Problématique
Hormis l'aspect crucial des soins techniques découlant
d'une prescription médicale, le rôle de l'infirmier est important
dans l'établissement et le maintien d'une relation thérapeutique,
dans l'enseignement et dans les soins d'entretien de la vie.(6)
En effet d'après l'Article R4311-2 de code de la
santé publique « Les soins infirmiers, préventifs,
curatifs ou palliatifs, intègrent qualité technique et
qualité des relations avec le malade. [...] Ils ont pour objet, [...] de
participer [...] au soulagement de la douleur et de la détresse
physique et psychique des personnes » (7)
Et donc la professiond'infirmière a fait de la relation
avec le patient unélément central des soins. Personne,
aujourd'hui,ne peut plus contester l'importance de l'attituderelationnelle des
soignants dans les activités de soin car cette dernière ne
nécessiteque des interactions entre le patient et les soignants. (8)
Ces interactions reposent essentiellement sur des
comportements professionnels qui font naissance à la relation d'aide.
Cette dernière peut être définit par multiples
façons qui mettent en relation deux individualités dont
l'objectif concerne un mieux par le partage des attitudes de
réceptivité qui sont à la fois verbales et non verbales.
Elles représentent tous les qualités personnelles du
soignantinfluant sa capacité de communication et d'empathie qui
possèdent une réelle incidence sur la relation.
En effet, Monique Formarier appelle cette relation par`'la
relation professionnelle qui s'établit entre une infirmière et un
patient ou une famille. Cette relation peut prendre différentesformes
selon son but : relation de civilité, relation d'aide psychologique,
relation éducative, etc. Ces relations reposent sur des codes
déterminés par la culture,les statuts sociaux, les rôles,
les modes d'expression et les déterminent en retour''.(8)
Les jeux de physionomie sont parfois plus puissants que les
mots et peuvent apaiser, rassurer ou au contraire inquiéter le patient
ou son entourage.
L'attitude corporelle, participe à l'interaction qui
s'instaure dans la relation. Toutes nos attitudes communiquent de façon
non verbale ce que nous vivons de l'intérieur. La posture
générale de notre corps, nos gestes, les mouvements de notre
buste et de notre tête, nos expressions du visage, le ton de notre voix
et le rythme de notre respiration ont une incidence significative sur le
déroulement de l'échange. (9)
L'exécution de ces soins nécessite donc une
organisation particulière et des capacités d'adaptation en
fonction de situations rencontrées qui doit reconnaître la
singularité des patients et adapter les soins à chacun d'eux.
Ainsi « Accueillir, écouter, comprendre,
aider » font partie du rôle propre de
l'infirmière.(10)
Ce qui est confirmé par le Code de déontologie
des infirmières et infirmiers : « L'infirmière ou
l'infirmier doit chercher à établir et maintenir une relation de
confiance avec son client. » (11)
Un soin de qualité doit répondre à trois
critères. Tout d'abord, l'objectif du soin doit être atteint pour
aboutir à une réalisation efficace de la tâche prescrite.
Ensuite, il doit se dérouler dans un souci de confort pour le patient et
enfin il doit instaurer une relation de qualité.(12)
L'infirmier doit faire preuve de dextérité,
d'habileté et de délicatesse par la mise en oeuvre d'un climat de
confiance avec le patient en abordant une attitude d'écoute active et en
faisant preuve d'empathie et de bienveillance par la considération de la
personne soignée comme un être humain . '(13)
En effet, la fondation d'une pratique humaniste et la
réponse adéquate aux besoins contribue à la satisfaction
du patient et de sa famille ce qui justifie notre choix comme cadre de
référence de la théorie de HumanCaring de Jean Watson.
Cette théorie repose sur un système des valeurs
humanistes et altruistesendétaillantdix facteurs représentant un
véritable guide de la pratique de soin nommés les facteurs
caratifs qui donnent l'importance à l'humanité parle
phénomène d'« être avec » qui se retrouve au
coeur de la relation de caring .
Cette théorie nous a beaucoup inspirée surtout
lors de sa découverte dans les cours de la discipline
infirmière.Nous étions vraiment stupéfaits par
l'intensité avec laquelle touche les approches relationnelles notre
mission noble. Ce lien était toujours le centre de nos interrogationspar
la manière qu'il fait de notre travail pas comme les autre.
La notion d'établir une relation avec un
« inconnue » avec ce degré de chaleur était
effrayant mais partiellement floue.
Puis, on a commencé nos stages et on n'avait aucun
problème avec les soins techniques. C'était parfaitement clair et
détaillé sur des fiches techniques expliquant tous. On
était des simples exécuteurs avec des mains tremblants en
injectant sans communiquer. On n'a jamais essayé d'établir une
relation avec les patients. Les vrais soucis était « quoi
dire » et « comment » surtout qu'on doit traiter
des différentes mesures relationnelles avec des exigences
particulièreset même une simple gesteobjective peut parfois
détruire l'âme de quelqu'un comme le faite de dire
« Tumeur » qui peut constituer un terme lourds signifiant
« Tu meurs ».
Ce sont des actes qui ne peuvent jamais être
détaillée sur des fiches techniques et qui nous demandent
beaucoup de prudence.
Nous nous souvenant bien de notre professeure qui disait `'
Tout le monde peut injecter mais certainement pas tout le monde peuvent
être un infirmier, vous n'êtes pas des simples exécuteurs de
soins vous êtes le confort, la coté claire et l'espoir du
patient... `
On n'a jamais cessé de poser la question si on est des
bons soignants par le faites d'être efficace, organisé et que tous
nos soins sont exécutés en temps et avec les normes.
Et lors d'une première communication avec un patient on
était vraiment impressionné par son retentissement sur le soin
technique : C'était la plus magnifique découverte !
Mais certain questions nous a toujours accompagné
surtout lors d'une difficulté relationnelles avec un patient qui refuse
le soin ou une perturbation de confiance et c'est pourquoi on a choisi de
traiter ce sujet dans l'un des milieux où les relations sont
énormément particulières : l'urgence
Elle s'agit du lien, du contact qui s'établit au moment
de sa prise en charge avec un professionnel. C'est pourquoi la relation
implique deux acteurs. Cela se traduit par des échanges verbaux comme
non verbaux, et ce, dans des circonstances le plus souvent anxiogène.
Ces contact sont favorisés par le regard,
l'écoute et le temps que prends le professionnel pour entrer en relation
avec le patient. (14)
Et malgré l'insuffisance et la non disponibilité
des études et des recherches dans ce contexte, Notre curiosité
nous a menées à essayer de trouver et utiliser les informations
limités concernant ce sujet.
Les statistiques trouvées étaient
énormément choquantes signifiant un environnement professionnel
altérant la psychologie de l'infirmier qui représente plus de 50%
des personnels de santé dans le monde selon l'OMS et qui fournit des
services vitaux pour l'ensemble du système de santé.'(15)
Selon l'enquête nationale conduite par la Drees, on
recensait en 2013 plus de 18 millions de passages annuels aux urgences. En
2014, ce nombre atteignait 19,7 millions de passages, soit une évolution
de 4 % en un an. En Tunisie c'était de 4,1% en 2016-2017.
''''''''''''''''''''''''''(16,17)
Prenant comme exemple le stress lié aux facteurs
professionnels, 25 à 40 % des professionnels de santé
déclarent souffrir de troubles de santé liés au stress au
travail dans le monde avec une prévalence de 41.4% en Australie, 55.8%
au Canada et 61.7% en Tunisie. L'état dépressif était
estimé à une fréquence de 32,4 % en Australie et de 9% en
Canada. -'(18-20)
Les étiologies de ces troubles sont nombreuses et
variées et on peut citer comme exemple la surcharge du travail
estimé par les études précédentes dont 32% à
41% en Canada et 72,5% en Tunisie. '(18,19)
L'agression et la violence sont aussi des véritables
raisons altérant la relation soignant soignée et affectant la
motivation et la psychologie de l'infirmier. La violence hospitalière
est estimée à 57% de violence verbale et 34% de violence physique
en Canada. En France, 94% personnel de santé était victime de
violence et les infirmiers était touchés dans près de la
moitié des cas. En Tunisie, cette violenceétait de type verbal,
il est estimé à 75%.(13, 15,16)
Rajoutant la surcharge mentale qui était estimée
par nombreux soignants comme étant un facteur parmi ceux qui influent la
capacité à effectuer le travail demandé. On trouve 18,4%
du personnel infirmier au Canada souffrant d'une surcharge mentale et 45,1% en
Tunisie. '(18,19)
Les conflits et les tensions aux urgences étaient parmi
les facteurs influençant sur la qualité des soins fournis aux
soignés. 31% des infirmières et 27% des infirmiers canadiens
attestent travailler dans des situations empreintes de grandes tensions et
28,9% en Tunisie. '(18,19)
Pour conclure, le soigné demande aux infirmiers une
« prise en charge » rapide, efficace, peu onéreuse. Le
soigné attend quant à lui un soin personnalisé, des
soignants disponibles, de l'écoute et de la chaleur humaine. Le soignant
peut se sentir perdu entre ces exigences et ces besoins contradictoires surtout
dans un contexte d'urgence qui connait ses particularités.
Nous avons l'honneur de traiter ce sujet dans le cadre
d'un projet de fin d'étude dans laquelle nous allons tenter à
répondre à ces questions préliminaires :
Quels sont les particularités de la prise la prise en
charge des patients en situation d'urgence et leurs influences sur la relation
soignant/soigné ?
Comment se manifeste les difficultés relationnelles
dans la relation soignant soignée ?
Que demande la relation soignant / soigné aux urgences
?
Existe-il une prise en charge des soignants dans ces services
pour une amélioration de la relation soignant/soigné ?
Peut-on agir sur les facteurs influençant la relation
soignant/soigné afin de garantir une relation plus humaine dans une
situation d'urgence ?
Les soignants auraient ils perdu leurs qualités
humaines, leurs attitude d'écoute et d'empathie?
Quels sont les facteurs influençant la relation
soignant soigné ?
Quel est l'impact de la relation soignant soigné sur la
qualité de soin, l'état de santé de patient et la
psychologie de l'infirmier ?
Que pourraient être les conséquences d'une
attitude non adaptée de la part du soignant pour le patient ?
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