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Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie


par Nina FRANCESCHI
Collège Ostéopathique de Provence Aix-Marseille - Diplôme d'ostéopathe 2020
  

Disponible en mode multipage

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    IMPACT DE LA SURSOLLICITATION

    OSTEOPATHIQUE CHEZ LES

    ETUDIANTS EN OSTEOPATHIE

    Etude de cohorte selon l'échelle de Dallas

    Par FRANCESCHI Nina

    Mémoire présenté au Collège Ostéopathique de Provence COP AM
    Marseille, 1er

    Soutenu publiquement le 03/07/2020

    Pour l'obtention du Diplôme d'Ostéopathie (D.O.) 2020

    conforme avec le décret n°2014-1505 du 12 décembre 2014 relatif à la formation en

    ostéopathie

    Sous l'accompagnement du maitre de mémoire : ASENCIO Aurélie
    Année 2019-2020

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    2019-2020

    REMERCIEMENTS

    Je tiens à adresser toute ma reconnaissance à mon maitre de mémoire, Aurélie ASENCIO, pour sa patience, sa disponibilité et ses nombreux conseils, qui ont contribué à alimenter mes recherches.

    Je remercie tous les intervenants, professeurs et étudiants, qui ont guidé mes réflexions, ont accepté de répondre à mes questions et se sont portés volontaires pour participer à ce mémoire.

    Un grand merci à mes parents, ma famille et mes amis qui m'ont apporté leur soutien moral et intellectuel tout au long de mes études.

    À Thomas, Jean-Jacques et mes grands-parents.

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    2019-2020

    SOMMAIRE

    Introduction 5

    I. GENESE 5

    II. CONTEXTE 5

    II.1. EFFICACITE ET EFFETS BENEFIQUES DE LA PRISE EN

    CHARGE OSTEOPATHIQUE 6

    II.2. EFFETS SECONDAIRES ET RISQUES DU TRAITEMENT

    OSTEOPATHIQUE 7

    III. CONCEPT OSTEOPATHIQUE 8

    III.1. ANDREW TAYLOR STILL 8

    III.2. IRVIN KORR 9

    Objectifs 11

    Matériel et méthode 12

    I. LES DOULEURS RACHIDIENNES ET/OU DU BASSIN CHEZ LES

    ETUDIANTS 14

    II. LES REPERCUSSIONS DE LA DOULEUR SELON L'ECHELLE DE

    DALLAS 16

    Discussion 18

    I. INTERPRETATION DES RESULTATS 18

    II. LES SOLUTIONS ENVISAGEES POUR AMELIORER LA PRISE EN

    CHARGE DES ETUDIANTS EN OSTEOPATHIE 19

    II.1. LA MOBILISATION MUSCULAIRE 20

    II.2. LES TECHNIQUES PREPARATOIRES 21

    II.2.1. Le Traitement Ostéopathique Général (T.O.G.) 22

    II.2.2. Les techniques réflexes 25

    II.3. LA RELANCE CRANIO-SACREE 27

    Conclusion 29

    BIBLIOGRAPHIE 30

    ANNEXES 34

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    Introduction

    L'ostéopathie est une prise en charge manuelle qui vise à restituer l'intégrité de l'organisme en recherchant les causes de la douleur et du déséquilibre. Sa pratique est reconnue pour ses aptitudes à libérer les troubles musculo-squelettiques, et en particulier les douleurs rachidiennes, même si les ostéopathes peuvent agir sur les systèmes digestif, crânien, génito-urinaire, ou encore pulmonaire. [1]

    I. GENESE

    Je me suis fréquemment demandé pourquoi les médecins prescrivaient des traitements médicamenteux pour traiter des symptômes et non leurs causes. J'ai toujours été attirée par le milieu médical, en particulier par la chirurgie, car, pour moi, l'importance de ce métier était d'être au plus près de la structure qu'elle soit touchée ou non par la maladie.

    J'ai découvert l'ostéopathie malgré moi, vers l'âge de dix ans, souffrant de rachialgies d'aussi loin que je m'en souvienne. L'ostéopathe, qui m'a pris en charge, m'a fait ressentir des sensations qui m'étaient alors inconnues. J'ai pris conscience de mon corps et compris que chaque organe, chaque tissu, chaque traumatisme vécu qu'il soit physique ou émotionnel, pouvait avoir un impact sur l'intégrité de mon corps.

    Je me suis intéressée aux différentes prises en charge de la douleur qu'elles soient médicales, paramédicales, manuelles, voire même spirituelles. Je me trouve à ce jour au stade où l'ostéopathie est, pour moi, la prise en charge la plus globale, ne se limitant pas au traitement symptomatique, mais cherchant toujours à comprendre les détails de la cause, de la raison de la douleur.

    À mon entrée en première année d'ostéopathie, j'ai été confrontée au fait d'être observée, puis manipulée quasiment chaque jour et traitée en clinique pratiquement une fois par mois par des étudiants de cinquième année. Ce ne sont pas ces manipulations qui m'ont dérangé au début de mon cursus, mais plutôt leurs conséquences. Des douleurs, courbatures, contractures ont commencé à apparaitre, légères au début, plus conséquentes en fin de deuxième année, pour atteindre leur sommet en milieu de troisième année.

    À ce jour, en fin de cursus, je ressens toujours une exacerbation de mes douleurs rachidiennes, qui sont plus fréquentes et persistantes qu'auparavant. J'en suis donc venue à me demander si ces trois années de manipulations en sont responsables, et c'est par cette réflexion que j'ai décidé de me lancer dans la conception de ce mémoire.

    II. CONTEXTE

    À l'heure actuelle, de nombreuses études ont permis une analyse intéressante des effets de la prise en charge ostéopathique. La revue de littérature ci-dessous m'a permis de poser le contexte de mon étude et d'illustrer mon propos. Elle est divisée en deux parties : l'efficacité et les effets bénéfiques du traitement ostéopathique dans un premier temps, et ses effets secondaires et risques dans un second temps.

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    II.1. EFFICACITE ET EFFETS BENEFIQUES DE LA PRISE EN CHARGE OSTEOPATHIQUE

    Selon un article de recherche publié dans le journal « Evidence-Based Complementary and Alternative Medicine » [2], basé sur de précédents écrits traitant des perturbations viscérales pouvant engendrer des tensions musculaires et douleurs dans les structures innervées par le segment spinal correspondant à partir du réflexe viscéro-somatique, il a été démontré qu'une seule séance de mobilisation ostéopathique de l'estomac et du foie atténue la douleur cervicale, et augmente l'amplitude du signal EMG (électromyographie) du muscle trapèze supérieur immédiatement et sept jours après le traitement chez les patients souffrant de cervicalgies non spécifiques et de dyspepsie fonctionnelle. Une autre étude de 2005 [3] a prouvé que les techniques du type HVBA (haute vélocité-basse amplitude) améliorent les douleurs et l'amplitude de mouvement de la région cervicale comparativement aux exercices de type flexion de tête. De plus, l'efficacité des techniques de type haute vélocité-basse amplitude a été démontrée [4] à court terme sur la région lombaire basse dans la diminution de la douleur et l'augmentation de la capacité fonctionnelle. Ces propos rejoignent les principes énoncés par le professeur Irvin Korr quant à la place des organes viscéraux dans les symptomatologies du système musculo-squelettique, que nous développerons dans la partie conceptuelle de ce mémoire.

    Concernant la prise en charge spécifique des patients atteints d'un syndrôme obstructif d'apnée du sommeil, un groupe de recherche [5] a montré que le traitement ostéopathique du ganglion sphéno-palatin n'a plus seulement pour but de prendre en charge les rhinites ou les ronflements, mais a pu améliorer la stabilité du pharynx chez ces patients, engendrant l'amélioration des sensations gustatives. Ces résultats ouvrent la voie à une nouvelle prise en charge de ces patients, afin d'améliorer leur qualité de vie.

    Une étude de 2018 sur la prise en charge ostéopathique des céphalées [6] a relevé l'importance du traitement ostéopathique chez les personnes souffrant de maux de tête, par l'amélioration de leurs symptômes lors de l'utilisation de l'ostéopathie comme alternative à d'autres traitements plus conventionnels comme les médicaments et tend à vouloir prouver l'efficacité de l'ostéopathie en complément des autres traitements des maux de tête. En effet, les médicaments ne corrigent pas la cause des céphalées, mais masquent seulement la douleur et les symptômes, tandis que l'ostéopathie pourrait potentiellement traiter la cause de ces maux de tête.

    Dans un article du « Journal of Family Practice » [7], une revue de littérature a été réalisée autour des meilleures utilisations du traitement ostéopathique, et relève l'impact grandissant de l'ostéopathie et ses bienfaits : sur la diminution de la douleur chez les patients lombalgiques chroniques, chez les femmes enceintes au cours du troisième trimestre de grossesse, sur la réduction de la durée de séjour en hôpital en post-opératoire et des patients atteints de pneumonie, ainsi que sur l'amélioration des symptômes de patients atteints du syndrôme du côlon irritable. Chez les patients gériatriques atteints de cancer [8], le traitement ostéopathique associé à des séances de kinésithérapie a montré une amélioration significative de la douleur. D'autres études ont démontré l'efficacité de la manipulation ostéopathique sur les douleurs chroniques de coccygodynie [9], ses effets immédiats sur l'action sensitivo-mécanique du nerf médian lors des manipulations cervicales [10], ainsi que son efficacité sur le traitement de la douleur et des symptômes somatiques associés chez les patients atteints de fibromyalgie [11]. Ces données permettent à leur tour de prouver les effets bénéfiques de la prise en charge ostéopathique des patients souffrant de douleurs chroniques en lien ou non avec une pathologie.

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    Deux autres projets d'étude portant respectivement sur l'efficacité et les effets physiologiques de la manipulation et de la mobilisation vertébrale chez les patients lombalgiques chroniques [12], et sur l'effet de six semaines de manipulation ostéopathique viscérale chez les patients lombalgiques chroniques et la constipation fonctionnelle [13], tendent à aider à la compréhension des mécanismes thérapeutiques dans l'amélioration de la qualité de vie des patients.

    En ce qui concerne les lombalgies, il a été conclu que l'ostéopathie réduit significativement les douleurs et améliore l'état fonctionnel des patients qu'ils soient atteints de lombalgies aigües, chroniques ou non spécifiques, ainsi que chez les femmes enceintes ou en post-partum, et ce jusqu'à trois mois après le traitement [14] [15] [16]. Les conclusions de ces études nous éclairent sur les effets à long terme de la prise en charge ostéopathique qui pourraient, chez les étudiants en ostéopathie, avoir des conséquences à retardement ou de longue durée sur leur qualité de vie.

    De nombreuses études décrivent l'efficacité du traitement ostéopathique : ses effets bénéfiques sur les douleurs et l'amélioration de la qualité de vie des patients ne sont donc plus à prouver, qu'ils soient immédiats ou qu'ils durent dans le temps. Cependant, qu'en est-il de ses limites ?

    II.2. EFFETS SECONDAIRES ET RISQUES DU TRAITEMENT OSTEOPATHIQUE

    D'après un rapport de recherche de l'INSERM de 2012 sur l'efficacité de la pratique de l'ostéopathie [17], des effets secondaires bénins ont été fréquemment relevés, tels qu'une exacerbation de la douleur, une sensation de raideur ou une restriction d'amplitude, avec une aggravation temporaire des symptômes. D'autres symptômes légers à modérés comme la fatigue, les céphalées, les acouphènes ou encore des troubles du sommeil sont à noter. De ce fait, il est conseillé aux patients de ne pas se rendre avec excès chez l'ostéopathe, limitant ainsi les sessions à une ou deux par an seulement [18] [19].

    Selon le « Livret 1 : Analyse critique des risques attribués aux manipulations du rachis cervical et recommandations de bonne pratique » rédigé par le Conseil Pluridisciplinaire pour l'encadrement du risque lié à l'exercice de l'ostéopathie du Registre des Ostéopathes de France en 2005 [20], les principaux risques liés aux manipulations du rachis cervical sont vasculaires au niveau du territoire artériel vertébro-basilaire menant à une dissection artérielle. Les autres risques recensés concernent des complications ostéo-articulaires (hernies discales cervicales, fractures, luxations, entorses), des complications neurologiques (radiculalgies, compressions médullaires), et des incidents et désagréments passagers de type nausées, vertiges, réactions neurovégétatives, fatigue, courbatures.

    Dans une étude du « Journal of The Royal Society of Medicine » sur les effets des manipulations rachidiennes [21], il a été identifié plus de 200 cas de préjudices, dont le plus grave était dû à la dissection de l'artère vertébrale. Cette étude de cas suggère une relation causale entre manipulations vertébrales et effets indésirables, en particulier lors des manipulations du rachis cervical.

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    III. CONCEPT OSTEOPATHIQUE

    La littérature nous informe des différents effets de la prise en charge ostéopathique, qu'ils soient bénéfiques ou à risque. Intéressons-nous maintenant au concept ostéopathique, en particulier aux différents propos du fondateur de l'ostéopathie Andrew Taylor Still et du professeur Irvin Korr.

    III.1. ANDREW TAYLOR STILL

    Andrew Taylor Still est le père fondateur de l'ostéopathie, au milieu du XIXème siècle. Il a pratiqué la médecine de façon itinérante dans le Middle West américain. Suite à de nombreux évènements historiques (participation à la guerre de Sécession de 1861 à 1865 en tant que chirurgien lui permettant de perfectionner ses connaissances en anatomie) et familiaux (perte de sa première épouse, décès de son père d'une bronchite, décès de quatre de ses enfants d'une méningite cérébro-spinale), il a remis en question la médecine conventionnelle, s'est tourné vers d'autres thérapies, ainsi que vers une quête spirituelle. Par ces diverses influences, le 22 juin 1874, Still a proclamé la naissance de ce qu'il nommera « ostéopathie » seulement en 1885. Il forma ses fils et ouvrit l'American School of Osteopathy à Kirksville en 1892.

    Pour transmettre et enseigner sa philosophie à propos de la prise en charge des patients, Still a usé de nombreux axiomes (proposition considérée comme évidente, admise sans démonstration). Un m'a particulièrement interpellé, peut-être parce qu'il est affiché dans la bibliothèque de l'école : « Find it, fix it, and leave it alone » [22], qui signifie littéralement « Trouvez-le, corrigez-le, et laissez-le tranquille ». Bien qu'il n'ait jamais rédigé ces termes exacts, ses étudiants et contemporains s'y réfèrent comme référence satirique du docteur Still.

    Figure 1 : Andrew Taylor Still Caricature Postcard With Phrase «Find It, Fix It, And Leave It
    Alone». Museum of Osteopathic Medicine, Kirksville, MO.

    Un des thèmes les plus récurrents de ses écrits est l'importance de retrouver la cause sous-jacente du problème présent, « Find it » : en effet, dans la médecine moderne, les prescriptions sont faites dans le but de traiter les symptômes et non pas la cause du trouble en elle-même, et c'est pour cela que l'ostéopathie, par son approche globale et la recherche de la cause sous-

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    jacente, tend à apporter des solutions plus efficaces et durables aux troubles musculo-squelettiques dans un premier temps, puis aux autres troubles dans un second temps.

    Pour ce qui est de la deuxième partie de son axiome, « fix it », Still fait référence au fait de régler le problème. Il nous renvoie alors à une autre notion importante qui est « La structure gouverne la fonction. » [23]. Du fait de sa définition même, « gouverner » signifie « diriger un navire » et laisse donc entendre que la structure serait un guide pour la fonction. Nous parlons alors d'interactions entre structure et fonction, car l'une ne peut fonctionner sans l'autre.

    Enfin, vient la troisième partie de l'axiome, « and leave it alone », qui fait référence à l'habilité inhérente du corps à se soigner lui-même : quand le problème sous-jacent se résoudra, alors le corps pourra compléter le processus. Il était important pour Still de traiter la cause avec précision et de laisser le corps faire le reste. Cette phrase nous alerte sur les effets du sur-traitement : Hildreth (ostéopathe de la première heure et conservateur, promu doyen de l'American School of Osteopathy avec pour mission de restaurer l'ostéopathie authentique) a déclaré que le raisonnement derrière cet axiome était que « si le traitement était donné trop tôt après la correction de la lésion, le tissu serait apte à être traumatisé et la perturbation serait pire qu'avant le traitement. ». Pour Lane (professeur de pathologie à l'American School of Osteopathy), cela signifiait qu'après la correction d'une lésion, la nature ferait le travail nécessaire pour rendre superflu le besoin de traitements fréquents.

    III.2. IRVIN KORR

    Irvin Korr (1909-2004) a été l'un des physiologistes les plus prometteurs de son époque. Il a tenté de développer scientifiquement la philosophie de Still. Il a publié des travaux neurophysiologiques dans le domaine des réflexes somato-viscéraux, a démontré que les organes internes servent à maintenir le système musculo-squelettique en marche et que la plupart des causes des maladies y sont localisées.

    Selon lui [24], l'ostéopathie est fondée sur quatre principes essentiels :

    1. « Les articulations et les tissus de soutien sont sujets à des dérèglements anatomiques et fonctionnels. »

    2. « Ces dérèglements ont des répercussions locales et des répercussions à distance. »

    3. « Ces dérèglements sont en relation directe ou indirecte avec d'autres facteurs pathologiques. »

    4. « On peut déceler ces dérèglements, et on peut influencer favorablement leurs répercussions locales et systémiques. Celles-ci peuvent être décelées et favorablement influencées par des manipulations. »

    Les dysfonctions se manifestent par des phénomènes locaux ou à distance : une hypersensibilité musculaire et vertébrale, des modifications du comportement musculaire, des altérations de la texture des tissus musculaires, conjonctifs et de la peau, des variations de la circulation locale et des échanges entre le sang et les tissus, ainsi que des altérations dans les fonctions viscérales et autres fonctions végétatives.

    Au niveau neurologique, deux principes essentiels sont à comprendre concernant le contrôle d'une activité efférente :

    - Selon le principe de réciprocité, chaque neurone peut influencer et peut être influencé par presque tous les autres neurones du corps ;

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    - Le principe de convergence établit que de nombreuses fibres convergent vers chaque neurone moteur et s'articulent avec ceux-ci, ainsi les fibres présynaptiques conduisent des influx en provenance de nombreux points d'origines différentes vers le neurone efférent qui, par conséquent, représente une voie finale.

    Anciennement, nous parlions de lésion ostéopathique, mais ce terme a été modifié pour éviter de confondre la dysfonction ostéopathique avec une lésion tissulaire de l'ordre de la pathologie médicale. Par définition, la dysfonction ostéopathique est la restriction de mobilité d'un élément autour d'un point de ralentissement qui respecte les limites physiologiques de l'articulation et qui se caractérise par sa quantité (distance) et sa qualité (densité, élasticité) : la dysfonction est donc nommée par le plus grand sens de mobilité retrouvé dans ce système.

    De plus, Korr souligne que la sur-stimulation chronique des neurones efférents « peut donc entrainer des perturbations fonctionnelles dans les tissus ou organes qu'ils innervent », et que ces effets ne sont pas toujours immédiats, mais qu'ils sont prédominants, en engendrant un état inflammatoire des tissus, une altération de la circulation capillaire, ainsi que des troubles de tout le système digestif, ce qui impacterait l'homéostasie du corps tout entier.

    Les démarches de ces pionniers prennent tout leur sens dans mon étude, car dans notre pratique quotidienne, en particulier lors des travaux dirigés (T.D.), nous sommes amenés à manipuler de nombreuses fois par jour les mêmes zones, la plupart du temps non douloureuses, à y rechercher des dysfonctions, et parfois même à traiter plusieurs fois des dysfonctions qui ne seraient sans doute pas présentes si cette zone n'avait pas été autant stimulée auparavant, que ce soit indirectement par les manipulations du système viscéral ou directement par les mobilisations du système musculo-squelettique.

    Les étudiants en ostéopathie sont sans arrêt manipulés, testés, traités, corrigés, pour les bienfaits de leur enseignement et de leur apprentissage : quels sont les effets de cette sursollicitation ? quelles solutions pouvons-nous apporter pour améliorer leur prise en charge ?

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    Objectifs

    La prise en charge ostéopathique est une solution durable à de nombreux maux. Cependant, elle comporte des risques dans certaines circonstances et peut engendrer des effets secondaires souvent éphémères, mais qui peuvent se révéler à distance et sur le long terme quand la prise en charge est réalisée de façon excessive.

    Par cette étude, je souhaiterai démontrer l'influence de la récidive des manipulations ostéopathiques sur l'axe rachidien et le bassin des étudiants en ostéopathie.

    J'aimerai trouver des solutions alternatives à leur prise en charge tout en continuant d'avoir un apprentissage complet du panel de tests et techniques ostéopathiques, ainsi que la possibilité de pouvoir développer le « toucher » tout au long du cursus.

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    Matériel et méthode

    Nous étudions les étudiants en ostéopathie de la première à la cinquième année. Ils sont répartis en deux groupes supposément équitables et équilibrés :

    - La population A est composée d'étudiants de première, deuxième et troisième années ; - La population B est composée d'étudiants de quatrième et cinquième années.

    Cette répartition a été choisie en lien avec l'Annexe 2 (Maquette de formation en ostéopathie) de l'Arrêté du 12 décembre 2014 relatif à la formation en ostéopathie (JORF n°0289 du 14 décembre 2014) [25] qui décrit précisément les axes de formation et leur volume horaire par année. Après analyse, nous observons que le volume horaire de l'axe de formation « 5 - Pratique Ostéopathique » en quatrième année ne représente que 110 heures sur les 976 heures de formation, soit 11,27%, et qu'aucune heure ne lui est consacrée en cinquième année sur les 966 heures de formation. Tandis qu'en première année, 380 heures sur 952 lui sont consacrées (39,91%), 428 heures sur 996 en deuxième année (42,97%), et 348 heures sur 970 en troisième année (35,87%). Nous en déduisons donc que les étudiants de première, deuxième et troisième années passent plus d'un tiers de leur formation à pratiquer et affiner les tests et manipulations ostéopathiques qui leur sont enseignés en T.D., et c'est donc autant de manipulations qui peuvent avoir des répercussions sur leur système ostéo-articulaire.

    De plus, nous choisissons de nous orienter sur l'axe rachidien et le bassin qui représentent 590 heures de formation cumulées sur 1156 entre les trois premières années de formation, soit 51,03%. Plus de la moitié des manipulations réalisées concernent le rachis et le bassin, il nous parait donc évident de porter notre étude sur ces zones les plus étudiées.

    Concernant la « Formation pratique clinique », en première et deuxième années, les étudiants sont en « Stage d'observation et découverte du métier » pendant respectivement 50 et 70 heures, et sont donc amenés à découvrir et observer la pratique des consultations ostéopathiques dans la clinique interne de l'école. Cependant, ils ne sont pas seulement observateurs, mais sont aussi de potentiels patients pour les étudiants en fin de cursus à chaque présence en clinique interne.

    La tranche d'âge étudiée est 18-26 ans, et fait référence à l'Enquête Nationale sur les Conditions de Vie des Étudiant-e-s de 2016 menée par l'Observatoire National de la Vie Étudiante [26] qui a relevé que 83,6% des étudiants ont entre 18 et 26 ans contre seulement 3,7% d'étudiants âgés de moins de 18 ans, et 12,7% d'étudiants âgés de plus de 26 ans.

    Nous définissons deux populations « témoins » recrutées au Centre de Soins Ostéopathiques selon le même mode de recrutement que les populations A et B :

    - La population C est composée d'étudiants de Licence 1, 2 ou 3 ;

    - La population D est composée d'étudiants de Master 1 ou 2.

    Le mode de recrutement s'effectue par un questionnaire d'inclusion nominatif (Annexe 1) délivrant des réponses aux critères d'inclusion et d'exclusion décrits ci-dessous :

    - Critères d'inclusion

    o Étudiant-e de la Licence 1 au Master 2 âgé-e de 18 à 26 ans inclus.

    - Critères d'exclusion

    o Pathologies vertébrales et du bassin telles que scoliose, tumeur maligne, ostéoporose, syndrTMme de la queue de cheval, radiculalgie, ostéomyélite, fracture vertébrale ou du bassin, hernie discale, tassement vertébral, cancer, spondylarthrite ankylosante... ;

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    o Antécédents de chirurgie du rachis ou du bassin ;

    o Contre-indications aux manipulations ostéopathiques [27] [28] ;

    o Plus de trois manipulations ostéopathiques par un ostéopathe D.O. entre janvier 2019 et juin 2020.

    Afin d'évaluer la présence de douleurs rachidiennes et/ou du bassin, ainsi que ses répercussions sur la qualité de vie, nous utilisons l'Auto-questionnaire de Dallas (D.R.A.D.) (Annexe 2). Cette échelle est la traduction française du « Dallas Pain Questionnaire » de Lawlis, Cuencas, Selby et McCoy [29]. La version utilisée est traduite et validée par la Section Rachis de la Société Française de Rhumatologie. Ce questionnaire se base sur l'évaluation des douleurs du rachis, mais ses liens anatomiques avec le bassin nous ont permis d'en étendre son appréciation.

    Le formulaire explore quatre aspects de la vie courante : activités quotidiennes, travail et loisirs, dépression et anxiété, et sociabilité. Ces aspects sont traités par 16 questions à coter sur une échelle visuelle analogique divisée en cinq à huit segments.

    Les résultats des différentes échelles numériques permettent d'établir le pourcentage d'impact

    de la douleur sur chacun des quatre composants selon l'échelle de Dallas :

    - Items 1 à 7 : répercussion sur les activités quotidiennes ;

    - Items 8 à 10 : répercussion sur le rapport activités professionnelles/loisirs ;

    - Items 11 à 13 : répercussion sur le rapport anxiété/dépression ;

    - Items 14 à 16 : répercussion sur la sociabilité.

    Le détail des formules utilisées pour le calcul des différents scores est décrit ci-dessous :

    - Total des items 1 à 7 * 3 = pourcentage (%) de répercussion sur les activités quotidiennes ;

    - Total des items 8 à 10 * 5 = pourcentage (%) de répercussion sur le rapport activités professionnelles/loisirs ;

    - Total des items 11 à 13 * 5 = pourcentage (%) de répercussion sur le rapport anxiété/dépression ;

    - Total des items 14 à 16 * 5 = pourcentage (%) de répercussion sur la sociabilité.

    Le D.RA.D. est distribué à deux reprises, afin de noter l'évolution de la douleur et de ses répercussions :

    - Une première fois au mois d'octobre à tous les groupes (J1) ;

    - Une seconde fois au mois de février aux étudiants en ostéopathie seulement (J2).

    13

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    Résultats

    345 étudiants ont répondu au questionnaire d'inclusion, et 220 ont été inclus dont 83 pour la population A, 60 pour la population B, 39 pour la population C et 38 pour la population D. Une randomisation par tirage au sort sans remise est effectuée afin d'obtenir 38 étudiants dans chaque population.

    345 répondants

    125 exclus

    220 inclus

    PopA

    PopB

    PopC

    PopD

    83

    60

    39

    38

    RANDOMISATION

    38

    38

    38

    38

    Figure 2 : Tableau récapitulatif du nombre d'étudiants inclus et exclus.

    I. LES DOULEURS RACHIDIENNES ET/OU DU BASSIN CHEZ LES

    ETUDIANTS

    Présence ou absence de douleurs rachidiennes et/ou du bassin
    chez les étudiants à J1

    100%

    90%

    89,5%

    10,5%

     

    94,7%

     

    71,1%

    28,9%

     
     

    80%

     
     
     
     

    70%

     
     
     
     

    60%

     
     
     

    63,2%

    50%

     
     
     
     

    40%

     
     
     
     

    30%

     
     
     
     
     

    20%

     
     
     
     

    10%

     
     
     

    36,8%

    0%

     
     
     
     

    5,3%

    PopA PopB PopC PopD

    Absence de douleurs Présence de douleurs

    p £ 0.001

    Figure 3 : Présence ou absence de douleurs rachidiennes et/ou du bassin chez les étudiants à J1.

    Nous observons que, dans les populations A et B représentant les étudiants en ostéopathie, il y a respectivement 89.5% et 94.7% d'étudiants qui présentent des douleurs du rachis et/ou du bassin lors de la première phase de l'étude (J1), contre respectivement 71.1% et 63.2% chez les étudiants hors ostéopathie (populations C et D).

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

    14

    Présence ou absence de douleurs rachidiennes et/ou du bassin
    chez les étudiants à J1

    100%

    90%

    80%

    70%

    60%

    50%

    40%

    30%

    20%

    10%

    0%

    67,1%

    32,9%

    92,1%

    7,9%

    Etudiants en ostéopathie Etudiants hors ostéopathie

    Absence de douleurs Présence de douleurs

    p £ 0.001

    Figure 4 : Présence ou absence de douleurs rachidiennes et/ou du bassin chez les étudiants à J1.

    En moyenne, 92.1% des étudiants en ostéopathie présentent des douleurs du rachis et/ou du bassin, contre 67.1% des étudiants hors ostéopathie.

    Le test de liaison X2 avec 1 ddl donne X2 3 10.827, ce qui permet d'obtenir p £ 0.001 : la liaison est statistiquement significative entre la présence de douleurs rachidiennes et/ou du bassin et le fait d'être étudiant en ostéopathie, et il y a moins de 1 chance sur 1000 que la distribution résulte du hasard.

    Le calcul du coefficient Q de Yule obtient 0.92, ce qui signifie que l'intensité de liaison entre la présence de douleurs rachidiennes et/ou du bassin et le fait d'être étudiant en ostéopathie est très forte (0.70 £ Q £ 1).

    15

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

    II. LES REPERCUSSIONS DE LA DOULEUR SELON L'ECHELLE DE

    DALLAS

    8,16%

    7,24%

    Répercussion sur la sociabilité

     

    4,61%

     
     

    3,29%

     
     

    2,76%

    0,00% 5,00% 10,00% 15,00% 20,00%

    PopA PopB PopC PopD

    p = 0.07

    Répercussion sur les activités quotidiennes

    Répercussion sur le rapport activités professionnelles/loisirs

    Répercussion sur le rapport anxiété/dépression

    8,03%

    8,82%

    11,32%

    11,58%

    11,61%

    12,24%

    12,39%

    13,55%

    16,58%

    18,55%

    18,55%

    Scores du D.R.A.D. 1 chez tous les étudiants

    Figure 5 : Répercussions de la douleur sur la qualité de vie des étudiants selon l'échelle de Dallas à

    J1.

    Lors de la première phase de l'étude, nous observons, dans la population A, 18.55% de répercussion sur les activités quotidiennes, 11.32% de répercussion sur le rapport activités professionnelles/loisirs, 13.55% de répercussion sur le rapport anxiété/dépression, et 7.64% de répercussion sur la sociabilité.

    Dans la population B, nous obtenons 18.55% de répercussion sur les activités quotidiennes, 12.24% de répercussion sur le rapport activités professionnelles/loisirs, 16.58% de répercussion sur le rapport anxiété/dépression, et 4.61% de répercussion sur la sociabilité.

    Dans la population C, nous retrouvons 12.39% de répercussion sur les activités quotidiennes, 8.03% de répercussion sur le rapport activités professionnelles/loisirs, 11.58% de répercussion sur le rapport anxiété/dépression, et 3.29% de répercussion sur la sociabilité.

    Dans la population D, nous obtenons 11.61% de répercussion sur les activités quotidiennes, 8.82% de répercussion sur le rapport activités professionnelles/loisirs, 8.16% de répercussion sur le rapport anxiété/dépression, et 2.76% de répercussion sur la sociabilité.

    Selon le test de corrélation de Pearson, pour les populations A et C, nous obtenons p = 0.07. Selon le test de corrélation de Pearson, pour les populations B et D, nous obtenons p = 0.07.

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

    16

    Scores du D.R.A.D. 2 chez les étudiants en ostéopathie

    9,11%

    Répercussion sur les activités quotidiennes

    18,55%

    Répercussion sur le rapport activités professionnelles/loisirs

     

    10,79%

     
     
     
     
     

    11,58%

    13,55%

    Répercussion sur le rapport anxiété/dépression

    14,61%

    6,18%

    Répercussion sur la sociabilité

    3,42%

    0,00% 5,00% 10,00% 15,00% 20,00% 25,00%

    PopA PopB

    p £ 0.05

    Figure 6 : Répercussions de la douleur sur la qualité de vie des étudiants en ostéopathie selon
    l'échelle de Dallas à J2.

    Lors de la seconde phase de l'étude, nous observons, dans la population A, 19.11% de répercussion sur les activités quotidiennes, 10.79% de répercussion sur le rapport activités professionnelles/loisirs, 13.55% de répercussion sur le rapport anxiété/dépression, et 6.18% de répercussion sur la sociabilité.

    Dans la population B, nous obtenons 18.55% de répercussion sur les activités quotidiennes, 11.58% de répercussion sur le rapport activités professionnelles/loisirs, 14.61% de répercussion sur le rapport anxiété/dépression, et 3.42% de répercussion sur la sociabilité.

    Selon le test de corrélation de Pearson, nous obtenons p £ 0.05.

    17

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

    Discussion

    I. INTERPRETATION DES RESULTATS

    D'après les résultats obtenus, nous observons, qu'en moyenne, les étudiants en ostéopathie présentent presque 1.4 fois plus de douleurs du rachis et/ou du bassin que les étudiants hors ostéopathie de même niveau universitaire. (Figures 3 et 4)

    Selon l'échelle de Dallas, lors de la première phase de l'étude, nous observons que, chez les étudiants en ostéopathie en début de cursus (population A), les répercussions de la douleur sur la qualité de vie sont plus importantes dans tous les domaines étudiés que chez les étudiants en Licence 1-2-3 (population C).

    En ce qui concerne les étudiants en ostéopathie en fin de cursus (population B), les résultats obtenus sont d'autant plus importants, en particulier le rapport anxiété/dépression qui est doublé chez ces mêmes étudiants par rapport aux étudiants en Master 1-2 (population D). (Figure 5)

    Lors de la seconde phase de l'étude, effectuée chez les étudiants en ostéopathie seulement, nous obtenons de légères variations des répercussions de la douleur sur la qualité de vie (Figures 7 et 8), entre 0 et 2%. Cependant, les questionnaires ayant été distribués à seulement trois mois d'intervalle, il serait intéressant de réaliser une dernière enquête en fin d'année scolaire afin d'observer une réelle évolution dans le temps. De plus, les étudiants ayant été régulièrement traités lors de leur clinique interne pendant l'intervalle, il faut considérer la possibilité d'une certaine adaptation, avec un seuil de tolérance atteint au niveau de la perturbation musculo-squelettique.

    Comparaison des scores du D.R.A.D. 1 et 2 de la population A

    20%

    18,55%

    19,11%

     
     

    13,55%

    13,55%

    11,32%

    10,79%

    18%

    16%

    14%

    12%

    10%

    8%

    6%

    4%

    2%

    0%

    7,24%

    6,18%

    Répercussion sur les Répercussion sur le Répercussion sur le Répercussion sur la

    activités quotidiennes rapport activités rapport sociabilité
    professionnelles/loisirs anxiété/dépression

    J1 J2 p £ 0.001

    Figure 7 : Répercussions de la douleur sur la qualité de vie chez les étudiants de premier cycle en
    ostéopathie selon l'échelle de Dallas à J1 et J2.

    Selon le test de corrélation de Pearson, pour la population A, nous obtenons p £ 0.001.

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

    18

    Comparaison des scores du D.R.A.D. 1 et 2 de la population B

    20%

    18,55%

    18,55%

     
     

    16,58%

    12,24%

    11,58%

    4,61%

    3,42%

    14,61%

    15%

    10%

    5%

    0%

    Répercussion sur les Répercussion sur le Répercussion sur le Répercussion sur la

    activités quotidiennes rapport activités rapport sociabilité
    professionnelles/loisirs anxiété/dépression

    J1 J2

    p £ 0.01

    Figure 8 : Répercussions de la douleur sur la qualité de vie chez les étudiants de second cycle en
    ostéopathie selon l'échelle de Dallas à J1 et J2.

    Selon le test de corrélation de Pearson, pour la population B, nous obtenons p £ 0.01.

    Au vu des résultats, force est de constater que les études d'ostéopathie ont des conséquences évidentes sur le bien-être, et la santé physique et morale des étudiants toute année confondue. Il est intéressant d'étudier des pistes d'amélioration de leur prise en charge lors de leur enseignement.

    II. LES SOLUTIONS ENVISAGEES POUR AMELIORER LA PRISE EN

    CHARGE DES ETUDIANTS EN OSTEOPATHIE

    Dans notre pratique, nous recevons principalement des patients algiques, avec comme motif de consultation premier les douleurs musculo-squelettiques [30], en particulier les lombalgies.

    Cependant, lors de notre formation, nous avons appris à manipuler et traiter des zones le plus souvent non douloureuses. Prenons l'exemple d'un cours de T.D. de deuxième année portant sur les techniques structurelles (haute vélocité-basse amplitude) sur les vertèbres lombaires. Le cours commence par des rappels anatomiques, ainsi que biomécaniques, puis les étudiants revoient les différentes notions et tests appris dès la première année. Enfin vient la présentation des techniques en elles-mêmes. Le professeur-ostéopathe va montrer de nombreuses fois le placement sur un étudiant volontaire, et réaliser la correction sous forme de thrust (mobilisation passive de haute vélocité-basse amplitude) sur une vertèbre lombaire retrouvée en dysfonction.

    Bien que la notion de craquement ne soit pas synonyme de réussite de la technique, l'étudiant manipulé va ressentir la sensation d'être « débloqué » et retrouver une plus grande mobilité [31] [32]. Puis, chaque étudiant va réaliser les mêmes étapes, à de nombreuses reprises, et ce sur plusieurs étudiants, afin de manipuler différents gabarits.

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

    19

    C'est cette répétition de manipulations qui, à terme, engendre des douleurs et des répercussions sur la qualité de vie des étudiants. En effet, les manipulations de type structurel sont des manipulations articulaires de haute vélocité, ce qui implique la réaction de plusieurs récepteurs kinesthésiques des articulations : corpuscules lamelleux ou de Pacini, mécanorécepteurs de type 2 ou corpuscules de Ruffini, et terminaisons libres [33]. Ces récepteurs sont soutenus par des ligaments semblables à des faisceaux neuro-tendineux, et permettent l'ajustement de l'inhibition réflexe des muscles lorsque l'articulation est en contrainte. Si nous dépassons le seuil d'excitabilité d'un des récepteurs par thrusts répétés sur une même zone, comme c'est le cas lors de l'apprentissage des techniques, nous pouvons entrainer à terme des décharges permanentes des arcs réflexes, ce qui engendre une souffrance capsulo-ligamentaire, et donc une exacerbation de la douleur. Ces propos rejoignent ceux d'Irvin Korr sur les effets secondaires d'un déséquilibre neurologique et nous interpellent sur leurs conséquences à long terme sur les étudiants en ostéopathie.

    Quelles solutions pouvons-nous apporter à la prise en charge des étudiants en ostéopathie ?

    II.1. LA MOBILISATION MUSCULAIRE

    Tout d'abord, nous pourrions proposer de courtes séances d'échauffement de type « réveil musculaire » aux étudiants avant les T.D. En effet, des recherches ont fourni des informations concrètes sur la place de l'échauffement dans l'amélioration des performances dans un large éventail de sports [34] : le but d'un échauffement est d'augmenter la température corporelle sans engendrer de fatigue musculaire. Il permet une préparation de l'ensemble du système musculo-tendineux à l'activité. L'augmentation des températures corporelle et musculaire entraine aussi une augmentation de l'élasticité tendineuse, ainsi qu'une plus grande amplitude articulaire.

    De plus, à froid, le liquide synovial, situé entre les différentes articulations, se présente sous forme visqueuse. Pour pouvoir jouer son rôle lubrificateur, il est important de mobiliser chacune des articulations qui va être sollicitée par des mouvements de faible amplitude et en douceur. Ces mobilisations vont permettre une augmentation de la production de la synovie sécrétée par les cellules de la membrane synoviale. Cette production va engendrer une adaptabilité du cartilage qui va gagner en élasticité, et va donc jouer au mieux son rôle d'amortisseur en augmentant sa résistance aux chocs et aux cisaillements [35].

    De ce fait, nous pourrions proposer des exercices simples et de courte durée au début de chaque T.D., dans le but de prévenir les douleurs liées aux manipulations répétées nécessaires à l'apprentissage des différents tests et techniques.

    Selon Gilles Cometti, préparateur physique au Centre d'Expertise de la Performance de Dijon [36], l'échauffement se réalise suivant cinq étapes, et en deux phases :

    - Une phase analytique qui permet l'augmentation de la température musculaire ;

    - Une phase globale qui entraine l'augmentation de la température centrale.

    Ces cinq étapes nécessitant respectivement entre cinq à dix minutes, et notre prise en charge ne visant pas l'augmentation des performances, mais seulement l'augmentation de la température corporelle afin de gagner en élasticité au niveau tendineux et cartilagineux, nous nous intéresserons seulement à la phase globale. Cette phase est composée d'exercices sous forme de contractions isométriques des zones qui vont être stimulées.

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

    20

    Exemples d'échauffements à réaliser avant chaque T.D. :

    - Pour le rachis, composé des muscles postérieurs du tronc et du cou dont l'action est l'auto-agrandissement du tronc [37], nous pourrions demander aux étudiants, assis sur leur table de pratique, de réaliser ce mouvement d'auto-agrandissement pendant trois secondes, puis de relâcher, sur trois cycles. Cela va permettre d'échauffer les muscles profonds de la colonne vertébrale.

    - Pour la région cervicale, composée des muscles postérieurs du cou qui ont pour action l'extension, l'inclinaison et la rotation de la tête et du cou, et des muscles antérieurs et latéraux du cou permettant la flexion, l'inclinaison et la rotation de la tête et du cou [37], nous proposerons aux étudiants en binôme, de réaliser ces mouvements suivant le principe isométrique sur trois cycles.

    - Pour la région thoracique, composée des muscles postérieurs du tronc et du cou participant à l'auto-agrandissement du tronc, des muscles intercostaux et sub-costaux jouant un rôle dans les rotations vertébrales et la mobilité costale, des muscles antéro-latéraux de l'abdomen entrainant la diminution du diamètre de la région abdominale et la flexion du tronc vers l'avant, et du diaphragme étant le principal muscle inspirateur [37], nous pourrions commencer le cours par trois cycles respiratoires en expliquant aux étudiants, qu'à chaque respiration, il faudra gonfler le ventre pour permettre au diaphragme de travailler dans toute sa mobilité. De plus, pour échauffer au mieux les muscles antéro-latéraux, nous pourrions demander aux étudiants de réaliser des flexions de tronc contre-résistance sur trois cycles.

    - Pour la région lombaire, composée des muscles latéro-vertébraux lombaux, permettant la délordose lombaire, la flexion, l'inclinaison et la rotation controlatérale pour l'ilio-psoas, l'inclinaison latérale et l'élévation du bassin homolatéral pour le carré des lombes [37], de ce fait les étudiants pourraient échauffer ces muscles par des exercices de flexion de hanche contre-résistance sur trois cycles pour l'ilio-psoas, et des inclinaisons de tronc contre-résistance sur trois cycles pour le carré des lombes, en respectant des temps de repos de quelques secondes entre chaque cycle.

    - Pour le bassin, soutenu par les ligaments des articulations sacro-iliaques antérieurs et postérieurs, les muscles profonds de la hanche ou pelvi-trochantériens permettant la rotation externe du fémur, la rétroversion du bassin et la rotation interne du bassin sur le fémur, les muscles petits, moyens et grands fessiers entrainant le fémur en flexion, abduction et rotation interne, une antéversion du bassin, une inclinaison latérale du pelvis, et l'ilio-psoas qui entraine une flexion de hanche et une antéversion du bassin [37], il serait intéressant de venir travailler l'ilio-psoas en flexion de hanche contre-résistance, ainsi que le piriforme en rotation interne de hanche contre-résistance sur trois cycles.

    II.2. LES TECHNIQUES PREPARATOIRES

    Dans un deuxième temps, il serait intéressant de réaliser des techniques préparatoires sur le système myo-fascio-ligamentaire avant d'aborder les différentes techniques structurelles sur le rachis et le bassin. Comme avant d'aborder une technique sur une dysfonction traumatique, nous pourrions réaliser des manipulations de type T.O.G. ou un traitement réflexe à visée neurovégétative (traits tirés) sur la zone abordée en cours.

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

    21

    II.2.1. Le Traitement Ostéopathique Général (T.O.G.)

    Le Traitement Ostéopathique Général [38] est une série de manipulations qui sont à la fois des tests et des corrections permettant une amélioration du mouvement dans une dysfonction par la mobilisation des articulations et le relâchement des tissus mous. Cette prise en charge est définie par la règle des « 3 R » : routine, rythme, rotation. Elle demande au praticien une certaine coordination, dans le respect du confort du patient dans les différents positionnements (décubitus, procubitus, latéro-cubitus).

    Cette pratique se base sur l'observation statique et dynamique du patient, puis le test de positionnement des iliaques, qui va déterminer une épine iliaque postéro-supérieure plus haute et antérieure qui signe une dysfonction de rotation antérieure de l'iliaque correspondant.

    Les routines en décubitus et latéro-cubitus commencent par la mobilisation du membre inférieur homolatéral à l'iliaque en dysfonction, puis du membre supérieur homolatéral, puis du segment cervical, du membre supérieur controlatéral, et enfin du membre inférieur controlatéral. La routine en procubitus suit le même schéma sans mobilisation du segment cervical.

    Exemples de mobilisations de type T.O.G. à réaliser avant et/ou après chaque T.D. :

    - Pour les T.D. sur l'iliaque, nous pouvons mettre en place une mobilisation de la hanche en circumduction dans le sens anti-horaire pour une dysfonction de rotation antérieure en tractant l'iliaque vers le bas et augmentant la flexion de hanche, et dans le sens horaire pour une dysfonction de rotation postérieure en tractant l'iliaque vers le haut en début de cours (Figure 9). Cette mobilisation vise le relâchement des ligaments ilio-lombaires et sacrés, et une amélioration de l'amplitude articulaire.

    Figure 9 : « Postériorisation/antériorisation iliaques » par Carmen G. Muller. [38]

    - Pour les T.D. sur le sacrum, nous pouvons réaliser une mobilisation de l'articulation sacro-iliaque en procubitus en bilatéral en début de cours. (Figure 10)

    Figure 10 : « Articulation sacro-iliaque » par Carmen G. Muller. [38]

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

    22

    - Pour les T.D. sur le rachis lombaire, nous pourrions cibler la prise en charge T.O.G. sur des oscillations et des étirements de la zone T9 à L5 en début de cours (Figure 11), ainsi qu'un travail sur le fascia thoraco-lombaire et le carré des lombes en fin de cours (Figure 12).

    Figure 11 : « Rachis lombaire » par Carmen G. Muller. [38]

    Figure 12 : « Rachis lombaire et tissus mous » par Carmen G. Muller. [38]

    - Pour les T.D. sur le rachis thoracique, nous pourrions réaliser des oscillations de T1 à T9 avec des circumductions à l'aide du membre supérieur en début de cours (Figure 13), ainsi que des étirements des muscles paravertébraux et des espaces intercostaux en fin de cours (Figure 14).

    Figure 13 : « Rachis dorsal » par Carmen G. Muller. [38]

    23

    Figure 14 : « Muscles para-vertébraux, côtes et muscles intercostaux » par Carmen G. Muller. [38]

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

    - Pour les T.D. sur le rachis cervical, en fin de cours, nous pouvons mettre en place une mise en tension cervicale globale dans l'axe, dans le but de détendre les muscles cervicaux postérieurs et antérieurs, et l'ensemble de l'axe rachidien (Figure 15). Nous pouvons aussi réaliser une mise en tension cervicale en inclinaison-rotation pour étirer les plans latéraux du cou (Figure 16). Nous ne pouvons qu'encourager l'utilisation de la technique de relâchement des muscles sous-occipitaux, qui permettra une décompression de la zone cervicale haute C0-C1 (Figure 17). Dans la continuité, nous pouvons réaliser une mise en tension segmentaire C0-C1 afin de relâcher le puissant ligament nucal ou cervical postérieur qui rejoint continuellement les apophyses épineuses cervicales (Figure 18).

    Figure 15 : « Mise en tension cervicale globale dans l'axe » par Carmen G. Muller. [38]

    Figure 16 : « Mise en tension cervicale en inclinaison-rotation » par Carmen G. Muller. [38]

    Figure 17 : « Muscles sous-occipitaux » par Carmen G. Muller. [38]

    Figure 18 : « Ligament nucal » par Carmen G. Muller. [38]

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

    24

    - À la fin de chaque T.D. sur l'axe rachidien, nous pourrions réaliser aussi une harmonisation globale du rachis par un mouvement de balancement et de rotation du tronc. (Figure 19)

    Figure 19 : « Harmonisation globale du rachis » par Carmen G. Muller. [38]

    II.2.2. Les techniques réflexes

    Les techniques réflexes [39] [40] sont un moyen de diagnostic et de traitement à distance, par un travail global ou préparatoire au niveau loco-régional. Elles utilisent la notion de facilitation, dans laquelle tout trouble fonctionnel peut être influencé ou mettre en jeu le système neurovégétatif. Les manipulations s'effectuent sous la forme de « traits tirés » suivant la morphologie et la situation de la zone à traiter.

    La première étape du traitement réflexe est la « construction de base » qui permet d'atteindre un certain seuil d'excitabilité pour déclencher une réaction du tissu conjonctif. Cette réaction s'observe par un trait rouge correspondant à la vasodilatation des capillaires qui améliore la circulation sanguine locale, et stimule les terminaisons nerveuses neurovégétatives.

    La construction de base peut être utilisée seule afin de normaliser l'état neurovégétatif du patient, et est composée de deux phases, la petite construction et la grande construction :

    - La petite construction est composée de 7 traits (Figure 20) :

    1. De l'EIPS vers l'EIAS en longeant la crête iliaque ;

    2. De l'EIPS vers l'EIAS à l'horizontale ;

    3. Du sommet du pli interfessier en dehors vers le grand trochanter en passant sous

    l'ischion ;

    4. De L4 vers la crête iliaque en bas et en dehors ;

    5. Trois traits en éventail de haut en bas dans l'espace sacro-ilio-lombaire ;

    6. Trois traits en chevron en aller-retour de L1 à L4 (aller-retour-aller) ;

    7. Un trait calmant, correspondant à un effleurement bilatéral de l'appendice xiphoïde en longeant le rebord costal jusqu'à T12.

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

    25

    Figure 19 : Représentation de la petite construction. Document personnel.

    - La grande construction est composée de 12 traits (Figure 21) :

    8. Traits en chevron en aller-retour de T12 à T4 ;

    9. Traits intercostaux au-dessus de K11 de l'extérieur vers l'intérieur jusqu'à la pointe de la scapula ;

    10. Dans la région sus-épineuse de l'angle à l'acromion en aller/retour ;

    11. Trois à quatre traits en aller-retour dans la région sous-épineuse ;

    12. Un trait contournant le bord interne de la scapula mais englobant l'angle et la pointe ;

    13. Des traits accrochants contournant le bord interne de la scapula mais englobant l'angle et la pointe ;

    14. D'un acromion à l'autre en passant entre T2/T3 en aller-retour ;

    15. D'un acromion à l'autre en passant entre C6/C7 en aller-retour ;

    16. De l'acromion en passant sur le bord supérieur du trapèze en allant jusqu'à la région mastoïdienne : prise en col de cygne ;

    17. Traits obliques cervicaux en regard de chaque étage de l'extérieur vers l'intérieur de C6 à , d'un côté puis de l'autre ;

    18. De la région mastoïdienne, longer les lignes courbes occipitales jusqu'à inion ;

    19. Traits accrochants sous l'occiput de bas en haut.

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    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

    Figure 20 : Représentation de la grande construction. Document personnel.

    Suite à la réalisation de la construction de base, il ne reste plus qu'à traiter la zone concernée par différentes manipulations en fonction de son état tissulaire :

    - Si la zone présente un aspect oedématié, nous utilisons la technique du « tas de sable » en réalisant des petits traits accrochant de la périphérie vers le centre ;

    - Si la zone est adhérente, nous réalisons des traits tirés transversaux ;

    - Si la zone présente des rétractions, nous réalisons des traits tirés transversaux, puis en partant du centre, il faudra étaler la zone avec des traits tirés excentriques.

    Exemples d'application des techniques réflexes à réaliser avant les T.D. :

    - La petite construction, s'intéressant particulièrement à la zone lombo-ilio-sacrée, sera utilisée lors des T.D. sur le rachis lombaire et le bassin ;

    - La grande construction, visant la zone cervico-thoracique, pourra être appliquée aux cours sur les rachis cervical et thoracique.

    II.3. LA RELANCE CRANIO-SACREE

    Enfin, au vu des nombreuses manipulations et mobilisations réalisées sur le rachis et le bassin pendant les T.D., nous pourrions nous intéresser à l'équilibre de l'axe crânio-sacré. Cette théorie, menée par John E. Upledger en 1983 [41], montre la présence d'un mouvement d'expansion/rétraction du liquide céphalo-rachidien, associé à une relative mobilité des os du crâne : ce mouvement intrinsèque est appelé « Mouvement Respiratoire Primaire ». Son rythme peut être freiné par les différents traumatismes subis au cours de la vie, un état de stress limitant la mobilité des tissus, et même une mauvaise alimentation.

    Par son approche, nous pouvons aider à réduire le stress et les phénomènes d'anxiété, rééquilibrer le système postural, et diminuer le tonus orthosympathique. En effet, nous sommes

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

    27

    amenés à ressentir une impulsion avec une amplitude, un rythme, et une force : si l'un de ces paramètres est perturbé, c'est l'ensemble du corps qui peut dysfonctionner et entrainer un affaiblissement de sa capacité d'autorégulation. Selon Upledger, les tissus compromis présenteraient « une fréquence d'environ vingt-cinq cycles par minute ».

    De ce fait, en fin de T.D., il serait intéressant de réaliser un bilan de cet équilibre crânio-sacré, et d'assurer son harmonisation afin de restaurer la capacité d'autorégulation du corps. En plaçant une main au niveau occipital et l'autre au niveau du sacrum, nous pouvons ressentir les mouvements inhérents de l'axe, puis relancer à notre tour par des mouvements légers de traction et relâchement un rythme, une amplitude et une force régulière, en fonction de nos sensations, dans un but de rééquilibration.

    Ces différentes propositions de prise en charge des étudiants en ostéopathie visent à réduire leurs douleurs et améliorer leur qualité de vie. Elles pourraient être testées dès à présent, et appliquées après réévaluation positive par le questionnaire D.R.A.D.

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    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

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    Conclusion

    Les objectifs de cette étude étaient de montrer l'impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, ainsi que de trouver des solutions dans le but d'améliorer leur prise en charge.

    Les résultats obtenus nous montrent que les étudiants en ostéopathie sont plus enclins aux douleurs rachidiennes et/ou du bassin que les étudiants du même niveau scolaire. Leurs douleurs engendrent plus de répercussions sur leur qualité de vie, que ce soit sur les activités quotidiennes, sur le rapport activités professionnelles/loisirs, sur le rapport anxiété/dépression, ou sur la sociabilité selon l'échelle de Dallas. Cependant, nous n'obtenons pas de résultats significatifs quant à l'évolution des répercussions de ces douleurs à trois mois chez les étudiants en ostéopathie : leur prise en charge régulière en clinique interne pourrait être la cause d'une remise à zéro du système musculo-squelettique, ou engendrer une plus grande adaptabilité à la sur-manipulation. De ce fait, il serait intéressant d'observer cette évolution sur une période de temps plus importante, en comparant les résultats obtenus en début d'année scolaire avec des résultats obtenus en fin d'année scolaire.

    De plus, différentes solutions ont été présentées afin de pallier aux troubles liés à leur prise en charge. Dans un premier temps, nous pourrions proposer aux étudiants de courtes séances de mobilisation musculaire en début de cours, en fonction de la zone étudiée. Dans un deuxième temps, nous pouvons mettre en place des séquences de mobilisations de type T.O.G. ou de techniques réflexes dans le but de préparer au mieux les articulations, les tissus mous et le système neurovégétatif aux techniques structurelles. Enfin, nous pourrions finir chaque cours par une mobilisation de l'axe crânio-sacré, afin de réguler son rythme, son amplitude et sa force qui ont été perturbés lors des nombreuses manipulations effectuées. Ces solutions se basant uniquement sur des données théoriques, il est évident que tout reste à prouver quant aux solutions apportées, afin de trouver la meilleure issue pour améliorer la qualité de vie des étudiants en ostéopathie.

    Il aurait été intéressant de réaliser un recueil de dysfonctions qui permettrait de répertorier les zones les plus sollicitées lors de l'apprentissage des étudiants en ostéopathie. Ce travail de recherche pourrait être présenté lors de la soutenance si les conditions actuelles sanitaires s'améliorent et nous donnent accès aux données relevées lors des consultations réalisées à la clinique interne du COP Aix-Marseille.

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    ANNEXES

    Annexe 1 : Questionnaire d'inclusion.

    MÉMOIRE DE FIN D'ETUDES

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en

    ostéopathie

    Questionnaire d'inclusion à l'étude

    Date :

    NOM Prénom :

    Promotion - Groupe de TD (si étudiant COP) :

    1. Age

    L Moins de 18 ans

    L Entre 18 et 26 ans inclus

    L Plus de 26 ans

    2. Année d'étude

    L Licence 1-2-3

    L Master 1-2

    L Etudiant au Collège Ostéopathique de Provence (ECOP) en A1-A2-A3

    L ECOP A4-A5

    L Autre :

    3. Êtes-vous atteint d'une pathologie vertébrale ? (scoliose, tumeur maligne, ostéoporose, syndrôme de la queue de cheval, radiculalgie, ostéomyélite, fracture vertébrale ou du bassin, hernie discale ou tassement vertébral, cancer...)

    L Oui

    L Non

    4. Avez-vous un antécédent de chirurgie du rachis ou du bassin ?

    L Oui L Non

    5. Avez-vous une contre-indication à la manipulation ostéopathique ? (pathologie artério-veineuse, traumatisme récent n'ayant pas fait l'objet d'un examen clinique, AVC, instabilité articulaire, appareillage d'ostéosynthèse...)

    L Oui L Non

    6. Avez-vous été manipulé entre septembre 2019 et juin 2020 par un ostéopathe D.O. (diplômé en ostéopathie) ?

    L Oui L Non

    7. Avez-vous été manipulé à plus de 3 reprises depuis janvier 2019 par un ostéopathe D.O. ? L Oui L Non

    8. Pratiquez-vous une activité sportive régulière (2 entrainements par semaine minimum, hors match) ?

    L Oui L Non

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    Annexe 2 : Douleur du Rachis : Auto-questionnaire de Dallas (D.R.A.D.).

    Douleur du Rachis : Auto-questionnaire de Dallas ( D.R.A.D.)
    Version française validée par la Section Rachis de la S.F.R.

    Nom : Prénom : Sexe : F ! M ! Date :

    A lire attentivement : ce questionnaire a été conçu pour permettre à votre médecin de savoir dans quelle mesure votre vie est perturbée par votre douleur. Veuillez répondre personnellement à toutes les questions en cochant vous-même les réponses. Pour chaque question, cochez en mettant une croix (X ) à l'endroit qui correspond le mieux à votre état sur la ligne continue ( de 0% à 100%, chaque extrémité correspondant à une situation extrême).

    1. La douleur et son intensité :

    Dans quelle mesure avez-vous besoin de traitements contre la douleur pour vous sentir bien ?

    pas du tout parfois tout le temps

    0 %(

    )100%

     

    2. Les gestes de la vie quotidienne :

    Dans quelle mesure votre douleur perturbe-t-elle les gestes de votre vie quotidienne (sortir du lit, sa brosser les dents, s'habiller, etc ) ?

    pas du tout ( pas de douleur) moyennement je ne peux pas sortir du lit

    0 %(

    )100%

     

    3. La possibilité de soulever quelque chose:

    Dans quelle mesure êtes-vous limité(e) pour soulever quelque chose ?

    pas du tout ( comme avant) moyennement je ne peux rien soulever

    0 %(

    )100%

     

    4. La marche :

    Dans quelle mesure votre douleur limite-elle maintenant votre distance de marche par rapport à celle que vous pouviez parcourir avant votre problème de dos ?

    je marche presque comme presque plus plus du tout

    comme avant avant

    0 %(

    )100%

     

    5. La position assise :

    Dans quelle mesure votre douleur vous gêne-t-elle pour rester assis(e) ?

    pas du tout moyennement je ne peux pas rester assis (e)
    (pas d'aggravation de la douleur)

    0 %(

    )100%

     

    6. La position debout :

    Dans quelle mesure votre douleur vous gêne-t-elle pour rester debout de façon prolongée ?

    pas du tout moyennement je ne peux pas rester debout
    (je reste debout comme avant)

    0 %(

    )100%

     

    7. Le sommeil :

    Dans quelle mesure votre douleur gène-t-elle votre sommeil ?

    pas du tout moyennement je ne peux pas dormir du tout
    ( je dors comme avant)

    0 %(

    )100%

    Total X 3 = -------------% de répercussion sur les activités quotidiennes

    Version française de l'échelle de Dallas adaptée par la Section Rachis de la Société Française de Rhumatologie- Juillet 97

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    Annexe 2 (suite) : Douleur du Rachis : Auto-questionnaire de Dallas (D.R.A.D.).

    8.

    La vie sociale

    Dans quelle mesure votre douleur perturbe-t-elle votre vie sociale (danses, jeux et divertissements, repas ou soirées entre amis, sorties, etcÉ.) ?

    pas du tout moyennement je n'ai plus aucune activité sociale
    (ma vie sociale est comme avant)

    0%( 100%)

    9. Les déplacements en voiture:

    Dans quelle mesure la douleur gêne-t-elle vos déplacements en voiture ?

    pas du tout moyennement je ne peux me déplacer en voiture
    (je me déplace comme avant)

    0%( 100%)

    10. Les activités professionnelles

    Dans quelle mesure votre douleur perturbe-t-elle votre travail ?

    pas du tout moyennement je ne peux pas travailler
    (elle ne me gêne pas)

    0%( 100%)

    Total X 5 = --------------% de répercussion sur le rapport activités professionnelles/loisirs

    11. L'anxiété /Le moral:

    Dans quelle mesure estimez-vous que vous parvenez à faire face à ce que l'on exige de vous ?

    je fais entièrement face moyennement je ne fais pas face
    (pas de changement)

    0%( 100%)

    12. La maîtrise de soi :

    Dans quelle mesure estimez-vous que vous arrivez à contrôler vos réactions émotionnelles ?

    je les contrôle entièrement moyennement je ne les contrôle pas du tout
    ( pas de changement)

    0%( 100%)

    13. La dépression

    Dans quelle mesure vous sentez-vous déprimé(e) depuis que vous avez mal ?

    je ne suis pas déprimé(e) je suis complètement déprimé(e)

    0%( 100%)

    Total X 5 = --------------% de répercussion sur le rapport anxiété/dépression

    14. Les relations avec les autres

    Dans quelle mesure pensez-vous que votre douleur a changé vos relations avec les autres ?

    pas de changement changement radical

    0%( 100%)

    15. Le soutien dans la vie de tous les jours

    Dans quelle mesure avez-vous besoin du soutien des autres depuis que vous avez mal (travaux domestiques, préparation des repas, etc..) ?

    aucun soutien nécessaire soutien permanent

    0%( 100%)

    16. Les réactions défavorables des proches

    Dans quelle mesure estimez-vous que votre douleur provoque, chez vos proches, de l'irritation, de l'agacement, de la colère à votre égard ?

    pas du tout parfois tout le temps

    0%( 100%)

    Total X 5 = --------------% de répercussion sur la sociabilité

    Version française de l'échelle de Dallas adaptée par la Section Rachis de la Société Française de Rhumatologie- Juillet 97

    Annexe 3 : Exemple de tableau récoltant les données du D.R.A.D.

    TOTAL * 5 = % de
    répercussion sur la
    sociabilité

    30

    50

    25

    25

    35

    10

    40

    10

    35

    10

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    5

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    16

    0

    0

    0

    0

    4

    0

    3

    2

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    4

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    2

    0

    2

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    1

    1

    15

    0

    0

    3

    0

    3

    0

    2

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    3

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    3

    0

    0

    0

    0

    2

    0

    0

    0

    1

    1

    1

    14

    0

    0

    3

    0

    3

    0

    0

    0

    5

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    2

    1

    1

    1

    1

    TOTAL * 5 = % de
    répercussion sur le
    ra pport
    anxiété/dépression

    30

    45

    30

    45

    20

    35

    10

    10

    30

    50

    15

    10

    15

    15

    25

    10

    15

    30

    10

    10

    25

    0

    0

    5

    5

    0

    0

    5

    0

    0

    0

    5

    0

    0

    0

    0

    5

    5

    13

    0

    0

    6

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    2

    2

    2

    2

    1

    1

    1

    1

    12

    0

    4

    3

    3

    0

    0

    5

    0

    0

    0

    3

    0

    6

    3

    3

    0

    0

    0

    0

    5

    0

    3

    3

    0

    0

    0

    5

    2

    2

    2

    2

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    11

    3

    0

    3

    3

    0

    0

    2

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    3

    0

    3

    0

    0

    0

    0

    2

    0

    0

    0

    2

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    1

    1

    1

    TOTAL * 5 = % de répercussion sur le rapport activités professionnelles/loisirs

    25

    10

    15

    20

    20

    10

    15

    10

    80

    10

    15

    10

    15

    15

    10

    20

    10

    30

    20

    10

    10

    25

    0

    0

    0

    5

    0

    5

    5

    0

    0

    0

    0

    0

    5

    0

    0

    5

    10

    3

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    5

    0

    3

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    3

    2

    2

    2

    2

    2

    2

    2

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    9

    0

    0

    2

    0

    2

    0

    0

    0

    0

    5

    0

    2

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    2

    0

    0

    3

    0

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    8

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    6

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    2

    2

    2

    2

    1

    1

    1

    1

    1

    TOTAL * 3 = % de répercussion sur les

    activités quotidiennes

    24

    18

    36

    33

    30

    33

    18

    33

    33

    57

    18

    27

    18

    27

    30

    30

    36

    18

    12

    12

    12

    42

    21

    21

    21

    6

    6

    0

    3

    3

    0

    0

    0

    0

    9

    0

    9

    9

    7

    0

    0

    0

    0

    0

    2

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    2

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    2

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    1

    1

    1

    1

    6

    0

    0

    0

    0

    4

    0

    0

    4

    0

    4

    3

    0

    3

    0

    0

    0

    0

    3

    3

    0

    0

    0

    4

    3

    2

    2

    2

    2

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    5

    0

    0

    0

    4

    3

    2

    2

    0

    0

    3

    2

    0

    3

    3

    0

    3

    2

    0

    3

    0

    2

    0

    2

    0

    2

    2

    0

    2

    0

    2

    3

    3

    2

    1

    1

    1

    1

    1

    4

    0

    0

    0

    0

    2

    0

    0

    0

    0

    2

    0

    3

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    2

    3

    2

    0

    0

    5

    0

    3

    0

    0

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    3

    0

    0

    0

    0

    2

    0

    0

    2

    0

    0

    0

    0

    3

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    2

    0

    2

    0

    0

    2

    0

    0

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    2

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    0

    2

    2

    0

    0

    0

    0

    0

    2

    0

    0

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    1

    2

    0

    3

    3

    3

    0

    0

    3

    0

    0

    3

    0

    3

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    2

    2

    2

    0

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    0

    0

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    1

    Patient 16

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    Patient 13

    Patient 14

    Patient 15

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    Patient 18

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    Patient 22

    Patient 23

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    Patient 31

    Patient

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    Patient 1

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

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    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie

    Par Franceschi Nina

    Résumé

    Objectif : La prise en charge ostéopathique a pour but d'améliorer la qualité de vie des patients. Cependant, elle comporte aussi des risques quand ces manipulations sont réalisées à de nombreuses reprises pendant un court laps de temps. Nous cherchons à décrire l'impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, et à trouver des solutions dans le but d'améliorer leur prise en charge.

    Méthode : 152 étudiants ont été sélectionnés, puis répartis en 4 groupes (1 groupe d'étudiants en ostéopathie de la première à la troisième année (PopA), 1 groupe d'étudiants en ostéopathie de quatrième et cinquième année (PopB), 1 groupe d'étudiants de Licence 1, 2 ou 3 (PopC), 1 groupe d'étudiants en Master 1 ou 2 (PopD)). Les douleurs du rachis et/ou du bassin ont été évaluées selon l'échelle de Dallas. La comparaison des résultats a été évaluée par le test de liaison du X2 pour la présence de douleurs (p £ 0.001) et le test de corrélation de Pearson pour l'échelle de Dallas (p = 0.07 pour la phase 1, p £ 0.05 pour la phase 2).

    Résultats : Les étudiants en ostéopathie présentent presque 1.4 fois plus de douleurs du rachis et/ou du bassin que les autres étudiants (p £ 0.001). Les répercussions de la douleur sont plus importantes chez les étudiants en ostéopathie (p = 0.07). Cependant, les résultats ne montrent pas de différence significative après réévaluation 3 mois plus tard auprès des mêmes étudiants en ostéopathie (p £ 0.05). Les solutions proposées sont de l'ordre de la mobilisation musculaire, des techniques préparatoires des zones étudiées, et de la relance crânio-sacrée.

    Conclusion : L'impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie est la présence de douleurs exacerbées de l'axe rachis-bassin, ainsi que des conséquences sur leur qualité de vie au niveau social, professionnel et moral. Il serait intéressant de réévaluer ces répercussions en fin d'année scolaire et de tester les solutions apportées, afin d'améliorer leur prise en charge tout au long de leurs études.

    Mots clés : sursollicitation ostéopathique, effets, étudiants.

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

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    Impact of osteopathic over-solicitation in osteopathy students

    By Franceschi Nina

    Abstract

    Objective : Osteopathic manipulative treatment (OMT) aims to improve patients' quality of life. However, it also entails risks when those manipulations are carried out repeatedly over a short period of time. We aim to describe the impact of osteopathic over-solicitation in osteopathy students, and to find solutions in order to improve their care.

    Method : 152 students were selected, then divided into 4 groups (1 group of osteopathy students from the first to the third year (PopA), 1 group of osteopathy students from the fourth and fifth year (PopB), 1 group of bachelor students (PopC), 1 group of Master students (PopD)). Spine and/or pelvis pain have been rated according to «Dallas back pain» scale. The comparison of results have been evaluated by the Chi-squared sampling methodology for the presence of pain (p £ 0.001), and the Pearson correlation for «Dallas back pain» scale (p = 0.07 for phase 1, p £ 0.05 for phase 2).

    Results : Osteopathy students show almost 1.4 times more pain in the spine and/or pelvis than other students (p £ 0.001). The impacts of the pain according to «Dallas back pain» scale are greater in osteopathy students (p = 0.07). However, the results do not show a significative difference after a reassessment of the values 3 months later with the same osteopathy students (p £ 0.05). The proposed solutions are active muscle mobilization, technical preparatory work of the studied areas, and cranial sacral therapy.

    Conclusion : The impact of osteopathic over-solicitation in osteopathy students is exacerbated pain of the spine-pelvis axis, as well as consequences on their living conditions on a social, professional and moral level. It would be efficient to reassess the impact at the end of the school year and to test the solutions provided, in order to improve their care throughout their studies.

    Key words : osteopathic over-solicitation, effects, students.

    Impact de la sursollicitation ostéopathique chez les étudiants en ostéopathie, Franceschi Nina, COP AM,

    2019-2020

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