A. Les quasi- fonds propres
Ce sont des sources de financement dites hybrides. Elles
présentent, à la fois, les caractéristiques des fonds
propres et des dettes. On trouve les titres participatifs, les prêts
participatifs et les titres subordonnés.
1) Les titres participatifs
Ce sont des titres de créances, mais qui ne sont
remboursables qu'en cas de liquidation de la société ou
après expiration d'une durée assez longue. En cas de liquidation,
elles ne sont remboursables qu'après toutes les autres dettes. Leur
caractère résulte du fait que leur rémunération
comporte une partie fixe (comme les dettes) et une partie variable (comme les
fonds propres) indexée sur le résultat.
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2) Les prêts participatifs
Ce sont des créances de dernier rang accordées
par les établissements de crédit aux petites et moyennes
entreprises (PME) qui souhaitent améliorer leur structure de financement
et augmenter leur capacité d'endettement. Ils peuvent être
assortis d'une clause de participation aux résultats.
3) Les titres subordonnés
Ce sont des obligations dont le remboursement n'est pas
envisagé, ne peut être effectué qu'après
désintéressement de tous les autres créanciers (à
l'exception des détenteurs des titres et prêts participatifs).
4) Le financement par endettement à long
terme
Le financement par endettement est le complément
classique du financement par capitaux propres. On distingue les emprunts
classiques souscrits auprès des établissements de crédit,
les emprunts obligataires souscrits auprès du public et le
crédit-bail.
1. L'emprunt bancaire
Dans ce type de financement, l'entreprise a pour seul
interlocuteur la banque prêteuse ou le pool bancaire si le financement
est accordé par plusieurs banques réunies. Ces financements
peuvent être utilisés immédiatement et en totalité,
mais ils peuvent être mis à la disposition de l'entreprise, cette
dernière utilisant les fonds au fur et à mesure de ses
besoins.
Les modalités de remboursement de ces emprunts peuvent
être de trois sortes : le remboursement par amortissements constants, le
remboursement par annuités constantes et le remboursement in fine.
2. Le financement par le crédit-bail
C'est un contrat de location portant sur un bien meuble ou
immeuble assorti d'une option d'achat à un prix fixé à
l'avance. Le temps qui sépare la date de conclusion du contrat de la
date à laquelle peut être exercée l'option est la
période irrévocable. Elle correspond généralement
à la durée fiscale d'amortissement du bien.
En principe, le contrat ne peut être
résilié pendant cette période. Au terme de la
période irrévocable, l'entreprise a le choix entre lever l'option
d'achat et donc devenir propriétaire du bien, le prolongement du contrat
de location (à des conditions plus avantageuses) et la restitution des
biens.
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a. Crédit-bail mobilier.
Il porte sur les machines ou sur des véhicules, le
contrat prévoit la durée de la période irrévocable,
le montant et la période irrévocable et le pouvoir de rachat.
b. Le crédit-bail immobilier
Il porte sur les immeubles à usage professionnel, ses
caractéristiques sont d'une longue durée de contrat, l'indexation
des loyers, la valeur résiduelle et les pré-loyers.
§. Les avantages du crédit-bail
Le crédit-bail facilité et rapidité
d'obtention, n'affecte pas la capacité d'endettement, apporte une
assurance contre le risque technique et permet aux petites et moyennes
entreprises (PME) rentables de financer leur développement (faible
capacité d'endettement même s'ils sont rentables).
Les inconvénients du
crédit-bail
Le crédit-bail est généralement plus
coûteux, la perte d'économie d'impôt sur les
bénéfices liée à la déductibilité des
amortissements lors d'une acquisition par emprunt, la perte d'économie
d'impôt sur les bénéfices liée à la
déductibilité des charges financières lors d'un
investissement par emprunt, le versement d'une valeur résiduelle
à l'échéance du contrat et le coût effectif du
crédit-bail = Loyers versés nets d'impôts +
suppléments d'impôts dû à la non comptabilisation des
dotations des amortissements et la valeur de rachat du bien.
2. Les choix de financement
Le choix d'une structure de financement optimal peut
être schématisé par le souci de minimiser les coûts
de ressources mise à la disposition de l'entreprise. Ce choix intervient
dans le cadre de certaines contraintes qui limite sur le champ des
possibilités.
1) Les contraintes de l'équilibre
financier
Elles sont issues de la déontologie financière.
? Règle d'équilibre financier
minimum : c'est-à-dire les emplois stables doivent être
financés par les ressources stables ;
? Règle de l'endettement maximum : le
montant de dettes de financement ne doit pas excéder le montant des
fonds propres. Ce principe s'exprime dans le ratio d'autonomie
financière (Dettes à long et moyen terme /Capitaux propres) qui
doit être inférieur à 1 ;
1 Whisfer .J, Comment contrôler la
rentabilité de votre entreprise, éd. Entreprise, Paris, 2006,
p.67.
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? Règle de la capacité de
remboursement : le montant de dettes de financement ne doit pas
présenter plus de 3 à 4 fois la capacité d'autofinancement
annuelle moyenne prévue ;
? Règle minimum de la capacité
d'autofinancement : l'entreprise doit autofinancer une partie de
l'investissement pour lequel elle sollicite des crédits. La prise en
considération de ces contraintes conduit à éliminer
systématiquement certains modes de financement. En effet, si ces ratios
sont proches de la limite, l'entreprise ne peut accroître son endettement
à moins d'offrir d'importantes garanties ou d'accepter que les
prêteurs exercent un certain contrôle sur sa gestion. Son choix se
réduit alors au financement par capitaux propres et/ ou
crédit-bail.
2) La maximisation de la rentabilité
financière
La recherche d'indépendance et de
sécurité financière est obtenue par une réduction
de l'endettement. En revanche, le développement et la rentabilité
de l'entreprise sont facilités par le recours au crédit. Il
s'agit de faire l'équilibre par un taux d'endettement qui assurera en
même temps la rentabilité et la sécurité. Le recours
aux dettes pour financer l'entreprise accroît la rentabilité des
capitaux propres de cette dernière, c'est ce qu'on appelle effet de
levier.
a. La rentabilité économique
La rentabilité économique indique ce que gagne
l'entreprise du fait de ses activités courantes, par un franc du capital
investi, mais sans tenir compte de la structure financière. Elle est
égale au rapport entre le résultat avant charges
financières et impôts et le total de l'actif. Le ratio de
rentabilité économique est un ratio de rentabilité des
actifs d'exploitation.1
Rentabilité économique =
Résultat d'exploitation/ Capital économique
b. La rentabilité financière
La rentabilité financière est la rentabilité
calculée au niveau des seuils de capitaux propres mise à la
disposition de l'entreprise par les associés.
Rentabilité financière = Résultat net/
Capitaux propres
La rentabilité financière permet de poser un
premier diagnostic sur la santé financière de l'entreprise.
Celle-ci crée, en effet, de la valeur si la rentabilité
dégagée par les actionnaires sur les fonds investis dans
l'entreprise
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est supérieure à celle qu'ils pourraient obtenir
sur un placement financier de risque similaire. Il faut donc que la
rentabilité financière soit supérieure au coût des
fonds propres.
Deux grandes forces contribuent à la
détermination de la rentabilité financière : la
rentabilité dégagée par l'entreprise sur l'ensemble des
capitaux investis (la rentabilité économique) et
la structure financière de l'entreprise qui peut amplifier ou
atténuer la rentabilité économique (le levier financier
est mesuré par le coefficient d'endettement).
Comme, nous venons de le constater dans cette théorie,
nous disons que l'évaluation économico-financière d'un
projet d'investissement financier doit s'effectuer en termes de valeurs
actuelles et en termes de valeurs futures. Tout opérateur
économique rationnel doit avoir pour objectif de maximiser la valeur
actuelle ou la valeur future de ses choix (investissement par exemple) et de
ses actifs (entreprise par exemple). C'est par simple commodité ou
préférence individuelle que le raisonnement est
communément conduit en termes de valeur actuelle.
On actualise les flux net de trésorerie c'est pour
savoir combien vaut dans t années 1fc dont on dispose
aujourd'hui (temps 0) et que l'on
peut placer au taux d'intérêt annuel i% (valeurs
futures : l'accumulation ou la capitalisation). Ou encore combien vaut
aujourd'hui (temps 0) 1fc à recevoir dans t
années et que l'on peut donc pas placer aujourd'hui au
taux d'intérêt annuel i% (valeurs actuelles : l'actualisation).
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