Conclusion
Le Sénégal a toujours jouit d'instruments et de
politiques lui permettant d'accélérer son processus de
développement. Cependant, dans l'ensemble, les résultats
s'avèrent non satisfaisants. Les profils de la croissance et de l'emploi
au Sénégal se sont caractérisés par une
évolution faible de l'activité économique. Ainsi, le pays
ne cesse de chercher les meilleurs moyens en sa disposition pour
accélérer son émergence. On note le Plan
Sénégal Emergent, qui est mis en oeuvre principalement pour
aspirer à l'émergence rapide du pays, ainsi, développer
des centres d'activité encore attractifs qui seraient un atout pour ce
pays dans ses objectifs. Après avoir analysé les politiques
d'emploi dès les années 60, nous sommes amenés à
faire une approche théorique de l'emploi et de la croissance
économique.
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L'IMPACT DE L'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU SENEGAL
CHAPITRE II : REVUE THEORIQUE ET EMPIRIQUE DE L'IMPACT
DE L'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE
La contribution de l'emploi dans la croissance
économique préoccupe beaucoup les autorités publiques. Le
rôle de l'Etat est considérablement pris en compte dans le
développement du pays à travers ses différentes
politiques. L'idéal, pour un pays serait une croissance
élevée, une inflation faible et un chômage faible.
Cependant, les gouvernements ne peuvent pas atteindre ces objectifs
simultanément pour aspirer au développement. L'analyse de
l'impact de l'emploi sur la croissance économique
sénégalaise se fera en deux(02) grandes sections. Une
première section qui abordera l'analyse théorique de l'emploi et
la croissance économique. Une deuxième section qui met en exergue
les aspects empiriques entre emploi et croissance économique.
SECTION I. ANALYSE THEOTIQUE DE L'EMPLOI ET LA
CROISSANCE ECONOMIQUE
Dans cette section nous allons exposer dans la première
partie, les fondements théoriques, et dans la seconde partie nous
effectuerons un survol des différentes interventions des
économistes sur les développements théoriques
récents.
1.1. Fondements théoriques
Le lien entre l'emploi et la croissance économique
compte parmi les thèmes traditionnels de l'analyse économique.
Tout d'abord avant toucher les différents approches de
notre étude, nous allons passer en revue la théorie du capital
humain, puisque le développement du secteur de l'emploi commence par un
capital humain de bonne qualité. Présentée dans les
années soixante et soixante-dix par Schultz (1961), Mincer (1958, 1974)
et Becker (1964,1975), cette théorie a contribué à
expliquer d'une part la croissance économique, et d'autre part la
formation et la distribution des rémunérations. En publiant en
1964, « Human capital, Atheorical and Empirical Analysis (capital humain,
analyse théorique et empirique) ». Le capital humain peut
être défini comme
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L'IMPACT DE L'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU SENEGAL
l'ensemble des capacités productives de l'individu
rendu possibles grâce à ses aptitudes personnelles au sens le plus
large : connaissances générales ou spécifiques,
savoir-faire, expériences professionnelles, etc. Par analogie au capital
physique, le capital humain est considéré comme un stock. Il
s'agit d'un stock qu'on peut constituer, accumuler, user et qui possède
deux caractères essentiels : d'une part, il est largement
immatériel, composé avant tout d'acquis mentaux, et d'autre part,
il est inséparable de son détenteur. Ces deux remarques qui sont
triviales vont se révéler d'une grande importance lors de
l'analyse économique de la gestion du capital humain.
Le point de départ de cette relation vient d'un auteur
classique Okun (1962), dont la célèbre loi, est formulée
dans la relation entre taux de chômage et la croissance du PIB.
Théoriquement la loi d'Okun (962) est le lien entre la courbe d'offre et
la courbe de Phillips. Effectivement, en utilisant des données
trimestrielles de l'économie américaine durant la période
1947-957, Okun réussit à montrer qu'il existe une relation
inverse d'à peu près 1 pour 3 entre le taux de chômage et
la croissance. En d'autres termes, une réduction de 1% du taux de
chômage provoque une hausse de la production de 3% et vice-versa. Ainsi,
un niveau stable de la main d'oeuvre et une augmentation de la production
conduisent à une augmentation de l'emploi. Sur cette démarche
Okun communique, en indiquant que l'élasticité de l'emploi
à la croissance varie de 0,35 et 0,40. Il faut noter que, la croissance
peut être riche ou moins riche en emploi. Ce phénomène est
bien illustré sur la comparaison France/Etats-Unis, et celle de 1964.
Sur ces comparaisons l'idée retenue est qu'il ne suffit pas d'une
croissance élevée pour lutter contre le chômage, mais il
faut une croissance riche en emploi.
Pour stimuler la croissance et donc la production, Keynes
(1936) met l'accent sur la nécessité d'augmenter la demande, par
conséquent augmenter d'abord les salaires. Les recommandations
keynésiennes sont différentes de celles des néoclassiques
qui estiment que les salaires doivent être flexibles et s'adapter aux
conditions de l'offre et aux fluctuations économiques. En effet, les
keynésiens affirment qu'une baisse des salaires (dans l'optique de
créer de l'emploi) peut avoir des conséquences néfastes
Mmadi HOUSSEINE FASEG / 2014-2015 28
L'IMPACT DE L'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU SENEGAL
sur la demande, ce qui diminuerait la production et aboutirait
éventuellement à une diminution de l'emploi. Les
keynésiens insistent sur le rôle de l'Etat pour stimuler la
demande. Ses interventions passent par la mise en place d'activités dans
le secteur public et par la promotion des investissements, ce qui augmente la
demande des biens de consommation (amplifiée par l'effet
multiplicateur). Ces politiques d'intervention de l'Etat, en plus d'avoir un
effet à court terme sur l'économie via la demande, joue
également sur les conditions de l'offre à long terme. En effet,
ces modes d'investissements publics en infrastructure, en capital humain etc.,
entrainent un accroissement de la productivité.
Keynes (1936) dans son ouvrage « la théorie
générale de l'emploi, de l'intérêt de la monnaie
» qui a pour vocation de présenter le fonctionnement du
système économique, parue en 1936, a développé
l'hypothèse que « la demande est le principale facteur
déterminant le niveau de la production et par conséquent de celui
de l'emploi ». Cette théorie sera reprise par le prix Nobel
d'économie 2010 (Diamond, Mortensen, Pissarides)
récompensés pour leurs travaux portant sur le marché de
l'emploi. Dans une perspective keynésienne, on o longtemps
considéré que c'était l'emploi qui dépendait de la
croissance, tout simplement parce que ce sont les entreprises qui
décident de l'embauche en fonction de leurs perspectives de
production.
Mais le raisonnement classique conduit à renverser
cette causalité : c'est le niveau de production qui dépend du
niveau de l'emploi et celui-ci est déterminé par le marché
du travail. Si ce marché fonction efficacement, on se rapproche du plein
emploi et par conséquent de la croissance potentielle.
A part la croissance économique, le cout salarial est
considéré par la théorie économique comme
étant les déterminants importants de la création
d'emplois. Selon l'auteur du courant classique, A. Pigou (1905) dans « the
theory of unemployement », le niveau de l'offre de travail est
déterminé par égalisation du salaire marginal d'une heure
supplémentaire de travail et l'utilité marginale d'une heure de
loisir. Cette confrontation entre l'offre et la demande de travail
détermine le salaire d'équilibre. De ce fait, tout individu
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L'IMPACT DE L'EMPLOI SUR LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU SENEGAL
souhaitant travailler avec ce salaire trouve un emploi.
D'où la conclusion de Pigou que l'absence de rigidité dans
l'économie, conduit automatiquement à un équilibre de
plein emploi, et donc tout chômage ne peut être que volontaire.
Mais plus tard un autre néoclassique renchérira : (( on peut
affirmer sans se tromper que si les taux de salaire étaient beaucoup
plus flexibles, le chômage se trouverait considérablement
diminué... ». En plus de cette baisse de salaire, il faut selon les
néoclassiques, se garder de toute intervention étatique et
patienter jusqu'à la reprise. En un mot laissé jouer les
marchés et réduire les dépenses publiques.
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