DISCUSSION
L'analyse des résultats issus de cette étude
révèle l'existence d'une relation entre le V?O2max et
le sexe des sujets. En effet, chez les garçons, le V?O2max
est associé au niveau de pratique de l'activité physique et
à la discipline sportive pratiquée alors qu'aucune relation n'a
été trouvée chez les filles. L'objectif de cette recherche
était d'étudier les différents facteurs associés
à la valeur du V?O2max chez les élèves des
établissements publics d'enseignement secondaire de la ville de Parakou
au Bénin. Pour y arriver, les différents facteurs associés
à la valeur du V?O2max ont été
déterminés ainsi que les relations qui existent entre ceux-ci et
le V?O2max.
La présente étude s'est focalisée sur
les adolescents car il a été indiqué que le
développement des capacités physiques de l'individu se fait dans
cette tranche d'âge. Il est montré une augmentation de la valeur
duV?O2maxchez les garçons (de 1,2 à 2,7l/min entre 6
et 15 ans), maximale lors du pic de vitesse de croissance en taille. On observe
chez les filles une stagnation à partir de 13 à 14 ans (de 85
à 70% de la valeur des garçons, 2,1l/min à 14 ans).
L'effet de croissance est de 150 et 80% respectivement chez les garçons
et chez les filles entre 6 et 18 ans. Aussi, le V?O2max augmente
progressivement entre 11 et 13ans, indépendamment des dimensions
corporelles chez les garçons et les filles[79]. C'est ce qui explique le
choix de notre étude dans les établissements de l'enseignement
secondaire du département de Borgou et plus précisément
à Parakou.Pour la réalisation de notre étude, un
échantillon de 342 sujets tous élèves dans des
établissements d'enseignement secondaire à Parakou a
été retenu selon la méthode aléatoire et selon la
technique pas sondage aléatoire et ne représente qu'une partie de
la population des élèves du département de Borgou. Dans le
déroulement de l'étude, une fiche de collecte de données a
été élaborée pour la collecte des données
relatives à l'identification du sujet, aux mesures
anthropométriques, aux paramètres physiologiques et au niveau de
pratique de l'activité physique des élèves. Ensuite les
sujets ont réalisé le test de YOYO IRT2 afin de nous permettre de
déterminer leur V?O2max. Ces données ont
été enregistrées par la suite dans la base Excel et
traitées par le logiciel SPSS (version 22-0) d'IBM avec le test du
Khi-deux de Pearson qui a permis d'apprécier la relation entre le
V?O2max et les différentes variables étudiées.
Pour plus de précision dans les résultats,le V de cramer a permis
de vérifier si la relation existante est forte ou faible en ressortant
l'importance de la différence significative, afin d'obtenir de bons
résultats. Ce processus a permis d'assurer la bonne qualité et la
fiabilité des données recueillies.
Dans notre étude, l'âge moyen est de 13,25 chez
les filles et 13,53 chez les garçons. Cette moyenne avoisine celle de
l'étude de Alexander et al qui était de 13,9 pour les deux
sexes.La masse corporelle moyenne est de41, 9 pour les filles par contre elle
est de38,7pour les garçons. Cette moyenne est aussi similaire à
celle trouvée dans l'étude Alexander et al. La masse corporelle
moyenne évaluée par cette étude est de 39,2 chez les
garçons et 42,2 chez les filles. La même chose s'observe au niveau
de l'indice de masse corporelle qui est respectivement de 16,7 et 17,9 chez les
garçons et les filles de cette étude [80]. Par contre la taille
moyenne de notre étude est inférieure à celle
trouvée dans l'étude de Alexander et al dont 157,6 pour les
garçons et 157,0 pour les filles. Le tableau II relatif à la
relation entre leV?O2max et le sexe montre une différence
significative. En effet toutes les filles de notre échantillon ont un
meilleur V?O2max alors que chez les garçons, 97,5% ont un
meilleur V?O2max et 2,5% ont un bon VO2max. Ces
résultats ne semblent pas aller dans le même sens que les
données de la littérature.Généralement, les
garçons ont eu significativement de meilleurs résultats que les
filles, excepté pour le test de souplesse. D'après l'OMS, 81% des
adolescents de 11 à 17 ans n'étaient pas assez actifs en 2010 au
niveau mondial ; 84% des filles contre 78% des garçons ne remplissaient
pas les recommandations de l'OMS en termes d'activité physique [81].A
chaque âge, la proportion de non-sportifs est toujours plus
élevée chez les filles que chez les garçons, et celles-ci
sont aussi plus nombreuses à délaisser le sport à la fin
de l'adolescence [82]. Allant dans le même sens que nos résultats,
une étude réalisée dans le canton de Vaud montrait
déjà que la proportion d'élèves déclarant
faire une heure d'activité physique quotidien minimum diminuait entre 10
ans et 19 ans ; de 70% à 40% environ chez les filles, et de 80% à
45% environ chez les garçons [83].
Chez les garçons, la valeur du V?O2max est
influencée par la pratique régulière de l'activité
physique, la masse horaire de la pratique de l'activité physique et la
discipline sportive pratiquée (p<0,05). Par ailleurs, 99,3% de ceux
qui pratiquent régulièrement l'activité physique ont un
meilleur V?O2max alors que le pourcentage est de 88,5% pour ceux qui
ne pratiquent pas régulièrement l'activité physique. Il en
ressort que le pourcentage de ceux qui ont une pratique régulière
de l'activité physique et dont la V?O2max est meilleure est
supérieur à celui des garçons qui ne pratiquent pas
régulièrement l'activité physique. Ces résultats
vont dans le même sens que ceux trouvés dans une étude
kenyane. Cette étude, réalisée sur un échantillon
de 10 garçons, indique que les garçons actifs ont
démontré un V?O2max plus élevé que ceux
qui sont sédentaires soit 62,0 contre 47,1 ml/kg/min, une
différence de 32% [84]. Une autre étude réalisée au
Kenya sur un échantillon de 30 garçons dont 11 venant de la ville
Nandi et 19 d'un village révèle que les garçons
sédentaires présentent un V?O2max comparable à
celui de la population européenne (50,3ml/kg/min). Cependant les
garçons actifs de l'échantillon présentaient un
V?O2max plus élevé (56,0ml/kg/min)[85]. Il a
été observé dans notre étude chez les
garçons une association entre le V?O2max et la discipline
pratiquée. On constate que 100% de ceux qui pratiquent des
activités physiques ont un meilleur V?O2max alors que le
pourcentage est de 88,5% pour ceux qui ne pratiquent aucune activité
physique et sportive. Cette relation confirme l'association existante entre la
pratique régulière de l'activité physique et le
V?O2max. Dans notre étude, aucune relation significative n'a
été observée entre le statut pondéral et le
V?O2max chez les filles (p>0,05) alors que plusieurs
études effectuées dans le même sens ont
révélé des relations significatives pour ces deux
variables. Cela montre que les garçons pratiquent plus les
activités physiques et sportives que les filles. Ces données vont
dans le même sens que celles de la littérature. Dans chaque pays,
le pourcentage de filles annonçant une participation peu
fréquente à des activités physiques et sportives est
élevé, dépassant souvent 40%. D'une manière
systématique, le taux de faible fréquence des garçons est
nettement moindre que celui des filles. La jeunesse de notre communauté,
et particulièrement les filles, se situe parmi les plus inactives parmi
celles des pays ayant fait l'objet de l'étude internationale à
laquelle nous faisons référence. Dans l'analyse des
résultats recueillis en Communauté française, les deux
groupes de filles, de 12 et de très proches près de la
moitié d'entre elles rapportent qu'elles ne participentqu'avec une
faible fréquence à des activités physiques et sportives.
La proportion de celles qui annoncent une participation fréquente tend
à se réduire. La conclusion est claire et directe. Ces
adolescentes sont déjà des sédentaires. Les filles
conjuguent l'activité physique et sportive peu fréquente et peu
intense, deux caractéristiques qui les classent parmi les
sédentaires et les groupes à risques pour le futur.Les efforts
déployés pour améliorer les habitudes d'exercice se
trouvent confrontés à un déclin progressif de
l'activité physique individuelle au cours de la vie
entière[4].
|