
60,20%
|
64,10%
|
77
TAUX DE
|
23,40%
|
21,40%
|
25,00%
|
26,3%
|
26,8%
|
23,10%
|
23,10%
|
24,10%
|
19,00%
|
22,60%
|
MARGE NETTE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Résultat net /
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Produit Net
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Bancaire
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
COEFFICIENT
|
16,20%
|
15,00%
|
17,40%
|
17,2%
|
17,5%
|
15,50%
|
14,50%
|
14,60%
|
11,60%
|
12,90%
|
DE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
RENTABILITE
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Résultat net /
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Fonds propres
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
(*) Données provisoires
Sources : Rapports annuels de la Commission
Bancaire
Tableau 5 : Situation résumée des banques
au Sénégal
RUBRIQUES
|
12/ 2000
|
12/2001
|
12/2002
|
12/2003
|
12/2004
|
12/2005
|
12/2006
|
12/2007
|
12/2008
|
12/2009(*)
|
EMPLOIS / RESSOURCES
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
EMPLOIS NETS (1+2)
|
885 020
|
890 426
|
911 323
|
1 089 274
|
1 221 958
|
1 468 884
|
1 611 710
|
1 804 375
|
2 022 201
|
2 120 445
|
1. CREDITS a+b+c+d+e)
|
686 641
|
666 387
|
700 016
|
827 830
|
897 127
|
1 138 630
|
1 249872
|
1 323 628
|
1 535 032
|
1 605 120
|
a) Crédits à court terme
|
374 431
|
379 370
|
405 808
|
525 670
|
550 432
|
660 649
|
629 769
|
618 148
|
732 241
|
719 268
|
b) Crédits à moyen terme
|
182 913
|
212 082
|
219 647
|
228 098
|
270 405
|
368 544
|
445 533
|
513 329
|
579 212
|
631 516
|
c) Crédits à long terme
|
31 500
|
32 158
|
31 543
|
34 715
|
38 050
|
47 370
|
55 281
|
64 555
|
73 626
|
86 067
|
d) Opérations de crédit- bail
|
5 229
|
5 351
|
5 647
|
7 048
|
7 143
|
8 061
|
7 229
|
11 245
|
12 720
|
13 043
|
e) Crédits en souffrance
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2. AUTRES EMPLOIS (a+b+c+d)
|
198 379
|
224 039
|
210 407
|
261 444
|
324 831
|
330 254
|
361 838
|
480 747
|
487 169
|
515 325
|
a) Titres de placement
|
129 863
|
149 779
|
134 411
|
175 756
|
202 314
|
196 179
|
215 829
|
307 943
|
289 781
|
330 325
|
b) Immobilisations financières
|
9 058
|
9 417
|
9 341
|
10 399
|
34 866
|
32 259
|
33 252
|
43 863
|
40 736
|
39 262
|
c) Autres immobilisations
|
28 818
|
33 242
|
34 889
|
42 442
|
47 163
|
55 976
|
64 755
|
71 625
|
81 546
|
86 153
|
d) Divers
|
31 140
|
31 601
|
31 766
|
32 847
|
40 488
|
45 840
|
48 002
|
57 316
|
75 106
|
59 665
|
Sources : Rapports annuels de la Commission
Bancaire
78
Tableau. 6 : Situation résumée des
banques au Sénégal
|
déc-
2000
|
déc-
2001
|
déc-
2002
|
déc-
2003
|
déc-
2004
|
déc-
2005
|
déc-
2006
|
déc-
2007
|
déc-
2008
|
déc-
2009
|
RESSOURCES
(1+2+3)
|
925
|
425
|
1 019
975
|
|
1 131
215
|
|
1 340
|
902
|
1 485
|
864
|
1 656
|
864
|
1 799
|
552
|
2 017
|
510
|
2 131
|
978
|
2 429
|
143
|
1. DEPOTS ET EMPRUNTS (a+b)
|
778
|
865
|
843
|
950
|
941
|
916
|
1 139
|
491
|
1 257
|
073
|
1 379
|
408
|
1 490
|
101
|
1 656
|
316
|
1 722
|
184
|
1 992
|
045
|
a) A vue
|
327
|
133
|
362
|
678
|
405
|
676
|
562
|
555
|
617
|
860
|
665
|
879
|
710
|
841
|
814
|
429
|
839
|
521
|
971
|
943
|
b) A terme
|
446
|
232
|
481
|
272
|
536
|
240
|
576
|
936
|
639
|
213
|
713
|
529
|
779
|
260
|
841
|
887
|
882
|
663
|
1 020
|
102
|
2. FONDS
PROPRES NETS (a+b)
|
87
|
928
|
99
|
510
|
108
|
891
|
120
|
612
|
135
|
070
|
156
|
994
|
184
|
125
|
207
|
811
|
246
|
622
|
272
|
967
|
a) Capital, dotations & réserves
|
65
|
317
|
77
|
289
|
91
|
187
|
100
|
918
|
113
|
207
|
133
|
457
|
159
|
303
|
180
|
649
|
218
|
154
|
245
|
369
|
b) Autres
|
22
|
611
|
22
|
221
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3. AUTRES RESSOURCES
|
64
|
182
|
76
|
515
|
80
|
408
|
80
|
799
|
93
|
721
|
120
|
462
|
125
|
326
|
155
|
448
|
163
|
172
|
164
|
131
|
TRESORERIE : RESSOURCES-EMPLOI
|
-39
|
905
|
129
|
549
|
219
|
892
|
251
|
628
|
263
|
906
|
187
|
980
|
187
|
842
|
213
|
135
|
109
|
777
|
308
|
698
|
Sources : Rapports annuels de la Commission
Bancaire
Tableau 7:
Situation résumée des banques au Sénégal
EVOLUTION DES
|
12/2000
|
12/2001
|
12/2002
|
12/2003
|
12/2004
|
12/2005
|
12/200 6
|
12/2007
|
12/2008
|
12/2009
|
OPERATIONS DE RESULTATS
TRESORERIE ET INTERBANCAIRES
|
4 381
|
4 413
|
4 405
|
2 394
|
3 186
|
3 850
|
4 842
|
6 125
|
6 027
|
6 843
|
OPERATIONS AVEC LA
|
69 082
|
81 901
|
87 709
|
92 563
|
98 119
|
115 027
|
129 532
|
139 984
|
59 954
|
173 741
|
CLIENELEOPERATIONS SUR TITRES ET
|
7 193
|
7 876
|
8 636
|
10 161
|
11 580
|
12 871
|
14 132
|
17 708
|
20 951
|
21 373
|
CREDIT-BAIL & DIVERSES
OPERATIONS ASSIMILEES
|
4 779
|
3 820
|
3 117
|
3 839
|
4 221
|
5 653
|
5 710
|
5 748
|
7 963
|
8 420
|
OPERATIONS DIVERSES
|
15 696
|
15 471
|
19 196
|
16 572
|
22 191
|
21 912
|
22 924
|
27 331
|
39 085
|
38 547
|
1. PRODUIT NET
BANCAIRE OU
|
71 068
|
81 240
|
87 841
|
92 018
|
102 868
|
122 810
|
134 142
|
147 244
|
169 100
|
177 467
|
PRODUITS INANCIE
ACCESSOIRES
|
2 646
|
3 599
|
3 654
|
3 639
|
5 059
|
7 042
|
6 602
|
6 641
|
6 673
|
7 253
|
2. PRODUIT
NETS
GLOBAL
|
78 709
|
84 839
|
91 495
|
95 657
|
107 927
|
129 852
|
140 744
|
153 885
|
175 773
|
184 720
|
79
FRAIS
GENERAUX
|
88 199
|
86 886
|
40 481
|
|
45 250
|
50 444
|
- 59
|
210
|
66 360
|
76 997
|
87 313
|
98 295
|
AMORTISSEME NTS &
PROVISIONS
|
6 893
|
6 987
|
7 392
|
|
7 793
|
8 517
|
- 9 399
|
|
10 220
|
12 287
|
14 465
|
15 442
|
3. RESULTAT NETS
BRUT SUR I
|
34 172
|
40 966
|
43 622
|
|
42 614
|
48 966
|
61 243
|
|
64 164
|
64 601
|
73 995
|
70 983
|
PROVISIONS
D'EXPLOITATIO N NETTES SUR
|
10 678
|
26 817
|
- 13
|
397
|
6 283
|
10 356
|
- 19
|
935
|
- 22 124
|
- 15 831
|
- 29 857
|
- 20 771
|
REINTEGRAT°
RISQUES
INTERETS S/ CREANCES
EN SOUFFRANCE
|
|
|
|
|
139
|
79
|
6
|
|
5
|
|
|
|
4. RESULTAT D'EXPLOITATION
|
24 010
|
14 291
|
30 360
|
|
36 470
|
38 689
|
41 314
|
|
42 045
|
48 862
|
44 198
|
50 778
|
RESULTAT EXCEPTIONNEL
|
- 4
|
11 515
|
|
855
|
- 345
|
681
|
923
|
|
838
|
- 556
|
- 605
|
- 1 564
|
RESULTAT SUR
NET
EXERCICES ANTERIEURS
|
- 744
|
- 399
|
- 1
|
273
|
- 1 903
|
- 485
|
-
|
446
|
- 469
|
- 1 986
|
- 2 668
|
767
|
IMPÔT SUR LE BENEFICE
|
6 652
|
7 006
|
7 999
|
|
10 019
|
11 270
|
- 11
|
526
|
- 11 470
|
- 10 854
|
- 8 797
|
- 9 858
|
1. RESULTAT
|
16 610
|
17 401
|
21 943
|
|
24 203
|
27 615
|
28 419
|
|
30 944
|
35 466
|
32 128
|
40 123
|
Sources : Rapports annuels de la Commission
Bancaire
Tableau 10. Marge additionnelle de financement
Récapitulation par banque
RUBRIQUES
|
Banque1
|
Banquet
|
Banque3
|
Banque4
|
Banque5
|
Banque6
|
Banquez
|
Banq ue8
|
Ressources stables
|
95 832
|
73 302
|
24 240
|
59 956
|
17 547
|
178 812
|
8 339
|
4 951
|
Emplois
|
139 927
|
111 322
|
35 661
|
79 770
|
9 997
|
279 974
|
8 428
|
9 345
|
Plafond
|
127 776
|
97 736
|
32 320
|
79 941
|
23 396
|
238 416
|
11 119
|
6 601
|
Norme à 50%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Emplois possibles
|
191 664
|
146 604
|
48 480
|
119 912
|
35 094
|
357 624
|
16 678
|
9 902
|
Marge/Plafond
|
63 888
|
48 868
|
16 160
|
39 971
|
11 698
|
119 208
|
5 559
|
3 301
|
Marge de financement par rapport Encours
|
51 737
|
35 282
|
12 819
|
40 142
|
25 097
|
77 650
|
8 250
|
557
|
Accroissement en %
|
0,37
|
0,32
|
0,36
|
0,50
|
2,51
|
0,28
|
0,98
|
0,06
|
Norme à 60%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
80
Emplois possibles
|
159 720
|
122 170
|
40 400
|
99 927
|
29 245
|
298 020
|
13 898
|
8 252
|
Marge/Plafond
|
31 944
|
24 434
|
8 080
|
19 985
|
5 849
|
59 604
|
2 780
|
1 650
|
Marge de financement par rapport Encours
|
19 793
|
10 848
|
4 739
|
20 157
|
19 248
|
18 046
|
5 470
|
-1 093
|
Accroissement en %
|
0,23
|
0,22
|
0,23
|
0,25
|
0,59
|
0,21
|
0,33
|
0,18
|
Plafond 100% et incorporation toutes ress. Stables
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Emplois possibles = Ressources totales stables
|
202 895
|
139 696
|
45 528
|
107 505
|
28 988
|
344 703
|
8 357
|
9 149
|
Marge de financement par rapport Encours
|
62 968
|
28 374
|
9 867
|
27 735
|
18 991
|
64 729
|
-71
|
-196
|
Emplois possibles par rapport norme actuelle de 75%
|
270 526
|
186 261
|
60 704
|
143 340
|
38 651
|
459 605
|
11 143
|
12
199
|
Marge de financement par rapport coef. de 75%
|
97 949
|
56 205
|
18 782
|
47 677
|
21 490
|
134 723
|
2 036
|
2 140
|
RUBRIQUES
|
Banque9
|
Banque10
|
Banque11
|
Banque12
|
Banque13
|
Banque14
|
Banque15
|
Banque16
|
RECAP
|
Ressources stables
|
5 188
|
8 844
|
4 038
|
26 374
|
4 127
|
45 248
|
7 661
|
16 437
|
580 896
|
Emplois
|
4 519
|
8 017
|
4 760
|
13 124
|
2 004
|
29 194
|
10 328
|
14 469
|
760 839
|
Plafond
|
6 917
|
11 792
|
5 384
|
35 165
|
5 503
|
60 331
|
10 215
|
21 916
|
774 528
|
Norme à 50%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Emplois possibles
|
10 376
|
17 688
|
8 076
|
52 748
|
8 254
|
90 496
|
15 322
|
32 874
|
1 161
792
|
Marge/Plafond
|
3 459
|
2 948
|
1 346
|
8 791
|
1 376
|
15 083
|
2 554
|
5 479
|
193 632
|
Marge de financement par rapport Encours
|
5 857
|
6 723
|
1 970
|
30 833
|
4 874
|
46 219
|
2 440
|
12 926
|
207 321
|
Accroissement en %
|
1,30
|
0,37
|
0,28
|
0,67
|
0,69
|
0,52
|
0,25
|
0,38
|
0,25
|
81
Norme à 60%
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Emplois possibles
|
8 647
|
14 740
|
6 730
|
43 957
|
6 878
|
75 413
|
12 768
|
27 395
|
968 160
|
Marge/Plafond
|
1 729
|
2 948
|
1 346
|
8 791
|
1 376
|
15 083
|
2 554
|
5 479
|
193 632
|
Marge de financement par rapport Encours
|
4 128
|
6 723
|
1 970
|
30 833
|
4 874
|
46 219
|
2 440
|
12 926
|
207 321
|
Accroissement en %
|
0,38
|
0,37
|
0,28
|
0,67
|
0,69
|
0,52
|
0,25
|
0,38
|
0,25
|
Plafond 100% et incorporation toutes ress. Stables
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Emplois possibles = Ressources totales stables
|
5 336
|
9 507
|
11 483
|
27 806
|
7 331
|
59 280
|
11 003
|
51 839
|
1 070 404
|
Marge de financement par rapport Encours
|
817
|
1 490
|
6 723
|
14 682
|
5 327
|
30 086
|
675
|
37 370
|
309 565
|
Emplois possibles par rapport norme actuelle de 75%
|
7 115
|
12 675
|
15 310
|
37 074
|
9 774
|
79 040
|
14 670
|
69 118
|
1 427 205
|
Marge de financement par rapport coef. de 75%
|
1 947
|
3 494
|
7 913
|
17 963
|
5 828
|
37 385
|
3 257
|
40 987
|
499 775
|
Source : BCEAO Récapitulation par
banque
Tableau 11 : Exemple de détermination du
ratio de transformation d'une banque
82
LIBELLES
|
MONT ANT NET
|
J - RESSOURCES STABLES
|
|
(NUMERATEUR)
|
|
1.1 Eléments de fonds propres
effectifs
|
10 725
|
1.1.1 Fonds propres de base
|
|
1.1.2 Eléments à réintégrer dans les
fonds propres de base Participation dans les banques et
établissements
|
|
Financiers Dotation dans les succursales à
l'étranger Prêts et titres subordonnés sur les banques et
étab.
|
|
Financiers
|
135
|
1.1.3 Fonds propres complémentaires F. P. compl. Hors
emprunts et titres subordonnés à terme Emprunts et titres sub.
À terme de durée initiale > 5 ans s/total (1.1)
|
|
1.2 Autres ressources stables
|
|
1.2.1 Opérations avec les établissements de
crédit Autres comptes de dépôts créditeurs Comptes
d'emprunt MM
|
|
- adjudications exceptionnelles Comptes d'emprunts à terme
Valeurs données en pension à terme Valeurs vendues ferme
|
|
Autres emprunts
|
|
1.2.2 Opérations avec la clientèle
Dépôts à terme reçus
|
|
|
10 860
|
Plans d'épargne logement Autres comptes
d'épargne
|
|
|
2 450
|
Dépôts de garantie reçus, Autres
dépôts, Bons de caisse
|
|
Emprunts à la clientèle
|
2 450
|
1.2.3 Opérations sur titres et opérations
diverses
|
22 410
|
Versements restant à effectuer sur titres de placement
|
14 794
|
Dettes représentées par un titre Versements restant
à effectuer sur immobilisations financières s/total (1.2)
|
|
|
45
|
|
7 571
|
|
14 685
|
|
14 685
|
|
39 545
|
TOTAL DES RESSOURCES STABLES
|
50 405
|
I - EMPLOIS A MOYEN ET LONG TERME
(DENOMINATEUR)
2.1 Opérations avec les établissements de
crédit Comptes de dépôts MM-adjudications
exceptionnelles
Comptes de dépôts MM-reprise de liquidité
Avoirs bloqués rémunérés
Dépôts à terme constitués,
Dépôts de garantie constitués
Comptes de prêts à terme, Valeurs reçues en
pension à terme
Valeurs achetées fermes
Obligations cautionnées escomptées
Créances publiques escomptées
Créances en souffrance s/total (2.1)
2.2 Opérations avec la clientèle
Crédits à moyen terme
Crédits à long terme
Affacturage
Créances en souffrance s/total (2.2) 2.3
Crédit-bail et opérations assimilées
Loyers sur crédit-bail et opérations
assimilées
Créances en souffrance s/total (2.3) 2.4
Opérations sur titres et opérations diverses
Titres de placement
Comptes de stock s/total (2.4)
2.5 Valeurs immobilisées Immobilisations
financières Dépôts et cautionnements
Immobilisations corporelles en cours Immobilisations corporelles
d'exploitation Immobilisations corporelles hors exploitation
Immobilisations corporelles acquises par réalisation de
garantie s/total (2.5) 2.6 Eléments à déduire des
emplois à moyen et long terme
Titres bénéficiant d'une garantie de rachat ou de
liq de BC s/total (2.6)
|
100
100
47 151
2 979
4 395
54 525
1 300
1 300
5 454 5 454 257 30 438 4 462 -
913
100
-
TOTAL DES EMPLOIS A MOYEN ET LONG TERME
III - COEFFICIENT DE COUVERTURE DES EMPLOIS A MOYEN ET
LONG TERME PAR DES RESSOURCES STABLES
(III) = (I) x100/(II) (en %)
|
67 47974,75 %
Minimum 75%
|
Source : BCEAO
|