CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
1. Conclusions
Notre travail était de montrer le rôle de la
télédétection dans le suivi de la dynamique des aires
protégée. Pour le prouver, nous avons étudié
l'évolution du PNK en utilisant les images satellitaires de Landsat 5 et
Sentinel 2 qui ont été prises par ces satellites dans les
années 1986 et 2016. En plus de cela nous avons essayé de
comparer les performances de Landsat et Sentinel 2 à l'aide des images
prises dans des périodes très proches 5 juillet 2016 et 2 juillet
2016.
Pour arriver à nos résultats, deux logiciels
Envi 5.0 et QGIS 2.14 étaient nos principaux outils pour les
différents traitements effectués. Grâce à ces
outils, nous avons mis en évidence les différentes
évolutions du PNK entre les années 1986 à 2016 avec les
différents changements qui ont eu lieu dans les différentes
classes d'occupation du sol dans le parc national de la Kibira. Avec les
différentes cartes qui ont été élaborés
à l'aide de ces logiciels, nous avons pu montrer comment ont
évolué les différentes classes en déterminant les
superficies par classes et leur degré d'évolution ou de
régression. Comme les différents résultats le montrent, le
PNK a subi une régression au cours des 30 années avec une perte
de près de 10.23 % de la zone forestière en faveur des
clairières et des zones défrichées qui ont augmenté
respectivement de 9.62 % et 0.58% suite aux actions anthropiques.
En combinant nos résultats avec les différents
recherches bibliographiques que nous avons effectué pour ce travail,
nous avons remarqué aussi que les zones les plus touchées sont
principalement les zones qui sont frontalières avec les communes les
plus densément peuplée comme les communes de Muruta, Kabarore,
Matongo, Muramvya et Bukeye qui ont une densité supérieure
à 300 habitants au Km2 allant même jusqu'à plus
de 400 habitants dans certaines communes comme Matongo et Muruta . On a vu
aussi que cette dégradation du PNK est due aux actions anthropiques de
ces populations riveraines qui cherchent des terres à cultiver. En plus
les activités d'ordres publiques qui se font à l'intérieur
ou à proximité du parc contribuent aussi à la
dégradation.
Pour ce qui est des performances des deux satellites Landsat 8
et Sentinel 2 utilisés pour ce travail, les trois critères de
comparaison choisis montrent que Sentinel 2 est plus performant que Landsat 8.
Cependant, le seul problème c'est qu'il est très récent ce
qui lui prendra beaucoup de temps pour avoir des données suffisantes. En
cas d'étude en utilisant les données de Sentinel 2, il
s'avère donc nécessaire de recourir aux autres satellites ayant
des données d'archives pour compléter celles de Sentinel 2.
Au cours de ce travail ; notre méthodologie a
prouvé que la télédétection est une méthode
efficace pour étudier le suivi des aires protégées. Le
traitement des images Landsat et Sentinel 2 nous ont permis d'arriver à
nos objectifs et de prouver nos hypothèses qui ont été
formulées. Actuellement nous pouvons affirmer sans doute que la
télédétection est une bonne méthode pour
étudier l'évolution des aires protégées. Sa
qualité réside au fait que c'est une méthode
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moins couteuse et qui nécessite moins du personnel pour
pouvoir produire les résultats plus fiables et transparents.
2. Recommandations
Notre travail a montré l'évolution du parc
national de la Kibira et l'importance de la télédétection
dans le suivi des aires protégées. La
télédétection couplée aux informations recueillies
sur le terrain nous a aidé à repérer les
différentes zones du PNK qui sont menacées et les
différents facteurs qui ont contribué à sa
dégradation. Grace à ces résultats, quelques
recommandations sont proposées à l'égard de
différents acteurs.
Comme signalé par MANIRAKIZA en 2013, le PNK joue un
rôle important notamment dans la régulation des eaux et la
protection des bassins versants qui ont des pentes élevées et
alimente un grand nombre de barrages hydroélectriques du pays.
Malgré tous ces avantages qu'il nous procure, les différents
acteurs et bénéficiaires ne sont pas conscient de l'importance de
sauvegarder cette ressource rare pour le pays.
Comme présenté dans nos résultats, le PNK
est en train de subir une dégradation importante Sa disparition risque
d'entrainer des conséquences généralisées sur la
vie de tout le pays. Pour cela, il est temps pour les différents
acteurs, le Gouvernement, l'OBPE, la REGIDESO, l'OTB, la population riveraine
et les autres acteurs d'agir dans l'immédiat.
Nous suggérons au gouvernement du Burundi de
s'impliquer efficacement dans la gestion durable de cette ressource rare qui
risque de perturber la vie socio-économique du pays une fois qu'elle
sera détruite. L'OBPE qui est responsable de la gestion de cette
forêt et de tous les AP en général doit s'approprier la
question et prendre des dispositions nécessaires pour protéger
cette forêt qui est menacée.
Il est aussi nécessaire si non obligatoire pour les
différents partenaires ou bénéficiaires de cette
forêt (la REGIDESO, l'OTB et autres acteurs) de pouvoir collaborer
efficacement avec l'OBPE et les autres organisations en matière de la
protection de l'environnement pour prendre des mesures nécessaires
pouvant empêcher la régression de cette forêt.
La population riveraine du parc a besoin d'une sensibilisation
intensive pour leur montrer l'importance de cette forêt et
développer des activités génératrices de revenus
pour réduire la pression sur la Kibira. Nous proposons aux
différents partenaires comme la REGIDESO, l'OTB, l'OBPE et autres non
cités ici de s'impliquer effectivement dans la création
d'activités génératrices de revenus pour la population
riveraine du parc et les encadrer pour leurs projets de développement
cela pourra contribuer pour réduire la pression sur le parc.
Comme la télédétection a prouvé
ses aptitudes dans la gestion et le suivi des AP, il est donc important pour
l'OBPE de créer un service qui sera chargé des Systèmes
d'Information Géographique (SIG). Ce service permettra à l'OBPE
de pouvoir gérer et suivre l'évolution des AP et prendre des
mesures nécessaires avec moins de dépenses.
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